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Une nouvelle journée pointa le bout de son nez, le soleil tachant le ciel de sa lumière, comme de l'huile sur une peinture pas encore sèche ni vernie. Encore une journée de plus à coté de lui, pensa-t-elle en regardant son noble de mari, pas le pire, ni le meilleur. Femme forte et indépendante cependant, elle lui avait posé des limites bien claires dès le départ, et l'avait prévenu : Elle ne se coucherait pas comme une bonne petite fille en attendant qu'il soit vide, ni ne compterait sur lui pour régler ses problèmes, comme elle n'en avait pas après l'argent qu'il pouvait lui offrir ... Ce mariage n'avait été la que pour les convenances et sauver les apparences. Pour contenter son baron de père, et le laisser rêver à une lignée d'aristocrate au sang plus bleu et plus pur que les précédents. Ancrer sa famille comme les racines d'un arbre se plantaient dans le sol avait toujours été son rêve, et elle se demandait s'il n'en avait pas, tout simplement, hérité. Il ne semblait n'avoir aucune passion, aucune volonté propre, si ce n'est ce souhait que de s'élèver plus haut, plus fort, plus vite, dans la hiérarchie impitoyable de la noblesse républicaine. Pire que des requins, les autres avaient sentis le sang à des kilomètres, quand sa fille s'était enfuie. Encore pire quand elle s'était engagé... Alors ils avaient fait la paix et un compromis : Elle gardait son nom de famille, mais épousait, pour l'image et le décorum, un homme intelligent, riche et bien placé.
Le Lord Valmenor, était un jeune souriceau encore, du haut de ses vingt cinq ans, mais découlait d'une vieille famille nantie et puissante, bien né, et à la sève vigoureuse, si bien que l'arbre qu'on lui enjoignait de lié à son propre tronc, semblait tentant. Elle n’avait pas dis non, il n’était pas si vilain, et si cela pouvait lui acheter une certaine marge de manœuvre, lâcher du leste du point de vue paternel !
Il y'avait néanmoins des jours ou elle regrettait amèrement ce choix que de se ranger. Surtout les nuits sans lune, noires d'huile, ou les étoiles se taisaient, et ou elle sentait sa chaleur contre elle ... Son envie aussi. Elle ressentait tout ça comme une sorte de chape de plomb, un boulet qu'elle devait se trainer ... Elle savait qu'elle avait un problème, et que la plupart des femmes des villes, ou de campagne, se seraient arrachées sa situation. Elle vivait dans un grand manoir, avec des employés, des cuisiniers, des bonnes et des coiffeuses ... Tout un tas de robes toutes plus belles les unes que les autres, des bijoux si ostentatoire qu'ils en étaient outranciers ... Bref, elle était choyé, lové dans une belle cage dorée mais elle ne rêvait que d'une chose, s'enfuir et s'envoler de ses propres elles ; Après tout, n'était-ce pas la volonté de toutes les femmes enfermées dans le devoir, et n'habitait elle pas "Liberty" ? Là ou tout était possible, là ou tout commençait, et tout s'arrêtait pour certains ...
La capitale. Là ou l'on voulait tous être, vu et entendu, et ou beaucoup se cassaient les dents, rentrant sagement dan leurs piteuses maisons, sans succès ni argent, encore plus triste et pauvre qu'en arrivant.
Elle s’en était bien sortie cependant. Elle avait réussie ses objectifs, s’engager dans l’armée, grimper les échelons, comme on montait une corde à nœud, à la force de sa volonté et de son poignet. Elle avait tenue, et elle était maintenant « Capitaine Trésorière », un titre plus honorifique qu’un grade en soit. Cela voulait dire qu’elle était responsable de la caisse. Qu’elle était responsable de l’administration comme d’autre Capitaine de son organe militaire. Elle ne connaissait pas les autres, le secret sur l’identité des Capitaine de la trésorerie jalousement gardé, et encore plus sur ceux qui occupaient la place de Capitaine de la Messagerie.
Le pouvoir c’est le savoir, et l’information, c’était le savoir. La Messagerie détenait le pouvoir de détruire de l’intérieur, tout comme de tenir tout en place, dans l’armée républicaine. Surtout si l’on regardait les dissensions internes de la République. Les récentes acquisitions, et le nombre d’immigré ayant augmenté avec les années … Alors elle n’était pas raciste ni nationaliste, mais comprenait que l’on garde l’anonymat sur son identité, surtout vis à vis de la plèbe et du commun.
Ils n’avaient jamais su garder leur langues dans la poche. Remarque, le soldat non plus, mais de toutes manières, très peu savaient réellement quel était son accréditation et son affiliation. Tous la pensait là pour la décoration, ou presque. Il faut dire qu’elle la femme de Monsieur Valmenor, sans doute qu’on essayait de l’occuper, et de lui donner un but, la pauvre … S’ils savaient.
Elle prit le cheval dans l’écurie adjacente au manoir, et s’enfonça dans la ville qui s’éveillait à peine. L’on sentait l’odeur des miches de pains entrain de cuire, et l’on entendait déjà le ballet incessant du marché qui s’organisait, les étales étant montés, et les produits importés de loin, déposés sur ceux-ci. Elle s’arrêta quelques instants près de certains stand, négociant quelques produits comme des savons ou des cosmétiques que l’on s’arrachait à certaines heures, mais qui pouvaient se négocier à six heure du matin, comme elle le faisait ;
L’avenir appartient à ceux qui se lève tôt, elle en était persuadée. Maintenant, elle était extrême, et elle le savait.
Elle entra dans la caserne sans un bruit, alors que le service minimal était assuré par un vieux lieutenant, et quelques gardes. Les autres n’étaient pas encore réveillés, mais ne tarderaient pas à être tirés du sommeil, qui par leur obligation et leur volonté, qui seraient tirés du lit par les cors pour un exercice matinal, qui se levaient avec le soleil, tout simplement.
- Bonjour capitaine ! Fit le lieutenant, et elle lui rendit son salut avec un sourire factice.
Pénétrant la sécurité relative de son bureau, donnant sur la cours d’entraînement, elle souffla. Elle attrapa une bouteille dans le bar qui remplaçait un tiroir de son bureau, et but une gorgée.
Sa main s’arrêta de trembler, et elle put prendre la plume pour faire les entrées de compte du jour.
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