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  • Ven 8 Mar - 1:00
    Rano et Morbus (1ère partie)


    Le point commun de ces deux annexes était le nombre important de candidats sélectionnés au lancement de l'expérience. Deux couvées, de quatre-vingt spécimens chacune, séparés en seize groupes de dix individus. Les échecs des autres expérimentations avaient le mérite de rendre Lardon plus avisé et prévoyant, ainsi le choix d'un groupe de test plutôt qu'un unique s'imposait pour des résultats plus rapide et efficace.
    Bien sûr la gestion d'un aussi grand groupe de Lanconda, même juvénile, demandait en soi une organisation monstrueuse, à tous les niveaux, mais fort heureusement ce n'était l'affaire que de quelques semaines avant que l'hécatombe inhérente à la difficulté des tests ne ramène les groupes de participant à un nombre plus raisonnable et gérable.
    L'écumage s'était fait ainsi pour chaque couvées, les quatre-vingt devenant cinquante, puis trente, vingt, cinq et finalement un unique survivant qui remplissait toutes les conditions.

    Il les avaient tout d'abord enduit de mucus d'Aboleth puis enfermés dans de grandes cages pour les maintenir sous l'eau durant plusieurs jours, les nourrissant de créatures marines vivantes afin de les forcer à s'adapter à ce nouvel environnement. Sessions après sessions, la dose de mucus diminuait alors que le temps d'apnée augmentait, et la nourriture de plus en plus vive, ceux qui étaient trop lent mourraient de faim, les autres finissaient pas se noyer, faute de s'être acclimaté à temps.
    La mutation des écailles, des organes et de leur squelette faisait partit des atouts les plus déterminants. Les trois étaient indissociable d'ailleurs.
    Afin de réussir à se mouvoir dans un environnement aquatique alors que le Lanconda est naturellement adapté au déplacement terrestre, la multiplication des muscles et des vertèbres était indispensable tout comme l'allègement des os, une étape longue et éprouvante qui écarte rapidement les sujets les plus faible et les moins chanceux. Il existe deux sortes de mues chez le Lanconda, celle régénératrice qui est très énergivore dépendamment du traumatisme à soigner, et celle adaptative, ou plutôt celleS adaptativeS, puisque le phénomène résulte dans leur fréquence très rapprochée.
    Un exemple pour résumer, remplacer et durcir une écaille ne demande qu'une mue, adapter et changer la composition de la dite écaille en demande des dizaines.
    Mais alléger son squelette est-il réellement possible ? S'interrogeront les plus sceptique. La réponse est simple ; c'est impossible. Du moins impossible en conservant son squelette actuel.
    Les premiers cas « d'auto-mutilation évolutive » chez le Lanconda ont été observés au cours de l'expérience de l'annexe Eau, visant à créer des versions amphibies de ces monstres, car à l'instar d'un animal qui se rongerait la patte pour se libérer d'un piège, les plus déterminés des Lancondas mutilaient leur propre corps jusqu'à s'en broyer et extraire leurs os afin que la régénération de ces derniers s'altèrent plus facilement. Lardon ne pouvait qu'être admiratif de la pugnacité de ces êtres, admiratif et un peu terrifié aussi. Après le squelette, la disposition des muscles se devaient d'être modifié également, afin de permettre aux Lancondas de nager et non plus de gesticuler misérablement dans l'eau, là encore le remplacement était la méthode la plus aisée. « Plus aisée », c'est la formulation utilisé dans le rapport pour décrire un Lanconda se dévorant lui même jusqu'à la limite du suicide afin de s'offrir une chance de survie. Cette étape extrême écumait impitoyablement les moins aptes à évoluer.
    Une fois ce processus mit en application, les écailles s'élargissaient pour ceinturer complètement le ventre de l'animal et s'imbriquer les unes à la suite des autres, reliés d'un tissu cartilagineux, offrant une souplesse au corps de l'animal qui lui permettait de résister à la pression des profondeurs, ou plutôt de s'en accommoder.
    La collerette cervicale évoluait en capuchon comme ceux des cobras, bien que celui-ci était hérissé d'os creux pointus et rempli de poison, amovible grâce à la membrane qui les reliaient. C'était comme une seconde mâchoire qui se refermait sur la proie mordue par le Lanconda si cette dernière était plus imposante que lui.
    Là encore, résultat d'une évolution longue, les glandes à venins se multipliaient en plusieurs petites poches le long de sa colonne vertébrale, rendant chacune de ses épines dorsales capable de délivrer une dose de paralysant à celui qui aurait la mauvaise idée de le mordre. Bien plus efficace lorsqu'il est directement inoculé dans l'organisme, l'entière contraction de ses muscles dorsaux permettait de créer un nuage couvrant une large zone dans l'eau.
    Avec un régime constitué d'animaux aquatiques, d'anémones, de mollusques et autres invertébrés, la dentition des spécimens s’effilaient pour devenir des poignards destinés à percer la chair tendre ou caoutchouteuse tout comme les coquilles et carapaces. Ils mâchaient peu, certaines petites proies étaient d'ailleurs avalées tout rond, laissant aux incroyables muscles de son œsophage et estomac le soin de les écraser. Cela lui permettait d'ailleurs, à la surface, de pouvoir recracher un puissant jet d'eau capable de renverser sans mal un homme, ou au moins un gros cochon bien portant.

    Au terme de longs mois de mutations, Rano, le Lanconda survivant de l'annexe Eau, était parfaitement capable de respirer, évoluer, et chasser en milieu aquatique.

    Même si « milieu aquatique » signifiait principalement les quelques profonds étangs créés artificiellement ici et là à Luxuriance. D'ailleurs pour les besoins de son expérience, Lardon était parvenu à convaincre un comité d'évaluation de lui en aménagé un à son seul profit. Et un marais aussi.

    - Je ne serait pas long. Assurait le cochon à son accompagnateur.
    - Bien, monsieur Petitgroin. Je regrette de ne pouvoir vous suivre au delà de cette limite.
    - Ce serait bien trop dangereux pour vous Sebastian, je ne vous ferais jamais prendre un tel risque, vous êtes trop précieux pour Luxuriance. Lardon finissait d'enfiler une paire de bottes hautes puis il tendait les rapports récupérés jusque là. Gardez les moi jusqu'à mon retour, pas la peine de risquer de les salir non plus.
    - Comptez sur moi, monsieur Petitgroin.

    Abandonnant son secrétaire dans la charrette arrêté au milieu d'un sentier qui surplombait une fosse de plusieurs hectares, Lardon descendait la pente douce et pénétrait dans le « marais putride », bien nommé pour les carcasses en décomposition qui jonchaient ici et là à moitié immergées, le brouillard nauséabond et la quasi-certitude d'en ressortir en moins bonne santé si vous n'avez pas prit mille précautions.
    Bienvenue dans l'un des marais de Luxuriance, véritable paradis pour la culture des langues-de-chat et autres vénéneux, pour l'étude de certaines créatures et plantes marécageuses, et actuellement le territoire de l'un des plus vicieux spécimens des annexes du projet Lanconda ; Morbus.
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  • Lun 11 Mar - 20:37
    Rano et Morbus (2ème partie)


    Tout comme Rano, il était... ou plutôt « elle » était la survivante d'une grande fournée de candidat soumis à de nombreuses expérimentations, nombreuses et impitoyables.
    Comme son frère, Morbus avait atteint une taille adulte, plus de dix mètres de long, bien qu'ils ne soient ni l'un ni l'autre aussi gros et épais que leurs homologues sauvages à cause des conditions d'élevage.
    Le drakochon avançait sans trop de difficulté, utilisant ses pouvoirs télékinétiques pour repousser l'eau trouble autour de ses jambes, il n'y avait que la vase qui tentait à chaque pas de le déchausser, immonde mélasse gluante qui flatulait des odeurs de diverses choses en décomposition.
    Une solide cabane en bois se dressait presque au centre du marais, couverte de mousse et quelques lierres, c'était un point d'observation, peu pratique mais indispensable, il n'y avait la place que pour quatre personnes avant de se marcher sur les pieds et Lardon se faisait accueillir par l'une d'entre elles.

    - Monsieur Petitgroin, nous vous attendions.
    - Henry. Saluait d'un hochement de tête le porcin en attrapant la main tendue qui se proposait pour l'aider à se hisser sur le ponton. Je suis un peu en retard.

    Contrairement à Lardon qui avait le groin à l'air, le dénommé Henry, un homme dans la trentaine qui affichait quelques rides sur son front, portait un masque qui couvrait le bas de son visage, nez compris ainsi qu'un ensemble de cuir, veste, pantalon et gant. Il invitait le co-superviseur à l'intérieur sans se délester pour autant de sa protection faciale, une femme aux yeux cernés et vêtue à l'identique de son collègue l'accueillait également d'une salutation sobre.

    - Je ne vois pas notre dernière recrue. Constatait l'hybride d'un coup d'oeil. Il nous as déjà quitté ?
    - Temporairement seulement. Le temps de se remettre de sa... maladresse. Je gage qu'elle lui servira de leçon et que plus aucunes étourderies ne seront à déplorer à l'avenir. Il a eu de la chance, beaucoup de chance.
    - Vous me joindrez un rapport sur ce qu'il s'est passé.
    - C'est déjà fait, monsieur, je me doutais que vous demanderiez. Le protocole n'est pas à remettre en question, seule l'inexpérience du candidat est à l'origine de l'incident.

    L'homme soutenait le froncement de sourcil du cochon et ce dernier finissait, après un grognement, par céder à cette explication pour le moment, le rapport qu'il lirait plus tard lui en apprendrait d'avantage de toute façon.

    - Bien, soit. Alors ? Qu'est-ce qu'on a ?
    - Nous lui avons fait toutes les inoculations les plus communes qui étaient prévues. Les tests sont positifs et confirment qu'elle est atteinte.
    - Et ?
    - Et elle y résiste.

    L'hybride hochait en masquant un sourire de satisfaction, le sujet était trop sérieux pour afficher la moindre fierté mal placé.

    - C'est un bon début, qu'elle puisse gérer autant d'infections à la fois. Le procédé a-t-il changé ?
    - Non, monsieur. Dès qu'une maladie l'affecte et que les premiers symptômes se déclarent, un bubon apparaît sur son corps qui grossit en quelques heures, ou quelques jours suivant la gravité. Nous avons la confirmation que c'est ainsi qu'elle parvient à guérir bien plus vite que les autres spécimens que nous avons testé jusque là, en "isolant" le virus. Le pus contenu est hautement infectieux et devient vecteur de la maladie dont il est issu. Nous ne... nous ne sommes pas encore certain du « comment » cela se produit mais c'est ce qu'il se passe.
    - Nous trouverons cette réponse un jour ou l'autre ! Enchérissait l'autre chercheur.
    - Certainement mais pour l'instant nous allons continuer de progresser dans cette voie et voir ce que nous pourrons tirer de cette capacité. D'autres observations ?
    - Oui, durant les jours suivants l'apparition des bubons, une épine creuse pousse lentement à travers se dernier. Cela lui permet d'inoculer le poison ou les maladies à ses proies mais nous avons remarqué, qu'à moins d'être victime d'une attaque, elle choisit consciemment lesquelles utiliser.
    - Comme attendu, son intelligence continue de se développer. Le dernier rapport indiquait qu'elle devenait également plus résistante à mesure qu'elle était exposée aux mêmes afflictions..
    - Oui. C'est le cas... Coupait le scientifique. Et cela accélère l'apparition des bubons à chaque nouvelles expositions. Nous lui avons également inoculé la maladie de la méduse en lui faisant ingérer un animal qui était affecté, l'assimilation à été plus longue, nous étions à la limite des effets permanents.
    - Mais elle est parvenue à se purger.
    - Oui, monsieur.
    - Vous l'avez prélevé ?
    - Oui. Acquiesçait Henry après une hésitation, puis il donnait un signe de tête pour sa collègue qui apportait un petit coffret. Monsieur, si cela s'est répété comme pour les échantillons précédents, vous n...
    - Je suis certain que cela s'est reproduit. Coupait Lardon. Et nous devons déterminer l'intensité du résultat.
    - Certes mais vous n'êtes peut-être pas obligé de faire cela vous même, nous pouvons utiliser d'autr...
    - D'autres cobayes ? Nos tests sur les bêtes nous ont déjà prouvé qu'elles réagissaient différemment de vous, ou même de moi, et je crains que nos stocks de cobaye humain volontaire ne nous permette pas de tergiverser d'avantage sur la question. A moins que vous ne vous proposiez ?

    Le masqué avait un léger mouvement de recul instinctif à la question et gardait le silence. Le cochon n'avait pas tort bien que cela ne suffisait pas à lui donner entièrement raison non plus mais l'homme n'avait pas d'autres arguments à faire valoir dans l'immédiat. Ce n'était pas la première fois que l'hybride agissait ainsi et cela n'empêchait pas ses collaborateurs d'être déroutés à chaque nouvelle occasion.
    Sa collègue posait la petite boite sur le bureau et l'ouvrait, cette dernière contenait une épine large comme un pouce avec une pointe creuse en biseau, un liquide noir perlait au bout.
    Lardon se délestait de son veston puis relevait l'une de ses manches pendant que la femme ramenait l'un des rares tabourets du cabanon sur lequel prenait place l'hybride et une lanière de cuir pour lui sangler le bras un peu au dessus du biceps.

    - Un de vos collègues m'a fait remarqué que je m'en remettais bien trop à ma bonne fortune mais je ne suis pas aussi joueur qu'il le pense. Disait l'hybride avec un calme apparent. Ce que nous faisons est dangereux mais si nous ne prenons aucuns risques nous ne progresseront pas. Celui que je prend aujourd'hui, comme tous les autres, est calculé. Et je suis le plus qualifié dans ce domaine alors... préparez-vous à noter.

    L'hybride s'emparait de l'épine, la tension entre les présents montait et même s'il avait clamé le contraire, le co-superviseur n'était pas aussi serein qu'il le prétendait, même calculé, le risque était réel. Les deux scientifiques attrapaient calepin et plume et attendaient, le regard inquiet. Après un dernier échange visuel l'homme-cochon se piquait la paume de la main gauche.

    - Exposition à la maladie de la Méduse sécrétée par Morbus. Essai numéro 1. Coloration des veines infectées dès la première seconde d'exposition.
    - Coloration noire, c'est un symptôme atypique de ceux observés chez les patients de la maladie originelle.
    - Engourdissement progressif depuis le point d'infection.
    - Après trois secondes d'exposition, les veines du poignet se colorent. C'est rapide, monsieur.
    - Ça l'est, oui. Raideur aigu constatée dans les doigts, motricité grandement réduite.
    - Cinq secondes. La contamination se poursuit dans l'avant-bras jusqu'au niveau du coude.
    - Gnmf.. Crispation musculaire involontaire. Douleur perceptible même en l'absence de mouvement. Pa..Paralysie complète de la main.
    - M-Monsieur ! Vos doigts, ils...

    Lardon reportait son regard sur sa paluche qui avait prise une teinte grisâtre, son incapacité à remuer les doigts s'expliquant de facto ; ils s'étaient transformée en pierre.
    Un spasme soudain lui tendait le bras malgré lui, accompagné d'une douleur fulgurante semblable à un coup de poignard dans le muscle et le porcin lâchait une exclamation de souffrance en tombant de son assise. Le gonflement de son biceps faisait rompre le garrot qui servait de garde-fou à la progression de l'infection, celle-ci reprenant une allure folle maintenant que la pression sanguine n'était plus jugulée et que le rythme cardiaque de l'hybride s'accélérait. La panique gagnait les deux observateurs.

    - Monsieur, nous devons arrêter l'expérience !
    - Progression.. rghn.. accélérée par.. l'état de panique du sujet.. fff...
    - Les symptômes progressent trop vite ! Douze secondes ! Ça vient d'atteindre l'épaule ! Monsieur vous devez la stopper maintenant ! Maintenant !

    Oui, il fallait interrompre l'essai immédiatement, Lardon n'en était que trop conscient. Le temps qu'il active sa magie, il avait sentit un désagréable tiraillement très proche de son cœur et ses poumons, une seconde ou deux de plus et il aurait peut-être été trop tard. L'hybride soufflait bruyamment alors que le mana présent dans son corps détruisait petit à petit la moindre trace du virus. Les marbrures en toile d'araignée qui décoraient son bras se résorbaient lentement jusqu'à sa main, son derme reprenait également une texture normale et quand il pu enfin bouger ses doigts à nouveau, le poison avait été complètement purgé de son organisme, ne laissant que pour seul témoin de l'expérience la petite plaie d'entrée au creux de sa paume.
    Il s'écoulait encore plusieurs secondes dans un silence lourd après que l'hybride se soit calmé.

    - Les mathématiques n'ont jamais été mon point fort...

    Tentait le co-superviseur rescapé d'un humour maladroit à propos des risques calculés. La femme soupirait à la fois de soulagement et de consternation tandis qu'Henry lâchait un hoquet qui se voulait être un rire jaune avant d'aider son supérieur à se remettre sur pieds. La tension retombait lentement.

    - Bien... que pouvons tirer de ces observations ? Reprenait plus sérieux Lardon en refermant le coffret contenant l'épine.
    - En... en plus de la coloration, la vitesse de progression est multipliée. Ce qui devrait prendre environ sept jours en temps normal est réduit à moins d'une vingtaine de seconde, en imaginant un patient bien portant et capable de garder son calme en toutes circonstances.
    - Notez le temps de propagation complet à... douze secondes.
    - Les symptômes ne se sont pas manifesté dans le bon ordre. RDPP ; Raideurs, Douleurs, Peau, Paralysie.
    - C'est exact. Les raideurs dans les articulations se sont bien déclenchées comme prévu mais la paralysie qui aurait du être le stade final s'est manifestée avant la douleur, la pétrification des tissus devenant le dernier symptôme.
    - La maladie a été altérée, comme les autres...
    - C'est indiscutable, mais pourq...
    - Le pourquoi est simple, pour la rendre plus efficace.
    - Plus efficace ?
    - Pour la chasse. Disait le cochon sur le ton de l'évidence. Du moins c'est l'hypothèse qui me vient à l'esprit. Réfléchissez... Les symptômes qui sont survenus les premiers et le plus rapidement ont été la raideur puis la paralysie des articulations et des muscles, et la pétrification, même si elle a été rapide autour de la plaie d'entrée, ne s'est manifestée qu'à la fin. Quelques secondes de plus et... Il se massait instinctivement la poitrine. … le cœur et les poumons auraient été touché par la paralysie, entraînant la mort du sujet. Mais... Agitant son index. Ce qui nous égarait jusque là dans notre raisonnement, était de continuer à considérer que cette maladie en est resté une.  
    - Que voulez-vous dire, monsieur ? Qu'elle...
    - Oui. Elle l'a transformée... en arme. Capable de paralyser et tuer rapidement une proie. Cela expliquerait pourquoi le pétrification arrive tardivement, afin de conserver le maximum de viande intact pour l'ingestion.
    - Devons-nous...
    - Non, au vu des résultats d'aujourd'hui, j'ordonne la suspension des tests sur la maladie de la Méduse. Scellez le coffret et envoyez le à Vargas, avec tous les rapports d'observation. Nous attendront un retour positif avant de poursuivre. Avec de la chance cela se fera rapidement. En attendant je vais avancer la livraison d'arbre de mer ainsi que le début du prochain test prévu.
    - Le prochain ? Mais c'est la lèpr...
    - Est-ce bien... prudent de continuer, monsieur ?
    - Prudent ? Hohohoo pas du tout, pas du tout. Lardon soufflait du groin en rabaissant sa manche, avant de fixer son collègue. Mais c'est une nécessité, Henry. Ce que nous accomplissons ici doit être fait, plus encore qu'un devoir, il en va de notre responsabilité. Poursuivre nos recherches, prendre des risques qui paraissent insensés, et même parfois faire preuve d'imprudence, nous ne le faisons pas simplement pour dormir sur nos deux oreilles la nuit, nous le faisons pour protéger notre patrie, notre famille, et le futur de nos enfants.
    - Vous avez des enfants, monsieur ?

    La question se terminait par un hoquet, la scientifique se rendant compte de l'idiotie de sa question en même temps que les mots franchissaient ses lèvres. Il n'y avait pas eu de malice, ni de mauvaises intentions, rien que l'hybride n'avait décelé dans le ton employé et il mettait la maladresse principalement sur le compte de la fatigue. Cela dit son intervention l'arrangeait pour la suite de ce qu'il avait à dire.

    - Non. Répondait-il en enfilant sa veste. Mais je sais qu'Henry à deux jeunes garçons qui font sa fierté, et je sais aussi qu'il n'aimerait pas les voir se tordre de douleur en pleurant pendant douze secondes avant de mourir parce qu'on aura été trop prudent pour découvrir un vaccin avant que ceux de l'autre côté de la frontière aient décidé que le Sekai leur plairait d'avantage sous une seule bannière.

    Le père de famille blêmissait d'un coup alors que sa collègue faisait les gros yeux à la déclame que venait de faire Lardon avec un calme cynique ce qui la rendait plus choquante encore. Rien de tel que la peur de la guerre pour motiver les troupes, du moins celles-ci. Le pécore moyen se complaît à croire en un traité de paix plurimillénaire, mais ceux qui ont deux doigts de jugeote savent que le Reike et la République sont comme deux chiens qui se sont enfilés des muselières pour faire bonne figure, sans jeter la clef. C'était infiniment plus simple et réaliste de brandir la menace d'une guerre prochaine entre les deux factions pour marquer les esprits, mais à vrai dire ce que craignait d'avantage Lardon était le fou inconnu, celui qui ne se fait pas remarquer, qui échappe à tout soupçons et que tout le monde ignore, travaillant dans une vieille cave, en pleine ville ou dans une ferme isolée, et qui tôt ou tard parviendrait à un résultat similaire sans avoir le sens moral de ne pas tester son produit sur ses congénères.

    - Je ne vous demanderais jamais plus que vous n'êtes capable. Si l'un de vous deux ne se sent pas à la hauteur, j’intercéderais pour le faire changer de service et de projet. Je ne suis pas du genre à blâmer ceux qui connaissent leurs limites... mais il n'y a pas de place pour des postes de complaisances dans mes équipes. Je n'ai pas recruté les deux meilleurs experts en maladies et poisons de Luxuriance pour qu'ils soient timorés mais pour qu'ils donnent le meilleur d'eux même et qu'avec leur collaboration, ensemble, nous puissions offrir au Reike un avenir plus sûr. Il reste à savoir si vous vous pensez à la hauteur de cette ambition et prêt à vous donner les moyens de la réaliser.

    Lardon mentait. Henry et sa collègue, qui s'appelait Lara d'ailleurs, n'étaient pas les deux meilleurs experts de Luxuriance. Douzième et neuvième, c'était leur classement selon le rapport de performances mais surtout les deux seuls qu'il avait réussi à embaucher mais cela, ils n'avaient pas besoin de le savoir, être motivé et couvert de pommade ça par contre c'était indispensable pour les garder. Le silence pesant de la réflexion s'éternisait de longues secondes, le temps que l'hybride soit entièrement rhabillé, puis après un bref échange de regard, le duo de scientifique signifiait avec aplomb être prêt à poursuivre et conserver leur poste.
    Après un ajustement de l'emploi du temps pour les semaines à venir, le co-superviseur repartait avec son rapport sur Morbus sous le bras.




    Résumé de ce qu'il faut retenir:
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  • Dim 31 Mar - 15:05
    Nedit


    L'une des annexes du projet Lanconda n'était pas à proprement parler aussi « élémentaire » que les autres, elle était même d'ailleurs la première étape de création des protocoles établis pour la construction d'une future annexe et puisque le co-superviseur affectionnait que les choses soient structurées et nommées, elle fut sobrement appelée « l'Annexe Test ».
    Quand le cœur du projet Lanconda commençait à produire de bons résultats en terme de dressage, l'annexe de test fut créée afin que la curiosité, ou la folie, de Lardon puisse s'épancher de toutes sortes d'expérimentations, il était juste de dire que les balbutiements de toutes les autres annexes ont vu le jour au sein de celle-ci.
    De fait, le personnel de cette équipe croulait sous le travail manuel et les comptes-rendus que venait récupérer de façon hebdomadaire le cochon avec le plus grand des plaisirs. Il va sans dire que les échecs sont légions mais chacun d'entre eux étaient riche en informations.
    Ainsi l'on savait, par exemple, qu'il était impossible de supprimer le sommeil chez un Lanconda, de tenter de leur faire pousser naturellement des ailes, de leur faire pratiquer la magie sans l'aide d'un régime spécial, de leur apprendre à parler ou tenter de leur inculquer la peur. A l'inverse ces même recherches avaient permis découvrir comment pousser leur capacité d'évolution à l'extrême, qu'il était possible de les armer, de leur faire pratiquer la magie avec l'aide d'un régime spécial, de rendre leur viande encore plus exquise, et même de les rendre invisible.

    C'était le cas de Nedit qui ne possédait pas sa propre annexe puisqu'il était un prototype encore balbutiant d'une nouvelle lubie de Lardon qui voulait essayer d'octroyer à ses monstres d'avantage de capacité de camouflage. La mise en présence d'animaux utilisant déjà cette méthode, le changement régulier d'environnement et un régime alimentaire étudié portaient lentement leurs fruits, jusqu'à ce que finalement la pigmentation des écailles du Lanconda à l'essai puissent enfin être changée de sa propre volonté. A l'origine les écailles de ce serpent géant étaient d'un nacre aux reflets irisés mais désormais leur couleur varie à chaque fois qu'elles sont sollicitées pour se fondre au milieu de son environnement, variation qui perdure même une fois le Laconda endormi ou inconscient.
    Cependant aussi perfectionné soit-il ce camouflage avait des défauts. Puisqu'il était dépendant de la vision de l'environnement du Lanconda, il y avait toujours un bref décalage lorsqu'il se déplaçait qui ne tromperait pas ceux dont l'acuité visuelle était la plus acérée. Cela ressemblait à une légère oscillation, qui s'accentuait s'il se mouvait à pleine vitesse, rien qui puisse alarmer le commun des mortels mais qui n'échappait pas à ceux sur le qui vive, le même phénomène se produisant lors d'un brusque changement de luminosité, qui représentait le temps de réaction entre ce que captait l’œil du Lanconda et l'action physiologique qui permettait à ses écailles de réajuster leur pigmentation.
    Cela dit, à moins de rechercher spécifiquement la présence d'un Lanconda de six mètres, la détection de ce dernier était chose ardue.

    Le territoire d'essai de l'Annexe Test comportait, en plus d'un vaste terrain vague, un ancien entrepôt installé en sous-sol qu'avait obtenu Lardon sans trop de difficulté suite à l'abandon d'un précédent projet par l'un de ses confrères. C'était d'ailleurs le premier lieu d'expérimentation du Projet Lanconda, avant même que ne lui soit accordé ceux qui allaient être alloués à étape du dressage et des annexes élémentaires, là où tout avait commencé.
    L'arrêt était un peu plus long, l'endroit était partagé en plusieurs petites équipes qui avaient leurs propres compte-rendus oraux à faire, en plus de la remise des copies papiers. Lardon prenait le temps d'écouter les rapports de chacun, réussites comme échecs puisqu'ils allaient être déterminants pour la suite des tests et les remaniement d'équipes et d'emplois du temps. Quand enfin il avait terminé, il repartait avec un énorme classeur et deux bonnes heures s'étaient écoulés.

    - C'est toujours la même histoire lors des réunions bimensuelles, cela prend un temps fou, et c'est tombé précisément lors de votre dernier jour parmi nous. Vous m'en voyez navré, Sebastian.
    - Ne le soyez pas, monsieur Petitgroin. Il serait inutilement préjudiciable de perturber votre emploi du temps même pour ce jour.
    - Votre rigueur est l'une de vos nombreuses qualités qui vont me manquer, Sebastian. Soupirait le cochon, presque nostalgique. Je vous raccompagne au pavillon, écourtons tout de même un peu votre journée, il faut que vous vous prépariez pour la petite fête en votre honneur.

    Il y avait deux types de dortoirs, le premier qui était similaire aux baraquements des écoles militaires, une grande salle commune où se trouvait plusieurs lits simples ou superposés avec seulement une table de chevet et un petit coffre métallique, très austère, ils étaient généralement utilisés par les nouveaux membres du personnel et les ouvriers, et le second qui offrait des chambrettes individuelles, d'avantage d'intimité et à peine plus de place pour y mettre une armoire et un petit bureau, cela se rapprochait de la chambre que pouvait obtenir un Ralariss, premier gradé de l'armée et ce qu'occupait actuellement Lardon.
    Et puis il y avait le bâtiment jalousement appelé « Le pavillon des nantis » disposant de chambres plus grandes et spacieuses, destinées aux haut-fonctionnaires, scientifiques en chef, et les biens fortunés. La rumeur voulait même que certaines chambrées étaient pourvu d'une pièce réservée à la toilette, le grand luxe. Siline Silvermaul en sa qualité de responsable du projet Lanconda en bénéficiait, et Sebastian, fils cadet de la riche famille Moran, jouissait également de ce privilège.

    Malgré la fin de l'après-midi approchant, l'endroit était calme et silencieux, la réceptionniste était même absente de son poste d'accueil. Lardon se délestait de la lourde pile de dossier sur le comptoir et jetait un œil derrière le bureau pour vérifier si la jeune femme un peu maladroite qui occupait habituellement le siège ne s'y trouvait pas en train de ramasser une quelconque chose laissé tomber à terre, mais non, l'office avait bel et bien été déserté.

    - Mmh, l'appel de la nature sans doute. Bah ! Il se retournait vers son secrétaire. Je vais vous laisser ici, venez au réfectoire pour dix-neuf heure, tous ceux qui ne seront pas d'astreinte s'y trouveront pour célébrer dignement votre départ.
    - Comptez sur moi, monsieur Petitgroin.
    - Avant de vous quitter et que tous les esprits ne soient à la fête, je tenais à vous remercier personnellement. Lardon arborait un large sourire de circonstance en tendant sa main à l'attention de Sebastian, ce dernier la lui serrant. Cela à été un réel plaisir de vous avoir à mon service durant toutes ces années. Vous avez été d'une loyauté sans faille et je dois avouer que vous avez acquis depuis longtemps tout mon respect. Il posait sa deuxième main sur celle de son acolyte, d'un geste amical et chaleureux.
    - Vos mots me touche, monsieur Petitgroin.
    - Je suis sincère, vous nous avez aidé au delà de ce qui vous était demandé et c'est grâce à votre dévotion et votre travail acharné que nous avons réussi à surmonter tous les obstacles qui se sont dressés sur notre chemin durant ces longues années. Il marquait une petite pause, sans lâcher son précieux collaborateur. Personne au sein de se projet n'a jamais remit en question votre profonde implication et je n'ai aucun doute quant à votre intégrité, vous êtes l'un des rares à avoir gagné ma confiance. La poignée de main s'éternisait et l'avalanche de compliments parvenait presque à gêner son interlocuteur.
    - Je n'ai fait que mon travail, monsieur Petitgroin, mais vous m'honorez véritablement à m'en faire pareille éloge.
    - Vous le méritez ! D'un rire retenu. Bien sûr, je sais que je peux compter sur vous afin qu'après votre départ du projet vous conserviez secret toutes les informations des études auxquelles vous avez eu accès.
    - Cela va sans dire, monsieur Petitgroin. Affirmait l'homme avec aplomb.
    - Cela va sans dire. Répétait Lardon avec une bonhomie peu commune et un sourire qui lui fendait son faciès porcin. Haaaa.. Soupirait il encore. Oui, vous allez me manquer.

    Lardon ne paraissait pas prêt à lâcher la main du jeune homme qui l'avait tant aidé, il y avait comme une pointe de nostalgie, autant dans sa dernière phrase que dans le regard qu'il portait à Sebastian, certain qu'il ne le reverrait plus. Toutes les bonnes choses avaient pourtant une fin, comme disait le proverbe, et même cette poignée de main à rallonge qui durait depuis plusieurs minutes allait devoir s'interrompre.
    Le drakochon levait sa main gauche pour la poser sur l'épaule de son secrétaire de toujours, d'un dernier geste amical, puis il élançait son pied d'un coup de talon sur le genoux de Sebastian pour lui fracturer la rotule. La surprise et le cri de douleur étaient bref. Le secrétaire perdant l'équilibre, sa chute était orientée par la senestre du cochon qui l'avait empoigné par le col de sa veste et ce dernier présentait son front au visage du jeune homme et lui cassait le nez à l'impact, avant de s'écrouler complètement sur le sol. Étourdit par le choc et désorienté, Sebastian ne pouvait lutter contre Lardon qui venait lui déboîter l'épaule droite pendant qu'il était à terre, avec cette fois l'occasion de pouvoir s'égosiller face à ce nouveau pic de douleur.
    Se penchant sur sa victime dont deux de ses membres formaient des angles improbables, l'agresseur porcin lui saisissait le pouce de sa main gauche et le tordait vers l'extérieur pour forcer le malheureux à ouvrir sa senestre qu'il attrapait paume contre paume avec sa main droite, croisant ses doigts avec les siens et refermait sa dextre pour lui bloquer son dernier bras valide.

    - Bien. Et si nous y allions ? Demandait rhétoriquement Lardon qui arborait toujours un large sourire.

    Le co-superviseur remontait ensuite le couloir principal pour s'enfoncer dans le pavillon, traînant son collègue hurlant de douleur derrière lui.



    Résumé de ce qu'il faut retenir ::
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    Lardon
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  • Mar 23 Avr - 6:59
    … Reste à Luxuriance


    Lardon n'avait jamais mit les pieds dans l'aile Ouest du pavillon des nantis, il n'en connaissait que le premier couloir à droite de l'entrée, la cinquième porte, qui était la chambre allouée à son amie et supérieure, Siline, chez qui il lui arrivait de passer quelques soirées.

    - Où était votre chambre, déjà ? Se questionnait l'hybride d'une réflexion à voix haute.
    - A.. A L'AIDE ! A MO-AAAAAAAARH ! S'égosillait l'homme en train de se faire écraser la main lorsque le cochon resserrait sa poigne sur elle.
    - Cessez donc de hurler, Sebastian, le pavillon est vide. Annonçait-il calme et serein quoiqu'un peu agacé par les cris incessants de sa victime. Ha oui, suis-je bête, c'est la porte du fond après la prochaine bifurcation.

    Lars déambulait dans le long corridor bien éclairé, chaque porte en bois vernis était calligraphiée de lettres d'or du nom du propriétaire de la chambrée et le tapis qui couvrait toute la largeur du sol était si riche et beau qu'il se sentait presque coupable de le saloper avec ses bottes terreuses.
    Jusqu'à atteindre le battant estampillé "Sebastian Moran", ce dernier n'avait pas arrêté une seconde d'appeler à l'aide, de crier au fou, au monstre, mais ses suppliques étaient restées sans réponses, comme l'avait annoncé le porcin, le bâtiment était totalement désert.
    L'accalmie ne durait cependant pas, pas plus de quelques minutes en tout cas, le temps que le drakochon ouvre la porte avec la clef de son propriétaire qu'il subtilisait dans sa poche et commence à faire le tour du salon. Du salon oui, car l'endroit comportait une pièce de séjour en plus de la chambre et la salle de toilette. Même parmi les nantis, certains étaient bien plus privilégiés que d'autres.

    - Pourquoi.. nnf..pourquoi faites-vous cela, monsieur Petitgroin ? Parvenait à chouiner Sebastian malgré la douleur qui pulsait dans ses membres meurtris. Je n..  je n'ai rien fait qui puisse mériter pareil traitement.

    Sa voix tremblait, l'expression déformé d'une grimace, en sueur, le moindre mouvement était accompagné d'un gémissement plaintif, tiré à plat ventre sur le sol par un Lardon qui prenait soin de maintenir une torsion de son bras pour empêcher toute tentative de rébellion. C'était d'ailleurs pour cela que Sebastian tentait une autre approche le temps de trouver une solution.

    - Un p'tit Lanconda m'a pourtant murmuré le contraire. Nous sommes d'ailleurs là pour trouver des preuves concrètes.
    - Q.. quelles preuves concrètes ? V-vous délirez ! Ce que vous... vous venez de faire ne restera pas impuni ! Menaçait le secrétaire en arguant implicitement les futures conséquences qui se profilaient contre son agresseur.

    Loin d'être inquiété, l'hybride arrivait près d 'un bureau où était ordonné plusieurs piles de document, il fit mine d'en éparpiller certains et tentait d'ouvrir les tiroirs verrouillés, s'en désintéressant presque aussitôt.

    - Vous ne trouverez rien parce qu'il n'y a rien à trouver ! Je ne sais pas de quoi vous mgh.. vous m'accusez mais.. vous avez dépassé les lim-limites ! Votre statut ne vous sauvera pas de la cour martiale !

    Le drakochon s'apprêtait à aller fouiller la chambre quand, en passant devant la bibliothèque adjacente au pupitre, il interrompait sa lancée et se tournait pour y faire face. Levant sa main libre, il effleurait des doigts les reliures de cuir des livres visiblement classé par ordre alphabétique, jusqu'à s'arrêter sur un titre en particulier écrit en elfique, « Aquaria Poeticia ». L'homme à ses pieds avait un tressaillement, convaincant Lardon d'avoir fait le bon choix dans celui de sa lecture, il l'ouvrait au hasard pour constater que le texte était en bon vieux Reikois et qu'il n'y avait aucun poème de retranscrit à l'intérieur. Ne s'attardant pas sur le contenu, il jetait distraitement l'ouvrage sur le bureau et continuait sa fouille de l'armoire et y prélevait cinq autres bouquins à la couverture trompeuse, ne prenant pas la peine de vérifier cette fois, les envoyant rejoindre le premier.

    - Je me demande bien qui se retrouvera vraiment en cour martiale. Disait le cochon avec une certaine forme de satisfaction.

    La confusion se lisait aisément sur le visage du secrétaire au point qu'il ne trouvait rien à répondre à l'hybride, lui qui avait habituellement une verve légendaire ouvrait et fermait sa bouche comme un poisson hors de l'eau sans qu'aucun son n'en sorte.
    Lardon se rendait ensuite à la chambre, passant devant la salle de toilette où Sebastian commençait à s'agiter, cependant une fois sur place il restait immobile, toisant simplement la pièce qui affichait la sobriété d'un fonctionnaire. Il n'y avait rien de vraiment personnel, comme s'il n'avait été que de passage et pourtant cela faisait déjà plusieurs années qu'il occupait les lieux. Un peu déçu, le co-superviseur faisait demi-tour, ce qu'il avait trouvé était déjà suffisant et ce qu'il apprenait aussi, jusqu'à ce qu'il repasse devant la troisième pièce où, à nouveau, quelque chose le titillait. Sebastian avait de nouveau eu un sursaut involontaire, et si la première fois le porcin avait cru que c'était parce qu'ils se dirigeaient vers la chambre à coucher, il n'avait désormais plus de doute et allait se planter en plein milieu de la salle de bain. Les yeux clos, Lardon restait immobile tandis que le secrétaire meurtri se débattait quelque peu, l'obligeant à le rappeler à l'ordre en écrasant sa main dans la sienne, les secondes s'égrainaient dans un silence intermittent mais à mesure que le temps passait, une minute, deux minutes, la respiration de Lardon se faisait plus lourde et sa poigne se resserrait au point que Sébastian recommençait à brailler en sentant les articulations de ses doigts menacer de rompre.

    - Toi, tu as osé, sombre petite merde...

    Lars était rarement hors de lui, la colère était une émotion qui faisait surgir plus d'instincts que de réflexions avisées, comme la rage qui pousse à l'impulsivité, c'est d'ailleurs pour cela que, avant même qu'il ne puisse drastiquement se calmer grâce à sa magie, son poing venait frapper le visage du cadet des Moran à deux reprises, blessant son arcade et fendant l'une de ses lèvres.
    Il y avait un meuble de bain au fond, portant serviettes, lotions et savons, Lardon le renversait d'un geste puis il cassait la fine dalle de céramique sur le mur qui cachait un renfoncement avec une manette, celle-ci déverrouillait une trappe sous le baquet utilisé pour se laver. L'hybride se retenait d'envoyer valdinguer son prisonnier en bas de l'escalier secret mais ne faisait pas pour autant preuve de douceur en traînant l'estropié pour qu'il se cogne sur chacune des marches.

    - Un déchet comme toi n'aurait pas pu faire ça seul. Tu as forcément des complices qui t'y ont aidé.

    Sans un mot de la part de son prisonnier, il avait les noms avant même d'arriver en bas de l'escalier. Aucun de malintentionné, chacun avait rendu un service anodin bien rémunéré qui arrondissait une fin de mois difficile ou un échange de bon procédé. Un couloir sombre creusé dans la pierre et la terre se profilait dans la pénombre, au delà du halo de lumière qui filtrait depuis la trappe. Humide, l'air y était lourd, stagnant, et une odeur putride parvenait déjà au groin de Lardon. Une alcôve dans le mur était aménagé pour contenir une lampe à huile dont le cochon s'emparait pour éclairer son chemin, impossible de voir à plus de quelques centimètres sans elle, les ténèbres étaient totales dans le boyaux souterrain.
    Le canal s'élargissait après quelques mètres, Lardon repérait des aérations au niveau du plafond et une rigole pour l'eau usée et les déjections, puis un craquement sec, il venait de marcher sur un os qui s'était émietté comme un biscuit sous son poids. Le halo de la lampe qu'il levait au dessus de sa tête éclairait le début de la galerie des horreurs.
    L'allée était large d'environ cinq mètres et dans la roche qui servait de mur était fixé des menottes en acier dont les épais bracelets maintenaient des cadavres desséchés, momifiés ou avec les os blanchis, il y avait deux corps qui datait de moins d'un mois.

    - Héhé.. v-vous devez vous sentir à l'aise.. au milieu des vôtres, monsieur Petitgroin.

    La voix de Sébastian était emprunte d'un dégoût avéré désormais, « monsieur Petitgroin » avait d'ailleurs été prononcé comme s'il était sur le point de vomir.
    Cela n'avait pas échappé à Lardon, tous les corps qu'il apercevait présentait des signes plus ou moins prononcés d'hybridation.

    (à suivre)
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    Lardon
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  • Mer 1 Mai - 10:37
    - Tu es répugnant.
    - Répugnant ? Ha ! C'est vous la crasse, la répugnance ici, la chose ignoble ! Un glaviot ensanglanté jaillissait jusqu'à la botte du porcin. Vous osez.. vous PAVANER ! A la lumière, aux yeux de tous ! Monstre abject que vous êtes ! Le masque tombait enfin, malgré tous ses efforts pour le maintenir, l'ancien secrétaire du drakochon avait jugé qu'il avait assez jouer la comédie. Vous auriez du rester dans votre fange où est votre place ! A vous ! Et celle de la Directrice !
    - Et pitoyable...
    - Qui est pitoyable ! Votre intellect est celui d'un goret ! Vous n'auriez jamais réussi à faire tourner ce projet avec vos expériences lamentables si JE n'avais pas été là pour vous sortir du pétrin ! Qui est pitoyable ! Vous ne méritez rien, JE suis allé plus loin que vous n'avez jamais été ! Je suis un visionnaire alors que vous n'êtes qu'un animal de foire !

    Les cris furieux de Moran résonnaient dans le couloir et quelque chose s'était mit à remuer un peu plus loin, le cliquetis de chaînes attirait l'attention de Lardon qui fixait un instant la pénombre devant lui avant de toiser l'estropié à ses pieds avec l'envie de l'achever pour de bon.
    Il parvenait à se retenir cependant, se penchant pour faire les poches du veston chic du salopard jusqu'à trouver celle supplémentaire cousue à l'intérieur qui contenait une clef en fer, ce qui déclenchait de nouveau le regard incrédule de l'ancien maître des lieux.

    - Com... Comment ! Se tortillait de rage celui qui se faisait à voler. Qui m'a trahi !? Lequel de tous les rebuts que vous côtoyez à osé ! Alors qu'il s'emportait, un coup de pied dans le ventre de la part du cochon calmait quelque peu le rebelle en crise.
    - Tu manque de jugeote pour un visionnaire. Réfléchit... -disait il en se tapotant la tempe- Qui est le mieux placé pour connaître tous tes sales petits secrets, de la trappe aux codes pour déchiffrer le contenu de tes rapports, et à ton avis pourquoi je te tiens la main depuis tout à l'heure comme une amoureuse ?
    - Que... vous... Les rouages commençaient enfin à tourner pour mettre la vérité en évidence. SORTEZ DE MA TÊTE !

    La tentative de Sebastian pour se libérer de l'emprise de Lardon fut vaine, sur le plan physique le cochon lui était supérieur en terme de poids et de force et surtout ce dernier l'avait assez amoché pour s'assurer d'amoindrir les éventuelles ripostes. Lars traînait son secrétaire jusqu'à l'un des murs pour enchaîner sa main valide à l'un des solides bracelets d'acier.

    - Je n'ai plus besoin d'y être, je sais tout ce que tu as manigancé.
    - Espèce.. d'hideuse... abomination ! Peinait à jurer le blessé qui se sentait souillé de la plus ignoble des façons.
    - Héhé... HahaHAHAHA ! Oui ! C'est ça, c'est exactement ça ! Tu ne trouve pas ça ironique ? Mon existence est le fruit de la déviance des vôtres et pourtant, POURTANT ! L'hideuse abomination que je suis, celle là même qui répugne tant tous ceux de ton espèce, moi, j'ai été béni par la magie. C'est hilarant, non ? Tout ce que tu as échafaudé pendant des années, toutes les précautions que tu as prise, tous tes secrets, il m'a seulement fallu te toucher pour tout découvrir, c'était si facile !

    Lardon se fendait d'un rire moqueur tandis qu'il surjouait rien que pour le plaisir de voir la trogne déconfite de l'usurpateur qui l'avait mené en bateau depuis le début. C'était une maigre consolation.
    S'il a été si « facile » de lire dans l'esprit de Sebastian grâce à ses pouvoirs, c'est bien parce que ce dernier n'était pas au courant de cette capacité puisque le cochon évitait de mettre celle-ci en avant. Elle était bien mentionné dans son dossier militaire mais toutes les informations n'étaient pas disponible pour le premier venu. Il est dès lors difficile de résister à une chose qu'on ignore, presque personne ne se dit sciemment « je vais entraîner mon esprit à résister à une lecture magique » et il est presque impossible d'y parvenir sans disposer de pouvoirs ésotériques soi même, et à moins d'être d'une race naturellement résistante aux arts psychiques, au mieux on se rend compte d'une présence étrangère. Et encore...
    La mémoire est sournoise pour ainsi dire, si l'on vous pose une question, la réponse se forme à l'intérieur de votre esprit avant même que ne fonctionne votre bouche pour la transmettre oralement, et ce même si vous n'aviez pas l'intention de répondre. Et il en va de même lorsque aucune question n'est posée, de simples mots suffisent à former une pensée, un souvenir ou une envie. Il en va de même pour des sons, des odeurs, être dans certains lieux ou voir des gens ou des objets.
    C'était cela qui avait été facile pour Lardon, complimenter un Sebastian insouciant et sûr de lui, arrogant même, en choisissant soigneusement chacun de ses mots pour que dans l'esprit du secrétaire se forme des réactions à ceux-ci. Puis l'agression physique venait affaiblir ses défenses mentales, la douleur, la peur, autant de facteurs qui trouble un esprit, le mage n'avait plus besoin de parler, la situation se suffisait à elle même quand il fouillait le salon de Moran, ce dernier espérait qu'il ne découvre pas où il avait caché ses livres de comptes secrets, ainsi la bibliothèque s'illuminait comme une flamme dans la pénombre, cela et tout le reste.

    Le drakochon s'éloignait avec la lampe en direction de ce qu'il avait entendu juste avant qu'il ne menotte l'humain au mur. Il n'était pas étonné de découvrir des cobayes encore vivants, l'esprit de Moran regorgeait de souvenirs de ce genre, Lars avait même du en écourter certains à cause de l’écœurement. Au fond du couloir se tenait une large table en bois sur laquelle était disposé des gants en cuir, un tablier ciré et plusieurs outils, ou plutôt des instruments de torture, puisque tel était leur fonction, torturer scientifiquement les cobayes hybrides pour leur faire subir différentes expériences, il y avait même un grand livre sur un haut pupitre qui contenait tous les résultats scrupuleusement consignés par le secrétaire.

    - Ne touchez pas à ça ! S'égosillait le prisonnier derrière lui.

    Ignorant les cris, Lardon le feuilletait sans réelle conviction d'y découvrir plus qu'il n'avait déjà vu dans l'esprit du protestataire, si ce n'est les dates dont la première remontait à peu de temps après l'intégration de Sebastian au projet. Il n'était pas encore certain de ce qui le mettait le plus en colère, d'avoir été floué pendant toutes ces années, que Sebastian ait pratiqué des tortures sur des congénères hybrides, qu'il ait détourné des résultats et des fonds de son projet, ou bien qu'il ait osé faire ce que lui même se refusait à franchir comme limite.
    L'idée de créer des hybrides Lancondas lui avait depuis longtemps effleuré l'esprit mais il s'était toujours abstenu de créer quelqu'un « comme lui » en sachant la discrimination qu'il subirait ou ce qu'il deviendrait en naissant au sein du projet Lanconda. En cela, Lardon était un mauvais scientifique et un hypocrite, puisqu'il n'avait jamais été le dernier à arguer que les principes et l'éthique étaient des freins à l'avancée de la science et de ses découvertes. Bien sûr ce slogan ne servait que ses intérêts lorsqu'il le plaçait en argument pour convaincre l'un ou l'autre collaborateur un peu frileux face à ses idées et propositions.
    Il refermait le livre et l'emporterait plus tard, les autres ouvrages rangés dans une alcôve voisine également.
    Lire un esprit exigeait du temps, une métaphore appropriée que s'était déjà imagé le cochon était de se représenter cela comme une cantine. Cela pouvait être rapide quand vous savez d'avance ce que vous désirer manger et vous êtes servis en informations sur un plateau d'argent ou alors vous ne savez pas ce que vous voulez et il faut donc un plus long moment pour regarder la longue liste du menu des souvenirs. Lardon avait déjà récolté énormément de choses sur les cinq dernière année de service de Sebastian à Luxuriance, ainsi que de nombreux souvenirs antérieurs à cette période, de moindre importance, cependant il savait pertinemment qu'il ne détenait pas tous les secrets de sa victime. Pour exemple, si le cadet Moran était un disciple de X'o-Rath, n'ayant pas fouillé sa mémoire en ce sens, les souvenirs de cette information n'apparaîtrait pas en priorité.
    C'est pour cela que, conscient qu'ils pouvaient contenir d'éventuels éléments supplémentaires, le co-superviseur comptait récupérer les condensés des travaux que l'usurpateur conservait dans ce souterrain.

    (à suivre)
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