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  • Jeu 11 Aoû - 18:50
    Fiou. Je tiens bon mais je m'attendais pas à ça. Elle pèse plus que je l'imaginais ! C'est parce que c'est une élémentaire de métal sans doutes. Mais évidemment je me garde de tout commentaire. Je préfère rebondir sur ses commentaires à propos de l'éducation du jeune Lance. J'ai malheureusement peu de choses à dire sur le sujet. Il y a pas des meules d'enfants à Melorn et ceux qui le sont le restent pour longtemps. J'en ai pas, je fais tout ce qu'il faut pour pas en avoir un par accident. La majorité de mes copines de jeunesse ont à peine grandi depuis que je les connais.  

    J'en suis du coups réduite à répondre une platitude.

    - Ah oui ... je crois que c'est très difficile d'en avoir.

    Heu. Non en fait. C'est pas ca qui est dur. Je me reprend.

    - Enfin ... de les élever surtout. C'est ca que je voulais dire.

    On commence à se diriger lentement vers la salle d'eau, je veille l'air de rien sur elle de peur qu'elle ne rechute. Et une pensée me frappe. Est-ce bien utile de parler d'enfants avec une veuve qu'on essaye de consoler ? Evidemment que non. J'essaye d'éloigner le sujet et elle m'en offre l'occasion rêvée de le faire en me demandant si elle pouvait m'appeler par mon prénom.

    - Oh ... bien sûr que vous pouvez !

    Je lui adresse une fois encore un sourire chaleureux. J'attrape le fil de la conversation et tire dessus avec énergie. Je le déroule, je le déroule.  

    - Grisepiere c'est assez triste comme patronyme. "Gris gris gris". C'est pas ce qu'il y a de plus joyeux. Si je le pouvais je choisirais une autre couleur ... Mais laquelle ? Rougepierre c'est sanglant ... Vertepierre un peu trop buccolique. Jaunepierre n'arrive pas à me convaincre non plus.

    Un bavardage sans but hormis celui de faire oublier les derniers incidents. La définition même de "parler pour ne rien dire" mais pour une fois je n'y vois aucune honte.  On entre dans la salle d'eau dont l'apparence me déconcerte. On est supposées se baigner où ?? Dans le petit bassin ? Derrière les portes où on dirait qu'il y a des trucs chauds ? Encore une fois je ne sais que faire et me dis que je devrais me contenter d'imiter celle qui connait.

    Je répond à sa question tout en regardant autour de moi d'un air perplexe.

    - Pas vraiment une famille nombreuse non. J'étais fille unique. A moins qu'on considère que Melorn soit une grande famille ?

    Ce serait sans doutes un peu abusif de l'affirmer, même si l'entraide est une valeur bien ancrée dans la société.

    - Heuh ... un morceau de savon ? Bien sûr !

    D'accord mais lequel ? J'y connais pas grand chose en cosmétiques j'avoue ... Je vois bien que la table basse contient des savons. Et des shampoings. Je m'approche avec prudence comme si je craignais qu'elle ne se transforme en crocodile et me morde. Et je me penche pour examiner avec circonspection la collection rassemblée.

    - Heu ... ça ... ?

    Je prend ce que je pense être un bloc de savon au pif et je le renifle. Odeur d'algues ? Mouef. Je le repose et en prend un autre, plus coloré qui passe lui aussi à l'inspection olfactive.

    - Ah il a une odeur de rose lui ...

    Nouvel essai.

    - Et celui là d'abricot !

    Je la laisse faire son choix et viens lui apporter ce qu'elle demande. Puis je m'intéresse à ce qui nous entoure. Il y a donc une rigole. Et ce que je pense être un pédiluve carré dans un coin. (Je n'ai aucune idée de la profondeur de ce machin ... si je marche par malheur là-dedans garantis que je vais avoir une sacrée surprise).

    Je jette un regard en coin à la blessée. Autant pour lui apporter un soutien que dans l'espoir qu'elle me montre sans s'en douter la marche à suivre dans ces bains, je lui propose.

    - Vous avez encore besoin d'un peu d'aide ?

    Je note que les bains sont communs et qu'il parait donc normal que la serviette soit destinée à être retirée. C'est une surprise, je m'attendais à des espèces d'alcôves individuelles respectant la sacro-sainte pudeur républicaine. Quelque chose d'ouvert qui permette la conversation mais caché d'une manière ou d'une autre. Comme quoi on peut toujours être surprise !
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  • Jeu 11 Aoû - 19:42


    - Je crois que c'est le "pierre" qui donne un côté massif surtout. Enfin je peux parler. Ironsoul c'est pas mal non plus. Les âmes d'acier. Un sobriquet en vieux républicain qui a collé aux ancètres de la famille à cause de leur mauvais caractère... Les deux sont restés visiblement " ajouta-t-elle en pouffant, montrant le coin savonné par Lance du bout du menton.

    Étendant ses jambes devant elle, Rowena s'étirait un peu le dos. Ouahah ! Elle avant entre le front sur le genoux en répondant à la naine.

    - Vous êtes d'autant plus généreuse alors. Remarque... J'ai été élevée avec toute une smala, enfant. ça ne me donne pas plus de tact avec les jeunes et les personnes âgées.

    Elle se redressa, la regardant observer les alentours avant d'hésiter sur la conduite à tenir. Elle testa plusieurs produits et la façon dont elle identifiait les parfums avec un naturel déconcertant fit sourire la sirène qui finissait enfin par se remettre.

    - L'abricot ira bien avec la confiture. Le changement ne serait pas trop violent pour mon odorat. "
    plaisanta-t-elle. " Tous ceux qui sont carrés sont pour le corps. Les ronds sont pour les cheveux et il y a de l'huile parfumée dans les bouteilles si vous avez la peau ou les cheveux sec. Oh. Testez le savon vert et rose, juste derrière. Voir si vous devinez l'odeur.

    Miel et fleur des fées. Une énigme qu'elle était curieuse de voir affronter l'odorat de son invitée.

    Pour le reste, elle ne comptait pas laisser la jeune femme livrée à elle même dans cet endroit visiblement inconnu. La façon dont elle avait tourné la tête dans tous les sens en entrant là avait parlé pour elle. Tournant le dos à la naine pour faire face à l'eau, elle dénoua sa serviette et la posa à une longueur de bras. Puis elle récupéra l'un des petits baquet en bois judicieusement posés tout le long de la rigole pour le remplir d'eau et se le verser copieusement sur la tête. Puis, à l'aide du savon, elle commença à décoller le sucre et les fruits qu'elle avait encore sur le corps pour éviter de polluer de trop l'eau du bassin chauffé.

    - Pour l'instant ça va. Mais j'aurais peut-être besoin d'un coup de main pour mon dos... Je crois que j'ai encore un morceau de je ne sait quelle marmelade pile au milieu. " Ce qui était effectivement le cas. Le rusé morceau de poire avait du glisser à l'intérieur de son col, le fourbe.  " Merci beaucoup pour votre aide en tout cas... Et je vous promet qu'il y a des jours plus reposants " ajouta-t-elle avec un sourire amusé.

    La rougeur de ses yeux avait disparue. L'eau avait un pouvoir apaisant sur elle, en plus de la présence de Gerda. C'était amusant, elle ne se sentait pas obligée de rajouter une couche de paraitre avec elle. C'était un peu comme parler à une connaissance rencontrée dans une taverne plutôt qu'à une femme engagée pour ses talents.

    - Vous disiez tout à l'heure que vous aviez étudié à l'académie de Melorn. J'ai moi même étudier à Magic quelques années. La médecine principalement. Mais plutôt axé sur les afflictions magiques et héréditaires des différentes espèces et sur les traitements des maladies de l'esprit. Les bleus c'est pas trop mon rayons... Et les enchantements j'en parle même pas. " Le *SPLASH* d'un second baquet d'eau tiède emporta le plus gros des restes de confiture, permettant à ses cheveux de reprendre une blancheur relative. " Mais j'ai une bonne amie qui étudie encore là-bas. Une façonneuse hors pair. Si vous avez envie que je vous la présente... Rah... C'est officiel, j'arrive pas à atteindre la tâhce dans mon dos... Vous pourriez ?


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  • Ven 12 Aoû - 11:11
    Les ablutions ont toujours été des instants de papotages privilégiés. Les bavardages se poursuivent donc dans une ambiance qui continue de s'apaiser petit à petit. Je me gratte le bout du nez, l'air pensive.

    - Bouif ... Je crois malheureusement que le côté massif n'est pas trop dérangeant pour désigner une naine.

    Hélas hélas. Par ma naissance je n'ai ni le pied léger ni le visage délicat. Ma voix est enjouée ce qui est plaisant mais elle n'a pas la grâce et la fluidité de mes consœurs à longues oreilles. Quand on est un vilain petit canard une naine élevée au milieu des elfes, on en vient à peut être développer quelques petits complexes, j'avoue. On apprend à vivre avec puis à les accepter. Et en toute fin du processus, on apprend à jouer de ses rares à atouts. Par exemple la capacité à en mettre plein la vue grâce à un corset et à un décolleté audacieux ou réussir à subtilement rappeler la grande habileté qu'ont les artisans nains avec leurs mains. (Bon d'accord, ce dernier point est trèèèès difficile à mettre en avant quand on mène une conversation ordinaire. Mais personne a dit que plaire était facile ... ).

    - Vous avez vraiment la réputation d'avoir mauvais caractère ?

    Mon étonnement  est sincère.

    - Je dois vous avouer que ce n'est pas du tout l'impression que m'a laissée votre famille jusqu'à maintenant ...

    Je les ai même trouvés d'un flegme admirable face au chaos désastreux qu'a été leur petit déjeuner. Essayez un peu de me priver de thé et de petit déjeuner le matin. Vous verrez que je n'aurais certainement pas eu une tête aussi avenante ...

    J'écoute les explications de Rowena sur l'utilisation des produits cosmétiques et découvre un monde de choses qui m'étaient inconnues.  Je sens que l'habitude que j'avais de me laver avec les gros blocs de savons grisâtres risque de changer ... Sa plaisanterie sur le choix du savon à l'abricot m'arrache un léger rire et je me réjouis intérieurement que son humeur soit revenue au clair. Je me prête au jeu de la devinette sur le savon vert et rose et prend le temps de respirer le bloc odorant sous tous les angles.

    - J'ai l'droit à combien d'essais ?

    Prions pour que le gage en cas d'echec ne soit pas de se jeter dans un baquet d'eau froide ! (C'est clairement le gage que j'aurais imposé à la place de cette grande dame. Mais je suis une fille inhabituellement taquine je pense.). Je tente donc ma chance. L'odeur est sucrée et fleurie à la fois. Et bien sûr comme je suis une ignarde complète, je n'imagine même pas qu'il puisse s'agir d'un mélange. Alors je cherche dans ma tête des fleurs dont le parfum pourrait me rappeler ça ...

    Ce n'est pas du Jasmin, ni de la vanille. Encore moins de la glycine ou du muguet ... Et certainement pas de la Rose ni de la lavande. Non vraiment je ne vois pas. Alors en me basant sur ce que pourrait m'inspirer la couleur, je hasarde.

    - Du géranium ?

    Mais même l'intonation montre que je n'y crois pas une seconde. Premier essai raté. Peut-être qu'en reessayant plus tard ? Je garde le savon en main, décidée du coups à l'utiliser.

    - Je suis sûre que je trouverai si c'est lui que j'utilise.

    Mon savon choisi, je peux à présent me préoccuper de me laver. Et par chance, Dame Ironsoul est suffisamment inspirée pour comprendre que j'ai besoin d'une démonstration. La procédure est toute simple mais il aurait fallu que je la devine. Je viens me poser non loin d'elle, le temps de m'asperger d'eau et faire disparaitre l'impression d'avoir été roulée dans l'œuf. Là encore c'est une activité qui se prête tout naturellement aux bavardages, surtout qu'à un moment donné elle m'appelle à l'aide pour l'aider à lui frotter le dos.

    Est-ce un vrai besoin ou un prétexte pour que quelqu'un prenne soin un peu d'elle ? Allez savoir. Ca ne change pas le fait que j'accepte de bon cœur de prendre une éponge et de venir m'occuper de laver les endroits qui lui sont inaccessibles.  J'ai dans l'idée que Lady Rowena manque simplement de compagnie au quotidien. Avoir une oreille attentive et compatissante près d'elle n'est peut-être pas dans ses habitudes. Beaucoup de nobles choisissent de s'entourer de dames de compagnie pour précisément remplir ce rôle. Mais peut être qu'un esprit militaire comme le sien a jugé ce besoin superflu. Peut-être a t'elle aussi refusé pour conserver une image forte et indépendante, nécessaire à l'exercice du commandement. Peut-être aussi que son veuvage récent a accentué sa solitude et l'a rendue plus vulnérable socialement.

    Mais tout ca ne sont que conjectures. Je me retrouve derrière elle à m'acquitter d'un rôle pas si ingrat. Je constate avec amusement que son dos porte bien moins de cicatrices que le reste de son corps. Preuve s'il en est du tempérament de la femme qui refuse peut-être effectivement de reculer face aux menaces. Encore une fois je ne juge pas opportun de lui rappeler l'état de son corps ou de faire mention des choses qu'elle a traversées ...
    Je préfère rester sur la lancée de la conversation qui se poursuit.

    - Je suis venue faire un semestre aussi à l'académie Magic, dans le cadre de nos échanges culturels. J'ai adoré ce que j'ai découvert de votre monde, suffisamment pour avoir envie de devenir marchande itinérante en tout cas. On s'est peut-être croisées sans vraiment se rencontrer ?

    Un sourire nostalgique éclaire mon visage et je ne peux que profiter de l'occasion pour alimenter la conversation de quelques souvenirs.

    - J'étais pire que perdue chez vous. Je ne savais jamais quand est-ce qu'il fallait tendre de l'argent pour remercier les gens. Toujours une pièce en main, je la tendais avec espoir aux gens qui me tenaient la porte ou me passaient le sel à table.


    J'ai évolué depuis, fort heureusement ! J'ai appris, je me suis fait à leurs coutumes. Même si par beaucoup d'aspect mes racines Melornoise se font sentir dans mes interactions. Comme lorsque je frotte le dos d'une lady rencontrée la veille avec pour seul espoir de lui remonter le moral et compenser une fraction infime du mauvais karma qui semble l'avoir accablée.

    La poire rincée (je parle de la marmelade tudieu, pas de Lady Ironsoul !), je pose mon éponge et avise un instant la chevelure de la femme avant de poser innocemment la question.

    - Je vous aide avec vos cheveux ?

    Une main tendue si jamais elle souhaitait continuer de se sentir dorlotée. C'est une invitation qui pourrait tout aussi facilement se décliner. Que je retourne à mes propres ablutions ou que je m'arme d'un peigne, d'une brosse et d'un shampoing, ca ne m'empêche pas de poursuivre.

    - Pour votre amie ... je suis toujours ravie de rencontrer des nouvelles personnes, particulièrement les artisans et les artistes ! On a toujours tellement à apprendre des autres ...

    En temps normal je dirais "chaque rencontre enrichit notre monde" mais la déclaration sonnerait bien trop matérialiste pour des oreilles républicaines.
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    Anonymous
  • Lun 15 Aoû - 14:04


    - C'est parce que vous n'avez jamais été dans le camp d'en face. " expliqua doctement et très sérieusement la jeune femme. Dans le milieu, on disait souvent qu'il était plus facile de couper la main d'un Ironsoul que de lui faire lâcher prise une fois son idée faite... Ce qui était passablement vrai d'après les principaux intéressés.  " Mais c'est gentil. J'avais peur de vous avoir un peu effrayé avec ces débuts chaotiques.

    Elles continuent à discuter et Rowena s'amuse sincèrement de voir la façon dont la naine se prend au jeu des parfums. Elle peut bien tester tout ce qu'elle veut. La sirène lui propose autant d'essai qu'elle le souhaite d'ici qu'elles quittent la pièce pour passer dans le bassin. Non, ce n'était ni du géranium, ni de la vanille, mais elle avait bien le temps ! Son aide pour s'occuper de son dos est aussi particulièrement appréciée.

    Bien loin des interrogations de l'artisane, Rowena profite du moment, de plus ne plus détendue. Elles échangent quelques souvenir de Magic et se remémorent les lieux. Rowena lui pose des questions sur l'Académie de Melorn, lui révèle quelques détails fantaisistes sur les raisons qui ont conduits la Magic a être comme elle est - notamment le chêne plurimillénaire à côté du dortoir des chouettes qui sert de panneau d'affichage aux côtes stupides que les élèves se donnent entre eux. Elle profite d'une présence amie qui ne lui demande ni de garder la face, ni de penser à des souvenirs lointains qui mettent en perspective son état actuel.

    - J'ai eu mon diplôme il y a onze ou douze ans à peu près. Je ne sais pas quand vous y étiez ? "

    Douze ans, pour une humaine c'est beaucoup et pour un élémentaire c'est bien peu, pourtant la femme aux cheveux blancs semble tout juste aborder la trentaine, peut-être même un peu moins. Et déjà elle rit des anecdotes de l'artisane.

    - Oh par les astres oui ! Je comprends. Là ou j'ai grandit, on utilisait pas d'argent non plus. Heureusement j'ai eu le temps de m'acclimater avant d'avoir à gérer ça toute seule... Mais j'avais un peu le problème inverse le fait de devoir payer dans une boutique, de donner un pourboire ou de ne pas prendre une pomme sur un étale parce que j'avais un petit creux est resté longtemps assez longtemps.

    ça avait été quelque chose au début... Apprendre la valeur de l'argent. Quand en donner, combien, ce que cela disait de soit et des autres. L'un des sujets les plus rébarbatifs et difficiles que Gail avait eu à lui enseigner.

    - Je ne veux pas m'imposer, mais ce serait avec plaisir.

    Et elle avait même le droit à un shampouinage en règle !

    - Ce n'est pas moi qui vous donnerait tort. J'ai rencontré des amis très proches de façon totalement improbables.

    Et d'autres anecdotes s'égrainent. Puis, propre comme un sous neuf, Rowena proposa à son tour en désignant le tabouret non loin.

    - Asseyez-vous, je peux vous rendre la politesse si cela vous dit. De ce que j'ai compris, la base de la culture melornoise est basé sur l'entraide non ? "

    Il n'y avait pas de raison qu'elle soit la seule à profiter un peu, surtout qu'elle passait enfin un moment agréable grâce à la jeune femme.

    - Mais du coup, vous avez choisi de vous former au façonnage ou on vous l'a demandé ? J'aurais cru que dans une société à ce point basée sur l'utilité de chacun pour la communauté, le choix de carrière était un lux pas donné à tout le monde.


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  • Sam 27 Aoû - 22:15
    Je dois lever les yeux au ciel pour réfléchir.

    - Non, peu d'chance qu'on s'soit croisées là-bas alors. On a p'têtre connu les mêmes profs.

    Essayer d'imaginer ma patronne en jeune élève dissipée posée sur les bancs du vieil amphithéâtre qui servait aux cours théoriques m'arrache un demi-sourire. Je m'amuse à essayer de me créer une image mentale. Était elle jeune ? Dissipée ? Sérieuse ? M'aurait elle laissée recopier ses notes si j'avais été sa voisine ? Aurait elle froncé les sourcils en entendant certains de mes bavardages et aurait t'elle fait partie de ceux qui réclamaient le silence à coups de shhhhh insistants ? Aurait elle fait partie de ceux et celles qui m'auraient fait visiter leur capitale et qui auraient essayé
    de mettre à l'épreuve la proverbiale résistance à l'alcool de ma race ?

    Mon esprit vagabonde pendant que je commence à m'occuper de la crinière blanche de la noble. Mes mains habituées aux travaux capillaires délicats s'affairent d'elle même sans que j'ai besoin de beaucoup me concentrer. Armées d'une brosse et d'un peigne, je leur fait confiance pour agir en toute autonomie.  J'ai l'imagination fertile mais elle revient sans cesse à la même idée : Rowena était à coups sûr bien plus insouciante qu'aujourd'hui. Se sachant aimée et soutenue par un clan familial si nombreux et présent, j'ose espérée que la jeune noble n'avait pas encore été atteinte par les drames à cette époque ...

    Et puis une chose me fait tiquer. Avec un peu de retard, j'ai un sursaut qui me fait tirer involontairement sur un noeud. (Saviez vous que la confiture fait horriblement coller les cheveux, vous ? Tenez vous le pour dit !). Simultanément, je m'exclame.

    - Vous ne payiez pas ??

    J'ai une grimace en me rendant compte de l'inconfort causé par mon émoi et je m'excuse du bout des lèvres.

    - Oh pardonnez moi ...

    Je joins le geste à la parole et prend un luxe de précautions pour démêler le vilain noeud à la marmelade sur lequel je viens de tirer et je récupère bien vite le fil de mes idées.

    - Vous voulez dire qu'il existe un autre endroit où la monnaie n'a pas cours ? Je vous imaginais avoir grandi dans ce palais.

    Je suis une commère je sais. On m'agite sous le nez un potin tout tortillant et comme une pie bavarde, j'ouvre le bec et fais tout pour m'en emparer. Vous auriez tort de me le reprocher car pour une fois, je m'intéresse à quelque chose de très anodin. Bavarder est plaisant. J'oublie peu à peu que c'est à une cliente à qui j'ai affaire  ... Mon parler se relâche un peu. J'accepte même avec un sourire reconnaissant la proposition de la laisser s'occupe de ma crinière qui a rarement l'occasion de recevoir des soins très poussés.

    - C'est ainsi qu'on peut dire que ca marche oui !

    C'est un résumé un peu grossier mais acceptable de la culture Melornoise. On prend en fonction des besoins. On donne en fonction des capacités. On patouille de bon cœur la chevelure d'inconnu.e.s sans y réfléchir à deux fois.  Alors nous changeons de place et de rôles. Au terme d'une espèce de jeu de chaise musicale un peu hasardeux nous nous rendons compte que nos tailles relatives ne nous permettent pas de simplement échanger nos positions. Debout je suis trop haute si elle reste assise. Je suis trop basse si elle est debout quoi qu'il advienne. Je trouve une solution intermédiaire convenable en me mettant à genoux et en restant dressée autant que possible dans cette position, lui tournant évidemment le dos pendant qu'elle est assise.

    Et les bavardages peuvent reprendre. Certains érudits avancent que l'épouillage mutuel est un rituel de sociabilisation au sein d'espèces animales ou monstrueuses variées. Et souvent ces mêmes hurluberlus prétendent que nous autres pourrions avoir ce genre de réminiscence en nous.
    Existe t'il une part de vrai dans leurs affirmations ? Allez savoir. J'essaye d'expliquer à la fois quel chemin j'ai suivi et quels choix m'avait laissé la société Mélornoise.

    - On a plus ou moins le choix de la voie qu'on souhaite emprunter oui. Mais vu que chacun a tendance à chercher la manière dont il pourrait le plus se rendre utile, les besoins de la société ont tendance à se combler d'eux même.

    C'est loin d'être clair, je m'en rend compte. Alors j'essaye d'expliquer, profitant d'avoir les mains libres pour faire des grands gestes supposés ajouter un peu d'éloquence à mes propos.

    - Enfin je veux dire ... J'viens d'une famille d'enchanteurs et de ferroniers. Mes parents étaient réputés pour faire du bon boulot à Melorn. J'aurais pu choisir une autre voie si je l'avais voulu. Mais comment faire mieux que de suivre une ornière déjà tracée ? Leur savoir-faire était à portée de main. Leur utilité démontrée et reconnue. Et puis beaucoup d'érudits pensent que nous autres nains avons quelque chose de particulier dans le sang qui ... et bien ... nous prédisposent au travail des métaux. Vous voyez ? J'avais toutes les cartes en mains comme on dit.  Ce serait quand même ballot que je laisse une place vacante à la forge pour un elfe et que ce soit moi miraude comme une taupe qui me retrouverait sentinelle avec un arc à la main perchée sur un arbre hors de la ville. Point de vue efficacité on pourrait p'têtre faire mieux.

    J'essaye de me retourner parfois pour zieuter si mon interlocutrice me suit, surtout après avoir posé une question rhétorique. Ce qui bien sûr ne facilite pas du tout son travail et met sa patience à l'épreuve.

    Et pendant que je palabre, que nous discutons, je n'ai pas conscience que dans le vestiaire d'où nous venons, du bruit commence à se faire entendre.
    Quelqu'un est en train de se changer avec l'intention de rejoindre la salle d'eau. Qui est sur le point de tomber sur le curieux spectacle d'une noble en train de peigner une petite naine bavarde comme si de rien n'était ? Un trublion ? Un ami ? Un farceur ? Un vieux pincé ? Un pervers ?! (Ah non pas ça ! ).
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  • Lun 29 Aoû - 2:19


    - Aïe !

    Et bien ça avait l'air rudement surprenant pour qu'elle s'excite comme ça... Enfin, Rowena n'en garda pas rancune le moins du monde, plutôt amusée par le mouvement d'incrédulité totale de la jeune naine. L'adoption n'était pas si fréquent ailleurs dans le monde, souvent à cause de ce concept arriéré de droit du sang.

    - Oui. Je viens d'un endroit où on ne payait pas. On avait rien en même temps. " rit-elle. " Je suis née dans un groupe de nomades. J'étais déjà presque adulte lorsque ma mère adoptive m'a pris sous son aile et je porte le nom des Ironsoul de façon officielle depuis une dizaine d'années.... Je sais, ce n'est pas très banal, mais ici une famille ça se choisie autant que ça s'offre.

    Elle ne racontait pas l'histoire très souvent. Pendant longtemps, elle n'avait pas sû comment se positionné par rapport à tout ça. Elle avait du faire ses preuves et après, elle ne voulait pas qu'on sache qu'elle n'était pas née dans cette famille, mais au final, elle était fière de son parcour. Elle n'était pas née par hasard Ironsoul. Cette famille l'avait choisie, forgée, et elle l'avait choisie en retour, prête à donner beaucoup pour ses membres et ses idéaux. Elle était un membre important de cette famille. Peut-être pas sur le plan politique ou marchand, certes, mais elle partageait un même cœur, une même appartenance et personne ne la lui contestait plus. Même Odéon qui avait passé des années à lui contesté sa place sous prétexte qu'elle n'était pas suffisamment bien avait fini par lui accorder son respect... Il avait fallu qu'elle affronte des divinités, mais il l'avait fait. Et elle savait que chaque membre de la famille serait prêt à se battre et à la protéger comme elle protègerait chacun d'entre eux.

    Elles se tournent et se retournent pour trouver comment se poster de façon un minimum confortable puis, attrapant non seulement un galet de shampoing mais également un flacon d'huile et un autre d'eau florale, la sirène se met au travail.

    Cela fait relativement peu de temps dans sa vie qu'elle a les cheveux courts. Avant, sa crinière blanche s'étendait jusqu'à ses genoux ou au pire, au bas de son dos. Ayant vécue dans toutes sortes d'environnement allant du tres sec et très chaud au très mouillé et très salé lors de traques en milieu aquatique, elle avait toutes sortes de lotions, astuces et trucs pour prendre soin de sa chevelure de façon à ce qu'elle reste de pure soie.

    ... bon, en vrai, être une sirène ça aidait déjà pas mal... Plus que pas mal. Mais ces rituels faisaient parti des petits moments de poses qu'elle s'accordait pour prendre soin d'elle, de sa mère en son temps ou de sa sœur, alors elle les chérissaient et les avaient travaillés pour elle mais également pour d'autres. Mais les nains étaient réputés pour leur pilosité, ce qui voulait nécessairement dire qu'ils devaient avoir une bonne nature de cheveux non ?

    Elle écoute la naine avec attention et rit à son exemple particulièrement percutant.

    - Je vois oui ! Et je ne savais pas pour les nains... Enfin j'appartiens à une famille d'élémentaires de métal et nous travaillons plus souvent avec des gobelins qu'avec des nains. Il faut croire que la concurrence biaise les réputations. " avoua-t-elle le plus honnêtement du monde. " Ah... Ne tourne pas la tête je vais t'en mettre dans les yeux.

    Elle avait froncé les sourcils, manquant de peu la paupière de la naine qui cherchait à la regarder en face. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle venait de passer au tutoiement et avait repris le deuxième shampouinage de la splendide crinière blonde - avec un autre type de produit qui devait lui rendre le cheveux tout doux... - avant de la rincer et de la démêler scrupuleusement.

    - J'ai du mal à imaginer ça à l'échelle d'une ville, mais j'ai moi même choisie mon métier sur demande de ma famille, parce que c'était quelque chose dont la République et mes aînés avaient besoin. Donc ça ne doit pas être très différent en fin de compte. C'est juste... Tu sais, ici, on accorde énormément d'importance à la liberté personnelle. c'est étrange de se dire qu'il pourrait être socialement inacceptable de se démener avant tout pour avoir une mei...

    La porte s'ouvrit et le peigne s'immobilisa dans la crinière de Gerda.

    - Salut Rowy. " Une voix grave et masculine étouffa un bâillement profond.
    - Percy. " le salua la sirène en retour.

    L'homme était grand... Un peu comme tous les membres de la famille qui tournaient volontiers autour des deux mètres. Celui la devait le dépasser un peu. Une peau pâle et des cheveux blonds avec un visage jeune mais à la complexion robuste, s'étira en venant se poser à côté du duo. Il avait une petite bedaine de sédentaire, mais on sentait l'homme qui s’entretient... Enfin en dehors de sa fatigue. Les cernes lui arrivaient au milieu du visage et ses yeux rougis attestaient d'une nuit sans sommeil... Mais c'était surtout une tâche métallique argentée sur son mollet qui attirait l'attention... Et potentiellement sa nudité.

    - Alors, la crapule, on colle tante Rowena pour sécher les leçons de...

    Il s'interrompit, posant enfin son attention sur celle qu'il prenait jusque là pour l'une des jeunes de la maison. Il baissa les yeux, les remonta précipitamment, passa au blanc, puis au rouge avant puis se racla la gorge et détourna les yeux pour finalement reprendre peu à peu une carnation normale.

    - Excusez-moi... Je ne savait pas que tu étais avec quelqu'un... Je... " il attrapa un baquet et le remplit d'eau pour se le renverser sur la tête. Rowena ne put retenir un gloussement.
    - Gerda, je te présente Perceval, un cousin qui visiblement à encore travaillé toute la nuit. Perceval, Gerda est une artisane de renom qui travaille avec moi une un projet.
    - Oh ! Je ne voulais pas être grossier... Excusez-moi. Je ... ferait peut-être mieux de vous laisser ?

    D'un regard explicite, Rowena laissa la naine décidé. Elle-même n'était pas gênée le moins du monde, mais bon... Il s'agissait d'un homme. Elle ne connaissait pas les travers de Melorn.

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  • Lun 29 Aoû - 15:43
    Apprendre l'adoption de Rowena est une surprise. J'aurais juré qu'avec sa peau pâle et son physique de lanceuse de marteaux de haute compétition, il s'agissait d'une élémentaire de pierre ou de métal. A moins qu'elle le soit quand même et que ce soit la raison de son adoption ? Allez savoir. La réponse me vient aux lèvres avec naturel, en même temps qu'un sourire.

    - C'est bon de trouver sa place en ce monde.

    Car je ne doute pas un seul instant qu'elle se sente épanouie au milieu de ce clan étrange et pittoresque. Un clan qui parait d'autant plus étrange quand j'apprend que malgré leur mainmise sur les ressources minières de la région, ils se bornent à travailler avant tout avec des gobelins. Un sourire plein de dérision éclaire mes lèvres et je répond d'un ton tranquille.

    - Comment vous en vouloir ? Ce sont d'excellents commerçants.


    La république fonctionne ainsi parait-il. Les échanges sont conditionnés par les marchés. Les variations des cours. Et des tas de choses très complexes qui m'intéressent assez peu en général malgré ma profession. Les nains visent (et obtiennent généralement) l'excellence dans leurs confections. Mais cette qualité a un prix et un mode de fabrication inadapté aux productions de masses et aux économies d'échelle appréciées par les technocrates républicains. Les gobelins sont en revanche très doués dans ces choses là et occupent donc les marchés. Je ne sais pas ce qu'en pensent mes collègues forgerons nains mais personnellement ca me va très bien qu'on me laisse prendre en charge le haut-de-gamme plutôt que le tout venant. Peut-être même que les gobelins en relation avec la famille Ironsoul ne sont que des intermédiaires pour des ateliers où se sont des nains qui travaillent. Ils s'occupent de la négociation barbante ce qui dégage du temps aux artisans.

    Malgré les gentilles remontrances de Rowena, je ne suis pas un exemple de concentration. Je ne suis pas vraiment douillette, ca aide pas. J'apprécie le bavardage que nous partageons. C'est intéressant d'avoir le point de vue d'une noble de la République sur sa vie au sein de la haute société. Comme il est agréable de se laisser dorloter un peu les cheveux. Je crois que malgré la rigueur toute militaire de l'aristocrate, elle est tout de même meilleure que moi dans l'exercice. La senteur des produits qu'elle utilise sur ma petite tête trop souvent négligée est divine. Et par association d'idée étrange, ma petite cervelle fait des connexions étranges et je m'exclame soudain :

    - Fleur de Mana ! Heu .. Manaella on appelle ça, non ?

    Et comme l'exclamation sort de nulle part, j'ai le reflexe de tourner la tête pour demander.

    - Pour le savon de tout à l'heure. J'ai bon ? Non ? Fleur des fées ?

    Toujours pas visiblement. On parlait de quoi déjà ? Ah oui. Le débat sur l'opposition entre liberté individuelle et la prédestination sociale. Il s'annonce passionnant. (Sisi, vraiment. Ca m'arrive de parler de choses sérieuses ! D'habitude j'apprécie ces débats pseudo-philosophiques accompagnés d'une tasse de thé, d'un verre ou d'un repas. Mais les ablutions s'y prêtent tout aussi bien !).

    Mais je n'ai pas l'occasion de rebondir sur le sujet qu'une zigounette vient nous interrompre. Ah non pardon, un homme nu. J'ai le regard qui porte bas des fois. Je dois avoir les yeux ronds de surprise pendant un court instant. Je vous l'ai déjà expliqué précédemment que je ne suis pas particulièrement pudique sur le principe. Je ne sais juste pas quel est le "juste comportement" à observer quand je suis à l'extérieur de Melorn. J'ai pour politique d'essayer de calquer mon comportement sur celui des autochtones. Et en l'occurrence, je ne sais pas exactement ce qu'il convient de faire ! Les autochtones me renvoient deux signaux radicalement contraires. Le pauvre homme semble à deux doigts de se couvrir les parties de sa serviette et peine à garder contenance alors qu'il ne semble pas savoir où poser les yeux. (M'avoir appelée par accident "la crapule" semble en plus de cela le mortifier autant que ca m'amuse !). Et mon employeuse fait strictement comme si on venait de se rencontrer tous les trois au milieu d'un des beaux couloirs du domaine. Je choisis qu'il serait plus facile pour tout le monde de suivre son exemple à elle. Surtout que le pauvre garçon semble se faire des idées sur les natures de nos ablutions. (Ce que je peux comprendre en me mettant à sa place ...).

    Alors je lui répond d'un ton joyeux et naturel.

    - Bonjour monsieur Percy ! Ravie de vous connaître.

    Je tourne la tête un instant vers lui pour l'observer sans détour (au désarroi de celle occupée à me coiffer). Je lance d'un ton plein d'innocence.

    - Tout va bien ? On dirait que vous avez vu le diable.

    Evidemment que je le taquine. Evidemment que je me joue intérieurement de son malaise. Je ne sais pas quelle mouche me pique pour me permettre ce jeu avec un représentant de l'aristocratie. La discussion avec Rowena m'a sans doutes bien trop mise à l'aise.

    Charitable, je tend une porte de sortie honorable à l'homme.

    - Oh pardon ... votre cousine dit que vous avez travaillé toute la nuit. J'ai cette vilaine habitude également.

    Je souris et me détourne, me remettant à fixer sagement le mur. La curiosité me pousse à vouloir lui demander sur quoi se portent ses travaux mais je me retiens pour l'instant. Je l'apprendrais peut-être par la suite ?
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  • Lun 29 Aoû - 19:11


    Elle n'était vraiment pas charitable cette artisane... Mais elle avait une bonne répartie et Rowena du détourner la tête pour cacher un sourire tout aussi peu charitable que la jeune femme finalement. Le pauvre Perceval ne savait plus où se mettre et le franc accueil de Gerda, dépourvu de gêne ou de remontrance sur sa méprise, le ratatine autant qu'il le soulage.

    - Oui J'ai vu... " Il s'étouffa à demi en se rendant compte de ce qu'il allait dire et re-remplit son baquet " Encore désolé. C'était pas contre vous. On a pas l'habitude de voir Rowena avec des gens extérieurs à la famille ces temps-ci.
    - Fait moi passé pour une ermite...

    La sirène avait l'impression d'avoir enduit le front et les joues de la naine d'autant de lotion et de shampoing que sa chevelure... Mais elle avait l'air de ne pas s'en formaliser et de n'était pas mise à se plier de douleur en hurlant à la mort pour qu'on lui rince les yeux, donc ça devait aller.

    - Juste un peu. " sourit Perceval à la remontrance de la sirène qui roula des yeux vers le plafond avec un léger sourire. " Et oui, j'ai bien peur de devoir être rangé au rang des insomniaque. Le tribunal n'attend pas. Depuis la Guerre, les affaires s'enchainent. Heureusement, je suis au pénal. Les juges d'affaire ne savent plus où donner de la tête avec les immigrés shoumeïens qui sont habitués aux privilèges des droits du sang.

    Il soupira et commença à se savonner de façon exhaustive, revenant régulièrement à son visage comme si l'eau tiède avait pu en chasser les cernes et la fatigue.

    - Vous savez, un jour, ça va vous jouer des tours, à l'un comme à l'autre. Un bon équilibre est essentiel pour avoir une vie longue... Et ne pas se faire tuer par sa femme. " ajouta la sirène en rinçant une dernière fois les cheveux de la naine (ainsi que son visage... ) " Et voilà ! démêlés et lavés.
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  • Sam 3 Sep - 23:17
    Oh ... un homme de loi donc. Evidemment, j'aurais du y songer. Pourquoi quand on me parle de nuit blanche passée à travailler j'imagine toujours un artisan besogneux finissant son travail ou un érudit penché sur ses livres, lisant à la lueur de grandes bougies faites pour durer toute la nuit ? J'apprend également que la cohabitation au sein de la république avec les immigrés shoumeïens ne semble pas toujours être facile. Encore une fois je n'y avais jamais vraiment songé mais est-ce très surprenant ? Je sais à quel point il est difficile pour des étrangers de se comprendre.  Mais tout bien considéré la situation des réfugiés ne semble pas si désespérée. Si un homme de loi de la République passe ses nuits à s'occuper de leur cas c'est que les républicains ont au moins l'envie de les traiter avec équité. Sans doutes est-ce préférable au Reike où j'ai eu le malheur de voir comment certains d'entre eux peuvent être traités.  

    - Et bien ... Je ne peux que vous souhaiter bon courage pour aider ces gens, Monsieur Perceval.

    Je pars du principe qu'il souhaite les aider, oui ! Est-ce qu'un coupeur de tête se préoccuperait beaucoup d'être vu nu par une nainconnue ? Je ne pense pas.

    - J'espère que vos ablutions vous feront du bien.

    Autant qu'à moi au moins ! Car pour moi elles sont un régal. Les conseils "maternels" de Rowena m'arrachent un demi-sourire. Je suis à deux doigts de répondre avec candeur "Oui madame Ironsoul" comme une enfant obéissante. Mais c'est finalement sur la menace de voir l'épouse de Perceval lui tomber dessus que je préfère réagir

    - Je pourrais vous trouver quelque chose pour l'apaiser si vous voulez.

    Et parce que peut-être l'homme est fatigué et que mon sous-entendu n'est peut-être pas suffisamment évident, je me sens obligée de préciser.

    - ... parce que je suis bijoutière.

    J'ai littéralement tous les types de petits cadeaux imaginables, capables de passer tous les messages qu'un homme pourrait avoir besoin de faire passer. Du très émouvant "Je t'aime" en passant par le "Oups, j'ai fait une petite / moyenne / grosse connerie et je te demande de me pardonner" (rayez les mentions inutiles) jusqu'à arriver à celui qui nous intéresse aujourd'hui : "Excuses moi de ne pas passer plus de temps avec toi, je le regrette vraiment mais des gens comptent sur moi."

    Vous pourriez penser que c'est une roublardise commerciale bassement intéressée de proposer ma camelote à un moment pareil. Vous auriez tort de le penser. Oui je suis prête à sauter sur toutes les occasions c'est vrai. Mais c'est pas par intérêt mercantile. J'aime sincèrement et profondément me sentir utile, c'est la seule vérité.  Une dispute de couple évitée grâce à une de mes créations ? C'est une accolade faite à mon amour propre, un service que je me rend à moi même quand je me regarde dans la glace.

    Je ne sais pas immédiatement si ma proposition intéresse messire Perceval. J'ai cessé de le regarder pour le laisser se laver en paix. Je l'ai assez tourmenté comme ça pour aujourd'hui !

    Rowena annonce avoir terminé avec mes cheveux. Je les touche d'une paume prudente.

    - Je crois que jamais de ma vie je n'ai eu les cheveux si lisses et doux. Merci Rowena.

    Il faut croire que les cosmétiques elfiques qu'on trouve dans le Nord ne sont pas si adaptés au cuir chevelu de ceux de mon espèce. Ils avaient le mérite de sentir très bon ...

    Je me retourne vers la grande dame pâle et lève le nez vers elle après avoir jeté un coup d'oeil à ce qui nous entoure. Je pourrais tout à fait me sécher et retourner me rhabiller après cette séances rafraichissante mais j'ai comme dans l'idée que ce pataugeage dans la rigole d'eau n'était que le prélude à autre chose. Je demande donc en désignant du menton les autres lieux remarquables de l'endroit, comme le bassin ou la porte vitrée.

    - Les autres lieux ont quelle fonction ... ?
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  • Dim 4 Sep - 13:12


    L'homme eut l'air mi choqué, mi suspicieux à la proposition de la naine avant qu'elle n'annonce plus clairement son métier. Qu'était-il allé imaginer ? Ce n'était pas très clair, mais entendre ce simple fait l'avait détendu immédiatement.

    - Quelle bonne idée ! Dites moi où vous êtes établie et je viendrais vous rendre une petite visite.

    Le fait que la jeune femme place une publicité d'enfer dans un endroit à ce point incongru n'avait pas fait sourcillé les deux républicains. Enfin si, Rowena était un peu surprise, dans le bon sens du terme. Elle avait vraiment un sens des affaires redoutables et le faisait avec un doigté tel qu'on avait l'impression qu'elle proposait de rendre service. Un instant, elle se demanda si ce n'était pas du à ses origines Melornoises, mais c'était trop gros. En bonne républicaine elle était quelque peu admirative de ce mouvement de négociant hors paire.

    - Et tu verras, ses créations sont vraiment belles. Elle m'a fait une démonstration, notre amie est une métalliste.

    - Ah ! Je comprends mieux. " lança Perceval comme si tout était soudain bien plus évident.

    L'homme termina de se nettoyer - tout en se passant de l'eau sur le visage un nombre incalculable de fois - pendant que la sirène accueillait les compliments avec bonhommie. Elle était heureuse que son travail soit apprécié. Ce n'était pas grand chose, mais un petit détail du quotidien qui ne lui donnait pas l'impression d'être un monstre de foire ou d'insuffler la peur était un présent en soi. Un petit moment de paix, offert par l'enthousiasme naturel de l'artisane.

    - Je vous donnerais la composition si vous voulez... Ou le fournisseur. "
    ajouta-t-elle tout en sachant que les prix prohibitifs de certains savonniers étaient particulièrement retors.

    Puis son regard se tourna vers la cuve et sa petite margelle au ras du sol.

    - ça c'est un simple bassin d'eau froide.
    - Ca fait du bien aux raideurs. " ajouta Perceval, son doigt venant tapoter sur la tâche argenté sur son mollet. En tapant dessus, le bruit et la rigidité prouvait qu'il s'agissait un véritable bloc de métal. Il attrapa bientôt son drap de bain, posé hors de porté de ses éclaboussures.
    - Et derrière la porte, c'est un bain chaud. Comme il s'agit d'un bain commun, on se lave avant. Venez si vous voulez piquer une tête. Je ne sais pas trop comment vous procéder à Melorn ?

    Elle se leva, propre comme un sou neuf, s'assura que cette fois, personne n'avait piéger le sol, et traversa la pièce pour ouvrir la porte. Derrière, les carreaux étaient dans les tons ocres et des frises de mosaïques représentaient des créatures aquatiques et des nageurs aussi beaux que dénudés. Un petit escalier permettait de descendre dans un bassin d'eau de belle taille. Immergés, suivant les paroi, un renfort de pierre tenait lieu de banc, mais au centre, la profondeur semblait augmenter. Une odeur de fleur, maintenue par un bruleur à huile florale dans un coin de la pièce, embaumait surement un peu trop l'endroit,

    - On te laisse Percy ?
    - Mpffme. " acquiesça-t-il, le visage enfouit dans son drap de bain.
    - J'imagine qu'a force de voyage, vous avez du voir tous les types de bains du monde. " rit-elle plutôt à l'intention de Gerda. " Quelle est la première chose que vous avez envie de découvrir en arrivant à un nouvelle endroit ?

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  • Mer 7 Sep - 13:09
    Comme c'est drôle ! Qui aurait pu croire que je trouverai une clientèle ici dans un palais ?  Je lève le pouce et sourit à Rowenta qui en a profité pour louer mon travail. Avec un peu de chance, travailler pour un noble aboutira à une commande intéressante. Quelque chose de personnalisé, un petit peu précieux. Un défi intellectuel et créatif pour moi, je ne demande que ça.

    - Il faudra qu'on parle des goûts de votre épouse alors ! On aura l'occasion de se croiser. Je risque de passer beaucoup de temps à l'atelier prochainement.

    Parce que oui ... c'est beau de se prélasser ici, il faudra bien un jour ou l'autre que j'en sorte et que je me mette au travail ! Et puisque la besogne s'annonce à la fois passionnante et complexe, je sais que je risque de prendre racine là-bas... En échange de mes remerciements, la noble dame se propose de me donner l'adresse de leurs fournisseurs en cosmétique. Je souris et hoche la tête un peu même si je soupçonne que l'achat et la possession de ce genre de produit n'est pa très en rapport avec mon mode de vie. Il doit exister un juste milieu entre le bloc de savon brut que j'utilise pour me laver hors de ma caravane et les produits de grand luxe à l'essence de fleurs précieuses. Et si ce juste milieu n'existe pas, c'est qu'il faudra l'inventer ! Une nouvelle idée fumeuse et improbable que je soumettrais à Marceline. "Copine, on va faire des cosmétiques enchantées ! Ca va faire un carton tu verras."

    Shampoing qui fait onduler les mèches sensuellement avec le vent, savonnettes boomerang qui reviennent dans ta main quand tu les fais tomber ... Mon esprit s'emplit déjà d'images fabuleuses. Elles sont brusquement remplacées par autre chose quand j'entend Perceval parler de raideurs et que je me tourne vers lui, incertaine d'avoir bien entendu ce que j'ai entendu. Je dois paraitre un instant soulagée en comprenant de quoi il parlait.

    Quant à ensuite expliquer comment on fait à Melorn, je lève le nez, pensive.

    - A Melorn ... et bien ... les elfes aiment les baignades extérieures dans les cours d'eau ou les mares. C'est de loin ce qui a le plus de succès surtout que nous vivons un printemps éternel.

    Et l'idée de se mettre nus en public ne les gêne en général pas. Evidemment tout le monde ne partage pas ce goût pour le naturisme, particulièrement au sein de la communauté naine qui reste globalement pudique ...

    - Sinon comme la magie est omniprésente chez nous, chacun possède une salle d'eau chez soi avec un dispositif qui permet de chauffer l'eau et faire ses ablutions de manière confortable. Je ne sais pas si les érudits ont des salles d'eau comme la votre. C'est possible. Mais elles ne sont pas destinées au public.


    On a le choix entre bain chaud et bain froid donc. Il ne me faut qu'une seconde pour me décider.

    - Bains chauds ! Il faut qu'on essaye ça !

    Je salue Perceval que nous quittons donc et me laisse guider de bon coeur jusqu'à la salle du bassin. Le moins que je puisse dire est qu'elle me fait très forte impression ! Nous sommes ni plus ni moins dans un palais. J'ai sous les yeux le summum du raffinement que pourrait atteindre une salle d'eau. Mes yeux s'abreuvent de tous les détails qui passent à leur portée. Mosaïques, carrelages travaillés, brûleur diffusant un parfum délicat.
    Tout est à la fois bien agencé et merveilleusement exécuté.

    - Et bien ... j'ai eu l'occasion de voir quelques bains oui. Mais aucun ne s'approche du votre ... il est somptueux.

    Je passerai sous silence que "bains publics" que j'ai visité à certains endroit servent de véritables lupanars. Autant dire que je me suis rapidement enfuie de ces lieux de perdition sans beaucoup m'y attarder  !  D'autres bains étaient très fréquentables et agréables, proposant des bassins de nage ou des salles emplies de vapeurs chaudes. Même moi qui n'ai pas une très grande affinité avec l'eau j'ai trouvé ces endroits agréables.

    Je m'approche de l'eau et ose tremper un pied timide en descendant une des marches. L'eau y est brûlante comparée à l'eau fraiche avec laquelle nous venons de nous laver ! Le contraste est saisissant. Je n'ai donc aucun mal à continuer mon entrée dans le bassin, jusqu'à rejoindre un des fameux "bancs" pour m'agenouiller dessus. (Oui, je ne peux pas m'asseoir de manière confortable dessus ... j'aurais de l'eau jusqu'au bas du menton vu ma taille ! Les genoux ainsi posés, je suis un petit peu plus haute et peux maintenir la surface à hauteur d'épaules, ce qui est bien mieux.)

    La question qu'elle me pose me fait m'interroger. Une fois encore, j'ai le tic de lever les yeux au ciel pour réfléchir à la question. J'observe les voûtes et fines mosaïques du plafond que j'arrive à apercevoir entre deux nuages de vapeurs.

    - La première chose que j'ai envie de découvrir ? Et bien ... je crois que ce que je préfère, c'est trouver une taverne ou un lieu de vie fréquenté par les habitants du coin. Quelque chose de familial et festif, pas un lieu de beuverie sordide. Et là j'aime regarder les gens, observer leurs habitudes un peu à leur insu. Je regarde ce qu'ils mangent, ce qu'ils boivent. Et quand on me demande "vous prendrez quoi mademoiselle ?" je pointe invariablement l'assiette ou le verre de quelqu'un et je répond "comme eux". Ca fait découvrir des plats, des nouvelles saveurs, un nouveau mode de vie. J'aime ça.

    Est-ce que je dois avouer que je ressens le même plaisir un petit peu coupable depuis hier soir en observant la maisonnée Ironsoul de l'intérieur ? Oh ... je vais me contenter de le sous-entendre en ajoutant avec un sourire malicieux.

    - Observer les gens prendre leur petit déjeuner est également très riche en enseignements.
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  • Mer 7 Sep - 19:40


    Tout en écoutant l'artisane, Rowena s'était à son tour glissé dans l'eau chaude, avançant vers le centre du bassin pour s'immerger vraiment en entier tout en restant debout.

    - Me baigner à l'eau froide toute l'année ne me poserait pas de soucis, mais de ce que j'ai pu voir, les terrestres préfèrent l'eau bien chaude. " avait-elle lancée, passablement impressionnée par la résilience des elfes. " J'imagine un Républicain en vadrouille là bas qui tombe sur un étang où se baignent les elfes... On dirait un ancien conte populaire... Ou certains contes bien moins grand public d'ailleublbl... ça dépend de la fin j'imagine.

    Ce n'était pas sa température préférée, mais elle avait trop envie de plonger la tête et ses lèvres sont passé momentanément sous la surface limpide... Et comme à chaque fois qu'elle était totalement entourée d'eau, elle sentit son corps réclamer la libération de cette forme contre-nature et son cou la démanger fortement alors que plusieurs lignes rosées y apparaissent comme d'anciennes cicatrices. Pourtant, pour un simple bain, la douleur n'était pas si rentable. Elle se connaissait, si elle se transformait, elle allait vouloir y passer la journée et demander à Azulon de lui ramener de quoi s'occuper pour profiter de l'eau sans avoir à subir une nouvelle transition dans un laps de temps si court.

    L'allusion grivoise ne la perturbait par contre pas le moins du monde. Gerda avait commencé la première avec Perceval !

    - Quand on habite au même endroit pendant plusieurs millénaire, on fini par faire quelques aménagements. " répondit-elle humblement à la remarque de la naine concernant le côté somptueux. Elle n'avait peut-être pas connu - ou été accepté - dans les thermes Renaissances, en bordure de Lac. Là on pouvait parler de bains somptueux. Enfin celui-ci était déjà plus que correcte et Rowena avait suffisamment de place pour sa queue.

    ... Rah ! Ce qu'elle en avait envie ! Elle fit un mouvement de brasse sur le côté pour bouger un peu et se sortir ça de la tête, puis vint s'asseoir à côté de la naine. Sur chaque côté de son cou trempé, les lignes horizontale, rose comme des cicatrices, étaient parfaitement visible dans toute cette pâleur.

    - J'imagine qu'on est assez dépaysant et familial dans ce genre... On pourrait partager un petit déjeuner "comme eux" un de ces jours, mais je t'en prie... Sans cheval cette fois. " rit-elle en accueillant le sourire malicieux sans s'en formaliser le moins du monde. Elle rit un peu, une joie simple illuminant ses traits déformés d'une façon étrange. " Vivre comme l'habitant, s'imprégner d'une autre culture... J'avoue que je ne l'ai jamais fait. Enfin, jamais pour le plaisir ou en voyage. Quand je suis arrivé en République, j'ai découvert tout un nouveau monde et il m'a fallut tu temps pour comprendre comment il fonctionnait, mais ses fondements ont très vites résonner avec mon âme, ou mon cœur dépendant à quel point tu me permets d'être grandiloquente. Essayer d'être quelqu'un d'autre me paraitrait... bizarre. " termina-t-elle en fronçant le nez sans se départir de son sourire. Elle avait la mine de ceux qui trouve quelque chose étrange tout en étant curieux de ce que ça doit être.

    Du bout des doigts, elle faisait s'élever un ruban d'eau pour l'entortiller au bout d'une phalange avant qu'il ne retombe dans un 'gloup' sonore. Puis, comme si elle avait un ressort sous les fesses, elle se releva de nouveau pour bouger lentement dans le bassin. L'eau se ridait à peine autour d'elle, comme si elle attendait que le mouvement de l'onde soit propice à continuer sa route au lieu de luter contre d'une quelconque façon.

    - Je t'ai dit que je partais bientôt en voyage. Si j'ai de la chance, je n'aurai pas à aller trop loin. Courage, sans doute Liberty. Mais la vérité c'est que je m'attends a faire beaucoup plus de route. Ikuza, Melorn, Maël. Les savoirs que je cherchent pourraient être n'importe où.

    De nouveau, seule sa tête dépassa de l'eau chaude, ses cheveux blancs plaqués vers l'arrière par l'eau semblaient irisés de reflets similaires à ceux qui couraient sur la surface.

    - Peut-être que je devrais m'en remettre un peu plus à ta méthode au lieu de tout planifier. ça serait même plus raisonnable.

    Surtout compte tenu de sa situation actuelle... Elle s'étendit vers l'arrière, flottant à demi, la tête vers le plafond, avant de demander, la voix de nouveau plus posée, bien moins guillerette.

    - Lorsque tu voyage vers une nouvelle ville je suppose que ta roulotte, c'est un peu ton point de repère ?

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  • Sam 10 Sep - 23:20
    Je reste un instant perplexe en entendant Rowena employer le terme de "terrestre". Si j'avais été une fille vive j'aurais peut-être fait le lien et compris (enfin !) que la dame qui m'a entrainée dans l'eau est une Sirène. Mais non ... je m'interroge, me demande si c'est une expression du langage commun que je ne connais pas (J'ai beau le pratiquer tous les jours depuis des années, il m'arrive encore de louper des mots ou de mal comprendre des expressions).

    - Ah oui ... j'imagine que beaucoup de choses à Melorn surprendraient les gens ...

    Pas toujours en bien d'ailleurs. Peut-être que l'intonation que j'emploie trahira ma pensée car la déclaration a singulièrement manqué d'enthousiasme.  Je me gratte le nez, essayant d'imaginer la déconvenue des promeneurs étrangers qui penseraient tomber sur des naïades en pleines ablutions et qui tomberaient à la place sur des érudits aigris et renfrognés ...

    Ma posture est propice à l'observation. Le bassin est incroyablement grand. Déplacer ce volume d'eau et le chauffer doit représenter un effort considérable. Est-ce une source chaude ? C'est possible. A moins qu'il ne s'agisse s'un subtil jeu de runes de chauffage. Dans les deux cas, le tout doit être soumis à des sortilèges de nettoyages et de purification réguliers. Passionnant. Si j'avais le temps je passerai mon temps à décortiquer un peu comment tout ca est fait.

    - Ah comme je vous comprend ! Comme on dit dans ma profession, chaque bijou finit par trouver son écrin. C'est heureux si vous avez trouvé tout ce qu'il vous fallait sans avoir à vous dénaturer.

    Un pays avec des valeurs qui lui correspondent. Une famille d'adoption. Et ... un mari. Je me fais violence pour ne pas grimacer à cette pensée.
    A force de bavarder joyeusement, j'étais arrivée à en oublier que j'étais face à une veuve encore éplorée. C'est une bonne chose ? J'imagine que oui. Ca veut dire qu'il y a une chance pour qu'elle aussi l'ai oublié le temps d'une baignade.


    Et pendant que je songe, j'observe d'un regard distrait Rowena en train de s'ébattre. Elle est incroyablement à l'aise dans l'eau ...  

    ...

    Il faut dire qu'il ne doit pas exister grand chose de moins à l'aise dans l'eau que moi. Je la sens faire appel à la magie quelques instants avant de voir la manifestation de son pouvoir.

    - Oh vous êtes une hydromancienne. C'est épatant.

    J'observe quelques instants sa manière de se déplacer dans l'eau et de jouer avec ses sortilèges. Je regarde les cicatrices à la base de son cou que je n'avais pas remarquées. Et soudain les connexions se font dans ma petite cervelle. Cette femme là n'est pas humaine ! Est-ce une élémentaire d'eau ? Une Sirène sans sa queue ? (Les Sirènes ne sont pas supposées charmer les étrangers pour les entrainer dans l'eau et les noyer ? Me suis-je mise sans le savoir dans une situation dangereuse pour moi ? Nooooon à aucun moment cette femme ne m'a fait du charme. D'accord on est toutes les deux nues dans le même bassin mais je suis certaine que ca n'a rien à voir ... )

    Oui ca doit être ça ! Plus je me repasse dans la tête le dernier quart d'heure, moins il y a de doute. Mais en attendant, qu'y faire ? C'est de toutes façons excessivement malpoli de s'écrier "Bon sang mais vous êtes pas humaine ! Vous êtes quoi alors ??". Le mieux c'est de faire comme si je n'avais rien remarqué. Oui vraiment. Poursuivre la conversation comme si de rien n'était. De quoi s'agit il déjà ? Ah oui elle vient d'évoquer ses voyages. Je ne peux que réagir quand elle évoque la recherche de savoirs.

    - Ah vous voudriez voyager à Melorn ?? J'crois que j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous dans ce cas.

    Je me doute avoir capté son attention particulière avec ma réponse. Je ne la laisse mariner que quelques secondes avant de poursuivre.

    - La mauvaise ... c'est qu'il y a peu de chances pour que les érudits ouvrent de bon coeur les sections vraiment intéressantes de la bibliothèque à une étrangère, même au nom des accords avec l'académie Magic. Ca me fait pas plaisir de le dire, mais les gens de chez moi font vraiment un accueil épouvantable aux étrangers.

    Et j'enchaine aussitôt en levant un index.

    - Mais ...

    Je me déplace un peu, fais quelques vaguelettes dans le bassin en essayant de trouver une position plus confortable pour mes genoux.

    - ... j'ai mes entrées là-bas. Je peux au moins me renseigner pour voir si il y a dans nos étagères des livres en rapport avec vos recherches et vous les lister. Si vous décidez que ca vaut le coups de vous déplacer et de subir mes concitoyens pour eux ... vous m'écrivez et puis je m'arrangerai pour vous aider à survivre là bas là-bas ?

    Le terme "survivre" est exagéré. Mais j'imagine très bien mes concitoyens rire devant ses pièces et ses titres de noblesse et obliger la pauvre à nettoyer par terre, faire la vaisselle et vider les poubelles en échange de son repas et d'une paillasse même pas confortable ...
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  • Mar 13 Sep - 17:13


    Rowena n'aurait pas su dire si son apprentissage l'avait "dénaturée". Les philosophes qu'elle fréquentait auraient sans doute répondu oui. Cela aurait fait un beau point de départ sur une discussion concernant la nature et la culture. L'inné et l'acquis. Après tout elle avait changé au contact de Gail, au point de ne plus pouvoir rentrer dans ce qui était jadis sa maison sans se sentir étrangère et déracinée. Mais elle ne se sentait pas fondamentalement différente pour autant. L'un des mystères de l'essence humaine semblait-il.

    Mais elle doutait que son hôte du jour goûte autant qu'elle les discrets salons de libertins alliant liberté d'esprit, d'art et de mœurs. Aussi s'abstint-elle de la contredire et acquiesça avec joie à sa remarque.

    - Oui ! J'aime profondément mon pays !

    La naine semblait presque aussi épatée par les petits jets d'eau avec lesquels la sirène se distrayait que Rowena par sa maîtrise du métal. ça la fit sourire.

    - A Magic j'ai surtout développé ma magie psyonique... psychique ? Une mentaliste si tu préfères. Je ne sais pas quel terme est utilisé à Melorn. J'ai suivi le cursus médical mais j'étais surtout intéressé par les maux de l'esprit et les afflictions magiques. C'était pas une approche très standard. ... Mais l'eau, ça... ça fait partie de moi.

    Comme pour le prouver, de légères vagues bien régulières se créèrent dans le bassin. Du bord oppose vers le banc que partageaient les deux femmes. Juste quelques instants. Avant que la surface ne redevienne placide.... Et n'y tenant plus, elle enfonça la tête sous l'eau pour une paires de secondes, ses ouïes s'ouvrant d'instinct sur les côtés de son cou en six coup de lames chauffées à blanc. Une douleur fulgurante. Puis un délice qui rendait encore plus difficile le fait de ne pas reprendre sa véritable forme. Mais ce n'était pas la première fois.

    Lorsqu'elle remonta à la surface pour écouter Gerda, seuls ses yeux sortirent de l'onde. Son nez et sa bouche restaient tout deux sous l'eau et elle regardait la naine par en-dessous. Elle acquiesça d'un mouvement de tête lorsque la jeune femme s'étonna d'apprendre qu'elle se rendrait peut-être jusqu'à la cité elfique et l'observa de tout ses yeux, parfaitement attentive, sans sortir le nez de l'eau. Sous la surface, en couleurs flous, on pouvait deviner le léger mouvement de ses ouïe.

    Zut... S'ils étaient aussi renfermé que le disait Gerda, la sirène aurait du mal à leur faire lâcher des ouvrages aussi importants et anciens - ou aussi prohibés et dangereux... - que ceux dont elle aurait surement besoin. Elle soupira sous l'eau sans qu'aucune bulle d'air ne s'échappe de ses lèvres. Le "Mais" lui fit relever les yeux et elle scruta l'artisane. Elle se redressa d'un coup, dévoilant son cou alors que sa voix franchissait la limite de ce que les cordes vocales humaines étaient naturellement capable de produire en matière de sons agréables.

    - C'est vrai ? Tu serais d'accord ?! Tu me rendrais un service incroyable !

    Elle avait du mal à croire à sa chance... Elle avait plutôt tendance à en manquer ces derniers temps.

    - Tu es sûre que cela ne t'attirera pas de problèmes, ou que cela ne te coincera pas dans tes voyages ? Je comprendrais...

    Elle revint s'asseoir près de la jeune femme, s'apprêtant à lui poser d'autres question dans ce sens, mais s'interrompit plutôt et inspira profondément.

    - Merci. Vraiment. Merci beaucoup. Je vais expliquez et si tu considères que finalement ça ne sera pas possible, je comprendrai très bien.

    Elle était brusquement redescendu d'un cran. Parce que plutôt que de penser arriver avant même de partir, autant poser les choses. Peut-être arriveraient-elles à correspondre malgré la malédiction ?... Peut-être. Elle passa une main dans ses cheveux, les plaquant à nouveau vers l'arrière.

    - Voilà... J'ai été au front durant la guerre et j'ai été blessée... Comme tu le sais déjà. " ça se voyait littéralement comme le nez au milieu de la figure de toute façon. Mais en repensant à ce détail, elle se tourna par réflexe de son bon côté. " Mais la magie qui est à l'intérieur des cicatrice a seulement été ralentie par les traitements. Les mages de Magic ont fini par jeter l'éponge. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Mais je ne peux pas me résoudre à rester là à ne rien faire. Je cherche une solution de mon côté. Des ouvrages sur les malédictions, les magies des titans, les accidents magiques... Des personnes qui pourraient m'examiner, peut-être me guérir. ... Parce que c'est... Enfin... " Elle détourna les yeux cette fois. " Ce qui me ronge est un mélange entre un sort envoyé par Xo'rath, la magie que mon compagnon a utilisé pour essayé de me protéger, et celle contenue dans une arme en phantacier façonnée dans l'idée de pouvoir blesser un titan et qui a été détruite dans le maelstrom. Ce n'est vraiment pas quelque chose de simple... ça... Attaque directement mon âme. Alors les ouvrages qui pourraient relever de ce phénomène sont souvent proscrits. Hmmm... "

    Elle se racla la gorge et se tourna à nouveau vers Gerda et eu un sourire nerveux, gêné même.

    - Désolée d'aborder ça de cette façon. Ce n'est surement pas l'endroit en fin de compte. "

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  • Ven 16 Sep - 9:32
    Je laisse échapper un bref rire après la déclaration patriotique spontanée de la nageuse. "J'aime mon pays". La remarque me fait m'interroger un bref instant. Qu'est-ce qu'un pays ? Une terre ? Des personnes qu'on connait et qui nous ressemblent ? Un ensemble d'usages et de coutumes auxquelles on adhère ? Si un de ces éléments change, est-ce que c'est encore le même pays ?

    J'écoute les explications de Rowena sur la magie qu'elle utilise. L'eau fait partie d'elle comme je pouvais l'imaginer et la magie psychique lui a été enseignée. Jamais je l'aurais deviné au vu de son attitude et de son physique. Je ne peux m'empêcher d'exprimer tout haut la pensée qui me traverse.

    - Vous pouvez lire les pensées des gens ??

    Mon expression est davantage emerveillée que choquée sur le moment. Même si immédiatement après je réalise à quel point le pouvoir peut être intrusif et toutes les conséquences morales que ca peut impliquer.

    - Incroyable.

    Ca doit être très déconcertant. Et terriblement tentant de l'utiliser. Moi qui adore observer et comprendre les gens, je serai en permanence tiraillée entre l'envie de tout savoir et le respect de principe que j'accorde à la vie privée. Joueuse par nature, je suis à deux doigts de lui demander de jouer au jeu "A quoi je pense ?". Par curiosité, ressentir quelle sensation peut laisser une lecture d'esprit. Mais je n'en ai pas le temps car une autre surprise se manifeste immédiatement après sous mes yeux.

    Je suis bouche bée et m'exclame.

    - Mais vous êtes une sirène !

    Je ne sais en cet instant si je suis émerveillée ou effrayée. Peut-être que la montée d'angoisse en moi sera perceptible malgré moi ... Car toutes les histoires entendues sur les sirènes refont surface en moi et beaucoup sont effrayantes. Ce sont des créatures amorales et égoïstes (aie !). Des séductrices irrésistibles qui entrainent leur proie dans l'eau (aie aie !) pour essayer de les noyer (aie aie aie !).  Je ne me sens pas particulièrement "séduite" mais clairement je me suis laissée entrainer dans l'eau sans la moindre méfiance bien au contraire. Autant dire que si les histoires s'avèrent fondées et que Rowena veut me noyer, je suis cuite !

    Pourtant ... je n'ai pas le sentiment que mon interlocutrice soit sur le point de me sauter dessus pour m'entrainer sous l'eau. Malgré le danger, j'ai quand même envie de croire que ce n'est pas le destin qui m'attend. Je bouge, trouve une manière différente de m'installer. Ce banc de pierre est un poil trop bas pour que je puisse y être installée de manière très confortable en fait.

    Ma nature curieuse reprend vite le dessus malgré tout. Je me demande si Rowena possède une queue ... Je suis tentée de plonger la tête sous l'eau pour tenter de le voir. Mais de une ca ruinerait mes cheveux qui n'ont pas été si lisses et propres depuis des années. Et de deux, je doute que je serai capable de voir autre chose qu'une image floue et imprécise. Les elfes m'ont toujours semblé être capables d'ouvrir les yeux sous l'eau. Ce n'est pas mon cas. Je n'étais de base pas une bonne nageuse mais en plus de ça, chaque tentative d'ouvrir les yeux s'est toujours soldée par une sensation de brûlure pour un résultat très décevant.  

    J'avoue que du coups, j'ai du mal à me concentrer sur la suite de la conversation qui concerne Melorn et l'accès à sa bibliothèque. Je cligne des yeux, me frotte le front et essaye de me reconcentrer sur le sujet.

    - Boah ... Moi je vis sur les routes de toutes façons. Je finirais bien par retourner à Melorn. C'est un de endroits les plus agréables pour passer l'hiver !

    Le printemps éternel n'a qu'un défaut : on fait assez peu de batailles de neige étant enfants.

    - Et pour les problèmes. Non. Le pire auquel on s'exposerait ce serait un refus de la part des érudits. Ce qui serait frustrant bien sûr ... Les accords entre Magic et l'université de Melorn aideront, c'est certain ... Et peut-être que vos travaux pourraient amener des résultats inédits ? Si il y a un moyen d'amadouer les érudits de Mélorn, c'est bien de leur promettre le partage de vos résultats ... et l'étude d'un cas unique.

    Je grimace en entendant le détail des explications sur la maladie qui l'affecte. C'est pire, bien pire que tout ce que j'aurais pu imaginer. Je me sens sur l'instant infiniment désolée pour elle. Ce serait une proche, j'aurais la réaction spontanée de la prendre dans mes bras pour lui témoigner un peu de soutien. Mais hum ... non je retiens cet élan. On ne se connait pas si bien elle et moi. On est nues ce qui pourrait prêter à confusion sur mes intentions. Et elle est au milieu d'un bassin d'eau où je n'aurais pas pied ... J'ai le reflexe de me passer la main sur l'arrière de la nuque, l'air embétée.

    - Whoah je ...Je vous avoue que je comprend pas tout ce que vous m'expliquez là tout de suite. Mais ca a l'air très sérieux. Il faudra sans doutes qu'on prenne le temps pour que je mette tout ca par écrit dans les prochains jours. Que je puisse avoir tous les éléments sous la main quand je serai là bas. Je ferai les recherches dans la bibliothèque pour vous et pourrais essayer de convaincre un spécialiste de s'intéresser à votre cas. Pas uniquement par bonté d'âme, mais le fait que vous soyez un cas unique peut ironiquement beaucoup plaider en votre faveur.

    J'ai une petite moue désolée après cet aveu.

    - Les érudits de Melorn sont comme ça ... ils cherchent avant tout à étendre leurs connaissances ...

    Et à se faire mousser un peu auprès de leurs pairs s'ils parviennent à faire une découverte inédite.
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