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    Assumer les conséquences de ses actes [PV-Kassandra] - Page 2 JvNj4PH
    Gazette des cendres
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    qui suis-je ?:
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  • Jeu 14 Sep - 16:41
    La situation s’était dégradée en un battement de cil. Il y a quelques minutes à peine, on aurait pu croire à une simple balade champêtre entre amis et désormais, la forêt était devenue un véritable champ de bataille. Nous aurions sans doute pu éviter tout cela en adoptant une approche plus discrète et prudente mais nous ne pouvais hélas pas toujours contrôler les cours des événements comme on l’entend. Je n’en voulais pas non plus au jeune homme d’avoir été curieux et maladroit car sans la prévenance de son ami hybride, j’aurais pu me retrouver à sa place et au final, c’est lui qui en souffrait le plus.

    Après m’être assurée que mes deux camarades aient pu s’extraire sans courir plus danger afin de mettre le blessé en sécurité et pour chercher de l’aide auprès du reste de la troupe, je m’étais mise à couvert pendant un temps, ne cherchant pas non plus à servir de mannequin d’entraînement à tous les archers embusqués dans les environs.

    Le bouclier rudimentaire que je venais de créer à partir de bouts de métaux fusionnés à la va-vite faisait l’affaire pour le moment mais, n’ayant pas le temps de le refondre correctement, je craignais qu’il ne tienne pas le choc en cas de coup plus violent. Heureusement, la souche qui me servait d’abri de fortune était suffisamment large et épaisse pour combler les faiblesses de ma défense, du moins pour un temps. Pendant un moment, les projectiles cessèrent de pleuvoir et le calme s’abattit à nouveau sous les frondaisons. Avaient-ils abandonné ? Peu probable.

    Les craquements de petits branchages et le bruissement de feuilles que l’on écrase confirmèrent mes doutes. Ils laissaient le champs libre à certains d’entre-eux pour venir me déloger “à la main”. Cela s’avérait être une bonne nouvelle pour moi car ainsi, je serai en mesure de les affronter sans avoir à me mettre trop à découvert. Ils espéraient sans doute piéger mais c’était mal me connaître !

    En me fiant aux bruits de pas, je comptais au moins trois hommes qui se rapprochaient doucement de ma position. Les autres restaient sans doute encore cachés non loin de là pour me cribler de flèches à la moindre occasion que je leur offrirai. Les trois hommes se répartirent en deux groupes qui s’écartèrent l’un de l’autre. Ils espéraient sans doute me débusquer en me contournant mais en se dispersant, ils se rendaient aussi plus vulnérables. Patiemment j’attendais le bon moment pour frapper. Dès que l’homme isolé fit le pas de trop, je bondissais hors de ma cachette et je lui fauchais les jambes d’un coup de lance pour le faire tomber au sol. Une fois immobilisé, je n’avais plus qu’à lui transpercer la poitrine pour mettre fin à ses gémissements.

    En assistant à la scène, ses deux compères avaient baissé leur garde et accouraient pour l’aider mais il était déjà trop tard. Avant qu’ils n’aient eu le temps de se remettre en position, je les chargeais de toute ma masse, les repoussant contre la souche dont je venais de surgir. Profitant qu’ils soient sonnés et surpris, je leur assénais un violent et puissant coup avec le tranchant de mon bouclier, leur écrasant à tous deux le crâne. Dans mon élan, j’encastrais complètement mon bouclier de fortune dans le bois vermoulu derrière eux, le rendant inutilisable.

    “ Eh merde. Foutu. ”

    Evidemment, le reste des ennemis ne restent pas les bras ballants et dès lors que les trois hommes furent mis à terre, les flèches se remirent à siffler à côté de moi. Désormais démunie de protection, je ne devais plus compter que sur ma très relative dextérité et mon armure pour me prémunir de leurs traits. L’une d’elle parvint cependant à m’érafler sérieusement l’épaule droite, me forçant à me remettre à couvert dans un râle de douleur.

    Autant sous l’effet de la souffrance que de l’adrénaline, je peinais à rester concentrée sur de multiples tâches et je peinais désormais à distinguer la position de mes adversaires. Je décidais de prendre quelques instants pour souffler avant de donner à nouveau la charge, simplement le temps de recouvrer mes esprits et de bander la vilaine plaie depuis laquelle s’échappait un filet de sang chaud et âcre.

    Dans toute cette panique, j’adressais une pensée à la troupe des Briseurs de Chaînes, en espérant que mes deux compagnons de fortunes s’en étaient sortis et avaient pu donner l’alerte. Non, je n’en doutais pas et je savais qu’ils ne tarderaient pas à venir.

    “ Je t’en prie Semar, grouille toi… ”
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Lun 25 Sep - 20:31
    Assumer les conséquences de ses actes
    La violence n'est jamais gratuite


    Alors qu'il buvait tranquillement, un chevreuil se mit soudainement en alerte quand deux hommes poursuivis par un autre surgirent de la végétation. Le petit ruminant prit la fuite en voyant cette scène. Même si on ne s'intéressait pas à lui. Un coup de naginata bien senti faucha la vie d'un des assaillants des Briseurs de chaînes qui s'effondra dans un râle sanguinolent. Les adversaires avaient osé baisser la garde en prenant en chasse les troupes de Semar qui avaient battu en retraite. Maintenant, ils en subissaient les conséquences, surtout quand ils se faisaient cueillir par des tireur embusqués, qui les fauchaient. Aussitôt, la panique avait changé de camp. Voilà que ceux qui pensaient avoir affaire à des chasseurs ou paysans imprudents faisant office de proies faciles, se retrouvaient face à des combattants qui leur donnait du fil à retordre.

    Semar ne plaisantait pas avec la sécurité des siens et faisait tout pour éviter toute mort et blessés dans son camp. Si les fantassins ennemis étaient relativement faciles à neutraliser maintenant qu'ils poursuivaient les Briseurs de chaînes et ainsi, baissaient leur garde face à des attaques extérieures, des archers par exemple, le problème viendrait des tireurs qui avaient attaqué Semar au début. Et ça manqua pas quand un des siens se prit une flèche dans la cuisse. L'hippotrague fit faire demi-tour à sa monture pour assister les camarades du blessé en tuant les assaillants et en couvrant au mieux leur retraite.


    - Bon maintenant, laissez nous passer bande de sacs à merde !

    Il décapita de sa lance un des mercenaires dont la tête roula au sol et le corps tituba un peu avant de s'effondrer avec encore quelques spasmes alors que la vie finissait par le quitter.

    Sans parler qu'il allait devoir retrouver Kassandre qui était encore seule et il était hors de question qui lui arrive quelque chose. Il fit prendre la direction de l'endroit d'où venait les blessés au reste de ses troupes tout en neutralisant les attaquant et en se protégeant des archers si besoin. De ses cornes et de son naginata, l'hybride parait les flèches et usait de son ouïe fine pour les anticiper au mieux avant qu'elles ne terminent leur course dans sa chair ou celle de sa monture. Egalement, tous faisaient un arc de cercle, plutôt qu'une ligne droite afin de s'éloigner des archer et rejoindre Kassandre en toute sécurité.

    Les arbres étaient un bon moyen de se protéger et d'être plus difficiles à viser pour les archers. Mais ces derniers étaient également plus compliqués à repérer. Les oreilles des hybrides étaient en alerte afin de repérer le moindre son suspect et avertissaient leurs camarades humains et nains pour qu'ils se déplacent afin d'éviter les tirs. Les Briseurs de chaînes travaillaient en équipe.

    Au bout d'un certain temps, Semar et les siens virent Kassandre retranchée, visiblement en mauvaise posture. Il ordonna à ses hommes de se mettre en formation de boucliers serrés qui avançaient en direction de la jeune femme et finirent par se mettre devant afin de parer au mieux les flèches qui fusaient vers elle. Du haut de sa monture, l'hybride se mit également à dévier les traits.

    - Désolé du r'tard, disons qu'on a eu un p'tit empêch'ment...

    Pendant ce temps, les archers côtés Briseurs de chaînes s'attelaient à récupérer les flèches au sol. L'ennemi leur offrait des munitions gratuites. Une véritable opportunité pour les anciens esclaves qui surent la saisir, ramassant même sur les cadavres.

    - Bon maintenant, il est temps d'en finir et on dirait qu'ces naze viennent d'se trahir eux mêmes, s'ils s'défendent comme ça, c'est qu'ils ont des trucs à s'reprocher et sans doutes pas juste d'la pêche à la truite hors saison !

    Les oreilles de Semar pivotèrent soudainement en direction d'un grognement qui venait vers eux.

    - Les gars faites gaffe !

    Ainsi, apparut un ours tenant un bâton dans la bouche qui semblait totalement perdu. L'animal reconnut le cavalier qui tâchait de calmer sa monture. Puis il s'adressa au plantigrade, toujours les oreilles attentives au moindre tir.

    - Ah tu veux nous aider ?!

    Il soupira et indiqua de la tête la direction d'où venaient les tirs.

    - Bah il y a des gugusses qui nous embêtent, si tu peux les effrayer, on va t'épauler !

    Les consignes données, l'ours prit le chemin vers les ennemis, les Briseurs de chaînes lui ouvrant le passage pour disparaître parmi la végétation en face. Aussitôt des cris de surprise résonnèrent et des hommes en panique sortirent de bosquets. Maintenant à découvert, ils devenaient des cibles faciles pour les archers des Briseurs de chaînes.

    Finalement, Semar lança la charge sur des ennemis en panique. De quoi laisser un peu de répit à Kassandre.


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  • Jeu 28 Sep - 12:29
    Cela faisait déjà de longues minutes que je m’étais recroquevillée derrière mon abri de fortune, repoussant tant bien que mal les mercenaires cherchant à s’approcher un peu trop près de ma cachette tout en évitant au maximum de m’exposer aux tirs ennemis. Les renforts tardant à arriver, je commençais à croire que Semar et ses hommes étaient eux aussi tombés dans une embuscade et qu’ils avaient été faits prisonniers… ou pire encore. Le cas échéant, j’étais définitivement foutue.

    Heureusement, Semar me fit mentir en arrivant quelques instants plus tard, juste à temps pour repousser un nouvel assaut des soldats ennemis. Comme un seul homme, les Briseurs de Chaînes se regroupèrent devant moi, formant un mur de bouclier impénétrable qui ne laissait passer aucune tentative de nous atteindre. Profitant de ce moment de réconfort, je me relevais sur mes deux jambes avant de pointer le chef de la troupe d’un doigt inquisiteur.

    “ T’en a mis du temps, espèce de sac à puces ! ”

    Toutefois, après un court instant, je perdais tout mon sérieux, ma moue boudeuse laissant place à un large sourire duquel s’échappait un gloussement timide.

    “ Heureuse de vous revoir tous en pleine forme et prêts à botter le cul de ces salopards. ”

    Soudain, interrompant les retrouvailles, un ours surgit de derrière des branchages, attirant tout l’attention sur lui d’autant plus qu’il semblait être armé d’un… bâton ? Autre fait surprenant, Semar paraissait étrangement le “connaître” et, après de courts échanges dont je ne pouvais saisir le sens, il parvint à inciter la bête à nous aider, ce qu’elle fit joyeusement, chargeant les archers ennemis qui furent rapidement mis en déroute par ce féroce combattant à poils.

    “ Faudra que tu m’expliques deux ou trois trucs après la bataille ! ” Disais-je en ricanant.

    Profitant du désordre général, Semar fit donner la charge à la suite de l’ours et, après quelques instants employés à reprendre mon souffle et ajuster mes bandages, je les rejoignis dans la bataille. Heureusement, nous ne faisions pas face à une résistance très farouche et nous avançâmes ainsi sans trop de difficultés dans les rangs éparses de nos ennemis. Autre avantage pour nous, en suivant la retraite des fuyards, nous remontions petit à petit la piste jusqu’au fameux campement caché à la source de tous nos récents ennuis.

    Leurs traces finirent par nous mener devant ledit campement, bien abrité dans le creux de deux collines et entouré d’une épaisse végétation. Semar aurait sans doute apprécié d’observer un temps les lieux avant d’agir mais hélas, la poignée de gardes qui protégeaient les lieux avaient déjà été alertés par les cris des fuyards et s’étaient rassemblés devant l’entrée de leur camps. Malheureusement pour eux, rien ne pouvait les préparer à ce qui allait leur tomber dessus.

    Depuis l’orée du bois, je déboulais en brandissant mon imposante lance, montée sur l’ours qui lui-même tenait encore dans sa gueule son épaisse branche. Alors que je chargeais la tête la première sur le dos de ma monture improvisée, j’étais suivie de près par les Briseurs de Chaînes qui semblaient tout aussi déterminés que moi à ne pas faire de quartiers.

    Après un semblant de bataille aussi courte qu’intense, les derniers résistants furent rapidement éliminés et les autres se rendirent, laissant leur vie entre les mains de la troupe. Une fois que le calme fut retombé sur le camp, nous pouvions alors constater de la terrible histoire de ce lieu. Dans des cages étaient entassés des silhouettes humaines à peine en vie, dont la maigreur et les marques laissées sur leur peau laissaient deviner des sévices subis. À l’autre bout des installations, deux piles de cadavres, pour la plupart atrocement mutilés, reposaient tristement à la merci des charognards et des mouches. L’air était empli de l’odeur de la mort, de celle des excréments et de gémissements dont le mélange pouvait aisément faire craquer les estomacs les plus fragiles.

    Les membres de la troupe encore en état se dispersèrent rapidement pour venir en aide aux captifs encore en vie. Hélas, une partie des esclaves présents sur le site n’étaient déjà plus que des coquilles sans âme au corps et à l’esprit brisés.

    “ Il n’y a plus rien à faire pour ceux-là. La lumière a quitté leurs yeux depuis trop longtemps. ”

    Je laissai Semar décider de leur sort. J’avais déjà vu des cas similaires, que ce soit à l’académie ou lors de ma traque, et je doutais qu’il soit possible de rendre la vie à des marionnettes, fussent-elles de chair et de sang. Sur leur corps avaient été gravés à même la peau des symbole ésotériques, à la fois similaires et différents de ceux que je cachaient sous mon armure. À leur vue, mes cicatrices semblèrent se réveiller et je grimaçais douloureusement.

    Tout à coup, un bruissement venu de buissons à proximité attira mon attention, s'extirpant de mes songes. Sur mes gardes je m’approchais de l’arbuste qui semblait avoir pris vie. Ne voulant prendre aucun risque, j’en piquais les entrailles du bout de la lance.

    “ Aïe ! ”

    Aucune plante ne faisait ce genre de bruit, en tout cas, pas à ma connaissance. Avant que notre petit plaisantin ne prenne la poudre d’escampette, je plongeais mon bras dans les feuillage, saisissant à pleine main le col de l’inconnu avant de le hisser hors de sa cachette.

    “ Alors alors, qui avons nous l… ”

    Tandis que nos deux regards se croisaient, les traits de mon visage se crispèrent immédiatement.

    “ TOI. ”

    Un mélange d’émotions contradictoires tentait de se fixer sur mes lèvres, sans grand succès. L’homme qui se tortillait au bout de mon bras semblait ne pas me reconnaître et cela fit poindre en moi une colère encore plus grande. Milles images repassèrent devant mes yeux, des jours et des jours de torture, d’expérimentations et d’agonie avec pour principal fil rouge le visage de cette enflure, à jamais gravé dans ma mémoire. Mon corps tout entier bouillonnait d’une rage que je ne cherchais même plus à contenir. L’air autour de nous s’était fait plus lourd et les objets métalliques à proximité étaient inexorablement attirés vers moi, comme s’ils attendaient mon ordre pour frapper.

    “ Alors… c-comment vais-je te faire p-payer… ”

    C’est à ce moment seulement que je me rendis compte que la proie que je recherchais depuis des mois et des mois était… déjà morte. Dans ma jubilation précoce, je ne l’avais même pas vu ingurgiter la dose de poison foudroyant qui venait de lui éviter des souffrances qu’un esprit sain peinerait à concevoir. Son regard vide et sans vie fixait le ciel azuré et un timide sourire satisfait s’était cristallisé à la commissure de ses lèvres.

    Comme frappée par un coup de poing à l'estomac, je relâchais ma prise, laissant glisser le corps inanimé entre mes doigts pour tomber lourdement sur le sol. J’étais complètement étourdie par ce soudain revirement de situation. Un calme presque surnaturel s’était abattu au-dessus de nos têtes et la rage s’était transformée en une colère tellement profonde qu’elle refusait de s’exprimer au travers de ma bouche. Complètement lessivée, je m’écroulais à genoux devant le corps sans vie duquel je n’avais pu tirer ni information, ni vengeance.

    “ Salopard… ”
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