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Des militaires, des militaires et encore des militaires. 70% de la population exerce une profession plus ou moins en lien avec l’armée. Quant à savoir si l’on compte tout ce que la République appellerait très chastement les « civils de la GAR », c’est-à-dire tous les administrateurs, comptables, juristes qui travaillent à faire fonctionner la Grande Armée Républicaine sans pour autant être des militaires d’un point de vue juridique, c’est une grande question. Plus imposante encore que l’armée de la République, c’est pour dire.
Comment décrire la sorte de micro-consulat que Dextra Evocatus a établi il y a un certain moment maintenant, en banlieue d’Ikusa ? Micro consulat qui sert à maintenir le lien avec les gens de la République qui sont au Reike, de façon permanente ou non.
Comme beaucoup de bâtiments en périphérie d’Ikusa, le consulat a un accent militaire dans sa construction. Bien sûr, il est dans les teintes sables, fait avec des matériaux locaux et il y a une fontaine dans la cour intérieure de la structure.
Mais quand on le prend en tant que domaine, on constate qu’il est construit dans les faubourgs, entouré par des cultures d’eucalyptus. C’est-à-dire un arbre qui se répand en enfermant ses graines dans une cosse épaisse résistante au feu, accumule des huiles aromatiques inflammables à son sommet et à sa base, laisse tomber des feuilles sèches et des écorces mortes.
C’est-à-dire qu’autour du domaine, il n’y a que des arbres incendiaires et antipersonnels qui prennent parfois feu spontanément.
On retrouve ensuite un mur d’enceinte haut de plusieurs mètres, un portail gardé par quelques membres de la GAR exclusivement (une légende veut qu’un agent du SCAR loge au consulat), des jardins qui ceinturent la propriété, puis le bâtiment en lui-même.
Autant dire qu’à l’époque de sa construction, le domaine était une foutre de forteresse qui devait faire transpirer les barbares locaux à grosses gouttes.
C’est peut-être pour cela que Tagar a été convoqué ici, au turf de Dextra, en quelque sorte, dans la gueule du loup.
Dans un coin tranquille, qui transpire le républicain à des lieues à la ronde.
Tagar aura tout loisir de découvrir une architecture reikoise avec un style républicain. Syncrétisme de circonstances, il aura droit au thé dans des coupes locales, du vin dans les verres à pied de Liberty, mais en tailleurs par terre sur un tapis. Sans compter les dates qui côtoient le foie gras et les différentes tentatives d’accommoder les palais de chacun. Entre les tripes sauce-tomate vin blanc, la salade de foie et framboise, le halloumi et en dessert, le choix entre le booza (cette espèce de glace au lait élastique) et les loukoums, il y a de quoi être dépaysé.
Pour autant, un soin particulier est apporté à la réception de l’ancien contrôleur, puis ministre des finances du Reike, malgré un manque de moyens évident.
Mais surtout, de par la nature sécurisée des lieux, l’entrevue dans le bureau de Dextra se fait sans garde du corps. Seul parasite à cette discussion : Nineveh, présente pour apporter les soins perpétuels dont Dextra a besoin pour fonctionner à plein potentiel.
« Je suis navrée de la présence de ma médecin ici, mais j’ai vomis du sang la nuit dernière. Ce matin au réveil, si on peut appeler ça un réveil, elle m’a diagnostiqué un saignement de l’estomac et mon foie a encore développé une cirrhose. Néanmoins, puisque je ne compte pas aborder de sujet sensible, cela ne devrait pas poser soucis. » L’elfe lui demande de lever le bras et elle s’exécute, une paire de mains pluri centenaires s’attellent à remplacer le tissu cicatriciel à hauteur du foie. « J’ai préféré une entrevue le matin, mon bureau donne sur l’Est et l’éclairage manque. Je me voyais mal vous accueillir dans la pénombre de quelques chandeliers. »
Dextra Evocatus, sans être opaque, affiche néanmoins une certaine densité qui la rend difficile à lire. Si elle montre volontiers certaines reliques de son passé, comme la petite guillotine à échelle réduite sur son bureau, ou encore les médailles suspendues au mur, Dextra reste parfois hermétique.
Une administratrice qui a été dans l’armée puis la police, qui s’est forgé une carrière en remplissant des fiches de paie, puis en chassant les fraudeurs.
En un sens, cela se reflète à sa tenue : professionnelle, adaptée aux circonstances, pratique. Pantalon et veste noir, chemise pourpre, les cheveux blancs noués en arrière dans une queue de cheval qui a tendance à boucler.
Peau blanche comme la neige, yeux rouges qui envoient des éclairs rubis, cornes couleur sable. Pas de doute : il a bien affaire à une drakyn albinos, pas de soucis de ce côté-là.
En un sens, l’anomalie se trouve là : cette maladie infamante et les traits doux, voire, l’aura docile de Dextra jurent avec son poste. Jurent avec ses accomplissements. Jurent avec la nature même de cette entrevue.
Comme si la secrétaire avait pris la place de la chef.
« Dans tous les cas, je vous remercie d’avoir accepté ma demande, monsieur Reys. C’est un honneur de vous avoir parmi nous aujourd’hui. J’ai ouïe dire par des amis au sein de l’administration impériale que vous n’étiez plus le cœur suite à une réunion avec le couple impérial et quelques autres. La main et l’oreille je crois. » Elle se soumet à une nouvelle contorsion pour satisfaire la médecin qui s’affaire à régénérer un corps entamé par des décennies d’alcoolisme. « D’ailleurs, n’hésitez pas si vous souhaitez des rafraichissements. Je solliciterai mon assistant. » Elle a une toux qu’on devine sanglante à la manière dont elle dévisage son mouchoir de soie. « Je vais être très honnête avec vous : je vous ai fait venir pour vous proposer un poste en République. Non pas que je suis en mesure de vous fournir cela à moi seule, mais je sonde le terrain par initiative personnelle. »
Elle a une grimace douloureuse lorsque vient le moment de vérifier son dos. Le système nerveux aussi va avoir droit à des soins.
« Compte tenu de votre capacité à maintenir à flot un état militariste qui dépense des sommes folles dans son armée, compenser les mouvements financiers spectaculaires qu’auraient normalement causé la fin de l’esclavagisme et son remplacement par des zombies, dont l’entretien est beaucoup plus léger. Sans compter toutes les histoires liées à la guerre, il me semble évident que les différents cœurs du Reike ont toujours été d’une extrême compétence pour maintenir rempli le trou sans fond que représente les caisses de l’état impérial. De fait, j’aurais souhaité savoir si vous vouliez un poste aux finances en République. Votre salaire sera la même qu’au sein de l’administration impériale, ou s’il n’est pas possible d’accéder à vos demandes, sera compensé par des privilèges équivalents. »
Et elle a fait le tour, ce qui est déjà pas mal compte tenu des circonstances.
« La parole est à vous. »
Comment décrire la sorte de micro-consulat que Dextra Evocatus a établi il y a un certain moment maintenant, en banlieue d’Ikusa ? Micro consulat qui sert à maintenir le lien avec les gens de la République qui sont au Reike, de façon permanente ou non.
Comme beaucoup de bâtiments en périphérie d’Ikusa, le consulat a un accent militaire dans sa construction. Bien sûr, il est dans les teintes sables, fait avec des matériaux locaux et il y a une fontaine dans la cour intérieure de la structure.
Mais quand on le prend en tant que domaine, on constate qu’il est construit dans les faubourgs, entouré par des cultures d’eucalyptus. C’est-à-dire un arbre qui se répand en enfermant ses graines dans une cosse épaisse résistante au feu, accumule des huiles aromatiques inflammables à son sommet et à sa base, laisse tomber des feuilles sèches et des écorces mortes.
C’est-à-dire qu’autour du domaine, il n’y a que des arbres incendiaires et antipersonnels qui prennent parfois feu spontanément.
On retrouve ensuite un mur d’enceinte haut de plusieurs mètres, un portail gardé par quelques membres de la GAR exclusivement (une légende veut qu’un agent du SCAR loge au consulat), des jardins qui ceinturent la propriété, puis le bâtiment en lui-même.
Autant dire qu’à l’époque de sa construction, le domaine était une foutre de forteresse qui devait faire transpirer les barbares locaux à grosses gouttes.
C’est peut-être pour cela que Tagar a été convoqué ici, au turf de Dextra, en quelque sorte, dans la gueule du loup.
Dans un coin tranquille, qui transpire le républicain à des lieues à la ronde.
Tagar aura tout loisir de découvrir une architecture reikoise avec un style républicain. Syncrétisme de circonstances, il aura droit au thé dans des coupes locales, du vin dans les verres à pied de Liberty, mais en tailleurs par terre sur un tapis. Sans compter les dates qui côtoient le foie gras et les différentes tentatives d’accommoder les palais de chacun. Entre les tripes sauce-tomate vin blanc, la salade de foie et framboise, le halloumi et en dessert, le choix entre le booza (cette espèce de glace au lait élastique) et les loukoums, il y a de quoi être dépaysé.
Pour autant, un soin particulier est apporté à la réception de l’ancien contrôleur, puis ministre des finances du Reike, malgré un manque de moyens évident.
Mais surtout, de par la nature sécurisée des lieux, l’entrevue dans le bureau de Dextra se fait sans garde du corps. Seul parasite à cette discussion : Nineveh, présente pour apporter les soins perpétuels dont Dextra a besoin pour fonctionner à plein potentiel.
« Je suis navrée de la présence de ma médecin ici, mais j’ai vomis du sang la nuit dernière. Ce matin au réveil, si on peut appeler ça un réveil, elle m’a diagnostiqué un saignement de l’estomac et mon foie a encore développé une cirrhose. Néanmoins, puisque je ne compte pas aborder de sujet sensible, cela ne devrait pas poser soucis. » L’elfe lui demande de lever le bras et elle s’exécute, une paire de mains pluri centenaires s’attellent à remplacer le tissu cicatriciel à hauteur du foie. « J’ai préféré une entrevue le matin, mon bureau donne sur l’Est et l’éclairage manque. Je me voyais mal vous accueillir dans la pénombre de quelques chandeliers. »
Dextra Evocatus, sans être opaque, affiche néanmoins une certaine densité qui la rend difficile à lire. Si elle montre volontiers certaines reliques de son passé, comme la petite guillotine à échelle réduite sur son bureau, ou encore les médailles suspendues au mur, Dextra reste parfois hermétique.
Une administratrice qui a été dans l’armée puis la police, qui s’est forgé une carrière en remplissant des fiches de paie, puis en chassant les fraudeurs.
En un sens, cela se reflète à sa tenue : professionnelle, adaptée aux circonstances, pratique. Pantalon et veste noir, chemise pourpre, les cheveux blancs noués en arrière dans une queue de cheval qui a tendance à boucler.
Peau blanche comme la neige, yeux rouges qui envoient des éclairs rubis, cornes couleur sable. Pas de doute : il a bien affaire à une drakyn albinos, pas de soucis de ce côté-là.
En un sens, l’anomalie se trouve là : cette maladie infamante et les traits doux, voire, l’aura docile de Dextra jurent avec son poste. Jurent avec ses accomplissements. Jurent avec la nature même de cette entrevue.
Comme si la secrétaire avait pris la place de la chef.
« Dans tous les cas, je vous remercie d’avoir accepté ma demande, monsieur Reys. C’est un honneur de vous avoir parmi nous aujourd’hui. J’ai ouïe dire par des amis au sein de l’administration impériale que vous n’étiez plus le cœur suite à une réunion avec le couple impérial et quelques autres. La main et l’oreille je crois. » Elle se soumet à une nouvelle contorsion pour satisfaire la médecin qui s’affaire à régénérer un corps entamé par des décennies d’alcoolisme. « D’ailleurs, n’hésitez pas si vous souhaitez des rafraichissements. Je solliciterai mon assistant. » Elle a une toux qu’on devine sanglante à la manière dont elle dévisage son mouchoir de soie. « Je vais être très honnête avec vous : je vous ai fait venir pour vous proposer un poste en République. Non pas que je suis en mesure de vous fournir cela à moi seule, mais je sonde le terrain par initiative personnelle. »
Elle a une grimace douloureuse lorsque vient le moment de vérifier son dos. Le système nerveux aussi va avoir droit à des soins.
« Compte tenu de votre capacité à maintenir à flot un état militariste qui dépense des sommes folles dans son armée, compenser les mouvements financiers spectaculaires qu’auraient normalement causé la fin de l’esclavagisme et son remplacement par des zombies, dont l’entretien est beaucoup plus léger. Sans compter toutes les histoires liées à la guerre, il me semble évident que les différents cœurs du Reike ont toujours été d’une extrême compétence pour maintenir rempli le trou sans fond que représente les caisses de l’état impérial. De fait, j’aurais souhaité savoir si vous vouliez un poste aux finances en République. Votre salaire sera la même qu’au sein de l’administration impériale, ou s’il n’est pas possible d’accéder à vos demandes, sera compensé par des privilèges équivalents. »
Et elle a fait le tour, ce qui est déjà pas mal compte tenu des circonstances.
« La parole est à vous. »
- Dextra Evocatus:
PNJ
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Un soi-disant "micro-consulat" républicain établi en bordure de l'imposante capitale reikoise ? À la réception de cette information, Mikael Goldheart, vice-président de la République et dirigeant du SCAR, haussa les sourcils. Après tout, la nation bleue possédait déjà sa propre ambassade au sein d'Ikusa. De plus, la potentielle implication de membres du SCAR et de la GAR lui paraissait fort bien suspicieuse, car normalement les individus de corps spéciaux ne pouvaient circuler en territoires voisins sans autorisation et surveillance spécifique. Une erreur diplomatique causant des conséquences dramatiques étant si vite arrivée...
Ce fut donc ainsi que le demi-ange entreprit un court voyage au Reike afin d'aller vérifier cette affaire de ses propres yeux, mais également pour parlementer avec le monarque en personne, Tensai Ryssen. Bien que le Reike et la République aient maintenu des relations relativement pacifiques au fil des années, cette nouvelle installation diplomatique non validée dans les faubourgs d'Ikusa était perçue par les autorités locales comme une atteinte à la souveraineté du pays du sable. Les conseillers impériaux étaient divisés : certains estimaient que la situation pouvait être résolue par le dialogue, alors que d'autres y voyaient là une opportunité de renforcer la position du Reike en se montrant ferme face à cette intrusion malvenue. De son côté, l'administration républicaine ne tarda pas à réagir en désavouant Dextra Evocatus, affirmant qu'elle n'avait pas été informée de ses intentions et qu'elle n'avait jamais approuvé la création du micro-consulat.
Les termes étant conclus entre les autorités respectives, il fallait désormais sévir.
***
Le silence régnait dans la pièce après les paroles de Dextra. Puis, un murmure, presque imperceptible, se fit entendre, suivi d'un son de pas feutrés. Il s'intensifia, comme celui de quelqu'un s'approchant.
D'un ton sec et cinglant, une voix étrangement familière éclata. « C'est ainsi que la République choisit de marcher sur la souveraineté de nos voisins ? Par des offres séduisantes et des illusions de puissance ? Quelle audace, Dextra. Vous osez parler de la République, de ses intérêts et de ses motions, tout en créant cet abominable micro-consulat en marge des lois ? » Une brise fit voleter quelques papiers sur le bureau, et Mikael, l'invisible, se matérialisa devant eux. Il se tenait droit, les bras croisés, le regard perçant dirigé vers la pseudo consule. « Dextra, ce consulat... ce 'micro-consulat'... n'a aucun droit légal d'exister. Ni selon les lois du Reike, ni selon celles de la République. Son établissement ici est une grave violation. Entendre parler de ses fonctionnalités et de ses liaisons avec notre si belle nation de cette manière... Vous me décevez. » Il tourna la tête vers Tagar, un brin de mépris dans le regard. « Et vous, Tagar, pourquoi êtes-vous ici ? Pour vous ranger aux côtés d'imposteurs qui bafouent nos lois et votre souveraineté ? Ne vous méprenez pas, ce n'est pas une proposition d'amitié qu'on vous fait, il s'agit d'une tentative de vous acheter, de vous éloigner de vos racines. L'honneur du Reike vous importe-t-il si peu ? Sachez que j'ai été informé des accusations de la République à votre encontre. Si cela s'avère vrai, votre place se trouve devant un tribunal, pas ici en train de discuter d'offres douteuses. »
Mikael avança d'un pas, pointant un doigt accusateur vers la fausse représentante républicaine. « Vous crachez sur le sol qui vous accueille. Vous parlez de maintenir des liens avec la République, mais cette 'ambassade' n'est rien d'autre qu'un pied de nez aux lois et aux traditions de nos deux nations. La République ne vous a-t-elle pas enseigné le respect des lois et des institutions ? Votre arrogance vous a-t-elle rendu aveugle aux conséquences de vos actions ? La création de ce micro-consulat est un acte direct contre les peuples du Reike et de la République. Vous vous dites loyale, mais envers qui ? » Le ton montait, l'atmosphère était électrique. « Notre République n'a pas besoin de traîtres qui bâtissent sans autorisation ni de ministres achetés à coup de postes et de privilèges. Elle a besoin de citoyens fidèles, dévoués, et intègres. »
Il fit une pause, balayant du regard les trois personnes présentes. « Je suis ici pour vous avertir au nom de la République. Rectifiez le tir, abandonnez ce projet, ou attendez-vous à des conséquences. Sachez que nous ne permettrons pas que cette mascarade continue. Ce micro-consulat est une hérésie et les accords passés ici n'auront aucune valeur. »
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
C’était une sortie qui devait être initialement très simple. Une inspection des troupes impériales dans la capitale. Si la Griffe gère les armées du Royaume, il n’en reste pas moins que Tensai a un droit de regard sur l’état de ses hommes, et soyons francs, l’époux d’Ayshara a toujours détesté rester une journée entière dans le palais de la capitale. Alors il n’est pas anodin que le Conquérant veille au maintien des troupes régulières d’Ikusa et qu’il dirige le tout d’une main de fer, en collaboration étroite avec son général.
C’est alors qu’il a fini une de ses entrevues avec un Dunark qu’un garde, apparemment pressé, ne vient l’interrompre et lui annoncer la nouvelle. C’est urgent, commence le milicien, et il débite d’une traite tout ce qu’on lui a ordonné de dire au chef de l’Empire.
Il y a ensuite un silence alors que le garde fait le signe reikois et retient son souffle. Priant sans doute pour garder sa tête face à ce qu’il vient de lui déclarer. A choisir, il aurait certainement préféré courir jusqu’à la caserne de la Griffe, pour lui apprendre qu’un micro-consulat s’était formé en bordure de la capitale, mais pas de chance, ce rôle a été dévolu à un autre. Heureusement pour le pauvre bougre qui a transmis son rapport, le Drakyn s’est momentanément arrêté d’écouter les propos de son officier et a simplement plissé les yeux en entendant les paroles du nouveau-venu.
- Ils osent ?
Le regard de Tensai s’assombrit alors qu’il poursuit d’une voix froide et glaciale.
- Ils osent installer un micro-consulat en faisant fi de nos ambassades et de nos relations diplomatiques ?
Une lueur dangereuse danse maintenant dans les prunelles de l’homme-dragon et l’homme s’empresse de réagir.
- Selon messire Zoldyck, la Voix va certainement venir pour…
- Je ne vais pas attendre Genryusai pour régler cette histoire, gronde le Drakyn.
- Alors les ambassadeurs Reikois…
- Ils semblent qu’ils n’aient pas été conviés.
Une légère pause.
- Qu’en-est-il des ambassadeurs républicains ?
- Rim Carsis et Archibald Eledani ne semblent pas être présents, selon les espions de l’Oreille.
- Une entrevue en toute illégalité, ricane l’Empereur. Bientôt, Tensai se remet en route et sa troupe le suit aussitôt. Même moi, je sais que cela n’a aucune valeur.
- … Il semble que Tagar Reys ait été invité, finit par murmurer le garde qui ne savait visiblement pas quand placer cette information.
Cette information fait s’arrêter le Conquérant, et l’espace d’un bref instant, une seconde tout au plus, une flamme de colère semble danser dans ses yeux. Son impassibilité naturelle reprend ensuite le dessus et, rigide comme un piquet, l’homme plante son regard dans le garde qui doit subir son courroux.
- Il semble ? Ou bien est-on certain que Tagar va aller sur les lieux avec ces hommes républicains ?
- C’est… En fait, nous en sommes sûrs, votre Majesté.
Le vent octroie un répit bienvenue pour le jeune Reikois, mais malgré la brise chaude qui vient faire danser sa chevelure, il croit largement entendre un « Je vais le démolir et le réduire en purée. » Le garde n’a pas le temps de vérifier que l’Empereur a bel et bien prononcé ses paroles, car aussitôt, il commande aux gardes royaux de le suivre jusqu'au palais.
Il est temps de mettre les choses au clair et l'Oreille va l'aider à éclaircir cette histoire.
***
Il aurait pu envoyer la Griffe.
Il aurait pu envoyer des représentants.
Pour autant, il y a certaines choses que Tensai ne préfère pas déléguer. Son arrivée en périphérie de la capitale est donc particulièrement remarquée. Qui n’apercevrait pas ce colosse à l’aura terrifiante ? Quand l'âme-soeur d'Ayshara a l’impression qu’on ne respecte pas les lois qui ont été établies – lois qu’ils respectent, bon gré mal gré, qu’elles l’emmerdent ou non –, l’homme ne fait pas dans la demi-mesure. Or, l’entente déjà fragile entre le Reike et la République est mise à mal, et le Drakyn n’a pas toujours de bons conseillers qui lui suggèrent d’être magnanime et patient. L’homme ne l’est pas de base… Et il semble déjà regretter avoir fait preuve d’autant de placidité au Conseil. Être un arbitre calme entre l’Oreille et l’ancien Cœur n’était donc pas suffisant ? Déjà que ce n’a jamais été dans ses habitudes et que le barbare a dû prendre sur lui pour ne pas laisser éclater sa colère, savoir à présent que son ancien ministre est présent à un micro-consulat illégal lui laisse un goût particulièrement amer. Il aurait préféré apprendre que l'ancien Coeur ait refusé l'invitation de ces Républicains. Mais qu’à cela ne tienne. Déjà on prévient les principaux « organisateurs » de cet événement que Tensai Ryssen est présent et son regard dur, sévère, peu amène, se pose bientôt sur Mickaël Goldheart et cette Dextra machin chose. Derrière lui, les gardes royaux sont déjà en formation, prêts à défendre leur chef si cela est nécessaire. D’autres escouades, appelées également entretemps, se répandent dans tout le campement, prêt à obéir à la moindre parole de leur roi.
- Vice-Président de la République, salue Tensai. Nous nous sommes déjà entrevus précédemment, mais vous n'aurez rien à redire à ce que je vienne moi-même éclaircir ce qu'il se passe ici.
Son ton est tranchant alors que ses yeux fulminent en posant son regard sur le camp. Puis, il reprend d'une voix forte, terrible, inflexible, alors qu’il porte son attention sur la jeune femme républicaine et bien sûr, sur l’élémentaliste.
Son regard se pose sur ceux qui l’accompagnent, et bien évidemment, ses yeux finissent par se poser sur Tagar. « Avez-vous si peu de dignité, Tagar Reys, qu’à peine après avoir perdu votre poste, que vous avez quitté de votre propre volonté, vous courrez déjà vers les hommes de la République ? Ne vous rendez-vous pas compte qu’en agissant ainsi, vous confirmez les inquiétudes que nous avons eues à votre sujet ? Et que par là-même, nous perdons définitivement toute la confiance que nous avions en vous ? » Un claquement de langue. C’est déjà très bien que Tensai n’émette pas l’ordre de tout détruire sans avertissement. A cet égard, l’initiative du Vice-Président y est certainement pour quelque chose. « Je vous laisse une minute pour vous expliquer. Pas une de plus. »
C’est alors qu’il a fini une de ses entrevues avec un Dunark qu’un garde, apparemment pressé, ne vient l’interrompre et lui annoncer la nouvelle. C’est urgent, commence le milicien, et il débite d’une traite tout ce qu’on lui a ordonné de dire au chef de l’Empire.
Il y a ensuite un silence alors que le garde fait le signe reikois et retient son souffle. Priant sans doute pour garder sa tête face à ce qu’il vient de lui déclarer. A choisir, il aurait certainement préféré courir jusqu’à la caserne de la Griffe, pour lui apprendre qu’un micro-consulat s’était formé en bordure de la capitale, mais pas de chance, ce rôle a été dévolu à un autre. Heureusement pour le pauvre bougre qui a transmis son rapport, le Drakyn s’est momentanément arrêté d’écouter les propos de son officier et a simplement plissé les yeux en entendant les paroles du nouveau-venu.
- Ils osent ?
Le regard de Tensai s’assombrit alors qu’il poursuit d’une voix froide et glaciale.
- Ils osent installer un micro-consulat en faisant fi de nos ambassades et de nos relations diplomatiques ?
Une lueur dangereuse danse maintenant dans les prunelles de l’homme-dragon et l’homme s’empresse de réagir.
- Selon messire Zoldyck, la Voix va certainement venir pour…
- Je ne vais pas attendre Genryusai pour régler cette histoire, gronde le Drakyn.
- Alors les ambassadeurs Reikois…
- Ils semblent qu’ils n’aient pas été conviés.
Une légère pause.
- Qu’en-est-il des ambassadeurs républicains ?
- Rim Carsis et Archibald Eledani ne semblent pas être présents, selon les espions de l’Oreille.
- Une entrevue en toute illégalité, ricane l’Empereur. Bientôt, Tensai se remet en route et sa troupe le suit aussitôt. Même moi, je sais que cela n’a aucune valeur.
- … Il semble que Tagar Reys ait été invité, finit par murmurer le garde qui ne savait visiblement pas quand placer cette information.
Cette information fait s’arrêter le Conquérant, et l’espace d’un bref instant, une seconde tout au plus, une flamme de colère semble danser dans ses yeux. Son impassibilité naturelle reprend ensuite le dessus et, rigide comme un piquet, l’homme plante son regard dans le garde qui doit subir son courroux.
- Il semble ? Ou bien est-on certain que Tagar va aller sur les lieux avec ces hommes républicains ?
- C’est… En fait, nous en sommes sûrs, votre Majesté.
Le vent octroie un répit bienvenue pour le jeune Reikois, mais malgré la brise chaude qui vient faire danser sa chevelure, il croit largement entendre un « Je vais le démolir et le réduire en purée. » Le garde n’a pas le temps de vérifier que l’Empereur a bel et bien prononcé ses paroles, car aussitôt, il commande aux gardes royaux de le suivre jusqu'au palais.
Il est temps de mettre les choses au clair et l'Oreille va l'aider à éclaircir cette histoire.
***
Il aurait pu envoyer la Griffe.
Il aurait pu envoyer des représentants.
Pour autant, il y a certaines choses que Tensai ne préfère pas déléguer. Son arrivée en périphérie de la capitale est donc particulièrement remarquée. Qui n’apercevrait pas ce colosse à l’aura terrifiante ? Quand l'âme-soeur d'Ayshara a l’impression qu’on ne respecte pas les lois qui ont été établies – lois qu’ils respectent, bon gré mal gré, qu’elles l’emmerdent ou non –, l’homme ne fait pas dans la demi-mesure. Or, l’entente déjà fragile entre le Reike et la République est mise à mal, et le Drakyn n’a pas toujours de bons conseillers qui lui suggèrent d’être magnanime et patient. L’homme ne l’est pas de base… Et il semble déjà regretter avoir fait preuve d’autant de placidité au Conseil. Être un arbitre calme entre l’Oreille et l’ancien Cœur n’était donc pas suffisant ? Déjà que ce n’a jamais été dans ses habitudes et que le barbare a dû prendre sur lui pour ne pas laisser éclater sa colère, savoir à présent que son ancien ministre est présent à un micro-consulat illégal lui laisse un goût particulièrement amer. Il aurait préféré apprendre que l'ancien Coeur ait refusé l'invitation de ces Républicains. Mais qu’à cela ne tienne. Déjà on prévient les principaux « organisateurs » de cet événement que Tensai Ryssen est présent et son regard dur, sévère, peu amène, se pose bientôt sur Mickaël Goldheart et cette Dextra machin chose. Derrière lui, les gardes royaux sont déjà en formation, prêts à défendre leur chef si cela est nécessaire. D’autres escouades, appelées également entretemps, se répandent dans tout le campement, prêt à obéir à la moindre parole de leur roi.
- Vice-Président de la République, salue Tensai. Nous nous sommes déjà entrevus précédemment, mais vous n'aurez rien à redire à ce que je vienne moi-même éclaircir ce qu'il se passe ici.
Son ton est tranchant alors que ses yeux fulminent en posant son regard sur le camp. Puis, il reprend d'une voix forte, terrible, inflexible, alors qu’il porte son attention sur la jeune femme républicaine et bien sûr, sur l’élémentaliste.
« A quoi rime tout ceci ?! »
Son regard se pose sur ceux qui l’accompagnent, et bien évidemment, ses yeux finissent par se poser sur Tagar. « Avez-vous si peu de dignité, Tagar Reys, qu’à peine après avoir perdu votre poste, que vous avez quitté de votre propre volonté, vous courrez déjà vers les hommes de la République ? Ne vous rendez-vous pas compte qu’en agissant ainsi, vous confirmez les inquiétudes que nous avons eues à votre sujet ? Et que par là-même, nous perdons définitivement toute la confiance que nous avions en vous ? » Un claquement de langue. C’est déjà très bien que Tensai n’émette pas l’ordre de tout détruire sans avertissement. A cet égard, l’initiative du Vice-Président y est certainement pour quelque chose. « Je vous laisse une minute pour vous expliquer. Pas une de plus. »
PNJ
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Ce moment où le Reike et la République se mettent d'accord sur un point...
L'arrivée fracassante de l'Empereur ne manqua d'électriser l'atmosphère. Même s'ils avaient discuté auparavant et que tout cela était prévu, la présence du Tueur de titans, un guerrier belliqueux réputé pour son fort caractère, n'avait rien de reposant pour le fondateur des services secrets républicains, lui qui préférait les opérations un peu plus discrètes. Quoi qu'il en soit, la notoriété de sa belle République était en jeu à cause des actions inconsidérées de quelques idiots, et le demi-ange ne comptait pas laisser ces odieux actes impunis. Oh que non ! Franchement, avec tout ce qui se passait actuellement au sein du Sekai, personne ne voulait que des imbéciles créent des tensions diplomatiques inutiles. La maladresse et l'ignorance ne pouvaient tout pardonner.
Face à l'aura imposante de Tensai, la plupart des hommes auraient reculé ou auraient été paralysés par des sentiments primitifs comme la peur. Mais Mikael, lui, avait vécu assez longtemps et affronté suffisamment de situations périlleuses pour savoir comment gérer ce genre de chose. Il inspira profondément, se tenant droit, la tête haute. D'un sobre hochement de la tête, il salua silencieusement le souverain reikois, avant de diriger son attention vers le Reys qui profitait de sa minute de parole.
Les manières du Ryssen provoquèrent un léger rictus chez le Goldheart. Par cette simple altercation, les différences culturelles entre leurs deux nations étaient palpables. En République, pays des débats politiques et des lois, jamais un individu isolé ne pourrait s'imposer ainsi, ni même avoir le droit de vie ou de mort sur un être vivant sans obtenir l’approbation d'une autre autorité compétente. Alors qu'ici, au Reike, le monarque possédait toutes les libertés sur ses sujets. Tant d'âmes dépendant de la volonté d'un seul homme. Pour le meilleur, et pour le pire.
« Tagar, vous êtes une merveilleuse cacophonie de contradictions et d'ignorance, une véritable symphonie de quiproquos. Vous sous-entendez la prudence, mais ce n'est pas de la prudence que de se jeter dans la gueule du loup tout en pensant que le loup ne vous mordra pas. » À l'évocation du fameux repas du matin dérobé, le républicain haussa un sourcil, l'air dubitatif. « Ah, le vol du petit déjeuner... Une histoire que je raconte souvent à mes apprentis. Vous seriez étonné de savoir ô combien elle sert à illustrer l'incompétence dans la diplomatie. » D'ailleurs, avec un tel personnage au sein de la gestion de sa trésorerie, il était surprenant que le Reike s'en tire aussi bien sur le plan financier et diplomatique. Certains gagneraient peut-être à se montrer davantage reconnaissants envers les exploits guerriers des généraux reikois et l'immense butin de guerre qui s'en suivit. « Vous mentionnez votre relation avec Dame Exousia, comme pour légitimer votre présence ici et vos actions passées. Est-ce que je me trompe, ou êtes-vous en train de dire que votre lien avec cette personnalité politique devrait nous rassurer quant à vos intentions ? Au contraire, cela soulève plus de questions que ça n'en résout. »
Le manque de sérieux et la méconnaissance de Tagar vis-à-vis des lois républicaines firent soupirer le vice-président. Il avait l'impression de parler à un petit prince capricieux qui se pensait au-dessus de tout, allant même jusqu'à manquer de respect à un haut dignitaire étranger. Ce mec, il vivait dans sa bulle, ignorant les tensions déjà existantes, ignorant qu'un geste de travers pouvait causer une guerre et la perte de milliers de vies. Ce n'était pas en piquant la nourriture d'un politicien qu'on réussissait à négocier des taux d'intérêt plus bas ou de nouveaux accords économiques favorables.
« Je m'occupe de Dextra et de ses suivants; ils seront jugés en République selon nos lois. J'ordonne immédiatement la fermeture de ce micro-consulat illégal et que ce lieu soit cédé à l'administration reikoise. » Il dirigea son regard sur l'Empereur. « Quant à nos préoccupations concernant l'amélioration des relations entre nos deux nations, permettez-moi de vous dire, Majesté, que Tagar ici présent n'est pas le pont sur lequel je choisirais de construire un tel avenir. »
La suite de cette histoire revenait entre les mains de Tensai. N'ayant pas d’emprise spécifique sur le peuple reikois, ce serait assez mal avisé que le fils de Mirelda s’autorise de juger le cas de l'ancien Coeur. Il estimait que sa mission ici était terminée et que le futur du blondinet relevait de la responsabilité de l'Empire.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
Messages : 209
crédits : 2714
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
Tagar ne perd pas de temps à lui répondre et il fait bien. Tensai n’est pas d’humeur. La patience n’a jamais été son fort et les explications qui trainent en longueur ont vite tendance à l’agacer. Ainsi, l’ancien Cœur lui déclare qu’il a reçu une invitation pour venir dans ce consulat, ce qui fait déjà arquer un sourcil du chef impérial.
- Tagar, êtes-vous idiot ou stupide ?
Un silence, un soupir, avant que l’Empereur n’enchaine.
- Vous recevez une invitation qui peut être envoyée par n’importe qui. Et vous y allez sans attendre au préalable les ordres de l’Oreille ? Quand bien même vous avez prévenu le maître-espion, vous auriez dû suivre ses instructions, qu’il n’aurait pas tardé à vous transmettre. Il n’aurait pas négligé l’ancien ministre des Finances, et aurait envisagé toutes les pistes possibles. De malfrats déguisés en Républicains à la possibilité que ce soit de vrais émissaires de la nation de l’Est.
Un silence alors que le regard dur de Tensai se plante dans celui de l’élémentaliste.
- De plus, n’avez-vous aucune once de diplomatie ? Quand on vous envoie une missive pour vous rencontrer, votre interlocuteur attend décemment une réponse avant de faire le voyage jusqu’au lieu convenu pour le rendez-vous. Surtout quand il s’agit d’avoir un voyage de plusieurs jours au sein du Sekai. Voir naître un tel micro-consulat aurait dû vous paraître suspect.
Et après, il s’étonnait d’être enlevé et avait l’audace de le reprocher à Zéphyr et à Deydreus ? C’était décidément irritant. Mais le regard de Tensai devient encore plus sombre quand le mage a l’audace de se tourner vers Mikaël pour parler au Vice-Président de la République. Qu’il refuse l’offre de Dame Evocatus, c’est évident : qui oserait accepter une offre pareille devant celui qui a mis à feu et à sang le Reike entier ? Mais qu’il s’adresse ainsi au dirigeant d’une nation, pour lui rappeler, entre autre, qu’il lui a mangé une partie de son petit-déjeuner, c’est… le comble et un rictus déforme le visage de Tensai.
Il l’a mis de mauvaise humeur.
Qu’il juge qu’aucune accusation n’a été faite à son encontre, c’est une chose. Cela ne veut pas dire que cela fera foi en République. Seul le point de vue de Koraki Exousia et de la Présidence prédominent, en matière de diplomatie, et s’ils ont jugé qu’il y a eu affront à cause d’une implication stupide et totalement déplacée de la part du contrôleur royal, même Ayshara ne pourra faire comme s’il de rien n’était. Or, si son épouse peut être diplomate, Tensai ne l’est pas et il serre le poing. D’aucuns sont morts pour moins que ça. La sœur de Vaenys a su calmer le tempérament sulfureux du Conquérant, mais ce n’est pas pour autant que son naturel sanguinaire a disparu. Et en l’état, l’homme-dragon a bien envie de faire un exemple. Pourtant… Un reste de raison lui souffle que le tuer devant le Vice-Président serait de mauvais alois. Alors il laisse ce dernier répondre, et quand le demi-ange lui déclare qu’il ne se confierait pas en Tagar pour améliorer les relations entre leurs pays, un rictus apparaît brièvement sur le visage de l’Empereur.
- Tagar n’est pas et ne sera plus jamais quelqu’un sur lequel s’appuiera le gouvernement reikois. Officier Kranel.
Le garde royal qui attendait sagement derrière lui s’avance, la mine tendue, attendant les ordres de son roi.
- Faites passer le message à l’administration du palais. Tagar Reys, contrôleur royal, est désormais interdit de professer au sein du gouvernement, de quelque forme que ce soit.
Si son erreur avait été encore plus poussée, il aurait également été capable de le déchoir de ses titres de noblesse. Mais l’homme n’avait pas eu le temps d’avoir une véritable conversation avec Dame Evocatus, tout comme il n’avait pas été surpris en flagrant délit de trahison. Sinon, Tensai n’aurait eu aucun remords à le livrer en prison, en attente d’un jugement qui aurait pu être sanglant.
- Ramenez-le à sa demeure et veillez à ce qu’il n’en sorte pas avant le démantèlement complet du consulat.
Quant à ce lieu qui n’aurait jamais dû voir le jour… Tensai ramène son regard sur cet édifice et un dernier rictus apparaît sur son visage.
- Veillez à ce qu’il n’y ait plus aucune présence républicaine en ces lieux. Prévenez la Griffe pour nos troupes s’emparent comme ils se doivent des lieux. Et si ses officiers ou lui-même n’y voient aucun intérêt, brûlez tout.
Après tout, cette rencontre était une monumentale erreur. Qu’il était temps d’effacer pour mieux avancer.
- Tagar, êtes-vous idiot ou stupide ?
Un silence, un soupir, avant que l’Empereur n’enchaine.
- Vous recevez une invitation qui peut être envoyée par n’importe qui. Et vous y allez sans attendre au préalable les ordres de l’Oreille ? Quand bien même vous avez prévenu le maître-espion, vous auriez dû suivre ses instructions, qu’il n’aurait pas tardé à vous transmettre. Il n’aurait pas négligé l’ancien ministre des Finances, et aurait envisagé toutes les pistes possibles. De malfrats déguisés en Républicains à la possibilité que ce soit de vrais émissaires de la nation de l’Est.
Un silence alors que le regard dur de Tensai se plante dans celui de l’élémentaliste.
- De plus, n’avez-vous aucune once de diplomatie ? Quand on vous envoie une missive pour vous rencontrer, votre interlocuteur attend décemment une réponse avant de faire le voyage jusqu’au lieu convenu pour le rendez-vous. Surtout quand il s’agit d’avoir un voyage de plusieurs jours au sein du Sekai. Voir naître un tel micro-consulat aurait dû vous paraître suspect.
Et après, il s’étonnait d’être enlevé et avait l’audace de le reprocher à Zéphyr et à Deydreus ? C’était décidément irritant. Mais le regard de Tensai devient encore plus sombre quand le mage a l’audace de se tourner vers Mikaël pour parler au Vice-Président de la République. Qu’il refuse l’offre de Dame Evocatus, c’est évident : qui oserait accepter une offre pareille devant celui qui a mis à feu et à sang le Reike entier ? Mais qu’il s’adresse ainsi au dirigeant d’une nation, pour lui rappeler, entre autre, qu’il lui a mangé une partie de son petit-déjeuner, c’est… le comble et un rictus déforme le visage de Tensai.
Il l’a mis de mauvaise humeur.
Qu’il juge qu’aucune accusation n’a été faite à son encontre, c’est une chose. Cela ne veut pas dire que cela fera foi en République. Seul le point de vue de Koraki Exousia et de la Présidence prédominent, en matière de diplomatie, et s’ils ont jugé qu’il y a eu affront à cause d’une implication stupide et totalement déplacée de la part du contrôleur royal, même Ayshara ne pourra faire comme s’il de rien n’était. Or, si son épouse peut être diplomate, Tensai ne l’est pas et il serre le poing. D’aucuns sont morts pour moins que ça. La sœur de Vaenys a su calmer le tempérament sulfureux du Conquérant, mais ce n’est pas pour autant que son naturel sanguinaire a disparu. Et en l’état, l’homme-dragon a bien envie de faire un exemple. Pourtant… Un reste de raison lui souffle que le tuer devant le Vice-Président serait de mauvais alois. Alors il laisse ce dernier répondre, et quand le demi-ange lui déclare qu’il ne se confierait pas en Tagar pour améliorer les relations entre leurs pays, un rictus apparaît brièvement sur le visage de l’Empereur.
- Tagar n’est pas et ne sera plus jamais quelqu’un sur lequel s’appuiera le gouvernement reikois. Officier Kranel.
Le garde royal qui attendait sagement derrière lui s’avance, la mine tendue, attendant les ordres de son roi.
- Faites passer le message à l’administration du palais. Tagar Reys, contrôleur royal, est désormais interdit de professer au sein du gouvernement, de quelque forme que ce soit.
Si son erreur avait été encore plus poussée, il aurait également été capable de le déchoir de ses titres de noblesse. Mais l’homme n’avait pas eu le temps d’avoir une véritable conversation avec Dame Evocatus, tout comme il n’avait pas été surpris en flagrant délit de trahison. Sinon, Tensai n’aurait eu aucun remords à le livrer en prison, en attente d’un jugement qui aurait pu être sanglant.
- Ramenez-le à sa demeure et veillez à ce qu’il n’en sorte pas avant le démantèlement complet du consulat.
Quant à ce lieu qui n’aurait jamais dû voir le jour… Tensai ramène son regard sur cet édifice et un dernier rictus apparaît sur son visage.
- Veillez à ce qu’il n’y ait plus aucune présence républicaine en ces lieux. Prévenez la Griffe pour nos troupes s’emparent comme ils se doivent des lieux. Et si ses officiers ou lui-même n’y voient aucun intérêt, brûlez tout.
Après tout, cette rencontre était une monumentale erreur. Qu’il était temps d’effacer pour mieux avancer.
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