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  • Dim 24 Sep - 20:18
    La révolte des Chapeaux
    Mise en contexte

    CHALLENGE :  INSOLITE
    PARTICIPANTS :
     @Ayna Yelcan @Kieran Ryven


    Comptant environ 500 citoyens, le village de Hatshire, situé en bordure du fabuleux Lac Rebirth, est connu pour une tradition insolite : chaque année, lors du premier jour d'automne, les habitants organisent le "Festival des Chapeaux", où chacun porte le chapeau le plus extravagant qu'il puisse trouver ou fabriquer. C'est une célébration joyeuse et colorée qui attire des visiteurs de tout le pays. Cependant, cette année, le maire du village, sous l'influence du parti Goldheart, a décidé d'imposer une taxe de 15 % sur les chapeaux extravagants, arguant qu'ils étaient une distraction inutile et une perte de temps.

    Alors que Kieran et Ayna arpentent le village, ils tombent sur une manifestation en cours. Les habitants, vêtus de leurs chapeaux les plus fous, protestent contre la nouvelle taxe. Mais ce qui était censé être une manifestation pacifique tourne rapidement au vinaigre lorsque des agents du gouvernement, envoyés pour "maintenir l'ordre", commencent à confisquer les chapeaux et à arrêter les manifestants.

    Voici des idées d'objectifs à accomplir :

    - Libérer les manifestants : Trouver un moyen de libérer les manifestants arrêtés sans causer de blessures ou de dommages.

    - Récupérer les chapeaux confisqués : Localiser l'endroit où les chapeaux sont stockés et les récupérer.

    - Apaiser le peuple : S'adresser à la foule, les rassurer et les encourager à célébrer le festival comme il se doit.


    Note:

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    Kieran Ryven
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  • Lun 25 Sep - 22:20
    Bien longtemps que je n'étais pas dans les parages. J'ai souvenir de m'être ramené dans les environs pour un bivouac lorsque j'avais à peine vingt ans. Vingt balais de bagarre, d'entraînement et de conditionnement au combat. Un gros débile avec une épée, un lézard avec des œillères, un adolescent qui se prenait pour un homme. Et... C'est ici que j'ai eu le déclic, réalisant que le monde ici bas, méritait une longue promenade sur ses sentiers, et peut-être un grand cornu comme moi pour tenter d'arranger les soucis, plutôt que de participer à un chaos engendré par la bêtise humaine. C'est comme réapprendre à marcher, on se sent bête, sur le coup. Et c'est à ma permission accordée par le Razkaal, que j'en profite, que j'apprends à avancer dans cette aventure.

    Et pour cette permission, oui, encore une fois, je pars.

    Un sentier sinueux me menant au village de Hasthire s'étend à travers un bois clairsemé et paisible, baigné de lueur dorée par les rayons du soleil filtrant à travers les feuilles. Les oiseaux chantent doucement, créant une symphonie naturelle. L'air est rempli de l'odeur fraîche de la terre humide et des feuilles tombées. À chaque pas, le murmure apaisant du ruisseau voisin berce mon âme qui attendait cruellement cette accalmie. Présentement, je n'avais pas envie de briser la gueule de quelqu'un, de carboniser qui que ce soit, ou bien d'enfermer pour l'éternité une crevure qui méritait un châtiment bien plus douloureux. Je pouvais embrasser la sérénité comme il se doit.

    J'en avais entendu parlé de cet évènement, mais jamais vu de mes propres yeux. Déjà à l'entrée du village, les festivités s'annoncent en musique, avec des chapeaux décorant les remparts, d'autres flottant comme des cerfs-volants, attaché à des cheminées, gonflant au vent. Des musiciens se sont inventés des estrades, ça et là dans chaque place, si ce n'est pas le cas ce sont les établissements qui viennent chanter leur chansons depuis l'intérieur. Je connais un Drakyn qui va se pinter le museau pour quelques heures...

    Un sourire amusé déforme légèrement mes traits, des personnes viennent me saluer au travers de révérence distinguée simplement pour avoir l'occasion d'exhiber leur couvre-chef. Et je dois avouer que c'est plutôt sympa à regarder. Je réponds avec une salutation brève mais polie et reprend ma marche pour rejoindre la grande place principale, pour découvrir le cœur du village mais aussi le nœud principal de la fête. C'est avec des yeux agréablement surpris que je constate qu'il y a une marre de monde, de tout le pays. Un carrefour de toutes les bannières qui sont là pour les mêmes raisons. Et, tous ces chapeaux... Un étable occupé par un chapelier me fera d'ailleurs un sourire.

    « Vous avez la tête nue, monsieur ? Quel dommage, pour une journée comme celle-ci !
    - Mes cornes suffiront, pour cette fois. Mais, qui sait ?
    - N'hésitez pas à vous servir ici alors !
    - J'y manquerais pas.
    - Faites attention, on est taxé 15% sur les chapeaux maintenant...
    - Comment ça ?
    - Goldheart...
    - ...Navré.
    - Ils le paieront bien un jour.  
    - Tout se paie, un jour. Je vous le garantis. »

    Un sourire, et je repars. Les ruelles se transforment alors en un défilé de couleurs éclatantes, de plumes, de rubans, et de tissus chatoyants. Les chapeaux prennent toutes les formes imaginables, depuis de larges chapeaux en forme de fruits jusqu'à des coiffures sculptées ornées de petits moulins à vent qui tournent au gré des mouvements. Les habitants se mêlent à la foule, riant et se complimentant mutuellement sur leurs créations ingénieuses, ou bien en se chapardant sur qui a la plus grosse. Eh, ouais, des fois c'est la taille qui compte. Alors que j'ai l'impression de me noyer dans un océan de champignons coiffés de toute sortes, une crinière étrangement familière va se distinguer. Le soleil vient mettre en exergue une peau hâlée et des yeux clairs. Ce regard trop familier, je ne l'ai vu qu'une fois durant toute mon existence. Sur le coup, un éclair de souvenir vient me foudroyer surplace. Non. J'ose pas le croire.

    « ... Luciole ? »

    Ma main passe nerveusement sur la dague. D'un coup, je venais de tomber sur mes dix-neuf ans. Mon palpitant commence à tabasser mon armure, et rapidement je commence à plonger dans la smala en laissant des coups d'épaules pour me frayer un chemin. Machinalement, sans prendre en considération que ça en valdingue quelques uns dans le décor.

    « LUCIOLE ! »

    Rugis avec force et désespoir. Est-ce qu'elle va me reconnaître ? Le chemin s'éclair brièvement, et enfin je peux distinguer sa silhouette. Une belle femme des îles, une créature enchanteresse, dont la beauté extérieure est le reflet de la richesse de son environnement tropical, et dont la personnalité rayonnante illumine chaque endroit où elle se trouve. Beaucoup d'années ont défilés. Et, j'étais qu'un jeune garçon. Autant dire que les sentiments se sont éteint depuis belle lurette. Tenant fermement le manche de ma dague comme pour lui demander de m'accompagner dans la manœuvre, je fais de grands pas avant de faire porter ma voix. Son prénom... Son prénom...

    « Ineg ? »

    La voilà, sous mes yeux, tandis que je la surplombe de toute ma masse. Un sourire long d'un centimètre à peu près s'étire sur mes lèvres. Plus rien n'avait l'air d'exister autour de ce moment. C'est vrai que maintenant que j'y pense, j'aurais pu revenir à Kaizoku à mon arrivée à la république, mais qu'est-ce que je vais retrouver, 13 ans plus tard ?

    « Tu te souviens de moi ? Je suis le Reikois, Kieran, qui avait pris un bateau pour Kaizoku il y a plus de dix ans, et on a passé du temps ensemble... »

    Je dégaine la lame devant ses yeux.

    « J'ai... J'ai même gardé ton cadeau, Luciole. »

    C'est le moment, de soit passer pour énorme gland, soit de vivre des retrouvailles digne de ce nom. Mais j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose d'autre...
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    Ayna Yelcan
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  • Mar 26 Sep - 15:10
    Ces dernières semaines ont été dures pour Elnael et moi, depuis qu'on est rentrés à Liberty ensemble. C'était la principale raison pour laquelle on avait décidé de se faire ce petit périple, tous les deux. Pour se retrouver, se ressourcer, s'amuser. Mais j'avais probablement oublié que j'avais affaire à un adolescent. Quand bien même il a retrouvé les souvenirs de son ancienne vie, ma jeune pupille est avant tout un garçon de treize ans, aux hormones détraquées et aux humeurs changeantes. Et forcément, il a passé tout le trajet à soupirer et à râler. Merde, il est passé où le gosse curieux et émerveillé que j'élevais il y a un an, qui me l'a échangé contre cette version désabusée, qui a tout vu, tout lu, que tout ennuie... ? Si seulement Ineg ou Maman étaient là, elles sauraient le gérer, elles... Alors que moi, il m'énerve, je finis par lui rentrer dedans, et le joli moment familial qu'on devait passer tous les deux se transforme en randonnée boudage. Et ça, c'est quand on parle. Parce que sinon, il y a aussi les moments où il se tait et traîne la patte, comme si on l'emmenait passer un séjour au Razkaal...

    J'ai peut-être pas choisi l'événement le plus adapté pour un garçon de son âge, il faut dire, mais bon, avant, tout l'intéressait, c'était pas dur. Comment savoir, maintenant, ce qu'un garçon de treize ans aime ? Surtout quand en réalité, il a deux cents ou trois ans de souvenirs derrière ? Je soupire. La fête est jolie, le village pittoresque, les chapeaux plus extravagants les uns que les autres, mais je pense qu'on va bientôt rentrer chez nous, en fait. Je me retourne pour proposer à Elnael de partir, mais il n'est pas là. Je fronce les sourcils. Est-ce qu'il est encore resté en arrière, absorbé par sa déprime d'ado à deux balles ? Kaiyo m'en garde, j'étais pas comme ça moi à cet âge-là ! Pas moyen ! Je tourne les talons et revient sur mes pas, pour le retrouver bien vite, planté au milieu de la rue, en train d'observer quelque chose.

    « Allez Eli, viens, on va rentrer chez nous.
    - Attends, regarde, il se passe quoi là-bas ?
    »

    Il pointe du doigt, et mon regard le suit. Une petite assemblée de personnes portant des chapeaux comme ceux qu'on a pu voir un peu partout, mais les sourcils froncés, les bras levés, et les cris enragés. En face d'eux, un petit bonhomme avec un beau manteau et un grand chapeau vert. Vu le bâtiment devant lequel il se tient, il doit s'agir du maire, ou un assimilé, et il empêche les manifestants d'accéder à l'hôtel de ville. On demande à un marchand qui nous explique rapidement le conflit et la taxe, et je sers le poing. Quand on était encore à Kaizoku et que j'idolâtrais la République, j'imaginais que c'était les riches qui étaient taxés, et qu'ils partageaient volontiers leurs biens avec le reste du peuple. J'imaginais que les gens s'y entraidaient, que chacun était libre de suivre sa propre voie, mais en communauté. La liberté fait principe des principes moraux en République tout comme c'était le cas à Kaizoku, mais j'imaginais que la loi du plus fort qui régnait sur notre île n'avait pas sa place sur le continent, car les gens y étaient éduqués, civilisés. Il m'a fallu deux ans seulement de service militaire pour déchanter. Pour m'apercevoir que tout n'était pas tout rose ici non plus, et que si certains avaient une mentalité proche de la mienne, ceux qui étaient au pouvoir en profitaient tout autant que les Frères-des-Côtes.

    Alors voir pareille injustice, une taxe qui apparaît sur une tradition régionale, qui ne fait de mal à personne, simplement pour enrichir un Etat suffisamment puissant et qui ne remettra pas une pièce de cuivre dans la poche du contribuable, ça me révolte. Vivement les élections. Même si ça ne va probablement rien changer, le clan Goldheart va trouver un moyen de retourner au pouvoir, et ce sera la même histoire. Je pose ma main sur l'épaule d'Elnael pour lui manifester mon émotion et le pousser à se déplacer.

    « Tatayna ! On ne peut pas les laisser comme ça, on doit les aider !
    - Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Qu'on aille manifester avec eux ?
    - C'est toujours mieux que de rester là en les ignorant, oui !
    »

    Il se détache violemment de ma prise sur son épaule, et rageux, part en courant pour les rejoindre. Mais merde, je suis d'accord avec lui, pourquoi il prend la mouche ! Saloperie de gosse... Je lui emboite le pas, mais il a déjà disparu dans la foule. On lui tend un chapeau pointu à bords larges multicolore qu'il enfonce sur ses oreilles, et deux secondes après, des agents du gouvernement sortis de nulle part fondent sur la foule qui se met à crier, mais surtout, à se défendre. Ce qui devait être au départ une simple confiscation vire au règlement de compte quand des matraques sortent et mettent à terre les premiers manifestants. Je crie le nom d'Elnael, mais dans la foule, je n'arrive plus à le retrouver.

    Je panique. Je ne peux pas le perdre à nouveau. J'ai passé deux mois à ses trousses, ça ne peut pas m'arriver à nouveau. Non. Non. Je refuse d'y croire. Elnael. Eli. Mon petit dragon. Où est-il. Pourquoi me fuit-il toujours. Je me fraie un chemin dans la foule en panique, bien trop tard, car je vois le chapeau multicolore sur les boucles brunes se faire embarquer par les agents au milieu des autres manifestants arrêtés. Je vais pour les poursuivre quand une main se pose sur mon épaule. Je me tourne vers un homme gigantesque, plus de deux mètres de muscles saillants, qui me regarde avec des étoiles plein les yeux. 'Tain mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là encore ? Je tire une tête de dix pieds de long quand je l'entends m'appeler Ineg, et j'en perds mes mots. Le temps de me libérer de sa main, et je vois Elnael grimper dans un chariot avec les autres prisonniers, et le chariot se mettre en branle. Tous les jurons que je connais y passent, et je reviens me planter devant le géant, qui m'attend, pataud. Du haut de mon mètre soixante-dix, je ressemble à une chaloupe face à un clipper. Analogie de marin.

    « Je sais pas d'où t'as connu ma soeur Ineg, le cornu, mais grâce à toi je viens de perdre mon neveu, à nouveau. Alors maintenant t'as plus qu'à m'aider à le retrouver et expliquer aux agents qu'un gamin de son âge n'a strictement rien à faire en prison. Peut-être que ces muscles serviront à leur faire peur, hein. Et m'appelle pas Luciole, j'ai jamais vu ce couteau à beurre de ma vie. »

    Bravo ma grande. Tu viens de te faire un Drakyn pour ennemi. Cette journée peut-elle encore empirer ?
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    Kieran Ryven
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  • Dim 1 Oct - 12:43
    Naïf. Un vrai pigeon heureux.

    J'ai pourtant un bon sens de l'observation. Quand je traque quelqu'un, je suis capable d'aviser son poids, sa taille, son bras ou sa jambe forte en fonction des indices que je trouve. Reconnaître un Reikois, citoyen du Sekai ou bien un Républicain. Mais là, c'est comme si ma raison m'avait échappé. Posté devant elle, ses yeux s'écarquillent, après une grimace assez embêtée. Comme si j'étais... Un espèce de parasite. Ineg a ses yeux, mais pas son regard. Ineg a cette bouche, mais pas cette manière de l'ouvrir. Ineg a ce corps, mais pas cette posture.

    C'est qui, elle.

    Réponse rapide. Alors elle avait une sœur. Oui, c'est vrai. Ca me revient. On en discutait de sa petite famille. Elle avait une sœur, et ça m'est sorti de la tête. Un père contremaître, aussi, de souvenir. L'éclat de bonheur qui étincelait mes mirettes se ternis dans un regard de plus en plus sinistre. Un neveu ? Beaucoup trop de questions commencent à me marteler l'esprit. J'hausse un sourcil, essayant de piger comment elle peut primo essayer de me mettre en rogne et deuzio me demander un service. Cette histoire avec Ineg remonte il y a maintenant 13 ans. J'ignore si se sont les astres de Shierak qui veulent me montrer un signe, mais j'ai le sentiment qu'il y a des réponses que je dois savoir.

    Deux doigts écailleux finissent sur son buste, l'écartant de deux bons pas. Elle n'est pas Ineg, donc, je veux mon espace vital. De ma hauteur, je surplombe la foule et observe effectivement les remontées de poussières dans un brouhaha conflictuel. Un chariot file dans une direction. Puis, je regarde ma dague une dernière fois, comme un salut silencieux avant de la rengainer. Mes traits se durcissent, ma bouche s'ouvre, le ton grave. Mon insigne de Limier du Razkaal s'échappant de mon plastron comme un avertissement silencieux lorsque je me penche dans sa direction.

    « On va trouver ton neveu, bouclette. Puis, je te questionnerais. Ensuite, tu vas me répondre. Et, quand j'aurais finis, tu partiras. Et si je dois t'amputer les deux jambes pour te garder comme un sac humain sur une chaise jusqu'à ce que j'ai terminé, je le ferais. En route. »

    Pas certain qu'Ineg serait très jouasse de voir sa sœur ressembler à une madeleine avec des cheveux, et ce n'est pas mon but, mais cette supposée sœur ne le sait pas. Mais revenons à nos dragons. Un neveu, donc. Luciole serait devenue une maman ? Elle a refait sa vie alors... Bon, ça suffit. J'y réfléchirais plus tard. Je la contourne, et mes ailes se déploient, plongeant ma main à l'arrière de son col, et sortir ensemble de la foule d'un bond. Les ailes claquent dans le vent et poussent des bourrasques vers la smala tandis qu'on prend de la hauteur. Assez haut, je descends en piquet pour prendre de l'accélération. Dans le panorama, je vais remarquer des manifestants en proie à des violences, et comprends bien que Goldheart a son lot de détracteurs, à raison.  

    Comment une histoire de chapeaux et de taxes peut aller aussi loin dans les conflits. Je suis las, des conflits. Tout ça pour du pognon, le pouvoir et l'influence. Quand est-ce qu'ils vont comprendre qu'on peut vivre et coexister ensemble sans passer par des situations aussi inutiles ? Je grogne ma frustration et retrouve rapidement le sol en relâchant évidemment cette Yelcan. Pas envie de prendre des flèches au vol, le but étant de réduire la distance, vaut mieux rester discret. De là, j'ai pu distinguer les prisonniers, des chapeaux confisqués dans un coffre ouvert, mais aussi le jeune garçon.

    Le chemin est fraîchement marqué par leur passage. Il n'y a plus qu'à les suivre.

    « Par là. »

    Pas besoin de Portecendres, cette fois, si le Razkaal apprend que je descends des membres d'une autorité sans raison valable, c'est moi qui ne revois plus la lumière du jour.

    « Discret, furtif, on disloque leur plan et on récupère le petit. Si on peut calmer le village par la suite, ça permettra aux habitants de reprendre leur petite fête. »

    Et tout est bien qui finira bien.
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    Ayna Yelcan
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  • Mar 10 Oct - 16:23
    Merde, mais il me veut quoi à la fin le grand lézard là ? C'est lui qui m'a approché et maintenant il veut me découper en morceaux ? C'est quoi son problème ?! Je sais que j'ai pas été très polie mais faut me comprendre, j'ai passé trois mois à la poursuite de mon neveu, je suis un peu sur les nerfs quand on me l'enlève à nouveau. Et puis il est quoi, à la fin ? Il me parle du Reike, ça fait sens, les gens avec des écailles, ou bodybuildés, ou particulièrement violents, semblent plutôt se trouver de ce côté-là de la frontière, et il a toutes les qualités d'un bon reikois, à ce sens. Mais il s'amuse aussi à bien faire pendouiller son insigne du Razkaal devant moi. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de rencontrer des Limiers jusqu'à présent, mais j'ai fait mes classes militaires, je suis pas complètement ignorante, je sais de quoi il s'agit. Alors quoi, il l'a volé, ou il a déserté sa contrée ? A vrai dire, je m'en fous, et j'apprécie absolument pas le contact de ses griffes sur mon buste. On va vite récupérer Elnael et se barrer de là tous les deux. Loin des écailles bleues de ce malade.

    J'ai même pas le temps de l'insulter que je me retrouve à cinq ou six mètres au-dessus du sol, portée comme un chiot par sa mère par l'autre cornu. Je ne me rappelle pas avoir donné ma permission pour ça. Je me retiens de crier et de le frapper, et je m'empresse surtout de retenir les volants de ma robe qui ont décidé que le vol, c'était parfait pour se faire la malle et se déployer dans tous les sens. Pourquoi je me suis dit que porter une robe ce serait une bonne idée, aujourd'hui ? Heureusement j'ai été prévoyante, surtout vu le chemin qu'on avait à parcourir, je porte des braies ainsi que mes bottes en cuir dessous. Rien à voir pour les passants qui nous zyeutent depuis le sol, mais ça reste désagréable. Et puis il manquerait plus que ça remonte jusqu'aux yeux de mon porteur et qu'on s'écrase tous les deux.

    L'avantage, de là-haut, surtout avec ma vue augmentée, c'est que je vois tout ce qui se passe. Et je comprends vite que l'événement auquel nous venons d'assister n'est pas isolé. Dans toute la bourgade, des chariots embarquent des villageois, et les plus avancés semblent sortir des murs pour se diriger vers l'extérieur de la ville. Curieux. Ils contiennent tous leurs lots de chapeaux, et les prisonniers sont bien des manifestants, mais il est étonnant de noter qu'ils ne les amènent pas vers un commissariat local, et qu'ils les embarquent sans réfléchir. En regardant bien les fameux agents de sécurité escortant les cortèges, je me rends rapidement compte qu'il ne s'agit pas du tout d'officiers de la République, ni même des membres de la GAR. Pas vraiment d'uniforme, aucun emblème, des armes souvent émoussées... C'est étrange.

    Le cornu me pose enfin à terre et m'énonce son plan, enfin, si on peut appeler ça un plan. C'est vraiment un Limier, ce mec ? Il traque quoi, habituellement ? Des lapins ? Je pose ma main sur son épaule et suis surprise de la chaleur qui s'en dégage. C'est étrange comme sensation, je m'attendais au contact froid de la peau d'un serpent. Je reprends vite mes esprits et de mon autre main, je lui montre les fameux "agents de sécurité" qui ont attiré mon attention.

    « Regarde bien, le Lézard. Je ne sais pas qui sont ces gars, mais ils ne bossent certainement pas avec la mairie locale. Ce sont des mercenaires. Je ne sais pas ce qu'ils veulent, mais je doute qu'ils ne soient là que pour récupérer la taxe non payée par les manifestants. Qui au demeurant, étaient plutôt pacifiques... J'ai très envie de retrouver mon neveu, mais s'il y a d'autres gens que lui qui sont en danger, il faut qu'on arrive à tous les libérer d'un coup. »

    Je soupire. Je ne peux pas laisser mon neveu dans ce traquenard, mais d'un autre côté, on ne peut pas non plus attaquer librement. Son chariot que nous suivons en silence se dirige effectivement vers la sortie du village, et ça attise encore plus ma curiosité.

    « Ils les rassemblent quelque part. Mais où ? Si seulement je pouvais entrer en contact avec Elnael pour lui dire qu'on arrive... »

    Une bonne petite télépathie, ça aurait été utile, dans ce genre de cas. Mais on va devoir faire sans.

    « Suivons les jusqu'à leur repaire, on avisera ensuite. Ça te va, Lézard ? »

    Heureusement pour nous, ça ne prends pas très longtemps pour arriver jusqu'à une petite ferme désaffectée, où les mercenaires sont en train de faire sortir des gens des chariots. On se cache derrière des mottes de blé avec le Limier pour observer leur petit remue-ménage. Au moment où c'est le tour d'Eli, j'imite le bruit d'une mouette. C'est un signal commun, pour les marins. Il le reconnaît tout de suite et regarde dans notre direction et nos regards se croisent. Je hoche de la tête pour lui faire comprendre que ça va aller, et il esquisse un sourire tout en obéissant à l'homme qui lui demande de descendre du chariot, mais qui ne semble s'être rendu compte de rien. Parfait. Bientôt, tous les chariots sont vidés et les malheureux manifestants, enfermés dans de grandes cages à bétail. Je ne comprends vraiment pas ce que ces mercenaires ont à gagner dans cette affaire, mais au moins maintenant, ils sont tous regroupés au même endroit.

    « Ils nous ont simplifié la tâche en regroupant tout le monde. Tu pourrais faire diversion et attirer les gardes de l'autre côté, pendant que j'ouvre les cages et que je libère tout le monde, qu'est-ce que tu en penses ? Ça éviterait une grande effusion de sang pour pas grand chose. »

    Ce serait si beau, si ça pouvait se résoudre aussi facilement. Mais voilà que sort de la ferme un gars qu'on avait pas encore vu. Il porte lui-même un chapeau extravagant, et un grand sourire charismatique, et il est entouré de deux de ces mercenaires qu'on a vu près des chariots. Je le vois s'approcher des cages, et pointer des gens dans chacune d'entre elles. Comme il ne prononce aucun mot, je n'arrive pas, même en puisant dans mon mana pour augmenter mon ouïe, à savoir pourquoi il fait ça, mais le voilà reparti avec un groupe de prisonniers, à l'intérieur de la ferme. Et évidemment, dans le lot, Elnael. J'inspire. J'expire. Je vais pour me lever et foncer dans le tas, oubliant tout de nos plans de discrétion, mais heureusement l'écailleux me rattrape à temps. Je vais lui péter la gueule. Je vais tous leur péter la gueule, s'ils font du mal à Eli.
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  • Dim 29 Oct - 21:42
    Une main finit sur mon épaule.

    Doigts doux et filiformes, mais la poigne et la douceur sont bien différentes de sa sœur. J'essaie de me concentrer sur la situation, mais force est d'admettre que la "mission" est légèrement bousculée par mon passé qui me rattrape, comme une mauvaise farce, une scène de déjà-vu dont les figurants ont beaucoup trop changé, pour tenter de calquer sur le souvenir. Similaire, mais différent. Même température, mais pas la même chaleur. L'histoire se répète, celle d'un Drakyn et une humaine du nom Yelcan, mais cette fois elle prend un virage différent.

    Où est-ce que je vais, exactement ?

    Là, pour le moment, ça sera sur la récupération d'un nabot qui mérite une bonne correction pour ne pas avoir écouté sa tente. Mais, en même temps, si elle s'exprime avec moi comme elle s'exprime avec lui, moi aussi j'aurais pris la tangente. Mettant de côté que je viens d'être ramené au statut de simple lézard, je vais me concentrer sur le groupe. Il est clair qu'on ne va pas laisser des gens enfermés gratuitement, ou juste pour ce prétexte bidon sur les taxes. Quelque chose cloche, et ça va bien plus loin qu'une histoire de chapeau. Je pince les lèvres, embêté par la situation, tandis qu'elle soupire. Elle a l'air vraiment ennuyée par la situation. Puis, quelque chose m'interpelle.

    « Entrer en contact ? »

    Pas que le pouvoir me surprenne, mais sa portée est envisageable ? Ou bien parce que ça ne marche pas sur lui ? On aura d'autres moments pour se renseigner là-dessus, et puis, finalement, est-ce que j'en ai réellement quelque chose à faire ? Finalement le plan partira sur une proposition qui mettra tout le monde d'accord.

    « On les suit, bouclette. »

    Pas plus innocente qu'une bouclette, pas plus fragile qu'une bouclette, mais bien plus chiante qu'une simple bouclette. On garde une marche soutenue pour se rapprocher d'une ferme qui n'a pas l'air d'être en activité depuis la naissance de Vaenys Draknys, et si c'est pas le cas, je veux bien manger le carrosse qu'on poursuit et la roue de secours qui va avec. C'est une fois dissimulée derrière les mottes que je vais hausser un sourcil sur son imitation étonnamment bien fait. Un code ? Ouais, un code. Rapidement les réactions confirment l'identité du jeunot. Pas mal du tout. Mais les choses ne vont pas forcément s'arranger, rapidement tout le monde se retrouve enfermé dans une cellule, sans qu'on puisse faire quoi que ce soit. Elle prendra la parole vers moi.

    « Ils nous ont simplifié la tâche en regroupant tout le monde. Tu pourrais faire diversion et attirer les gardes de l'autre côté, pendant que j'ouvre les cages et que je libère tout le monde, qu'est-ce que tu en penses ? Ça éviterait une grande effusion de sang pour pas grand chose.
    - C'est dans quel conte de fées que t'as vu une fin aussi douce ?  »

    J'aimerais y répondre davantage mais on a comme qui dirait un nouvel invité de marque se mettre au devant de la scène, et ma corne me siffle qu'il est plus important qu'il en a l'air, si on met de côté ce chapeau vraiment ridicule. Je vais pouvoir sentir le pouls de Yelcan s'emballer, et je crois qu'elle a passé l'étape où il faut réfléchir pour directement aller se mesurer à tout ce beau monde. Parce que manifestement elle en a l'air tout à fait capable. Ca suffit les conneries. Ma main engloutit sa nuque pour la ramener rapidement contre moi, bien caché derrière les mottes.

    « Tout doux. Le temps que tu cavales dans leur direction, tu ressembleras à un tas de viandes troués avant de pouvoir miauler "Lézard". »

    Je prends une inspiration avant de plonger mes iris dans les siens.

    « T'as raison ; on va jouer la diversion. Je vais me déporter, et trouver un endroit où je peux créer du grabuge. Si une partie des hommes se déplacent vers moi, profites-en pour te faufiler. Si tu sais crocheter c'est bien, sinon va falloir te débrouiller pour trouver les clefs et sortir ton môme ainsi que les autres. Si tu préfères la tenter "guerrière face au reste du monde", promis j'irais chercher ton cadavre pour le ramener à Kaizoku. »

    Il faut que ça soit grand, spectaculaire, et suffisamment préoccupant pour faire sortir tout ce beau monde dans le feutré. Un signe de tête plus tard, je lâche l'emprise pour commencer mon infiltration. Pas évident de se cacher quand on avoisine les 2m40. Je rampe en longeant un muret qui ceigne la ferme, puis jette un œil à une fréquence régulière au-dessus pour tenter de trouver quelque chose d'intéressant. J'arrive rapidement vers des écuries, puis une grange. Trois mercenaires patrouillent autour. Un stock de foins à l'extérieur se trouve à l'arrière. Sur un angle mort je plonge dans une roulade pour m'enfouir à l'intérieur.

    Tout cramer. J'ouvre la bouche, mon torse brille de l'intérieur, mes yeux deviennent incandescent, puis le flux gras d'une gerbée de flamme s'échappe de ma bouche, le pic de flammes commence déjà à dévorer la grange. Je profite du boucan ainsi que le mur ardent pour courir dans le sens opposé et me dissimuler 20 mètres plus loin derrière un rocher. Ca commence à gueuler dans tous les sens, des hommes rappliquent vers la structure qui se fait consumer doucement.

    Allez bouclette, tu vois pas la fumée ?

    Un Drakyn, une humaine, un gamin, des dizaines de captifs.

    Et qu'une seule chance.
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  • Lun 27 Nov - 18:25
    Ses yeux bleus profondément ancrés dans mes iris ambrés et sa poigne ferme sur mon cou, je respire profondément, me retenant de lui lancer mon poing sur la gueule. Cette masse de muscles imposante a étrangement un côté apaisant. Pour un draconide, il est bon pour garder son calme, c'est étonnant. Et appréciable, dans cette situation. Je lui dirais merci après. Dès qu'il me sent sereine, il me lâche et part dans les fourrés, en se faufilant on ne sait trop comment. Difficile à cacher ce genre de gabarit. Je ne peux pas en dire autant pour moi, qui ait une formation dans cet art délicat qu'est la furtivité. Et un corps menu bien plus facile à masquer, on va pas se mentir.

    Je me glisse comme une ombre pour m'approcher au plus près des cages, en observant les gardes qui se trouvent par là. J'ai pas répondu au Limier, mais je sais crocheter, évidemment, quelle ancienne pirate je serais sans ça. Mais j'ai peur de ne pas avoir le temps, il y a trop de cages, et il va falloir être rapide. Surtout qu'il faut aussi que je me débrouille pour retrouver Eli à l'intérieur, et j'ai aucune visibilité sur ce qu'il s'y passe. Ma vue augmentée, je cherche le petit détail en métal qui va me sauver, le trousseau de clés qui permet de libérer les cadenas. Mais la fumée commence déjà à s'élever, et je n'ai rien vu. Tant pis, il y a d'autres façons d'ouvrir un cadenas, surtout quand il est d'aussi mauvaise qualité que ceux-là.

    Les mercenaires présents de ce côté ont tôt fait d'être alertés par les cris de leurs camarades, et de faire le tour de la bâtisse pour aller voir ce qu'il se passe. J'entends un "Va prévenir le patron !", et des gens qui courent en portant des seaux d'eau, mais ils ne reviennent pas dans cette direction. Parfait. Je sors alors de ma cachette et me saisis d'une fourche qui a été abandonné là par les anciens résidents de la ferme, ceux qui avaient dû avoir un métier plus respectable que les actuels occupants. Je me place devant la première cage, en ignorant les supplications de ses habitants, et étudie quelques secondes le cadenas. Toujours la même faiblesse, sur ce genre de modèle peu fiable. Je place stratégiquement la fourche, et d'un grand coup sec, je tape à la fragilité presque imperceptible de l'objet, qui tombe immédiatement en deux morceaux. Maintenant, il faut s'organiser.

    « Courrez par là-bas, sans vous retourner, et prévenez les officiers une fois arrivés au village, qu'ils envoient des renforts.
    - Ma femme ! Ma femme est à l'intérieur.
    - Et mon frère !
    - Je vais les sortir de là.
    - Non, on vient avec vous.
    - Ecoutez, que ceux qui peuvent et savent se battre prennent ce qu'ils trouvent, les autres, faites comme j'ai dit et courez vers le village.
    »

    Ils ne sont pas nombreux, trois courageux, deux hommes et une femme, qui restent avec moi. Je leur montre comment ouvrir les autres cages, et le même schéma se répète à chaque fois, si bien que j'ai bientôt une troupe d'une petite dizaine de personnes armés d'outils de la ferme qui me suivent quand je me dirige vers la porte de la ferme.

    A l'intérieur, les flammes ont commencé à lécher le mur du fond, et la chaleur est étouffante. Mais la pièce est vide. Merde. Une grande porte ouverte sur la gauche, que l'on ne voyait pas de là où étaient les cages, mène sur une cour où se débattent les quelques prisonniers qui ont été choisis, alors qu'on essaye de les embarquer dans une nouvelle charrette. Au fond, des mercenaires continuent à essayer d'éteindre les flammes, en vain. Dès que je vois la touffe de cheveux de mon petit dragon au milieu de la charrette, en train de se débattre comme un animal enragé, mon sang ne fait qu'un tour dans mon corps et je m'élance vers eux. Derrière moi, mes camarades d'infortune crient en chargeant les mercenaires, afin de libérer leurs proches. J'arrête de justesse la lame émoussée d'un homme qui allait poignarder l'un des prisonniers, puis lui assène un coup de poing dans le thorax pour le mettre à terre. Une femme en armure légère s'interpose alors, une dague dans chaque main, et fond sur moi. J'évite quelques coups plus adroits que ceux de son compère avant de lui faucher les jambes pour la désarmer. Encore un autre gaillard avec un gourdin que je mets au sol, et quand j'arrive enfin à la charrette... elle n'est plus là.

    Les chevaux au galop font de la poussière, déjà loin devant moi, et je m'apprête à entamer un sprint pour les suivre quand un coup sur mon épaule me fait plier un genou. Je me retourne pour voir une matraque enfoncée dans ma belle robe, maintenant déchirée et ensanglantée, et je me remets droite en tirant une grimace juste à temps pour éviter le deuxième coup. Un deuxième assaillant me fonce dessus sur le côté, et je dois faire un pas en arrière pour qu'il s'écrase contre le mur, avant de me concentrer à nouveau sur son camarade. Heureusement une pierre l'atteint à la tête, le sonnant suffisamment pour que je lance mon pied entre ses côtes puis dans son entrejambe, le faisant s'écrouler immédiatement. C'est alors que le toit de la ferme s'effondre dans un craquement horrible, et tout le monde, prisonniers comme mercenaires, prend ses pieds à son cou pour fuir la colonne de feu dévastatrice. Il y est pas allé de main morte, le Lézard.

    J'aide plusieurs personnes à se relever et sortir de là, les ennemis devenant des victimes face à la catastrophe naturelle, et bien vite, des sifflets se font entendre au loin alors que les officiers républicains débarquent - enfin. Il était temps. Avec tout le respect que je leur dois, après tout, maintenant, je sais que j'ai un cousin qui fait partie de l'Office.

    Je retrouve enfin mon gaillard de plus de deux mètres, et il doit chercher quelque chose, parce que ses yeux se dirigent vers le sol.

    « Parti. Ils l'ont embarqué. Ils doivent vouloir une rançon, je sais pas. Merci pour ce que t'as fait, Lézard. Moi je dois y aller, je pars à sa poursuite. Je te laisse gérer ici, tu vas peut-être avoir des gens à amener dans ta jolie petite maison sur l'île. Allez, adieu. »

    Et sur ces bons mots, je lui tourne le dos et je repars immédiatement. Pas le temps de tergiverser, pas le temps de respirer. Je ne le perdrai pas. Pas encore une fois.
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    Kieran Ryven
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  • Mer 6 Déc - 19:39
    Ça crame, ça brûle, ça prend feu.

    C'est beau.

    Quoi de mieux qu'un évènement naturel pour mettre tout le monde d'accord ? Je ne peux m'empêcher d'y penser. Pour moi, les Titans ne sont pas des maîtres ou des dieux de ce monde. Non, ce sont des entités qui sont gouvernées par lui. Toutes les consciences sont bêtes à partir du moment où elles se donnent une auto-proclamation. Titan, Souverains, Reine, Roi, Juge, Jugé, Bourreau. J'avais un élan d'espoir pour la République lorsqu'on m'a dit qu'on donnait du pouvoir au Peuple, puis j'ai vu et entendu toutes les magouilles, ainsi que certains de ces politiques pourris, des ronds-de-cuir pas foutus de faire leur boulot sans fomenter, soudoyer ou buter quelqu'un pour leurs affaires personnelles.

    Je ne suis pas plus intelligent en me donnant la mission de dégommer le moindre salaud qui décide d'abîmer ce qu'il y a de beau, bon et vulnérable dans ce monde. Mais, à action bête, réponse bête. Je vais rester une longue minute à entendre le bois crépiter face aux morsures des flammes qui prennent une sacrée envergure. J'ai manifestement pas trop dosé le flux. Mais ces hurlements, c'était comme entendre la facture que notre civilisation mérite.

    Un juste retour des choses. Allez-y, couinez. Hurlez. Vous étiez heureux quand vous teniez ces personnes en otages, puis en cellule. Ça me rappelle l'une de mes missions où j'ai été témoin d'une petite escarmouche entre deux groupes de bandits il y a un an. À se tirer des flèches et à se trucider avec des lames, la boucherie a duré au moins vingt minutes. Ils surgissaient depuis les rochers pour tirer un peu au pif, ils avaient bien trop peur de mourir. Le groupe d'en face s'est enfui, terrorisé. Je suis descendu pour jeter un œil, je devais attraper l'un d'entre eux pour le questionner au Razkaal. Un homme était au sol avec deux flèches dans l'estomac. Il m'a vu et m'a demandé en pleurnichant de l'achever. C'est marrant de voir des gens tirer sur d'autres délibérément parce qu'ils ont peur de mourir, et lorsqu'ils sont au sol... Ils ont tout d'un coup peur de survivre.

    Quel bande d'abrutis, et ces enfoirés voleurs de chapeaux n'y échappent pas à la règle.

    C'est avec un sourire que j'entends les civils partir dans le sens opposé. Puis, des sifflets, les couleurs des officiers sont facilement remarquables. Merde, le petit, où est-il ? J'essaie de renifler, puis cours vers les cellules. La question de le voir au sol à cause de l'incendie ou des scénarios plus dramatiques commence à germer dans mon crâne, mais rapidement court-circuitée par une voix familière.

    Elle.

    Dans toute sa splendeur, les yeux habités par la colère et certainement la détermination de retrouver le petit, voilà que nos chemins se séparent. J'en avais pas fini, elle a des réponses concernant sa sœur, et des réponses concernant le gamin. À peine le temps d'admirer effectivement les coupables interpellés par les officiers, qu'elle décampe des lieux, en courant. Comme une mère derrière son propre enfant, sa responsabilité.

    Et, elle s'est évidemment dit que je vais lâcher le morceau. Par les Astres de Shierak, je ne sais foutrement pas ce que vous voulez me baver, mais si elle est bel et bien un signe et que vous voulez m'emmener là-bas, très bien. J'irai. Je commence à faire demi-tour, le pas lourd vers les complices de cet enlèvement. Il y a peut-être un grand chapelier dans cette affaire. D'ailleurs en parlant de chapeaux, on peut voir que tout le coffre contenant les couvre-chefs confisqués est également récupéré par les autorités. Je mets en évidence mon médaillon du Razkaal face aux agents, avant de soulever deux hommes par la gorge alors qu'ils ont tout juste les fers aux poignets.

    « Où sont-ils allés ? Une réponse. Vite. Sinon je vous arrache la colonne, et je vous poignarde vos poumons avec vos propres côtes. Si vous me mentez, le Razkaal vous rendra honnête. »

    Un sourire alors que la terreur ronge leurs traits, puis il s'étire davantage, carnassier, quand j'ai une réponse et le détail de la situation. Il y a bien un patron dans cette histoire. Un camp caché dans une grotte, il siège là-bas et prépare peut-être une tentative de demande de rançon, comme le suspecte ma compagne de fortune. Aussitôt relâchés, je bondis dans un saut vertical, avant de déployer mes ailes, et fendre l'air haut dans le ciel dans ladite direction. Ce sourire disparaît aussitôt, et je commence à imaginer ce petit chiard entre de mauvaises mains. Est-ce que la Bouclette va assurer ?

    Est-ce que je veux vraiment attendre la réponse ?

    Non.

    Une dizaine de minutes plus tard, c'est en traversant une forêt de conifères qui s'arrête au pied d'une montagne, qu'un avant-poste attire mon attention. Il donne sur une petite caverne qui a l'air gardé. Je plonge dans un piqué diagonal et atterris en douceur à quelques centaines de mètres. Je réduis la distance, et commence à matérialiser un semblant de plan dans ma tête. Faut croire que les diversions marchent pas mal avec eux. Quand j'arrive à portée de ma vue augmentée, je peux observer que... Eh bordel de...

    « En cage, hein. »

    Elle est avec lui. Entre les barreaux de sa cage et son neveu. Deux hommes gardent l'avant-poste et effectivement, un autre homme un peu mieux habillé donne des directives aux trois fuyards qui ont pris le gamin. Utilisant mon ouïe augmentée cette fois, je panne à peu près la conversation. Ils veulent se servir d'eux pour récupérer les personnes enlevées au risque de mettre leur meurtre sur leur dos. Des gamins qui crèvent injustement, ça sonne sale dans les oreilles des républicains. Commencant ma diversion, je profite de l'écho de la forêt pour pousser un rugissement bestial. Avant de changer de position. L'archer de l'avant-poste commence à plonger dans le bois, il ne faudra pas longtemps pour que je le traque comme un prédateur sorti des feuillages pour l'étouffer, une pression légère sur la carotide pour l'endormir. Puis, je rugis, une deuxième fois.

    Et change de position. Le feulement est omniprésent. Continuant de taper éternellement sur les parois de la montagne. Ce n'était pas qu'un simple son, mais une symphonie sauvage et draconique, un cri qui résonnait à travers les éons.

    Ça commence à se disperser entre les arbres, hormis ce patron et un de ses sbires. Une arbalète pointée vers la cage. Je fronce le nez, ennuyé. Puis je remarque que le chef en question garde en confiance son épée dans son fourreau. Un des hommes a trouvé l'un des corps tandis que je m'approche doucement de ma cible. L'arbalète est visée ailleurs, j'en profite pour surgir dans son angle mort, mon ombre engloutissant ma proie comme un ciel noir. Sa gorge enfermée dans mon bras, l'arbalète finit braquée vers le commanditaire de cette histoire.

    « Si tu dis à tes hommes que nous sommes là, ce carreau finit entre tes deux yeux, et je casse ton pote en six.
    - Qu'est-ce que vous voulez.
    - Le gosse et la demoiselle. Et vos armes au sol.
    - On vous rattrapera.
    - Le Razkaal sera informé avant que puissiez imaginer me traquer. Faites très attention à vos prochains mouvements. Vos hommes sont déjà interpellés par l'Office et certains finiront chez moi. On les questionnera, ils vous balanceront, et vous prendrez leur place. Sauf si vous abdiquez.
    - Misérables... »

    Un silence de réflexion s'étire, puis, il jette son arme, tandis que son sbire pleure sur mon avant-bras, ses pieds ne touchant plus le sol. Lancé à ses pieds, je ne vais pas attendre très longtemps avant de remettre l'arbalète à Yelcan pour me couvrir, de sauter les gonds de la cage en soulevant les barreaux, et arracher la porte d'un coup sec pour la projeter plus loin dans la caverne. Un regard inquiet vers le petit, puis cette brune qui me rappelle tellement ma Luciole. À priori, pas de blessures graves. Un soupir de soulagement me trahit.

    « Traînez pas, ça urge encore dans le village. »

    Je regarde ces enfoirés une dernière fois, Portecendres à l'épaule, laisse le temps au duo de récupérer leurs affaires, puis nous disparaissons dans un sentier et commençons à les distancer. Ce petit garçon m'intrigue de plus en plus, surtout son regard, ces yeux si bleus... Je secoue brièvement la tête pour retrouver ma concentration et bouscule sa tente, une fois que les kilomètres commencent à me donner la certitude que nous sommes dorénavant tranquilles. Pour le moment.

    « Tu pensais m'échapper comme ça, Bouclette ? Il y a encore un paquet de questions qui me tardent de te poser. Mais ça attendra la fin de cette affaire. »

    Je finis par lui tendre la main.

    « Ryven. Kieran Ryven. Lézard, pour les intimes, apparemment. »

    J'essaie de sourire à ce petit après ce trait d'humour, mais tout ce que j'aurais en échange c'est un regard aussi dur que celui de ma propre mère. Et il a bien raison. Après tout ce qui vient de se passer, avoir confiance en qui que ce soit hormis sa tente relève du miracle. Il doit rester aux aguets en toutes circonstances, espérer le meilleur, et anticiper le pire. Mais, il a été très impulsif aujourd'hui, mais je n'ai pas le sentiment que c'est le moment de lui faire la morale dessus.

    Je ne suis pas son père.

    Hm ?
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