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Une banalité loin de la normale
La Bibliothèque royale
J'avais pour devoir de protéger la reine, ou l'impératrice, peu importe comment vous la nommez, depuis son plus jeune âge. J'ai pu ainsi observer son évolution en tant que femme, épouse et mère ainsi que son dévouement total envers son peuple. D'une enfant fragile et naïve, elle était aujourd'hui une femme puissante et courageuse, dotée d'une sagesse et d'une bonté qui surpassaient toutes les attentes. Elle incarnait une lueur de bonté dans un monde assombri par la violence et des attaques titanesques nous surpassant tous. Souvent, elle se tenait aux côtés de son époux, le célèbre ex-Barbare et tyran de toujours, Tensai Ryssen. Ils prenaient les décisions de concert lorsque des sujets cruciaux, nécessitant l'autorité royale, étaient abordés. Ils affrontaient ensemble ces enjeux majeurs, les responsabilités pesantes sur leurs épaules. Et nous, gardes royaux, nous veillions de notre mieux à leur sécurité en apportant une dévotion sans faille.
Cependant, lorsque la reine était seule, les moments où elle s'accordait un répit de ses devoirs royaux étaient rares. Elle restait fidèle à son rôle de souveraine et accueillait des marchands, des paysans et des mages de toutes contrées reikoises. Elle les écoutait attentivement, leur apportant son soutien. Ces réunions, souvent fastidieuses, voire ennuyeuses, semblaient ne pas toujours servir l'intérêt du royaume ni celui du couple royal. Et pourtant, la reine jouait son rôle avec une bravoure et une détermination sans faille, insufflant de nouvelles idées dans des concepts apparemment futiles. Cette soirée-là en était un exemple concret. Des marchands reikois étaient venus avec l'idée de créer un jardin communautaire pour cultiver des courges. Cependant, les courges s'étaient étendues sur la parcelle voisine, entraînant une querelle pour déterminer à qui appartiendrait la dote. Malgré la trivialité de la situation, la reine se tenait toujours prête à intervenir, prouvant encore une fois son engagement envers son peuple. Son dévouement ne connaissait aucune limites, et elle était prête à résoudre même les problèmes les plus insignifiants pour le bien-être de son royaume.
Ce jour-là, la reine était confrontée à un problème qui, en réalité, n'en était pas vraiment un. Un paysan avait cultivé des courges dans son propre lopin de terre, mais celles-ci avaient prospéré et envahi le terrain voisin. La vérité était que chaque récolte appartenait au royaume, et par conséquent, peu importait leur provenance, ces courges étaient destinées à revenir entre les mains des souverains, qui se chargeraient ensuite de les redistribuer selon les besoins du peuple. Cependant, la véritable complication résidait dans la rémunération des parties impliquées. Le paysan, fier de ses magnifiques courges, souhaitait une compensation à la hauteur de son dévouement. De l'autre côté, les propriétaires du terrain envahi par ces courges exigeaient également une rétribution pour la location involontaire d'une portion de leur parcelle.
La reine se trouvait ainsi au cœur de cette affaire en apparence banale, mais qui mettait en lumière des questions plus complexes de justice et d'équité. Elle devait prendre une décision qui non seulement résoudrait ce différend, mais qui garantirait également que tous les citoyens se sentent justement traités par le royaume. C'était un exemple concret de la façon dont elle s'efforçait de maintenir l'harmonie au sein de son royaume, même face à des dilemmes en apparence mineurs.
— Et donc, votre Impératrice ? Comment arriver à résoudre notre désaccord ?
— La solution est simple, pardi ! Tu me dois de l'argent pour avoir envahi mes terres de tes salles grosses courges. J'allais planter des pommes de terre et je n'ai plus de place !
— Oh ?! Et comme ça, on se plaint d'aisance ! Jamais tu n'arriveras à pousser des patates par cette saison !
La tension montait rapidement dans la salle. Les deux paysans semblaient avoir complètement oublié la figure d'autorité qui se tenait devant eux, et je décidai qu'il était grand temps de leur rappeler leur place. D'un geste rapide, j'agrippai la poignée de ma lame et la fis glisser hors de son fourreau. Le bruit métallique strident qui en résulta résonna dans la pièce, un rappel sonore de la puissance de la couronne. Les deux hommes se retournèrent brusquement vers moi, leurs visages soudainement pâles en réalisant la gravité de leur comportement. Ils se rappelèrent en un éclair l'autorité royale qui pesait dans cette salle. Même si la reine était généralement plus clémente que son mari, elle n'hésitait pas à faire respecter l'ordre et la discipline lorsque cela s'avérait nécessaire. Il était bien connu que le non-respect envers le couple royal conduisait inévitablement à une sentence irrévocable : la mort par exécution. Une sentence qui ne laissait personne pour pleurer la carcasse du défunt. Cette réalité les frappa comme un coup de tonnerre, et leur confrontation fut instantanément remplacée par un profond respect pour la couronne.
C'était également cela mon travail en tant que Garde, veiller à ce que le respect envers le couple Royal soit légitime et respecté.
CENDRES
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