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    Invité
    Anonymous
  • Jeu 4 Aoû - 14:03
    Une journée comme un autre au refuge aux étoiles. J'avais l'habitude, les midis, de venir en aide à mes parents en toute circonstance : c'est toujours à cette heure de la journée que les affamés se pressent à entrouvrir les portes du restaurant, et on n'est jamais assez de quatre pour s'occuper de tout le monde. Depuis quelques temps, la clientèle s'était un peu tassée : je crois qu'inconsciemment, depuis les accidents du Reike, les gens évitent notre enseigne, comme si un titan s'y cachait, où que nous étions des fanatiques du nouvel ordre. En réalité, ce n'était clairement ce qui me préoccupait le plus. Nous étions bien plus inquiets par la pénurie d'épices et de riz dans laquelle la guerre contre les titans nous a plongé que cette légère baisse de clients : notre réputation continuait de nous assurer un certains nombres d'habitués, qui parfois payaient cher en pourboires. A vrai dire, j'étais pas mal occupée par d'autres problèmes pour vraiment penser à l'économie de l'enseigne.

    - Hanna, je dois sortir ! Tu veux bien t'occuper de tout ça pour moi ?

    Après m'être assuré que nous n'étions pas débordés, je répondis en soupirant.

    - Ok, mais ce soir t'es de corvée de plonge/

    Ce jour-là, donc, j'étais seule au service. Mon frère Aiko avait sûrement rendez-vous, comme ça lui arrivait souvent en ce moment. Rien de plus normal à son âge. Les conséquences de ses papillonages : je devais redoubler d'effort pour couvrir son absence, et ça en revanche, ça me mettait déjà uun peu plus de mauvaise humeur. Mais je dois admettre qu'en réalité, la journée s'annonçait plutôt calme. Seul problème : je n'arrivais pas pleinement à me concentrer sur mon travail. J'étais trop anxieuse à propos de Malik, des mariages que mes parents essayaient de m'arranger, je n'avais juste pas la tête à écouter ma mère me crier dessus chaque fois que je rentrais en cuisine. Je devais sourire. Ca arrive. Il faut toujours sourire quand on accueille des clients, ça les rend heureux. Ils ont l'impression que je suis heureuse de les voir, ça les rend importants, et puis beaucoup décident d'engager la conversation grâce à ça. Souvent, une serveuse qui sourit est plus important qu'une nourriture bien cuisinée pour passer un bon repas. Et puis, c'est toujours mieux pour moi aussi d'échanger des sourires avec les clients, c'est plus agréable.

    Dans un coin, derrière les paravents de papier de riz, se tenait une cliente, avec un drôle d'air. A vrai dire, jamais je n'avais vu un être humain avec une apparence si ... Féline. C'était assez déconcertant. Elle semblait attendre depuis un peu trop longtemps pour une enseigne digne de ce nom. Tout en forcant mon sourire, je m'approchai

    - Bonjour, est-ce que vous avez fait votre choix ? Que désirez-vous commander ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 7 Aoû - 21:19
    Cauchemar en Cuisine
    Feat Hanna


    Fatiguée...

    Rare journée de repos. Plaisir éphémère. Regard creux, tu foulais les terres de la capitale d'une démarche assurée, canne dans ta main droite, tu t'appuyais sur celle-ci par intermittence. Gracieuse malgré la cécité, tu te frayais facilement un chemin à travers les ruelles passantes, dégageant une prestance particulière entre la retenue et la finesse. Dans les cieux, perçant les nuages, t'observait ton fidèle compagnon, te gardant de tout problèmes éventuels.

    Celui-ci avait fini par se faire sa réputation sur les terres ancestrales du Reike, acceptée par la couronne depuis longtemps maintenant, il siégeait dans les cieux comme une créature protectrice de cette nation des sables. En réalité, il n'était désireux que d'assurer ta sécurité, ton bonheur à toi. Il n’œuvrait pour le Reike que parce que tu y portais un quelconque intérêt. Une fois morte, il retrouverait la vie sauvage s'il le souhaitait, s'il n'avait pas prit goût aux certains luxe qu'une vie en société pouvait offrir.

    Finalement tu venais à t'arrêter devant un restaurant un peu plus reclus, à quelques ruelles d'une place centrale. Tu pouvais y sentir les odeurs, en décortiquer le menu rien que par les fragrances qui s'en dégageaient. Pourquoi pas... Il te fallait profiter et découvrir les secrets que tu servais. Il était rare pour toi de quitter les souterrains de Luxuriance, alors lorsque tu le faisais, tu t'assurer de pouvoir pleinement en profiter.

    Rentrant dans l'établissement, tu t'annonçais sans pour autant recevoir une quelconque réponse. Un haut officiel comme toi se serait certainement offusqué de ce traitement assez... lambda, mais pas toi. Tu te fichais des honneurs, de la gloire ou de l'influence. Tu voulais simplement déguster un bon repas aux épices qui sauraient ravir tes papilles délicates. Tu n'étais pas connue pour ça mais tu avais un palais extrêmement raffiné capable de décortiquer chaque goût et son dosage en une seule fois. La faute à une hybridation t'ayant laissé aveugle et décuplant tout tes autres sens en conséquence.

    Prenant position autour d'une table, un peu plus éloignée que les autres, tu te perdais alors pendant de très longues minutes dans tes pensées, appréciant ce monde sans couleur, sans forme. Tu aurais pu patienter une éternité ainsi, sans à venir réclamer quoi que ce soit, dans un silence presque effrayant. Mais pas besoin, relevant ta tête, tu fus coupée dans tes myriades de songe par une voix féminine. A l'odeur, à l'écoute, elle paraissait être jeune, pleine de vie.

    Posant ton regard opaque dans le sien, tu ne décernais évidemment rien des traits de son visage. Tu ne percevais que par émotions, sensation subtiles.

    - Bonjour. Excusez mon impolitesse... Il est impossible pour moi de connaître votre menu.

    Dans un visage souriant, il était devenu flagrant pour la jeune femme qui, si elle n'avait pas déjà deviné, pouvait se rendre compte que tu étais totalement aveugle. Sans document expressément fait pour combler ton handicap, tu étais incapable de lire un quelconque menu. Parfois, les reflets de l'encre sur le papier te permettait de discerner les mots qui y étaient marqués, mais ici, tu étais bien démunie.

    - Mais je ne veux pas vous faire perdre du temps. Je vous laisse le soin de choisir pour moi, j'apprécie notamment les plats épicés.


    Encore une fois tu gardais un visage des plus doux et délicat. Tu pouvais sentir son regard se poser sur toi, comme une sorte de sixième sens félin. Tu n'aurais pas non plus rejeté un peu de compagnie afin de faire la conversation, d'apprendre d'autrui. Mais elle avait beaucoup de chose à faire et tu étais très bien placée pour comprendre l'importance d'un travail accomplit.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 24 Aoû - 20:06
    - Bonjour. Excusez mon impolitesse... Il est impossible pour moi de connaître votre menu.

    Pendant quelques instants, la créature plaqua son regard contre le mien. Je fus prise du même vertige que l'on ressent parfois lorsque l'on regarde les étoiles. A la fois fascinée et désappointée, comme confrontée aux vides infinis de l'univers. Quelle personnage étrange ... Mes yeux l'examina de la tête aux pieds : elle semblait totalement perdue. Son regard glissait sur le monde comme si la lumière de l'univers était trop intense pour elle. La créature était si habile dans ses mouvements que finalement, que peu de choses ne trahissaient son incapacité, excepté la canne qui semblait l'accompagner dans ce repas.

    - Mais je ne veux pas vous faire perdre du temps. Je vous laisse le soin de choisir pour moi, j'apprécie notamment les plats épicés.

    Je ne savais pas réellement comment réagir face à cette cliente. C'était la première fois que j'avais affaire à un être aussi étrange, mais également la première fois que l'on me demandait de composer moi-même le menu. Pour être honnête, cela me rendait curieuse. Se pouvait-il qu'elle soit totalement incapable de voir ? Comment pouvait-elle vivre au quotidien ? Tout en réfléchissant longuement au plat que je pouvais lui proposer, j'inclinai la tête légèrement vers la gauche, comme pour l'examiner sous d'autres angles.

    - Et bien ... Si cela vous plait, je peux vous proposer nos nouilles sautées au piment. En accompagnement, nous avons quelques flocons de porc caramélisé. Qu'en dites-vous ?

    C'était un plat rarement commandé. Bien qu'objectivement l'un des plus excellents du menu (en tout cas mon préféré), il ne connaissait pas le même succès que les soupes au poisson, boulettes de riz, et autres plats, bien moins exotiques et relevés. Ma cliente me laissant pleine liberté, et semblant attirée par les épices, je saisis cela comme l'occasion rêvée pour faire connaître l'un des plats des moins commandés de la carte.

    - Et euh ... Que diriez-vous d'un alcool de riz en accompagnement ?  C'est moi qui vous l'offre. C'est une cuvée d'il y a quelques années, qui nous venait directement d'un village de Shoumei, à l'époque où le pays était un peu plus qu'un tas de ruines ... Enfin je suppose que vous connaissez l'histoire.  

    L'invasion de Shoumei avait agit comme une déflagration sur les pays alentours. Son onde de choc a soufflé violemment la tranquillité de nos vies à tous, s'étendant, selon les dires de certains clients, jusqu'aux territoires du Nord. a l'accoutumée, je n'offrais rien à personne, c'était une tradition qui ne me ressemblait pas. J'avais vu mon frère agir plusieurs fois de la sorte pour séduire certaines filles de son âge, mais contrairement à lui, je possédais la capacité non négligable d'être régie par mon cerveau avant les basses parties de mon corps. Seulement, il y avait quelque chose qui me pesait dans cet échange, comme une étrange culpabilité de ne pouvoir servir une cliente de manière plus adaptée, de ne pas pouvoir lui laisser faire son choix ou quoi que ce soit d'autre. A cela s'ajoutait l'envie, comme portée par la curiosité, d'en savoir plus sur ce personnage qui me semblait si singulier. C'est pour ça que, avec la difficulté qu'éprouve n'importe qui pour engager une conversation avec des inconnus, j'entrepris de lancer ce sujet, peut-être hors des conventions de bienséance, mais il s'agissait là du seul qui m'était réellement venu en tête.
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