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Noble de La République
Zelevas E. Fraternitas

Messages : 124
crédits : 5439
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage noir
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Directeur de la Comptabilité
- -> Explications hRP <-
- Bienvenue dans la lecture du RP Solo de Zelevas. Je comptais le publier post par post au rythme d'un post tout les deux à trois jours pour en faciliter la lecture aux membres intéressés, mais au vu de la soudaine accélération de rythme pour la politique républicaine je préfère plutôt publier le RP le plus vite possible pour pouvoir le passer en validation au plus tôt et sécuriser sa cannonisation le plus rapidement possible. Je posterai donc tout le RP d'un coup, en mettant seulement le premier post en lisible et le reste en hide, et je débloquerai chaque post en clair au fur et à mesure en les éditant progressivement. Je vous souhaite à tous une bonne lecture.

”Vieillir ça ne te va pas jeune homme. Tu deviens difficile avec l’âge, tu devrais faire attention ou tu vas filer un mauvais coton, c’est pas bon pour les politiciens de faire ça. Oh non.”
Le plateau en argent fait un bruit mat en se posant contre la table en marbre beige, les ménisques des verres de thé oscillent en venant à l’arrêt, et Séléna saisit délicatement chaque tasse pour les déposer sur des petits napperons brodés afin d’éviter les taches. Elles sont encore fumantes, sortant tout juste de la théière, une douce odeur monte depuis les infusions pour parfumer les narines des deux personnes présentes. Zelevas d’Élusie Fraternitas tends une main fatiguée vers l’anse de la tasse qui lui est présentée, puis la soulève à hauteur de nez et profite de la fragrance familière en fermant les yeux. Bergamotte. Figue. Ses traits se froncent, forçant de petites inspirations pour deviner la dernière pointe fruitée qu’il relève mais ne parvient pas à nommer.
”Coing.”
Ses paupières se rouvrent et il porte ses iris bleus acier sur la vieille femme, elle est debout, devant la table d’extérieure à laquelle il est assis, à le regarder avec cet air de tendresse particulier, presque embarrassant. Son uniforme de domestique rapiécé contraste bien avec ceux impeccables du reste des servants du domaine Fraternitas, chaque anicroche, chaque déchirure ou simple fatigue du tissus est troquée en faveur d’un habit neuf mais dans le cas de l’intendante du Manoir, il y a bon nombre de règles qui ne s’appliquent tout bonnement pas, ou plus. Ses traits ont un peu changé depuis la dernière visite du Sénateur, elle a perdu un peu de poids et se fait plus maigre, ses traits sont maintenant acerbes et sa peau fait relief avec les angles abruptes de son ossature. Les cheveux grisonnants de Séléna Meillers descendent en anglaises incurvées sur ses tempes, encadrant ses yeux noisettes dont l’éclat intarissable est la seule note invariable de son apparence dans les souvenirs de Zelevas, quels qu’en soit la temporalité.
Ces yeux vifs qui scrutent les moindres recoins de l’immense propriété familiale des Fraternitas depuis plus longtemps que Zelevas n’est en vie, ont toujours été animés de cette lumière maligne, comme si la domestique savait quelque chose que ses maîtres ignoraient. Quand il était bien plus jeune et qu’il venait tout juste de commencer à fréquenter la Famille, le jeune d’Élusie avait vu ces prunelles pour la première fois sur le visage d’une fraîche adulte, tonique et débordante d’énergie mais qui à l’époque, se contenter de répondre quand on lui parlait, et de faire ce qu’on lui demandait. Aujourd’hui, les deux perles noisettes trônaient au milieu d’une peau foncée par le soleil, tachée par la mélanome et ridée par les années, mais ce n’étaient pas les rides du temps qui auraient eu la moindre chance de calmer cette langue bien pendue et sa répartie aigre-douce. La vieille dame faisait désormais partie de l’héritage Fraternitas, bichonnée comme une ancienne de la famille tant par les maîtres des lieux que par le reste du personnel. Elle continue d’appeler tout le monde jeune homme ou jeune fille, qu’importe la différence d’âge avec son interlocuteur si tant est qu’il ou elle soit plus jeune que l’intendante, c’est ce genre de petites marques de personnalité qui la démarquait vraiment parmi les domestiques du manoir et qui contribuaient à sa popularité au sein de la maison. Zelevas lui adresse un sourire qui fait plier ses pattes d’oies, un sourire sincère jaillissant de la nostalgie qu’il ressent en se faisant une fois de plus servir le thé à sa venue ici par la même vieille femme inébranlable.
”Coing. C’est mon odorat qui devient difficile je crois, ma mécanique défaille.”
”Oh s’il te plaît, tu pourras te plaindre quand tu auras mon âge jeune homme, tu es pimpant comme un sou neuf.”
Madame Meillers s’assied en face de Zelevas en repliant sa jupe sous ses cuisses, enroulant ses doigts rêches et râpeux autour d’une des tasses dont elle semble ignorer la chaleur. Sa physionomie avenante dévoile ses dents restantes, toujours plus nombreuse que les trous, et ses pommettes remontent sous son sourire. Le Sénateur ricane un petit coup, amusé par l’insistance de l’ainée à s’afficher comme une antiquité, en fin de compte à leur tranche d’âge on ne compte plus vraiment les années qui passent. Il boit une gorgée du thé floral, savourant l’écoulement du liquide chaud dans sa bouche et l’inévitable sensation de brûlure qui lui prends la gorge en ne l’ayant pas laissé refroidir avant, mais qu’est-ce qu’il y peut, le goût est aussi irrésistible que le parfum.
”Ça me fait plaisir de te revoir ma petite pinzée de Zel.”
”-Séléna!” s'esclaffe le Sénateur en reposant la tasse.
”Bah enfin!” Elle prends une mine faussement choquée, laissant son bras ballant frapper doucement la table avec cette malice propre aux ainés. ”J’ai quand même bien le droit de le dire non? Tu vas me faire un chichi pour ça? Alors que ça fait huit mois que tu n’es pas passé à la maison, même pas une lettre pour me dire bonjour penses-tu. Moh là non. Aller je te taquines je sais que tu es très occupé en ce moment.”
Elle est toujours comme ça, quelque part c’est rassurant de voir ce monolithe traverser les époques et rester elle-même, il y avait quelque chose de réconfortant à se dire que qu’importe ce qu’il se passait dans le monde, de la révolte au Reike, à la disparition de Shoumeï en passant par la guerre contre l’annihilation totale, on pouvait toujours revenir ici et savourer ce personnage devant une tasse de thé. Le sourire que Zelevas avait arboré tantôt ne quitte toujours pas ses lèvres tandis que les souvenirs remontent à la surface, la pinzée de Zel, jadis elle ne l’appelait que comme ça quand il n’y avait personne autour, mais ça le faisait toujours rire. Lui qui avait toujours été obnubilé par sa propre éducation pour conserver une apparence la plus juste et rigoureuse possible, il adorait cette fenêtre dans un autre monde que représentait pour lui Séléna, une bonne éducation, un milieu d’étiquette exigeante, et pourtant un comportement qui bafouait les règles quand tout le monde avait le dos tourné. Quelque part, il est amusé par le parallèle avec son propre parcours. Il souffle un peu sur sa tasse, la dépose pour la laisser décanter et reporte ses yeux sur le magnifique jardin du domaine, un paysage bien plus organique que le style usité en République, où les par terre de fleurs sont libres de pousser ça et là et les regroupements de bosquets, de buissons et d’arbrisseau donnent au tout un aspect sauvage et naturel rafraîchissant. La beauté du jeune printemps. La dernière remarque de Meillers l’invite à se justifier sur son éloignement récent et il lui doit bien une explication.
”Occupé oui. J’ai abattu plus de travail cette dernière année que jamais dans ma vie. Heh, j’ai l’impression de courir partout tout le temps. Quand je ne réponds pas à mes obligations sénatoriales, je file à un comptoir de la Societas pour rattraper la paperasse en retard, et quand j’ai fini…” Il souffle un long moment, mais pas sur son thé cette fois. ”Je gère les avancées de mon parti et je prépare mes propres plans.”
”Et bah c’est bien, ça tu vois, c’est la marque des grands hommes mon petit Zel, une légende ça oublie l’homme derrière l’histoire alors ceux qui veulent laisser la leur, ils doivent s’oublier aussi, si tu te dépasses comme ça je suis sure que tu arriveras à faire ce que tu veux. Courage jeune homme.”
Le sourire que le Sénateur lui retourne est cette fois à moitié feint, teinté par les convictions qui l’habite si contraires à celles de la maison dans laquelle il se trouve, mais il n’y a nul besoin de causer de peine à la vieille dame en remuant le couteau dans la plaie, s’il vient ici moins souvent, c’est aussi et surtout à cause des différents politiques grandissant entre lui et Junior. La réalité, c’est qu’il n’était plus vraiment la bienvenue au sein des Fraternitas. On en est là. Ils continuent à siroter leur boisson, discutant pendant un petit quart d’heure au soleil, rattrapant les nouvelles et les ragots de la maison auxquels Zelevas fait mine de s’intéresser simplement pour faire plaisir à la vieille femme. Lorsque la conversation vire sur les maîtres de Maison, le regard de Séléna se plonge dans les reflets de son thé et semblent se perdre dans sa tasse.
”Quelque chose ne va pas?”
Le plateau en argent fait un bruit mat en se posant contre la table en marbre beige, les ménisques des verres de thé oscillent en venant à l’arrêt, et Séléna saisit délicatement chaque tasse pour les déposer sur des petits napperons brodés afin d’éviter les taches. Elles sont encore fumantes, sortant tout juste de la théière, une douce odeur monte depuis les infusions pour parfumer les narines des deux personnes présentes. Zelevas d’Élusie Fraternitas tends une main fatiguée vers l’anse de la tasse qui lui est présentée, puis la soulève à hauteur de nez et profite de la fragrance familière en fermant les yeux. Bergamotte. Figue. Ses traits se froncent, forçant de petites inspirations pour deviner la dernière pointe fruitée qu’il relève mais ne parvient pas à nommer.
”Coing.”
Ses paupières se rouvrent et il porte ses iris bleus acier sur la vieille femme, elle est debout, devant la table d’extérieure à laquelle il est assis, à le regarder avec cet air de tendresse particulier, presque embarrassant. Son uniforme de domestique rapiécé contraste bien avec ceux impeccables du reste des servants du domaine Fraternitas, chaque anicroche, chaque déchirure ou simple fatigue du tissus est troquée en faveur d’un habit neuf mais dans le cas de l’intendante du Manoir, il y a bon nombre de règles qui ne s’appliquent tout bonnement pas, ou plus. Ses traits ont un peu changé depuis la dernière visite du Sénateur, elle a perdu un peu de poids et se fait plus maigre, ses traits sont maintenant acerbes et sa peau fait relief avec les angles abruptes de son ossature. Les cheveux grisonnants de Séléna Meillers descendent en anglaises incurvées sur ses tempes, encadrant ses yeux noisettes dont l’éclat intarissable est la seule note invariable de son apparence dans les souvenirs de Zelevas, quels qu’en soit la temporalité.

”Coing. C’est mon odorat qui devient difficile je crois, ma mécanique défaille.”
”Oh s’il te plaît, tu pourras te plaindre quand tu auras mon âge jeune homme, tu es pimpant comme un sou neuf.”
Madame Meillers s’assied en face de Zelevas en repliant sa jupe sous ses cuisses, enroulant ses doigts rêches et râpeux autour d’une des tasses dont elle semble ignorer la chaleur. Sa physionomie avenante dévoile ses dents restantes, toujours plus nombreuse que les trous, et ses pommettes remontent sous son sourire. Le Sénateur ricane un petit coup, amusé par l’insistance de l’ainée à s’afficher comme une antiquité, en fin de compte à leur tranche d’âge on ne compte plus vraiment les années qui passent. Il boit une gorgée du thé floral, savourant l’écoulement du liquide chaud dans sa bouche et l’inévitable sensation de brûlure qui lui prends la gorge en ne l’ayant pas laissé refroidir avant, mais qu’est-ce qu’il y peut, le goût est aussi irrésistible que le parfum.
”Ça me fait plaisir de te revoir ma petite pinzée de Zel.”
”-Séléna!” s'esclaffe le Sénateur en reposant la tasse.
”Bah enfin!” Elle prends une mine faussement choquée, laissant son bras ballant frapper doucement la table avec cette malice propre aux ainés. ”J’ai quand même bien le droit de le dire non? Tu vas me faire un chichi pour ça? Alors que ça fait huit mois que tu n’es pas passé à la maison, même pas une lettre pour me dire bonjour penses-tu. Moh là non. Aller je te taquines je sais que tu es très occupé en ce moment.”

”Occupé oui. J’ai abattu plus de travail cette dernière année que jamais dans ma vie. Heh, j’ai l’impression de courir partout tout le temps. Quand je ne réponds pas à mes obligations sénatoriales, je file à un comptoir de la Societas pour rattraper la paperasse en retard, et quand j’ai fini…” Il souffle un long moment, mais pas sur son thé cette fois. ”Je gère les avancées de mon parti et je prépare mes propres plans.”
”Et bah c’est bien, ça tu vois, c’est la marque des grands hommes mon petit Zel, une légende ça oublie l’homme derrière l’histoire alors ceux qui veulent laisser la leur, ils doivent s’oublier aussi, si tu te dépasses comme ça je suis sure que tu arriveras à faire ce que tu veux. Courage jeune homme.”
Le sourire que le Sénateur lui retourne est cette fois à moitié feint, teinté par les convictions qui l’habite si contraires à celles de la maison dans laquelle il se trouve, mais il n’y a nul besoin de causer de peine à la vieille dame en remuant le couteau dans la plaie, s’il vient ici moins souvent, c’est aussi et surtout à cause des différents politiques grandissant entre lui et Junior. La réalité, c’est qu’il n’était plus vraiment la bienvenue au sein des Fraternitas. On en est là. Ils continuent à siroter leur boisson, discutant pendant un petit quart d’heure au soleil, rattrapant les nouvelles et les ragots de la maison auxquels Zelevas fait mine de s’intéresser simplement pour faire plaisir à la vieille femme. Lorsque la conversation vire sur les maîtres de Maison, le regard de Séléna se plonge dans les reflets de son thé et semblent se perdre dans sa tasse.
”Quelque chose ne va pas?”

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Il repose sa tasse sur la petite soucoupe, saisissant la serviette pour s’en tamponner les poils de la moustache. L’intendante paraît troublée et relève son menton pour plonger ses yeux dans ceux de l’homme politique. La tristesse mélancolique qui parsème ses traits est dorénavant palpable, il est évident que Séléna ne va pas bien.

Les sourcils blancs de Zelevas sont désormais arqués dans une expression de curiosité, il invite son aînée à élaborer sur son propos, ça ne ressemble pas à Séléna de déverser son sac d’un seul coup, encore moins de mentionner les affaires de Wendell en mal, d’habitude elle est la première à rapporter les accomplissements du Patriarche mais rarement avait-elle critiqué ses agissements. Il affiche un sourire contri et prend un air inquiet pour demander des précisions:
”Vigent et Wendell sont en froid? Je comprends que ça te pèse sur le coeur.”
S’il ne va pas plus loin dans sa consolation, c’est pour éviter de trop la réconforter, en profitant de son état passager de tristesse, Zelevas l’incite à parler en mettant l’accent sur la raison de sa peine plutôt que l’aider à rationaliser la situation. La moue naissante de la vieille femme se transforme bientôt en résultat, et elle concède un morceau intéressant:
”Vigent est venu il y a quelques jours pour parler avec Maître Junior, ils se sont fâchés et Sylvestre était dans une colère noire. Noire noire!” Ses doigts ridés se crispent et ses yeux s’écarquillent pour souligner ses dires. ”C’est bien une fois toutes les éclipses qu’il devient rouge comme ça, tu le connais, d’ordinaire il est toujours stoïque et impassible, c’est à peine s’il avait versé une larme quand son père est mort tu sais. Là je ne le reconnaissais plus. Il a hurlé sur Vigent et ça fait quelques semaines qu’il jure sur son nom à chaque occasion.”
”C’est rare en effet, mais pourquoi se sont-ils disputés de la sorte?” C’est justement cet élément qui intéresse le plus l’opposant politique mais la vieille femme ne crache pas le morceau. Elle dodeline sa tête de désapprobation.
”Je ne peux pas te le dire, c’est les affaires du PFR, vraiment je me fais du mouron pour vous, si vous continuez comme ça vous allez tous finir par mourir seuls dans votre coin, c’est pas des façons alors que vous avez une si belle famille. Et moi ça me fait de la peine, je vous ai vu grandir alors...” Sa voix meurt un peu dans sa gorge. ”Ça me fait de la peine, de vous voir comme ça. À la limite bon, toi oui tu n'as pas fait partie de leur fratrie, mais tu en as passé du temps avec eux, alors c'est dommage que vous soyez tous aussi...”
Une larme pointe sa perle cristalline à l’orée de la paupière de Séléna, c’est là que le vieil homme se rend compte qu’il y a quelque chose de plus grave, soit l’affaire entre les deux Fraternitas est hors de proportion, soit un autre problème touche l’Intendante de manière personnelle. En dévisageant la femme aux traits tirés et fatigués, et en recoupant ça avec cette soudaine irruption de sentiments dans leur discussion, il tente le coup de sa déduction:
”Séléna, comment vas ta santé?”
Le doux sourire chagriné qu’elle lui rends lui apporte sa réponse.
***
”Ba-! Tu repars déjà?” La figure étonnée de Séléna arrache un rire à Zélévas.
Après avoir finit leur petite dégustation en extérieur, le Sénateur s’était relevé et s’était dirigé non pas vers le bâtiment mais plutôt en direction du portail, ce qui n’avait pas manqué de surprendre l’Intendante qui pensait que leur petite discussion n’était que la première d’une série de rattrapages mielleux pour le vieux Zel. En se retournant celui-ci lui apporte sa réponse, un prétexte déguisé pour ne pas avouer qu’il avorte en réalité sa visite:
”Je ne suis venu que pour te voir Séléna, désolé d’ajouter à tes préoccupations concernant la Famille, mais je n’ai rien à dire à Wendell. Peut-être que tu as raison, peut-être mourront nous tous esseulés, cependant ça ne me surprendrait pas que le Juge soit le premier à se retrouver isolé de la sorte.” Les bleus aciers du villain petit canard des Fraternitas sont rivés dans ceux de la vieille femme, il lui adresse une dernière bise avant de s’en retourner, quittant le jardin sous le regard déçu et morne de Madame Meillers. ”Il n’a pas besoin de savoir que je suis passé, je n’ai pas envie de lancer tout un débat sur pourquoi je ne suis pas venu le voir alors que j’étais là s’il-te-plaît.” Rajouta-t’il en s’éloignant.
Ça ne fait pas plaisir au Sénateur de causer du tracas à cette femme si tendre et pleine d’amour, mais ce qu’il a appris pendant leur petite collation est une information capitale dont l’Intendante ne se rend seulement pas compte de l’importance, elle a toujours eu du mal à accepter que Zelevas en ayant changé de courant politique devenait un ennemi non pas de la Famille mais du Parti Fraternitas, les affaires du PF sensées rester dans le PF étaient maintenant pour lui des pions à placer sur son échiquier. Ses chaussures frappent le pavé de l’allée principale, et après avoir passé le portail du somptueux domaine Fraternitas, Zelevas monte les marches de sa diligence pour prendre place à l’intérieur, sommant au cocher de faire route vers son propre manoir. Pendant le trajet du retour, le Sénateur est pensif, regardant défiler les paysages périurbains domaniales, les forêts et les parcs, le soleil baignant la composition savante de nature et de pavillons dans une lueur radiante pour une fin d’après-midi. Séléna n’est pas simplement troublée par sa maladie et son état décadent, la peur de partir de ce monde en laissant derrière elle une famille déconstruite possède un crédit dans la réaction de l’Intendante tantôt, mais Zelevas se doute que quoi qu’il se soit passé entre Vigent et Junior, c’est sérieux. Le Courant Humaniste est déjà affaibli par l’impopularité de leurs mesures devant les évènements de ces dernières années, le peuple craint l’instabilité potentielle de l’empereur Ryssen, le retour potentiel des Titans, les menaces d’insurrection à Kaizoku et tout ça c’est sans parler de la pression sociale qui s’exerce maintenant sur leur culture, étouffée par le poids du Reike et affaiblie par l’intégration des rescapés du Shoumeï. Aujourd’hui plus que jamais les alliés d’un même parti doivent se serrer les coudes et se soutenir, c’est encore plus vrai dans le cas des humanistes comme les Fraternitas, alors l’avènement d’une telle dispute, surtout à l’approche des Primaires Humanistes et de la période électorale ne peut pas être une coïncidence. De là où il se tenait, c’est à dire ostracisé de la Famille, Vigent est sensé être le champion du Parti cette année, et dépendamment de la nature de sa dispute avec Junior, dont Zelevas savait que le Juge avait suffisamment de jugeote pour mettre de côté son égo au profit de la Famille, il se pouvait bien que les plans du PFR allaient drastiquement virer de bord et élir quelqu’un d’autre à la position. Si c’est vraiment le cas, d’Élusie n’avait absolument aucune idée de qui pourrait prendre la place de son confrère Sénateur, personne d’autre dans la famille n’avait autant de traction que le Vigent à part Junior, et le vieux Juge n’avait plus les épaules après sa dernière campagne pour supporter une dernière course aux présidentielles, n’importe quel remplacement serait une rétrograde. Un tel moment de faiblesse… Le poing ganté de Zelevas se ressert, son coude est posé contre le rebord de la vitre de sa diligence, son air pensif est concentré dans les machinations qui prennent forme dans son esprit. Il voit une porte fermée dont l’obtention de la clé est pernicieuse, mais les possibles récompenses qui reposent derrière allèchent fortement son ambition personnelle pressée par la sentence approchante de l'âge.

Plongé dans ses réflexions, il revient à l’instant présent en sentant la voiture s’immobiliser devant la grille du domaine, il ouvre la porte, congédie le cocher et va en ligne droite vers le perron du Manoir d’Élusie. Le bâtiment est délabré, la fin de l’après-midi et la luminosité mourante donne un air triste à ce qui était autrefois une propriété resplendissante et joviale, l’homme gravit les marches lavées par les années de négligence et s’arrête devant la porte d’entrée. Il toque avec le heurtoir une paire de coups, et attends patiemment qu’on vienne lui ouvrir, retirant ses gants et commençant déjà à défaire son lourd manteau.
”Bon retour M.Fraternitas.”

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Zelevas E. Fraternitas

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Un homme plus jeune, dans la fin de sa vingtaine, aux petites lunettes rondes dont les branches se perdent dans les longs cheveux noirs qui lui descendent jusqu’à la poitrine, se tient debout dans le cadre de la porte et s’efface sur le côté pour laisser rentrer le Sénateur. Himir, le secrétaire de Zelevas est un ancien étudiant en économie qui avait initialement rejoint le cabinet du Directeur de la SSG en tant qu’apprenti, mais qui de par son intérêt pour la politique et surtout son efficacité bureaucratique, sa loyauté et son affinité pour les objectifs de Zelevas, s’était élevé au secrétariat du Sénateur.
”Alors? Junior s’est-il prononcé favorable à votre proposition?”
”Changement de plans, je n’ai pas parlé à Wendell, en vérité il ne sait même pas que je suis venu chez eux. J’ai uniquement discuté avec leur intendante.”
”Leur intendante? Euhm, et… ça a été… fructueux?” Le jeune homme a l’air dubitatif.
”Très, bureau.” fit Zelevas en pointant du doigt le fond du couloir qui prolongeait le vestibule.
”Whiskey?”
”Volontier mais ne part pas tout de suite, on s’occupe de ça d’abord.”
Ils marchent ensemble le long du couloir, passant devant les tableaux ternes qui avaient un jour connu l’éclat du vernis. Le vieil homme s’arrête pour regarder Himir, le laissant passer devant tandis que son secrétaire sort un porte-clé de la poche de son pantalon attaché par une chaîne au vêtement, avant de déverrouiller la serrure du bureau pour rentrer dans une des rares pièces entretenues par le personnel occasionnel qui venait y faire le ménage. Des étagères de dossier empilés les uns sur les autres s’amoncellent sur les rangements et décorent les murs du bureau, lui donnant un aspect claustrophobe un peu étriqué. Certaines piles de papier sont déposées à même le sol aux côté du meuble central qui trône dans la pièce, et en esquivant les obstacles sur sa voie, Zelevas se fraye un chemin à travers le désordre et s’agenouille devant un des coins de la salle en fouillant dans des documents libellés. Il commence à expliquer ses plans au petit jeune qui se tient dans le cadre de la porte.
”L’intendante m’a dit que Vigent et Junior ont eu un différent, mais elle m’a laissé sous-entendre qu’il ne s’agit pas d’une simple dispute. Mmh, non c’est pas ça… Tu sais où est le carnet d’adresse de Liberty?”
”Là bas, troisième rang, la chemise verte.”
”La Famille est fragilisée, si je veux les faire plier pour récupérer leur soutien ouvertement à Justice c’est le moment où jamais de frapper bas et fort.” Bien sûr il a également autre chose derrière la tête mais Himir n’a pas nécessairement besoin de tout savoir non plus. ”Déjà première tâche, identifier la raison de leur dispute. Je dois savoir ce que Vigent a bien pu faire pour autant fâcher ce vieux mollasson.”
”Et qui a assisté à la scène? Ça me paraît impossible de demander à l’un des concernés non?”
”Tout juste Himir. Qui pourrait savoir pourquoi Sylvestre Wendell Junior Fraternitas et Vigent Fraternitas sont froissés?”
”Un autre Fraternitas? Vous avez encore des leviers dans la Famille pour obtenir ce genre d’information? Je vois mal qui que ce soit vous l’avouer de gaieté de coeur.”
”Mhmhmm” En fouillant parmis les nombreuses lignes écrites dans le carnet que lui avait indiqué son secrétaire, il trouva enfin son bonheur. ”Ah! Le voilà.” Il sort une page de la chemise et s’assieds à son bureau, s’équipant d’une plume et d’encre pour recopier les informations de contact sur une enveloppe. ”J’ai besoin que tu partes maintenant pour délivrer une lettre. Ce n’est pas un autre Fraternitas qui me donnera ce que je veux, mais c’est tout comme. Tient, pour Liberty.”
Ce qui soulève la curiosité d’Himir, c’est qu’il scelle l’enveloppe avec le sceau non pas des Fraternitas comme à son habitude, ni avec celui de la SSG, mais avec celui de la Maison d’Élusie. Un sceau qu’il n’a que très rarement l’habitude d’utiliser.
”Pendant que tu passes à Liberty, enquiert toi de savoir si l’orphelinat ‘Les Jardins du Destin’ est encore debout. Juste pour avoir l’information.”
En tendant la lettre au jeune homme, le secrétaire qui la saisit fait lentement tourner l’enveloppe entre ses doigts, il relève son menton pour regarder son employeur, incertain de ce qu’ils s’apprêtent à faire. Ce n’est de loin pas la première fois qu’il trempe dans l’illégalité tout les deux, l’un entraînant l’autre à en faire de même plus tard, mais l’adresse qui est inscrite sur l’enveloppe fait partie d’un des pires quartiers de la capitale, un endroit où même les Officiers ne patrouillent plus pour éviter de tomber dans des embuscades.
”M.Fraternitas, qu’est-ce qu’on cherche exactement?”
”Un Courtier, Himir.”
***
Un bruit de halement accompagne la buée qui se forme sur le carreau, et un chiffon humide vient l’essuyer sans trop forcer pour ne pas passer au travers de la vitre qui devait peut-être avoir le même âge que lui. Zelevas s’applique en nettoyant le panneau de la fenêtre, il n’allait pas tous les faire, seulement tenter d’en rattraper au moins un pour pouvoir y regarder au travers en direction de l’entrée de son domaine. Le Manoir d’Élusie est laissé à l’abandon depuis la mort de ses parents il y a vingt cinq ans de cela, plus personne n’y habite régulièrement à part l’héritier de la famille, et encore. Il est souvent en déplacement, le peu de temps qu’il passe donc ici, il est seul, parfois avec Himir qui vient garder les lieux, mettre un peu d’ordre et s’occuper des affaires et des courriers qui arrivent pendant son absence, mais hormis le jeune aucun personnel n’y met les pieds, à part l’unique fois dans l’année où il a recours à de la main-d’oeuvre pour le minimum de salubrité. Satisfait d’avoir un carreau net à travers lequel il pouvait voir, le Sénateur dépose le chiffon sale dans le baquet d’eau et de savon à ses pieds, regardant le ciel nocturne à l’extérieur. La nuit est encore timide, l’été rallonge les journées et à presque onze heures passées la teinte bleu foncé de la voûte céleste trahis quelques pointes du jour mourant. Il attends avec impatience l’arrivée de son invité, il y a bientôt une semaine maintenant qu’Himir est parti de la Maison d’Élusie et il a reçu hier une lettre lui annonçant l’acceptation de son faire-part. Campé devant sa fenêtre, il attends patiemment de voir le portail de son domaine s’ouvrir, éclairé par la lueur des torches à l’entrée.
”Salut votre Honneur.”
Zelevas sursaute en entendant la voix venir du haut des escaliers de l’entrée. Il se retourne soudainement pour voir des pieds apparaître dans le cadre de la porte en descendant les marches. Ainsi il est déjà là.
”Ça faisait un bail.”



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Zelevas E. Fraternitas

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”À peu près douze ans.” Zelevas desserre un peu le col de sa veste rouge, son col blanc lui tient soudainement à la gorge. ”Bonsoir, Courtier.”
”Pas de noms?”
”Pas de noms.”
Le mercenaire arrive à quelques pas de lui, des souvenirs du Sénateur il n’a presque pas changé, en même temps il est difficile de différencier sur ce visage marqué, où s’arrêtent les rides et où commencent les cicatrices, son front est barré par une grande balafre, son arête nasale est cassée dans un angle abrupte là où sa peau a une teinte marron comme si on y avait fait une tache, et sa joue droite porte les stigmates d’une méchante griffure qui déforme les contours de sa mâchoire. Le type hausse ses épaules carrées en acquiesçant, il se fiche un peu des coquetteries de son employeur, mais tant qu’il y a de l’argent à la clé il fera son travail en faisant des pirouettes si ça lui chantait.

”Je dois dire que c’était une bonne surprise de revoir ce sceau sous ma porte…” Il sort l’enveloppe déchirée que Zelevas avait envoyé il y a quelques jours. ”De quoi vous avez besoin votre Honneur? Qu’est-ce que ma petite personne peut bien faire, pour la grande pointure de Juge! Garde des Sceaux! Directeur de la Soc-”
”Il suffit. Je n’ai pas eu besoin de tes services pendant douze ans, ne crois pas que j’en ai impérativement besoin aujourd’hui.” C’est faux. ”Je t’ai appelé toi parce qu’on a déjà travaillé ensemble et que c’est donc plus facile de te faire confiance que d’avoir recours à un parfait inconnu.” C’est faux. Il fait un pas en avant. ”Si tu décides que tu n’as pas besoin de ce travail, j’irai trouver quelqu’un d’autre pour le faire, aux démons le bonus d’ancienneté que tu m’apportes.” C’est faux aussi, la réalité c’est qu’il ne connaît personne d’autre taillé pour une mission pareille, et si le mercenaire refuse il aura l’air bien fin.
Le visage biscornu du Courtier le regarde droit dans les yeux, et Zelevas sent la transpiration venir dans le bas de son dos et la paume de ses mains, une moiteur désagréable sous le poids de l’échange visuel. D’un côté l’expérience des bureaux, les cheveux blancs témoins des innombrables passes diplomatiques et des négociations financières et judiciaires les plus ardues. De l’autre, l’expérience du combat, de la rue, de la réalité à son degré le plus cru et le plus sordide, des cicatrices témoins d’affrontement pour un sujet plus fondamental encore que gagner ou perdre, celui de la survie à l’état pur. Malheureusement pour le Sénateur, dans le feu de l’action seul un de ces savoir-faire prévaudra sur l’autre, et ce n’est pas le sien, il connaît le Courtier, c’est un fou furieux quand il le veut, il n’est pas complètement lunatique, seulement un peu euphorique quand il s’emporte dans les moments impétueux. Il est bien placé pour le savoir en l’ayant aquité du meurtre de sa femme à l’époque où il portait encore la robe rouge, à défaut de sa veste d’aujourd’hui.
”Et si je dis non?”
”Alors tu peux faire demi-tour et je ne te défrayerai certainement pas le déplacement.”
”J’ai un prix un peu spécial cette fois.”
Zelevas flanche un peu intérieurement, manquant de le montrer à son interlocuteur. Vraiment? Venant d’un pouilleux des bas-fonds ce genre de demande n’est jamais une bonne nouvelle, déjà qu’il commande quelque chose de singulièrement dangereux en raison de sa proximité entre lui-même et la cible, mais alors en plus si le Courtier lui demande de faire du bruit de son côté c’est tout pour lui déplaire.
”Tu vas devoir choisir entre l’or et ta demande. Je te préviens, tu n’auras certainement pas les deux.”
”C’est tout vu. J’ai un Limier au cul, peut-être deux, je veux que vos chiens rentrent à la niche. Ça se fait pour vous non? Vous avez encore un vieux pote Préfet ou quelque chose dans le genre.”
Merde. Putain. de. merde. Il était coincé, et il l’avait fait tout seul. Le Courtier avait naturellement sauté sur l’occasion bien sûr, recevoir une lettre de son ancien employeur avait dû être une vraie aubaine pour le fugitif qui cherchait un moyen de se dépêtrer des bêtes du Razkaal. Autrefois Zelevas en avait d’ailleurs fait partie, mais il avait raccroché bien avant de devenir complètement fou, ruiné par la corruption de la forteresse sous-marine, plus tard dans sa carrière il s’était retrouvé de l’autre côté du bureau à la plus haute instance de la sécurité Républicaine, et il garde encore aujourd’hui des contacts de son temps comme Garde des Sceaux.
”Et tu as osé venir jusqu’ici avec un traqueur après toi? Es-tu seulement sûr que tu n’as pas été vu?”
”N’oubliez pas à qui vous parlez et ne vous foutez pas d-”
”Je t’ai fait évité les barreaux, je peux te remettre à ta place Courtier, n’oublie pas la tienne.”

La tension dans l’air est palpable, le clair-obscure ambiant à l’intérieur du manoir rajoute une dimension incertaine à leur échange, la peur germe facilement du tableau dramatique qui se peint lentement au fil des coups bas. Comme il sent la conversation glisser sur une pente trop hostile à son goût, Zelevas fait machine arrière et désamorce la situation, il feint l’agacement pour vendre son virage dans la négociation en se pinçant le nez et en soupirant.
”Hhh, excuse moi, c’est l’énervement d’un tel imprévu. Repartons du début d’accord? Parce que la situation est assez simple en soit, tu as des compétences que je cherche, j’ai des contacts dont tu as besoin, il y a une façon triviale de s’en sortir.”
”Jusque là je suis d’accord.”
”Donc, je vais voir ce que je peux faire de mon côté.”
”Hein hein.”
”Et toi tu vas aller récupérer les informations dont j’ai besoin.”
Un long moment de silence envahit la pièce, une chappe de silence qui semble durer trop longtemps pour avoir une quelconque réponse positive, et pourtant quand le visage du Courtier finit par se relever et fixe Zelevas les yeux dans les yeux, il demande:
”Des infos? C’est tout? C’est le sale boulot?”
Au tour du Sénateur de hocher la tête.
”Parlons affaire.”
”Pas de noms?”
”Pas de noms.”
Le mercenaire arrive à quelques pas de lui, des souvenirs du Sénateur il n’a presque pas changé, en même temps il est difficile de différencier sur ce visage marqué, où s’arrêtent les rides et où commencent les cicatrices, son front est barré par une grande balafre, son arête nasale est cassée dans un angle abrupte là où sa peau a une teinte marron comme si on y avait fait une tache, et sa joue droite porte les stigmates d’une méchante griffure qui déforme les contours de sa mâchoire. Le type hausse ses épaules carrées en acquiesçant, il se fiche un peu des coquetteries de son employeur, mais tant qu’il y a de l’argent à la clé il fera son travail en faisant des pirouettes si ça lui chantait.

”Je dois dire que c’était une bonne surprise de revoir ce sceau sous ma porte…” Il sort l’enveloppe déchirée que Zelevas avait envoyé il y a quelques jours. ”De quoi vous avez besoin votre Honneur? Qu’est-ce que ma petite personne peut bien faire, pour la grande pointure de Juge! Garde des Sceaux! Directeur de la Soc-”
”Il suffit. Je n’ai pas eu besoin de tes services pendant douze ans, ne crois pas que j’en ai impérativement besoin aujourd’hui.” C’est faux. ”Je t’ai appelé toi parce qu’on a déjà travaillé ensemble et que c’est donc plus facile de te faire confiance que d’avoir recours à un parfait inconnu.” C’est faux. Il fait un pas en avant. ”Si tu décides que tu n’as pas besoin de ce travail, j’irai trouver quelqu’un d’autre pour le faire, aux démons le bonus d’ancienneté que tu m’apportes.” C’est faux aussi, la réalité c’est qu’il ne connaît personne d’autre taillé pour une mission pareille, et si le mercenaire refuse il aura l’air bien fin.
Le visage biscornu du Courtier le regarde droit dans les yeux, et Zelevas sent la transpiration venir dans le bas de son dos et la paume de ses mains, une moiteur désagréable sous le poids de l’échange visuel. D’un côté l’expérience des bureaux, les cheveux blancs témoins des innombrables passes diplomatiques et des négociations financières et judiciaires les plus ardues. De l’autre, l’expérience du combat, de la rue, de la réalité à son degré le plus cru et le plus sordide, des cicatrices témoins d’affrontement pour un sujet plus fondamental encore que gagner ou perdre, celui de la survie à l’état pur. Malheureusement pour le Sénateur, dans le feu de l’action seul un de ces savoir-faire prévaudra sur l’autre, et ce n’est pas le sien, il connaît le Courtier, c’est un fou furieux quand il le veut, il n’est pas complètement lunatique, seulement un peu euphorique quand il s’emporte dans les moments impétueux. Il est bien placé pour le savoir en l’ayant aquité du meurtre de sa femme à l’époque où il portait encore la robe rouge, à défaut de sa veste d’aujourd’hui.
”Et si je dis non?”
”Alors tu peux faire demi-tour et je ne te défrayerai certainement pas le déplacement.”
”J’ai un prix un peu spécial cette fois.”
Zelevas flanche un peu intérieurement, manquant de le montrer à son interlocuteur. Vraiment? Venant d’un pouilleux des bas-fonds ce genre de demande n’est jamais une bonne nouvelle, déjà qu’il commande quelque chose de singulièrement dangereux en raison de sa proximité entre lui-même et la cible, mais alors en plus si le Courtier lui demande de faire du bruit de son côté c’est tout pour lui déplaire.
”Tu vas devoir choisir entre l’or et ta demande. Je te préviens, tu n’auras certainement pas les deux.”
”C’est tout vu. J’ai un Limier au cul, peut-être deux, je veux que vos chiens rentrent à la niche. Ça se fait pour vous non? Vous avez encore un vieux pote Préfet ou quelque chose dans le genre.”
Merde. Putain. de. merde. Il était coincé, et il l’avait fait tout seul. Le Courtier avait naturellement sauté sur l’occasion bien sûr, recevoir une lettre de son ancien employeur avait dû être une vraie aubaine pour le fugitif qui cherchait un moyen de se dépêtrer des bêtes du Razkaal. Autrefois Zelevas en avait d’ailleurs fait partie, mais il avait raccroché bien avant de devenir complètement fou, ruiné par la corruption de la forteresse sous-marine, plus tard dans sa carrière il s’était retrouvé de l’autre côté du bureau à la plus haute instance de la sécurité Républicaine, et il garde encore aujourd’hui des contacts de son temps comme Garde des Sceaux.
”Et tu as osé venir jusqu’ici avec un traqueur après toi? Es-tu seulement sûr que tu n’as pas été vu?”
”N’oubliez pas à qui vous parlez et ne vous foutez pas d-”
”Je t’ai fait évité les barreaux, je peux te remettre à ta place Courtier, n’oublie pas la tienne.”

La tension dans l’air est palpable, le clair-obscure ambiant à l’intérieur du manoir rajoute une dimension incertaine à leur échange, la peur germe facilement du tableau dramatique qui se peint lentement au fil des coups bas. Comme il sent la conversation glisser sur une pente trop hostile à son goût, Zelevas fait machine arrière et désamorce la situation, il feint l’agacement pour vendre son virage dans la négociation en se pinçant le nez et en soupirant.
”Hhh, excuse moi, c’est l’énervement d’un tel imprévu. Repartons du début d’accord? Parce que la situation est assez simple en soit, tu as des compétences que je cherche, j’ai des contacts dont tu as besoin, il y a une façon triviale de s’en sortir.”
”Jusque là je suis d’accord.”
”Donc, je vais voir ce que je peux faire de mon côté.”
”Hein hein.”
”Et toi tu vas aller récupérer les informations dont j’ai besoin.”
Un long moment de silence envahit la pièce, une chappe de silence qui semble durer trop longtemps pour avoir une quelconque réponse positive, et pourtant quand le visage du Courtier finit par se relever et fixe Zelevas les yeux dans les yeux, il demande:
”Des infos? C’est tout? C’est le sale boulot?”
Au tour du Sénateur de hocher la tête.
”Parlons affaire.”

Noble de La République
Zelevas E. Fraternitas

Messages : 124
crédits : 5439
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage noir
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Directeur de la Comptabilité
Quelques minutes plus tard, les deux partenaires sont assis devant la petite table basse avec un grand morceau de parchemin à plat sur le verre, traçant au fusain le dessin grossier du domaine Fraternitas, Zelevas renseigne le plus d’informations possible sur la topologie de l’endroit ciblé.
”La cible est l’Intendante du Manoir Fraternitas, c’est forcément une effraction à haut risque en raison de la Famille à qui tu t’attaques, mais heureusement pour toi c’est celle des Sept Grandes avec le moins de protection potentielle.” Une croix apparaît sur le dessin. ”La chambre de l’Intendante est ici, là c’est la caserne de leur garde personnelle, tu as des points d’accès ici, ici, là et là pour passer par les toits. Derrière c’est la forêt domaniale des Fraternitas, tu auras des difficultés à t’y infiltrer mais il y a un talus qui traverse le champs à cet endroit, je doute que les gardes en soient au courant.”
”Vous m’avez l’air assez sûr que ce sont de gros branleurs.”
”Le chef de leur sécurité a le même âge que moi, je le connais depuis suffisamment longtemps pour savoir dans quelle négligence oisive il s’est enfouis, Justice appartient aux Ironsouls et aux Fraternitas, ils s’y sentent plutôt sereins et les attaques ont été rare. Il y a bien la campagne présidentielle de Junior il y a sept ans qui lui a donné du fil à retordre mais depuis, il s’est encroûté dans la passivité.”
”Et à part le vieux allumeur et la cible y’a qui qui habite là dedans?”
”À l’intérieur même de la demeure, le personnel de cuisine, d’entretien et de domestiques, en habitant réguliers il y a Anastase Fraternitas et ses deux enfants, ce sont les petits derniers de la Famille.”
Le Courtier semble plongé dans ses réflexions, et tandis qu’il regarde obstinément la carte primitive avec ses traits égratignés, Zelevas peut voir les engrenages de son art commencer à tourner. Le truand n’est pas quelqu’un de foncièrement intelligent, du moins pas dans le sens classique du terme, il n’est agréable avec personne, n’affectionne ni le raffinement, ni la culture, ni les philosophies, il n’excelle qu’en un seul point: son travail. C’est dans ce domaine de prédilection qu’il a développé au fil des années de pratiques et des erreurs commises, une compréhension instinctive de sa technique et s’il possédait un plan il serait bien incapable d’en communiquer clairement tout le fonctionnement et les précautions qu’il impliquerait à un potentiel partenaire, le gaillard agit et avait toujours agit seul, justement parce qu’il est détestable et qu’il ne cherche pas à ce qu’il en soit autrement. C’est donc instinctivement que le criminel voit devant lui les différentes pièces de l’énigme se mettre en place et s’agencer pour former l’esquisse de sa toile.
”Je vous emprunte ça. Je ne vous tiens pas au courant, je serai de retour quand je serai revenu, par contre faudra venir quand je vous le demande, oh et n’oubliez pas notre accord hein?” Le gaillard ramasse la carte sur la table et la plie sommairement pour l’enfouir dans sa poche.
”C’est la dernière fois que tu viens ici Courtier. Tant que tu es traqué par les Limiers il est hors de question que tu reviennes là, l’autre endroit de rendez-vous est toujours debout, alors nous l’utiliseront.”
”Uh huh, je ne crois pas non, ils l’ont rasé y’a deux ans. C’est une baraque à pute à la place.”
”Ah.”
”Mais y’a un nouveau café à côté, pas beaucoup de monde en général, les gens préfèrent aller chez le voisin.” Il sourit en voyant la mine blasée du Sénateur.
”Ah. Va pour le café.”
Le soleil couchant ne parvient pas à égayer le ciel assombrit par les nuages, et bien que la température ait été clémente toute la journée, l’air porte cette lourdeur caractéristique des journées de pluie estivales, rendant l’atmosphère pesante. La diminution de la lumière aurait ailleurs été compensée par la présence d’éclairages publiques magiques, mais dans le quartier des Esse-Malins ils ont tous été vandalisés depuis bien longtemps, volés par des ferrailleurs à l’abri des regards indiscrets ou carrément brisés par des enfants mals éduqués et autres voyous stupides. Seuls les mâts qui les perchaient autrefois témoignent encore de leur présence imaginaire, plongeant donc aujourd’hui les rues du bas-quartier dans les ombres qui font tant écho à l’hospitalité du voisinage. C’est justement dans les ténèbres projetés par les façades austères des maisons délabrées et rapiécées qu’une encapée marche à pas lent, elle sait très bien qu’il ne faut pas avoir l’air pressé en passant par ici, surtout lorsqu’on arbore son genre d’accoutrement par soucis de discrétion. Ayez l’air un peu trop hâtif et vous montrez à la vermine locale votre crainte de vous faire accoster, c’est le meilleur moyen de finir au mieux détroussé, et au pire… ça dépendais de ce qui vous effraie le plus. La figure couverte se meut à travers les ruelles et les allées, sous les regards menaçants des groupes de gang occasionnels qui surveillent leurs territoires, elle ne croise jamais aucun regard, se contente de marcher droit devant elle, sans répondre aux sifflements ou aux interjections intempestives. Être une femme seule dans ces coins mals famés est déjà dangereux en soi, et même s’il savait se battre il ne pouvait s’empêcher de se sentir particulièrement vulnérable. Arrivant enfin devant un carrefour familier, la silhouette change de bord et continue plus loin dans une allée esseulée, hormis un drogué qui git immobile au fond de la rue et git avachis sur le perron d’une porte qui ne se souvient plus de la dernière fois qu’elle fut ouverte, il n’y a pas âme qui vive pour l’observer. Parfait. La femme s’arrête au niveau du coin d’une des maisons, les fenêtres condamnées par les planches de bois présentent un interstice pour passer, mais ce n’est pas lui qui l’a aménagé, probablement des squatteurs qui cherchaient un refuge le dernier hiver. Ce qui l’intéresse est plus bas, à l’angle des deux murs. La femme se baisse et ses cheveux gris bouclés dépassent un peu en basculant vers l’avant, ses mains gâtées tatonnent le mur dans la pénombre croissante pour trouver ce qu’elle cherche. Elle sent enfin un trou dans un des bloquants de pierre bleue et elle y passe un doigt, avant de tirer fermement sur le morceau déscellé, dévoilant ainsi la cavité à l’intérieur du mur contenant une bourse, une dague effilée et un carnet de notes. Elle emporte la sacoche en cuir pour son contenu, la dague pour sa protection mais laisse le carnet, et les place dans ses poches avant de regarder sa montre, quatre-vingt-douze minutes, elle a encore le temps, c’est pas mal, il aura fait plus vite que prévu. La femme remet en place la dalle de pierre et fait maintenant route vers sa dernière destination qui elle n’est pas très loin, le Nouveau Forum, le café où l’attends son client.
”La cible est l’Intendante du Manoir Fraternitas, c’est forcément une effraction à haut risque en raison de la Famille à qui tu t’attaques, mais heureusement pour toi c’est celle des Sept Grandes avec le moins de protection potentielle.” Une croix apparaît sur le dessin. ”La chambre de l’Intendante est ici, là c’est la caserne de leur garde personnelle, tu as des points d’accès ici, ici, là et là pour passer par les toits. Derrière c’est la forêt domaniale des Fraternitas, tu auras des difficultés à t’y infiltrer mais il y a un talus qui traverse le champs à cet endroit, je doute que les gardes en soient au courant.”
”Vous m’avez l’air assez sûr que ce sont de gros branleurs.”
”Le chef de leur sécurité a le même âge que moi, je le connais depuis suffisamment longtemps pour savoir dans quelle négligence oisive il s’est enfouis, Justice appartient aux Ironsouls et aux Fraternitas, ils s’y sentent plutôt sereins et les attaques ont été rare. Il y a bien la campagne présidentielle de Junior il y a sept ans qui lui a donné du fil à retordre mais depuis, il s’est encroûté dans la passivité.”
”Et à part le vieux allumeur et la cible y’a qui qui habite là dedans?”
”À l’intérieur même de la demeure, le personnel de cuisine, d’entretien et de domestiques, en habitant réguliers il y a Anastase Fraternitas et ses deux enfants, ce sont les petits derniers de la Famille.”
Le Courtier semble plongé dans ses réflexions, et tandis qu’il regarde obstinément la carte primitive avec ses traits égratignés, Zelevas peut voir les engrenages de son art commencer à tourner. Le truand n’est pas quelqu’un de foncièrement intelligent, du moins pas dans le sens classique du terme, il n’est agréable avec personne, n’affectionne ni le raffinement, ni la culture, ni les philosophies, il n’excelle qu’en un seul point: son travail. C’est dans ce domaine de prédilection qu’il a développé au fil des années de pratiques et des erreurs commises, une compréhension instinctive de sa technique et s’il possédait un plan il serait bien incapable d’en communiquer clairement tout le fonctionnement et les précautions qu’il impliquerait à un potentiel partenaire, le gaillard agit et avait toujours agit seul, justement parce qu’il est détestable et qu’il ne cherche pas à ce qu’il en soit autrement. C’est donc instinctivement que le criminel voit devant lui les différentes pièces de l’énigme se mettre en place et s’agencer pour former l’esquisse de sa toile.
”Je vous emprunte ça. Je ne vous tiens pas au courant, je serai de retour quand je serai revenu, par contre faudra venir quand je vous le demande, oh et n’oubliez pas notre accord hein?” Le gaillard ramasse la carte sur la table et la plie sommairement pour l’enfouir dans sa poche.
”C’est la dernière fois que tu viens ici Courtier. Tant que tu es traqué par les Limiers il est hors de question que tu reviennes là, l’autre endroit de rendez-vous est toujours debout, alors nous l’utiliseront.”
”Uh huh, je ne crois pas non, ils l’ont rasé y’a deux ans. C’est une baraque à pute à la place.”
”Ah.”
”Mais y’a un nouveau café à côté, pas beaucoup de monde en général, les gens préfèrent aller chez le voisin.” Il sourit en voyant la mine blasée du Sénateur.
”Ah. Va pour le café.”
***


Noble de La République
Zelevas E. Fraternitas

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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage noir
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Directeur de la Comptabilité
Pénétrant dans l’établissement en repoussant les portes, la vieille femme conserve sa capuche sur sa tête, s’attirant ainsi l’attention de l’unique client encore présent à cette heure ci, un éternel pilier de bar dont l’alcool et les glaçons ont suffisamment torpillé la mémoire pour que les officiers du coin le prennent pour un dur à cuir en terme de secret, alors qu’il est juste con. Elle s’avance vers le propriétaire des lieux en sortant la bourse qu’elle a récupéré tantôt, et ses doigts frippés déposent sur la table trois pièces d’argents et une pièce en or frappée d’un sigle particulier. Cette dernière ne lui sert pas de paiement pour le service offert mais d’identification, et après un rapide coup d’oeil, le tenancier lève un de ses gros sourcils en zieutant le pochtron pour vérifier qu’il est complètement rond, avant de revenir sur la nouvelle venue.
”Entre.”
Sans un mot, la femme récupère la pièce d’or en la laissant retomber dans la bourse et passe silencieusement derrière le comptoir pour ouvrir la trappe sous les tireuses à bière, elle s’accroupit pour descendre les marches de l’étroit passage qui descend dans la réserve de la bâtisse, éclairée uniquement par une bougie qu’elle a emprunté au vol. Le couloir amène à une cave tout ce qu’il y a de plus normal pour un café, des sacs de grain s’entassent dans un air sec et plein de poussière au milieu des tonneaux de vin, de bière et d’autres alcools moins populaires. Ce qui la distingue des autres caves cependant, et la raison pour laquelle elle vient de payer aussi chère la soirée pour y accéder, c’est le trou dans le mur qui donne l’accès au sous-sol voisin, où plusieurs salles clandestines aménagées servent de scène de crime à des abus divers et variés. Passant ainsi devant des portes à travers lesquelles des éclats de voix étouffés lui parviennent doucement, la figure cachée vient jusqu’au fond d’un des couloirs et ouvre la dernière porte à droite, entrant nonchalamment dans la pièce. À l’intérieur, un grand homme, dans les deux mètres environ, intégralement vêtu de cuir noir et portant sur la tête un masque de médecin de la peste dissimulant tout ses traits se relève à son arrivée, il est strictement impossible de déterminer au premier coup d’oeil son identité, ni même la race à laquelle il appartient, de même qu’il est incertain de savoir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. À ses pieds gît une grande besace, remplie de matériel important à leur besogne, le premier geste du docteur est donc de fouiller à l’intérieur du sac pour en retirer une clé qu’il lance à la nouvelle arrivante, et celle ci s’empresse de fermer à double tour derrière elle. Une fois fait, elle dépose le contenu de ses poches sur la table de la pièce, parmis quoi figure un trousseau de clés, et vérifie que la citerne dans le coin a été remplie, puis elle ressort une dernière fois sa montre.
”Cent treize, je n’en ai plus que pour quelques minutes de plus.” Comme on connaît son record d’apnée, il sait aussi combien de temps il peut tenir avec sa magie, et là il se sent bientôt à bout.
La vieille femme défait sa cape pour enfin révéler les traits de Séléna Meillers à la lueur blafarde des quelques lanternes à huile qui éclairent la pièce. Le Docteur retire également son masque et le visage luisant de Zelevas affiche une expression soulagée d’enfin pouvoir retirer son déguisement.
”Il fait une chaleur à crever là dessous, j’ai cru que j’allais faire un malaise.” Le Sénateur se demandait comment l’original faisait pour porter cet accoutrement en permanence, avant de ranger cette question dans le tiroir des nombreux autres mystères concernant cet individu.
”Restez avec moi, ce serait dommage de foirer maintenant n’est-ce pas? Allez-y aidez moi à m’attacher pour qu’on aille plus vite.”
À deux ils s’affairent le plus rapidement possible, dans cette course contre la montre chaque seconde compte pour finaliser leurs préparatifs, Séléna s’assoit sur la chaise en fonte posée au milieu de la pièce, elle relève sa robe jusqu’aux cuisses, décroche son haut pour l’abaisser à hauteur des seins et pendant que le Sénateur déballe les cordes du sac et en donne une à l’Intendante pour qu’elle s’attache à l’accoudoir, le vieillard lui se penche à ses pieds pour lui lier solidement les chevilles au barreau et remonte le long des cuisses pour l’immobiliser.
”Y’a du mou là, je peux encore bouger. Plus fort.”
”Si elle a des marques sur la peau à la fin elle se doutera de quelque chose.”
”Ça se dissimule toujours mieux qu’une fracture parce qu’elle a pu faire balancer la chaise et qu’elle est mal tombée.”
Zelevas ressert les noeuds et une fois prêts, Séléna tente de se débattre, gesticulant la tête de droite à gauche puis d’avant en arrière pour se donner de l’élan, en vain. La chaise est trop lourde et les cordes trop serrées.
”Et maintenant?”
”Je vais bientôt lâcher, je devrai pas en avoir pour longtemps à te rejoindre normalement, si je reviens pas, dans cinq minutes part du principe que ça s’est mal passé, fais lui boire la potion et largue la n’importe où ensuite.”
”Reçu.”
Zelevas se rassied sur la chaise installée dans le coin de la pièce, celle où il avait longuement patienté toute une après-midi. Sa chaise est orientée vers celle de Séléna, et entre eux se dresse la table sur laquelle repose uniquement la besace en cuir qu’il avait apporté, la montre, la dague et la bourse que Séléna avait déposé en arrivant, le vieillard regarde le corps de l’Intendante, ficelée solidement sur la lourde chaise en fonte comme un jambon de boucher, dos à lui. Il est important qu’elle ne le voit jamais et si tout se déroule comme prévu, elle ne saura même jamais qu’il y avait une personne derrière elle. Le moment où l’esprit du Courtier quitte le corps de la vieille femme, sa tête dodeline toute seule vers l’avant tandis que la transition s’opère, et peu après, en revenant à ses esprits, madame Meillers cette fois en possession de ses moyens se met à paniquer en remarquant tour à tour le changement brutal d’environnement, puis sa condition physique restreinte, et enfin la réalisation du danger de sa situation. Elle se met à hurler et à se débattre, mais de là où elle est, seul les autres clients du sous-sol clandestin peuvent l’entendre ne serait-ce que faiblement, et aucun d’entre eux n’en aura rien à faire. Soupirant silencieusement, Zelevas remet en place son masque de médecin de la peste sur le visage, par pure précaution. Quelques dizaines de secondes plus tard, le Courtier fait son apparition grâce à sa téléportation, un masque lui aussi couvrant ses traits pour dissimuler son visage. Ses vêtements sont sales et pleins de terre, laissant deviner qu’il avait dû s’enterrer lui-même pendant qu’il acheminait Séléna ici via sa possession. Désormais, les trois acteurs du huit-clos sont au grand complet et le spectacle peut commencer.
VLAN
”Entre.”

”Cent treize, je n’en ai plus que pour quelques minutes de plus.” Comme on connaît son record d’apnée, il sait aussi combien de temps il peut tenir avec sa magie, et là il se sent bientôt à bout.
La vieille femme défait sa cape pour enfin révéler les traits de Séléna Meillers à la lueur blafarde des quelques lanternes à huile qui éclairent la pièce. Le Docteur retire également son masque et le visage luisant de Zelevas affiche une expression soulagée d’enfin pouvoir retirer son déguisement.
”Il fait une chaleur à crever là dessous, j’ai cru que j’allais faire un malaise.” Le Sénateur se demandait comment l’original faisait pour porter cet accoutrement en permanence, avant de ranger cette question dans le tiroir des nombreux autres mystères concernant cet individu.
”Restez avec moi, ce serait dommage de foirer maintenant n’est-ce pas? Allez-y aidez moi à m’attacher pour qu’on aille plus vite.”
À deux ils s’affairent le plus rapidement possible, dans cette course contre la montre chaque seconde compte pour finaliser leurs préparatifs, Séléna s’assoit sur la chaise en fonte posée au milieu de la pièce, elle relève sa robe jusqu’aux cuisses, décroche son haut pour l’abaisser à hauteur des seins et pendant que le Sénateur déballe les cordes du sac et en donne une à l’Intendante pour qu’elle s’attache à l’accoudoir, le vieillard lui se penche à ses pieds pour lui lier solidement les chevilles au barreau et remonte le long des cuisses pour l’immobiliser.
”Y’a du mou là, je peux encore bouger. Plus fort.”
”Si elle a des marques sur la peau à la fin elle se doutera de quelque chose.”
”Ça se dissimule toujours mieux qu’une fracture parce qu’elle a pu faire balancer la chaise et qu’elle est mal tombée.”
Zelevas ressert les noeuds et une fois prêts, Séléna tente de se débattre, gesticulant la tête de droite à gauche puis d’avant en arrière pour se donner de l’élan, en vain. La chaise est trop lourde et les cordes trop serrées.
”Et maintenant?”
”Je vais bientôt lâcher, je devrai pas en avoir pour longtemps à te rejoindre normalement, si je reviens pas, dans cinq minutes part du principe que ça s’est mal passé, fais lui boire la potion et largue la n’importe où ensuite.”
”Reçu.”
Zelevas se rassied sur la chaise installée dans le coin de la pièce, celle où il avait longuement patienté toute une après-midi. Sa chaise est orientée vers celle de Séléna, et entre eux se dresse la table sur laquelle repose uniquement la besace en cuir qu’il avait apporté, la montre, la dague et la bourse que Séléna avait déposé en arrivant, le vieillard regarde le corps de l’Intendante, ficelée solidement sur la lourde chaise en fonte comme un jambon de boucher, dos à lui. Il est important qu’elle ne le voit jamais et si tout se déroule comme prévu, elle ne saura même jamais qu’il y avait une personne derrière elle. Le moment où l’esprit du Courtier quitte le corps de la vieille femme, sa tête dodeline toute seule vers l’avant tandis que la transition s’opère, et peu après, en revenant à ses esprits, madame Meillers cette fois en possession de ses moyens se met à paniquer en remarquant tour à tour le changement brutal d’environnement, puis sa condition physique restreinte, et enfin la réalisation du danger de sa situation. Elle se met à hurler et à se débattre, mais de là où elle est, seul les autres clients du sous-sol clandestin peuvent l’entendre ne serait-ce que faiblement, et aucun d’entre eux n’en aura rien à faire. Soupirant silencieusement, Zelevas remet en place son masque de médecin de la peste sur le visage, par pure précaution. Quelques dizaines de secondes plus tard, le Courtier fait son apparition grâce à sa téléportation, un masque lui aussi couvrant ses traits pour dissimuler son visage. Ses vêtements sont sales et pleins de terre, laissant deviner qu’il avait dû s’enterrer lui-même pendant qu’il acheminait Séléna ici via sa possession. Désormais, les trois acteurs du huit-clos sont au grand complet et le spectacle peut commencer.
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