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Fin septembre de l'An 4
Soupir de soulagement quand elle a enfin mis un pied à terre en terres Reikoises. La vie, soudain, semble plus belle et le soleil brille dans la vie de Fauna comme au-dessus des flots en ce divin jour. Magnifique nouvelle, magnifique perspectives qui s’ouvrent pour elle. Son aventure en République, riche en rebondissements et en rencontres aurait pu ne jamais s’arrêter, mais pas un jour ne passait sans que de négatives pensées viennent assaillir le cerveau tout petit de l’hybride chèvre. Et s’il me recherchait ? Et s’il avait lancé des hommes (ou des femmes) à mes trousses pour me tuer ? Et si je le croisais en rue ? Et s’ils étaient tous comme lui ? Non, définitivement, les habitants des villes et des campagnes n’étaient pas tous comme cet individu qui s’était fait passer pour son père pendant tant d’années. Un père aimant, mais un père traître qui cachait bien son jeu. Fauna, en définitive, n’a pas de parents. Sa mère, aucune idée de qui elle a bien pu être, une chèvre cela est certain, un animal peut-être mort en couche, qu’elle a peut-être côtoyé comme simple amie pendant des années. Son père, ce menteur, ce dégoûtant meurtrier. Pas de parents, vous dis-je. Libre et fraîche, le vent dans ses longs cheveux verts qu’elle n’a plus coupé depuis quelques années maintenant, « on » s’en chargeait pour elle à l’époque, et sa lourde chevelure glisse jusqu’à ses fesses. Couleur surprenante, on se retourne parfois sur son chemin alors qu’elle trotte sur ses petits pieds dans les rues qu’elle découvre, et en plus elle a une corne bien pointue, bien dangereuse qu’elle n’a jamais utilisée pour faire le mal, car elle est armée jusqu’aux dents, enfin c’est ce qu’elle dit pour ne pas être ennuyée. Est-ce que les gens semblent impressionnés ? Pas du tout, elle mesure un peu plus d’un mètre cinquante Fauna, c’est un petit bout de femme déterminé mais heureux. Heureux d’être en sécurité car le méchant monsieur ne traversera pas le monde pour lui botter les fesses – comprendre : la buter, comme il a tenté de faire dans la plus odieuse des cruautés car elle posait trop de questions, car elle se rebellait, et les hybrides sont pas censés se rebeller, ils ferment leurs gueules et obéissent.
L’air est frais, le nez vers le ciel, Fauna remercie une force supérieure en laquelle elle ne croit pas, ayant été tenue à l’écart des religions, mais qui l’a aidée à survivre à des jours en mers, aux pirates, aux mecs un peu bizarres et bourrés qui ne savent plus où mettre leurs mains… Fauna est en vie, elle ne sait pas sa chance de ne pas avoir été attrapée et vendue comme simple marchandise, elle connaît pas tout ça, c’est un bébé qui découvre le monde et qui sourit de toutes ses dents. Quelques jours qu’elle se perd dans les rues, ses sacs sont toujours aussi lourds, elle propose son thé contre quelques pièces, elle a encore un peu d’argent de son méfait, son seul et unique, mais elle sent que ce sera bientôt fini, et ici, tout s’achète, tout se vend, elle l’a appris à la dure, enfin on le lui a expliqué. « Papa » lui avait montré de l’argent, une fois, c’est pour cela qu’elle, dans un éclair de lucidité durant sa fuite, a volé, a menacé. Bien fait pour elle, cette… raaaaah ! Elle n’y comprend plus rien, mais il lui reste quelques feuilles, alors elle les prépare et les vend avec le sourire, et certains ont pitié d’elle, de ses haillons, de sa corne immense, de ses dents toutes limées mais un peu rabougries.
Ce matin, le vent se lève et Fauna a passé la nuit dehors. Le sol n’est, définitivement, pas confortable, mais on ne lui a rien volé. Les sacs sont portés de toutes ses forces, ses simples affaires dans l’un, sur son petit dos voûté, le reste, les feuilles, le matériel, dans l’autre, qui sont sur ses bras. Elle n’a pas quitté les quais, pas encore. Étrangement, cette sensation est délicieuse, l’air marin secoue ses sens, et elle sait qu’elle est en sécurité. Jusqu’à ce qu’elle bouscule, par erreur, la mauvaise personne. Oups, désolée, elle souffle, mais l’homme à les crocs acérés, et l’envie de l’étriper car elle a renversé sa précieuse bière avec son gros sac énorme. Eh, ça coûte cher ! Mais Fauna s’en fiche, car elle n’aime pas la bière. Bien sûr, dans les auberges elle a goûté, mais jamais aimé. Elle file sans demander son reste, un peu ralentie par le poids sur ses épaules et sur ses bras. Le mec la suit, bien entendu, il est un peu bourré, il titube. Fauna, elle bouscule plus d’âmes avec sa cargaison de vêtements pas très frais, de feuilles et de théières. La colère gronde, sale hybride !
Ce bateau sonne comme le sauveur qu’elle attendait. Ce n’est pas un beau drakyn, un bel elfe aux lèvres tendres, un triton aux doux traits, mais un bateau. Des planches, du bois, des voiles, ça vogue à l’horizon et elle décide de s’y cacher le temps que ces poivrots oublient qu’il y a une jeune conne qui les a importunés. Ça ne devrait pas prendre longtemps, se dit l’hybride, ils sont bien imbibés et elle pas du tout. Devinez, elle n’a bu qu’un thé, mangé un morceau de pain. Étonnamment souple, elle grimpe à bord, y’a des gens qui s’affairent, elle n’est pas seule, les sourcils se froncent mais déjà elle disparaît, enfin croit-elle car si elle est bien cachée, y’a ses maudits sacs qui dépassent de tous les côtés.
Soupir de soulagement quand elle a enfin mis un pied à terre en terres Reikoises. La vie, soudain, semble plus belle et le soleil brille dans la vie de Fauna comme au-dessus des flots en ce divin jour. Magnifique nouvelle, magnifique perspectives qui s’ouvrent pour elle. Son aventure en République, riche en rebondissements et en rencontres aurait pu ne jamais s’arrêter, mais pas un jour ne passait sans que de négatives pensées viennent assaillir le cerveau tout petit de l’hybride chèvre. Et s’il me recherchait ? Et s’il avait lancé des hommes (ou des femmes) à mes trousses pour me tuer ? Et si je le croisais en rue ? Et s’ils étaient tous comme lui ? Non, définitivement, les habitants des villes et des campagnes n’étaient pas tous comme cet individu qui s’était fait passer pour son père pendant tant d’années. Un père aimant, mais un père traître qui cachait bien son jeu. Fauna, en définitive, n’a pas de parents. Sa mère, aucune idée de qui elle a bien pu être, une chèvre cela est certain, un animal peut-être mort en couche, qu’elle a peut-être côtoyé comme simple amie pendant des années. Son père, ce menteur, ce dégoûtant meurtrier. Pas de parents, vous dis-je. Libre et fraîche, le vent dans ses longs cheveux verts qu’elle n’a plus coupé depuis quelques années maintenant, « on » s’en chargeait pour elle à l’époque, et sa lourde chevelure glisse jusqu’à ses fesses. Couleur surprenante, on se retourne parfois sur son chemin alors qu’elle trotte sur ses petits pieds dans les rues qu’elle découvre, et en plus elle a une corne bien pointue, bien dangereuse qu’elle n’a jamais utilisée pour faire le mal, car elle est armée jusqu’aux dents, enfin c’est ce qu’elle dit pour ne pas être ennuyée. Est-ce que les gens semblent impressionnés ? Pas du tout, elle mesure un peu plus d’un mètre cinquante Fauna, c’est un petit bout de femme déterminé mais heureux. Heureux d’être en sécurité car le méchant monsieur ne traversera pas le monde pour lui botter les fesses – comprendre : la buter, comme il a tenté de faire dans la plus odieuse des cruautés car elle posait trop de questions, car elle se rebellait, et les hybrides sont pas censés se rebeller, ils ferment leurs gueules et obéissent.
L’air est frais, le nez vers le ciel, Fauna remercie une force supérieure en laquelle elle ne croit pas, ayant été tenue à l’écart des religions, mais qui l’a aidée à survivre à des jours en mers, aux pirates, aux mecs un peu bizarres et bourrés qui ne savent plus où mettre leurs mains… Fauna est en vie, elle ne sait pas sa chance de ne pas avoir été attrapée et vendue comme simple marchandise, elle connaît pas tout ça, c’est un bébé qui découvre le monde et qui sourit de toutes ses dents. Quelques jours qu’elle se perd dans les rues, ses sacs sont toujours aussi lourds, elle propose son thé contre quelques pièces, elle a encore un peu d’argent de son méfait, son seul et unique, mais elle sent que ce sera bientôt fini, et ici, tout s’achète, tout se vend, elle l’a appris à la dure, enfin on le lui a expliqué. « Papa » lui avait montré de l’argent, une fois, c’est pour cela qu’elle, dans un éclair de lucidité durant sa fuite, a volé, a menacé. Bien fait pour elle, cette… raaaaah ! Elle n’y comprend plus rien, mais il lui reste quelques feuilles, alors elle les prépare et les vend avec le sourire, et certains ont pitié d’elle, de ses haillons, de sa corne immense, de ses dents toutes limées mais un peu rabougries.
Ce matin, le vent se lève et Fauna a passé la nuit dehors. Le sol n’est, définitivement, pas confortable, mais on ne lui a rien volé. Les sacs sont portés de toutes ses forces, ses simples affaires dans l’un, sur son petit dos voûté, le reste, les feuilles, le matériel, dans l’autre, qui sont sur ses bras. Elle n’a pas quitté les quais, pas encore. Étrangement, cette sensation est délicieuse, l’air marin secoue ses sens, et elle sait qu’elle est en sécurité. Jusqu’à ce qu’elle bouscule, par erreur, la mauvaise personne. Oups, désolée, elle souffle, mais l’homme à les crocs acérés, et l’envie de l’étriper car elle a renversé sa précieuse bière avec son gros sac énorme. Eh, ça coûte cher ! Mais Fauna s’en fiche, car elle n’aime pas la bière. Bien sûr, dans les auberges elle a goûté, mais jamais aimé. Elle file sans demander son reste, un peu ralentie par le poids sur ses épaules et sur ses bras. Le mec la suit, bien entendu, il est un peu bourré, il titube. Fauna, elle bouscule plus d’âmes avec sa cargaison de vêtements pas très frais, de feuilles et de théières. La colère gronde, sale hybride !
Ce bateau sonne comme le sauveur qu’elle attendait. Ce n’est pas un beau drakyn, un bel elfe aux lèvres tendres, un triton aux doux traits, mais un bateau. Des planches, du bois, des voiles, ça vogue à l’horizon et elle décide de s’y cacher le temps que ces poivrots oublient qu’il y a une jeune conne qui les a importunés. Ça ne devrait pas prendre longtemps, se dit l’hybride, ils sont bien imbibés et elle pas du tout. Devinez, elle n’a bu qu’un thé, mangé un morceau de pain. Étonnamment souple, elle grimpe à bord, y’a des gens qui s’affairent, elle n’est pas seule, les sourcils se froncent mais déjà elle disparaît, enfin croit-elle car si elle est bien cachée, y’a ses maudits sacs qui dépassent de tous les côtés.
La Chaleureuse Noyeuse
Takhys Suladran
Messages : 485
crédits : 680
crédits : 680
Info personnage
Race: Sirène
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Takhys arriva au ponton où se trouvait le Vanguard, un magnifique trois-mâts à la ligne de coque effilée, gracieuse, faite pour briser les flots pour naviguer en souplesse et rapidité. La couleur blanche avait connu de meilleurs jours, mais après avoir participé à une rude bataille navale, il était normal qu'il ait perdu de sa superbe. Ce n'était que temporaire, le temps de le ramener en République et de voir qui pourrait l'aider à le remettre un peu plus à neuf sans que cela ne lui coûte de trop. Là, il était apte à reprendre la mer, car, de ce qu'elle avait pu gagner — ou rafler, surtout la fin de mission — avait servi à réparer les avaries. En tout cas, elle avait déjà quelques projets pour ce fier navire, bien qu'elle ne sache pas grand-chose de la navigation. Bah, cela ne devait pas être si compliqué, non ? Les humains y arrivaient, pourquoi pas elle ? Elle arrivera à comprendre tous les termes nautiques et tout ce qui était spécifique à un navire... ou son équipage et... oh, elle apprendra bien oui. Restait à voir comment elle jouera les capitaines. De toute façon, son but premier était de ramener le trois-mâts à Courage, le reste, elle verra en cours de route.
Avant de monter à bord et de rejoindre la petite dizaine de jeunes gens non reikois (on trouve tellement de tout et de n'importe quoi dans les ports, quelle avantage pour elle !)qu'elle avait recrutés, qui étaient hardis à faire leurs preuves, car peu expérimentés, Takhys se remémora à qui avait appartenu le Vanguard et le choc que cela avait été de découvrir ce que son propriétaire était devenu et que de bases, la mission menée pour le délivrer avait terminé en fiasco tragique, menant à la mort un des alliées recrutés pour le sauvetage de l'hybride. Elle revoyait la scène du mercenaire Destra, mourant brutalement sous l'effet de la magie de son ami, Zaïn. Convaincu de venir le sauver, le mercenaire borgne avait dû avoir des pensées autres que la joie de le retrouver en vie.
Elle soupira légèrement. Elle n'aimait guère que ce genre d'aventures se termine mal... Mais ainsi était la vie. La dure loi de survie ou de ne pas survivre. Les humains avaient la fâcheuse tendance à la rendre instable, cette loi immuable de la nature, surtout quand la finalité d'un objectif changeait radicalement de camp. Au moins, le mercenaire aura eu une mort rapide... Bon, si elle embarquait ?
Ce fut avec le sourire qu'elle monta à bord. Un jeune homme, brun de poils et de cheveux, avec une barbe rasée de quelques jours, se présenta à elle. Ah oui, elle se rappela qu'il était son second. Il secondait le capitaine non ?
"Bien le bonjour Appan. Si tout est prêt, on lève l'ancre, on prend le large et direction la République ! "
Appan avait à peine ouvert la bouche qu'il ne sut que répondre à la demande de la Sirène. En même temps, il avait tout juste dépassé sa vingt-cinquième année et ce n'était que la première de sa vie qu'il occupait ce genre de poste. Forcément, l'expérience n'était pas tout à fait au rendez-vous. De la volonté et de la détermination, il en avait. L'autorité viendra d'elle-même. Takhys le sentait capable de commander à des hommes. Il fallait juste qu'il s'entraîne un peu.
Le départ du ponton fut un peu long, la sortie du port fut fastidieuse. On le sentait, l'équipage guère expérimenté, qui n'avait pas ses marques sur un magnifique trois-mâts. Et comme ils n'étaient guère nombreux, forcément... Une fois la moitié des voiles sorties, le navire put prendre la direction du large... Bon enfin, pas trop non plus. Takhys s'assurera que le navire gardera les terres en vue, pour que l'équipage ne prenne pas peur, ne soit pas désespéré.... les chansons habituelles des marins superstitions non ? Bon, et si elle se baladait un peu sur le pont, pour que ces terrestres s'habituent à sa présence ? Tiens, mais que foutaient ces sacs ici ? Elle en attrapa un, et le tira pour voir son poids...
Avant de monter à bord et de rejoindre la petite dizaine de jeunes gens non reikois (on trouve tellement de tout et de n'importe quoi dans les ports, quelle avantage pour elle !)qu'elle avait recrutés, qui étaient hardis à faire leurs preuves, car peu expérimentés, Takhys se remémora à qui avait appartenu le Vanguard et le choc que cela avait été de découvrir ce que son propriétaire était devenu et que de bases, la mission menée pour le délivrer avait terminé en fiasco tragique, menant à la mort un des alliées recrutés pour le sauvetage de l'hybride. Elle revoyait la scène du mercenaire Destra, mourant brutalement sous l'effet de la magie de son ami, Zaïn. Convaincu de venir le sauver, le mercenaire borgne avait dû avoir des pensées autres que la joie de le retrouver en vie.
Elle soupira légèrement. Elle n'aimait guère que ce genre d'aventures se termine mal... Mais ainsi était la vie. La dure loi de survie ou de ne pas survivre. Les humains avaient la fâcheuse tendance à la rendre instable, cette loi immuable de la nature, surtout quand la finalité d'un objectif changeait radicalement de camp. Au moins, le mercenaire aura eu une mort rapide... Bon, si elle embarquait ?
Ce fut avec le sourire qu'elle monta à bord. Un jeune homme, brun de poils et de cheveux, avec une barbe rasée de quelques jours, se présenta à elle. Ah oui, elle se rappela qu'il était son second. Il secondait le capitaine non ?
"Bien le bonjour Appan. Si tout est prêt, on lève l'ancre, on prend le large et direction la République ! "
Appan avait à peine ouvert la bouche qu'il ne sut que répondre à la demande de la Sirène. En même temps, il avait tout juste dépassé sa vingt-cinquième année et ce n'était que la première de sa vie qu'il occupait ce genre de poste. Forcément, l'expérience n'était pas tout à fait au rendez-vous. De la volonté et de la détermination, il en avait. L'autorité viendra d'elle-même. Takhys le sentait capable de commander à des hommes. Il fallait juste qu'il s'entraîne un peu.
Le départ du ponton fut un peu long, la sortie du port fut fastidieuse. On le sentait, l'équipage guère expérimenté, qui n'avait pas ses marques sur un magnifique trois-mâts. Et comme ils n'étaient guère nombreux, forcément... Une fois la moitié des voiles sorties, le navire put prendre la direction du large... Bon enfin, pas trop non plus. Takhys s'assurera que le navire gardera les terres en vue, pour que l'équipage ne prenne pas peur, ne soit pas désespéré.... les chansons habituelles des marins superstitions non ? Bon, et si elle se baladait un peu sur le pont, pour que ces terrestres s'habituent à sa présence ? Tiens, mais que foutaient ces sacs ici ? Elle en attrapa un, et le tira pour voir son poids...
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