DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Seraphin

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Ni gloire ni honneur [Alasker - Kahl] InRH1Ti
    Gazette des cendres
    Printemps 2024
    Lire le journal
    #6
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Lever de Lune
    Derniers sujets
    Battre le pavé. [Arès]Aujourd'hui à 20:00Arès Wessex
    Mon Voisin Du DessusAujourd'hui à 19:23Ayshara Ryssen
    Un destin forgé [Hestia]Aujourd'hui à 18:38Arès Wessex
    La justice frappe les injustes | Résolution de l'EnquêteAujourd'hui à 18:25Dorylis de Rockraven
    Retour par les vents arides | [Enkara] Aujourd'hui à 18:09Kieran Ryven
    Le Vent des AffairesAujourd'hui à 17:46Soren Goldheart
    Recensement #6Aujourd'hui à 16:39Verndrick Vindrœkir
    Le monde de la nuit, une sœur et sa population[Libre]Aujourd'hui à 15:54Vandaos Fallenswords
    Liens et Pré-liens VerndrickAujourd'hui à 15:52Verndrick Vindrœkir
    2 participants
    Aller en bas
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Kahl
    Kahl
    Messages : 175
    crédits : 145

    Info personnage
    Race: Oni (demi-archonte)
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t930-kahl-l-ogre-du-blizzard-termine
  • Lun 26 Fév - 15:49



    Toquer aux portes n'était pas particulièrement habituel pour les Dévoreurs qui avaient plus tendance à les enfoncer à coups de pieds mais lorsqu'il était question de venir déranger le patron, on avait tendance à se montrer curieusement plus courtois malgré ses élans barbares. Le guerrier en armure pourpre cogna donc l'une de ses phalanges contre la plaque de bois massif menant au bureau du chef de la meute pourpre et lorsqu'un grognement rauque se fit entendre à l'intérieur, Kirk se permit de l'interpréter comme une invitation et tourna la poignée du local dont émanèrent lorsque l'air vicié s'en échappa des remugles mêlant huile, sang et cendres.

    Une fois à l'intérieur, il ne prit part à aucune forme de cérémonie. Pas de salut militaire, pas l'ombre d'un rappel de grade. Alasker avait bien établi que ces pompeux rituels n'étaient qu'un moyen pour les incapables de faire mine d'être dotés d'un semblant de rigueur militaire. Combattre pour la Livrée Rouge, c'était aussi oublier ces courbettes inutiles et ces faux-semblants qui n'étaient bon que pour les suceurs de couronne. Ici, on ne perdait de temps ni en palabres et encore moins en courbettes réalisées à tous bouts de champs. Même la paperasse accumulée au coin de la table faisant office de bureau était désordonnée au possible, laissant sans mal entrevoir le peu de crédit qu'Alasker accordait à ce genre de tâches ingrates. Kirk n'accorda au foutoir qu'un intérêt très passager et posa ses yeux cernés de noir sur la trogne du bien peu affable lycanthrope.

    "Il est réveillé..."

    Inutile de préciser à qui il faisait allusion. Alasker semblait fort occupé et plus patibulaire qu'à l'accoutumée mais le Dévoreur ayant eu l'outrecuidance de le déranger anticipa sans mal un "Qu'est-ce que tu veux que ça me foute ?" qui risquait de lui tomber bien vite sur le coin de la gueule. Plutôt que de laisser son supérieur prendre la parole pour se fâcher en vain, Kirk enchaîna aussitôt non sans une pointe d'émotions difficilement déchiffrables. Du désarroi, de la frustration, des regrets ? Toute une palette de subtiles sonorités qu'il était peu commun d'entendre de la bouche d'un Dévoreur mais que savait analyser l'oreille affutée d'un prédateur.

    "...Et il s'est libéré."

    Il y eut après cette annonce un bref silence. En vue de la tragique condition dans laquelle l'Ogre avait été laissé par le Loup, Kahl aurait de prime abord dû être simplement affecté à une aile dédiée aux soins des blessés de guerre. Ce fut pourtant avec une certaine incrédulité que les Dévoreurs constatèrent qu'au fil des jours, les membres arrachés au possédé par les griffes du lycanthrope avaient commencé à se recomposer malgré son apparente apathie. Quand il fut établi que les morceaux dont il avait été délesté allaient entièrement repousser et, pour une obscure raison, gagner en volume dans ce même élan; les moyens employés pour restreindre ses mouvements n'avaient  pas été négligés.

    En l'absence de chaînes d'adamantine du fait d'un défaut d'approvisionnement passager, la cellule du colosse avait reçu des installations en mithril, un matériau suffisamment résistant pour endiguer la puissance physique démentielle de l'animal enragé, à condition de limiter au maximum l'amplitude de ses mouvements. Mains jointes et liées bien haut au dessus de sa tête, pieds ancrés au sol, l'ancien Dévoreur avait été attaché dans une position aussi inconfortable que limitante, ce qui aurait dû amplement suffire à le paralyser en vue de son affaiblissement. Par quel stratagème tordu était il parvenu à se débiner de ses liens en dépit de de telles précautions ?

    "Il dit qu'il veut t'causer."

    Le Dévoreur paraissait refuser catégoriquement d'employer le véritable nom du captif. Cela n'avait rien d'une inattention de sa part, bien au contraire. Depuis leur retour de l'expédition du Vent d'Acier, la plupart d'entre eux agissaient ainsi. Nul n'avait pu établir avec certitude que la créature qu'ils avaient traînée jusqu'au cœur de la forteresse était bel et bien le camarade tombé sous les coups d'Iratus et ce changement d'appellation était un moyen silencieux de faire entendre leur désaccord sans s'opposer frontalement à leur dirigeant. Il émanait de l'Ogre une aura plus malsaine qu'à l'accoutumée, un détail qui n'avait pas échappé aux fauves impériaux qui, comme toute bête, se fiaient lourdement à l'odeur des leurs pour les reconnaître.

    Il y avait, même chez eux, de nombreux partisans à l'idée d'une exécution sommaire de cet être que la corruption avait de toute évidence englouti.

    Iratus en avait cependant décidé autrement et si beaucoup s'étaient interrogés sur la légitimité d'une telle décision, personne n'avait pour l'heure eu le cœur à s'y opposer de vive voix.

    La Forteresse nommée Courroux était aussi austère que son propriétaire était désagréable, soit énormément. Les couloirs faits de pierre sombre que parcouraient Alasker et Kirk sous les regards de quelques curieux résonnaient à chacun de leurs pas, ce qui conférait à ce lieu pourtant supposément très fréquenté l'aspect d'une angoissante cathédrale. Kirk était d'un naturel bien plus causant qu'Alasker mais en cette occasion exceptionnelle, le Drakyn réputé pour sa folie eut la décence extraordinaire de fermer sa mouille pour se contenter de circuler avec diligence jusqu'au lieu où l'Ogre avait été enfermé.

    Une fois arrivés jusqu'aux geôles usuellement destinées à la torture de captifs de guerre ou à l'isolement de Dévoreurs ayant dépassé de trop loin les frontières séparant raison et folie, Alasker et Kirk tournèrent à l'angle d'un couloir pour s'enfoncer plus profondément dans les galeries aux portes barrées. Ils parvinrent ensemble jusqu'à leur objectif et le Loup put enfin constater par quel atroce procédé le soldat métamorphosé était parvenu à se débarasser de ses chaînes à la résistance pourtant très conséquente.

    Dans la noirceur d'une pièce que seul l'astre lunaire éclairait fébrilement, la silhouette monstrueuse d'un "Kahl" plus immense que jamais tourna mollement la tête et l'écho de ses inspirations bestiales se fit entendre. De dos, l'Oni au cuir pourpre et difforme laissa un sourire carnassier apparaître sur son ignoble frimousse puis lança d'une voix grasse et rauque :

    "Tiens donc..."

    Le géant tranquillement assis par terre se redressa doucement et Alasker put constater qu'en effet, aucun cliquetis de chaîne malmenée ne venait accompagner ses gestes lourds et paisibles. La bête pivota et se dirigea avec lenteur vers ses deux visiteurs qui purent enfin constater par quel miracle sordide il était parvenu à se défaire de ses liens.

    "Voici venir mon fidèle frère d'arme..."

    Une pogne énorme vint enserrer l'un des barreaux renforcés. Les yeux bleutés de l'Oni, jusqu'ici rivés sur Kirk, se tournèrent enfin vers Alasker. La voix assimilable à un grognement d'ours se fit plus sombre :

    "...ainsi que mon assassin."

    Ce ne fut pas une seconde main qui apparut, mais un moignon difforme à l'extrémité parsemée de minuscules tentacules qui grouillaient pour recomposer progressivement une dextre vraisemblablement déchiquetée à pleines dents. La plaie était fraîche et des coulées de sang vicié en dégoulinaient encore.

    Un nuage filtrant jusqu'à présent les rayons lunaires fut dévié par le vent et la timide lumière froide se fit légèrement plus intense, juste assez pour rendre discernables le sol de la prison dont les reflets n'étaient finalement pas dus à un excès d'humidité mais bel et bien à une véritable marre pourpre que l'Ogre avait laissé derrière lui en amputant ses propres membres à grands coups de crocs. Son extraordinaire régénération, de toute évidence, s'était faite encore plus phénoménale au fil des jours.
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Alasker Crudelis
    Alasker Crudelis
    Messages : 202
    crédits : 3753

    Info personnage
    Race: Loup-Garou
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal Mauvais
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t889-alasker-crudelis-iratus-termine
  • Dim 7 Avr - 18:51
    Les geôles du Courroux n’étaient jamais vides. Cela, les soldats de la horde d’Iratus l’avaient vite compris. Avant même la fin de la construction de la forteresse, le Noble Conseiller du Seigneur avait pris pour habitude d’y jeter les fauteurs de troubles attirés par les nuages de poussière que soulevait le chantier. Depuis leurs créations, les cellules avaient vu couler leur lot de larmes et de sang. Un fait qui n’avait clairement pas changé lorsque le régent des lieux avait cédé sa place au maître légitime du Courroux. Au contraire.
    Puisqu’Alasker n’avait pas la noble retenue de son frère démon. Et parce que dix milles combattants répartis dans tout le territoire du Reike avaient pour ordre de ramener leurs prisonniers les plus véhéments dans les sous-sols et la cour de son fief. Lorsque les geôles débordaient et qu’il devenait impensable d’y ajouter une nouvelle flopée de condamnés, on organisait une sélection parmi ceux qui y pourrissaient depuis suffisamment de temps. Les heureux élus se voyaient gentiment escortés à l’extérieur des murs, jusqu’aux limites d’un des trop nombreux cercles de sable rouge recouvrant les alentours du fort. Là, les brutes patibulaires déjà sur place leur proposaient un combat et l’arme de leur choix. Ceux qui y survivaient rejoignaient sa horde. Ceux qui refusaient rejoignaient leur cellule. La chair du crâne des autres était dissoute dans les eaux acides bordant le vieux Kazan pour que leurs os puissent mieux servir de trophées aux victorieux.
    Et si cette offre pouvait paraître aisément refusable, de prime abord, la présence du Boucher près des Geôles rendaient les cercles de duels particulièrement enviables.

    Alors, bien sûr, les gardiens des lieux, ceux qu’on appelait ironiquement les « recruteurs », avaient pris pour habitude de ne jamais rien questionner. De ne jamais s’étonner de rien.
    Et de ne surtout rien empêcher.

    Itzalcoatl ne faisait pas exception à la règle, non pas que cela s’avérait compliqué pour un individu comme lui. Si son absence de goût pour les effusions excessives de sang le rendait impropre à l’intégration parmi les Dévoreurs, ce solide gaillard originaire de la Jungle de Sang souffrait, selon beaucoup, d’une « absence d’âme » révoltante. Les peintures de guerres qui recouvraient sa peau, brunie par le soleil de l’impitoyable enfer vert, représentaient ses décennies passées à défendre les caravanes du Reike des raids orchestrés par les tribus indigènes de son pays natal, de l’appétit des créatures cauchemardesques rampant dans les ténèbres d’arbres millénaires, ou des vermines volantes n’hésitant jamais à transmettre maladies et infections aux êtres vivants traversant leurs zones de pontes. Devoir mettre fin aux souffrances d’amis et de frères aux yeux infestés de larves de mouches de sang, ça marquait n’importe qui, et de manière bien plus permanente que les pleurnicheries constantes provenant des cellules. Les prisonniers le détestaient pour son indifférence. Ses camarades mâtons le considéraient avec plus de crainte que de respect. Et cela lui convenait tout à fait, puisqu’Itzalcoatl, pour tout dire, n’était pas le guerrier le plus sociable qui soit. Avec le temps, il avait fini par s’enorgueillir d’être effectivement conçu différemment. Insensible. Froid, qu’importe l’instant, qu’importe l’enjeu.
    L’arrivée récente du Prisonnier avait changé cela.
    L’intégralité des Dévoreurs ayant survécu au Vent d’Acier avaient accompagné Iratus lorsqu’il était personnellement venu l’enchainer au fond de sa cellule. Croiser le regard d’un Dévoreur et témoigner de la crainte qui régnait en lui, c’était une expérience inédite pour beaucoup. Ces fous, ces prêtres du carnage, accueillaient la mort à bras ouverts, se scarifiaient pour se rappeler l’odeur du sang et la caresse de la souffrance lorsque la paix régnait depuis trop longtemps. Il semblait impossible, grotesque, que de tels êtres puissent éprouver la moindre forme d’appréhension.
    Et pourtant.
    “-Même Sanguin vaut mieux que lui.” Les avait-il entendu dire alors que les mâchoires baveuses de la bête rougeâtre claquaient dans le vide. “Aucune victoire ne devrait coûter ça.”

    Il n’avait pas raté une seule occasion d’observer l’évolution de la situation, depuis. Dans tout le Reike, jamais quelqu’un n’avait dû se montrer aussi volontaire à la surveillance d’un monstre cauchemardesque que lui. Même parmi les Akkelanaks du Berceau.
    Parce que voir cette chose grogner et gronder au fond de sa cellule, croiser les plus grands guerriers de l’armée du Seigneur du Courroux lorsque ces derniers venaient rendre visite à ce qui restait de leur ancien frère d’arme, c’était voir une partie de l’histoire sombre du Reike se mettre en place, il en était persuadé. Et puis, chacune de ces tristes saynètes prenant pour décor ses cachots le fascinait, à chaque fois. Et cette fois ne serait pas différente des autres.

    Voir des monstres se soucier de l’un des leurs, à leur manière, ça n’était pas donné à tout le monde.

    ***

    “-Je t’ai épargné, Kahl.” La lassitude qui se lisait sur ses traits autant que dans sa voix n’avait rien de feinte. Iratus ne feignait jamais rien. Sa carcasse perpétuellement saturée de tics nerveux en était incapable. Mais, si une fatigue trop visible se faisait bien souvent annonciatrice d’apathie ou d’inaction chez les êtres normaux, la sienne se faisait le héraut d’une violence à venir. Puisqu’en dehors des temps de guerre, son énergie, il la dédiait à contenir cette rage qui jamais ne s’éteignait. “Je ne suis pas encore ton assassin. Parce que tu n’es pas ce pauvre connard d’Archonte.
    Les solerets d’airain foulèrent le sol poussiéreux, entamant une ronde près du lieu de détention de ce qui restait de Kahl sous le regard interdit d’un Kirk qui, pour une fois, ne trouvait dans la souffrance d’autrui aucun amusement. Du coin de l'œil, le tortionnaire des Dévoreurs remarqua la sombre silhouette du gardien des cellules du secteur. Il salua le curieux d’un mouvement de menton et laissa un demi-sourire apparaître sur ses traits lorsque le concerné lui accorda, en retour, un hochement de tête grave.
    “-Je devrais te tuer. C’est la seule chose de sensé à faire, maintenant. Mais tu ne t’es pas enfui, alors que tu pourrais tordre ces barreaux à la main. Ces mains, que je me rappelle bien avoir tranché il n'y a pas si longtemps. Tu ne t'es pas tiré, parce que tu voulais parler.” La gueule de cauchemar du lycanthrope expédia un glaviot rageur dans la poussière. “Tu voulais me parler. Alors, maintenant que je suis là. Je t’en prie. Parle.


    Ni gloire ni honneur [Alasker - Kahl] V2j7YdS
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Kahl
    Kahl
    Messages : 175
    crédits : 145

    Info personnage
    Race: Oni (demi-archonte)
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t930-kahl-l-ogre-du-blizzard-termine
  • Jeu 18 Avr - 1:07
    "Epargné..."

    Les doigts crochus de la bête pourpre se serrèrent davantage autour des barreaux qu'elle paraissait à même d'écraser sur un simple accès de colère. On pouvait ressentir d'un simple coup d'œil que la tension de Kahl atteignait des extrêmes difficilement conceptualisables. Ses muscles difformes pulsaient sans cesse alors qu'affluait en un flot ininterrompu la magie censée recomposer son enveloppe meurtrie et le sourire glouton qu'il adressait à son supérieur était si inhumain qu'il devenait difficile de se prononcer sur le sens qu'il entretenait. Joie, rage ou appétit ? Le colosse cornu était encore plus indéchiffrable qu'à l'accoutumée.

    Avec son habituelle courtoisie, Alasker cracha un vilain glaviot au sol et invita son interlocuteur à s'exprimer, puisque telle avait été sa requête. Les yeux luminescents du Dévoreur possédé s'ancrèrent dans ceux du lycanthrope tristement célèbre et lorsque l'Ogre esquissa l'amorce d'un mouvement vers l'avant, Kirk eut le réflexe de s'approcher d'un pas, comme pour intervenir en cas d'une quelconque marque d'hostilité de la part de son frère d'arme. Kahl adressa un regard à cet intrus qui put sans doute ressentir à l'instinct qu'il y avait désormais un monde qui le séparait des deux mastodontes protégés l'un de l'autre par de fébriles barreaux érigés à la verticale. Si Kahl et Iratus décidaient de combattre, ici et maintenant, le pauvre Kirk n'aurait aucun rôle à jouer dans l'altercation et le savait très bien, bien qu'il se refusait à l'admettre.

    Ce ne fut toutefois pas avec sauvagerie que l'Ogre vint agir mais en beuglant à s'en tordre les cordes vocales. Son cri rauque se mua prestement en rire gras et sardonique, suffisamment puissant pour faire vibrer le sol. Dans cette excessive hilarité, le monstre frappa à plusieurs reprises les barres de fer censées le retenir, ce avec une force démentielle mais relativement maîtrisée, si bien qu'il ne tordit qu'à peine les tiges métalliques malgré sa fougue.

    "Tu n'as aucune idée de ce que t'as fait, Al'. "

    Sans quitter des yeux Iratus, Kahl finit par reprendre son souffle et entama son explication avec une fureur difficilement contenue par un enjouement factice :

    "Je t'avais dit que j'allais reprendre le contrôle mais évidemment, il a fallu que tu viennes me transformer en putain de morceau de viande hachée, pas vrai ? Quitte à me massacrer de la sorte, t'aurais mieux fait de finir le boulot. Je t'ai connu plus efficace."

    Il marqua une légère pause entrecoupée occasionnellement par des éclats de rire traduisant sa totale aliénation :

    "L'Archonte était affaibli et l'Oni aurait pu l'engloutir, s'approprier sa force pour en tirer profit. En détruisant mon corps comme tu l'as fait, t'as démoli la part de moi que tu voulais sauver. Pour survivre à cette lutte intérieure, les deux entités coincées dans la même cage se sont battues, entredéchirées comme l'auraient fait des requins dans l'ventre de leur génitrice."

    Il accorda une œillade en biais à sa main, plus particulièrement à la couche mêlant chitine et os qui en parsemait la surface. D'un ton plus sombre et surtout moins fier, il enchaîna :

    "Ce qui se tient devant toi, c'est ni l'Archonte ni l'Ogre. On s'est bouffés mutuellement pour donner naissance à un nouvel être. On a fusionné, on est devenus... autre chose."

    Son poing se desserra et il leva son index griffu en l'air :

    "Mais... parce qu'il y a un mais..."

    Son rictus carnassier s'étira à nouveau et il conclut enfin :

    "Ce qui est ressorti veut toujours combattre pour la Livrée Rouge. Semer la mort tout seul, c'est d'une part moins drôle et surtout fichtrement moins efficace. Le bellicisme de l'Empire ne connaît aucune limite et l'égo du conquérant reikois ne sera jamais satisfait, alors pourquoi diantre irais je me ranger dans un autre camp que celui qui, de toute évidence, m'amènera encore et toujours aux plus beaux et aux plus grands massacres ?"

    Sa pogne énorme se posa contre l'une des barres horizontales et ses épaules s'affaissèrent légèrement lorsqu'il ajouta le plus posément du monde :

    "J'ai jamais été un tendre, de toute façon. Que je sois un poil plus monstrueux qu'auparavant, ça change quoi ?"

    Ses yeux s'écarquillèrent légèrement et il asséna un coup de couteau qui ne servait pas sa cause mais qui lui brûlait les lèvres :

    "Notre chef va pas en s'arrangeant non plus après tout, pas vrai ?
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Alasker Crudelis
    Alasker Crudelis
    Messages : 202
    crédits : 3753

    Info personnage
    Race: Loup-Garou
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal Mauvais
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t889-alasker-crudelis-iratus-termine
  • Mer 1 Mai - 0:20
    Itzalcoatl passa sa main à la peau couverte de tatouage à l’encre blanche sur la surface son crâne chauve pour essuyer la sueur qui en perlait. A quelques cellules de là, la cage du monstre rouge pliait et crissait sous la pression de l’amusement malsain de ce dernier, sous le regard de marbre d’un géant à la lassitude palpable. Son accompagnateur Drakyn se tenait en retrait, sans trop savoir sur quel pied danser, se sentant manifestement aussi inutile et perdu que le gardien de prison en cet instant précis. Un honneur, pour ce dernier. Une manière d’approcher les soldats d’élites de l’Enragé, ces inatteignables guerriers ayant fait don de leur santé mentale pour la cause du Reike et pour le Seigneur du Courroux. Ceux que même le Noble Conseiller considérait avec une once de respect, lorsqu’il daignait sortir de son donjon.
    En d’autres circonstances, Itzalcoatl aurait peut-être traversé les quelques mètres le séparant de son camarade d’infortune pour échanger quelques mots avec lui. Seulement, un tueur de demi-dieu et un demi-dieu réincarné se trouvaient hélas dans la même pièce, séparés par quelques menus barreaux ne pouvant espérer contenir la rage d’un seul d’entre-eux. Alors, à la place, l’observateur à la peau sombre comme le Drakyn pâle demeurèrent silencieux et inquiet, en retrait, dans l’attente d’un dénouement qui ne pourrait, dans aucun cas, les concerner de près ou de loin.

    ***

    Trop de paroles.
    L’ancien Kahl avait toujours eu tendance à ne pas savoir la boucler. Cela faisait partie de ses défauts. Tout le monde en avait, et le sien était loin d’être le plus terrible. Sanguin mangeait des visages. Kirk collectionnait les oreilles. Gatlig voulait défier tout et tout le monde. Crapaud se mouchait avec la langue. Le Boucher baisait des cadavres. Kahl ne fermait jamais sa putain de gueule.
    Au grand désarroi du chef des Dévoreurs, le réincarné ne s’était vraisemblablement pas débarrassé de cette désagréable habitude. Sa gueule de cauchemar, plus immonde et massive encore que ses précédentes itérations, ne cessait de jacter, inlassablement.
    Et il en avait déjà marre.

    Alasker se trouvait à deux pas de la cage avant que Kahl n’aborde le sujet de l’état de leur “Chef”. Il avança de trois, à peine la dernière phrase du demi-archonte prononcée. Sans s’élancer, ni forcer. Les barreaux plièrent simplement sous son poids avant de se briser dans un concert d’éclats métalliques qui firent grincer des dents tous les autres êtres vivants présents sur place. A la vue du spectacle, Itzalcoatl et Kirk échangèrent un regard surpris, mais rien de plus. Foudroyés par une fascination morbide, ils demeurèrent coi tandis que le géant d’Airain pénétrait dans la cellule, sans prendre la peine d’en ouvrir la porte.
    A quoi bon après tout.

    Plus haut, là où les prisonniers humains pourrissaient en attendant leur heure, empilés par paquet de douze dans des cellules surchauffées par la proximité d’un volcan toujours éveillé, chacun pu percevoir cet étrange tremblement provenant des confins du Courroux. Certains se recroquevillèrent lorsque les échos de l’explosion des barreaux leur parvinrent. Les plus en formes s’excitèrent en se mettant à hurler tels des animaux, se rapprochant ainsi -involontairement- des monstres errant au sein du sinistre domaine. A la surface, la clameur provenant des geôles attira la préoccupation des soldats en garnison comme de celles des quelques dévoreurs suffisamment sain d’esprits pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Un petit groupe se forma au milieu de la large cour, face aux doubles portes de bronze donnant sur les escaliers s'enfonçant dans les profondeurs de la forteresse. Piétinant la terre noire et carbonisées sans trop savoir quoi faire, ils s'interrogèrent du regard sans même accorder la moindre attention aux orbites vides des crânes empilés ici et là aux pieds des piliers soutenant le poids des étages de la forteresse.
    Nahr et Gorrog se précipitèrent à l’intérieur, lames et marteaux au clair, pour questionner les gardiens des niveaux supérieurs déjà très occupés à briser ces doigts qui s’évertuaient à faire trembler les barreaux ou taire ces bouches invoquant la révolte et la libération au nom de valeurs n’ayant aucune sorte d’importance en ces lieux.
    Ce chaos grondant parvint même jusqu’aux oreilles du Noble Conseiller, qui congédia les soldats ayant trouvé le courage de venir l’informer d’un claquement de langue excédé. Le calme revint, lentement, après que chacun ait pu constater que nulle rébellion de prisonniers, aucune évasion ne couvait dans les entrailles du Courroux. Les soldats curieux reprirent leurs postes. Les Dévoreurs ressortirent à l’air libre pour se mettre en quête d’un prochain duel. Et Tarcus trempa de nouveau la pointe de sa plume dans l’encrier qu’il saignait abondamment depuis le début de la journée.

    “-Je pourrais te tuer maintenant.
    Ça n’était ni une question, ni une menace. Rien de plus qu’une observation aussi froide que sa nature le lui permettait, alors que la Salvatrice tournait entre ses doigts avec une légèreté sacrilège pour un tel monstre d'airain et d'acier coupant. Debout, face à ce guerrier qui se prétendait âme scindée et cadavre animé d'un frère tombé, ses mires sombres braquées vers ce cou cartilagineux qu'un seul revers suffirait à faire sauter, Alasker s'écorchait la langue sur ses crocs aiguisés pour apaiser ses instincts en se rappelant le goût du sang.
    “-Ça ne prendrait pas longtemps. Je pourrais finir le boulot, comme tu dis. Ça au moins, ça te permettrait enfin de cesser d'être ingrat. En te découpant, je t'ai sauvé, sombre face de pet. Si je t'avais laissé sans gardien ni muselière, cents flèches décochées par des esclaves et des pleurnichards t'aurais réservé la mort des lâches. On t'aurait cloué au sol tel un diviniste sur une planche et aucun des deux branleurs qui partagent ton hideuse gueule n'auraient alors pu prendre le temps de s'entendre sur une quelconque cohabitation. Tu serais mort. Tu comprends ça, imbécile ?
    Comme à chaque fois qu'il se concentrait pour ne pas céder à la rage, pour ne pas s'abandonner au voile rouge teintant les rebords de sa vision et contaminant ses rêves sanglants, son visage n'était plus qu'un amas de tics nerveux et de tissus scarifiés par de trop nombreuses cicatrices, collés aux os de sa face de cauchemar. Un tissu de chair percée et bosselée, perpétuellement agité de soubresaut, menaçant de rompre à tout moment face à la pression de la pointe de sa mâchoire, de ses mandibules ou de ses pommettes. La bave qui coulait le long de son menton, trop épaisse et fournie pour se perdre dans la discrète fourrure blonde et mal rasée d'une barbe incomplète, gouttait jusqu'au sol poussiéreux en dégageant une odeur rance, proche de celle que dégageait les lambeaux de viandes faisandées coincés entre ses crocs.
    A cet instant, Alasker Crudelis n'avait plus rien du leader d'homme qu'il s'efforçait de devenir et tout du chef de meute qu’il avait si souvent été. Ce n'était guère plus qu'un animal montrant les crocs face à un autre, plus gros, plus imprévisible aussi, mais -jusqu'à maintenant- moins létal.
    La hache se leva, non pas pour s'abattre sur le cou de celui qu'il avait si cruellement sauvé, mais pour pointer le trou que son passage avait creusé dans la cellule.
    “-Je t'accorde une promenade dans la cour. Passe devant. Marche. Et parles-moi encore de cette volonté de servir, puisque tu te penses encore digne des Dévoreurs.
    Les yeux sombres glissèrent le long des parois humides pour se porter sur Kirk.
    “-Et trouvez-moi de meilleures entraves, bordel.


    Ni gloire ni honneur [Alasker - Kahl] V2j7YdS
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Kahl
    Kahl
    Messages : 175
    crédits : 145

    Info personnage
    Race: Oni (demi-archonte)
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t930-kahl-l-ogre-du-blizzard-termine
  • Ven 3 Mai - 20:36
    Les lèvres fissurées du géant cornu se retroussèrent sur elles-mêmes lorsqu'Alasker enfonça littéralement l'entrée de la cellule grâce à sa force démentielle. Qu'il était grisant de voir les mortels se hisser jusqu'aux plus hauts sommets, moquant les pouvoirs des dieux qui pourtant les avaient façonnés. Les forgerons de ce monde et d'autres avaient commis une erreur extraordinaire en accordant à ces êtres le don d'une volonté aussi absolue. Un ricanement plus discret et guttural que les précédents éclats de voix résonna depuis les confins de l'énorme carcasse pourpre et Kahl se plaça devant Iratus, bras le long du corps, croyant voir dans cette entrée en scène de l'ancien gladiateur une invitation au duel. Malgré l'ascension de l'Ogre au rang d'entité au sang divin, il avait pour le meneur de bêtes un respect certain et jaugeait sa force éternellement croissante avec précaution.

    Son rictus sauvage s'affaissa néanmoins quand le lycanthrope armé de sa plus fidèle hache lui lança avec véhémence la réalité des faits; ce que Kahl se reçut pour le coup en pleine tronche. Se nourrissant depuis des jours et des jours de sa propre colère afin de vivifier son corps difforme, Kahl en était venu à oublier de réfléchir aux tenants et aux aboutissants de sa situation ainsi qu'aux implications de sa fulgurante métamorphose. Etant toutefois doté malgré ses innombrables défauts d'une facilité pour la remise en question individuelle, il pesa lourdement les mots de son supposé supérieur et s'accorda silencieusement le temps de la pensée.

    D'un geste curieusement aérien et autrement plus adroit qu'à l'accoutumée, l'Oni se jeta sur son séant, s'asseyant en tailleur avec une telle tenue que le sol ne vint même pas vibrer lorsqu'il y posa son fessier. Les yeux clos, il posa son moignon immonde contre l'un de ses genoux et entreprit de gratter ce qui s'apparentait à une barbiche faite de corne et de chitine tout en relâchant un profond soupir s'apparentant, d'une façon assez grotesque, au son qu'émettaient parfois ces moines shoumeïens lorsqu'ils s'adonnaient aux transes ritualistes. Cette parodie de méditation s'étendit sur une bonne minute et, à l'issue de cette dernière, Kahl ouvrit sa gueule cauchemardesque :

    "D'accord. J'comprends."

    Avec une habilité ainsi qu'une précision que nul ne lui connaissait, le monstre prit appui sur un seul pied et releva à la force de son mollet et de sa cuisse son immense enveloppe, affichant à nouveau son sourire de prédateur tout en portant à ses hanches ses paluches monstrueuses. Fier comme un coq, il s'étira pour faire craqueler une série de vertèbres probablement endolories par le temps qu'il avait passé à se bouffer l'intérieur de la bouche au fond de sa geôle puis inspira un grand coup avant d'expirer bruyamment, ce pour finalement ajouter avec une amabilité surprenante :

    "Maintenant que tu l'dis, ça se tient. J'y avais pas pensé comme ça. J'y avais pas pensé tout court, je t'avoue."

    Un rire qui se voulait complice lui échappa mais ne lui fut rendu que par le glacial silence du géant d'airain. Comme d'habitude, Alasker illustrait parfaitement les raisons pour lesquelles on avait tendance à ne pas s'offusquer de son absence lors des célébrations impériales. Très peu porté sur la déconne, le chef des Dévoreurs invita l'engeance indescriptible à se rendre dans la cour afin d'effectuer une petite promenade de santé, chose à laquelle Kahl consentit volontiers. Après avoir brièvement opiné du chef, il contourna son vis-à-vis et en faisant un signe de main nonchalant pour expliciter qu'il acceptait les termes de la proposition, tout en ponctuant le mouvement d'une remarque :

    "Passe devant, passe devant... Si je voulais t'arracher la tête, j'aurais la décence de le faire de face. On est copains, tout de même... 'Fin bon, je suis bonne poire."

    Avec une bonhommie parfaitement inadaptée au contexte, Kahl passa par l'orifice creusé dans la prison et prit tout naturellement la bonne direction pour se rendre là où souhaitait l'amener Alasker. S'étant montré somme toute plutôt silencieux lors de son enfermement, il n'avait pas eu l'occasion de s'octroyer la crainte des âmes folles que les Dévoreurs avaient faits prisonnières et ne détenait donc pas le respect requis pour pouvoir s'aventurer dans les tunnels sans prendre le risque d'être emmerdés. Sa stature à elle seule suffisait évidemment à terrifier la plupart des captifs mais l'un d'entre eux, un poil trop aliéné pour disposer d'un instinct de survie fonctionnel, trouva malin de fermer ses poings sur les barreaux de la cellule avant de lancer à l'Ogre :

    "He. Tu..."

    Provocation, simple question ? Personne n'en sut jamais rien car, avec une vitesse défiant celle des plus habiles prédateurs du règne animal, le lion monstrueux agrippa trois des doigts qui dépassaient, les serrant avec une telle puissance qu'ils s'arrachèrent tous de leurs supports. Grièvement blessé par l'animal furieux qui s'était emporté sans mot dire, le criminel se jeta au fin fond de son éternel demeure en hurlant à s'en décrocher la mâchoire tandis que Kahl, sans aucune forme de cérémonie, jetait les trois apéritifs droit dans son gosier. Ne mâchant qu'une seule et unique fois les doigts avant de les engloutir, l'Oni passa sur ses crocs ensanglantés une langue râpeuse et tourna la tête en direction d'Iratus avant de lancer, goguenard :

    "Tu me nourris pas assez et il fait que piailler. Ca lui apprendra, pas vrai ?"

    Ses yeux fous allèrent chercher ceux de Kirk qui, toujours aussi étrangement, n'en plaçait pas une.

    "Sa tête n'était pas assez proche des barreaux pour que je lui chope les oreilles. Désolé."

    Il haussa les épaules et se tut, accordant une pointe de calme dans ce semblant de conversation alimentant clairement une tension déjà bien présente. Une fois arrivé à la double porte colossale qui les menait à la cour, Kahl se mit à fredonner une chansonnette étrangère dont la mélodie, jamais, n'avait été entendue par un quelconque mortel de la bouche d'un autre Homme. Ce faisant, il posa ses pognes contre la fonte et poussa doucement pour enfin redécouvrir les plaisirs de l'air frais.

    Façon de parler, bien sûr, la cour n'étant pas beaucoup plus plaisante que ne l'était l'intérieur.

    Se frottant les paluches l'une contre l'autre, Kahl dodelina tout en sautillant une poignée de marches tordues et une fois "libre", il admira les alentours de Courroux avec une envie lisible dans le regard mais, loin de vouloir s'enfuir, il fit volte-face et reprit la parole tout en marchant tranquillement à reculons, à l'inverse sans doute de ce qu'attendait Alasker. Un poil trop verbeux en vue du drame de la situation, il lui dit :

    "Servir, tu as dit ? Servir est un bien grand mot. Je n'ai jusqu'à présent servi le Reike que par gourmandise et ma métamorphose n'a en rien aliéné cette part de moi. Je conserve mon appétence pour le carnage, de même que ma grâce légendaire."

    Il accorda un regard en hauteur pour admirer l'envol de l'un des -très- rares oiseaux osant fouler le domaine des enragés, puis enchaîna :

    "Ca te surprend pas, j'imagine. J'aime le Reike non pas pour ce qu'il représente, mais pour la franchise avec laquelle les impériaux s'adonnent aux vices de la guerre. Il y a chez ce peuple -et surtout chez son armée- une volonté de salvation par la destruction que même ma part... titanesque apprécie et respecte."

    Une courte pause et un haussement d'épaules plus tard, Kahl ajouta avec nonchalance :

    "Et toi comme Dey' m'êtes moins insupportables que le reste du monde, aussi. Vous n'avez pas mes manières impeccables ni mon goût de la poésie, mais vous avez quelques qualités."

    Le demi-Archonte se figea au milieu de la cour, face à face avec Iratus.

    "Tu ne portes pas l'Empire dans ton cœur, Alasker. T'es là pour faire couler le sang, comme moi, parce que t'as été fait pour ça. Si même après ma mort, je continue à vouloir combattre à tes côtés; c'est quand même pas rien, non ?"
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum