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Alaric se retint de grommeler. La nuit avait été un enfer. Il n'avait pas réussi à trouver le sommeil, tellement la douleur avait été pulsante. Elle l'était encore. Il gémit en se redressant de la paillasse. Aux bras et aux épaules, il n'avait rien, si ce n'était que quelques grosses contusions. Mais la mâchoire et le visage, c'était autre chose.
- C'est bien, t'es pas mort au moins, ricana le soldat, en déposant le pseudo-bol par terre. Tu m'épargneras une corvée. Tiens, un peu de soupe, C'est mieux que rien.
Le mage lui accorda un bref mouvement de la tête, avant de grimacer. Ça faisait toujours un mal de chien. Bordel, qu'il avait été débile d'intervenir aussi ! Si l'Oreille lui avait épargné la torture pour être totalement sûr et certain des propos du prisonnier ; et de sa sincérité, lui, il n'avait pas opté à rester tranquille dans son coin. Non, il avait fallu qu'il agisse, malgré sa situation !
Une fois le garde parti, il se dirigea vers sa pitance et la prit du mieux qu'il put avec ses mains entravées. Faites en barre noire, elle lui bloquait l'accès à sa magie. Sans cela, il n'aurait pas l'impression qu'un troupeau de bovins lui soit passé sur tout le corps. En attendant le bon vouloir de ses geôliers pour être libéré et donc entamer tout le début du processus de sa nouvelle condition, il ne pouvait que patienter, en silence et en souffrance.
Il réussit à porter le bol à ses lèvres, essayant de boire son contenu le plus lentement possible pour que la déglutition ne vienne pas trop asticoter les muscles de la mandibule. En avalant une première petite gorgée, il ne pensait pas avoir aussi faim ! La soupe était diluée, mais son goût ouvrait l'appétit. Avec ce qui s'était tramé quand il était arrivé aux portes d'Ikusa, il n'avait rien pu manger depuis plus d'un jour. Juste boire. Rien d'autre.
*Bordel, même d'avaler, c'était difficile.*
Il se força à deux petites gorgées supplémentaires, avant de poser son bol. Il ressaiera tout à l'heure, là, ça devenait trop insupportable. Puis, le plus doucement possible, il essaya d'évaluer l'évolution de ce qui l'affligeait. Il retint un gémissement en frôlant l'endroit fracturé de sa mâchoire. L'os devait être à moitié pété, car il aurait eu une déformation plus perceptible sous ses doigts. La pommette était très enflée, peut-être était-elle fissurée, puisque cela l'élançait jusque dans la joue. S'il oubliait les contusions à l'épaule et au côté du torse, il s'en tirait pas si mal. Ah oui, il y avait cette entaille à hauteur de la tempe. Il ne se rappelait pas que cela avait saigné un petit moment. En même temps, quand on cherche à retenir un gaillard qui fait le double ou le triple de votre masse, parce qu'il cherchait à se barrer durant le transfert de prisonnier en cherchant à massacrer un jeune garde.
*Ca m'apprendra à jouer les héros, encore une fois. Voilà ce qu'on ramasse. *
Affronter un colosse quand on a plus l'habitude d'employer la magie que ses muscles... Oh, il s'était défendu, du mieux qu'il a pu. Il a juste pas fait le poids contre un mec qui avait plus d'expérience de la lutte physique que lui.
Alaric lorgna le restant de sa soupe. A l'idée de la boire, il grimaça, redoutant d'être malmené par les coups reçus à sa pathétique intervention. Au moins, le garde n'avait pas été massacré. L'aurait-il été seulement ? Rien n'était certain. Il soupira et se cala contre le mur, assis sur sa paillasse. Sans soins magiques, il lui faudrait quoi ? Des points de suture pour l'entaille ? Deux semaines pour la mâchoire ? Ou, le temps d'une mise à l'épreuve, s'il devait garder ses entraves.
Il ferma les yeux.
*J'aurai pu avoir pire. Allez, un peu de repos et ca ira mieux. *
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Message 1
J’avais fini de me préparer, j’avais hérité d’une mission simple. Accueillir et accompagné un convoi pour Ikusa. Pas n’importe quel convoi, un de prisonnier. Évidemment, c’était mes préférés, des ex citoyens qui se plaignaient et gémissaient. Des soldats exacerbaient qui méprisaient leur mission. Et le ticket gagnant, si un des prisonniers était un ancien homme d’importance, là les hommes se faisaient un malin plaisir de rabaisser ceux qui jadis était plus haut socialement qu’eux. Enfin, le genre de mission que je détestais en tant que militaire, que mes hommes détestaient, car ils savaient qu’un faux pas suffirait à me faire sortir de mes gonds.
La matinée n’était pas si chaude, je refermais ma cape sur mes vêtements, dissimulant le médaillon de ma famille avant de me diriger vers la caserne ou avait été enfermé les prisonniers pour la nuit. Restant un peu à l’écart pour regarder le comportement des soldats. Restant assise sur une caisse en croquant dans une pomme que j'avais chipé en arrivant. Je ne sais pas pourquoi je ne pouvais m'empêcher de laisser glisser mes mains sur les étals de fruits, j’avais les moyens de me les payer, ce n’était pas la question. Mais le goût n’était pas aussi intense.
Et puis signe auquel je m'attendais, un des gardes frappa les barreaux pour réveiller ces personnes, pour aucune raison. J’avais pu voir le prisonnier se diriger lentement vers son bol, souffrant de contusion. Je m’étais rapproché du convoi, croquant à nouveau dans le fruit. M’adressant au gradé du convoi.
- Bonjour, je suis la Shekhikh Sliabh, est ce que je pourrais voir le manifeste des prisonniers. Enfin, si vous en avez pris plus soin que des prisonniers.
L’officier me jeta un regard noir, mais j’avais fait comme si je n’avais rien vu, aimant bien titiller ce genre de militaire qui m’avait renvoyé sur le front, comme une simple chair à canon. Cela faisait un moment que j'avais fait mon deuil, enfin, je croyais. Mon regard défilé sur les quelques noms qui ornaient le registre, rien de bien important, jusqu”au dernier nom. Alaric Nordan.
Un nom qui ne signifiait peut-être pas grand-chose pour la plupart, qui signifiait un peu plus pour les apprentis mage et FMR. Je ne l'avais jamais croisé auparavant, mais on m’avait déjà parlé de lui. Un gamin des rues qui avait réussi à s’élever presque au plus haut poste, un modèle pour la plupart. Pour visiblement retomber, d’un côté, cela m'énervait de voir cette déchéance. Et peut-être que c’était un écho à la colère face à mon propre parcours, je ne savais pas réellement l’identifier. Mes yeux noisette parcoururent la cage pour dévisager ceux qui s’y trouvaient. Je n’eus guère de mal à l'identifier. Quelque chose se dégageait de lui, plus que les autres, peut-être son état qui correspondait au descriptif de l’incident qui s’était produit.
J’avais lâché un soupir, je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Et puis peut-être que j’aurais le droit à un bout d’histoire, de ce qui conduit du respect au mépris en un claquement de doigt. J’avais posé le registre sur la table près du gradé qui claqua de la langue.
- Ouvrez la porte, je dois inspecter les prisonniers.
- Mais…
- Faites ce que je vous demande. L’état des prisonniers est de ma responsabilité à partir de maintenant. Et il est hors de question que je récupère un boulot salopé par l’escorte.
Ma voix avait grondé pour le coupé. J’avais tourné les talons avant qu’il ne réponde, me dirigeant vers la porte de la cellule, les bras croisés dans le dos. Cette posture que j’avais gardée comme un réflexe de mon ancien grade.
- La hiérarchie ne sera pas d’accord.
- Vous savez Sajenti, j’ai été à votre place à une époque. Vous ferez mieux de m’écouter pour le respect des fonctions au moins. Le temps que vous trouviez un gradé qui pourra m’en empêcher et qui s’interessera à cette histoire. Je serais déjà reparti.
L’homme souffla et fit un signe de tête à un de ses subordonnées. Le soldat s’avança, l’air contrarié, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui l'embêtait le plus. Le fait que son chef n’avait plus l’autorité, que je sois une femme. Il me poussa, et j’avais serré les poings. Je sentis la chaleur se répandre comme une coulée de lave, colorant mes yeux dans une teinte orangée.
- Egel, tu pourrais avoir un peu de respect pour… l’ex Dunark
Je n’avais pu m'empêcher de sourire face à cet aveu, c’était ça qui les rendait si mécontents de moi. Certains m'avaient croisé à ma chute, ou après, quand mon armure gardait la trace de mon affront. Je m’étais retourné pendant qu’il ouvrait la porte.
- Ho, on se connaît, peut-être. J’ai une mauvaise mémoire des noms et des visages. Par contre ce qui n’a pas changé par rapport à mon ancien grade, c’est que vous me devez le respect.
Rapidement, je m’étais retrouvé au milieu de cette cage, lorgnant la brute qui souriait et l’homme qui ne pouvait pas finir sa soupe. Je m’étais accroupie devant lui, portant la main à ma sacoche pour éviter qu’elle ne cogne quelque part. J’avais porté la pomme à ma bouche, plantant les dents dedans pour ne pas la poser sur le sol crasseux et tendu les mains pour lui faire tourner la tête.
- Laissez-moi regarder si je peux vous aider. Aucun mauvais geste, c’est tout ce que je demande. Je n’aimerais pas avoir à aggraver vos blessures.
Mes doigts passèrent le long de sa mâchoire, geste parfois sensuel, enfin quand il n’était pas pour trouver un endroit fissuré, déclenchant des douleurs. Une fêlure, une entaille pour le plus urgent. Je verrais pour le reste. Au final, j’avais récupéré ma pomme en croquant l'empreinte de mes dents. Sortit un mouchoir pour la poser par-dessus. Sortit un petit flacon et un autre mouchoir. Me versant un peu de liquide sur les mains avant de les frotter entre elles, puis d’en mettre sur le mouchoir.
- Pas besoin de vous prévenir, j’imagine.
Je passai le mouchoir sur l’entaille, pour la nettoyer, la préparer à ce que ma magie la referme proprement. Une fois fait, j’avais replacé le mouchoir dans ma sacoche. Et me fit craquer les doigts.
- Bon allons-y. Fermer les yeux pour le moment.
Mes doigts se posèrent sur sa mâchoire, pour commencer par le plus dangereux. Ma magie se concentra le long de mes bras, arrivant jusqu’à mes doigts en parcourant ma peau de sillons, asséchant ma peau légèrement, comme une terre désertique. Une légère lueur rougeoyante s’échappait de ses fissures. Je restais concentré le temps que l’os se ressoude dans un premier temps. Et quand ce fut fini, mes mains parcoururent sa peau jusqu’à l’entaille, appliquant le même procédé lent et chaleureux. Un sourire déforma mon visage.
- C’est une habitude chez vous d’être au mauvais endroit au mauvais moment, je me trompe collègue ? Après ça, vous serez tout neuf. Pret a vous reprendre une rouste.
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Elle était d'une allure assez atypique au premier regard. Mais quelle femme ne pourrait pas le devenir en servant dans les forces armées du Reike. Au début, il se demandait ce qu'elle pouvait bien lui vouloir, dans la mesure où c'était lui et personne d'autre qu'elle fixait. Un instant, il redouta encore quelques embrouilles. Et en plus, elle venait avec une pomme, dont elle avait déjà mangé un bon morceau. À croire qu'elle venait juste comme cela... Avant qu'il saisisse très vite qu'elle était une Shekhikh
Quand elle porta ses mains vers sa mâchoire inférieure, il crut se tendre. De toute façon, il ne pouvait guère protester, et encore moins s'échapper... et pourquoi faire après tout ? Pour éviter le contact avec un de ses pairs... Enfin, ancien pair plutôt, parce qu'il méritait pleinement de subir cette souffrance ? là aussi, c'était un songe des plus stupides. Il réussit à se détendre, avant de se crisper douloureusement au passage du bout des doigts de la jeune femme. Palper soi-même les dégâts internes était une chose, mais le sentir d'une tierce personne en était une autre. Heureusement, elle maîtrisait ses gestes, appuyant juste ce qu'il fallait pour qu'elle évalue la gravité des dommages sur le côté de son visage qui avait été malmené par l'autre crétin. Celui-là, qui était tout sourire derrière d'ailleurs, à reluquer le fessier de l'inconnue. Alaric préféra l'ignorer.
Après avoir hoché légèrement de la tête pour confirmer qu'il savait déjà à quoi s'attendre pour la suite, il obtempéra à ses consignes, en fermant ses paupières, une fois qu'elle eut fini de désinfecter la plaie à la tempe. Il essaya de rester détendu quand la magie de la guérisseuse se mit en œuvre pour soigner la fêlure à sa mandibule. Sous l'effet accéléré par la magie, la génération des tissus osseux était perceptible et désagréable. Une étrange chaleur émanait des mains de la jeune femme ? Magie du feu, peut-être... Alaric essaya de ne pas se crisper. Quand enfin tout fut terminé, il put ouvrir les yeux.
Au mot collègue, il se retint de frémir. Il était difficile de se sentir collègue quand il n'était plus Shekhikh. Il hésita à répondre. Devait-il se contenter de dire un merci, ou de garder le silence en feignant l'ignorance ? En tout cas, il avait bien compris sa petite pointe d'humeur, qui n'était pas tombée dans l'oreille de la brute, qui fit aller de sa mauvaise langue.
"Il mériterait de se bouffer une autre mandale, ouais... " Grogna-t-il avant de lorgner la chute de rein de la donzelle. "Hé, ma belle, faudra t'occuper de moi. " Ricana-t-il.
Les sourcils du mage se froncèrent à son impertinence. Il soupira. Cet imbécile avait déjà eu son compte dans un sens, en n'ayant pas réussi à s'échapper... et qu'il en subira les conséquences.
Quand il se décida à répondre, À peine ouvrit-il la bouche que les muscles ne se montrèrent guère coopératifs. Normal, en réaction à ses blessures, songea-t-il. Après avoir porté sa main droite à son menton pour s'aider d'une certaine façon à ouvrir doucement la mâchoire, il put enfin en placer une.
"Merci... et on va éviter, pour l'instant, d'autres bagarres... "
La brutasse ricana dans son coin, encore. Alaric l'ignora.
"Et collègue… pas vraiment hein…"dit-il sur un ton amer. "Et puis, l'autre débile ne mérite pas de recevoir une châtaigne dans sa tronche...."
"Attends-toi que je te pète réellement la mâchoire à te l'arracher de sa sale gueule et..."
Et il grogna quand un soldat le piqua de son arme pour lui sommer de se taire. Intérieurement, le mage déchu souriait. Clair qu'on n'allait pas les remettre ensemble, là-dessus, il sera tranquille. Il regarda à nouveau la jeune femme.
"Grande gueule petite bouche des gugusses de son genre... Encore merci pour vos soins. On dirait que vous avez l'habitude de réparer des trognes pétés... Ce soir, je pourrai manger correctement au moins. "
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Je sentais ma magie faire son office, mon regard devenu orangé ne quittant pas la blessure. Même si le mage se crispait légèrement. Je savais à quel point c’était désagréable de se faire soigner ainsi, mais il n’avait pas trop le choix. J'avais eu la chance de ne pas être blessé régulièrement au front, sinon il aurait été difficile de maintenir ma couverture trop longtemps. Enfin, il n’y avait plus besoin maintenant. À la fin de ce soin, toutes traces physique s’effacèrent, les sillons creusés sur ma peau se refermèrent et mes yeux ternir à redevenir noisette.
J’avais remarqué son hésitation à ma phrase, même s'il préfère se murer dans le silence. C’était compréhensible au vu de sa situation, quand j’avais perdu mon rang, j’évitais de me faire remarquer et décliner à chaque fois que l’on m'identifiait au officier. Même si pendant un temps, j’en avais fait partie.
- On le re…
Le grognement de la montagne derrière moi m’interrompit. J’avais fermé les yeux, pinçant mon nez en soufflant. Mes yeux furent parcourus d’un reflet de feu, ardent comme la colère qui montait en moi. De tous les FMR, je devais bien être une des seules à ne pas savoir rester maître de moi, en même temps, je trouvais la plupart des collègues trop calme pour certains cas que l’on s’occupait. Mon sourire se déforma dans quelque chose d’un peu plus carnassier.
- Si tu restes sage, je pourrai venir.
Cette phrase prononcée sur un ton presque mielleux qui devait sûrement trancher avec mon regard ou mon sourire. Il devait s’attendre à ce que je sois une gentille infirmière qui ne ferait pas de mal à une mouche, comme tous mes fameux collègues qui ne disaient rien. Mais je n’allais pas lui sauter dessus non plus. Pour le moment, je préférais rester concentrée sur mon patient. Quand je vis la mine renfrognée du mage, je devinais tout de suite une partie de sa pensée qui détendit mon sourire.
Après un essai infructueux et un réglage avec sa main, Alaric put répondre, me confirmant qu’il éviterait d’autres bagarres. Je n’avais pas relevé le comportement de la brute, enfin pour le moment. Le déchu me confirma ce que j’avais pensé plus tôt, il n’était plus collègue, au moins de titres et me confia même que l’autre ne méritait pas de se faire remettre à sa place. Ce que je ne partageais pas. Et à peine eut-il fini sa phrase que l’autre rajouta une menace. Même s'il n’eut pas le temps de finir qu’un soldat le remit à sa place, cela commençait à vraiment alimenter mon envie de lui apprendre le respect une bonne fois pour toutes. Alaric me remercia à nouveau, laissant son commentaire sur ce qu’il pensait de la brute. Mais la fin de sa phrase fit ressortir mon sourire de défi. J’avais commencé presque en murmurant pour pas que l’autre entende.
- J’ai eu une autre vie, et ai dû soigner des trognes que j’avais pété comme vous dites.
Je me redressais pour reprendre d’une voix plus forte.
- C’est à ses manières que l’on juge un homme.
M’étant retourné vers lui, serrant les poings. Le soldat s’était rapproché derrière le géant au cas où il voudrait se redresser.
- Soldat, laissez-le se lever. Quelqu’un doit bien le remettre en place.
D’un coup d'œil, j’évaluais ce qui pourrait nous servir de ring, peu de place, mais suffisamment. J’avais hésité à appeler une pierre pour renforcer mon poing, mais je voulais lui apprendre le respect sans magie, une brute battue physiquement par une femme. Cela devrait suffire à le faire taire. Je lui indiquai de se redresser et me mis dans une position de garde de débutante. Laissant une faille sur mon flanc droit. Souriante, confiante. La brute se leva, faisant rouler ses épaules et sa tête. Dépliant ses muscles pour s'apprêter à me passer dessus.
- D’abord toi et après l’autre.
- J'ai toujours aimé voir les hommes se battre, mais c'est le moment, ou je m'occupe de toi, non ?
Il cracha au sol avant de s’élancer. Choisissant mon côté exposé. J’avais basculé mes appuis, attendant qu’il arme son coup et esquivé pour longer son flanc, mon bras droit se déplia frappant une première fois son sternum dans un son sourd, sans craquement. L’homme se stoppa, la respiration coupée, puis mon bras gauche cueillit son foie d’un coup sec. Il se recroquevilla amenant son visage à une hauteur plus acceptable. Mon pied décolla du sol pour frapper son menton d’un coup puissant du genou.
Il tomba à la renverse, le regard brûlant de haine qui tomba dans le mien rempli de colère et ayant sûrement dû passer au rouge. Je serrais et desserrais les poings successivement, mon corps fut parcouru de craquelure rougeoyante noircissant ma peau et dissimulant mes tatouages, mes yeux passèrent au rouge vif et de légère flamme entourèrent mes poings. Il se recula, lentement. À chaque mouvement de recul qu’il faisait, je l’avais suivi d’un pas menaçant.
- Visuel approximatif:
Et quand enfin, il heurta les barreaux, mon sourire s’accentua. D’un coup de talon au sol, une pierre se détacha du sol près du chariot. D’un mouvement du bras, la pierre vint se heurter contre le barreau, se modelant d’un coup pour emprisonner un poignet de l’homme contre le barreau.
Je me retournais pour faire face à Alaric, et frappant mon poing contre la paume de ma main, à la façon d’un salut d’art martial, ma peau repris sa couleur initiale, seulement marquée par l'encre qui la parcourait et mes yeux reprirent leur teinte noisette. Je lui adressai un sourire franc avec une légère révérence.
- Où est mon éducation, je ne me suis même pas présenté quand j'y pense ? Shekhikh Kilaea Sliabh, ou si vous avez entendu le garde dehors, Ex-Dunark de l’armée du Reike.
Je m’étais avancé pour me replacer face à lui, m’asseyant en tailleur. J’avais récupéré ma pomme qui m’attendait sur son étoffe pour croquer dedans.
- Je vous considère toujours comme un collègue. Quand on est médecin, ce n’est pas qu’une affaire de titre. Mais bon, parfois pour pouvoir faire le bien, il faut savoir s’affirmer. S'il faut quand vous reprendrez du service, je pourrai vous apprendre un ou deux trucs.
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Il avait eu beau orienter la conversation sur un éloignement verbal de l'autre débile, la jeune femme n'en démordit pas. Il se retint de soupirer. Il aurait été encore FMR, il aurait sans doute joué d'autorité pour que le crétin soit enfermé ailleurs et que l'élémentaire, quant à elle, retienne son caractère. Du nom qu'il avait pu entendre, il avait commencé à avoir quelques petites idées de qui elle pouvait être réellement. Ce sera l'instant d'après, quand elle prendra l'aura de sa vraie nature, qu'il saura qui elle était exactement. Et après, quand elle énoncera son nom. Il y avait des histoires qui ne s'oubliaient jamais vraiment dans les rangs des forces reikoises, qu'elles soient militaires ou médicales.
Bien avant toutes ces petites révélations, la Shekhikh s'occupa donc de l'abruti qui pensait avoir naturellement le dessus sur la jeune femme. Il pensait bien mal, quand elle ordonna qu'on le laisse se lever. Le mage déchu, dans son coin bien à lui, ne put qu'être un témoin soupirant de la bêtise humaine dans toute sa splendeur. Le gugusse avait été fait prisonnier, avait tenté de s'échapper et voilà qu'il pensait récolter une vaine satisfaction pour flatter son égo ?
*Il ne fait que s'enfoncer...*
Qu'est-ce qu'il aurait fait dans pareille situation ? Déjà, se serait-il retrouvé à la place de celle qui lui avait soulagé sa fracture ? Possible. Il aurait tout simplement ignoré les insultes crachées par le prisonnier et… Il se rembrunit. À quoi bon penser à ce qu'il aurait pu faire là ? Il avait manqué d'avoir la mâchoire bien pétée en se mêlant de ce qui ne le regardait pas.
*Les prochaines semaines vont être rudes. *
Il pensait encore comme Mage d'État, alors qu'il avait été destitué... Les habitudes avaient la vie dure.
Quand la peau de la Shekhikh prit une bien étrange et effrayante apparence, Alaric comprit pourquoi il lui avait demandé de fermer les yeux, avant qu'il ne regarde l'autre prisonnier se faire rétamer par ses soins peu guérisseurs, c'était le cas de le dire. Comprenant sa bourde, il ne put guère répliquer, se retrouvant prisonnier par la pierre qui la coinça contre un des barreaux de leur prison roulante. À voir sa gueule, il était calmé pour un moment
La jeune femme, après que sa peau ait repris une couleur plus... humaine, salut à la manière très martiale son patient de tantôt. Tout à son aise, après s'être présentée, elle s'assit devant lui et mangea même un bout de pomme. Par politesse, Alaric attendit qu'elle eut fini de mastiquer.
"Nordan… pour me présenter à mon tour. "
Il avait bien confirmation de qui elle était. Elle aussi avait eu son lot de déboire, parce qu'elle avait voulu suivre sa propre voie, un peu en dehors des clous, le tout pour servir l'Empire. Il la regarda, ne sachant pas quoi répondre sur l'instant.
"Bien des tempêtes souffleront dans les dunes du Reike avant que je ne reprenne du service... Néanmoins, vous avez raison sur un point. On reste médecin parce qu'on est capable d'accomplir par notre formation et notre magie. Mais pour l'instant... Et pour ce qui est de s'affirmer... "
Il se retint de détourner le regard. S'affirmer pour servir l'empire... n'était pas ce qu'il avait fait à sa façon.
"Comment une Shekhikh telle que vous se retrouve à "escorter" des prisonniers ? "
Il changea totalement de sujet et sciemment.
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Message 3
Pendant tout le temps où je m'occupais de l'ex shekhihk, je pouvais presque sentir qu'il n'approuvait pas ma façon de faire. En même temps, je n'avais presque entendu parlé que de son calme. En fait, tout les membres des FMR que j'avais croisées l'étaient, calme, patient. Parfois, je me demandais si j'étais à ma place, puis je me disais qu'il fallait de tout, que mon caractère ne me desservait pas. Surtout face au genre de brute qui avait frappé ce pauvre médecin. Même si je savais que dans nos rangs se cacher des ordures.
Le colosse avait l'air si sur de lui, ne me prenant pas du tout au sérieux, ne se questionnant même pas sur ma confiance apparente. Puis tout avait basculé, toute sa confiance s'était brisée, envolé en fumée devant ma véritable apparence. Même les autres prisonniers s'étaient raidis face à cette révélation. Parfois, j'oubliais l'effet que je faisais sur les autres. Déjà que les élémentaires de feu pouvait être confondu avec certains démons. Ma différence en tant qu'élémentaire de lave, mon apparence était légèrement pire.
J'avais repris mon apparence humaine, reprenant ses manières qui n'allait pas avec le spectacle que je venais d'offrir aux prisonniers. Mon sourire s'agrandit quand il se présenta.
- Enchantée, Mr Nordan. Cela faisait un moment que je voulais vous croiser. Bon, je n'espérais comme ça pas.
J'avais continué de manger ma pomme, imageant ses propos. Je jouais avec le fruit, désignant la brute derrière.
- S'affirmer face à ce genre de personne. Parfois, il faut savoir remettre les gens à leur place pour éviter les problèmes.
Je gardais mon sourire, mes méthodes n'étaient pas réellement ce qu'on attendait d'une FMR, mais elle était efficace.
- Ne vous inquiétez pas. Même si les tempêtes soufflent sur le désert. Je ne sais pas ce que vous avez fait. Honnêtement, je m'en fous. Vous êtes en vie, c'est ce qui compte. Vous avez réussi à gravir les étapes une fois. Vous pouvez le refaire, j'en suis sûr.
Je lui offrais une mine joyeuse, plutôt confiante.
- Tout est possible si on s'en donne les moyens. Et qu'on accepte de prendre des coups. Je crois que ça, c'est bon.
Je lui tapa l'épaule pour le charries.
- Et puis je suis sûr que même ici, des gens serraient près à vous soutenir et pas que chez les FMR.
Il me posa une question sur la raison de ma présence dans cette prison. Je n'avais pu retenir mon rire.
- J'ai toujours rêvé de rencontrer mon idole. Vous voulez bien me signer un autographe ? Vous savez ce que c'est, on ne choisit pas son affectation. Parfois, je me dis que je suis abonné à ce genre de mission.
J'avais repris légèrement mon sérieux en finissant ma pomme. Une idée me traversa l'esprit. Mon regard se porta sur la brute, c'était plaisant d'imaginer lui jeter le trognon en lui disant que cela lui entraînerait la mâchoire. Je soupirais en abandonnant l'idée. Il s'était calmé, cela ne servait à rien de vouloir enflammer à nouveau l'ambiance. Je m'étais concentré sur Alaric, penchait la tête sur le côté.
- Qu'entendez-vous par une shekhikh telle que moi ? Si vous jouait les jolis cœurs à dire trop jolies, je vous frappe.
J'avais éclaté de rire pendant mon sérieux.
- Vous êtes prévenue. Et je pourrais vous retourner la question, enfin de comment vous avez fini là ?
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L'élémentaire continua de croquer dans sa pomme. D'entendre ses dents faire craquer la chair juteuse du fruit lui rappela la souffrance de tantôt, quand il avait eu encore la mâchoire fêlée. Son esprit avait encore l'empreinte douloureuse en souvenirs. Il eut l'impression d'avoir mal, s’en imaginait imiter la jeune femme. Dans quelques heures, son cerveau aura fait disparaître ce qui restait des sensations fantômes, le temps de comprendre qu'il n'y avait plus lieu de générer une sensation de douleur.
Bon, pour ce qui était de s'affirmer face à des brutes épaisses, donc. Il s'épargnait de regarder l'autre abruti derrière elle.
"Je suis d'accord sur le principe, mais on peut arriver à le faire sans forcément agir de manière franche et... directe. Cet homme-là... "
Cette fois, il le regarda brièvement, les sourcils froncés. Il refixa Kilae après coup.
"... Il ne demeurera qu'une grande gueule qui ne saura réfléchir autrement que par les points. Certes, il m'a pété la mâchoire, mais en tentant de s'échapper, il n'a fait qu'alourdir sa peine. Voyez cela comme une façon moins physique de remettre les gens à leur juste place. "
Bon, s'il cessait de tourner la conversation autour de cet imbécile, qui n'avait récolté que ce qu'il méritait au final ?
"L'avoir fait est une chose. Le refaire en sera une autre"
Pas après l'acte qu'il avait pu commettre, même de manière indirecte. Il était en vie, mais par la seule volonté de l'Oreille, qui lui avait laissé une chance de se racheter. D'avoir été surpris avec le Draknys, il aurait dû y laisser sa tête. Un rien suffirait pour qu'il la perde vraiment. Il rentendait les mots de Zephyr... que celui-ci surveillera personnellement son cas. Rien que d'y penser, il pourrait en blêmir. Heureusement, son teint ne perdit pas ses couleurs face à sa "collègue".
Il se retint de se crisper sous la tape amicale. Difficile de croire qu'il avait droit encore à une telle considération. Comme quoi, il broyait tellement du noir qu'il ne voyait pas les bons côtés qui n'attendaient que d'être pris au vol. Par contre, il manqua de gober les dires de l'élémentaire quand elle répondait à la raison de sa présence dans ce convoi.
"Non, en effet, on ne choisit pas son affectation. J'ai connu cela aussi. "
Les autres prisonniers s'étaient rangés dans leur coin. Oui, lui aussi savait qui était cette femme. Était-ce une raison de tirer la tronche comme cela ? Certains n'étaient vraiment que des sous-évolués. Heureusement qu'il était au-dessus de cela, ce qui lui permettait d'avoir de meilleurs contacts avec bien des personnes en tout genre que certains Reikois.
"Euh... Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Je parlais par le biais de vos capacités. "
Qu'il était con... Il connaissait son histoire. Il risquait de raviver le passé de Kilae.
"Difficile de faire un brin de causette amouraché au vu de ma tenue et de ma condition, non ? "Tentative débile d'humour. "Et comment j'ai fini là... "
Il lorgna ses chaînes.
"Je préfère énoncer cela en mode patient à médecin, et pas entouré d'oreilles indiscrètes... "
Si elle le voulait vraiment, elle n'aurait qu'à approfondir son dossier, poser les bonnes questions auprès de la hiérarchie et elle aura les réponses.
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Le mage acquiesça, en partie, essayant de décrire ma méthode sans me vexer. Je souriais, trouvant presque ça mignon. Puis il sortit un pseudo-laïus sur le Karma, chose que je ne comprendrais jamais. En même temps le comprendre reviendrait à admettre que je méritais l'humiliation que j'avais subie, le fouet et le déshonneur.
- Mouais, il a eu ce qu'il méritait si fort qu'il était prêt à vous casser autre chose. Et puis, il va avoir pris six mois de plus sur ses vingt. Il n'attendra pas vingt ans pour se dire que s'il n'avait pas tenté, il serait déjà dehors, mais plutôt que sans vous, cela ferait déjà vingt ans qu'il serrait dehors.
L'homme avait l'air au fond du trou, même s'il l'était, il fallait viser plus loin.
- Vous ne redeviendriez peut-être pas mage d'état, mais est ce le plus important ? Viser l'étape d'après, déjà redevenu à citoyen, un homme à marier peut-être.
Mon sourire venait pour essayer de lui en tirer un. La vie était faite de petites étapes, c'est tout ce qui comptait, c'était ce qui m'avait fait tenir quand j'étais tombée plus bas que terre, quand on m'avait rétrogradé simple soldat, quand on m'avait confié ma nouvelle armure, ne dissimulant plus mes formes. Limite les relevant pour me rappeler constamment pourquoi j'en étais là.
- C'est parfois mieux de ne pas choisir. On peut parfois faire des rencontres étonnantes, tomber sur des choses qu'on aurait jamais vues autrement. Ce n'est pas toujours un mal de se laisser porter.
Je voyais bien qu'il n'était pas convaincue par mon discours et ma proximité. Et quand j'ai voulu rebondir sur sa question espérant l'embêter, mais au lieu de ça, il se défendit rapidement. Mon regard s'éloigna avant de revenir vers lui, toujours souriante.
- Ne vous inquiétez pas, le passé fait partie de l'histoire. Rien ne peut changer ce qui a été écrit.
Me sourire trahissait l'humour de la situation.
- Si vous saviez ce à quoi, j'ai eu le droit, vous êtes presque tenue de cérémonie.
Mon regard se décala sur la grille où arrivait un soldat.
- Malheureusement, je ne pourrais pas vous sortir de là aujourd'hui.
- Ton temps est terminé.
- Je vais devoir vous laisser. Essayer de ne pas vous faire tabassé en cette fois.
Je me relevais pour le saluer, avant de m'éloigner de l'homme sans jeter un regard sur celui que j'avais malmené.
**********
Plusieurs jours avaient passé depuis que j'avais rencontré Alaric, aujourd'hui, je devais aller voir s'il était encore apte aux services. L'officier m'avait parlé de surveiller un test de ses aptitudes de combat. Le soldat n'avait pas l'air d'être d'accord avec tout cela. Une idée me vint en tête.
- On commencera par les aptitudes, vous m'emmener Mr Nordan dans une aire d'entraînement. Je m'occupe de trouver son adversaire.
J'avais révoqué le soldat avant sa protestation. J'avais du travail avant cette visite un peu spéciale. Rapidement, j'avais réuni ce que j'avais besoin. L'aire d'entraînement n'était pas loin. Je m'étais vite retrouvée dans une des salles pour me préparer. Le mage déchu devait être dans celle de l'autre côté.
Porter une armure d'acier faisait toujours aussi bizarre, reprennent un rôle que je n'avais plus. Je positionnais chaque pièce d'acier sur la protection intermédiaire. Dissimulant chaque parcelle de mon identité par cet acier. Puis quand tout fut positionné, je m'étais dirigé vers le sable. Quelques soldats tournèrent la tête devant ce soldat inconnu qui s'avançait. Je m'étais arrêté à côté du petit râtelier d'armes d'entraînement, contenant une épée, dagues, hache et bâton, tout ce qu'il fallait pour réaliser ce test, et Alaric trouverez le même de son côté.
J'avais croisé les bras, attendant son arrivé, qu'il s'avance sur le sable et qu'il découvre ce qu'il l'attendait. Ma voix masculine tonna dans cette aire d'entrainement.
- Je vous avais dit de le laisser libre.
- Oui, mais...
- C'est à vous que je devrais botter le col. Virer lui ça.
Je modifiais ma voix, reprenant celle du Dunark "Kil" Sliabh, qui résonnait et était rendue un peu plus rauque par le heaume. Je lui désignais le râtelier d'armes.
- Que dites vous d'échanger quelques coups pour voir ce qu'il vous reste. Je vous laisse choisir votre arme. La magie n'en est pas vraiment une.
J'accentuais le côté soldat pour lui donner confiance, qu'il ne se doute pas de mon identité et surtout de mon pouvoir.
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"Mouais... l'étape suivante va être de faire tomber ces fers surtout"dit-il en levant ses poignets entourés de fer. "Après, on verra..."
On verra, qu'il venait de dire. Les perspectives d'avenir étaient totalement absentes. Pour l'instant, son objectif premier sera d'être qu'un larbin, qui devra obéir aux ordres qu'on lui balancera. Rien que d'y songer, il serra déjà les dents. Quand on avait pris goût à une excellente place sociale et à se faire respecter pour l'image d'autorité qu'on affichait. Il cessa d'y penser et manqua de se pincer les lèvres quand la jeune femme rappela indirectement qu'elle avait eu à subir pire que lui. Il n'était pas à plaindre dans l'absolu, par rapport à ce qu'il avait pu entendre de la déchéance même de Kilaea. Faire face à la sordide adversité, la subir, faire front et ensuite faire ce qu'il devait être fait pour remonter la pente… voilà un exemple qu'il ne devait pas déconsidérer, à bien y regarder. Bon sang, encore une fois, il pensait trop à sa propre gueule. Il se morfondait alors qu'il avait au moins la vie sauve. Que de mieux espérer plus ? Il demeura taiseux jusqu'à ce qu'un soldat ne vienne couper court au passage de la Shekhikh. Déjà ? Pourquoi est-ce que les rares bonnes choses ne duraient jamais plus ?
"Je vais essayer... Je ne promets rien. "
Il ne serait pas surpris de se faire passer à tabac une fois dans les geôles de la caserne locale, en attendant qu'on voie où l'employer pour qu'il serve à quelque chose. Quand la jeune femme le salua avant de quitter le chariot, il lui rendit son salut d'un hochement de tête.
Bordel, que ces derniers jours avaient été pénibles. Et cette journée-ci s'annonçait bien pire. Non, mais qui avait eu l'idée de l'évaluer dans un combat d'entraînement ? C'était sans doute pour voir ce qui lui restait de ses acquis martiaux, qui dataient de ses années de formation militaire, avant d'embrasser la formation des FMR. Il avait déjà eu à se battre, mais pour sauver des vies. Il avait bien tenu des armes, certes, mais pas pour affronter un autre combattant. Quoique, il y avait bien eu ce Drakyn lors des affrontements claniques. Mais les circonstances avaient été différentes, et il avait plus usé de sa magie pour jouer de dissuasion que pour massacrer de l'ennemi.
Dubitatif, il fixait le râtelier, quand d'essayer de mieux ajuster son armure de cuir, qui était un peu trop juste pour lui.
*Je vais me faire massacrer...*
Bon, quelle arme choisir ? Il voulut tendre sa main vers un robuste bâton. Enfin, les deux mains, car elles étaient menottées. Il n'avait pas osé demander si on lui imposait de les garder durant l'évaluation. Il hésita à se saisir de l'arme choisie.
*Tu parles d'une évaluation ! *
Surtout avec ce gugusse en armure lourde là, qui l'attendait, qui le fixait malgré le heaume qui lui camouflait le visage. Ils étaient sérieux à lui foutre pareil adversaire ? Clairement, il allait se faire massacrer. En posant le pied sur l'aire d'entraînement, le mage déchu n'avait pu s'empêcher de déglutir. Pourquoi fallait-il toujours qu'il se retrouve face à des armoires à glace ? Bon, là ce n'était ni le Drakyn d'il y a quelques années en arrière et encore moins Kahl. Ce type-là, n'était pas si épais que cela. C'était juste son armure qui l'élargissait et lui donnait cette forme d'armoire à glace !
Au moins, Il y eut un point positif, pour l'instant, quand il ordonna à ce qui lui retire les entraves. Quand elles s'ouvrirent et qu'il n'eut plus à les supporter, il se frotta la peau des poignets. Bordel, que cela faisait du bien !
"Je dis que si je suis ici, c'est que je n'ai guère le choix, n'est-ce pas ? "
Il s'approcha du râtelier et saisit le bâton, le soupesant déjà. Pas de magie hein... sans doute était-ce là aussi un test pour voir s'il aurait les tripes de s'en passer pour faire la démonstration de ce qu'il lui restait.
Les deux mains tenant fermement son arme, Alaric fit face au guerrier en armure, se tenant à bonne distance de lui. Il n'avait rien d'autre à rajouter. Quoi dire de toute façon ?
*Pitié, me massacrez pas trop ? Non, ce serait pitoyable*
Il prit déjà une posture de défense, hésitant quelques secondes de comment placer ses pieds.
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Je souriais sous mon heaume, regardant le médecin qui se dandinait dans son armure de cuir. Il fixait le ratelier comme s'il attendait qu'une des armes lui communique sa motivation à venir à l'entrainement. J'avais peut petre abuser en revêtant une armure d'acier, mais est ce qu'une autre aurait réellement caché mon identité ? Le voir en détresse, me peinait et m'amuser à la fois. J'espérais vraiment qu'il se donnerait à fond. Mon rire s'échappa du heaume d'acier.
- Voyons. L'empire à besoin de vous entier. Sinon, vous ne seriez pas devant moi.
Il avait choisi son arme, ma main attrapa le bâton, jumeau de celui attraper par le mage. Il tourna lentement entre mes doigts pour vérifier sa maniabilité. Pas la même que celui que j'utilisais habituellement, mais cela suffirait. Je m'avançais, tenant mon arme d'une main, l'extrémité poser sur l'épaule. Lentement, je réduisais la distance, tournant autour de lui comme un prédateur. Faisant durer un suspens que j'appréciais. Au moins, il ne fuyait pas. Peut-être réfléchissait-il à ne pas respecter cette règle que j'avais dite. Il pouvait, la réalité ne s'encombrait pas de ce genre de règle. Seulement de principe que l'on s'encombrait.
Lentement, ma main changea de position sur le bois. Et le coup parti à l'horizontale, sans vraiment de forces. Juste pour le surprendre.
Les bâtons s'entrechoquèrent, avant de revenir en position de garde. Mon sourire déformait mes lèvres. Dommage qu'il ne pouvait pas le voir. Je m'étais reculé d'un pas, feintant une attaque ascendante. Ses réflexes étaient encore présents bien que trop lent.
- Je ne vois que vous n'avez pas tout perdu. Vous avez qu'à imaginer que je sais la brute qui vous a malmené. Que vous protégez une jolie blonde, ou une petite rousse. Ce qui vous arrange pour oublier que ce n'est qu'un entrainement et essayer de me faire manger du sable.
Je continuais de lui mettre la pression, faisant tourner mon bâton. Mon sourire refit surface, toujours cacher sous l'acier. Un léger vent s'engouffra dans l'arène faisant voler un petit peu de sable.
Dans un autre mouvement vertical, mon bâton fendit l'air à la rencontre du sien, frappant de toutes mes forces. Le choc fit vibrer nos bras et profitant de l'instant, je balayai ses appuis d'une de mes jambes. L'extrémité de mon bâton se posa sur son torse, avant de se décaler. Je lui tendis la main pour l'aider à se relever.
- Allons soldat. Relève-toi. On croirait que les FMR sont fait dans de la guimauve. Aucun de vous n'as appris que pour savuer une vie, il faut savoir défendre la sienne ?
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Comme prévu, la guerrière amplifia sa force et sa vitesse de frappe. Le déchu manqua de sourciller quand elle lui conseilla de l'imaginer à la place de l'autre débile de brute dans le chariot, celui qui avait cherché à se faire la malle. Comment pouvait-elle savoir cela, celle-là ? Bah, les ragots allaient toujours bon train dans une caserne. Son coup d'éclat, qui lui avait valu la mâchoire fêlée, avait dû faire le tour des truffions de base. Ou alors peut-être parce qu'il avait été soigné par Kilea, qui traînait son passé bien lourd à porter, même si elle avait tourné la page. Il se rembrunit quelques secondes en y songeant. Arrivera-t-il à le faire, lui ? Il n'avait pas subi ce qu'elle avait subi. Il osait se morfondre de son existence alors qu'il n'avait un dixième des épreuves de celle qui l'avait soigné.
Il fut surpris par la frappe verticale soudaine de l'autre boîte de conserve. Il contra l'offensive en levant horizontalement son arme. Le choc remonta douloureusement dans ses muscles. Et d'un coup, il percuta brutalement le sol sableux, le faisant grimacer. Le bout du bâton de son adversaire se posa sur son torse. Dans un véritable combat, là, il était mort.
Son instructrice du moment écarta son arme pour lui tendre la main. Il se mordit les lèvres quand elle l'asticota à sa manière. Il eut envie de lui répliquer qu'un FMR ne se mettait jamais en première ligne, justement pour préserver son existence et donc pour pouvoir sauver d'autres vies. Un souvenir lui revint malgré tout, lorsque Ryssen et les Draknys s'affrontaient pour le pouvoir. Sur le bord du lac, quand il avait croisé ce Drakyn renégat... Ses mâchoires maxillaires se contractèrent.
Il attrapa avec une certaine prise ferme la main tendue. Et au lieu d'en profiter pour se relever, il la tira brutalement pour lui imposer un mouvement vers l'avant. Pour parfaire ce geste, il usa un peu de magie tellurique sous les bottes de son adversaire, pour la contraindre à perdre l'équilibre. Bien entendu, quand il eut commis sa petite filouterie, il s'était écarté en une bête roulade sur le côté. Il ne tenait pas à se faire écraser si jamais la guerrière venait à tomber sur le sol.
Après s'être rapidement relevé, le bâton entre ses mains et en mode défense, il darda un regard froid à son interlocutrice. Il commençait à avoir quelques suspicions sur son identité. Mais pour l'instant, il y avait ce putain d'entraînement, et il allait bien ramasser.
"Ben alors ? On a trébuché ? " l'asticota-t-il. "Toujours se méfier d'un FMR..."
qui n'en est plus un et qui n'a plus grand-chose à perdre, termina-t-il en une pensée amère.
Et comme il s'y était attendu, la frappe de son adversaire s'intensifia. Un peu plus attentif cette fois, il sut parer et esquiver à de nombreuses reprises, se bouffant des coups aux épaules ou aux jambes quand sa garde était mal placée ou encore que, dans un geste de défense, il laissait la porte grande ouverte.
Son adversaire paraissait jouer avec lui. D'un coup, elle feinta au dernier moment, réussissant à foutre Alaric une fois encore à terre. Mais cette fois, elle enchaîna son mouvement. Son bâton s'abattit verticalement sur lui.
Oh bordel de...!
Les bâtons se rencontrèrent en un claquement bien sec. Les muscles tressaillirent sous le choc. Alaric, le visage en sueur et couvert de poussière, lorgna l'arme de la guerrière, qui avait manqué de lui exploser la tronche, s'il n'avait pas paré.
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Message 6
L'entraînement commencé lentement, en rythme pour que l'homme reprenne ses marques de ses années d'entraînements. Et il prenait le jeu au sérieux, ne restant pas à se lamenter. Même si rapidement, il se retrouva au sol.
Il ne répondit pas à ma pique, faite pour le faire réagir sans succès. Enfin, c'est ce que j'avais cru. Il attrapa ma main et se mit à tirer dessus. Essayant de maintenir mon équilibre, je chuta quand le sol se déroba sous mes pieds. Je m'étais réceptionné comme j'avais pu. Me relevant lentement, comme si je réalisais sa tricherie. En réalité, je me retenais s'exploser de rire.
- Je vois que tu as retrouvé ta langue. Maintenant, que tu es réveillé, on va pouvoir y aller.
Le combat recommençait, cela me rappelait une autre époque, celle où portait une armure d'acier était une fierté. Une époque où les soldats me regarder avec respect. Aujourd'hui, au mien, j'avais le droit à de l'ignorance. Je m'en accommodais, je ne faisais pas ce métier pour me faire des amis après tout.
Les coups de bâton continuaient de pleuvoir, il continuait de subir mes attaques, mais avec plus d'entrain qu'au début. C'est surtout maintenant que je voyais ses vraies limites. Il arrivait à parer une partie de mes attaques, mais une partie de ses gardes était incomplète.
Et à chaque fois, je le punissais. Mon bâton glissait, frapper, parfois les jambes, parfois les bras. Chaque fois que sa position n'était pas parfaite, il le sentait.
Il ne pouvait pas le voir, mais sous mon heaume, mon sourire ne quittait plus mes lèvres. Ce petit jeu restait amusant. Je plaçais une ou deux feintes. L'homme se concentrait sur le fait d'essayer de rester debout. Et pour lui prouver qu'il avait tout, je le fis basculer au sol où il tomba brusquement. Emportée dans l'élan du combat, mon arme s'éleva avant de tomber lourdement. La rencontre de nos armes créait une vibration qui se répercuta dans mon corps. Je reculais d'un pas lentement.
- J'espère que vous n'espérez pas m'avoir deux fois.
J'avais calé mon arme dans mon dos, me retournant en ouvrant le bras pour lui donner sa chance de se relever. Quand son bras pris un appui, mon pied se décala et la terre se décala sous son appui. Sans vraiment voir s'il tombait. Je me décalais pour lui refaire face.
- Alors, est ce que je vous autorise à utiliser votre magie. Bien que vous allez déjà commencer.
Mon arme rejoignit le sol, et je prenais une position de garde d'arts martiaux. Mon point se recula, me concentrant pour appeler la magie de flamme. J'envoyais une petite gerbe de flammes devant ses pieds.
- Changeons de stratégie. J'attaque quatre fois. Ensuite, on inverse. J'ai envie de voir ce qu'il te reste.
Je rechargeais ma magie, attaquant quatre fois comme prévu, envoyant 4 vague flamme en direction du mage. Voyant sa défense, et péparant la mienne par la suite.
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"Faudrait être stupide pour penser vous voir tomber deux fois dans le même piège..." répondit-il bassement.
Son "instructrice" était loin d'en avoir fini avec lui en tout cas, et elle l'exprima à sa façon, dans un petit acte qu'on pourrait juger de revanchard. L'humain n'avait pas terminé de se relever, prenant toujours appui sur son bras, que le sol se déroba un peu sous sa paume. Il fut bon pour bouffer un peu de sable, totalement pris au dépourvu.
Crachant pour se défaire des grains sableux qui coulaient à ses lèvres comme à l'intérieur de sa bouche, il se remit debout, non sans darder un regard un peu refroidi à l'individu carapaçonné. En même temps, il avait joué, il ne devait pas s'étonner de perdre. Il se rembrunit. S'il ne perdait pas l'habitude de jouer les fortes têtes, il n'aurait pas eu à subir cette petite vengeance. Il devrait vite cesser, pour s'éviter des ennuis.
Quand la guerrière décida de passer à un niveau supérieur pour cet "entraînement", il sourcilla. Bon sang, par sa petite connerie d'égo, il avait offert cette idée sur un plateau. Elle cherchait quoi là après le combat avec le bâton ? Il bondit d'un pas en arrière quand une petite gerbe de flammes frappa devant lui. Tout cela pour voir ce qu'il lui restait. Il serra les dents. Elle cherchait à le provoquer.
Quand elle lança ses vagues de flammes, Alaric n'eut pas d'autre choix que d'appeler la terre du sol à se dresser pour former un mur pour encaisser l'assaut magique de la guerrière. La protection invoquée s'effrita, se craquela à chaque choc enflammé, tenant bon jusqu'à la fin. Pris de vitesse, il n'avait eu le temps que de faire surgir le mur.
La barrière de terre retourna à son stade initial. Maintenant, c'était à son tour. Il hésita. Il venait à peine d'être libéré de ces foutues menottes, ce n'était pas pour les retrouver après avoir fait la démonstration de ses capacités. L'autre carapaçonné voulait l'évaluer pourtant. Il estima que c'était trop tôt. Mais il ne pouvait pas refuser non plus. Bordel, il détestait ce genre de situation !
"Qu'est-ce que vous voulez voir exactement ? Je ne voudrais pas qu'on croit à une tentative de meurtre sur votre personne..."
Il la fixa, même s'il ne percevait pas son regard.
"Ou que j'abuse alors que vous avez réparé ma fêlure."
Il soupçonnait assez bien l'identité de la personne sous ces plaques de fer.
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- C'est mieux quand vous vous exprimez.
Il avait répondu à mon commentaire, enfin essayé avant de subir le même sort que moi. Tombant dans le sable par un coup bas. Une petite gaminerie qui faisait du bien, au pire qui pourrait être justifié par une leçon pour lui dire que quand on commence à mettre le doigt dans la gueule du Cerbère, on pouvait se faire dévorer le bras.
Je le laissais cracher et se relever. Son regard en disait long, mais n'était ce pas ce que l'on appelait un retour de bâton. J'espérais que cela lui montrerait à rester à sa place. Non pas par autorité où suffisance. Juste pour lui éviter un nouvel os brisé, ou pire. Cela fut aussi une bonne raison pour justifier le combat magique. Sa réaction m'arracha un sourire. Je n'avais pas l'impression qu'il s'attendait à cette tournure, ou aux flammes.
Au moins, il prit l'exercice au sérieux. Rapidement, un mur se dressa, le protégeant du feu. Je me concentrais pour ne pas me laisser en emporter, le but n'était ni de le faire cuire, ni de le blesser. Juste voir sa réaction.
Comme prévu, la quatrième attaque fut la dernière de la série. La protection avait tenu bon. J'avais hésité à continuer, en envoyer une cinquième, à jouer avec la terre de ce mur. Plein de chose qui se passerait sur un champ de bataille, mais nous n'étions pas sur un de ces sordides endroits. Et cela présentait trop de risque d'en rajouter.
Au final, je laissais sa protection retomber en poussière. Préparant à mon tour une protection. Après tout, je m'attendais à ce qu'il en profite pour libérer un peu de sa frustration de vengeance sur ce que je lui avais fait. Les secondes passèrent, son hésitation était palpable. J'avais presque envie de lui hurler dessus, de venir lui botter le col pour qu'il se décide. Et il choisit de ne pas choisir. De discuter les arbres plutôt que de les choisir. Le soupir que je lâcha résonna dans mon heaume. Mais il semblerait aussi que je n'avais pas été assez dur, mettant en doute mon identité. Je m'étais retenu de rire à nouveau. Mais je voulais garder ce rôle encore un peu.
- Ce que je veux voir ! Vos talents. On ne devient pas mage d'état, en faisant des croche-pieds aux officiers et en se planquant derrière un mur.
Mon pied frappa le sol et deux piques de lave sortirent du sol, encadrant le mage. Prêts à être attaché pour recevoir une punition. Comme celle que j'avais reçue des années auparavant
- Surtout, ce que je voulais voir, c'était votre capacité à obéir aux ordres. Vous n'êtes plus en position de réfléchir, juste d'obéir.
Le ton était dur, coléreux. Il ne se rendait sûrement pas compte qu'en agissant de la sorte, c'est sa vie qu'il mettait en jeu. Je me rapprochais de lui, en silence. Me figeant très proches d'Alaric. Je levais mes poings à hauteur de poitrine, ouvrant mes mains pour les mener jusqu'à mon heaume pour le retirer, découvrant mon visage.
J'essayais d'arborer un sourire, mais il était taché d'une ombre, celle qui ternissait mon regard. Je laissais tomber mon heaume sur le sable.
- C'est exactement pour ça que je suis dans cette armure. Parce que je me doutais que vous ne vous donneriez pas à fond face à moi. Parce que je suis... Ce que vous voulez en fait. Une femme, une FMR. Pas une soldate. Mais bon, ça me prouve bien que les FMR sont des guimauves
Je me reculais levant les yeux pour regarder le ciel.
- Mes mots étaient durs, mais il reflète une réalité qu'il faut accepter. Si vous êtes en vie, c'est que l'on vous laisse une seconde chance. On vous laisse la possibilité de la prendre, on ne vous l'offre pas. Dans cette configuration, réfléchir est un luxe. Tu dois savoir quand se battre et quand ne pas le faire. . . Aujourd'hui, tu as de la chance que ce soit moi. Un vrai officier t'aura de nouveau péter la mâchoire.
Je me retournais vers lui, l'ombre de mon visage commencé à disparaître.
- Interdiction de me dire plus facile à dire qu'à faire. Tu as déjà réussi et cette fois, je suis sûr que tu as des personnes prêtes à aider.
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L'officière fit naître du sol de l'aire d'entraînement deux pics de lave. La peau ressentait bien la chaleur mordante. Il ne put s'empêcher de reculer de quelques pas, pour s'épargner de brûler sur place ; cela restait tout juste supportable. Et quand elle fit quelques pas vers lui, pour être très proche de sa personne, il se retint de regarder sur le côté. Au retrait de son heaume, il eut confirmation de ses suspicions. Mais cela ne changea pas l'air tendu qui marquait les traits de son visage.
Silencieusement, il ne la quitta pas du regard, pendant qu'elle se déplaçait et qu'elle continuait de converser. Son esprit était en pleine ébullition. S'il se lâchait, il risquerait gros. Très gros. Surtout qu'il n'était là que pour obéir, n'étant plus rien. Il était difficile en même temps de ne pas en démordre. Pourtant, il fut guère difficile de se raccrocher à la morosité de sa vie actuelle. Oui, il n'était plus rien. Plus Mage d'État, plus FMR... juste un individu bon à servir la base de la soldatesque. Le traiter de guimauve de FMR ne prenait guère, du coup...
Quand elle termina la conversation avec l'affirmation qu'il y aurait des personnes prêtes à l'aider, il ne manqua pas de se renfrogner quelque peu. Il se mordit les lèvres pour taire ce qu'il avait envie de balancer, préférant prendre le temps de poser un peu les pensées enflammées du moment. Il avait ce qu'il méritait, après tout. Il n'avait pas à imposer quoi que ce soit à d'autres, au risque que ces dernières viennent elles aussi à en faire les frais. Mais Kilea n'avait pas besoin de l'entendre.
Bon, et s'il répliquait maintenant ?
"Il y a obéir et obéir. Obéir aveuglément ou obéir avec un peu de jugeote ? Là est la différence. Obéir à vos ordres, d'accord, mais pour jouer un animal de foire. S'il faut me péter la mâchoire pour essayer de m'en convaincre, alors soit..."
Il grinça des dents avant de reprendre.
"Que vous soyez femme n'a aucun rapport... de plus, je ne suis plus FMR. Donc, raté pour votre provocation sur une fonction qui n'est plus mienne."
Et il rajouta :
"Et de comment j'ai été mage d'État... Oh et puis merde, qu'est-ce que cela peut vous foutre..."
Il devait n'avoir qu'à obéir ? Très bien. Le sol trembla sous les pieds de Kilea, avant qu'une plateforme de terre d'un mètre carré de surface, légèrement inclinée, jaillît de terre pour la propulser dans les airs. Si elle venait à s'étaler par terre, il s'assurerait de la "ligoter" contre le sol avec des entraves terreuses. Elle voulait de l'offensive ? En voilà !
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