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Citoyen de La République
Pancrace Dosian
Messages : 474
crédits : 3618
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« P'tet qu'à l'échelle d'un dieu, les mortels se ressemblent tous, donc ils font pas la différence entre les shoumeïens et les autres. C'est tragique, pasque ça justifie juste encore plus que ça sert à rien de les vénérer, comme ils ont dû amèrement s'en rendre compte. Et dire que y'en a qui y croient encore plus fort du coup, en pensant que c'était un châtiment divin et qu'ils le méritaient... »
J'secoue la tête. Si j'étais dépité quand je m'en suis rendu compte à l'origine, autant dire que c'est passé vite que j'me contente maintenant de les mépriser du haut de mon intelligence et de mon ouverture d'esprit. C'est qu'on n'est pas con à ce point, en République. L'Archimage a bien fait de nous libérer de toutes ces bêtises, pour qu'on puisse se tourner vers les choses réelles.
« On trouvera un moyen de se caler, t'inquiète. Au pire tu verras avec les copains, y'a pas de raison que ça se passe mal. »
Reste qu'on se retrouve enfin tous les deux, et que la question de savoir ce qu'on va faire ensuite tombe sur la table. Ma première suggestion était pas si pourrie, mais j'sens que j'dois la défendre un peu davantage.
« Entre couilles ? Bah, ils s'en rendront à peine compte. Ils doivent être complètement raides depuis au moins deux heures, là. Puis, non, j'ramène que les meilleures des capitaines que j'ai croisées depuis deux heures. Y'a un certain standing à avoir, et tu passes haut-la-main l'examen. »
Petit clin d'oeil complice, en prévision de la suite.
****
Quelques semaines plus tard.
Fait un temps dégueulasse quand le gorille me fait signer d'approcher. J'abandonne le porche sous lequel j'étais abrité et j'remonte mon col pour éviter que les gouttes me tombent dans le dos. J'plisse les yeux et j'le remets enfin. C'est Sarka, un demi-orc, demi-oni, autant dire qu'on n'est pas construit sur le même modèle. Derrière ses yeux beaucoup trop rapprochés pour respirer l'intelligence, mais dans lesquels on discerne quand même un éclat de roublardise, y'a surtout beaucoup de haine, et cette recherche perpétuelle d'une excuse pour te foutre le poing dans la gueule.
J'lui adresse un sourire goguenard.
« 'Veulent quoi, les serpents gris ?
- Les Hydres.
- Ouais, ouais.
- Hmpf. »
J'sens qu'il contemple l'option de m'expliquer cordialement et avec des grands gestes que je me fourvoie dans le nom de son cartel. Mais il laisse tomber, pasqu'il a un truc à me demander.
« On a besoin d'un coup de main.
- 'Sûr. Quoi et combien ? »
Il montre d'abord une bourse qu'a l'air minuscule dans ses pognes immenses, mais j'm'y trompe pas, y'a largement de quoi faire, surtout à voir le reflet doré du contenu. Ca me met directement dans de bonnes dispositions.
« On a un gars. Ca serait bien s'il pouvait... disparaître quelques temps.
- Partir en voyage ?
- Quelque chose comme ça, ouais.
- Vers quand et vers où ?
- Loin, et ce soir.
- Ah.
- Possible ?
- Ouais. Si non, je rapporterai la monnaie et ce sera pour moi. »
Il manque de retirer l'argent de sous mon nez, mais j'lui laisse pas l'occasion, vif comme un serpent que j'suis pas, contrairement à lui.
« T'inquiète, je sais déjà comment faire. C'est qui ?
- Onoq T'lan. Tu le trouveras à cette adresse. »
Il me tend un bout de parchemin avec un nom griffonné dessus. Bon, la nuit commence à peine mais y'a du boulot, et j'sais justement à qui demander un petit coup de main en échange d'un partage équitable -selon moi- des revenus.
J'me dirige d'un bon pas vers les quais, et le navire d'une certaine contrebandière aux cheveux roses que j'serais pas mécontent de refréquenter...
Invité
Invité
Une poignée de main rapide, et un peu paniquée de la part de son associé, et le voilà qui s’enfuit d’un pas rapide, non sans faire un grand détour pour esquiver l’officier républicain qui se dirige droit vers le navire de la contrebandière. Bien entendu, elle, ne stresse pas le moins du monde, parce-qu’elle l’a évidemment reconnu, lui et sa rengaine. Elle s’adosse au bastingage de son navire, prend le temps de s’allumer une clope, dont le bout luit assez clairement en ce début de soirée bien sombre. Le temps est couvert, lourd, heureusement sans pluie, pour le moment, mais elle avait cette intuition que ça n’allait pas tarder.
« Et bien, voilà la terreur des quais. A voir comment l’autre est parti, on dirait qu’il a vu un Kraken. »
Elle tira sur sa clope, calme et détendue, elle savait très bien que Pancrace ne viendrait pas spécialement lui chercher des noises, mais plutôt qu’il avait certainement un truc à lui annoncer - ou à lui proposer. Et s’il voulait une rallonge de ses taxes portuaires personnelles pour aller se saouler au tripot le plus proche, elle l’enverrait sûrement chier. Mais ce n’est pas dans ses habitudes… Si?
« Alors? Quel bon vent t’amène? C’est que je suis un minimum occupée, tout de même. »
Alors oui avec l’autre qui venait de se barrer, on ne dirait pas, comme ça, mais un bon mercenaire ne disait jamais qu’il s’emmerdait. Sinon, ça n’aidait pas à négocier une bonne paie derrière. Et puis ce n’était pas forcément faux, elle avait déjà posé un bon pied à Courage et si elle n’était toujours qu’une toute petite commerçante locale, elle n’avait pas traîné avant de mettre à profit les rouages de la ville, et ses besoins en substances diverses et variées. Après tout, ce serait dommage que des gens ayant désespérément besoin de leurs produits ne viennent à en manquer.
Il lui expliqua rapidement le boulot, que c’était un type qu’il fallait faire disparaître d’une façon ou d’une autre. Qu’évidemment elle serait payée. Mais bon, la sirène était du genre à aimer bien se renseigner avant une mission.
« Et ce type, tu le connais? Tu peux pas juste le foutre au trou? Après, c’toujours possible de lui offrir une petite croisière en mode saucisson vers des îles paradisiaques hein… Si faut pas s’en débarrasser pour de bon. »
Après tout, s’il venait ainsi vers elle, c’était certainement qu’il y avait quelque chose de particulier qu’il voulait? A moins que c’était simplement qu’il avait vraiment envie de la revoir et de lui parler à nouveau. Ce qui était aussi flatteur en soi, s’il revenait pour son bel œil.
Elle tira une nouvelle taffe de sa cigarette, soufflant la fumée légère vers les cieux, alors que les cordages et les coques des navires dans le port ballottaient au gré du vent dans une cacophonie qui empirait en même temps que la météo. Peut-être pas le meilleur moment pour faire une sortie punitive dans la ville, mais visiblement, ça semblait urgent.
« Et bien, voilà la terreur des quais. A voir comment l’autre est parti, on dirait qu’il a vu un Kraken. »
Elle tira sur sa clope, calme et détendue, elle savait très bien que Pancrace ne viendrait pas spécialement lui chercher des noises, mais plutôt qu’il avait certainement un truc à lui annoncer - ou à lui proposer. Et s’il voulait une rallonge de ses taxes portuaires personnelles pour aller se saouler au tripot le plus proche, elle l’enverrait sûrement chier. Mais ce n’est pas dans ses habitudes… Si?
« Alors? Quel bon vent t’amène? C’est que je suis un minimum occupée, tout de même. »
Alors oui avec l’autre qui venait de se barrer, on ne dirait pas, comme ça, mais un bon mercenaire ne disait jamais qu’il s’emmerdait. Sinon, ça n’aidait pas à négocier une bonne paie derrière. Et puis ce n’était pas forcément faux, elle avait déjà posé un bon pied à Courage et si elle n’était toujours qu’une toute petite commerçante locale, elle n’avait pas traîné avant de mettre à profit les rouages de la ville, et ses besoins en substances diverses et variées. Après tout, ce serait dommage que des gens ayant désespérément besoin de leurs produits ne viennent à en manquer.
Il lui expliqua rapidement le boulot, que c’était un type qu’il fallait faire disparaître d’une façon ou d’une autre. Qu’évidemment elle serait payée. Mais bon, la sirène était du genre à aimer bien se renseigner avant une mission.
« Et ce type, tu le connais? Tu peux pas juste le foutre au trou? Après, c’toujours possible de lui offrir une petite croisière en mode saucisson vers des îles paradisiaques hein… Si faut pas s’en débarrasser pour de bon. »
Après tout, s’il venait ainsi vers elle, c’était certainement qu’il y avait quelque chose de particulier qu’il voulait? A moins que c’était simplement qu’il avait vraiment envie de la revoir et de lui parler à nouveau. Ce qui était aussi flatteur en soi, s’il revenait pour son bel œil.
Elle tira une nouvelle taffe de sa cigarette, soufflant la fumée légère vers les cieux, alors que les cordages et les coques des navires dans le port ballottaient au gré du vent dans une cacophonie qui empirait en même temps que la météo. Peut-être pas le meilleur moment pour faire une sortie punitive dans la ville, mais visiblement, ça semblait urgent.
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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« Salut, j'espère que j'interrompts rien d'important, hein ? Il avait l'air craintif, ton pote. Promis, je vais pas faire de recherches sur lui pour m'assurer que y'a rien de louche. »
J'ai toujours su comment mettre une bonne ambiance. Difficile de savoir si je la rassure ou si je la menace, pour le coup, et c'est pas anodin. Mais j'lui adresse aussi un large sourire ravi. Bien sûr qu'elle a pas le temps, on est tous très occupé et on a tous des tas de trucs à faire. C'est juste que, justement, j'ai des trucs à faire faire. Et j'pense qu'elle sera la personne idéale pour m'donner un coup de main.
« J'le connais pas, j'ai son blase et son adresse, et un papelard pour pouvoir entrer. L'important, c'est qu'il doit disparaître de la circulation pendant quelques semaines, le temps que les choses se tassent. »
J'fronce les sourcils sur les vaguelettes qui agitent le port. Y'a beaucoup d'inconnues, mais y'a aussi eu un paquet de thunes. Et j'suis pas homme à laisser tomber à la première difficulté, pas vrai ?
« J'le foutrais bien au trou dans l'intervalle, mais le souci des taules en République, c'est qu'elles sont pleines de criminels affiliés à des gangs ou d'autres. Autant dire que ça serait pas du tout le mettre en sécurité ou à l'abri : il risquerait salement de lui arriver une bricole, ou qu'il bave des trucs que les commanditaires veulent pas qu'on sache. »
J'donne un coup de pied dans un bout de tissu qui traîne par terre, le poussant dans l'eau. Puis j'me passe la main dans les cheveux. Et j'pose mes mirettes sur Althéa Néphériane, marchande, contrebandière et sirène.
« Donc ouais, une croisière quelques semaines hors de la République, ou qu'en tout cas on puisse pas lui mettre la main dessus, ça serait le mieux. T'en es ? On peut faire un soixante-quarante. Quarante pour moi, évidemment. »
Ca ne serait que justice, après tout, c'est elle qui va se le coltiner le temps de le bazarder quelque part. Moi, j'apporte les contacts et le liant, et j'm'assure qu'on choppe le bon gus.
Une fois la négociation bouclée, on part d'un pas décidé vers l'intérieur de la ville. La destination qu'il m'a donnée est pas toute proche du port, donc faut pas non plus trop traîner. En marchant, j'fais le topo tel que je l'ai à Althéa. Et force est de constater que j'ai pas grand-chose. Mais c'est ça, aussi, le boulot : l'adaptabilité, la primauté du service client, la volonté de la qualité, et pleins d'autres valeurs cardinales dont j'arrive jamais à me souvenir.
C'est que ça doit pas être bien important.
« On m'a demandé de faire disparaître un gars. Je suppose qu'il va être consentant, mais difficile d'en être totalement sûr. Dans le pire des cas, on saura le convaincre et l'inciter à faire ce qu'on lui propose, je m'inquiète pas trop pour ça. Et si ça devient trop tendu, on peut laisser tomber n'importe quand. J'm'occuperai des versements, faudra juste faire une croix sur l'avance. Tiens, on y est. »
L'adresse est un genre d'hôtel, pas vraiment de taverne au rez-de-chaussée si ce n'est une réception où quelques clients boivent un verre. C'est clairement mieux que la plupart des bouges où je traîne habituellement. Et on a le nom de notre clampin. Allez, l'est temps de bosser un peu.
Invité
Invité
Toujours une situation un peu étrange de traiter avec Pancrace. Oh, le brun était plutôt arrangeant, pas vraiment emmerdant au final contrairement à ce qu’elle avait pu penser à la base. Mais c’était cette situation un peu étrange où il savait pertinemment ce qu’elle faisait, tout comme Althéa savait parfaitement qu’il magouillait aussi de son côté. Sans vraiment se l’avouer de vive voix, alors qu’en fait c’était assez con. Mais c’était plus une sorte de jeu, presque une sorte d’humour à vrai dire, alors la capitaine rigola simplement à sa phrase. Il pouvait enquêter comme il voulait, elle s’en foutait pas mal, ce type n’était qu’un pion, après tout.
La sirène croisa les bras, habituée à ne pas poser plus de questions qu’elle ne le devait, le fait qu’ils ne savaient ni l’un ni l’autre de qui il s’agissait restait un souci, puisque c’était impossible de connaître ses capacités ou réellement ce que le faire disparaître allait impliquer pour eux. Bon, s’ils faisaient ça dans les règles de l’art, peut-être pourraient-ils éviter les emmerdes.
« T’sais combien ils demandent au port pour des croisières vers les îles paradisiaques? Honnêtement, c’est là bas le réel crime. Heureusement que j’suis pas comme eux. »
Plus pour la blague que pour réellement négocier, elle se dit que la paie est pas si mal que ça. Elle pourrait être mieux, évidemment, mais c’est aussi l’avantage d’aimer rendre service, c’est qu’en général après on vous rend des services en retour. Pas si sûr que ça avec Pancrace, mais mieux valait être du bon côté de la loi : celui qui pose pas trop de questions quand on arrive au port avec des cargaisons douteuses.
En tout cas, c’était d’accord pour elle, même si le nombre de zones d’ombres restait inquiétant, visiblement son contact était concerné par le côté secret de cette petite entreprise. Althéa pouvait le comprendre, mais quand le client en profitait pour passer sous silence des dangers notables pour baisser la paie, c’était énervant. Et après, ça laissait un mauvais goût dans la bouche de tout le monde. Le goût d’avoir été envoyée à sa mort et pas assez préparée par un connard, pour Althéa, et en général un sale goût de sang dans la bouche pour celui qui avait tenté de l’enfumer. Et elle espérait ne pas en arriver là.
La rousse regarda l’hôtel, plutôt bonne facture, pas remplie de gros richards non plus à priori, l’ambiance y est assez feutrée et cosy pour un bâtiment pas trop loin du port. Propre, bien entretenu, du moins assez pour sembler neuf malgré le bois qui avait déjà un peu vieilli et pris en couleurs, ce n’était pas vraiment le genre d’endroit qu’elle avait espéré pour cette opération.
« Bon, j’te laisse gérer la réception. J’ai pas le petit badge et la prestance de l’office républicaine pour moi dans cette histoire. »
Elle avait murmuré en direction de son partenaire, tout en gardant l’oeil ouvert vers toute activité qui lui semblait louche, ou bien de la réceptionniste, ou bien autour d’eux. Rapidement, une forme se coulant dans les couloirs de l’endroit et montant les escaliers attira son attention. De loin, elle avait l’air d’une femme de ménage, mais elle avait ce regard fuyant et cette façon de se déplacer qui semblaient pas net. Qu’une simple intuition, rien d’alarmant, mais déjà assez louche. Althéa commença à avancer, rejointe rapidement par Pancrace qui avait récupéré les informations.
« Il se peut qu’il ait été informé de notre arrivée. J’suis pas certaine, mais traînons pas. »
Le numéro de chambre était au deuxième étage, et elle monta d’une marche assez rapide jusqu’à l’endroit, avant de toquer à la porte de la chambre. Dedans, une certaine agitation sembla comme se précipiter, avant le silence. Pas vraiment des bruits de bataille, ni de bruits, juste des objets fouillés et traînés dans la pièce. Sans vraiment réfléchir, Althéa prit un peu d’élan et défonça la porte fermée à clé d’un puissant coup de pied, faisant craquer le bois autour de la serrure et claquer la porte contre le mur au deuxième impact de son pied sur la porte. A l’opposé, la fenêtre était ouverte, et les rideaux dansaient dans le vent marin de Courage. Elle s’avança, voyant une ombre s’enfuir dans les ruelles à l’arrière de l’hôtel, boitant légèrement après une chute de deux étages. Elle se tourna vers Pancrace.
« Tu m’as jamais dit que fallait faire une course poursuite en plus… Mais dépêchons-nous, avant qu’il ne lui arrive des emmerdes. »
Déjà, tomber de deux étages sans se faire mal, elle en était capable avec la façade irrégulière du bâtiment. Au pire, le brun n’aurait qu’à balancer le matelas dans la rue pour sauter dessus ensuite, mais elle savait qu’il était plein de ressources. Elle passa donc en première, désescaladant le mur dans une chute contrôlée, avant de toucher le sol en amortissant sa chute telle un félin. Maintenant, il s’agissait de mettre la main dessus.
La sirène croisa les bras, habituée à ne pas poser plus de questions qu’elle ne le devait, le fait qu’ils ne savaient ni l’un ni l’autre de qui il s’agissait restait un souci, puisque c’était impossible de connaître ses capacités ou réellement ce que le faire disparaître allait impliquer pour eux. Bon, s’ils faisaient ça dans les règles de l’art, peut-être pourraient-ils éviter les emmerdes.
« T’sais combien ils demandent au port pour des croisières vers les îles paradisiaques? Honnêtement, c’est là bas le réel crime. Heureusement que j’suis pas comme eux. »
Plus pour la blague que pour réellement négocier, elle se dit que la paie est pas si mal que ça. Elle pourrait être mieux, évidemment, mais c’est aussi l’avantage d’aimer rendre service, c’est qu’en général après on vous rend des services en retour. Pas si sûr que ça avec Pancrace, mais mieux valait être du bon côté de la loi : celui qui pose pas trop de questions quand on arrive au port avec des cargaisons douteuses.
En tout cas, c’était d’accord pour elle, même si le nombre de zones d’ombres restait inquiétant, visiblement son contact était concerné par le côté secret de cette petite entreprise. Althéa pouvait le comprendre, mais quand le client en profitait pour passer sous silence des dangers notables pour baisser la paie, c’était énervant. Et après, ça laissait un mauvais goût dans la bouche de tout le monde. Le goût d’avoir été envoyée à sa mort et pas assez préparée par un connard, pour Althéa, et en général un sale goût de sang dans la bouche pour celui qui avait tenté de l’enfumer. Et elle espérait ne pas en arriver là.
La rousse regarda l’hôtel, plutôt bonne facture, pas remplie de gros richards non plus à priori, l’ambiance y est assez feutrée et cosy pour un bâtiment pas trop loin du port. Propre, bien entretenu, du moins assez pour sembler neuf malgré le bois qui avait déjà un peu vieilli et pris en couleurs, ce n’était pas vraiment le genre d’endroit qu’elle avait espéré pour cette opération.
« Bon, j’te laisse gérer la réception. J’ai pas le petit badge et la prestance de l’office républicaine pour moi dans cette histoire. »
Elle avait murmuré en direction de son partenaire, tout en gardant l’oeil ouvert vers toute activité qui lui semblait louche, ou bien de la réceptionniste, ou bien autour d’eux. Rapidement, une forme se coulant dans les couloirs de l’endroit et montant les escaliers attira son attention. De loin, elle avait l’air d’une femme de ménage, mais elle avait ce regard fuyant et cette façon de se déplacer qui semblaient pas net. Qu’une simple intuition, rien d’alarmant, mais déjà assez louche. Althéa commença à avancer, rejointe rapidement par Pancrace qui avait récupéré les informations.
« Il se peut qu’il ait été informé de notre arrivée. J’suis pas certaine, mais traînons pas. »
Le numéro de chambre était au deuxième étage, et elle monta d’une marche assez rapide jusqu’à l’endroit, avant de toquer à la porte de la chambre. Dedans, une certaine agitation sembla comme se précipiter, avant le silence. Pas vraiment des bruits de bataille, ni de bruits, juste des objets fouillés et traînés dans la pièce. Sans vraiment réfléchir, Althéa prit un peu d’élan et défonça la porte fermée à clé d’un puissant coup de pied, faisant craquer le bois autour de la serrure et claquer la porte contre le mur au deuxième impact de son pied sur la porte. A l’opposé, la fenêtre était ouverte, et les rideaux dansaient dans le vent marin de Courage. Elle s’avança, voyant une ombre s’enfuir dans les ruelles à l’arrière de l’hôtel, boitant légèrement après une chute de deux étages. Elle se tourna vers Pancrace.
« Tu m’as jamais dit que fallait faire une course poursuite en plus… Mais dépêchons-nous, avant qu’il ne lui arrive des emmerdes. »
Déjà, tomber de deux étages sans se faire mal, elle en était capable avec la façade irrégulière du bâtiment. Au pire, le brun n’aurait qu’à balancer le matelas dans la rue pour sauter dessus ensuite, mais elle savait qu’il était plein de ressources. Elle passa donc en première, désescaladant le mur dans une chute contrôlée, avant de toucher le sol en amortissant sa chute telle un félin. Maintenant, il s’agissait de mettre la main dessus.
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Pancrace Dosian
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Content de voir que la paye a réussi à convaincre la capitaine, on enquille sur la suite des opérations, dans l'hôtel et jusqu'à l'étage. Ma prestance naturelle d'agent de l'ordre nous ouvre des portes qu'il aurait été pénible de forcer, jusqu'à ce qu'on soit contraints de bourrer une porte qu'un officier républicain ne peut déverrouiller par sa simple classe. J'm'attendais pas forcément à ce que notre cible se soit fait la malle par la fenêtre, par contre. Enfin, j'veux dire, il aurait pas dû attendre notre arrivée avec soulagement, nous inonder de remerciements et nous suivre sans discuter ?
Althéa saute en bas de l'hôtel dans la ruelle pour commencer la poursuite, et j'me rends compte qu'on est quand même un peu trop haut pour que j'risque mes genoux à faire le con. Une simple incantation donne forme à la magie et j'me retrouve à courir vingt mètres devant elle, un peu derrière notre cible. Mais elle me rattrape vite. J'aurais pas cru qu'être capitaine d'un navire pas tout à fait parfaitement légal entraîne à la course à pied, mais les gens peuvent être pleins de surprises, j'suppose.
Malgré mon entraînement quotidien d'officier républicain, j'arrive pas à resserrer la distance. C'était déjà arrivé y'a un bail maintenant, ce qui fait que j'commence p'tet à me poser des questions. Vrai qu'on aime bien sortir avec les copains, mais quand même, j'ai pas grossi, je crois... Ca méritera un examen plus approfondi demain matin, au réveil. J'évacue les pensées parasites et j'me concentre sur la charrette qu'il vient de sauter d'un bon, manifestement en faisant appel à la magie.
A côté de moi, Althéa pousse une brusque accélération et passe de la même façon, tandis que j'fais le tour en pestant. Une téléportation me remet suffisamment à niveau, mais la contrebandière fait manifestement autre chose et reste trop loin de moi, tout en resserrant l'écart avec le gus. Il fait un brusque crochet pour rentrer dans une taverne, et on freine en catastrophe pour rentrer aussi sous les yeux surpris puis énervé du gorille à l'entrée, qui tend la main pour m'arrêter, vu que j'suis bon dernier.
J'lui jette un regard noir accompagné d'une attaque mentale, et il se rétracte brusquement, surtout quand j'fais briller mon insigne d'officier républicain. Il marmonne un truc mais j'suis déjà au-delà de lui et j'vois la tignasse rose d'Althéa passer en cuisine au son des cris du petit personnel. J'double le pas, en bousculant un gars qui passe avec sa bière et qui commence à gueuler mais c'est trop tard. Les cuistots ont moyen le sens de l'humour, et les couteaux à viande sont déjà de sortie le temps que j'atteigne l'arrière-salle.
« Office Républicain, intervention en cours ! »
C'est suffisant pour qu'ils marquent un temps d'arrêt, et que j'me précipite dehors après les deux autres. Le temps de sortir de la petite cour d'habitation, et j'constate qu'Althéa vole pas son salaire : elle a plaqué notre bonhomme au sol, et lui fait une clé de bras pour l'empêcher de trop gigoter, et il râle et crie et appelle les rares passants à l'aide.
J'montre fièrement, à nouveau, mon insigne.
« Office Républicain en cours d'intervention, circulez, braves habitants de Courage. »
On va pas mentir, ils sont davantage éloignés par la perspective de me gêner que la certitude que la situation est sous contrôle. J'm'accroupis à côté d'eux, et j'tourne la tête d'Onoq dans ma direction en l'attrapant par les cheveux.
« T'inquiète, T'lan. C'est les Hydres qui m'envoient. »
Il se raidit brusquement, arrête de bouger.
« Ca n'a pas l'air de te rendre jouasse. L'un dans l'autre, le détail m'intéresse pas. Mon seul rôle, c'est de te coller sur un rafiot et que t'ailles faire un tour sur les îles paradisiaques tout frais payés. Paraît que tu pourras revenir dans quelques semaines, j'te cache pas que c'est pas mon problème. Tu verras ça avec eux, hé ? »
Il moufte toujours pas.
« Ou tu préfères que je te mette au chaud à l'ombre ?
- Le bateau.
- Ben voilà. »
J'aide Althéa à se relever, et on regarde avec méfiance Onoq en faire de même. S'il fait un truc pas net, a priori, mon senseur magique le détectera.
« Elle va se charger de te trimballer, tu seras comme un coq en pâte. »
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Comme d’habitude, rien ne se passait comme prévu. Althéa ne savait pas vraiment ce ce crétin pensait qu’ils étaient tous les deux hostiles ou bien s’il n’avait juste pas du tout envie de se plier à cette petite croisière forcée. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours qu’on vous offrait un aller-retour vers les îles paradisiaques tous frais payés, et ce type arrivait encore à vouloir le refuser? Bon, ils n’avaient pas non plus vraiment eu le temps de lui proposer à vrai dire qu’il était déjà parti à toute berzingue vers l’avant.
Mais Althéa n’avait pas vraiment le temps de s’en soucier, elle slalomait entre les obstacles, fonçant droit vers le fuyard, parfois rattrapée par Pancrace qui ne tardait pas à se refaire distancer. Cela lui confirmait qu’il avait plus d’un tour dans son sac. Elle, elle était simplement rapide, certainement l’habitude et pas mal de pratique, mais ça venait tout seul avec le métier.
La mercenaire se faufilait à la suite du fuyard, passant rapidement et par surprise dans le restaurant sans faire de casse, assez agile pour éviter tout accident et surtout ne pas perdre la moindre once de vitesse. Pour elle, tout ça était après tout un jeu d’enfant, et, une fois sortie par l’arrière-salle, elle arriva enfin à lui bondir dessus, le plaquer au sol, et le maîtriser avant l’arrivée de l’officier.
« Mais lâchez-moi bordel! Lâchez-moi! »
« Mais tu vas la fermer cinq minutes et nous écouter oui? »
Si elle n’avait pas un gros doute sur le fait de devoir transporter cette marchandise intacte, elle lui aurait déjà mis un gros coup derrière la tête pour qu’il la ferme un peu plus. Heureusement, Pancrace débarqua juste après pour le rassurer et lui expliquer qu’ils n’étaient pas là pour l’égorger ni pour le jeter dans le plus obscur des cachots de Courage.
Une fois la situation éclaircie, Althéa accepta volontiers la main tendue de l’officier, gardant aussi un œil prudent vers cet Onoq. Elle a du mal à lui faire confiance, et cette histoire toute entière cache quelque chose d’étrange. En général, les gens qu’on voulait faire disparaître n’avaient pas la chance d’avoir une croisière payée pour eux - ou bien peut-être une croisière dans l’au-delà, celles-là sont souvent offertes aussi.
« Allez, avance, vers les quais, t’as déjà foutu assez le bordel comme ça, tu crois pas? »
Il grogna, et commença donc à marcher d’un air à moitié dépité. Forcément, toute la rue regardait la scène, et même si pas mal de passants hésitaient à s’approcher, nul doute que le fait de choper le concerné discrètement et l’embarquer loin était raté. Maintenant, restait à espérer que les emmerdes dans lesquelles ce type se trouvait ne risquait pas de leur en attirer encore plus. Le souci, c’était de savoir ce que c’était. Devait-elle regarder les toits? S’attendre à l’arrivée d’un assassin sur ce pauvre type? Était-elle en sécurité une fois sur les flots? Si la mission avait semblé évidente jusqu’ici, cette fuite soudaine soulevait tout de même beaucoup de questions. Elle ne savait même pas ce qu’il foutait dans la vie, mais elle aurait aussi tout le loisir de papoter une fois sur le navire.
Une fois arrivée au port, proche de la Belladona, un groupe de loubards à une centaine de mètres de là, tatouages de gang qu’elle n’arriva pas à identifier, se tournèrent vers eux, et, d’un mot, ils se mirent en mouvement. Althéa poussa ce bon vieux Onoq après s’être assuré qu’ils n’avaient pas d’arc ou d’autres armes à distance.
« Allez, bouge ton derrière, on est attendus. Monte sur le bateau là-bas. la Belladona. Vite. Si t’étais aussi rapide à marcher que tu l’avais été à nous fuir on y serait déjà. »
Althéa soupira, avant de se tourner vers Pancrace.
« Rappelle-moi de demander une rallonge sur la prime la prochaine fois, avec tes coups foireux. »
Sur ses appuis, elle plaça ses mains sur ses hanches d’un air faussement détendu alors qu’elle était prête à esquiver et dégainer au moindre mouvement louche. Ils n’avaient pas l’air décidés à casser des gueules, mais visiblement vu leur air, ça restait toujours une option.
« Qu’est-ce-qu’on peut faire pour vous messieurs? »
Mais Althéa n’avait pas vraiment le temps de s’en soucier, elle slalomait entre les obstacles, fonçant droit vers le fuyard, parfois rattrapée par Pancrace qui ne tardait pas à se refaire distancer. Cela lui confirmait qu’il avait plus d’un tour dans son sac. Elle, elle était simplement rapide, certainement l’habitude et pas mal de pratique, mais ça venait tout seul avec le métier.
La mercenaire se faufilait à la suite du fuyard, passant rapidement et par surprise dans le restaurant sans faire de casse, assez agile pour éviter tout accident et surtout ne pas perdre la moindre once de vitesse. Pour elle, tout ça était après tout un jeu d’enfant, et, une fois sortie par l’arrière-salle, elle arriva enfin à lui bondir dessus, le plaquer au sol, et le maîtriser avant l’arrivée de l’officier.
« Mais lâchez-moi bordel! Lâchez-moi! »
« Mais tu vas la fermer cinq minutes et nous écouter oui? »
Si elle n’avait pas un gros doute sur le fait de devoir transporter cette marchandise intacte, elle lui aurait déjà mis un gros coup derrière la tête pour qu’il la ferme un peu plus. Heureusement, Pancrace débarqua juste après pour le rassurer et lui expliquer qu’ils n’étaient pas là pour l’égorger ni pour le jeter dans le plus obscur des cachots de Courage.
Une fois la situation éclaircie, Althéa accepta volontiers la main tendue de l’officier, gardant aussi un œil prudent vers cet Onoq. Elle a du mal à lui faire confiance, et cette histoire toute entière cache quelque chose d’étrange. En général, les gens qu’on voulait faire disparaître n’avaient pas la chance d’avoir une croisière payée pour eux - ou bien peut-être une croisière dans l’au-delà, celles-là sont souvent offertes aussi.
« Allez, avance, vers les quais, t’as déjà foutu assez le bordel comme ça, tu crois pas? »
Il grogna, et commença donc à marcher d’un air à moitié dépité. Forcément, toute la rue regardait la scène, et même si pas mal de passants hésitaient à s’approcher, nul doute que le fait de choper le concerné discrètement et l’embarquer loin était raté. Maintenant, restait à espérer que les emmerdes dans lesquelles ce type se trouvait ne risquait pas de leur en attirer encore plus. Le souci, c’était de savoir ce que c’était. Devait-elle regarder les toits? S’attendre à l’arrivée d’un assassin sur ce pauvre type? Était-elle en sécurité une fois sur les flots? Si la mission avait semblé évidente jusqu’ici, cette fuite soudaine soulevait tout de même beaucoup de questions. Elle ne savait même pas ce qu’il foutait dans la vie, mais elle aurait aussi tout le loisir de papoter une fois sur le navire.
Une fois arrivée au port, proche de la Belladona, un groupe de loubards à une centaine de mètres de là, tatouages de gang qu’elle n’arriva pas à identifier, se tournèrent vers eux, et, d’un mot, ils se mirent en mouvement. Althéa poussa ce bon vieux Onoq après s’être assuré qu’ils n’avaient pas d’arc ou d’autres armes à distance.
« Allez, bouge ton derrière, on est attendus. Monte sur le bateau là-bas. la Belladona. Vite. Si t’étais aussi rapide à marcher que tu l’avais été à nous fuir on y serait déjà. »
Althéa soupira, avant de se tourner vers Pancrace.
« Rappelle-moi de demander une rallonge sur la prime la prochaine fois, avec tes coups foireux. »
Sur ses appuis, elle plaça ses mains sur ses hanches d’un air faussement détendu alors qu’elle était prête à esquiver et dégainer au moindre mouvement louche. Ils n’avaient pas l’air décidés à casser des gueules, mais visiblement vu leur air, ça restait toujours une option.
« Qu’est-ce-qu’on peut faire pour vous messieurs? »
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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« Crois-moi que si j'avais su que ça finirait comme ça, j'aurais pas signé non plus. Je pensais qu'on faisait juste un trajet avec un gonze et qu'on passait à la caisse. Et v'là-t-y pas qu'on doit le courser à travers la moitié de la ville, puis se coltiner sa garde rapprochée. »
Z'ont pas l'air bien sympa. Dans la pénombre, avec la distance et malgré la nyctalopie, j'reconnais pas les tatouages non plus, mais j'doute pas qu'ils vont s'annoncer tranquillement, dans une technique classique et usée jusqu'à la corde d'intimidation. Vrai qu'ils sont putain de nombreux, n'empêche. Cent, vraiment, le rapport de force fait pas plaisir. J'hésite à montrer mon insigne, mais ça les impressionnerait pas vraiment, et l'objectif c'était que l'office républicain soit pas lié à toute cette affaire. Appeler les collègues ? J'en viens à me dire que ce serait la meilleure option.
Mais les courants troubles du commissariat peuvent être délicats à naviguer quand on magouille, étant donné qu'on a chacun nos contacts. Suffit que le chef soit pote avec quelqu'un d'autre et on peut l'avoir dans l'os, bien profond. Pendant que j'cogite, ils se sont amenés avec leur air menaçant, leurs batons, leurs chaînes et leurs poignards.
« Bien l'bonsoir. Je pense que vous avez quelque chose à nous. Sur la coquille de noix, là. »
Il pointe le bateau, et j'me demande si j'ai bien senti Althéa se raidir à côté de moi. Vrai qu'on parle mal de son meilleur ami, ça pourrait presque me vexer aussi.
« Comment ça ? »
De près, on distingue mieux les marques qu'ils ont sur le corps, et les images de lion laissent peu place à l'imagination. Ca doit être les Lions de l'Aube, un gang de taille moyenne qu'est plutôt calme d'habitude. J'sais toujours pas ce qu'était le problème entre les Lions et les Serpents, mais j'commence à me dire que j'aurais p'tet dû me renseigner avant.
« Le type qu'est monté, on va gentiment le récupérer et nous assurer qu'il nous dérange pas davantage, d'accord ?
- Et si on n'est pas d'accord ? »
Il m'adresse un sourire mi-désolé, mi-désabusé.
« Franchement... On est nombreux, pas vous, y'a vraiment besoin d'ergoter pendant des plombes ? A moins de jouer le temps et d'attendre des renforts, ce qu'on va pas vous laisser faire...
- C'est vrai que vu comme ça... »
J'échange un regard avec Althéa, et j'lui fais un clin d'oeil. Puis j'me tourne vers le porte-parole.
« Allez, j'vais vous le chercher. Quelques pièces valent pas ma vie.
- Bon choix. »
D'un bond, j'saute sur le navire, et j'me dirige vers la cale, que j'connais bien pour l'avoir fréquemment inspectée. Sur le chemin, j'pose une bourse de pièces dans un coin, la part de la sirène. J'ai retenu où étaient les bouteilles de gnôle, et notre cible les a pas encore trouvées. J'déplace un pan de bois pour dévoiler un petit espace étroit, parfait pour stocker de la marchandise, et j'le mate bien. Puis la magie prend forme, et il se retrouve à se faire face. Avec cette métamorphose, on va être difficilement différenciable. J'pose une
« File ta veste et ton pantalon. J'vais faire diversion. Grouille. Et fous-toi là-dedans. »
Faut que je le bouscule un peu pour qu'il obtempère, mais j'ressors finalement sur le pont sous les yeux des loubards. J'leur adresse un doigt, et j'me téléporte à l'autre bout du quai, et j'cours. Ils se mettent quasiment tous en branle à ma poursuite. J'enchaîne les rues et les ruelles en m'assurant de rester dans leur champ de vision. Puis, après avoir tourné un dernier coin, j'laisse la magie d'apparence se dissiper, et j'balance une dernière téléportation pour me retrouver à plusieurs pâtés de maison de là, à l'entrée d'une taverne accueillante.
« Désolé du retard, les gars, j'ai eu une urgence.
- Viens t'asseoir, Panpan, viens, gueule Tarot.
- Hé, j'paye ma tournée !
- Je savais bien que c'était un jour de fête.
- T'as pas idée. »
J'suis sûr qu'Althéa va s'en sortir. Puis sinon, au pire... C'est des choses qui arrivent. J'aurai fait de mon mieux.
Z'ont pas l'air bien sympa. Dans la pénombre, avec la distance et malgré la nyctalopie, j'reconnais pas les tatouages non plus, mais j'doute pas qu'ils vont s'annoncer tranquillement, dans une technique classique et usée jusqu'à la corde d'intimidation. Vrai qu'ils sont putain de nombreux, n'empêche. Cent, vraiment, le rapport de force fait pas plaisir. J'hésite à montrer mon insigne, mais ça les impressionnerait pas vraiment, et l'objectif c'était que l'office républicain soit pas lié à toute cette affaire. Appeler les collègues ? J'en viens à me dire que ce serait la meilleure option.
Mais les courants troubles du commissariat peuvent être délicats à naviguer quand on magouille, étant donné qu'on a chacun nos contacts. Suffit que le chef soit pote avec quelqu'un d'autre et on peut l'avoir dans l'os, bien profond. Pendant que j'cogite, ils se sont amenés avec leur air menaçant, leurs batons, leurs chaînes et leurs poignards.
« Bien l'bonsoir. Je pense que vous avez quelque chose à nous. Sur la coquille de noix, là. »
Il pointe le bateau, et j'me demande si j'ai bien senti Althéa se raidir à côté de moi. Vrai qu'on parle mal de son meilleur ami, ça pourrait presque me vexer aussi.
« Comment ça ? »
De près, on distingue mieux les marques qu'ils ont sur le corps, et les images de lion laissent peu place à l'imagination. Ca doit être les Lions de l'Aube, un gang de taille moyenne qu'est plutôt calme d'habitude. J'sais toujours pas ce qu'était le problème entre les Lions et les Serpents, mais j'commence à me dire que j'aurais p'tet dû me renseigner avant.
« Le type qu'est monté, on va gentiment le récupérer et nous assurer qu'il nous dérange pas davantage, d'accord ?
- Et si on n'est pas d'accord ? »
Il m'adresse un sourire mi-désolé, mi-désabusé.
« Franchement... On est nombreux, pas vous, y'a vraiment besoin d'ergoter pendant des plombes ? A moins de jouer le temps et d'attendre des renforts, ce qu'on va pas vous laisser faire...
- C'est vrai que vu comme ça... »
J'échange un regard avec Althéa, et j'lui fais un clin d'oeil. Puis j'me tourne vers le porte-parole.
« Allez, j'vais vous le chercher. Quelques pièces valent pas ma vie.
- Bon choix. »
D'un bond, j'saute sur le navire, et j'me dirige vers la cale, que j'connais bien pour l'avoir fréquemment inspectée. Sur le chemin, j'pose une bourse de pièces dans un coin, la part de la sirène. J'ai retenu où étaient les bouteilles de gnôle, et notre cible les a pas encore trouvées. J'déplace un pan de bois pour dévoiler un petit espace étroit, parfait pour stocker de la marchandise, et j'le mate bien. Puis la magie prend forme, et il se retrouve à se faire face. Avec cette métamorphose, on va être difficilement différenciable. J'pose une
« File ta veste et ton pantalon. J'vais faire diversion. Grouille. Et fous-toi là-dedans. »
Faut que je le bouscule un peu pour qu'il obtempère, mais j'ressors finalement sur le pont sous les yeux des loubards. J'leur adresse un doigt, et j'me téléporte à l'autre bout du quai, et j'cours. Ils se mettent quasiment tous en branle à ma poursuite. J'enchaîne les rues et les ruelles en m'assurant de rester dans leur champ de vision. Puis, après avoir tourné un dernier coin, j'laisse la magie d'apparence se dissiper, et j'balance une dernière téléportation pour me retrouver à plusieurs pâtés de maison de là, à l'entrée d'une taverne accueillante.
« Désolé du retard, les gars, j'ai eu une urgence.
- Viens t'asseoir, Panpan, viens, gueule Tarot.
- Hé, j'paye ma tournée !
- Je savais bien que c'était un jour de fête.
- T'as pas idée. »
J'suis sûr qu'Althéa va s'en sortir. Puis sinon, au pire... C'est des choses qui arrivent. J'aurai fait de mon mieux.
Invité
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Althéa écouta la discussion et la négociation se poursuivre attentivement. Ils n’avaient pas spécialement tord, ils étaient nombreux, et elle-même n’était pas certaine de réussir à les neutraliser, même avec l’aide de Pancrace et ses petites astuces. Elle était par contre assez certaine de réussir à fuir pour sauver sa peau si tout ça tournait mal. Il suffisait de plonger dans la flotte du port de Courage - ce qui donnait pas spécialement envie, mais si elle devait en arriver là, ainsi soit-il. Ou sinon, en courant vers son navire et coupant les amarres de sa lame, elle pouvait simplement baisser les voiles et d’une grande impulsion de sa lame des vents partir à toute vitesse avec son navire. Et le cargo était déjà à bord, aussi.
Bref, des options. Restait à voir si elles étaient nécessaires, alors que Pancrace, lui, lui fit un petit clin d’oeil qu’elle ne manqua pas. Il avait encore une astuce? Elle haussa les épaules, se retournant simplement vers le gang qui avait l’air de montrer les dents comme une bande de pitbull qui n’avaient pas visité un jardin d’enfants depuis trop longtemps. Voilà qu’elle se retrouvait un peu de facto l’otage de l’endroit, même si elle avait cette rengaine de capitaine, visiblement, ils n’étaient pas bien sûr du fait que l’autre rigolo n’aille pas se barrer avec le bateau, justement. Pas sûr qu’il sache naviguer ni partir assez rapidement pour que ce soit faisable de tout de façon, donc elle ne s’inquiétait pas trop, il était pas aussi con.
Enfin, elle pensait qu’il ne l’était pas.
« Euhm… Et sinon, ça va bien, les affaires, la famille, tout ça? »
«Ta gueule, et pas d’entourloupes hein! »
Tu parlais d’un malaise. Voilà qu’elle était plantée là comme un piquet avec un faux sourire, les mains dans son dos en regardant l’armement divers et varié de ces connards. Individuellement, elle n’en ferait certainement qu’une bouchée, même à mains nues avec sa force quelconque, c’était vraiment leur nombre qui était inquiétant.
« Woah, du calme, moi je fais que mon travail hein, mais je suis pas assez payée pour toutes ces conneries. »
Leur porte-parole grogna, alors qu’on voyait qu’il commençait déjà à se dire que ça prenait quand même pas mal de temps tout ça. Mais ça se comprenait, ils devaient discuter, négocier, et tout. Essayer de régler ça paisiblement. Foutre le bordel sur les quais, c’était pas leur meilleure option si ça rameutait toute la garde. Elle se retourna d’un coup, alors que la cargaison se mettait à se barrer d’un coup… En se téléportant. Elle avait pas remarqué qu’il pouvait faire ça en lui courant après, par contre, elle en avait remarqué un autre qui, lui, était capable de ce genre de tour de passe-passe. Malin.
Elle ne restait plus que face à cinq types la tenant en joue. Elle haussa les épaules.
« Quoi? Comme je viens de le dire, je suis pas assez payée pour tout ça. »
La capitaine se retourna vers son navire, même si les pitbulls en question ne la lachèrent pas vraiment des yeux. Ils semblèrent murmurer quelques trucs entre eux, comme s’ils faisaient genre de garder un air suspicieux et intimidant, mais l’intelligence n’avait pas spécialement l’air de brûler dans leurs yeux. Althéa leva les amarres, balança les cordages sur le pont de son navire, et remarqua qu’ils s’approchaient à nouveau de son navire, avançant sur le quai, alors qu’elle venait de baisser la voile.
« Et il descend pas du bâteau, ton copain? »
Althéa se retourna vers eux, pas vraiment motivée à continuer cette conversation extrêmement longtemps, elle garda l’air avenant, essayant d’éviter tout incident diplomatique avec les gangs locaux, pour l’instant.
« Nah, on va préférer se faire oublier quelques temps de notre employeur vu qu’on a laissé le paquet filer. »
« C’était qui? »
« Quelqu’un de pas assez con pour nous avoir donné son nom, son adresse, son boulot, et son identification de citoyen républicain. Donc aucune idée. Allez, bonne soirée! »
Et d’une petite impulsion de sa lame des vents, la Belladonna gagna en vitesse, commençant à fendre les vagues légères, laissant les cinq brutes sur le quai, visiblement pas trop mécontents de ses réponses. Et pas spécialement motivés à aller se friter pour si peu, ils étaient déjà assez ravis comme ça de ne pas être partis pour une course poursuite dans les rues de la ville. Maintenant, restait à aller planquer le paquet sur son île. Enfin, le temps de vérifier qu’il était bien planqué dans un des doubles fonds de contrebande. Ou dans un coin de la câle. Mais elle savait très bien que Pancrace savait. Elle haussa les épaules, en espérant tout de même qu’il ne se fasse pas choper dans tout ça. Au pire, dans tous les cas, elle partait plus riche. La Capitaine s’alluma une petite cigarette, pour la route, pensant quand même qu’elle pourrait sortir l’autre rigolo de son compartiment étroit… Mais quand elle sera hors de vue du port de Courage.
Bref, des options. Restait à voir si elles étaient nécessaires, alors que Pancrace, lui, lui fit un petit clin d’oeil qu’elle ne manqua pas. Il avait encore une astuce? Elle haussa les épaules, se retournant simplement vers le gang qui avait l’air de montrer les dents comme une bande de pitbull qui n’avaient pas visité un jardin d’enfants depuis trop longtemps. Voilà qu’elle se retrouvait un peu de facto l’otage de l’endroit, même si elle avait cette rengaine de capitaine, visiblement, ils n’étaient pas bien sûr du fait que l’autre rigolo n’aille pas se barrer avec le bateau, justement. Pas sûr qu’il sache naviguer ni partir assez rapidement pour que ce soit faisable de tout de façon, donc elle ne s’inquiétait pas trop, il était pas aussi con.
Enfin, elle pensait qu’il ne l’était pas.
« Euhm… Et sinon, ça va bien, les affaires, la famille, tout ça? »
«Ta gueule, et pas d’entourloupes hein! »
Tu parlais d’un malaise. Voilà qu’elle était plantée là comme un piquet avec un faux sourire, les mains dans son dos en regardant l’armement divers et varié de ces connards. Individuellement, elle n’en ferait certainement qu’une bouchée, même à mains nues avec sa force quelconque, c’était vraiment leur nombre qui était inquiétant.
« Woah, du calme, moi je fais que mon travail hein, mais je suis pas assez payée pour toutes ces conneries. »
Leur porte-parole grogna, alors qu’on voyait qu’il commençait déjà à se dire que ça prenait quand même pas mal de temps tout ça. Mais ça se comprenait, ils devaient discuter, négocier, et tout. Essayer de régler ça paisiblement. Foutre le bordel sur les quais, c’était pas leur meilleure option si ça rameutait toute la garde. Elle se retourna d’un coup, alors que la cargaison se mettait à se barrer d’un coup… En se téléportant. Elle avait pas remarqué qu’il pouvait faire ça en lui courant après, par contre, elle en avait remarqué un autre qui, lui, était capable de ce genre de tour de passe-passe. Malin.
Elle ne restait plus que face à cinq types la tenant en joue. Elle haussa les épaules.
« Quoi? Comme je viens de le dire, je suis pas assez payée pour tout ça. »
La capitaine se retourna vers son navire, même si les pitbulls en question ne la lachèrent pas vraiment des yeux. Ils semblèrent murmurer quelques trucs entre eux, comme s’ils faisaient genre de garder un air suspicieux et intimidant, mais l’intelligence n’avait pas spécialement l’air de brûler dans leurs yeux. Althéa leva les amarres, balança les cordages sur le pont de son navire, et remarqua qu’ils s’approchaient à nouveau de son navire, avançant sur le quai, alors qu’elle venait de baisser la voile.
« Et il descend pas du bâteau, ton copain? »
Althéa se retourna vers eux, pas vraiment motivée à continuer cette conversation extrêmement longtemps, elle garda l’air avenant, essayant d’éviter tout incident diplomatique avec les gangs locaux, pour l’instant.
« Nah, on va préférer se faire oublier quelques temps de notre employeur vu qu’on a laissé le paquet filer. »
« C’était qui? »
« Quelqu’un de pas assez con pour nous avoir donné son nom, son adresse, son boulot, et son identification de citoyen républicain. Donc aucune idée. Allez, bonne soirée! »
Et d’une petite impulsion de sa lame des vents, la Belladonna gagna en vitesse, commençant à fendre les vagues légères, laissant les cinq brutes sur le quai, visiblement pas trop mécontents de ses réponses. Et pas spécialement motivés à aller se friter pour si peu, ils étaient déjà assez ravis comme ça de ne pas être partis pour une course poursuite dans les rues de la ville. Maintenant, restait à aller planquer le paquet sur son île. Enfin, le temps de vérifier qu’il était bien planqué dans un des doubles fonds de contrebande. Ou dans un coin de la câle. Mais elle savait très bien que Pancrace savait. Elle haussa les épaules, en espérant tout de même qu’il ne se fasse pas choper dans tout ça. Au pire, dans tous les cas, elle partait plus riche. La Capitaine s’alluma une petite cigarette, pour la route, pensant quand même qu’elle pourrait sortir l’autre rigolo de son compartiment étroit… Mais quand elle sera hors de vue du port de Courage.
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