9 octobre de l'an 3

Aujourd’hui est un bon jour, je le sens, j’ai parfois des intuitions fulgurantes et pour fêter cela, j’ai décidé de m’offrir un bon gâteau au chocolat ! Ma boutique préférée est située sur la place du Palais du Reike, à Ikuza et les prix sont corrects. Ce qui me fait choisir cet établissement à d’autres, pourtant bien plus réputé, est qu’ils utilisent un chocolat très noir, un peu amer, qui ne plaît pas à tout le monde.

Moi, en tout cas, je l’adore, certains pourrait même penser que j’en suis dépendant et ils n’auraient pas tort. Je suis accompagné de mes hommes, comme d’habitude, mais ils m’attendent en dehors de la boutique. Simplement armés d'épée courte et protégé par des armures de cuirs légères, ils peuvent facilement passer pour une bande de mercenaires, alors que ce sont des soldats de l'Empire du Reike, car je souhaite passer relativement inaperçus. Bien sûr, en zone de guerre, ils auront de l’équipement plus lourd et lors des différentes cérémonies, des armures d’apparats. Mais pour le moment, je compte simplement acheter des gâteaux, alors je compte bien rester discret.

Pourtant, je suis grillé par la vendeuse, une charmante naine de quatre-vingt dix ans qui s’exclame :

Par tous les Astres, si ce n’est pas le ministre Reys qui vient nous voir !

Il y a déjà du monde devant la boutique et bien évidemment beaucoup se tournent vers moi. Il y a en a même un qui me propose :

Je peux vous laisser ma place si vous voulez.

Je lui souris puis je fais non de la tête, lui signifiant :

C’est très aimable de votre part, mais je vais simplement suivre la file.

Je ne veux pas de problème avec les autres clients, qui risquent de râler. J’ai le temps de faire ma commande, alors autant faire comme tout le monde.

9 octobre de l'an 3

Son billet pour la traverser en poche, Xera avait toute une journée devant elle aussi après s’être trouvé une chambre d'hôtel abordable et propre, la rousse partie en quête d’une certaine boutique vendant le merveilleux gâteau au chocolat qu’elle avait goûté avec Fabius. Elle en avait l’eau à la bouche quand elle repensait à cette expérience gustative sous la mansarde de l’appartement de son nouvel ami. D’après les indications qu’il lui avait laissées, elle avait réussi à trouver le magasin de pâtisserie. De toute évidence, ce dernier était connu, il y avait la queue à l’intérieur, et même un groupe d’hommes armé à l’extérieur, sûrement là pour servir d’escorte à l'un des clients.

Sa gourmandise lui avait donné suffisamment de courage pour oser entrer et se retrouver à faire la queue avec les autres gourmets. Xera était la a dévorer des yeux les différentes pâtisseries, en cherchant à reconnaître le fameux gâteau au chocolat, quand la vendeuse interpelle l’homme juste devant elle. Elle était ni plus, ni moins derrière l’un des ministres du Reik. L’un des autres clients propose au ministre Reys de lui céder sa place, mais ce dernier décline, et bien cet homme semblait honnête ou bien était cette attitude était calculée pour se donner une bonne image. Quoi qu’il en soit elle devait toujours attendre comme les autres, la demi-fae se demandait si la connaissance de Fabius était présente aujourd’hui dans la file.

Message 1

Mon tour arrive et je demande à la patronne :

Je vous prendrai une part de tarte au chocolat et j’aimerais faire une commande à livrer à la République, à l’adresse habituelle.

J’ai en effet reçu une missive de la part de mon espion récoltant pour moi des informations sur cette nation, indiquant dans sa dernière missive qu’il a terminé tout ce qu’il avait emporté à sa dernière visite. Comme je l’apprécie, je vais lui en acheter. La naine, hoche la tête et me demande d’un air malicieux, baissant la voix, mais parlant suffisamment fort pour les personnes proches de moi entendent :

C’est pour le beau Fabius ? C’est vraiment un bel homme et très gentil avec cela.

Je fais une légère grimace, car j’ai l’impression que je suis un laideron comparé à lui. C’est dingue le nombre de femmes qui le trouve attirant ! Je ne sais pas si c’est dû à sa très longue expérience puisqu’il a quand même cinq mille ans ou si c’est son physique, mais il a un succès fou. J’avoue que je l’envie beaucoup et j’aimerais avoir cette facilité, mais je n’ai clairement pas le même sex-appeal. Je lui réponds donc :

C’est bien lui, je paierai le supplément pour l’envoyer en frais.

C’est vraiment très pratique ce genre de magie. Il s’agit d’un convoi avec un mage de glace qui reste à côté et qui lance régulièrement des sorts de froid dans un grand conteneur où plusieurs victuailles sont concentrées. Cela évite le pourrissement et les aliments arrivent bien frais. Une fois que je suis servi, je vais m’asseoir à une petite table, avec seulement deux chaises dont une reste vide, à l’intérieur, le temps n’étant pas au beau fixe pour manger dehors.

Je n’ai plus qu’à commencer mon repas. La tarte au chocolat est excellente comme d’habitude et je me régale.

Petit à petit, la file d’attente devant elle s'amenuise, c’est maintenant au tour du ministre Reys, ce dernier commande une part de tarte au chocolat et souhaite faire une commande à livrer en République. Ce n’est visiblement pas la première fois, puisqu’il précise à l’adresse habituelle. La naine lui demande si la commande serait pour le beau Fabius !? Alors la soit il y avait un autre Fabius vivant à liberté et qui recevait des gâteaux au chocolat d’une “connaissance” soit Xera venait de découvrir l’identité de cette fameuse connaissance, rien de moins qu’un ministre du Reik.

Puis c’est au tour de Xera, au vu de sa bourse, elle se décide à ne prendre qu’une part de gâteaux au chocolat. Le même auquel elle avait pu goûter dans l’appartement de Fabius. Sa part de gâteaux en main, elle cherche une table où s'asseoir, mais toute sa prise et la dernière place libre se trouve à la table du ministre. La demi-fae n'hésite pas et se dirige vers la table de Tagar.

- Vous permettez ? Il n’y a pas d’autre place de disponible et j’ai hâte de vérifier s’il s’agit bien du même gâteau au chocolat que j’ai goûté à Liberty chez un ami.


Message 2

Alors que je dégustai ce fantastique gâteau, une jeune femme, du moins elle doit avoir mon âge, donc elle est jeune, s’asseoir à ma table. Je lui souris, car elle est très jolie et je suis plutôt content que mon charme agisse enfin. Il aura pris le temps, trente-trois ans c’est long, mais mon sex-appel fonctionne !

Du moins, c’est ce que je pense, mais elle précise de suite qu’il n’y a pas d’autre place et mon humeur en prends un coup. Je range donc ma satisfaction au fond de mon ego et je l’écoute me parler d’un ami à Liberty chez qui elle a mangé également ce même genre de gâteau.

Je ne sais pas pourquoi elle me raconte cela, jusqu’à ce que je me souvienne d’un rapport écrit par mon espion situé en République, comme quoi il avait hébergé une jeune femme pour se forger un alibi lors d’une de ses missions nocturnes et qu’il lui avait conseillé la pâtisserie où nous sommes aujourd’hui. Ce sacré personnage ne m’avait pas dit qu’elle était aussi avenante ! J’aimerais, moi aussi, être un beau gosse, mais je manque de cet aspect ténébreux qu’à le démon. Toutefois, je décide de faire comme mauvaise fortune, bon cœur et je demande à mon invité :

Ne seriez-vous pas dame Xera ?

J’attends sa réponse, que j’espère positive et je continue notre conversation :

Je suis enchanté de vous connaître, mon ami m’a parlé de vous. Comment va votre père ?

Je m’avance un peu en indiquant que c’est mon ami, moi, j’aimerais bien, mais j’ai parfois l’impression que certaines de mes attitudes l’énerve prodigieusement. Pour son paternel, aux dernières nouvelles, il était gravement malade, alors prendre de sa santé est bien normal. Encore une fois, j’attends sa réponse, continuant de manger méthodiquement mon gâteau au chocolat.

Le ministre Reys lui sourit lorsqu’elle s’assoit à sa table, ce dernier est déçu quand elle lui précise qu’il n’y avait pas d’autre place de libre. Mais extérieurement, il ne laisse rien paraître, sans son habilité magique aux contrôles des émotions xera ne s’en serait sans doute pas rendu compte. La question qu’il lui pose vient confirmer le fait qu’il est bien la fameuse connaissance de Fabius. La rousse pourrait bien se demander pourquoi un démon millénaire avait pour connaissance un ministre du Reik, la réponse pouvait être aussi simple que Fabius a un moment de l’histoire avait connu un ancêtre du ministre ou bien que l’un travaillait pour l’autre comme espion… Mais cela ne la regardait pas…. Pour le moment.

- Effectivement, oui, Fabius s'était bien gardé de me dire que sa connaissance pourvoyeuse de gâteau au chocolat est l’un des ministres du Reik. Ravis de faire votre connaissance Monsieur le Ministre.

Tagar lui apprend que Fabius lui a parlé d’elle ce que vient confirmer sa question sur son père. Un nuage sombre semble traverser le ciel à cet instant, tout du moins dans le regard de la rousse.

- Mon père n’est toujours pas guéri, mais au moins son état a été stabilisé par sa mise en stase par un professeur de l’université Magic. Je suis toujours à la recherche de remède, j’envisage toutes les possibilités, même une forme de malédiction. C'est d'ailleurs la raison de mon voyage, je vais jusqu'à la ville de Mael, pour y entamer des recherches sur les plantes locales et les connaissances contenues dans les bibliothèques de la ville.

Xera observe avec envie sa part de gâteau et se décide enfin à en prélever un morceau avec sa fourchette, chose étrange personnellement, elle aurait pris une petite cuillère, mais à Ikusa fait comme les Reikois. Ses papilles lui confirment bien qu’il s’agit du même gâteau, mais celui-ci est encore meilleur, plus frais, encore plus savoureux.

- Vous devez décidément bien apprécier Fabius pour lui envoyer depuis ici des gâteaux jusque Liberty, ce n’est pas un reproche, bien au contraire, sans ça, je n’aurai pas goûter à ce délice.

Message 3

Et bingo ! Je suis tellement fort parfois que je me surprends moi-même ! Mon autosatisfaction est à son comble quand la jolie rousse m’indique que j’ai vu juste. Je sais que j’ai tendance à me lancer des fleurs, mais après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Si j’avais attendu que Mère me fasse des compliments, je serais toujours en train de patienter.pour les avoir.

Je l’écoute ensuite parler de son père, qui est toujours vivant, ce qui est une bonne chose, mais également en stase, ce qui est une mauvaise chose, je me permets donc de lui dire :

Je suis désolé de l’apprendre, j’ai moi-même été maudit par un puissant nécromancien et j’ai failli perdre l’ouïe.

C’est une très longue histoire, mais je ne veux pas l’embêter avec cela. À la place, elle reparle de Fabius et je lui réponds en souriant :

Vous avez raison, c’est une personne qui est importante à mes yeux. En plus, c’est moi qui l’ai rendu accro au chocolat, le pauvre. Mais c’est toujours mieux que la mixture qu’il fume, si vous voulez mon avis.

Je trouve en effet la fumée très déplaisante et en plus, elle me coupe l’appétit. C’est pourquoi, lorsqu’il revient au Reike, soit une à deux fois par mois, j’insiste pour le rencontrer à l’extérieur. Comme cela, pas de problème. Je suis intéressé par l’histoire de la jeune femme et je lui demande :

Seriez-vous d’accord pour donner un paquet à une personne précise à Mael ? Il s’agit d’un objet très fragile et je n’ai guère confiance au service des postes pour le convoyer sans le briser.

Ils n’ont aucun respect pour les objets qu’ils transportent, les balançant en tous sens sans le moindre égard. J’attends donc la réponse de mon interlocutrice, lui précisant :

Bien sûr, vous serez dédommagé pour votre peine.

Le ministre lui apprend que lui-même a été victime d’une malédiction due à un nécromancien, Xera en entendant cette information eut l’impression que des pièces d’un immense  puzzle commençaient à s’assembler. La fameuse personnalité du Reik qui avait été mentionnée dans les journaux de la république était assise juste devant elle.

-Oui, l'odeur de la poudre de champignon étoilé consommée en la fumant est forte et caractéristique mais il reste raisonnable dans sa consommation.

Tagar lui demande un service, transporter un paquet à une personne précise à Maël et propose même de la dédommager pour la peine. Xera c’est déjà ce qu’elle va demander en échange, le nom de la fameuse plante.

-Je ferais de mon mieux pour que votre paquet arrive en entier, en échange j’aimerai connaitre le nom de la plante qui a permis de vous libérer de votre malédiction.

message 4

Je suis rassuré par les paroles de la jeune femme. Je craignais que Fabius devienne trop dépendant à sa drogue, mais cela ne semble pas être le cas. Je suis sûr qu’il lui a fait le coup du beau brun ténébreux, à la fois mystérieux et super musclé. Je suis même sûr qu’il n’a pas eu besoin de lui parler, pour qu’elle devienne folle de lui. Oui, je suis jaloux comme un pou et c’est bien normal, car entre Sam, l’accompagnateur du Palais et le démon, je n’ai aucune chance. Heureusement que je fréquente Alyssa sinon j’aurais fini complètement déprimé.
Elle me fait ensuite une proposition qui me convient tout à fait et je lui réponds en toute sincérité :

Cela me va, même si le terme libéré est un peu fort. Je vais vous raconter mon histoire et si cela vous convient, nous finalisons notre accord. Si vous pensez que cela ne répond pas complètement à votre demande, vous pourrez me demander autre chose, sans aucun problème.

Voilà, autant être honnête, je mange donc une autre part de mon gâteau au chocolat avant de commencer mon récit :

C’est un nécromancien qui m’a maudit, en République, alors que j’étais pris dans un combat et grièvement blessé. Au début, j’ai pensé que c’était à cause de la perte de sang que j’ai eu que mes oreilles bourdonnaient, puis j’ai commencé à perdre l’ouïe. J’ai donc consulté et j’ai eu la chance de tomber sur une très bonne guérisseuse qui m’a expliqué le principe des malédictions et comment en guérir. Elle m’a prescrit un remède à base de plante, dont l’ingrédient principal est la Nordique. Il s’agit d’une plante qui vit dans les espaces froids de ce monde. J’ai trouvé la mienne grâce à une expédition dans un glacier, et cela, à fonctionner, grâce à la régénération des cellules.

Voilà, je pense avoir tout dit et j’attends la réaction de ma jeune interlocutrice.

Tagar lui narre donc son récit, la rousse l’écoute attentivement non sans oublier de mordre dans son gâteau. Au fur et à mesure du résumé de ce qu’il lui est arrivé, la demi-fae comprend que cela ne l’aidera pas à guérir son père sauf si son état s'aggravait et que certains de ses organes ne se mettaient à nécroser. Heureusement pour l’heure, son père avait été placé en stase. Xera ajouta le nom de la plante, la Nordique, dans un coin de sa tête. Elle ne la connaissait pas, mais d’après ce qu’elle avait compris cette dernière favorise la cicatrisation ou plutôt la régénération des tissus organiques endommagés.

- merci pour ce résumé de votre mésaventure, le nécromancien avait dû lancer une malédiction qui provoque une nécrose des chairs de vos organes auditifs. Cela ne m’aidera pas pour mon père, mais grâce à vous, j’ai découvert l'existence d’une plante aux vertus bien pratiques, mais s’il suffisait de régénérer vos tissus pour vous guérir complètement de la magie de soins suffisamment puissante aurait suffit. Le reste de la composition du remède devait probablement lutter contre la malédiction en elle-même. Enfin, ce n’est qu’une supposition.

La jeune femme, enfin pour les faes, avait réfléchit à haute voix, et ponctua sa réflexion en mordant une nouvelle fois dans sa part de gâteau au chocolat.

- Donnez-moi le nom de la guérisseuse et je ferai tout ce qui m’est possible pour livrer votre paquet en mains propres.


message 5

La jeune femme qui me fait face, et semble apprécier le chocolat autant que moi, me remercie pour mon aide. Elle me demande ensuite le nom de la guérisseuse et je lui donne bien volontiers, lui précisant même où la trouver. Je n’ai plus qu’à lui annoncer :

Maintenant, que j’ai rempli ma part de marché, je vous propose de m’accompagner jusqu’à mon bureau, afin de récupérer le paquet pour Maël.

J’ai bien sûr une idée derrière la tête, si je lui envoyais un coursier devant la boutique, tout le monde verrait qu’elle a reçu un paquet du Ministre des Finances et elle risquera d’être attaquée par des gens malintentionnés. Là, je vais la faire passer par la grande porte et la faire sortir par une autre, bien plus discrète, ainsi les possibles espions vont perdre sa trace.

Nous sortons donc vers la grande place, direction le Palais, dont la masse peut être assez intimidante pour les non-initiés. Je rentre sans faire la queue, suivis par la jolie rousse, tout en lui indiquant :

Il s’agit des personnes souhaitant rencontrer le couple Impérial.

Ce dernier accorde des audiences de temps en temps. Pour ma part, je laisse faire les différents gardes dans les contrôles obligatoires pour tout étranger désireux d'entrer dans le cœur de l’Empire et une fois ceux-ci terminé, nous continuons dans les différents couloirs, jusqu’à arriver au bureau de Charlotte Leviathan, ma secrétaire particulière, à qui je fais un signe et qui me fait un grand sourire en retour, un peu mutin, du genre « je sais ce que va faire », ou un truc du genre. Je n’y fais pas attention et je fais entrer la jeune femme dans mon espace de travail.

Le mobilier est assez présent avec un bureau (toujours bien rangé, je déteste travailler dans le désordre), un fauteuil et deux canapés en cuir noir de part et d'autre. Je n’ai plus qu’à proposer à mon invité :

Mettez-vous à l’aise, je vais chercher le paquet.

J’ouvre un grand placard et comment à chercher parmi différentes enveloppes, laquelle correspond à celle que je dois envoyer à Maël.

Tagar lui donne le nom de la guérisseuse ainsi que sa dernière adresse connue et lui demande de l’accompagner jusqu'à son bureau pour récupérer le fameux paquet. Xera acquiesce, mais prend le temps de terminer sa part de gâteau au chocolat. Une foi leur collation respective terminée, le duo se dirige vers la grande place et la traverse pour se diriger vers le bâtiment le plus imposant, nul autre que le palais Impérial.

- et bien, je ne m’imaginais pas visiter le palais impérial, et avec un ministre en plus.

L’avantage d’accompagner un ministre, c’est qu’on n'est pas obligé de faire la queue pour entrer, car il faut bien l’avouer, il y a foule. Son hôte lui précise qu’il s’agit des personnes souhaitant avoir une entrevue avec le couple impérial. Xera, néanmoins, doit se soumettre au contrôle de la garde, elle doit laisser son sac avec son couteau, la rousse accepte sans rechigner. Puis après avoir traversé une multitude de couloirs, ils arrivent devant un bureau ou une femme leur lance un grand sourire. Tagar fait entrer la demi-fae dans ce qui doit être son bureau. Xera s’installe sur l’un des canapés une foi que le ministre lui dit de se mettre à l’aise. Pendant ce temps, l’humain ouvre un grand placard et farfouille dedans.

- Je suis curieuse, de quel ministère avez vous la responsabilité ?


Message 6

Pendant que je cherchais le petit paquet, la jeune femme me pose une question à laquelle je ne m’attendais pas et je lui réponds, tout en continuant à fouiller dans mon placard :

Je suis le ministre des Finances, ce que l’on appelle le Cœur, dans l’Empire ou le Grand argentier. J’ai simplement pour but de gérer les finances du pays et je relève de l'impératrice Ayshara.

À chaque fois que je prononce son nom, je pense à l’Impératrice, à ses robes, à ses formes, à son charisme et son décolleté. Bref, j’essaye de chasser cette vision de mon esprit et de me concentrer et au bout de quelques minutes supplémentaires, j’arrive enfin à trouver l’enveloppe que je cherchais. Je peux donc indiquer à ma visiteuse :

Je l’ai retrouvé, je vais juste inscrire les coordonnées de la personne chez qui vous allez devoir vous rendre à Maël et vous assurez un sauf-conduit pour éviter que vous soyez fouillée lors de votre voyage. Il sera à présenter aux autorités locales en cas de contrôle.

Avant de m’asseoir, je lui demande :

Voulez-vous boire quelque chose en attendant ? J’ai un très bon thé à la menthe et au jasmin.

Plus précisément, il s’agit d’une menthe qui pousse au milieu d’un champ de jasmin) Je le sers toujours très chaud et très sucré, il est vraiment très bon. Je la sers suivant sa réponse. Et je mets au travail. Il me faut quand même quelques minutes pour réaliser et signer avec mon cachet à la cire les documents, mais ils finalement prêt tous les deux. Je n’ai plus qu’à remettre le tout à la jeune femme en lui indiquant :

Je vous remercie encore une fois pour votre aide. Cela va beaucoup m’aider. Voulez-vous parler d’un autre sujet ? Il me reste un peu de temps avant ma prochaine réunion.

Tout en continuant à chercher le paquet qu’il compte lui confier, Tagar Reys répond à sa question. Son hôte est le ministre des Finances, pas un ministre de pacotille en somme, il gère la bourse de l’empire. Xera découvre en même temps que localement ce poste est aussi dénommé par “le Cœur” ou bien encore le grand argentier, et que ce ministère dépend en particulier de l’’impératrice.

La demi-Fae sent que Tagar éprouve autre chose que du simple respect ou crainte pour sa suzeraine, elle perçoit autre chose qui passe inaperçu dans le ton de la voix du ministre, rodé à afficher un masque exprimant autre chose que ses véritables émotions ou désir. Car c’est bien du désir dans les émotions de l’humain qu’elle déchiffre de par son don du contrôle des émotions.

Il finit par retrouver le paquet qu’il va lui confier, le paquet ressemble plus à une missive qu’autre chose, enveloppe sur laquelle il inscrit les coordonnées du destinataire. Dans la foulée, il lui prépare un sauf-conduit pour lui éviter d’être fouillée durant son voyage. Ce qu’il y a dans le message est soit d’ordre privé soit quelque chose hors de portée du vulgum pecus de la garde.

Suite à quoi il lui propose un thé à la menthe et au jasmin, Xera ne peut refuser une telle offre.

- En tant qu'herboriste, amatrice de thé, d'infusion et curieuse des spécialités locales, je ne peux qu’accepter cette offre.

L’homme d’état impérial lui sert donc une tasse fumante, le parfum délicat du thé, de la menthe et du jasmin infusé se dégage dans les volutes s’échappant de leur tasse respective et embaume le bureau. Son thé est bien trop chaud pour être bu de suite, ce qui laisse le temps au Reys de rédiger et d’appliquer son seau à la cire à côté de sa signature.

- Et bien justement si j’ai effectué ce voyage, c’est pour éventuellement avoir une audience avec une guérisseuse de Mael, une noble locale si j’ai bien compris, Myriem de Boktor, mais également pour tenter de puiser dans les savoirs accumulés dans les bibliothèques de la cité blanche. Elles avaient la réputation d’être les plus fournies du Sekaî et peut-être qu’il s’y cache des connaissances pouvant m’aider dans ma quête.

Xera se saisit de sa tasse et souffle dessus faisant tourbillonner les derniers panaches de vapeurs s’en échappant. Ce faisant, elle capte le regard de Tagar, le fixe et pousse légèrement sur les dernières traces de désir que l’image de l’impératrice évoque en lui. La rousse est loin de chez elle dans une nation qui n’est pas la sienne, elle compte bien utiliser tous les moyens qui sont à sa portée pour assurer la réussite de sa quête pour sauver son père. Si le cœur avait été gros, gras et moche peut-être qu’elle n’aurait pas osé. Cependant, celui-là était plutôt un joli cœur. La Fae boit une gorgée de son thé, la chaleur du breuvage l’envahit lui donnant chaud.

- Oh, il fait chaud ici, vous ne trouvez pas….

La républicaine retire sa cape, qu’elle portait encore sur ses épaules, dévoilant encore plus de portions de sa peau légèrement halé caractéristique des personnes passant le plus clair de leur temps en extérieur. Elle pose son vêtement sur le dossier de son fauteuil, pour se rafraîchir, elle capte de par son lien avec l'élément aqueux l'humidité ambiante pour générer de fines particules d’eau sur sa peau apparente autant pour la rafraîchir que pour la rendre encore plus désirable.

Si cette manœuvre réussit à souffler sur les braises du désir de son hôte, elle poussera encore plus sur son désir charnel, sinon elle laissera le tout retomber tranquillement, à minima la graine de désir charnel sera plantée et comme toute graine pourra attendre le moment propice pour germer, même si pour cela, elle doit attendre des années.

Message 7

Je m’assieds avec elle, pour savourer moi aussi une bonne tasse de thé et je suis surpris quand elle me parle du but de son voyage à Maël, rien de moins que la rencontre avec une de mes amies ! Je ne peux m’empêcher de sourire à son nom et je l’informe :

Je connais fort bien dame de Boktor, qui possède effectivement un très rare don pour la guérison. C’est en plus une personne très généreuse et je ne doute pas qu’elle vous aidera au mieux de ses capacités. Pour entrer dans les bibliothèques, cela risque d’être un peu plus difficile, les Shouméiens ayant toujours été particulièrement secrets sur leurs connaissances, même maintenant, après l’invasion des Titans.

C’est malheureusement vrai et encore plus avec les Reikois depuis que nous avons mis la cité sous notre « protection ». Je suis tiré de mes réflexions par une remarque de la part de la jeune femme, m’indiquant qu’il fait chaud, ce qui est vrais, mais j’aime bien la chaleur. Au moment où j’allais me lever pour ouvrir une des nombreuses fenêtres de la pièce afin d’y faire entrer un peu d’air frais, mon regard est attiré par un mouvement et je vois que mon invitée a commencé à se déshabiller !

Bon, c’est juste la cape, mais c’est déjà un début, surtout qu’elle utilise la magie pour créer de fines gouttes sur sa peau, ce qui est terriblement sexy. Pour me donner une certaine contenance, je bois mon thé, mais il est encore très chaud et je me brûle à moitié la langue. J’avoue ne pas savoir quoi faire, bien sûr, j’ai déjà été avec une femme, mais je reste encore vierge et ce n’est pas facile pour moi, au niveau frustration. C’est pourquoi je lui dis, d’un ton où l’on peut sentir mon trouble :

Voulez-vous que j’ouvre la fenêtre ?

J’espère qu’elle va dire non et continuer à se déshabiller, même si je sais que cela n’arrive que dans mes rêves.