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    Les gens deviennent aveugles. [Ft Khalez JvNj4PH
    Gazette des cendres
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    Le Coeur de Melorn
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  • Dim 12 Fév - 11:31
    « S’il y a déjà eu des cas d’alcool frelaté dans ma carrière ? Bien sûr. »

    Nineveh tire sur sa pipe, le tabac inonde ses poumons : le tabagisme aussi, elle en a vu des tas. Des masses informes blanches à hauteur des gencives, des gens qui perdaient leurs dents, d’autres qui avalaient la fumée et se ruinaient les paumons. C’est toujours moche à voir. Néanmoins, les ravages de l’alcoolisme dans les campagnes sont d’autant plus forts, qu’il y a pénurie de médecins depuis la guerre et surabondance de raisons de boire. Des soldats blessés à l’intérieur qui se traitent avec une grande rasade d’eau de vie, d’abord au coucher, puis ensuite au lever, avant de ne tourner qu’à cela, comme un moulin à eau se nourrit d’une rivière pour fonctionner.
    Dans un petit bureau qui a été reconverti en cabinet médical pour l’occasion, Nineveh répond aux quelques questions de la garde sur ces affaires d’alcool frelaté.

    « D’ordinaire, il est rare que les gens deviennent aveugles. Ce sont surtout de mélanges de vin fait maison avec des herbes trouvés dans les forêts. Ce sont surtout des maux de ventre qui attendent ceux qui consomment ce genre de cocktail, il est rarissime que les gens s’empoisonnent mortellement avec cela. Il faut le vouloir pour se tuer avec du vin. »

    En particulier dans les campagnes pauvres, où l’on boit du vin parce que l’eau est impropre à la consommation. C’est de l’eau alcoolisé plus que l’ambroisie des dieux : Nineveh ne connaît pas beaucoup de gens qui boivent de la piquette par plaisir. Si les gens la mélangent avec des herbes et des épices, c’est pour faire passer le goût horrible d’un vin de seconde qualité.

    « Il est rare que des gens se présentent à moi avec des cas de cécité totale ou partielle, en particulier quand c’est en lien avec l’alcool. D’ordinaire, c’est la réverbération du soleil en montagne ou alors, des alchimistes qui se sont empoisonnés avec leurs propres créations qui viennent me trouver, à défaut de me voir. »

    La garde s’intéresse peu au reste de ses paroles, ils ont une piste et c’est qu’ils veulent. Lorsqu’elle leur confirme que les cas de cécité du coin sont liés à une consommation d’alcool frelaté, ils prennent congés.
    Nineveh profite de l’absence de patient pour se renfoncer dans son siège, elle se saisit du cruchon de vin qu’on lui a offert et s’offre une dose. En voyant du coin de l’œil le mercenaire qui est resté dans la salle alors que les autres gardes sont partis, elle lui sert un verre. Rien d’exceptionnel : cadeau de la garde locale pour leurs efforts dans la lutte contre l’alcoolisme illégal, en plus de leur salaire (évidemment).

    « À qui ai-je l’honneur ? » Demande la docteur en s’emparant de son gobelet de terre cuite : qu’il soit dans une coupe de cristal ou un morceau d’argile carbonisé, le mauvais vin reste de la piquette. Fatiguée par une longue journée à utiliser ses pouvoirs, puis à répondre aux questions de la garde, l’elfe ne pense plus grand-chose du mystérieux interlocuteur devant-elle. « Mercenaire, limier du razkaal, alcoolique repenti ? »

    Elle adresse un regard à l’autre en face d’elle.

    « Si vous êtes toujours là, c’est que vous avez à cœur de résoudre ce problème de contrebande, alors dites-moi, que puis-je faire pour vous ? » Malgré l’épuisement tout relatif, Nineveh rassemble toutes ses forces en un sourire qui se veut bienveillant et ouvert, mais qui trahit une certaine lassitude.

    Ce n’est pas la première fois qu’elle a ce genre de cas à traiter.
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  • Dim 12 Fév - 19:05
    Si Khalez se trouvait dans ce coin paumé au milieu du territoire républicain, ce n’était pas pour la bonne foi, le respect des grandes valeurs, et la gloire. Non, c’en était tout autre.

    Pour commencer, cela faisait deux à trois semaines que l’alcool, en particulier le vin d’une province du coin, produisait et vendait du vin à qualité plus que basse. Presque imbuvable, cela aurait pu être réglé par les autorités de la Garde. Or, il suffit d’un mort, puis de deux autres, une famille, un pâté de maisons, pour que le doute et la peur s’installe : la consommation du vin avait chuté, et en prime, l’argent, l’économie, ne pouvait plus subvenir à un nombre important d’échanges commerciaux, que cela soit matériel ou de richesse du territoire. Tout ce chaos, qui prenait une ampleur politique à petite échelle, pourrait vite faire écho aux alentours, et de là, la République ne sera pas très fine pour remédier au souci.

    Ce pourquoi, en tant que limier nommé Tsunami, il fut commandité dans un premier temps, d’enquêter et d’accompagner une petite cohorte de gardes républicains, pour enquêter dans la première déclaration du sinistre. Un petit hameau de 50 âmes, auquel un bourgmestre à l'allure patibulaire, ne donnait pas l’impression que ce tragique moment l’affectait au plus profond de son âme. D’un désintéressement total, il ne comptait que la présence des forces de l’ordre pour régler et vite trouver le coupable de cette “farce” pour pouvoir à nouveau toucher les subventions de ces exportations.

    Cependant, il avait comme un bon pressentiment dans ce lieu loin de tout. Et cela fut confirmé, lorsqu’il suggéra d’aller voir une personne plus compétente dans le milieu. Comme une experte de toxicologie, qui, de par son âge, pourrait les aiguiller vers une piste solide.

    Dans une sorte de bureau à l’abandon réaffecté à la hâte en centre d’auscultation express, une elfe aux cheveux au fil de soie d’argent, les yeux carmin, abordant de sa longue cicatrice qui déclencha quelques regards parmi les drapés bleus, alors que l’orc voyait, depuis plusieurs mois après son réveil, un visage familier.

    “Voici Nineveh. Posez vos questions. Pas d’interrogatoire.”

    Ici, muni de son masque en albâtre, sa parole faisait loi. Quand une personne de son métier était en accompagnement serré avec la Garde, l’affaire était souvent bien plus inquiétante que pouvait laisser entendre les rumeurs et ragots. Les messieurs posèrent quelques questions, auxquelles l’itinérante répondit en leur rappelant quelques bases de mixologie et d’œnologie. Il reconnaissait bien là sa formulation, son exposition de ses pensées, de ses observations minutieuses, et mesurées.

    Une fois qu’ils eurent “leur preuve”, ils partirent, laissant Soma et cette dernière seul à seul. Un instant, qu’il allait pouvoir essayer de rattraper, après deux longues années sans nouvelle de l’un, et de l’autre.

    De ses paroles qui interpellaient l’orc, à savoir qu'elle ne reconnut pas au premier coup d'œil, il se leva, et sans une seule seconde d’arrêt, retira son masque à la question suivante. La dernière épithète que le qualifia le fit doucement sourire, rare spectacle que pouvait laisser transparaître le mercenaire.

    “Toujours une pointe d’humour, à ce que je vois.” Il s’avança vers son bureau, posa ses deux mains de chaque côté du meuble, avant de reprendre. “Je t’expliquerai dans le temps mon absence. Venons-en au fait : ils ont un protocole à suivre. Moi, j’ai mon code. Je serais plus rapide qu’eux pour déjouer cette histoire.

    Il attrape l’autre verre de vin, humant avec son odorat, pour y déceler quelque chose qui semblait vite le rebuter, sans pour autant lui déclencher une systole faciale. Il reposa délicatement l’objet, avant de reprendre sa posture droite, et sérieuse.

    “Rejoins-moi dans cette affaire. Tu me serais d’une aide précieuse.”
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  • Dim 12 Fév - 21:43
    Nineveh a un haussement d’étonnement en voyant le visage sous le masque, puis un hochement de tête soulagé, « une surprise certes, mais une surprise bienvenue. »

    Toutefois, Khalez est plutôt enclin à parler travail qu’à discuter de ses dernières aventures. Soit, il a le mérite d’être professionnel, peut-être un peu trop sec, mais c’est un orc et c’est dans la normalité des choses.

    « Avant toute chose j’apprécie ton aide, les gardes se sentent parfois investis d’un zèle tout à fait désagréable avec les experts qu’ils sollicitent. Tu peux boire sans crainte ton vin, tu ne seras pas empoisonné. Ce sont les esprits de vin qui circulent dans ces campagnes qui rendent les gens aveugles, un peu de raisin en fût ne risque pas t’abîmer la santé. » Quant à sa demande principale… « Je te suis. Viens dehors, je connais bien les campagnes de la République, cela va faire cinq siècles que je les sillonne après tout. »

    Elle connaissait bien les lieux : les sentiers de pâtre, les chemins empruntés par les paysans, les tracés de garde-champêtre, tout cela n’avait guère plus de secret pour elle. En marge de ses patients, elle se devait de connaître les endroits où poussaient les herbes médicinales, les arbres aux écorces thérapeutiques et de manière un peu égoïste, les coins à champignons.
    Qu’ils soient hallucinogènes ou comestibles, cela va de soi.
    Les hallucinogènes, pour des raisons strictement médicales. Ça aussi, cela va de soi.

    En sortant dehors, c’est un air froid qui mord le visage de la magicienne : ce n’est pas la bonne saison pour faire des esprits de vin, mais qui sait, les bouilleurs de cru travaillent parfois hors des grandes périodes. Lorsque les alcools se mettent à piquer, que des fruits ont bien macérés et qu’il est l’heure de rentabiliser quelques mois de patience, en particulier quand on a balancé de la mélasse dans le tonneau.

    Malgré la magie, elle a une légère grimace d’inconfort, un spasme sur l’hémisphère gauche de son visage. Les basses températures engourdissent quelque peu ses balafres, qui lui arrachent un inconfort discret.

    Elle ignore cette sensation incommodante pour se concentrer sur les panneaux d’indications au centre du village. De sorte à aiguiller son camarade dans la bonne direction, même si au fond, c’est lui le limier, son sixième sens dépasse largement celui de la docteur. Même si cinq siècles à tester les différentes eaux-de-vie du continent inculquent un sens de l’orientation aussi aiguisé que liquoreux.

    « Au Nord, vers Courage, il y a beaucoup de forêts avec des arbres fruitiers et quelques bourgades qui vivotent tranquillement. Si tu cherches une source d’alcool frelaté, c’est un bon départ : il y a peu de gens et une abondance de victuailles. De souvenir, beaucoup de pommes et de plantes qui servent à faire des spiritueux. Au Sud, vers Justice, tu dois connaître les vignes locales, elles ne sont pas très bonnes, mais elles fournissent quantité de vin pour les soldats et il est très possible qu’un paysan ait décidé de fabriquer ses propres eaux-de-vie. »

    Nineveh jette un œil à Khalez : il est balaise. Nul doute que s’il faut attraper un type par la gorge, il sera à l’aise avec la manœuvre. S’il faut ouvrir un de ces énormes alambics utilisés par les bouilleurs de cru, il ne sera pas de trop.

    « Qu’en penses-tu ? Le Nord ou le Sud ? De mon opinion, ce sont les deux endroits où nous pourrons obtenir des résultats. »
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  • Lun 13 Fév - 22:04
    Cela faisait du bien de trouver un visage familier, autre que ses compères limiers après plusieurs mois de remise en forme. Elle semblait aussi un peu plus relaxée, de savoir que Khalez était de la partie. Comme elle le soulignait, la présence d’un limier impactait souvent le moral, et aussi, la fierté de la Garde, et dans cette dernière, ils faisaient du zèle pour récupérer les lauriers. Certains des collègues de l’orc auraient toujours fait en sorte que le mérité leur reviennent, mais pas son cas. Pourquoi prouver sa valeur quand on sait ce que vaut déjà ?

    À la remarque concernant le vin, le mercenaire saisit de nouveau le verre, pour y descendre délicatement le breuvage dans le fond de sa gorge, laissant tous ses sens se délecter du liquide raffiné. Enfin… Selon des standards de palets d’ivrogne. Elle l’invita à la suivre, acceptant au passage sa demande de bienvenue. Il savait que d’une certaine manière, ce service offert, deviendra au plus tard un service rendu. Mais nombre de fois où Nineveh l’avait aidée, les dettes étaient soit réglées dans les jours suivants, et d’autres, toujours en suspens. Il suffisait juste de ne pas aborder le sujet.

    Cinq siècles… Khalez ne pouvait pas s’imaginer vivre une telle période sans éprouver une lassitude gagnante sur le long terme. Lui, sa race au temps aussi court que celui d’un humain, les elfes étaient pour lui des êtres quasi-éternels, sans compter d’autres telles que les luminas ou les ombras.

    S’étant remis en place son moyen d’anonymat, il fut légèrement protégé par le vent glacial qui soufflait en-dehors. Ces vents, portant le froid, n’étaient pas si dérangeants pour le limier. Entre le Razkaal, sa vie d’ancien pirate, et la précarité de ses lieux de repos lors de sa longue vie de vagabond à chasseur de têtes, c’était une brise du matin. Mais pour l’elfe, les mouvements légers des muscles faciaux prouvaient son intolérance à ce degré de chaleur, même après autant de temps passé en ce lieu. Une façon de prouver que l’on n'évolue pas si facilement à l’adaptabilité.

    Quelques pas supplémentaires vers le coin giratoire du village, et la médecin s’exprima sur les deux directions principales que l’enquête pourrait être menée par eux deux seuls. Entre Courage, une ville qu’il ne souhaitait pas revoir, à cause d'événements malencontreux, et d’une présence qui nécessiterait plus de préparation, et de quoi prouver un acte justifié. De l’autre, la plus grosse réserve de vins, qui se retrouve à la fois dans les bouteilles des petits gens, que ceux des soldats.

    La femme aux cheveux d’argent l’observait, attendant un choix définitif de la direction à prendre. Se tenant le menton, il ne prit pas plus de temps que ça à se décider.

    “Au Sud. Dans la quantité, on peut y semer la pagaille. Besoin que tu attrapes quelques affaires avant de partir ? Sinon. Ne tardons pas.”

    Quand bien même il avait marché et s’était reposé qu’une seule et demi journée, il fallait rallier vite vers le sud, direction les alentours de Justice, pour chercher dans les cultures viticoles des personnes qui s'amusaient à détourner le breuvage, au point de mettre en péril une économie nationale.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Une fois sur la routé, quelques heures après, le limier retira son masque, pour prendre une grande inspiration.

    “Bon. Voilà ma pensée : au sud, on se rapproche certes de Justice, mais la frontière reikoise est proche. Il est assez facile de récupérer quelques épices, et par là, j’entends du poison, pour le mélanger au vin. Cependant…” Il commença à compter en utilisant ses doigts. “Premier cas : ils sont conscients de ce qu’ils font. Deuxième cas : ils ne sont absolument pas au courant de tout ça. Dans ce même cas, soient ils sont stupides, ou…” Il reprit sa respiration. “Troisième cas : quelqu’un tire les ficelles derrière cette organisation. Syndicat, saboteurs du Reike, anarchiste, révolutionnaire, la liste est longue, mais quelqu’un qui veut, à travers une ressource précieuse de la République, saper le moral en décimant des innocents, des civils. Mais moi, je vois plus loin.”

    Il s’arrêta, pris un air grave, et d’un sérieux implacable.

    “Si l’armée se nourrit de ce breuvage, les forces qui défendent la nation s'amenuiseront, et cela causera le début d’un grand plan pour l’envahissement. Je ne connais pas la situation politique du Reike, mais certains seront prêts pour rentrer dans les bonnes grâces du nouvel Empereur, en étendant sa sphère d'influence par-delà les lignes déjà tracées. Mais bon…” Il haussa les épaules, et reprit la marche. “Je ne suis qu’un orc qui aime l’argent, et la bonne chasse. Et le bon alcool. En quoi je serais touché si cela arrivait ?”

    Le soleil approchait peu à peu vers la fin de la matinée, et le zénith commençait à se manifester. Mais le froid hivernal n’allait pas pour autant s’en aller. S’il tenait la cadence, qu'en était-il de son accompagnatrice aux allures d’une trentenaire ?
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  • Mar 14 Fév - 19:07
    « Non, je suis prête à partir immédiatement. Je n’ai pas défait mes bagages et ma jument est au palefrenier. Prenons la route tant qu’il fait encore jour. »

    Un instant plus tard, les voilà sur les chemins de la République et quelques heures passent avant que l’orc ne fasse part de ses doutes, ses suppositions et ses calculs. En effet, la piste politique est cohérente, même si l’elfe n’y croit pas : pourquoi imputer aux espions ce qu’on peut imputer à l’incompétence ? Il y a des raisons plus simples, plus directes à ses empoisonnements et surtout, des manières bien plus ravageuses d’empoisonner les gens. Pourquoi intoxiquer les hommes via l’alcool, réputé tuer les miasmes et les mauvaises humeurs, quand on peut empoisonner un puits ?

    Nineveh répond à son lointain collègue à ce sujet.

    « L’hypothèse que tu formules est bonne, cohérente avec ce que nous savons. Néanmoins, j’ai du mal à y croire, au motif qu’il y a plus direct comme façon d’atteindre le moral des gens. J’aurais privilégié la piste accidentelle : la distillation des vins est un procédé hasardeux, qu’on expérimente plusieurs fois avant de maîtriser totalement. Il suffit qu’un bouilleur de cru inepte laisse les premiers éthers avec le reste du mélange et ses clients encourent de gros risques. En particulier s’il a improvisé avec les moyens du bord son alambic. La métallurgie fine se trouve sans problème dans les grandes villes de la République, mais dans les petits coins reculés, rien n’est moins sûr. »

    Dans une vague tentative de laisser respirer la conversation, la médecin sort une pièce de sa poche et commence à jouer avec. Ses pouvoirs psi prennent le relais et la monnaie d’argent se met à léviter entre, puis autour de ses doigts sans qu’elle n’y accorde grande attention. C’est une manière comme une autre de se concentrer sur le dialogue en cours.

    « Tu serais touché, parce que tu ne pourrais plus boire une goutte d’eau de vie sans t’inquiéter de perdre la vue. Quant au vin, s’il est empoisonné, cela pose de sérieuses questions sur le devenir du royaume : les vendanges sont surveillées et la présidence se réserve les meilleurs crus. Si des espions parviennent à empoisonner des fûts, ils ont une voie directe pour atteindre le gouvernement. »

    Elle enveloppe son visage dans une longue écharpe grise qui a vu de meilleurs jours, comme la plupart de ses frusques. Drapée dans sa cape, elle a un hochement de tête rassurant à l’attention de Khalez : il fait froid, mais ce n’est rien dont elle ne peut se prémunir. Après tout, Melorn est à des latitudes bien plus hautes. Sa jument est de la même trempe, quand bien même elle doit s'ennuyer à être menée par la bride, mais par soucis d'équité avec Khalez, Nineveh reste fantassin.

    « J’espère que tu as tort, car s’il s’agit bien d’une affaire d’espionnage en lien avec l’Empire, nous voilà parti pour des aventures très désagréables. Non pas que je déteste ta fonction, mais en quelques siècles d’existence, j’ai appris une leçon cardinale à mon bien être : il ne fait pas bon de se mêler de la politique. On s’y investit corps et âme, où on la fuit comme la peste. » Quand bien même c’était son métier de soigner les corps comme les esprits, il n’y a pas d’espoir à soigner un mort. On peut mettre autant de bandelettes et de fortifiants à un défunt, on n’obtient jamais qu’une momie. « Nous arrivons aux premiers vignobles. Regarde. »

    Les vignes s’étalent sur des lieues à la ronde. Des panneaux indiquent les dates des vendanges, les règles à respecter et tout ce qu’il faut savoir pour un visiteur qui s’aventurerait entre les plants de raisin. S’ils souhaitaient démarrer leur enquête, ils n’avaient que l’embarras du choix pour les cultivateurs.

    « As-tu repéré un tonneau particulier en venant ici ? Un fût à l’origine de l’empoisonnement ? Ils sont marqués du nom des viticulteurs la plupart du temps. Ce serait une première piste pour en savoir plus sur ces empoisonnements. »
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  • Mer 15 Fév - 21:39
    Du côté de l’elfe, elle explorait plus une piste accidentelle qu’une véritable intention maligne et néfaste à la République. Comme elle l’expliquait, certains équipements et procédés pour un débutant étaient minimes, et les erreurs, nombreuses.

    Bien sûr qu’il serait touché, lui, un bon amateur de la boisson forte, sous toutes ses formes. Il décida même, en l’espace d’une pensée fugace, à un début de sevrage. Mais très rapidement, il enchaîna sur sa piste sérieuse, sur laquelle rejoignit la médecin. Une voie directe sur la présidence, c’était bien le côté inquiétant, car si les renseignements reikois s'apercevaient de ce souci de sécurité et de contrôle, ils n'hésiteraient pas à user de cette faille, pour frapper en plein cœur de la République.

    Elle s’enroula dans une pièce d’étoffe pour la prémunir du froid. Un regard interrogatif de l’orc rencontra un hochement affirmatif de Nineveh, et leur marche suivit. Malgré l’équidé à ses côtés, elle resta à la même allure du limier, tenant les rênes, les pieds bien au sol.

    Puis, la femme aux cheveux d’argent partagea son avis sur le côté désagréable de l’affaire. Effectivement, si le Reike était concerné, c’était une affaire bien plus délicate. Et par respect de sa fonction, le côté politique de l’enquête allait vite signer l’arrêt de leur objectif.

    “Plus je me tiens loin de la politique, et des nobles, mieux je me porte.” Dit-il entre deux respirations.

    Les premières cultures s’offraient à leur regard. Ce n’était que plusieurs petits terrains, mais assez pour permettre une manœuvre large pour les fautifs. Pour le départ, les mentions de date, de cépage, tout figurait sur des pancartes en bois, fraîchement peintes. Par où fallait-il commencer ? Ce fut aussi la question de la balafrée, qui cherchait elle aussi à savoir quelle direction choisir, et à s’en tenir.

    “Commençons par les têtes nouvelles. Ce serait le plus logique. En fonction de certains, si on trouve des erreurs dans leur récit, on pourra simplement demander qui était à charge de leur œuvre, et on verra si un ou plusieurs noms reviennent. Tant que cela ne passe pas pour une enquête de la République, tout se passera bien. Faisons nous passer pour des curieux de l'œnologie.”

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Plusieurs heures après, ils purent récolter l’ensemble des informations, qui donnèrent la suite de leurs actions futures.

    “Des noms un peu épars reviennent sans cesse, mais tout tourne autour d’un certain Harold Bertimot. Un gars plutôt expérimenté. M’est d’avis qu’il n’est pas seul dans le coup. Et qu’il n’est pas sans défense.”

    Il se tint le menton et rentra dans un mutisme contemplatif. Qui était cet homme ? Ancien membre de la pègre ? Membre proche ou lointain du Syndicat ? Petit bandit ? Début d’un mafioso ? Des possibilités nombreuses, mais une chose sûre : l’arrêter à tout prix.

    “La journée se termine vite, en effet. Le repos serait profitable. Il doit y avoir forcément une auberge, ou au pire, une taverne de passage.” Il commença à emboîter le pas. “Je ne te cache pas, que je préfère dormir à la belle étoile. Je serais à même d’être plus à l’aise. Les lieux étriqués sont tellement plus simples pour des malfaiteurs de sévir, mais ce sera ta préférence qui sera prise en compte, Nineveh.”

    Seulement une demi-heure les amena à une auberge, de style rustique. Ce qui était sûr, c’était la plupart de la clientèle, qui se trouvait être les travailleurs du coin.

    *Avec un peu de chance, notre homme se trouvera ici. Une pierre, deux oiseaux.*

    C’était au moment de passer l’entrée, que Khalez se stoppa pour observer la salle, à sa grande surprise.
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  • Mer 15 Fév - 23:30
    « J’ai un hamac, je dormirai à la belle étoile. J’ai l’habitude. Néanmoins, je pose mon véto : je veux une colline, afin de me réveiller avec vue sur les vignes. Je t’avoue que dormir dans une auberge ne m’enthousiasme guère si je sais que je peux être une cible de la pègre locale. »

    Et pourtant, lorsqu’il faut plonger dans la gueule du loup, ils s’élancent tous les deux dans l’estaminet local. Une auberge bien chaude, où le propriétaire, un gros homme au nez rouge et à la moustache blanche, balance régulièrement une bûche dans l’âtre. La plupart des ouvriers agricoles sont attablés et jouent aux cartes en discutant de leur journée, à toutes les tables, du vin bon marché. Les plants de gamay ont été productifs, comme toujours et maintenant, il est l’heure de rentabiliser tout l’excédent de raisin qui a été produit.
    En s’installant à une table, on se rend vite compte que les récoltes ont été exceptionnelles : pour quelques piécettes, on a une cruche de vin et à en juger par le goût, même pas coupé à l’eau. Compte tenu des quantités, l’alcool est quasiment gratuit, moins cher que le thé à base de baies de la région. Difficile de se mêler aux conversations sans attirer l’attention et pendant un instant, l’hésitation monte : que faire ?
    Avant qu’ils ne puissent agir, c’est le tenancier qui les interroge. L’occasion pour Nineveh de remarquer un détail qui lui avait échappée : derrière le comptoir, accroché au mur, il y a un sabre d’infanterie, ancien soldat de la République ?

    « C’est rare de voir des étrangers par chez-nous, c’est la perspective de repartir avec quelques tonneaux de bojolay qui vous amène ici ? Ou alors, une raison plus en lien avec vos fonctions ? » La sacoche de cuir hurle « médecin » à qui veut l’entendre du côté de Nineveh, quant à Khalez… c’est un orc.
    « En effet, nous sommes à la recherche d’un certain Harold Bertimot.
    -Cet ivrogne, un escroc qui se bat dans les tavernes et injurie tous ceux qui croisent sa route. Il a envoyé un bandit rouer de coup un vigneron au motif qu’il ne voulait pas lui vendre une partie de ses coteaux. Vous êtes ?
    -Nineveh de Basileïa, je suis médecin.
    -Je suis navrée pour vous docteur, mais vous êtes arrivée trop tard pour soigner ce danger public. Il n’y a qu’un bon coup de sabre qui résoudra sa malveillance.
    -Vous n’avez jamais eu cœur de le faire ?
    -Je commence à vieillir et surtout, je dois préparer la dot de mes deux filles. Si je venais à être blesser, elles seraient dans de beaux draps. »


    L’elfe adresse un regard à Khalez : il semblerait que le brigand n’ait aucun scrupule à vendre de l’alcool frelaté, consciemment ou non.
    D’ordinaire, ils repartiraient sans doute aussitôt. Mais l’aubergiste est de bonne conversation, ils mangent et boivent sur le compte de la maison, l’occasion de tester les spécialités locales. Le vieux leur raconte comment il s’est battu contre les titans durant la guerre, si les histoires qu’il raconte son vraies (probablement, aucun menteur ne se vanterait d’avoir pelleter de la merde à Courage), alors il est un bretteur adroit. Ce qui ne présage rien de bon des dangers à venir s’il n’a pas trouvé le cœur de confronter ce fameux Bertimot. Le tenancier leur promet qu’ils pourront revenir manger à l’œil une fois qu’ils auront résolu son cas au trafiquant d’eau de vie.
    Quelques instants (heures ?) plus tard, Nineveh et Khalez s’apprêtent à partir, le verre de trop pour l’elfe qui a un début de migraine, avant que l’aubergiste ne les interrompe.

    « Les jeunes, avant que vous ne partiez, vous êtes sûre de pouvoir vous farcir cet ivrogne ? Il est doué avec une épée longue. J’ai cœur à un petit duel, en souvenir du bon vieux temps et pour m’assurer que je ne vous envoie pas vers une mort certaine. » Avec des épées en bois, évidemment.

    L’elfe adresse un regard à l’orc : elle a tout son temps, s’il veut se mesurer à un ancien et son sabre.
    Lame qu’elle devinait parfaitement adaptée à la découpe et particulièrement agile : c’est bien le domaine de prédilection des sabres par rapport aux épées traditionnelles.
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  • Jeu 16 Fév - 22:34
    Ainsi, l’elfe aussi préférait plutôt les grands espaces. Cela était peut-être aussi dû à un côté naturel de leur part, même si leur cité de jadis existe encore. En ruines, mais encore. Il n’avait jamais posé la question sur le passé de Nineveh, mais moins il en savait, moins il aurait à s’inquiéter. La pègre aimait beaucoup user des gens proches de leur cible comme moyen de pression. L’avantage étant, Khalez avait disparu, voire “mort” pour certains du milieu criminel.

    L’intérieur de l’auberge était du genre cosy. Un homme à la stature guerrière, mais d’un temps plutôt révolu. Il l’avait déterminé en observant l’arme sur un présentoir qui valorisait la courbe de la lame. Les paysans, après un dur labeur, se détendaient chacun à leur façon : en buvant, en jouant aux cartes, parfois les deux mêmes. Certains dormaient même dans des coins un peu plus aux extrêmes de la pièce.

    Qui devait commencer la conversation ? Pas Khalez en tout cas. Seule sa présence était une façon d’intimider. S’il venait à parler, il y perdrait de son aura. Non, il devait laisser faire la femme aux cheveux d’argent engager le dialogue. Mais elle aussi ne parvint pas à faire le premier pas, car c’est le chef de l’établissement lui-même qui leur demanda la raison de leur venue. Ils devaient avoir l’habitude de leurs têtes locales, donc quand des visiteurs passaient par chez eux, c’était repéré direct.

    L’échange entre les deux seules personnes au comptoir permettait d'apprendre un peu mieux sur la situation de ce Harold : il serait un abuseur de la boisson, un distributeur de coups, blessures, et d’argent sans retour, en plus d’engager des hommes pour terroriser et violenter des gens sans défense. L’ancien soldat de la nation aurait voulu prendre matière en main, comme il le disait, ses deux enfants passaient en premier plan, ainsi que sa survie.

    Le limier ne pouvait pas trop réagir à tout cela, mais seule une moue voulant juste dire “sans surprise”, mais le fait que sa force soit usé pour commettre et juste asseoir sa supériorité, allait à l’encontre du côté modeste et respectueux du mercenaire. L’elfe pouvait voir sa réaction actuelle, même lorsque leurs yeux se croisèrent.

    Le repas était offert, peut-être par pure générosité de leur venue dans ce coin perdu. Khalez, lui, sentait qu’on venait juste de les payer pour justement se débarrasser de ce Bertimot. De plus promettre à leur prochaine venue un autre repas, c’étaient littéralement les termes d’un contrat d’engagement. Comme un déclic, cela avait presque tendu le corps de l’homme, ses sens étaient plus éveillés, et l’alcool bu n’était plus qu’un lointain souvenir.

    Même pendant plusieurs moments après, l’orc ne pouvait pas s’arrêter de penser déjà à la façon d’appréhender le malandrin. Direct ? Indirect ? Le tuer ? Le neutraliser ? Le blesser juste assez pour qu’il soit en vie ? Tant d’options s’offraient à lui sur l’instant, mais petit à petit, il se rappelait qu’il était sous l’ordre d’aider la garde républicaine.

    *Ils ne voudraient pas d’un mec à demi-mort sur les bras. Blesser ce sera.*

    Au moment de partir, le gérant les interpella, de sorte à lancer un petit “défi”, pour voir si les deux nouvellement engagés pouvaient faire face. Si Khalez avait été un hybride chat, ses pupilles se seraient instantanément fendues, prêt à dégainer son fauchon. Mais on lui lança une épée de bois, histoire de pas se blesser.

    *Il va falloir que je mesure ma force.*

    Il lança un regard au tavernier, l’invitant du regard à ce que leur affrontement amical se fasse en-dehors de sa bâtisse. Cela aurait été dommage que des dégâts matériels s'ajoutent à son rapport.

    Dans un cercle d’arène de 15 mètres de diamètre, les deux guerriers se firent face. Les deux n’avaient pas encore pris une position de combat. Ils se jaugeaient. Pour ceux de l’extérieur, et aux yeux de novice, ils brassaient de l’air. Mais pour les plus expérimentés, le combat avait déjà débuté dans leur esprit. Chacun d’eux essayaient différentes combinaisons : coups, esquives, roulades, retournés, tactiques déshonorantes, tout passait en revue dans leur psyché. Des gouttes de sueur pouvaient déjà se montrer aux reflets lunaires, sur les tempes des deux hommes.

    Puis, d’un seul coup, les deux se jetèrent en avant, un échange de coup rapide, presque simultané. Parade, contre-attaque, croc-en-jambe, tout réussissait et échouait à la fois. Malgré l’âge de l’homme, il avait de la ressource. Mais le panache de la jeunesse, ainsi que l’endurance penchaient du côté du limier. Il faisait exprès de ne pas user de sa force surhumaine, ni de sa vitesse améliorée.

    *Au prochain échange, je le désarme.”

    Encore plusieurs secondes, le temps de récupérer assez de souffle, pour se lancer à un second assaut, Coup surprise, lors de son avancée, Khalez lança son arme en direction de l’homme âgé, avant de sortir de son champ de vision. De cette distraction, il balaya son adversaire, tout en donnant un coup dans le bas du pommeau, faisant sauter l’arme de ses mains. Et en un retourné, ramassa son arme pour le pointer à la gorge de son adversaire une fois au sol.

    Un long silence régna, avant qu’un rire fendu, venant du soldat retraité, et quelques applaudissements des spectateurs. En même temps que cela, Khalez aida l’homme à se relever avec une seule main.

    “Bravo mon garçon ! J’ai pu tout voir : force, vitesse, précision, sournoiserie, c’est important que tu puisses user de tout cela en l’espace de seulement deux échanges. C’est pas mal.”

    S’époussetant les vêtements, et celui de ce dernier, il posa ses mains sur son épaule, avant de lancer un remerciement des plus sérieux, avant de prendre la direction d’un endroit surélevé, à la pleine merci les cieux et des étoiles.

    Sur le chemin, Nineveh la rattrapa, avec son équidé, avant de lui demander s’il était vraiment allé à fond, au vu de sa sueur.

    “Non. Sinon, je lui aurais fracturé une de ses articulations. Mais dans sa jeunesse, il devait être un homme redoutable.” Il vit le profil du terrain souhaité se dessiner. “Voilà notre endroit de repos. Il y a même un arbre. Parfait.”
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  • Ven 17 Fév - 20:03
    Khalez fait démonstration de ses talents de combattant et il ne déçoit pas, bien au contraire. C’est de la surprise qu’on lit dans les yeux de Nineveh alors que l’orc ne fasse qu’une bouchée du vétéran, quand bien même il ait à mouiller la chemise pour cela. Avec le recul, cela semble évident que le limier soit un bon technicien en escrime : l’esprit fantassin est primordial, il ne suffit pas d’être rapide pour triompher de ses ennemis.

    Elle lui pose la question un peu plus tard, alors qu’ils vont camper à la bonne étoile. Khalez confirme qu’il n’a pas utilisé ses pouvoirs, ce qui arrange bien la docteur : inutile de lui donner du travail supplémentaire.

    Ensuite ? Campement, l’elfe escalade l’arbre pour tendre les cordages qui tiennent son hamac et tend une bâche en paille de riz au-dessus. Les classiques pour dormir au chaud. Après avoir mise une couverture sur sa jument, elle s’installe se glisse sous sa couverture : les nuits sont fraiches, mais elle a la chance de ne pas dormir à même le sol. C’est toujours ça de pris, les hamacs ont ce bénéfice que les sacs de couchage et les tentes n’ont pas. Il faut juste s’habituer à dormir dans une position un peu exotique et à avoir quelque chose pour plier les genoux.

    « Passe une bonne nuit Khalez. »

    Lorsqu’elle ouvre les yeux, le jour se lève.
    Dur.
    Très dur.

    C’est le problème d’être une aventurière : le réveil se fait avec le soleil. Elle se glisse hors de son hamac en se laissant tomber par terre, à moitié endormie et atterrit dans l’herbe avec un grognement d’inconfort. D’un claquement de doigt, elle défait les cordages de son hamac et replie toutes les couvertures au fond de son sac à dos, en quelques instants, elle a plié bagage et chaque élément de son bardas est retourné dans sa grosse musette. Fût un temps où elle imaginait que la télékinésie lui servirait à la bagarre, mais la vie quotidienne a rattrapé ses doutes. C’est plus simple d’imaginer le ménage se faire quand on a les talents pour le faire d’un claquement de doigt.

    Il n’empêche que le petit-déjeuner est frugal, puis vient le moment de reprendre l’enquête.

    Où est-ce que ça vit, un bouilleur de cru ?

    Dans une maison certes, mais dans le coin, ça ne manque pas. Au fil des rencontres, des interrogations et des expériences, le binôme tombe sur des maisons fortes qui appartiennent aux plus gros poissons de l’étang : les grands vignerons et surtout, la demeure Bertimot qui se cache derrière des remparts solides en rondins de bois. Nul doute qu’avec une hache et un peu de temps, Khalez est capable d’ouvrir une voie d’accès au travers de la muraille, toutefois ils manquent un petit peu de temps pour ça.

    Comme d’habitude, Nineveh consulte l’orc d’un bref regard, puis se présente au garde au-dessus de la porte, dans l’ombre de son poste.

    « Nous sommes des bouilleurs de cru en quête d’un mentor. Nous avons entendu dire qu’il y avait un messire fort doué avec son alambic dans cette maison. Auriez-vous l’obligeance de nous ouvrir pour que nous puissions rencontrer le propriétaire des lieux ? »
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  • Sam 18 Fév - 16:36
    Khalez aida comme il peut à l’établissement du campement. Or, l’elfe usa de ses pouvoirs télékinésiques, qui rendait toujours l’orc un peu méfiant. Comme un instinct, il n’appréciait guère l’inexplicable, et dans sa généralité, tous les pouvoirs catalogués dans la catégorie psychique. Étant très faible à leur résistance, cela expliquait qu’il était plus souvent loin du Razkaal, en tant qu’agent de terrain, et non gardien.

    Pour le mercenaire, il essaya de trouver le creux de l’arbre le plus grand, pour pouvoir s’y fourrer. De par sa stature, il n'avait pas grand choix au niveau de l’emplacement. Quasiment à l’opposé d’où s’était installé dans son hamac, Nineveh lui souhaita une bonne nuitée.

    “De même.”

    Avant de s’endormir, il s’assura par l’intermédiaire de son pouvoir d’ouïe, qu’aucune menace n’allait les déranger dans cette période d’endormissement. Il s’assura même que la femme confortablement installée, soit la première à entrer dans le monde des songes. Une heure même après, il feignait le sommeil, mais toujours aux aguets, il scrutait de par ses trois sens de manière successive, la présence d’agresseurs ou non.

    De tout ça, il n’en aurait pas touché un mot, gardant avec lui, cette surveillance secrète.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Ce qui sortit de la torpeur du limier fut les premiers rayons de l’aube, caressant la partie haute de son visage, de sa douce chaleur matinale.

    La nuit fut fraîche, la rosée pouvait se dessiner sur quelques brins d’herbe aux alentours. Sur la colline, plus exposé aux températures chaudes, ils n’avaient pas eu ce luxe, au grand espoir de l’homme, pour ne pas se retrouver trempé et tremblotant. Puis un bruit un peu sourd survient, faisant bondir le vert, et le fit se déplacer aussitôt, l’arme en main. C’était la femme aux cheveux d’argent, à moitié par terre, et à moitié aussi dans son hamac. Comme réveil difficile, on ne pouvait pas faire mieux. Réalisant la situation, il rengaine son arme, aida sa coéquipière à sortir de cet instant, et la laissa faire à son rangement d’affaires.

    Une fois la route reprise, après un petit-déjeuner des plus légers, ils se mirent en quête de trouver ce Harold Bertimot. Au regard de l’oreille pointue, elle était tout aussi perdue que lui. Une nouvelle journée d’interrogations, de récolte d’informations, pour savoir où cet homme se trouverait, lui, ou ses compères. Dans une synthèse de ces indices, ils tombèrent sur l’endroit décrit : un regroupement de plusieurs demeures, de qualité plus importante que les petites bâtisses précédentes, avec en son sein, dominant de par la grande frontière de bois travaillé en muraille, la demeure Bertimot.

    Entrer en force serait malvenu, et sans réelles preuves, comment expliquer à la Garde leurs actions qui étaient en parallèle avec leur enquête, si ce n’est que ça deviendrait de l’outrage à leur fonction. Non. Il allait falloir être bien plus fin dans l’approche des prochains coups. De ce fait, un échange d’idées par la vue permit à Nineveh de s’avancer vers le poste de surveillance de l’entrée principale, étroitement tenu par un homme au visage patibulaire, et inflexible.

    De sa voix la plus douce possible, elle intima au garde de les laisser passer, sous couvert de soif d’apprendre auprès du maître du terrain protégé. Or, l’approche usée fit retrousser les narines de ce dernier, qui de sa voix tonitruante et forte de sa position, rétorqua.

    “D’solé ma p’tite dame. Mais mes ordres sont clairs : plus d’bouilleurs d’crus. Avec cette histoire d’poisonnement, M’seigneur Bertimot veut d’la tranquillité. Partez !”

    Ainsi, il saurait pour l’histoire de l’alcool frelaté. Normal que des protecteurs sachent en partie les événements de la région. Cependant, au vu de son accent, Khalez portrait quelques doutes sur le côté local du personnage. Usant de son odorat, il pouvait sentir comme un filet très léger d’odeur de fer rouillé, non pas du métal, mais de quelque chose de plus organique. C’était à l’usage de sa vue améliorée qu'il observait des traces de sang séchées sur l’un des tranchants de son arme.

    Délicatement, il posa sa main sur l’épaule gauche de l’elfe, lui-même se situant à sa gauche aussi, avant de l’avertir d’un simple regard, la dangerosité de l’homme qui se trouvait au-dessus. L’orc supposait même qu’il devait posséder une arme à distance quelque part, un arc ou une arbalète. Ce type allait poser un problème. Le meilleur moyen de s’assurer de passer, était simple : nombre de fois qu’il avait opéré en duo, il fallait par moment user d’ingéniosité, mais à deux cerveaux séparés.

    Faisant mine de partir, il invita la femme à le suivre, pour être hors de vue de regards indiscrets potentiels. Une fois leur intimité assurée, il s’exprima.

    “Faisons simple, rapide, et discret. Je te ferais passer par-dessus les murailles, non loin d’un tas de paille, pour amortir ta chute. Tandis que je vais me diriger vers l’entrée, tu feras de même, en restant la plus discrète possible. J’attirerais son regard, pendant que tu l’assommeras, avec n’importe quoi. Ta magie te sera peut-être nécessaire, utilise quelque chose de contondant. Partante ?”

    Il lisait du doute dans ses yeux, mais dans les siens, elle pouvait lire sûrement une assurance infaillible, une détermination farouche.

    Quelques minutes après, il se positionna, prêt à l’élever dans les airs, pour l’aider à passer par-dessus les troncs d’arbre taillés en pointe. En quelques pas, et secondes, l’action fut jouée sans danger. À présent, il fallait compter sur Nineveh pour sa part du plan. L’orc se mit en route vers l’entrée. Une fois à la vue de ce dernier, il dégaine son fauchon, le posa sur son épaule, et prit une démarche haute, et droite, avant de s’arrêter au hurlement de l’homme, l'ordonnant de se stopper.
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  • Sam 18 Fév - 18:56
    « Nous ferons ça à ta manière, je ne garantis rien sur la façon dont je vais le neutraliser : si je me suis déjà battue par le passé, je n’ai pas beaucoup d’expérience dans le domaine. Mes cours d’escrime et de lutte remontent à loin, un peu trop pour mon propre bien d’ailleurs. »

    Un instant plus tard, pourtant, la voilà lancée par-dessus la muraille de bois. Elle passe le rempart sans soucis, prenant appui sur le sommet du rempart pour passer les derniers centimètres. Non sans une certaine rigidité, elle se laisse tomber et atterrit sur le toit de chaume d’une étable. Elle se laisse glisser le long de la charpente avant de tomber au sol avec la grâce d’un sac à patates. Ce n’était pas dans le contrat ça… Elle se plaindrait à Khalez un peu plus tard, lorsque la mission serait accomplie. En attendant, elle a une tâche et elle n’est pas joyeuse : assommer un type sans le tuer est plus difficile qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas simplement de lui mettre un coup sur la tête et de dire que le problème est résolu, c’est un brin plus complexe. En se rapprochant du perchoir du garde, elle entend une dispute : l’orc qui fait diversion, lui laissant le champ libre pour agir.
    Encore faut-il trouver une solution pour neutraliser un type : vu sa carrure, difficile d’y aller aux mains. Néanmoins, dans sa démarche, son nez rouge, elle peut sentir une forte habitude de l’alcool, un foie fatigué, il y a peut-être une carte à jouer.

    « Qu’est-ce que tu fous encore ici le sanglier ? Dégage avant que je n’aille chercher mon arbalète. » Et en se retournant pour donner du crédit à ses paroles, le garde se retrouve face à une Nineveh prête à en découdre.

    Avant qu’il ne puisse réagir, le mercenaire sent une corde s’enrouler autour de son cou. Les fibres tressées écrasent ses artères, il respire mais sent son esprit partir. L’elfe face à lui a des yeux grands ouverts, trop choquée par la violence dont elle peut faire preuve, la médecin ferme le poing et en répétant « je suis navrée, je suis navrée, » sans discontinuer, elle le frappe d’un seul coup sur le côté.
    Le foie se contracte sous l’effet de la douleur, son corps tout entier se fige et se déconnecte alors que la violence de l’impact vient briser en mille morceaux un organe déjà abimée par la gnôle. Il s’évanouit sur le coup. Il vivra, mais pour les prochaines minutes, il sera inconscient. L’envie de boire lui sera sans doute un peu passée, s’il parvient à se relever après avoir regagné conscience : la douleur lancinante le forcera sans doute à prendre son temps.
    Dans un réflexe professionnel, Nineveh pose un genou à côté de l’homme sans conscience et alors qu’il est au prise avec la petite mort, porte une main devant son nez : il respire, tout va pour le mieux. Elle le laisse sur le côté et descend ouvrir à Khalez, un brin contrariée par les évènements.

    « La prochaine fois, nous le ferons à ma manière. » Encore pétrie d’adrénaline, elle réprime un tremblement dans ses mains.

    Ils rentrent à l’intérieur du domaine. Ayant pu parcourir les lieux en allant jusqu’à la porte et le perchoir du garde, elle guide l’orc vers l’alambic, situé dans une ancienne étable à l’écart, non loin de la maison principale.
    Forcément, lorsqu’on cherche de l’alcool de contrebande, on en trouve dans des quantités industrielles : sous leurs yeux, dans un petit bâtiment fermé par une double porte de grange, c’est un gros chauffe-tout avec un alambic et une colonne de refroidissement pour les spiritueux. Tout est en place : les fûts de fruits en macération, le tonneau d’eau de vie, fermé mais pas encore scellé.
    En se penchant au-dessus du spiritueux, Nineveh tire la langue dans une grimace éloquente.

    « Vapeur d’éther, c’est de l’alcool de bois. Toi qui a de gros muscles, ouvre-nous le chaudron s’il te plaît. Je ne serais pas étonnée qu’on y retrouve de la sciure de bois. Si c’est le cas, c’est devant le juge que nous pourrons amener Bertimot et ses hommes, sans passer par la garde. L’eau de vie de bois, ça rend aveugle très vite. »
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  • Dim 19 Fév - 17:41
    La diversion marchait suffisamment, pour que l’elfe se dissimule au regard concentré du garde. Elle opta pour la strangulation avec une corde, le pauvre n’avait pas eu le temps de reprendre sa respiration, que le tout se finissait en l’espace de dix à quinze secondes. Son manque de force était la cause du temps, car elle usa d’un coup bien placé pour le faire s'évanouir plus vite.

    Ils se rejoignirent juste en-dessous du grand portique en bois, où la femme aux cheveux d’argent s’exprima pour que la suite des opérations se déroule selon sa façon. Khalez ne put s’empêcher de voir quelques tremblements subsistants sur sa personne.

    *J’aurais dû m'en occuper. Elle va en souffrir d’avoir fait ça.*

    Ils ne perdirent pas plus de temps, se dirigeant furtivement et prestement vers le lieu de fabrication. Ils trouvèrent en premier lieu une station de moindre taille, à laquelle un grand bâtiment était juste juxtaposé derrière. Beaucoup penseraient à une réserve commune, mais une fois après avoir retiré la double barre barrant la grande porte, l’entrepôt dévoila la grande vérité : en format de taille impressionnante, c’était là que les membres de la demeure Bertimot façonnaient leur art en toute illégalité. La structure entière n'était pas commune, et la médecin ne se pria pas d’inspecter les moindres recoins du lieu.

    Elle s’arrête à l’embouchure d’un tonneau, grimaçante d’un dégoût visible sur son visage. Puis se tournant vers le limier, elle lui inquerit d’user de sa force pour faire sauter le couvercle d’un conteneur, pour s’assurer de la composante qui mettra en porte-à-faux leur cible. Avançant d’une démarche masculine, l’orc se saisit d’un bord de l’objet, et d’un mouvement sec, décrocha le support supérieur, pour en révéler son liquide à la couleur étrange, et à l’odeur…

    “Pouah mais c’est quoi cette lie de marécage !”

    Cependant, le bruit généré par l’ouverture résonnait dans la bâtisse, ainsi que son exclamation de surprise. Il tendit l’oreille, usant de son sens aiguisé. Il entendait des pas. Deux, trois….

    “Quatre personnes se dirigent ici, Nineveh. Ils sont armés. Ce sont les mercenaires de Bertimot. Je ne vois aucun moyen de se cacher s’ils viennent fouiller les lieux. À moins que tu ne voies une façon d’éviter la confrontation, je t'invite à te cacher.”

    Il fit un geste pour qu’elle s'exécute d’une manière ou d’une autre, tandis que Khalez se munit de son masque en albâtre, pour cacher son identité aux yeux des futurs combattants. Il dégaina cette fois son épée à deux mains, se mit en garde, et se préparait à fondre sur ses adversaires.
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  • Dim 19 Fév - 19:37
    « Du vin de bois, de la sciure laissée à pourrir pour en récolter l’alcool. Infect. » L’elfe se recule, la puanteur réveillerait un mort, le liquide quant à lui, il est capable d’en fabriquer des dizaines. « Si tu veux empoisonner un régiment, balance-en dans un tonneau de vin et tu auras éradiqué les trois quarts de l’effectif. »

    Une bouillie infernale qu’elle laisse aux autres. Pour sa part, la médecin a d’autres ambitions que de distiller du sapin pour en faire un poison à refourguer aux autres. Elle se recule quelque peu, cherchant un moyen de vider la cuve avant que l’orc ne l’informe de l’arrivée imminente de plusieurs mercenaires.
    C’est bien beau de se cacher, encore faut-il trouver un endroit où se glisser. Difficile pour l’elfe de se soustraire à la vue des gardes sans laisser Khalez en plan et le voyant dégainer son espadon, elle a une moue embarrassée. En désespoir de cause et sans moyen possible de fuir, elle se retourne pour se retrouver nez à nez avec les quatre mercenaires qui arrivent déjà. Trop tard pour fuir, trop tard pour fouiller son sac à la recherche d’un scalpel, la voilà dans de beaux draps.

    « Alors c’est vous les deux fouille-merde qui enquêtent sur notre chef. » Commence le meneur de la petite bande, un gros moustachu avec une épée à deux mains.

    Derrière lui, un arbalétrier qui tient en joue l’orc, un type avec un sabre (la mode locale en termes d’armement ?) et un géant avec une hallebarde. Pas d’armure, si ce n’est un plastron pour le hallebardier, les autres ne se sont pas encombrés de leurs cottes de maille. Le chef de la bande reprend d’un air mauvais.

    « Vous allez nous suivre sans faire d’histoires, au premier geste on vous déchire comme on épluche une orange. Mort ou vif, pas de différence pour nous. » Nineveh tente la diplomatie, ou plutôt, la plus vieille excuse du monde.
    « Vous ne feriez pas de mal à une femme quand même.
    -Si ! Pas de bêtise mignonne, tu as affaire à des machos. »
    Bordel.

    Si la violence semble être la seule issue possible, la médecin a un pincement de lèvres, suivit d’un hochement de tête songeur. Parmi tous les objets à sa disposition, il n’y a pas grand-chose qui arrêterait un carreau d’arbalète ou un coup d’épée. Quoique ?
    Il y a peut-être un moyen de retourner les choses à l’avantage de Khalez, puisqu’il va sans doute faire tout le boulot pour Nineveh.

    « Nobles messires, » elle avait juste le besoin d’un peu de temps pour… « Je suis certaine que nous… » La gâchette… « pouvons trouver... » la corde… « un arrangement. » Le carreau !

    Une seconde plus tard, le projectile bondit hors de son encoche pour se planter dans l’œil du mercenaire.
    Suivie d’à peu près tous les objets de la remise où trainait l’alambic. L’équivalent d’une grange entière de matériel est balancé dans la foulée sur les brigands, à une vitesse et une précision plus ou moins variable, mais pas des plus qualitatives. La médecin privilégie la précision par la quantité et ça se sent dans l’avalanche de quincaillerie qui s’abat sur les autres.

    Qu’importe ce qu’il restera des voyous, l’orc devrait pouvoir s’en occuper sans trop de soucis. Non ?
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  • Ven 17 Mar - 0:16
    À l'arrivée d’un groupe de mercenaires plutôt bien équipé, les sens de Khalez étaient tous en alerte. Un manieur de la lame à deux mains, une arme d’hast, et un arbalétrier.

    *Super. Là, on commence à combattre de vrais guerriers.*

    Ce n’était pas la petite défense qu’il avait ramenée ici, mais peut-être des personnes plus proches de l’entourage de Harold. Sûrement ceux qui rôdaient autour du cottage qui était la demeure principale du terrain. Le plus gênant était le tireur, bien protégé par les deux brutes de devant.

    Nineveh n'avait pas eu le temps de trouver un moyen de se rendre discrète. Peut-être voulait-elle en découdre un peu plus à sa façon. Elle tenta tout de même de trouver un compromis, chose perdue d’avance quand le camp d’en face est payé aussi grassement qu’un gavage de canard au réveillon. Pour l’instant, il fallait étudier la situation avec davantage d’acuité visuelle. Le moindre changement dans l’air, de mouvement parasite, était signe de saisir l’instant.

    Les deux premiers n’allaient pas être la première chose qu’il voulait réaliser, mais dans la locution de l’elfe, il sentait doucement le début de ce qui allait devenir l’élément déclencheur de l’affrontement.

    Clac. La corde saute, le carreau virevolte et se fige dans le globe oculaire du tireur, se tenant de douleur et criant son désespoir tout en se roulant sur le sol. Quant aux deux gorilles, ils s’étaient jetés sur les deux investigateurs. Khalez fit barrage entre les deux camps, et se mit en garde, prêt à trancher le premier trop proche de lui.

    Or, l’allonge de la hallebarde permit de l’atteindre en premier, mouvement qu’il dévia sur sa gauche. Le second arriva dans la foulée, et n’ayant pas le temps de réagir de son propre chef, la pluie déversée de ferrailles sur les ennemis eut l’effet d’un nuage de poussière à leur encontre. Dans cette désorientation, l’occasion de contre-attaquer se dessinait.

    “Dégagez.”

    Dans un mouvement de diagonale, il abattit son arme de haut en bas, usant plus de sa rapidité pour vite surprendre le combattant miroir de son style. Une entaille profonde se créait sur le corps, avant que son épée à deux mains touche le sol dans un son étouffé par le côté terreux.

    *Vite ! Le second !*

    Sans une once d’hésitation, il puisa encore plus dans ses compétences, pour donner tout le tonus nécessaire pour décrocher dans le sens inverse sa lame vers la même cible, changeant de garde, le frappant sur la diagonale inverse, dans un mouvement proche de la verticale, pour terminer son adversaire.

    “Un de moins.”

    La diversion du médecin continuait à s’épuiser de seconde en seconde, pour faute de munitions improvisées. Se ruant vers le second, il décrit un arc de cercle, usant à nouveau d’une vitesse surnaturelle, et de sa force hors du commun. Il sectionna en deux le bougre à l’arme de portée modifiée.

    Étant trop loin du dernier en vie, il décida de projeter son arme en sa direction, comme on le ferait avec une hache de lancer. Le côté tranchant se fraya un passage au travers de la chair, son corps frêle et petit ne supportant pas l’ouverture béante de l’épée. La force générée le poussa même au mur côté dos, l’empalant à travers la structure. Il s’approcha d’une petite foulée vers son objet, pour le reprendre en sa possession. Se tournant vers la femme aux cheveux monochrome, il observa vite ses actions laissées dans son sillage.

    “Pas mal ce que tu as fait. Maintenant, on va aller choper ce Bertimot. Espérons que ce combat n’a pas alerté plus qu’il ne le faut. On peut soit rebrousser chemin et prévenir la Garde, ou alors…” Il commença à se diriger vers l’ouverture. “On peut rentrer en force dans la demeure et trouver notre cible. Si ces types bien armés sont là, alors il doit forcément se terrer dans sa bâtisse. Je te laisse agir de la façon que tu souhaites. Je reste ouvert à toute proposition.”
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  • Sam 18 Mar - 20:04
    « C’est ce qui arrive quand on est un PUTAIN DE CONNARD. » S’énerve la médecin à l’attention des types désormais au sol, morts, crevés de douleur ou blessés gravement.

    L’adrénaline retombe, Nineveh porte une main à son regard, prend du recul sur les évènements avec un léger mal de tête, puis a un soupir : eh, ils sont vivants et elle ne parle pas que de Khalez et sa petite personne. Enfin, encore vivants serait un terme plus juste, elle doute pour certains qu’ils passent la nuit, mais c’est un autre débat et elle ne va pas pleurer des gens qui l’auraient salée et découpée en morceaux pour une bouchée de pain.

    Elle prend un instant pour récupérer une épée par l’intermédiaire de la télékinésie : ce n’est pas énorme, mais ce sera toujours mieux que rien. Elle est loin des jours où elle était une fine escrimeuse, mais une lame vaut mieux que pas de lame. Il est un peu tard pour appeler la garde, en particulier après le carnage qui vient d’être commis. Elle ne pourra que constater les dégâts.

    « Inutile, ils ne seront pas bon à grand-chose et de toute manière, si nous partons pour revenir avec la garde, il y a le risque que Bertimot s’échappe. De toute façon, nous avons eu la plupart de ces voyous je pense, c’est un chef local, pas une éminence de la pègre. Rentrons dans la demeure et voyons de quoi il retourne. »

    L’elfe observe l’épée longue entre ses mains, relativement affutée, elle n’en reste pas moins de facture toute douteuse. Elle a un haussement d’épaule et emboîte le pas à l’orc. La porte principale de la maison est ouverte et en se glissant à l’intérieur, Nineveh raffermit sa prise sur son arme à s’en blanchir les jointures.

    Devant eux, dans le grand vestibule, c’est une surprise pour le moins directe qui les attend. Bertimot, qui finit de revêtir son armure : un plastron de cavalier, avec les épaulières et les cuissardes métalliques. Le genre de protection épaisse, difficile à percer et qui se cabosse à la hallebarde plutôt qu’à l’épée.

    « Alors c’est vous les deux énergumènes qui venez foutre le bordel dans mes affaires ?
    -C’est terminé Bertimot, vos hommes…
    -Silence femme ! »
    Tonne le chef des bandits. « Rien n’est terminé tant que je suis vivant, et je n’ai pas l’intention de me laisser prendre en vie par… » Un chandelier lancé à pleine vitesse l’interrompt.

    C’est en voyant tout le petit ameublement en lévitation autour de l’elfe qu’il comprend qu’on ne coupe pas la parole impunément à une elfe. Tout comme on ne parle pas sèchement à un numide, on fait bien de tendre l’oreille quand une oreille pointue parle.
    Mais l’heure n’est plus au dialogue, Bertimot dégaine son sabre : après la parole, c’est au tour du fer.

    Initiative pour Khalez.
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