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  • Jeu 13 Avr - 11:28

    Calme comme l’eau qui dort, la Tornade est tranquillement assise sur le siège qui lui est dédié. Ses jambes entrecroisées l’une sur l’autre, elle dévisage l’assistance, spécialement le procureur Cirleau, qui a peut-être déjà eu des frictions avec l’oncle de Nineveh par le passé. Enfin, elle n’en est pas réellement sûre, mais l’elfe semble avoir ferré un bien gros poisson et sa détermination, ainsi que son professionnalisme, suggèrent que l’avocat compte bien en finir avec le savant fou. Peut-être a-t-il géré les plaintes de certains concitoyens ? Ou peut-être soupçonnait-il Zayanderud de faire d’étranges expériences ? En tout cas, l’accusation a trouvé son chef de file, et la défense va devoir redoubler d’astuces pour protéger son client.

    Neera reste stoïque quand le procureur fait son discours, elle remarque juste que son amie médecin détourne à un moment la tête et une expression légèrement compréhensive doit apparaître sur ses traits. L’enseignante de Magic sait comme il est délicat de traiter avec l’Etat quand il s’agit de sa propre famille : ses souvenirs remontent à loin, mais devoir supporter l’enquête de la République suite aux mauvais agissements de sa mère n’avait pas plus à l’adolescente qu’elle était alors. La diviniste peut donc comprendre, au moins en partie, le malaise qui habite Nineveh.

    Célia confirme en tout cas qu’elle va être la première à donner son témoignage, et les premières modalités faites, la garde commence son récit. Au moins ne se laisse-t-elle pas faire par le procureur, et c’est tout à son honneur d’appeler Zayanderud son « mari » après toutes les atrocités qu’il a réalisées. La soirée de l’elfe était en tout cas calme, jusqu’à ce que l’arbre décampe en sautant par la fenêtre. Neera se demande un instant combien d’horreurs elle a dû supporter, ignorer, jusqu’à ce que la goutte fasse déborder le vase. La tante de Nineveh ne dit pas depuis quand tout cela dure, et c’est encore heureux. Mais elle doit quand même donner le motif de son silence, et Neera croise silencieusement les doigts pour que ça ne lui retombe pas dessus. Au moins est-elle honnête. Il est normal, sinon typiquement humain, de vouloir sauver son mariage, parfois à n’importe quel prix. Et ce malgré ses expériences sur les morts, sur les plantes et sur les animaux qui, bien encadrées, peuvent être acceptées à Melorn. C’est juste que dans ce cas… On a été beaucoup trop loin.

    Les questions du procureur étant terminées pour Célia, c’est Nineveh qui est appelée à la barre et l’avocat est obligé de suivre les procédures habituelles.

    - Pouvez-vous décliner votre identité et votre lien avec l’accusé ?

    L’homme ponctue un temps de silence, afin de laisser son interlocutrice répondre, puis il enchaine.

    - Décrivez-nous la façon dont vous avez découvert l’affaire de l’arbre-parlant ce soir-là.

    Jusqu’ici, on est sur un terrain un peu semblable à l’interrogatoire de Célia, mais bientôt, peut-être pour approfondir le sujet pour tout un chacun, le procureur lance une troisième question.

    - Connaissiez-vous les expériences de votre oncle ? S’il vous a appris la médecine, en complément à votre cursus à Magic, vous devez l’avoir côtoyé longtemps, et l’avoir vu ainsi évoluer en conséquence. Avez-vous perçu un changement de mentalité, au point que progressivement, l’inacceptable devienne acceptable si c’était pour le bien de la science ?

    Ce que le procureur souhaite, en l’occurrence, c’est connaître cet oncle qu’elle a connu, pour confirmer qu’il a changé depuis quelques siècles ou quelques décennies.

    - Pensez-vous, en l’état, qu’il peut rester à Melorn et cesser ses expérimentations, ou cela sera-t-il au-dessus de ses forces ?

    L’homme continue à interroger la médecin, puis, c’est au tour de Neera de comparaître. Après avoir décliné son identité, elle attend les questions du procureur, qui ne tardent pas, pour être honnête.

    - Avez-vous déjà rencontre Zayanderud Basileïa par le passé ?
    - Nous nous sommes déjà rencontrés, oui, lors de mes voyages à Melorn, quand j’allais rendre visite à Nineveh. Mais on ne peut pas dire que nous avons réellement eu une conversation, encore moins scientifique. Pour l’heure, je n’ai pas encore réalisé le cursus de médecine magique, et je n’ai donc pas les connaissances suffisantes pour comprendre les propos ou les hypothèses d’un médecin, qui est vieux de quelques siècles.
    - Comment vous est apparu l’accusé lors de vos rencontres ?
    - Calme. Sociable. Parfaitement avenant, mais assez secret sur ses recherches. Cela étant dit, Zayanderud a parfaitement compris que je n’étais pas le bon homologue pour parler de telles expériences.
    - Ce soir-là, Nineveh et vous-mêmes étaient en pleine possession de vos moyens ?
    - Nous nous étions retrouvées pour une soirée entre anciens de Magic, et nous étions de loin les plus sobres de la soirée. De toute façon, quand vous entendez un cri inhumain dans la rue, je vous assure que ça vous dégrise et que ça vous ramène sur terre.
    - Quelqu’un a été blessé ?
    - A part l’arbre ? Personne. Mais si on n’avait pas arrêté la course de… cette abomination, elle aurait été capable d’entrer dans la maison d’un haut juge de Melorn, tant la créature végétale était terrifiée.
    - Quelles ont été les justifications de l’accusé ?
    Cette fois, Neera se tait pour se souvenir légèrement de ce qui a été dit, de ce qui a été fait.
    - Que c’était un accident un peu glamour et que tout serait nettoyé d’ici le lendemain matin. Il a aussi affirmé qu’il n’y pouvait rien si l’arbre a sauté du quatrième étage de sa tour… Un soupir s’échappe bientôt de ses lèvres. Avez-vous d’autres questions ?
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  • Ven 14 Avr - 0:28
    Lorsque vient le moment d’être appelée à la barre, c’est une Nineveh rigide comme un cintre qui s’y dirige, mal à l’aise, toute pâle. Les balafres n’en deviennent que plus évidentes, l’inconfort sur son visage est lisible, mais dans ses yeux, il y a une méfiance inquiète du procureur comme de son oncle. Prise entre le marteau et l’enclume, la médecin prend un instant avant de répondre à la question de Cirleau, un temps trop long pour être naturel.

    « Nineveh de Basileïa, fille de Varangelion de Basileïa. Je suis la nièce de Zayanderud de Basileïa, mon oncle. J’ai été la disciple, puis l’assistante, puis l’associée de Zayanderud durant environ un siècle. »

    La deuxième question est on ne peut plus directe. Directement le soir du drame.

    « J’étais en soirée avec Neera et d’autres. Nous étions les plus sobres et lorsque nous avons entendu un cri dans la nuit, nous sommes allés voir à la porte. C’est là que j’ai aperçu un arbre courir en criant ses poumons, tandis que mon oncle et son assistant le poursuivaient dans les rues de la ville pour effacer les traces de l’incident. »

    Et ensuite, la question odieuse. Rien que dans la formulation, ensuite, dans ses attentes, comme si elle était juge, jurée et bourreau. Nineveh a un petit geste qui la trahit, la manière dont elle détourne lentement la tête en gardant le procureur dans les yeux, méfiante, hyper consciente de son environnement, de Cirleau qui essaie de l’emmener sur un terrain glissant. Elle a le sentiment d’être instrumentalisée. Comme si la justice avait besoin de son assentiment personnel pour prononcer un exil.

    « J’avais plus ou moins conscience des expériences de mon oncle. Je savais qu’il avait des projets et qu’en parallèle des enseignements qu’il me prodiguait, il me faisait participer à différents travaux préparatoires dans la légalité la plus stricte. Je savais qu’il avait une part sombre en lui, mais difficile de la quantifier. Il a toujours été quelqu’un de souriant, aimable, avec quelques sarcasmes pour dédramatiser les situations les plus tendues. Un excellent professeur, très pédagogue, j’ai appris beaucoup avec lui qu’à… Que dans d’autres universités. » Et sur le banc des témoins, Amren la momie elfe de hocher la tête d’un air théâtral mais silencieux. « Zayanderud a, sans mauvaise jeu de mots, fait preuve d’humanité à mon égard et je me verrais mal le juger à la place de votre honneur. » Nineveh porte son regard sur son oncle.

    Pot de cookies, blague sur le foie, câlin de réconfort après avoir raté une opération, déterrer un cadavre au beau milieu de la nuit, préparer des médicaments.

    « Je n’ai pas d’autre réponse à apporter. »

    Le procureur autorise la médecin à retourner à sa place et vient au tour de Neera.
    Ses réponses sont les plus objectives possibles, presque détachées. Nineveh s'en retrouve envieuse d'une telle maîtrise de soi. Neera n'est pas prof à Magic pour rien. L’elfe écoute avec une attention redoublée les questions de Cirleau et finalement, le procureur décide d’en remettre une couche.

    « Oui, j’ai une dernière question. Pensez-vous que l’accusé est encore apte à vivre en société sans mener ses horribles expériences ? »

    Nineveh serre le poing. Célia a un roulement d’yeux au plafond. Le procureur reste concentré sur l’enseignante de Magic, attentif à sa réponse.
    Une fois qu’il a obtenu ce qu’il voulait, il laisse Neera repartir au banc des témoins pour appeler Amren à témoigner.
    L’enseignant en magie curative s’installe. Il sonde la salle d’un regard perçant.

    « Pouvez-vous décliner votre identité et votre lien avec l’accusé ? » Demande le procureur.
    « Amren de Masilia, je suis enseignant en médecine curative et médecin. Je connais Zayanderud par des liens communs dans la cité et j’étais dans son équipe pour des jeux magiques il y a… Cinq siècles de cela ?
    -Vous êtes donc un expert en médecine curative. Vous avez eu l’occasion d’inspecter, même brièvement, les travaux de l’accusé et ses expériences. Que pouvez-vous en dire ?
    -Si on excepte l’omission totale d’éthique ? »
    Il a un silence.

    Amren regarde le public, puis Neera l’enseignante de Magic. La tentation de la mettre bien profond à l’université de la République est forte et s’il pouvait juste trouver le moyen de faire passer ça subtilement… Sans en faire des caisses, ni susciter le scandale…

    « Monsieur de Masilia ? » Reprend le procureur au bout d’un moment.
    Et d’Amren de lâcher les chevaux. « C’est de l’excellent boulot. » Murmure de désapprobation dans la salle. « Alors bien sûr, ça manque de maniérisme et par la nature clandestine des travaux, ils sont sales, mais en termes de recherches, il y a une réelle performance méthodologique et scientifique. Sans être révolutionnaires, il y a des approches novatrices qui méritent d’être étudiées en détail. Pour être honnête, d’un point de vue intellectuel, Zay’ rend Melorn fière. D’un point de vue morale, un peu moins.
    -Donc, vous approuvez d’une certaine manière ses actes ?
    -Oui. »
    Murmure, voire agitation qui traverse le public avant que le marteau du juge n’impose le silence d’un coup sec.
    « Monsieur de Masilia, vous avez déjà travaillé avec l’accusé par le passé. Comment le décririez-vous ? » Il y a un blanc, froncement de sourcils d’Amren.
    « Zay’ a le mérite d’être un individu assez direct, qui sait ce qu’il veut et ne se perd guère en réflexion. Très agréable de travailler avec lui et après les heures de boulot, un bon partenaire de jeu.
    -Je n’ai pas d’autres questions. Je vais appeler Nimra de Tancrède à la barre. »


    Changement de témoins.
    Cette fois-ci, la salle a un murmure plus approbateur.
    Contrairement à Amren qui sondait les lieux avec une suspicion non dissimulée, Nimra semble détachée des lieux, en maîtrise, dans son élément et elle se prête volontiers au jeu du procureur.

    « Pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît et nous parler de votre relation avec l’accusé ?
    -Bien sûr, je m’appelle Nimra de Tancrède, je suis capitaine de la garde et première flèche de la garde, en charge des patrouilles nocturnes. J’étais de service le soir de l’incident. Je n’entretiens pas de liens particuliers avec l’accusé, c’est un concitoyen qu’on pouvait jusqu’à très récemment, définir comme respectable et bien intégrer dans le tissu social de la cité. Malgré de nombreuses plaintes à son égard, il a toujours été difficile de donner suite à ces procédures contre lui, dans la mesure où Melorn est une ville qui privilégie beaucoup le paraître.
    -Comment vous est apparu l’accusé lors de vos interactions ?
    -Très détaché. J’ai toujours attribué cette attitude à une habitude des circonstances extrêmes et dramatiques de par son métier.
    -Et que diriez-vous des plaintes à son sujet ?
    -Les plaintes au sujet de Zayanderud sont très diverses. Certaines relèvent du fort privé, en tant que responsable du service de nuit, j’ai pu en recevoir pour tapage nocturne principalement.
    -Donc, ce n’était pas un bon voisin. »
    Nimra a un sourire.
    « Ce n’est pas une affirmation correcte. Par secret de la profession, je ne suis pas amenée à communiquer sur la nature de toutes les plaintes, mais certaines ne sont pas liées à l’enquête.
    -Quelle est, alors, la nature des autres plaintes ?
    -On retrouve : des tapages nocturnes principalement, quelques querelles qui ont débouché sur des duels d’honneur, trois consommations de substances illicites et une plainte pour dégradation de bien public, au motif de gouttelettes de peintures qui auraient éclaboussé l’herbe du voisin en repeignant une palissade. On compte aussi un dépôt de plainte pour jardin non entretenu.
    -Ahem, capitaine, pourriez-vous nous expliquer ce que vous avez vu le soir de l’incident ?
    -Eh bien, pas grand-chose. Lorsque j’ai été prévenu par un domestique d’un haut juge de la cité qu’il y avait eu un sacré tapage devant chez-lui, j’ai envoyé une patrouille vérifier, faire le tour de l’îlot urbain et enquêter plus en détail. Nous n’avons rien trouvé.
    -Alors, parlez-nous de la perquisition et de l’enquête menée par la garde depuis ce fameux soir. »


    Nimra réfléchit un instant, avant de donner une réponse construite.

    « L’enquête, qui a aboutie sur un mandat d’amener pour l’accusé d’une part, et d’autre part sur une perquisition de sa demeure, a révélé de nombreux travaux interdits. On compte aussi, en marge de la documentation lié à ces expérimentations illégales, de nombreux ouvrages frappés de censures qui auraient dû être passés au pilon depuis un long moment. Des œuvres nuisibles aux bonnes mœurs d’une part, mais aussi des manuscrits de magie noire. L’accumulation de plaintes, en dépit de la nature atypique de certaines, semble en cohérence avec les ouvrages découverts à son domicile. » Célia détourne le regard en se drapant dans sa dignité.
    « Est-ce que cela sous-entend un caractère psychopathe ?
    -Dans une certaine mesure, il est difficile d’établir un profil type. Melorn a toujours été très douée pour filtrer et évacuer ce genre d’individu en dehors de la cité avant qu’ils ne puissent causer des torts. Zayanderud de Basileïa, de mes interactions répétées avec lui…
    -En quelles occasions ?
    -Au moment de justifier des plaintes contre lui, mais aussi dans le cadre professionnel, lorsqu’il prodiguait des soins aux membres de la garde. Après que je sois tombée du premier étage de ma maison lors d’une crise de somnambulisme, c’est lui qui a remis en place mon épaule déboîtée. Célia faisant partie de la garde urbaine, il était naturellement invité pour les dîners de service et autres évènements annexes de ce genre.
    -Pourriez-vous décrire le profil psychologique de l’accusé ?
    -Propension à la prise de risque, recherche du grand frisson, très grande maîtrise de soi, très poli et très aimable. Facile à vivre. Zayanderud correspond au profil mental qu’on peut se faire des meilleurs gardes de notre cité, les agents du SCAR de la République aussi. Dans une certaine mesure, le principal problème de l’accusé, résiderait plutôt dans ses centres d’intérêts, qui forment un cocktail explosif lorsqu’on les conjugue à son tempérament.
    -Le pensez-vous capable de réintégrer la société sans risque pour Melorn ?
    -Considérant qu’il a de nombreuses plaintes à son encontre, certaines le fruit d’un désintérêt à obtenir la validation de ses concitoyens, d’autres de son absence d’empathie à l’égard de ses voisins qui souhaitent simplement dormir, il me paraît difficile de le réintégrer en l’état. Sans vouloir prendre la place d’Amren ou d’autres médecins présents dans la salle, l’incident le plus récent atteste d’une prise de risque extrême qui aurait pu mettre la cité en danger. Si la présentation est excellente, l’individu en lui-même a des comportements qui peuvent altérer durablement la stabilité de la cité.
    -Pourriez-vous citer des exemples ?
    -De manière très concrète, l’on part sur des accusations de séquestration, acte de barbarie, meurtre, dissimulation de preuves à la justice, voire même d’assassinat avec préméditation si les juges décident de traiter l’arbre comme un être vivant doué de conscience. La politique étrangère de Melorn pourrait en être sévèrement impactée si une affaire de ce genre venait à se reproduire. Plus inquiétant encore, c'est peut-être la capacité de l'accusé à réussir à se soustraire au nez et à la barbe de la garde des expériences d'une telle ampleur pendant un laps de temps si long, sans formation laissant présager une telle habilité.
    -Je vous remercie. »


    Nimra retourne à sa place.

    « Si personnes n’a de remarque, ou ne souhaite prendre la parole, il va être temps que la défense fasse son discours d’ouverture et d’introduction. » Articule le juge, à l’affût d’une éventuelle main levée.
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  • Dim 16 Avr - 19:52

    Méfiante, inquiète, tendue, tous les signes montrent que Nineveh n’est pas à son aise au sein de ce tribunal. Pourtant, elle s’avance – ce n’est pas comme si la médecin avait le choix – et elle commence d’abord à se présenter, puis à répondre aux questions qu’on lui pose. Après une brève présentation des faits, elle doit s’exprimer sur les expériences de son oncle, et la jeune femme dévisage bientôt le procureur qui lui fait face. Elle finit par répondre et confirme qu’elle a gravité de près ou de loin autour des expériences du savant-fou. Ce point n’étonne guère Neera, puisque les deux docteurs ont toujours eu le droit de partager leurs connaissances. A plus forte raison, son amie a  bien fait de s’appuyer sur l’expérience de l’accusé, pour parfaire ce qu’elle avait tiré de ses études à Magic : il est donc normal qu’elle l’ait pris pour mentor et qu’inversément elle devienne son disciple. Heureusement, dans un certain sens, l’élève n’a jamais dépassé le maître, et surtout, elle ne s’est pas laissée entraînée par la folie de son congénère. Mais, malgré ces minces consolations, il est évident que Nineveh passe une mauvaise journée, comme la Tornade, d’ailleurs.

    Lorsque c’est à celle-ci de répondre à l’interrogatoire de Cirleau, l’élémentaliste plonge ses prunelles immaculées dans les yeux du procureur et répond de manière aussi détachée que possible à ses questions. Mais il est vrai qu’elle hausse un sourcil lorsque l’avocat lui pose une question particulièrement déplacée, et un fin rictus s’affiche sur les lèvres de la magicienne.

    - Maître Cirleau, veuillez répondre à mes questions et je vous répondrai ensuite. Le juge ne semble pas s’y opposer, aussi la diviniste continue. Est-ce que je vous ai dit que je connaissais beaucoup l’accusé ?
    - Non, vous l’avez rencontré simplement de temps à autre, selon votre réponse d’il y a quelques instant.
    - Exact. A présent, est-ce que, selon vous, je suis psychologue ?
    Un blanc répond momentanément à sa question, et Neera répond à la place du procureur.
    - Comme l’a si bien dit Monsieur le Juge, je suis enseignante et je ne puis donc comprendre la psyché de votre compatriote ni établir sa dangerosité en le connaissant si peu. Je suis donc incapable de déterminer si l’oncle de Nineveh est capable d’arrêter avec ses expérimentations, alors qu’en cinq siècles, je l’ai peut-être vu deux heures. Maintenant, maître Cirleau, à quoi sert ce tribunal ?
    - A déterminer la culpabilité de l’accusé et de sa dangerosité.
    - Et qui est apte à rendre une telle décision ?
    Le procureur pince des lèvres.
    - Le juge désigné à cette affaire.
    - Je laisse donc Monsieur le Juge décider si Zayanderud de Basileïa est encore apte à vivre en société sans mener ses horribles expériences.

    Neera revient à sa place sur ses entrefaites et elle glisse un commentaire aux deux elfes qui sont à ses côtés.

    - Je reconnais volontiers que Zayanderud va trop loin. Mais un peu d’objectivité et d’intelligence dans les questions du procureur ne ferait pas de mal…

    Quand Amren de Masilia doit à son tour donner son témoignage, il croise évidemment le regard de la professeure aux yeux d’argent. Ces deux-là ne se sont jamais trop appréciés, mais d’habitude, ils ont l’intelligence de s’éviter. Dommage que le hasard les a mis dans la même pièce, et l’espace d’une seconde, Neera est pratiquement sûre qu’il va essayer de lui lancer des piques. Mais, s’il prend évidemment la défense du savant-fou, le reste de ses interventions sont quand même acceptables et vient enfin le tour de Nimra, la première flèche de la garde. Celle-ci relate notamment des plaintes qui n’ont rien à voir avec l’enquête, et cela permet déjà de faire la part des choses : contrairement à ce qu’on pourrait le croire, tous les rapports de la milice sur Zayanderud ne portent pas que sur ses expériences.

    On pourrait croire que c’est un bon point pour le docteur, sauf que le procureur Cirleau est fin et en vient à la fouille de son bureau. Neera ne s’est pas prononcée sur la réintégration de Zayanderud, mais l’eut-elle défendu que son témoignage n’aurait aucune valeur tant les propos de Nimra sont directs, concis, et clairs. Or, plus elle parle, plus elle enfonce indirectement l’accusé. Les travaux interdits et ses expérimentations illégales trouvés dans sa maison, les ouvrages frappés de censure, l’accumulation de plainte ; puis, son goût du risque, son absence d’empathie , le désintérêt pour la vie de la cité indique que le docteur peut être une menace latente à l’équilibre de Melorn s’il devait perdre le contrôle sur ses expériences et ses sombres créations. Enfin, la dernière question atteint le sommet cherché par le procureur Cirleau : on accuse bien Zayanderud d’actes de barbaries, de meurtre, de dissimulation de preuve, de séquestration… Ca n’en finit plus et Neera laisse échapper un soupir. Selon elle, l’elfe est fini, mais peut-être pourront-ils avoir des surprises avec la défense de l’accusé.

    Voyant que personne n’est décidé à intervenir, le juge clôture définitivement les interventions du procureur Cirleau et se tourne vers l’hybride-chat ainsi que l’oncle de Nineveh.

    - Monsieur Zayanderud, il va de soi que vous allez être incessamment sous peu écouté par les avocats placés pour votre défense. Me confirmez-vous que Maître Egeril vous représentera ?
    L’intéressé approuve d’un signe de tête, et le juge prend quelques notes.
    - Concernant Monsieur Scylla Mientrasque, je crains qu’il soit préférable de ne pas lui laisser la parole sous peine d’empirer son cas. Maître Egeril le représentera également. Le juge s'interrompt un instant, puis reprend la parole après avoir griffonné quelques mots. Maître,, je vous propose de commencer, après quoi nous passerons à votre client.

    L’avocat se lève, salue poliment le juge et commence sa plaidoierie sans plus de fioritures inutiles.

    - Votre Honneur, Monsieur Zayanderud, et cher public de Melorn. J’ai écouté très attentivement les questions de mon homologue, le procureur Cirleau. Et si je reconnais volontiers que l’expérience de l’arbre est une malheureuse erreur, vous auriez néanmoins tort de juger mon client à l’aune de ce seul fait.

    L’homme se tait, ménage un silence, puis reprend la parole.

    - J’aimerais attirer votre attention sur l’âge de mon client. Pas pour vous souligner sa sénilité, non. Mais au contraire pour vous souligner ses bonnes mœurs et son caractère exemplaire durant la longue vie du docteur Basileïa. Mais au lieu de vous faire un discours inutile, j’aimerais poser quelques questions à mon client au préalable.

    L’avocat attend l’accord du juge pour que l’oncle de Nineveh n’aille à la barre, puis, une fois que c’est fait, l’avocat commence :

    - Je vous prie de décliner votre identité, ce compris votre profession et votre état civil.

    Ces démarches effectuées, l’homme continue :

    - Monsieur Zayanderud. Dites-moi, quel âge avez-vous ?

    Certainement bien plus que Nineveh, et certainement bien plus que Neera également.
    L’avocat attend sa réponse, puis il poursuit :

    - Au cours de votre longue vie, combien d’expériences avez-vous laissé échapper dans la belle ville de Melorn ? N’hésitez pas à nous donner des exemples précis, si toutefois vous en avez, car j’ai cru comprendre qu’ils s’agissaient là d’événements exceptionnels.

    Cette fois, le silence de l’avocat est plus long car celui-ci veut véritablement laisser son client s’exprimer.

    - Ces expériences étaient-elles dangereuses pour les civils ? Et comment avez-vous fait pour palier à ces… malheureuses erreurs ? Des Erudits de notre cité ont-ils eu vent de vos expérimentations et comment ont-ils réagi ?

    La question est presqu’outrageuse, impudente et le juge doit taper du marteau pour faire taire le bruit de la salle qui enfle.

    - L’un des témoignages a souligné votre absence d’empathie pour votre entourage, et on pourrait même en conclure que vous êtes obsédés par vos découvertes. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ? Pensez-vous également vous être mal comporté à l’égard de votre épouse à cause de vos tests ?

    Enfin, vient la question qui fâche :

    - Seriez-vous prêt à abandonner la médecine et vos sujets d’expérimentation pour rester vivre à Melorn ?

    La meilleure stratégie, bien sûr, consiste à mentir, mais est-il dit que Zayanderud jouera avec les mots ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Lun 17 Avr - 16:11
    Même si elle ne devrait pas, Nineveh a un sourire en écoutant les propos de Neera, quand
    elle envoie sur les roses le procureur avec toute la délicatesse d’une plume de paon qui atterrit sur un oreiller.
    Lorsque l’universitaire de Magic revient à sa place et qu’elle se fend d’une remarque acide sur Cirleau, la médecin ne peut qu’approuver d’un signe de tête. C’est un gros concombre pour enfoncer de telle sorte son oncle.

    Mais plus important encore : c’est au tour de la défense de prendre la parole. Maître Egeril, elle a déjà entendu son nom, un homme assez calme qui a toujours jouit d’une compétence certaine en rhétorique. Nul doute que la réputation de Zayanderud, si elle va dans le négatif, s’étend aussi dans le positif chez d’autres.
    Ouvrir sur le comportement irréprochable de l’oncle n’est peut-être pas la meilleure piste, mais c’est une idée qui se défend. Reste à voir comment Zayanderud réagit aux questions posées par son avocat.

    « Je m’appelle Zayanderud de Basileïa. Médecin. Marié. » Il a un bref coup d’œil presque imperceptible vers Célia. De la culpabilité ? Non, ça irait au contraire de tout ce que Nimra vient de dire, pourtant, pour Nineveh… « J’aurais 725 ans au prochain hiver. » Il tient bien la distance pour un vieux.

    La question sur les expériences du savant fou suscite un temps de réflexion chez ce dernier, le vieil elfe prend un instant pour préparer sa réponse, sachant pertinemment qu’elle risque de générer des réactions épidermiques chez certains. Alors, avec tout le doigté dont il peut faire preuve, il répond.

    « Je n’ai laissé qu’une seule expérience s’échapper dans les rues de la cité. »

    La défense reprend avec une nouvelle question.
    Coup de marteau pour garder le degré de civilisation de la salle supérieur à une caserne du Reike un soir de fête.

    « Il n’y a jamais eu de dommages chez des civils. Le soir de l’incident, j’ai veillé personnellement à ce que mon expérience ratée ne provoque aucun dégât. J’ai même envoyé mon assistant balayer les débris de verres devant ma maison pour éviter de salir les rues de la cité. Quant aux érudits, certains ont pu avoir vent de mes expérimentations, mais il n’y a jamais eu de visite officielle ou officieuse. J’ai toujours gardé un soin tout particulier à rester discret sur ces expériences. »

    Vient la question sur ses expériences, son absence d’empathie. Dans la neutralité de son visage, on peut voir un pincement de lèvre lorsque son épouse est mentionnée, un regret pour le médecin de tous les extrêmes ?

    « Oui, je me suis mal comporté à l’égard de mon épouse et j’ai abusé de sa gentillesse. Ce n’est pas quelque chose dont je suis fier. C’est probablement ce que j’ai de plus important à dire dans cette salle. Quant à mes expériences et mes découvertes. »

    Il a un regard vers Nimra, puis Nineveh et Neera. Il consulte sa femme d’un bref coup d’œil et Célia ne détourne pas les yeux, elle se contente d’un vague geste de main, indéchiffrable, chargé d’une myriade d’émotions contradictoires à l’égard de son mari. Juste à côté, Nineveh ne supporte plus la pression et commence à se ronger les ongles dans une tentative d’endiguer le stress.
    Surtout quand la défense demande s’il est prêt à abandonner son métier et ses recherches.

    « Bien sûr que je suis obsédé par mes découvertes. Je donne des cours, je publie le résultat de mes recherches et aux dernières nouvelles, personne n’a jamais interrogé la manière dont j’ai obtenu ces informations. Avec tout le respect que je dois à la garde, il semble que ma qualité de chercheur ait suscité un grand respect auprès des autorités de la cité, puisque malgré les tiroirs entiers de plaintes à mon encontre, il n’y a jamais eu de suite. La recherche n’est pas ma raison d’être, mais elle est la source de mon niveau de vie et des services que l’on peut me rendre à Melorn. » La cité qui a renoncé à la monnaie sauf pour les étrangers. « Au même titre qu’Amren ou ma nièce, Nineveh, je suis ici pour mon esprit et les enseignements que je peux dispenser. Y renoncer reviendrait à beaucoup plus que mes recherches. »

    Il a un inspiration. Il va se tirer une flèche dans le pied et il le sait.

    « Par respect envers ma femme qui m’a déjà subi bien plus qu’elle n’avait à le faire, mais aussi pour moi, je vais être très honnête : je ne suis pas prêt à renoncer à mes recherches pour rester à Melorn. A mon sens cela irait à contresens des valeurs de la cité. »

    Nineveh ferme les yeux. La défense renvoie l’accusé à son banc.
    Dans le tas des témoins, malgré l’agitation visible dans la salle, Amren a un hochement de tête approbateur largement visible.
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  • Dim 23 Avr - 20:37
    Murmures. Désapprobation. Agitation dans la salle. Plus le temps passe, plus l’air devient tendu, électrique ; et pourtant, Neera promet qu’elle n’y est pour rien, confortablement installée sur son siège de témoin. Le juge aussi doit sentir que le public est divisé. L’une partie se divise pour Zaryanderud, tandis que l’autre lui est manifestement opposée. Les coups de marteau tonnent dans la pièce, mais pour une fois, ils ont peine à rétablir le silence. Des elfes présents murmurent entre eux, d’autres, peut-être des journalistes, écrivent tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir mieux répandre le récit du jugement dans la ville. Certains, encore, sont stoïques, comme si ce spectacle ne pouvait les atteindre. Ceux qui sont peut-être les moins bien placés dans cette histoire, c’est l’accusé et son avocat. Le maître de la défense a néanmoins le courage de tenir bon devant l’élan populaire qui est généralement contre lui. Il ne se dérobe pas, et ne va pas se rasseoir quand il entend les sautes d’humeur de la foule. Au contraire, il continue d’interroger son client, et celui-ci lui répond avec le plus de tact possible.

    Quand le chercheur affirme qu’une seule expérience s’est échappée dans les rues de Melorn, les premiers débordements apparaissent. Un cri surgit dans la salle, bien nette après la déclaration du savant-fou.

    - Menteur !

    On ne le croit pas, remarque Neera, et elle se dit que les choses ne vont pas être si simple pour le docteur, même en imaginant qu’il soit acquitté par le juge. Ce dernier, évidemment, n’apprécie pas cette intervention de mauvais goût et en plus de frapper du marteau, il ajoute :

    - Le premier qui perturbera cette séance sera expulsé de la salle. Un peu de tenue, pardi !

    Cela permet au moins à la défense de poser sa seconde question, et l’oncle de Nineveh a ainsi l’occasion de préciser qu’il n’y a eu aucun dommage civil. Encore heureux, sinon, son cas serait déjà traité avec immensément plus de sévérité qu'il ne l’est déjà. Préciser que certains Erudits étaient apparemment au courant de certaines de ses expériences met néanmoins le feu aux poudres. Cela relance l’éternel débat : jusqu’où doit aller la magie noire et les recherches potentiellement contre-nature, sachant que Melorn a toujours été une spécialiste des pratiques interdites ? Certains parmi le public, évidemment, voudrait que Zayanderud mentionne des noms. Il ne le fait pas. Soit il a été assez intelligent pour se taire – ternir la réputation d’un chef de la cité, ce n’est jamais une bonne stratégie – soit son avocat lui a fait promettre de ne rien dire. Qu’importe au fond. L’essentiel est encore à venir et la question fatidique est posée. Est-ce que l’elfe multi-centenaire oseraient renoncer à ses recherches pour rester dans sa belle cité ? Non. L’époux de Célia a le mérite d’être honnête, et le greffier en est tellement surpris qu’il s’arrête un instant de noter avec une mine désapprobatrice. Quant à la salle… Elle repart en un instant dans de vifs émois, que le juge n’arrive pas à calmer si simplement, d’ailleurs. Il faut dire que pour bon nombre d’elfes, Melorn est un joyau, une fierté sans nom ; vouloir la quitter et ne pas respecter ses règles semblent un acte de trahison pour les plus rigides d’entre eux. Neera soupire face à la colère qui gronde dans la salle. Si c’était elle, elle aurait déjà calmé ses élèves, mais… On n’est pas à Magic, malheureusement. De plus, elle n’est pas sûre que faire tomber la foudre dans la salle plaira beaucoup au juge. Surtout si le sol est carbonisé en conséquence.

    L’avocat de la défense n’en a point fini, cependant, et il demande au magistrat de pouvoir parler comme l’a fait le procureur Cirleau avant lui. Cela lui est d’ailleurs facilement octroyé, et c’est peut-être une bonne marge de manœuvre, parce qu’au moins, les plus curieux se taisent et un calme très relatif s’installe enfin dans la salle.

    - Votre Honneur, vous avez entendu les propos de l’accusé. Vous avez vu comment, non seulement il n’y a pas eu de dégât civil, mais aussi comment mon client n’a jamais permis qu’une de ses expérimentations se promène en ville, hormis celle-ci.  
    A ces propos, le procureur Cirleau hausse un sourcil, et celui-ci se lève derechef.
    - Objection votre Honneur. Certes, l’accusé n’a fait vagabonder qu’une expérience parmi tant d’autres. Mais je me dois de souligner que cela pourrait arriver encore, et que cela aurait pu avoir des conséquences catastrophiques. Qu’aurions-nous dit si une Pléiade s’était blessée ou si un noble du Reike avait été impliqué ?  Dois-je vous rappeler qu’une professeure de Magic, celle-là même qui a été invitée de nombreuses fois dans notre Académie, aurait pu se plaindre au Conseil d’Administration de son Université ?

    Le procureur Cirleau parlerait bien encore, sauf qu’il est interrompu par le juge qui tranche la question.

    - Je ne vous ai pas demandé de faire un nouveau réquisitoire, procureur. Je prends note de vos remarques, mais je vous prie de laisser poursuivre Maître Egéril.

    L’intéressé acquiesce d’un air presque soulagé et reprend aussitôt la parole sous le regard sombre de son homologue.

    - Compte-tenu des propos de mon client, il est bien établi qu’il ne se voit pas abandonner ses recherches. Dans ce cas, il me semble que le problème est simple. Votre Honneur, plutôt que de prendre une sanction drastique, comme celle de l’exil, il suffit d’assister Zayanderud Basileïa par d’autres médecins ou confrères qui surveilleront ses expériences et ses recherches. A titre personnel, je conseillerai de le mettre sous la houlette d’un Erudit. Mon client pourrait ainsi rester chez lui, dans sa cité. Cela pourrait éventuellement lui permettre de prendre un nouveau départ avec son épouse. Et de se conformer aux règles de Melorn.  

    Un bref silence. Une expiration et une inhalation avant que l’avocat ne décide de poursuivre.

    - Il nous faut encore parler de l’hybride-chat, accusé de complicité dans ces expérimentations contre-nature. D’après mes entrevues avec lui, il a agi en pleine conscience, mais le lien qui l’unit à la famille Basileïa semble profond. Je pense donc qu’il pourrait continuer à travailler sous la garde de la nièce de mon client.    

    Le procureur Cirleau se force à ne pas réagir, c’est évident, et il bondit presque quand le juge lui permet enfin de prendre la parole alors que son homologue retourne s’asseoir.

    - Votre Honneur. Permettez-moi de vous poser une question. Combien d’habitants abrite notre belle cité ? Près de trois cent mille selon les derniers sondages qui ont été effectués. Maintenant, permettez-moi encore de vous poser une seconde question. Est-ce que, dès qu’un de nos citoyens commet l’irréparable, on doit faire appel aux Erudits pour se sauver ? Comprenez que, malgré leur pouvoir politique dans Melorn, ils ne peuvent pas aider tous le monde : le Conseil n’a pas vocation à être un groupe de bons samaritains. Je propose donc de rejeter la proposition de Maître Egeril. Quant au fait d’être entouré par d’autres médecins… Un ricanement s’échappe de ses lèvres. Sauf votre respct, Zayanderud Basileïa refusera sans doute d’être écolé par quiconque. Pas forcément par mauvaise volonté, voyez-vous, mais quand on a plus de 700 ans, je doute qu’on ait grand-chose à apprendre des jeunots de deux ou trois siècles. La suggestion de mon confrère ne me semble donc pas une solution adéquate. Quant à l’hybride Scylla… Ses crimes sont de facto moins grave,  mais il est tout de même accusé de complicité. Je vous prie également de considérer l’attitude qu’il avait au début du tribunal. Il semblait un taureau inarrêtable, et on est en droit de se demander s’il ne pourrait pas vouloir faire du mal à ceux qui ont dénoncé leurs activités une fois mis en liberté.

    Le procureur se tait, puis plonge ses yeux dans le juge.

    - Votre Honneur, eu égard à tout ce que vous avez entendu dans cette salle, je vous propose de rendre votre jugement face à l’accusé.
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  • Mar 25 Avr - 22:45
    La salle est bouillante.
    Si Amren hoche grandement la tête, très volontaire et enthousiaste à l’idée que son collègue reste en ville sous la direction des érudits, les autres ne le voient pas de cet œil et…

    « Connard ! » S’écrie la momie à l’attention du procureur Cirleau, preuve qu’il fait un excellent boulot et que la salle repart dans un nouveau brouhaha qui nécessite l’intervention du juge pour retrouver le silence.

    Quelques coups de marteau plus tard, on s’entend de nouveau réfléchir. Les arguments du procureur semblent trouver écho dans l’esprit du magistrat, tandis que du côté de la défense, on échange les messes basses. Du côté des témoins, Nimra se contente d’un haussement de sourcils, sincèrement surprise par l’argumentaire des deux orateurs qui alignent tous deux des idées cohérentes et construites. En particulier maître Egeril qui suggère une solution audacieuse, mais pragmatique : difficile de négliger l’expertise d’un expert tel que Zayanderud, même si c’est un psychopathe complet. De l’autre côté, Cirleau a raison : la vie serait un supplice pour un académicien de renom, forcé de soumettre chacune de ses expérimentations à approbation. Une infantilisation qui ne convient pas au docteur.
    Amren a une moue peinée en voyant son camarade Zay’ secouer la tête à la suggestion de son propre avocat à la défense. L’honnêteté le tuera.

    « Sauf découverte de nouveaux éléments qui remettraient en cause le procès, je ne vois aucune raison d’ajourner mon verdict. » Toute la salle retient son souffle. « Zayanderud de Basileïa, sont retenus contre vous les faits suivants : crime contre la sécurité de Melorn, atteinte à la dignité humaine, atteinte à la dignité de la profession de médecin et dissimulation d’activité criminelle. En d’autres temps, la peine de mort aurait pu être de mise. Mais considérant l’honnêteté dont vous avez fait preuve, ainsi que certains scrupules dont on peut difficilement douter de leur sincérité, il semble excessif de prononcer la peine capitale. Par conséquent, Zayanderud de Basileïa, vous êtes condamné à l’exil. La peine entrera en application dans une semaine afin de vous laisser le temps de faire vos adieux et de préparer votre voyage, ailleurs. Il en va de même pour votre assistant, Scylla Mientrasque. »

    Murmure d’approbation dans une moitié de la salle, d’indignation dans l’autre. La peine n’a convaincu qu’une partie du public, d’autres la trouve trop sévère.
    Nineveh a un soupir de soulagement un peu malade. Elle chérit un jugement juste mais s’inquiète de l’avenir de son oncle, la réputation de sa tante et de sa famille. C’est la première d’une longue série d’épreuves qui attend la médecin. L’elfe se retient un instant de choir, elle pose une main sur ses genoux dans une tentative de garder l’équilibre et se lève péniblement avec le reste de la salle tandis que la séance est levée.
    Le monde semble étrangement petit, comme si elle était ivre, tout tangue, elle ne sait quoi dire, ses jambes manquent de défaillir et elle doit lutter pour marcher droit jusqu’à la sortie. D’une pâleur inquiétante, elle saute toutes les conversations ou tentative de communication sur son chemin pour pousser les portes du tribunal et se retrouver dehors.
    Envie de vomir, nausée, douleur à l’avant du crâne.

    Bras contre le mur, un peu à l’écart de l’entrée. A l’ombre d’un chêne pluri millénaire. Elle a besoin de reprendre son souffle, comme si l’air n’arrivait pas à rentrer dans ses poumons, comme s’il n’y en avait pas assez dans toute la cité.

    Eveh…
    Nineveh…

    « Nineveh ?
    -Hein ? Quoi ? Qui a parlé ? » Demande la docteur en peinant à récupérer ses esprits. Par les dieux, elle a besoin d’un instant. « Neera ? Ma tante ? Je vais bien… Juste, donnez-moi un moment pour… Retrouver mes appuis. »

    Elle papillonne des yeux quelques instants. Encore faut-il définir la durée, elle peine à entendre les autres. Descente ou montée de stress ? Elle ne saurait dire.

    « C’était horrible. Plus jamais ça. » Tousse la médecin. « Zayanderud va finir en exil. Il va être exilé ! » Répète Nineveh sans savoir si c’est une bonne ou mauvaise nouvelle. « Neera ? C’est… C’est… J’ignore si je suis censée être heureuse, soulagée, blasée ou attristée par le jugement. J’ai la sensation de tout encaisser à la fois. » Annonce l’elfe qui ne sait plus où elle en est.
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  • Lun 1 Mai - 21:20
    La salle d’audience est comme une ruche en pleine ébullition. Désormais lasse de tous ses discours, Neera n’a qu’une hâte : que tout cesse et que tout se termine. Heureusement, le juge semble considérer qu’il peut rendre son verdict maintenant. Tant mieux. La professeure doit admettre que les deux avocats ont fait du beau boulot pour défendre et accuser le savant-fou, mais à un moment, il faut trancher. Cela sera d’autant mieux pour Célia et Nineveh qui vivent un calvaire sur leurs sièges. L’enseignante, elle, est assez détachée du sort de Zayanderud : comme elle l’a déjà dit au procureur, elle ne le connaît pas spécialement, et elle a même un apriori très négatif sur le savant fou. Qu’on le condamne et elle approuvera, mais si l’elfe doit être mis sous tutelle, cela la satisfera également.

    Du reste, on commence à étouffer dans cette salle, et sa claustrophobie n’aide pas. La semi-titan a envie de voler, de respirer l’air frais de Melorn plutôt que de supporter ses simagrées et ce bras de fer intempestif. Et à son grand soulagement, le jugement est rendu. Ainsi l’oncle est condamné à l’exil, et l’hybride chat avec lui. Neera est plus triste pour son amie et sa tante que pour le vieux docteur. D’ailleurs, elle leur lance un regard un peu inquiet, comme pour guetter leurs réactions. Le soupir de Nineveh ne lui donne aucune illusion : l’élémentaliste sait que les Basileïa vont payer le prix des actions de Zayanderud. Peut-être que la médecin aura, pour un temps, moins de client. Certainement qu’un tas de rumeurs courront également sur leur famille. Rumeurs auxquelles il ne faudra pas réagir, pour ne pas rajouter de l’huile sur le feu. Mais c’est toujours plus facile à dire qu’à faire…  

    Ce qui est certain, c’est que son amie agit comme une automate. Des connaissances ont beau aborder le trio, pour partager leurs peines ou leurs soulagements, Nineveh ne réagit absolument pas, et c’est Célia qui finit par reprendre le flambeau. L’elfe, elle, continue sa marche, et par mesure de précaution, Neera préfère la suivre. La médecin s’isole finalement près de l’entrée du tribunal, à l’abri d’un arbre plurimillénaire. Son feuillage est splendide sous les rayons du soleil, mais la Républicaine ne se préoccupe absolument pas du décor. Pour l’heure, seule la nièce de l'accusé l’importe, et elle l’appelle à plusieurs reprises. Or la jeune femme ne l’entend pas. Et il lui faut un moment avant de revenir sur terre.

    Silencieuse au début, l’élémentaliste se contente d’acquiescer quand la doctoresse lui demande un instant pour accuser le coup. Célia s’est quant à elle libérée du tribunal et les a aussi rejointes, mais l’épouse de Zaryanderud se mure dans un silence qui n’est que compréhensif.

    - Evidemment que c’était horrible. Qui aimerait voir juger sa propre famille ? Neera est bien placée pour parler. C’était il y a longtemps, mais jamais je n’oublierai le jour où les autorités républicaines ont débarqué chez moi pour lancer une enquête contre ma mère. Tu connais la République… Tout est administratif, là-bas, et le jugement qui s’en est suivi était bien amer.

    Il va de soi qu’à cette époque, cette affaire était médiatisée, puisque cela concernait une famille noble. Et si la demoiselle qu’elle était alors n’était pas une grande défenseuse du divinisme, il n’en restait pas moins qu’elle aimait quand même celle qui l’avait enfantée.

    - C’est normal que tu aies l’impression de tout encaisser. Tu… ne peux être heureuse de l’exil de ton oncle. Car c’est un membre de ta famille. Car c’est ton mentor. C’est lui qui t’a appris tellement de choses… Beaucoup plus réelles que n’importe quel cours de Magic. On ne peut pas effacer un lien pareil… murmure la magicienne. Mais même s’il était resté, ça n’aurait pu durer. Les choses n’auraient fait que se dégrader… Et je pense qu’on le sait toutes. Alors oui, c’est aussi normal que tu sois soulagée… Ne serait-ce que tout cela se termine…

    Un silence, et puis, avec douceur, la demi-titan lui prend la main.

    - Viens. Cela ne vaut pas la peine de rester ici. Allons… à ton lieu préféré à Melorn. Celui qui te fait oublier tes soucis. Ou qui te permettra de pleurer si tu veux. Sinon, je t’invite à la crêperie de Liliane. Tu sais que cette elfe fait des desserts somptueux là-bas. Il paraît que ces desserts sont même capables de nous faire oublier nos chagrins.

    Il y a enfin une dernière option.

    - Sinon… Si tu veux dire quelques mots à ton oncle… ou à Scylla… C’est peut-être le moment. Quoi que tu fasses, je respecterai ton choix.
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  • Mar 2 Mai - 16:27
    « Toute ma compassion pour ta maman Neera. » Répond Nineveh d’une voix pleine de compassion. Si l’on excepte la fébrilité évidente dans le ton de sa voix.

    Elle écoute d’une oreille attentive les paroles de sa camarade professeur à Magic, comme quoi il est normal de ressentir des choses contradictoires. Pour sûr qu’il y a de la contradiction, et pour sûr que son oncle aurait continué et que de toute manière, cela devait se finir ainsi.
    C’est peut-être pour ça que, Nineveh se laisse faire quand elle lui prend la main en lui proposant d’aller ailleurs. C’est dans ce genre de situation que l’elfe regrette de ne pas avoir fait plus pour garder son homme : dans les moments où être forte seule ne suffit pas, mais qu’il y a besoin d’un binôme pour pousser au travers des dangers comme des épreuves.

    « La crêperie. » Répond d’une petite voix la médecin.
    « Je viens. » Poursuit Célia en fouillant dans ses poches pour sortir de quoi fumer. « J’ai besoin moi aussi d’un instant de vide. Personnellement, je n’ai rien à dire à Zayanderud, pas pour le moment. » La tante a une mine pleine de remords.

    Si elle doit discuter de certains détails avec son mari, ce n’est pas en public, alors que la foule est encore dense et qu’on discute de l’affaire aux quatre coins de la cité. Du côté de Nineveh, c’est la même réaction : le linge sale et les adieux se feront en privé, loin des regards indiscrets de Melorn. De toute manière, il doit encore digérer la nouvelle et faire ses valises, il ne va pas partir immédiatement. Elles ont un peu de temps.
    En plus, difficile d’échanger de derniers mots vu l’état de Scylla.

    « Allons à la crêperie. J’ai besoin de sucre pour tasser cette horrible journée. » Annonce la médecin.

    Et la marche dans les rues de Melorn se fait dans une drôle d’ambiance, malgré la beauté féérique des lieux, l’humeur n’est pas joyeuse. En réalité, l’elfe observe les bâtiments autour d’elle, l’architecture, avec le sentiment que tout cela est une vaste mascarade, une pitrerie pour se rire des gens qui n’arrivent pas à s’intégrer dans la cité des elfes. Comme si les arguments de Cirleau avaient du sens : bien sûr que les érudits sont là pour aider et secourir les citoyens en difficulté. L’intégralité de la cité fonctionne sur ce principe d’échange de faveurs et d’entraide. Littéralement l’histoire de l’Empire Elfe s’est bâtie sur une entraide pour lutter contre l’adversité, pour que toutes les oreilles pointues soient unies contre tous les autres ! C’est ainsi qu’ils ont liquidé les faux dieux qui ont détruit Shoumei. Les divins n’ont plus eu grand-chose de divin quand ils ont dû reculer, quand Melorn, même si elle est la dernière cité elfe, a tenu le choc.
    Le peuple qui a fait mentir les dieux est aussi celui qui vient de renoncer à un grand esprit pour quelques incivilités et une expérience qui a mal tourné.
    Nineveh lève un poing rageur, l’air contrit et une colère inexpugnable sur le bout des lèvres, mais tout ça ne mènerait à rien. Hélas. Trois fois hélas.

    « Stupide ville. » Se contente de souffler la médecin.
    « Au moins, il est vivant. » Grince Célia.

    Les filles s’installent en terrasse, il fait toujours beau à Melorn. C’est l’avantage de vivre dans un dôme magique.
    Néanmoins, lorsque le serveur arrive, c’est là que toute la frustration de Nineveh se dévoile.

    « Mesdames ? Que puis-je vous servir ?
    -Une crêpe s’il vous plaît, avec de la glace. »
    Demande la médecin.
    « Quel parfum ?
    -Qu’est-ce que vous avez ?
    -Fraise, vanille, chocolat, bourbon. »
    Faire un choix serait inutile. Elle a besoin de sucre.
    « Oui. » Ce qui suscite une certaine surprise chez le garçon. « Une boule de chaque parfum, s’il n’y a pas assez de place, mettez une deuxième crêpe avec. Avec une pinte d’eau de vie. »

    Ce qui arrache un haussement de sourcil à sa tante, et peut-être à Neera.
    Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on commande une eau de vie en pinte.

    « Quoi ? » S’étonne Nineveh. « Vous n’avez jamais vu une médecin boire ? Vous croyez que j’ai survécu comment à toutes ces années de médecine ?
    -J’ignorais que mon mari t’avait infligé de telles épreuves pour que tu boives ainsi Nineveh… »
    Commence Célia sur un ton plus noir que du charbon.
    « Non, » l’interrompt l’elfe, « je parle de Magic et ses leçons très pénibles. » Le diplôme de médecine avait été une balade pour elle.

    Merci papa et maman qui l’ont entraîné dès l’enfance.

    « Et toi Neera? Magic? »
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  • Dim 14 Mai - 20:19

    Il est donc décidé d’aller à la crêperie. Du point de vue de Neera, c’est une bonne chose : ça leur permettra de quitter l’atmosphère tendue du tribunal, et de prendre une bouffée d’air frais au sein de Melorn. Enfin, pas sûr que ça suffise pour que Nineveh passe facilement l’éponge et accepte tout ce qu’il s’est passé, mais… ça ne se fera pas non plus en 24h, assurément. Que les deux femmes préfèrent rencontrer Zayanderud plus tard, ça se comprend aussi. Pour le moment, il y a trop de monde, l’accusé est trop protégé, et même Scylla n’est pas dans un bon état d’esprit pour entreprendre une conversation… constructive avec lui.

    - Allons-y alors, fait simplement la professeure de Magic.

    Le trio quitte dès lors les lieux pour s’aventurer dans les splendides rues de Melorn. Comme à l’aller, la raffinerie de l’architecture, les fontaines, les beaux parterres de fleurs sont présents, et pourtant, dans l’immédiat, tout semble faux et hypocrite suite au jugement qui a ravagé le tribunal. La Tornade a presque l’impression de se promener en République, pour un temps. Pas pour la ressemblance esthétique, non, mais plutôt pour l’ambiance qui semble régner dans les environs. A Liberty aussi, on trouve ce petit je-ne-sais-quoi de rigide et de corrompu, comme s’il n’était pas possible d’accepter certaines incongruités en plein jour. Tout ce qui dérange doit être rangé au placard et l’oncle de Nineveh en a quelque peu fait les frais actuellement.

    Neera ne laisse échapper aucun commentaire lorsque son amie dirige un poing rageur vers la ville. Cette dernière, du reste, est totalement insensible aux sentiments contradictoires qui cogitent dans l'esprit de l'elfe. Y aurait-il eu des moyens de restreindre les élans du savant-fou ? Peut-être que sa nièce aurait pu trouver les bons mots pour le limiter, pour ralentir ses recherches ou à les rendre acceptables aux yeux de la société elfique. Peut-être. On ne peut refaire le monde avec des « mais » et des « si », et le jugement a été prononcé, on ne peut y revenir.

    C’est sur cette pensée que la belle s’assied en terrasse avec les deux autres filles. Un beau soleil éclaire les lieux, un vent frais vient les rafraîchir, et dans de telles conditions, une crêpe avec de bonnes boules de glace feroa parfaitement l’affaire. Pourtant, le serveur ne sait pas ce qui l’attend en s’approchant de Nineveh, et le pauvre garçon ouvre bientôt des grands yeux quand la miss lui demande tous leurs parfums, quitte à lui préparer une seconde assiette sur le côté. Un peu perplexe, il est néanmoins de bonne volonté puisqu’il note les desderata de sa cliente, mais lorsque cette dernière réclame une pinte d’eau devie, son crayon s’arrête, il regarde sa congénère comme s’il avait mal entendu, puis, d’un regard inquisiteur, il interroge Neera et Célia du regard. Une pinte d’eau de vie, vraiment ?

    Voyant le regard interdit du jeune homme, Neera se racle la gorge, pendant que la tante de son amie fait une remarque sur un ton orageux.

    - Allons, allons, Magic n’est pas si terrible.  Il faut bien que ce soit la professeure qui parle, hein, là. Je veux dire, si on veut parler des professeurs à mourir d’ennuis, alors le professeur Khaleim de l’Académie de Melorn est un cas à lui tout seul. Comment on peut se cantonner à voir uniquement la théorie et à lire un putain de syllabus toute la journée sans jamais rien mettre en pratique ? Et après on vient de plaindre que des élèves dorment à son cours…

    Ah, mais la question n’était pas là à l’origine.

    - Et pour le cursus de médecine magique, eh bien… La Républicaine croise les bras alors qu’elle se laisse aller contre le fond de son siège. Tu sais que je n’ai jamais  fait ce cursus. Mais en sept ans, vous avez plus que l’occasion de pratiquer des stages et des études approfondies sur les maladies magiques, les accidents liés aux arcanes en tout genre, et les lésions causées par d’autres combats et ou des bêtes du Sekai. Je suppose que ce n’est pas assez pour faire le tour de tout ce qui est existe mais… on était jeune à l’époque, tu en savais beaucoup moins que maintenant non ? C’était aussi chiant que ça ?

    Un raclement de gorge l’interrompt et Neera se rend compte que le pauvre serveur est toujours là à les attendre.

    - Oh. Je prendrai la même chose que mon amie.

    Cette fois, la mâchoire de l’elfe est sur le point de se décrocher face à ces alcolo-pithèques qui s’invitent à la table, aussi la demi-titan rajoute, sur un ton presque amusé :

    - A la place de la pinte d’eau de vie, je prendrai plutôt votre cocktail maison. Vous avez bien ça non ? Et toi, Célia qu’est-ce que tu veux ?

    La femme aux cheveux d’argent marque un silence le temps de laisser la milicienne répondre, puis elle attend que le serveur prenne congé avant d’ouvrir à nouveau la bouche.

    - J’ai entendu parler d’un prof du cursus de médecine magique, un certain Olaf de Kerstein. Il paraît que tu t’étais amusée à démonter l’une de ses théories sur la constitution des corps humanoïdes, Nineveh. En public en plus. Ca l’avait rendu fou de rage, mais si je me souviens bien, l’histoire s’était répandue dans Magic et ça avait suscité l’intérêt d’autres enseignants renommés, donc ton enseignant a été contraint de fermer son clapet. Au moins officiellement. Difficile de faire comprendre à des érudits qu’on peut parfois faire fausse route et que des théories restent ce qu’elles sont. Des théories jusqu’à preuve du contraire.

    La diviniste laisse éventuellement son interlocutrice réagir puis son regard dévie pensivement vers la rue où bon nombres de résidents et de voyageurs marchent d’un pas pressé vers une destination inconnue.

    - Vous croyez qu’il fera appel ? Ca pourrait lui obtenir un second jugement et lui permettre de trouver éventuellement d’autres soutiens. Il va certainement essayer de prodiguer ses soins à d’autres, une fois en dehors de Melorn, non ?

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  • Mar 16 Mai - 14:37
    « Khaleim est une patate. » Répond Nineveh en approuvant les dires de Neera, « cela fait longtemps qu’il est dans un déni de réalité à préférer les livres aux êtres humains. Sans doute qu’il n’était pas taillé pour faire du concret et a préféré battre en retraite dans son bureau-bibliothèque plutôt que de se perfectionner. »

    Encore faut-il en avoir la volonté et ça, ce n’est pas donné à tout le monde de triompher de sa bêtise. Elle se cale dans son siège en reprenant là où elle en était.

    « Le cursus de médecine magique est conçue pour les gens qui n’ont aucune affinité particulière avec le domaine. Je baignais déjà dedans lorsque je suis rentrée à la fac, j’ai eu une scolarité assez simple puisque je viens du milieu. C’était chiant parce qu’encore une fois, certains profs perdent pieds avec le réel et pense que l’on a tous envie de devenir une sorte de précepteur-médecin pour un riche noble de la république et sa famille. J’ai fini cinquième de promo sans guère suer, je devais devenir la disciple d’un pléiade mais… C’était ennuyeux. »

    Elle se souvient de son surnom, Basileïa seizième, alias Basileïa 16/20 de la note qu’elle a obtenu le plus souvent durant ses examens et concours.

    « Je vais prendre un verre de vin blanc avec une crêpe à la crème de marrons s’il vous plaît. » Annonce Célia au serveur qui prend congé peu de temps après. « C’était une sale histoire, cette embrouille avec Kerstein. »

    C’était… Une dispute entre deux égos : Nineveh ne pouvait pas laisser un médecin débiter des âneries. De l’autre côté, elle aurait pu éviter de le faire en public et de monter au créneau pour balancer sa théorie aux ordures.

    « Kerstein voulait me faire virer pour atteinte à la dignité d’un professeur, mais j’avais raison et d’autres professeurs lui ont expliqué qu’il ne pouvait pas faire cela au motif que c’était une question d’égo, et pas une question scientifique. Et toi Neera ? Tu as eu des embrouilles avec Amren de ce que j’ai cru comprendre, le zombie de Melorn a trouvé à redire sur ta discipline et tu lui as expliqué qu’il avait tort selon les rumeurs. »

    Amren n’a jamais eu de talent en termes de communication. L'elfe écoute attentivement les dires de sa camarade intellectuelle.

    « Mais pour revenir au procès : non, il ne fera pas appel. Il n’est pas du genre à passer par la justice. Il continuera d’être médecin et sans doute qu’il s’exilera dans un endroit où il peut travailler en paix. Les jungles peut-être. Dans tous les cas, c’est une simple anomalie de parcours, connaissant mon oncle, ce n’est pas la dernière fois que j’entendrai parler de lui. Ma tante, une opinion ?
    -Ce n’est pas la dernière fois non. Quant aux professeurs, j’imagine que c’est toujours mieux que les limiers. J’avais étudié à Magic pour devenir membre du SCAR à une époque. Il s’avère que les cours, s’ils sont très enrichissants, sont parfois très stupides dans leur approche. Enfin, comment dire… Les enjeux ont un petit peu changé depuis les quelques milliers d’année où Magic a été fondé. Peut-être qu’un jour il faudra revoir fondamentalement les différents cursus. »

    Le serveur revient assez vite avec les boissons et les crêpes. Nineveh une prend une grosse, grosse gorgée d’eau de vie avant d’attaquer dans ces crêpes.

    « Mon foie a la sensation de crever, mon pancréas aussi, mais ce n’est pas grave, je suis heureuse de profiter d’un instant de calme après tout ça. » Elle prend sa pinte avant de proposer un toast. « A l’amitié et aux professeurs complètement jetés ? »
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    Neera Storm
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  • Sam 20 Mai - 23:11
    Et les voilà plongées dans une critique des deux meilleures Universités du Sekai. En un sens, c’est peut-être bien puisque ça leur permet de penser à autre chose que le jugement de Zayanderud. Les professeurs de Melorn et Magic pourraient peut-être protester s’ils étaient présents, mais comme dit le dicton, les absents ont toujours tort. N’est-ce pas ?

    - En vrai, voir de la théorie, ça ne me dérange pas, fait Neera, c’est même nécessaire la plupart du temps, mais il faut que ce soit une étude intelligente. Qui serve à la pratique. Etudier depuis quand la magie élémentaire est apparue dans le Sekai… C’est sympa de poser la question, et c’est parfois même amusant d’entendre la théorie des élèves. Même chose quand ils essaient de prouver par A + B que telle magie est plus puissante que l’autre – alors qu’un pouvoir dépend surtout de celui qui le manie. Mais on ne va pas étudier le sujet pendant dix cours non plus. A un moment, il faut avancer. J’aime bien élaborer des petits débats avant de passer à la pratique pour qu’ils puissent tester leurs hypothèses, personnellement. Je trouve ça plus vivant qu’un bête cours théorique.

    La demi-titan se tait ensuite pour écouter son amie parler de son propre cursus à Magic. Etant familière avec la vie de médecin, elle avait apparemment déjà tous les atouts pour avoir une scolarité sans difficulté. Mais compte-tenu qu’un seul cursus dure sept ans… Ca devait être quand même assez chiant de suivre des leçons qu'on avait déjà acquises. Enfin, on parle d’une elfe, cela dit, et sept ans, pour elle, représente un clin d’œil dans sa longue existence.

    - Je ne te vois pas être prof à Magic, observe sincèrement Neera. Tu aurais eu tendance à sortir des sentiers battus, et ça n’aurait pas plu à tout le corps médical qu’on trouve là-bas. Par contre, tu aurais pu exceller dans les recherches qu’on effectue à l’Académie. Tu sais, parfois, il y a des gens de tous les horizons qui viennent demander l’aide de notre école, soit qu’ils ont une malédiction particulière, une maladie orpheline, ou encore une magie qui leur en fait vivre des vertes et des pas mûres. Je ne dis pas que tous les cas sont intéressants, parfois des gens viennent pour rien, mais… de temps en temps, il y a de vrais mystères où les meilleurs se cassent les dents. Ca aurait pu te plaire. Même si, au demeurant, je crois que tu t’es bien épanouie avec ce que tu fais actuellement. D’ailleurs, ton cabinet est toujours ouvert à Melorn non ? Toi aussi, tu dois attirer des cas particuliers, non ?

    Célia prend ensuite sa commande, et elle vient à évoquer Kerstein, qui a eu une solide embrouille avec Nineveh en son temps. Mais bientôt, le sujet est remplacé par Amren et Neera reprend la parole.

    - Il avait déjà manqué de respect à ma Pléiade, je dois dire que ça m’avait agacée. Les soins élémentaires étaient selon lui de la triche absolue et remplaçaient le rôle des guérisseurs chevronnés. Personnellement, je n’ai jamais vu où ça posait de problèmes. Les élémentalistes ne sont pas destinés à être des mages bersekers ou des couteaux-suisse sur demande. Le problème d’Amren, c’est qu’il est un glaçon qui refuse d’admettre qu’il peut peut avoir tort. Et dès qu’on le taquine… Il part sur ses grands chevaux… Alors tu imagines bien que quand je lui ai balancé une espièglerie dans un couloir de l’Université, il est monté sur ses grands chevaux. Devant les élèves en plus. Un soupir s’échappe des lèvres de la belle aux cheveux d’argent. J’aurai pu laisser couler s’il n’avait pas voulu convaincre un de mes étudiants qu’il se trompait en prenant le cursus des théories fondamentales de la magie, en descendant ses capacités élémentaires. Il a prétendu que c’était impossible d’utiliser quatre éléments à la fois alors, tu comprends. Je n’ai pas pu résister. Au lieu d’en utiliser quatre, j’en ai utilisé six. Bon, j’étais vidée après et bien sûr, je n’ai pas utilisé tous mes pouvoirs avec la même intensité, mais je crois qu’Amren a eu la peur de sa vie quand j’ai créé une tempête sur le campus et que j’ai utilisé mes éclairs tout près de lui. Peut-être qu’il a cru que je voulais l’enterrer, qui sait ? En tout cas, il a su pourquoi on me surnommait la Tornade.

    Un sourire effleure ses lèvres, avant qu’elle n’écoute avec intérêt sa camarade de longue date. Zayanderud s’adaptera apparemment. Comme il l’a toujours fait, on dirait. Personnellement, si la Républicaine devait être exilée du corps enseignant de Magic, elle le prendrait très mal, alors elle a du mal à comprendre la résilience du savant-fou. Peut-être qu’il est simplement trop passionné par ses « recherches » pour avoir des réactions jugées normales pour un elfe. Mais pour ce qui est de changer le contenu des cursus…

    - Je ne sais pas si ça arrivera un jour. La Dame a toujours tenu à préserver l’héritage de Dangshuang, et elle a veillé scrupuleusement sur les cursus que notre fondateur a fondé. Peut-être qu’il peut y avoir un remaniement en interne pour le contenu des cours en lui-même… Mais notre Université est un peu comme celle des elfes : elle est aussi fière de ses traditions que Melorn n’est fier de son passé, de sa civilisation et de ses capacités.

    La conversation s’interrompt un temps quand le serveur ramène leur commande et les trois jeunes femmes savourent bientôt leur crêpes et leurs boules de glace. Bien sûr, quand Nineveh propose un toast, il n’en faut pas plus pour que Neera suive le mouvement.

    - Il faut bien rattraper la soirée d’hier soir quand n’a jamais pu finir. Tu devrais passer, un de ces quatre, en République. Je suis sûre que tu enterrerais certains de mes collègues, sourit la l’élémentaliste d’un air espiègle. Après avoir bu un coup et pris le temps de bien entamer son repas, elle ajoute : Quels sont vos plans à toutes les deux, maintenant ? Peut-être pas là, dans l’immédiat, mais dans les heures, les jours et les semaines à venir. Elle est quasiment certaine que son amie médecin n’est pas du genre à se tourner les pouces bien longtemps. Tu comptes bientôt refaire un voyage ? Ou te concentrer sur ton cabinet ?

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  • Lun 22 Mai - 11:20
    « J’ai un cabinet à Melorn oui, je prends uniquement sur rendez-vous puisque je suis très régulièrement en vadrouille sur le continent à prodiguer des soins à peu de frais. Mais oui, tu as raison, je serais devenue folle à Magic et surtout, je n’aurais pas eu la même liberté que celle que j’ai aujourd’hui. Je peux effectuer mes recherches tranquillement sans avoir à en référer à un vieux crouton qui s’est spécialisée dans la chirurgie du gros orteil. » Véridique, elle a eu un prof comme ça à la fac.

    Mais, Nineveh doit s’avouer plus intéressée par l’embrouille avec Amren : les ragots ont toujours intéressé l’elfe. Mais surtout, elle se demande bien comment peut être son collègue zombie avec les gens de l’académie et en écoutant les paroles de Neera, elle a un hochement de tête songeur, mais aussi une certaine déception. Il n’y a pas eu de bagarre ? Amren a pris peur et s’est enfui ? La honte !

    « Et il n’a pas osé revenir à la charge ? Je suis déçu de lui. Je pensais qu’il aurait plus de cran que ça. A moins qu’il n’ait été surpris sur le coup, peut-être qu’il s’attendait à un duel dans les règles et que le coup de foudre sur le campus l’a intimidé. Dans tous les cas, quelle immense déception, je l’imaginais plus sanguin, plus intrépide. Enfin, c’est sans doute pour le mieux, s’il y avait eu un vrai duel à l’académie, nul doute que l’on en entendrait parler encore aujourd’hui. » Et pourtant… « Je me souviens quand on était môme. C’était un garçon très intelligent, mais aussi un casse-cou de première. On jouait ensemble dans les vergers et les plantations. Il s’était caché au plafond une fois, personne ne l’avait trouvé à l’époque. Il nous avait fait une de ces frayeurs en apparaissant. »

    Les traditions, les légendes, tout cela a la vie dure, surtout dans des milieux comme l’académie où tout est gravé dans le marbre et où l’on échappe guère à son passé. Le toast est le moment idéal pour oublier ce qui s’est produit il y a quelques jours, mais aussi de réfléchir à l’invitation de Neera. Picoler en République, coucher plusieurs profs de Magic qui pensent avoir le monopole de la boisson, prouver une bonne fois pour toute que les elfes ont une descente légendaire.
    Les plans à venir sont… Différents.
    Mais par respect des aînés, Nineveh laisse sa tante prendre la parole.

    « Résoudre toute cette histoire au niveau de la paperasse, discuter un peu avec les chefs. Pourquoi pas m’entraîner, pour demander une promotion plus tard. » Elle hésite un instant, prenant une bouchée de sa crêpe pour marquer sa pause. « Je verrai pour la suite, me mettre à la peinture peut-être. » Célia hausse les épaules.
    « Pour ma part, je vais bientôt repartir en tournée sur le continent. Comme d’habitude en somme : soigner les gens, faire des rencontre, continuer mes recherches. M’assurer que mon oncle ne s’attire pas de nouveaux ennuis. » Roulement d’yeux au ciel de la tante. « J’ai été sa disciple pendant un long moment, difficile de tourner la page comme ça. J’ai surtout envie de me concentrer sur mes recherches et prendre un peu de temps pour moi. Peut-être me former à quelque chose de nouveau : la foudre par exemple, cela fait un long moment que je dois me remettre aux magies élémentaires. Je commence à avoir fait le tour de la médecine et développer d’autre talent me sera très utile au long terme. »

    La médecin se tasse dans son siège après avoir bu une longue gorgée d’eau de vie : elle attaque un petit peu, mais sa bonne facture évite d’avoir cette impression de feu dans la gorge. On sent principalement les fruits.

    « Et toi Neera ? Quels sont tes plans pour l’avenir ? »
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    Neera Storm
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  • Lun 29 Mai - 21:30
    Son amie a donc un cabinet à Melorn. Ca se conçoit qu’elle ne reçoive des patients que sur rendez-vous puisqu’elle voyage souvent. Un sourire en coin apparaît sur les lèvres de Neera lorsque Nineveh lui précise qu’elle s’épanouit bien plus ainsi qu’en étant au service « d’un vieux crouton qui s’est spécialisé dans la chirurgie du gros orteil ». Son côté républicain oblige, l’élémentaliste continue de penser qu’il y a la crème de la crème à Magic, mais ça ne veut pas dire que les professeurs sont parfaits. Il en va de même à Melorn, d’ailleurs. La situation est peut-être même pire à la cité elfique, puisque quand un professeur prend sa place, cela peut durer pendant des centaines et des centaines d’année là où, à Liberty, les enseignants sont plus éphémères, soit parce qu’ils ont une moins grande longévité, soit parce qu’ils finissent par laisser plus volontiers la place à quelqu’un d’autre au bout d’une certaine période. Le Dérangeant, l’ancienne Pléiade des Pratiques interdites, en est un exemple.

    - Dis Nineveh. S’il y a un litige à l’Académie de Melorn, comment faites-vous pour vous en occuper ? Je veux dire, tu sais qu’à Magic, les places sont changeantes, soit parce que les professeurs sont humains, hybrides, lycanthropes… Ce sont des races d’une longévité moindre. Dans votre cas, c’est plus compliqué, parce que les elfes ont la peau dure et, – ne m’en veux pas trop en disant ça – certains sont bouffis d’orgueil, sûrs de leurs savoirs, de leurs compétences, de leur influence. Alors si un professeur est critiqué, ça passe par le conseil de l’Université ou par le Conseil des Erudits ? J’espère que là au moins, on n’est pas victime de l’hypocrisie de la cité… Même si, tu vas dire, il y en a beaucoup à Liberty également.

    Neera sirote ensuite son cocktail tout en écoutant la médecin parler d’Anrem et elle ne peut s’empêcher de ricaner.

    - Amrem ? Un casse-cou de première ? Vraiment ? Il a perdu ça en grandissant alors, déclare-t-elle d’une voix tranquille. Enfin, je reconnaîtrais toujours qu’il est un spécialiste dans sa matière, et je suppose qu’on pourrait discuter avec professionnalisme dans le cadre d’un colloque, mais… Il est devenu sacrément rigide avec le temps. Faut qu’on fasse gaffe à ne pas devenir comme ça Nineveh. Dans quatre ou cinq siècles, j’espère qu’on saura toujours capable de picoler et de rigoler des aventures qui nous arrivent. Je compte sur toi pour être ma partenaire de crime, lance la belle en plaisantant à moitié.

    La demi-titan laisse ensuite ses camarades exposer leurs prochains plans, et elle a un regard appréciateur face aux projets de Célia.

    - La peinture ? J’ai une amie qui peint, même si elle est très timide. Peut-être pourriez-vous bien vous entendre si vous vous croisez à Melorn. Des dernières informations qu’elle avait reçues, Dahlia allait enfin emménager avec Eliëndir alors… Peut-être que ça ferait du bien à la Faë de partager son don avec une citoyenne de la cité. Neera hoche ensuite la tête quand la doctoresse lui déclare qu’elle compte voyager. Ca ne l’étonne guère, et contrairement à la milicienne, la diviniste ne voit pas d’un mauvais œil que Nineveh garde un œil sur on oncle. Sans doute es-tu l’une des rares qu’il daignera écouter. Ou l’une des seules avec qui il daignera partager ses recherches et ses projets, du moins. Tu as été sa disciple, son mentor, on n’efface pas des siècles d’apprentissage en un claquement de doigts. Et puis, il serait plus dangereux encore de faire comme s’il n’existait pas. Ce n’est pas parce qu’on veut mettre de côté un problème, un souci, qu’il disparaît pour autant. Il en va de même pour ton oncle. Il est très doué, très talentueux, mais son absence de limites est problématique, et un jour, qui sait… Vous pourriez avoir encore un retour de bâton… Une moue traverse le visage de la semi-titanide à cette pensée. Tant que tu gardes ton indépendance vis-à-vis de lui, et que tu fais des projets pour toi, je pense que tu sauras faire la part des choses, déclare la professeure.

    Un éclair d’intérêt traverse alors les yeux de celle-ci quand Nineveh lui dit qu’elle voudrait bien manier la foudre.

    - C’est vrai ? Tu voudrais apprendre la foudre ? Dans ce cas, tu n’as qu’à me demander ! fait-elle avec une impulsivité soudaine. Evidemment, la jeune femme se reprend d’une voix plus posée, mais tout aussi avenante. Enfin, j’aurais tort de dire qu’il n’y a pas des élémentalistes doués à Melorn. Tu pourrais aller trouver Dame Freya, c’est une amie à moi. Elle est un peu lunatique et idéaliste, mais pour le reste, elle est adorable. Et elle sait mettre tout le monde au pas, si elle veut. On a fait ensemble le cursus des théories de la magie, à l’époque. La magicienne marque une légère pause alors qu’elle mange un bout de sa crêpe. Evidemment, je peux te donner quelques conseils utiles, soit quand je passe à la cité elfique, soit quand tu viens en République. J’ai accepté une élève, d’ailleurs, tu sais ? Eryah. Elle n’appartient à Magic, et d’habitude, je n’accepte pas des pupilles qui ne sont pas dans l’établissement, mais elle est douée, très douée. Il suffit que je la pousse dans la bonne direction pour qu’elle comble ses lacunes par elle-même. Je pense que c’est une prodige qui s’ignore. Elle fait des progrès fulgurants. Un sourire éclaire fugacement ses traits. Qui sait, quand vous aurez toutes les deux progressé, vous pourriez vous exercer ensemble un jour à l’occasion ? Ca pourrait être sympathique. Je dirais bien qu’on pourrait organiser un petit duel, dans quelques mois, en fonction de ta progression, mais… Eryah est une compétitrice dans l’âme, je crois qu’elle se battrait réellement pour gagner.

    Quant à ses plans pour le futur, ils sont à la fois simples et multiples.

    - Retrouver la Dame est mon objectif prioritaire. Ca se sait dans les grandes régions, maintenant, donc il n’y a pas lieu de m’en cacher. Globalement, une « Assemblée » mystérieuse l’a enlevée. C’est un groupuscule assez puissant pour avoir kidnappé la magicienne la plus puissante du Sekai, et on ne peut pas les laisser agir à sa guise. Ne serait-ce que pour ne pas ridiculiser Magic. Enfin, la réputation de notre Académie m’importe peu, en l’état, ce que je veux surtout, c’est récupérer celle qui est sans doute l’entité la plus sage de notre établissement. En bonne santé, si possible. Ce qui n’est pas garanti.

    La bonne humeur de Neera s’est quelque peu assombri pendant cet échange, et elle finit par embrayer sur autre chose, surtout pour alléger la conversation.

    - Cela va peut-être t’étonner, mais je veux aussi poursuivre ma maîtrise élémentaire. J’ai récemment appris la base des soins élémentaires – au plus grand damn d’Anrem j’en suis sûre – et j’ai enfin réussi à débloquer ma maîtrise de l’air. J’ai profité des terres désertes autour de Melorn pour m’entrainer, sans craindre de blesser personne. Alors maintenant… Pourquoi pas me tourner vers les magies complexes ? Le feu divin, ou l’ombre glacée, comme on l’appelle. Il y a aussi le métal, bien sûr. Et la magie de la nature, mais ces deux domaines m’intéressent moins. Qu’est-ce que tu préférerais, toi, entre les deux premières magies ? Elles sont toutes les deux bien particulières.

    Et enfin, pour terminer.

    - Pour le reste, j’avoue avoir mis de côté l’enquête sur mes origines, récemment. Il faudrait que je m’y remette un de ces quatre. L’ascendance angélique et elfique semblait les hypothèses les plus probables fut un temps. Un lien élémentaire aussi, mais dans ce cas-là, j’aurais davantage de marque corporelle liée à la foudre, je présume. Donc ce n’est sûrement pas ça. Ah, et puis, ceci mis à part, j’aimerais planifier des expéditions avec mes élèves. Il n’y a pas de meilleur apprentissage que de sortir de son cocon, de temps en temps. Si t’as des bons coins, n’hésite pas.
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  • Ven 9 Juin - 19:20
    « On ne s’en occupe guère. C’est bien pour cette raison qu’il y a des professeurs qui s’évitent dans les couloirs. Les affaires internes à l’université se règlent au niveau du conseil, avec toute sorte de manigances et de jeux sociaux pour s’occuper des histoires les plus pénibles. Les affaires vraiment graves sont jugées par le conseil des érudits au même titre que la justice judiciaire ou administrative. Disons que l’orgueil a cet avantage de pousser les gens à résoudre leurs problèmes via des moyens disproportionnés et… » Elle hausse les épaules. « Disons que certains officiers de la gardes ont obtenu la vacance du poste de leur supérieur, avant d’être promu. » N’était-ce pas le cas de Nimra, qui avait pourfendu son chef pour prendre sa place ?

    Dans la légalité la plus évidente, mais quand même. Lorsqu’il y a eu l’occasion d’obtenir un duel, Nimra n’a pas hésité une seconde et a préféré régler ça par l’épée plutôt que par le droit. Tu parles d’une ambiance saine.
    Nineveh ne cache pas sa déception en entendant ce qu’est devenu Amren.

    « Je vais lui mettre des coups de pieds, histoires qu’il s’habitue à plier un peu du dos et du ventre. Ce n’est pas normal de devenir un vieux con aussi jeune. Au pire, il faudra que je l’emmène en sortie avec mes sœurs, je suis sûr qu’elles trouveront un moyen de le ramollir. Deux ou trois jours à bosser à la forge lui rappelleront la réalité. »

    Quant à la foudre, la médecin a un hochement de tête.

    « Oui, la peinture, ça détend. Ca me changera des carnets entiers que j’ai noircis à l’encre et à la mine de plomb pour les dessins d’anatomie. Mais oui, en marge de cela, il faut bien surveiller l’oncle. Même si je ne fais pas de doute, il se trouvera un coin tranquille. » Hors d’atteinte des autorités, hors de vue des regards indiscrets. « Ce serait avec joie que je m’entraînerai avec toi pour la foudre. Je la maîtrise pour usage médical, mais ça s’arrête là. Il y a une grande différence entre une sismothérapie, une défibriliation, et griller définitivement quelqu’un. Tu as un volume et une puissance que je n’ai pas en termes d’électricité et si je veux pouvoir en faire un usage moins… médical, il va me falloir de l’entraînement. »

    Alors un duel, ça paraît loin pour Nineveh et en même temps, si proche. Elle a les fondamentaux, elle a besoin de travailler dessus et de s’entraîner tous les jours, jusqu’à atteindre son but. En attendant, ce sont de longues heures à se brûler les doigts en essayant de maintenir un arc électrique qui l’attendent. Mais il faut bien ça non ?

    « Un duel il y aura, mais quand, je ne saurais le dire. J’étais douée à une époque, mais j’ai tout perdu à force de ne plus avoir usage de cette compétence. C’est une longue, longue marche vers mes anciens savoirs qui se profile. Hors du temps, oui, mais hors de l’oubli : non. Hélas pour nous. »

    Enfin, c’est la vie non ?

    « Pour les arts complexes, tu pourrais peut-être demander à Finala non ? C’est une spécialiste du feu divin, lorsqu’elle n’est pas occupée à incinérer les mannequins d’entraînement de l’université, elle devrait pouvoir te donner des conseils sur les éléments complexes. C’est l’extrême opposé d’Amren, tu devrais bien t’entendre avec elle. Et oui, Amren doit devenir vert à la simple idée que les soins élémentaires existent et représentent une alternative très crédible à la médecine traditionnelle. Je pense que le feu divin reste le plus abordable et le plus pragmatique : direct, destructeur, efficace contre les forces du mal. Si tu dois buter des cultistes pour récupérer la Dame, cela semble tout à fait adapté et pertinent. »

    Pour les sorties de classe.

    « Je te marquerais les différents coins sur la carte, mais si tu veux du grand frisson à peu de frais : emmène les dans les combles de magic, tout en haut. Pour y avoir déjà fait un tour, elles sont réparties sur plusieurs niveaux de balustrades, avec des petites fenêtres, des accès aux tours les plus hautes et j’en passe. C’est un très bel endroit, idéal pour ceux qui cherchent à maîtriser la foudre ou le vent. J’y allais pour combattre ma peur du vertige à une époque. En gardant les yeux ouverts, tu peux voir dans les poutres les gravures laissées par les charpentiers il y a des siècles de cela. Un voyage dans le temps et une expérience privilégiée. »

    Magic est une vieille école, avec de vieux locaux et en cela, ils sont porteurs d’une histoire que d’autres instituts n’auront jamais. Néanmoins, l’université la plus prestigieuse du continent a des tares liées à ses nombreux siècles d’existence.

    « N’empêche, Neera, si tu t’intéresses au feu divin, j’ai deux frangines, Larsa et Ishan, qui ont de l’expérience dedans. Au Sud de Liberty, non loin des forêts. Des forgeronnes pour les armées républicaines. Elles fabriquent du matériel de bonne qualité. Elles utilisent le feu divin et la manipulation du métal pour obtenir des résultats en un clin d’œil. Si elles ne s’en servent guère pour le combat, je suis à peu près sûre que tu pourras en tirer quelque chose au niveau de la technique pure et dure : elles ont les fondamentaux à un sacré niveau pour produire en masse du matériel de bonne facture. » Quand deux filles arrivent à sortir suffisamment d’épées et de plastrons pour équiper toute une partie de la garde, tout du long de l’année, c’est qu’il y a une certaine expertise. « Par contre, il faut supporter le bois brûlé et le charbon. Elles en brûlent des quantités industrielles lorsqu’elles se mettent au boulot. Mais les connaissant, elles seront ravies de partager leurs connaissances. »
    Noble de La République
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    Neera Storm
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    Info personnage
    Race: Demi-titan
    Vocation: Mage élémentaliste
    Alignement: Chaotique bon
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 25 Juin - 22:19
    Neera ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’elle entend sa camarade s’exprimer sur Amren. Nineveh est totalement capable de lui donner des coups de pied pour le sortir de sa zone de confort, mais elle n’est pas sûre que l’elfe va apprécier les tentatives de la doctoresse. Ca ne dérangerait pas la Tornade d’assister à tout cela de loin, mais quelque chose lui souffle que, si la demi-titan est présente, leur « ami commun » va se renfrogner en conséquence. Enfin, l’envoyer à la forge a quelque chose d’amusant, mais là encore, les sœurs Basileïa devront redoubler de patience avec leur… invité spécial.

    Plus intéressant, Nineveh est intéressée par la maîtrise de la foudre, et elle cherche spécialement à l’utiliser en dehors de sa vie professionnelle. La diviniste conçoit bien que l’électricité peut être utile dans le cas d’une défibrillation, mais, soyons honnête, Neera préfère utiliser sa magie pour autre chose, en ce qui la concerne. Enfin, la professeure de Magic pourra guider son amie afin qu’elle puisse canaliser davantage son mana et la matérialiser sous différentes formes.  Cela au moins. Après, ce sera à l’elfe de déterminer si elle veut l’utiliser de manière offensive, défensive ou pour son propre amusement. Surtout qu'il n'est pas besoin d'être expert en la matière pour faire son petit bonhomme de chemin. Parfois, manipuler un simple arc de foudre a un effet aussi dissuasif qu'avoir une grande troupe armée jusqu'aux dents. Un peu de bluff, et les briands les plus couards détalent la queue entre les jambes. . Manipuler la foudre pourra donc lui servir, c'est une certitude. Même si cela lui demandera de la pratique.    

    - Le duel avec Elia peut attendre, et puis, j’imaginais simplement un combat parce que cela pourrait vous stimuler toutes les deux à utiliser vos pouvoirs spontanément, sans réfléchir. Même si tu as beaucoup perdu, je pense qu’il y aura toujours moyen que tu récupères certaines habitudes. Il y a des savoirs et des connaissances qu’on ne perd jamais tout à fait. Elles s’assoupissent juste, jusqu’à ce qu’on se souvienne d’elles…

    Quant à aller voir Finala pour la maîtrise des éléments complexes… Ma foi, ça peut être une idée et Neera hoche pensivement la tête.

    - C’est vrai qu’elle est plus sociable qu’Amren… Enfin, tu vas me dire que ce n’est pas difficile, sourit la magicienne, avant de continuer d’un air un peu plus sérieux : En ce qui concerne la Dame, il n’est pas dit que ce soit moi qui la récupère, mais oui, tu as raison, le feu divin reste puissant et infiniment utile pour celui qui la manie. La Tornade hausse ensuite un sourcil quand son amie lui suggère d’aller dans les combles de Magic. Une idée intéressante pour retracer non seulement un pan de l’histoire de l’Académie, mais aussi pour maîtriser deux éléments de base. Elle note cette idée dans un coin de sa tête, réfléchissant pour quelle classe cette expérience serait le plus intéressant. Les premières années, peut-être. Ils ont toujours cette espèce de dévotion particulière pour cette immense école de magie. En tout cas quand ils sortent tout juste de l’adolescence et qu’ils commencent à peine leur vie d’adulte. Quant à aller voir les sœurs de Nineveh, là encore, c’est une piste qui vaut le coup d'oeil. Ca ne lui permettra sans doute pas de maîtriser l’élément complexe en un coup, mais par contre, elle pourra avoir le retour de ces deux élémentalistes. C’est toujours ça de pris. Dans ce cas-là, j’irai leur rendre visite, fait Neera, et je leur dirai que c’est toi qui m’envoie. Quant à supporter le bois brûlé et le charbon, bon. Ce n’était rien, par rapport à une petite promenade dans le Rêve primordial, hein.

    En tous les cas, un serveur vient les débarrasser et Neera finit par sourire à son amie.

    - Je pense que je vais vous abandonner ici. J’ai promis à un collègue de Melorn de lui donner mon avis sur une de ses recherches académiques, et il va m’en vouloir si je suis ne retard à notre rendez-vous. En tout cas, c’était un plaisir de vous revoir toutes les deux. Bon, il y a eu cet imprévu l’autre jour, et aujourd'hui, la séance au tribunal, mais bon… Nous risquons encore d’en voir des vertes et des pas mûres avec le temps,. La jeune femme s’efforce de sourire, puis, elle se lève et la Républicaine vient donner une étreinte à ses deux amies.

    - Tiens-moi au courant pour l’électricité, et aussi pour ton oncle. Si je peux donner un coup de main, je n’hésiterai pas..

    Encore qu’il valait mieux éloigner Zayanderud et Neera l’un de l’autre, sans doute. Mais le savant fou était neutralisé, au moins pour un temps. Impossible de savoir tout de suite s’il causerait de nouveaux ennuis à sa nièce, mais quand bien même ce serait le cas, la médecin avait des épaules solides.  Elle saurait gérer.
    Sûrement.
    N’est-ce pas ?
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