Page 2 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Etrangement, elle se sentait insultée par ses paroles sur le sucre. Mais elle n'osa pas relever. Au lieu de quoi.. Elle reprit une gorgée. Oui, elle allait vraiment "se bourrer de sucre", comme il le disait. C'était mieux que de s'arracher la gorge, après tout ! Et puis, elle était sportive, elle n'aurait donc aucun mal à utiliser l'énergie que ce sucre lui octroierait forcément quelque temps plus tard.
C'est alors qu'il parla de l'art. Ellese disposa à l'écouter avec attention... Lorsqu'il se mit à divaguer au sujet de la guerre, avec des gestes toujours plus impressionnant. Sa terreur ne tarda pas à la reprendre et elle songea sérieusement à quitter les lieux. Un ogre, c'était déjà effrayant. Mais un ogre alcoolisé ? Quelque chose lui disait qu'elle finirait vite en casse-croûte.
- Pitié, calmez-vous...
C'était un gémissement. Pauvre table... Pauvre elle-même, en fait ! Elle fixa avec anxiété les choppes qui lui restaient. Quelque chose lui disait que tout empirerait si on le laissait en consommer ne serait-ce qu'une de plus. Cela se faisait-il d'appeler le tenancier pour qu'il les lui enlève ? D'un autre côté, si son établissement était en danger, il fallait agir, non ? Avec cette pensée en tête, elle se leva.
- Excusez-moi. Un besoin pressant.
Elle pourrait faire d'une pierre deux coups, d'ailleurs. En effet, cela ne lui ferait pas de mal de passer aux toilettes. Alors, après en avoir demandé la direction au maître des lieux, elle lui glissa :
- Si vous tenez à votre établissement, je vous conseille d'empêcher mon compagnon de continuer à boire. J'ai peur pour la table. Et, s'il vous plaît, ne lui dites pas que c'est moi qui vous l'ai demandé.
Il ne manquerait plus que cela lui retombe dessus ! Laissant à l'employé le soin de s'en sortir avec l'ogre (chacun son tour, hein !), elle suivit la direction indiquée. Elle ne lui avait pas menti, après tout. Néanmoins, elle avait hâte de terminer son affaire pour retourner voir comment le tenancier s'en était sorti.
C'est alors qu'il parla de l'art. Ellese disposa à l'écouter avec attention... Lorsqu'il se mit à divaguer au sujet de la guerre, avec des gestes toujours plus impressionnant. Sa terreur ne tarda pas à la reprendre et elle songea sérieusement à quitter les lieux. Un ogre, c'était déjà effrayant. Mais un ogre alcoolisé ? Quelque chose lui disait qu'elle finirait vite en casse-croûte.
- Pitié, calmez-vous...
C'était un gémissement. Pauvre table... Pauvre elle-même, en fait ! Elle fixa avec anxiété les choppes qui lui restaient. Quelque chose lui disait que tout empirerait si on le laissait en consommer ne serait-ce qu'une de plus. Cela se faisait-il d'appeler le tenancier pour qu'il les lui enlève ? D'un autre côté, si son établissement était en danger, il fallait agir, non ? Avec cette pensée en tête, elle se leva.
- Excusez-moi. Un besoin pressant.
Elle pourrait faire d'une pierre deux coups, d'ailleurs. En effet, cela ne lui ferait pas de mal de passer aux toilettes. Alors, après en avoir demandé la direction au maître des lieux, elle lui glissa :
- Si vous tenez à votre établissement, je vous conseille d'empêcher mon compagnon de continuer à boire. J'ai peur pour la table. Et, s'il vous plaît, ne lui dites pas que c'est moi qui vous l'ai demandé.
Il ne manquerait plus que cela lui retombe dessus ! Laissant à l'employé le soin de s'en sortir avec l'ogre (chacun son tour, hein !), elle suivit la direction indiquée. Elle ne lui avait pas menti, après tout. Néanmoins, elle avait hâte de terminer son affaire pour retourner voir comment le tenancier s'en était sorti.
"NON MADAME ! La fougue du guerrier ne peut être apaisée par... attendez. La colère du fier... non. Ca n'sonne pas bien. Bon, peu importe. J'aurai trouvé quelque chose, quand vous serez revenu."
Alors qu'il maugréait tout en cherchant avec insistance comment articuler ce poème improvisé qu'il tentait tant bien que mal de mettre sur pied, la dénommée Kila en profita pour s'éloigner de lui. Oubliant rapidement -l'alcool n'aidant pas- qu'il s'était imposé de témoigner de son fameux talent artistique, il se recentra plutôt sur la chose qu'il comprenait le mieux : la victuaille. Ce fut donc de plus belle qu'il vint piocher dans le plat, engloutissant viande et boisson à un rythme soutenu sans se douter bien sûr que la jeune hybride, soucieuse, avait informé le tenancier des risques qu'encourait l'établissement à laisser ainsi le monstre s'esquinter la cervelle à grand coup de Souffle d'Ombragon.
Si elle n'avait pas tout à fait tort, le patron estimait toutefois qu'empêcher la bête de se resservir à volonté constituait un risque tout aussi important car, de réputation, les Dévoreurs avaient tendance à ne pas se montrer commodes avec ceux qui se dressaient sur leur route, tout protecteurs de l'Empire qu'ils étaient. Ce fut donc après une longue réflexion que le tenancier estima qu'au lieu d'interdire au géant de se sustenter comme il l'entendait, il préférait pousser le vice jusqu'à noyer son client dans l'alcool. Ce goliath finirait bien par s'endormir à force de se noyer dans la boisson, en toute vraisemblance tout du moins. Après le bref échange avec la jeune cliente, il décida donc d'approcher le militaire et se risqua à lui adresser la parole :
"Tout s'passe comme vous l'entendez, messire ?"
"Que... Hein ? Quoi ? Ah... Ouais, formidable enseigne que vous avez là, mon brave. Dites-voir, vous me remettez un second service ? Je m'assèche comme une fleur plantée en plein désert reikois."
L'image parut quelque peu nébuleuse pour l'intéressé mais, bien que confus, il décida de s'en tenir au plan qu'il avait établi à la hâte pour se débarrasser au plus vite de son client bruyant sans pour autant perdre ses dents du devant. Se frottant nerveusement les mains dans un torchon, le bonhomme présenta alors son mielleux discours :
"Dites-voir, vous m'avez l'air d'être un sacré connaisseur. J'vous ai vu givrer vos chopes. C'est un truc du Nord ça, non ?"
Très fier de lui, le géant alcoolisé bomba le torse et répondit :
"Tout à fait, c'est comme ça qu'on fait, par là-bas."
Le tenancier fit claquer sa langue en hochant la tête puis, comme si il venait d'être frappé par une idée miraculeuse, il glissa au militaire :
"Ecoutez, je peux vous resservir mais j'ai, en arrière-boutique, une cuvée locale extraordinaire. C'est pas donné, bien sûr, mais vu tout ce que vous avez commandé et pis, avec le respect que j'ai pour les forces armées, j'peux vous faire ca..."
"J'EN VEUX !"
"...deau d'une chope ou deux..."
"Une chope, vous vous foutez de moi ? Qu'on m'amène un tonnelet, par la barbe de la Griffe ! Et je l'paierai en bon or ! J'suis riche, bon sang !"
En signe d'abdication, le commerçant leva les mains en souriant à pleines dents et retourna, quelques instants plus tard, à la table du colosse. Il était muni cette fois-ci de deux chopes, ainsi que d'un tonneau luisant qui sentait bon le bois. Kahl huma l'air comme un fauve en se frottant les paluches, cherchant à percer à l'aide de ses naseaux affutés la nature du curieux breuvage. Avec gourmandise, il se laissa servir mais lorsque sa chope fut remplie, il l'ignora totalement et vint plutôt s'emparer du tonnelet, puisant à la source le nectar dont on venait de lui vendre les mérites. A deux mains, il dressa l'objet énorme au dessus de sa gueule et fit couler une véritable cascade d'alcool dans sa bouche immense sous les yeux ébahis du propriétaires qui jeta avec confusion un regard par dessus son épaule lorsqu'il aperçut du coin de l'œil la jeune hybride qui revenait.
"Hm... Fruité, costaud, piquant. M'yep, c'est digne de moi."
Déjà, sa vision se troublait. Sa tête paraissait alourdie par ses cornes énormes, trahissant l'épuisement provoqué par ce festin trop copieux. Même s'il percevait de plus en plus difficilement les silhouettes, il parvint toutefois à distinguer celle de sa compagne du jour. Lui faisant signe d'approcher, il beugla :
"Ah ! Vous r'voilà, vous ! Goûtez-moi ça..."
Il manqua de s'écrouler.
Alors qu'il maugréait tout en cherchant avec insistance comment articuler ce poème improvisé qu'il tentait tant bien que mal de mettre sur pied, la dénommée Kila en profita pour s'éloigner de lui. Oubliant rapidement -l'alcool n'aidant pas- qu'il s'était imposé de témoigner de son fameux talent artistique, il se recentra plutôt sur la chose qu'il comprenait le mieux : la victuaille. Ce fut donc de plus belle qu'il vint piocher dans le plat, engloutissant viande et boisson à un rythme soutenu sans se douter bien sûr que la jeune hybride, soucieuse, avait informé le tenancier des risques qu'encourait l'établissement à laisser ainsi le monstre s'esquinter la cervelle à grand coup de Souffle d'Ombragon.
Si elle n'avait pas tout à fait tort, le patron estimait toutefois qu'empêcher la bête de se resservir à volonté constituait un risque tout aussi important car, de réputation, les Dévoreurs avaient tendance à ne pas se montrer commodes avec ceux qui se dressaient sur leur route, tout protecteurs de l'Empire qu'ils étaient. Ce fut donc après une longue réflexion que le tenancier estima qu'au lieu d'interdire au géant de se sustenter comme il l'entendait, il préférait pousser le vice jusqu'à noyer son client dans l'alcool. Ce goliath finirait bien par s'endormir à force de se noyer dans la boisson, en toute vraisemblance tout du moins. Après le bref échange avec la jeune cliente, il décida donc d'approcher le militaire et se risqua à lui adresser la parole :
"Tout s'passe comme vous l'entendez, messire ?"
"Que... Hein ? Quoi ? Ah... Ouais, formidable enseigne que vous avez là, mon brave. Dites-voir, vous me remettez un second service ? Je m'assèche comme une fleur plantée en plein désert reikois."
L'image parut quelque peu nébuleuse pour l'intéressé mais, bien que confus, il décida de s'en tenir au plan qu'il avait établi à la hâte pour se débarrasser au plus vite de son client bruyant sans pour autant perdre ses dents du devant. Se frottant nerveusement les mains dans un torchon, le bonhomme présenta alors son mielleux discours :
"Dites-voir, vous m'avez l'air d'être un sacré connaisseur. J'vous ai vu givrer vos chopes. C'est un truc du Nord ça, non ?"
Très fier de lui, le géant alcoolisé bomba le torse et répondit :
"Tout à fait, c'est comme ça qu'on fait, par là-bas."
Le tenancier fit claquer sa langue en hochant la tête puis, comme si il venait d'être frappé par une idée miraculeuse, il glissa au militaire :
"Ecoutez, je peux vous resservir mais j'ai, en arrière-boutique, une cuvée locale extraordinaire. C'est pas donné, bien sûr, mais vu tout ce que vous avez commandé et pis, avec le respect que j'ai pour les forces armées, j'peux vous faire ca..."
"J'EN VEUX !"
"...deau d'une chope ou deux..."
"Une chope, vous vous foutez de moi ? Qu'on m'amène un tonnelet, par la barbe de la Griffe ! Et je l'paierai en bon or ! J'suis riche, bon sang !"
En signe d'abdication, le commerçant leva les mains en souriant à pleines dents et retourna, quelques instants plus tard, à la table du colosse. Il était muni cette fois-ci de deux chopes, ainsi que d'un tonneau luisant qui sentait bon le bois. Kahl huma l'air comme un fauve en se frottant les paluches, cherchant à percer à l'aide de ses naseaux affutés la nature du curieux breuvage. Avec gourmandise, il se laissa servir mais lorsque sa chope fut remplie, il l'ignora totalement et vint plutôt s'emparer du tonnelet, puisant à la source le nectar dont on venait de lui vendre les mérites. A deux mains, il dressa l'objet énorme au dessus de sa gueule et fit couler une véritable cascade d'alcool dans sa bouche immense sous les yeux ébahis du propriétaires qui jeta avec confusion un regard par dessus son épaule lorsqu'il aperçut du coin de l'œil la jeune hybride qui revenait.
"Hm... Fruité, costaud, piquant. M'yep, c'est digne de moi."
Déjà, sa vision se troublait. Sa tête paraissait alourdie par ses cornes énormes, trahissant l'épuisement provoqué par ce festin trop copieux. Même s'il percevait de plus en plus difficilement les silhouettes, il parvint toutefois à distinguer celle de sa compagne du jour. Lui faisant signe d'approcher, il beugla :
"Ah ! Vous r'voilà, vous ! Goûtez-moi ça..."
Il manqua de s'écrouler.
Invité
Invité
Un titan qui s'essayait à la poésie... Eh bien, on aurait tout vu. Elle fut plus qu'heureuse de disposer d'un prétexte pour s'enfuir. Néanmoins, elle se sentait un peu coupable d'avoir transmis la responsabilité de le gérer à un pauvre employé qui n'avait rien demandé... Mais, d'un autre côté, il devait avoir l'habitude de gérer des ivrognes, non ? Peut-être n'avaient-ils pas tous une telle carrure, mais... Après tout, si on possédait un établissement qui se rentrouvait menacé par la nature même des produits qu'on y vendait, il fallait savoir gérer la situation, non ? Elle espérait ne pas se tromper. Autrement... Eh bien, elle avait été vue avec lui. S'il faisait quoi que ce soit de répréhensible, elle y serait associée, malgré ses tentatives de calmer le jeu. Et tout cela ne serait pas bon pour elle. Elle ne pouvait pas se permettre de risquer l'expulsion de la capitale. Après tout, c'était ici qu'il y avait le plus de possibilités... Que ce soit pour travailler ou, comme en ce moment, pour prendre des vacances. Quelles vacances, d'ailleurs... Une nouvelle fois, elle soupira. Elle semblait avoir un immense talent pour se mettre dans des situations impossibles.
Enfin. Il serait temps d'y retourner. Priant pour trouver sa table vide, elle rejoignit la salle principale... Et crut rêver. Il y avait trop d'informations à la fois dans la scène qui s'offrait à ses yeux. Le tavernier semblait l'appeler à l'aide, alors que le colosse semblait prêt à rouler sous la table... Qu'est-ce qui n'était pas bien passé dans son message ? Elle se glissa au côtés du tavernier, qui lui adressa ce qui lui sembla être un regard d'excuse :
- Je ne pouvais pas risquer de l'énerver...
Nouveau soupir. Inutile de prétendre ne pas avoir commandité l'acte, n'est-ce pas ? Quel idiot... Enfin, à présent, il était trop tard pour les regrets.
- Dans ce cas, c'est moi qui vais l'énerver. Je suis assez douée en esquive, dans le pire des cas.
Puis elle s'approcha du colosse déjà bien émêché. Et avant qu'elle n'aie pu lui dire quoi que ce soit, elle se vit offrir une nouvelle choppe. Sérieusement, il n'en avait pas marre de les enchaîner ainsi ? En percevait-il même encore le goût ? Néanmoins, elle s'approcha, renifla... Puis recula. Légèrement. En espérant avoir été assez discrète.
- Désolée, je préfère rester sobre. Et vous... Vous devriez avoir honte ! Où est passé la noblesse guerrière que vous êtes censé incarner ? Vous vous disiez artiste, non ? Où est la beauté, en cet instant précis ?
Elle l'avait volontairement provoqué. Qui sait, peut-être se rendrait-il compte de son état déplorable... Ou s'épuiserait-il pendant le processus ?
Enfin. Il serait temps d'y retourner. Priant pour trouver sa table vide, elle rejoignit la salle principale... Et crut rêver. Il y avait trop d'informations à la fois dans la scène qui s'offrait à ses yeux. Le tavernier semblait l'appeler à l'aide, alors que le colosse semblait prêt à rouler sous la table... Qu'est-ce qui n'était pas bien passé dans son message ? Elle se glissa au côtés du tavernier, qui lui adressa ce qui lui sembla être un regard d'excuse :
- Je ne pouvais pas risquer de l'énerver...
Nouveau soupir. Inutile de prétendre ne pas avoir commandité l'acte, n'est-ce pas ? Quel idiot... Enfin, à présent, il était trop tard pour les regrets.
- Dans ce cas, c'est moi qui vais l'énerver. Je suis assez douée en esquive, dans le pire des cas.
Puis elle s'approcha du colosse déjà bien émêché. Et avant qu'elle n'aie pu lui dire quoi que ce soit, elle se vit offrir une nouvelle choppe. Sérieusement, il n'en avait pas marre de les enchaîner ainsi ? En percevait-il même encore le goût ? Néanmoins, elle s'approcha, renifla... Puis recula. Légèrement. En espérant avoir été assez discrète.
- Désolée, je préfère rester sobre. Et vous... Vous devriez avoir honte ! Où est passé la noblesse guerrière que vous êtes censé incarner ? Vous vous disiez artiste, non ? Où est la beauté, en cet instant précis ?
Elle l'avait volontairement provoqué. Qui sait, peut-être se rendrait-il compte de son état déplorable... Ou s'épuiserait-il pendant le processus ?
Le géant fut surpris de voir son innocente invitation à la beuverie ainsi refusée. Son esprit était désormais si brumeux qu'il n'était maintenu en éveil que par un franc excès de stimuli extérieur mais c'était avec une peine immense qu'il parvenait à se focaliser suffisamment sur les propos de sa camarade de table. Penché sur le côté et tremblant comme une feuille morte, Kahl tendait l'oreille pour ne pas perdre une miette du discours de la jeune hybride. Lorsqu'elle en eut terminé, le colosse demeura impassible un bon moment, posant ses yeux d'encre dans le vide en jetant au parquet un regard de poisson mort.
Suite à quoi, il se redressa sur sa chaise qu'il vint ensuite repositionner à coups de bassin, ce dans un raclement de bois fort désagréable. Une fois repositionné, le soldat jeta un vague coup d'oeil au fond de sa chope vide. Il claqua des dents à deux reprises, laissant planer dans l'assistance un doute insoutenable et, l'espace d'un instant, on eut cru pouvoir lire dans son regard sombre une expression indéchiffrable que l'on aurait pu éventuellement attribuer à une forme de regret.
Il releva enfin les yeux et les plongea dans ceux de la demoiselle. Dans son regard se lisait une gravité contrastante grandement avec cette curieuse bonhommie qu'il avait arboré durant la majeure partie de l'échange. Avait-elle enfin percé le cuir de la bête ? Kahl se pencha légèrement en avant, prenant appui sur la table afin de ne pas trébucher puis après avoir surmonté quelques difficultés techniques dues à son empoisonnement volontaire, le colosse marmonna d'un ton curieusement paisible en vue de la violence de ses propos :
"Mh...ouais. J'vais vous en coller une, et vous l'aurez pas volée."
Visiblement, il n'avait pas bien pris cette petite estocade portée par la comédienne. Le barbare qu'il était avait certes gagné en discipline depuis son intégration aux forces armées mais on ne changeait pas un homme du jour au lendemain, encore moins un oni. Certaines mauvaises habitudes demeuraient tenaces et un détail n'aidait pas : le bestiau avait l'alcool mauvais mais c'était plutôt aux autres qu'il avait tendance à donner mal au crâne, lorsqu'il en abusait.Lorsque le géant des glaces leva la main pour mettre à exécution cette terrible sentence, le tavernier eut le réflexe de masquer ses yeux derrière ses paluches car il s'imaginait déjà voir la caboche de la pauvre petiote décoller de sa nuque dans un craquement ignoble. Kah fit jouer ses doigts griffus tout en levant sa patte énorme et profita du mouvement pour faire claquer ses jointures puis, d'un geste sec et effroyablement puissant, il asséna son assaut...
...dans le vide. Si le coup était porté avec force et vitesse, un aspect pour le moins important avait apparemment été survolé par le goliath titubant : il manquait encore trois bons mètres entre lui et sa cible. Kahl fut emporté par l'élan de son propre mouvement et se retrouva projeté en avant. A deux doigts de tomber dans les pommes dans tous les cas, il tenta de se rattraper vainement au mobilier mais ne parvint qu'à défoncer deux tables ainsi qu'un bon lot de vaisselle. Il acheva durement sa course dans un fracas sonore lorsque son menton vint rencontrer le sol.
Intégralement sonné par la chute, il demeura inerte sur la pierre froide et se mit à ronfler comme un ours. Sa gueule était partiellement ouverte et sa langue grise en débordait, offrant à tous un tableau risible. Le tenancier, qui avait depuis découvert ses yeux, s'approcha alors de la dénommée Kila :
"Vous voyez ? Ca l'a calmé, au final."
Aussi soulagé que surpris, il lui sourit gentiment puis jeta un coup d'oeil désabusé au mastodonte endormi.
Suite à quoi, il se redressa sur sa chaise qu'il vint ensuite repositionner à coups de bassin, ce dans un raclement de bois fort désagréable. Une fois repositionné, le soldat jeta un vague coup d'oeil au fond de sa chope vide. Il claqua des dents à deux reprises, laissant planer dans l'assistance un doute insoutenable et, l'espace d'un instant, on eut cru pouvoir lire dans son regard sombre une expression indéchiffrable que l'on aurait pu éventuellement attribuer à une forme de regret.
Il releva enfin les yeux et les plongea dans ceux de la demoiselle. Dans son regard se lisait une gravité contrastante grandement avec cette curieuse bonhommie qu'il avait arboré durant la majeure partie de l'échange. Avait-elle enfin percé le cuir de la bête ? Kahl se pencha légèrement en avant, prenant appui sur la table afin de ne pas trébucher puis après avoir surmonté quelques difficultés techniques dues à son empoisonnement volontaire, le colosse marmonna d'un ton curieusement paisible en vue de la violence de ses propos :
"Mh...ouais. J'vais vous en coller une, et vous l'aurez pas volée."
Visiblement, il n'avait pas bien pris cette petite estocade portée par la comédienne. Le barbare qu'il était avait certes gagné en discipline depuis son intégration aux forces armées mais on ne changeait pas un homme du jour au lendemain, encore moins un oni. Certaines mauvaises habitudes demeuraient tenaces et un détail n'aidait pas : le bestiau avait l'alcool mauvais mais c'était plutôt aux autres qu'il avait tendance à donner mal au crâne, lorsqu'il en abusait.Lorsque le géant des glaces leva la main pour mettre à exécution cette terrible sentence, le tavernier eut le réflexe de masquer ses yeux derrière ses paluches car il s'imaginait déjà voir la caboche de la pauvre petiote décoller de sa nuque dans un craquement ignoble. Kah fit jouer ses doigts griffus tout en levant sa patte énorme et profita du mouvement pour faire claquer ses jointures puis, d'un geste sec et effroyablement puissant, il asséna son assaut...
...dans le vide. Si le coup était porté avec force et vitesse, un aspect pour le moins important avait apparemment été survolé par le goliath titubant : il manquait encore trois bons mètres entre lui et sa cible. Kahl fut emporté par l'élan de son propre mouvement et se retrouva projeté en avant. A deux doigts de tomber dans les pommes dans tous les cas, il tenta de se rattraper vainement au mobilier mais ne parvint qu'à défoncer deux tables ainsi qu'un bon lot de vaisselle. Il acheva durement sa course dans un fracas sonore lorsque son menton vint rencontrer le sol.
Intégralement sonné par la chute, il demeura inerte sur la pierre froide et se mit à ronfler comme un ours. Sa gueule était partiellement ouverte et sa langue grise en débordait, offrant à tous un tableau risible. Le tenancier, qui avait depuis découvert ses yeux, s'approcha alors de la dénommée Kila :
"Vous voyez ? Ca l'a calmé, au final."
Aussi soulagé que surpris, il lui sourit gentiment puis jeta un coup d'oeil désabusé au mastodonte endormi.
Invité
Invité
... Devait-elle avoir peur ou en rire ? Une telle menace, prononcée par un tel mastodonte, avait de quoi l'effrayer durablement. Mais dans son état et surtout, à cette distance, quelque chose lui disait qu'elle ne risquait pas grand-chose. Néanmoins, elle ne pipa mot après la menace et fit quelques pas prudents en arrière. Bien lui en prit... Mais pas pour éviter la claque, non. Pour éviter les éclats de la table qui avait explosé sous l'impact du géant qui s'était instantanément endormi. Elle n'en croyait pas ses yeux. Et c'était à ça que la sécurité de l'Empire était confiée ? Elle ferait peut-être bien de migrer ailleurs, finalement...
C'est ce moment que choisit le tavernier pour la rejoindre. Pendant un moment, elle le regarda sans le voir, sonnée comme si, finalement, elle avait bien reçu le coup. Puis elle secoua la tête pour remettre de l'ordre dans ses pensées.
- Hum... On peut dire que oui... Mais votre établissement...
Elle promena un regard à la ronde. Heureusement, les pertes étaient limitées à leur secteur et ne s'étaient pas trop étendues dans l'établissement... Mis à part qu'il y avait peut-être un peu moins de clients attablés maintenant que lorsqu'ils étaient arrivés. Avec un soupir, elle sortit sa bourse qu'elle posa d'autorité dans les mains du propriétaire des lieux.
- Voilà qui devrait vous permettre de réparer et de compenser ce que vous auriez gagné si vos clients n'avaient pas fui.
Puis elle reporta son attention sur l'ogre misérable. Comment ça avait-il réussi à lui faire peur ? À présent, elle hésitait. Devait-elle le débarrasser, tout en sachant très bien qu'elle n'en aurait pas la force ? Ou simplement l'abandonner là ?
Après de longues hésitations, elle finit par prendre une décision. Prenant congé, elle sortit de l'auberge... Pour simplement s'envoler et se percher sur le toit de l'établissement. Ainsi, elle le verrait lorsque le monstre sortirait, quelle que soit la voie qu'il emprunterait. Et à ce moment, elle déciderait si elle le rejoignait ou si elle préférait continuer à faire mine de l'avoir abandonné.
C'est ce moment que choisit le tavernier pour la rejoindre. Pendant un moment, elle le regarda sans le voir, sonnée comme si, finalement, elle avait bien reçu le coup. Puis elle secoua la tête pour remettre de l'ordre dans ses pensées.
- Hum... On peut dire que oui... Mais votre établissement...
Elle promena un regard à la ronde. Heureusement, les pertes étaient limitées à leur secteur et ne s'étaient pas trop étendues dans l'établissement... Mis à part qu'il y avait peut-être un peu moins de clients attablés maintenant que lorsqu'ils étaient arrivés. Avec un soupir, elle sortit sa bourse qu'elle posa d'autorité dans les mains du propriétaire des lieux.
- Voilà qui devrait vous permettre de réparer et de compenser ce que vous auriez gagné si vos clients n'avaient pas fui.
Puis elle reporta son attention sur l'ogre misérable. Comment ça avait-il réussi à lui faire peur ? À présent, elle hésitait. Devait-elle le débarrasser, tout en sachant très bien qu'elle n'en aurait pas la force ? Ou simplement l'abandonner là ?
Après de longues hésitations, elle finit par prendre une décision. Prenant congé, elle sortit de l'auberge... Pour simplement s'envoler et se percher sur le toit de l'établissement. Ainsi, elle le verrait lorsque le monstre sortirait, quelle que soit la voie qu'il emprunterait. Et à ce moment, elle déciderait si elle le rejoignait ou si elle préférait continuer à faire mine de l'avoir abandonné.
Contrairement aux attentes de la jeune hybride, ce ne fut pas le géant qui s'extirpa de la taverne. A l'inverse, plusieurs membres des Serres et des Dévoreurs pénétrèrent, un peu moins d'une heure plus tard, dans l'enceinte de l'établissement. Au nombre de cinq, les militaires paraissaient pour le moins agacés et jetaient partout des coups d'œil noirs de colère tandis qu'ils s'avançaient munis... d'une brouette. A l'intérieur, il y eut des éclats de voix, des bruits d'effort et de vaisselle malmenée et puis, après un moment de flottement, Kila put apercevoir la fameuse brouette d'où dépassaient piteusement les jambes du colosse endormi. A l'instant de cette apparition en public, marchands et badauds témoins de la scène éclatèrent de rire mais l'un des soldats visiblement peu porté sur la plaisanterie beugla :
"LA FERME ! Circulez, bande de traîne-savates !"
A l'intérieur de la brouette, Kahl sommeillait la gueule ouverte et l'un de ses bras immenses débordait, raclant le sol dans le sillage du triste convoi qui s'offrait bien malgré lui en spectacle. Il n'était pas rare après tout de voir des soldats se saouler jusqu'à l'os mais c'était les dimensions de celui-ci, ainsi que son physique atypique, qui attiraient probablement l'œil des passants. Inconscient, le colosse imbécile ronflait aussi fort que grondaient les lions, ce qui arrachait des éclats de rire réguliers à ceux qui le voyaient. Les Serres tentaient vainement de garder le contrôle de la situation mais rien ne semblait pouvoir endiguer cette ambiance d'amusement général qui s'instaurait sur leur passage. L'un des militaires, excédé et en mal d'autorité sans doute, laissa ses yeux remonter par hasard jusqu'à la toiture où se trouvait l'hybride. La pointant du doigt, il lui hurla :
"Et vous là ! Vous vous prenez pour un piaf ? Descendez de là immédiatement !"
Malgré cette invective, il n'avait aucunement le temps de vérifier si cet ordre allait être suivi. Le soldat en charge de transporter son collègue manqua de tomber à la renverse, deux autres se jetèrent donc sur la brouette pour la maintenir dans son axe, ce qui ne manqua pas une fois encore d'attiser les rires ainsi que les plaisanteries qui allaient bon train. Ce fut donc sur cette pitoyable note qu'ils se dirigèrent vers la caserne pour tenter, bien maladroitement certes, de sauver le peu d'honneur qui restait à leur compère assoupi. Entre ses crocs, l'un des Dévoreurs grommela :
"T'es vraiment une merde, le Bleu."
Et ils disparurent dans la foule, sans se retourner.
"LA FERME ! Circulez, bande de traîne-savates !"
A l'intérieur de la brouette, Kahl sommeillait la gueule ouverte et l'un de ses bras immenses débordait, raclant le sol dans le sillage du triste convoi qui s'offrait bien malgré lui en spectacle. Il n'était pas rare après tout de voir des soldats se saouler jusqu'à l'os mais c'était les dimensions de celui-ci, ainsi que son physique atypique, qui attiraient probablement l'œil des passants. Inconscient, le colosse imbécile ronflait aussi fort que grondaient les lions, ce qui arrachait des éclats de rire réguliers à ceux qui le voyaient. Les Serres tentaient vainement de garder le contrôle de la situation mais rien ne semblait pouvoir endiguer cette ambiance d'amusement général qui s'instaurait sur leur passage. L'un des militaires, excédé et en mal d'autorité sans doute, laissa ses yeux remonter par hasard jusqu'à la toiture où se trouvait l'hybride. La pointant du doigt, il lui hurla :
"Et vous là ! Vous vous prenez pour un piaf ? Descendez de là immédiatement !"
Malgré cette invective, il n'avait aucunement le temps de vérifier si cet ordre allait être suivi. Le soldat en charge de transporter son collègue manqua de tomber à la renverse, deux autres se jetèrent donc sur la brouette pour la maintenir dans son axe, ce qui ne manqua pas une fois encore d'attiser les rires ainsi que les plaisanteries qui allaient bon train. Ce fut donc sur cette pitoyable note qu'ils se dirigèrent vers la caserne pour tenter, bien maladroitement certes, de sauver le peu d'honneur qui restait à leur compère assoupi. Entre ses crocs, l'un des Dévoreurs grommela :
"T'es vraiment une merde, le Bleu."
Et ils disparurent dans la foule, sans se retourner.
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum