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  • Dim 26 Mar - 14:56


    Il y avait des phénomènes complètement inexplicables en ce bas monde. Comme les "crêpes", petit animal au sang rougeoyant et sucré, domestiqué par les humains et consommé régulièrement lors d'évènements. Cela parait facile à identifier, n'est-ce pas ? Une bête de ce profil doit certainement trouver moult élevages ou habitats préservés par l'homme, tant il paraît faible et inadapté à la brutalité de la nature. Et pourtant, quand d'aventure on lui offrait de la nourriture après qu'elle ait dépensée des écus pour l'avoir, sa demande de crêpe était systématiquement accueillie avec incrédulité voire hostilité en milieu mortels, quand ils ne se contentaient pas d'hurler mais de façon saccadée. Pas "haaaaaaaaaa" mais "ha" plusieurs fois de suite, avec un espace entre chaque "ha". Vous comprenez ? Qaguia non. Mais vu qu'on lui réitérait juste immédiatement ce qu'elle voulait, avec l'addition d'un "vraiment", elle estimait que les affaires du coin étaient simplement vides de crêpes sauvages.

    Ou alors c'était une denrée trouvée seulement dans les grandes villes, qui sait ? Elle avait contournée Liberty au lieu d'y entrer donc elle ne pouvait pas le savoir. Et vu qu'elle comptait se ré-habituer au monde avant d'entrer dans une grande ville... il lui faudrait du temps avant de pouvoir manger une crêpe de nouveau. Et si elle avait eue la patience de maîtriser sa magie du bout des doigts en à peu près mille ans, elle n'était pas sûre de pouvoir attendre si longtemps avant de remanger une crêpe. Et quand aux autres animaux, en quantité abondantes dans certaines parties de la forêt, Qaguia rencontrait un problème autrement plus important : il lui était impossible de cuisiner le cadavre de l'animal décédé. Elle en avait, ainsi dire, tout oubliée des essentiels.

    Elle avait étudié sur ça avant de partir, elle s'imaginait. Ou est-ce qu'elle avait délaissé ce sujet pour un autre, sans doute moins pertinent maintenant qu'il était temps de se nourrir ? Dans son crâne, est-ce qu'une connaissance particulièrement superflue occupait trop d'espace par rapport aux autres ? Qaguia savait qu'il fallait brûler la viande de l'animal avant de la manger, pour tuer ou chasser des formes de vie aussi minuscules que grouillantes sur le cadavre, mais d'autres connaissances particulières lui manquaient pour "maximiser" la consommation du corps. Des connaissances qu'elle n'avait pas le temps d'étudier à cause de ses vagabondages, occupée qu'elle était à se souvenir de choses plus "importantes". Mais quoi donc ? Qu'est-ce qui pouvait bien être plus important que se nourrir ?

    Il n'était que froid réconfort de savoir son incompétence culinaire partagée par quelques habitants des patelins sur son chemin. Si elle était familière avec le concept de restaurants, où des cuisiniers s'occupent de préparer la nourriture pour des étrangers à fins lucratives, certains villages du Sekai utilisaient de la nourriture à emporter, préparée à l'avance et emmagasinée dans un réceptacle de tissu -un sac- pour être dévorée selon l'humeur et l'envie du client. Avec la condition que le client mange chez lui ou rapidement. La nourriture, sans moyens de la préserver ou de la dissimuler aux organes olfactifs développés de la faune, pouvait finir froide. Ou être dérobée par un prédateur, qui s'abstiendra de politesse en se faisant.

    Je vous le répète, autant de nourriture en un coup, ça risque de vous attirer des ennuis dans la forêt. L'elfe l'avait prévenue, alors que Qaguia l'observait déposer rapidement de la volaille grillée dans son sac. La sorcière, elle, se contenta de tenir le dit-sac avec son stoïcisme habituel, seul oeil rivé sur sa nourriture. Deux par jour, ça devrait la garder plutôt bien. Et d'ici, elle aura sans doute pu dénicher un autre coin où se prélasser. De la chance qu'elle se soit souvenue du principe d'échanger des écus pour recevoir des biens ! Il aurait été gênant pour elle d'oublier ça.

    L'avis de l'elfe était bien-intentionné, il voulait bien faire, mais Qaguia se sentait presque grondée comme une enfant maladroite. Aurait t-elle aussi chutée ? Est-ce que sa mémoire défaillante la faisait passer pour une sotte si profondément ignorante des réalités du monde ? Elle claqua sa langue avant de parler, le courroux se glissant dans sa voix habituellement posée.

    moi plus vieille que toi

    donner écus toi faire travail

    pas me dire comment moi faire

    ...

    L'ombre n'était pas le coin préféré des mortels, elle se souvenait bien de ça, au moins. C'était une affaire d'évolution et de culture : moins capable de percevoir le danger ou les prédateurs dans le noir, beaucoup d'espèces du Sekai craignaient les sorties imprudentes hors de leurs habitats de nuit ou les explorations dans des lieux sombres, craintifs de finir victime d'un danger qu'ils auraient pu facilement voir venir avec un meilleur éclairage. De nuit, un petit rebord pouvait mener à un ravin infini. Et un bruit de branche qui craque pouvait être un prédateur massif et vicieux, impatient de plonger griffes et crocs dans sa proie, lui parfaitement capable de voir dans le noir pour que ses griffes arrachent le coeur de sa cible.

    Même après domestication du monde, le mortel restait scarifié de l'expérience dans ses gênes, sa mémoire marquée par la crainte de son ancêtre, il faisait des ténèbres le signe ultime du mal, du danger voulant engloutir le monde, là où se nichait mille monstres aux proportions et formes mystérieuses, entièrement définies par l'imaginaire craintif du mortel. Dans la culture, les ténèbres sont corruption et méchancetés, opposant la douce et juste lumière. Même leur façon de nommer des magies plus sinistres que d'autres était tiré de leur peur ancestrale.

    Qaguia pouvait t-elle les blâmer ? Non. Ils n'étaient pas nés des ténèbres comme elle. Encore qu'elle ne pouvait pas voir loin, elle se sentait... comfortable, sauve, comme protégée. Assez pour simplement s'asseoir et manger de la volaille, préservant ses vêtements avec quelques serviettes acquises au hasard. Ce que les gens en oubliaient, c'est que même leurs propres écrits décrivaient l'existence comme surgie du néant : tout venait des ténèbres. Et tout revenait éventuellement à ces derniers. Pourquoi en avoir peur ? Il y avait beaucoup plus terrifiant en ce monde. Et la lumière ne risquait pas du tout de les chasser, intense soit t-elle.

    toi pas... penser que c'est pas juste ? fit t-elle à un os séparé de son propriétaire, attendant d'avoir finie de mastiquer pour parler. Elle savait que son dicton s'améliorerait avec l'effort. Qu'à force de parler, elle se souviendrait de comment parler comme quelqu'un de normal. Mais à chaque dialogue de sa part, elle se sentait embarrassée par son propre dicton. Et ainsi, elle finissait surtout par s'entraîner toute seule, parlant à des objets inanimés, sachant pertinemment que la base du dialogue voulait qu'elle ait quelqu'un pour lui répondre. Et un bête os n'était pas équipé pour faire de même.

    Du moins, dans un petit coin de sa mémoire, elle se souvenait d'un os capable de parler mais...

    hrmn Qaguia jeta l'os par dessus son épaule, dans les buissons, et resta assise sur le petit trône de glace qu'elle s'était construite pour manger. Au dessus, la Lune perçait par delà les nuages... sans qu'elle n'utilise sa lumière pour la guider. À la place, Qaguia ferma les yeux et se pencha en arrière, posant sa tête contre le tronc d'un arbre et respirant un grand coup. Là, si elle fouillait dans sa mémoire, est-ce qu'elle pourrait dénicher quelque chose sur comment cuisiner ? Sur un moyen de préparer une proie capturée pour être consommée ? En mille ans, elle n'avait certainement jamais attendue que d'autres aillent le faire pour elle, non ?

    Donc qu'est-ce qui se cachait dans sa mémoire ?

    Qu'est-ce qu'elle pouvait trouver.
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  • Lun 27 Mar - 14:12
    Alors que les insectes et les bêtes de la nuit chantaient leurs sérénades rythmées par les cours d'eau, un vent frais caressait avec douceur les joues de l'entité millénaire. Au contraire des mortels privés d'une longévité aussi extraordinaire que la sienne, l'étrange voyageuse aux souvenirs confus ne paraissait pas craindre les dangers des ténèbres. Elle en était issue, après tout, alors pourquoi diantre craindre ce qui s'y dissimulait ? Cachée dans la forêt, loin de tout perturbateur indésirable, la paisible maitresse des glaces semblait même endormie. Sa formidable existence l'avait menée sur tant de sentiers qu'elle avait oublié depuis bien longtemps ses premiers pas. Malgré sa sagesse naturellement héritée par une vie trop longue pour être vraiment vécue, la dormeuse avait vraisemblablement omis de s'armer de vigilance.

    Fort heureusement pour elle, ce ne fut ni un sauvage et encore moins un fauve qui vint s'approcher d'elle. C'était ce vent lui-même qui, en de curieuses bourrasques, venait toucher sa peau comme s'il s'était épris d'elle. Il y avait toutefois dans les mouvements de l'air une régularité ainsi qu'une précision assez particulières pour mériter d'être notée. Ces courants anormaux n'en étaient pas car cette agréable sensation de caresse provenait en vérité des passages répétés, bien que furtifs, des doigts d'une créature pour le moins peu commune. L'étrangeté flottait, cachée par un voile de magie qui masquait sa présence aux yeux inavertis et lorsqu'elle passait subtilement ses griffes sur le visage paisible de l'inconnue mystérieuse, elle prenait alors connaissance de quelques bribes de sa vie.

    La lecture de cet esprit n'était pas chose aisée pour l'entité légendaire car la dormeuse tranquille possédait une psyché confuse et difficilement lisible. Il était d'ailleurs rare pour lui de pouvoir s'imprégner ainsi du passé lointain de ceux qu'ils touchaient mais la rêveuse semblait justement participer activement à l'opération car elle tentait elle-même par un effort conscient de se remémorer des aspects de cette trop longue existence qu'était la sienne. Les souvenirs de l'étrangère paraissaient embrumés et malgré ses tentatives de reprendre le contrôle de sa propre mémoire, elle était noyée par un flot puissant et ininterrompu. Rêve partagea son inconfort et cela le poussa à un faux mouvement. Une pression certes infime mais sans doute suffisante pour trahir sa présence.

    Mais la bête perturbatrice ne s'enfuit pas malgré tout et poussa même le vice jusqu'à briser son charme. Faisant taire l'invisibilité qui voilait son enveloppe, elle révéla son déguisement du jour à cette amie qui s'ignorait encore. Dans un son étrange mêlant crépitement électrique et froissement de plumes, l'entité se matérialisa donc sous une forme hybride, à mi-chemin entre celle d'une femme et celle d'un volatile. Cheveux et plumes se croisaient dans une coiffe exubérante et son visage gris décoré d'un sourire affable s'avérait vaguement inquiétant car il était surplombé d'une paire d'yeux animés par une lueur incandescente.

    Ce faciès aux traits empruntés ne constituait nullement un camouflage efficace car au delà de ses contours, rien ne pouvait laisser supposer que la créature était humaine. Son corps était noir comme du charbon et aux extrémité de ses membres se trouvaient des griffes de longueur inhumaine. Pour parfaire ce tableau étrange, deux ailes gigantesques flottaient allègrement derrière sa silhouette. Immobile, la chose cligna des yeux une seule fois avant d'entamer la conversation par une indiscrète question:

    "Pourquoi est-il si dur de lire en toi, rêveuse ?"
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  • Mer 29 Mar - 23:24
    Elle montait le long d'une échelle, sans avoir si elle agrippait vraiment une échelle, sensation rugueuse sur ses mains, qui se fermaient autour de quelque chose de solide sans qu'elle ne puisse voir ou identifier le matériel. Elle se contentait d'agripper juste des ténèbres impossibles à percer, s'étendant à l'infini tout autour d'elle, l'Ombra étant ironiquement la seule chose aussi solide que visible dans cet univers de mélasse sombre. Impossible de déduire si elle allait vers le haut ou vers le bas, impossible de savoir depuis quand aussi : temps et espace étaient suggestions. Et l'esprit de Qaguia ressentait une profonde lassitude, ne sachant pas ce à quoi elle échappait, là où elle voulait se rendre et depuis quand elle montait.

    Pour la forcer à continuer, ne lui restait bien que l'espoir de trouver quelque chose. Comme si sa quête serait récompensée à force d'efforts. Que si elle passait assez de temps à grimper vers le haut, dans un monde où ces deux concepts ne sont que fantaisies, quelque chose de bien lui arriverait. Et cette pensée continuait de la hisser, marchant sur son chemin sans fin, chaque fois confiante que la prochaine ascension serait sa dernière. Que sa main trouverait un rebord final où se hausser, avec son précieux cadeau à l'intérieur.

    Ce n'était pas son lot chaque nuit mais la situation lui était toujours familière dès qu'elle refaisait ce rêve. Et encore qu'elle ne savait pas quand il avait commencé -une récurrence même dans ses songes-, elle s'imaginait chaque nuit s'approcher un peu plus de son rêve, se réveillant en se pensant à seulement quelques mètres de son objectif. Puis, quelques nuits plus tard, il lui fallait recommencer. Et recommencer.. Elle s'en énerverait, mais contre qui pourrait t-elle déverser sa colère ? Ce n'était que son esprit embrumé qui lui jouait des tours. Et il n'y avait pas grand chose à faire quand son propre esprit semblait si déterminé à se liguer contre soi.

    Peut-être était-ce là une mesure de protection, un moyen de la dissimuler à de terribles mémoires, de meurtre, de violence et de mort ? Dans sa mémoire, peut-être qu'un amour passé existait, le souvenir de la séparation si douloureux que Qaguia avait décidé de tout supprimer ?

    Il y a fort longtemps, peut-être avait t-elle décidée qu'un doux mensonge valait mieux qu'une terrible réalité et avait scellé ses mémoires au moyen d'une magie inconnue. Et sans doute que sa poursuite subséquente de la terrible réalité l'avait forcée à se supprimer la mémoire qu'elle venait de retrouver, honteuse et horrifiée. Il y avait des remous dans son esprit quand des sujets particuliers se profilaient. Un désir de ne tuer personne. Un autre de ne jamais plus chercher compagnon, encore qu'elle savait que beaucoup pourraient vivre à leurs derniers jours ensembles. Autant de caractéristiques amputées de leurs origines.

    Peut-être que dans ce sommet non-existant, atteint après avoir suffisamment attendu dans un endroit où aucune seconde ne passait, gisait un coffre avec ses mémoires à l'intérieur.

    Aujourd'hui n'était pas le jour où elle l'atteindrait, en tout cas.

    En un instant, au milieu d'une grimpée parmi milles autres, une forme apparut, des courbes se dessinant dans la mer obsidienne au dessus de sa tête. Une grande forme sphérique, comme un soleil noir, se dessina lentement... et puis s'ouvrit, Qaguia se voyant soudainement dévisagée par un orbe blanc rayonnant sur sa maigre création. Véritablement tel un soleil ravageur, de la lumière incandescente s'échappa du gigantesque oeil, et Qaguia, déjà plus surprise ici qu'elle ne l'avait été durant tout le siècle dernier, ne put tenir plus longtemps, elle qui se rendait seulement compte d'à quel point ses bras paraissaient lourds, comme si tout le poids de l'univers trônait sur ses pauvres membres. Avaient t-ils toujours été ainsi, sans qu'elle ne s'en rende compte ?

    non

    Avant qu'elle ne puisse essayer de mordre l'échelle pour continuer l'escalade, ses coudes se craquelèrent avant de plus définitivement voler en éclat. Sous l'oeil horrifié de Qaguia, une bonne partie de ses bras explosa en gros morceaux de glace, ses mains séparées de son corps mais toujours aussi serrées autour du matériel. non ! Dans un effort futile, l'Ombra se risqua à les atteindre, avec ses pauvres moignons de glace, mais rien n'y fit : sans un cri, sans un bruit, avec seulement une expression de désolation au visage, elle tomba loin dans les abysses, laissant les ténèbres l'engloutir à jamais, la ramenant de là d'où elle était sortie pour commencer.

    Elle en fut presque déçue d'immédiatement ouvrir l'oeil pour apercevoir la forêt de tout à l'heure, signe de son retour à la réalité, à peine plus confortante que le royaume sombre qu'elle venait de quitter. Non ! J'ai lâché l'échelle ! Je peux plus remonter ! S'exprima t-elle, parlant dans une langue effacée, se levant assez subitement pour faire face à son interlocuteur, le désarroi au visage. L'Ombra se tint sur place pendant quelques précieuses secondes, le souffle court, l'oeil exorbité, puis se rétracta, son expression s'effondrant en une neutralité typique alors qu'elle vint se poser droit comme un poteau, comme à l'habitude.

    Sa poitrine se souleva un léger moment et elle exhala, l'inspiration initiale quasiment silencieuse. Puis, elle commença à se dépoussiérer les épaules, l'oeil levé en la direction de l'étrange être qui lui faisait face. Quelque chose en Qaguia lui disait de payer attention à l'étrangère apparue alors qu'elle était assoupie, aux longues griffes capables de percer sa chair avec aise évidente, aux yeux incandescents familiers -ah bah pour une fois !- et aux traits.... aériens, comme un animal qui écumerait les cieux. Dont elle se souvenait plus du nom. Un plumé ? Non... un... un ouazo.

    Un ouazo curieux, à la question qui fit l'Ombra s'arrêter très brièvement au milieu de son geste, la magicienne des glaces ajustant son énorme chapeau pour en chasser quelques feuilles. Après quelques secondes, elle se contenta de faire pencher son chapeau de l'avant, attrapant le bord de l'attirail de ses deux doigts fins pour bien faire, puis se tourna enfin vers elle.

    deja bonjour fit t-elle. C'était poli de dire ça, elle avait cru comprendre. Ça donnait un peu de normalité à une discussion qui était anormale même pour elle.

    l on reve quand l on se souvient  Commença t-elle, en assumant que l'étrangère parlait bien de ses songes nocturnes. Elle se racla la gorge, essayant de communiquer des idées complexe au travers d'un vocabulaire qui l'était...moins. Même, elle se posa les doigts sur la gorge, comme si le geste risquait de résoudre ses problèmes de dialecte.

    moi me souvenir

    de

    rien

    comment toi aller sinon
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  • Dim 2 Avr - 2:28
    "Bonjour."

    La bête flottante se pencha en avant et vint imiter les mouvements de son interlocutrice en chassant quelques feuilles posées sur le couvre-chef de cette dernière. Lorsque lesdites feuilles tombèrent, elles le firent toutefois d'une manière pour le moins étonnante car elles disparurent dans les airs en se dématérialisant littéralement. L'illusionniste offrit à son vis-à-vis un sourire qui semblait naïf et, suite à cela, elle porta ses dextres aux ongles acérés jusqu'aux joues glaciales de la demoiselle qui peinait à s'exprimer. La bête s'avança d'une poignée de centimètres et quand elle effectua son approche, son visage parut perdre en substance et devenir instable. L'espace d'un infime instant, les traits d'un volatile se dessinèrent derrière ce masque irréel derrière laquelle la créature démoniaque s'était dissimulée.

    "Non, tu fais erreur."

    Il était rare de voir le prince onirique aussi catégorique. Ses mots avaient été prononcés avec une assurance et une fermeté surprenante en vue de la douceur avec laquelle ils avaient quitté ses lèvres maculées de noir. Tentant à nouveau l'expérience de la lecture spirituelle, la chimère plongea son regard multicolore dans celui de l'étrangère et ses iris se teintèrent aussitôt d'un blanc immaculé. C'était à quelque chose de tout à fait nouveau que Rêve se confronta en lisant les pensées de cette mystérieuse jeune femme solitaire, cependant. De prime abord, la psyché de sa cible lui parut indéchiffrable ou inaccessible, comme si elle avait été protégée par une magie d'une rare puissance. Tout en fronçant les sourcils, le Voyageur redoubla d'efforts et appuya inconsciemment sur les joues de l'inconnue, ce qui était pour le moins discourtois, mais il ne s'en rendit pas compte.

    "Tous ceux qui peuvent penser peuvent aussi rêver. Tes songes néanmoins sont... difficiles à déceler."

    Autant par esprit de défi que par frustration, la créature mythique se concentra encore davantage, ce au point de perdre partiellement la maitrise de sa métamorphose. Le long de sa colonne vertébrale, une fine collerette de plumes noires se reforma dans un froissement furtif et s'épaissit à vue d'oeil tandis qu'à l'extrémité, sa longue queue serpentine terminée en éventail se rematérialisa et fouetta instinctivement l'air. Maintenant qu'il fouinait avec davantage d'attention, il percevait derrière la noirceur insondable de cet esprit verrouillé quelques bribes d'images enfouies. Cette découverte le mena à une conclusion étonnante.

    L'esprit de cette rêveuse n'était pas vide, loin de là : il était infiniment trop fourni.

    Les yeux de Rêve s'écarquillèrent de surprise alors que se dessinait cette image mentale conçue via sa magie. En s'éloignant de ce point sur lequel il s'était focalisé et en tentant d'apercevoir l'ensemble du tableau, la créature découvrit à quel point cette bulle constituée de souvenirs flous et confus était en réalité immense. Tel un gigantesque trou noir dévorant tout sur son passage, l'esprit de la demoiselle s'effondrait symboliquement sur lui-même, d'une manière à la fois formidable et effroyablement autodestructrice. C'était beau, dans un sens, mais aussi incroyablement triste pour celui qui avait lui aussi laissé derrière lui des millénaires de mémoire accumulée.

    Les griffes de l'ange noir s'éloignèrent brusquement des joues glacées de l'étrangère et il bondit en arrière tout en effectuant une spirale. A quelques mètres de son interlocutrice, il se stabilisa dans les airs par magie et plongea son regard redevenu si sombre dans celui de l'inconnue. Avec un sincère intérêt et une curiosité sans faille, il ne s'excusa nullement pour ses méthodes atrocement cavalières et lui glissa sobrement :

    "Te souviens-tu au moins du nom qui t'a été donné ? En as-tu plusieurs, comme moi ?"
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  • Mer 5 Avr - 11:43
    Kaizoku était une île hétéroclite, regorgeant de beaucoup de races et d'espèces du continent, sans doute attirés par la liberté inhérente à l'île jusqu'aux récents évènements. Humains, elfes, nains, sirènes et tritons, hybrides, orcs. Tous traités de la même façon, occupée qu'elle était, du moins dans ses souvenirs : peut-être qu'elle avait nouée des liens solides avec certains d'entre eux, il y à de cela des années. Peut-être que quelques visages et noms flottaient dans sa mémoire, prêts à flotter vers la surface au moindre mot-clé lui permettant de se souvenir d'eux.

    Peut-être.

    Mais la réalité qu'elle observait était qu'elle n'avait jamais noué de liens avec ces espèces variées depuis le dernier siècle. Elle avait été contente de les éviter et vice-versa. Au mieux, elle regardait de loin, curieuse mais pas assez motivée pour s'approcher des orcs ou des humains. Contente de les connaître par des détails aussi ennuyants que la couleur de leurs vêtements, leurs boulots ou quelques autres identifications grossières.

    Elle savait que Kaizoku ne représentait pas tout le continent, bien sûr. Elle-même n'avait pas entièrement visitée l'île. Et il existait des espèces uniques et immortelles, cachées aux yeux des hommes et des femmes, que l'on trouve assoupi dans les ruines d'une civilisation oubliée ou d'une tombe ancestrale, au lieu de trouver au coin d'une rue à vendre des babioles. Si elle se pensait ancienne, eux avaient vu Lumina'Ombra s'extraire de la gangue de la création. Pas tous mais certains, anciens parmi les anciens, avaient pu voir les premiers nuages. Ressentir la chaleur des premières flammes. Fouler le sol vierge du continent. Ils avaient été les premiers à être accueillis par les cieux. Et eux qui avaient vaincus leurs maîtres pourraient accompagner l'astre dans sa dernière révérence, avant que les ténèbres ne partent réclamer ce monde né de leur sein.

    Vampires, anges.

    Démons.

    Qaguia avait toujours été curieuse de voir ces espèces. Et si elle ne pouvait identifier celui qui se tenait devant elle, elle était quelque peu satisfaite de voir sa curiosité partagée, encore que son visage ne montrait évidemment aucun signe de contentement. Qu'était t-il ? Un ange ? Il avait de grandes ailes. Et si ce n'était pas vraiment un signe si distinctif que ça au sein du Sekai, et même qu'elle aurait pu l'identifier comme un hybride apte en magie, il y avait une... atmosphère différente du reste de tout. Qu'elle ne réalisa que maintenant qu'elle s'était présentée, elle qui avait été si calme un instant sentait une force invisible s'appuyer sur ses épaules, maintenant. Peut-être parce qu'il avait calé ses longues griffes sur ses joues bleutées, clairement intéressé dans quelque chose qu'il voyait ?

    Il faisait comme ces pêcheurs que Qaguia pouvait voir le soir sur le quai de sa ville, jetant des hameçons même tard, dans l'immense néant que devenait l'océan dans ces moments de sérénité nocturne. Ils lançaient leurs crochets dans l'abysse. Et quand un poisson ne mordait pas, ils se contentaient de lancer encore plus loin, cherchant toujours nouvelle profondeur, raclant encore plus les limites, traitant le prochain lancer d'un mètre de plus comme le bon, qui tomberait miraculeusement sur l'endroit où les poissons semblaient tous se cacher. C'était le comble de la bêtise mais Qaguia s"asseyait souvent pour les regarder, fascinée par la détermination de ces pauvres hères.

    C'était un souvenir heureux, un souvenir récent, et elle en pleurerait presque de le voir perverti par son propre esprit. Mais la comparaison était apte : cet inconnu avait lancé sa ligne dans des abysses. Et à chaque fois que Qaguia sentait un peu plus de ses ongles sur sa peau si fragile, elle s'imaginait qu'il lançait un peu plus loin. Un peu plus fort. Jusqu'à ce qu'il réussisse finalement à trouver prise à ramener à la surface. Elle ne le pensait pas maléfique. En son regard si près d'elle, elle ne voyait pas de malice curieuse ou de malveillance. Seulement de la curiosité frustrée, comparable à la sienne devant un mystère particulièrement troublant.

    Mon seul regret dans la vie est de ne pas avoir tué assez des enfants de nos rivaux, vu comment ils sont tous revenus nous faire chier

    Mais il faisait remonter quelque chose à la surface. Et des sensations se hissaient avec.

    Une qui lui éveillait un sentiment très particulier au sein du corps. Sa gorge lui paraissait sèche, son estomac se tordait, ses yeux ne daignaient cligner qu'avec extrême hésitation, craintifs de se ré-ouvrir pour voir l'étranger encore plus proche qu'il ne l'était déjà. Elle, qui s'était manifestement endormie pour recouvrer des forces physiques, se sentait maintenant revigorée, comme si le moindre pas pouvait lui faire franchir des kilomètres, le moindre mouvement de main démolissant montagnes et citadelles sur son chemin.

    arrete sil te plait

    Autour d'eux, les nuages commençaient à s'adonner à leur lamentation céleste, des gouttes d'eau tombant autour du duo. En petit nombre au début, avant de lentement grimper en intensité, de façon telle que Qaguia pouvait sentir quelques gouttes percer la protection végétale de l'arbre derrière-elle pour s'écraser sur son couvre-chef colossal. C'était un phénomène à lui arracher un sourire, dans ses moments solitaires, mais elle ne put ressentir qu'une horreur sincère en sentant deux gouttes "d'eau" lentement couler le long de son cou. Sa propre eau de son corps excrétée hors de ses pores pour un quelconque procédé dont elle tenta de se souvenir. Comme un marin échoué qui nagerait vers une source de lumière.

    ce n'était là qu'une réaction de son corps qui, en libérant des hormones du stress La vraie difficulté, ce sera de trouver un cercueil assez petit pour qu'on t'y enterre. Crois-moi, ça me désole vraiment de rendre ton espèce juste un peu plus rare.

    C'était marrant mais je me suis dit, pendant un instant, que même une vie banale et normal aurait été précieuse, avec toi à mes côtés.

    S'il te plaît... arrête ça

    Il veut voir l'île réduite en cendres. La négociation sera faite par la force. Oh, oui, j'ai acheté des vêtements pour des visiteurs mais ça remonte à... un siècle ? Vraiment désolée ! Fuir cette vie est la meilleure chose possible pour toi. Pars avec elle.H-hé ! On est vaincus ! Ne fais pas

    Ici, maintenant et à jamais, jamais personne n'aura été aussi importante à mes yeux que toi, Qaguia.

    Elle était si choquée que son oeil blessé s'en était ouvert, Qaguia comme fixée en une transe alors que des souvenirs remontaient. Rien de capable de tout ramener, cela dit. En bien des aspects, c'était comme lire un livre mais en ouvrant au milieu de ce dernier et en sautant des dizaines de pages, allant et revenant en arrière à chaque lecture, lisant si rapidement que quelques mots et phrases subsistaient seulement, au lieu de la page entière. Ce n'était pas là la faute de son interlocuteur, si pris par sa pêche qu'il en perdait sa cohérence, mais il y avait quelque chose en Qaguia qui lui intimait de l'envoyer paître. Lui qui, en vérifiant sa mémoire, faisant remonter un pan assez récent.

    Je t'aime.

    ASSEZ !

    Il y eut une lumière et puis tout autour de Qaguia devint... glace. L'arbre. L'herbe. Chaque goutte de pluie. Tout son environnement sur une dizaine de mètres et plus, tant elle avait été motivée, avait été gelé. Et même l'ouazo rêveur, s'il n'était pas prudent, se verrait soudainement recouvert d'une épaisse couche de glace, l'air gelé autour de lui pour l'empêcher de bouger sans lui congeler les membres. Une précaution de sa part qu'elle avait été heureuse de ne pas oublier, même alors qu'elle s'était déchaînée. Tout l'environnement autour d'eux n'avait pas été aussi chanceux : le sol était devenu lames de glace, tout comme les arbres à proximités, devenus statues géantes, et les gouttes de pluie, gelées dans les airs et immobilisées sur place.

    Il faisait si froid encore que chaque goutte de pluie subséquente qui tombait vers elle se gelait instantanément, ajoutant des victimes de plus à sa magie. Et Qaguia, au milieu de tout ça, se contenta de reprendre son souffle, de la buée s'échappant de ses lèvres, la main droite posée sur son front et l'autre sur le genou gauche. Une "attaque" magique comme ça ne la mettrait pas KO de si peu mais tout déchaîner d'un coup avait été imprudent. Elle n'était pas censée faire ça. Surtout avec un être vivant à portée. Trop curieux pour son propre bien, peut-être, mais elle ignora la petite voix qui lui intimait de le congeler complètement. Ou de faire bouger les gouttes de pluie gelées pour qu'elles aillent le percer dans chaque direction.

    Qaguia se reprit, tout simplement, un peu seule dans son propre monde gelé. La carapace de glace de l'autre individu représentait bien son état mental : la structure de glace était comme hérissée, remplie de piques longs de plusieurs mètres juchés les uns sur les autres de façon incohérente. Aucun tourné vers lui après. Et, rapidement, elle s'empressa de dissiper sa propre glace. Par la puissance de sa magie et son fin contrôle dessus, tout redevint comme avant, ne laissant qu'une désagréable froideur derrière. Avec une sorcière qui n'était pas sûre de ne pas recommencer si elle voyait ses souvenirs revigorés.

    moi qaguia fit t-elle, de façon à rapidement caler la situation sous le tapis -nu de tels artifices était le sol naturel de cette forêt-. Elle s'excuserait mais ça admettrait que l'accident s'était produit. Et si elle ne voulait pas tuer l'ouazo, sans doute qu'une partie d'elle ne ressentait pas nécessairement le besoin de s'excuser pour s'être défendue.

    hrm

    nee avec ce nom

    ne me souviens plus du reste

    ne me souviens plus de beaucoup de choses

    ma mémoire est un cadavre

    Il y eut du silence. C'était un très intéressant bonhomme mais... bon, il fallait alimenter la conversation mais aussi la remettre à zéro.

    il fait pas beau
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    qui suis-je ?:
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  • Ven 7 Avr - 16:56
    Si la bête onirique n'afficha aucune émotion face à l'écrasante manifestation de pouvoir de son interlocutrice, ce fut son corps aux rouages mystérieux qui vint réagir naturellement. Tel un pissenlit porté par le vent, la créature sembla projetée par le souffle destructeur de la marée givrante et elle vint s'interrompre mollement en apesanteur, jetant autour d'elle des regards curieux tout en tournant sur elle-même. Rêve porta à l'une de ses mains un regard plus appuyé et il découvrit, non sans stupeur, que son enveloppe avait tenté de s'adapter par instinct au brusque changement d'environnement. Ses plumes d'ébène avaient d'un seul coup adopté une teinte immaculée et une texture duveteuse, très proche d'ailleurs de celle de la poudreuse. Le long de sa crinière blanche, qui était pourtant brune quelques instants plus tôt, se trouvaient des flocons qui semblaient s'être gentiment posé là mais qui n'étaient qu'illusoires. Imperturbable face à la menace, le Démon sourit avec bienveillance et se contenta de chuchoter :

    "Impressionnant, mystérieuse rêveuse."

    Ce brusque éclat de force primordiale n'était pas sans lui rappeler son interaction avec la fougueuse Elémentaire de lave qui l'avait grièvement blessé quelques temps auparavant. Il y avait, dans l'instabilité et la sauvagerie de cette magie, quelque chose de tout à fait similaire et ô combien grisant pour l'engeance onirique. Machinalement, la bête flottante porta l'une de ses mains à son flanc et vint caresser, comme pour se remémorer les événements passés, la cicatrice  encore sèche et rugueuse qu'avait occasionné l'altercation avec la maîtresse des brasiers. Aujourd'hui, Rêve était mieux préparé pour faire face à de telles explosions de pouvoir, fier d'un savoir qu'il n'avait acquis que récemment quant aux limites de son propre corps.

    "Tu me fais penser à une... amie, Qaguia."

    Le mot, bien que choisi avec un certain soin, ne représentait nullement la réalité de cette relation qu'entretenait le démon des rêves avec cette fameuse "amie" qu'il évoquait sans plus de précision. Toutefois, comme avec l'Elémentaire, l'intérêt de l'entité mystique avait été piqué et il semblait difficilement désormais de ne pas céder à son excès de curiosité. Entre ce pouvoir ravageur et ces songes secrètement gardés par un amas de souvenirs bien trop fourni, Rêve ne pouvait que ressentir une attirance majeure pour celle qui était devenue la proie de son obsession. La glace cessa de croître et disparut aussi vite qu'elle s'était emparée de la nature environnante. Le Démon, aussitôt, constata surtout le contrôle formidable qu'exerçait la demoiselle sur sa magie, car ni les racines, ni la terre et ni même les fleurs ne paraissaient affectées outre-mesure, chose impressionnante en vue du très brusque changement de température qu'elles venaient de subir. C''était une preuve maitrise qu'il ne manqua pas de faire remarquer, par ailleurs :

    "Tu ne fais qu'un avec ta magie. Une telle compréhension des flux qui régissent le monde est... particulièrement rare. Cela nécessite du savoir ainsi qu'une grande sagesse. Ta mémoire n'est pas morte, loin de là."

    Imitant la flore qui avait retrouvé sa sombre allure, Rêve changea de forme instantanément et vint adopter à nouveau son propre manteau d'ombre tout en cessant de voleter après une énième figure aérienne. Posant pied à terre, la figure angélique jetait à son vis-à-vis des œillades intriguées et, lorsque la dénommée Qaguia fit allusion au temps peu agréable, la bête légendaire se contenta de vérifier sans grande conviction l'état du ciel avant de faire jouer avec élégance ses doigts dans le vide. Ses yeux se rivèrent sur celui de la magicienne et Rêve poussa un cri, très bref et intense, qui causa l'apparition d'une nouvelle illusion qui vint altérer furtivement la réalité autour de son interlocutrice. Les nuages parurent perdre en épaisseur et la lune sembla soudain plus belle et luisante dans l'obscurité nocturne. Progressivement, la scène fut plongée dans un bain de lueur bleutée et douce, bien plus agréable à l'œil. Ponctuant le spectacle par d'autres moyens, Rêve ouvrit sa bouche délicate une seconde fois et donna l'impression de parler mais de ses lèvres ne sortaient que des sons de claquements rapides et mystérieux.

    Ce fut avec une nouvelle risette qu'il accueillit la venue de ceux qu'il avait appelé en usant de la langue des bêtes. Un peu partout autour des deux êtres extraordinaires, de nouvelles lueurs s'ajoutèrent une à une. Volant en silence tels des feux-follets, les petits insectes luminescents se profilèrent par dizaines et offrirent au duo une performance aussi rarissime que spectaculaire. L'une des lucioles se posa sur l'index que lui tendait le Voyageur et ce dernier, après avoir inspecté un moment le brave visiteur lumineux, recentra son attention sur la femme au chapeau :

    "Tout n'est qu'une question de point de vue."

    La luciole s'envola, suivie des yeux par celui qui l'avait amené à se joindre à eux. Rêve s'avança d'un pas en direction de Qaguia, s'accroupit paisiblement et sa queue terminée en éventail de plumes vint entourer sa silhouette. Serrant ses bras contre ses genoux, il ajouta avec une sincérité surprenante :

    "Je suis un Démon de l'imaginaire. J'aide à exaucer les rêves de ceux qui acceptent de prendre la main que je leur tends. Puis-je t'aider, rêveuse aux indéchiffrables souvenirs ?"
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  • Lun 10 Avr - 12:23
    C'était dur pour Qaguia de sourire, circonstances oblige. Sans maison, sans amis, sans souvenirs, sans vrai but sinon marcher et admirer un monde qui lui avait échappé au cours de ses milles années dessus. Si elle ne comprenait pas l'humour moderne, il fallait aussi avouer qu'elle n'avait pas beaucoup d'intérêt à sourire, tant si peu dans sa vie semblait aller dans son sens. Certains voyaient ses tendances renfrognées comme un défi, d'ailleurs, en essayant de la faire mouvoir ses lèvres vers le haut.

    Par curiosité? Par empathie ? Elle n'était pas intéressée dans un gâchis de temps pareil, en tout cas. Dérisoire était le rêve de quelqu'un qui souhaitait seulement en faire sourire une autre ! Mais où était l'ambition, dans tout ceci ? La volonté de changer les choses pour plusieurs au lieu d'un ? La mélancolie de Qaguia ne faisait que s'agrandir devant ces tentatives désespérées d'améliorer sa journée. Noble mais inutile motivation, apte à faire perdre du temps aux autres plutôt que de faire quoi que ce soit d'utile.

    C'était dur de voir les autres mal se servir de leur si précieux temps, alors qu'il peut être coupé court si facilement. Et même sans ça... un humain ne peut vivre qu'un siècle au mieux, comment peuvent t-ils accepter de si courtes vies ?! Ils étaient déjà à la moitié vers cinquante pauvre années. Vraiment, elle en était désolée de voir ces gens se coordonner si efficacement pour une personne qui pourrait avoir oubliée tout ceci d'ici moins d'années qu'il n'en faut à un humain pour expirer. Vraiment, penser à ça, ça ne faisait que la rendre encore plus triste des fois. Parce que elle, en mille ans de vie, elle n'avait peut-être pas fait autant de choses qu'un nain ou humain en un bête siècle. Et ça la rendait un peu plus grincheuse et... et bah, ça allait et ça allait, on va dire. Elle appréciait ce cercle vicieux là, vraiment.

    Mais Rêve la fit sourire quand même. Par un procédé qu'elle aurait pu trouver grossier s'il l'avait embusquée à une humeur moins amicable mais... elle se sentait satisfaite de voir sa magie ainsi louée, surtout par quelqu'un qui semblait s'y connaître. Et qui avait assez d'expérience brute -ou d'insouciance aveugle, lui dit une petite voix- pour ne pas se soucier d'être coincé dans une prison de glace. Un petit sourire vint aux lèvres de Qaguia, le coin droit de ses lèvres bleutées pointant vers le haut devant le compliment. Voilà, là, elle sentait ses années d'apprentissage validées ! C'était très simple quelque part mais ça lui redonnait quand même du baume au coeur quand son talent magique était reconnu. Il était après tout rare qu'elle s'en serve à pleine puissance sans de bonnes raisons : gâchis de mana, gâchis de temps, gâchis de vies si elle ne se contrôlait pas, encore que cet aspect paraissait justement plutôt bien rogné.

    Peut-être avait t-elle eu tort. Peut-être avait t-elle tort, mais elle voulait laisser tombe sa garde auprès de cette personne. Il parlait bien. Il parlait gentilement. Il lui disait exactement ce qu'elle voulait entendre et savoir de la part d'un autre, après tellement d'années à se morfondre en silence. C'était, en terme humains, comme manger le dernier chocolat, négligeant les conséquences de ce dernier sur le corps et les réactions des autres pour satisfaire son seul désir de gratification instantané. Oh, elle savait mieux que de se laisser manipuler par un autre, mais elle accepta au moins assez facilement l'illusion de l'entité.

    L'illusion ou alors le contrôle véritable de l'entité sur les cieux et la lune. Elle ne pouvait pas savoir, encore.

    Mais elle voulait.

    Il suffirait juste de garder ses distances. merci beaucoup elle fit, en se penchant un peu en avant. Sa peur s'était volatilisée, parce qu'il était plus béguin qu'elle pensait ou parce qu'elle pensait pouvoir le vaincre avec sa magie de glace, au besoin ? Elle n'aimerait pas le revoir dans sa tête mais elle aimerait éviter de lui faire mal. Il paraissait... unique. Elle le répétait, vraiment, mais elle n'avait vu aucun autr- ahh, un Démon. Oui, cela expliquait tout, quelque part. Encore qu'elle n'en avait jamais vu jusqu'ici, Qaguia savait que les démons ont des formes et pouvoirs uniques. Des entités primordiales, comme dit avant.

    Elle pencha la tête sur le côté, surprise mais contente, encore qu'elle le cacha. Un démon de l'imaginaire ? moi voir elle fit d'abord, gagnant du temps avec un petit dialogue inutile. Des possibilités rampaient dans sa tête, sans qu'elle ne veuille tout considérer d'un coup, son oeil observant le mouvement d'une libellule alors qu'elle tournait autour d'elle. Une main sur son menton, elle se tapotait la lèvre inférieure, heureuse mais interdite sur la prochaine étape. Recenser le passé, apprendre le présent ou.. étudier le futur ? Elle sentait qu'il y aurait pas assez de temps pour tout ça d'ici la fin de la soirée.

    Mais elle savait aussi que c'était juste rude de le laisser en plan.

    moi désole pas habituer parler ainsi

    toi gentil moi désolé attaquer glace

    moi prendre main tendue joyeusement

    Qaguia regarda l'entité puis s'assit aussi au sol, imitant sa posture et serrant ses bras contre son genou, gardant un seul oeil dressé vers lui. Autour du duo, une légère couche se glace se forma, depuis l'humidité très présente dans l'air, formant un petit "toit" tout fin au dessus de leurs têtes. En s'écrasant dessus, les gouttes de pluie venaient exploser dans des déflagrations aqueuses promptement gelées, étendant légèrement la portée du "toit" pour le transformer en une constellation glacée, s'étendant à l'infini autour du duo de choc, afin que la pluie, réelle malgré les efforts du démon, devienne... agréable ? Sympathique ? Pas mouillante.

    La sorcière était contente d'utiliser ce simple petit tour de passe-passe pour se protéger de la pluie. Elle regardait la chose au dessus étendre ses longs bras, comme une vénérable pieuvre hérissée ) ) la surface du corps jonchée de piques immenses.

    moi vouloir retrouver un peu mémoire Fit Qaguia, rabaissant la tête pour regarder son interlocuteur dans l'oeil. La phase était sortie de nul part, la surprenant presque elle-même, comme si son subconscient savait qu'elle aurait trop hésité à demander. Parce qu'elle se disait que peut-être que sa mémoire était défaillante pour de bonnes raisons.

    toi aider ? mais avant

    Ah, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas demandé. S'avançant en avant, Qaguia leva le sourcil droit. eja quoi reve pour toi

    moi curieuse sur gens interessants avec reve

    souviens en avoir eu un moi peut etre

    moi souvenir si aider gens toi a réaliser reves eux

    Elle se tut, un peu irritée de la gorge. Bon sang ! Quel dialecte d'incapable !
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  • Dim 16 Avr - 4:51
    Aux excuses confuses de l'étrange demoiselle, Rêve ne répondit que par un bref soupir amusé. Comment lui en vouloir ? C'était après tout d'émotions aussi vives que celles-ci qu'il s'était toujours nourri. A l'issue du discours de la belle, il rétorqua gentiment :

    "Vous êtes si nombreux à me poser cette question."

    Dans la silhouette de l'ange noir, des fluctuations à peine perceptibles apparurent alors. Traduites physiquement par des vagues illusoires qui blanchissaient sa silhouette nappée d'ombre, les idées qui traversaient son esprit ainsi que celui de son vis-à-vis laissaient des marques visibles sur son enveloppe d'emprunt. Les yeux de la créature onirique allaient et venaient, scrutant la structure artificielle qu'avait conçu pour eux la rêveuse tandis qu'une main aux doigts anormalement longs jouait doucement avec des brins d'herbe encore glacés. Une luciole qui avait pénétré dans leur tanière se posa sur l'épaule de l'entité démoniaque et cette dernière écouta attentivement ce qu'elle avait à dire dans cette langue inaudible qu'était la leur, avant de murmurer une réponse :

    "Pas tout à fait, mon petit. Elle est un peu plus jeune que moi, je pense."

    Les iris de la bête mystique se plongèrent dans l'œil unique de Qaguia et, aussitôt, leur teinte changeante se figea pour recopier avec précision celle de l'Ombra. Dans les plumes mêlées à la crinière de noirceur, il y eut comme une nouvelle vague d'énergie et, par l'action de cette main libre qui dansait au dessus de l'herbe, quelques menues gouttes d'eau stagnantes se soulevèrent et voletèrent paisiblement, se scindant pour former de plus petites sphères translucides, encore et encore, jusqu'à se muer en une spirale miniature de points luisants qui n'étaient pas sans rappeler une galaxie toute entière. Maintenant par l'esprit ce petit manège, le démon des rêves répondit enfin à l'intéressée :

    "Etrangement, mon amie, celui qui sculpte les rêves ne peut  rêver pour lui-même. Mes aspirations sont les vôtres et je ne désire que satisfaire vos fantaisies les plus folles. Je suis né pour exaucer, travestir et modeler vos idées. J'incarne une facette de votre imaginaire à laquelle vous avez donné vie. Pour certains, je suis un miracle... Pour d'autres, une malédiction. Je ne suis pourtant que ce que vous faites de moi."

    Cette réponse, bien qu'insatisfaisante, était décemment la seule qu'il parvenait à apporter face à cet épineux sujet. Son Créateur, dans son infinie bonté, avait lui aussi tenté à de multiples reprises de lui faire exprimer ses propres envies mais le Marchand de Sable, différent tant dans son essence  profonde que de par ses millions d'expériences, n'était jamais parvenu à lui offrir cette clarification. D'une certaine manière, il était infiniment moins complexe que les rêveurs auxquels il vouait son inconditionnel amour : il n'était qu'un outil, ou au mieux un reflet; de cette humanité qu'il chérissait depuis des millénaires déjà. Plutôt que de se perdre en terres insondables, le Voyageur préféra donc se recentrer sur ce qu'il connaissait le mieux :

    "Je ne rêve que de voir vos espoirs récompensés et vos quêtes accomplies. Pour toi, je peux être guide et ami. Ce ne sera pas ta mémoire que nous retrouverons ensemble car, comme je te l'ai dit, elle n'est pas perdue."

    La galaxie miniature se déforma et la spirale qu'elle décrivait doucement s'allongea d'un simple geste du manipulateur. Elle se changea d'abord en arc, puis s'effila pour se changer en ligne si fine qu'elle ne devint perceptible à l'œil que par les reflets qui parcouraient sa surface luisante. Le fil aqueux s'allongea, encore et encore, en pointant en direction du visage de Qaguia mais si lentement qu'il n'en devint pas menaçant et puis, d'un seul coup, il céda et s'affaissa en petites gouttes dans un infime cliquetis. Relevant le menton après cette métaphorique démonstration, Rêve offrit à son étrange rencontre un doux sourire et lui chuchota finalement :

    "Le fil de ta mémoire est simplement si long qu'il échappe à ta perception limitée. Ce que je t'offre, c'est de te permettre de t'ouvrir davantage à ce que tu as été, si tel est ton souhait."

    A une telle proximité, Qaguia put enfin discerner qu'entre les lèvres de la créature se dessinaient la structure de dents fines, aiguisées et curieusement noircies. N'y avait-il que de nobles desseins dans le cœur de la bête des ténèbres ?
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  • Mer 19 Avr - 13:29
    Elle avait une mémoire d'il y a 70... 65... des années. Elle traitait d'un vieillard de la race des orcs, en retrait dans le petit village de Kaizoku qui avait accueilli Qaguia. Il n'était pas encore si proche que ça de son éventuelle extinction de vie mais sa carrière de navigateur s'était achevée quand il avait écopé d'une blessure douloureuse, imprudence malheureuse ou coup du destin au cours d'une bataille qui n'avait pas été si différente que ça des autres conflits qu'il avait mené au cours de sa vie. Incapable d'en guérir, il s'était résigné à utiliser ses connaissances passées pour aider d'autres plus-mortels à partir en mer, en désignant des bateaux, en les réparant ou en les construisant quand il y avait du matériel. Rien de bien surprenant à Kaizoku. Et vu que quelques pirates étaient prêts à payer rapidement pour avoir des petites flottes rien qu'a eux, le village avait connu une activité plutôt notable après des décennies de stagnation médiocre.

    Et lui en avait été le chef, s'attelant à construire des grands vaisseaux pour les brigands des mers, puisant dans ses années d'expérience pour faire des vaisseaux plus difficiles à saborder les uns que les autres, investissant son temps limité sur cette terre et des ressources précieuses dans l'élaboration de structures de bois flottantes. Qui, pour beaucoup, étaient quand même vouées à couler au fond des eaux : Qaguia se souvenait avoir vu navires plus impressionnants ouverts en plusieurs morceaux après un choc contre le récif. Et les cadavres massifs d'embarcations plus anciennes encore jonchaient quelques côtes de Kaizoku moins explorées, jamais retirées, autant par inutilité de la tâche que pour prévenir des marins imprudents du sort de leurs fougueux prédécesseurs.

    Pourquoi donc travailler sur quelque chose que le client ne voyait que comme un bête outil ? Pourquoi est-ce que cet orc y mettait du coeur quand il remettait ses navires à des imprudents qui allaient partir chatouiller les fonds marins avec ? Parce qu'il appréciait son travail ? C'était ce qu'il disait, et la ville était contente d'accepter l'explication. Mais Qaguia pouvait voir plus loin que ça. Même éborgnée, elle savait que l'orc ne travaillait pas sur ces navires car il était content d'aider ou par appréciation de la charpenterie ou parce qu'il aimait faire plaisir à des plus-mortels déterminés à raccourcir leur éphémères passages terrestres. Il ne faisait même pas ça par appréciation cynique des ronds d'or qu'on lui donnait pour un bon travail.

    Non, simplement, quand il voyait un navire partir vers l'horizon, il s'imaginait qu'il était sur le pont, sur ses deux jambes, les deux mains posées autour du barre de gouvernail, les deux yeux posés sur l'accueillant océan. Tout ça, il savait qu'il ne le reverrait jamais. Et quand un vaisseau partait au loin, il pouvait s'imaginer que c'était lui comme capitaine. Et ces minutes de catharsis suffisaient pour justifier des mois à travailler sur ces augustes navires. Un homme au rêve arraché de ses mains, qui ne pouvait le revivre brièvement qu'en accomplissant ceux des autres, s'extirpant de la cruelle réalité pendant quelques précieuses minutes avant, qu'inévitablement, une douleur de son corps meurtri ne l'y ramène. Un esclave réveillé.

    Elle ne se souvenait plus ce comment sa vie s'était finie et elle ne se souvenait de lui que maintenant, le souvenir trop fraîchement enterré dans la lise de sa mémoire pour ne pas être extrait, avec effort. Parce que cet orc, en quelque sorte, lui rappelait Rêve, après ce qu'il venait de lui dire.

    Et donc, Rêve lui rappelait elle.

    moi aussi curieuse des reves Elle se contenta de répliquer, ne prêtant aucune attention à ses tours de magie, ni à ses troublantes gencives. Elle était trop vieille pour l'ignorer pleinement mais quelque part, elle se fichait un peu de ses illusions, à ce point là. Seul comptait l'aide qu'il pouvait lui donner.

    appendre magie glace pour un reve

    moi aider reve d un autre avant mien a moi

    attendre voir monde si reves exister toujours

    mais moi veut remonter fil de memoire deux questions donc

    Elle leva deux doigts, don't l'annuaire. Elle savait qu'il était plus commun de lever l'index et le majeur -et plus poli de baisser le majeur en premier- pour un tel chiffre, mais elle pouvait montrer l'anneau de métal sur son annuaire, une fois son petit doigt baissé.

    moi avoir anneau et souvenir d orc qui aimait la mer

    toi aide moi a deterrer plus sur anneau et orc dans memoire

    syvousplé
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