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    Dahlia
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  • Mar 4 Avr - 18:13
    Janvier de l'année 4

    « Vous avez reçu une livraison, Madame la Directrice.
    - Depuis le temps, tu ne penses pas que tu pourrais m’appeler par mon prénom ?
    - Pas en public. J’essaie de faire en sorte qu’on vous prenne un peu plus au sérieux.
    - Adorable, mais ce n’est absolument pas nécessaire. »
    .


    Dahlia réprima la grimace de mépris qui tentait tant bien que mal de prendre place sur son visage. Son assistante avait le don de lui taper sur les nerfs avec ses grands airs, sa volonté de se faire passer pour ce qu’elle n’était pas, son comportement parfois un peu trop pompeux à son goût. Les années ayant passées, la Fae avait accepté son statut de directrice d’orphelinat comme une bénédiction. Qu’il ne soit pas le plus beau ou le plus rentable de la République, cela lui importait peu. Un orphelinat à ses yeux n’avait pas vocation à rameuter les foules, en vérité elle espérait que bientôt, le monde n’ait plus besoin d’elle. Une charmante utopie, que chaque enfant ait enfin un foyer dans lequel se développer. Pour l’heure, la jeune femme avait d’autres chats à fouetter que les états d’âmes de sa collègue.


    Saisissant le plateau entre ses bras, elle l’emmena au fin fond de son bureau en prenant soin de regarder où elle mettait les pieds. Une fois arrivée près des fenêtres, elle poussa un long soupir puis se mit à ranger les potions de perte de mémoire dans ses cabinets. Perséis était comme à son habitude parfaitement ponctuelle, et recevoir cette livraison ne signifiait qu’une seule chose : il était l’heure de faire une sortie avec les enfants. Une excursion dangereuse qu’elle ne se permettait que lors de rares occasions, néanmoins ses mains étaient actuellement liées. Son établissement perdait des fonds, les donateurs se retirant de façon aléatoire pour distribuer leur argent sans doute à d’autres causes qu’ils considéraient plus nobles que la sienne. Dahlia pesta une seconde contre le monde pour évacuer sa colère puis se reprit. Elle n’avait pas besoin d’eux.


    Une fois le rangement terminé, la Fae erra dans les couloirs de son orphelinat à la recherche d’une salle de jeux occupée. A la pause de midi, elle ne risquait pas de tomber sur des éléments perturbateurs, ces derniers étant bien assez intéressés par l’idée de se jeter les restes de leurs repas durement gagnés et payés à la sueur de la directrice. Elle franchit la porte puis tapa dans ses mains, attirant l’attention des orphelins qui se retournèrent vers la présence angélique de celle qu’ils considéraient comme leur mère.  « Est-ce que quelques uns d’entre vous aimeraient m’accompagner en ville cet après-midi faire des emplettes ? ». Les mains se levèrent à une vitesse affolante, et Dahlia prit le temps de faire semblant de considérer ses options. Dans les faits, elle savait déjà très bien qui elle emmènerait avec elle pour une énième session de vol. Deux petites expérimentées dans un quartier peu surveillé et aux marchands facilement éconduits. Une façon comme une autre de les préparer à la vie qui les attendait une fois leur majorité atteinte.


    Avançant vers les deux jeunes filles sélectionnées elle passa affectueusement sa main dans leurs dos, les dirigeant vers la sortie de l’orphelinat. Une fois les instructions données, Dahlia fit mine de s’intéresser aux marchandises proposées, de rentrer dans plusieurs boutiques différentes sans lâcher du regard ses enfants. Elle salua les quelques officiers républicains qui croisèrent sa route d’un signe de main, un large sourire sur le visage, replaçant les mèches de sa chevelure dorée derrière son oreille. Une fois arrivée devant un atelier de Maison Luminescence elle croisa ses bras sous sa poitrine et dévia ses yeux des orphelins pour observer les nouvelles collections, une moue dubitative sur le visage. Elle ignorait seulement la raison qui la poussait à s’attarder sur ces lieux, sachant qu’elle n’aurait jamais les moyens de se fournir dans cette sublime vitrine qui lui renvoyait savamment son reflet.


    Une seule faille dans sa vigilance avait suffi aux petites pour se retrouver empoignées par le propriétaire d’une échoppe d’étoffes et de tissus en tous genres. Les deux petites avaient visiblement tenté de subtiliser une écharpe en laine au nez et à la barbe du propriétaire. « On.. on a pas fait exprès je vous le jure monsieur ! ». « Oui elle a raison, on voulait juste regarder d’un peu plus près ! ». Alertée par les cris de ses enfants, Dahlia s’avança vers le tenancier dans une démarche gracieuse, un air désolé sur le visage. La comédie pouvait débuter.

    « Je… je suis réellement navrée messire. Les temps sont durs et elles ne pensaient pas à mal. Je tiens à vous assurer que cela ne se reproduira plus. Puis-je compter sur votre indulgence, pour cette fois ?
    - Absolument pas ! Vous éduquez des voleurs à Liberty, et vous pensez qu’on va vous donner le bon dieu sans confession à cause de votre joli minois ? Pas à moi, mademoiselle. Ce sont vos filles ?
    - A… a vrai dire, non, ce sont des orph…
    - Je ne sais même pas pourquoi j’ai posé la question. Vous allez me payer tous ce que vos marmots ont touché, et plus vite que ça. Je n’ai pas de temps à perdre avec des malfrats dans votre genre. »
    .


    Dahlia fronça légèrement les sourcils, déstabilisée par ce refus catégorique d’obtempérer ou d’obtenir un compromis. Ce n’était guère la première fois, et le marchand aurait pu s’en sortir sain et sauf, si seulement il n’avait pas fait l’erreur de qualifier ses enfants de malfrats devant elle. Craquant les os de sa main droite, la directrice poussa un long soupir d’exaspération, et à l’instant où elle allait gratifier l’imbécile heureux de la peste obscure, elle aperçut la silhouette d’un inconnu sortir de l’ombre. Allait-il subir le sort qu’elle réservait au commerçant, c’était encore à définir...


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  • Lun 17 Avr - 12:29

    Les jours de patrouille, ça peut vraiment être tranquille. La vérité, c'est que si on veut pas travailler, ben, on bosse pas. J'veux dire, ça arrive à tout le monde de louper des trucs, et on peut pas tout voir, donc ça revient à se promener avec bonhomie en saluant les commerçants, en les assurant qu'on les protège bien, et que tout va bien dans notre belle république.

    Le premier truc chiant, c'est quand il fait un temps de chien, à pleuvoir des cordes, ou qu'il fait moins douze mille. Là, vraiment, on se dit qu'on préfèrerait surveiller des bâtiments vides à côté d'un brasero, voire même faire de la paperasse administrative comme on en a tant. Tout, plutôt que se geler les orteils et les couilles à arpenter des rues verglacées dans lesquelles même les voleurs daignent pas foutre les pieds. Pasque oui, y'a un temps pour tout, et faut être sacrément déterminé pour sortir quand il fait blizzard.

    C'est heureusement pas le cas aujourd'hui.

    Le deuxème truc chiant, au-delà d'avoir mal aux panards à force, c'est quand au lieu de tomber sur une tâche à accomplir, c'est le travail qui nous tombe dessus, à grands cris de "Au voleur ! A l'assassin !". Là, difficile de faire la sourde oreille et de partir discrètement : les gars payent leurs impôts et notre salaire, aussi misérable soit-il, donc on se doit quand même d'être un peu à leur service. Chienne de vie.

    L'agitation sur la place du marché passe pas inaperçu, alors j'traîne pour aller jeter un oeil. Un marchand est en train de s'embrouiller avec une jolie blonde, et faut pas être devin pour deviner que l'écharpe qu'une des gamines tient piteusement en est la cause. J'fends la foule en disant "Officier républicain, faites place" sans difficulté, et quand la main de la jeune femme se tend vers le marchand, mon senseur magique s'affole et j'retiens un juron.

    Du bout de la matraque, j'pousse le poignet pour pas qu'elle touche quoi que ce soit.

    « Officiers Républicains. Que se passe-t-il ?
    - M'sieur l'officier, la gamine a essayé de voler une écharpe à mon étal !
    - C'est avéré, ça ? »

    J'fronce les sourcils. Bon, à voir la scène, c'est sûr que c'est le cas.

    « Bon, plus de peur que de mal, on va s'occuper de la suite, brave marchand. Repose l'écharpe, ma p'tite, et suivez-nous.
    - Elles ont sali la marchandise avec leurs doigts sales, faut payer, maintenant, qu'il s'entête.
    - Hm ? Vous faites acheter à chaque client qui soulève vos fringues ?
    - Quoi ? Non, mais... »

    J'attrape l'écharpe en laine, avant de la tourner et retourner dans mes mains. Y'a même pas de saleté dessus, ou en tout cas rien qui sorte de l'ordinaire et qui pourrait être attribué aux gamines.

    « Du coup, si une dame vient examiner les vêtements, et vient à en soulever un pour le comparer à la couleur de son manteau ou que sais-je, vous lui faites payer ? C'est comme ça que vous vendez ? Parce que ça ressemble beaucoup à de la vente forcée, de là où j'regarde, et j'me dis que ça mériterait p'tet de vérifier davantage aussi les comptes de la compagnie, pour s'assurer que...
    - Non, bon, c'est bon, c'est bon...
    - Tant mieux si nous sommes d'accord.- J'espère juste que vous leur apprendrez à ne pas dépouiller les honnêtes gens ! On sait comment ça commence, d'abord discrètement quand c'est petiot, puis... »

    J'lui coupe la parole sans état d'âme.

    « On s'occupe de tout, j'ai dit. Et retournez vous occuper de vos oignons, là, si vous voulez pas que d'autres voleurs nettoient vos bourses et vos étals. L'Office Républicain ouvre l'oeil, mais on peut pas regarder partout, hein ? »

    La foule se met en branle, puis se disperse, et on s'retrouve une rue plus loin, dans un coin un peu au calme. J'ai encore en souvenir le début de magie qu'allait tomber sur le marchand, et si j'sais pas ce que ça allait donner, c'était probablement pas pour lui promettre amour et félicité jusqu'à la fin de ses jours.

    « Bon, les filles, écartez-vous, je dois parler à maman. »

    Elles s'éloignent de quelques pas, et j'me tourne vers la p'tite blonde qui me fait face, charmante au demeurant.

    « Pour être honnête, j'ai une idée assez claire de ce qui s'est passé. Et si j'ai pas voulu en faire des caisses, surtout qu'au final il s'est rien passé, ça serait bien de s'assurer de plus se faire attraper. Ne serait-ce que parce que ça nous donne du travail. Et ensuite parce que c'est emmerdant de devoir gérer ce genre de trucs. »

    J'jette un oeil aux gamines qui regardent une araignée grimper le long des pavés.

    « Si vous voulez, on peut leur mettre un peu la pression pour qu'elles recommencent pas n'importe comment. On fait ça souvent pour les gamins de bonne famille qui sortent un peu trop du droit chemin. C'est un peu de comédie, genre les emmener au poste, faire un long discours pour leur faire passer le goût des bêtises, et ça repart. Ca permet d'éviter la spirale infernale. Pas mal de parents demandent ça pour leurs enfants. Garanti sans magie. »

    Sans magie, comme ce que j'vais faire bien attention à éviter si j'la vois bouger un peu brusquement.
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  • Jeu 20 Avr - 14:18
    D’un geste lent, la main de la Fae commença à se relever dans la direction du marchand ayant osé l’importuner. Oh Dahlia ne comptait pas l’envoyer au cimetière, simplement lui faire passer le goût de s’en prendre à de jeunes orphelines qui se battaient pour la moindre miche de pain, ainsi que de se moquer de leur directrice. A cet instant précis la culpabilité n’existait guère dans son esprit, encore moins l’idée qu’elle puisse être en faute. La jeune femme connaissait les risques qu’elle prenait à envoyer ses enfants voler à sa place et fort heureusement, elle connaissait également des solutions pérennes aux problèmes qu’elle pouvait rencontrer. Le goujat s’en sortirait avec une semaine cloué au lit et aux toilettes, un soigneur accoudé à son chevet s’il était en capacité financière de s’en fournir un. Sinon, ce ne serait que bon vent, bon débarras. Liberty ne manquait pas de commerçants, un de plus un de moins, personne ne verrait la différence…


    Dahlia se stoppa net dans son geste en sentant un métal froid lui pousser le poignet, replaçant son bras le long de son corps dans un petit sursaut. Croisant ses bras sous sa poitrine, son regard erra de l’officier républicain au marchand, l’un après l’autre, écoutant silencieusement la conversation comme si elle venait d’en être promptement éjectée. Il fallait qu’un militaire se promène dans le coin, à cet instant précis. Si pendant quelques secondes la Fae voulut pester et blâmer sa chance inexistante, elle se ravisa devant les mots bien aiguisés de l’inconnu qui semblait venir à sa rescousse. La directrice roula des yeux à l’évocation d’honnêtes gens. Ce marchand n’était pas moins un escroc qu’elle n’était une voleuse dans une bande organisée. Il ne valait pas mieux qu’elle, et à voir à quelle vitesse il s’était rétracté, il cachait plus d’un secret dans son petit commerce. Une fois l’altercation terminée, Dahlia hésita à s’excuser encore une fois auprès de sa potentielle victime et décida de ne rien en faire. Piquée dans le peu d’égo qui lui restait, elle se contenta de tourner les talons, suivant l’officier dans la foule.


    Les petites, quant à elles, étaient bien moins silencieuses.

    « Merci m’sieur !
    - Oh bah oui ça merci monsieur, il était pas très gentil celui-là ! Z’êtes un héros ! Pas vrai m'dame Dahlia ?
    - Les filles… ».



    Sans même hausser la voix, la Fae fit peser une menace sur les orphelines. Celle de ne pas avoir de dessert le soir si elles ne se tenaient pas tranquille. Un chantage qui ne fonctionnait guère une fois la majorité atteinte, fort heureusement, elles en étaient bien loin. Son regard se posa enfin sur le jeune homme en face d’elle, s’attardant sur chaque petit détail de son visage, de sa carrure qui était pour ainsi dire plutôt à son goût. Elle s’attendait à se faire sermonner et à passer un mauvais quart d’heure, pourtant l’officier était au mieux agacé de devoir faire son travail, plus que dérangé par la tentative de vol. « Ce… Ce ne sont pas mes filles. Enfin, pas exactement. ». Elle lui tendit la main pour la lui serrer, le gratifiant d’un doux sourire dont seule elle avait le secret. « Je suis la directrice de l’orphelinat au coin de la rue. Dahlia, messire. ». Une petite dose de politesse et de flatterie bien placée pour celui qui venait d’éviter une belle épidémie de gastroentérite dans la capitale. « Je vous remercie pour votre indulgence. Elle se fait rare de nos jours, j’apprécie énormément votre geste. ». Par courtoisie, elle s’inclina légèrement avant de poursuivre. « Je suis profondément navrée d’avoir interrompu votre ronde pour des inepties pareilles. ». Un agent de l’ordre peu regardant, tout ce qu’il lui fallait pour se sortir des situations les plus épineuses au final.


    « Les filles ne pensaient pas à mal. Pour être franche avec vous, ce n’est pas la première fois que je les surprends en train de regarder les marchandises d’un peu trop près. La vie à l’orphelinat est parfois… rude. ». Pour une fois, Dahlia ne mentait pas, fait assez rare pour être souligné. À la notion de bonne famille, la Fae eut du mal à retenir un petit rire nerveux. Une famille tout court, ça aurait déjà été un bon premier pas. Elle hésita pendant quelques secondes, réfléchissant à la proposition qui lui était faite. Si elle refusait, elle devenait suspecte et perdait une occasion en or de se lier avec un officier, en plus du fait que les petites auraient suffisamment peur pour mieux se débrouiller la prochaine fois. La directrice ne comptait pas tant sur la menace pour les empêcher de recommencer, elle espérait simplement que cette petite pièce de théâtre les motiverait à se montrer plus consciencieuses. « Peut-être… Peut-être que vous avez raison. ». Un long soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres, son regard se baissant sur les pavés, un peu honteuse. « Je pensais que mon autorité suffirait, mais force est de constater que je me trompais. ». Elle redressa la tête, reprenant la main de l’officier dans les siennes, s’inclinant à nouveau. « Vous accepteriez de faire ça pour moi ? Je vous le rendrai, je vous assure. ». En lui payant un verre, à l’allure du bonhomme, Dahlia imaginait que cela suffirait…


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  • Sam 29 Avr - 11:19

    Au moins, les gamines obéissent à leur mère, à défaut d'obéir à la loi et de se tenir correctement. Elle présente bien, ça respire pas la pauvreté et les arnaques, bref, j'ai clairement un a priori positif, d'où ma gestion de l'incident. On va pas se mentir, si elles étaient en haillons à puer la mort, et qu'au lieu d'être curieuse, la foule avait été méfiante ou vindicative, je t'aurais embarqué tout ça au poste pour rédiger un procès-verbal en attendant une infraction immanquablement à venir pour une punition plus sévère.

    « Ah, l'orphelinat. Seulement deux, ou vous avez laissé les autres là-bas ? Probablement ça, j'suppose. »

    Emporté par la discussion et son sourire, j'lui serre la pogne en ayant vérifié machinalement qu'aucune magie ne s'y cachait, cette fois. Légère sueur froide, j'aurais dû faire davantage gaffe. D'un autre côté, elle a aucune raison de vouloir me descendre, sympa comme j'suis. Mais la puissance, ça rend les gens bizarres, ils se permettent des trucs qu'ils feraient jamais autrement. Comme si lancer un sort était différent de foutre un poing dans la gueule.

    « Pas de souci, il arrive que les enfants commettent des erreurs ou aient des errements, c'est le propre de la jeunesse. Il faut juste réussir à les guider et les éduquer pour qu'ils s'y brûlent pas les ailes et comprennent ce qui fait tourner notre société, à savoir les lois et la justice. »

    Enfin, plus ou moins, hein. Les lois ne concernent que celles et ceux auxquelles elles s'appliquent avec des conséquences réelles, mais on n'est pas là pour faire un cours de philosophie, et côté condés, on n'est pas les derniers à s'y soustraire. Il faut ce qu'il faut pour faire un monde, et grosso merdo, celui de la République tourne plutôt bien.

    « Hm, ouais, j'vois le genre. Tous les gamins en concurrence pour pas grand-chose, c'est pas facile de créer un environnement bienveillant et équilibré, même avec tout l'amour du monde. »

    Avec la taille de ma fratrie, même si c'était probablement sans commune mesure, y'avait déjà des écarts, des injustices perçues ou réelles, alors un orphelinat entier, j'ose pas imaginer. J'étais dans les teigneux, j'aurais dépouillé les autres quand les adultes regardaient pas, y'a pas de doute. Donc même si y'a que des filles, ça doit être la même mécanique, probablement en plus pernicieux et vicelard. De vraies saloperies, les gamines, entre elles. Nous, on est plus bas du front, on cogne et c'est marre.

    « C'est entendu, alors, allons au poste, vous en faites pas pour ça. »

    Ce sera l'occasion de se mettre au chaud et de faire voyager un peu les collègues en les changeant des clodos et autres petites frappes.

    On s'met en route, avec Dahlia qui cornaque les orphelines et moi qui mène la route. Par chance, c'est pas bien loin, et il suffit d'un p'tit quart d'heure d'un pas vif pour arriver. Les filles ont dû trotter un peu par endroits, mais on n'allait pas y passer la nuit. Elles prennent petit à petit mesure de ce qui les attend, surtout quand on rentre et qu'elles voient circuler tous les collègues en uniforme, avant d'être introduites dans une petite salle d'interrogatoire étroite contenant simplement une table, et quatre tabourets.

    J'm'assieds du côté tout seul, et j'pose un énorme bouquin sur la table, avec un choc sourd qui résonne dans la pièce nue.

    « Ca, c'est le code pénal. »

    Normalement, on le colle dans la tronche des criminels, littéralement, d'où les bosselures et petites marques brunes imprégnées dans la couverture, mais pas de ça cette fois, là, c'est le spectacle.

    « Dedans, c'est toutes les lois à respecter si on veut pas d'ennuis avec l'Office Républicain, la Justice de notre beau pays, et les autres concitoyens. Sans le Code, et cette justice prise en charge par l'état, ce serait le marchand de tout à l'heure qui aurait décidé, seul et avec la foule, de la sentence qui vous attendait. Là, c'était d'acheter l'écharpe. Demain, ça pourrait être de couper les mains des voleurs ou de les pendre. »

    J'laisse flotter un petit silence et les fixant, et j'peux dire qu'elles font pas les malignes. Faut dire que le numéro est rodé, à ce stade.

    « Evidemment, cette protection par le Code est à double tranchant. Tout le monde se plie à ses règles et ses sanctions, et c'est ce qui empêche le chaos dans nos rues. »

    J'fais défiler les pages, jusqu'à trouver celle qui m'intéresse.

    « Un petit vol comme celui-là ? Si c'est la première fois, suivant le juge, ça peut aller jusqu'à quelques jours en cellule et une belle amende. Et les tuteurs ou parents qui viennent chercher les enfants. Vous voulez que Dahlia doive venir ici tous les quatres matins ? »
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  • Mer 3 Mai - 20:57
    « Oh non, pas deux. Si seulement. Un peu moins de trois cents en ce moment. Les adoptants ne se sont pas très nombreux en République. ». Un constat qu’elle n’appréciait guère, mais qu’elle était obligée de faire. Elle accueillait les enfants de tous horizons dans son établissement et la plupart des nobles ne se bousculaient pas au portillon pour agrandir leur famille, d’autant plus avec l’arrivée des réfugiés quelques années en arrière. Certains s’y risquaient et revenaient la queue entre les jambes, ramenant l’orphelin qu’ils avaient pourtant tant désiré à l’intérieur de ses murs, le jetant en pâture comme un jouet dont on ne veut plus. Ils repartaient plus légers d’un enfant dont ils n’avaient plus à s’occuper, mais plus lourd d’une maladie qui les handicaperait considérablement durant les mois à venir. Dahlia aimait penser que certains voyaient ses actions comme une sentence venue du ciel, le karma dans toute sa splendeur.


    Les paroles de l’officier, aussi banales puissent-elles paraître, arrivèrent à se frayer un chemin jusqu’au cœur de la Fae qui ne put retenir un petit sourire sincère. Il visait juste. Dans un environnement aussi concurrentiel qu’un orphelinat, où les petits se battaient pour avoir une attention de plus que leur voisin de table de la part de leur surveillant, Dahlia aurait pu se donner corps et âme que cela n’aurait en rien modifié cette dynamique. Elle devait accepter que son travail venait avec autant, si ce n’est plus de mauvais côtés que de bons. Il fallait bien quelqu’un pour s’occuper des tâches les plus ingrates, et elle avait le pressentiment que son interlocuteur savait exactement ce dont il parlait. « Vous avez raison. Elles m’écoutent, mais dès que j’ai le dos tourné, c’est une autre histoire. Elles se cherchent encore, à leur âge. ». Après tout, elle se doutait bien que peu nombreux étaient les individus qui se réveillaient avec l’envie irrémédiable de devenir officier républicain, encore plus ceux qui se chargeaient de patrouiller dans la capitale. Les vols comme celui qu’elle venait de commettre devaient être monnaie courante pour lui, et le voir se comporter avec autant de diligence et de considération suffisait à Dahlia pour vouloir poursuivre leur interaction.


    Une fois arrivée au poste, la Fae s’arrêta pour observer ses alentours, gratifier les quelques collègues de l’officier présent de salutations brèves, mais polies. Paradoxalement, elle se sentait plutôt à l’aise dans ce genre de cadre, entourée par une sécurité qu’elle fantasmait, la réalité étant que la plupart n’auraient pas été capables de la protéger en cas de danger. Passant dans le dos des orphelines pour les pousser à franchir l’embrasure de la porte de la salle d’interrogatoire, elle vint s’adosser dans un coin de la pièce, laissant l’officier user de sa magie sur les petites qui se mirent à trembler en voyant la directrice se retirer de la conversation. Les yeux rivés sur la table et sur l’ouvrage cabossé sur lequel leur ancien héros venait de s’appuyer, les orphelines se mirent à baragouiner, cherchant leurs mots.


    « Mais… Mais vous étiez gentil tout à l’heure et… et… on voulait juste…
    - Elle a raison, on voulait juste… juste faire plaisir à m’dame Dahlia. Elle mérite des jolies choses et elle en a pas ! Vous comprendriez pas de toute façon.
    - Ca suffit.  »



    Cherchant dans le regard de l’officier son approbation pour approcher, la directrice vint poser ses mains sur les épaules des jeunes filles qui la regardaient, les yeux bordés de larmes. Un long soupir vint franchir ses lèvres avant qu’elle ne poursuive. « Vous ne vous rendez pas service en volant des marchandises, et vous ne me faites pas plaisir non plus. Je n’ai pas besoin de ce genre de choses, j’ai simplement besoin que vous soyez sages. Qu’est-ce que les gens vont penser, s’ils vous voient bafouer la loi ? ». Elle se redressa, les sourcils froncés, l’air manifestement énervée. Pas contre les petites, mais contre elle-même. Croisant ses bras sous sa poitrine, le regard fuyant, Dahlia leur tourna le dos alors que les petites se confondaient en excuses, jurant de ne plus jamais recommencer. Pour la première fois, la Fae se sentait coupable d’avoir embarqué ses enfants dans ses manigances. Peut-être était-ce le fait de se retrouver dans un endroit si proche de la loi qu’elle évitait soigneusement, ou encore entendre ses orphelines être menacées d’enfermement. Au final la raison n’avait que peu d’importance. Elle était bouleversée, quand bien même elle tentait de le cacher. Voyant qu’elles n’arriveraient pas à récupérer l’attention de la directrice, les petites se retournèrent sur l’officier.

    « On… On le fera plus monsieur. On a compris, promis.
    - Oui, désolée m’sieur. »


    Des paroles sans doute en l’air qui suffiraient sûrement à convaincre l’agent de l’ordre qui se trouvait devant elles. Le fait est que leur crime leur était totalement sorti de la tête à l’instant où la déception s’était lue sur le visage de la Fae. Dahlia fixait la porte en face d’elle, honteuse, terriblement embarrassée par cette situation qu’elle avait pourtant provoquée. Sa voix légèrement tremblante s’éleva à nouveau, trahissant le sourire qu’elle arborait quelques instants plus tôt. « Vous allez rentrer, les filles. Je ne veux plus vous voir rôder autour des étalages. Si je vous surprends encore une fois, je n’hésiterai pas à appeler... ». Elle pencha la tête sur le côté, réalisant qu’elle n’avait aucune idée du nom du prince charmant venu à la rescousse de la demoiselle en détresse qu’elle était. « Je… Je n’ai même pas pensé à vous poser la question dans la précipitation. »


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  • Dim 21 Mai - 12:20

    En tout cas, mon p'tit discours fait son effet, vu comme elles tremblent, bégaient, et jettent des regards implorants vers leur maman d'adoption. Faut dire qu'on en est pas à notre coup d'essai : la jeunesse dévoyée, on a l'habitude de la voir passer au poste, et de leur faire des jolis textes pour les convaincre d'arrêter leurs conneries, et de nous donner du travail. C'est juste que c'est rarement des gens de bonne famille, et plutôt tout ce que la rue compte d'abandonnés, donc ils en ont rien à battre, alors on muscle un peu le théâtre.

    Là, c'était pas l'idée : déjà elles sont très jeunes, ensuite elles ont une tutrice, et enfin, il s'est au final et en réalité pas passé grand-chose.

    Puis Dahlia participe bien, à jouer -je crois ?- la déception et la honte. C'est rare, que l'adulte responsable vienne pas nous chier dans les bottes alors qu'on fait juste notre travail. Quand ça arrive, du coup, on arrive naturellement à recourir à des trésors d'inventivité pour le faire suer jusqu'au bout : on est la loi, et la loi, faut pas la faire suer. Au bout de quelques heures dans une salle vide et sans fenêtre, généralement, ils deviennent un peu plus sympathiques et polis.

    Bon, évidemment, si c'est les pontes de la SSG ou du gouvernement, on ferme bien gentiment nos gueules et les mirettes, on sourit poliment et on tient la porte.

    J'garde mon visage soigneusement neutre pour pas que le petit sourire en coin que j'ressens apparaisse sur mon visage, jusqu'à ce que les gamines décident de s'excuser platement, d'assurer qu'elles recommenceraient pas jusqu'à la prochaine fois et toute la suite orchestrale des dénégations farouches et des assurances formelles et solennelles qui va avec.

    Je hoche la tête sèchement, la mine sévère.

    « J'espère. Car vous ne vous en sortirez pas à si bon compte si ça se reproduit. »

    En tout cas, tout ce beau monde va se rentrer gentiment à son orphelinat, et, on l'espère, arrêter de faucher dans les étalages pour nous donner du boulot. J'reporte mon attention sur la tutrice, et j'me demande comment on peut se retrouver à vouloir gérer trois cent chiards horribles. Voilà bien quelque chose d'incompréhensible.

    « Dosian. Pancrace Dosian, 'chanté, comme on dit. Pas de souci, c'est normal avec le choc des événéments. »

    J'me lève et j'ouvre la porte de la salle d'interrogatoire, pour laisser sortir tout ce beau monde. A l'arrière, j'adresse un clin d'oeil à Paro, qui fait mine de griffonner sur son parchemin, tandis que Dahlia pousse ses orphelines jusqu'à la porte.

    « Bon, en tout cas, j'vais vous laisser là, je finis bientôt mon service, en prime. J'suppose que ça va aller pour rentrer hein ? J'dois juste boucler quelques trucs. Vous inquiétez pas, y'aura pas de trace écrite de ce qui vient de se passer. Ce sera notre petit secret, hé ? »

    L'important, c'est l'informaiton de qualité, et savoir que des orphelines ont possiblement essayé de voler une écharpe, autant dire que ça va juste encombrer les archives. Puis c'est pas souvent qu'on tombe avec des gens qui collaborent sincèrement, alors j'veux pas non plus me et leur prendre la tête, ça serait un peu vache. L'un dans l'autre, plus de peur que de mal, c'est bien ce qu'il faut retenir.

    J'retourne dans les profondeurs du commissariat pour signer le papelard de fin de patrouille, dans lequel j'précise que y'a rien de particulier à signaler. Puis j'passe au vestiaire pour changer la veste, et pas garder les protections de cuir qui vont avec, un peu chaudes et pas bien confortables. On est à Liberty, j'ai quartier libre et j'retourne pas tout de suite à Courage, donc c'est l'occasion rêvée d'aller s'amuser un peu, et d'essayer de retrouver quelques vieux potes qui traînent sûrement dans le coin.

    « Hé, sympa, les interrogatoires que tu fais. Tu m'invites, la prochaine fois ? »

    Kuffi a toujours eu le sens de l'humour, alors j'lui tape sur l'épaule avec un sourire canaille.

    « Même pour toi, elles sont un peu jeunes, non ?
    - Tu sais bien que je parlais pas de ça, grimace-t-il.
    - Héhé, ouais, j'te charrie. Mais ouais, joli bout d'femme. L'a un orphelinat, apparemment, deux centaines de mouflets dedans. »

    Il fronce les sourcils, se gratte la joue.

    « C'est la fae, là ?
    - Ouais, on dirait bien.
    - Ah, ben méfie-toi, y'a des histoires bizarres qui courent.
    - Bizarres comment ?
    - Bizarres, quoi.
    - T'en as trop dit ou pas assez.
    - Ha, tu verras bien, va.
    - Mouais... »

    Mais à voir sa mine réjouie, doit rien y avoir de grave.

    Quelques instants plus tard, j'suis sorti du poste, et j'm'étire un coup. Sacrée fin de journée.
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  • Ven 26 Mai - 15:59
    Les jambes chancelantes et les doigts tremblants, les deux orphelines emboitaient le pas de la directrice qui ne leur accordait pas même un regard. Il lui coûtait énormément de se comporter ainsi, d’ignorer la détresse de deux enfants en sachant qu’elle en était en plus responsable, néanmoins elle ne pouvait pas faiblir maintenant. Elle mettrait en péril la couverture que l’officier venait de gracieusement lui offrir ainsi que la peur qui planait au-dessus des petites telle une épée de Damoclès. Elle aurait souhaité oublier cette journée, revenir dans le temps pour éviter de prendre de telles décisions, néanmoins c’était un pouvoir qu’elle ne possédait pas. Ainsi son prince charmant du jour se nommait Pancrace Dosian. Se triturant les méninges, cherchant si elle avait pu entendre ce nom auparavant, elle conclut assez facilement que si c’était le cas, elle ne s’en souvenait guère. A vrai dire, ce n’était pas si surprenant. Avec plus de trois cents noms à retenir quotidiennement, les quelques adultes qui se promenaient dans son sillage faisaient pâle figure. Gratifiant le jeune homme d’un petit sourire discret alors que les petites tournaient la tête, elle acquiesça. « Je m’en souviendrais. Merci encore pour votre clémence, vous êtes un ange parmi les hommes. ».


    Une fois à l’extérieur du bâtiment elle s’éloigna de quelques mètres, accompagnée des orphelines qui la toisaient, cherchant la moindre émotion sur son visage qui restait de marbre. Passant dans une ruelle un peu plus sombre, elle vint s’accroupir à leur niveau. « Les filles, je ne suis pas fière de vous. Vous auriez pu vous attirer de gros ennuis, et la milice risque de se méfier de l’orphelinat. Vous comprenez à quel point c’est problématique, n’est-ce pas ? ». Les gamines échangèrent un regard, entre l’appréhension et le désir de bien faire avant de hocher la tête ensemble. Dahlia prenait grand soin de choisir ses mots, ignorant si elle était observée, que ce soit par le personnel de l’établissement qu’elle venait de quitter ou par un individu qui serait tenté de lui faire du chantage. « Je ne veux plus vous y reprendre. La sortie d’aujourd’hui est terminée, et que je ne vous vois pas tenter de négocier pour passer faire des emplettes sur le retour. Je vais prévenir Davina de votre bêtise de la journée, elle ne doit pas être bien loin. ». La Fae ferma les yeux, se concentrant pour utiliser sa télépathie vers son assistante qui vagabondait dans les ruelles de Liberty. Elle aurait pu raccompagner les enfants elle-même, mais elle avait d’autres idées en tête.


    « Davina, tu es dans le coin ? Je suis au poste de la milice de Liberty, près de la boutique de confiseries.
    - La milice ?! Qu’est-ce que tu fais là-bas, tout va bien ?
    - Oui, les filles ont décidé de partir en roue libre. Est-ce que tu pourrais venir les chercher ? J’ai quelques broutilles à régler avant de pouvoir rentrer à l’orphelinat.
    - Bien sûr, j’arrive. Je devrais être là dans deux minutes, le temps de marcher.
    - Merci Davina. Si tu pouvais juste penser à leur donner le goûter que je leur ai mis de côté ce matin, dans le troisième cabinet de mon bureau, sur la gauche. Ca leur changera les idées.
    - Sans problème Madam… Dahlia. »



    Les bras croisés sous sa poitrine, la directrice attendit patiemment l’arrivée de son assistante dont elle discernait la silhouette dans les rues grouillantes de monde de la capitale républicaine. Une fois à son niveau elle s’arrêta, plaçant ses mains sur ses genoux pour récupérer son souffle. « Tu n’avais pas besoin de faire aussi vite. ». La Fae la flatta d’une caresse dans le dos, l’invitant à prendre le temps de se remettre de son inattendu effort physique. « Je n’allais pas vous laisser comme ça. Les filles, on rentre. Madame a des choses à faire en ville et vous allez me raconter ce qui s’est passé quand nous serons rentrées. A ce soir, Madame la directrice. Dahlia, pardon. ». Saluant le trio d’un petit signe de la main, la jeune femme poussa un long soupir en s’adossant au mur dont le froid la fit frissonner. Se faire prendre la main dans le sac, il n’y avait sans doute rien de plus désagréable. Le tout était de ne pas manquer le coche auprès de l’officier qui lui avait tendu la sienne.


    Le soleil commençait lentement sa descente dans le ciel quand la jeune femme aperçut enfin du regard sa cible. L’officier venait de mettre le pied en dehors du bâtiment, à présent vêtu en civil, prêt à se faire alpaguer à la première ouverture que la Fae décelait. Elle attendit sagement qu’il ait terminé de s’étirer et qu’il ait avancé de quelques pas avant de se placer dans son champ de vision, attirant son attention par un petit coucou de la main, un air embarrassé sur le visage. Une fois repérée, elle s’approcha lentement de Pancrace, replaçant ses bras dans son dos avant de s’incliner poliment. « Je ne vous accorde aucun répit, vous m’en voyez navrée. ». Un sourire timide étirant ses traits, elle poursuivit. « Je ne viens pas pour vous déranger alors que vous avez terminé votre service, ne vous en faites pas. Je sais à quel point il est désagréable d’être rappelé au travail alors que vous venez de le quitter. ». Facile à dire pour une directrice dont la vie se résumait à son orphelinat, de jour ou de nuit, peu importe l’heure et ses rendez-vous personnels. « Je… j’espère que cela ne sera pas mal pris, mais j’aimerais vous remercier encore une fois. Pas seulement avec des mots, mais... ». Elle sembla hésiter. Qu’est-ce qui pourrait plaire à un individu de son genre ? Peu sociable, Dahlia ne connaissait que très peu les habitudes des officiers du coin. Elle allait devoir faire simple et espérer qu’il accepte. « Puis-je vous offrir un verre ? Ce que vous désirez, dans votre bar préféré. J’y tiens vraiment. ». Saisissant sa main dans les siennes sans lui laisser le temps de réagir, les yeux suppliants, la Fae l’implorait de lui accorder sa présence. « Nous… Nous sommes partis du mauvais pied, vous et moi. Est-ce que vous accepteriez de me donner une autre chance, Pancrace ? ».


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