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Journal du Porte-Mort
L'atmosphère de la salle du trône se crispe lorsqu'une silhouette aux contours étranges et ténébreux s'avance, accompagné par le son presque silencieux de sa lugubre cape déchirée qui traîne sur le sol froid et flotte sous la pression de la salle du trône foulée. Les quelques courtisans déjà présents se pressent alors pour mieux voir cet être lugubre et bien singulier prendre place en ces lieux, laissant une curiosité palpable s'infiltrer dans les cabosses de chacun. D'un pas, puis d'un deuxième, il affirmait son intention d'aller à la rencontre de son Empereur, laissant les grincements de métal et de bois que son habit camouflait venir accentuer un peu plus l'aura mystérieuse qui entourait cet être plus proche d'un épouvantail que d'un vivant.
D'une assurance calme, tout en maintenant une allure respectueuse envers l'assemblée, celui qui s'était vu affublé du sobriquet de "Porte-Mort" laissait alors apparaître sous son linge sa main marquée par un labeur dur et pénible qu'il vint, lorsque la distance fut appréciable, délicatement porter au sol avant de lui-même s'incliner, genou à terre, prêtant ainsi ses égards les plus solennels envers l'une des deux plus haute-sphère de la contrée, si ce n'est du monde.
Relevant lentement le crâne sépulcral d'élaphe qui lui servait de heaume, il vint avec autant de déférences le ôter avant de le porter lui également au sol, révélant ainsi sous des élans de galanterie que sous le masque, se murait un homme. D'aucuns se mirent alors à douter de la nature bien vivante de l'être. Ses pupilles étaient des miroirs d'une nuit sans fin, les cernes qui les supportaient rappelaient quant à elles le calvaire des mines les plus profondes, enfin si un masque de tissu venait camoufler le bas de son museau, l'on pouvait tout de même entrevoir les pointes de quelques cicatrices qu'il n'arrivait point à camoufler, stigmates d'une affaire qui ne sentait point la légèreté.
Brisant les murmures, c'est de sa voix lugubre et caverneuse qu'il s'adressait au plus éminent des éminents :
"Ô grand Empereur-Dragon, je suis Mordred de Boktor, artisan forgeron, scientifique-militaire de la RSAF, votre obligé. Si je viens ici aujourd'hui me prosterner devant vous, c'est avec l'unique intention de vous servir. Mon souhait le plus cher de vous offrir ma fidélité éternisée, je ne vous demande qu'à me faire confiance..."
Relevant son minois, dégageant d'un coup de main les quelques mèches qui entravaient sa vue, c'est avec une encore plus ample ferveur qu'il vint hausser son chant, clamant ses intentions sans ombre ni voile.
"Je vous prie de m'accorder l'honneur de vous forger une arme à la hauteur de votre grandeur et de pourvoir nos légions d'un nouvel uniforme, une armure lourde qui rassemblera vos va-t-en-guerre et qui consolidera vos ambitions, ô Grand Champion."
De sa voix ferme et assurée, il proclama ainsi son désir de se montrer loyal jusqu'à la fin des temps et de mettre ses talents au service de son souverain. Il se faisait fort de créer une arme digne de la puissance légendaire de l'Empereur, et de concevoir une armure qui soulignerait la prestance et l'ambition de ses guerriers. Il savait que la tâche serait onéreuse et qu'elle aurait des airs d'une peine longue aux implications invivables et pesantes, mais qu'importe...
"Je vous en prie, daignez accorder votre confiance en votre humble artisan, et vous verrez alors éclore des trésors de métal, des merveilles forgées dans l'acier et le feu. Ma vie n'a de sens que pour vous servir, ô Grand Champion, je prie pour que le Soleil fasse de mon art la pierre angulaire de votre empire."
S'il en venait à travestir ses croyances pour glorifier sa maxime, ses motivations elles n'étaient point chimériques mais bien réelles. Le jeune de Boktor avait beau être orgueilleux dans sa nature, il n'avait point de cas de conscience à admettre que c'était au travers de la gloire d'un Roi qu'il pouvait gagner la sienne. Par son art, sa place dans son monde était bien définie, il n'était qu'une ombre qui se satisferait de la splendeur de son Roi. Et dans cette vie, son Roi était un Empereur, un Dragon-Champion dont les cicatrices témoignaient de sa mesure, dont la puissance était telle que nul ne pouvait la nier. Un être craint, vénéré et respecté qui était bien l'image d'une force brute et sans faille.
Les paroles du forgeron ainsi faites, d'une grâce maîtrisée il vint ainsi se redresser et de quelques pas reculer. Devant l'Empereur-Dragon, il avait déclaré sa fidélité éternelle et sa volonté de servir son souverain avec toute l'ardeur dont il était capable. Il attendait désormais, avec un mélange d'excitation et d'appréhension, prêt à se mettre au travail si l'Empereur venait à lui en donnerait l'ordre.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen*
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crédits : 2906
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: S
Une forge pour l'empire
Feat. Le Porte-mort
Feat. Le Porte-mort
Assis sur son trône d'obsidienne, le roi demeurait de marbre. Se tenant droit, fier, il écoutait l'homme se présenter à lui ainsi que son projet. L'ambiance dans la salle du trône était maussade et rendait à la scène d'avantage d'oppression. L'empereur ne put qu'apprécier l'éloquence du jeune homme. Cette dernière témoignait de sa motivation et son respect envers la couronne. Son projet par contre, l'empereur-dragon en émit quelques doutes. Des forges, nous en possédions déjà. En quoi son art et ses forges seraient-elles de meilleures factures que les autres. Que pourrait-on obtenir de cet homme si jeune, et pourtant, semblant déjà accablé par un travail titanesque. Soit il possédait un don que nul autre ne pouvait de targuer d'avoir, soit il était juste fou. Un fou parmi tant d'autres quémandant au roi plus de richesse pour assouvir un besoin de luxure supérieur à sa position hiérarchique. Et des fous, Tensai en avait côtoyé, il en avait exécuté plus que ce qu'il ne pouvait compter. Ainsi le puissant empereur dragon s'adressa enfin à l'homme de sa voix forte et le contempla de son autorité.
— Jeune fils de Boktor. – Ce nom n'était pas reikois – D'où venez-vous ?
Tensai n'était pas contre la nationalisation et la citoyenneté d'autres reikois. Il avait d'ailleurs conquis les terres du Nord en ce sens. Les richesses du Sekai pouvaient amener de nouveaux profils à l'Empire reikois, de nouvelles forces. Ceci étant, le Reike, de sa toute puissance, s'était fait d'innombrables ennemis. Il était bon de mettre directement les pieds dans le plat, où comme nous dirions au Reike "les poings dans la gueule", avant de partager ensemble la coupe de la collaboration. L'empereur dragon était un homme juste et dont le respect et la confiance devait glaner sur toutes autres choses. Si Morndred avait fuit ses origines, il en souhaiterait en connaitre les raisons.
— En quoi votre forge et vos savoirs seraient-ils meilleurs que celles de nos forgerons reikois ?
Des preuves. Tensai souhaitait avant tout avoir des preuves de la compétence de l'individu. Jamais, il n'avait su conserver une arme de combat. Souvent celle-ci fut brisée, ne pouvant supporter le poids et la force de l'empereur. Une force capable de terrasser mille hommes d'un simple geste de la main. Une force capable de repousser un titan, ou de lui briser la nuque. Non aucune arme n'était assez résistance que pour survivre dans les mains de l'empereur. Si cet homme était capable de réaliser un tel prodige. Une arme puissance à l'image du Roi Dragon, peut-être que sa confiance lui sera accordée. Mais réaliser une telle arme ne se fera pas sans user de matériaux plus rares que le fer ou l'acier.
— Vous faire partie de RSAF, et je n'ai nulle raison de mettre cette parole en doute. Néanmoins, je ne peux accorder d'importance à votre requête, si vous ne m'apportez pas en retour un gage de votre savoir-faire. Que dites-vous de me concevoir une arme. Une arme qui ne pourrait se briser de mes mains. Si cette arme se brise, je n'aurais aucun intérêt à vous anoblir de nos ressources. Si au contraire, elle résiste. Ce que vous promettez pourrait bien se réaliser.
Le défi était ainsi lancé.
Fight to raise your Empire or die. No Excuse.
One life. One honor. The Reike.
You know rules.
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Journal du Porte-Mort
Assis sur son trône d'obsidienne, le roi demeurait de marbre, semblable à une statue de puissance et d'autorité. La salle du trône était empreinte d'une ambiance oppressante, et l'écho des paroles prononcées résonnait dans l'air comme un murmure sombre. Mordred ressentait la lourdeur du regard de l'Empereur-dragon sur lui, scrutant son âme et évaluant la sincérité de ses intentions.
Les mots du Seigneur-Dragon résonnèrent avec une force inébranlable dans l'esprit de Mordred. Sa question, empreinte d'une pointe d'interrogation, flottait dans l'air tel un défi lancé au jeune forgeron, dévoilant un soupçon de curiosité mêlé à une prudence aiguisée.
Mordred prit une profonde inspiration, son regard vibrant d'une détermination ardente. Il comprenait les réserves de l'Empereur-dragon, sa méfiance envers un étranger portant des ambitions de grandeur. Mais le jeune forgeron avait foi en son art et en sa capacité à transcender les limites des forges reikoises.
"Dans le creuset de mon âme, je suis forgé des flammes des terres lointaines, où les secrets des anciennes cultures s'entrelacent avec ma propre vision", répondit Mordred d'une voix empreinte de confiance. "Mon art, inspiré des traditions ancestrales, se fond en harmonie avec les mystères de notre Empire reikois. Je ne prétends pas surpasser nos forgerons, car leur talent est inégalable, mais plutôt apporter une touche nouvelle, une alchimie créative qui repousse les frontières de la perfection."
Genou à terre, s'il tentait d'être humble en apparence, en son for intérieur il se projetait en réalité comme la quintecence des artisans du métal de ce monde, meilleur que les forgerons reikois, bien meilleur qu'eux. Son regard brûlait d'une assurance secrète, forgée par les expériences qu'il avait vécues et le savoir qu'il avait acquis, non seulement auprès de divers peuples, mais aussi des sages nains des montagnes. Ses connaissances étaient un kaléidoscope de techniques ancestrales et d'innovations audacieuses, mêlant l'art et la science de la forge avec une maîtrise rare.
Tel un alchimiste des temps anciens, il avait forgé sa maîtrise à partir d'un élixir rare, combinant le don inné qui coulait dans ses veines avec les connaissances héritées des temps oubliés. Le savoir des peuples lointains s'était épanoui en lui, tel un jardin secret où fleurissaient des techniques insondables, une maîtrise sans égale.
"Laissez-moi, ô souverain majestueux, vous dévoiler les merveilles que mon art recèle, un art qui transcende les limites du conventionnel", susurra Mordred d'une voix empreinte d'une humilité teintée d'orgueil. "Des secrets enfouis dans l'oubli des temps, des éclats de génie provenant des civilisations disparues, j'ai assemblé les pièces d'un puzzle ancestral pour donner naissance à des armes d'une qualité inégalée."
Les paroles du jeune forgeron s'élevaient dans la salle du trône telles des notes cristallines avec la volonté de capturer l'attention de tous les présents. Les regards brillaient d'une curiosité fébrile, tandis que le jeune de Boktor, telle une divinité forgeant son destin, projetait sur l'assemblée l'image d'un monde enchanté, où le marteau dansait avec grâce et l'enclume chantait une symphonie métallique.
"Majesté, votre aura majestueuse mérite une arme d'une envergure extraordinaire, une arme qui exalte votre puissance légendaire et incarne la grandeur de votre règne immortel", poursuivit-il d'une voix envoûtante. "Je vous en conjure, avec une humble ferveur, révélez-moi quel genre d'arme saurait incarner votre essence, cette essence de dragon éternel, afin que je puisse la façonner avec tout mon savoir-faire et toute ma passion."
Une solennité sacrée emplissait l'air, alors que les mots de Mordred flottaient comme des étoiles dans un firmament silencieux. L'attention était suspendue, les regards fixés sur l'Empereur-dragon, tandis que Mordred, pareil à un poète inspiré, attendait avec une impatience contenue, prêt à faire naître de son enclume une arme d'une beauté inégalée, qui serait l'écho vivant de la grandeur de son souverain.