J’ai encore une fois, droit à un lavage de première classe, pendant que ma très jolie hôtesse m’indique qu’elle ne vérifiera pas la quantité de lingots que j’ai apportés. De toute façon, il ne s’agit que d’un premier paiement, s’il en manque, elle les exigera à la livraison. L’argent fait tout dans ce pays, il permet de se payer littéralement n’importe quoi, que ce soit un objet ou un être vivant, il faut juste y mettre le prix.

C’est ainsi que le système fonctionne, contrairement au Reike, où l’honneur est bien présent. Ce n’est pas pour rien que la prostitution est interdite là-bas. Elle me pose ensuite des questions sur mon commanditaire et je lui réponds du mieux que je peux, tout en cachant son identité :

Je ne sais pas s’il s’agit d’un test. Je me contente de faire le messager.

Elle m’indique qu’elle souhaite être présente lors de la livraison et je lui dis :

S’il a demandé ces objets, c’était qu’il était certain que sa commande puisse être honoré. Il n’est pas du genre à demander la lune. Si vous souhaitez le rencontrer, je peux demandé s'il est disponible, mais c'est une personne très occupé.

Un peu comme moi, mais c’est pour deux raisons totalement différentes. Tagar est un homme de chiffre, il évalue les demandes, met un prix dessus et paye le service, c’est aussi simple que cela. Pour ma part, je suis blasé et je sais que quoi qu’il arrive, j’aurais trouvé mieux au cours des millénaires. Mais là, je dois avouer que le bain est bien agréable et je continue donc à me détendre. Je tourne même la tête pour la regarder et je lui souris, tout en lui indiquant :

Nous pouvons donc passer à la phase deux de notre plan, la livraison et la seconde partie du paiement. Vous voulez parler de cela pendant le traitement exclusif ?

Comme je lui avais déjà dit, je peux faire deux choses à la fois.

La jeune femme garda un sourire radieux tout en demeurant malicieux. D'être testée ne lui posait guère de soucis, car elle était certaine d'obtenir ce qu'il fallait pour cette commande. Demeurant silencieuse vis-à-vis de la réponse peu clarifiée, elle partit sur un éventuel lancer de sonde pour voir ce qu'elle valait en termes de ''fournisseur''. Quoi de plus normal non ? Un client prudent était un client comblé en cas de réussite si la commande exigée arrivait à bon port. Quant à la possibilité de pouvoir ou pas rencontrer le principal intéressé dans cette transaction en personne, elle se fit déjà à l'idée de pas du tout le voir. Aux dires de son client, il était fort occupé. Un détail peu précis, mais qui orientait déjà quelques hypothèses dans l'esprit de la sirénienne. 

Elle termina de passer sa douce éponge sur les parties du corps qui restaient encore à nettoyer, toujours avec la même délicatesse dans chacun de ses gestes

''J'attendrai que nous ayons conclu et réussi deux ou trois affaires commerciales, pour consolider la relation... professionnelle. Ainsi, ma crédibilité sera bien plus valable pour prendre un rendez-vous envers la personne de votre commanditaire''

Une personne très occupée... qui commande des pompes de mine. Un petit rictus prit forme au coin pulpeux de ses lèvres. L'individu devait avoir un certain rang, ou une certaine position. Une hypothèse encore incertaine, mais ouverte à bien des voies quant à sa position sociale… Les lacunes de cette information se combleront lentement, et sûrement. Rien ne pressait. 

Elle déposa son éponge à côté de ses fioles de bain. Tranquillement, elle saisit une petite bouteille longue et fine, au verre teinté de noir. 

''Nous pouvons aborder les points suivants, si vous le souhaitez. ''

Elle retira le bouchon de verre, qu'elle déposa délicatement, et versa un peu d'huile dans le creux de sa main. La fiole déposée, elle frotta ses deux mains, et dans une extrême douceur, posa ses mains enduites de cette matière grasse et la viscosité très fluide sur les épaules de ''Robert'' 

''Ressentez-vous des picotements ou une étrange sensation de fraicheur sur votre peau ? L'huile que je vais employer pour le début du forfait exclusif est un mélange très personnel, qui est très nourricière pour la peau. Mais avant de commencer, je ne voudrai pas que vous subissiez un choc allergique. ''

L'huile libérait une odeur tropicale et sucrée. Un odorat plus expérimenté pourrait sentir quelque chose de moins agréable, un peu plus lourd, de plus marin. 

Après s'être assurée que le client ne subissant de désagrément avec son produit, elle commença à faire un massage tel qu'il pourrait sentir toute son expertise de sa paume mouvante juste au bout de ses doigts graciles. Elle savait comment les bouger, avec la juste pression. Elle commençait par le haut des épaules, avant de commencer à descendre un peu sous les épaules et le milieu du dos. 

''Dès que j'aurai les produits, j'ai déjà une idée de quel transporteur employer par voie terrestre, puis par voie maritime. Bien entendu, je vous notifierai cela par voter contact des environs.  Il manque pour moi juste le point de rendez-vous. En plein milieu du lac ne sera pas aisé pour trouver un point géographique de référence. Si vous en connaissez déjà un, qui permettrait de croiser votre moyen de transport pour la récupération de la marchandise, ce sera parfait. ''

Ses mains passaient lentement, tel le passage léger d'une plume, à la hauteur de ses côtes. Elle dut se rapprocher de lui, quitte à être très proche. Voire à le frôler. Et elle avait toujours son sourire aux lèvres, semi-provocateur, comme charmeur. 

"Pour le paiement, pour faire plus simple, une fois que vous avez l'assurance d'avoir ce que vous attendiez ? Après tout, je ne peux pas me permettre d'être exigeante, vu que c'est notre premier lien commerciale''

Elle se permit un léger sourire cristallin, avant de porter ses mains sur le torse du baigné, tout en rapprochant délicatement sa tête du champ de vision latérale de Robert. Petit à petit, elle se montrait séductrice par ses gestes.

La jeune femme ne démord pas de son envie de voir Tagar. La pauvre, elle risque d’être déçue en le rencontrant, il n’est pas très beau, ni très musclé, ne dégage pas d’aura particulière et de loin, il pourrait passer pour un petit fonctionnaire, ce qu’il est toujours d’ailleurs, enfin, d’après ses mots. C’est clair qu’il n’a pas pris la grosse tête, depuis qu’il est ministre.
Je me contente juste de hocher la tête, car je ne peux par parler pour lui et je préfère me concentrer sur le massage que je reçois qui est divin. Elle s’est vraiment bien s’y prendre et je lui en fais compliment :

Cela fait bien longtemps que je n’avais pas reçu un traitement de cette qualité.

Plus précisément trois millénaires, quand je m’étais fait dirigeant d’une ville de taille moyenne au Shoumeï. J’avais un véritable harem à l’époque et je me suis bien abusé pendant quelques dizaines d’années, avant de devoir fuir, entièrement nu, sur un cheval, à cause d’une révolte. C’était vraiment un bon souvenir. Je suis tiré de mon passé par la jolie blonde qui continu sa prestation et qui s’inquiète d’une éventuelle allergie, je lui réponds en souriant :

Ne vous inquiétez pas pour cela, tout va bien.

Je doute que les démons puissent en avoir, de toute façon. Nous reprenons les affaires et je lui indique :

J’ai l’endroit parfait pour cela, il s’agit d’un îlot en forme de cœur, situé au nord, nord, ouest, à trois kilomètres du port d’Honnête.

C’est une petite ville située sur le bord du lac Rebirth, côté Républicain, bien évidemment. Nous évoquons ensuite le second paiement et je lui confirme :

C’est entendu, je vous donnerai un numéro de coffre dans une banque Républicaine où vous pourrez récupérer les lingots d’or à votre convenance, une fois la marchandise vérifiée.

Je la vois se rapprocher de moi et je la regarde droit dans les yeux avec un petit air mutin, je suis bien là.

Elle ne revint pas à la charge quand le dénommé Robert se contenta d'un simple hochement de tête pour la suite de la conversation. Elle avait bien saisi qu'il était peut-être trop tôt pour réclamer d'être présente pour avoir un vis-à-vis avec son commanditaire. Chose était que cela rajoutait du poids à une de ses hypothèses : l'individu qui l'employait devait être à un poste important ou qui demandait à accorder beaucoup de temps à ses activités. Même si elle ne pouvait pas en apprendre davantage aujourd'hui, tout viendrait à point qui savait attendre. 

Toujours avec une extrême douceur, usant du bout de ses doigts pour sentir où elle devait appuyer tout en massant la peau du ''messager'', elle gardait son magnifique sourire.  Elle fut flattée d'entendre de sa bouche que ce qu'elle était en train d'exécuter apportait un véritable bien être. En même temps, quoi de plus normal non ? Elle était une sirène, où la sensibilité physique avait, dans certaines circonstances, une très grande importance. Là, elle employait parfaitement ses capacités pour la prestation du moment. Elle était toujours satisfaite quand le client l'était aussi. Comme quoi, elle ne perdait pas la même. Peut-être même qu'elle s'améliorait un peu. 

''Ravie que vous l'appréciez. Je mets toujours un point d'honneur à donner le maximum de mon expérience pour apporter de la détente en pur plaisir. Je suis rassuré que vous ne faisiez pas de réaction. L'huile que j'emploie est un mélange spécial. Même des femmes de noble naissance ne pourront pas se vanter de posséder" 

En même temps, avoir une lotion très nourricière à base d'huile de poisson... Bien des femelles terrestres auraient trouvé cela plus que ragoûtant, alors que d'autres de leurs besoins en cosmétiques provenaient de choses encore plus... improbable. Si elles savaient. Takhys se retint de glousser à cette image. Certaines de ces femelles étaient tellement... superficielles.  Elle se reconcentra sur ses gestes, veillant à les garder doux et efficaces en même temps, toujours en imprimant la juste bonne dose de pression lors de ses massages. Ses mains étaient sur le torse de ''Robert''

''Je crois savoir où se trouvait le lieu que vous décrivez. Une île en forme de coeur, à un moment pareil.. pur hasard, très cher ? ''

Le ton s'était fait plus suave, et elle s'était rapprochée pour se rapprocher un peu plus du baigneur, se retrouvant presque en face de lui. Tout en souplesse et en douceur, elle avait remonté ses mains vers les épaules, pour apporter la suite du massage sur le cou et le coin bas et carré des mâchoires. Ainsi, lentement, elle lui imposa de tourner sa tête vers la sienne, pour qu'il croise son regard émeraude pétillant. 

''Le lieu est parfait. Tout comme pour le moyen de paiement. Je pourrai choisir le moment que je souhaite pour aller le récupérer. ''

Tout était précis. Clairement, elle n'avait pas affaire à des débutants. Tout était bien pensé. De son côté, elle devra bien veiller à tenir ses engagements, qui ne poseront aucun soucis. En même temps, qui s'inquiéterait de voir des pompes de mine vendues sur le marché noir ? 

Elle s'était rapprochée de son visage, le frôlant presque du bout de ses lèvres écarlates, avec un sourire semi-provocateur. Elle l'avouait, elle jouait un peu avoir lui. 

''J'ai déjà hâte d'y être......''

Mon hôtesse me fait la promotion de son produit, ce qui me fait sourire, car elle joue vraiment son rôle de simple commerçante à merveilles alors qu’elle dirige toute une entreprise spécialisée dans le marché noir. Elle me pose ensuite une question sur la forme de l’île et je lui réponds en toute transparence :

Pas du tout, j’aurais pu parler d’un cercle fendu en son milieu, mais le cœur est plus conforme à l’ambiance que vous avez réussis à créer en ce lieu.

Je n’exagère pas, je suis bien, très bien. Surtout quand elle me manipule pour mon visage, soit à quelques centimètres du mien et j’ai très envie de l’embrasser. Pourtant, je me retiens, je sais qu’il ne s’agit que d’un jeu et que j’ai en face de moi, une experte de la séduction. Mais je suis de mon côté, un expert dans les jeux de l’amour, l’ayant pratiqué pendant des milliers d’années. Je reste donc stoïque donc et je lui dis en souriant d’un air confiant, ne me dérobant pas à son regard :

Je suis content d’être tombé sur une véritable professionnelle qui sait se donner corps et âme à son travail pour la satisfaction de son client.

J’exagère bien sûr, mais cela fait partie du jeu et je sais que j’ai en face une véritable experte qui ne sera pas troublée par mes paroles. J’avoue ne pas savoir jusqu’où cet amusement va aller et c’est sans doute ce j’apprécie beaucoup, ce fameux « piquant » que je ne ressens que quelques fois par siècle et moins en moins d’ailleurs. Je peux donc lui répondre avec une certaine désinvolture :

J’y serais également pour superviser l’opération. Vous n’aurez qu’à emmener votre maillot de bain et de mon côté, j’apporterai la nourriture, nous aurons bien le doit de fêter cela, n’est-ce pas ?

''Alors, vous êtes doué pour rajouter ce qu'il faut pour rendre les choses plus attrayantes que sur leur apparence primaire. C'est intéressant comme romantique…''

Elle avait rajouté une pointe de sensualité dans sa voix, afin de parfaire encore l'atmosphère qui se réchauffait. Bien que l'affaire se concluait et que toutes les modalités pour la livraison des pompes étaient parfaitement claires, elle se délectait du petit jeu qu'elle entretenait, tout en massant comme il fallait la peau de son client. Elle crut sentir la tension qu'elle provoquait chez lui. Il lui résistait. Avec excellence même.  Très bien, songea-t-elle. Ce genre d'attitude n'était pas à négliger. Le poisson ne tombera aussi facilement dans sa nasse. Voilà qui avait de quoi pimenter un peu l'affaire. Elle devra veiller, pour les possibles et prochains échanges ''commerciaux'' avec Robert, d'user plus sa cervelle que son envoûtant physique. 

Elle ne le quittait pas des yeux, maintenant son savoir-faire manuel à son niveau actuel. Elle ne perdra pas d'énergie à essayer de le "convaincre" à céder à elle.  Se montrer trop pressante dans les affaires comme en contact pouvait nuire sur le long terme. Oui, elle fit mine d'être un peu intimidée, mais son sourire trahissait ce faux air qu'elle voulait jouer. Afin de le conforter sur ce qu'il avait pu saisir chez elle, pour rajouter une pièce dans ce petit jeu alléchant. 

''Vous êtes un doux flatteur. Je me demande combien de jeunes femmes tombent en pâmoison devant vous avec de telles paroles. ''

Elle se plut à se rapprocher juste d'un millimètre des lèvres de Robert, avant de reculer et de poser son index sur ses lèvres. Elle imposait ainsi une petite frontière en brisant le vide de la courte distance qui séparaient leurs lèvres respectives . Peut-être qu'il n'aura pas cillé à son ultime approche, mais son anticipation était, elle, bien voulue. Lentement, toujours avec un sourire provocateur à ses lèvres, elle recula sa tête. Les affaires étaient sa propriété, elle ne l'omettait pas. 

''J'espère que je ne l'oublierai pas dans mes effets personnels pour ce petit voyage à venir alors...''susurra-t-elle, non sans remonter ses mains vers le sommet des épaules du baigneur. ''Nous pourrons fêter cela comme il se devra. Une livraison parfaitement préparée qui ne pourra qu'être parfaitement livrée…''

Restait plus que d'avoir les pompes et le plus gros sera fait. 

Mon hôtesse continue de me taquiner et je me contente de lui sourire, ne voulant pas gâcher notre beau moment par de vaines paroles. Je ne la lâche pas des yeux pendant tout le massage et à la fin, je me lève, toujours souriant et je lui annonce :

J’ai hâte d’être sur cette île et de pouvoir fêter avec vous, cette transaction.

Sur ces belles paroles, remplies de promesses, je quitte les lieux avec ma caisse vide et après avoir bien entendu, payer ma prestation.

Quelques jours plus tard, je débarque sur l’île avec un petit voilier, rejoignant ainsi un navire de transport Reikois, affrété par une société-écran qui sert de couverture aux opérations délicates » du ministre des Finances. Il en a quelques-unes ainsi, qui sont des coquilles vides, sans aucun employé et qui disparaîtra après cette opération. Le capitaine, son équipage et son bateau ont été grassement payés pour transporter des caisses de cette île au port de Kyouji et ils attendant tranquillement que le bateau de la propriétaire du Marsouin blanc arrive également.

J’ai préféré venir avec ma propre embarcation, si je décide de rester me baigner. Étant un démon et habitué à la nudité, je n’ai pas pris de short de bain. J’ai toutefois apporté quelques douceurs, car même si je n’ai pas une obligation de manger, j’apprécie beaucoup les gâteaux au chocolat, surtout ceux que m’envoie Tagar.

Étant arrivé un peu en avance, je contemple le lac, appréciant ce moment de calme. Si ce n’était le navire Reikois, je pourrais me sentir seul sur le Sekaï. L’île n’est pas bien grande, avec une dizaine de palmiers en tout et pour tout, de longues plages de sable fin et une eau très bleue. J’ai déjà été aux îles paradisiaques et cela y ressemble pas mal.

La Sirénienne céda un peu de plus à Robert pour qu'il puisse sortir sans aucun obstacle de son bain. Tout en tendant une serviette propre et douce à son client, elle ne se cacha pas la petite étude corporelle, en posant ses yeux brun pailleté d'or sur certaines parties physiques de l'humain. Comment les terrestres nommaient cela déjà ? Se rincer l'œil ? Bien que l'expression employait des mots dans un sens différent, comme "rincer", elle en avait saisi le sens depuis longtemps. Ces bipèdes, toujours à complexifier leur manière de parler. Heureusement que Takhys et les autres congénères de son espèce avaient une très bonne intelligence pour converser. Sinon, imaginez un peu le bazar ne serait-ce que pour commercer !

Bien ! Après avoir regardé sans aucune timidité et sans honte (et c'était gratuit !) certaines parties physiques attrayantes de son client pendant qu'il terminait de se revêtir, elle le remercia pour sa visite. 

''Et moi donc, très cher. De cette transaction, vous ne serez pas déçue...''

Elle lui avait offert un dernier clin d'œil. Une fois qu'il fut parti, elle prit soin de tout remettre en ordre, de nettoyer le grand baquet et bien d'autres menus détails qui feront que la pièce d'eau sera prête pour le prochain client. 


Le temps passait très vite quand on menait à bien des transactions particulières. Takhys était de très bonne humeur quand vint le jour du rendez-vous. Les pompes étaient prêtes, elle avait trouvé un navire pour se rendre au lieu de rendez-vous, et cela sans aucune réticence de la part du propriétaire du navire affrété. Elle avait jeté son dévolu sur un petit navire qui faisait des liaisons régulières entre divers ports qui donnaient sur le lac Rebirth. Surtout, il était assez solide pour supporter une masse de plusieurs pompes de mines, tout en étant capable de les embarquer et de les débarquer avec un genre d'engin de levage embarqué. 

Ce qui était merveilleux chez les terrestres étaient, pour certains, leur efficacité et leur discrétion  quand ils étaient généreusement payés pour un transport. Elle s'avouait s'être montrée un poil exigeante, quand elle avait réclamé des toiles huilées, capable de résister aux éclaboussures, voir en cas de chute non prévue dans l'eau. À cela, elle avait demandé un radeau et des boules de verre matelotées en suffisance pour faire flotter les pompes, toujours en cas d'accidents d'immersion. Il aurait été malheureux de les perdre, coincées au fond du lac. Les flotter entre deux eaux donnaient la possibilité de toujours les récupérer, avec moins d'effort. Quand le petit capitaine avait demandé la raison de toute cette logistique, elle n'eut aucune hésitation à dire que c'était pour les membres d'Aquaria qui avaient élu domicile dans les profondeurs bleutées du lac. Elle n'avait pas caché sa nature sirénienne. Après, pour le reste, comme elle l'avait souligné avec un gracieux sourire, la suite donnée à ces pompes de mine ne regardait pas les êtres de la surface. Au prix qu'elle le payait d'ailleurs. L'humain n'avait pas cherché à en savoir plus. Après tout, il avait eu un bon prix pour éviter d'avoir à poser trop de question. e

Une fois chacune des pompes triplement emballées de toiles étanchéifiées et montées à bord, le petit voilier avait pris la direction du lieu de rendez-vous. Takhys l'avait adapté pour que son mode de transport ne soit pas en vue de la petite île. Une fois arrivée à destination, la cargaison fut déposée sur le radeau. Takhys, sans la moindre gêne, s'était présentée nue sur le pont, ignorant avec superbe les regards avide des marins sur les lignes parfaite de son corps d'humaine. A l'épaule, elle portait un sac de cuir étanche. Ses affaires terrestres étaient soigneusement pliées dedans. Puis, elle sauta dans l'eau, pour ne plus refaire surface. 

Le retour à sa forme naturelle était atrocement douloureuse. Chaque parcelle de son corps qui devait retrouver son stade primaire aquatique était une torture. Chaque muscle, chaque os... C'était indescriptible.  La vie qu'elle menait valait bien ce sacrifice. Une fois l'intense souffrance physique passée, que son coeur eut retrouvé un rythme régulier, elle se mit en route, avec le radeau, le tirant comme employant sa magie pour faciliter l'effort déployée pour mener à bien le radeau à destination. Entre plusieurs centaines de mètres parcourus, elle s'assura que le petit voilier partait dans la direction inverse. Cela fait, elle put en toute quiétude rejoindre le vrai point de rendez-vous. 

Ainsi, Robert pourra voir l'approche étrange d'un radeau supportant une cargaison emmailloté de bâches et un peu luisantes d'huiles, d'où pendaient des boules en verre roules prises dans de petits filets tressées. Cette arrivée mystérieuse arrivait de manière régulière et finira par stopper toute seule, non loin de la plage. Puis, une tête à la chevelure bleutée tressée fera doucement surface, fixant Tagar. Un sourire à ses lèvres légèrement pâles s'étirera sur son visage céruléen. 

''Salutations, Sir Robert. J'espère ne pas être trop point en retard. "

Je vois arriver au loin un radeau, mais curieusement, il n’y personne à bord, est-il à la dérive ? Cela me semble peu probable, car il arrive directement vers moi, à une bonne vitesse, alors qu’il ne possède même pas de voile ou de rame ! C’est un véritable mystère ! Heureusement, la solution m’apparaît littéralement, quand une sirène, que je reconnais comme étant Takhys Suladran sort de l’eau et me salut. Je lui réponds donc en souriant :

Une femme n’est jamais en retard, c’est l’homme qui arrive en avance.

Puis quand elle se montre un peu plus, je ne peux m’empêcher de regarder son corps sublime d’un air approbateur en lui demandant :

Vous avez oublié votre maillot de bain ?

Mais j’arrête avec mes plaisanteries, car il faut d’abord penser au travail et j’entre dans l’eau pour l’aider à tirer les pompes sur la plage. Une fois, ceci fait, je lui indique :

Je vais aller chercher mes hommes, ils prendront la marchandise.

Je lui tends quand même une grande serviette pour que la jolie blonde puisse se sécher et se soustraire un peu au regard. Je n’ai plus qu’à aller voir le capitaine et vérifier la marchandise rapidement. Elle semble être en excellent état et j’informe la jeune femme :

Les bâches avec de l’huile sont une bonne idée. La quantité correspond bien à la liste que vous m’avez fournie.

Les Reikois se dépêchent de quitter les lieux afin de ne pas être aperçu par un navire Républicain et nous nous retrouvons ainsi seuls sur l’île, je me retourne donc vers la propriétaire du « marsouin blanc » et je lui propose :

Vous devez avoir faim après toute cette nage, que diriez-vous de manger un morceau ? J’ai du gâteau au chocolat.

Et oui, comme je lui avais promis, nous allons pouvoir fêter dignement notre première transaction.

Robert avait su parfaitement reconnaître Takhys. Elle avait le même visage, ce même éclat enjoué dans ses yeux et son inimitable sourire. Ce qui changeait était la couleur de sa peau et la teinte de ses cheveux, plus en adéquation pour vivre dans les profondeurs.

"Et l'exactitude est la politesse des rois. On dirait que l'on est dans les faits tous les deux dans les délais prévus. Un bon point pour cette première transaction, n'est-ce pas ? ''

L'humain ne paraissait pas désappointé de la découvrir sur sa forme de naissance. S'était-il douté de ses véritables origines, ou croisait-il d'autres membres de son espèce ? La seconde hypothèse paraissait être la plus probable. Après tout, vu qu'il servait de messager pour faire des transactions par des voies un poil moins légales, il devait croiser d'autres Sirènes ou d'autres Tritons. Aquaria n'était pas si loin des côtes Reikoises quand on regardait bien, en comparaison de la République.

À l'évocation du maillot de bain, elle ne manqua pas de glousser, émettant un son légèrement plus cristallin que sous sa forme humaine. 

"mon maillot de bain ? "

Elle fit mine de baisser la tête pour scruter son torse. 

''Il semblerait que oui.''

Elle libéra un autre rire léger. Après avoir poussé le radeau chargé de sa précieuse cargaison mécanique, elle s'était rapprochée du bord, pour s'échouer à demi et avec grâce. Son sourire s'était étendue à la réplique de son commanditaire.  Elle se tourna un peu sur le côté, dévoilant sa poitrine nue à la peau légèrement bleutée, sans aucune gêne. Dans l'eau, on se fichait de la pudeur. Là où devait se trouver un bassin et des jambes, prenaient place la base d'une longue et élégante queue à la couleur un peu grisâtre et mate. Le restant était visible, aux contours légèrement troublés par l'eau qui les couvraient.  Elle accepta volontiers la serviette, surveillant la présence des hommes de robert venus récupérer la marchandise. Elle ne manqua pas d'avoir un air carnassier quand l'un d'eux eut un regard trop insistant, pendant qu'elle s'essuyait les cheveux.

Quand les pompes furent contrôlées, pour voir si elles étaient au premier abord en bon état, elle fut satisfaite. Elle posa l'essuie sur son épaule, fixant Robert de ses yeux bruns, faisant un léger clin d'oeil. 

''Les pompes ne peuvent qu'être en excellent état, car toutes neuves. Je vous laisse les bâches étanches, elles peuvent encore servir. "

Toujours en surveillant les hommes en présence, qui s'empressaient d'embarquer leurs nouvelles cargaisons, elle ne manqua pas de passer la pointe de sa langue sur ses lèvres à l'idée de manger un peu. 

''Ma nage n'était pas si rude que cela. Le navire que j'avais affrété avait fait la moitié de la route. Mais, votre proposition gourmande ouvre l'appétit. Et un délicieux gâteau en chocolat en prime. Vous savez gâter vos clients. "

Elle fit un peu remuer l'eau avec sa large nageoire caudale. L'envie de mouiller un peu Robert juste par jeu lui titillait l'esprit. Mais ce serait manqué de sérieux après la conclusion  réussie de cette première transaction. 

''N'en mangez pas trop si vous songez à aller nager après. Je sais que ce genre de gâteau alourdit l'estomac. Ce serait regrettable de boire la tasse faute à du poids alimentaire non ? ''

Je souris au trait d’humour de la jeune femme, elle est vraiment très intelligente pour une non-démon et pleine d’esprit. J’ai même droit à une petite blagounette sur son maillot de bain inexistant, car je suis persuadé qu’elle l’a fait exprès. Au cours de mes millénaires de vie, j’ai croisé de nombreux tritons et sirène et tous n’étaient pas très regardant sur le port de vêtement.

Une fois la marchandise récupérée par les Reikois, ma charmante interlocutrice répond par la positive à mon gâteau et je coupe une part généreuse avant de la disposer sur une assiette et de lui présenter. Pour ma part, je me prends également un morceau et le pose sur le sable, avant de me déshabiller entièrement, ayant déjà été nu à deux reprises devant l'aubergiste, et de plonger dans l’eau, profitant de ma dextérité surhumaine pour nager comme un véritable dauphin.

Au bout d’une minute, je sors la tête de l’eau et rejoins Takhys. Je prends mon assiette et je lui indique, tout en mangeant, faisant attention à ne jamais parler la bouche pleine, les bonnes manières, c’est important, un point que je partage avec Tagar :

Il semble que je l’aie oublié également.

Puis je lui dis en souriant :

Vous êtes d’une beauté différente ainsi, mais cela vous va très bien.

Je suis sincère, en cinq mille d’existence, j’ai croisé la route de naine, d’elfe, d’oni et de sirène bien sûr et chacune avait sa propre beauté. Je conclus ensuite :

Je suis satisfait que cette première transaction se soit bien déroulée, nous pouvons nous détendre un peu. Nous ne sommes plus clients et fournisseurs, mais deux personnes qui profite d’une plage déserte et c’est ma foi bien agréable.

Oui, avec en plus un beau soleil, l’eau est froide, mais pas trop et j’apprécie chaque seconde.

Elle accepta bien volontiers l'assiette qui présentait une généreuse parti d'un délicieux gâteau au chocolat. Gérant une taverne, elle avait ses adresses pour des petites douceurs qu'elle ne pouvait pas faire sur place avec sa bonne vieille employée cuisinière. Du premier regard, elle put donc voir que la délicieuse pâtisserie aura un goût raffiné et impeccable. Rien que ce détail renforçait plus encore l'hypothèse que Robert naviguait dans certaines hautes sphères. C'était donc une chance que cette première transaction se soit déroulée sans accroc, tout comme prévu et convenu. 

Avant d'entamer le gâteau, elle observa l'humain qui se dévêtit entièrement. Elle sourit totalement ravie. Elle était gâtée, elle avait droit à un goûter spectacle ! Elle avait pu le contempler dans la salle d'eau, mais là, au bord du lac, l'observation était attrayante. L'effet grand espace et bord d'eau lacustre sans doute. Elle n'en perdit pas une miette, jusqu'à ce qu'il plonge dans l'eau. 

Le temps qu'il s'égaye sous la surface, elle entama son repas sucré, du bout des doigts, autant pour garder une gestuelle polie que pour bien saisir de petits morceaux. Une membrane courait de sa paume vers le milieu de ses doigts, pour aider à la nage. Cela ne laissait guère d'espace pour saisir délicatement de la nourriture de la surface assez friable. Elle sut s'en sortir sans soucis. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle avait à user de ce genre de délicatesse sous sa forme véritable tout en se trouvant à la surface. 

Robert revient après une minute de nage, dégoulinant encore d'eau sur la peau quand il vint rejoindre la Sirène. Elle ne manqua pas de sourire à ses mots. 

''Vous ne vous en rendez compte que maintenant ? "

Ce n'était que pure boutade, bien entendu. Elle inclina la tête au compliment qui s'ensuivit. 

''Merci. J'avoue apprécier plus la splendeur de mon corps aquatique que celle humaine. Allez savoir pourquoi...''

Elle jouait un peu. Autant sous sa forme aquatique que bipède, elle connaissait la valeur de sa propre splendeur. Même si l'éclat de sa peau était plus voué à être moins cernable sous les eaux, qu'elle était moins haute en couleur sans ses atours vestimentaires de femme humaine, comme le soulignait l'humain, elle avait sa propre beauté. 

''Je suis ravie également que cela se soit déroulé comme initialement prévu. Nos prochaines transactions ne pourront qu'être réussites de ce fait. Et oui, profitons de cette belle journée. J'espère que vous n'attraperez pas froid, ainsi dévêtu que vous l'êtes. L'eau est assez fraîche pour des hommes comme vous. ''

Elle sourit, avant de prendre un autre morceau de gâteau. Par les abysses, qu'il était délicieux !

''Quels sont vos projets personnels pour la suite ? Car en dehors du travail, vous devez avoir quelques distractions, non ? "

Après m’avoir remercié pour mon petit compliment, elle s’inquiète de mon état de santé et je lui indique en souriant :

Vous êtes bien aimable, mais j’ai vécu de nombreuses années dans le nord du Shoumeï, quand j’étais encore jeune et je supporte très bien le froid. En plus, j’ai toujours aimé la mer, un de mes plus grands souhaites est d’aller voir la cité sous-marine d’Aquaria, vous y êtes déjà allé ?

Je sais que la ville a maintenant été reconstruite et qu’ils ont même installé un comptoir commercial à Ikuza, la capitale du Reike, qui fonctionne très bien. J’attends donc sa réponse, avant de m’installer confortablement dans l’eau à ses côtés, le bas du corps entièrement immergé, avant de lui dire :

J’ai déjà fait beaucoup de choses dans mon existence et j’avoue être un peu blasé. Rare sont les endroits ou les gens qui sont assez intéressant que je m’y intéresse. C’est sans doute pour cela que je fais ce genre de travail.

Vu la fortune que j’ai accumulée en cinq mille d’existence, je pourrais facilement vivre une vie de prince, ou bien m’acheter un poste de sénateur en République. Mais je l’ai déjà fait et je m’y suis pas mal ennuyé, allant même jusqu’à subir une révolte quand j’étais responsable d’une ville. Je continue donc ma réponse :

Mes distractions sont de voyager, essayer de nouvelles expériences, voir de nouvelles choses, même si c’est devenu de plus en plus difficile.

Oui, je suis blasé. C’est sans doute pour cela que j’ai accepté de répondre aux demandes de Tagar Reys, le ministre du Reike, qui lui a encore beaucoup d’énergie. D’ailleurs, je retourne la question à mon interlocutrice :

Et vous ? Après avoir dirigé une auberge ou acheté des choses au marché noir, comment faites-vous pour vous détendre et relâchez la pression ?

La Sirène termina son morceau de gâteau et s'amusa à en pourlécher le bout de ses doigts fins bleutés. Elle s'était régalée et n'aurait pas été contre une seconde part. Cela aurait été que gourmandise. Elle ne devait pas abuser des bonnes choses, pour pouvoir continuer à les savourer avec grand plaisir. 

Elle ne manqua pas d'avoir un sourire presque amusé à l'idée que Robert résistait au froid. Vivre dans les contrées terrestres et froides étaient une chose, mais l'eau froide, elle, en était une autre. Bah, comme ce n'était qu'à l'occasion d'une courte baignade, il ne courait pas de risque. Il avait raison dans un sens. 

''Une chance pour vous alors pour apprécier une petite nage dans le lac avec son eau des plus fraîches. "

Elle ne put s'empêcher de se redresser un peu, avec fierté au désir de l'humain de pouvoir visiter un jour la cité aquatique. 

''J'y suis déjà allée oui. À de nombreuses reprises. "

Elle s'abstenait d'entrer dans les détails. Elle y avait vécu, avant et après l'attaque des Titans. Elle avait connu les jours sombres où Aquaria avait été détruite, avant que la surface ne vienne apporter son aide et son soutien pour aider à la rebâtir. Jour après jour, la cité sous-marine retrouvait sa splendeur d'autan. Il faudra encore des années avant, bien entendu. Mais, aujourd'hui, elle était là, elle pulsait comme le cœur de l'océan ! 

''Ce serait avec plaisir que je vous la ferai visiter, mais cela vous demandera beaucoup de préparations, pour vous. Même en étant le meilleur apnéiste du monde, vous ne sauriez tenir sans respirer, même pour le temps de la voir. "

Ça, Robert devait parfaitement le savoir. Elle n'avait donc pas besoin de rentrer plus dans les détails. Qui sait, elle pourrait être sa guide, si l'occasion viendrait à se pointer. Pour elle aussi, elle devrait alors s'organiser pour que la taverne du Marsouin Blanc continue de tourner le temps de sa "petite" absence. 

D'une oreille attentive, elle écoutait toujours Robert. Il avait dû beaucoup voyager. 

''Avez-vous tout vu de ce monde ? Il y a pourtant tellement de choses à voir ! Il me faudrait plus qu'une vie entière pour tout voir, tout visiter. Et le monde évolue, à sa manière. Comme vous le dites si bien, vous avez choisi de faire affaires, pour bouger, voyager, voir de nouvelles têtes. De splendides têtes, comme la mienne"

Elle gloussa avec une note légère. 

"Cela vous apparait peut-être de plus en plus difficile parce que vous ne regardez peut-être pas ce qui, justement, devrait être vu ? Il n'y a pas que la surface des choses. Pour moi, c'est simple dit-elle avec un sourire qu'elle rendit malicieux. ''Je bouge dès que j'en ai envie. Si j'ai le désir de piquer une tête dans la mer, je le fais. De chiner un peu dans les abords des ports, pour trouver des secrets incroyables sur la vie des terrestres... Je me détends en fonction de mes humeurs et de mes envies. Apprécier chaque instant, faire ce que bon me semble ! En respectant les lois républicaines bien entendu"

Toujours avec son sourire qu'elle rendit plus doux, elle poursuivit : 

''La vie dans toute sa simplicité. Pourquoi se prendre la tête ? Je prends et je vois ce qui vient... Peut-être devriez-vous essayer. ''

Vivre au jour le jour, sans s'inquiéter du lendemain. C'était presque parfait pour elle. Elle avait quand même des projets. Elle ne se mettait pas la pression pour les préparer et les voir un jour se réaliser. 

''J'espère que les pompes auront une belle et longue vie pour ce que vous prévoyez d'en faire. "

Ainsi donc la sirène est déjà allé à la cité sous-marine, et cela, plusieurs fois. Elle me propose même de me faire visiter et je lui réponds en souriant :

C’est bien aimable de votre part. J’ai une personne qui me doit un service et il s’avère qu’il possède une fiole de sang d’Aboleth. Je pourrais lui demander ainsi le remboursement de sa dette. Nous aurons de cette manière quelques jours pour profiter de la ville.

En effet, je ne demande jamais d’argent en échange des services que je rends, mais un jour ou l’autre, je reviens pour récupérer un objet ou un service. Elle a l’air surpris par mes paroles sur ma vie et quand elle me parle des fonds marins, je suis envieux :

Le monde sous l’eau est quelque chose d’inconnu pour moi et jusqu’ici, je n’y avais jamais pensé, mais avec une guide aussi jolie, je pense que cet endroit pourrait me plaire.

Quand elle parle du destin des pompes, je me contente de sourire sans rien ajouter, je sais qu’elles ne vont pas rester longtemps intactes, Tagar devant les faire démonter pour réaliser de la rétro-ingénierie dessus. Elle évoque ensuite sa vie et je m’approche d’elle, tout près, avant de m’allonger sur le dos dans le sable à ses côtés, presque à la toucher, appréciant les vagues qui recouvrent la partie basse de mon corps :

Je vous envie votre insouciance, j’aimerais en faire de même, mais il y a toujours un problème, qui est un rappel constant de ma nature, il s’agit de lutte contre les Titans. J’ai toujours combattu leurs disciples et je me suis même rendu au Shoumeï, pendant la guerre, pour prêter main-forte à la population. Maintenant, je suis à l’affût de chaque renseignement qui puisse m’apporter des informations sur comment les vaincre.

Je souris ensuite à ma jolie interlocutrice et je m’excuse :

Désolé, je ne voulais pas gâcher l’ambiance. J’aimerais beaucoup vous tutoyer, m’y autorisez-vous ?