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    Aux portes du nord [PV - Kérémir] JvNj4PH
    Gazette des cendres
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    Le Coeur de Melorn
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  • Sam 1 Juil - 16:14
    On va trouver ?
    - C’est ce qu’elle nous a dit.
    - Et elle est censée s’y connaître non ?
    - Normalement c'est la meilleure.


    Avec une petite moue, Shaïna avance entre les quelques cabanes qui composent le village, un sac de jute sur l’épaule. Devant les jumelles s'étend le grand nord, imposant, d’une présence écrasante. Les rares habitants dehors jettent un œil parfois curieux d’autres fois inquiet aux deux jeunes femmes qui avancent vers eux. Derrière elles, les terres du nord et leur inhospitalité. Le trajet à duré plusieurs jours, la plupart sans événements majeurs. Pour les jumelles du moins, Les attaques de créatures ont techniquement été monnaie courante mais pour les deux élémentaires ces problèmes ont le plus souvent été balayés d’un revers de la main, image à prendre dans le sens littéral. Finalement la vraie problématique tenait plus de ne pas mettre le feu à la forêt en se défendant contre la faune et la flore. Et il n’est pas impossible que certains arbres fument encore aujourd’hui, trois jours après leur passage.

    Mais c’est ainsi, bon gré mal gré qu’elles parviennent enfin à la fin des terres, au pied des montagnes, dans un petit village minier. Les habitations sont sommaires et peu nombreuses, tout au plus une dizaine de maisons de bois tremblants au vent, un vent froid et sec qui semble battre la lande en continu. À l’est du village une zone de terre battue sert à stocker provisions et minéraux l’entrée de la mine présente à seulement quelques pas de la. Au nord coule une source, aménagée pour permettre aux villageois de récolter l’eau potable. Le tout ne paie pas de mine mais illustre une vie calme rythmée d’habitudes. Une vie ou l’inconnue n’a pas sa place.

    Et c’est ainsi que débarquent au milieu de cette monotonie rassurante deux élémentaires de lave, source de nouveauté mais, pour les quelques villageois, les plus vieux n’ayant pas encore accepté l’annexion par le Reike, source de problème. Le soleil est encore haut dans le ciel pourtant la place se vide rapidement, les hommes faisant mine de retourner travailler, les femmes attrapant les enfants et rentrant chez elles ou se dirigeant un peu à l’écart prétextant de la vaisselle ou du linge à laver. Avec un soupir les jumelles regardent ce curieux manège s’exécuter, ne laissant que les plus jeunes, ou intrépides, leur faire face. “Si vous êtes arrivé ici c’est que vous l’avez voulu. Expliquez-vous.” Avec un pas lourd un orcs s’avance au milieu de la place, sa peau d’un orange tellement foncée qu’elle tire sur le noir, ses traits marqués par la fatigue et les années. À sa taille pend une lourde hache à la poignée usée, servant probablement autant à défendre le village que couper du bois pour l'hiver.

    Il me fait penser à l’instructeur…
    - L’instructeur faisait moins peur.
    - Nous sommes en voyage.
    - On cherche…
    - On cherche quelque chose dans les montagnes.


    Avec un reniflement de dédain, l'orc jauge les deux jeunes femmes. Lentement quelques paires d’yeux apparaissent aux fenêtres ou entre les maisons, synonyme d’autant curieux ne s’étant pas autant éloignés qu’ils le prétendaient. “Alors pourquoi passer ici ? La montagne c’est derrière. Et on a rien à donner. Les provisions sont dans la forêt. Au mieux nous pouvons remplir vos outres.” Bras croisés, il baisse légèrement la tête, ses muscles se tendant très légèrement. La situation ne lui plait pas, et cela se voit. Dans le village quelques bruits de métal râclant le sol ou de bois quittant un râtelier ou un mur. Même sans les voir, les jumelles savent très bien ce que cela signifie. Elles ne sont pas les bienvenues et ils se préparent à les mettre dehors. Obtenir les informations ne se fera pas facilement, le combat n’est peut-être pas une option. Mais combattre risquerait bien de clôturer toute chance d’avoir le moindre début de piste et inclurait de reprendre la route à la recherche d’un nouveau village. Encore. Pour la troisième fois.
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  • Sam 1 Juil - 23:15
    Un soupir, puis un autre, et enfin un grognement suivi d'un bruit d'herbe qui se fait piétiner. Kérémir se relève, et reprend la route vers les cimes au loin. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas voyagé autre part que dans les terres chaudes du Reike qu'il en a presque oublié la sensation du froid, et il ne peut s'empêcher de frémir sous l'effet du vent nordique. Il réajuste sa cape et se frotte les mains, dans quelques heures il sera arrivé à destination, les premières pentes du Grand Nord. C'est un projet un peu fou, un projet qu'il n'avait pas prévu quand il est parti vers les contrées septentrionales, mais sa curiosité de nain a été plus forte, entre les essences de bois qu'il n'a jamais vu pousser de ses propres yeux et la rumeur de montagnes non pas de feu mais de glace, si inhospitalières que même les nains préféraient les éviter, il se devait d'y aller, surtout si ça lui permettait de penser à autre chose qu'aux saletés qui se cachaient dans les recoins obscurs de ces terres. Il avait déjà abattu un nid de harpies et une geomi corrompue, dont la seule vue risquait de lui inspirer des cauchemars pour les années à venir.

    Sur le chemin il ramasse un cône de pin, contrairement à ceux qu'il avait vus les jours précédents, qui étaient courts et épais, celui-ci est plus allongé et possède une paroi presque lisse au vu de la disposition des pétales ligneux arrondis qui en émanent. La forêt change une fois de plus sous ses yeux, adaptant constamment sa flore pour résister au climat. Si Kérémir ne se trompe pas, il fait face au rejeton d'un épicéa. C'est un bois qu'il n'a jamais personnellement utilisé, il a pu le voir en de rares occasions en tant qu'élément de charpente, mais il ne peut que supposer quelle utilité cette essence peut receler. A vue de nez elle est assez tendre et résistante, inutile pour des outils mais peut-être qu'il pourrait en tailler un bouclier ? Alors qu'il élabore des suppositions, Kérémir embrase le cône qu'il a en main pour produire un tant soi peu de chaleur, ce n'est pas grand chose, mais ça l'aidera à supporter le froid jusqu'à ce qu'il trouve un village où il espère se procurer des gants et une cape un peu plus épais.

    La nature est silencieuse autour de lui, pas un rongeur, pas un oiseau qui craquerait une branche, même pas un prédateur en train de se reposer dans un quelconque terrier, seul le vent fait acte de présence au grand désarroi du nain. Ces dernières heures sont si monotones qu'il en viendrait presque à regretter les péripéties morbides qu'il essayait d'oublier. On lui avait dit avant de partir d'Ikusa que ses talents seraient utiles dans le Nord, que les gens vivaient constamment dans la peur de la nature hostile et des créatures qui rôdent, mais en plus d'une dizaine de jours, il a peine vu l'ombre d'un habitant, la région semble complètement abandonnée sur des lieues à la ronde. Il sait que s'il bifurque vers l'est il pourrait trouver Melorn, mais il ne compte pas le faire avant d'avoir atteint les montagnes, il n'ira là-bas que lorsqu'il aura fini sa quête. Tout de même, bien que les hameaux ne soient pas fréquents dans les régions plus chaudes, il ne s'attendait pas à ce que le nord soit si vide en comparaison. Il a bien trouvé quelques huttes ici et là, mais la population est ridiculement clairsemée.

    L'ennui de Kérémir est si profond qu'il ne songe même plus à tendre l'oreille tandis que les pics enneigés continuent à se rapprocher, et ce n'est que lorsqu'il aperçoit des colonnes de fumée au loin qu'il se rend compte qu'il y a des gens, et ce qu'il entend n'est pas réjouissant, le bruit du métal racle le sol et les murs, selon toute évidence il s'apprête à y avoir un combat. Le nain se redresse et accélère le pas. Il a été négligent, et peut-être qu'une créature se prépare à faire des dégâts. Après tout, le métier finit toujours par le rattraper, et c'est pour ce genre de situations qu'il doit toujours être à l'affût, même quand le monde semble mourir autour de lui. Il inspire un grand coup et s'enveloppe brièvement de volutes de feu pour réchauffer ses membres engourdis et il s'élance, détachant au passage sa hache de sa ceinture.

    Des formes se dessinent lentement entre les troncs pendant qu'il court, lancé à pleine vitesse, et c'est dans un fracas de branches de conifères qu'il atterrit à côté d'une bâtisse en pierre. Devant lui s'étend la petite place du village, et le dernier spectacle auquel il se serait attendu. Il n'y avait pas une quelconque bête impie entre lui et les villageois, mais deux femmes à la crinière écarlate.

    - Qu'est-ce que ? Pourquoi il y a une demi-portion qui vient de débouler du bois ? Tu veux quoi toi, t'es avec elles ?

    La scène tournait de plus en plus au ridicule, non seulement les villageois ne s'apprêtaient pas à combattre un monstre manifestement ignoble, mais en plus ils l'incriminaient lui ? Et les deux femmes venaient elles aussi de se retourner vers lui, avec des expressions visiblement confuses. Dans quoi est-ce que Kérémir venait de s'embarquer ? Toujours est-il qu'il déborde d'adrénaline, et il ne va pas se laisser toiser par un orc prêt à le condamner au premier regard. Il relève sa hache, et au lieu de la pointer vers les jumelles, il la tourne vers l'orc à la peau semi-albâtre.

    Toi, qu'est-ce que ? Trois jours que je suis paumé dans ce trou pourri et la première gueule que je vois me traite de demi-portion ? Viens voir ici tête butée, je croyais que c'était la merde ici, pas qu'on allait me traiter comme de la merde.

    Kérémir passe à côté des jumelles en les ignorant complètement pour aller se planter fermement devant l'orc alors que les autres villageois assistent à la scène, indécis face au développement de la situation. L'orc s'avance aussi vers lui en détachant sa propre hache.

    Je sais pas qui t'es le nain, mais tu vas dégager si tu veux pas que je te découpe en deux.
    Essaie seulement, j'ai pas besoin de ça pour te mettre à terre.

    Kérémir laisse sa hache tomber par terre et inspire un grand coup devant son adversaire. Un bref tourbillon de flammes s'élève depuis le sol, forçant l'orc à reculer sous la surprise, il n'a même pas le temps d'assimiler ce qui vient de se passer qu'un coup de poing vient se loger fermement entre ses côtes, le forçant à genoux. Sa propre hache tombe elle aussi au sol alors que son visage médusé se tend sous l'effet de la douleur. Il essaie bien de riposter en décochant un crochet du droit, mais le coup vient se heurter au visage du nain qui ne semble même pas le sentir alors que les phalanges craquent. Kérémir ne l'achève même pas, il se contente d'aller ramasser sa hache et de la boucler à la ceinture. Tant pis pour ce village, il n'est clairement pas le bienvenu et il a mieux à faire que de matraquer un imbécile encore plus suspicieux que lui.
    Mais alors qu'il se prépare à s'en retourner à la monotonie de la toundra, il tombe nez à nez avec les deux femmes qui lui étaient sorties de la tête.
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    Anonymous
  • Lun 10 Juil - 19:08
    Les deux sœurs se retournent vers l’inconnu, Shaïna la tête penchée sur le côté, le regard curieux, Miya soupirant devant ce nouveau nid de problèmes. La réaction de l’orc ne se fait pas attendre, son attitude passe directement de la méfiance à une colère ou se mêle une pointe d’animosité. Si quelques instants plus tôt se sortir pacifiquement de la situation semblait compliqué, il semble maintenant que cela frôle l’impossible. Tout repose en grande partie sur les épaules du nain et à voir son expression, la discussion n’est clairement pas sa priorité. Au moins sa répartie à le mérite de faire sourire Shaïna même si Miya de son côté ne peut retenir un nouveau soupir en secouant la tête. Pour l’une ce nouveau venu et certes effrayant, une personne dont on ne connaît rien est forcément effrayante, pour l’autre il passe de nid à problème à personne à éviter. Comme s’il était simple d’éviter les gens dans le grand nord. La tâche est à la fois ridiculement simple et paradoxalement compliquée une fois qu’on a commencé à marcher ensemble. Et les jumelles le savent, au vu de la situation il est bien possible que le départ du village se fasse ensemble.

    Il est un peu drôle.
    - Il a l’air très agressif…
    - L’orc l’est autant.
    - Mais je comprends mieux l’orc.
    - On fait quoi ?
    - On les laisse parler.
    - Ils ne vont pas parler…


    Les deux élémentaires échangent entre elles dans un murmure alors que Kérémir s’approche de l’orc, petit être haut d’un petit mètre quarante contre une montagne de muscle de plus de deux mètres. Comme si cela pouvait avoir un impact dans la suite de l’affrontement. Juger quelqu’un sur son physique et la première erreur des mauvais combattants, elles le savent, elles ont vu trop de gens se faire piéger de la sorte durant leurs études. Mais l’orc lui ne semble pas en avoir conscience. Trop sûr de lui, trop habitué à ce que les choses se passent comme il le veut, en bon chef de village qu’il est. Mais les choses ne vont pas toujours dans le bon sens. Et le nain est bien décidé à appuyer ce fait. En un instant l’air s’embrase, l’orc chancelle, recule d’un pas… Et marque ainsi sa défaite. La suite est expéditive, chacun des combattants se contente d’une seule frappe, celle de Kérémir venant couper le souffle à son adversaire alors que l’opposition ne parvient même pas à lui faire tourner la tête. Autant à cause de la surprise que par le coup l’orc fait un deuxième pas en arrière se tenant la main, regardant d’un œil mauvais le nain qui vient de le remettre à sa place.

    Côte à côte les jumelles se glissent dans le dos du voyageur, lui bloquant la retraite :

    C’est gens sont des mineurs. Ils gagnent leur vie par le travail manuel.
    - Il… Il ne…
    - Oui, même s’il est bête il ne faut pas le priver de son travail.
    - Tout… Tout le village en pâtirait
    - Parfaitement. J’espère que vous ne comptez pas agresser tous les villages du nord comme ça.


    Joignant le geste à la parole, Miya se décale d’un pas sur la gauche, une main tendue devant elle. Dans le village, le vent se lève soudainement, une brise légère qui vient entourer l’orc et le nain. Le souffle s’attarde sur le poing brisé, bise gelée mais réconfortante. Les os se recollent, les doigts tordus se redressent, la douleur disparaît. Sur le nain l’air passe en une simple caresse effaçant l'hématome laissé par le poing de son adversaire. Sourcils froncés, ce dernier se relève secouant la main, s’assurant que tout est rentré en ordre, à quelques pas derrière lui des villageois se sont mis en rang, fourches, haches, couteaux, le message est clair. “Vous avez peut-être rattrapé ses conneries mais ça change rien. Dégagez d’ici. Dernier avertissement. Et vous prenez le nabot avec vous.” Des mots crachés avec un mépris certain. Avec un haussement d’épaule les deux femmes se tournent vers le nain, ne prêtant plus attention au village et ses occupants.

    Vous l’avez entendu.
    - Il faut partir d’ici.
    - Vous faites quoi ?
    - Nous on continue.
    - Vous feriez bien de ne pas rester ici.
    - Et…
    - Les villages à l’est risquent de ne pas vous accueillir à bras ouvert alors…
    - Il reste l’Ouest.
    - Et nous.

    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 13 Juil - 14:43
    Nez à nez ? Plutôt nez à poitrines en vérité au vu des deux pommes qui séparent le nain des inconnues écarlates. Non pas que ça gêne particulièrement Kérémir, étant habitué à traiter avec des êtres bien plus grands que lui, mais il faut reconnaître que ça pose tout de même quelques inconvénients de communication quand il se retrouve à même pas deux mètres de distance d'un interlocuteur avant de se rendre compte de sa présence, le forçant aux choix à se tordre le coup ou reculer d'un pas quelque peu embarrassant pour regarder le dit interlocuteur en face, ou les interlocutrices dans le cas présent, ou plus exactement encore, les sources de ce problème aussi ridicule qu'insignifiant dans lequel il vient de se fourrer. Et non contentes d'avoir réussi à se glisser dans son dos, elles étaient apparemment en train de lui parler avant même qu'il ne se retourne, et dans le feu de l'adrénaline, il n'y a tout simplement pas prêté attention, le conduisant dans une situation pour le moins épineuse.

    Alors que ses nerfs commencent à peine à se refroidir et qu'il cherche ses mots pour répondre à la figure qui était en train de lui parler, elle lève la main et une étrange sensation vient caresser la tempe de Kérémir, elle n'est pas foncièrement désagréable, mais elle est certainement déstabilisante quand il n'a pas ressenti autre chose que les vents glacés du nord depuis pratiquement une semaine. La surprise est telle qu'il se surprend à porter sa main droite à sa tête, là où l'orc l'avait frappé, ou tout du moins là où il avait essayé de le frapper, et à sa stupéfaction il se rend non seulement compte que l'orc avait réussi à lui laisser un début de marque sur le coin du front, mais que celle-ci était en train de se dissiper sous ses doigts. Même sa constitution de nain ne lui permet pas de faire disparaître purement et simplement des égratignures au gré de sa volonté. Qui que soit cette personne, elle semble posséder plus d'un tour dans son sac et elle vient de le soigner... en signe de bonne volonté, ou bien pour lui faire baisser sa garde ? Sans le contexte de ses paroles, Kérémir ne saurait dire, et le début de phrase qu'il avait réussi à aligner dans sa tête en a profité pour s'évaporer. Finalement, alors qu'il essaye encore de démêler ce qui vient de se passer, c'est une voix ô combien désagréable qui le ramène de force au moment présent.

    A présent dans son dos, et flanqué par une petite troupe de villageois armés, l'orc noirâtre est à nouveau sur pied et toise les trois intrus en se tenant la main droite, que Kérémir aurait juré avoir entendu se broyer entre le marteau qu'était la force de l'orc, et l'enclume qu'était sa propre boite crânienne. De toute évidence, il n'a pas été le seul à profiter des talents de la mystérieuse demoiselle. Toutefois, ça n'a pas l'air d'avoir fait évoluer sa position, ou la tendresse de son vocabulaire. A peine soigné qu'il est déjà en train de jouer la forte tête et d'inculper Kérémir pour son propre entêtement, avant de l'insulter au passage avec tout le mépris dont il est capable. Mais le chasseur s'est déjà détourné de ce village, et si l'orc l'irrite toujours au plus haut point, il n'éprouve plus l'envie de faire grincer ses os, il se contente lui répondre avec un dédain similaire avant de détourner définitivement la tête.

    Le jour où tu fourreras cette paluche dans la gueule d'une geomi, compte pas sur moi pour te tirer du pétrin, t'es prévenu.

    A peine a t-il fini que la première demoiselle reprend la parole : Vous l'avez entendu.

    Je suis pas sourd.

    Mais avant qu'il ne puisse placer un grognement, les deux élémentaires se mettent à le bombarder à tour de rôle, il n'a même pas le temps d'assimiler leur symbiose qu'elles l'ont déjà assommé avec un mélange de questions, de conseils et d'informations étranges. C'est un déferlement aussi bref que soudain de mots qui vient percuter le nain de plein fouet, le laissant bouche bée face à la tentative de dialogue. Voyant qu'il ne répond pas, l'une des deux femmes le regarde brièvement de travers tandis que l'autre lâche un soupir, et elles se détournent pour repartir vers l'ouest, sortant du village. Seul une série de mots arrive finalement à percer la purée de poix que sont les pensées du nain à cet instant précis.

    Les villages à l'est risquent de ne pas vous accueillir à bras ouverts alors... Il reste l'Ouest.

    Que peut-il bien y avoir à l'ouest, que s'est-il passé à l'est, et qui sont ces énigmatiques figures auréolées de rouge ? Kérémir repose les yeux sur sa main droite, puis sur les deux femmes disparaissant progressivement entre les branches. Les versants peuvent attendre, quelque chose est en train de se tramer dans ce coin reculé du Reike et ces deux personnes sont sa seule piste. Il finit d’assujettir sa hache à sa ceinture et il se met à les suivre, elles n'ont pas l'air particulièrement pressées, mais elles ont une longueur d'avance sur lui et ses enjambées. Il se voit obligé de presser le pas pour les rattraper et ce n'est qu'au bout de deux bonnes minutes et deux cent mètres qu'il finit enfin par se rapprocher suffisamment pour les héler sans faire fuir la moitié des oiseaux qu'il y aurait eu dans une forêt moins morne.

    Hé, vous deux !

    Les demoiselles se retournent pour le voir arriver et ce n'est qu'alors qu'il prend conscience de la similarité entre les deux, au moins aussi troublante que la couleur de leurs chevelures.

    C'est quoi cette histoire d'Ouest ? Qu'est-ce qui se passe ici et vous êtes qui bon sang ? Je suis pas venu molester des imbéciles à la base j'ai mieux à faire.
    Att-t-t-t ! Une seule à la fois, j'ai rien compris tout à l'heure et je vais encore avoir la tête qui tourne si vous remettez ça, déjà que je fais pas la différence tellement vous vous ressemblez. D'ailleurs, c'est laquelle de vous deux qui m'a soigné ça au village ?
    finit-il en pointant sa tempe gauche.
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