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  • Dim 23 Juil - 11:50
    Il faisait nuit noir et ca devait etre environ la moitié de la nuit. Elle marchait d'un pas décidé sur le pavé des rues de Liberty, arrivant tout juste de la ville ou elle venait d'éviter la mort en affrontant une entité clairement bien trop puissante pour qu'elle puisse la gérer comme elle voulait. Et le pire, c'est qu'aprés tout ça, aprés la voix fantomatique, l'enfant enflammée, la vieille lycanthrope, les documents, les secrets, la mairesse tirant les ficelles...ce n'etait meme pas a tout ça qu'elle etait en train de parler.

    En s'infiltrant dans l'école, comme elle l'avait déjà fait, elle se souvenait de cette nuit la. Plutot, cette soirée, qui avait viré du reve au cauchemar. Comment elle avait pleuré en se levant pour partir. A cause d'elle, car elle n'etait absolument pas capable de lui offrir ce qu'elle voulait. Une vraie soirée. Avec Elia. Elle se souvenait du baisé humide, de ses grands yeux ouvert alors que la situation lui échappait, et qu'Eloise disparaissait comme elle etait arrivée, au détour d'un couloir.

    Ca faisait un mois, plus que ça. Et Elia y avait pensé quasiment tous les jours depuis. Elle en avait meme parlé a Cyradil. Sans que cela puisse lui donner plus d'indication sur la marche a suivre. Elle aurait voulu la revoir, mais c'etait impossible. Elle n'avait pas le droit, pour le bien de tous le monde. Et pourtant voilà qu'elle etait en train de s'infiltrer dans le bureau de la professeur. Elle savait bien ou c'etait, et trouvait facilement le chemin.

    C'etait la faute de Neera, de l'avoir envoyé dans cette histoire ou Eloise se trouvait aussi. Comment faire pour passer a autre chose alors que ses grands yeux avaient été posé sur elle une partie de la journée ? Ou elles avaient été si proches physiquement que le nez d'Elia avait encore faillit la rendre totalement folle. C'etait injuste, le destin se moquait d'elle. Mais parfois, il fallait en jouer. Alors elle avait prit la décision d'y retourner, de la revoir une derniere fois. Au moins pour s'excuser.

    Elle n'etait pas très présentable. Elle ne s'etait pas arrété un seul instant pour s'appréter. Elle sentait un peu la sueur et la crasse de la cave ou elles avaient frôlées la mort. Elle portait toujours la meme tenue qui avait noircie a cause des flammes, et pourtant malgré tout ça, elle gardait le charme un peu sauvage qui avait pu sauter aux yeux de la professeur lors de leur rencontre.

    Elle poussa la porte et pénétra dans le bureau. Rien avait changé depuis son passage bref la derniere fois. Ca sentait son odeur, fort, signe qu'elle passait énormément de temps entre ces murs. Il y avait des affaires a elle, montrant qu'elle devait meme passer des nuits ici. Elle allait sans doute revenir, sinon elle l'a verrait au matin. Elle avait le temps, elle avait décidé qu'elle ne pouvait plus rester en Republique aprés tout ça. Elle ne supportait pas de mentir a une femme qu'elle avait envie d'aimer. Elle allait sans doute démissionner.

    Aurilia aurait refusé, Zephyr allait sans doute raler, mais c'etait sa vie, pas la leur. Elle voulait simplement avoir la chance de rencontrer quelqu'un, un jour, et de ne pas la décevoir comme elle avait pu décevoir Eloise.

    Elle avait couru seule dans les rues, ce soir la. Pieds nues, les cheveux dans les yeux, se retenant a grand peine d'hurler de rage. Sa faute, sa faute, sa faute. Elle avait jongler entre le trop plein d'émotions et l’indifférence, pour ne pas se trahir, et le resultat, c'est qu'Eloise avait pensé qu'Elia ne voulait pas etre le. Rien que d'y penser, elle avait sentit son cœur se serrer. Depuis elle avait protégé ses jolies arrières. Elle avait affronté des dangers. Elle se sentait envieuse de lui parler. Sans savoir exactement ce qu'elle allait lui dire, ce qu'elle pouvait lui dire.

    Elle approcha lentement du canapé, passa délicatement le cuir du doigt, et observa la bibliotheque. La qu'elle avait trouvé des informations sur des membres de la pegre. Perseis notamment, qu'elle venait de rencontrer. Ca n'avait pas aider a la rendre amicale. Surtout vu qu'elle avait essayé de la leur faire a l'envers toute l'aprés midi. Mais soit, c'etait derriere eux, et elle avait espoir qu'Eloise reste un peu a l'écart.

    Elle continua jusqu'au bureau, eclairé par la lune, seule partie vraiment lumineuse du bureau. Elle n'alluma aucune lumiere, elle se mit simplement assise sur le bureau, dos a la porte, observant la cour exterieur de la grande fenetre qui ouvrait sur l'extérieur. Elle écarta un peu les genoux, s'appuya en avant sur ses cuisses pour observer le silence nocturne, et l'absence d'ame qui vive a cette heure de la nuit.

    Elle redressa les mains, et retira son béret, avant de relacher sa longue cheveulure en cascade dans son dos, assez long pour tomber sur le bureau. Elle reposa son chapeau sur sa tete. Rien u'avec cette petite différence, J n'existait plus. Elle etait aussitôt plus reconnaissable, bien que de dos dans l'obscurité, ca puisse etre un peu compliqué de la reconnaître directement. En revanche, Eloise verrait aussitôt son partenaire de la journée.

    Elle resta ainsi silencieuse, immobile. Et si la porte s'ouvrait pour révéler la proprietaire des lieux, elle ne se retournerait pas, mais un petit sourire éclairerait son visage, causée par la joie de la retrouver a nouveau, en un seul morceau.
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  • Mar 25 Juil - 0:06
    Tête penchée en arrière, yeux clos, je profite de la fraîcheur de la nuit, laissant quelques gouttes éparses s’écraser sur moi. Trois jours depuis les événements de Liberty. Trois jours de voyages à penser, à réfléchir, à ruminer. Pour revenir ici en pleine nuit. Et ma première décision, plus qu’aller me reposer, de prendre du temps pour moi, est de revenir ici. Entre ces murs qui m’hébergent plus souvent qu’ils ne le devraient. Ces murs en qui j’avais confiance. Mais au regard des derniers événements il faut accepter les choses comme elles sont. De nombreux secrets dorment dans l’enceinte de l’académie. Des secrets bien plus lourds que ce que j’aurais pu imaginer. Que ce que je voulais imaginer. Suis-je prête à les déterrer ? À tenter de les déterrer… Je ne sais pas. Je ne suis plus sûre de rien. Je ne l’avouerais à personne mais les dernières semaines ont été mentalement éreintantes. Liberty n’a été que le coup de grâce. Une goutte plus grosse que les autres me fait sursauter et rouvrir les yeux. Il est temps de rentrer. Les cours reprennent demain. Ils m’ont proposé de prendre un jour de plus, arguant que l’incident semble justifié un jour de repos supplémentaire. J’ai refusé. Je ne veux pas me reposer. Je n’ai pas le mental nécessaire pour ça. Le travail est ma seule porte de sortie pour tout oublier. Eux, ce qu’ils impliquent, les soucis qui nous attendent, les décisions qu’ils m’ont forcé à prendre.

    Elle.

    Ah ?!” Une goutte s’écrase en plein sur mon œil, ruisselante, pâle copie des larmes qui ont meublé ma nuit ce fameux soir. La pluie commence à se faire plus forte, il est plus que temps de rentrer, de prendre une douche et rejoindre ce bureau qui partage mes nuits. Pourquoi y penser maintenant ? Je n’ai pas assez de soucis avec tout ça ? Il faut encore qu’elle revienne me hanter ? C’était un rêve inaccessible, un rêve que je regrette d’avoir eu… Vraiment ? Je le regrette vraiment ?.. Mon soupir raisonne dans la nuit alors que mes pas crissent dans le sable des terrains d’entraînement. Difficile à dire. J’aimerais ne pas le regretter, nous avons tous le droit de rêver. Et nous avons tous le droit de nous tromper. Il suffit juste d’accepter et passer à autre chose. Alors pourquoi ne suis-je pas capable de l’accepter ? Qu’ai-je raté ce soir-là, quel message veut me transmettre mon esprit sans que je parvienne à en saisir le sens ?

    La porte claque derrière moi, en quelques pas je rejoins les douches, mes vêtements tombent sur le sol alors que je me glisse dans un cabine, tête posée contre le mur, l’eau perle sur ma peau. Trop de choses. Et personne à qui en parler. Personne à rejoindre, personne avec qui me reposer, me détendre, discuter… Nathael et Anastasia pourraient passer du temps avec moi mais je ne peux pas les déranger de la sorte. De même pour Neera ou Gabriel. Je les aime, sincèrement, mais ce n’est pas ça que je veux. Juste… Peut-être avait-elle raison. Peut-être me suis-je condamnée à aimer autant mon travail. “Je veux juste parler à quelqu’un…” Cette fois ce n’est plus la copie médiocre d’une goutte d’eau mais de vraies larmes qui commencent à couler. Comme cette nuit. Pourquoi ? Pourquoi faut-il que ce soir, parmi tous les soirs, je ne puisse m’empêcher de penser à elle ? Je n’avais pas d’autre solution, il fallait arrêter là… N’est-ce pas ?

    Parce que je commençais à l’aimer.

    Aussi simplement que ça. J’aimais celle qui me faisait face, celle qui a partagé une partie de mon repas. Et j’ai eu peur. Peur que cette femme ne soit qu’une chimère. Un mirage. Que sa véritable identité soit celle de cette femme qui l’a remplacé à la mention de son nom. Je ne sais même pas s’il s’agit de son vrai nom. Probablement pas. Encore un mensonge…

    L’eau cesse de couler, je m’essuie distraitement, rapidement. Je veux juste dormir. La soirée a trop durée. Le miroir me tire un sourire. Un débardeur trop grand et un pantalon de lin trop petit. Elle est loin la professeur bien habillée, dans ses costumes trop chers pour son budget. Mais au diable. C’est au moins le seul avantage à la solitude. Les larmes montent de nouveau, mes yeux sont déjà rouges de fatigue et d’avoir trop pleuré. Alors c’est presque en courant que je remonte les couloirs de l’école. Chaque pas est plus dur que le précédent, à chaque pas une nouvelle pensée parasite vient se percuter aux autres, s’ajouter à la liste. Jusqu’à atteindre mon bureau. Haletante. Épuisée. La douche n’aura servi à rien. Comme tout le reste. Comme tout ce que je fais. La pensée de trop. La main tendue, tremblante, qui devait tourner la poignée retombe mollement. Et je l’accompagne, adossée contre le mur, la tête dans les mains. “Ne me laissez pas seule…” Un appel à l’aide. Destiné au monde, à quelqu’un n’importe qui. “Ne me laisse pas seule…

    Destiné à elle.
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  • Mar 25 Juil - 19:42
    La nuit noire, silencieuse. Douloureuse. Elle avait attendu patiemment une longue partie de la soirée, puis le début de la nuit, en esperant qu'elle allait revenir. La veille déjà, elle avait tournée autour de Magic, en découvrant qu'Eloise n'avait pas eu le temps de faire le chemin retour. Elle etait rentrée trop vite, l'avait prise de vitesse. Elle était revenue le soir suivant, et maintenant, elle n'etait éclairé que par la déesse lunaire.

    Le sommeil avait atteint la pointe de la tour, et tout était silencieux. Elle avait fermé doucement les yeux, le souffle bas, le cœur presque a l’arrêt. Elle s’était muée en ombre, a peine visible par l’éclat de lumière qui passait a travers les carreaux. Elle avait fermés les yeux. Presque en méditation, a deux doigts d’être statufiées. Une œuvre d'art, mi homme mi femme, dont la vraie personnalité restait difficile a cerner. Personne ne la connaissait réellement. La seule n'etait plus. Il n'y avait plus qu'Elia, dans l'ombre.

    Elle entendait tout. Le souffle des quelques personnes dévalant les marches de la serre, montant quatre a quatre, avec des dossiers dans les bras, la tour est. Des ames esseulées, perdu dans le travail constant, la solitude permanente. Un peu comme elle.

    En poussant son ouïe très loin, a travers l'obscurité de la ville, elle pouvait les entendre, ces deux jeunes amoureux qui se tenaient l'un a l'autre pour ne pas tomber, après une soirée bien arrosés. Elle pouvait l'entendre, cette femme claquer des talons en se dépêchant d'aller retrouver son amant, le tissu de sa lingerie trop fine pour une telle course frottant contre sa peau et l’empêchant d’accélérer autant qu'elle le voulait.

    Elle ouvrit un œil. Le bruit des pas dans le couloir. Elle ne l'avait pas entendue. Mais elle etait la. Elle sentait le savon et l'eau ruiselait encore légérement sur son corps, sous sa tenue. Elle sortait des douches, celles qu'elles avaient utilisés la derniere fois. Son cœur manque un battement, donnant l'impression d'un arret morbide, avant que deux coups suivant ne fasse circuler son sang a nouveau.

    Prise de panique, elle se redressa un peu. Elle avait cru etre prete, mais finalement, impossible. De croiser son regard pour de vrai. Elle s’était dit qu'elle pouvait essayer, une fois, d’être sa véritable personne. Mais c’était bien plus difficile que de jouer un rôle. Alors dans une certaine fébrilité, elle attacha a nouveau ses cheveux et remit son chapeau. Elle jeta un œil dans la vitre, sans parvenir a voir son reflet, a etre certaine de la personne qu'elle dégageait. Pourquoi etait elle la, si ce n'etait pas pour etre sa véritable personne ?

    Elle resta immobile. Juste s'assurer qu'elle allait bien. Pas de blessure, rien que Perseis ou Koraki avait pu lui dire ou faire pour agresser son esprit ou son corps aprés son départ. Elle aurait du rester plus, mais aussi bien pour sa couverture que pour eviter de continuer de trop fréquenter la troisieme laronne de leur affaire, il avait mieux valut s'esquiver rapidement.

    Elle jongla mentalement avec ce qu'elle allait dire. Eloise allait peut etre hurler ou l'attaquer. De voir un type comme ça sur son bureau. Mais non. La poignet eu un tremblement, et rien. Juste un bruit sourd. Comme une chute. Elle sauta sur ses pieds sans comprendre elle meme ce qu'il venait de se passer, ni pourquoi elle commençait a bouger. Il le fallait, c'est tout.

    Elle alla jusqu'à la porte en un instant. Sur la pointe des pieds, comme une chatte, agile et discrete. Un appel. Elle frissonna, regarda derrière elle, comme si quelqu'un d'autres aller sortir, intervenir. Elle souffla. Son corps avait bougé avant son esprit, a nouveau. Elle tira la porte, un autre appel. Jamais. Elle ne pouvait pas la laisser seule. C’était au dessus de ses forces. Disparaître, ou bien se révéler.

    Être vraie.

    Elle se retrouva en une seconde a coté d'elle a genou. Elle l'avait attrapé avant qu'elle ne tombe complètement assise le dos contre le mur. Elle semblait être apparut de nulle part, et la seule indication donnant une idée de son sens d'arrivée c’était la porte qui était a peine entrouverte, la lune venant frapper leur deux personnes contre la peinture sombre du couloir. Une main réconfortante, entre le mur et son dos, l'autre venant ralentir sa déscente, sous ses genoux, pour qu'elle tombe gentiment assise.

    - ...Eloise.

    Son timbre n'avait pas atteint la gravité qu'elle avait arboré durant leur derniere rencontre, dans cette tenue, mais assez pour jouer le change. Elle l'observait, ses grands yeux masqués de lentilles de contacts bleues, dissimulant son regard sombre comme la nuit qui berceait actuellement leurs existences. Elle eu un frisson. Magnifique. Elle l'avait quasiment oubliée. Pas comme leurs missions. Comme leur rencontre. Une splendeur.

    Elle n'eut aucun instant pour se retenir que doucement elle l'attirer contre elle et la serrait doucement dans ses bras. Un bref instant, une brève seconde, une respiration. Une vie. Elle approcha son visage des cheveux de la professeur, a deux doigts d'y déposer un baisé, et se ravisa a cause d'une seule chose. Son odeur. Si intense que cela la fit sortir de son songe eveillée. Elle se recula un peu, penaude, en espérant ne pas s'etre fait reconnaître. C'etait un peu la honte de se faire avoir comme ça. Tout n'avait durée qu'une seconde. Elle sourit timidement, en essayant de tourner son visage dans un angle moins éclairé par la lune.

    - Désolée, professeur. Je vous avez dit que nous n'allions pas nous revoir avant longtemps...mais j'etais un peu inquiete de savoir si vous alliez rentrer en un seul morceau. J'espere que vous me....vous me pardonnez.

    Elle la souleva sous les genoux, et dans le dos, aussi facilement que si elle portait une enfant. Elle était pourtant plus grande qu'elle, mais c'etait facile. Elle pénétra le bureau en la portant ainsi, jusqu'au canapé ou elle l'a déposa délicatement. Penchée en avant un instant, son visage devant le sien...nouveau sourire timide, et marche en arriere. Battre en retraite. Rapidement. Avant de céder.

    Elle recula en marche arriere, jusqu'au bureau. Ou elle s'appuya des deux mains en arriere, sans la regarder. En regardant la porte qu'elle avait claqué du pied. Le silence, maintenant. Elle ne lui avait pas demandé son avis pour la porter ainsi. Elle ne lui avait meme pas laissé le temps de comprendre.

    - Je...je ne vais pas rester longtemps. Si vous allez bien, alors tant mieux, professeur.

    Ce n'etait pas ce qu'elle avait prévue. Mais meme aprés tout ça, elle n'arrivait pas a prendre sur elle d'avantage. Elle avait voulu sourire, faire une blague, s'excuser.

    Et la seule chose qui résultait de son plan, c'etait le silence.
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  • Mer 26 Juil - 23:23
    Un bruit. Des pas précipités, un glissement, le grincement de la porte.
    Une présence. Rassurante et inconnue, proche mais lointaine.
    Une voix.

    La sienne.

    Mais ce n’est pas possible n’est-ce pas ? Elle ne peut pas être là ? Pas elle.. Pourquoi serait-elle là ? Au milieu de la nuit, dans une université aux airs de manoir hanté. Elle ne peut pas être là. Pourtant je l’ai entendu. Affirmation présomptueuse après une seule soirée mais je sais reconnaître sa voix. Je le sais. Je pourrais douter, hésiter, me reprendre, revenir sur ma décision, mais je sais qu’à la fin je saurais la reconnaître. Comme je reconnais cette étreinte. Inattendue, surprenante. Un rêve au milieu de la nuit, un mirage dans le désert. Qui disparaît aussi vite qu’il apparaît.

    Deux grands yeux larmoyants se tournent vers elle. Parce que c’est elle. Ça aussi je le sais. Après tout elle me l’a dit. Elle aime se changer, s’habiller… Être quelqu’un d’autre. C’est ce qu’elle est en ce moment… C’est ce qu’elle était ce soir-là aussi. Quelqu’un d’autre… La raison qui m’a fait partir, disparaître dans la nuit. La raison qui va me faire ne pas repousser cet inconnu. “Je te pardonne…” Elle a peur. Elle prend les devants, mais sa voix tremble, ses yeux sont fuyants… Ces mouvements si fluides, perdent de leur superbe, se saccadent… Je la laisse faire. J’ai besoin de ce contact. Et j’ai besoin de temps. Juste quelques secondes. Une respiration, un souffle. Une idée. Je dois agir vite, avant que le rêve ne s’évapore mais il me faut du temps.

    Je ferme les yeux, ne retenant pas mon sourire quand je l’entends buter contre le bureau. Elle aussi aimerait avoir du temps. Ou disparaître. Je commence à comprendre maintenant. Ce n’était pas à dessin, ce n’était pas pour me tromper. C’était… Simplement ainsi. C’est ce qu’elle est. Elle était ce masque dans le restaurant. Elle est ce masque fissuré qui se tient devant moi. Mon sourire s’agrandit. J’ai vu par delà les masques. Et j’ai aimé ce que j’ai vu. Et elle le sait.

    Je te pardonne… Eryah… J… Ou celle derrière tous ces noms.” Je me relève du canapé pour la rejoindre. Face à elle, ma main glisse doucement sur sa joue. “Bien sûr que je te pardonne. Pour ça… Pour tout…” La lune m’éclaire, éclaire un sourire triste et doux. Le sourire de quelqu’un qui a perdu quelque chose qui lui est cher. Et qui l’a retrouvé. “Mais ne part pas de nouveau… S’il te plaît.” Ma voix se brise. Comme la dernière fois. Mais cette fois je ne partirais pas. “Ne disparaît pas…” Je déglutit péniblement, les poings serrés, le visage tourné vers le sol. Les larmes coulent de nouveau. Dehors la pluie retentit d’intensité, s’écrasant sur la vitre dans un vacarme qui me semble retentissant. “S’il te plaît ne disparaît pas…” Un murmure qui s’éteint.

    Un avenir qui se brise.

    Un avenir que je veux voir se construire.

    Alors je relève la tête. Je la regarde. Maintenant je la vois. Vraiment. Celle qui était là en face de moi. Qui riait. Qui doutait. Qui se reprenait. Qui découvrait un aspect de la vie dont elle s’était privée malgré ses rêves.

    Et je la prends dans mes bras. Une simple étreinte. Et tellement plus. Tête plongée dans le creux de son épaule, je soupire doucement. Évidemment que je la pardonne. Ce n’est pas elle que je ne pardonne pas. “Reste… Je ne fuirai pas cette fois… Alors ne le fait pas à ma place. Je t’en supplie.
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  • Jeu 27 Juil - 0:04
    A mesure qu'elle avait fait des pas en arrière, le son, de son coté, avait semblé de moins en moins imposant. Le néant s'emparant de son être, la laissant reculer dans un trou noir de doute et de détresse. Les mêmes questions, encore et encore, comme avec Cyradil, comme la première fois au restaurant. Le même cœur qui accélère comme un tambour totalement prit de frénésie. Son visage, derrière l'ombre de son béret, était neutre. Ses yeux plaqués sur Eloise, froid et distant, comme tous le reste de cette journée d'aventure contre la mort qu'elles avaient affrontées ensemble.

    - … ?

    Elle avait dit un mot. Elle n'avait pas été sur, au début, mais si, elle avait répondit, entre ses larmes, comme pour déposé une caresse sur les souffrances de son esprit. C'etait son alter ego qui s'etait excusé, mais c'etait bel et bien elle qui avait été ciblé par ce pardon. Elle le sentait. Elle sursaute en entendant un prénom. Un nom de code. Les deux personnalités sous laquelle Eloise la connaissait. Comme la dernière fois elle n’était pas Elia. Son visage redevient plus sombre encore, passant de neutre a froid. A triste. A dépité. Mais Eloise se lève déjà.

    Elle parle a nouveau, et alors que la nuit avance, l'eclat de la lune a changé de place, éclairant Eloise qui s'approche pour se faire embrasser par sa lumière, tandis qu'Elia est désormais dans les ténèbres, hors du faisceau lumineux. Humaines, ange et démon, séparées par l'astre divin. Comme une personnification de leur relation. Elle etait si lumineuse. Elia vivait dans les tenebres.

    Elle la pardonne. Pour tout. Pour la dernière fois. Elle le comprend aussitôt. Ca n'a rien a voir avec la journée précédente. Son cœur fit un petit bond dans sa poitrine. Elle ne parlait pas a Eryah, ou a J. Elle lui parlait a elle. Et aussitôt, son sa lotion recouvrant sa peau, elle devint un peu plus rose, tandis que la professeur s'avance encore, face a une Elia toujours muette.

    Bien sur qu'elle va partir. Comment pourrait il en etre autrement ? Eloise etait belle. Trés intelligente, avec un sacré caractere. Elle etait professeur, beaucoup de monde avaient besoin d'elle, envie d'etre proche d'elle. Elia serait un boulet, un fardeau. Si elle restait...Si elle ne sortait pas de la piece, la, maintenant.

    - Je....

    Elle ne voulait pas faire comme au restaurant. Elle pleurait de nouveau, et son cœur passa du bond au craquement. La voir comme ça, pour elle ? Elle avait tellement ressassé la soirée. Tellement eu l'impression d'avoir été idiote. Eloise était sans doute passée a autre chose, forcément. Elle avait sans aucun doute, avec une beauté et un charisme pareil, tourné la page d'une soirée totalement stupide qui n'avait compté que pour la reikoise. Mais alors pourquoi...

    Pourquoi est ce qu'elle semblait si triste ?

    - Vou...tu m'avais reconnue, avec Koraki ?

    Elle etait presque penchée en arrière contre le bureau. Elle ne pouvait pas reculer, mais son mouvement physique de fuite était totalement équivoque. Elle ne s'en rendait même pas compte. Qu'elle voulait fuir. Mais pas Eloise. Elle voulait se fuir elle même. Alors qu'il n'y avait qu'une chose, un seul souhait.

    Eloise l'attrapa alors. L’empêchant de reculer d'avantage. Le choc fut sourd, comme un spasme dans son corps. Elle garda les bras le long du corps, sans se dérober, ce qu'elle aurait pu faire facilement. Une douce odeur de lavande, puissante, lui saute au nez. La chaleur corporelle de la professeur frappe l'assassin qui se retrouve tétanisé. Le cœur d'Eloise bat contre elle, elle peut en sentir chaque choc, en écho aux larmes qui tombe de son visage, sur le haut de son épaule, dévalant sur sa nuque, comme un frisson de plaisir innommable. Comme un appel au désir.

    - Si je...pouvais émettre un seul souhait...

    Elle n'avait pas le droit. La main de l'impératrice sur sa tête. Celle de Zephyr et d'Aurilia sur les épaules, celles de tout ceux qu'elle avait trompée ou tuée, agrippant aux hanches, a la taille, aux jambes, la tirant vers le fond. Elle essayait de battre des bras, les bulles s'échappant de sa bouche a mesure qu'elle s'éloignait de la surface. Mais il y avait une lumière, encore.

    - Si...si je peux vraiment...une fois...dire ce dont j'ai envie...

    Une main apparut, qu'elle prit fébrilement, alors que dans le bureau, ses bras tremblèrent légèrement. Avant de se redresser et de doucement venir entourer Eloise au milieu du dos, sans vraiment de force, juste pour marquer une tentative.

    - Je...

    Eloise pu sentir alors, tomber dans ses cheveux, quelque chose d'humide. Une goutte, deux, rouler sur sa nuque, puis sous son haut, le long de son dos. Juste un petit frisson du corps d'Elia pour accompagner les larmes qui roulaient sur ses joues, invisible aux yeux de la professeur.

    - ….J'aimerais vraiment rester ici...avec toi....
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  • Sam 29 Juil - 0:30
    Je serre les dents. “... Pas avec Koraki… Désolé. J’étais… Je suis passée à côté. Mais c’est peut-être mieux. La mission aurait été plus compliquée tu ne penses pas ?” Un sourire timide qu’elle ne voit pas. Bien sûr que la mission aurait été compliquée. Je ne veux même pas penser à quel point cela à dû l’être pour elle. Ne pas intervenir. Me voir agir à quelques mètres d’elle sans rien pouvoir dire… “Au moins cela prouve que tu es bien une grande maîtresse des déguisements… Finalement…” Je pouffe, soufflant doucement sur son épaule “Finalement il aura fallu un loup-garou et une professeur un peu trop insistante pour percer le secret de ce déguisement.” Mais cela ne se reproduira pas. Encore une affirmation présomptueuse mais je le sais. C’est ainsi. Parce qu’elle est là ce soir. Parce que moi aussi. Parce que je l’ai reconnue. Et je la reconnaîtrai autant de fois qu’il le faudra. Alors avec cette idée en tête j’affirme ma prise, laissant les larmes perler sur son épaule, sursautant légèrement quand ses bras montent et m’enserrent, souriant de plus belle.

    Elle aussi ne fuira pas.

    Malgré ses obligations, malgré ses doutes, malgré ses craintes, elle ne fuira pas. Elle ne veut pas fuir. Ce soir, pour une fois dans sa vie, fuir est la dernière chose qu’elle veut. Ses mots s’éteignent dans le silence de l’académie, une première larme vient s’écraser sur ma tête. Pourquoi des choses si simples doivent-elles être si compliquées ? Presque à regret je recule doucement la tête, la contemplant un instant dans le contrejour de la nuit. Son maquillage commence à couler, sa peau brille de manière peu naturelle… Ma main vient essuyer sa joue dans une caresse. “Ce soir tu peux dire ce que tu veux… Tout ce dont tu as envie… Je suis là.” Juste un souffle. Oui… Je suis là. Et je le serais si elle a besoin d’aide. Ou pour n’importe quelle raison. À regret je m’écarte doucement d’elle, craignant que ce simple écart soit suffisant pour lui permettre de s’enfuir, disparaître dans la nuit et ne jamais revenir. Une crainte infondée. Je le sais maintenant. Et je veux pouvoir lui sourire. La regarder dans les yeux, lui parler à coeur ouvert… “Tout va bien aller. Je suis là pour toi. Je te l’ai dit… Je te le dis. Je ne fuirais pas.” Mes yeux se plongent dans les siens. Pas la même couleur que la dernière fois… Peut-être que sans ses lentilles j’aurais été capable de la reconnaître chez Koraki… Ses yeux… Même déguisés son regard est le même…

    Ma main vient essuyer une nouvelle larme au coin de son œil. Un instant j’hésite à essuyer la lotion sur ses joues… Ce serait la trahir… “Je suis heureuse de te revoir… Je… Je… Pardonne moi pour la dernière fois… J’ai eu peur… Je ne sais même pas de quoi…” Mon rire et mes larmes s’emmêlent, cette fois c’est les miennes que je viens essuyer. “Je… Je voulais tellement t’offrir une bonne soirée… Une soirée dont tu te souviendrais… Une soirée impossible à oublier… Et… Et…” Mes larmes redoublent d’intensité, je ne fais plus rien pour les retenir. Je peux enfin parler. Prononcer ces mots qui me brûlent les lèvres depuis plusieurs semaines maintenant, ces mots si durs à avaler. “Pardonne moi… Au final si tu te souviens de la soirée… C’est parce que j’ai tout gâché. Bêtement. Pour rien…” Je viens me blottir contre elle, ma tête retrouve sa place dans le creux de sa nuque, ma main sur son épaule. “Pardon… Laisse-moi une autre chance s’il te plaît… Cette fois… Cette fois je ne gâcherai pas tout… Tu… S’il te plait…” La pression semble retomber en un instant, comme si sa simple présence, son simple contact pouvait me soulager de tous les maux du monde. “Je… Je veux que… Que tu puisses…” Je relève la tête, ses yeux sont une source de réconfort à eux seuls. “Si c’est ce que tu veux… Rester avec moi… Et… Et que tu le peux… Cela me ferait plaisir… À un point que je ne peux décrire… C’est… C’est aussi…” Je déglutis péniblement, mes joues s’empourprent, je détourne le regard. “C'est aussi ce que je veux…
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  • Sam 29 Juil - 13:29
    Ses bras avaient bougés avant qu'elle ne s'en rende vraiment compte elle meme. Sa bouche avait articulé ces quelques syllabes sans que son cerveau ne l'accepte réellement. Mais maintenant elle etait en train de la serrer doucement dans ses bras, timidement, sans vraiment mettre de la conviction. Mais Eloise pouvait, devait savoir, que malgré cette apparence monotone, ce n'etait un geste fait au hasard. C'etait un pas. Une façon de faire tourner la danse, de ne plus etre tributaire d'elle meme, et de son instinct qui la maintenait au sol depuis toujours. Dépasser ce stade qui l'a rendait si malheureuse.

    Si aucune des deux ne fuis, qu'est ce qu'il va rester, alors, désormais ? Le face a face, le silence. Elle ne sait pas du tout quoi dire, elle ouvre les levres a nouveau, comme pour essayer, mais les refermes. Ca ne veut pas. C'est difficile, plus que tout ce qu'elle avait jamais fait dans sa vie. Mais c'est a ce moment qu'Eloise reprend la parole une nouvelle fois. La professeur semble elle avoir plus de facilité pour enfin laisser évacuer ce qu'elle a sur le cœur, la laissant globalement sans voix. Elle reste de marbre un moment, cinq secondes, dix secondes...et explose.

    - Mais non, arrete de dire tout ça, ca me fait mal !

    Elle la prit par les épaules assez fermement et la repoussa a un pied devant elle pour bien la regarder. Elle veut ainsi bien pouvoir la regarder. Et si elle n'a pas vraiment le visage d'Elia devant elle que celui de « J », elle peut au moins bien l'écouter. Elia tortille ses levres, incapable de vraiment savoir par ou commencer. Sa deuxieme phrase qui suit est plus brouillonne. Moins assurée. Mais elle a le mérite de continuer et de ne pas la planter dans une statue inaudible comme elle fini souvent par l'etre, comme au restaurant.

    - Ce que tu as fais, ce soir la...tous...tous ce que tu as fais, c'etait magique. J'y ai repensé...souvent. Tous...tous le temps en fait. C'est bizarre un peu je sais, tu vas me prendre pour une dingue.

    Le temps dehors ne se calme pas, comme un écho au mouvement de son cœur, brulant, endiablé, et pourtant peu assuré et fuyant. Elle l'avait repoussé pour la regardé, et pourtant ses yeux n'arrive pas a capter son regard. Elle se sent enfant, ridicule, prit sur le fait d'une erreur qu'elle ne voulait meme pas faire a la base. Tout ça, toute cette histoire, c'etait sa faute.

    - J'ai fais n'importe quoi. Je t'ai manqué de respect en n'accordant pas un seul regard a tout ce que tu as fais pour me plaire. Je savais que...Ca te tenais a cœur. Et j'ai essayé de prendre sur moi mais...je n'y arrivais pas. Ton regard ce soir la...m'a brisé le cœur. Parce que tout etait de ma faute. Et c'est encore ma faute ce soir si tout est si ridicule. Tu es la, tu me dis ce que tu as sur le cœur...et j'ai l'impression que je suis ridicule.

    Elle fit un petit geste d'agacement et son beret tomba. Dessous, ses cheveux ramenés a la hate retombe en cascade sur ses épaules et dans son dos, de façon involontaire. Elle se mord la langue, pas certaine de quoi dire. Elle etait trop...parfaite, c'etait trop facile. Elle...

    - Je ne...je ne suis pas ce que tu voudrais que je sois, tu comprends ? Je suis un fantome. Je ne mérite pas...quelqu'un comme toi.

    Elle leva la main et lui caressa la joue. Ca remontait encore. Elle avait laché un peu de leste juste avant, pour evacuer deux simples larmes. Et maintenant elle retombait dans ses travers. Mais elle avait vraiment dit ce qu'elle avait sur le cœur et le fond du probleme. Comment passer du temps avec une espionne qui assassiner des gens ? Et si le mois prochains, ont lui disait qu'il fallait qu'elle s'occupe d'une professeur qui se melait un peu trop a la pegre pour son propre bien et qu'il valait mieux la faire taire ? Elle ne pourrait pas...

    - Je suis désolée. Je gache encore tout.

    Elle baissa le visage a nouveau. Elle mourrait d'envie d'avancer encore une fois dans ses bras mais si elle le faisait, elle n'etait pas sur que ce n'etait pas le pire qui pouvait arriver pour Eloise. Le fond du probleme etait la, elle etait la pire chose qui pouvait arriver a cette femme. Elle en etait intimement persuadée.

    - Ce que j'ai dis avant je....je le pensais vraiment.

    Rester. Une soirée. Juste un instant.

    - Mais...je suis une calamité vivante. Je tue des gens. Je ne suis pas...

    Et il y avait autre chose qu'elle n'ajouta pas. Elle ne pouvait pas le dire. Et c'etait aussi la raison pour laquelle elle n'avait pas reussit a la regarder dans les yeux. Jamais, au grand jamais elle ne le supporterait. Et ca finirait forcément par arriver, elle le provoquerait.

    De voir de la deception dans les yeux d'Eloise.
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  • Dim 30 Juil - 0:12
    La surprise se peint sur mon visage. Elle est… En colère ? C’est bien ça… À cause de… De ce que je dis ? Pas à cause de la soirée mais à cause de mes paroles ?... Non… Je ne peux pas la laisser dire ça… Ce n’était pas parfait. C’était un fiasco… À cause de moi. Elle avait fait les choses comme il faut, eux aussi s'étaient donné du mal. Et j’ai tout jeté. Tout abandonné. Pour qu’elle me dise qu’elle a trouvé la soirée magique ?... Mes larmes coulent trop fort pour qu’elle ne puisse se rendre compte d’à quel point cette simple déclaration me touche. “Non… Tu… Tu n’es pas folle… Ou dingue ou… Ou quoi que ce soit… Moi aussi j’y pensais…” Pas pour les mêmes raisons… Mais combien de fois me suis-je rejoué cette soirée ? Jusqu’à mon départ tout allait bien… Il a juste fallu un coup de tête pour que… Et elle me dit, droit dans les yeux, que je me suis fourvoyée ?... Si elle ne cherchait pas autant à fuir mon regard je pourrais être tentée de croire qu’elle dit ça pour me faire plaisir. Mais ses yeux ne trompent pas. La gêne qu’elle ressent est réelle. Parce qu’elle a vraiment pensé à tout ça. Je ne peux que bouillir de plaisir face à cette révélation.

    Et rougir face à la suite. Ce que j’ai fait pour lui plaire… Après mes dernières déclarations, difficile de nier le contraire, nous savons toutes les deux pourquoi j’ai agi de la sorte… Mais l’entendre dire les choses de la sorte… Cette fois c’est à moi de détourner les yeux… Avant de relever la tête. Non. Je ne dois pas avoir peur. Les choses sont ainsi. C’est ce que j’ai voulu après tout. Il n’y a pas de honte à avoir. “Tu n’es pas ridicule. Et tu le sais. Si… Si tu es ridicule alors je le suis tout autant… Regarde moi. Ton aînée et pourtant je tremble comme une feuille, je rougis au moindre compliment…” Je rougirais même juste à cause de sa présence et son contact en réalité mais elle n’a pas à le savoir… Elle s’en est peut-être déjà rendu compte. “Et je pleure toutes les larmes de mon corps pour faire comprendre à la femme en face de moi à quel point elle compte pour moi.

    Ses cheveux se dévoilent, elle s’arrête un instant, énervée contre elle-même. Elle veut parler mais ne semble pas trouver les mots. Ou ne pas pouvoir les dire ? J’avais peut-être mis le doigt au bon endroit la dernière fois… Mais cela ne m’importe plus aujourd’hui. “Un fantôme ? Mais tu es là. Tu es revenue. Tu me tiens en face de toi… Si tu le voulais tu pourrais même te glisser dans mes bras… Et je ne suis pas une sainte non plus… Tu me mérites… Et si tu penses que ce n’est pas le cas… Sache que moi j’ai décrété que c’était le cas. Ça en fait une raison suffisante non ?” À mes yeux cette raison est la raison la plus légitime qui soit, aux siens, dans son état… Probablement aussi.

    Sa main est douce, son geste hésitant. Quelque chose en elle est sur le point de s’ouvrir. Ces mots si durs qu’elle garde pour elle semblent enfin sur le point de sortir. Lentement. Une phrase après l’autre. Un pas après l’autre. Elle hésite. Elle fait du sur place. Elle se répète. Mais elle ne recule pas. Et finalement, la sentence tombe. Une surprise qui n’en est pas une. Un secret que finalement nous connaissions toutes les deux. “Regarde moi.” De nouveau je souris. Un sourire sincère, un sourire de soulagement. Ce n’est que ça. “Tu n’es pas une calamité. Tu en es même très loin. Crois moi, je suis professeure. Des vraies calamités j’en vois tous les jours. Et tu n’en es pas une…” Au pire, elle est maladroite. Une facette de sa personnalité qui ne la rends que plus adorable en un sens. “Pour le reste… Vient avec moi.

    Sans qu’elle ne puisse résister je lui prends la main et la force à s’asseoir à mes côtés sur le canapé. “Mon travail m’a appris une chose. On peut faire de bonnes choses avec de mauvaises et de mauvaises choses avec des bonnes. Tout est une question de contexte.” Tournée de trois quart vers elle, je garde sa main dans les miennes. “Quand… Quand nous étions chez Phtonia… Que… Qu’il est apparu… Je… Il fallait quelqu’un pour l’arrêter. Tu ne pouvais pas et Perseis non plus… Je…” La scène me revient en tête… Cette scène qui m’empêche de dormir… “J’ai compris le poids d’une vie ce jour-là. J’ai compris qu’on ne peut jamais être trop préparé. Et j’ai compris que parfois il faut faire des choix… Il aurait pu vous tuer si je n’avais rien fait… Et je ne voulais pas mais…” Elle connaît la suite. Elle était présente. Mais je dois le dire. Pour moi cette fois. “Alors c’est moi qui ait pris les devants. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça. Mais je sais que cela fait de toi une femme plus forte que n’importe qui. Plus forte que moi…” Je me mords la lèvre, mes yeux quittent le sol pour venir se plonger dans les siens. “Je ne peux pas te dire que je comprends les raisons pour lesquelles tu fais… Ce que tu fais. Mais je peux te dire qu’elles ne changent pas le regard que je porte sur toi.
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  • Dim 30 Juil - 5:25
    Si la tension n'avait pas été si élevé elle aurait sourit. Elle n'y parvient pas. Eloise ne s'attendait peut etre pas a ça. A vrai dire, Elia non plus. Elle etait venue a la base pour un simple échange juste pour voir si elle allait bien, avant de s'eclipser. Voila qu'elle etait plus mise a nue que jamais, désormais. Il n'y avait plus d'Eryah ou de Julia ou de elle ne savait quel prénom finissant par A. Elle avait toujours fait en sorte d'avoir un prénom qui se termine au moins par la meme consonnance. Mais en cet instant, elle aurait bien été incapable de dire a nouveau quel etait son prénom.

    La premiere chose qui est évidente c'est qu'elle s'est fourvoyée sur le sujet principal. Eloise ne l'avait pas oubliée. Et encore moins décidée que la soirée etait une blague parmi tant d'autre. Ca lui avait tenue a cœur. Elle y avait repensé autant qu'elle. Ca l'avait travaillé. A tel point qu'en essayant de parler, de prendre en main la conversation, elle tremblait comme une feuille en bagayant. Ce fut le passage qui fit définitivement taire la reikoise.

    Et elle le disait elle meme, elle avouait ses faiblesses, timidement mais sans honte. Elle en resta literralement figée. Elle etait...si courageuse. Emotionnellement parlant...elle ne lui arrivait pas a la cheville. Ainée ou pas, il lui faudrait sans doute des années, des siecles, des vies, pour atteindre une telle attitude en face de quelqu'un qui comptait. C'etait le cas, sinon elle ne serait pas revenue l'attendre ici. Elle souffla, et sursauta quand on l'attira vers le canapé, doucement, pour la faire s'y asseoir.

    De la, elle parle encore. D'abord en regardant le sol, puis en la regardant elle. Son cœur fait un bond dans sa poitrine, et se fait absorber comme le reste de son corps, dans le rythme d'Eloise. Elle sait y faire. Elle improvise et pourtant Elia est sous son emprise. Elle s'excuse, elle explique. Elia a les levres entrouvertes par la surprise. Pas tant par l'explication. Mais par cette façon de voir les choses. Pour elle ca avait été si naturelle. De s'attaquer a une gamine que tous le monde aurait voulu protéger dans un autre contexte. Elle, elle avait frappé pour tuer, sans remord. Pas Eloise. Son cœur etait différent.

    - Tu as été forte, tout du long.

    Elle avait reussit a reprendre son souffle, mais pour parler elle avait du détourner le regard. Elle n'avait pas le courage. C'etait difficile. Mais cette fois ce n'etait peut etre pas a cause de pensées imprimées. Mais peut etre uniquement parce que son cœur etait diablement bruyant.

    - Peut etre que...

    Elle s'interrompt un moment, et pose les yeux sur la main d'Eloise, non loin des siennes. Elle pourrait les prendre, les serrer, comme une seconde avant quand la professeur l'avait attiré sur le canapé. Elle se rendit compte a cet instant précis que c'etait elle qui avait retiré sa main. Quand le contact physique avait été marqué, dans ses bras. Quand son esprit avait été stimulé par son odeur de lavande.

    - ..on devrait chacune essayer de moins réfléchir pour l'instant.

    Elle lui sourit brievement, sincérement, sans trop savoir quoi dire. Mais pour la toute premiere fois depuis le début, alors qu'elle pense a comment faire evoluer la discussion, en jetant des regards fébriles un peu partout autour d'elle, l'idée de partir, elle, a totalement disparue de son esprit. Plus maintenant. Impossible.

    - …

    Elle se mord légérement la levre inférieur, pour ne pas rester totalement immobile dans cette attente silencieuse. Lui prendre la main ? Lui dire qu'elle ne part plus ? Peut etre la complimenté ou bien....parler de la pluie qui martele la fenetre. Ou l'autre source d'eau abondante qui continue de lui inonder le visage. Finalement c'est la premiere priorité. Elle releve juste un œil en la regardant, et prend vraiment totalement conscience qu'encore une fois, c'etait elle qui a brisé le lien.

    Alors pour la toute premiere fois depuis qu'elles se connaissent...elle lui reprend la main d'elle meme. Ou plutot, elle lui frole les doigts d'une main avec les siens, alors que de l'autre, elle vient enfin lui toucher le visage, pour la premiere fois dans ce sens. Retirer une larme. Inutilement, mais comme un symbole. Elle ouvre les levres, les refermes. Son souffle semble prendre de l'epaisseur entre elle. Elle a hésité. Elle n'est plus très loin.

    Sa main quitte sa joue, mais paralelement, son autre main se lie définitivement a la sienne. La main de la reikoise est glacée, restée trop longtemps dans cette piece sans vie depuis une semaine. Refroidit par la fraicheur des murs. C'est définitivement la chaleur aimante de celle de la Republicaine qui acheve de la convaincre de faire un geste supplémentaire. Définitif.

    - Elia.

    Elle rougit un peu, les yeux définitivement baissé, la voix totalement naturelle. Sans plus aucun artifice. Plus de J, plus d'Eryah. La voix d'Elia, un peu basse avec des tonalités un peu grave, qui pourtant possede une vivacité et une joie etonnante.

    - C'est...c'est mon prénom.

    En levant les yeux vers elle, comme jaugée sa réaction, et en arborant un tout petit rictus de la comissure des levres, enfin, elle est la.

    Elle lui montre son visage pour la premiere fois.
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  • Dim 30 Juil - 22:56
    Un premier pas. Hésitant, fébrile. Mais bien présent. Le plus petit pas qu’elle aurait pu faire. Et le plus dur. Mais il est fait. Elle l’a fait. “Oui… Peut-être que c’est mieux…” Arrêter de réfléchir, profiter de l’instant, de l’autre. Ce n’est pas si simple, il va nous falloir du temps pour y arriver. Mais c’est ce qu’elle veut. Et elle a raison. Toutes les deux nous nous sommes trop prises la tête. À réfléchir à tout et rien. À avoir peur du regard de l’autre à cause de détails.  Qui parfois sont loin d’en être… Il faudra bien un jour traiter avec cette révélation. Tout comme il faudra probablement que je lui explique certaines choses, l’origine de certains produits, de certains livres ou objets dans mon bureau ou mes affaires. Plus tard. Pas ce soir. Pour l’heure il y a d’autres choses à penser. Des choses bien plus agréables que la vie qui nous entoure. Ce sourire… Elle aussi veut y croire. Je me suis battue pour en arriver là. Pour réussir à la faire revenir sur sa décision… Peut-être même sur ses propres principes. Mais je ne regrette rien. Face à ce sourire n’importe qui se serait battu. Et ce soir, il est à moi.

    Dehors la pluie continue de s’écraser contre la fenêtre, seule source de bruit dans le silence de la pièce. Un silence qui semble la mettre mal à l’aise. À moins qu’elle ne sache pas quoi dire ? La réponse m’importe peu. Ce petit air gêné sur son visage, ses yeux qui passe de moi au sol, au mur, à la bibliothèque pour revenir sur moi… Ils ne sont pas seuls cette fois. Sa main tremble, hésite, frôle doucement mes doigts, s’arrête à cette distance caractéristique ou les choses se touchent sans pourtant être en contact… Sa deuxième main comble l’écart, ne s’arrête pas, vient cueillir une larme sur ma joue. S’en est-elle rendue compte ? Que mes larmes de tristesse et de peur ont laissé la place à d’autres ? Bien plus agréable. Bien plus chaudes. Chaleureuse. Des larmes de joie. Mes doigts se tendent, nos mains se croisent, s’enserrent. Comme ce fameux soir au restaurant. Pour de bon cette fois. Pas par hasard, pas par un geste d'inattention. Par envie. De combler cet écart. D’être avec l’autre.

    Puis un souffle

    Un mot.

    Un nom.

    Et mes larmes redoublent d’intensité.

    Elle est là. Enfin là. Enfin présente. Pleinement. Ses yeux croisent les miens, s’accrochent, ne se baissent pas. Un sourire timide qui semble faire écho à celui que j’arbore. Elia… Comment un simple nom peut-il produire autant de joie ? Mais je ne peux pas rester là, à lui sourire et attendre. Elle a fait un effort. C’est à mon tour. De l’aider, de la guider. Même si les choses ne seront pas si simples, la situation ne l’est pas, mais tout se construit, doucement, un pas après l’autre… “Enchantée Elia… Bienvenue.” Des présentations en bonne et due forme… Que nous n’avions pas pu faire, qui ont attendu bien plus longtemps que ce qu’elles auraient dû. Que ce que j’aurais voulu.

    Puis un nouveau silence. Bref cette fois. Interrompu par un petit rire gêné “Pardon… Je suis plus âgée mais je ne sais toujours pas quoi faire dans ces situations… Certaines choses ne changent pas, même avec l’âge.”  Je m’essuie distraitement les yeux de ma main libre. Demain les élèves me verront arriver avec de belles cernes et les yeux rouges. S’ils me voient. Finalement je vais peut-être accepter ce jour de repos supplémentaire. “Je veux qu’on parle, qu’on échange, de tout, de rien. Apprendre à te connaître, doucement, un pas après l’autre… Que tu me connaisse aussi. J’ai tellement de choses à te demander… Tellement de choses que je veux te raconter… Je ne sais pas par ou commencer…” Et je ne veux pas lui faire peur. Elle vient à peine oser se dévoiler. Je pourrais presque la sentir encore tremblante contre moi…

    C’est cette pensée qui met un terme à mes hésitations. “Je veux tout ça mais plus que tout…” Je me penche, vient de nouveau me blottir contre elle, la tête dans son cou, les yeux levés vers elle. “Je suis tellement heureuse que tu sois là… Elia.
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  • Lun 31 Juil - 20:10
    Elle avait accepté ce temps, mais elle etait quand meme surprise a quel point la Republicaine semblait...transporter. Elle avait sincèrement cru durant plusieurs semaines qu'elle se faisait des idées. Et pourtant elle continuait de pleurer. Elle la fixa un instant, en l'écoutant et se mordit la levre inférieur, en se hatant de regarder ailleurs. C'etait intense, presque trop. Elle devait se calmer. Elle avait beau ne pas vraiment savoir quoi faire, son corps hurlait de lui sauter dessus.

    - C...c'est que...il va falloir pas mal de temps, si tu as autant de questions que cela...

    Elle sourit légérement plus, sans vraiment bien la regarder, encore une fois. Et alors qu'elle pensait pouvoir garder un contrôle relatif, Eloise se pencha en avant, venant se coller contre elle en la serrant. Ses yeux ne bougeaient pas des siens, sa tete vint dans son cou, doucement, de façon quasiment calculé. Cela ne pouvait pas être autrement. Elle avait subit assez d’entraînement de séduction, pour en être persuadée.

    - Je...

    Elle jouait a un jeu dangereux, avec quelqu'un d'aussi instinctive de la reikoise. Ses sens étaient plus qu’embrumées, tellement stimulés qu'elle n'etait pas tout a fait certaine d'en avoir encore le contrôle. Elle ouvrit la bouche, son haleine venant caresser le visage de la professeur. La repousser, c’était la première salve de défense qu'elle pouvait mettre en place.

    - J’étais inquiète. Qu'il ne t'arrive quelque chose. Je voulais etre certaine que tu rentres bien. J'ai attendue depuis hier matin, et tu n'arrivais encore pas. J'allais venir sur la route a ta rencontre, au cas ou. Et...te voilà.

    A la base elle avait songé a juste la regarder de loin, avant de rentrer a Ikusa. Ca lui aurait suffit. Puis elle était montée dans le bureau...et voilà que maintenant Eloise était blottie dans ses bras. Pourquoi avait elle dit tout ça a voix haute, d'ailleurs ? Qu'est ce qu'il lui prenait ? La, juste en baissant les yeux, juste...

    - Attends une seconde...j'ai un peu mal a la tête.

    Elle avança légèrement en avant, causant pour résultat de plaquer la tête d'Eloise un peu plus contre son cou, mais également de faire disparaître son visage du champ de vision de la jeune femme aux cheveux courts. Ainsi, elle passa la main au niveau de ses yeux et tritura pendant une poignée de secondes, avant de finalement parvenir au résultat voulu et de pouvoir reculer pour se remettre dans la position initiale.

    - Ça faisait une pression contre ma rétine, ça va mieux maintenant.

    Les yeux qu’Éloïse avait pu voir, les bleus, n’étaient plus la. Ni les bruns de la dernière fois. Il n'y avait plus rien que des abysses sombres qui semblaient sans fin. Ils étaient presque asphyxiant d'intensité. Elle avait souvent l'impression en se regardant que c’était quelque chose qui avait le don de faire peur. Alors elle n’était jamais apparut sans protection devant quelqu'un. Absolument jamais personne a part sa mère. Jusqu’à aujourd'hui.

    - Ça...ca va ?

    Elle était un peu inquiète de sa réaction. Autant qu'elle puisse voir ça directement. Si elle avait un mouvement de recule, elle serait au moins fixée. Elle avait le souffle un peu bloquée, comme dans l'attente d'une réaction qu'elle ne désirait pas vraiment recevoir, de peur d’être déçue. C'etait un affreux risque a prendre, mais elle n'avait pas le choix, c'etait un peu le test physique ultime pour son petit cœur stimulé par l'inquiétude. Alors elle prit son courage a deux mains, et elle planta son regard dans celui de sa belle. Le visage tendu, les épaules légérement crispées.

    - Je...je ne sais pas trop ce que je peux dire mais...si tu veux parler...je serais ravie de t'écouter, ou...hum...de te répondre.

    Elle se mordit la levre a nouveau. Cette odeur etait infernale...
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  • Mar 1 Aoû - 22:38
    Les routes sont sûres tu sais ? Et puis… Je pense que tu as vu que je sais me défendre… Peut-être pas autant que toi mais ce n’est déjà pas mal non ?” En y pensant, elle est peut-être la personne la plus au courant de mes réelles capacités. Même si c’est difficile à jauger. Contrairement à elle, ou à d'autres magiciens, Neera vient rapidement en tête dans ce genre de situation, mes pouvoirs ne sont pas réellement tape à l'œil. Ou même simplement visible. La pétrification ne laisse pas trop de doute quand on la voit en action mais… Ce qu’à subit cet homme… Elle ne saura peut-être jamais ce qu’il s’est réellement passé. Il en est de même pour Perseis. “Mais j’apprécie le geste. Il me touche. Vraiment. Si j’avais su j’aurais peut-être attendue sur le bord de la route qu’on vienne me chercher…” Sourire espiègle. Comment la situation aurait-elle tourné si les choses s’étaient passées de cette manière ? Si j’avais décidé de prendre du temps avant de revenir ? Probablement qu’elles n’auraient pas été différentes… Pas radicalement différentes en tout cas. C’est peut-être un peu aventureux de parler de destin mais… Je pense que d’une manière ou d’une autre nous étions à un nœud de nos vies ou notre rencontre était obligatoire. Certains diront que c’est faux, que si j’avais ce soir par exemple, choisi de rester chez moi la rencontre n’aurait jamais eu lieu… Je n’y crois pas. Certaines choses sont destinées à arriver. C’est ce que nous en faisons ensuite qui diffère.

    Que ?” Un instant elle me plaque dans son cou. Je sais bien que c’est moi qui ai décidé de glisser contre elle juste… Enfin… Le contact n’est pas désagréable… Elle sent comme ce soir-là… Un mélange de parfums et de lotions… Puis le contact se fait plus léger, je retrouve ma place, elle se penche de nouveau en arrière, de nouveau mal assurée.

    Un instant je reste sans voix, surprise, avant de lui sourire. Cela doit faire des années que je n’ai pas autant souris. Aussi sincèrement en tout cas. Mes élèves ont bien le droit à des sourires administratif, de politesse, mais de réels sourires sincères… Oui, ça date. Mais une nouvelle barrière vient de tomber. Un nouveau doute vient de s’envoler. Un pas de plus vers celle qu’elle est réellement. La vraie Elia. “C’est à moi de te demander ça...” Ma main glisse sur sa joue, vient frôler sa paupière inférieure. “La lune ne leur rends pas hommage… Mais ils ont l’air magnifiques. Eux aussi tu devrais en être fière…” Comme de tous le reste. Ça, je ne peux pas lui dire. Même si je le pense, même si je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, je ne connais pas sa vie, ses expériences et ses échecs. Alors… Comme pour tout le monde, il est bien probable que certaines choses ne soient pas réellement des sources de fierté.

    Les secondes passent lentement, silencieuses. “Les anges sont assez passés… Et la pluie semble se calmer… Pardonne-moi.” À regret je m’écarte d’elle et me relève du canapé. Dehors seules de rares gouttes obstinées continuent de tomber. “Tu veux bien qu’on parle de tout ça dehors ? En marchant dans les rues tranquillement. C’est… Je passe assez de temps ici, j’aimerais bien profiter un peu de la ville, me dégourdir les jambes…” La vérité. Ce bureau a vu passer beaucoup trop d'années de ma vie. Ce soir, ce potentiel futur qui s’offre à moi, je ne veux pas le passer ici. Comme une symbolique. Une nouvelle aventure loin des couloirs de l’académie. “On a la nuit devant nous. Peut-être même plus. Alors… On ne va pas rester coincées entre quatre murs quand même ? Même si je dois bien avouer adorer ces murs…” Un second chez moi… Tellement d’heures assise sur cette chaise… Et je me voyais bien continuer ainsi plusieurs années encore…

    C’était sans compter sur le petit rayon de soleil derrière moi. Un soleil timide, qui se cache derrière les nuages que sont ses doutes et ses craintes. Un soleil que j’ai déjà eu la chance de voir rayonner. Que je verrais de nouveau rayonner. Ce soir. Demain. Un autre jour. Une simple question de temps. Je le sais. J’ai confiance en elle. En nous. “Si… Enfin… Si ce programme te va, j’ai juste besoin d’un instant pour prévenir l’établissement que je ne serais pas là demain. Et… Il faut que je me change aussi. Ça… Ça ne te dérange pas de m’attendre dehors ?
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  • Mar 1 Aoû - 23:29
    Elle avait le souffle un peu court en osant baisser les yeux, ayant l'impression d'avoir la gorge plus sèche que jamais. Sentiment étrange que d'avoir l'impression que ses lèvres sont en train de craqueler a cause de la sécheresse ambiante. Et sa voix retenti, doucement, comme un voile de fraîcheur lui tombant sur le visage pour la sauver de la poussière. Ses pupilles qui, malgré avoir baissé le menton, restent un peu en l'air.

    Mais une caresse sur la joue vient la ramener sur la terre ferme. Ou plutôt, vint activer le mouvement réflexe de ses yeux qui viennent se planter dans les siens. Si elle avait pu explosé, elle serait sans doute partie dans un torrent de vapeur masquant la vision complete dans la piece. Mais a défaut, la seule chose qu'elle pu faire, c'est devenir totalement rouge tomate, les pauvres substances encore en vie sur son visage ne servant visiblement quasiment plus a rien, a part montrer une petite différence de couleur a certaines endroit.

    - Je...que..t...

    Elle bredouilla tellement qu'elle manqua de se pincer l'intérieur de la bouche et lâcha un gémissement de douleur en penchant la tête plus encore vers le bas en grommelant légèrement, avant de se rendre compte que ça ne rendait la proximité visuelle que plus intense, et elle acheva de se figer un peu plus. Dix minutes passèrent, enfin, c'est ce qu'elle cru, alors que ce n’était qu'une poignée de dixième de secondes.

    - Eloise je...

    Elle avait soudainement, dans un petit élan totalement incontrôlable, essayé de s'avancer un peu pour la serrer vraiment pour la première fois. Mais au même instant, Eloise recula pour se lever du canapé. Encore plus pivoine qu'avant, elle fit mine de s'étirer le bras, de façon totalement ridicule, les yeux ronds comme des billes, donnant au sombre de ses pupilles un coté chaton prit sur le fait de quelque chose qu'elle n'etait pas censée avoir fait.

    - Oh euh...

    Elle l'écouta, essayant de prendre un air plus détachée. Avoir l'air « cool », sans stresse, sans parvenir a ce que ce soit le moins du monde crédible. Surtout quand elle se retourna pour s'asseoir dans le fond du canapé en étendant le bras sur le dossier d'un air détaché, se sentant soudainement atrocement ridicule, et se redressant aussitôt, les mains sur les genoux, en la regardant, sans perdre ses deux grands yeux un peu perdu. Un peu avide de ne pas perdre une miette de sa présence.

    - J...j'aimerais !

    Elle avait quasiment criée. Ou du moins, parlé beaucoup plus fort que tout ce qu'elles avaient échangés jusque la, donnant l'impression de repousser le bureau de deux bons mètres. Elle leva la main devant sa bouche d'un air accablé par sa propre attitude, et bougea légèrement la mâchoire, comme pour tacher de contrôler la tonalité de sa voix, et reprit plus doucement.

    - Je veux dire...j'adorerais vraiment qu'on aille se balader un peu....j'aime...j'aime beaucoup la nuit en plus.

    Elle manqua de dire « surtout si c'est avec toi », mais comme pour la meme raison que ce qui l'avait retenue jusque la, et encore plus après sa tentative ratée, elle préféra s'abstenir. Son cœur battait tellement vite qu'elle soupçonnait d'ailleurs qu'en l'écoutant, on pouvait décrypter un message étrange basé sur le rythme de ses coups.

    - D...demain tu veux dire...

    Le sous entendu était clair, elle aurait du comprendre, et pourtant, l'esprit vidé comme elle l'avait, elle n'eut pas l'allusion qui sous entendait que le temps qu'elle ne voulait pas passer ici, c'etait pour le passer avec elle. Elle allait devoir retrouver une auberge. Elle n'allait pas dormir deux nuits de suite dehors quand même. Et son sac d'affaire était toujours dans la ruelle.

    - Je...je vais récupérer un truc aussi dehors alors. Et je t'attends devant l'entrée, d'accord ?

    Elle se leva, de façon un peu mécanique, tous les muscles crispés. Elle gardait les yeux fixés sur la professeur, comme si elle allait disparaître.

    - T...t'es pas obligée de te changer...t'es...hum...Super cool comme ça. Enfin, chouette je veux dire. La classe..Non je...rah...

    Elle baissa les yeux et le menton en battant en retraite vers la porte. Elle soupira, et posa la main sur la poignée. Un frisson lui parcourut les épaules, et comme si encore une fois, c'etait la derniere fois qu'elle allait la voir, elle se retourna d'un coup sec, les yeux sur Eloise, et lacha, en bredouillant, son ventre se serrant en prenant la mesure de ses mots.

    - Eloise je...merci...pour mes yeux.

    Elle lui fit un sourire, et s'échappa dans le couloir.
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  • Jeu 3 Aoû - 0:21
    Comme un chat elle se glisse dehors sans un bruit. Un chat… L’image lui va bien. Aussi peureuse, aussi discrète… Même ses yeux, ces deux grandes pupilles noires… Je pourrais totalement l’appeler “petit chat” seulement… Non seulement ce surnom est vraiment dégoûtant de mièvrerie et ensuite il est trop tôt pour tout ça. Pas réellement pour la symbolique du surnom dans une relation mais pour elle. J’ai eu l’occasion de le voir au restaurant la dernière fois, ce soir encore (même si aujourd’hui la situation est différente) elle panique rapidement. Et puis… Je n’ai pas fait tout ça, il n’as pas été si dur d’obtenir son nom pour ne pas l’utiliser… Mon regard se perd sur la fenêtre, l’extérieur de l’académie et la ville qui s’étend devant nous. Quel va être le programme de la soirée ? Ou de la journée de demain ? Je n’en ai aucune idée. Et cela me convient parfaitement. Quelques mots sont griffonnés à la hâte sur un parchemin que je déposerai en sortant du bâtiment. Une excuse quelconque, la fatigue, un début de maladie. C’est eux qui m’ont proposé de me reposer de toute façon, la raison importe peu. Je veux uniquement profiter de cette journée dont je ne sais rien. Un vrai rendez-vous, un vrai moment à passer ensemble. Le premier… Non… Les choses sont ce qu’elles sont mais la précédente soirée est notre premier rendez-vous… Avec ses hauts et ses bas, mais c’est lui qui nous a placés ici… La première pierre. Le premier jalon. Le premier pas.

    Mes vêtements tombent au sol, négligemment rangés dans le tiroir sous la bibliothèque. L’un des avantages de dormir dans mon bureau, je n’ai pas à m’inquiéter d’avoir quelque chose à porter… Et si jamais je n’avais rien… Je pourrais probablement lui proposer d’aller de nouveau récupérer une tenue à la blanchisserie. L’allusion la ferait certainement rire. Nouveau rapide regard vers la fenêtre. La pluie semble cesser mais l’air est toujours frais. Optons pour une tenue un peu plus chaude. Pas la plus belle, pas ma veste la mieux taillée, elle flotte un peu, mais au moins je n’aurais pas à passer la soirée à trembler comme une feuille… D’ailleurs… Elle avait quelque chose dehors ? J’espère que ce n’est pas important. Ou que ça n’a pas pris la pluie… J’aurais vite la réponse, nul besoin de se prendre la tête.

    Quelques minutes plus tard, le bruit de mes talonnettes raisonne dans les couloirs de l’académie. Si un de mes étudiants venait à me croiser il pourrait sûrement croire que je suis en tenue et en direction pour donner les cours de la journée. Il ne serait pas en tort en un sens. Veste en laine épaisse, chemise et pantalon en lin proche du corps… Une tenue classique… Et en réalité je crois que je suis bien incapable de porter autre chose que mes costumes aujourd’hui. Trop habitué à eux, pas assez à d’autres tenues… Il serait peut-être temps d’essayer. Mais pour ça il faudrait avoir d’autres tenues à se mettre… Demain… Non, je ne vais pas lui demander de venir avec moi pour ça. Ça n’aurait aucun sens. Perdue dans mes pensées je n’avais pas remarqué être déjà arrivé à l’entrée de l’académie. Mon parchemin rejoint le dessus d’une pile de documents qui seront lus demain matin avant l’ouverture de l’académie. Demandes de budget, d’organisation de salle, dégâts à réparer… Tout ce qui a eu lieu aujourd’hui, tout ce qui est prévu pour demain. Je me souviens quand Rulka est venue se perdre ici… Une feuille avec les dégâts causés à la salle d’entraînement avait rejoint ce bureau… Pas tout à fait les mêmes dégâts que ceux produits par les étudiants. Et pas tout à fait les mêmes conséquences. Tout cela appartient au passé… Même si je ne me mentirais pas, j’aimerais bien savoir où elle en est… Les choses sont… Ce qu’elles sont mais… J’aurais voulu l’aider. Autant que possible.

    Mais la question n’est pas là. Malgré toute l’affection que je peux porter à cette élémentaire et ses problèmes, ce soir mes pensées ne sont tournées que vers une humaine un peu timide, très encline à s’enfuir, qui bégaye rapidement et ne sait pas regarder les gens dans les yeux. Une humaine qui se tient à quelques pas devant moi. Une humaine que je voudrais prendre dans mes bras pour ne jamais la lâcher… Le rythme de mes pas s’accélère. Pour la deuxième fois de la soirée c’est presque au pas de course que je parcours la distance qui me sépare de mon objectif. Chaque pas est plus léger que le précédent, les pensées parasites s’envolent, dissipées par sa présence. Et je l’atteins. Elle est là. Elle n’est pas partie.

    Et je ne suis plus seule.

    Alors sans hésiter, je me jette à son cou et vient l’étreindre. De nouvelles larmes. De la joie. “Merci… Merci d'être là…” Ma voix monte doucement dans les aiguës. Si moi je ne suis habillé que d’un costume ma voix elle a pris sa plus belle parure. La joie.
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  • Jeu 3 Aoû - 17:17
    Elle était dans le couloir. Elle entendait encore les mouvements d'Eloise dans le cœur de son bureau, mais n'avait plus la sensation de chaleur qui l'avait recouvert. Son cœur battait fort, encore, sans parvenir a s’arrêter. Elle ne pu s’empêcher de commencer a sourire, puis d'avoir un petit tremblement, et d'agiter les mains en trépignant. Elle l'avait fait. Elle lui avait parlé vraiment, et elle l'avait même prise dans ses bras ! Elle approcha sa main de la manche opposé et toucha son haut, comme pour mimer la présence de la professeur. C’était...chaud, et agréable. Différent.

    Elle déboucha dehors, des petits gouttes commençant a lui tomber dans les cheveux. Oh. Son beret, elle l'avait oubliée dans le bureau. Peut etre que la professeur allait tomber dessus. Elle eu une petite chaleur aux joues en y pensant. C’était ridicule. Mais elle lui offrait tellement de sensation différente qu'elle ne pouvait s’empêcher d'avoir son esprit tournant a mille lieux a la ronde.

    Elle s’arrêta dans la cours et leva la tête vers la fenetre de la professeur, presque comme si elle s'attendait a la voir apparaître a travers la vitre. Elle était la. Peut etre en train d'écrire, peut être en train de se changer. Peut être en train de repenser a ce qu'il venait de se dérouler en une simple petite poignée de minutes. Elle souffla encore, et une petite vapeur s'échappa d'entre ses lèvres. Avec la pluie, l’atmosphère s’était bien rafraîchit, a son plus grand plaisir. L'humidité était en revanche un peu moins agréable, mais ça, elle s'en moquait totalement.

    Elle traversa dehors jusqu'à une ruelle proche, et retrouva l'endroit ou elle avait déposé son sac de voyage. Il était littéralement marqué pour pouvoir le pister sur des kilomètres, alors elle n'avait jamais trop peur de le laisser dans un coin. Au pire, si quelqu'un le ramassait, il n'y avait que des vêtements et divers accessoires d'entretiens du corps. Elle rattraperait le voleur en un rien de temps.

    Les bras dans le dos en tenant l’anse qui permettait de le trimballait, elle retourna vers le point de rendez-vous. Elle marchait d'une démarche souple, un peu féline, mais aussi un brin enfantine, dans sa façon de faire des petits bonds au dessus des flaques, distraitement. Et alors qu'elle se retrouve quasiment devant l'entrée, elle ne remarque qu'au dernier moment la silhouette qui vient se jeter contre elle.

    -  !

    Elle lâcha son sac de surprise. Elle ne l'avait pas sentis arriver...vraiment ? Elle tourna les yeux pour les poser sur des jolies cheveux, et par réflexe, comme si elle avait peur qu'elle ne tombe en sautant ainsi contre elle, passa les bras autour de la professeur pour la soutenir. Elle resserra son étreinte par réflexe, en réponse a celle d’Éloïse, et s'immobilisa.

    - ...Eloise.

    Elle avait parlé doucement, a voix basse, presque comme si quelqu'un était la pour les écouter. Mais il y n'y avait bien qu'elles dans cette ruelle. Elle sentit encore les tremblements dans la voix de sa camarade et ca eu le double effet de lui briser le cœur mais aussi d'en gonfler les deux parties séparés, petit a petit trop grosses pour ne pas se lier a nouveau.

    - Tu pleures... ?

    Elle remonta les mains le long de son dos, jusqu'à ses épaules, pour la redresser sur ses jambes. Elle pouvait ainsi regarder ses yeux a nouveau, son visage. Elle etait un tout petit peu plus petite qu'elle, mais dans cette position, c'etait elle qui avait le dessus physique. Elle avait presque envie de lui voler un baiser, de lui dévorer les levres. Et en s'en rendant compte, elle ne pu s'empecher de rougir a nouveau.

    - Désolée...je ne veux pas que tu te vide de toute l'eau de ton corps pour quelqu'un comm...enfin, pour moi.

    Elle lui sourit un peu timidement, avant de détourner les yeux en l'aidant a se redresser, profitant du moment ou elle passa proche de sa main droite pour lui voler une larme avec le pouce. Et quand elle fut bien droite, elle hésita un instant. Mais elles étaient tellement proches maintenant. Un peu plus pouvait il vraiment empirer la situation... ?

    Le visage maintenant plus bas que la jeune femme aux cheveux courts, elle laissa ses mains glisser a nouveau jusqu'au creux de son dos et osa enfin se coller doucement contre elle, parfaitement a la bonne hauteur pour poser sa joue contre son épaule et enfoncer son nez dans son cou, la vision des alentours disparaissant pour sa peau, son odeur faisant virevolter le monde comme une explosion.

    - Je...je n'irais nulle part je t'ai dis...pas ce soir en tout cas...

    Peut importait ce que Éloïse pouvait dire ou faire maintenant, comme un chat, elle n'avait aucune envie de relâcher l’étreinte. A vrai dire...

    - ...On peut marcher ou tu veux...mais ca...ne me dérange pas du tout de rester juste ici, comme ça...

    Même plus besoin de voir. Elle laissa ses yeux se fermer légèrement. Et son poids s'affaissa un peu plus contre Eloise, avec moins de retenue, la laissant totalement sentir son corps contre le sien.

    A présent, plus rien ne pouvait aller de travers.
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