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Tu ne voleras point
Feat. Gunnar
Juillet de l'an 4,
Dans un quartier malfamé de Courage
Dans un quartier malfamé de Courage
Ce fut aux alentours d’août que Kosmos atteignit Courage. Un mois s’était écoulé depuis son départ, toutefois ces quelques jours lui paraissait déjà d'avantage plus palpitant et riche en émotions que les trois derniers siècles de sa vie. La République et ses mégapoles l’accueillirent par des rencontres fortuites, des découvertes étonnantes et un tas d’aventures galvanisantes. Aussi, s’imaginait elle a de rares occasions pouvoir mener une vie de vagabonde en quête perpétuelle de péripétie grandiose. Pourtant, l’élémentaire se l’avouait : il lui manquait encore de nombreuses informations cruciales sur le fonctionnement de la vie en société. Dans la nature, tout lui apparaissait simple et avenant. Mais ici, en terre inconnue, la gardienne devait faire preuve de jugeote afin de s’épargner des moments délicats, voire carrément gênants. La centaure songea entre autres à la fois où elle s’était mise à boire à même une fontaine au milieu de Liberty, sous le regard interloqué des promeneurs. Ou au fait que la flore environnante se voulait uniquement décorative et que s'employer à faire pousser à sa guise la végétation était considéré comme « dégradation de bien public ». Pour sûr, la dryade ne savait toujours pas la définition exacte d’un « bien public », néanmoins elle retenue deux choses de cet événement… La première : les républicains adoraient leurs rues pavées et leurs hautes maisons de verre qui recouvraient le paysage, quitte à ne laisser quasi aucune verdure. La seconde : il valait mieux pour elle d’éviter tout contact avec ces hommes en uniformes à la mine renfrognée, armés jusqu’aux dents et qui font appliquer l’ordre et la justice. « Officier » les appelait on. De surcroît, des types peu fréquentables lui conseillèrent une fois de fuir « Si la demoiselle se fait interpeller »– selon leurs dires. Ainsi, Kosmos en conclut que la police n'avait pas la fiabilité comme qualité. Ou du moins pas plus que la plupart des cosmopolites qui, à ce jour, continuaient d’abuser de sa naïveté.
Toutefois, ce fut déterminé que l’élémentaire s’aventura dans la cité portuaire. Troisième escale de son périple, Kosmos se promit de ne pas faire trop de vague une fois à Courage. Ainsi, et avec succès, la dryade profita de l’air salé, du son des vagues et de la beauté des navires s’amarrant sur l’écume de la cote. La gardienne découvrit d'un émerveillement d’enfant l’océan. À ce jour, la plus grande étendue d’eau que ses deux yeux violine avaient été graciés de voir fut le Lac Rebirth et malgré son imposante grandeur, les flots marins offraient un désir de voyage bien plus infinie. À cet instant, Kosmos comprit : le Sekaï se voulait vaste, bien plus vaste qu’elle ne l’avait imaginée. Et les quelques bouts de terre que ses sabots foulèrent jusque-là n’était rien face à l’immensité du monde. Mais la voyageuse se contenta pour le moment de dénicher tous les secrets de la ville aux toits rouges. Pour cela, il lui fallut apprendre à mouvoir son cimier à travers les rues sinueuses. De toute évidence, ces chemins avaient été pensés et conçus exclusivement au déplacement des bipèdes ; Kosmos ne passait pour ainsi dire pas inaperçu avec sa carrure de cervidé et manquait à maintes reprises d'écraser le pied d’un riverain. Cependant, une fois sa maladresse maîtrisée, elle put pleinement se balader entre les ruelles étroites et cachées de Courage.
Et c’est dans une de ces ruelles sombres que Kosmos avait atterri au début de la soirée. D’abord attirée par les étranges couleurs émanant des appartements, lui rappelant entre autres les lumières phosphorescentes de certains champignons de sa forêt natale, l’élémentaire comprit que l’endroit se voulait peu fréquentable. La plupart des passants étaient vêtus de manteau à capuche cachant leurs intérêts douteux et affichant une expression terrifiante. L’allée fut suffisamment grande pour accueillir des échoppes de toutes sortes, dont des vendeurs d’artéfacts magiques racolant les vieux loups de mer, des disseuses de bonne aventure jouant avec des cartes de tarots, des tavernes suintant l’alcool et des sirènes aux tenues légères vendant leurs services. Bien sûr, la dryade n'avait aucune idée que les bas quartiers de Courage se trouvait être une véritable mine d’or aux excès et aux vices. Elle gambadait insoucieuse droit vers les ennuis. Rapidement, cette dernière porta son dévolu sur un modeste stand de pierres précieuses aux propriétés miraculeuses. Son vendeur, un nain dégarnit par le temps et à la barbe grisonnante était occupé à vendre ses cailloux à la clientèle, ne prêtant pas plus d’attention à Kosmos.
– Incroyable… Je n’avais jamais vu autant de bijoux de la sorte auparavant… Murmura-t-elle.
Adossée sur la table en bois, la centauresse caressait d’une main tremblotante les minerais, faisant glisser ses doigts sur les parois éclatantes de chacune d’elles. Son intérêt se jeta sur une roche d’un blanc angélique et donc les pâles lueurs albâtre éclairait somptueusement le visage charmer de l’élémentaire. Depuis le début de son périple, Kosmos avait pour habitude de collectionner gemmes et galets apparaissant sur son chemin et compter bien repartir de Courage avec un souvenir. Aussitôt, elle agrippa l’objet et le serra fort entre ses frêles mains. La gardienne songea à la chance qu’elle possédait de tomber par pur hasard sur un trésor aussi délicat dans un lieu aussi répugnant. Cette trouvaille fut maintenant sienne ou du moins c’est ce qu’elle s'imagina. En effet, des concepts futiles comme l’argent ou le commerce ne faisait simplement pas partie de son vocabulaire. L’idée que des simples roches pouvaient être soumise à l’achat ne lui traversait à peine pas l’esprit. Et, inconsciente, Kosmos venait tout juste de transgresser l’une des nombreuses lois républicaines qui régit la région, commettant son premier crime : le vol.
Ce ne fut que plusieurs mètres plus loin que Kosmos entendit la voix rauque du vendeur s’écriant : « Au voleur ! » et « La pillarde m'a dérobé l’une de mes Lumithrites ! ». Les petits bras dodus du nain se secouaient dans tous les sens, pointant l’élémentaire avec furie. Des insultes fusèrent laissant cette dernière éprise d’effroi. Songeant qu'il allait lui faire du mal, perplexe, elle empressa le pas bousculant quelques piétons. Sa course fut brève puisque la maladroite se prit les sabots sur le pavé et trébucha tête la première brisant sa pierre dans sa fuite. À présent, il ne fut aucun doute pour Kosmos : les ennuis, elle les avait trouvés. Encore une fois.
CENDRES
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
-Allez, bougez vous. Il est interdit de stationner ici. Je suis contraint de vous mettre en procès-verbal, vous m’envoyez navré, hein, et tout le tralala…
-Un procès-verbal ? J’peux même pas le payer, con !
-Ah bon ? ‘Savez que c’est illégal d’être pauvre ? ça vous fera un deuxième procès-verbal.
-Quoi ? Mais c’est débile. ‘Toute façon, je ne peux toujours pas payer, crétin !
-Je vous fais grâce d’un troisième procès-verbal pour insulte à agent, je suis dans un bon jour et c’est bientôt la fin de service. Payez dans les temps, il y aura des pénalités…
-Mais t’as rien compris espèce de…
Je suis déjà parti, laissant le pauvre gars à ses problèmes aux abords d’une ruelle miteuse. Je mets bien en avant mon uniforme, fendant les badauds avec l’efficacité d’une frégate de la marine républicaine aux milieux des pirogues des autochtones de l’iles paradisiaques. Le quidam lambda n’est pas très enclin à affronter le courroux de l’officier républicain que je suis. Il y a tellement de règles à respecter que personne n'est capable de les connaître toutes. Pas même moi, évidemment, mais l’important, dans le métier, c’est de donner l’illusion à votre vis-à-vis qu’on connaît parfaitement. L’objectif, c’est qu’il y ait toujours le respect de l’uniforme et de la parole qu’on rapporte. Et si on peut mettre un procès-verbal ou deux de temps en temps, c’est bon pour les chiffres. Il n'y a pas de politique du chiffres, hein, mais passer à la caisse, ça vous fait davantage respecter l’uniforme. C’est important le respect.
Cette histoire d’amende pour être pauvre, c’est réel. Pas un truc pipoté, et pourtant, ça m’arrive de monter des flancs sur le coup. En république, on aime pas trop la pauvreté, ce qui est un peu con, puisqu’on est toujours le pauvre d’un autre, mais je vais pas contester les instructions. Je suis un humble officier républicain. Capable de se rendre invisible,de prouesses d’agilité et de télékinésie, mais tout de même qu’un simple officier républicain sans histoire. Et humain avec ça. Tout ce qu’il y a de plus banal et, au demeurant, sympathique. Vous trouvez pas ?
C’est important d’attirer la sympathie dans le boulot. Les gens vous bavent plus souvent des informations qui vous amènent à ferrer des plus gros poissons. Pas que j’ai envie de les livrer à la justice, hein, mais qu’ils paient davantage pour qu’on les laisse filer. Pas tous, évidemment. Les crevures, je les amène en geôles bien volontiers. Les autres, à quoi bon ? On en chope un et un autre gus prend sa place. Alors que les délester d’un peu d’argent, est-ce que c’est un peu rendre service à la société ? Je les empêche de trop s’enrichir et c’est directement remis dans l’économie locale.
Parlant d’économie locale, comme je l’ai précisé à l’autre pécore, c’est la fin de service. Dans une heure, certes, mais est-ce qu’on peut pas s’octroyer de commencer la pause un peu plus tôt ? Je suis seul en patrouille pour cette fois, il n'y a personne pour me faire la leçon. A noter que si j’étais avec les collègues habituelles, Pancrace, Tarot ou Krueger, ils seraient bien les premiers à proposer de s’arrêter au premier débit de boisson venu. Puis j’ai soif. Et c’est important de ne pas se déshydrater.
Vous vous doutez bien que d’entendre des cris d'alarmes dans ces conditions, ça a le don de vous rendre bougon. Je me tourne dans la direction des cris, haussant un sourcil, l’air vaguement intéressé et passablement courroucé, espérant secrètement qu’un seul regard noir fera cesser l’honnête citoyen de s’égosiller de la sorte. Aux voleurs ? Et alors ? Des voleurs, il n’y a que ça. Je passe dans une ruelle pour débouler dans celle d’où viennent les cris.
Vous le voyez venir ? Evidemment. Pourquoi en serait-il autrement ?
J’ai à peine le temps de tourner la tête et c’est le choc. Je me fais envoyer bouler dans la rue en pente légère par un truc visiblement à quatre pattes qui vient de me percuter à pleine vitesse. Incapable de contrôler ma trajectoire et davantage concentrer sur la douleur du choc au ventre qui m’a coupé le souffle, je finis ma dégringolade dans une boutique de tissus précieux d’après le vendeur. Si on ne le connaissait pas dans l’office républicain comme étant une petite crapule adepte de toutes les arnaques envisageables, on pourrait s’y laisser prendre. L’intéressé, visualisant mon uniforme et parfaitement conscient que les mérites de ces produits tant vantés sont quelque peu exagérés, préfère prendre la fuite que risquer mon courroux.
C’est que je dois faire une gueule affreuse quand je retire un bout de tissu fushia qui me couvre le visage, me massant le bide d’une main, respirant par petite respiration pour éviter l’excès de douleur. Mes yeux s’attardent d’abord sur le citoyen criant au loup. Je fronce les sourcils à son approche.
-Planteur ? Me dis pas que tu vends toujours ta camelote ?
Pas grand monde n’est très honnête dans le coin. C’est bien pour ça que je passe par ici. Les affaires sont plus lucratives. Quand vous tenez une petite ribambelle de petits arnaqueurs sans ambition par le col du cou, il est facile d’obtenir quelques pots-de-vin bien acquis. Planteur, justement, semble soudainement moins intéressé par le méfait qui a été commis et privilégie la fuite tant que je suis dans le coltard. Mon esprit plutôt vif revient rapidement sur le quadrupède précédemment cité et je tourne la tête dans la direction où la créature a fini sa course, qui est justement en train de se relever. Quatre pattes. Effectivement. Et un buste humanoïde.
Je souffle.
Quel enfer. Encore un hybride. Encore un dégénéré qui a pas su se retenir en passant devant une biche innocente. Les bizarreries de la nature, c’est pas trop mon truc. Eux, c’est avant tout que le principe même de leur existence vous fait perdre foi en la morale. Et pourtant, je ne suis pas un modèle de moralité, vous vous en doutez, mais j’ai des limites que certains enfreignent allègrement. Heureusement, les hybrides ne sont pas trop dangereux. Pas comme des Onis. Eux, je les emmerde rarement. Et il y a pire. Genre les élémentaires ou les démons. ça prend plein de formes et ça fait trop de magie avec leur mains. Moi, je ne signe pas pour ces conneries. Je vous rappelle que je suis un simple officier républicain.
Du coup, hybride, ça passe. Et je ne vais pas me laisser ridiculiser comme ça devant des gens que j’ai l’habitude d’intimider. Je me relève brusquement manquant de peu de retomber à la renverse tellement je suis pas bien et je lève un doigt inquisiteur dans la direction de l’hybride.
-Officier Républicain ! Plus un geste ou ça va barder !
Et je peux vous dire que c’est une menace à haut taux de fiabilité.
-Un procès-verbal ? J’peux même pas le payer, con !
-Ah bon ? ‘Savez que c’est illégal d’être pauvre ? ça vous fera un deuxième procès-verbal.
-Quoi ? Mais c’est débile. ‘Toute façon, je ne peux toujours pas payer, crétin !
-Je vous fais grâce d’un troisième procès-verbal pour insulte à agent, je suis dans un bon jour et c’est bientôt la fin de service. Payez dans les temps, il y aura des pénalités…
-Mais t’as rien compris espèce de…
Je suis déjà parti, laissant le pauvre gars à ses problèmes aux abords d’une ruelle miteuse. Je mets bien en avant mon uniforme, fendant les badauds avec l’efficacité d’une frégate de la marine républicaine aux milieux des pirogues des autochtones de l’iles paradisiaques. Le quidam lambda n’est pas très enclin à affronter le courroux de l’officier républicain que je suis. Il y a tellement de règles à respecter que personne n'est capable de les connaître toutes. Pas même moi, évidemment, mais l’important, dans le métier, c’est de donner l’illusion à votre vis-à-vis qu’on connaît parfaitement. L’objectif, c’est qu’il y ait toujours le respect de l’uniforme et de la parole qu’on rapporte. Et si on peut mettre un procès-verbal ou deux de temps en temps, c’est bon pour les chiffres. Il n'y a pas de politique du chiffres, hein, mais passer à la caisse, ça vous fait davantage respecter l’uniforme. C’est important le respect.
Cette histoire d’amende pour être pauvre, c’est réel. Pas un truc pipoté, et pourtant, ça m’arrive de monter des flancs sur le coup. En république, on aime pas trop la pauvreté, ce qui est un peu con, puisqu’on est toujours le pauvre d’un autre, mais je vais pas contester les instructions. Je suis un humble officier républicain. Capable de se rendre invisible,de prouesses d’agilité et de télékinésie, mais tout de même qu’un simple officier républicain sans histoire. Et humain avec ça. Tout ce qu’il y a de plus banal et, au demeurant, sympathique. Vous trouvez pas ?
C’est important d’attirer la sympathie dans le boulot. Les gens vous bavent plus souvent des informations qui vous amènent à ferrer des plus gros poissons. Pas que j’ai envie de les livrer à la justice, hein, mais qu’ils paient davantage pour qu’on les laisse filer. Pas tous, évidemment. Les crevures, je les amène en geôles bien volontiers. Les autres, à quoi bon ? On en chope un et un autre gus prend sa place. Alors que les délester d’un peu d’argent, est-ce que c’est un peu rendre service à la société ? Je les empêche de trop s’enrichir et c’est directement remis dans l’économie locale.
Parlant d’économie locale, comme je l’ai précisé à l’autre pécore, c’est la fin de service. Dans une heure, certes, mais est-ce qu’on peut pas s’octroyer de commencer la pause un peu plus tôt ? Je suis seul en patrouille pour cette fois, il n'y a personne pour me faire la leçon. A noter que si j’étais avec les collègues habituelles, Pancrace, Tarot ou Krueger, ils seraient bien les premiers à proposer de s’arrêter au premier débit de boisson venu. Puis j’ai soif. Et c’est important de ne pas se déshydrater.
Vous vous doutez bien que d’entendre des cris d'alarmes dans ces conditions, ça a le don de vous rendre bougon. Je me tourne dans la direction des cris, haussant un sourcil, l’air vaguement intéressé et passablement courroucé, espérant secrètement qu’un seul regard noir fera cesser l’honnête citoyen de s’égosiller de la sorte. Aux voleurs ? Et alors ? Des voleurs, il n’y a que ça. Je passe dans une ruelle pour débouler dans celle d’où viennent les cris.
Vous le voyez venir ? Evidemment. Pourquoi en serait-il autrement ?
J’ai à peine le temps de tourner la tête et c’est le choc. Je me fais envoyer bouler dans la rue en pente légère par un truc visiblement à quatre pattes qui vient de me percuter à pleine vitesse. Incapable de contrôler ma trajectoire et davantage concentrer sur la douleur du choc au ventre qui m’a coupé le souffle, je finis ma dégringolade dans une boutique de tissus précieux d’après le vendeur. Si on ne le connaissait pas dans l’office républicain comme étant une petite crapule adepte de toutes les arnaques envisageables, on pourrait s’y laisser prendre. L’intéressé, visualisant mon uniforme et parfaitement conscient que les mérites de ces produits tant vantés sont quelque peu exagérés, préfère prendre la fuite que risquer mon courroux.
C’est que je dois faire une gueule affreuse quand je retire un bout de tissu fushia qui me couvre le visage, me massant le bide d’une main, respirant par petite respiration pour éviter l’excès de douleur. Mes yeux s’attardent d’abord sur le citoyen criant au loup. Je fronce les sourcils à son approche.
-Planteur ? Me dis pas que tu vends toujours ta camelote ?
Pas grand monde n’est très honnête dans le coin. C’est bien pour ça que je passe par ici. Les affaires sont plus lucratives. Quand vous tenez une petite ribambelle de petits arnaqueurs sans ambition par le col du cou, il est facile d’obtenir quelques pots-de-vin bien acquis. Planteur, justement, semble soudainement moins intéressé par le méfait qui a été commis et privilégie la fuite tant que je suis dans le coltard. Mon esprit plutôt vif revient rapidement sur le quadrupède précédemment cité et je tourne la tête dans la direction où la créature a fini sa course, qui est justement en train de se relever. Quatre pattes. Effectivement. Et un buste humanoïde.
Je souffle.
Quel enfer. Encore un hybride. Encore un dégénéré qui a pas su se retenir en passant devant une biche innocente. Les bizarreries de la nature, c’est pas trop mon truc. Eux, c’est avant tout que le principe même de leur existence vous fait perdre foi en la morale. Et pourtant, je ne suis pas un modèle de moralité, vous vous en doutez, mais j’ai des limites que certains enfreignent allègrement. Heureusement, les hybrides ne sont pas trop dangereux. Pas comme des Onis. Eux, je les emmerde rarement. Et il y a pire. Genre les élémentaires ou les démons. ça prend plein de formes et ça fait trop de magie avec leur mains. Moi, je ne signe pas pour ces conneries. Je vous rappelle que je suis un simple officier républicain.
Du coup, hybride, ça passe. Et je ne vais pas me laisser ridiculiser comme ça devant des gens que j’ai l’habitude d’intimider. Je me relève brusquement manquant de peu de retomber à la renverse tellement je suis pas bien et je lève un doigt inquisiteur dans la direction de l’hybride.
-Officier Républicain ! Plus un geste ou ça va barder !
Et je peux vous dire que c’est une menace à haut taux de fiabilité.
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Dans un quartier malfamé de Courage
Dans un quartier malfamé de Courage
Le sol brûlant par toute la chaleur accumulée dans la journée avait laissé une marque rougeâtre sur la joue gauche de l’élémentaire. D’abord sonné, il fallut quelques secondes afin que Kosmos puisse pleinement reprendre ses esprits et réaliser la gravité de la situation. La dryade se releva péniblement, d’abord ses pattes arrière, ensuite ceux d'avant, le tout en s’aidant de son bâton. Sa chute avait provoquée des égratignures ici et là, rien de bien grave comparé à l’embarras procuré par le regard insistant des passants. Kosmos devinait déjà par leurs expressions, à mi-chemin entre le dégoût et l’interrogation, ce que chacun se demandait face à une telle créature. Cette dernière ne passait pas inaperçue piégée par les murs de la ville. En entamant son périple, un de ses souhaits fut de trouver âme semblable à la sienne. Des personnes à son image, qui la comprendrai et en retour qu’elle comprendra. Pourtant ce voyage ne fit que consolider son isolement. Pour sûr, de nombreuses rencontres avait déjà croisé sa route, bonne comme mauvaise, mais jamais des individus partageant ses spécificités. Les élémentaires ne se voulait pas chose courante. Puis il y avait les hybrides qui sans doute partageaient un peu de son expérience au défaut de partager les mêmes origines. Toutefois ces derniers n’étaient jamais suffisamment animaux, ou alors l’était de trop. En somme, son sentiment tout privilégié de toujours être connecté aux autres disparues le jour où l'élémentaire passa ses sabots hors de sa forêt. À présent, elle paye le prix ironique de sa solitude à travers l’une des villes les plus densément peuplées des environs.
Mais de tous ses yeux impudents qui la fixaient, deux pairs en particulier lui glaçait le sang. Deux pupilles qui appartenaient à un homme de bonne carrure. Un homme battit comme un officier, apprêté comme un officier et qui émanait de son regard inquisiteur le même jugement tout-puissant de la police républicaine. Kosmos tressaillis d’amertume devant l’individu dont elle devina aisément le job, ce dernier à présent relevé de sa chute. La dryade serra les dents. Avait-elle fait valser l’homme dans sa course ? L’élémentaire pouvait sentir la paume de ses mains devenir moite, ses oreilles touffues s’allonger contre sa chevelure et ses bourgeons de fleur se fermer de crainte. "Outrage à agent", à ce stade Kosmos imaginait déjà son visage placardé sur les murs de Courage. Le pire fut la voix rauque du policier dont la puissance vint la frapper de plein fouet tel un coup habilement placé, faisant aussitôt contracter son ventre. Des mots tentèrent de se construire à l'intérieur de sa bouche sèche, voulant former une phrase cohérente qui une fois sortie de ses lèvres la sortirait de cette mésaventure. Pourtant la criminelle ne put que balbutier de plates excuses.
– J-je... Pardon... Je pense qu’il s’agit d’un malentendu. Je... Je ne suis pas sûr de bien comprendre.
Kosmos ressentit à ce moment-là un morceau de la pierre entre ses doigts, puis un second, et enfin un troisième. Le bijou s’était brisé dans sa cavale ne faisant qu'un peu plus accumuler ses malheurs. Bizarre, ce genre de roche était d'habitude relativement tenace ? Dépité, Kosmos fut éprise d’une émotion désagréable, violente, dont elle n’avait pas pour accoutumée : la frustration. Dans la forêt, tout se voulait plus simple, plus libre. Ici, la moindre action était régie par une centaine de règles, les volontés de chacun se soumettaient au jugement des petites mœurs et on privilégiait les courbettes élégantes au franc parlé. De surcroît, on l’évitait comme on évite une bête de foire et, bien qu’inoffensive, sa personnalité trop avenante lui donnait des airs de ploucs tout droit sortie du fin fond de l’arrière-pays (ce qui était à moitié vrai). Tous ses principes étriquaient sa conduite. Qu’avait elle fait de si mal cette fois-ci ? Comment un pauvre caillou pouvait la soumettre à un rappel l’ordre ?
– Regardé ! Elle ouvrit sa main droite et dévoila la fausse lumithrite brisée. Voyez ? C’est un trésor, je l'ai trouvé plus bas dans la rue, si j’avais su que ça allait mettre ce monsieur dans une colère noire, je ne l’aurais évidemment pas prise. Pourquoi m’en veut-il pour une pauvre pierre ? La roche c’est la propriété de la terre et donc la propriété de tous. Vous comprenez ?
Kosmos savait qu’elle s’engageait dans un débat stérile et se surprit même à réciter ce qu’elle avait toujours appris durant ses siècles de vie sauvage. L’élémentaire se trouva bien naïve d’espérer qu’on la prenne au sérieux avec un tel discours. Sa vision des choses trop idéaliste sonnait comme un conte de fées à la guimauve jeté à un peuple élevé par la complexité de la société. Pas que la vie à la nature était plus simple, au contraire. Toutefois, Kosmos estima qu'elle eut la chance de pouvoir construire ses propres règles loin des peuples. Le commerce, les lois, les institutions étaient cruellement nouveaux à ses yeux. Cela la dépassait. Alors il ne lui restait plus que ses ridicules convictions face à la justice. Et peu importe l’issue du jugement, elle entendait bien s'en servir.
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Gunnar Bremer
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La roche est la propriété de la terre ? Je plisse les yeux. Est-ce que j’ai encore à faire à ces hurluberlus qui jouent du tam-tam tout en fumant des substances herbeuses aux effets psychotropes, le tout en débattant d’un monde meilleur fait d’absence de loi, de communion avec la nature et surtout, le pire de tous, d’absence d’office républicain. Vous imaginez un monde pareil ? Comment les gens vont faire pour se respecter s’il n’y a pas des agents comme nous pour menacer de nos matraques les marques flagrantes de l’irrespect ? ça serait le chaos évidemment, c’est bien pour ça qu’il ne faut pas discuter avec ces gens là. C’est des extrémistes, même pour moi, qui suis populares, ce qui n’est pas non plus très courant chez nous. Enfin, les gens le sont pas mal, mais on est pas représenté au Sénat. Comme quoi il y a peut-être pas mal de magouilles là-haut pour empêcher d’avoir des représentants de nos idées.
Bref. J’ai un petit sourire amusé en jetant un nouveau coup d’oeil dans sa main où gît des morceaux d’une pierre qui aurait été précieuse si elle n’avait pas été un morceau d’argile, ou pire encore, décoré avec un minimum d’attention et de pigments pour lui donner une apparence beaucoup plus reluisante, facile à vendre, mais pas moins inutile et fragile.
-Et bien ma grande, le bon point, c’est que tu ne l'as pas acheté, parce que si c’était le cas, tu te serais fait avoir. C’est de la camelote pour les naïfs. une babiole pour attrape-nigot qui, quand ils découvrent le pot-aux-roses, sont bien incapables de mettre la main au collet de l’escroc qui lui a vendu.
Je ne suis pas très sympa avec elle, mais je ne suis pas là pour dorloter ceux qui se font avoir. Faut qu’ils apprennent que la vie, c’est la jungle. Le chacun pour soi. Les bons gars qui les protègent, ils ne seront pas toujours là pour veiller au grain. Faut grandir si on veut pas se faire bouffer tout cru et pour ça, faut pas faire dans la dentelle. Par contre, il y a un truc qui me chiffonne. Je fronce les sourcils, limite inquisiteurs.
-Mais sinon… euh… qu’est ce que c’est que cette histoire de “prendre” ? Parce que bon, acheter de la camelote, c’est une belle connerie, une arnaque certes, mais un achat. Prendre, ça serait pas un peu du… vol ?
En disant, je m’approche de l’hybride, les poings sur les hanches, l’air d’être particulièrement chafouin.
-Est-ce que tu serais pas le genre d’hybride qui est pas très aux faits des règles ?
C’est un des trucs qui est chiant avec ces espèces de dégénérés. Non seulement ils ne sont pas comme nous et ils portent sur eux la marque éternelle de l’infamie, mais en plus, ils sont généralement inadaptés à la vie en communauté. Ils leur manquent des règles, voire toutes les règles. Quand on a un père et une mère qui ne sont pas de la même espèce, faut pas s’attendre à avoir les codes moraux de la République. Entre ceux qui veulent vivre comme papa et ceux qui veulent vivre comme maman, ça fait des mélanges un peu bizarres. Puis imaginez un peu ce que des parents tordus d’hybrides peuvent inculquer à leur gamin ?
-Parce que le vol, c’est interdit. Faut payer pour ça. Tu connais l’argent au moins ?
Quelque chose dans son regard me dit que j’énonce des concepts qui lui paraissent très étranges. Je soupire. L’envie de la laisser là et de faire comme si je ne l’avais pas vu est tentante, mais je sais qu’un hybride perdu au milieu de la société républicaine, ça va irrémédiablement faire des problèmes. Si c’est pas moi, ça va être un autre. Pas mon problème, évidemment, mais elle va finir devant un officier républicain et ça va lui dire en toute innocence qu’un officier républicain moustachu l’a laissé partir sans rien faire. Une description qui colle à pas grand monde, puisque les collègues à moustache sont généralement ceux qui font l'effort de s’occuper des problèmes. Si c’est pour se prendre un savon à la fin de la journée parce que j’ai laissé un danger à l’ordre public vagabonder, très peu pour moi. Parce que là, elle s’est embrouillée avec un vendeur à la sauvette, limite on s’en fout, mais si c’est pour marcher sur les godasses d’un bourgeois de la ville ou pire un sénateur en maraude, les conséquences sont plus importantes.
-Qu’est-ce que tu fais ici, en tout cas ? C’est dangereux pour les gens dans ton genre.
Autant pour le côté crédule pour se faire arnaquer par tout ce qui se fait de mieux en république en matière d’escroc, mais aussi pour le côté hybride. Entre les autres dégénérés, les racistes primaires et les esclavagistes du dimanche, la disparition d’une hybride perdue au milieu de la ville n'émeut personne. Pas moi en tout cas. Ou en tout cas, j’essaierais de pas l’apprendre. C’est un goût à me mettre le cafard le temps de ma sieste. Et pendant que je la retiens, un petit attroupement s’est justement autour de nous. Je balance des gros regards aux alentours en aboyant mes instructions.
-Circulez, y’a rien à voir ! Ou alors, vous voulez un procès-verbal pour trouble sur la voie publique ?
Le conditionnement fonctionne et on nous laisse tranquille, mais de loin, ça continue de zieuter la créature comme une bête de foire. Je les comprends. Je ferais pareil.
Bref. J’ai un petit sourire amusé en jetant un nouveau coup d’oeil dans sa main où gît des morceaux d’une pierre qui aurait été précieuse si elle n’avait pas été un morceau d’argile, ou pire encore, décoré avec un minimum d’attention et de pigments pour lui donner une apparence beaucoup plus reluisante, facile à vendre, mais pas moins inutile et fragile.
-Et bien ma grande, le bon point, c’est que tu ne l'as pas acheté, parce que si c’était le cas, tu te serais fait avoir. C’est de la camelote pour les naïfs. une babiole pour attrape-nigot qui, quand ils découvrent le pot-aux-roses, sont bien incapables de mettre la main au collet de l’escroc qui lui a vendu.
Je ne suis pas très sympa avec elle, mais je ne suis pas là pour dorloter ceux qui se font avoir. Faut qu’ils apprennent que la vie, c’est la jungle. Le chacun pour soi. Les bons gars qui les protègent, ils ne seront pas toujours là pour veiller au grain. Faut grandir si on veut pas se faire bouffer tout cru et pour ça, faut pas faire dans la dentelle. Par contre, il y a un truc qui me chiffonne. Je fronce les sourcils, limite inquisiteurs.
-Mais sinon… euh… qu’est ce que c’est que cette histoire de “prendre” ? Parce que bon, acheter de la camelote, c’est une belle connerie, une arnaque certes, mais un achat. Prendre, ça serait pas un peu du… vol ?
En disant, je m’approche de l’hybride, les poings sur les hanches, l’air d’être particulièrement chafouin.
-Est-ce que tu serais pas le genre d’hybride qui est pas très aux faits des règles ?
C’est un des trucs qui est chiant avec ces espèces de dégénérés. Non seulement ils ne sont pas comme nous et ils portent sur eux la marque éternelle de l’infamie, mais en plus, ils sont généralement inadaptés à la vie en communauté. Ils leur manquent des règles, voire toutes les règles. Quand on a un père et une mère qui ne sont pas de la même espèce, faut pas s’attendre à avoir les codes moraux de la République. Entre ceux qui veulent vivre comme papa et ceux qui veulent vivre comme maman, ça fait des mélanges un peu bizarres. Puis imaginez un peu ce que des parents tordus d’hybrides peuvent inculquer à leur gamin ?
-Parce que le vol, c’est interdit. Faut payer pour ça. Tu connais l’argent au moins ?
Quelque chose dans son regard me dit que j’énonce des concepts qui lui paraissent très étranges. Je soupire. L’envie de la laisser là et de faire comme si je ne l’avais pas vu est tentante, mais je sais qu’un hybride perdu au milieu de la société républicaine, ça va irrémédiablement faire des problèmes. Si c’est pas moi, ça va être un autre. Pas mon problème, évidemment, mais elle va finir devant un officier républicain et ça va lui dire en toute innocence qu’un officier républicain moustachu l’a laissé partir sans rien faire. Une description qui colle à pas grand monde, puisque les collègues à moustache sont généralement ceux qui font l'effort de s’occuper des problèmes. Si c’est pour se prendre un savon à la fin de la journée parce que j’ai laissé un danger à l’ordre public vagabonder, très peu pour moi. Parce que là, elle s’est embrouillée avec un vendeur à la sauvette, limite on s’en fout, mais si c’est pour marcher sur les godasses d’un bourgeois de la ville ou pire un sénateur en maraude, les conséquences sont plus importantes.
-Qu’est-ce que tu fais ici, en tout cas ? C’est dangereux pour les gens dans ton genre.
Autant pour le côté crédule pour se faire arnaquer par tout ce qui se fait de mieux en république en matière d’escroc, mais aussi pour le côté hybride. Entre les autres dégénérés, les racistes primaires et les esclavagistes du dimanche, la disparition d’une hybride perdue au milieu de la ville n'émeut personne. Pas moi en tout cas. Ou en tout cas, j’essaierais de pas l’apprendre. C’est un goût à me mettre le cafard le temps de ma sieste. Et pendant que je la retiens, un petit attroupement s’est justement autour de nous. Je balance des gros regards aux alentours en aboyant mes instructions.
-Circulez, y’a rien à voir ! Ou alors, vous voulez un procès-verbal pour trouble sur la voie publique ?
Le conditionnement fonctionne et on nous laisse tranquille, mais de loin, ça continue de zieuter la créature comme une bête de foire. Je les comprends. Je ferais pareil.
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Tu ne voleras point
Feat. Gunnar
Juillet de l'an 4,
Dans un quartier malfamé de Courage
Dans un quartier malfamé de Courage
Kosmos resta impassible. Les sourcils froncés, elle plongeait à présent ses deux yeux brûlant de détermination dans ceux de l’officier. En vain : il ne prenait pas. La gardienne se demanda même si elle prononçait un patois différent tant l’homme se montrait si peu réceptif. Les paroles de l’élémentaire ne l’avait pas convaincu. Pire, il semblait… Amusé ? Elle ferma aussitôt la paume de sa main pour la coller contre sa poitrine afin de préserver les restes de son trésor. De la camelote ? Impossible. La dryade réouvra à nouveau ses doigts, portant cette fois-ci les brisures à la faible lumière du soleil déclinant. Elle regarda la fausse Lumithrite d’un œil concentré, puis l’officier et une nouvelle fois la pierre. Finalement un soupir à la fois soulagé et déçu vint s’échapper de ses deux lèvres entrouvertes, murmurant un léger « zut alors ». Kosmos se sentait amer devant sa crédulité. Les villes républicaines étaient semblables à des champs de mines où une nouvelle arnaque menaçait constamment de nous exploser au visage. Et bien sûr Kosmos, dans toute son innocence, se faisait toujours avoir la première. Le fait que cette pierre ne soit qu’une pâle imitation ne la dérangeait pas le moins du monde, à son égard sa valeur n'en diminuait pas. La créature fut cependant bien plus affligée à l'idée de s’être fait une nouvelle fois duper. Après un bon mois de voyage, elle pensait être fin prête à la vie en communauté, mais chaque effort était le plus souvent accompagné d’un pénible retour à la réalité. Ou dans ce cas présent, d’une remise à l’ordre acerbe.
Toutefois, les sabots de l’élémentaire trépignaient déjà à l’idée de repartir les épaules légères. Si ce pauvre caillou se voulait quelconque alors cela devait un peu plus innocenter Kosmos, non ? De toute évidence, non. Le centaure se pencha légèrement en arrière prête à dégainer son bâton de berger face au rapprochement de l'agent. Incommode, la question de ce dernier ne manqua pas de lui flanquer à nouveau la peur aux trousses. Elle comprit sans trop de mal que son cas fut loin d’être réglé. Les quelques officiers que Kosmos eux le malheur de croiser avaient tous prit un malin plaisir à l’embrouiller. Peut-être pour assouvir un besoin intarissable de domination par la justice. Ils se savaient haut-delà des petites gens et n’hésitez pas à leur couper l’herbe sous le pied. C'est tout naturellement que la dryade avait appris à les éviter, ou du moins à éviter les petits délits qui les attirent comme le miel attire les mouches. Celui-ci n’était pas bien différent des autres, le même ton sermonneur, le même regard autoritaire et cette façon irritante de s'accaparer l’espace public comme son propre terrain de jeu. Puis les questions indiscrètes dont Kosmos n’était pas si sûr de comprendre ce que cela avait à voir avec son « potentiel » vol. Petit à petit, la peur laissa place à l’indignation. Après-mûre réflexion, cet officier n’était pas comme les autres, non, il était pire.
– Que voulez-vous dire par « les gens comme moi » ?
Elle posa ses deux mains sur ses hanches, leva un sourcil au ciel et s’écarta légèrement de son interlocuteur. Sa voix fébrile prit en force. Sans jamais vraiment se vouloir imposante elle portait suffisamment pour donner un spectacle des plus étrange aux riverains. De toute évidence, ce n’était tous les jours que l’on pouvait admirer une femme-cerf s’embrouiller avec la police.
– Je ne suis pas une hybride, mais une élémentaire. Est-ce que cela change quelque chose ? Et puis qu’est-ce que mes origines on voir là-dedans de toute manière ? Hein ? Je sais que les… Comment vous dites déjà ? Les « officiers de police républicains ». Je sais qu’il faut vous respectez, ça, j’ai fini par le comprendre depuis le temps, mais j'ai remarqué que vous, vous ne respectez pas grand monde.
Regagnée d’une assurance toute nouvelle, Kosmos reprit en force.
– Et puis l’argent, j-je connais.
C'était faux. Kosmos avait plus ou moins assimilée que la monnaie possède une place fondamentale dans le fonctionnement de la République. Pourtant, elle n'avait jamais prêtée plus forte réflexion à cela. L'élémentaire pensait sincèrement pouvoir s'en sortir sans argent, et jusqu'à présent cela avait plutôt bien fonctionné. Bien sûr, on lui avait déjà proposé quelques piécettes après qu'elle soit venue en aide à des bonnes-âmes, mais elle avait toujours refusée trouvant leurs formes, leurs consistances et leurs couleurs plutôt disgracieuses pour faire office de souvenirs. Une Lumithrite, même fausse et brisée, c'est déjà plus joli. Malgré tout, la créature ne voulait pas perdre la face une nouvelle fois alors elle se lança dans une démonstration de ces connaissances douteuses quitte à patiner un peu.
– Les citadins, vous aimez échanger l'argent contre des services puis contre des objets parfois, souvent contre de la nourriture je crois... C’est bizarre, mais je pense comprendre, je ne suis pas complètement ignorante figurez-vous. Je ne sais juste pas exactement où ça se trouve, et je ne sais pas non plus quand il faut l’utiliser et pourquoi ça a autant d'importance. C’est flou pour moi, je vous l’accorde, mais j’apprends. Si j’avais su que cette pierre était à échanger contre de l'argent, je l’aurais fait. Enfin, non. Je n’ai pas d’argent. Mais si j’en avais, je l’aurais fait. Vous en revanche vous gagneriez à être un peu plus ouvert d’esprit et à mettre vos préjugés de côté, Monsieur l'agent.
Kosmos se sentit bouillante. Faire profile bas aurait de toute évidence été un choix bien plus judicieux, surtout contenu de la personne à qui elle s'adressait, pourtant, elle ne réussit pas à contenir sa consternation. La gardienne ne put dire s'il s’agissait de la chaleur, du monde qui l'entourait ou un peu des deux, mais elle ressentait le besoin impulsif de ne pas se laisser marcher dessus une nouvelle fois. Kosmos n'appréciait pas la façon dont le moustachu le prenait de haut, même si au fond cela cachait des intentions vaguement honnêtes.
CENDRES
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
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-Une… Élémentaire ?
Que je murmure avant de me mettre la main devant la bouche pour dissimuler, non pas un début de rictus moqueur, mais une grimace de peur. Contrairement à un hybride à moustache, je sais de quoi on parle. L’Office Républicain en croise pas souvent, mais ça arrive. C’est que les villes font office de phares vers lesquels toutes les mouches à emmerdes volent un jour où l’autre. Il y a les onis, les orques et autres joyeusetés dans le genre. Certes, les élémentaires, c’est plus rares, mais pas moins terrifiants. Tous les officiers avec un peu de bouteilles ont deux ou trois histoires en réserves sur des incidents avec des élémentaires. Des trucs qui ont déversé des pluies de feu ou de glace sur des contingents d’officiers républicains désarmés face à des menaces pareilles. Le genre de journée noire qui reste gravé dans votre esprit pour toute une vie. On se les raconte tard dans le poste, dans l’encadrement d’une porte en pleine surveillance ou plus généralement pour emmerder le bleu qui vient d’arriver, histoire de lui mettre les miquettes.
C’est dans ces moments-là que je me dis que j’ai bien fait de rester, pour ne pas laisser une menace pareille sans surveillance. Et en même temps non. J’aurais accepté volontiers le savon à la fin de la journée pour avoir laissé gambader une élémentaire en ville. J’aurais dit que je savais pas. Que c’est pas ma faute. On m’aurait puni un mois à des tâches peu prestigieuses, mais j’aurais été peinard, donc pas si mal. Là, je me trouve carrément à une élémentaire. Aucune raison de remettre en doute sa parole, hein. Elle paraît trop étrange pour que ça soit un gros flan. Elle aurait juste dit que c’était une hybride, ça aurait été plié. On n’en aurait plus parlé vingt minutes plus tard. Pour se mettre une cible dans le dos aussi imposante, faut bien que ça soit vrai. Le choix du bluff serait profondément discutable si c’est ça.
Je suis donc face à une élémentaire qui commence à s'énerver devant moi. Et vous savez tout comme moi que les gens qui s'énervent procèdent rapidement à des actions violentes sur le coup de l’émotion. Sauf que le récipiendaire de cette violence en devenir, c’est votre serviteur. Et j’ai très peu envie d’être le pantin à la merci d’un élémentaire déchaîné. Se faire engueuler serait bien le cadet de mes soucis si c’est ça. Bref, je reste un instant coi à la fin de ses reproches, essayant d’être vaguement imperturbable même si je ne peux m’empêcher d’avoir les yeux un peu exorbités par la peur qui m’étreint soudainement, me machouillant nerveusement la lèvre inférieure. Je finis par retirer mon chapeau d’officier républicain histoire de bien faire les choses.
-Je m’excuse… platement. Je ne voulais pas vous blesser. J’ai vraiment été un très mauvais officier républicain sur ce coup. Ils le disaient en troisième année. “L’important, avant la punition, c’est l’éducation à la loi”. Et je constate que j’ai failli à mon devoir civique d’aider nos concitoyens à mieux appréhender la loi qui est souvent bien complexe, même pour nous, les honnêtes officiers républicains que nous sommes. Alors, vous pourriez me donner une deuxième chance ?
Et éviter de me tuer, là, tout de suite, sur place, si possible sans affreuses souffrance ? Je le dis pas évidemment, mais le coeur y est. Je sens que je la prends par surprise. Ce n’est pas forcément gagné. Je sais que je mets en situation de faiblesse vis à vis de l’élémentaire, mais jouer les gros bras, c’est un coup à se faire pulvériser. Je ne sais pas encore de quelle façon. Quel est son élément ? Il n’y a pas de livres avec les caractéristiques physiques de chaque élément. Ou alors, je ne l'ai pas lu, ce qui ne serait pas étonnant. On est plutôt travaux pratiques à l’Office. Les bouquins, on les laisse aux gens de Magic. A part la loi, évidemment. En tout cas, les éléments les plus importants comme la durée légale du temps de travail.
Bref, quitte à la jouer bienveillante, autant se présenter.
-Officier Gunnar Bremer. Sept ans de service. Je me dois de vous avertir que vous pouvez vous plaindre des mauvais comportements des officiers républicains auprès du commissariat le plus proche. Une enquête sera menée et les conséquences seront tirées pour que ça ne se refuse pas.
Pas une connerie ça. Il y a vraiment un service qui s’occupe de ça. Les petits écarts des officiers républicains étant légions, l’équipe de trois stagiaires de l’école croulent sous les dossiers au point que les demandes les plus anciennes concernent des officiers qui ne sont plus en service depuis le temps, voire qu’ils sont morts en mission. pas que j’ai envie qu’elle se plaigne, mais il s’agit là d’un stratagème subtil pour amener l’élémentaire au milieu d’un contingent d'officiers républicain qui pourront agir davantage que ma modeste personne. Dans le pire des cas, je pourrais me planquer si ça chauffe, laissant la patate chaude aux autres. Dans le meilleur des cas, je laisse directement la patate chaude à un autre. Genre le commissaire. ça doit bien être dans son domaine d’attribution, les élémentaires ?
-Ou avez-vous d’autres projets, peut-être ?
Je ne voudrais pas la forcer. Et la laisser s’éloigner, c’est pas si mal pour mon instinct de survie.
Que je murmure avant de me mettre la main devant la bouche pour dissimuler, non pas un début de rictus moqueur, mais une grimace de peur. Contrairement à un hybride à moustache, je sais de quoi on parle. L’Office Républicain en croise pas souvent, mais ça arrive. C’est que les villes font office de phares vers lesquels toutes les mouches à emmerdes volent un jour où l’autre. Il y a les onis, les orques et autres joyeusetés dans le genre. Certes, les élémentaires, c’est plus rares, mais pas moins terrifiants. Tous les officiers avec un peu de bouteilles ont deux ou trois histoires en réserves sur des incidents avec des élémentaires. Des trucs qui ont déversé des pluies de feu ou de glace sur des contingents d’officiers républicains désarmés face à des menaces pareilles. Le genre de journée noire qui reste gravé dans votre esprit pour toute une vie. On se les raconte tard dans le poste, dans l’encadrement d’une porte en pleine surveillance ou plus généralement pour emmerder le bleu qui vient d’arriver, histoire de lui mettre les miquettes.
C’est dans ces moments-là que je me dis que j’ai bien fait de rester, pour ne pas laisser une menace pareille sans surveillance. Et en même temps non. J’aurais accepté volontiers le savon à la fin de la journée pour avoir laissé gambader une élémentaire en ville. J’aurais dit que je savais pas. Que c’est pas ma faute. On m’aurait puni un mois à des tâches peu prestigieuses, mais j’aurais été peinard, donc pas si mal. Là, je me trouve carrément à une élémentaire. Aucune raison de remettre en doute sa parole, hein. Elle paraît trop étrange pour que ça soit un gros flan. Elle aurait juste dit que c’était une hybride, ça aurait été plié. On n’en aurait plus parlé vingt minutes plus tard. Pour se mettre une cible dans le dos aussi imposante, faut bien que ça soit vrai. Le choix du bluff serait profondément discutable si c’est ça.
Je suis donc face à une élémentaire qui commence à s'énerver devant moi. Et vous savez tout comme moi que les gens qui s'énervent procèdent rapidement à des actions violentes sur le coup de l’émotion. Sauf que le récipiendaire de cette violence en devenir, c’est votre serviteur. Et j’ai très peu envie d’être le pantin à la merci d’un élémentaire déchaîné. Se faire engueuler serait bien le cadet de mes soucis si c’est ça. Bref, je reste un instant coi à la fin de ses reproches, essayant d’être vaguement imperturbable même si je ne peux m’empêcher d’avoir les yeux un peu exorbités par la peur qui m’étreint soudainement, me machouillant nerveusement la lèvre inférieure. Je finis par retirer mon chapeau d’officier républicain histoire de bien faire les choses.
-Je m’excuse… platement. Je ne voulais pas vous blesser. J’ai vraiment été un très mauvais officier républicain sur ce coup. Ils le disaient en troisième année. “L’important, avant la punition, c’est l’éducation à la loi”. Et je constate que j’ai failli à mon devoir civique d’aider nos concitoyens à mieux appréhender la loi qui est souvent bien complexe, même pour nous, les honnêtes officiers républicains que nous sommes. Alors, vous pourriez me donner une deuxième chance ?
Et éviter de me tuer, là, tout de suite, sur place, si possible sans affreuses souffrance ? Je le dis pas évidemment, mais le coeur y est. Je sens que je la prends par surprise. Ce n’est pas forcément gagné. Je sais que je mets en situation de faiblesse vis à vis de l’élémentaire, mais jouer les gros bras, c’est un coup à se faire pulvériser. Je ne sais pas encore de quelle façon. Quel est son élément ? Il n’y a pas de livres avec les caractéristiques physiques de chaque élément. Ou alors, je ne l'ai pas lu, ce qui ne serait pas étonnant. On est plutôt travaux pratiques à l’Office. Les bouquins, on les laisse aux gens de Magic. A part la loi, évidemment. En tout cas, les éléments les plus importants comme la durée légale du temps de travail.
Bref, quitte à la jouer bienveillante, autant se présenter.
-Officier Gunnar Bremer. Sept ans de service. Je me dois de vous avertir que vous pouvez vous plaindre des mauvais comportements des officiers républicains auprès du commissariat le plus proche. Une enquête sera menée et les conséquences seront tirées pour que ça ne se refuse pas.
Pas une connerie ça. Il y a vraiment un service qui s’occupe de ça. Les petits écarts des officiers républicains étant légions, l’équipe de trois stagiaires de l’école croulent sous les dossiers au point que les demandes les plus anciennes concernent des officiers qui ne sont plus en service depuis le temps, voire qu’ils sont morts en mission. pas que j’ai envie qu’elle se plaigne, mais il s’agit là d’un stratagème subtil pour amener l’élémentaire au milieu d’un contingent d'officiers républicain qui pourront agir davantage que ma modeste personne. Dans le pire des cas, je pourrais me planquer si ça chauffe, laissant la patate chaude aux autres. Dans le meilleur des cas, je laisse directement la patate chaude à un autre. Genre le commissaire. ça doit bien être dans son domaine d’attribution, les élémentaires ?
-Ou avez-vous d’autres projets, peut-être ?
Je ne voudrais pas la forcer. Et la laisser s’éloigner, c’est pas si mal pour mon instinct de survie.
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Dans un quartier malfamé de Courage
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Touché coulé. Pour Kosmos, cela ne faisait aucun doute, sa morale avait fait plier le gentilhomme.
De prime abord, l’élémentaire resta muette. Déboussolée, la gardienne s’attendait à une réaction furibonde de son interlocuteur, toutefois celui-ci ne parut pas le moins du monde enragé. À contrario, le voilà qui faisait de son mieux afin de ne pas perdre ses moyens. Avait-elle réussi à changer l'homme par la simple force de sa parole ? Avait-elle réellement transformé l’un de ces rustres officiers en authentique défenseur de la justice, œuvrant pour la veuve et l’orphelin ? Aux yeux du centaure, ceci en avait tout l’air. Kosmos fut aussitôt allégée d’un poids. Les humains sont des créatures bien étranges et pourtant si nobles dans leur nature, songea-t-elle, il suffisait d’un peu creuser de manière à découvrir des êtres sensibles et tant ouverts d'esprit ! Néanmoins, le soudain changement d’attitude de Gunnar ne manqua pas de laisser la créature plus que perplexe. Cela paraissait un peu trop... inopiné ? Était-il honnête... Où jouait-il un double jeu maintenant qu'il connaissait l'origine véritable de la dryade ? Le mystère restait entier.
– Enchanté, Gunnar Bremer. S’enquit-elle tout en lui serrant la mains. Kosmos trouvait le geste peu commode, mais elle avait cru comprendre que s’était comme cela que les citadins se saluait alors autant se plier aux us et coutumes ! Je suis soulagé que l’on puisse trouver un terrain d'entende. Ce n’est pas tous les jours que l'on rencontre un officier qui reconnaît ses fautes. Certains de vos collègues sont peu commode, vous savez ? Je ne leur en veux pas. Enfin, je ne leur en veux plus, c’est de l’histoire ancienne maintenant. Je ne suis pas rancunière, et je vous accorde volontiers cette deuxième chance.
Les lèvres du cervidé formèrent un grand sourire plein d’indulgence. Ce Gunnar semble être un honnête homme ! Kosmos ne put tenir rigueur de son comportement plus longtemps. Il semblait véritablement regretter ses paroles. Ainsi, il était vain de tergiverser des heures encore. Kosmos avait reconnu sa faute, l'officier avait fait de même. Et puis elle n'eut de toute manière pas la moindre idée d’où pouvait bien se trouver ce « commissariat ». La centaure devinait qu’il s’agissait du quartier général des officiers de police, et à cette pensée, elle sentie son ventre se retourner. Cela revenait à se jeter dans la gueule du loup. Non merci ! À la place, elle se contentera du fiable et intègre Monsieur Bremer pour répondre aux quelques questions qui taraudaient son esprit concernant sa survie en ville.
– Eh bien… Je pense dans un premier temps rendre la pierre au vendeur. Elle haussa les épaules, légèrement déçue. Après tout, même fausse et brisée, je suppose qu'elle lui revient de droit. J’ai véritablement honte de mon agissement, vous savez ! S’il accepte mes plus plates excuses, je me sentirais sans doute meilleure.
Cela était loin d’être gagné. Mais Kosmos tenterait le tout pour le tout. Et puis si les choses venaient à s’envenimer, elle savait que l’office républicaine prendrait un malin plaisir à pointer le bout de son nez une nouvelle fois.
– Après ça ? Peut-être que j’essaierai d’agir comme une véritable républicaine convaincue et obtenir plein de pièces d’or et devenir « riche comme Mirelda » ! Encore une expression que Kosmos avait pu entendre dans un coin de rue. Elle n’avait aucune idée de qui était cette « Mirelda » mais une chose était sûre : elle possédait une jolie fortune. Kosmos envisageait de lui demander quelques piécettes si elle la rencontrait un jour. Dites-moi Gunnar, à part vendre de la camelote dans une ruelle, vous savez comment on obtient de l’argent ? Ça ne doit pas être si complexe. Je veux dire, quelle est la procédure ? Quelqu’un m'a conseillé de me servir dans le porte-monnaie des passants une fois, mais après ce qui vient de se passer, je préfère éviter en toute franchise.
Peut-être qu’il s’agissait là de l’ultime leçon que la République avait à lui enseigner : l’argent ne fait pas le bonheur, non, mais il y contribue grandement ! Alors ces écus elle les trouverait d’une manière ou d’une autre.
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Gunnar Bremer
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Je la regarde d’un air perplexe. J’espère pour moi qu’elle ne s’attend pas à un exposé complet de toutes les possibilités pour ce faire de l’argent, parce qu’il y’en a moult. L’élémentaire a de la chance d’être tombé sur un spécimen qui connaît même pas mal de façon de s’en faire de manière illégale, mais peut-être que la notion d’illégalité n’est peut-être pas à l’ordre du jour, même si visiblement, la créature semble aussi naïve pour commettre des larcins sans s’en rendre compte. Je choisis mes mots prudemment.
-Effectivement, il est déconseillé de prendre l’argent dans les bourses d’autrui. C’est aussi du vol, mais plus grave que pour ta babiole. Un vol qu’on peut requalifier en vol avec violence s’il y a… violence, ce qui est encore plus grave.
Le moment n’est sûrement pas propice à se perdre dans les méandres des subtilités du code pénal et de ses facteurs aggravants. Je reviens au sujet qui nous intéresse.
-Il y a bien des façons de faire de l’argent. La principal, ça reste de travailler.
Je perçois dans les traits de son visage que le concept parait assez étrange. Je m’imagine bien que dans la forêt ou n’importe quel endroit emplis de nature où elle passe son temps, j’en sais rien, travailler est un concept aussi étrange que la propriété. C’est fou de se dire que des choses si évidentes pour nous sont juste totalement inconnues pour ceux et celles qui ne vivent pas en société. J’éviterais de dire qu’elle est primitive, pour rappel, je ne veux pas découvrir la puissance de sa magie et j’ai déjà pu constater qu’elle pouvait être légèrement susceptible.
-Travailler, c’est exécuter une tâche et recevoir de l’argent en retour. Par exemple, je fais mon travail d’officier républicain, qui consiste à…
Mettre des procès-verbaux de stationnement ? Enregistrer des plaintes ? Jouer de la matraque face à des citoyens récalcitrants ? User de violence pour interroger des malfrats ? Saisir de la contrebande et parfois la garder pour soi ? En faire le moins possible ? Un océan de concept s’ouvre à moi. Je déglutis.
-... faire des trucs pour le bien commun.
Une vision un peu idéalisée de la vérité, mais il vaut mieux un pieux mensonge qu’une trop longue explication. Je risque de finir par dire des conneries et que ça devienne un plus gros mensonge qu’on pourra me reprocher. Vous commencez à me connaître, j’évite qu’on me reproche des choses.
-Venez avec moi. On va joindre l’utile à l’agréable en retrouvant votre escroc. Je vous explique deux trois trucs en chemin.
Le retrouver peut-être compliqué, mais en tant qu’officier républicain, je connais des trucs et astuces. Si ce genre d’escroc n’est pas très dangereux pour l’ordre public, ils sont une source d’informations non négligeables pour ferrer de plus gros poissons. C’est qu’à force d’éviter les autorités, ils ont un bon coup d'œil pour flairer les emmerdes. Ces gars, ils servent parfois d’indic’ occasionnelles pour l’Office. Pour se mettre à l’ombre, il y a quelques adresses dans le coin qui peuvent correspondre. En temps normal, je ferais la tournée des adresses, certaines étant des bars, histoire d'écluser quelques verres et faire tout passer en frais d’enquête. Vu la situation, je préfère aller droit au but, alors j’use de mes petits talents. Je lui demande les éclats l’espace d’un instant afin de les sentir, identifiant l’odeur du vendeur. Forte et peu agréable. En retournant sur les lieux du vol, je parviendrais sans doute à remonter la piste.
En chemin, je lui montre des exemples concrets de travail. Le transport au premier abord : des types qui conduisent des chariots remplis de tonneaux ou de caisses à amener d’un point à l’autre. Les marchands viennent ensuite, car ils transportent aussi leur marchandises, achetées quelque part dans le but de les revendre plus cher ailleurs et d’en tirer un bénéfice. Pourquoi ? Parce que les civilisés sont flemmards et qu’ils ne vont pas aller chercher à la source tout ce dont ils ont besoin. Les marchands servent à ça, en quelque sorte, pour faire simple. On passe devant des artisans qui vendent leur fabrication, que ce soit un tailleur pour des vêtements, un forgeron pour des outils ou bien encore un cuisinier ambulant pour de la nourriture.
-C’est un peu le concept de base pour se faire du blé. Tu fais quelque chose, tu reçois de l’argent en retour. Tu fabriques quelque chose pour le vendre, tu reçois de l’argent. Fonction de si c’est rare ou difficile, c’est plus ou moins cher. C’est aux gens de décider du prix de chaque chose. Si c’est trop, personne n’achète ou ne fait la tâche. Si c’est trop peu, on se fait plumer.
Puis il y a les situations avancées. Comme les politiques. Elle causait de Mirelda à l’instant. Je reste vague sur le concept, me limitant à dire que ce sont ceux qui dirigent. Son travail, c’est de décider, ça demande aussi salaire. tout le monde n’est pas capable de bien décider. Puis, il y a tout le service public jusqu’au genre de fonctionnaires comme moi qui recevons un salaire fixe et qui ont une multitude de tâches On ne compte pas nos heures, hein, évidemment. On vend des services qui ne peuvent vraiment se toucher. La sécurité. La stabilité. L’ordre public. On est l’huile qui permettent aux rouages de la grande machinerie économique et sociétale de tourner. Mais ça, j’en parle pas trop, je préfère pas la perdre. Heureusement, la piste se réchauffe, ça m’évite de devoir m’expliquer sur la pertinence de ce que je fais maintenant vis à vis de mon travail. Pas envie de rejouer avec sa susceptibilité.
Le nain a trouvé refuge dans une taverne miteuse et sombre. Vous devez sans doute vous dire que les gens finissent souvent dans des tavernes, faut dire que c’est un endroit bien pratique pour se faire discret et tuer le temps sans mourir de soif. Bref, j’entre le premier, avisant la cible qui me regarde du coin de l'œil, m’identifiant facilement. J’ai une moustache caractéristique, faut dire. Je pense le connaître. Il doit s’appeler Rabik et effectivement, il n’est pas à son coup d’essai en matière d’escroquerie à la sauvette, mais bon, il file volontiers sa bourse mal acquise quand on l’interpelle et il faut pas tant de mal que ça. Sa gueule s’allonge en voyant débouler l’élémentaire, bien plus à l’aise en hauteur que moi-même qui frôle le plafond du cuir chevelu, mais qui est davantage handicapé en longueur dans l’espace un peu étriqué de l’établissement que je ne recommande guère pour sa carte des boissons.
-Il est là. Faites ce que vous avez à faire.
Le nain capte mes mots et reste interdit, ne comprenant pas ce que ça implique. J’ai un petit sourire ; il doit penser qu’il va passer un mauvais quart d’heure. ça risque d’être rigolo, mais ça ne devrait pas déborder. Les intentions sont plutôt louables, non ?
-Effectivement, il est déconseillé de prendre l’argent dans les bourses d’autrui. C’est aussi du vol, mais plus grave que pour ta babiole. Un vol qu’on peut requalifier en vol avec violence s’il y a… violence, ce qui est encore plus grave.
Le moment n’est sûrement pas propice à se perdre dans les méandres des subtilités du code pénal et de ses facteurs aggravants. Je reviens au sujet qui nous intéresse.
-Il y a bien des façons de faire de l’argent. La principal, ça reste de travailler.
Je perçois dans les traits de son visage que le concept parait assez étrange. Je m’imagine bien que dans la forêt ou n’importe quel endroit emplis de nature où elle passe son temps, j’en sais rien, travailler est un concept aussi étrange que la propriété. C’est fou de se dire que des choses si évidentes pour nous sont juste totalement inconnues pour ceux et celles qui ne vivent pas en société. J’éviterais de dire qu’elle est primitive, pour rappel, je ne veux pas découvrir la puissance de sa magie et j’ai déjà pu constater qu’elle pouvait être légèrement susceptible.
-Travailler, c’est exécuter une tâche et recevoir de l’argent en retour. Par exemple, je fais mon travail d’officier républicain, qui consiste à…
Mettre des procès-verbaux de stationnement ? Enregistrer des plaintes ? Jouer de la matraque face à des citoyens récalcitrants ? User de violence pour interroger des malfrats ? Saisir de la contrebande et parfois la garder pour soi ? En faire le moins possible ? Un océan de concept s’ouvre à moi. Je déglutis.
-... faire des trucs pour le bien commun.
Une vision un peu idéalisée de la vérité, mais il vaut mieux un pieux mensonge qu’une trop longue explication. Je risque de finir par dire des conneries et que ça devienne un plus gros mensonge qu’on pourra me reprocher. Vous commencez à me connaître, j’évite qu’on me reproche des choses.
-Venez avec moi. On va joindre l’utile à l’agréable en retrouvant votre escroc. Je vous explique deux trois trucs en chemin.
Le retrouver peut-être compliqué, mais en tant qu’officier républicain, je connais des trucs et astuces. Si ce genre d’escroc n’est pas très dangereux pour l’ordre public, ils sont une source d’informations non négligeables pour ferrer de plus gros poissons. C’est qu’à force d’éviter les autorités, ils ont un bon coup d'œil pour flairer les emmerdes. Ces gars, ils servent parfois d’indic’ occasionnelles pour l’Office. Pour se mettre à l’ombre, il y a quelques adresses dans le coin qui peuvent correspondre. En temps normal, je ferais la tournée des adresses, certaines étant des bars, histoire d'écluser quelques verres et faire tout passer en frais d’enquête. Vu la situation, je préfère aller droit au but, alors j’use de mes petits talents. Je lui demande les éclats l’espace d’un instant afin de les sentir, identifiant l’odeur du vendeur. Forte et peu agréable. En retournant sur les lieux du vol, je parviendrais sans doute à remonter la piste.
En chemin, je lui montre des exemples concrets de travail. Le transport au premier abord : des types qui conduisent des chariots remplis de tonneaux ou de caisses à amener d’un point à l’autre. Les marchands viennent ensuite, car ils transportent aussi leur marchandises, achetées quelque part dans le but de les revendre plus cher ailleurs et d’en tirer un bénéfice. Pourquoi ? Parce que les civilisés sont flemmards et qu’ils ne vont pas aller chercher à la source tout ce dont ils ont besoin. Les marchands servent à ça, en quelque sorte, pour faire simple. On passe devant des artisans qui vendent leur fabrication, que ce soit un tailleur pour des vêtements, un forgeron pour des outils ou bien encore un cuisinier ambulant pour de la nourriture.
-C’est un peu le concept de base pour se faire du blé. Tu fais quelque chose, tu reçois de l’argent en retour. Tu fabriques quelque chose pour le vendre, tu reçois de l’argent. Fonction de si c’est rare ou difficile, c’est plus ou moins cher. C’est aux gens de décider du prix de chaque chose. Si c’est trop, personne n’achète ou ne fait la tâche. Si c’est trop peu, on se fait plumer.
Puis il y a les situations avancées. Comme les politiques. Elle causait de Mirelda à l’instant. Je reste vague sur le concept, me limitant à dire que ce sont ceux qui dirigent. Son travail, c’est de décider, ça demande aussi salaire. tout le monde n’est pas capable de bien décider. Puis, il y a tout le service public jusqu’au genre de fonctionnaires comme moi qui recevons un salaire fixe et qui ont une multitude de tâches On ne compte pas nos heures, hein, évidemment. On vend des services qui ne peuvent vraiment se toucher. La sécurité. La stabilité. L’ordre public. On est l’huile qui permettent aux rouages de la grande machinerie économique et sociétale de tourner. Mais ça, j’en parle pas trop, je préfère pas la perdre. Heureusement, la piste se réchauffe, ça m’évite de devoir m’expliquer sur la pertinence de ce que je fais maintenant vis à vis de mon travail. Pas envie de rejouer avec sa susceptibilité.
Le nain a trouvé refuge dans une taverne miteuse et sombre. Vous devez sans doute vous dire que les gens finissent souvent dans des tavernes, faut dire que c’est un endroit bien pratique pour se faire discret et tuer le temps sans mourir de soif. Bref, j’entre le premier, avisant la cible qui me regarde du coin de l'œil, m’identifiant facilement. J’ai une moustache caractéristique, faut dire. Je pense le connaître. Il doit s’appeler Rabik et effectivement, il n’est pas à son coup d’essai en matière d’escroquerie à la sauvette, mais bon, il file volontiers sa bourse mal acquise quand on l’interpelle et il faut pas tant de mal que ça. Sa gueule s’allonge en voyant débouler l’élémentaire, bien plus à l’aise en hauteur que moi-même qui frôle le plafond du cuir chevelu, mais qui est davantage handicapé en longueur dans l’espace un peu étriqué de l’établissement que je ne recommande guère pour sa carte des boissons.
-Il est là. Faites ce que vous avez à faire.
Le nain capte mes mots et reste interdit, ne comprenant pas ce que ça implique. J’ai un petit sourire ; il doit penser qu’il va passer un mauvais quart d’heure. ça risque d’être rigolo, mais ça ne devrait pas déborder. Les intentions sont plutôt louables, non ?
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