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  • Ven 18 Aoû - 16:02
    Les projets de recherche étaient quelque chose de très important dans la vie du baron. Eut-il conclu une étude, Styre passait directement à la suivante sans perdre de temps ni d'énergie sur des futilités. Il s'agissait de quelqu'un de sérieux, impliqué, rigoureux et déterminé dans la maitrise de l'art des arcanes. Là où pléthore consacraient leur temps libre en vaines distractions, lui préférait largement découvrir les secrets que recélait ce large monde. Personne ne meurt en se préoccupant de sa carrière, ce qui n'était pas le cas pour le baron. De toute façon il avait l'intime conviction de vivre jusqu'à la fin des temps, précautionneux et rusé comme il était.

    La recherche qu'il s'apprêtait à mener était différente de celles sur lesquelles il s'impliquait d'habitude. Ce n'était pas une recherche simplement magique, comme le fait de se projeter astralement jusqu'au monde des âmes, de comprendre la nature du mana, ou encore d'entrer en communication avec un gardien. La recherche qu'il s'apprêtait à mener le concernait directement, mais elle concernait aussi le peuple vampire... Si l'on peut qualifier cette espèce de "peuple", bien sûr.

    Le baron n'avait pas dormi depuis des mois. Contrairement à la plèbe, il ne l'admettait pas de manière plaintive ou névrosée. En réalité, les vampires n'avaient pas besoin de sommeil. Si ça ne tenait qu'à lui, il se reposerait la journée et travaillerait le soir, mais le temps passé à ronfler était un temps gâché, un temps qui n'avait pas été utile à sa montée dans la cour des grands. Le baron entend par là devenir un puissant mage capable de prouesses inédites, mais aussi d'être respecté en tant que noble intellectuel de la république. L'égo était l'essence principale de son avancée dans une vie qu'il espérait éternelle.

    Pour en revenir à ses recherches, il avait besoin d'une personne jouant le rôle de médecin. Une personne compétente et préférablement sans éthique. Il réunit alors ses cobayes et leur demanda s'ils avaient eu vent d'un tel personnage.

    "Hein ? Un médecin, dans la république ? Il y a bien Nineveh De Basileïa. J'ai entendu dire que parfois, elle fait des choses à la limite du légal."

    "Merci, Ringo. Tu auras une portion de pain en plus au repas de ce soir."

    -Oh, vous m'en voyez ravi baron Longdarq !

    "Bien. Retournez tous dans vos cellules."

    Chacun revint dans sa geôle. Le baron Longdarq ferma chaque porte en fer à clé, et monta jusqu'à sa chambre. Il s'enferma dedans, s'assit sur une chaise faisant face à son bureau, posa une feuille de papier dessus, prit une plume, l'encra, et se mit à écrire.

    "Bonjour, madame Nineveh De Basileïa

    J'ai entendu parler de vos entreprises médicales. Sachez que je suis à la recherche d'un médecin qualifié pour une expérience qui mêlera magie et physiologie. Je pense que notre coopération pourrait faire avancer la recherche sur le vampirisme. Si vous voulez plus de détails, je vous invite à en parler en personne. J'habite dans un manoir, dans la forêt jouxtant Liberty. Si vous avez besoin d'un garde ou d'un mercenaire pour traverser les zones sauvages, je suis disposé à le financer de ma poche.

    En espérant que mon projet de recherche vous captive, et en l'attente d'une réponse de votre part, je vous souhaite de passer une bonne journée.

    Styre Longdarq, baron de la république."

    Le soir-même, le baron partit en ville pour donner la lettre au messager, lequel fut intimé de ne pas ouvrir le courrier sous peine de poursuites judiciaires. Styre ne savait pas si la lettre allait être lue, si le médecin allait accepter son invitation. Il y avait beaucoup de paramètres à prendre en compte dans une telle entreprise. En attendant la réponse de cette énigmatique Nineveh de Basileïa, il s'adonna à la lecture d'un livre intitulé "Les gardiens, le peu que nous sachions".
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  • Ven 18 Aoû - 16:31
    Le manoir Longdarq, éloigné de la ville et surtout, hôte à des personnages haut en couleur. Si les légendes sont à moitié vraies sur le maître de maison, alors Nineveh a peut-être trouvé un terreau fertile à ses idées. Une personne qui comprend que parfois, pour annuler la mort, il faut être prêt à la donner.
    La médecin pose un coup d’œil sur la lettre, un nouveau sourire en coin sur ses lèvres. Il faut croire que le baron Longdarq est un personnage qui en plus de craindre le soleil, souhaite repousser les limites.
    Cette éthique sélective, le vampirisme, la recherche médicale, tout cela tient s’accumule pour former un profil qui intéresse les médecins du calibre de Nineveh. Le genre d’individu utile à la recherche, qui peut la pousser dans ses retranchements, troubler toutes les limites. Il y a un long moment qu’elle n’a pas eu de telles rencontres.
    C’est peut-être cette raison ultime, cette finalité macabre à ses recherches au très long terme, qui l’ont poussé à accepter l’invitation du baron et à faire un crochet par son manoir. Afin de découvrir ce qu’une telle proposition peut créer.

    Puisque son hôte est un vampire, Nineveh arrive de nuit, une heure après le crépuscule, enveloppée par les ombres. Elle laisse libre cours à ses pouvoirs, les lianes d’ombres qui dansent autour d’elle tâtent le chemin dans l’obscurité permanente du non-jour. Le manoir est plus grand qu’elle ne l’aurait imaginé.
    C’est un poing de ténèbres qui frappe à la porte.

    « Je suis venue. » Déclare la médecin, sachant pertinemment que ses cicatrices la rendent reconnaissable même pour ceux qui n’ont jamais vu son visage. « Ange pour beaucoup, démone pour une poignée de malchanceux, exploratrice des régions les plus lointaines de la vie et de l’expérience. » Elle a un sourire, pourtant, il y a un certain ennui dans sa phrase, comme si elle avait tant expérimenté, tant exploré, qu’elle n’est pas certaine de trouver son compte ici. La passion est là, mais l’expérience a tempéré ses attentes et ses espoirs. « Qui donc et pourquoi ? »
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  • Ven 18 Aoû - 17:01
    Quand on frappa à la porte, le baron eut un léger sourire au coin des lèvres. Il savait pertinemment qui c'était, et ce dont il s'agissait. Un personnage qui avait attisé sa curiosité, qui avait créé un intérêt profond en lui. Pourtant, dans son allure et dans ses gestes, il demeura calme et maitrisé. Il posa très lentement son verre de sang sur la table de chevet qui jouxtait son petit canapé, et à côté l'essai magique qu'il était en train de lire. Il se leva avec tact, et se dirigea vers la porte. Entrouverte, elle ne céda le passage à aucun faisceau de lumière : encore pire, une sorte d'ombre anormale et obscure commençait à s'emparer du vestibule. La porte entièrement ouverte, une grande silhouette fine s'imposa au milieu du champ de vision du baron. La peau blanche, les cheveux lunaires cachés par une capuche, mais surtout une cicatrice très visible le long du côté de son visage, Niveneh De Basileïa était un personnage particulier. Les deux chercheurs souriaient, mais la nature de leurs sourires différait. Il y avait quelque chose de malsain dans celui du baron, et quelque chose de curieux dans celui du médecin, lequel, contrairement à son interlocuteur, ne s'ennuyait pas avec les formules de politesse. Elle déclara, sans salutation, ce qui suit :

    « Je suis venue. Ange pour beaucoup, démone pour une poignée de malchanceux, exploratrice des régions les plus lointaines de la vie et de l’expérience. Qui donc et pourquoi ? »

    "Baron Styre Longdarq, pour une recherche concernant la longévité vampire. Enchanté de vous rencontrer, docteur Niveneh. Je suppose que des explications sont de rigueur. À l'intérieur, je vous prie. Ce sera tout de même plus adéquat.'

    Le baron invita le médecin à traverser le vestibule pour se rendre au salon après avoir refermé la porte derrière elle. Il s'assit sur la chaise en bois et en soie faisant face à une table ronde et pas très large. Styre Longdarq invita, d'un geste poli de la main, le médecin à s'asseoir du côté opposé.

    "Tout d'abord, je suis ravi que ayez décidé d'accepter mon invitation. Vous savez, bien des hypothèses circulent à mon sujet. On dit que je verse dans des activités illégales, dans ce que la recherche magique a de plus sombre. Je tiens à éclaircir un point : tous mes sujets d'expérience, sans exception, sont des criminels hautement sanctionnables. Croyez-vous réellement qu'un violeur, un assassin aurait le culot de se plaindre de mauvais traitements après tout le mal qu'il a pu faire à la république ? Quelque part, toute mon affaire n'est que juste rétribution."

    Un sourire malsain en coin des lèvres, le baron lorgna un instant sa coupe de sang, posée de l'autre côté du salon sur la table de chevet.

    "Oh, mais où sont mes manières. Désirez-vous boire quelque chose ? J'ai du très bon vin."
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  • Ven 18 Aoû - 17:43
    La magicienne réprime les ombres, ne laissant apparaître que la sienne alors qu’elle suit le baron vampire : oui, elle a entendu toutes les histoires sur sa personne. Ce qui est très ironique d’ailleurs, c’est qu’il tient amplement à se justifier dans la minute qui suit, comme quoi un violeur ou un assassin n’ont pas à réclamer. Qu’ils sont des sujets d’expérience et rien de plus. Que c’est une juste rétribution. Beaucoup de propos pour au final, des actes moralement douteux et surtout, des recherches qui elles, avancent plus vite grâce à la consommation immodérée de sujets humains.
    En voyant le verre de sang sur la table, Nineveh a un petit hochement de tête vers le côté, c’est… Bien assez vampire à son goût. Si le vin est agréable, elle aime travailler avec l’esprit clair et quand elle boit, c’est pour se mettre minable et le lendemain, guérir sa gueule de bois d’un claquement de doigt.

    « Non merci, de l’eau me suffira amplement. J’ai besoin d’avoir les idées claires pour travailler et je ne saurais profiter du vin à sa juste valeur en début de soirée, avant le travail et les recherches. »

    C’est bien pour cela qu’elle est ici après tout. Pour expérimenter et rechercher, mais cela ne va pas se faire en quelques minutes et elle a besoin d’en savoir plus avant de formuler une opinion.

    « Mais dites-moi, de par vos accès à des sujets d’expérience aussi… Détournés socialement, vous avez une quantité quasi illimitée de cobayes. Qu’est-ce qui peut justifier ma présence et un tant d’expériences que j’imagine, plus ou moins fructueuses, pour faire appel à moi ? Si j’ai certes été l’assistant de mon oncle Zayanderud, je ne lui arrive pas (encore) à la cheville. »

    Zayanderud de Basileïa, très récemment jugé à Melorn. Elle a témoigné au procès en tant que témoin en compagnie de Neera Storm, professeur à Magic. Sans compter les autres experts, amis et proches qui sont passés à la barre.

    « Racontez-moi tout, quel est le but de vos recherches ? »
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  • Ven 18 Aoû - 18:27
    « Non merci, de l’eau me suffira amplement. J’ai besoin d’avoir les idées claires pour travailler et je ne saurais profiter du vin à sa juste valeur en début de soirée, avant le travail et les recherches. »

    Un léger sourire amusé sur le visage, le baron regardait le docteur avec un peu d'arrogance.

    "C'est tout à votre honneur. Vous excuserez tout de même cette proposition qui peut vous sembler inadéquate. Cela fait si longtemps que l'alcool ne produit aucun effet sur moi que j'ai oublié que tout le monde n'est pas dans le même cas. De l'eau fera l'affaire, soit."

    Styre Longdarq se leva de sa chaise d'un geste calme et maitrisé. Il fit quelques pas dans l'anormalement obscur salon, et arriva dans une pièce ouverte, manifestement une cuisine avec de grandes fenêtres victoriennes donnant sur la lune et les étoiles. Il agrippa une choppe propre, ouvrit un baril en bois, et en faucha le contenu avec la choppe. Cette dernière n'était pas remplie jusqu'à risquer d'inonder le salon, mais elle n'était pas non plus avare. Un véritable équilibre, qui fut rapidement posé sur la table ronde.

    "La précieuse eau du lac Rebirth. Délicieuse, pour quiconque a les moyens de se l'offrir. J'espère qu'elle est à votre goût ?"

    Nineveh avait peut-être commencé à comprendre que la politesse exagérée du baron n'était qu'une ruse hypocrite pour garder une bonne réputation auprès de ses collaborateurs, d'autant que malgré son éloquence, on savait deviner dans sa voix une froideur, un manque d'émotions et d'empathie.

    « Mais dites-moi, de par vos accès à des sujets d’expérience aussi… Détournés socialement, vous avez une quantité quasi illimitée de cobayes. Qu’est-ce qui peut justifier ma présence et un tant d’expériences que j’imagine, plus ou moins fructueuses, pour faire appel à moi ? Si j’ai certes été l’assistant de mon oncle Zayanderud, je ne lui arrive pas (encore) à la cheville. »

    "Et bien, sachez que malgré mon sérieux et mon éthique, j'ai toujours été quelqu'un d'isolé. Si j'ai une liste assez complète des médecins de la république, sachez que peu d'entre eux me font suffisamment confiance pour m'aider dans mes recherches. Les aprioris, les ragots et les fausses accusations n'ont pas épargné l'élite intellectuelle. Une de mes... connaissances, m'a conseillé vos services. Elle a dit que vous répondiez à mes deux exigences les plus importantes : libre d'esprit, et prête à aller au-delà des méthodes de l'académie laxiste. Vous l'avez prouvé en venant ici, et en vous décrivant comme exploratrice des régions les plus lointaines de la vie et de l'expérience."

    « Racontez-moi tout, quel est le but de vos recherches ? »

    "Mes recherches sont si vastes et si larges qu'il serait chronophage de toutes les décrire dans le détail. Sachez, en résumé, que j'étudie tout ce qui touche aux arcanes. La mana, les titans, le monde des âmes, l'origine réelle des anges et des démons. En fait, il serait pertinent de dire que les recherches ne se terminent jamais vraiment. On découvre toujours des choses nouvelles, la certitude étant le propre des arrogants. Pour ce qui est de mes recherches actuelles, elles concernent les vampires. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nous vivons éternellement ? Quelle est la différence fondamentale entre l'humain et le vampire, qui fait que le premier ne vit que quelques décennies alors que le deuxième subsiste à travers les âges ? La différence est peut-être d'ordre magique, mais elle peut aussi être d'ordre physiologique... Et c'est là que vous entrez en scène. Si vous acceptez de collaborer avec moi, nous allons peut-être réussir à résoudre l'énigme qui m'a, moi et beaucoup d'autres, intrigué pendant de longues années : pourquoi les humains s'éternisent à travers leur descendance alors que les vampires s'éternisent à travers leur propre existence ?"
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  • Ven 18 Aoû - 19:15
    « Ah, » songe à voix haute Nineveh un peu rêveuse, « les vampires, j’ai étudié votre espèce en long et en large. Il y a de la littérature qui vous concerne et les créatures de la nuit ont toujours eu le chic pour explorer leur propre condition. Cela va faire un long moment que les vampires arpentent le continent, la création d’un mage elfe qui a démontré tout son savoir-faire en créant son plus beau chef d’œuvre, mais aussi une malédiction. Difficile de vivre lorsqu’on ne peut sortir dehors que huit heure par jour, onze lors de la saison morte. »

    En cela, le vampirisme est une malédiction infamante et si certains s’en accommodent bien, la peur du soleil et du feu reste un handicap bien présent, qui ruine la vie de nombreux buveurs de sang. Pour en avoir connu personnellement, les frais de dentiste constituent une préoccupation majeure pour la plupart d’entre eux, il ne faut pas oublier que les crocs sont importants chez eux et ne se renouvellent pas toujours.

    « J’ai bien ma petite idée sur le vampirisme, et je suis ouverte aux expérimentations. Mais encore une fois, développez votre propos. Si je suis tout ouïe, je ne peux accepter une proposition que je n’ai pas entendue et surtout, le vampirisme représente un iceberg que la médecine a toujours du mal à attaquer, même par la surface. De fait, qu’elle soit biologique ou magique, la longévité des vampires est une particularité qui en intéresserait plus d’un. Sans compter les élixirs d’immortalité qui rendent atteignable cette idée, même si c’est au prix de nombreux efforts et d’une longue, longue préparation pour en détenir un et le consommer. »

    Elle sirote l’eau du lac Rebirth, il est vrai qu’elle a bon goût.

    « Merci pour l’eau, cela me change des ruisseaux que je trouve à droite à gauche durant mes voyages, quand ce n’est pas l’eau citronnée de ma gourde. » Et par les dieux, son outre en peau de bêtes en a vu des vertes et des pas mûres. Combien d’années sur les routes avec sa fidèle compagne ? « Elle est à mon goût. »

    Mais pour revenir à l’éléphant dans la pièce.

    « Que comptez-vous faire ? Pour mieux comprendre l’origine de l’immortalité vampire ? »
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  • Ven 18 Aoû - 19:58
    La discussion poursuivait son cours. Tout au long de celle-ci, le baron sentait que le médecin voulait en venir directement au fait. Derrière son calme et sa douceur, se cachait une volonté presque inquisitrice de comprendre ce qui se tramait.

    « Ah, les vampires, j’ai étudié votre espèce en long et en large. Il y a de la littérature qui vous concerne et les créatures de la nuit ont toujours eu le chic pour explorer leur propre condition. Cela va faire un long moment que les vampires arpentent le continent, la création d’un mage elfe qui a démontré tout son savoir-faire en créant son plus beau chef d’œuvre, mais aussi une malédiction. Difficile de vivre lorsqu’on ne peut sortir dehors que huit heure par jour, onze lors de la saison morte. »

    "Vous savez, le soleil n'est pas toujours aussi dangereux qu'on le prétend pour les vampires. Certes, il est désagréable et je ne croiserai pas le fer en sa compagnie, mais au delà de ça il est tout à fait possible d'interagir avec la société le jour et de s'adonner à ses passions la nuit. Je suppose que vous savez déjà tout cela, vous qui êtes si renseignée."

    « J’ai bien ma petite idée sur le vampirisme, et je suis ouverte aux expérimentations. Mais encore une fois, développez votre propos. Si je suis tout ouïe, je ne peux accepter une proposition que je n’ai pas entendue et surtout, le vampirisme représente un iceberg que la médecine a toujours du mal à attaquer, même par la surface. De fait, qu’elle soit biologique ou magique, la longévité des vampires est une particularité qui en intéresserait plus d’un. Sans compter les élixirs d’immortalité qui rendent atteignable cette idée, même si c’est au prix de nombreux efforts et d’une longue, longue préparation pour en détenir un et le consommer. ».

    "Vous savez, les élixirs d'immortalité sont de petits miracles très instables. Il suffit d'une petite erreur dans la constitution pour que ces sources d'éternité se transforment en poison. C'est pour cela que je leur ai préféré une méthode plus radicale, au danger moins direct."

    De temps en temps, Styre voyait que Nineveh lançait des regards en direction de sa choppe. Au bout d'un moment, elle l'attrapa et en but une partie à petite goûte. Elle ne s'épargna pas de commenter le goût exquis de la boisson.

    « Merci pour l’eau, cela me change des ruisseaux que je trouve à droite à gauche durant mes voyages, quand ce n’est pas l’eau citronnée de ma gourde. Elle est à mon goût. »

    "Cela a toujours été traditionnel, chez nous les Longdarq, que de se repaître de l'eau du lac Rebirth. L'un des nombreux avantages d'être une famille aisée. Peu importe, je crois que je m'égare. Vous vouliez faire part de vos interrogations, il me semble. Faites donc."


    « Que comptez-vous faire ? Pour mieux comprendre l’origine de l’immortalité vampire ? »

    Le docteur Nineveh était un personnage assez complexe. Tantôt on pouvait clairement sentir en elle de l'intérêt pour les recherches du baron, une envie qui n'était pas dirigée  vers lui mais plutôt vers le désir de dépasser les limites de la compréhension humaine, tantôt elle se montrait, à cet instant-là plus que tout autre, réticente. Le doute planait dans le manoir Longdarq, l'obscurité du salon n'était égale qu'à l'obscurité des desseins de Styre. On sentait que le noble républicain tentait presque de noyer le poisson. Peut-être était-ce nécessaire, ou peut-être était-ce superflu dépendamment de la disposition du docteur à "explorer" en profondeur ce qui constituait l'humain et ce qui constituait le vampire. Après quelques secondes de silence, le baron sourit, et tint ce langage :

    "En fait, je fais appel à votre expertise pour étudier deux corps. Le premier est le corps d'un vampire ayant vécu quelques centaines d'années, et le deuxième est le corps d'un humain décédé à soixante-cinq ans pour défaillance physique liée à un âge avancé. Vous comprenez bien qu'en tant que mage, je ne suis pas réellement apte à étudier la physiologie d'un être vivant. Au lieu de ça, je concentrerai l'essence vitale des deux personnes dans des flacons pour en extraire la mana. J'étudierai, en parallèle de votre analyse médicale, la différence énergétique entre l'âme d'un humain et l'âme d'un vampire. Vous vous demandez probablement pourquoi je ne l'ai pas fait avant votre venue, et je vous répondrai que je ne voulais pas toucher aux deux corps au risque de perturber prématurément vos futures analyses. Qu'en dites-vous, docteur Nineveh ? Avons-nous un accord ?"
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  • Sam 19 Aoû - 14:13
    « Oh, c’est tout ? » Demande Nineveh avec surprise. « Sans vouloir paraître condescendante, bien sûr, nous avons un accord. Mais, je dois avoir loupé un élément du tableau : j’ai déjà ouvert, en long, en large et en travers de nombreux êtres vivants, y compris un vampire ou deux à l’occasion. Si je suis toute disposée à le refaire, je suis un peu surprise par la demande. Enfin, il est vrai que ce n’est pas le genre d’expérience qu’on raconte dans un traité de médecine, en particulier quand il est soumis à relecture par les gens de Magic. »

    La médecin pose sa sacoche avant d’en tirer sa fidèle scie à os qui a été de toutes les amputations, toutes les autopsies et parfois, de certaines bagarres particulièrement vicieuses où elle a tranché une fois pour toute nombre de questions, mais aussi de membres. L’elfe a un sourire.

    « Amenez-moi aux corps, faites ce que vous avez à faire avec eux. Je repasserai derrière pour les ouvrir et farfouiller dans leurs entrailles. Je connais déjà le résultat, mais si vous souhaitez une confirmation de visu, il m’incombe de la fournir. »

    Et alors qu’elle suit le baron qui lui emboîte le pas, l’elfe a un doute, une hésitation. Comme si, comme si ce n’était pas la personne qu’elle s’attendait à voir. Trop d’attentes ? Trop d’espérances ? Ou alors, quelque chose de plus insidieux, l’impression de redécouvrir les fondamentaux, les premières heures de pratiques illégales, les corps enterrés dans la sueur et l’appréhension, quelque part dans la forêt.

    « Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours trouvé ça excitant. La découverte, la recherche, avec la conclusion épique de nombreuses heures d’analyses, d’autopsies, d’expérimentations. C’est le travail parfait. J’ai souvenir de la guerre contre les titans et de toutes les expériences que j’ai pu mener, toutes les hypothèses confirmées et toutes les thérapies testées. Vous n’avez jamais eu ça ? Il m’étonne que vous n’ayez pas de collègues qui soient sur les mêmes idées que vous. De nombreux médecins et savants ont profité du conflit pour faire avancer à grandes enjambées la science. »
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    Anonymous
  • Sam 19 Aoû - 16:04
    Tout s'était déroulé mieux que prévu. Le docteur Nineveh semblait surprise, presque déçue du protocole redondant et peu excitant que lui avait proposé le baron. D'une manière ou d'une autre, elle lui fit savoir qu'elle avait déjà étudié les vampires. Peut-être pas spécifiquement leur longévité, mais elle s'était tout de même aventurer à disséquer un ou plusieurs êtres de la nuit dans ce qu'elle décrivit comme quelque chose de peu cosmopolite et allant à l'encontre de l'étriquement intellectuelle de l'Académie Magic.

    « Oh, c’est tout ? Sans vouloir paraître condescendante, bien sûr, nous avons un accord. Mais, je dois avoir loupé un élément du tableau : j’ai déjà ouvert, en long, en large et en travers de nombreux êtres vivants, y compris un vampire ou deux à l’occasion. Si je suis toute disposée à le refaire, je suis un peu surprise par la demande. Enfin, il est vrai que ce n’est pas le genre d’expérience qu’on raconte dans un traité de médecine, en particulier quand il est soumis à relecture par les gens de Magic. »

    "Malheureusement, je n'ai jamais eu l'occasion de pouvoir étudier un vampire décédé avec des organes en bon état, et c'est tout ce qui importe au final. Pouvons-nous réellement qualifier nos recherches dans le cadre de la longévité de pertinentes quand le cadavre que nous avons sous les mains est mort exécuté ? Je sais que les vampires ne décèdent pas à cause d'un âge avancé. Cela rend certes la recherche plus difficile, mais j'ai tenu à ce que le corps du vampire à étudier soit en parfait état. En l'occurrence, celui que je possède a rendu l'âme en tentant une projection astrale vers le monde des âmes. Il s'agit là du spécimen le mieux conservé que j'ai pu trouver. J'espère avoir répondu à vos interrogations."

    Pour toute réponse, le docteur Nineveh sortit une scie à os dont l'ancienneté ne trompait quiconque. Véritable lame très affutée, Styre se demanda si elle l'avait déjà utilisé à d'autres desseins que la recherche.

    « Amenez-moi aux corps, faites ce que vous avez à faire avec eux. Je repasserai derrière pour les ouvrir et farfouiller dans leurs entrailles. Je connais déjà le résultat, mais si vous souhaitez une confirmation de visu, il m’incombe de la fournir. »

    "Vous savez, la recherche est une constante et perpétuelle remise en question des acquis. J'ai déjà lu les ouvrages d'autres érudits élaborant des théories au sujet des vampires, mais il m'est très important de tout comprendre par moi-même et de peut-être révolutionner la recherche magique grâce à mes découvertes. Suivez-moi, je vous prie."

    Le baron se leva, et sa collègue en fit de même. Cela révéla la différence de taille relativement importante entre les deux personnages, le docteur Nineveh était plus grande et élancée que le baron. Ils marchèrent à travers le salon sombre, rougeâtre et froid, aux grandes fenêtres fermées par des rideaux gris foncés. Après avoir atteint le seuil d'une double porte, le baron l'ouvrit avec tact, et le duo s'engagea dans un long couloir sombre, froid et silencieux.

    « Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours trouvé ça excitant. La découverte, la recherche, avec la conclusion épique de nombreuses heures d’analyses, d’autopsies, d’expérimentations. C’est le travail parfait. J’ai souvenir de la guerre contre les titans et de toutes les expériences que j’ai pu mener, toutes les hypothèses confirmées et toutes les thérapies testées. Vous n’avez jamais eu ça ? Il m’étonne que vous n’ayez pas de collègues qui soient sur les mêmes idées que vous. De nombreux médecins et savants ont profité du conflit pour faire avancer à grandes enjambées la science. »

    "Vous évoquez souvent le terme collègue. Je tiens à vous rappeler que je travaille presque toujours seul. Les collaborations telles que la nôtre sont des cas exceptionnels, des thèmes de recherche qui ont besoin de plus qu'une discipline pour avancer. Cela dit, je suis d'accord avec vous pour dire que les conjonctures changent le cours des recherches. Par exemple, la récente annexation de Kaizoku par la république m'a permis de mettre la main sur quelques pirates. De véritables barbares n'ayant d'yeux que pour le chaos et la puissance, capables de vendre leurs frères aux autorités pour quelques pièces d'or. Leur idéologie est intéressante, hélas il n'est pas chose aisée de diriger un empire d'attaques maritimes et de vol de marchandises quand on est aussi peu doués intellectuellement. J'ai d'ailleurs étudié une telle stupidité, et il se trouve qu'elle est davantage culturelle que biologique. Ce n'est pas très étonnant, mais au moins j'ai balayé les doutes."

    Les deux chercheurs avaient terminé de traverser le couloir. Les murs étaient ornés de tableaux à la monture d'or, des tableaux représentant des vampires, des hybrides, des démons, des prêtres, mais aussi des interprétations de titans. C'était un couloir long et large, il y avait donc la place pour de telles oeuvres d'art. Au bout du couloir, le duo arriva devant une double-porte fermée. A droite et à gauche, deux ouvertures donnaient sur des escaliers en bois écorché. Le baron emprunta celui de droite. Arrivé en haut, un deuxième couloir s'ouvrait sur sa gauche. Suivi par le docteur, il l'emprunta, et au milieu de celui-ci, il s'arrêta devant une porte sur le mur de gauche, celui de droite étant en fait une série de fenêtres hautes, fermées et cachées par des rideaux gris aux motifs noirs.

    Les deux chercheurs pénétrèrent une pièce grande et large. Elle semblait être la mieux éclairée, quoique la différence n'était pas flagrante. Tout autour, il y avait des artéfacts magiques. On pouvait trouver des pierres tels que l'hématite et l'électrum sur des plateformes en bois, des bâtons de sorciers, des écailles de Draknys, et même des flacons avec du sang d'humains, d'elfes, de nains et de bien d'autres créatures . Il y avait aussi des appareils relativement sophistiquées dont l'utilité était certainement connue par le docteur Nineveh.

    Mais surtout, au milieu de cette panoplie de ressources et d'instruments, se trouvait une large table en bois. Sur cette table étaient allongés côte à côte un humain et un vampire décédés.

    "Bienvenue dans ma salle de recherche. Vous y trouverez tous les éléments nécessaires pour vous aider dans vos recherches. Bien, je crois que nous pouvons commencer."

    Le baron entrouvrit son manteau et en tira une petite dague. Puis, il s'approcha d'une des longues tables disposées à côté d'un mur, et prit deux petits flacons qu'il mit dans sa poche. Il s'approcha du cadavre de l'humain, et procéda à une phlébotomie en tranchant la peau de son avant-bras. Du sang se mit à couler, et le baron s'assura que tout ce sang remplirait le flacon, n'ayant pas envie de refaire le ménage. Il répéta l'opération avec le vampire en utilisant le deuxième flacon. Il alla ensuite verser le contenu des flacons dans deux éprouvettes respectives, de la même taille et de la même capacité, mais qui allaient accueillir deux types de sang différent. Le baron partit alors chercher deux très petits morceaux d'hématites. Il les plaça dans les éprouvettes, et attendit que les pierres prennent leur couleur. Chose faite, il produisit une étincelle sur ses doigts, et transmit l'électricité dans les deux fluides sanguins. De seconde en seconde, l'une des éprouvettes de sang changea de couleur, alors que l'autre demeura identique. Le sang du vampire était devenue noire.

    "Voyez-vous ce changement ? Il signale le mana maléfique qui se trouve dans l'essence vitale même des vampires. Cela me rappelle le livre du célèbre chercheur, Lucien Von Burden. Je n'ai jamais eu l'occasion de procéder à cette expérience moi-même. Voyez-vous, les vampires sont une espèce particulièrement rare, et même ceux qui finissent dans mon cachot sont supposés obtenir une sépulture, ordre de la république. Je suis heureux qu'on m'ait laissé le loisir exceptionnel d'expérimenter avec ce spécimen. Qu'importe, je veux que nous commencions la comparaison physiologique. Munissez-vous de votre scie à os, et extrayez le coeur ainsi que le cerveau de nos deux sujets d'expérience. Nous allons commencer par ces deux organes car ils sont directement impliqués dans les fonctions vitales des êtres vivants. Faites-moi savoir si vous trouvez des différences qui expliqueraient que les organes des vampires sont très durables, alors que ceux des humains ne le sont pas. La différence est peut-être d'ordre magique, mais elle peut aussi être d'ordre organique. C'est la réponse à cette problématique qui nous intéresse."
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  • Sam 19 Aoû - 20:49
    Les arguments du baron ont du sens, mais, il reste mystérieux qu’il n’ait personne pour expérimenter avec lui. Au motif très simple que si l’administration lui laisse le soin de trucider en paix des prisonniers condamnés à la perpétuité et des condamnés à mort, cela sous-entend que ses recherches sont au moins un brin officielles. Donc que des gens ont, quelque part dans l’échelle de gouvernance, connaissance de ces passe-temps le soir après le dîner. Mais personne ne se serait porté volontaire pour l’aider ?
    Elle hausse les épaules, il y a sans doute d’autres facteurs à prendre en compte et elle n’est pas intéressée par une discussion approfondie sur le sujet pour le moment. Elle est là pour manipuler de la viande et découvrir les secrets du vivant.
    Alors, quand vient le moment d’extraire un cerveau et un cœur, l’elfe n’y va pas par quatre chemins.
    Scie de gigli pour effectuer une craniectomie surprise, puis le cerveau a l’air libre, un examen en profondeur avant de le plonger dans un liquide conservateur afin d’éviter les accidents tragiques. Il ne faudrait pas qu’un esprit de vampire tombe au sol, ce serait de mauvais goût, même pour une toubib cintrée comme Nineveh.
    Pour le cœur c’est un peu plus complexe, notamment à cause de la cage thoracique et si Nineveh l’attaque comme elle peut, c’est toujours un peu difficile. Même quand on a l’habitude de scier au milieu à longueur de journée.

    « Vous pourriez venir et prendre le côté gauche ? Calez le pied contre la table, puis tiré de toutes vos forces pour… » Elle grogne sous l’effort alors qu’elle fait de même côté droit. Une seconde plus tard, la cage thoracique s’écarte en fracturant la plupart des côtes. Tant pis, elles n’avaient plus grand usage de toute manière. D’une brève incision via un scalpel d’ombre, Nineveh récupère le cœur pour l’examiner sous tous les angles avant qu’il n’aille prendre repos dans du formol. « Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un arrêt du vieillissement. Plutôt un maintien perpétuel de la jeunesse. »

    La différence est plus ou moins difficile à calibrer, mais elle va tenter une explication.

    « Le corps d’un vampire présente une jeunesse constante mais surtout, on constate très peu de tissu cicatriciel, même pour quelqu’un en parfaite santé. Mon hypothèse personnelle depuis toujours est que le vampirisme sous-entend une régénération constante du corps, qui reste perpétuellement à son état initial. Contrairement aux humains et aux elfes, mais aussi à toutes les autres races mortelles, qui décrépissent à une vitesse plus ou moins variable avant invariablement de vieillir un jour. Puis de mourir. Par conscience professionnelle, je vais ouvrir l’humain, mais je suis à peu près certaine du résultat. »

    Et lorsqu’elle ouvre en deux l’autre : du tissu cicatriciel, des traces de défaillance des organes qui se sont accumulés au fil des années, une faiblesse momentanée qui achève les défenses du corps et un beau matin, ça meurt de vieillesse ou de maladie.

    « Comme je le disais, je pense surtout que le corps des vampires se régénère en permanence. Ce qui explique la longévité extrêmement longue et en parallèle, la possibilité d’obtenir la vie éternelle via un élixir. De mon opinion personnelle, il y a une différence magique potentielle. »

    Néanmoins !

    « Toutefois, la magie n’est pas quelque chose qui se maintient activement. Il n’y a pas de sort pour se figer de manière perpétuelle et devenir un être hors du temps. Je pense surtout que la magie permet une altération de l’être vivant, pour qu’il soit capable de puiser constamment dans des ressources qui s’estompent avec le temps. Ou du moins, c’est ainsi que j’interprète la longévité excessive des drakyns. Ils sont justement issus de croisements à répétition et ont hérité pour beaucoup du sang légendaire des dragons. »

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  • Sam 19 Aoû - 22:04
    Les recherches venaient à peine de commencer. Le baron avait confiné dans des éprouvettes des extraits de sang de vampire et de sang humain. Après un procédé faisant appel à une pierre précieuse et à de la magie, il a réussi à démontrer que le sang des vampires abrite de la mana négative, contrairement au sang humain. Le but était maintenant d'obtenir l'avis du médecin après un exercice de dissection de deux spécimens décédés.

    Le docteur Nineveh avait commencé le travail sans perdre de temps. Elle fit usage de la scie à os pour découper finement le crâne du vampire. Elle en extrait délicatement - aussi délicat qu'une extraction de cerveau puisse être - l'organe, qu'elle mit dans un liquide conservateur. Après cela, il était temps de s'attaquer au coeur du spécimen. Elle fit encore appel à la scie à os pour couper le thorax du sujet, puis elle se mit en tête d'écarteler la cage thoracique. Par manque de matériel ou d'une quelconque autre méthode, elle demanda l'aide du baron pour, à deux, ouvrir l'accès au coeur.

    « Vous pourriez venir et prendre le côté gauche ? Calez le pied contre la table, puis tiré de toutes vos forces pour… »

    "Hum... Cela me semble tout de même un petit peu incongru. Je vois que nous n'avons pas le choix." Le baron soupira.  "Allons-y..."

    Il s'exécuta à la demande du médecin, et tira de toutes ses forces le côté gauche de la cage thoracique. Comme prévu, après un craquement puissant, du sang éclaboussa, tâchant le manteau du baron. Malgré son air contrôlé et maitrisé, il ne put contenir une moue de frustration.

    "Quel désastre. Je devrais peut-être engager une assistante pour laver mes atours suite à de tels incidents..."

    Le docteur Nineveh semblait légèrement moins préoccupé par l'état de ses vêtements suite à ce qui venait de se passer. Après une brève réflexion, Styre se dit que c'était probablement devenu une habitude pour elle. Elle extirpa le coeur, l'analysa, puis plaça ce dernier, à l'instar du cerveau, dans du formol.

    « Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un arrêt du vieillissement. Plutôt un maintien perpétuel de la jeunesse. »

    "Voyez-vous cela..."

    « Le corps d’un vampire présente une jeunesse constante mais surtout, on constate très peu de tissu cicatriciel, même pour quelqu’un en parfaite santé. Mon hypothèse personnelle depuis toujours est que le vampirisme sous-entend une régénération constante du corps, qui reste perpétuellement à son état initial. Contrairement aux humains et aux elfes, mais aussi à toutes les autres races mortelles, qui décrépissent à une vitesse plus ou moins variable avant invariablement de vieillir un jour. Puis de mourir. Par conscience professionnelle, je vais ouvrir l’humain, mais je suis à peu près certaine du résultat. »

    "C'est très intéressant. Bien que je ne sois pas un médecin de renom, je comprends parfaitement où vous voulez en venir. J'étais amené à penser jusque-là que le corps des vampires ne se dégrade simplement pas, mais je dois admettre que votre théorie est tout aussi intéressante."

    Pendant qu'il parlait, le docteur Nineveh était déjà en train de disséquer le corps de l'humain. Elle en tira respectivement le cerveau, puis le coeur - non sans être aidé par le baron qui tâcha une deuxième fois son manteau, ce qui commençait sincèrement à l'agacer - avant d'analyser ces deux organes avec précision et esprit, puis de les plonger dans du formol.

    « Comme je le disais, je pense surtout que le corps des vampires se régénère en permanence. Ce qui explique la longévité extrêmement longue et en parallèle, la possibilité d’obtenir la vie éternelle via un élixir. De mon opinion personnelle, il y a une différence magique potentielle. »

    "Hm. J'en étais sûr..."

    « Toutefois, la magie n’est pas quelque chose qui se maintient activement. Il n’y a pas de sort pour se figer de manière perpétuelle et devenir un être hors du temps. Je pense surtout que la magie permet une altération de l’être vivant, pour qu’il soit capable de puiser constamment dans des ressources qui s’estompent avec le temps. Ou du moins, c’est ainsi que j’interprète la longévité excessive des drakyns. Ils sont justement issus de croisements à répétition et ont hérité pour beaucoup du sang légendaire des dragons. »

    "Les drakyns, de bien belles bêtes. Il est dommage qu'elles résistent autant à l'emprisonnement, et surtout aux recherches faites sur elles. Vous avez peut-être remarqué le petit bocal contenant des écailles de leur espèce. Sachez que j'ai dû mettre le sujet dans un profond coma pour les obtenir. Enfin bref, votre expertise dans le domaine médicale, et surtout votre connaissance de la phylogénie raciale est très appréciable. Toutefois, la théorie que l'on partage, celle selon laquelle la mana permet une régénération constante des cellules, n'a pas encore été démontrée au sein de ce manoir. Je vous propose une petite expérience, nous allons en avoir le coeur net."

    Le baron s'approcha des deux éprouvettes, et prit celle contenant du sang de vampire. Il s'approcha ensuite des bocaux à formol, et demanda ce qui suit :

    "Pouvez-vous me rappeler lequel contient des organes humains ?"

    Après que le docteur Nineveh lui ait indiqué le bon bocal, Styre Longdarq s'y dirigea lentement et calmement. Il posa l'éprouvette avec du sang de vampire à côté du bocal, puis sortit sa dague de la poche intérieur de sa veste. Il fit pénétrer sa main à l'intérieur du formol, puis tint le coeur humain fermement entre ses doigts. Avec sa dague, il trancha son côté. La coupure était relativement large et un peu de sang s'écoula. Il posa ensuite l'organe humain dans un bocal vide. Le baron attrapa ensuite l'éprouvette pleine de sang de vampire - qui était toujours noire et donc dont la mana était toujours active - et en versa le contenu sur le coeur humain. Il s'éloigna quelque peu pour ne pas gâcher la vue à sa collègue, et se positionna à ses côtés.

    "Le sang de vampire que j'ai utilisé appartient à un sujet décédé depuis plusieurs jours, ce qui veut dire que les cellules sont mortes. La mana, en revanche, peut rester active pendant un certain temps. Si la blessure de ce coeur humain, au contact de la mana vampirique, se régénère, cela prouvera ce que nous pensons tous les deux. Je suppose qu'il n'y a plus qu'à observer attentivement".

    Observer attentivement, le baron s'apprêtait à le faire. Plus qu'attentivement, c'était avec concentration et silence qu'il allait lorgner l'organe humain, cette petite chose fragile, cette source de vie qu'on avait dérobé à une personne non consentante, qui allait produire des résultats positifs ou négatifs. Le duo était à quelques instants, quelques minutes tout au plus de la révélation qu'ils convoitaient. Quel qu'en soit la finalité, les chercheurs allaient bientôt comprendre le mécanisme derrière l'immortalité des êtres de la nuit, et le baron pourrait publier ses recherches, non sans oublier de créditer sa collègue évidemment.
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  • Mer 30 Aoû - 23:15
    [ Note : Le joueur de Nineveh ayant quitté le forum, je me permets d'apporter une conclusion à ce RP. Je me suis assuré de n'avoir qu'un contrôle minime sur le personnage, et de respecter la psychologie développé par le joueur.]

    Le baron Longdarq et le docteur Ninveh avaient attendu, attendu, et encore attendu. Cela dura plusieurs dizaines de minutes. Des minutes caractérisées par un silence oppressant, mais surtout par un silence obnubilé. Au bout d'un moment, l'un des deux proposa d'aller boire un verre de vin. Ils se gorgèrent lentement, savourant la boisson, puis retournèrent dans la salle de recherche. Là-bas, les corps en décomposition du vampire et de l'humain, les artéfacts magiques, les bibliothèques pleines de livres, mais surtout le bocal d'expérience les attendaient.

    Ce bocal d'expérience contenait un coeur humain sur lequel on avait appliqué du sang de vampire dont on avait activé la mana. Pour leur grande surprise, la plaie qui avait taillé le coeur humain s'était refermée sur elle-même. La conclusion de la recherche fut fructueuse.

    "Je dois admettre que je m'attendais à être déçu. Ce ne fut pas le cas. Comme vous aviez théorisé tout à l'heure, la mana des vampires permet une régénération des cellules. Ce processus se fait sur le long terme et permet aux tissus organiques des êtres de la nuit de ne guère atteindre un stade de non-fonctionnement. Poussé à l'extrême avec l'utilisation de mana induite et d'une hématite, ce processus devient plus rapide. Il n'en reste pas moins que notre méthode fut très pertinente, et ce résultat intéressant. Je m'assurerai de mentionner votre collaboration dans ma publication, et vous paierai dépendamment du profit que m'aura apporté cette découverte. Merci, docteur Nineveh."

    Le baron raccompagna le docteur jusqu'à la sortie. Elle semblait avoir un regard à peine plus jovial que celui de Styre. Quiconque les eut vu promettrait que le duo n'avait tiré aucun plaisir intellectuel de cette recherche. Ils ne pouvaient pas être plus dans l'erreur dans le cas du baron. Pour ce qui était du docteur Ninveh... Disons qu'elle s'attendait à quelque chose de plus incroyable, surtout venant d'un être aussi mystérieux et atypique.
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