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  • Mar 23 Avr - 11:44


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 16



    Avoir l'impression que mon monde s'écroule, s'émiette, s'ébrèche c'est hélas un sentiment que je connais trop bien mais pour une fois je ne le vis pas mal, ici c'est un monde fantasmagorique qui tremble, un monde d'horreur qui se sert de mes peurs les plus profondes et intimes.

    Je sens qu'autour de nous cela vacille et j'ai perçu les fils qui relient le pantin qui m'enserre et me promet monts et merveilles à la structure de ce rêve. Sa voix est changeante et si il parvient à maintenir l'illusion le ton change, et je ne trouve plus les accents que je connais, mon tortionnaire, mon amant n'est plus que l'ombre de ce que je connais et c'est d'autant plus dur pour moi de garder ma ligne de conduite. Je tremble des pieds à la tête, j'ai peur, une peur viscérale, profonde, intense et je dois lutter contre elle, contre moi-même en réalité mais il y a Espiègle en moi, je garde en tête cela, je ne suis plus seule !!!

    Son air affligé, penaud lorsqu'il me répond sur ma demande... Ses mots sont cruels et me renforcent dans ma détermination, je dois continuer cette comédie, ce jeu de dupe. Bien sûr qu'il ne peut m'offrir mon fils, le vrai et en mon fort intérieur je saigne à l'idée que cela puisse être vrai que le temps a défilé et que mon fils a grandi seul mais je veux croire, en moi brille une étincelle d'espoir, tout cela est faux et... Amael est au Manoir auprès de Wan, et il joue avec Vin la fille de cher Ruyven et de sa douce Mélysse, oui je dois y croire sinon le combat est vain.

    Les mots d'Espiègle me confortent et je me sens emplie d'une volonté que je ne me connaissais pas, je ne peux pas rester ici, même si le temps a couru, je dois savoir, je dois sortir quitte à affronter une réalité dure et cruelle mais n'est-elle pas juste un simple reflet de nos vies à tous?

    J'entends des pleurs d'enfants, il pense singer Amael mais il n'en est rien, les mots fieleux coulent sur moi maintenant, je crois savoir. Autour de nous la réalité factice vacille, se fend, se déforme mais peu importe, il est mon seul objectif, mon point de focalisation et si j'avais des doutes quand je me fais gifler je n'ai pas le temps de réagir, prise au dépourvu par cette violence que pourtant j'ai connu. J'ai reculé, ma main est sur ma joue, mon oeil valide le fixe, la Sentinelle est si proche de Kirig en réalité. Et viennent les mots, c'est moi la responsable du coup que j'ai pris, longtemps je l'ai cru oui...

    Son bras s'élève de nouveau et je lève mes bras pour amortir le coup qui ne vient pas et comme un vent subit, la tempête retombe et sa voix change, il redevient doux comme un agneau, aimant... Je hais la Sentinelle pour imiter si bien le démon des mers. Versatile, violent, manipulateur... Leurs personnalités sont tellement liées. Et vient la demande de pardon, les mots qui disent que cela ne se reproduira pas, un éternel recommencement mais je dois sortir de ce cycle infernal. Et alors qu'il se rapproche de moi, me tend la dague et parle de mes amis une chose terrible se passe. Je songe à ceux qui sont en haut et à cette petite fae qui m'attend, belle, fragile, douce mais... son nom il m'échappe, l'abandon, l'oublie... Suis-je responsable de cela? Non cela ne peut être, je voulais la protéger elle plus que les autres qui me semblaient capable de le faire par eux même, petite... maudit sois-tu Sentinelle.

    Il se rapproche de nouveau de moi et m'embrasse et me demande ensuite le souffle court d'agir, je dois tuer les autres, c'est simple pour lui... Mais j'ai compris et je ne lui en veux pas, je ne parle même pas de la Sentinelle qui se dresse devant moi au travers d'un pantin, non je parle de Kirig, ce n'est pas de sa faute tout cela. Il est un monstre, il est le fruit de son éducation, de sa vie et c'est moi l'unique responsable de mes actes, je l'ai laissé m'approcher, me courtiser, m'attendrir, je suis tombée amoureuse de lui, personne ne m'y a forcé et je l'ai aimé et c'est pour cela que j'ai si mal en songeant à lui, je ne suis pas guérie de cet amour malsain et toxique et il en profite.

    - Oublier serait un apaisement précieux.

    Je mens, éhontément, oublier je ne dois pas le faire, je dois garder le souvenir de ma vie, de mes choix, de mes erreurs, ils sont les raisons de ma présence ici mais aussi la clé pour en sortir. Affronter nos peurs, les vaincre c'est la solution. Dans la chaleur factice de ses bras, je sens que la libération est proche, le pardon c'est mon cadeau. Dague en main je m'approche de lui, il me domine de sa taille, sa force, une odeur nauséabonde émane de ce lieu.

    Je glisse une main dans ses cheveux, caressant avec affection ses derniers, je l'incite à se baisser vers moi. Mon oeil valide pleure, je l'aime encore en un sens et il n'est pas responsable de cela.

    - Je ne t'en veux pas, je ne t'en veux plus, ce n'est pas de ta faute si je t'ai aimé en dépit du bon sens.

    Je me hisse pour l'embrasser à nouveau, avec force, intensité et passion, j'ai besoin de ce contact, besoin de sentir ses lèvres pressées contre les miennes, nos langues se lient en un ballet qui me laisse sans souffle et pourtant j'éloigne à regret mon visage du sien, à quelques centimètres à peine et je murmure dans un souffle.

    - Je ne t'en veux pas parce que tu n'es qu'un monstre.

    Et je libère ma magie, dans ma gauche ma magie curative explose dans sa tête alors que ma main droite plante la dague d'ébène dans son coeur. J'ai mal de le faire souffrir mais il n'y a pas d'autre solution, le monstre est et restera ce qu'il est et je n'y suis pour rien, j'ai aimé cette chose et aujourd'hui je m'en libère parce que des vivants ont besoin de moi, il n'est qu'une chimère cauchemardesque dont je dois me débarrasser.

    Surpris il n'a pas le temps de réagir. Autour de nous tout tremble. Il se déchire, comme les autres mes soins l'emportent dans une volée de Cendres qui s'élèvent autour de moi, je me sens libérée d'un poids, j'ai osé l'affronter et je dois me concentrer sur le monde des vivants, mes démons vaincus je sais qu'une fois sortie du chant des ronces je pourrai aller trouver le fier Capitaine Altarus et ensemble nous irons chercher le vrai Kirig pour lui faire payer ses exactions, ce maudit Drakyn périra, j'en suis capable, merci Sentinelle pour ce cadeau, pour m'avoir permis de comprendre cela.

    L'eau autour de moi s'agite, et finit par m'engloutir mais je n'ai nulle peur, c'est le chemin vers la liberté. Je manque d'air, elle me recouvre et comme un tourbillon m'attire vers l'extérieur. Ma réalité change de nouveau et alors que  je m'extraie de la terre, de cette boue, autour de moi, les lames d'eau giclent et tranchent les liens qui reliaient les fantômes au faux Kirig. Les fantômes sont réduits à néant, privés de leur source.

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 7 OIG2


    A genou dans la boue, je respire difficilement, recouverte de cette dernière, trempée mais vivante. Je suis vivante et elle a besoin de moi, j'ai oublié son nom mais pas sa silhouette et je la cherche du regard.

    - Je suis là, je suis revenue, pour TOI!

    Je chancèle, mon souffle est court mais elle doit le savoir, c'est pour elle, petite fae perdue que je suis revenue. Je projette avec la force du désespoir l'amour inconditionnel que j'éprouve pour cette fae que je ne connaissais pas il y a peu mais qui est devenue importante pour moi, autant que peut l'être Amael, je l'entoure de l'amour que seule une mère peut ressentir, je suis revenue pour elle, elle n'est pas seule.


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  • Mer 24 Avr - 0:49



    Ç a brûle.

    La douleur est abominable, pourtant Lune a déjà senti une fois son corps partir en fumée lors de la Cristallisation, mais le martyr de sentir tout son être incandescent s’embraser sans aucune flamme demeure invariablement insupportable. Elle tombe à terre sous le supplice insoutenable et son esprit en pagaille défile de l’abrupte chaos aux atroces visions, la fae croit sentir ses pensées se brouiller mais le brasier qu’est sa peau occulte le sensation qui nimbe ses souvenirs effaçables.

    AAAAAAAAAAA

    Elle croit mourir, c’est la fin. Elle va mourir, c’est certain. Agrippant sa peau opaline de ses mains crispées par la torture du néant, ses ongles se frayent un chemin jusqu’à son sang et l’air qui quitte ses poumons se fait de plus en plus ténu, comme le râle d’un mourant. Pourtant lorsque les rayons meurtrisseurs cessent enfin de l’assaillir ce n’est pas un soulagement qui la traverse, mais l’angoisse tordant ses boyaux sous la réalisation: elle ne connaît plus son propre nom. La petite fae est prise dans les serres acérés de l’anxiété profonde, elle lui susurre ses mots à l’oreille, comme une comptine qui la berce, elle l’obnubile, force son attention, la pousse à l’abandon. Faible, fragile, abattue, la fille de Bartholom n’existe plus. Lupine, déformée, poil dru, elle est la parodie cruelle d’une mue. La fille à la peau de neige baisse les bras malgré les injonctions de Sauvage, elle n’a plus la force de se battre, son nom avait une signification toute particulière, et sa perte est un coup encore plus terrible que tout ce qu’elle avait jusqu’alors traversé pour la fae de nuage. Sa gorge s’étrangle, elle a du mal à respirer, ses tripes lui font atrocement souffrir, la séparation avec Crow se fait de nouveau infortunément ressentir.

    Étouffant de ses propres pleurs, la petite entend la voix douce et maternelle qui lui parvient, qui lui porte l’espoir trompeur en lequel elle a trop osé croire en vain, dans sa panique si intense et la détresse de ses sens, la jeune aux yeux nuits relève son visage meurtri par les larmes et maculés de fourrure. Sa vision troublée par les perles salées l’empêche de discerner la femme qui l’approche, et dans un accès pathétique de misère, son cerveau la trompe traîtreusement et elle croit distinguer dans cette silhouette aux cheveux foncés, les reflets argents de sa mère. Ce teint légèrement hâlé, ces formes incurvées, pour la gamine perdue c’est une apparition miraculée, ou un nouveau tour de la Sentinelle mais cette fois elle n’y résistera pas, elle en a trop besoin. Acceptant son trépas comme la libération de ce cauchemar sans fin, la petite ouvre tout juste une bouche maculée de sanglots et articule d’une voix étouffée un unique mot:

    ”Maman?”

    La figure maternelle s’agenouille devant elle, la fille ne parvient même plus à rassembler ses forces pour la dévisager, sa tête retombe mollement sur le sol. Les crises de hoquets secouent son corps incessamment jusqu’à ce qu’elle ressente enfin la chaleur de l’étreinte d’un parent.
    La culpabilité la ronge terriblement, elle ne sait que dire à sa maman.

    ”Je le serai si tu en as besoin. Tu ne seras plus seule.”

    Ce n’est pas elle. C’est

    ”My…?” La petite opaline se rend compte du doux parfum salin qui ne provient pas que de ses propres larmes, elle ouvre ses yeux et regarde ces cheveux trop noirs pour être ceux de sa mère, elle prononce d’une voix faible au milieu du vacarme, ”Myriem… Mon nom, j’ai oublié mon nom…”

    La femme de Mael semble désemparée, son oeil unique mêle son flot aux siens et ainsi enlacés, elle lui répond avec un ton qui se veut le plus rassurant et serein:

    ”C’est de ma faute, je n’ai pas su te protéger, je pensais le faire en éloignant le monstre et… j’ai échoué… Je ne sais plus non plus.”

    Redoublant de sanglots à l’entente de cet aveux qui lui fait l’effet d’un coup de surin, l’âme soeur de Crow glisse à ses lèvres tremblante une de ses petites mains. Tentant de s’exprimer au travers de sa peine, elle fait part de ce qui la trouble tant dans la perte de son nom:

    ”M-ma m-mère… son p-prén-nom c’était So… Solare.” Elle n’a presqu’aucune possession, aucune attache, aucun souvenir de sa vie d’antan. Elle tenait cependant des cadeaux précieux laissé par ses parents, deux cadeaux qu’elle avait cru pouvoir garder à travers le temps. Son père lui avait laissé Crow, et sa mère lui avait donné… ”Le mien, c’était un cadeau qu’elle m’avait fait, lié au sien… C’est… C’était la dernière chose qu’il me restait d’elle.” Ses pleurs éclatent de plus belle. ”Et je l’ai oublié…” Ses poings tirent sur le tissus de dentelle. ”... Myriem, comment est-ce que je m’appelle?”

    Croisant le regard remplis d’âme de la jeune mage, la fille blanche espère y trouver une réponse, mais seul la larme de son oeil borgne s’écrase contre sa peau de nuage et sa protégée sent son coeur qui s’enfonce.

    ”Il l’a pris, mais nous allons le récupérer, ton nom, nos histoires, celles de Ronchon et Trésor…” Soudain la shoumeïenne écarquille sa prunelle unique en regardant les deux sus-nommés et se ressent dans sa voix un vent de panique. ”C’est quoi ça? Ellana???”

    Alors que l’hôte de Sauvage ne semble pas réagir, trop las et épuisée pour s’en préoccuper, elle dépose faiblement une main sur l’avant-bras qui la cajole, sa voix est morne, exténuée par les montagnes d’émotions qu’elle surmonte, la fatigue paraît la clouer au sol.

    ”Je n’en peux plus… Je n’en peux plus, je ne veux pas oublier…”

    ”Je ne te perdrai pas, je ne te perdrai plus et nous te rendrons ton nom. Nous allons écrire la suite ensemble et relirons l’histoire du passé pour nous en rappeler, ensemble.”

    La main de la mage enserre celle délicate comme le coton. En guise de seule réponse, la gamine resserre également son poing.

    Elle n’en peut plus de souffrir.
    Elle préfèrerai mourir.
    Et même si mourir c’est finir.
    Continuer de vivre serait pire.

    Elle veut juste se réveiller,
    Cesser de voir ses espoirs balay-

    Non.






    Même ça elle ne veut plus.

    Même ça, elle n'en peut plus.


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    Alaric Nordan
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  • Jeu 25 Avr - 20:14
    Bordel, il ne sentait rien dans cette boue ! Était-ce que sa magie qui défaillait dans cet environnement corrompu ? Avec l'Entité qui leur faisait voir ce qu'elle désirait réellement leur faire voir ? Commençait-elle à manipuler plus profondément les esprits et les sensations ? Tant de questions sans réponse, qui poussaient aux doutes et à la crainte, qui pourraient, encore une fois, le mener au bord du gouffre. Non, elle n'était juste pas là. S'il ne la sentait pas par le biais de son senseur, c'était qu'elle n'était pas là-dessus ? Leur ennemi commun l'avait-il déjà ingéré ? Non, ce n'était pas possible, pas de cette manière en tout cas. Vu comment elle se repaissait de leur "histoire", elle ne pouvait pas changer d'un coup dans sa façon de s'alimenter ! Vite, une autre solution  ! Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre un des leurs, pas comme cela, pas après toutes ces épreuves surmontées ! Myriem n'avait pas à se sacrifier de la sorte ! Vite, une idée !

    Il n'eut pas le temps de se creuser plus les méninges que la situation fragilisée d'instabilité par la disparition soudaine d'Ellana et l'arrivée étrange de cette elfe devient plus critique encore. La nouvelle venue, sa méfiance très compréhensible, n'était pas vraiment dans l'idée de coopérer. Bien qu'entourée de spectres, elle attarda son attention sur Ronchon et Trésor, comme s'ils n'étaient que des bestioles abjectes. Elle insistait avec ses interrogations ! Ne pouvait-elle donc pas attendre que les choses se tassent avant ? Non ! Il fallait que la cohésion du groupe soit compromise !

    Et là, le chaos s'installa plus profondément encore. Tout s'enchaîna si vite... trop vite. L'inconnue aux oreilles pointues qui tendit la corde de son arc pour lâcher un trait acéré vers l'Hermine... Ersa et Nora qui se retrouvèrent confrontées à deux nouvelles monstruosités lupines, leur gueule recouverte d'un masque. D'un coup, l'une de ces créatures se jeta sur Ersa, la labourant le visage horriblement de ses longues serres. Horrifié, il appela sa magie pour intervenir. Est-ce que ce qui l'habitait arriva à parer cette violence pour qu'elle ne trépasse pas ? En même temps, Trésor injuria l'archère. Ronchon supplia cette dernière... Et deux spectres se pointèrent devant lui, leurs armes prêtes à le pourfendre. Juste le temps de se figer, de voir la mort arriver en même temps que les deux ennemis au faciès mortifié... Était-ce la fin ?

    Il parait qu'en voyant que la mort est imminente, tout le fil de son existence défile devant nos yeux. L'esprit du mage déchu ne repassait pas le détail de sa vie depuis  son enfance jusqu'à maintenant. Quelque chose de refoulé venait de fissurer une vieille barrière de déni et d'oubli. Le temps d'un battement de cœur, l'humain fut comme assailli d'une forte panique, lui faisant lâcher la prise qu'il avait sur la magie, dans l'espoir de dresser un rempart de terre entre lui et ses deux assaillants. Au bond cardiaque cœur suivant, les spectres se délitèrent, après que leur sombre lien obscur les nouant aux profondeurs corrompues de la terre se soit rompu.

    Alaric, incrédule, battit plusieurs fois les paupières. Que venait-il de se produire ? Le temps qu'il réussisse à reprendre ses esprits, alors qu'il sentit un tumulte d'émotions intérieures un peu trop remuantes, Myriem était présente, se précipitant vers une petite Lune plus désespérée que jamais. Était-elle différente ? Il était dans un étrange flou, peinant à réfléchir, essayant de ne pas laisser son propre esprit craquer. Bordel ! Pourquoi maintenant ? Ce n'était pas le moment !

    Il avait besoin de se raccrocher à cette sordide réalité qui était la leur pour le moment. Les deux monstruosités... Ersa, Nora. La terre se souleva en formant deux énormes pics acérés, sortant instantanément en dessous d'eux, pour s'élever tel un croc unique, avide de transpercer de la chair… Le déchirement des tissus, possiblement des os, fut écœurant... un retour normal... les deux choses étaient piquées comme on planterait des insectes pour parfaire une collection sur une étagère. Les deux sœurs "jumelles" auront un très bref moment de répit pour agir contre leurs démons... Si c'était bien cela.

    Ses yeux sombres se posèrent ensuite sur l'elfe. Elle s'était déplacée de quelques pas, pour l'avoir dans son champ de vision. Ronchon et Trésor s'y trouvaient également. La corde de son arc craqua dans un son sinistre, signe de mort potentielle, la pointe de la flèche à la pointe tranchante rivée dans sa direction.

    Irréel.
    L'heure n'était pas à la dissension.
    Tout ce bordel était loin d'être terminé.
    Le groupe devait rester soudé, il en allait de la survie de tous, même de cette elfe étrangère.
    La mort n'était pas une option.
    Il n'avait pas droit à l'échec.


    "Tête de mule elfique..."Marmonna-t-il pendant qu'il invoqua le sol à sa volonté pour qu'un pilier du diamètre d'un poing vienne frapper le menton de l'archère aux oreilles pointues.

    Étaient-ce des suppliques d'une infante Fae qu'il entendit entre-temps ?

    "N'oublie pas Crow."balança-t-il, avant d'être pris de tremblements.



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  • Sam 27 Avr - 16:12
    image rp

    Tour 16

    Les deux moitiés de la naine se battaient chacune sur leurs fronts, ne laissant exister que ce moment. Nora faisait voler son marteau pour affronter les spectres qui volaient en traînant leurs fils. Essayant de tenir les monstres éloignés de Lune qui laissait parler sa fureur. Mais ce ballet mortel n’était qu’un échauffement. Le grognement qui s’échappait d’entre les arbres attira l’attention de la louve. Frappant un spectre qui s’éloigna pendant que son regard d’or fut attiré par autre chose. 

    La créature qui sortait des bois, qui ressemblait à sa véritable forme en encore plus grand, qui ne la quittait pas du regard. Nora repoussa le spectre d’un coup large, profitant de son élan pour inverser ses appuis, ramener son marteau et frapper la hyène géante de son arme. La vibration remonta le long du manche quand la créature recula. Un frisson parcourut tout son corps quand elle remarqua le crâne en décomposition. Ses doigts se serrèrent autour du manche.

    - Je pourrais faire ça toute la jour…

    La douleur explosa dans son épaule, transpercée par une douleur invisible. Elle se tourna instinctivement vers Ersa pour faire face au spectacle de ce qui la faisait souffrir. Ersa aux prises avec les spectres qui réduisaient la distance, et la distraction de la nouvelle arrivante, n’avait pas fait assez attention au grognement. La corde claqua une dernière fois, propulsant une dernière flèche sur les spectres avant que l’archère ne se retourne pour faire face à son prochain ennemi. Et ce fut trop tard, le piège se referma sur son articulation. Elle lâcha son arme pour essayer de frapper la bête, serrant les dents pour ne pas hurler et perdre pied face à la douleur. Elle essaya de frapper le masque du poing, de se libérer sans aucun succès. Elle ne put que subir quand il la secoua dans tous les sens et commença à hurler de peur, de douleur et de rage. 

    Elle était impuissante, seule face à ce monstre. Encore une fois, son esprit se préparait au pire, se voyant quitter ce monde sans avoir réussi à trouver ce qu’elle cherchait, sans savoir ce qui lui manquait. Abandonner sa sœur, en espérant qu’elles ne subissent pas le même sort. De multiples pensées s'envolent quand le monstre s’immobilise enfin. La patte se posa contre sa tête, et même avant qu’il continue, une larme roula sur sa joue, elle savait ce qu’il l’attendait. Elle avait vu les loups faire des dizaines de fois, elle s’était vu le faire aussi. Quand le loup attrapait sa proie, il la secouait pour lui briser la nuque, puis il pouvait commencer à écorcher sa proie. Sauf que cet écorchage, elle le subirait à vif.

    Les jumelles se mirent à hurler en même temps, écho de douleurs qui balayaient toutes les pensées. Ersa prisonnières de cette poigne monstrueuse. Nora tomba à genoux, les mains sur son visage, en lâchant son arme. Sentant leur œil exploser dans un bruit écoeurant, Nora s’était penché, prête à rendre ses tripes pour les deux. Même si la douleur n’était qu’une traînée de poudre, s’effaçant au fur et à mesure ou les tissus étaient remplacés par ceux de la chouette. Son œil qui s’était reformé dans une jaune clair, changé la vision qu’elles portaient sur le monde qui les entourait. 

    Et tout à coup, une voix traversa le chaos, s’imposa dans l’esprit de la naine en souffrance. Cette voix, qui lui apportait un réconfort en même temps que des ailes s’imposèrent dans son dos. Comme une explosion protectrice, l’aile repoussa l’assaillant d’Ersa.

    Celui de Nora s'était rapproché, ayant repris son équilibre, voulant finir ce que son double avait commencé sur l’autre jumelle. D’un puissant coup d’ailes, elle esquiva naturellement, comme si elle avait toujours eu ses ailes. En récupérant son marteau en bondissant loin de la créature. Son équilibre était modifié, mais son cerveau avait déjà pris le pli, s’accordant parfaitement avec son côté chouette.

    En un rien de temps, la louve se recentra, faisant tourner son marteau, avec un sourire féroce. La douleur était partie, la fureur était toujours intacte. Nora avait remarqué sa différence de vision, son arme légèrement plus flou. Elle ferma son œil resté intact, elle pouvait presque imaginer voir les puces courir dans le pelage du prédateur, alors qu’elle avait du mal à voir sa main de manière nette. Elle verrait ça plus tard. Il était temps de sonner le gong. Elle essaya de restituer les spectres d’un œil vif, mais plus aucune trace d’eux.

    Ersa de son côté s’était relevé, récupérant sa lance qui était tombée au sol à l’apparition des ailes. La hyène fut repoussée assez loin pour qu’elle puisse se préparer.

    - Tu ne m'auras pas deux fois. 

    Ses mains agrippèrent le manche de son arme, sécurité ridicule face à ce qui lui faisait face. La hyène s’élança une première fois sur la naine, qui esquiva en se tournant et balayant l’air de ses ailes. La peur n’était plus pour le moment, il n'y avait plus de place pour elle, seulement l’adrénaline du combat. La hyène reprit appuis pour sauter une nouvelle fois sur la naine, elle replia ses ailes et s’élança, la hyène sauta et Ersa se laissa tomber pour infliger un coup de lance sur le flanc de la bête. 

    Elle se redressa, faisant face à la bête quand l'intervention d’Alaric lui offrit un bref répit. Un pic sorti de terre pour empaler la créature. Ersa profita de cet instant pour évaluer le champs de bataille. Le tableau avait tellement changé qu’elle eu du mal à tout remettre. Plus de fantômes, plus de menaces autres que celles qu’elle a affrontées. Plus de menaces autour de… Autour de… Ersa avait beau chercher au plus profond d’elle, impossible de retrouver son nom. Myriem était de retour et près d’elle. Elles n’avaient pas le temps de trop réfléchir la dessus, elle devait d’abord s'occuper de ses créatures. Un regard sur Nora, qui partageait ses ailes et son œil jaune pâle. Ersa ne put s’empêcher de se demander si elle avait ressenti toute la douleur elle aussi.

    La louve lui rendit son regard, ses traits déformés par son sourire de prédateur. Elle lui fit juste un signe de tête vers le haut et un battement d’ailes. Les deux sœurs, dans un mouvement digne d’un miroir prirent de l’élan, courant et d’un grand battement de leurs ailes nouvelles, quittèrent le sol pour se donner de l’élan encore un peu plus. Nora arma son coup, retombant de toutes sa vitesse et frappant de toutes ses forces sur le masque de bois de la créature. (Vitesses, Force p1 Vol). Ersa n’avait pas autant de force que sa sœur, suivant la même technique, elle prit de la vitesse, quitta le sol sur quelques mètres et abattit sa lance sur le masque, espérant pouvoir le briser ou le séparer du reste du corps grâce à la précision de son coup (Vol - Vitesse p1 - Précision p2). 

    Les deux naines retombèrent aux sols presque en même temps, dans un déroulement que leurs corps identiques avaient fait pendant de nombreuses années. Elles se recentrèrent sur les monstres, se préparant à tout mauvais tour que la sentinelle pouvait leur préparer. Nora cracha au sol en direction de la bête, crachant ses mots en même temps que sa colère. 

    - Nous sommes la meute !

    Résumé:





    Ersa

    Nora
    Description Ersa:
    Descriptif Nora:
    Visuel Ersa:
    Visuel Nora:
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  • Sam 27 Avr - 22:03

    Des grognements et des cris de douleur se firent entendre non loin de ma position alors que j’armais mon second trait avec l’intention évidente de mettre un terme à l’existence de ce phacochère. Bien que sinistres, les hurlements de ce qui correspondait, à ne point en douter, à ceux d’un animal en chasse ne parvinrent guère à ébranler mon attention qui était entièrement focalisée vers ce qui me semblait être l’origine de ce véritable chambard. Au contraire, qu’une tierce partie fut intervenue et occupât les alliés de ces engeances était une aubaine pour moi. Ils m’offraient une parfaite diversion. Ces loups, si du moins j’en croyais les clameurs que je percevais, épuiseraient voire amoindriraient le nombre de mes ennemis qui, à leur tour, chercheraient à éliminer ces fantômes et ces animaux tant ils constituaient par essence une menace bien plus immédiate que je ne l’étais. En somme, j’avais une chance de remporter la victoire.

    Toutefois, en dépit de ce simulacre de tactique je parvenais à ébaucher dans mon esprit furieux, l’écho suscité par le ricochet de mon trait sur un quelconque obstacle réussit à me troubler au point que j’en vins à froncer des sourcils et à énoncer un simple mot dans mon esprit, qui était des plus appropriés lors des situations particulièrement désastreuses : merde ! Ce son, qui pourtant n’avait rien de spécifique, énonçait une réalité qui me déplaisait au plus haut point. Même si l’avantage dont je disposais était ténu, ces viles créatures et leurs alliés avaient cru pouvoir obtenir mon soutien, et ce, en me forçant la main du fait de la situation présente. Malheureusement pour eux, je n’étais guère disposée à leur accorder mon aide. Au contraire, j’étais résolue à les tuer en profitant de la présence de ces silhouettes fantomatiques. Hélas ! Je venais de perdre l’élément de surprise en échouant à éliminer d’un seul trait l’une de ces abjections d’hybride. Moi qui avais espéré me débarrasser d’un ennemi sans aucune difficulté, je me retrouvais désormais, non seulement à lui faire face, mais aussi à affronter son compagnon.

    J’étais mal. Quand bien même, je méprisais ces deux créatures, je ne pouvais me permettre d’occulter la réalité des faits. L’une était un archer. L’autre était un magicien. Les deux étaient sur leurs gardes désormais. Bien qu’il me soit possible de supprimer, avec mon yumi, l’un de ces animaux, il n’en demeurait pas moins que son homologue serait en mesure de riposter voire de me tuer. Au regard de la distance qui nous séparait, cela ne serait guère une difficulté. Si je faisais le choix de relâcher la pression que j’exerçais sur la corde de mon arc sur l’une de ces cibles, je mourrais. C’était aussi simple que cela. Il me fallait choisir une autre option. Une solution viable de préférence qui me permettrait de me sortir de ce mauvais pas et de retourner la situation à mon avantage. Celle-ci, ironiquement, n’était pas encore totalement désastreuse. En effet, quand bien même l’hermine me jeta un regard furibond et m’interpella, elle ne sembla pas, à première vue, diriger une quelconque arme sur ma personne. En soi, il s’agissait probablement d’un piège. Cependant, son insistance à vouloir anéantir les entités qui leur faisaient face en disait long sur ses priorités. Elle souhaitait porter assistance à ses alliés, mais elle ne pouvait le faire décemment à cause de moi. En soi, cela obligeait cette erreur de la nature à faire face à un véritable choix cornélien. Or, si elle hésitait sur la conduite à tenir, j’étais en mesure d’en tirer parti. D’une manière ou d’une autre. Du fait de son indécision, mon trépas était une issue bien moins certaine. Certes, si je lâchais mon trait sur ce porc, elle répliquerait, mais elle parviendrait tout au plus à me blesser.

    Affichant un sourire carnassier, je bandais mon arc en direction de cet être obscène à poil dru avant de maugréer un juron en elfique devant son soudain comportement, qui me sembla être bien plus problématique que celui de la fourrure sur pattes. Durant un bref instant, j’avais totalement occulté sa magie. Aussi avait-il été presque en mesure de m’empaler sur un pieu de glace. Même le mammifère opalin hésitait, il n’en était pas de même pour lui. Encore une fois, si je relâchais mon trait, il y avait un risque pour qu’il fasse de même avec sa maîtrise des arcanes. Or, au regard de ce javelot de givre, j’avais conscience que seule la mort m’attendrait au bout du chemin. J’étais encore face à une impasse ! Bordel de merde ! Fort heureusement, il sembla lui aussi hésiter et préféra se raviser pour créer en lieu et place de son arme un bouclier. Avait-il peur de mourir ? Sans nul doute.  Comme tous les animaux et autres erreurs de la nature, son être devait être gouverné par l’instinct et le désir et non par la raison. Or, tel n’était pas mon cas. C’était pour notamment cette raison que ces espèces demeuraient inférieures aux êtres conscients et je comptais bien le démontrer. Certes, l’idée de mourir ici m’était particulièrement désagréable. En vérité, elle m’angoissait. Néanmoins, en tant que soldat, j’avais parfaitement connaissance de la seule et unique vérité de ce monde : tuer ou être tué. Aussi, je ne comptais pas  me démonter. En amorçant  les hostilités, j’avais tacitement accepté que mon existence pût se terminer même si je comptais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour survivre. Telle était la réalité de la guerre. Or, cet animal dont la seule raison d’être était de constituer un plat au cours d’un quelconque banquet ne pensait pas de la sorte. Il ne comprenait pas que pour survivre dans de telles circonstances, il fallait accepter de mettre sa vie sur la balance sinon l’on était condamné à subir les évènements, à être un jouet entre les mains du destin et surtout à disparaitre.

    Quoi qu’il en soit, il essaya lui aussi de me rallier sous sa bannière, sans grand succès cela dit. Me prenait-il vraiment pour une idiote ? Croyait-il vraiment que j’accepterais de porter assistance à des êtres dont les actes étaient sans aucun doute à l’origine de tout ce merdier et de ma présence inopinée sur ces terres maudites ? Espérait-il vraiment que j’ignorerais délibérément que quelques secondes auparavant, il avait songé à m’empaler sur un pieu ? Me pensait-il aussi sotte ? Si j’acceptais de les aider, je savais qu’à l’instant où j’aurais le dos tourné et où je ne constituerais plus une menace immédiate pour lui, il me poignarderait. C’était l’évidence même.  Il était hors de question pour moi de déposer les armes ou de pactiser avec ces pillards. Ils allaient tous périr. Dans les flammes s’il le fallait.

    En effet, de par ce que je venais de voir, il m’était impossible d’abattre ce porc avec une flèche. Il aurait eu tôt fait de parer le coup avec son bouclier ce qui me laisserait en fâcheuse posture à nouveau. Non. Il me fallait un autre moyen. Une autre solution qui m’offrirait la possibilité de me débarrasser de ces deux hybrides. Or, il y en avait bien une même si cela ne m’enchantait guère d’y avoir recours. J’eusse espéré, bien naïvement, préserver certaines de mes ressources pour faire face à ses compagnons notamment. Après tout, une victoire, lorsque l’on y réfléchissait à tête reposée, était offerte à celui qui avait réussi à économiser ses ressources ou du moins à faire en sorte que son adversaire en sacrifie bien plus que lui. Le même raisonnement s’appliquait ici. Plus je conservais de mana, plus j’étais sûre et certaine de remporter l’issue de ce combat. Hélas ! Bien que j’ignorasse quelle forme prenait la suite des évènements, il me fallait accepter de sacrifier une partie de mon mana. C’était là ma seule échappatoire même si elle ne m’enchantait en aucune façon.

    Étant donné que mes deux Némésis n’étaient pas côte à côté, il m’était impossible d’user de ma pyromancie d’une certaine façon. Aussi, j’allais devoir encore une fois accepter de mettre ma vie en jeu. Pour les tuer, je ne voyais, en effet, qu’une seule solution : invoquer deux lances de feu à leurs pieds afin de les empaler. Adopter une autre approche me serait bien plus couteux en mana, ce que je ne souhaitais pas même si celle-ci était quelque peu incertaine. Après tout, je n’étais pas sûre de parvenir à mes fins ni de réussir à les abattre sur le coup.


    « Effectivement…votre existence est une malédiction…une peste que je me ferais une joie d’éradiquer des terres de mon peuple. »

    M’apprêtant à mettre ma stratégie à exécution, mes oreilles se dressèrent lorsque, soudainement, un bruit de pas se fit entendre derrière moi. Par réflexe, je jetais un coup d’œil par-dessus mon épaule et remarquais que l’humain, qui m’avait apostrophé quelques instants auparavant, avait focalisé son attention sur ma personne. Pire encore, les fantômes, qui précédemment, avaient décidé de l’attaquer semblaient avoir disparu.

    « Fais chier… »

    Le sort en était, hélas, jeté. J’étais désormais encerclée. Je ne devais plus abattre deux personnes, mais trois désormais. En soi,  la tactique que j’avais imaginée était toujours possible. Après tout, invoquer un troisième trait de feu était dans mes cordes. En revanche, mes chances de succès, du fait de la présence d’un troisième ennemi, s’en retrouvaient amoindries. N’étant guère disposée à me rendre, je tâchais de conserver mon arc braqué sur le sanglier et me repositionnais le plus rapidement possible, et ce, en reculant de quelque pas afin d’avoir les deux hybrides et l’humain dans ma mire. Leur permettre de profiter de l’un de mes angles morts aurait été une monumentale erreur. Sauf si le suicide était devenu, soudainement, l’une de mes priorités. Qui plus est, la disparition des silhouettes fantomatiques me pesait sur la conscience. Comment était-il parvenu à tous les vaincre ? Comment avait-il réussi à accomplir un tel prodige aussi rapidement ? Je l’ignorais et cela m’inquiétait au plus haut point. Quoi qu’il en soit, il fallait que je le neutralisasse en priorité. Si cet homme était responsable de changements de paradigme, ne pas l’avoir à l’œil serait une erreur. Aussi, braquais-je mon yumi sur sa personne une fois que je fusse assurée de pouvoir surveiller les deux abominations qui l’accompagnaient.

    Le temps avait été jusqu’à présent mon allié. Malheureusement pour moi, ce n’était plus le cas désormais. Les spectres qui avaient assailli sa compagnie n’étaient plus. Ils s’étaient évaporés de manière fort mystérieuse. Seuls demeuraient les deux lupins. Or, vu le nombre de personnes leur faisant face, ils n’allaient pas faire long feu. C’était une certitude. Aussi, si je souhaitais agir, avant qu’il ne soit trop tard, c’était ici et maintenant. Aucune des options s’offrant à moi ne me satisfaisait tant elles s’avéraient désormais hasardeuses. Hélas ! Transiger n’était plus un luxe qui m’était permis.

    Fixant intensément tour à tour, les deux hybrides et l’homme de mon regard azuré, je demeurais silencieuse et en vint à me mordre la lèvre inférieure. Un frisson glacé me parcourut le corps alors que je sentais une goutte de sueur perler le long de mon front. Les traits de mes opposants, tout comme les miens je supputais, étaient devenus, du fait de la situation, plus durs. Une expression déterminée pouvait se lire dans leurs yeux. Chacun d’entre nous retenait son souffle, conscient que le moindre geste déterminerait l’issue de cette rencontre. Laissant les secondes s’étirer longuement, j’accentuais légèrement la pression que j’exerçais sur mon yumi et que mes doigts demeuraient tendus sur la corde de ce dernier afin de donner l’impression que je comptais me limiter à l’usage de cette arme. Or, ce n’était pas le cas. Alors que le temps semblait avoir suspendu son vol, je concentrais mon mana en prévision de l’apparition prochaine d’au moins deux lances enflammées aux pieds des deux hybrides…jusqu’à ce que, soudainement, sans que je ne comprenne comment, je ressentisse une secousse violente me traverser de part en part. Cette dernière brisa ma concentration au point que mon mana ne sût se matérialiser et que le projectile que je tenais entre mes doigts m’échappa soudainement sans que je ne pusse contrôler sa trajectoire.

    Momentanément confus, mes sens ainsi que mon être tout entier furent submergés par un mélange de douleur et de désorientation. Que s’était-il passé ? Que m’était-il arrivé ? Qui m’avait attaqué ? Je l’ignorais. Tout ce que je pouvais dire, alors que je sentais mon corps être propulsé en l’air, c’était que cette expérience était assez similaire à celle que j’avais pu déjà vivre, en de multiples occurrences, lorsque j’étais encore soldat dans l’armée reikoise et que mes frères d’armes me forçaient à les assister au cours de leurs fameuses « glorieuses batailles » au sein des diverses tavernes de la capitale. Mais…pourtant…personne ne m’avait frappé ? Non ? Mais m’avait-on seulement frappé ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Tout devenait confus dans mon esprit. Les mots n’avaient plus de sens. Les formes que je percevais, tout autour de moi, perdaient en netteté.  Etais-ce ma flèche que je voyais fichée dans l’humain ? Peut-être ? A moins qu’il ne s’agisse d’une épée ? Avait-il une épée ? Tout devenait si flou…si brumeux…si chimérique. Même la lune que je percevais au loin semblait devenir de plus en plus nébuleuse. S’agissait-il encore d’une prouesse magique ? Ce maudit sanglier était-il à l’origine de l’émergence de ce voile sur ce monde ? Je ne savais pas…et peu m’importait. J’étais si lasse…si fatiguée. NON ! Il ne fallait pas que je m’endorme ! Il ne fallait pas que je sombre dans l’inconscience ! Il était impératif que je demeure éveillée. Il en allait de ma surv…

    Après une fraction de secondes, mon corps inerte finit par toucher le sol alors que le voile de l’inconscience enveloppait mon esprit qui fût, dès lors, emporter dans un sommeil sans rêves.
    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Dim 28 Avr - 7:40


    - Le Chant des Ronces -
    Lune - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 17 - PARÉ ?

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 7 BANNIERETOUR17






    Là où les âmes errantes se heurtent lors de nombreuses batailles à la folie des diaboliques engeances que vomit l'obscure forêt, il n'est plus habituel de voir les vivants s'entretuer. Rendue folle de rage par ses soupçons, ses doutes et par les idées qu'amènent son passé tumultueux, Vaesidia se tourne contre ceux qu'elle ne peut encore considérer comme ses pairs. L'offre de Ronchon tombe dans une sourde oreille et une flèche meurtrière file à nouveau pour blesser cette fois le pauvre Alaric.

    Le projectile pénètre la chair de l'homme qui se cambre de douleur et dans un gargouillement ignoble, c'est le reptile qui vient repousser l'objet au terme d'une transformation fort déplaisante. La flèche retombe dans l'herbe humide et le mage constate alors qu'une nouvelle part de son corps d'origine lui a été arrachée, répandant sur son torse une ribambelle d'écailles qui viennent se former autour de la plaie qui, bien vite, n'est plus qu'un souvenir.

    Assommée brutalement par le coup porté à distance par le maître des roches, Vaesidia tombe à genoux puis s'écroule dans la boue alors qu'ailleurs, la bataille contre les bestiales apparitions continue d'avoir lieu. Ronchon et Trésor accordent à Alaric un hochement de tête traduisant leur gratitude et ils s'orientent tous deux vers les monstruosités faisant face aux jumelles qui, quant à elles, ont subi d'un seul coup une métamorphose des plus saisissantes.

    S'aidant des dons que leur invité indésirable leur a fourni, elles s'élancent comme deux valkyries chimériques contre les bêtes qu'Alaric vient tout juste d'épingler avec une efficacité toute particulière. Transpercés d'abord par la paire d'épines telluriques jaillissant du sol, les fauves ensauvagés tentent au mieux de se défaire de l'emprise du sorcier mais sont cueillies aussitôt par le duo de furies volantes qui fondent sur eux, les frappant avec une fureur égalée seulement par sa grâce.

    Un masque, frappé par Nora, se scinde en plein centre et se voit entièrement démoli par la louve. Le second, lourdement esquinté au profil par Ersa, conserve quant à lui une part de son intégrité. La bête au faciès détruit s'agite, poussant des rugissements signant la conclusion de son propre cauchemar et après avoir battu l'air avec violence l'espace de quelques secondes, elle finit par s'éteindre dans un ultime râle étouffé :

    "Merrrrrrci..."

    L'autre lâche un sifflement strident en dévoilant ses crocs irréguliers et difformes et, se munissant d'une once d'énergie du désespoir, elle parvient à se projeter en s'aidant de ses pattes arrière en dehors du pic rocheux qui la maintient en place avant de brusquement repousser Ersa d'un revers de la main. Gravement blessée, elle porte une patte énorme à sa plaie béante dont s'écoulent désormais une part de ses organes pourris et fumants. Encore sous le contrôle de son innommable tortionnaire, la bête mugit de déplaisir et contourne la louve pour prendre la fuite, seulement pour être pointée par l'arc de Trésor qui tente de l'interrompre dans son escapade en envoyant une volée de flèches luminescentes.

    Trois d'entre elles s'enfoncent dans le cuir du géant au poil dru mais celui-ci réussit tout de même à bondir dans les broussailles, disparaissant dans les ténèbres pour pouvoir combattre plus tard. Sachant désormais que se séparer constitue un risque inconsidéré, l'hermine se contente d'abaisser son arme en jetant aux arbres alentours un regard furibond, puis il vient braquer son arc sur Vaesidia, s'assurant avec précaution qu'elle soit réellement inconsciente. Constatant après une brève observation l'étendue des dégâts causés par l'assaut d'Alaric, il voit apparaître sous le menton de l'elfe courroucée les premiers signes de sa transformation. Du pelage orange et blanc naît là où elle a été frappée et une paire de crocs protubérants remplacent déjà ses canines. Loin de se satisfaire du sort de la pauvrette, Trésor ne peut réprimer néanmoins un grognement :

    "Ca vous apprendra à me tirer dessus."

    Ronchon soupire en réalisant qu'il n'a pas su apaiser cette nouvelle venue et s'il vient aussitôt s'interroger sur les raisons du remplacement d'Ellana par cette étrangère, il sait que la question doit être remise à plus tard. Il y a plus important, pour l'heure. S'élançant d'abord vers Alaric, le borgne vient s'assurer que celui-ci se remet convenablement de ses blessures et il vient à son secours, se collant contre lui pour lui offrir son dos puissant en guise d'appui.

    "Relevez vous, Alaric. Vous avez bien agi et je vous en remercie vivement. Il est plaisant de savoir que l'on peut compter sur vous."

    Les louves, quant à elles, entendent avec une parfaite synchronisation la voix de vieillard qui résonne dans leurs esprits.

    "Mesdames, mes amis me surnomment Sage. Je suis heureux que mes capacités vous aient été utiles lors de cet affrontement. Il me tardait de pouvoir échanger avec vous car cela fait un certain temps désormais que mon esprit s'est éveillé au sein du corps que vous partagez. Je suis parvenu à isoler votre capacité à vous dédoubler, vous restituant ainsi ce pouvoir afin de vous retrouver. N'ayez crainte, vous êtes bel et bien la jumelle de l'autre. Le Monstre qui nous retient prisonniers ici n'a joué aucun rôle dans votre subite division, elle est de mon fait.

    Sachez que je continuerai à vous apporter mon aide lors des batailles futures. Je vous invite à user librement de cette faculté télépathique que je vous accorde afin que nous puissions échanger tous trois avec plus d'aisance."


    Viennent ensuite Myriem ainsi que sa petite protégée dont le nom, malheureusement, a été rayé de l'histoire d'un monde tout entier. S'en trouver un nouveau semble être une priorité. Alors que la Dame de Maël serre la jeune Fae dans ses bras, Espiègle en profite pour glisser spirituellement :

    "Bravo grande. T'es vraiment une maman en or. J'me souviens pas de la mienne mais j'espère qu'elle est comme toi. Te relâche pas, par contre, notre calvaire est pas fini."

    Sauvage tente elle aussi de faire passer un mot via l'esprit de son hôte mais, contre toute attente, l'opération ne se produit pas comme il en est coutume. Lorsqu'elle tente de s'exprimer, Myriem a pour la toute première fois l'occasion d'entendre distinctement une toute nouvelle voix, rauque et puissante, émaner de la bouche de la petite :

    "Demande à tes amis de t'accorder le nom que tu mérites. Il n'aura pas la valeur de l'original mais symbolisera votre alliance ainsi que votre vaillance."

    Au regard interloqué de Myriem, Sauvage comprend qu'elle a été entendue par l'ensemble de l'assistance et réalise avec effroi l'accroissement de son involontaire emprise sur l'enveloppe de la demoiselle apeurée. Ne sachant pas comment réagir convenablement à cette nouveauté, elle fait ce qu'elle sait faire de mieux et se met en colère. La tête de la Fae se tourne en direction de Trésor et la voix de prédatrice, à nouveau, se fait entendre :

    "Trésor ! Protège la mieux, espèce d'imbécile ! Je ne devrais pas pouvoir m'exprimer à travers elle, c'est intolérable !"

    Très surpris d'entendre enfin la voix de celle qu'il avait cru perdre, l'archer s'éloigne du corps de l'elfe assommée pour se rapprocher prudemment du duo de femmes agenouillées :

    "S... Sauvage, c'est toi ? Comment fais-tu pour... ?"

    "Je n'en sais rien et je ne veux pas le comprendre ! Tais toi et assure toi que cela n'empire pas, c'est tout !"

    L'air renfrogné qu'a adopté sans le vouloir l'être privé de nom s'efface lorsqu'elle reprend le contrôle de son enveloppe. Cette situation ne manque pas d'attirer l'attention de l'ensemble de l'assistance, mais un glas sourd sonne le commencement d'un rituel que tous connaissent désormais par cœur. Le ciel meurtri par les assauts des survivants se scinde, s'ouvrant sur des nuages tempétueux témoignant de la colère de leur façonneur. Une lance dorée s'abat, frappant en plein torse le lycanthrope masqué qui, comme toutes les autres victimes de l'arme melornoise, s'agite dans un soubresaut instinctif alors que s'écroule enfin le pic tellurique sur lequel il a été embroché. Ronchon, car tel semble être son rôle, balaie le groupe du regard avant de jeter :

    "Encore un effort, compagnons. Nous y sommes presque. Tâchons également de profiter de cette accalmie pour réveiller prudemment la nouvelle venue et lui exposer la situation. Je vous laisse prendre la main, elle semble ne pas vouloir entendre mes explications."




    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Contez une nouvelle histoire.
    -Reposez vous. Le pire est à venir.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -L...e : Sauvage et toi êtes en train de fusionner. Dos et épaule couverts de pelage noir. Torse, bras et jambes maculés d'éraflures dont naissent aussi du pelage. Incapacité à établir le moindre lien avec Crow. Ta peau noircit.
    -Ersa et Nora : Sage est conscient. Nora est de retour et présente exactement le même niveau de corruption qu'Ersa. Trois plumes brunes sur la joue, torse recouvert de plumes brunes. Epaules et col recouverts de plumes, mollet droit légèrement métamorphosée en patte de chouette. Visage partiellement recouvert de plume et œil droit remplacé par celui d'une chouette.
    -Alaric : L'entité en toi est réveillée. Pied gauche recouvert d'écailles de reptile et dos partiellement recouvert d'écailles. Torse recouvert d'une parcelle d'écailles.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton.
    -Myriem : Espiègle est consciente. ta gorge se recouvre légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption.

    Corruption :
    -L...e : 60 % : 46 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi
    -Ersa et Nora : 35%  : 32 % par dégât - 3% par remords
    -Alaric : 15% : 12  % par dégât - 3% par remords
    -Vaesidia : 5 % : 5 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem : 20% : 10 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au XX/05 pour ce tour.

    Précisions:
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  • Dim 28 Avr - 16:33


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 17


    Si d'un côté je me sentais mieux, libérée presque de ma peur primaire, consciente d'avoir fait un pas énorme vers ma guérison, je savais que nous n'étions pas sorti de ce monde étrange pour autant. Ce n'était qu'une étape à n'en pas douter et cela n'allait pas sans conséquence pour mon groupe d'infortunés.

    Je m'étais concentrée sur la douce ... fae qui nous accompagnait, si fragile et si forte en un même temps mais qui venait de perdre une part d'elle-même et de cela je me sentais responsable, si je n'étais pas partie... Et si Seagan n'avait pas été un Monarque de pacotille peut-être aurions nous eu un dirigeant pour nous guider quand les titans sont revenus... Mais hélas avec des si on met Ikusa en bouteille.

    Nous étions fatigués, pas encore au bout du rouleau mais l'épuisement menaçait, y avait-il une fin à tout cela? Dans mon esprit un vestige de mes petites voix me disait que non, que nous allions disparaitre ici, il suffisait de regarder Trésor et Ronchon pour comprendre le destin qui nous attendait après tout non? Mais je voulais croire en dépit de tout cela qu'il y avait une chance d'aller de l'avant ! J'avais la pauvre dans mes bras et j'observais la scène qui se déroulait nous nos yeux tentant de rattraper ce que j'avais raté en un sens et si j'avais confiance dans les jumelles pour venir à bout des deux créatures je me demandais ce que cette elfe nous réservait. Je pouvais ressentir ces émotions, intenses, vives, elle  étais comme nous, en colère après ce monde, dans l'incompréhension, et la peur qui la guidait la poussait à réagir, faisant de nous ses ennemis et je comprenais cela.

    Ce fut Alaric qui vint la "raisonner" ou plutôt l'arrêter alors qu'elle tentait de tirer à nouveau sur nos compagnons hybrides. Hélas si la magie du redoutable mage de terre fonctionna et assomma la nouvelle venue cette dernière lâcha sa flèche qui partit se planter dans Alaric. Elle tomba à la renverse inconsciente et le mage s'écroula aussi. Tout s'enchainait encore une fois, nos fières guerrières jumelles n'étaient pas en reste.

    Une des deux créatures vaincue poussa son soupir de remerciement, une danse bien menée, un rituel déjà bien installé et qui signifiait qu'arrivait l'heure de nourrir la Sentinelle, de la gaver jusqu'à la lie, jusqu'à l'indigestion, quand arriverait elle? La seconde prend finalement la fuite et si Trésor envisage un instant de la suivre, il a appris lui aussi et reste auprès de nous, notre force c'est le groupe, j'ai été bien sotte de l'oublier. Accrochée comme une désespérée à ma taille, la petite fae répète en boucle des mots vibrants "je ne veux pas mourir" et pour le coup je peux la rassurer en un sens.

    - Je ne compte pas mourir et aucun de nous ne va périr ici tu m'entends ! Nous n'avons pas déjà fait tout ça pour abandonner maintenant. Tu ne vas pas mourir ! Tu es plus forte que tu ne le crois, tu peux réussir, tu es... tu es vivante et capable de résilience crois moi.

    Ronchon s'approcha d'Alaric pour s'assurer qu'il pourrait se relever. J'entends la voix d'Espiègle dans mon esprit et cela me permet d'esquisser un sourire, elle vient de m'offrir le plus beau des compliments en même temps qu'un avertissement judicieux, nous n'en avons pas encore terminé avec toute cette histoire. C'est à ce moment-là que tout bascule dans cet équilibre précaire que nous avions, ce n'est plus la douce voix de la petite fae qui retentit mais une voix profonde et rauque.  Je suis surprise d'entendre cette voix qui n'est pas la sienne, elle bouge d'un coup dans mes bras pour invectiver Trésor.

    Cette étrange interruption nous a tous plongé dans l'introspection quelques instants c'est Ronchon qui brise le silence nous rappelant ce que nous devions tenter. Alaric et Ersa n'avaient pas encore livré une part de leur histoire ni la nouvelle venue mais elle dormait pour l'heure en un sens. Le ciel s'était déchiré et la lance était venue se planter dans le corps du lycanthrope déjà au sol.

    Je tente de bouger, de me relever mais la jeune oubliée m'étreint avec une force qui n'est probablement pas la sienne, elle m'enserre trop fortement. Je n'ose pas le lui dire car je ressens dans cet acte la douleur de son désespoir, de sa peur et elle continue de murmurer qu'elle ne veut pas mourir alors qu'elle vient juste de reprendre le contrôle de son propre corps.

    - Viens avec moi, montre nous combien tu es forte. Résiliente, tu es résiliente jolie fae.

    Si elle ne me lâche pas pour autant, son étreinte se fait moins douloureuse et nous nous relevons pour rejoindre l'elfe endormie. Nous ne pouvons rien faire, nos histoires ont été livrées mais nous pouvons nous occuper de cette pauvre âme aussi égarée que nous. Nous la rejoignons et je m'assois sur un tronc d'arbre mort, une fae accrochée à ma taille et refusant de s'éloigner, ce que je trouve légitime après ce que je lui ai fait, ce que je leur ai fait à tous en m'isolant et en divisant nos forces.

    - Allez belle endormie, il faut revenir parmi nous.

    Cela étant dit je repousse doucement une mèche de ses longs cheveux qui cachent son visage et je fais ruisseler de l'eau sur son front, tout en le ôtant la poussière des Cendres qui volent ici, avec ma douceur coutumière, mère, guérisseuse, c'est cela que je suis en premier. Je sens les soubresauts de son réveil et je continue, j'ai vu son visage déjà marqué par le changement. J'ai bien compris que la peur la faisait réagir de manière agressive et si Trésor avait récupéré son arc pour qu'elle ne nous attaque pas dès son réveil, il fallait qu'elle revienne à elle. L'eau coulait doucement, fraiche et offrant une douce odeur marine. Elle s'éveillait et avec elle sa peur et pour éviter tout acte inconsidéré je me suis permise de contrôler les émotions de son réveil, de l'apaiser alors qu'elle reprenait pied, l'empêchant de réagir avec vivacité ou violence, c'était peu éthique mais cela évitait d'user de cordes et de la rendre encore plus méfiante.

    - Bonjour, et par pitié, ne t'agite pas, tu ne risques rien avec nous je t'en fais le serment,  reprends tes esprits, laisse nous parler, tu n'es même pas attachée, quand nous aurons fini tu décideras si tu restes avec nous ou si tu fais route seule mais crois moi qu'ici c'est bien l'union qui fait la force.

    J'observe mes compagnons avec gravité, l'un d'entre nous va devoir agir mais par où commencer, comment expliquer ce qui nous arrive?

    - Tu sais quoi? Moi c'est Myriem, je suis Baronne sur les terres de Mael, je possède des chantiers navals aussi, j'ai un magnifique fils et malgré ça... mon monde vacillait, mon esprit aussi depuis des semaines et c'est parce que j'étais au plus mal que je me suis retrouvée enfermée ici, dans ce monde factice créé par celui qui se fait nommer Sentinelle. Enfermée dans un mythe, une histoire pour faire peur aux enfants, le chant des Ronces. Et tous autant que nous sommes nous devons affronter cette situation. Les règles ici diffèrent de notre monde, la Sentinelle nous observe et nous connait, elle nous manipule, tente de nous retourner les uns contre les autres et utilise nos peurs profondes et intenses pour nous.... détruire... se nourrir de nos émotions, de nos peurs, de nos craintes.

    Il y a tant à dire et si peu de temps, par quoi commencer réellement? Je ne sais pas trop en fait.  Posant mon regard sur mes compagnons je me sens obligée de m'excuser.

    - Je suis navrée de vous avoir fait faux bond, je n'aurais pas du tenter d'agir seule... C'est la solitude qui nous a mené ici à tous et toutes et ... il faut qu'on accepte qu'on est pas seuls.


    Je me touche mon cou qui se recouvre de pelage de loutre et je rajoute en regardant l'elfe de nouveau.

    - C'est qu'on a quelqu'un d'autre en nous, une seconde âme piégée dans nos corps et on se transforme en animaux à mesure que... nous sommes blessés ou que nous réagissons à ce monde aux règles étrange. Et plus ils prennent de place, plus nous disparaissons. Alors on joue contre le temps, il faut qu'on détruise la Sentinelle rapidement avant d'oublier nos vies.

    En disant cela, je tiens toujours près de moi la petite fae et je dépose un baiser sur le dessus de son crâne.

    - Du coup donne toi une chance et donne nous en une de survivre en choisissant le vrai adversaire en ce lieu...


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  • Jeu 2 Mai - 21:33
    Quand l'Elfe, assommée par un violent coup tellurique sous le menton, lâcha la corde de son arc, Alaric n'eut pas le temps de comprendre que le trait pointé dans sa direction se libéra pour le planter. La longue flèche à la pointe acérée lui transperça la poitrine. Sa pointe acérée, aidé par sa vélocité stupéfiante, déchira l'épiderme, brisa les os des côtes qui se trouvaient sur son passage, trancha les chairs et les tissus mous avant de se figer de moitié dans une épiphyse transverse d'une vertèbre dorsale. L'humain se cambra sous le choc, portant plus par réflexe que réaction voulue une main au fût de la flèche qui dépassait de sa poitrine.

    Un feu intense de douleur l'embrasa. Il ne se sentit pas tomber, il ne ressentit pas la rencontre du sol dans son dos. Le monde n'était plus que souffrance. Crier, il ne pouvait pas, l'air lui manquait pour le faire, quelque chose de plus chaud et de plus liquide emplissant le poumon perforé. Respirer, il essaya et échoua, sentant plus le goût du sang que le passage de l'air. Son corps eut un ou deux spasmes, infligeant plus d'atrocité à son début d'agonie. Il crut que son cœur implosait à chaque battement.

    L'obscurité emplissait sa vision. Il peinait à réfléchir. Non... il ne pouvait pas mourir. Il ne pouvait pas échouer. Il y avait les autres du groupe. Après toutes ces épreuves... Ses sens s'engourdissaient de plus en plus. Sa magie... Il n'y arrivait pas. Non ! Pas maintenant ! Pas comme... pas comme... Quelque chose, un souvenir. Il sentit des larmes  monter aux yeux. À cause de sa mort proche... ou pour celle d'une autre âme ?

    Ce qui s'était fissuré tantôt se brisa en mille éclats.

    Il voulut hurler quand tout un flot d'émotions émergea du néant de son esprit. Comment avait-il l'oublier ? Soudain, une fulgurante décharge de douleur emplit sa poitrine. La flèche... Sous sa paume, il crut sentit qu'elle se mouvait. Inconsciemment, il ouvrit sa main qui tomba mollement sur le dessus de son torse. Il se crispa sous le retrait du trait, lent et déchirant, les barbillons aiguisés s'accrochant à ses chairs, qui se reformaient derrière. Après quoi, elle rejoignit la terre, à côté de ce qui avait été sa cible.

    L'oppression de la souffrance s'estompa. Quand le mage put enfin respirer pleinement, ce fut pour rouler sur le flanc et cracher le sang qui restait encore dans sa gorge et ses bronches. Il crut avoir un haut-le-cœur en ressentant une sensation étrange comme désagréable. Ce qui était en lui terminait de réparer les dégâts de la flèche. Des picotements parcouraient la zone extérieure de son torse. Il y porta ses mains. Des écailles couvraient désormais le pourtour de ce qui avait été une blessure mortelle. Il ne retint pas le frisson qui le parcourut. En faisant face à l'inconnue elfique, il s'était exposé au danger... sans se préoccuper des risques encourus et en oubliant les capacités de l'entité qui s'était éveillée en lui.

    *Qui que tu sois... merci...*

    Il se redressa péniblement pour s'asseoir. Puis, il regarda les paumes de ses mains... du sang, son propre sang les couvrait. Il se rappela cette image... ses mains poisseuses d'un sang qui n'était pas le sien. Il manqua de se prostrer, les yeux s'embuant encore de larmes sans savoir la raison de leur venue... Oh s'il le savait… Il le savait très bien ! Pourquoi ce déni ? Pourquoi refusait-il d'entrouvrir cette porte qui se présentait désormais à lui ?

    Il porta son regard autour de lui, n'omettant pas qu'il n'était pas tout seul. Trésor et Ronchon lui avaient accordé un hochement de tête... ou n'était-ce qu'un reflet protecteur de son imagination ? Tout apparaissait comme irréel. Là-bas, l'elfe était à terre, inconscience. Ersa et Nora terminaient de combattre leurs propres ennemis...Myriem et la petite Fae... un autre cauchemar qu'avait revêtu l'Entité Maléfique ? Il se perdit dans le reflux d'une part de lui-même qu'il avait relégué dans l'oubli... Quand les Titans étaient...

    Il sursauta quand la rude voix de Ronchon retentit à ses oreilles. Se relever... Il le devait. Il ne pouvait rester là à se morfondre. Il l'avait promis... une promesse qu'il avait faite. Il frémit. Un de ses mains se posa sur le garrot du sanglier, avant de serrer les doigts sur les poils drus. Péniblement, il se remit debout, manquant de défaillir.

    "Merci, Ronchon... "
    * Et mon devoir.... *

    Mais qu'est-ce qu'il songeait ? Bordel ! Tout s'entremêlait dans son esprit. Il se revoyait dans le chaos d'une dure lutte menée contre un Titan ! Non, il était dans cette putain de forêt cauchemardesque, avec cette saloperie de choses qui voulait se repaître de leur malheur ! Non pas de leur malheur... De leurs angoisses, de leurs peurs ! Il sursauta quand, une fois de plus, la lance dorée de Melorn fendit l'air, pour aller se planter cette fois dans une des deux créatures qu'il avait empalées avec sa magie. Myriem, la Petite Fae...

    "Elles ont été résilientes à confier une part d'elles à cette foutue chose..."Marmonna-t-il, pensant le dire en songe qu'à voix haute... Une part tragique, douloureux... une part d'elles-mêmes même...


    Il ne put s'empêcher de trembler, les yeux brillants de regrets. Un instant, il regarda ses deux mains ouvertes, les paumes portant encore les tâches sanglantes de sa blessure récente. Devait-il donner ce qu'il venait à peine de retrouver, par le biais de dramatiques circonstances ? Il tourna la tête en direction de l'Elfe inconsciente, la fixant quelques secondes. Juste parce qu'elle...

    Pourquoi avait-il concédé à l'oublier ? De fuir ? Un acte lâche que d'avoir eu à affronter sa peine, sa perte ! Il ravala un sanglot et se rapprocha de la grande créature lupine, qui souffrait tout autant que lui... Vraiment comme lui ? Non, cette souffrance, personne ne pourra réellement la comprendre, saisir qu'il avait préféré lui échapper en abandonnant tous les souvenirs d'elle. Il se laissa tomber à genoux devant le monstre agonisant.

    Il se remémorait à peine son nom, son visage... Elle était toujours souriante, peu importait que la vie était douce ou ardue. Ses yeux éclatants d'une joie de vivre... Qu'il avait aimé la voir dans la douce brise du matin, ses cheveux auburn libres dans le souffle du désert.

    "Nimureh..."

    Il l'avait abandonné en renonçant à honorer sa mémoire, en taisant sa douleur comme tout ce qui se rattacha à elle.

    "Nous étions sur le front, derrière les lignes. Les forces reikoises affrontaient impitoyablement l'adversaire titanide... Rudes étaient les affrontements. Je participais aux efforts déployés au sein des équipes médicales. C'était rude... c'était dur... Nimureh, une proche amie, encourageait tout le monde avec sa détermination. Elle ne lâchait jamais rien, même quand nous arrivions à être à bout de force. Nous n'avions guère de repos. À peine en prenions un peu, profitant d'un répit qu'on devait redoubler d'efforts.

    Tant de morts, tant d'estropiés... Nimureh qui avait gardé la foi jusqu'au bout.

    "Nous étions l'un et l'autre, un duo capable de réussir bien des prouesses pour sauver des vies. Loin des combats, je pensais que nous étions à l'abri des horreurs des combats... On n'est jamais  à l'abri dans la guerre... "

    Le souvenir de sa lutte désespérée pour la sauver envahit son esprit, l'angoisse et la douleur ressurgissant jusqu'à pousser ses yeux à l'exprimer pleinement par de nombreuses larmes.

    "Je me revois la tenir dans mes bras, effondré de découvrir qu'elle avait été mortellement touchée, un débris de bois figé en plein milieu de sa poitrine. Il était si profondément enfoncé que de vouloir le retirer aurait précipité son trépas. "

    Il avait su au premier regard qu'elle ne pourrait pas survivre. Elle aussi. E

    "Nimureh se savait condamnée. Moi aussi. Mais je refusais cette fatalité. Je ne voulais pas qu'elle parte. Je ne voulais pas qu'elle meure. "

    Il se revoyait, la tenant dans ses bras, son sang carmin empoissant ses mains, pendant qu'il canalisait ce qui lui restait de magie  pour tenter de conjurer la blessure mortelle qui rongeait petit à petit la vie de sa bien-aimée.

    "Nimureh sentait ma volonté de la sauver. Elle souriait tristement, m'interpellant de ne pas continuer. Je ne l'écoutais pas. De ce qui me restait comme force, j'étais prêt à tout me drainer, même la force de ma propre vie, pour... "

    Ses yeux bruns larmoyants se baissèrent vers ses deux mains. Il avait l'impression de la revoir, de la sentir...

    "J'ai senti qu'elle usait aussi de ses pouvoirs. Pas pour se soigner... juste le temps de... me souffler qu'il était temps de stopper mes vaines tentatives. . Elle a posé sa main tendre et chaude sur ma joue, m'intimant de m'arrêter. Je ne voulais pas... je refusais qu'elle... "

    Il ne réprima pas le sanglot qui envahit sa gorge.

    "Elle m'avait soufflé qu'à persister, je périrai à mon tour, en pure perte. Je devais accepter de la laisser partir. Et elle avait toujours son sourire... Elle comprenait mon chagrin, mon refus de cesser ce combat vain contre la mort . Ses murmures étaient si apaisants, si doux. Elle était prête pour le grand départ. Moi, je ne l'étais pas ! Non. Je n'étais pas prêt à ce qu'elle parte, à jamais ! "

    Il s'affaissa, ses mains rencontrant le sol herbeux humide.

    "Elle avait affirmé que la vie continuait pour moi, que je devais accepter la voie qui se poursuivait pour moi. Mais sans elle. Que j'avais encore bien des choses à faire dans ce bas-monde, avecv des vies à préserver dans les années à venir, par notre devoir de médecin. À ce moment-là, je ne voyais pas le reste de mon existence sans elle, sans son rire, sans son regard...Elle m'encouragea pourtant. Elle entendit ma promesse de m'accrocher... Elle m'offrit son dernier souffle en un dernier baiser. Je l'ai senti s'éteindre dans mes bras. "

    Son corps trembla sous l'effet de ses sanglots.  

    "J'ai cru l'impression d'avoir eu mon âme déchiré.... Je sais que j'ai mené son corps à un lieu qu'elle adorait par-dessus tout, avant de rogner la promesse que je lui avais faite. La douleur de ma mort était trop lourde... j'ai.... j'ai pris la décision de l'oublier.. Dans l'oubli, point de douleur, point de regret. Me resta que le remords et le désir continuelle de fuite... Jusqu'à aujourd'hui... Pardonne moi, Nimureh ! "à la limite de hurler, laissant sa souffrance refoulue s'extérioser à s'en fendre le coeur.

    Cette promesse bafouée... En même temps, il n'avait pas su l'honorer, en la perdant... et il la perdra à nouveau.

    Malgré sa vision embuée de sa propre détresse, il se rappela qu'il n'était pas tout seul. Il tourna la tête pour fixer les autres membre du groupe, un à un, n'osant imaginer leur part de souffrance, de déchirement... de ce qu'ils ressentaient tous. et pour cette Elfe, avec Myriem à ses côtés, acceptera-t-elle de les rejoindre ou pas ? Ils avaient réussi à surmonter les péreuves, mais ils en avaient d'autres à affronter. Là, à nouveau, il ne put s'empêcher de frémir. Qui sera le ou la prochaine ? Cette elfe peut être ? Autant attendre de voir ce qui tombera dessus.

    Avant de se relever, il regarda une dernière fois ses mains. Elles étaient juste luisantes d'humidité. Il n'y avait jamais eu de sang. Hormis dans ses propres visions de ses souvenirs réémergés.

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  • Ven 3 Mai - 12:04
    image rp

    Tour 17

    Le combat s’était achevé aussi brusquement qu’il avait commencé. La tendance avait été inversée quand elle avait su déployer leurs ailes, littéralement. Cette nouvelle extension de leur corps, bien que surprenante, leur avait sauvé la vie, permettant de déployer une nouvelle stratégie à base de force brute pour terrasser ceux qui l'avaient considéré comme un simple jouet. Force que Nora pouvait déployer plus largement que sa sœur. 

    La louve avait réussi à finir le masque qu’elle avait commencé plus tôt, le faisant exploser en deux, tuant la bête sous le poids de l’acier. Ersa de son côté n’avait pas réussi à l’abattre, elle s’était reculée, mais pas assez pour éviter le revers de sa pattes qui la rejetait encore un peu plus loin. Le monstre évita de se rapprocher de Nora qui, à peine posée au sol, s'élança pour l'intercepter, sans succès. La louve reprenait la chasse, s’approchant de la lisière de la clairière pour poursuivre la bête, terrassant la fuyarde. 

    - Nora ! Non !

    Ersa s’était relevée d’un bond, accélérant le pas pour rattraper sa jumelle de justesse. Elle lui expliqua rapidement ce qui avait attendu Trésor quand il avait lui aussi donné la chasse. Nora ne répondait pas, jouant avec le manche de son marteau, le serrant et le desserrant successivement pour calmer ses nerfs. Son regard fut attiré par autre chose, Alaric reposait contre ronchon, se remettant d’une blessure qu’elles n’avaient pas remarquée. La louve remarqua le trait reposant à côté du mage, et l’elfe allongé dans les vapes. Nora repoussa son autre moitié, traînant son marteau le visage fermé par la colère, elle avait trouvé autre chose sur quoi passait ses nerfs, une autre menace que personne n’avait l’air de prendre au sérieux.  Ersa attrapa le marteau de Nora et la fit se retourner.

    - Reste-la. Trésor l’as désarmé, elle n'est pas en état de poser des soucis.

    - Elle a blessé Alaric, elle n’a fait qu’insulté et menacé.

    - Elle arrive dans un moment un peu chaotique en même temps. Bref, laissons-lui une chance. La diplomatie, c’est pas nous. Laisse les autres faire. Et promis, si ça part en couille, je te laisserais faire, et même me dire que tu m’avais prévenu.

    Le sourire de la louve déforma ses traits rendus dérangeant par leurs côtés animaliers. C’était étrange, elles, qui avaient toujours étaient qu’une hyène rieuse. Aujourd'hui, elle arborait une paire d'ailes et la connaissait comme si elle les avait toujours eues. Cet œil qui déformait leurs visions. Ersa contemplait ses changements et imaginait très bien qu’elle devait ressembler à peu de chose à la même chose, ses cheveux plus courts et son œil intact devait toujours arborer sa couleurs émeraude. Mais elle devait ressembler à cette créature mi-naine mi-chouette, quand soudain une voix chargée d’années vint perturber leur pensée.

    Leurs regards s'écarquillèrent en miroir, étonnés d’entendre cette voix, et elles comprirent presque instantanément qu’elles l’entendaient toutes les deux. Un sourire d’amusement vint barrer leur visage, elles étaient habitées par Sage, elles qui n’étaient qu’instinct et réflexe. Elles n’avaient pas choisi, et il n’avait peut-être pas choisi de s'incarner dans les deux. Elles se rapprochèrent pour se poser le front l'une de l'autre exploré une nouvelle communication qui bien que maîtrisée était totalement inconnue.

    *- Euh... Sage, Est ce que tu sais pourquoi on ne peut pas se transformer en louve ?*

    Les yeux de Nora s'écarquillèrent a la question silencieuse. Cela faisait étrange d'entendre la voix de sa sœur dans son esprit. Sensation que partagerait sa sœur.

    *- Et pourquoi je ne me souviens pas de ce qui s'est passé ?

    - J'ai émis quelques hypothèses. 

    Je pense que votre part d'animalité entre en conflit avec la nature même de la malédiction qui frappe usuellement les prisonniers de ce lieu. Votre lycanthropie a d'ailleurs probablement fait de vous une cible prioritaire, c'est sans doute pour cette raison que vous ne parvenez pas à accéder vos facultés bestiales. 

    Vous concernant, Nora, votre amnésie provient sans doute du parasitage spirituel qu'a opéré le monstre sur vous lorsqu'il cherchait à vous affaiblir dans le monde réel. Votre lien avec Ersa s'est amenuisé et, lors de votre séparation, vous avez factuellement été effacée de la réalité. J'ai dû me démener pour faire ressurgir votre capacité à vous cloner car notre tortionnaire tentait à tout prix de vous en délester en priorité.

    - Sais tu pourquoi c'est toi qui es avec nous ? Tes amis t'appellent Sage, mais tu arrives avec deux personnes qui ne caractérisent pas la sagesse.

    - Je ne saurais vous dire. Notre fusion, sans doute, est née du hasard. J'ai du mal à croire cependant que vous soyez vraiment dépourvues de sagesse. 

    - Est ce que la sentinelle a déjà envoyé des traîtres parmi les survivants arrivants ici ?

    - Des traîtres ? C'est un mot que je n'emploierais pas dans ce cas de figure mais qui s'approche toutefois de la vérité. La Sentinelle joue avec les âmes, les sentiments et les souvenirs. Il est dur de prévoir ce qu'un mortel peut faire lorsqu'il est poussé dans ses retranchements. Des êtres floués, rendus fous ou plongés dans un profond désespoir... Nous en avons vu, en effet.*

    La voix de Sauvage retentit, interpellant les deux personnalités de la chasseuse, stoppant leur dialogue muet. La lance qui s'abat sur la victime de Nora, la douleur de ce corps qui ne fait presque plus tressaillir le lycan, comme vacciner par la douleur de cette sensation. Myriem qui essayait de ramener l’elfe, pendant qu’Alaric se portait volontaire pour raconter une partie de son histoire. Une partie qu’elle n’aurait jamais cru de lui. Pas qu’il souffre, mais au point de vouloir oublier, lui qui avait l’air de porter le fardeau de tout le monde, comme… Comme… Impossible de se rappeler qui. Le peu de temps qu’elle avait cotoyer le mage, cette soirée ou les jumelles avaient signé un nouveau contrat sur leur vie.  Il semblait porté pas mal de fardeau, les traînant et les acceptant. Est ce que celui la était le premier d'une longue série, donc celui a oublié car justement, c’était celui qui marqué le début de la chute ? Comme elle avait vécu la sienne. Ou à oublier parce que c’était le pire. 

     L’oublie, une conséquence ou une cause du mal être, une question qu’elle se posait sans vraiment savoir pourquoi. Comment regretter quelque chose dont on ne se rappelait pas, comment savoir qu’il nous manquait quelque chose à part par une sensation étrange. Un être incomplet sans vraiment savoir.  Instinctivement, les deux sœurs avait commencé à se remettre de côté, se laissant à l’écart du groupe, ne connaissant pas leurs places. Ersa avait eu envie de rejoindre Alaric, le soutenir dans sa passe difficile Pendant que Nora avait une furieuse envie de rejoindre Myriem, d’abattre le marteau à côté de l’elfe pour la motiver un peu plus à coopérer. Mais aucune des deux ne le feraient, car après tout, est ce que c’étaient leurs places ? Ou elles étaient déjà à leurs place, Première et dernière ligne de défense, a attiré les foudres de la chasse loins de ceux qui avaient déjà eu leurs part de malheurs. 

     Ersa se laissa tomber, assise les ailes repliées contre elle. Nora l’imita, posant son bras contre celui de sa sœur, leurs plumes s'entremêlent dans une sensation étrange mais presque agréable. Nora comme à son habitude nouvelle quand sa sœur se perdait dans ses pensées lui donna un petit coup d’épaule.

    - Euh… On peut dire que tu as été… Chouette tout à l'heure.

    L’humour, un humour déplacé de la part d’une hyène qui riait de tout. Mais cela étira un léger sourire sur les traits de la naine.

    *-  EUh... Merci du coups de main tout à l'heure, quand... Enfin voilà quoi. Et est ce que vous avez un message à passer à vos amis ?*

    *- Vous êtes aimable, Ersa. Dites à mes confrères que je suis heureux de pouvoir combattre à leurs côtés. Cette fois, nous vaincrons. *

     Les naines se relevèrent ensemble, Nora s’ébroua comme l’animal qu’elle était avant de se mettre d’accord. Nora avait saisi son marteau pour le passer dans son dos, avant de s’approcher de Trésor et de Ronchon.

    - Euh… Sage vous salut, il dit qu’il est heureux de se battre à nouveau à vos côtés et que cette fois, nous gagnerons.

     Ersa s’était approché d’Alaric se plaçant à côté de lui, la lance revenu dans son dos. Elle cala ses pouces dans son ceinturon. Elle avait envie de l’aider, mais comme à son habitude sans savoir comment, elle espérait juste que sa présence pourrait commencer à le faire.

    Resumé:




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    Nora
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    Descriptif Nora:
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    Visuel Nora:
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    Résiliente & Crow
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  • Ven 3 Mai - 16:53



    E clipse?
    Non.

    Lune?
    Non.

    Étoile? Etwhal? Nocta? Lua?
    Non, non plus. Toujours pas.

    Son nom lui échappe purement et simplement, comme sombré dans un abîme à la noirceure miroir de ses yeux en pleurs, Résiliente a un air morne et sans vie aux côtés de Myriem, la sensation de creux incommensurable qu’elle ressent dans sa poitrine fait écho au vide meurtri de son coeur, de pierre, il s’est soudainement éteint comme une froide gemme. Elle est abattue par la perte d’un concept abstrait, insaisissable et pourtant ô combien inestimable, la fae opaline s’accroche toujours à la robe de la mage de shoumeï et lorsque les lèvres de cette dernière se déposent une fois de plus sur sa tête, elle relève son visage de neige et plonge ses perles noires dans cet unique oeil violet et ce triste sourire affable, l’émotion lui parvient et elle regarde ses pieds avec une moue défaite. La fillette sans nom regarde son corps déformé, chaque tache de pelage dru marquant un échec de plus, elle mourrait ici, elle a peur, elle est fatiguée, elle n’en peut plus, et à quoi bon? Que lui reste-t’il à défendre si elle en oublie même jusqu’à son nom? Elle ne veut pas disparaître mais elle n’a pas la force de continuer à se battre…

    Les grondements vrombissants de Sauvage résonnent dans ses pensées. Elle n’est pas toute seule, mais elle n’a plus la force.

    L’amour de Myriem l’enveloppe comme une chaleur encourageante. Elle n’est pas toute seule, mais elle est épuisée.

    Crow est là, dehors, quelque part à la chercher, elle le sait, elle le sent. Elle n’est pas toute seule, mais…

    Les jumelles strigiformes continuent de se battre, leur détermination est… si… admirable… Elle n’est pas seule. Elle est… Résiliente.

    Les premiers mots de l’histoire du soldat reikois finissent d’ébranler la gamine. L’oubli. Elle qui vient de perdre son nom, elle constate comme une effroyable mise en abîme les dégâts ineffables de l’oubli sur le coeur figuratif du mage tellurique. La fae ressent à pleine puissance la douleur partagée d’un souvenir affaibli, d’une mémoire qui n’aurait jamais dû être reniée, et qui pourtant a sombrée dans un déni critique. Elle comprend à son plus grand désarroi, et la peur de finir comme cet homme qu’hier encore elle ne connaissait pas la rempli d’un terrible effroi, elle se refuse de finir comme ça, elle se refuse de perdre plus, elle se battra. Avec un ronronnement satisfait de la louve qui sommeille en elle, la petite chose poivre et sel profite de l’attention déviée sur le mage d’état et l’elfe évanouie, pour relâcher doucement sa poigne sur les vêtements de la brune d’améthyste, en regardant ainsi le sol, la vue d’un tout petit objet avait planté une graine dans son esprit et germé en une obsession inouïe. S’accroupissant dans la boue, la fae ramasse quelque chose par terre, elle n’oubliera pas. Elle ne se le permettra plus et elle n’a qu’une parole.

    L’épine grossière d’une ronce, sa pointe effilée s’élargit en une base brisée que la petite pince entre ses doigts avec délicatesse. La pique végétale se reflète dans ses grands yeux froncés, et la gamine sert son autre poing jusqu’à s’en faire mal. Au fur et à mesure du récit du médecin qui parvient à ses oreilles, la jeune chose sent sa poitrine se soulever, elle n’est pas seule, elle va peut-être tout perdre mais elle les protègera. Elle va peut-être oublier, mais pas eux. Une détermination nouvelle consume sa détresse. Serrant les dents et bravant ses peurs, elle enfonce l’épine dans son tendre avant-bras, à la base du coude, et sa peau blanche est tout de suite remplacée par la fourrure animale.

    Que fais-tu? L’interrogation de la louve traduit bien la perplexité de son habitante, et la fae opaline ne lui apporte qu’une réponse toute aussi ésotérique que son geste.

    Je gagne. pense-t'elle en retour.

    D’un petit mouvement des doigts, elle trace un fin sillon dans sa chair qui se déchire comme un linceul, elle grimace mais souffre en silence sa douleur.

    Bien fait Sauvage d’un râle de contentement.

    Une première lettre. Une deuxième. Puis une autre. Et encore une. Et encore…
    Elle lache l’épine par terre et contemple son membre endoloris, la sensation désagréable de coupure s’estompe rapidement sur son corps, elle regarde le nom gravé à même son derme:


    M Y R I E M


    La fae d’ivoire dissimule l’inscription macabre mais porteuse de son espoir en croisant les bras sous ses seins, et elle revient lentement aux côtés de la grande femme au teint hâlé, observant avec une méfiance terrifique l’elfe belliqueuse qui s’est réveillée.
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    Vaesidia Inviere
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  • Dim 5 Mai - 18:33

    Obscurité. Tout n’était qu’obscurité autour de moi. Pour autant, je n’en éprouvais nulle angoisse. À vrai dire, je ne ressentais quasiment rien si ce n’est une douce quiétude. Le reste était inexistant. Non. C’était même plutôt sans importance. Mon nom, mes souvenirs, le fait que le vide subsiste tout autour de moi. Tout ceci me paraissait être anecdotique tant un seul élément suscitait ma considération : j’étais sereine. Pourquoi ? Par quel miracle ? Comment ? Toutes ces questions étaient secondaires. Cette émotion que j’avais chérie par le passé et que je ne parvenais presque plus à éprouver pour diverses raisons, s’était imposée à moi de la plus curieuse des manières. Allais-je m’en plaindre ? Aucunement. Le seul mantra qui m’animait résidait dans ces quelques mots que je parvenais à formuler dans cet état quelque peu particulier : profiter de l’instant. Aussi, me laissais-je bercer par cette forme de paix intérieure alors que mon corps continuait de flotter dans les ténèbres comme si de rien n’était. C’était, en quelque sorte, quelque peu vivifiant. En effet, cette douce torpeur, dont l’origine m’était inconnue, m’octroyait un sentiment de légèreté comme jamais auparavant. Plus de douleur. Plus de peur. Plus de colère. Juste une tranquillité profonde qui enveloppait mon âme tout entière et qui apaisait mes sens. Mieux encore, je m’y sentais en sécurité tant ce nouvel univers, dans lequel j’évoluais, revêtait l’apparence, à mon sens, d’un véritable havre de paix. Que demander de plus si ce n’est de pouvoir se laisser bercer par cet état de béatitude ?

    Hélas !  Cette accalmie, ô combien bienvenue dans la géhenne qu’était devenue ma vie, fut troublée par un soudain changement dans mon environnement. Sans que je ne comprenne comment ni pourquoi, il commença à pleuvoir dans cet océan de noirceur. Quelques gouttes tombèrent sur mon front avant de ruisseler le long de mon visage. Par automatisme, je fronçais des sourcils et tentais d’ignorer ce détail pour mieux renouer avec les délices de cette douce torpeur. Je tentais, vainement, de m’accrocher à ce sentiment ô combien agréable. Malheureusement pour moi, ce stimulus m’avait arraché à ce véritable paradis de la tranquillité. Peu à peu, cette sensation ô combien délectable s’estompait pour laisser place à celle de l’eau qui coulait le long de mon visage. Non. Je ne voulais pas quitter cet endroit. Pourquoi cherchait-on à m’y arracher ? Quelle était la source de cette perturbation ? Ne pouvait-on pas me laisser seule ? Mon âme n’avait-elle pas droit au répit ? Qu’avais-je fait pour mériter cela ? Qui osait me déranger ?

    Peu à peu, malgré mes suppliques et mes desiderata, mon esprit finit par se défaire de cette exquise langueur et par s’agiter. En somme, je me fis une raison. Demeurer en ces lieux plus longtemps ne m’était pas permis. La réalité, aussi détestable fût-elle, m’appelait à nouveau. Tout d’abord, bien évidemment, alors que je reprenais connaissance, ce fut la sensation de cette aqua simplex que l’on appliquait sur mon front. Bien que pour rien au monde, je ne souhaitais retourner parmi les vivants, cette manifestation liquide n’était pas désagréable. Au contraire même. Même si j’avais une sacrosainte peur de l’eau ou devrais-je dire des étendues d’eau, ce traitement était pour ainsi dire des plus apaisants. Mon âme, encore bien trop léthargique pour ne serait-ce que se remémorer les évènements récents, ne pût s’empêcher d’éprouver du réconfort alors que je sentais clairement une main repousser délicatement les quelques mèches de cheveux trempées de ma chevelure ô combien désordonnée afin qu’elles cessent de masquer mon visage. Sans que je ne sache trop comment, je me crus, durant un bref moment, être retournée en enfance. Être retournée auprès d’Arahan et de Mère. Était-ce cette dernière qui s’occupait de moi ? Avais-je encore contracté une quelconque maladie pour qu’elle se focalisât ainsi sur ma personne avec une telle bienveillance ? Étais-je enfin de retour à Melorn ?

    Comment ça, "de retour" ? Je n’étais jamais partie pourta… À l’instant précis, où une douce odeur marine vint titiller mon odorat et que je ressentis la terre boueuse sous mes mains, tout me revint en mémoire. Mon nom. Ma fonction. Le siège d’Ikusa. Les multiples batailles contre les séides des Titans. Ma dernière ronde nocturne. Et surtout, mon combat ainsi que ma défaite contre ces erreurs de la nature qui osaient piller les terres de mon peuple ! Contre toute attente, j’étais en vie. Pourquoi ? Comment ? Ces réponses attendraient. Il me fallait saisir les tenants et aboutissants de la situation dans laquelle je me trouvais. Au moins, n’étais-je pas morte. C’était déjà encourageant même si je n’étais pas sans savoir que cela ne signifiait pas pour autant que je n’éprouverais pas certains désagréments propres à ma condition. Quand une compagnie était victorieuse et qu’elle parvenait à avoir quelques prisonniers de guerre, dont des femmes, il ne fallait pas être sorti de Drakstrang pour savoir ce qu’elles pouvaient potentiellement endurer. L’idée d’être ainsi livrée à autrui ou d’être vendue me révulsait et m’angoissait en même temps. Il était hors de question que je me laissasse faire. Je ne comptais pas capituler ! S’il me fallait user de mes canines pour arracher la carotide de mes assaillants ou de mes geôliers, j’étais prête à m’y résoudre, quand bien même le goût métallique du sang dans ma bouche serait des plus exécrables.

    Ouvrant finalement les yeux, je grognais légèrement, me redressais et portais mes mains à mes yeux pour les frotter et ainsi les acclimater à la légère luminosité ambiante. Les rouvrant, je regardais mon environnement pour noter deux silhouettes à mes côtés.  Pourtant, ce ne fut pas cette information qui me frappa, mais bel et bien le fait que ces abominations avaient vraisemblablement considéré qu’il n’était pas nécessaire de m’attacher ni ne me désarmer totalement. J’avais encore accès à ma magie et je ressentais encore le poids de mes dagues attachées à mes hanches. Quelle monumentale erreur ! S’ils croyaient que j’allais accepter tranquillement ma défaite, ils se trompaient lourdement. Un ennemi n’était vaincu qu’à partir du moment où il était mort. Pas avant ! Or, je comptais bien inculquer à ces sauvages cette dernière leçon avant de les achever ! Du moins était-ce le plan, jusqu’à ce que les sentiments motivant ma décision et mes réactions fussent purement et simplement balayés. Plus de haine. Plus de colère. Plus d’éprouvante. Plus d’angoisse. Je ne ressentais rien. Ou du moins, presque rien. Qu’est-ce qui m’arrivait ?!

    Ouvrant à nouveau les yeux, je les posais sur la grande ombre que j’avais entraperçue momentanément quelques instants auparavant et constatais qu’il s’agissait d’une femme dont le visage était encadré par une longue crinière sombre, ayant vraisemblablement la vingtaine. Pour ma plus grande surprise, elle n’était dotée que d’un seul œil dont la couleur était quelque peu atypique pour une humaine ce qui lui octroyait un certain charme. Cependant, le second était caché par un bandeau. Était-ce là la conséquence de l’un de ses actes de pillage ? Probablement. Du moins était-ce là mon postulat, même si rien ne me disait qu’elle appartenait au même groupe que j’avais affronté quelques minutes ou heures auparavant. À ses côtés se trouvait une autre personne. Si tant est que le qualificatif de personne fut attribué à cette chose. De quel croisement était issue cette créature ? Je n’aurais su le dire alors qu’une expression de dégoût apparaissait sur mon visage. C’était à croire qu’un albinos avait eu la malencontreuse idée de copuler avec un canidé. Quoique, peut-être, faisais-je erreur ? Comment pouvait-on d’un côté avoir un épiderme aussi laiteux et de l’autre détenir un pelage aussi sombre ? Était-ce une lycanthrope atteinte de difformité ?  Une malédiction  peut-être ? Non que je désirasse obtenir une quelconque réponse à ce sujet, tant je m’en moquais. Que cette monstruosité fût un hybride ou un loup-garou ne changeait rien à mes yeux. Sa place était, pour ainsi dire, 6 pieds sous terre ou sur un bûcher. Il s’agissait tout simplement d’une engeance qu’il aurait fallu purger à la naissance et qui, comme en témoignait sa nudité, se comportait bien plus comme un animal que comme un être conscient. C’était à se demander comment l’on avait pu accepter de la laisser vivre. Quoique vu à quel point, cette aberration semblait étreindre l’humaine assise sur ce tronc mort à côté de moi, elle ne semblait pas être une forme de vie résiliente. Elle tenait plus de la tique ou du parasite tant elle paraissait être dépendante d’autrui. En revanche, si mon hypothèse était juste et que j’avais affaire à des pillards, pourquoi cet animal de compagnie, cette preuve ultime de la dégénérescence des sociétés mortelles se comportait ainsi ? Pourquoi était-elle traumatisée ? Cela n’avait pas de sens.

    Je notais également non loin de moi, en tournant légèrement la tête, l’hermine que j’avais tenté de tuer et qui, malheureusement, était bien portante et avait en sa possession mon yumi. Cette chose était alliée à l’humaine qui me faisait face ainsi qu’au cloporte à poil ras qui s’accrochait à elle comme le ferait un marin avec une planche en bois suite à un naufrage.  Aussi, cela signifiait que ces trois êtres étaient mes ennemis et qu’il me fallait m’en prémunir. Pourtant, devant cette soudaine surprise, je ne ressentais aucune once d’agressivité à leur égard. Je n’étais même pas angoissée à l’idée de ce qu’il pourrait advenir de moi. En temps normal, je savais qu’en de telles circonstances, j’aurais réagi au quart de tour pour profiter de l’opportunité qui m’était offerte… Mais là, rien ne me poussait à agir de manière immédiate. Aucun flux d’adrénaline. Aucune volonté de survivre à tout prix face à son geôlier.  Mon âme avait pour ainsi dire été dépourvue d’une partie des émotions qui auraient dû la caractériser dans cette situation. Ce détail me troublait et me poussait à m’interroger à défaut de pouvoir m’inquiéter. Que m’arrivait-il ? Que m’avait-on fait ? Je n’aurais su le dire, mais le détachement dont je faisais soudainement preuve m’aurait fait horreur en d’autres circonstances. Il me rappelait un épisode de ma vie qui n’avait eu de cesse de me tourmenter jusqu’à aujourd’hui même si par essence, il était également différent. J’étais en mesure d’analyser froidement mon environnement. Qu’importe qu’aucun sentiment ne pût m’animer, j’en venais à rationaliser ce qui m’entourait.

    En effet, pour beaucoup, certaines décisions étaient motivées par les sentiments ou par le désir. Dès lors, si l’on ôtait chez un être conscient sa propension à ressentir certaines émotions, qu’adviendrait-il ? Que ferait-il ? Dans mon cas, je ne le savais que trop bien. Bien que mon âme fût dépourvue de toutes formes de négativité à l’égard de ces pillards pour une raison que j’ignorais, la situation ne changeait pas sur le papier. À vrai dire, cette absence de ressenti immédiat était une aubaine tant elle me permettait d’atteindre une forme d’objectivité.  L’absence de courroux et de terreur ne changeait pas un fait très simple. J’avais considéré que cette compagnie constituait un ennemi. Pour quelle raison ? Sans leurs agissements, je ne me serais jamais retrouvée en ces lieux, tel avait été mon raisonnement à chaud en débarquant ici. Étant donné l’absence d’une tierce partie, contrairement à la situation dans laquelle je m’étais retrouvée quelques minutes ou heures auparavant, il paraissait logique d’imputer la responsabilité de mon invocation à ces personnes. La présence du masque sur cette fourrure sur patte tendait à légitimer mon postulat. Mais une simple invocation constituait-elle un motif suffisant pour considérer que cette assemblée me fût hostile ? Dans ce cas précis, probablement que non. Après tout, ils avaient été assez surpris de me voir soudainement apparaitre parmi eux. Tout comme moi. Était-ce d’ailleurs pour cette raison que je me sentais plus apaisée ? Ou me poussait-on à me détendre d’une quelconque manière ? Mais dans ce cas, comment cela pouvait-il être possible ? Je n’en savais rien et j’avais parfaitement conscience qu’une part de mon être serait horrifiée à l’idée que l’on pût manipuler ainsi ses émotions et par extension mon âme comme si elle eut été un simple pion sur un échiquier.



    Quoi qu’il en soit, cet état, dans lequel j’étais plongée, me poussait à m’interroger et à remettre en perspective tout ce que je savais. Quand bien même, j’avais confiance en mon jugement, je n’étais pas sans savoir que l’erreur était elfique. La situation précédente avait été tellement chaotique que je n’avais guère eu l’occasion de réfléchir posément. Désormais, c’était le cas. Bien qu’une part de mon être me susurrait de me préparer au pire, je ne pouvais ignorer trois faits : j’étais en vie, je possédais encore certaines de mes armes, je n’étais pas attachée. Ces trois éléments suffisaient également à légitimer une réflexion plus approfondie de la situation.  Bien qu’une elfe ait estimé, il y a de cela des millénaires, que plus un mensonge était gros, plus il passait, je ne parvenais pas à décemment croire que des pillards, même s’ils s’agissaient d’hybrides, pussent se montrer aussi idiots. Cela n’avait pas de sens.  Était-ce là le meilleur moyen qu’ils avaient trouvé pour me démontrer leur bonne foi ? Probablement. Qui plus est, étant donné qu’ils me savaient désormais pleinement consciente, j’avais perdu l’élément de surprise. Autant obtenir le plus de renseignements possible et adapter ma stratégie en conséquence.

    Mon regard azuré se porta de nouveau vers l’humaine, qui visiblement avait dû saisir les diverses pensées qui occupaient mon esprit et en profita pour s’adresser à moi afin de me rassurer ce qui, en quelque sorte, était déjà le cas de par l’absence de certaines émotions et la présence d’une sensation d’apaisement. Était-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Je n’aurais su le dire. Aussi, me contentais-je d’opiner de la tête et de l’écouter parler, et ce, en penchant la tête sur le côté du fait de ma curiosité. Selon elle, je ne risquais rien avec eux. Cette femme était prête à me le jurer. Cette révélation ne fît ni chaud ni froid tant par essence, j’estimais que son serment ne valait pas plus que la promesse d’un politicien républicain. Ma réaction, celles de ses compagnons ainsi que la suite des évènements dépendraient de son propos et de ses révélations. Prétendre que je ne risquais rien était, par conséquent, assez présomptueux, mais j’évitais de le souligner. Je préférais pour l’heure écouter et connaître le fond de sa pensée même si je notais qu’il me serait possible selon elle, après cette entrevue, de faire cavalier seul bien que cette femme préféra me déconseiller de songer à une telle éventualité pour un motif inconnu.

    Alors qu’elle faisait, une pause et en profitait pour regarder ses compagnons, j’en vins à me questionner quant aux raisons qui la poussaient à prononcer de telles affirmations avec un tel aplomb. J’avais bel et bien noté que le porc, l’hermine, les deux femmes à la crinière de feu et l’humain avaient dû affronter des spectres ainsi que des loups. Ces terres étaient hostiles ce qui ne me surprenait guère. Les anciennes terres de mon peuple étaient, somme toute, maudites. Et encore, c’était un euphémisme que de formuler ce fait tant d’indicibles horreurs hantait ces régions. Pourtant, même si ces contrées étaient réputées pour leur dangerosité, je ne partageais pas l’avis de la brune sur le sujet. Par expérience, je savais qu’accompagner une caravane ou des voyageurs peu chevronnés dans ces provinces constituerait un péril bien plus grand qu’arpenter ces dernières seules. Au moins, avais-je une chance de m’en sortir. Après tout, ce ne serait pas la première fois et encore moins la dernière que je foulerais ces terres stériles même si cela ne m’enchantait aucunement. N’ayant que peu de considérations pour les propos de l’humaine, j’en vins, néanmoins, à me questionner sur des sujets qui me paraissaient être bien plus pressant, notamment pour la suite de nos rapports. Que faisaient-ils ici  et comment m’avaient-ils invoqué ? Le reste m’importait assez peu. Pour le moment, j’en savais trop peu pour agir ou prendre une décision quant à la forme que devrait prendre ma stratégie.

    Finalement, mon interlocutrice se focalisa à nouveau sur moi et prit la parole, alors que je la dévisageais. Elle eut d’ailleurs la bonne idée de se présenter ce qui me poussa à arquer un sourcil. Ainsi, j’avais affaire à une noblesse shoumeienne. Voilà qui était surprenant et inattendue. Si cette Myriem, que ces compagnons avaient-ils semblé cherché lorsque j’étais apparue, disait bel et bien la vérité…se posait alors une question simple et pourtant lourde de sens. Qu’est ce qu’une noble issue de ce sinistre royaume, au sein duquel j’avais dû combattre, faisait ici ? Les nobles désargentés étaient certes légion, mais si elle possédait effectivement des chantiers navals, rien ne légitimait sa présence ici. À vrai dire, cela ne revêtait aucun sens. Dès lors, ma théorie d’une compagnie de pilleurs partait à vau-l’eau même si, pour l’heure, rien n’étayait ses propos. Après tout, je ne la connaissais pas. D’un point de vue purement logique, elle aurait très bien pu prétendre être un quelconque tribun ou consul de la République, cela n’aurait strictement rien changé à mon sens. Rien ne me le prouvait même si rien ne pouvait la pousser à mentir si ce n’est obtenir ma confiance. Or pourquoi la rechercher ? Ils étaient suffisamment nombreux pour se passer de mes services et s’il s’avérait qu’elle mentait, tôt ou tard, je redeviendrais son ennemie. Logiquement parlant, mentir ne lui apporterait rien si ce n’est du temps ce qui n’était nécessairement pas à son avantage au vu des circonstances. Aussi devait-elle dire la vérité.

    Myriem me révéla qu’elle avait été enfermée dans ce monde, qui en réalité n’en était pas un, par une dénommée Sentinelle sous prétexte qu’elle était au plus mal. Mieux encore, ce monde était, selon elle, ni plus ni moins que le chant des Ronces. Cette confession me poussa à la dévisager avec une expression incrédule alors que l’un de mes sourcils s’arquait à nouveau et que je manquais de peu de m’esclaffer tant ses propos étaient quelque peu incongrus. Pardon ? Le Chant des Ronces ? Ce vieux mythe elfique pour enfant ? Cette légende qui prétendait que lorsque l’on laissait la peine et le désespoir submerger bien trop longtemps, notre âme, celle-ci est irrémédiablement condamnée à errer dans une forêt de ronces pour l’éternité ? Vraiment ? Elle croyait véritablement avoir mis les pieds dans ce conte ? C’était inattendu et surtout cocasse. Moi qui avais estimé qu’elle pouvait possiblement me mentir, j’avais sciemment occulté le fait que ce membre du beau sexe pût être tout simplement fou. Si elle avait dit la vérité sur son identité, cela expliquait cet aveu hors norme. Les massacres commis par les Titans dans son royaume auraient eu tôt fait d’occasionner quelques menus dégâts chez les survivants notamment l’émergence de comportements frénétiques et de raisonnement alambiqués propre à ceux atteints de démence.

    Pour autant, je peinais à croire que chaque personne de cette compagnie pût décemment penser qu’elles étaient en train d’évoluer dans une vieille fable elfique. S’il s’agissait d’une noble et qu’elle détenait de l’argent, ses compagnons n’étaient en fait que des mercenaires qui avaient trouvé en elle un moyen d’obtenir une source de financement régulier et surtout facile. N’accordant aucun crédit à ses propos, j’écoutais, malgré tout, la suite de son exposé qui me paraissait provenir, de plus en plus, d’une aliénée sortie prématurément d’un hôpital, atteinte de psychose. Dans son délire, cette Myriem prétendait que cette sentinelle, en plus d’avoir créé ce monde, les observait en permanence et les manipulait afin de les retourner les uns contre les autres, et ce tout en usant de leurs peurs les plus intimes, car elle s’en nourrissait. En d’autres termes, elle avait assisté aux agissements des Titans et avait été marquée par ces derniers. La Sentinelle était l’équivalent de l’une de ces pseudo-déités au vu de ses caractéristiques. L’anarchie de leurs rapports faisait sans nul doute référence au comportement de certains mercenaires qui en avaient assez de risquer inutilement leurs vies et avaient décidé de rompre leur contrat de manière quelque peu véhémente. Quant à la manifestation des peurs les plus profondes de ces voyageurs, elles personnifiaient, en réalité, les attaques qu’ils avaient dû subir sur ces terres du fait des esprits et autres créatures qui continuaient de les hanter, et ce, depuis des millénaires.

    En somme, je n’avais rien à voir avec cette compagnie et préférais de loin les laisser continuer leur chemin. Ses membres étaient, de toute évidence, condamnés s’ils continuaient à suivre les lubies de cette femme. Preuve en est, outre la bêtise que constituait son délire sur le Chant des Ronces, Myriem était dans l’incapacité d’utiliser correctement le mot « sentinelle ». Si cette dernière avait créé ce soi-disant monde, il n’aurait guère porté ce titre. Par essence, une sentinelle était un soldat qui avait pour mission de faire le guet ou de protéger un lieu voire une personne. Aussi, qu’elle pût octroyer un tel qualificatif pour une entité qui commanderait les attaques que son groupe subissait et qui les surveillaient était correct. En revanche, l’aspect démiurge créateur de monde n’était guère approprié. Bien que j’ignorasse comment mes sentiments avaient été nullifiés, je remerciais le ciel  de m’avoir permis de rationaliser toute cette situation même si un point particulièrement important restait à éclaircir : comment et pourquoi m’étais-je retrouvée ici ? Quelle sorcellerie ou quelle folie, en l’occurrence, pouvait expliciter les raisons de ma présence dans ces contrées maudites ? Avant de les laisser croupir sur les terres qui appartenaient jadis à mon peuple, j’espérais en savoir plus à ce sujet et souhaitais, naïvement, que l’on pût me renvoyer à Ikusa auquel cas ma soudaine disparition risquait fortement de passer pour une tentative de désertion ce qui signifierait, du fait de mon statut de janissaire, la mort ce que je ne souhaitais guère.

    M’apprêtant à lui répondre et à lui indiquer que je ne désirais aucunement rejoindre cette sinistre équipé, je fus frappée de stupeur lorsqu’elle toucha son cou et que j’y remarquais la présence d’une mince fourrure brune. Etait-elle également une hybride ? Peu probable. En dehors de ce détail quelque peu surprenant, Myriem ne détenait aucun trait bestial. Quand bien même, l’hybridation constituait une dégénérescence qui prenait de multiples formes, il n’en demeurait pas moins que l’être issu d’un croisement aussi douteux bénéficiait de plusieurs caractéristiques animales. Or, ce n’était pas son cas. Quoique ce pelage ne fût certainement pas l’élément le plus détonnant. En effet, la suite de son exposé me sembla bien plus extravagante en comparaison. Une seconde âme piégée dans nos corps ? Une transformation de nos corps en fonction de nos blessures ? Cela ne tenait pas la route ! Même certains ivrognes d’Ikusa avaient des discours bien plus cohérents et crédibles que celui tenu par cette humaine.

    Me pinçant l’arrête du nez tant j’avais encore le sentiment qu’un Titan avait trouvé le moyen de chier sur mon existence, un détail fourni par Myriem, qui concluait son exposé, m’interpella soudainement.  Il avait été question de blessure. Or, quelques instants auparavant, j’avais fait face à leur groupe et m’étais pris un uppercut de la part, possiblement, de l’homme dont le torse, si ma mémoire ne me jouait pas des tours, avait été transpercé d’une flèche. Aussitôt, par automatisme, ma main droite se porta à mon menton, après avoir défait intégralement mon chèche, afin de le caresser. N’ayant ressenti aucune douleur à mon réveil, j’avais totalement occulté les derniers évènements. Je me figeais soudainement en sentant quelques poils sous mes doigts.


    « Mais…qu’est-ce que » commençais-je à m’exclamer avant de soudainement m’arrêter en affichant un rictus de douleur.

    En effet, sans que je ne sache comment, je m’étais légèrement mordue une partie de la joue et éprouvais, désormais, une forme de gêne dans la bouche. C’était comme si un corps étranger s’y trouvait ou que mes chairs, au sein de ma mâchoire, étaient devenues bien trop enflées pour que je pusse m’exprimer correctement sans en éprouver le moindre embarras. Cela n’avait pas de sens ! Certes, le coup fourni par cet homme m’avait précipité dans l’inconscience mais jusqu’à preuve du contraire, l’impact n’avait occasionnée aucune blessure. Je n’avais pas le goût du sang en bouche et ne ressentais aucune affliction. De ce fait je portais une mes doigts en direction de ma bouche et fût stupéfaite de sentir que mes canines semblaient bien longues et effilées que d’habitude. C’était comme si soudainement, elles avaient été remplacées par des crocs en provenance d’un quelconque félin.

    « Non…tout mais pas ça » glissais-je dans un murmure alors que je serrais le poing et que je fermais les yeux afin de mettre de l’ordre dans mes pensées qui venaient soudainement de s’emballer.

    Etant toujours quelque peu privé de certaines de mes émotions, je ressentis néanmoins un zeste d’angoisse m’envahir  ainsi qu’un frisson me parcourir le corps. Me transformer en animal ? Moi ? Devenir l’un de ces êtres que je méprisais cordialement ? Je savais que par essence une telle conception me faisait horreur. Terreur ou non, j’avais conscience que je préfèrerais m’immoler par le feu que de continuer à vivre sous les traits d’un animal et que perdre mon âme. A mon sens, il s’agissait d’un sort pire que le trépas. Au-delà de ma forme physique, auquel je tenais, la simple idée que le fondement de mon être…de mon identité pût ainsi être balayé, était pour ainsi dire inacceptable et m’aurait révolté en d’autres circonstances. En vérité, ce qui m’aurait sans nul doute terrifiée le plus n’aurait pas été la perte de mon nom ou même de mon corps voire de mon intellect, mais la disparition pure et simple de certains de mes souvenirs qui constituaient le dernier lien entre des êtres chers désormais éteint et moi, aussi douloureux furent-ils. Le fait que l’on pût ainsi désirer m’ôter ces derniers suffisait à lui seul que je m’opposasse audit responsable de cette situation.

    Pour autant, même si les révélations de Myriem semblaient, au final, cruellement plausibles. Je n’étais pas entièrement convaincue du bienfondé de sa démarche. Aussi, vérifier de manière définitive ses assertions, je menais une rapide introspection de mon âme. Bien que n’ayant aucune prédisposition arcanique dans ce domaine, je me connaissais suffisamment pour connaître, sur le bout des doigts, les diverses intrications et brisures de mon esprit. Je discernais, d’entrée de jeux les deux ramifications de mon esprit que j’associais habituellement à des émotions négatives  sans que je ne sache trop pourquoi dans l’une d’entre elles. En revanche, je fus stupéfaite d’y déceler une troisième ramification. Je n’aurais su dire vers quoi elle menait. Etais-ce cette fameuse autre âme ? Etait-elle endormie étant donné que je ne parvenais pas à l’identifier ? Ou bien s’agissait-il d’un cheval de troie de la part de cette fameuse « Sentinelle » ? D’ailleurs, à ce sujet, rien ne semblait véritablement étayer l’existence de cette entité. En fait, j’avais encore du mal à accepter le fait que l’on pût actuellement tous nous trouver au sein d’un conte elfique pour enfants. Rien ne le prouvait.

    Cependant, à l’exception du lieu et de l’identité de leur adversaire, je devais admettre que chaque propos de cette jeune humaine avait été démontré par un examen de mon propre corps et de ma propre psyché. J’en déduisais qu’elle s’était montrée sincère même si je n’omettais pas le fait qu’elle ait pu être responsable de mon nouvel état. Après tout, j’étais restée inconsciente. Toutefois, encore fallait-il que cette personne ait intérêt à me métamorphoser. Même en partant du principe qu’elle était possiblement dérangée, je restais une inconnue dont elle ignorait tout ou pratiquement tout. Qui plus est, même à partir de ce postulat, j’avais du mal à considérer que l’on pût s’adonner à de telles extrémités pour obtenir un compagnon de plus dans ce qui s’apparentait, à mes yeux, à une odyssée au sein des terres elfiques sauf si l’on tenait compte des mes origines. C’était une probabilité non négligeable mais qui ne tenait pas la route dès lors que je me fiais au comportement du sanglier qui avait été surpris par ma soudaine apparition et qui, en dépit de mes actions, s’était résolu à ne pas me tuer et à faire de moi leur allié temporaire. Or, je doutais que ce vulgaire être porcin ait réfléchi aux tenants et aboutissants d’une telle situation au point d’en anticiper les gains potentiels étant donné le chaos dans lequel ils étaient tous embourbés précemment. Dès lors, ne restait plus qu’une possibilité qui à vrai dire ne m’enchantait guère.


    Je soupirais longuement avant d’exprimer cette pensée dans un murmure sans que je n’en aie pleinement conscience.

    « Quand vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, même improbable, doit être la vérité. »

    Je relevais la tête vers Myriem,  me massais quelque peu la mâchoire avant de prendre la parole, le plus sérieusement du monde tout en essayant d’articuler le plus clairement possible afin d’éviter de me mordre une nouvelle fois.

    « Vous faire confiance est exclu, pour le moment. Je ne vous connais pas. Seul l’avenir décidera de cela. Néanmoins, je reconnais une part de sincérité dans vos propos et veut bien vous prêter assistance temporairement bien que je peine à croire que nous évoluions au sein d’un mythe elfique pour enfants. Car c’est de cela dont il est question : d’une simple chimère destinée à terroriser les gamins…[/b] »

    Je fis une pause délibérée dans ma réponse afin de mettre de l’ordre dans mes idées. Je ne pouvais décemment l’interroger au sujet de cet endroit étant donné qu’elle me répèterait que nous étions tous au sein d’une légende ce dont je doutais fortement même si, factuellement, mon postulat sur notre présence au sein des terres elfiques semblaient être tout  aussi erroné. Aussi, préférais-je souligner les raisons d’une telle absurdité qui au fond légitimait une partie de mon scepticisme à son égard et à celui de ses compagnons.

    « [color:df3f=royalblueIl paraitrait plus logique qu’un sorcier de mon peuple ou une personne douée dans l’art et le maniement des arcanes et ayant connaissance du folklore elfique ait cherché à s’inspirer de celui-ci pour le reproduire et ce, à des fins que vous avez-vous-même énoncé.  Même si vous aviez raison et moi tort, cela ne changerait rien à l’illogisme de votre exposé. » Je me pointais du doigt, puis la pointais elle ainsi que son animal de compagnie. « Moi, vous… cette chose monstrueuse et abjecte, vos compagnons. Vous affirmez que nous avons été « invités » dans le chant des Ronces car nous éprouvions de la solitude car, pour reprendre vos propres mots, nous étions au plus mal ? »

    Je m’esclaffais.

    « Présenté ainsi, cela est tout bonnement dénué de sens. Je peine à croire que nous soyons les personnes les plus malheureuses et le plus affligées par la solitude dans tout le Sekai. Sur, je ne sais combien de milliers de victimes du fait du conflit récent avec les Titans, nous serions les plus à plaindre ? Balivernes. Vous dites avoir un fils, détenir un chantier naval et être baronne de surcroit. Quand bien même le  royaume dont vous provenez ne fût au final qu’un château de cartes avec lequel ces pseudo-démiurges que vous vénériez, se sont allègrement torchés, vous n’êtes pas seule. »

    Je me redressais lentement et tournais brièvement la tête vers l’humain que j’avais malencontreusement empalé quelques instants auparavant et qui était, malgré tout, encore en vie et dont je percevais les plaintes, auprès d’un bête empalée sur ce qui me semblait être une lance elfique, avant de me reconcentrer sur Myriem.

    « Preuve en est avec votre laïus sur la solitudine , baronne. Ce n’est pas parce que vous énoncez des jolis mots et des concepts de lendemains qui chantent du fait notamment de votre propre expérience, qu’ils existent de facto. Accepter que nous ne sommes pas seuls ? » Je reniflais de mépris. « Voilà qui est présomptueux quand vous ignorez, factuellement, tout de vos camarades ou même de ma personne. Mais allez-y! Affirmez qu’aucun membre de votre compagnie n’est seul dans son quotidien ou que cette réalité n’existe pas, ça m’est égal. Mais moi, j’ai survécu à beaucoup trop de batailles et d’expédition avec de riches bourgeois et des nobles pour écouter une fois de plus des idées aussi saugrenues. »

    J’époussetais du mieux possible ma tenue afin d’enlever une partie des cendres qui l’avait recouverte partiellement.

    « Qui plus est, il me parait curieux que le créateur de ces lieux ait choisi le cognomen de Sentinelle. Qu’importe la nature de cet endroit, ne vous est-il pas venu à l’esprit que vous aviez deux adversaires et non un seul ? Par essence, une sentinelle est un soldat qui a pour mission de faire le guet ou de protéger un lieu voire une personne. Cependant, elle n’a pas à être vocation à être le suzerain d’un fief. Elle n’est que le vassal de ce dernier. Ni plus ni moins. » Je fis une pause avant de la défier du regard. « Alors, veuillez m’excuser, je ne prête aucune foi à certaines de vos allégations. Je préfère m’attarder sur des faits tangibles et non sur des théories abracadabrantesques. De ce que j’ai pu en juger jusque là, votre compagnie est la cible de cette fameuse vigil qui veille sur ce domaine qui, pour être tout à fait franche avec vous, s’apparente à l’état actuel de certaines anciennes terres de mon peuple. Et effectivement, semble-t-il que nous soyons tous maudits et condamnés à nous métamorphoser en l’une de ces multiples dégénérescences qui parasitent notre monde et dont votre animal de compagnie ainsi que certains de vos compagnons en sont les illustres représentants. Étant donné que selon vous notre geôlier se nourrit de nos craintes, je suppute que la perspective peu ragoutante de nous voir transformer en une erreur de la nature, et ce, de manière progressive, suffirait à faire désespérer n’importe qui et encouragerait les victimes à se débattre avec cette même énergie. Ce détail en dit long sur votre ennemi.  Au fond, votre Sentinelle ressemble à un vampire. Tels certains membres de cette caste, il prend du plaisir à jouer avec ses proies, mais en plus il cherche à obtenir la meilleure cuvée possible dès lors qu’il s’agît de se nourrir. Si tant est que cet endroit constitue une réalité alternée et non notre monde comme vous semblez l’affirmer, peut-être avez-vous raison. Peut-être cherche-t-il à obtenir au sein du Sekai, les personnes les plus susceptibles de le rassasier convenablement. Même si, encore une fois, je peine à croire que nous ayons été invités ici sous prétexte que nous constitutions, respectivement, les êtres les plus à plaindre du Sekai. Cela reste une putain de fariboles. À choisir, la perspective de croiser au détour de la forêt l’esprit de la dernière impératrice elfique me paraitrait bien plus crédible ! »

    L’hermine qui, jusqu’à présent, n’avait pipé mot en profita pour m’interrompre en mimant ce qui semblait être un toussotement ce qui automatiquement me poussa à me retourner vers elle et à la fusiller du regard.


    « À défaut d'être la plus à plaindre du Sekaï, qui êtes-vous, justement ? »

    Je la regardais en haussant un sourcil. Il est vrai que je ne m’étais pas présentée. Je n’en avais guère eu l’occasion. Les évènements s’étaient enchainés bien trop rapidement pour cela. Qui plus est, j’avais estimé que certaines remarques étaient bien plus pressantes que fournir mon nom. Si nous devions collaborer, même temporairement, il valait mieux que je clarifie ce point même si je me fichais éperdument de leur sort.

    « Vaesidia Inviere. Janissaire au service de l’Empire du Reike. J’ai atterri dans ce trou boueux et visqueux après avoir touché, au cours d’une de mes patrouilles nocturnes sur le port d’Ikusa, un simple objet… Objet, qui lors de mon arrivée inopinée ici, était en réalité, comme j’ai pu le constater sur votre épaule, un fragment d’un masque de guerre elfique. D’où ma réaction quelque peu véhémente. Il n’est pas commun de voir un tel être arborer un masque qui, de ce que je peux en juger… » Je regardais attentivement le masque ainsi que les différents motifs qui le constituaient. « Appartiens à un membre du 2e escadron des archers de Melorn qui était engagé durant la dernière guerre contre les Titans et dont certains de leurs membres, de ce que j’ai pu en voir en combattant à leurs côtés, sont morts. L’idée qu’on ait pu piller leurs cadavres et qu’un animal se permette d’afficher un tel trophée alors qu’il n’en est pas digne me donne la nausée. Mais je parie, qu’une nouvelle fois, vous prétendrez que je fais fasse route sur le sujet et que vous l’avez acquis en tout bien tout honneur»

    Je rajustais certaines de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et soupirais à nouveau.

    «Quoiqu’il en soit, si quelqu’un pouvait, non seulement, m’expliquer pourquoi mon corps se retrouve ainsi parasité par une autre âme dont d’ailleurs j’ignore totalement l’identité et comment je peux m’en débarrasser, je lui en saurais gré…  De même, j’apprécierais que vous me restituiez mon arc sans plus tarder si vous désirez que je vous prête main-forte dans votre odyssée

    Je défiais, dès lors du regard, l’animal immaculé et remarquais non sans afficher ma répulsion qu’une autre aberration de la nature nous avait rejoints, à ceci prêt qu’elle semblait bien plus humaine et appartenir à une espèce différente. Une chouette, semblait-il, à première vue. Préférant ne pas m’attarder sur cette dernière, je l’ignorais superbement et je me rapprochais  de l’hermine tout en  tendant la main afin de lui signifier mon intention évidente de récupérer mon dû, quitte à devoir la mettre au pied du mur. J’en profitais aussi  pour jeter un coup d’œil rapide sur notre environnement et sur l’homme qui demeurait prostré auprès de cette lance telle une âme en peine. Tel un vétéran qui à mon instar en avait certainement trop vu…


    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Mar 7 Mai - 17:48


    - Le Chant des Ronces -
    Lune - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 18 - FEU !

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 7 BANNIERETOUR18







    L'histoire du mage d'Etat, contée avec émotion et respect pour ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir étreindre leurs familles au retour de la Guerre; semble avoir l'effet escompté sur la bête métamorphe qui, lentement, vient porter une main griffue au col du sorcier. Il y a, dans l'œil d'où luit encore un soupçon de lueur emplie d'espoir, une sagesse évidente que la mort vient lentement embaumer. D'une voix aussi caverneuse qu'elle est essoufflée, celui qui n'a plus que l'apparence du monstre offre à son interlocuteur l'offrande de sa plus absolue gratitude :

    "Alaric... Tu... ne pourras pas sauver tout le monde. Tu... n'as pas à sauver tout le monde."

    Sur ces mystérieuses paroles, le wendigo pousse un ultime râle et vient s'éteindre lorsque la lance somptueuse quitte son enveloppe dans un craquement ignoble. Le sang noirci de la chimère lycanthrope s'effrite, s'estompant dans l'air pour ne devenir qu'un nuage de sombre poussière tandis que l'objet melornois s'envole, retournant à ce ciel strié de rayures oranges. Toujours plus menaçante, la voute céleste s'ouvre telle la gueule béante d'une entité cosmique et accueille en son sein cette histoire bien trop remplie qu'est celle d'Alaric.

    Quelque chose, à l'intérieur du concerné, le fait frissonner sans qu'il ne puisse se retenir. Une vague de froid s'insinue en lui et si la sensation est pour le moins glaçante, elle ne procure pourtant au magicien qu'une impression plaisante, celle d'être soutenu dans ses décisions et accompagné dans sa quête. Celui qui s'est longtemps niché aux confins de l'âme de l'ensorceleur reprend vie, lentement mais sûrement, quittant difficilement cette profonde torpeur dans laquelle il a été englouti.

    Ronchon soutient silencieusement l'homme éploré, restant auprès de lui lors de cette épreuve si intense qu'est celle de la privation de soi-même. Il l'a vécue, lui aussi, et sait combien il est dur de faire le deuil de sa propre individualité. Résilente, fraîchement nommée par ses pairs, en est un exemple plus parlant encore et même si le Sanglier dispose de la sagesse d'un meneur, il ne peut ressentir face au discours dédaigneux de la dénommée Vaesidia qu'une montée de rage. Elle est une femme heurtée, rendue plus rigide que le roc par une vie de conflit. Au prix d'un effort certain, il lui pardonne son écart de conduite mais ne peut retenir toutefois une venimeuse remarque :

    "Vaesidia, je vous prie de ne pas alimenter d'inutiles dissensions. Cette enfant a fait preuve face aux nombreux défis qui se sont imposés à nous d'un courage sans précédent. Elle n'a rien d'un monstre, pas plus que vous d'ailleurs alors cessez de vous comporter comme tel. Les raisons nous ayant mené ici n'ont qu'une bien maigre importance, seul notre plan de fuite compte. Vous semblez pragmatique, désireuse de comprendre les rouages de cet endroit afin de vous en extraire. En ce cas, agissez de concert avec vos compagnons d'infortune plutôt que de vous évertuer à saler des plaies déjà bien trop profondes !"  

    Trésor soupire et laisse un sourire fatigué apparaître sous ses fines moustaches. Son arc en main gauche, le Yumi dans la droite, il porte un regard bienveillant à son acolyte pourtant connu pour être le moins véhément du duo :

    "Ronchon, laisse couler. Nous n'avons pas besoin de nous attirer l'amitié de cette rustre aux grands airs. Ce qui importe, comme tu l'as si bien dit, c'est d'œuvrer dans une direction commune."

    Le Yumi est déposé dans la main tendue de l'elfe. L'hermine, avec une défiance lisible, lui jette un  coup d'œil presque malicieux :

    "Tâchez de vous en servir convenablement, cette fois-ci. J'aimerais pouvoir livrer bataille sans avoir à m'inquiéter de prendre une flèche dans le derrière."

    Il remet sa propre arme à sa bandoulière puis pose ses pattes contre ses hanches avant de reprendre, moins goguenard :

    "Je n'ai aucune idée de ce qu'est ce masque, je me souviens simplement de l'avoir trouvé en ces bois maudits après y avoir été enfermé. Nous supposons justement qu'il appartient au maître de ses lieux ou qu'il détient contre lui un certain pouvoir. Nous avons oublié certaines de nos péripéties d'antan et mon surnom, justement, est un rappel permanent de l'importance accordée à la protection de cet artefact. Ai-je été un pillard avant mon amnésie ? Peut-être. Aidez moi à recollecter mes souvenirs et jugez moi lorsque nous saurons qui je suis. D'accord ?"

    Consentant à ne pas s'engouffrer plus longtemps dans le jeu de l'elfe, Ronchon abandonne et passe voir les jumelles qui, visiblement, s'adonnent avec celui qui est niché en elles à une conversation intérieure. Quand les louves adressent aux autres survivants les respects de Sage, le sanglier borgne opine du chef et répond avec émotion :

    "Heureux de t'avoir parmi nous, mon ami. Cette fois, la victoire sera nôtre."

    Il décide ensuite de retourner vers Résiliente qui paraît profondément bouleversée par la perte de son nom d'origine. Ronchon est peiné de la voir aussi violemment heurtée par les horreurs de la forêt et de la sinistre malédiction qui frappe les captifs mais il sait également que des mots rassurants n'ont plus de réel impact face à un tel degré d'infamie. Il ne veut pas voir l'espoir mourir et commence donc à réfléchir à un discours, bien qu'il peine à trouver une formulation convenable pour livrer à la Fae ainsi qu'à sa mère d'emprunt des mots justes.

    La question ne se pose finalement pas, car un trio de flèches plus affutées que les crocs d'un serpent viennent s'enfoncer dans son cuir, lui arrachant un cri porcin qui ne manque pas d'alerte l'ensemble de la troupe. Il suffit au plus aguerris d'un regard pour comprendre la provenance de l'assaut furtif et lorsque les paires d'yeux montent aux cieux obscurcis, elles voient apparaître devant les striures oranges de la nuit les silhouettes affinées d'une foule d'autres projectiles.






    Un cor de guerre au son si grave qu'il en fait trembler la terre meuble se fait entendre et la boue s'assèche sous vos pieds pour devenir gravats. Cette extraordinaire sécheresse vient former des crevasses, des fissures et des creux dans un sol déjà difficilement praticables, donnant ainsi naissance à des secousses qui rendent impossible la conservation de l'équilibre. Vaesidia parvient à bondir, se plaquant contre un arbre dont le feuillage s'effrite à une alarmante vitesse mais les autres combattants, eux, n'ont pas cette chance.

    Frappés par ces flèches ravageuses qui leur parviennent par centaines, les pauvrets sont assaillis de toutes parts, poignardés par ces pointes denses qui viennent perforer leur chair. L'atmosphère cataclysmique se raffermit et partout, des arbres qui semblent gagnés par des flammes intérieures s'écroulent, rendant chaotique une éventuelle riposte face à cet adversaire qui, cette fois, semble parfaitement invisible. Une voix masculine à la gargantuesque portée résonne, suivie immédiatement par un deuxième souffle de cor :

    "Jusqu'au dernier, jusqu'au dernier ! Reikois, Melornois, visez juste !"

    Par delà les orifices qui se creusent pour changer la dense forêt en une plaine calcinée, vous voyez apparaître au loin la silhouette aisément reconnaissable du Wendigo blessé qui, contrairement à toute attente, ne fond pas sur vous. Toujours concentré sur sa retraite, il court justement dans la direction opposée et semble vous fuir. Ronchon, bien qu'aussi secoué que le reste de la troupe, écarquille son œil unique avec stupeur tout en formant au dessus de lui un égide de glace. Son regard suit brièvement le fauve qui prend la poudre d'escampette puis, après un moment de réflexion, il hurle :

    "La Sentinelle a dû lui donner l'ordre de fuir. Elle veut nous harceler de flèches pour nous affaiblir afin que les bêtes masquées puissent finir le travail ! Rattrapons cette chimère, compagnons !"

    A défaut d'une meilleure option et en l'absence de couvertures qui disparaissent les unes après les autres, tous suivent les directives du sanglier du mieux qu'ils le peuvent, se protégeant avec les moyens du bord de la pluie mortelle qui s'abat sur eux à intervalles réguliers. Le Wendigo n'a pas votre allure et ses blessures semblent lui peser, vous aurez tôt fait de lui tomber dessus.

    A moins que...

    "Alaric, sauve nous !"

    Sur votre gauche, une silhouette relativement féminine a fait son apparition, naissant apparemment du vide pour s'élancer vers vous dans un affolement évident. Cette femme, visiblement une humble civile vêtue d'un robe sobre de paysanne, semble connaître le nom du soigneur mais ce n'est pourtant pas vers lui qu'elle se dirige. Elle file droit sur Résilente et Myriem et vous discernez, lorsqu'elle se rapproche de vous, de fines fissures embrasées au coin de ses yeux.

    "Oh que non, saleté !"

    Vétéran de ces conflits déments, Trésor n'a plus en lui une once de regret lorsqu'il vient décocher une flèche savamment ajustée. Le projectile se plante droit dans le front de la supposée innocente et, après avoir poussé un râle déchirant, la demoiselle explose littéralement dans une gerbe de flammes écarlates. La chaleur, aussi effrayante que palpable, vous parvient à la suite de la détonation mais ne vous blesse pas, ce grâce au réflexe salvateur de l'Hermine. Rieur, celui-ci lance tout en continuant à courir :

    "La Sentinelle perd en créativité, on dirait. Ca aurait marché, fut-un-temps, mais c'est terminé !"

    Il a parlé trop vite.

    D'autres civils aux faciès empourprés apparaissent tels des fantômes, appelant Alaric à l'aide dans une cacophonie de pleurs et de cris plus vrais que nature. Tous invoquent son nom mais aucun ne se dirige vers lui et si on ne lit dans leurs yeux qu'un absolu supplique, il est pourtant facile de déterminer qu'ils ne sont que des bombes à retardements ayant volé les traits de femmes, d'hommes et d'enfants innocents.


    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Poursuivez le Wendigo en fuite.
    -Survivez à la Grande Guerre.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -L...e : Sauvage et toi êtes en train de fusionner. Dos et épaule couverts de pelage noir. Torse, bras et jambes maculés d'éraflures dont naissent aussi du pelage. Incapacité à établir le moindre lien avec Crow. Ta peau noircit.
    -Ersa et Nora : Sage est conscient. Nora est de retour et présente exactement le même niveau de corruption qu'Ersa. Trois plumes brunes sur la joue, torse recouvert de plumes brunes. Epaules, dos et col recouverts de plumes, mollet droit légèrement métamorphosée en patte de chouette. Visage partiellement recouvert de plume et œil droit remplacé par celui d'une chouette.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton.
    -Myriem : Espiègle est consciente. ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption.

    Corruption :
    -L...e : 65 % : 51 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi
    -Ersa et Nora : 45%  : 42 % par dégât - 3% par remords
    -Alaric : 30% : 17  % par dégât - 3% par remords - 10% par don de soi
    -Vaesidia : 5 % : 5 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem :25% : 15 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au 14/05 pour ce tour.

    Précisions:
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    Alaric Nordan
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  • Hier à 23:10
    L'humain était sidéré. Ce sang, il l'avait vu dans chacune de ses paumes. Avait-il rêvé ? Ou un effet hallucinatoire de sa détresse qui terminait par lui bouffer le peu de raison qui lui restait ? Les paroles du Wendigo vibraient encore dans un bien étrange écho dans son esprit. Il revoyait encore son œil moribond, qui avait cherché son regard. Une petite lueur vive avait brillé l'espace d'un instant, comme un lointain phare qui peinait à percer les ténèbres d'une tempête monstrueuse. De l'espoir ? Quoi d'autre ? Pouvait-il seulement encore exister, quand tout s'acharnait à la lui faucher sous le pied ? Sa muraille de déni qui s'était brisée avait libéré la source même de toutes ses angoisses, de sa crainte face à des échecs... et maintenant ça ! Les paroles de la dépouille lupine désormais disparue retentirent encore à son esprit. Il ne pourra pas sauver tout le monde... et il n'avait pas à sauver tout le monde.

    *Comment peut-on accepter de devoir de qui doit être sauvé et de qui ne doit pas l'être ? Comment, hein ! *

    Il connaissait pourtant déjà la réponse. Il refusait seulement de l'admettre. Combien de fois sur un champ de bataille n'avait-il pas dû procéder à un tri des blessés, entre ceux qui étaient d'office condamnés et ceux qui avaient encore une chance ?

    Les paroles soufflées par le défunt monstre lui revinrent encore. Il eut l'impression d'entendre la voix de Nimureh cette fois à travers chacun des mots. Elle aurait été capable de les lui murmurer dans un ultime soupir... et toujours avec son magnifique sourire, malgré l'adversité.

    Il eut envie de hurler, en revoyant le souvenir de son trépas et… Quoi ? Comment pouvait-il encore se le rappeler ? N'avait-il pas confié son histoire à cette saloperie d'Entité ? Elle venait de reprendre cette lance elfique, qui servait de contact entre son appétit insatiable et les âmes des tourmentés pour s'en repaître. S'était-elle réellement repue cette fois ? Ou n'était-ce qu'une nouvelle machination machiavélique de leur ennemi à tous ?

    Au moment où il voulut contempler les cieux, pour assister ou non au même spectacle que les autres fois, quelque chose remua en lui. Une sensation froide le fit trembler. C'était comme s'il pénétrait dans une eau glacée, mais en commençant par l'intérieur. Quelle sensation étrange, un peu effrayante au début, avant de ressentir un étrange apaisement. Il sentit un contact familier, mais cette fois plus vif, plus présent. Ce qu'il avait en lui venait-il de se réveiller à son tour ?

    *Parbleu, enfin, je me réveille ! Cher Alaric, enchanté de vous connaître ! La situation ne se prête pas à de longues introductions, alors faisons bref. Je suis Valeureux, prêt à vous servir ! Filons et ne nous laissons pas distraire par ces illusoires engeances ! CHARGEZ, saprisiti saucisse !*
    *Euh… oui, de même. Qu'est-ce que tu... je veux dire, qu'est-ce que vous entendez par d'abord filer et ensuite charger ? Car là, la contradiction n'est vraiment pas de mise..*
    *Bougre d'andouille ! Filez droit d'avant, vers l'avenir radieux qui nous est promis ! Hâtons-nous de vaincre celui qui nous tourne le dos, pardi, hâtons-nous !*
    *Quel enthousiasme ! À croire que c'est plus suicidaire que valeureux... mais soit ! L'heure n'est pas de gamberger, mais d'agir, puisque c'est cela que vous souhaitez ardemment !*
    *Dans un tel contexte, le suicidaire est un courageux qui n'a pas essayé assez fort, Sieur Alaric ! Taïaut !*

    Alaric ne put s'empêcher de déglutir à cette réplique.

    *Merci... c'est encourageant... Une dernière chose : je présume que vous ne souhaitez pas encore énoncer votre "éveil" à vos autres compagnons. Je peux leur transmettre un message...*
    *Un message ? Il n'y a rien de plus à faire que de citer l'évidence. Taïaut ! Vous dis-je ! Ne regardez jamais en arrière !*
    *Tu te serais bien entendu avec…*

    Il se mordit les lèvres et ravala un nouveau flot de tristesse. Valeureux avait raison. Il fallait avancer. L'Entité ne tardera pas à réagir, comme les autres fois... ou presque. Tentant bien de se raccrocher à cette détermination, ses épaules étaient encore affaissées. Ronchon était encore présent, le fixant silencieusement. Son regard unique était suffisant pour saisir son soutien. Il lui accorda un hochement de la tête, avant de poser une main tapotante sur l'épaule d'Ersa, qui s'était ramenée, sans doute pour essayer de lui apporter une forme de réconfort. Elle était demeurée silencieuse, n'osant sans doute pas se rapprocher de lui. Il comprenait et ne pourra pas lui reprocher quoi que ce soit de toute façon.

    *Ne pas défaillir*

    Non, il n'avait pas le droit de flancher. Les mots de tantôt manquèrent de le hanter à nouveau. Il tendit son attention vers les échanges qui se poursuivaient entre ses compagnons, les deux hybrides et l'elfe. Il ne sourcilla même pas quand elle se présenta comme une janissaire. Par contre, il serra les dents des propos qu'il crut entendre de sa bouche. L'heure n'était clairement pas à la dissension. Même Trésor désespérait quelque peu du côté têtu de Vaesidia, puisque tel était son nom de ce fait, avant de lui rendre son précieux arc. L'affaire du masque revint dans la conversation. Au moins, il eut bien confirmation qu'il ne s'était pas vraiment trompé quant à l'origine même de cet artefact. Après le pourquoi du comment Trésor l'avait avec lui... L'humain attarda son regard sur les autres membres du groupe, imitant un peu Ronchon. Il songea alors à la petite Fae. En viendrait-il à changer comme la jeune fille ? Et les autres ?

    A nouveau, il se mordit les lèvres. Comme lui avait soufflé Valeureux, comme lui avait murmuré Nimureh, il fallait avancer. Et il devait énoncer qu'il y avait un problème avec l'Entité.

    "Mon histoire, elle n'a pas...."

    Ronchon grogna de douleurs. Trois flèches venaient de se figer dans son rude pelage, transperçant son cuir. Alaric leva ses yeux vers les cieux et reconnut les stries orangés, de cette couleur malveillante. L'Entité lançait une nouvelle offensive sur eux ! Une nouvelle pluie de flèche plut des cieux, perçant les cibles qui ne pouvaient guère leur échapper. Un cor de guerre tonitrua dans le chaos qui s'installa en un redoutable tremblements de terre qui craquela le sol. Leur environnement devint chaos.

    Alaric, qui avait perdu l'équilibre dans les spasmes telluriques de ce qui devint une plaine aride et ravagé par de nombreuses fissures, roula sur le côté et grogna quand il retira un ou deux traits qui l'avait atteint. Bordel, même s'il ne saignait pas, c'était douloureux ! Le cor sonna une seconde fois. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup. Ce son, cette sonorité d'airain caverneuse. Non, ce n'était pas possible.... Un ordre sec et autorité tranchèrent l'air qui paraissait être épaissie par le poids de cette nouvelle attaque sordide de la part de l'Entité.

    "Le tovyr Ajeder... non, c'est impossible ! "

    Les mêmes injonctions, cette même tonalité de puissance dans la voix... C'était durant la guerre contre les Titans.. C'était durant ce jour où il perdit Nimureh. Il avait reçu de cet officier des directives précises. Il les avait suivi et...il avait perdu son âme soeur ! Et l'ordre de tir d'Ajeder ? Un bouclier de terre solidifié naquit au dessus de lui et du reste du groupe, pour encaisser la nouvelle salve de flèches aux pointes acérées.

    *Ai-je seulement quitté cette foutu guerre ? Ce n'est pas possible, je suis dans un cauchemar ! *

    Tout à l'heure, il avait cru trépasser, voir son propre sang sur ses mains, avant de revoir celui de Nimureh. Avait-il seulement survécu à cette foutu guerre contre les Titans ? Ou s'y trouvait-il encore ? Tout ce qu'il avait vécu après le trépas de Nimureh était-il seulement réel, ou purement onirique ? Et si Vaesidia avait raison ? Si tout n'était qu'illusion ?

    Les paroles de Ronchon parurent flotter à son esprit pour ce qui touchait le Wendigo, pendant qu'il essayait de trouver quelque chose de logique à tout ce bordel qui l'ébranla. Une voix d'une femme suppliante attira son regard. Trésor lui régla son compte, mais cela ne fut pas suffisant. D'autres personnes, des civils se rapprochaient, pleurant, gémissant, appelant à l'aide, marmonnant leur détresse. Alaric fut paralysé, revoyant ce que le conflit reikois pour contrer les Titans avaient eu comme conséquences sordides sur bien des civils, pris en étau entre les armées reikoises et les monstrueux ennemis de cette terrible année là

    Il fut gagné par la panique. Il recula d'un pas, puis en fit un autre. Non ! il ne voulait pas revivre ce carnage. Il ne voulait pas revoir des innocents se faire massacrer, périr sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Fuir ! Il n'y avait que cela pour ne plus revoir tout cela.

    Les plaintes étaient atroces à écouter. Il porta ses mains à ses oreilles

    "Taisez vous tous ! Fermez-là. Non, je ne peux pas vous sauver tous ! Je ne le pourrai pas, j'en suis incapable ! "

    Fuir ! Il n'y avait plus que cela à faire. Pourtant, il n'avait pas fui pour Nimureh. Mais il n'avait pas pu la sauver, il avait préféré fuir le souvenir de son trépas, pour ne pas avoir à en souffrir. Mais il n'était pas un lâche n'est ce pas ? Fuir dans ce cauchemar ! Mais pour aller où ?

    Nulle part ! IL n'y avait nulle part où aller. Il était acculé. Il jeta un regard apeuré à ses compagnons. Et eux, tous là, ils étaient réels au moins ? Même Ersa et Nora ? Il y avait trop de détail, trop de réactions réels pour être faussé par cette putain d'Entité ! Pourquoi ceux qui avaientt narré une part d'eux même avaient provoqué quelque chose et pas lui ? C'était quoi cette différence ?

    Et si finalement, ce cauchemar, il le vivait après s'être bourré la gueule dans l'écurie ? Qu'il avait vraiment comme les autres été emporté dans ce tourment sans nom ? que faire, que faire, que faire !

    *Nimureh, pourquoi je t'avais oublié ! J'en serai pas là si j'avais accepté ta perte ! *

    Dans son propre maelstorm écrasant d'afflictions et de souvenirs, il revit le sourire de sa bien-aimée. Même dans la mort, elle avait su le garder, avec ce brin d'espoir, qui brillait malgré les ténèbres. Malgré les directives qu'il avait reçu du Tovyr Ajeder. Etait-il le fautif de sa mort ? Ses ordres, identiques à ses souvenirs, qui visaient les Titans. Non pas les Titans ! Lui, les autres, ses amis et alliées. Cet officier n'avait jamais trahi le Reike. Pourquoi provoquerait-il un tir fraticide ? Alaric aurait commis une traîtrise ? Non, non, non !!

    Et le Wendigo, qui se sauvait là-bas, qu'est ce qu'il foutait là ? C'était quoi le lien avec ce conflit ?

    "Tovyr Ajeder !"hurla-t-il soudain "Vous avez pas aimé mes dires ? Qu'est ce qui percutait pas à vos sales oreilles hein ? Elle n'était pas assez dramatique ? Ou alors vous êtes bourré à ras la gueule ? Ou alors vous avez peur ? Sortez de votre trou, Tovyr ! Sortez, à moins que la lâcheté de votre propre défaite vous fait chiez dans votre froc ! "

    Il pivota vers les rescapés présents, après avoir jeté un coup d'oeil aux civils, les visages empourprés et qui se rapprochaient du groupe. Il serra les dents, une larme sillonna sa joue.

    "Je ne peux pas sauver tout le monde. Faut que je tranche... Les civils sont perdus ! Fléchez les pour les libérer de leur agonie actuelle... leur visage ne fait aucun doute sur la morte lente qui les dévore. Le Wendigo, faut le ratttraper, comme le dit Ronchon. Faudra vous protéger des tirs du Tovyr, qui est devenu cinglé. Il n'a pas aimé mon histoire... Nimureh est encore là... je me rappelle encore d'elle.... "

    Il ne pouvait pas sauver tout le monde. Il n'avait pas à sauver tout le monde.

    "Le Tovyr Ajeder a du vriller. Il n'a jamais été un traite. Mais il nous vise comme si on était une maladie. Et une maladie, faut la soigner...même s'il faut trancher dans le vif. "

    Il appela la terre à nouveau à lui, dressant un long et étrange couloir de terre dense, soutenu par des piliers à des points régulière, comme pour former une sorte de tunnel, avec des parois très aériennes,pour permettre de tirer sur les cibles gémissantes, qui prenait la direction prise par le Wendigo.

    "Ne restez pas là. Partez, tout en abattant ces civils. Ils sont perdus, mais pas vous. Cette affaire, c'est mon bordel. Le tovyr... j'ai un compte à régler avec lui. alors... cassez vous !  "

    Qu'ils partent, ainsi, il n'aura pas pas à les protéger, il n'aura pas la trouille de l'échec. Et un d'eux venaient à se faire avoir ? Les autres seront saufs malgré tout. Il ne pouvait pas sauver tout le monde. L'essentiel était qu'il aura fait le maximum. Le reste, il n'en avait pas le contrôle. Il ne l'avait jamais eu en fait. Accepter les pertes, il ne l'avait jamais accepté. Vpoilà pourquoi il était rongé de remords depuis la perte de Nimureh. Nimureh... elle serait encore en vie si ce tovyr avait fait son job, non ? Il les avait suivi, lui accordant toute sa confiance. Nimureh avait accepté la venue de la mort. On ne contrôlait pas les conséquences de certains décisions... Bordel, pourquoi cela avait été si dur à comprendre ça ?

    "Ajeder ! Sors de ton trou ! C'est un médecin FMR qui t'en donne l'ordre ! A moins que tu sois trop couard pour assumer les conséquences de tes actes ? Je ne fuirai pas les miennes ! Tu seras l'unique responsable de la mort de tous ces civils qui mourront, parce que déjà en train d'agoniser par tes prises de décisions. Tout ce massacre pour nous occire indirectement ! Viens défendre ton putain d'honneur ! "

    Il pivota vers les rescapés présents, après avoir jeté un coup d'oeil aux civils, les visages empourprés et qui se rapprochaient du groupe. Il serra les dents, une larme sillonna sa joue.

    "Je ne peux pas sauver tout le monde. Faut que je tranche... Les civils sont perdus ! Fléchez les pour les libérer de leur agonie actuelle... leur visage ne fait aucun doute sur la morte lente qui les dévore. Le Wendigo, faut le ratttraper, comme le dit Ronchon. Faudra vous protéger des tirs du Tovyr, qui est devenu cinglé. Il n'a pas aimé mon histoire... Nimureh est encore là... je me rappelle encore d'elle.... "

    Il ne pouvait pas sauver tout le monde. Il n'avait pas à sauver tout le monde.

    En parlant des civils qui gémissaient, qui appelaient Alaric à l'aide... Oui, ils agonisaient. Il ne pourra pas les sauver. Il devait accepter des pertes. Des pieux de terre jaillirent du sol pour empaler la plupart d'entre eux.

    De la réaction du "Tovyr" ? On l'entendit de loin comme de partout, qui lança une nouvelle injonction de tir...


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