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  • Sam 18 Mai - 17:38



    S ermonnée comme une enfant prise sur le fait à chaparder dans le garde-manger, ce qui n’est au final pas si éloigné que ça de la réalité, Résiliente regarde la mage brune de ses grands yeux noirs tandis que sa bouche se fait toute petite et muette. Face à l’apparente inquiétude de la grande shoumeïenne, comment peut-elle justifier son acte qui lui paraissait tantôt juste avec tant de clarté? Elle ne réponds déjà pas à la première question de Myriem et ressert ses bras contre elle pour se faire toute discrète, et quand la jeune femme insiste un peu plus pour savoir ce qu’elle vient de faire, la demi-louve entre-ouvre la bouche pour tenter de se justifier, mais même elle se surprend par le hurlement qui en sort. Le creux de ses reins explosent subitement d’une douleur déchirante alors que des têtes de flèche transpercent sa chair, une autre éventre l’intérieur de sa cuisse avant de se ficher dans le sol et une dernière découpe son coude qui ressort. Sous une telle pluie d’archerie et les tremblements colossaux de la terre, Résiliente ne peut pas lutter plus et se vautre au sol à plat ventre, le dos arqué vers l’arrière et les jambes fléchies par la douleur infernale de son séant. Elle porte par réflexe une main à son arrière train et ses doigts rencontrent les hampes qui y rentrent, empoignant stupidement le bois, elle en arrache une dans un supplice inutile alors que la fourrure commence déjà à remplacer la peau qui s’y trouvait avant. Les trois autres carreaux s’extirpent tout seuls de ses fesses, repoussés par la régénération de Sauvage, et la douleur qui s’estompe rapidement amène en revanche une angoisse poignante à la fae lupine: qu’a-t’elle bien pu oublier de plus? Nul autre sensation de vide si ce n’est celle de son nom, elle devine sa mémoire encore intègre et le soulagement se lit sur son visage. Une complainte criée avec la force du désespoir la pousse à relever la tête alors que tout de suite après, une explosion souffle un vent de chaleur sur la fille à la peau nimbus.

    Elle n’en croit pas ses yeux, entre la terre aride et desséchée qui lui rappelle sans détour les plaines désolées du Shoumeï d’après guerre, les salves de tir qui leur sont adressés en leur pleuvant dessus par tout les cieux, les gens qui leur courrent dessus et le Wendigo vengeur, Résiliente ne sait pas quoi faire. Elle se redresse tant bien que mal sur ses deux petites jambes et regarde Myriem se remettre d’aplomb également, la fae essaie de se montrer forte et fait de son mieux, mais l’adversité qu’ils rencontrent ne lui facilite nullement la tâche. Résiliente reste derrière la magicienne, un brun sonnée par le souvenir de la douleur de tantôt. Elle profite du chaos et qu’on ne fasse pas attention à elle pour vérifier l’intégrité de l’inscription sur son bras, si l’encre de fourrure est fiable, il n’en est pas autant du fragile canevas et elle a peur qu’il ne s’arrache. Celle dont le nom figure sur son membre engravé lui somme justement de rester auprès d’elle, et Résiliente l’écoute mot pour mot.

    ”D'accord! Je ne bouge pas!”

    Elle observe la magie d’eau se manifester en apportant dans l’air la caractéristique odeur du sel, et en voyant ce qui se terre sous leurs pieds la fille sans nom écarquille bien grand ses prunelles: un monde de souffrance, de chaos et de corruption sans pareil qui s’étale à perte de vue sous un mince linceul lithosphère. Terrifiée par cette vision abjecte, la petite chose poivre et sel tend machinalement la main vers Myriem pour y trouver un soutien, agrippant sa manche sans quitter des yeux la vision abjecte des enfers.

    Sa gardienne aux cheveux de jais lui intime de s’élancer à sa suite, et Résiliente utilise pour ce faire les pouvoirs que Sauvage détient, la louve et la jeune fille se meuvent en avant d’une seule et même volonté, et la dernière se surprend à se demander si la limite entre elle et son habitante ne devient pas plus fine. Courant toutes deux à travers le couloir de pierre dressé tantôt par Alaric, elle n’arrive pas à tenir le rythme de la mage saline malgré son apparence lupine et une distance s’installe rapidement entre la fae et Myriem, et celle-ci et la jumelle aux ailes angéliques.

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    Vaesidia Inviere
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    qui suis-je ?:
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  • Sam 18 Mai - 23:13

    Un craquement pour le moins sinistre brisa le silence qui s’était momentanément installé et me fît dresser les oreilles par réflexe. Sans que je ne comprenne trop comment ni pourquoi cette lance, qui avait été manufacturée par les forgerons de mon peuple, ne fut brutalement arrachée du corps de sa victime. Non que le son m’émût un quelconque instant. Je n’y avais été que bien trop familiarisé au cours des dernières décennies bien que par essence, celui-ci avait tendance à pousser les jeunes recrues à déverser le contenu de leur estomac sur le sol quand ils venaient à l’entendre pour la première fois. Ironiquement, c’était probablement le seul élément normal dans cette scène à laquelle j’assistais. En effet, le craquètement du fait de la multitude d’os brisés au sein de la cage thoracique de cette créature s’apparentait bien au bruit d’une branche d’arbre que l’on aurait brisé à de multiples reprises. En revanche, le reste était bien plus surprenant et ne manqua pas de me faire hausser un sourcil alors que je contemplais le vol de l’arme qui avait, vraisemblablement porté le coup de grâce chez cette créature, en levant progressivement la tête. Que cette lance, pût être magique, n’eut été guère étonnant. Après tout, elle était melornoise. Cependant, je peinais à croire ce que je venais de voir et n’arrivais guère à saisir les différentes intrications qui sous-tendaient cette manifestation.

    Ou plutôt, je peinais à concevoir l’une d’entre elles qui, je devais bien l’admettre, me terrifiait. D’un mouvement de tête, je fis rapidement le lien entre cette voûte céleste ou cette mâchoire, je n’aurais su trop dire sur le moment vu comment celle-ci s’était soudainement divisée pour avaler l’objet, qui s’était soudainement emparé de la lance et le « socle » de cette arme d’hast. Au regard d’un tel détail, l’on pouvait supposer que le propriétaire de cette javeline melornoise se situait dans les cieux sauf si, le magicien ayant crée cette réalité pouvait la manipuler à sa guise ce qui m’amena à maugréer dans ma barbe. Au regard des excentriques qui peuplaient ma cité et qui étaient versés dans l’art des arcanes, j’avais parfaitement conscience que certains auraient pris un malin plaisir à balayer nos certitudes, et ce de diverses manières. Ne serait-ce que sur l’orientation. Le haut pouvait très bien, en réalité, être le bas et vice-versa. Rien que l’énonciation de cette simple idée me donnait la migraine. Aussi, préférais-je éviter de m’y attarder tant raisonner ainsi ne servirait à rien et ne m’aiderait pas à sortir d’ici. En revanche, par essence, la manière dont un charme, une malédiction ou même un sort étaient jetés fournissait de précieux renseignements sur l’identité dudit arcaniste.

    Hélas, pour l’instant, ces informations étaient bien trop parcellaires pour m’aider à saisir la nature de notre ennemi. La manufacture de cette lance ainsi que l’utilisation d’un vieux mythe avaient tendance à suggérer que notre adversaire était féru de culture elfique ou appartenait à mon espèce. Qui plus est, notre adversaire, selon la baronne, cherchait à nous manipuler, à nous diviser et à nous confronter à certaines de nos craintes afin de nous détruire et de se nourrir. Si, les indications de Myriem se vérifiaient, cela me permettait d’éliminer la probabilité pour qu’un elfe soit derrière tout cela. Même si, Melorn comptait un nombre incroyable d’arcaniste excentriques et s’adonnant au vice sous toutes ses formes en son sein, je peinais à concevoir qu’un de mes compatriotes ait pu s’abaisser à cela à moins que celui-ci n’éprouvât tellement d’ennui qu’il lui fût le tromper de manière fort peu conventionnelle. Qui plus est, un membre de mon peuple n’aurait jamais cherché à se « nourrir » de cette façon.

    À l’exception notable des vampires. Ces derniers étaient des elfes à l’origine et ils avaient besoin de se repaître du sang des autres espèces au point d’en être réduits à abréger leur existence. De même, le comportement de certains membres de cette caste était similaire à celui d’un prédateur. Ce qu’était la Sentinelle en un sens. Cependant, il n’était pas question de ce liquide vermeil ici, mais d’émotions. Peut-être s’agissait-il d’une nouvelle création ? Après tout, si nous avions pu créer par inadvertance les vampires, nous aurions très bien pu, du fait de la nature de certains travaux Melornois, contribuer à la naissance d’une toute nouvelle espèce ! Néanmoins, c’était fort peu probable tant un tel raisonnement était alambiqué et présupposait qu’une créature, nouvellement créée, ait assez de puissance pour nous invoquer dans une réalité qu’elle avait elle-même conçue. En revanche, un point attirait mon attention et me laissait songeuse : c’était la véhémence avec laquelle Myriem m’avait indiqué que cette créature, qui à mon sens n’était pas la Sentinelle si l’on s’en tenait à la définition stricto sensu du mot, se nourrissait de nos émotions et de nos peurs. En somme, il agissait tel un parasite. Il vivait à nos dépens, et ce en nous suçant lentement mais surement la moelle qui constituait nos émotions.

    Si tel était le cas, l’identifier avec précision me serait impossible. Nous pouvions affaire à un spectre comme à une entité de nature magique. En revanche, connaître les conditions de sa création était envisageable. Si cette mystérieuse force se complaisait dans la souffrance d’autrui et avait un faible pour la culture elfique, cela signifiait qu’elle était venue au monde lors de circonstances pour le moins particulières. Or, le choix de la lance n’était pas anodin. Il s’agissait d’une arme que l’on employait notamment lors des guerres soit des situations se caractérisant notamment par des sentiments de crainte, de terreur et d’affliction. Du fait qu’elle appartenait à mon peuple et que nous étions soi-disant à l’intérieur du « Chant des ronces », j’en déduisais que les forces armées melorniennes avaient été mobilisées. Par conséquent, cette entité était née durant le dernier conflit ou bien lors de la guerre ayant opposé feu l’empire elfique aux Titans. À moins qu’elle n’ait été créée en réaction à ces combats ? Mais par qui ? Pourquoi ?

    J’avais bien ma petite idée sur le sujet au regard de la gueule monstrueuse qui avait déchiré les cieux et justement cela me terrifiait. Dans quantité de cultures et de religion, l’on associait le ciel avec de nombreux éléments mythologiques ou divins. Or, ici, cette mystérieuse force nous observait depuis le firmament, mais en plus elle était, à mon sens, à l’origine de cette réalité.  Après tout, il était inconcevable de croire que nous ayons mis les pieds dans une légende elfique destinée à terroriser les enfants. C’était absurde ! Quoi qu’il en soit, dès lors, associer l’omniscience et l’omnipotence ou des traits s’en approchant à cette entité me permettait, en partie, de faire la lumière sur tout ceci. Rares étaient les espèces à affirmer détenir de tels attributs. À ma connaissance, il n’y en avait qu’une seule : les titans ! Cette putain de créature s’en était inspirée ou cherchait à en devenir un en se renforçant aux dépens des hôtes de sa réalité ou pire encore était à leur service ! Mais dans ce cas, raison pour laquelle j’étais terrifiée, comment l’affronter ?

    Je n’étais pas une magicienne accomplie. Je n’étais qu’un simple janissaire. Qu’un officier déchu. Comment pouvais-je atteindre ce qui, par essence, était hors d’atteinte ? Rejoindre les cieux pour frapper cet ennemi m’était impossible. Je ne savais guère voler contrairement à certains arcanistes. Lui planter une flèche ? Aucune flèche ne volerait assez haut. Je ne disposais d’aucun homme, d’aucune légion. J’étais pour ainsi dire seule. Seule face à une créature qui quand bien même n’était elle qu’un imposteur était bien plus talentueuse dans le domaine des arcanes que je ne le saurais jamais. J’étais pour ainsi dire désarmée. Cette perspective ne m’enchantait guère et m’angoissait au plus haut point. Non que la mort me terrifiât. Tant s’en faut. Mais, l’idée même que je ne pusse résister au sort qui m’était imposé me faisait tout simplement horreur. Être condamné ainsi à l’inaction était, à mon sens, pire que tout. Je préférais mille fois mourir les armes à la main au cours d’une bataille désespérée que de subir passivement les évènements. Or, c’est ce vers quoi toute cette situation semblait tendre et cela me faisait frissonner d’effroi. Agoniser lentement, mais sûrem…

    Mais oui bien sûr ! Comment avais-je pu me montrer aussi stupide ? Comment avais-je cru être condamnée à l’impuissance ? Quelle idiote, je faisais ! Cette créature, ironiquement, avait une faiblesse ! À l’instar de tout bon parasite, elle avait besoin d’un hôte pour survivre, pour se repaître à ses dépends. En un sens, comme tout être vivant, elle avait besoin de nourriture pour survivre. Dès lors, il suffisait de l’affamer, tout simplement ! Or, comment procéder dans de telles circonstances ? La réponse était simple. Il fallait abattre certains éléments du cheptel évoluant dans cette réalité. En somme, il fallait considérablement diminuer le nombre de personnes au sein de ce groupe pour le moins hétéroclite et à éliminer les nouveaux venus. Cela aurait, de facto, pour conséquence d’affaiblir notre adversaire ô combien vorace ce qui le rendrait vulnérable et l’obligerait à faire des erreurs grossières afin de se nourrir ce qui, par extension, le condamnerait à mort. Cependant, j’avais conscience, alors que je regardais à nouveau l’hermine et que je tendais le bras de manière insistante afin de récupérer mon arc, qu’aucun d’entre eux ne collaborerait à la réalisation d’un tel plan ce qui n’était guère étonnant en soi. À moins d’être profondément altruiste, aucun être sensé n’accepterait de collaborer à sa propre mort. Nous étions tous animés par la même obsession : survivre. De ce fait, je préférais ne rien dire de tout ceci, et ce, pour des raisons évidentes. Il eut été fort regrettable que ce groupe cherchât à m’éliminer sous prétexte que je représentais à nouveau une menace potentielle. De même, il eut été regrettable que les compagnons de la baronne soient au courant de mes intentions. Après tout, il me serait difficile de prétexter l’incident si je ne venais « malencontreusement » pas en aide à l’une de ces aberrations de la nature ou à Myriem. Enfin, je demeurais curieuse. Visiblement, cette compagnie arpentait cette réalité depuis un certain temps. Aussi, bien qu’aucun de ses membres ne m’en ait faire part, devait-elle avoir un simulacre de plan ! Ou du moins l’espérais-je.  Peut-être devais-je les interroger à ce sujet afin d’y voir plus clair. Oui. C’était sans doute le plus judicieux même si je conceptualisais assez mal la nature de leur démarche. Après tout, ils devaient forcément avoir réfléchi aux moyens de s’évader de cette prison. Or, je doutais, au vu des circonstances, que l’on pût empoisonner nos craintes pour abattre l’entité… Alors quelle était la nature de leur projet ? Je me le demandais… Quoi qu’il en soit, avant de me résoudre à appliquer ma solution, il me fallait en savoir plus. Dès lors, je pourrais aviser de la suite des évènements.

    Faisant un pas de plus en direction de cette abomination à la fourrure immaculée qui semblait, vraisemblablement, peser le pour et le contre de ma requête, je fus interpellée par le sanglier borgne au sujet de la teneur de mes propos précédents. Sa déclaration me poussa à tordre mes lèvres en un rictus méprisant.  Cette enfant courageuse ? BAH ! Pourquoi pas un Titan bienveillant, pendant que nous y sommes ? Cette « enfant »soi-disant brave, qui n’était rien d’autre qu’une erreur de la nature que sa mère, si tant est qu’elle fût humaine, aurait eu mieux fait de l’étrangler à l’aide de  son cordon ombilical une fois qu’elle se serait extirpée de l’intérieur de ses cuisses, n’avait fait que s’agripper à la baronne avec l’énergie du désespoir. J’avais côtoyé des gamins vaillants par le passé et cet amalgame de chair ne leur arrivait pas à la cheville. Tels de vulgaires pions sacrifiables, j’en avais envoyé, de manière délibérée, un certain nombre, dont certains avaient à peine 15 ans, à la mort lors de la chute d’Ikusa et en dépit de la terreur qui étreignait leur cœur et de la merde qui tapissait leurs braies à ce moment-là, ils avaient su, pour certains, accomplir la tâche que je leur avais assignée avant de trépasser. Ils avaient été de braves outils. Cette chose, en comparaison, n’était même pas digne d’être qualifiée de la sorte. Elle n’était qu’une victime qui avait décidé de subir continuellement les affres de son destin. Qui plus est, elle n’était pas résiliente. Ce sentiment était propre aux êtres conscients. Pas aux animaux.

    Quoi que dise cet être porcin, elle était un monstre tout comme j’en étais un dans une tout autre dimension. En effet, qu’il pût avoir une telle considération à mon égard ébranla une partie de mon âme qui fut tentée de lui faire part de son amertume et de lui répondre qu’il ne savait rien de moi. Cette ramification de mon être, que je tâchais d’ignorer et qui n’émergeait qu’en certaines circonstances, ne se leurrait pas quant à la véritable nature de ma personne. Par essence, lorsque l’on s’en tenait aux principes mêmes qui régissaient les sociétés, qu’elles fussent humaines ou elfiques, je m’adonnais à des atrocités. En effet, même si la guerre était le produit de la civilisation, avoir choisi de dédier son existence à la maîtrise de  cet art et d’être en mesure de dénaturer la fonction première d’un objet ou d’un concept au nom d’impératif militaire, et ce, afin de remporter une victoire faisait irrémédiablement de moi un monstre qui avait du sang sur les mains. M’en voulais-je pour les personnes que j’avais tuées ? Aucunement. Au-delà même des objectifs et des croyances de chacun, une fois que l’on était sur-le-champ de bataille, l’on se retrouvait confronté à un crédo très simple : tuer ou être tué. Aussi, avoir contribué à la mise à mort de quantité de soldats ou de civils ne m’émouvait pas. Ce n’était qu’une statistique au sein d’un rapport de bataille. En revanche, une part de mon âme était terrifiée. Elle avait peur. Peur de moi. Peur de ce que j’étais capable de faire lorsque la situation m’y obligeait et que l’on me laissait les coudées franches. Mon âme abritait un démon qui pour l’heure était endormi et qui devait être retenu. Si, pour une raison quelconque, celui-ci venait à sortir de sa torpeur, je redoutais que son inspiration n’en vienne à provoquer d’autres carnages comme ceux pratiqués à Ikusa par une certaine capitaine aux oreilles pointues face aux troupes de l’Empereur.

    Ce moment de flottement fut heureusement brisé par une révélation de l’hybride à poil ras. Ils avaient un plan de fuite ! Mais quel était-il ? Je l’ignorais totalement ! Pourtant, il me fallait bien des détails. Comment agir, si j’ignorais les tenants et aboutissants de leur plan ? Si celui-ci avait une chance de succès, je comptais bien y apporter mon concours que ce fût en me conformant à leur tactique ou en l’améliorant. En revanche, si celle-ci me semblait constituer une véritable absurdité digne de l’école de guerre républicaine ou de Drakstrang, je savais qu’il me faudrait résoudre à employer ma solution. Après tout, comme ce sanglier l’avait si bien dit, je comptais bien m’extraire de cet endroit quand bien même je ne partageais pas son avis quant à la futilité de connaître les raisons qui nous ont menés ici. Elles étaient, à mon sens, essentielles. Pour rentrer dans la tête de l’ennemi et anticiper ses réactions, il fallait le comprendre ! Mais, après tout, qu’attendre d’un tel être aussi limité ? Saisir les subtilités d’un raisonnement tactique lui était, pour ainsi dire, impossible du fait de sa nature. C’eut été comme demander à un manchot sourd de composer une ballade à l’aide d’une viole. De fait, je ne m’attardais pas sur ses propos et ignorais délibérément son sermon ainsi que la remarque de son compagnon à mon sujet.

    Celui-ci en profita pour me rendre mon arc, non sans m’envoyer une pique à laquelle je répondis sur un ton venimeux en le défiant du regard.


    « Il serait en effet fort regrettable que l’un de mes traits pénètre, par inadvertance, votre boite crânienne. Non que cela pût avoir une quelconque conséquence dans votre cas. »

    J’inspectais brièvement mon yumi et notais, avec soulagement, qu’en dépit de la boue présente à certains endroits, il n’avait pas été endommagé par l’altercation précédente. J’eus été quelque peu affligée si je n’avais pas été en mesure d’user mon arme de prédilection au sein de ces contrées hostiles. Certes, je disposais de plus d’une corde à mon arc, mais je demeurais avant tout une archère. Aussi, préférais-je miser sur cet atout ainsi que sur mon esprit pour survivre. Mes dagues ne constituaient qu’un ultime recours et j’avais conscience qu’elles seraient d’une utilité limitée au regard de mes prouesses physiques. J’avais beau être un soldat, le corps à corps n’était pas l’un de mes domaines de prédilections. La rapidité et la force n’étaient pas mes points forts. Bien au contraire. Preuve en était, cet humain était parvenu à m’assommer en un temps record.

    En dépit de la pique que je lui avais adressée en réponse, l’aberration à la fourrure immaculée me fournit une réponse quant à certaines de mes interrogations au sujet du masque qu’il portait. Visiblement, il ne savait pas ce qu’était ce masque, car il n’avait aucun souvenir. Cette révélation me fit hausser un sourcil évocateur. Était-ce l’un des symptômes de cette fameuse disparition de nos êtres énoncés quelques instants auparavant par la baronne ? Probablement auquel cas cela risquait d’être problématique. Et encore c’était un euphémisme. L’identité d’un être conscient ne résidait pas dans son nom ou dans son sexe, mais dans la somme des expériences qu’il avait vécues et qui l’avaient façonné. Or, si ces dernières venaient à totalement disparaitre, nous n’aurions plus conscience de qui nous étions. De ce fait, les confessions de l’hermine m’arrachèrent un frisson d’effroi. L’idée que je pusse partager son sort me terrifiait et me poussa, de manière inconsciente à me tendre, à serrer le poing et à contracter la mâchoire et à poser un regard meurtrier sur mon interlocuteur.

    Non. Il était hors de question que je laissasse une entité m’ôter mes souvenirs. Je refusais de lui octroyer mes souvenirs. Je récusais, totalement, la possibilité que la créature à l’origine de ce monde pût m’arracher l’ultime lien qui existait entre la XIIIe Legio Mantichora et moi. Je préférais mourir à choisir plutôt que d’abandonner cette mémoire qui constituait mon bien le plus précieux. J’étais prête à tout pour y parvenir. Jamais au grand jamais, je n’accepterais que cette entité posât ses griffes sur cette remembrance que je chérissais et dont j’étais, malheureusement, le dernier témoin. Je me révoltais à l’idée que celle-ci pût être ternie ou soit accaparée par un ennemi qui ne saurait mesurer la valeur des femmes et des hommes qui continuaient, malgré tout, de vivre en son sein. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ce bien tout comme semblait l’avoir fait cette hermine avec ce masque melornois qui, selon elle, appartiendrait au maître des lieux.

    Malgré ma fureur et mon éprouvante, ce détail n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. J’avais vraisemblablement vu juste même si je ne comprenais pas comment ce masque pouvait bien détenir un certain pouvoir contre l’entité. L’obligeait-il à se confronter à ses craintes et aux circonstances de sa création ? Possible. Bien qu’assez ironique. Qu’une créature se nourrissant des craintes et du désespoir d’autrui pût connaître les mêmes affres que ses proies à cause d’un simple masque de guerre était inattendu. Non qu’une telle entité ne pût ressentir de la peur. Tout le monde en ressentait. Ce n’était pas une surprise. Cependant, cela n’éclairait pas plus ma lanterne. Qui plus est, nous ignorions pourquoi cet objet avait été abandonné en ces lieux. Hélas ! Au regard de l’absence de souvenirs chez mon interlocuteur, je doutais qu’il eût lui-même la réponse à cette question. Je m’abstins donc de le questionner à ce sujet ce qui était, malgré tout, particulièrement frustrant. Néanmoins, j’opinais de la tête lorsqu’il me proposa de le juger lorsqu’il aurait récupéré ses souvenirs. Je comptais bien le faire. S’il s’avérait qu’il avait menti et qu’il avait volé cet objet, je comptais bien l’abattre.

    Quoi qu’il en soit, j’espérais obtenir quelques réponses supplémentaires tant certains points demeuraient nébuleux à mes yeux. Hélas ! Au moment où je m’apprêtais à poser mes dernières questions, un cri de douleur se fit entendre non loin de moi, m’obligeant ainsi à me retourner afin d’en déterminer ma source. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant trois flèches être fichées dans le flanc du sanglier. Nous étions attaqués ! Mais par qui ? Jetant frénétiquement un coup d’œil aux alentours afin d’en déterminer la source, je remarquais, dans les cieux, d’autres traits troubler la voute céleste. Visiblement, nous n’étions pas au bout de nos peines.


    « Et merde ! Il y en a d’autres ! À couvert ! »

    Alors qu’un cor de guerre se faisait entendre au loin, j’essayais, au mieux, de m’abriter derrière un arbre afin de survivre à cette pluie de projectiles mortels. Cette simple décision fut semée toutefois d’embuches, car, sous mes yeux ébahis, je remarquais la métamorphose soudaine de notre environnement. Là où, il y avait de la boue quelques instants auparavant, il n’y avait plus qu’une terre aride et stérile ponctuée de fissures, de crevasses et de creux. C’était comme si, en un claquement de doigts, nous étions passés d’un marécage à une zone sèche et désertique. Cela n’avait aucun sens ! Pire que cela ! Le sol n’était pas le seul élément concerné par ces transformations. Les arbres l’étaient également. Ainsi, je pus assister à l’effritement de l’arbre derrière lequel je m’étais cachée, mais aussi à celui des autres. Progressivement, ces derniers devenaient des squelettes calcinés dont les branches dénudées semblaient griffer le ciel d’un geste désespéré. Un frisson me parcourut alors que je sentais un grondement monter du sol sous mes pieds alors qu’une fissure commençait à s’ouvrir devant moi. Fort heureusement, celle-ci demeura trop mince pour constituer un danger quelconque, mais les tremblements occasionnés par ces métamorphoses suffirent à me faire perdre quelque peu l’équilibre alors que je m’accrochais, avec l’énergie du désespoir, aux vestiges de cet arbuste.

    La bouchée bée, j’admirais l’effritement de cette forêt qui, progressivement, se détachait en de fines particules qui s’envolaient dans le vent. Les formes fantomatiques des arbres calcinés se dissipaient lentement tandis que les contours de cette plaine se brouillaient dans un voile de poussière qui me fît tousser et me mît les larmes aux yeux. Du fait du danger, je restais immobile bien que mon regard fût fixé sur ce spectacle quelque peu hypnotique qui se déroulait devant moi et qui s’apparentait à la réduction en cendres d’un environnement fossilisé après que celui-ci ait été entièrement calciné. C’était un tableau aussi magnifique qu’accablant face auquel je ne n’étais qu’un simple témoin. L’entité, pour une raison que je n’explicitais pas, avait décidé de changer les règles du jeu. Était-ce toujours ainsi ? Mes nouveaux alliés avaient-ils subi cela également ? Ou bien le vassal et son maître avaient-ils décidé d’établir une nouvelle stratégie ? Je l’ignorais et pérorer longuement dessus ne me serait d’aucune aide pour le moment. Pour l’heure, un seul point m’obnubilait : survivre ! Afin d’y parvenir, alors que j’étais au sol, je me recroquevillais derrière les vestiges du tronc de l’arbre derrière lequel j’étais abritée et je fermais les yeux en serrant fermement contre moi mon yumi et en dressant les oreilles. Un bruit me vrillait ces dernières : celui de mon cœur qui battait la chamade dans ma poitrine. L’air était devenu soudainement très lourd comme à l’orée d’une bataille à ceci près qu’ici aucun de nous n’était préparé à ce qui allait nous arriver. Un son assourdissant déchira soudainement le silence. Comme je m’y étais attendue, des centaines de flèches tombèrent en pluie torrentielle sur nous. Certaines d’entre elles martelèrent le bois de l’arbre qui vacillait avec une force impitoyable. Chaque impact résonnait comme un écho sinistre à mes oreilles, comme la promesse d’une mort certaine et inévitable. J’avais beau avoir l’habitude des conflits, je n’affectionnais guère ces situations tant elles mettaient en exergue le fait que nous étions désavantagées. Non seulement nous avions été pris par surprise, mais en plus nous ignorions qui était l’ennemi, mais aussi sa position.

    Contre mes épaules, je sentais le tronc de l’arbre trembler sous l’assaut des flèches. Je m’imaginais sans peine l’écaillement de son écorce du fait de la pluie de projectiles. Pourtant, malgré la peur, malgré l’incertitude de moment, malgré le fait que le couvert derrière lequel j’étais abritée disparaissait peu à peu, je me forçais à rester de marbre. J’essayais de réguler ma respiration et de ne pas céder à la panique, et ce, en rationalisant le problème auquel je faisais face. Fuir ne changerait rien et user de la pyromancie ne m’aiderait en aucune façon à survivre à cette altercation. Le reste de cette plaine était dans le même état. Je n’étais pas sûre de pouvoir m’abriter derrière un autre arbre. De même, il y avait bien trop de flèches pour que je pusse m’en préserver à l’aide de ma magie. Je devais, au contraire, conserver mon mana pour la suite des évènements. Je ne doutais pas que d’une manière ou d’une autre, mes prédispositions me seraient utiles pour me sortir de ce guêpier. Il fallait que je me résolve à faire preuve de patience. Ni plus ni moins. Aussi détestable fût la situation présente, je n’avais pas le choix à moins de vouloir finir avec une flèche plantée dans le crâne.

    Hélas, du fait de la maîtrise totale sur l’environnement par l’entité associée à la violence des projectiles contre l’arbre, j’avais conscience que la protection que celui-ci m’offrait s’était d’autant plus atténuée. Du fait de cette pensée, je sentis un frisson me parcourir l’échine. Néanmoins, je tâchais de me replier le plus possible sur moi-même et demeurais ainsi jusqu’à ce que je n’entende plus le moins brui contre l’écorce. Ouvrant les yeux, à nouveau, je visualisais mon environnement qui avait terminé sa métamorphose. J’avais survécu. Du moins pour le moment. Contemplant les environs à la recherche de notre nouvel ennemi, je fus frappé par le paysage qui s’offrait à mes yeux. Une multitude de flèches brisées et intactes couvraient le sol de cette plaine stérile et désolé, créant par la même une mer de bois et de fer. Ce spectacle m’arracha un frisson tant j’appréhendais le fait qu’une fois encore, la mort avait bien failli m’arracher à l’existence sordide que je menais. Sans cet arbre, je n’aurais pas donné cher de ma peau.

    Durant un bref instant, je me perdis dans mes pensées, tant ce panorama provoquait en moi, un sentiment de familiarité. Sans que je ne puisse me l’expliciter, je crus percevoir, de par mon ouïe, l’écho du fracas des armes ainsi que la clameur des hommes qui s’affrontaient et le sifflement des flèches traversant l’air. Mue par mon instinct, alors que je m’avançais, je caressais les plumes des flèches et me surprit à penser que chacun de ces traits, par le passé, avait signifié le trépas d’une personne chère à mon cœur…avait signifié le dénouement d’une vie dédiée au service d’un royaume et d’un souverain maintenant disparu. Cette pensée eut un goût amer sans que je ne pusse en comprendre les raisons, mais suffit à m’arracher à mes rêveries. L’heure n’était pas aux divagations, mais au combat. Ironiquement, mes « alliés » avaient également survécu à cette pluie mortelle de bois et d’acier. Peut-être n’étaient-ils pas totalement inutiles après tout ? Quoique, en y jetant un coup d’œil de plus près, je remarquais que contrairement à moi, ils n’avaient pas réussi à se mettre à couvert. Leurs blessures semblaient avoir été remplacées par d’autres caractéristiques animales ce qui au demeurant était aussi préoccupant qu’étonnant.

    En effet, j’étais quelque peu stupéfaite de constater que cette malédiction, qui semblait tous nous concerner, parvenait à résorber les blessures comme si elles n’avaient jamais existé. En soi, ce détail avait son importance, car il sous-entendait que même si un des éléments de cette compagnie venait à se faire couper un bras, celui-ci repousserait et adopterait la forme de la créature parasitant nos êtres. En somme, ils resteraient capables de combattre. Au moins, n’aurais-je pas à me soucier des blessés même si, pour être tout à fait franche, je ne comptais pas le faire. Peu m’importait que l’une de ces abominations survive ou non. Ils ne constituaient que des moyens, des pions, en vue d’accomplir une fin. Rien de plus. En revanche, je m’interrogeais doublement sur l’un des aspects de notre malédiction. Que se serait-il passé, si par exemple, l’une de ces flèches avait transpercé notre boite crânienne ainsi que notre cervelle ? Serions-nous définitivement morts ? Aurions-nous survécu ? Impossible à dire, du moins pour le moment. Si ce sort avait un tant soit peu de logique, il eut été normal qu’en de telles circonstances une bonne part de notre âme fût effacée au profit de cet autre esprit dont la provenance demeurait, malheureusement un mystère même si j’espérais bien parvenir à l’extirper d’une manière ou d’une autre. Il était absolument exclu que mon identité s’estompât. Au moins pouvais-je me consoler en me disant que jusqu’à présent la baronne, dont la menace à mon encontre m’avait quelque peu amusé tant elle me semblait futile, m’avait bien dit la vérité ou du moins ce qu’elle croyait être la vérité. À défaut d’être compétent, comme le démontrait leur inaptitude à se mettre à couvert en cas de danger, je pouvais partir du principe qu’ils ne seraient pas avare en renseignement au cours de cette mésaventure.

    Hélas ! Un bonheur n’arrivant jamais seul, une voix masculine, dont le timbre m’était familier, brisa le silence ambiant et fut annonciatrice de malheur. Quoi qu’ait décidé l’Entité orchestrant ces lieux, elle avait opté pour un cadre que je ne connaissais que trop bien : celui d’un champ de bataille et plus spécifiquement  un de ceux qui avait ponctué la dernière guère contre les Titans au regard de la présence de Reikois et de Melornois dans les rangs de cette armée fantôme. Bien que son identité ne me revint pas en mémoire, je sus, dès lors, associer ce ton à un visage ou, du moins, à une fonction. En effet, celui-ci appartenait ni plus ni moins qu’à celui d’un des Tovyr de l’armée reikoise ayant officié durant le dernier conflit. Même si je ne me souvenais pas de son nom, j’avais encore en mémoire mon opinion sur cet officier qui, à mon sens, était aussi maladroit que stupide. Sa pensée stratégique avait été, à mes yeux, quasi inexistante et comme tout bon reikois, il semblait profondément croire que la force brute était le procédé le plus efficace qui soit lors d’une guerre.

    Quoi qu’il en soit, si ce que nous avions entendu était juste, une autre salve se flèches n’allait pas tarder à nous submerger. Or, au regard de l’absence de couverts et à moins de vouloir épuiser notre mana, nous ne pouvions pas demeurer ici plus longtemps. Il fallait impérativement quitter cette position. Mais pour allez où ? Telle était la question ! Du peu que je percevais, il n’y avait aucune structure à l’horizon. De même, nous déplacer constituait en soit un risque. Après tout, où était stationné le corps d’armée qui nous avait attaqués ? Si, nous n’y prêtions pas garde, nous risquions, lors de notre repli stratégique, de tomber tout droit dans les griffes de ce bataillon. Si cela venait à arriver, je ne donnerais pas cher de notre peau. Il fallait trouver une solution rapidement !

    Malheureusement, l’herbe me fût coupée sous le pied lorsque l’être porcin crut bon de nous de nous indiquer la marche à suivre. Selon, lui, il était impératif de poursuivre le Wendigo blessé qui s’enfuyait au loin. Quelle folie ! Nous n’avions aucune information et il souhaitait s’échiner à courir derrière cette chimère ? C’était absurde ! Pourquoi, cette « Sentinelle » chercherait-elle à récupérer un de ses pions ? Cela n’avait strictement aucun sens ! Ce n’était qu’une simple créature. Un simple pion à son service ou au service du maître de cette sentinelle. Je serrais ma poigne autour de mon arc. Je n’y comprenais plus rien ! En quoi, ce monstre constituait-il un quelconque atout pour l’ennemi ? En quoi, était-il primordial que nous la rattrapions ? J’étais totalement perdue et cela m’exaspérait !  À mes yeux, une telle initiative s’apparentait surtout à du suicide ! Si cet être monstrueux était effectivement un atout pour mes alliés, et ce, car ils en avaient eu conscience du fait de leurs longues pérégrinations en ces lieux, n’était-il pas normal de penser, au regard de la situation présente, que l’ennemi fomentait un piège ? Courir après cet adversaire, nous obligerait à nous épuiser, à étirer nos lignes et possiblement à nous confronter directement à cette armée fantôme reikoise ! Il s’agissait d’un principe tactique assez simple dans le fond qui consistait à attirer son ennemi à un endroit précis où il serait soit désavantagé soit impréparer. Or, j’avais véritablement le sentiment qu’à agir comme le stipulait ce maudit sanglier, nous allions nous jeter dans la gueule du loup.

    Hélas ! Je n’avais guère d’autres solutions à proposer alors qu’une autre salve de flèches submergea nos positions et manqua, pour ainsi dire, de me tuer sans l’intervention ô combien précieuse de l’humain qui se décida à élever un bouclier de terre au-dessus de nos têtes. Au moins étions-nous tranquilles pendant encore quelques secondes. Ne goûtant qu’assez peu le fait de ne pas être à ma place tant cette situation n’avait ni queue ni tête et ne correspondait pas, à mon sens, à ce que l’on aurait pu attendre d’un champ de bataille classique, je décidais de profiter du répit offert par l’humain que j’avais transpercé quelques minutes auparavant, pour user de mes prédispositions et jeter un coup d’œil aux alentours afin de repérer cette armée reikoise fantôme. Quelle ne fut pas surprise, en constant qu’aucune créature à l’exception du Wendigo, qu’aucun homme, qu’aucune femme, qu’aucun soldat n’était présent.  Sur plusieurs kilomètres à la ronde, il n’y avait rien ni personne. Simplement une plaine désolée et stérile. Plus étonnant encore, alors que des civils avaient soudainement fait leur apparition, assaillaient nos positions et trépassaient de manière fort spectaculaire, j’aperçus au-dessus de nos têtes, plusieurs flèches se matérialiser soudainement dans les cieux avant qu’elles ne s’écrasent contre la protection offerte par l’humain. C’était comme si notre hôte utilisait sa magie pour invoquer lui-même ses traits mortels et nous faire croire, de par sa maîtrise totale sur l’environnement, qu’un officier reikois ainsi que son bataillon étaient présents, et ce, en ayant simplement recours au son. C’était ingénieux, mais quelque peu préoccupant.  Si ces salves venaient des cieux, comment dès lors, pouvais-je riposter ? Devais-je simplement me contenter de subir les évènements et de traquer un  misérable Wendigo comme on me l’avait demandé ? Je l’ignorais et ne savais plus quoi penser tant tout était dépourvu de sens dans cette réalité. Seul un consommateur d’opium y aurait trouvé son compte, mais certainement pas moi.

    Quoi qu’il en soit, je décidais, malgré tout, d’informer mes alliés de ce détail ô combien curieux en me rapprochant notamment de l’humain qui semblait désormais être la proie, non pas de l’entité, mais de ses propres souvenirs. Il avait l’air hagard et semblait confondre le passé avec le présent. Je ne comprenais certes pas cette dimension et n’arrivais guère à en saisir les tenants et aboutissants, mais je comprenais, en revanche, ce qu’il semblait traverser alors qu’il élevait un tunnel de terre sous mes yeux et qu’il nous intimait de quitter les lieux. Pendant un bref moment, alors que je voyais mon allié se débattre avec ses propres regrets, je me demandais si j’assistais là à ce dont m’avait parlé Myriem. Était-ce de cette manière que le pseudo-démiurge régnant sur ces terres se nourrissait ? Était-ce là son œuvre ? Et si oui, comment contrecarrer ses agissements ? Une claque derrière la tête suffirait-il à rappeler à la raison cet homme ou bien fallait-il au contraire adopter, là aussi, une stratégique particulière ? Je l’ignorais et n’avais guère de temps à consacrer au sujet. Toutefois, durant un bref moment, je faillis perdre pied à mon tour, lorsque le souvenir d’un homme, le corps en sang, dans mes bras tenta de s’imposer à moi et manqua de me briser le cœur. Je dus miser sur ma volonté pour remiser cette remembrance dans les tréfonds de mon esprit. Ce n’était pas le moment ! Quand bien même, ce pan de ma mémoire, qui m’était extrêmement précieux, me causait d’indicibles souffrances, nous étions attaqués ! Je devais agir et non laisser la langueur monotone qui berçait, parfois mon cœur, prendre le pas sur ma raison. PAS MAINTENANT ! Aussi, je secouais la tête et m’administrais une gifle pour pleinement reprendre pied dans cette « réalité ».

    Bien qu’ironiquement, je me sentis proche de cet allié, de par la nature des tourments qui semblaient l’assaillir, je ne pouvais pas me permettre de douter plus longtemps. Peut-être avais-je fait fausse route en imaginant que ce Wendigo constituait un piège, peut-être était-il en réalité une arme ? Sinon, pourquoi l’entité chercherait-elle à nous ralentir par l’entremise de ces pièges ô combien mortels ? Car c’est bien ce qu’incarnaient ces civils, à mes yeux : des embûches devant nous ralentir, nous blesser et nous affaiblir. À moins que tout ceci ne fût une ruse pour nous pousser à pécher par Hybris ? Peut-être n’était-ce qu’un des éléments constituant ladite embuscade. Je l’ignorais, mais rester plus longtemps ici n’était guère une solution.

    M’approchant donc du médecin des FMR, je ne pus m’abstenir de lui asséner une claque derrière la tête et de lui tenir ce langage sur un ton péremptoire.


    « Sortez la tête de votre cul au lieu de continuer à débiter des conneries. Ressasser le passé ne vous aidera en rien et ne le changera pas. Croyez-moi, je suis bien placée pour le savoir. » Je souriais tristement. « Vous ne pouvez pas sauver tout le monde, et vous ne le pourrez jamais. C’est un fait. Croire l’inverse serait présomptueux, voire candide. Il y aura toujours des morts. Il y aura toujours des personnes dont la salvation vous échappera. La guerre, c’est observer vos camarades et vos alliés avec leurs vices et leurs verrues et accepter de les protéger, mais aussi, malheureusement, de les voir trépasser malgré tout. Pensez-vous être le seul hanté par la mort de tierces personnes que vous estimiez et que vous aimiez ? Pensez-vous être le seul à avoir été dans l’incapacité d’agir, et ce alors que vous étiez obligé de contempler, sous vos yeux effarés, la mort s’abattre sur l’un de vos proches ?  Estimez-vous être la seule personne sur cette terre à avoir les mains couvertes de sang ? Non. La seule différence entre nous, c’est que je n’ai pas laissé mes regrets me paralyser comme ils le font avec vous en cet instant. Peut-être mes péchés et mes erreurs finiront-ils par me rattraper un jour…  Peut-être me dévoreront-ils… Qu’importe, je n’ai pas la réponse et ne l’aurais sans doute jamais. En revanche… »

    Je martelais mon index droit contre son torse d’un air accusateur.

    « Il vous faut accepter ICI ET MAINTENANT la réalité de la guerre. La dure réalité de ce monde. VOUS. NE. POUVEZ. PAS. SAUVER. TOUT. LE. MONDE. C’est ainsi ! Point ! Le seul mantra propre à cette situation devrait être celui-ci pour vous comme pour moi : TUER OU ÊTRE TUÉ. »

    Je pointais du doigt les divers ennemis qui avaient surgi.

    « Cette saloperie d’entité veut votre peau ! Elle veut ma peau ! SOIT ! Elle peut aller se faire foutre ! Tout ce que vous devez faire, c’est prendre votre putain d’arme ou utiliser votre saloperie de magie pour faire ce qu’il faut que cette pauvre connasse de Sentinelle crève pour son maître.  D’ailleurs rester planté là  comme le dernier des cons ne vous y aidera certainement pas ! Ne prenez pas cet air outré et n’imitez pas le crétin de reikois moyen en essayant de me parler d’honneur. Pire évitez de le caqueter avec l’autre merdeuse en chef ! Pourquoi ? Parce que vous êtes littéralement en train de pisser dans un violon ! Il n’y a PERSONNE. PAS DE TOVYR. PAS D’ARCHERS. PAS DE SOLDATS. RIEN. Les flèches viennent des CIEUX ! La Sentinelle s’amuse à jouer avec vos nerfs ! Elle s’amuse à vous tourmenter et à faire en sorte que vous restiez le cul vissé ici pendant que son soldat prend la tangente et que vous attendez bien sagement la mort tel le couillon que vous êtes ! À votre place, au lieu de me lamenter telle une veuve éplorée, je chérirais le souvenir de ceux que j’ai perdus et je plaindrais l’enfant de putain qui oserait user de tels souvenirs contre moi. Pourquoi me direz-vous encore une fois ? Car pour ma part, si cet adversaire venait à recourir à tel stratagème avec moi je me promettrais que je ne me contenterais pas de seulement  lui tirer dessus à ce petit con. Je lui ferais aussi griller la couenne ! Mieux encore je lui ferais  sortir les tripes et les boyaux du ventre à cette chiabrena et ça servira à graisser la corde de mon arc ! Pas de pitié ! Rengainez votre désespoir ! Muselez votre tristesse ! Laissez le feu de votre colère alimenter votre corps et votre hargne ! Pas de pitié avec cet étron qui ose jouer avec nos esprits et nos corps. »

    J’affichais un sourire carnassier.

    « Dites-vous simplement que cette Sentinelle et son maître sont nos pires ennemis. Rentrez leur dedans. Massacrez-les. Tenez-les par la peau des fesses s’il le faut. Bottez-leur le cul ! Faites-les ramper dans la merde et si cela ne suffit pas coupez-leur les couilles ! Mais cessez de demeurer planter là ! Ne rentrez pas dans le jeu de la Sentinelle. Sortez-vous les doigts du cul et rendez-lui la monnaie de sa pièce ! À moins que telle la sombre merde que vous êtes, vous ne préfériez avoir le sang de cette abo.. » Je pointais du doigt l’erreur de la nature qui accompagnait Myriem. « de cette enfant sur les mains car vous avez, encore, pris la mauvaise décision ? Bah ! Faites comme vous le sentez, mais ne venez pas ensuite vous lamenter, car vous auriez pris ENCORE la mauvaise décision. Comme avec cette Nimureh. Quelle erreur a-t-elle faite, dans ce cas, que de compter sur un moutard incapable d’assumer la moindre responsabilité et de faire le moindre choix…. Acceptez-vous véritablement d’être ce genre d’hommes ? D’honorer son souvenir ainsi ? À vous de voir, je pense, en avoir assez dit. »

    Sans perdre davantage de temps, je me retournais, visualisais le Wendigo qui continuait de nous fuir et encochais une flèche bien spécifique à savoir une Togari-Ya. Celle-ci avait la particularité de pouvoir traverser les armures. Ne perdant pas de temps, et ce, car je pressentais une énième salve ennemie, j’ajustais mon arc et décochais mon trait en direction de la créature dans l’espoir que celui-ci la traverse de part en part au niveau de son torse et que la puissance de l’impact la cloue au sol. Préférant ne pas demander mon reste, je pénétrais sans plus tarder dans le tunnel creusé par le médecin du FMR et essayais de rattraper mes alliés que je ne pus m’empêcher d’interpeller tant un détail continuait de m’échapper.

    « C’est bien beau de courir, mais c’est quoi votre putain de plan avec cette prétendue Sentinelle ? Comment compter vous la battre elle et son suzerain ? Hmm ? J’aimerais bien le savoir, bordel! »
    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Mar 21 Mai - 5:41


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 19 - ABANDON

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 8 BANNIERETOUR19






    Une lame d'air fendant le paysage en une perturbation visible glisse à une extraordinaire allure, suivie de près par un projectile perforant dont l'élégante vrille annonce un meurtrier dénouement. Le Wendigo en fuite, supposément protégé par la myriade d'apparitions fantomatiques qui couvrent son escapade ne prend la peine de regarder derrière lui que lorsque le sifflement strident du vent déformé par les arcanes se fait entendre. Trop tardif pour anticiper l'impact, il pousse un croassement gras puis se voit projeté en l'air lorsque sa jambe gauche est déchiquetée par la bourrasque mue en épée invisible. Pris au piège, il perd l'équilibre et se voit décollé du sol, tout ça pour être cueilli un seconde plus tard par la flèche de Vaesidia qui vient se planter droit dans son cou décharné. Sa silhouette s'écrase lourdement, poitrail contre terre.

    Encore à une centaine de mètres de lui, les survivants qui le talonnent ne tardent pas à apparaître. Le tunnel massif que réalise Alaric dans son éternel esprit de protection d'autrui pare l'immense volée de flèches noires qui pleuvent depuis les cieux et Nora, toutes ailes dehors, s'approche dangereusement de sa proie, accompagnée par Myriem ainsi que Trésor et Résiliente. Armes et griffes en évidence, les guerriers s'opposant aux ténèbres ainsi qu'à la folie parviennent au bout de la sculpture arcanique de leur compagnon.

    C'est là qu'apparaît, dans un moment où le temps parait se dilater; le visage d'une petite fille implorante longeant la bordure du tunnel. Serrant contre elle une poupée de chiffon, elle paraît soulagée par la vue de ceux qui accourent dans sa direction mais les veines striées de braise qui parcourent son doux visage évoquent sans mal le danger qu'elles représentent. Les poursuivants se figent, tâchant de freiner leur élan impétueux du mieux qu'ils peuvent, mais déjà la petite ouvre les bras en filant droit sur eux. Ses grands yeux larmoyants se plissent, son faciès encrassé adopte une expression de plénitude typique d'un état de choc. Un fébrile sourire aux lèvres, elle se place devant Myriem à laquelle elle adresse des mots qui ne sont pas pour elle :

    "Alaric ? Mon papa est parti, je sais pas où il est. Tu vas m'aider, n'est-ce pas ? Tu aides toujours tout le monde."

    L'explosion qui suit se fait absolument ravageuse.

    Myriem et Nora, plus avancées que tous les autres; se voient propulsées en arrière par la déflagration que la forme du tunnel paraît amplifier. La guerre est injuste et lorsque le corps de la Dame de Maël ainsi que de la traqueuse impériale sont balancées en arrière avec une force démentielle, il devient évident aux yeux d'Alaric qu'effectivement, il y est retourné. Peut-il seulement la quitter véritablement ?

    Le souffle de la cuisante manifestation du pouvoir de la bête vient lécher le visage des deux retardataires, Résiliente et Trésor. Dans une volonté de couvrir la plus jeune des retombées d'un tel assaut en traître, l'hermine fond sur la Fae pour la couvrir de son corps, lui épargnant ainsi des dommages qu'il reçoit en échange. Les crocs de la bête au pelage immaculé se dévoilent lorsque la douleur s'empare de lui mais il tient bon, son dos protégeant Résiliente des retombées des flammes. Lorsque la chaleur meurtrière s'apaise et que Trésor tourne le dos pour s'enquérir de l'état de Myriem et de Nora, le spectacle de leur démise lui apparaît insupportable.

    "Non... Pas si près du but. Pas encore..."

    Affalée sur le dos, Myriem est séparée de sa jambe. Le membre arraché, propulsé en l'air par la violente explosion, tombe dans l'immense orifice qu'a creusé l'anéantissement de la si jeune villageoise pour être dévoré par le million d'âmes en peine qui grouillent sous la terre calcinée par les horreurs de l'affrontement contre les titanides. Nora, face contre le sol, tente par réflexe de prendre appui sur son bras gauche et réalise avec stupeur et effroi qu'il n'en reste qu'un moignon dont l'ossement exposé ripe contre le sable. Son bras arraché repousse lentement et alors que ses tendons détruits se recomposent dans un crissement atrocement douloureux, elle et elle seule entend une voix dans son esprit. Celle-ci lui arrache un effroyable frisson.

    "Il t'a trouvé. Il arrive."

    Les yeux de Trésor s'embuent de larmes et sa tête pivote prestement en arrière lorsque, de l'autre côté du tunnel, il entend le hurlement déchirant de la jumelle qui subit par association le même traitement que sa sœur.

    Ersa, plus proche d'Alaric, de Vaesidia ainsi que de Ronchon, lâche contre son gré l'arme qu'elle porte en main. Son bras dévoré par une douleur invivable se distord, ses os ses fragmentent et se recomposent au gré d'une transformation monstrueuse qu'elle ne connait que trop bien. Les plumes remplacent l'épiderme, des serres poussent en lieu et place d'ongles et la corruption s'étend jusqu'à son épaule, lui offrant un nouveau membre témoignant de toute l'atrocité de leur condition.

    Au loin, à quelques pas seulement du Wendigo amoindri et blessé, une concentration de magie obscure apparaît, même à l'œil nu. Semblant tirer sa force d'un sol arrosé du sang des courageux, l'étrange amalgame de bras et de gueules cassées déchire la terre pour ériger un étrange monolithe ensanglanté qui se déforme comme un cocon s'apprêtant à donner naissance à celle qu'il abrite. La chitine se brise lorsqu'une forme alambiquée faite de bois mort et d'os s'en échappe, puis se fend pour laisser apparaître le corps effilé d'une figure féminine aux cornes diaboliques. Visage arraché, amaigrie par une faim dévorante, elle a en guise de jambes d'immenses racines pales qui s'étirent jusqu'à la terre dont elle est issue. Tendant un arc massif qu'elle tend avec lenteur, elle extirpe de son carquois une flèche immense qu'elle porte ensuite au bois de son arme. Son cri de guerre, mêlant rires et sanglots résonnant jusqu'aux confins du monde, sont ceux de la personnification d'une horreur née du bellicisme.

    Elle incarne l'abandon, la solitude et la décrépitude.
    Elle est Nimureh, héroïne meurtrie des grands oubliés.

    Révélation:

    Ceux qui composent les lignes arrières, loin d'être en reste, s'échangent des regards emplis d'affolement et d'incompréhension. C'est à peine une seconde plus tard que la paroi du tunnel protecteur explose dans une effusion de gravats. Ni la pierre ni les bourrasques d'Ersa ne parviennent à endiguer un tel déferlement de puissance. Les survivants tentent de se couvrir du mieux qu'il peuvent des lames telluriques qui voltigent dans toutes les directions et découvrent, un instant après, les silhouettes d'autres civils qui s'engouffrent dans la prison rocheuse en hurlant de peur. Les yeux tournés vers Ersa et Vaesidia, ils filent en pleurant et esquivent Alaric avant de courir vers l'elfe ainsi que la demi-louve.

    Ronchon parvient dans un effort de concentration à ériger contre eux un immense égide de glace qui craque pour se diviser en deux blocs, ce qui amoindrit partiellement les déflagrations suivantes. Secoué mais pas véritablement blessés, le petit groupe se remet tant bien que mal de ce nouvel assaut mais réalisent immédiatement l'impotence de la couverture offerte par le mage face aux détonations trop nombreuses et trop imprévisibles de ces civils illusoires qui semblent jaillir de nulle part. Le Sanglier analyse la situation, réfléchit intensément puis, avec une résolution nouvelle, il pivote vers l'ex-mage d'Etat et lui dit avec peine :

    "Tu n'as pas à sauver tout le monde, Alaric. Tels étaient les mots de celui auquel tu as conté ton histoire."

    Quelle conclusion tirer de cet état de fait ? La gorge serrée par l'émotion, Ronchon ajoute :

    "Vaesidia dit vrai, mon ami. Tu es un homme courageux, généreux et empli d'une bonté et d'une sollicitude extraordinaires. Tu sais désormais que la créature se nourrit de nos peurs. Toi, tu ne crains pas d'aller au danger. Tu crains de laisser ceux qui te sont chers derrière toi..."

    Le sanglier se retourne et conclut avec gravité :

    "Alors fais le. Pars vaincre seul et ne te retourne pas. Nous nous chargerons de nous protéger les uns les autres. Fais nous confiance."


    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Poursuivez le Wendigo en fuite.
    -Survivez à la Grande Guerre.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -L...e : Sauvage et toi êtes en train de fusionner. Dos et épaule couverts de pelage noir. Torse, bras et jambes maculés d'éraflures dont naissent aussi du pelage. Incapacité à établir le moindre lien avec Crow. Ta peau noircit.
    -Ersa et Nora : Sage est conscient. Nora est de retour et présente exactement le même niveau de corruption qu'Ersa. Trois plumes brunes sur la joue, torse recouvert de plumes brunes. Epaules, dos et col recouverts de plumes, mollet droit légèrement métamorphosée en patte de chouette. Visage partiellement recouvert de plume et œil droit remplacé par celui d'une chouette. Bras droit entièrement remplacé.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton.
    -Myriem : Espiègle est consciente. ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -L...e : 65 % : 51 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi
    -Ersa et Nora : 55 %  : 52 % par dégât - 3% par remords
    -Alaric : 30% : 17  % par dégât - 3% par remords - 10% par don de soi
    -Vaesidia : 5 % : 5 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem :40% : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au 28/05 pour ce tour.

    Précisions:
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    Valefor Sealgair
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  • Jeu 23 Mai - 9:11
    image rp

    Tour 19

    Nora s'était lancée à la poursuite de la bête, voulant sa peau à tout prix. Mais il semblerait que la louve eût confondu vitesse et précipitation. Sans qu'elle ne comprenne comment une petite fille apparut devant elle, interrompant son vol. La petite qui parlait pour Alaric, sortant une phrase qu'Ersa avait déjà utilisée pour le décrire. Des mots simples, une voix fluette donnant une tout autre teinte à la scène. L'explosion de la fillette qui propulsa la naine et la mage en arrière. Son corps heurtant le sol violemment, la douleur résonnait dans tout son être. Elle essaya de se relever, s'appuyant sur un membre qui n'existait plus. Son corps bascula, son os encore à vif frappa le sol. Embrasant son membre d'une violence inédite. Nora hurla de douleur, de surprise, comme elle ne l'avait jamais fait, où presque. Son corps s'arquait de douleur pendant que son membre se reconstituait peu à peu.

    Puis, elle se figea, paralysé un instant par la peur.

    *- Euh... Sage, c'était quoi ça ? Une mauvaise blague, dis moi ?

    - Cela provient d'ailleurs. Soyons sur nos gardes, Mesdames.*

    De l'autre côté du tunnel, au même moment, c'est le hurlement d'Ersa qui déchira l'air. l'archère restait près d'Alaric lacha son arme, son bras tremblant de douleur, elle tomba à genoux, arrachant ses protections, hurlant de douleur quand ses os se brisèrent, Ersa cherchait presque à s'arracher la peau qui se remplaçait par ses plumes sans qu'elle n'y touche. Puis la douleur se calma comme elle était apparue. Et ce bras à la peau pâle n'était plus, il n'était pas devenu celui au pelage tacheté qui annonçait la guerre et la violence, mais un nouveau couvent de plume prouvant juste la folie dans laquelle elles étaient tombées. Nora s'était redressée, marmonnant pour elle même. 

    - Il me veut. Qu'il vienne. Qu'enfin, il se montre. J'ai horreur de ses chasses à l'épuisement. 

    Quelque chose n'allait pas, à chaque fois, elle se faisait surprendre par la chasse. Là, il n'y avait rien pour cacher un approche. À moins que, qu'ils utilisent les mêmes techniques qu'elles. La fourre se concentra, laissant l'action aux autres. Il la fallut quelques instants pour dissocier chaque son. Les pleurs, les paroles. Et puis quelque chose de plus feutré, lui rappelant les moments ou elle s'entraînait avec Ersa. Puis après les bruits isolés, ce fut autre chose qui la frappa. Cette odeur particulière. La forêt qui avait marqué son enfance, marquée cette nuit horrible où la chasse s'était imposée à elle, la toute première fois. Tout cela se localisait au même endroit. Rapidement, la chasseuse remarqua des pas dans le sable en suspension.

    - Bande d'enfoiré.

    Instinctivement, la louve se tourna vers sa sœur pour lui partager ce qu'elle venait de découvrir.

    * Ersa, on a un problème.

    - Euh... C'est quoi ça ?

    - Ce que j'ai entendu. Ils viennent pour moi.

    - Ils ne te trouveront pas seule. *

    Le reste du groupe avait commencé à s'activer pour avancer. Elle concentra sa magie dans les plumes de ses ailes, préparant à manier l'air. Dans un mouvement vif d'un quart de cercle, elle envoya une nouvelle vague d'air à l'horizontale pour frapper le groupe de monstre qui approchait. 

    - Je ne voudrais pas en rajouter, mais une nuée d'invisibles nous encercle.

    De l'autre côté, Ersa se creusait la tête pour trouver une solution. Puis Vaesidia utilisa sa magie pour déblayer les civils qui approchaient et l'idée s'alluma. 

    - Jani... Vaesidia. Des bêtes invisibles nous encerclent, je vais balayer l'endroit avec du vent. Enflamme-les, que j'attise et dirige les flammes. 

    Ersa se concentra, les plumes de ses ailes vibrèrent pour que le vent se lève, montrant la position du groupe de monstre (En bas du plan) pour ensuite attiser le sort de l'elfe. L'action guidait leurs pas, les aidant à se focaliser. Mais Nora était au bord d'un sentiment qu'elle ne connaissaient que trop peu, la peur de ne pouvoir faire face. Et Ersa le savait, par cette télépathie particulière, mais aussi parce qu'elle l'imagine très bien. Le doute et la peur s'étaient embusqué dans un coin. Attendant leur tour.

    résumé:

    pouvoir p2 5/14

    Corruption:


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  • Ven 24 Mai - 17:43



    L a peur peut prendre bien des formes pour quiconque craint le monde, pour Résiliente, la peur a déjà eu celle de la silhouette d’un aigle en chasse qui menaçait de s’en prendre à Crow, la peur a déjà ressemblé à la présence supposée d’un alligator pendant qu’elle se baignait, troublant la surface de ses ondes, la peur a déjà eu la foeme d’une meute de loups affamés qui émergeaient des bois en lui montrant les crocs.

    En cet instant précis, la peur a pris les traits d’une petite fille aux veines enflammées qui s’approche de Myriem.

    ”MYRIEM!”


    Son cri est perdu dans le souffle formidable de la détonation, le tunnel s’éventre et le son se réverbère, l’air est chassé de ses petits poumons par l’hermine qui se jette sur elle et tout deux s’affalent douloureusement contre le sol en tandem. Trésor s’enquiert du bien être de la fae lupine en grimaçant lui-même de douleur, mais les grands yeux noirs de la jeune fille sont rivés derrière lui, sur l’horreur du corps de la mage saline. Le cri de la belle arrache à Résiliente un nouveau morceau d’elle-même, et la louve qui coexiste en son sein entend de suite la révolte de son coeur, repoussant son allié mustélidé sur le côté pour se précipiter aux côtés de la shoumeïenne, la fae sent monter en elle sa propre colère ainsi que celle en écho de la rage de Sauvage se glisser sous sa peau opaline. Elle regarde avec dégoût la jambe de Myriem repousser à nu, témoin de son échec à protéger la magicienne. C’est comme un surin supplémentaire dans ses plaies trop nombreuses, comme un sempiternel rappel qu’elle ne sera jamais assez forte, Résiliente a perdu son nom, ses parents, Crow, elle refuse de perdre plus, les six lettres gravées dans son bras se font les preuves silencieuses de sa détermination et la gamine qui s’approche de Myriem se met soudainement à courir en hurlant:

    ”ÉLOIGNEZ VOUS D’ELLE! NE LA TOUCHEZ PAS!!”

    Un cri de guerre à moitié sien à moitié louve, elle s’élance à l’encontre des autres bombes humaines qui s’engouffrent dans le tunnel et envoie une décharge magique de son poing insignifiant, mais quand la mana d’emprunt de Sauvage se libère, le cataclysme sonique qui se dégage de ce si simple geste renvoie les civils en arrière, propulsant à la fois corps et gravats dans un chaos pêle mêle. Les créatures de la Sentinelle explosent certaines à mi-chemin d’autre en retombant, tandis que les décombres qui bloquaient leur progression voltigent dans les airs. L’onde de choc finit d’exploser mais la colère bouillonnante de la petite fae est loin d’avoir été rassasiée, laissant la jeune femme aimante se reprendre de ses émotions, Résiliente se tourne immédiatement vers Trésor et les voix entremêlées de la fille nuageuse et du loup tumultueux retentissent avec hargne.

    ”TRÉSOR! AMÈNE NOUS AUPRÈS D'ELLE, JE VAIS LA TUER! JE VAIS EN FINIR ET JE VAIS NOUS SORTIR DE LÀ, JE VAI-”

    Malheureusement pour le binôme de blancheur, elle n’aura pas le temps de finir sa phrase. Pendant que l’hermine canalisait déjà sa magie, le mur à côté d’eux explose une nouvelle fois sous l’impulsion tonitruante d’une détonation. Projetée dans les reliquats de leur abri, la petite tente de se rattraper à ce qu’elle empoigne, mais elle finit balayée contre pierres et rochers à la mercie de deux monstres de plus qui s’approchent dangereusement d’elle.

    Désorientée, elle cherche un moyen de résister, loin d’être abattue, elle reprend ses esprits et continue. Résiliente ouvre ses yeux, le monde tremble autour d’eux, elle peine à entendre quoi que ce soit, le sifflement strident ne semble pas s’arrêter pour si peu. Ses sens encore déstabilisés elle ne parvient pas à se redresser, et alors que les bombes humaines se rapprochent inexorablement de l’hermine et d’elle, c’est une fois de plus sa gardienne lupine qui lui sauve la mise. Deux têtes bestiales d’ombres filantes apparaissent des interstices des gravats sous la fae et fusent sur les civils, les emportant dans un mouvement soudain hors de portée des rescapés. Résiliente se relève enfin, sa rage calmée au profit d’une prudence nouvelle, elle n’abandonne pas le combat, elle protègera Myriem, ce n’est que partie remise.

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  • Dim 26 Mai - 10:22
    Le Tovyr ne se pointera jamais. Mais cela, il ne le découvrira que peu de temps après. Après avoir clamé haut et fort son injonction rageuse, le mage déchu entendit la voix d'Ersa. Elle était bien déterminée à rester à ses côtés. Alaric se pinça les lèvres. N'avait-il pas exigé à ce qu'ils se cassent tous ? Il n'avait que faire de leur dévouement, ou de leur loyauté, ou autre, peu importait ! En restant avec lui, ils s'exposaient inutilement ! Qu'est-ce qu'ils n'avaient pas compris dans ses dires ? Que tout ce merdier, c'était sa pénitence. Pas la leur ! Pourquoi Ersa restait alors à ses côtés ? Ainsi que Ronchon et Vaesidia ? Voulaient-ils crever pour le soutenir, alors qu'il ne méritait pas de leurs aides ? Il ne pourra pas les sauver tous, il le savait désormais. Alors à quoi bon s'échiner à lutter avec lui, au lieu de fuir ? Ils n'auraient aucun mérite à mourir pour lui !

    "Ersa ! Je t'ai dit de te casser. "

    Ses poings serrés, son regard brun, d'ordinaire si bienveillant d'ordinaire, malgré leur situation précaire, avait une dureté glaciale. Il ne pouvait pas sauver tout le monde.

    "Tu seras plus un boulet pour moi ! Barre-toi ! "

    S'il fallait devenir insultant pour qu'ils s'occupent de leurs derches en priorité, il le fera. Même si cela sera dur, car ce n'était pas lui ça... Mais qui était-il réellement ? Durant tout ce temps, il avait fui, lâche qu'il avait été, à refuser d'accepter la perte de Nimureh. Depuis ce pseudo-oubli, il n'avait été qu'une façade, préférant fuir et oublier l'être qu'il avait toujours été en réalité. Un lâche, un couard !

    Les poings serrés, il crut les porter à ses tempes, pour serrer cette tête contenant un esprit déchiré par de multiples contradictions qu'une claque sèche portée sur l'arrière de son crâne coupa court à tout. Sa tête pivota vers Vaesidia, la responsable de cette frappe. Elle le houspilla et bien comme il faut. Alaric, au fond de lui, savait que c'était pour le secouer, l'obliger à réagir. Dans sa rude éloquence, dans ses mots, elle remontait tout ce qu'il savait déjà, de ce qu'il devait et ne devait pas faire. Il arrivait à saisir tout cela, en arrivant à ne pas se perdre dans le maelstrom d'émotions qui le déchirait de toutes parts. Pourtant, il céda quand la janissaire évoqua Nimureh.

    D'un coup de sa main droite ouverte, il repoussa violemment l'index qui tapotait encore sa poitrine, avant de lui imposer de faire quelques pas en arrière en la repoussant par l'épaule droite.

    "Ta gueule connasse d'Elfe ! Ta gueule ! Tu ne m'apprends rien ! Tout ce que tu dis, que tu l'aies subi ou pas, je le sais déjà ! Et de Nimureh, tu ne sais rien ! Comment oses-tu parler d'elle sans savoir qui elle était vraiment ? "

    Le visage serré de la colère, ses yeux brillaient de cette détresse d'avoir perdu Nimureh. Tout se remêlait à nouveau, avec ce désir de frapper de toute sa rage le visage fin de Vaesidia. Heureusement que l'archère aux oreilles pointues se détourna de lui pour rejoindre les autres survivants. Son poing encore serré, il se frappa la cuisse. Il grimaça sous le geste, se raccrochant à ce qui restait de sa lucidité. Elle partait lentement en lambeaux, se déchirant petit à petit. Combien de temps pourra-t-il tenir ?

    Une explosion retentit vers l'autre partie du groupe, parti chasser le Wendigo. Ersa hurla d'une totale souffrance. Le mage écarquilla des yeux en voyant comment son propre bras se métamorphosa dans la douleur. Nora avait dû bouffer cher pour que sa jumelle subisse pareils effets. Ses tripes se serraient face à ce qu'il voyait. Il ne pouvait pas tous les sauver. Cette idée le révulsait tellement !

    Puis, son attention fut captée quand le sol se mouva. Des engeances de bras et de figures décharnées se dressèrent du sol pour s'unir et former un bien étrange cocon de chair, de sang et de bois mort qui se déchire. De ce qui en sort est la naissance de ses propres souffrances.

    "Nimureh... "balbutia alors l'humain, sidéré comme écoeuré par ce qu'il voyait.

    Le temps se figea, il n'avait d'yeux que pour elle, fixant son visage dévoré. C'était elle… Au fond de lui, il savait que ce n'était pas elle. Elle était là pourtant, reflétant toutes les conséquences qu'il avait provoquées, en l'oubliant, en la fuyant. Une déflagration le jeta à terre, lui coupant la vue de l'horreur de sa propre lâcheté. La vision de la créature l'avait tellement absorbé qu'il n'avait pas pris garde au passage des faux civils explosifs. En se redressant péniblement, il reporta son regard vers la représentation lourde de reproches de sa bien-aimée disparue.

    Ronchon lui parla. Il l'entendait.
    Il ne pouvait pas tous les sauver. Ersa, Nora, Myriem, Résiliente... Il ne pouvait... Les préceptes FMR résonnaient en même temps sur ses propres contradictions, rajoutant encore plus de désarroi ; et s'il mourait ? Il n'avait pas le droit de crever tant qu'il y avait... non ! il ne pouvait pas. Il ne pourra pas les sauver, les aider ! Il n'était plus un FMR ici. Qui le pleurerait de toute façon ? Il crut se prostrer sous le poids de toute cette réflexion chaotique. S'il avait été un peu plus égoïste, s'il avait eu moins à penser aux autres et plus à Nimureh, il aurait sans doute pu la sauver ! À vouloir sauver tout le monde, il avait perdu Nimureh ! Et elle se dressait là, dans une allure effrayante, son arc tendu d'une flèche meurtrière. Elle était l'incarnation de ce qu'il était réellement ; la souillure d'une âme meurtrie.

    Il regarda l'horreur incarnée de Nimureh, née des souhaits de l'Entité de se repaître de sa perdition. Sur ce faciès desséché, il revoyait dans ses souvenirs le magnifique sourire de Nimureh. Toujours souriante, jusqu'à la fin. Cette chose n'était pas Nimureh.

    La voix de Ronchon se fait à nouveau entendre. Il l'entendait, mais ne le regardait pas. D'un coup, sans rien rajouter, il se mit à courir, appelant à lui ce que l'éveil de Valeureux lui avait offert.

    *Valeureux, ne me fais pas faux bond. Tu as dit de foncer, c'est ce que je fais. Ne me lâche pas.
    *Eh bien, foncez alors ! Foncez, par tous les Saints !*

    Il se précipitait vers Nimureh. Il voulait revoir son sourire, comme celui de ses souvenirs, ce sourire qu'il avait lâchement abandonné. La corde de son arc fut tranchée par un trait de Vaesidia. Il savait qu'il devait faire vite.

    "Nimureh ! Cette fois, je ne t'abandonnerai pas ! Plus jamais. "

    Il n'abandonnera pas l'image qu'il avait d'elle, même si c'était pour revoir encore son regard s'éteindre alors qu'elle mourait dans ses bras. L'image de son sourire radieux, jusqu'à la fin.

    "J'arrive !  "

    Spoiler:
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  • Dim 26 Mai - 13:40


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 19


    Nous étions confiantes avec Nora, prêtes à en découdre, sûres de nos compétences sans nul doute mais c'était sans compter sur cette déflagration qui nous a renvoyé au sol avec force et pertes et fracas aussi. Quand j'ai volé en arrière je peux l'assurer je l'ai senti, cette déchirure de mon être, cet arrachement. Cela fut aussi rapide que violent mais la douleur ressentie a traversé tout mon corps pour se muer en une atrocité qui emplissait l'intégralité de mon être.

    Mon corps a ensuite lourdement chuté au sol, mais je crois que je ne l'ai même pas ressenti. La rocaille sèche sous mes côtes, sous mes bras n'était rien comparé à ce qui affluait depuis ma jambe. Mes yeux embués de larmes que j'étais incapable de contenir, les cris de douleur que j'avais bien dans l'impossibilité de taire... Ils emplissaient mon propre univers qui ne se résumait qu'à ma douleur. La présence d'espiègle en moi n'aidait en rien sur le coup, je me sentais encore une fois seule.

    Je me relevais sur mes coudes pour observer avec effroi l'ampleur des dégâts, ma jambe avait été sectionnée au dessus du genou et mon esprit analytique de médecin prit le dessus un instant suffisant pour m'éclaircir l'esprit. L'artère était sectionnée et j'aurais du mourir instantanément en réalité, j'aurais du atteindre le sol morte mais il n'en était rien. J'étais vivante, amoindrie mais vivante. Et sous mes yeux effrayés et embués des larmes qui coulaient je sentis de nouveau cette agitation. C'était presque aussi douloureux que l'arrachement, je sentais la reconstruction de mes os, de mes muscles, tendons, ligaments et de ma chair avant qu'elle ne se recouvre de peau, non... de poils de loutre bruns foncés, ras... En un geste absurde pour voir si je ne rêvais pas je passais mes doigts sur cette nouvelle jambe : impossible me hurlait mon cerveau et pourtant.

    Je savais que je pouvais me relever, je n'avais même pas saigné, ce monde était totalement fou et défiant les lois du Sekaï mais... j'étais vivante et dans ma douleur qui elle était bien présente et vive j'avais entendu le hurlement de Résiliente. Plus loin à côté de notre cible, du Wendigo se dressait une nouvelle horreur, une horreur prête à en découdre avec Alaric.

    Devant nous le fossé creusé par l'explosion nous barre la route mais il est rapidement explosé par Résiliente, sa peine, sa colère m'assaillent et m'emplissent, elle ne doit pas souffrir pour moi, à cause de moi, elle mérite mieux que cela. Mais elle parvient en libérant sa colère aidée par son invitée à détruire ce qui nous bloque la route. La voie est libre et les actions de tous permettent de nettoyer les civils de notre chemin pour le moment, ils explosent loin de nous cette fois ci par chance.

    Tout allait bien sauf que Trésor et Résiliente ne parviennent pas à se téléporter.
    Au loin le Wendigo ne peut s'enfuir, il rampe au sol, devant  l'horreur a sorti un arc monstrueux et vise dans ma direction ou celle de Résiliente je ne sais pas trop. Un bruit sec et sourd retentit et la corde de l'arc du monstre se casse, quelqu'un a réussi à nous donner du temps, il faut donc nous hâter. Il n'est plus l'heure de regarder derrière nous, nous devons tous avancer, ensemble, côte à côte pour espérer vaincre vite ces monstres en priant que bientôt vienne la fin de tout cela, je sens mes forces qui s'amenuisent, ma mana risque bientôt de me faire défaut et je ne sais rien faire sans elle, j'ai toujours agi en mage, sans compter, sans réfléchir et ce jour étrange et sans fin n'y changera rien.

    Pourquoi est-ce que je m'interroge sur le fait que nous n'avons ni dormi ni mangé depuis le début du cauchemar?
    Blessée dans mon orgueil, la jambe réparée par la magie du lieu je me relève. Mon oeil valide est noir, sombre, la colère commence à m'emplir, je suis lasse de ces combats contre une horreur qui se cache et refuse de nous affronter réellement.
    Je regarde autour de moi, voyant tout le monde s'activer.

    - Je vous protège des flèches.

    Je hurle ça tout en canalisant ma magie pour dresser au dessus de nous un bouclier d'une très vaste ampleur qui tournoie et fluctue, nous offrant une protection et une bulle lumineuse au dessus de tous (P3 Eau). Cela étant fait, j'en appelle aux capacités de Espiègle, nous devons courir, aller de l'avant, il y a moins de cent mètres pour rejoindre le Wendigo, ce n'est pas grand chose, cela représente quelques secondes, une quinzaine tout au plus, peut-être moins grâce aux capacités de mon alliée d'infortune. Nous nous mettons à courir, enfin je... ma nouvelle jambe réagissant exactement comme la seconde. (SV2)

    Mais à peine avons nous réussi à parcourir une vingtaine de mètres et des civils apparaissent encore et menacent de me stopper dans ma course. Je ne peux pas les éviter mais je dois les repousser pour continuer ma course, je n'ai pas beaucoup d'options alors je lance une lame d'eau qui les repoussent en arrière pour les faire exploser loin de ma route j'espère (Eau P2) et je me remets à courir... Est-ce utile? Je doute un instant mais je ne peux me permettre de m'arrêter.

    Résumé:

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  • Dim 2 Juin - 23:12
    Alors que je m’apprêtais à entrer dans le tunnel érigé par l’humain, je me mis doucement à sourire en repensant à la réponse fournie par celui-ci à ma plaidoirie. Peu m’importait la nature de ses propos, j’avais réussi à susciter, en lui, la réaction que j’attendais. La colère alimentait son être désormais et l’obligerait à agir et non plus à subir. Bien évidemment, j’aurais pu lui répondre et ainsi alimenter davantage cette haine mais c’eut été contreproductif au vu de la situation. J’avais perdu bien assez de temps en tentant de lui faire regagner ses esprits. Après tout, bien que ma flèche fût parvenue à clouer au sol la créature que notre groupe poursuivait, il nous fallait, malgré tout, la rattraper sans plus tarder auquel cas nous risquions de nous en mordre les doigts. Au vu de la nature quelque peu vicieuse de l’entité qui régissait ces lieux, je craignais qu’elle n’ait plus d’une corde à son arc. En l’occurrence, la manifestation de ces différents humains qui semblaient exploser dès qu’on les approchait, était quelque peu problématique et était, vraisemblablement, destinée à nous ralentir voire même à nous anéantir à moins de parvenir à enfoncer leurs lignes avant que cette vague d’ennemie ne parvienne à nous submerger. En effet, au regard de leur nature, rester ici plus longtemps n’était guère une bonne idée quand bien même les volées de flèches de la Sentinelle nous menaçaient. En somme, celle-ci nous obligeait à faire un choix. Un choix que je ne connaissais, hélas, que trop bien : mourir à coup sûr en tentant de résister à une « armée » supérieure en nombre détenant une réserve quasi-illimitée probablement ou mourir probablement en ayant son corps parsemée de flèches. A moins d’être un idiot, n’importe quel soldat aurait choisi, dans cette situation, la seconde solution. Après tout, même sur une plaine stérile telle que la nôtre, il était possible d’échapper à cette volée meurtrière en usant de la magie ou du terrain. Qui plus est, une explosion avait plus de chances de vous tuer qu’une simple flèche lorsque l’on y repensait, surtout si l’on se retranchait sur une position.

    Aussi, me mis-je à courir vers l’entrée de ce tunnel afin de rejoindre les autres membres de cette compagnie qui, pour l’instant, était demeurée sourde à mes interrogations. Qu’en était-il de leur plan concernant la Sentinelle ? En quoi consistait-il ? Il était évident qu’ils en avaient un. Ils ne pouvaient pas simplement se contenter de réagir aux différents évènements. C’était tout bonnement impossible. Ils n’étaient pas aussi idiots. Quand bien même des hybrides composaient leurs rangs. Ceci dit, j’espérais obtenir une réponse à mes questions et ce, afin de pouvoir évaluer leur démarche et d’agir en conséquence. Hélas ! Pour l’instant, mes alliés ne semblaient guère coopératifs sur un tel sujet non que ce fût leur faute tant la situation présente ne nous permettait guère d’échanger convenablement. Cependant, je n’appréciais qu’assez peu de demeurer ainsi dans l’expectative sur un sujet aussi vital ! Il me fallait des explications. Rapidement si possible !

    Malheureusement pour moi, alors que je m’apprêtais à harceler une nouvelle fois mes alliés, un grondement sourd, en provenance de l’extrémité du tunnel, se fit entendre. Par réflexe, je m’arrêtais et dressais mes oreilles qui purent capter chaque vibration. Que c’était-il encore passé ? Un autre ennemi ? Un piège ? Une mauvaise surprise. Je n’aurais su le dire, alors que le sol sous mes pieds commençait à trembler légèrement et qu’une lueur rougeâtre apparaissait au loin comme si quelqu’un avait décidé d’allumer un brasero. En quelques secondes, le grondement se métamorphosa en un rugissement assourdissant. Puis, une explosion retentit et déchira le silence du tunnel avec une violence inouïe suivie. Du fait de cette dernière, mes oreilles se plièrent alors que mes yeux se plissèrent en notant l’apparition soudaine de flammes dont la progression et la lueur particulièrement vivace et menaçante m’intimèrent de rebrousser chemin instinctivement.

    Visiblement l’ennemi nous avait tendu un piège. Au regard, de ce que j’observais, il paraissait évident qu’un des humains s’étant jeté sur nous précédemment, voire plusieurs, avaient soudainement explosé, expliquant ainsi ce déferlement de violence. Au regard de celle-ci, je peinais à croire que certains de mes alliés aient pu survivre à cette détonation, à moins d’avoir eu le temps de réagir. Non que leur mort potentiellement me toucha particulièrement. A vrai dire, je m’en moquais éperdument même si je notais dans un coin de mon esprit que leur possible disparition diminuait de facto le nombre de cibles sur lesquelles pouvaient se jeter les pions de la Sentinelle ce qui en d’autres termes était fort problématique et me fît quelque peu grimacer. N’ayant guère plus de temps à consacrer, je me plaquais contre la paroi la plus proche à l’entrée de tunnel afin de me protéger de la vague de chaleur intense qui y déferla. Fermant les yeux, j’entendais les pulsations de mon cœur qui battait la chamade alors que je percevais le bruit des flammes qui léchait les parois du tunnel. J’espérais, bien naïvement, que mon abri de fortune pût me protéger de ces dernières alors que je sentais la chaleur cuisante du souffle brûlant qui parcourait le tunnel caresser les quelques arpents de ma peau qui demeuraient à l’air libre.

    Finalement, au bout de plusieurs minutes, le rugissement s’apaisa et ne laissa derrière lui que des crépitements des quelques flammes résiduelles qui parsemaient encore le tunnel. Soupirant d’aise, je penchais la tête sur le côté et scrutais l’obscurité afin d’obtenir de plus amples informations sur le devenir de mes alliés. Hélas ! La fumée eut tôt fait d’agresser mes yeux qui se mirent à larmoyer. Les frottant machinalement, je me mis à tousser et rejoignis l’humain et la naine qui étaient demeurée derrière moi. Malheureusement, un bonheur n’arrivant jamais seul, mon ouïe fut brutalement assaillie par le cri de douleur poussée par la rousse qui se tenait le bras. Grimaçant quelque peu, tant ce son était particulièrement disgracieux, je notais, sans surprise, la métamorphose de son bras qui n’avait plus rien d’humain ou en l’occurrence de nanesque. En effet, sous mes yeux ébahis, celui-ci était, après moult craquements d’os, recouverts de plumes alors que sa main avait laissé place à des serres. Comment était-ce arrivée ? Que je sache, contrairement à sa jumelle, à Myriem et aux deux autres abominations, elle ne s’était pas retrouvée dans le rayon de l’explosion. Aussi comment avait-elle pu en être la victime ? Cela n’avait strictement aucun sens ! Avais-je raté un élément ? Un autre ennemi nous avait-il assailli ? Je n’aurais su le dire mais je ne pouvais pas exclure cette possibilité.

    Jetant un coup d’œil aux alentours afin d’identifier la menace à l’origine de la blessure de la naine, je fus frappée de constater, qu’en plus du Wendigo, il y avait désormais une autre créature sur cette plaine. Son apparence ô combien sinistre présageait le pire. En effet, ce monstre ne possédait pas véritablement de visage et détenait en guise de jambes d’immenses racines. Quant à sa voix, elle n’avait rien d’humain Pire encore, la plainte ou le cri qui s’échappa de ses lèvres me donna l’impression d’entendre un amalgame des différentes réactions humaines que l’on pouvait percevoir sur un champ de bataille. Elle était l’incarnation de tous les sentiments qui tourmentaient ou animaient les êtres qui croisaient le fer. Elle personnifiait à ne point en douter, la folie, la peur et le désespoir. Elle personnifiait ce que tout bon soldat avait connu à un moment de sa vie et elle était là pour nous comme en attestait son arc. Etait-elle le reflet des cauchemars qui hantaient Alaric ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, il fallait l’abattre, nous ne pouvions pas rester sans rien faire. Il nous fallait agir. Rester ici, signifierait signer notre arrêt de mer.

    M’apprêtant à abattre cette indicible horreur, je fus brutalement jetée au sol au moment ou l’une des parois du tunnel située derrière moi explosa dans une pluie de gravats. Me retournant afin de visualiser la source de ce soudain trouble, je vis plusieurs civils pénétrer à l’intérieur du tunnel, grâce à la brèche formée par l’explosion et foncer sur nous. Il était impératif que nous les tuons tous. C’était une question de vie ou de mort. Quand bien même, d’autres alliés étaient encore en vie à l’intérieur du tunnel, je ne pouvais me permettre de laisser ses créatures en vie. Je devais m’en débarrasser quitte à réduire en cendres leurs carcasses et à incendier le tunnel. Fort heureusement, je n’eus pas à le faire. En effet, au moment où je conjurais ma magie, l’être porcin usa de sa magie pour nous protéger de cette nouvelle vague d’ennemie en générant un bouclier de glace contre lequel ces bombes allèrent se fracasser, nous offrant ainsi de précieuses minutes qui permirent de me relever et de faire face à la menace.

    Faisant fi de mon entourage ou de la potentielle présence de survivants d’alliés dans le tunnel, je fixais mes adversaires. Peu m’importait de tuer des civils et ce quand bien même il s’agissait d’enfants ou de vieillards. Je l’avais déjà fait par le passé et je ne doutais pas un seul instant que je commettrais des actes similaires dans l’avenir. Telle était la véritable nature de la guerre. Il fallait être capable de tuer son prochain et ce peu importait sa nature car il pouvait constituer une menace. Aussi-je, je levais ma main droite et concentrais ma magie dans celle-ci. Une chaleur intense commença à émaner de ma paume et alla croissant jusqu’à former une flamme vive. Les voyant s’engouffrer dans la brèche du tunnel, je demeurais, malgré la menace qu’ils représentaient, immobile puis, avant qu’ils ne puissent se jeter sur moi et parachever leur œuvre, je libérais, depuis ma paume, une véritable onde de feu ardente. Les flammes jaillirent et envahirent à la fois le tunnel mais également la brèche. Est-ce que mes cibles crièrent de douleur ou explosèrent ? Je l’ignorais du fait du rugissement des flammes. Ces dernières enveloppèrent tout ce qu’elles trouvèrent sur leur passage. Elles consumèrent vêtements, chairs et os avec une rapidité terrifiante. Je maintins ma concentration durant un certain temps jusqu’à ce que je fusse certaine que les soldats envoyés par l’entité avaient été anéantis.

    Une fois que je fusse persuadée de leur disparition, j’abaissais lentement ma main ce qui eut pour effet de dissiper les dernières flammes aussi vite qu’elles étaient apparues. Pour ma plus grande surprise, en dépit de la violence de ma prestation et de la fumée ambiante, il ne restait plus rien. Pire encore, l’odeur âcre ô combien caractéristique de la chair brûlée ne flottait pas dans l’air. C’était comme si ces intrus n’avaient jamais exister. Comme s’ils n’avaient été que des illusions. Comment cela se faisait-il ? Je n’aurais su le dire. Peut-être était-ce dû au fait que l’entité avait conceptualisé ses pions pour qu’ils explosent dès que leur cible était atteinte ou dès que leur intégrité physique était compromise. Dans ce cas, au regard de ce que j’étais parvenue à faire, la détonation de leur corps avait été bien trop rapide. C’était là la seule explication plausible. Quoi qu’il en soit, même si j’étais parvenue à nous débarasser des civils, nous n’étions pas encore sorti d’affaire pour autant. En effet, il nous fallait toujours rattraper le Wendigo et surtout abattre l’archère qui se situait en notre objectif et nous.

    Or, je doutais qu’elle nous laissa agir selon notre bon plaisir. Au vu de son arc, il y avait de fortes chances pour qu’elle cherchât à nous abattre l’un après l’autre pendant que nous étions ralentis à cause des pions explosifs de la Sentinelle. Il était donc impératif de la neutraliser avant qu’elle ne puisse agir. Malheureusement, je doutais qu’une seule flèche suffise à l’abattre. Pourtant, il fallait bien l’empêcher de parvenir à ses fins. J’avais bel et bien une idée sur le sujet mais elle ne me convenait qu’assez peu tant son caractère était hasardeux. Hélas ! C’était la seule et unique solution maintenant que l’humain avait décidé de se laisser pousser une paire de couilles et de partir à l’assaut. Nous allions devoir diviser nos forces. Une partie allait devoir rejoindre les lignes ennemies le plus rapidement possibles, pendant que l’autre partie la couvrait en pilonnant l’adversaire en restant campée sur ses positions. Ce n’était pas la solution rêvée, au regard des volées de flèches et des vagues de civils, mais c’était la seule que j’avais à disposition pour le moment…

    Soupirant longuement, je me saisissais de mon yumi et le bandais après avoir saisi une flèche dans mon carquois. Restant fixe et immobile, je concentrais mon mana afin d’user de mes prédispositions. Il était impératif que je parvienne à handicaper l’ennemi d’une manière ou d’une autre. Au vu de son apparence décharnée et de son odeur méphitique, il était évident qu’une flèche dans la main ne serait guère suffisante. De même, du fait que la créature était dépourvue d’œil, viser spécifiquement cette partie de son anatomie pour la neutraliser m’était impossible. Il en allait de même pour son cou ou son cœur. Après tout, vu son apparence, elle n’était clairement pas vivante. J’allais donc devoir me montrer plus retorse et plus imaginative. Visualisant son arc, je me mis soudainement à sourire. La voilà la solution ! Même si cette abomination créée par l’entité n’avait rien de vivant, elle demeurait soumise à certaines règles dont notamment celles qui caractérisaient l’archerie. En effet, même si la Sentinelle semblait capable d’invoquer des nuées de flèches, ce n’était pas le cas, semblait-il de sa créature qui était dotée d’un arc tout à fait conventionnel. Dès lors, il ne me suffisait plus qu’à détruire la corde de ce dernier pour ne serait-ce que lui faire perdre du temps. Ainsi, sans plus tarder, je visualisais ma cible, tendis au maximum la corde, rajustais mon arc puis décochais ma flèche qui fila directement sectionner le filin de l’arme de mon ennemie. A moins que cette créature n’ait elle aussi des prédispositions magiques, ou une autre arme, nous étions sûre d’être tranquille un certain temps.

    Affichant un sourire éclatant du fait de mon exploit, je fus soudainement sollicitée par la naine au bras plumée. Celle-ci m’indiqua qu’en plus des civils et de l’archère, d’autres ennemis étaient présents et que ceux-ci, en plus d’être invisibles, cherchaient à nous encercler. Fronçant les sourcils, je me mis à jurer en elfique devant ce changement quelque peu inoppinée. A croire que notre ennemi jetait ses dernières forces dans la bataille afin de nous anéantir une bonne fois pour toute. Etait-il désespéré à ce point ? Je n’aurais su le dire. Après tout, cela ne faisait que depuis peu que j’avais rejoint cette réalité. Aussi, il m’était impossible de me prononcer sur un tel sujet même si je ne pouvais m’empêcher de trouver que la Sentinelle se montrait un peu trop hâtive dans son approche. Cette dernière manquait de raffinement et surtout de réflexion. Même si, bien que j’en doutais encore, ce pseudo-démiurge utilisait nos propres craintes contre nous, il semblait bien incapable de se servir de nos connaissances pour mettre sur pied un plan de bataille efficace ce qui était quelque peu étrange. S’il pouvait lire en nous comme dans un livre ouvert, pourquoi ne pas user de notre savoir pour triompher. Pourquoi se montrer aussi brouillon et aussi peu précautionneux ? Je n’en avais aucune idée. Cependant, je ne pus m’empêcher de m’interroger quant à la véritable nature de cet être car après tout, à sa place, si j’avais eu à ma disposition les mêmes capacités que lui, je me serais sans nul doute servir des conceptions de mon adversaire pour mieux les retourner contre lui afin de triompher. Après tout, il s’agissait de l’un de mes crédos. Quelle meilleure arme y-avait-t-il que de convertir son ennemi à sa propre cause ? D'utiliser ses propres connaissances contres lui.

    Quoi qu’il en soit, même si les autres créatures dépêchées par l’entité pour nous faire face étaient invisibles, la naine avait un plan. Un plan qui me séduisait tant il était simple mais aussi particulièrement efficient. Faire usage du vent pour me guider et attiser en même temps mes flammes ? Cela n’allait pas être au goût de nos ennemis. Affichant un sourire carnassier, je me retournais vers la cible indiquée par mon alliée, je fermais les yeux et je dressais les oreilles afin de mieux affiner ma perception quant au sens que prendrait le vent générée par la rousse. Etant archère, j’avais pour habitude de tenir compte du sens de la brise pour améliorer la précision de mes tirs. Bien que je ne faisais guère usage de mon arc ici, il s’agissait du même principe. Aussi, essayais-je dans ma tête de répertorier, grâce à ce que percevait mes oreilles, chaque variation afin d’en constituer une sorte de carte que moi seule serait en mesure de lire. Levant lentement la main droite afin d’obtenir plus d’informations, je laissais le mana envahir ma paume et se manifester une nouvelle fois sous la forme d’une flamme particulièrement vivace.

    Ajustant ma position afin de mieux tirer parti de la magie d’Ersa, je libérais le feu contenue dans ma main, sous la forme d’une onde ardente qui dansa dans l’air quelque instant et qui se laissa progressivement emporter. Demeurant focalisée sur l’usage de ma pyromancie, j’ajustais au mieux mon mana afin que celui-ci suive le sens du vent mais aussi pour que mes flammes ne disparaissent pas du fait de ce dernier. Il s’agissait d’un exercice quelque peu délicat auquel je n’étais qu’assez peu habituée. Aussi, je m’y adonnais corps et âme même si j’avais conscience d’être, en cet instant vulnérable. Malheureusement, si je souhaitais triompher de mes ennemis rapidement et amoindrir leur nombre, je n’avais pas le choix. Ainsi, je demeurais immobile pendant tout le temps que dura cette manœuvre dont le potentiel destructeur s’accrut au fur et à mesure de sa progression. En effet, le vent attisa les flammes et les nourrit permettant ainsi de transformer ce torrent enflammée en une véritable vague dont le seul objectif était de tout consumer sur son passage et ce, avec une rapidité fulgurante et une grâce destructrice. Sinuant tel une hydre, cette tornade ardente enveloppa les créatures qui cherchaient à nous encercler et en dévora un certain nombre dans un rugissement de flamme qui masqua les cris de douleurs de nos ennemis avant de disparaitre au bout de quelques minutes, alors que le vent généré par la naine se calmait. Abaissant ma main, j’ouvrais à nouveau les yeux pour constater, que même si le nombre de nos ennemis avaient été réduits, ils demeuraient, toujours, bien plus nombreux que nous. L’on aurait presque dit qu’il s’agissait d’une meute. Avait-il un quelconque lien avec le Wendigo ? C’était probable. Mais pour l’heure, il n’y avait pas de temps à perdre. Malgré les pertes qu’ils venaient de subir, nos adversaires auraient tôt fait de reprendre leur esprits et de reconstituer une formation susceptible de venir nous assaillir. Nous devions donc nous préparer en conséquence.

    Ainsi, sans plus tarder, je me retournais vers le sanglier et lui tint ce langage sur un ton sec.


    « Dépêchez vous d’utiliser votre magie pour bloquer l’accès du tunnel derrière nous et pour parsemer la zone sur laquelle nous nous trouvons de pieux de glaces comme si cet endroit constituait le dos d’un putain de hérisson. L’idée étant qu’ils fassent entre 3 et 5 mètres et qu’ils empêchent nos ennemis qu’ils soient humains ou non, de rejoindre notre position facilement. Le but est de les ralentir voire de faire en sorte qu’ils s’empalent sur ces lances de givres. Pour le reste, vous êtes libres d’agir à votre guise mais le fait est que nous devons tenir coûte que coûte cette position. Nous n'avons pas le choix. Actuellement, il nous est impossible de rejoindre les autres à moins que vous ne désiriez devenir la proie de ces bêtes ou encore tout simplement exploser. Pour ma part, je préfère milles fois dicter mes conditions à l’ennemi que l’inverse. » Je me tournais vers la naine « Quant à vous, je n’ai qu’une simple demande à formuler : que ce soit avec votre arc ou avec votre magie, vous me débarrassez de tout ce qui osera s’approcher de cette position. Peu m’importe comment, vous me les clouez ces saloperies au sol. Je me charge de ceux qui auraient le malheur de passer nos défenses. »

    Mais pour cela il me fallait un peu d’aide. Quand bien même, j’étais en armure, je n’avais à ma disposition que deux dagues ce qui n’était guère adaptée au regard de l’ennemi que nous affrontions. Il me fallait davantage d’allonge ainsi que davantage de protection. Malheureusement pour moi, il n’y avait aucun cadavre sur lequel je pouvais obtenir ce que je recherchais. Ne me restait plus qu’une solution : requérir l’aide de ce maudit sanglier. Aussi, je me tournais à nouveau vers lui.

    « Il me faudrait également une lance ainsi qu’un bouclier pendant que vous y êtes. Sans cela, je ne pourrais retenir les quelques saloperies qui chercheront à nous assaillir. »


    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Mar 4 Juin - 16:48


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 20 - SOUVENIR

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 8 BANNIERETOUR20






    L'arc de géant que tend l'abjecte manifestation des remords d'Alaric est subitement pris d'une secousse. La créature pousse un feulement de surprise, abaisse sa tête en direction de son arme et constate que sa corde vient d'être transpercée avec brio, la sectionnant aussitôt et rendant ainsi impossible le tir prévu. Avec la lassitude d'un être qui incarne à lui seul l'idée de la condamnation, la chose immense plonge une main décharnée dans sa propre chevelure et en prélève quelques longs fils noirs qui, par magie, viennent s'entremêler pour former un remplacement à l'outil brisé. Serpentant comme de multiples tentacules, les cheveux ténébreux enserrent le corps de l'arc et le rendent, à nouveau, opérationnel. Une nouvelle flèche est tirée du carquois d'ossements et de bois mort puis, dans un craquement sonnant le glas de la mort, les bras de l'archère sinistre s'écartent et le cordage se bande.

    Une voix, néanmoins, tire l'engeance diabolique à sa concentration guerrière. Redressant mollement la tête, la chose aperçoit une silhouette se détachant du tumulte et lorsque les mots du coureur impétueux lui parviennent; elle paraît réagir avec une profonde confusion. Son crane tremble, sa mâchoire verrouillée se délie dans un froissement de muscles décrépis et lorsque sa bouche aux crocs disgracieux s'ouvre pour dévoiler une gueule délestée de sa langue, une voix d'une douceur sans pareil s'élève dans le vent :

    "Tu es... Tu es... Alaric."

    La distance entre la guerrière oubliée et son poursuivant diminue. A mesure qu'il s'approche d'elle, celle-ci se fait moins hostile et rabaisse mesurément son arc pour mieux discerner cette silhouette qu'elle semble à peine comprendre. Elle change de prise, ramenant l'arme contre son corps meurtri pour venir l'enserrer comme une mère l'aurait fait avec sa progéniture. Son ton apaisant change, se faisant plus doucereux :

    "Non... Peut être pas..."

    Elle brise l'arc, le coupant net en deux parties qu'elle vient ensuite empoigner à pleines mains. Le cordage de cheveux tombe et s'effrite dans l'air et les bras de l'arme se métamorphosent, craquelant tandis qu'ils adoptent une toute nouvelle apparence. Du bois viennent s'extraire des ossements luisants d'une aura malsaine et ceux-ci se déforment pour devenir deux lames courbes. Les fêlures s'adaptent aux poignets de l'archère devenue porteuse de lames et lorsque ses deux nouveaux ustensiles sont complétés, elle se penche en avant en adoptant une posture combattive, puis vint ultimement pointer de ses épées celui qu'elle semble désigner comme adversaire :

    "Mon Alaric... L'Alaric que j'ai connu autrefois... n'aurait jamais abandonné ses camarades. Vois ce que tu laisses derrière toi."


    _


    De l'autre côté du champ de bataille, des explosions résonnent et les jubilations de monstres se mêlent aux sanglots de pauvres âmes changées en armes explosives.

    La vague de flammes amplifiée par Ersa vient s'étendre dans un torrent flamboyant, s'échappant des interstices du tunnel démoli pour venir lécher les corps squelettiques d'entités jusqu'ici voilées d'obscurité. Révélées par le brasier, les innombrables et vils lupins sont contraints au repli et entament une ronde autour de fortifications nouvelles, s'agrippant à la roche qu'ils mordent avec une force telle que la protection s'érode. Les flèches tombent et rencontrent l'égide glacial de Myriem, d'autres corps sans vie se jettent sciemment à la perdition, détonant avec une puissance colossale sur les maigres remparts des survivants.

    "Compris !"

    Ronchon obtempère, suivant les ordres de Vaesidia qu'il reconnaît malgré le désamour qu'il lui porte comme étant une savante stratège. Il donne de sa personne pour conférer aux fortifications arrières des égides de givre et vient manifester par la force de l'esprit un bouclier circulaire ainsi qu'une lance immense qu'il propulse en direction de l'elfe, lui offrant ainsi un couple d'armes adéquates pour faire face aux menaces qui fourmillent de toutes parts. Les loups atténuent leur invisibilité, se révélant pour ce qu'ils sont : des bêtes d'ombre incarnant l'effroi des jumelles face à leur sauvage condition. Certains s'étouffent sur le feu qui les dévore mais d'autres, plus habiles ou simplement plus en retrait, prennent leur place et se relayent pour venir massacrer les murailles de glace et de pierre.

    Ils sont nombreux, plus que l'a été n'importe quelle armada de pantins obscurs de l'Entité.

    Ersa, loin d'être dépassée par les évènements, traite les adversaires avec toute l'efficacité d'une fière traqueuse impériale. Ses flèches touchent juste, ses coups précis trouvent toujours une gorge sur laquelle s'abattre avec puissance. Ce n'est que lorsqu'elle subit une violente pression sur son cou ainsi qu'une glaciale sensation grimpant le long de son échine qu'elle constate avec horreur que quelque chose cloche malgré l'efficacité absolue de leur stratégie défensive. Ses yeux voguent instinctivement vers une autre parcelle du tunnel et au bout de celui-ci, elle aperçoit un tableau qu'elle aurait préféré ne jamais voir.

    Tout est allé trop vite pour Nora. Un instant plus tôt, elle abattait son arme sur le crâne d'un monstre sauvage. La seconde d'après, elle usait de ses ailes énormes pour balayer un trio d'engeances destructrices. Elle effectue un pas de côté pour retrouver une position stable et subitement, elle voit apparaître de nulle part la silhouette d'un adversaire formidable. S'extirpant du sol fissuré en un chuintement fantomatique, un corps trop immense pour être véritablement qualifié d'humanoïde quitte la terre, s'établissant avec une angoissante prestance au milieu de la bataille.

    Affublé d'une paire de cornes de cerfs ainsi que d'un masque de bois du nord, il est l'image distordue du Chasseur. De son Chasseur. Le Faiseur de Masques, la chose s'étant infiltrée dans un monde qui n'est pas le sien. Le Chasseur peut tout conquérir, tout prendre par la force. Il est l'expression incarnée de la brutalité de la nature et de l'inéluctable destin des proies et prédateurs forestiers. Il est l'instinct, les pulsions inassouvies, la volonté de refermer des crocs taillés en dague sur la nuque d'un lapereau isolé de sa mère. Sa main griffue empoigne le menton de la demi-louve et de l'autre, il manifeste par l'esprit un masque conçu juste pour elle. Il l'a traquée et il l'a trouvée.


    Révélation:

    "Deux; puis une... Puis deux, à nouveau."

    La pression qu'il exerce sur le corps de Nora est minime mais elle sent, à chaque seconde passée sous son emprise, que ses forces l'abandonnent pour aller ailleurs. Extenuée par ce vampirisme qui la pousse à la reddition, elle sanglote sans le vouloir et laisse l'enfant du monstre orner son visage de ce masque qui vient épouser si parfaitement les contours de son faciès. Les yeux de Nora s'illuminent, Ersa s'écroule alors que des visions bestiales s'emparent d'elle et qu'elle vit, à travers l'esprit de sa jumelle, la transformation lycanthropique la plus violente qu'elle ait jamais connu.

    Un rugissement de hyénidé, si tonitruant qu'il fait vibrer l'entièreté du tunnel affaibli; résonne dans la structure. Nora enfle, gagnant en volume à un rythme si hallucinant que sa peau peine à suivre la cadence et qu'elle se déchire aux jointures. Le lien entre les louves se brisent et Sage, quant à lui, ressent le besoin de soutenir Ersa dans cette épreuve :

    "Notre contact est rompu. Relevez vous, Ersa. Nous ne pouvons laisser cette chose emporter votre sœur."

    Un autre cri diabolique interrompt toute conversation. Changée en lycanthrope aux proportions si démentielles qu'elle en devient incapable de se tenir debout, Nora se voit choir à quatre pattes. Le masque de bois ne recouvre que les yeux de la bête énorme qu'elle est désormais et ses crocs rageurs se dévoilent dans un grognement carnassier tandis que s'écoule de sa gueule un ignoble mélange de bile noire et de salive caustique. Le Chasseur vient se poster au dessus d'elle, tendant ses doigts effilés comme un sordide marionnettiste avant d'ordonner à son pantin de se ruer sur la cible la plus proche.

    Résilente.

    La Fae malmenée par les cauchemars insurmontables voit le corps titanesque avaler la distance qui les séparent. Sauvage prend le relai sur ce corps partagé et tâche dans un réflexe qui se veut salvateur de se concentrer sur ses appuis pour accuser un impact inévitable. La force de Nora, malheureusement trop démesurée pour être contrée, empêche la pauvrette de résister à la violence de la charge. Elle se retrouve piégée, maintenue au sol par une paire de mâchoires aussi grosses que l'est son torse. D'un revers de sa patte avant, Nora chasse Trésor qui n'a quant à lui même pas le temps de bander son arc avant d'être plaqué avec une violence inouïe contre une paroi rocheuse qu'il transperce lorsqu'il est projeté dessus. Coincée dans cet étau qui la secoue, Résiliente est faite prisonnière d'une tempête de griffes et de crocs, ce sous le regard malveillant et intense du Chasseur qui pianote dans le vide de sa main gauche.

    Dans sa panique, elle implore inconsciemment l'apparition de son Gardien. L'apparition de...

    ...de qui, déjà ?

    _

    Nimureh, comme Alaric et Myriem, se font témoins de ce spectacle atroce. La porteuse de lames, agissant comme une protectrice du Wendigo blessé qui se cache derrière elle, laisse un macabre sanglot lui échapper avant de reprendre d'une voix emplie d'émoi :

    "Tu m'as laissée, moi... Et tu vas les laisser, eux..."

    Sa gueule défaite se tord, des craquements se font entendre à l'intérieur de son corps décharné; puis ses pleurs se font plus audibles encore :

    "...Et tu les oublieras, comme tu m'as oubliée. Comme tu as oublié les visages de tous ceux que tu n'as pas pu sauver..."

    Ses lames se lèvent, présentées comme deux dards de scorpion.



    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Vaincre Nimureh.
    -Vaincre le Chasseur.
    -Vaincre Nora.
    Vos mots ont un poids insoupçonnable.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -L...e : Sauvage et toi êtes en train de fusionner. Dos et épaule couverts de pelage noir. Torse, bras et jambes maculés d'éraflures et de traces de morsure dont naissent aussi du pelage. Incapacité à établir le moindre lien avec Crow. Ta peau noircit.
    -Ersa et Nora : Sage est conscient. Nora est devenue un lycanthrope possédé. Trois plumes brunes sur la joue, torse recouvert de plumes brunes. Epaules, dos et col recouverts de plumes, mollet droit légèrement métamorphosée en patte de chouette. Visage partiellement recouvert de plume et œil droit remplacé par celui d'une chouette. Bras droit entièrement remplacé.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton.
    -Myriem : Espiègle est consciente. ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -L...e : 75 % : 61 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi
    -Ersa et Nora : 60 %  : 57 % par dégât - 3% par remords
    -Alaric : 30% : 17  % par dégât - 3% par remords - 10% par don de soi
    -Vaesidia : 5 % : 5 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem :40% : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au 11/06 pour ce tour.

    Précisions:
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    Lune & Crow
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  • Mer 5 Juin - 2:27


    C  inq secondes, c’est tout le temps qui fut accordé à Résiliente après s’être remise de la dernière explosion, quand les hurlements de douleur de Nora lui parviennent encore étouffés par le sifflement strident de ses tympans malmenés. Ce n’est qu’en voyant le regard terrifié de Trésor à ses côtés que la fae albâtre prend conscience de la situation alors qu’elle se retourne pour témoigner de l’ignoble métamorphose de la soeur damnée. Elle qui est habituée à voir les muscles se tordre sous les effets de ses propres dons, Résiliente est cette fois terrorisée en voyant le Chasseur et Nora sous ses traits d’Hyène golgoth, et lorsque la transformation sinistre s’achève enfin et qu’elle a devant elle un véritable mastodon, la fille sélénite sent son coeur rater un bond d’effroi quand se précipite sur elle la silhouette du lycan béhémoth.

    Bouge!

    C’est Sauvage qui l’extirpe en premier lieu de sa tétanie, et quand ces quelques secondes s’avère fatales, ce sont les mâchoires de la hyène qui la meuvent en deuxième lieu. Lorsque les puissants crocs de la possédée se referment brutalement sur sa peau pâle, Résiliente lâche un hurlement aussi déchirant que les dents animales qui pénètrent dans sa chair tels des pieux. Les maxillaires de Nora broient cruellement ses flancs et la petite rompt presque ses cordes vocales quand elle entend les craquements hideux des os dans son corps résonner dans ses oreilles. Ses sens ne sont plus dominés que par la douleur insurmontable qui à l’inverse de toute les fois précédentes ne cesse jamais de lui faire mal, Résiliente crie de toute ses forces mais l’air peine à sortir de ses petits poumons comprimés par les crocs et c’est tout juste si elle bégaye.


    L’assaut n’en finit pas, les griffes se joignent aux dents et continuent de l’éviscérer vive, Résiliente ne pense même plus, son esprit n’a d’attention qu’à la souffrance qui y explose, elle aspire à la paix d’une mort rapide dont la cruauté du Chant des Ronces la prive, mais à la place elle doit subir bien pire destin dans l’inaptitude à mourir, mais ce n’est là même pas encore la pire des choses. Le pire, ô petite fae à l’âme si innocente, lui vient quand l’instinct de ses tripes en pleines éventration lui fait appeler à l’aide, et qu’un mot autrefois si rassurant, si synonyme de protection et de confiance, lui échappe dorénavant totalement. Résiliente se rend compte d’une autre sensation que la douleur, et autant que le supplice un nouveau sentiment anéantissant l’obsède: celui d’être incomplète. Elle peut sentir cette sensation au plus profond de son âme, il lui manque une partie d’elle même maintenant. La fae est incapable de dire pourquoi ni comment, c’est pire qu’un amour rompu unilatéralement, pire que le décès subit d’un proche, pire qu’une trahison si profonde qu’elle rend dément. Elle a un vide littéral dans sa chair mutilée par la soeur jumelle prisonnière du Chasseur, et un vide figuré si douloureux que son esprit se brise et ses cris redoublent d’intensité pour extérioriser son malheur.

    Soudainement plaquée contre terre par la hyène géante comme un vulgaire chiffon jeté en pâture à un jeune chien, la tête de la jeune fille heurte violemment le sol et ses yeux voient un instant l’oeil écarquillé de Myriem qui la regarde avec horreur. Dénuée de toute once de volonté de vivre maintenant qu’on lui a creusé un gouffre aussi abyssal dans son coeur, Résiliente tend lentement son bras engravé vers la magicienne tandis que ses yeux épellent le désespoir qu’est le sien.

    Et si sa voix supplie à Myriem qu’on lui vienne en aide et qu’on mette fin à sa torture:

    ”Myriem, pitié…”

    Ce que ses lèvres lui implorent ensuite sans un son trahissent tout le poids de son fardeau, tout autant que la lueur qui s’éteint dans ses yeux lorsqu’elle mime ces mots:

    ...tue moi

    Dépossédée de son nom. Dépossédée d’un compagnon. Dépossédée de ce qu’elle est. Elle n'aspire plus qu'à la fatale délivrance de la mort.

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  • Mer 5 Juin - 14:44


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 20


    Rien ne va comme je le souhaite, rien ne répond à ma volonté et je crois que la colère qui monte en moi depuis que l'Entité, cette maudite Sentinelle a utilisé mon tortionnaire pour me manipuler je ne parviens pas à retomber, mes nerfs sont à vifs et voir la petite Résiliente souffrir attise mes émotions.
    La chose gigantesque qui me fait face et me bloque la route vers le Wendigo a changé d'attitude et d'action quand Alaric s'est interposé. Nous avons fait tous le choix de le laisser affronter seul comme il le souhaitait la jeune femme issu de ses souvenirs, trop vive et intense malgré l'oubli ou plutôt l'ensevelissement de son existence dans la mémoire du mage Reikois.

    J'entends des explosions, je sens des vagues de magie qui déferlent, cela n'a de cesse, nous sommes réellement sur un champ de bataille et nous ne rejouons pas une ancienne bataille non nous sommes en train de jouer la notre, celle pour notre survie pour notre avenir, dans l'espoir que lorsque tombera la dernière créature emplie de magie sombre nous pourrons respirer sous le ciel de notre réalité, loin de ce cauchemar vivant qui nous entrain au plus profond de nos peurs et craintes, qui tissent sa propre vie en se nourrissant de nos êtres et pensées.

    Tous nous coordonnons nos efforts et moi qui suis une éternelle optimiste en temps normal j'aimerais que cela fonctionne mais rien ne va. Je me retourne quand j'entends les hurlements et que je ressens dans mes tripes la douleur de mes compagnons. Nora et Ersa souffrent, et je discerne la chose qui apparait, sortie des ombres, du sol, du ciel je ne sais pas, elle se dresse au dessus de la fière naine ailée et  sans que je ne comprenne comment ou pourquoi elle s'empare de son être. Elle en fait son pantin, sa créature et la force à se transformer, c'est horrible et dans mes os je ressens sa douleur, je pourrais dire que je sais ce que ressentent les lycans en un sens mais j'ai la conviction que c'est pire que l'ordinaire. Son corps s'étire, se déchire et devient une caricature de ce qu'est un lycan, trop grand, trop gros.

    Et c'est là que tout bascule. Je vois cette chose fondre sur Résiliente et l'enserrer dans sa gueule. Le cri de la jeune femme est une torture, une supplique. Autour de nous la situation ne fait qu'empirer mais mon coeur n'a plus qu'une raison d'être, la sauver, il bat pour elle, elle a perdu son nom par notre faute, elle ne perdra pas la vie, je m'y refuse.

    Je la sais mauvaise conseillère mais pourtant je la laisse me guider, m'emplir, me donner la volonté d'agir vite. Je canalise ma magie pour me téléporter auprès des deux, pour être au contact et user de ma magie curative pour purifier Nora mais hélas... Je n'ai pas fini d'incanter et de tisser les runes pour me déplacer par magie que de nouveaux civils font irruptions et m'empêchent de poursuivre, brisant ma concentration. C'est stupide, la téléportation est dure à lancer et me voilà coincée. (Téléportation P1 : échec)

    J'entends les mots qui me sont destinés, supplique atténuée par la distance mais dont chaque syllabe déchire mes entrailles et écorche mon coeur déjà en lambeaux, je suis dans ce cauchemar parce que mon esprit est malade et j'ai cru, non je crois que sauver Résiliente pourrait être le chemin de ma rédemption, elle a besoin de moi et surtout j'ai besoin d'elle. Je sens ma mana qui enfle, ma colère, ma peur, mon refus d'abandonner, cela gronde en moi. L'air se sature autour de nous d'une puissante odeur marine, mes orbites irradient de lumière, étrange de voir cette lueur sortir de sous le cache oeil mais la magie veut sortir, ma colère l'alimente et je vais la laisser couler, je vais donner ce que j'ai pour sauver Résiliente, peu importe que je tombe vidée ensuite, cela n'a aucune importance, seule elle compte.

    Quand je comprends ce qu'elle attend de moi, je refuse sans l'ombre d'une hésitation et je hurle.

    - Jamais Résiliente ! Nous....

    Ma mana m'enveloppe, les trois civils sont presque sur moi, prêts à exploser sûrement, mes mains j'ouvre leurs paumes et d'un geste ample je mime un mouvement d'arrière vers l'avant et alors que je le réalise ma mana se concentre et une main plus grande que moi apparait. Guidée par ma volonté propre je la pousse vers l'avant, balayant comme des mouches les civils qui me font face et bloquent la route vers ma cible, je vais détruire ce qui s'en prend à Résiliente. Je ne suis plus que colère, émotion vive, puissante, dévastatrice, elle glisse comme ma mana prête à rayer tous ceux qui s'interposeront entre nous. Ma main est en l'espace d'un instant au dessus du corps de hyène géant qui enserre Résiliente. Je me saisis de la chose, prête à l'écraser, fétu de paille face à ma magie et ma volonté, je me sens capable de la détruire, la briser, mettre fin à tout ça. Mais dans le fond ce que j'espère c'est que la chose lâche mon amie, mon enfant, celle qui compte sur moi.  (Eau P4)

    - Rentrerons....

    Ma magie la retient mais ce n'est pas naturel et elle ne veut lâcher, je vais devoir la détruire mais.. mais.. encore une fois mon Humanité est secouée car j'entends et vois Ersa qui souffre, ce que je fais à Nora résonne en elle et... je ne peux pas la tuer, en tuer deux, les jumelles pour sauver Resiliente je n'en suis pas capable... Je reste faible au final, incapable de faire des choix décisifs, c'est pour cela que je ne pourrai jamais rejoindre une armée, qui choisir ?

    Alors sans relâcher ma pression, j'espère la bloquer, l'empêcher de nuire plus mais je dois faire plus alors je tisse des tentacules d'eau qui sortent de cette main géante et qui glisse sur la gueule de la hyène pour venir s'attaquer au masque et tenter de l'arracher, peut-être....

    - Ensemble !

    Je parlais ou plutôt hurlait pour la rassurer, espérant qu'elle m'entendait.

    - Plus jamais seules !

    Je sentis la résistance du masque, aucun rapport avec ceux d'avant, celui ci était d'une solidité effrayante et pourtant... je parvins à en briser un morceau, c'était peu mais c'était : l'Espoir !

    - Trésor !  Aide la je retiens Nora.

    Il devait agir et sortir Résiliente de la gueule de la hyène... J'avais le souffle court, mais je maintenais ma mana, je n'avais pas dit mon dernier mot et je pouvais encore agir, l'énergie du désespoir m'avait quitté, je voulais ne garder en moi que celui incarné par Louise et me montrer digne d'elle.


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  • Mer 5 Juin - 18:44
    La monstruosité qui portait certains traits émincés et laminés de Nimureh se rapprochait grandement au fur et à mesure que le mage déchu courait dans sa direction. Elle était si grande, si atroce à regarder, dévorée par tout ce qu'Alaric avait pu s'infliger ; ce qui avait pu être infligé à la jeune femme autrefois souriante, joviale. Elle était devenue l'opposé, le miroir de toutes les émotions qu'Alaric avait cru refouler pour ne pas les subir. Elles s'étaient gangrenées pour qu'elles ressortent hors de l'âme perdue de Nimureh. Mais était-ce réellement elle, coincée dans cet univers devenu instable, à la limite de tous les engloutir ? Ou n'était-ce qu'un jeu de l'Entité, dans un ultime soubresaut pour piéger et se délecter de toutes ses proies qui avaient réussi pour la majorité à lui échapper ?

    Alaric s'en foutait. Il n'y avait que Nimureh qui importait. Elle était là, en face de lui. Ses souvenirs vibraient dans son esprit torturé. Elle prononça son nom. Elle abaissa même son arc, le tenant d'une manière bien maternel.

    "Si c'est bien moi, Nimureh ! "Dit-il quand sa voix, comme surgissant d'un passé brisé et mis de côté depuis trop longtemps émit des doutes.

    Arrivé face à elle, il manqua de faire un pas en arrière, quand elle brisa brutalement son arc, avant de laisser ses bras se métamorphoser... les craquements de bois et d'os étaient sinistres, écœurants... à vomir. Alaric se mordit les lèvres, se raccrochant toujours au beau sourire qu'il avait de Nimureh ; la dernière belle chose qu'elle lui offrit avant d'expirer dans ses bras. Ses yeux ébahis de la transformation des bras en armes lacérantes, s'étant soudées avec les restes de l'arc.

    "Mon Alaric... L'Alaric que j'ai connu autrefois... n'aurait jamais abandonné ses camarades. Vois ce que tu laisses derrière toi."

    Alaric serra les dents à ce rappel vicieux et qui avait l'effet d'un coup de poignard dans les tripes. Il ne pouvait pas sauver tout le monde. Non, il ne le pouvait pas ! Il ne se retournera pas en luttant contre lui-même, faisant abstraction de l'effroyable chaos qui s'intensifiait derrière lui. C'était déchirant de lutter contre sa propre nature... lui qui avait toujours aidé les autres envers et contre tout. Et pour quel résultat ? Il avait perdu Nimureh… Plus tard, il fut déchu, frôlant l'exécution. Sauver les autres pour en payer le prix fort !

    "Tu m'as laissée, moi... Et tu vas les laisser, eux..."

    La voix de Nimureh résonnait de toute cette détresse émotionnelle qu'elle avait subie à cause d'Alaric.

    "... Et tu les oublieras, comme tu m'as oubliée. Comme tu as oublié les visages de tous ceux que tu n'as pas pu sauver..."

    " Oui, je t'ai oublié, parce que je n'étais qu'un lâche. J'ai cherché à me sauver moi ! À tes dépens ! Je n'ai pas accepté ta perte, j'ai fui, je t'ai oublié, préférant ne pas affronter la douleur de ta perte. Inconsciemment, j'ai cherché à faire pénitence en me raccrochant aux autres, pensant faire de mon mieux pour les préserver des maux de ce monde. J'y croyais autrefois, avant que je sois incapable de te sauver de la mort, parce que je m'étais préoccupé des autres avant toi ! Je croyais sauver tout le monde et il a fallu que je te perde pour comprendre que c'était au-dessus de mes forces. Cela m'a coûté... toi. Alors oui, j'ai fui ! Je ne voulais pas affronter mon échec ! "

    Le visage mortifié de Nimureh se craquela quelque peu. Elle parut frémir. Le temps passa un instant avant qu'elle ne reprenne la parole.

    "N'est-il pas... normal, d'oublier ? N'est-ce pas dans l'ordre des choses ?"

    "Pas quand des faits ou des personnes marquent notre vie, qu'elles nous ont apporté joie et bonheur. Tu as été une des meilleures choses qui aient pu m'arriver, même à la fin. Même quand tu m'as soufflé dans ton dernier soupir que tu partais pour le grand départ et que la vie continuera pour moi. J'aurais dû faire face et accepter de te laisser partir... en gardant de toi les plus beaux moments... et ton sourire...

    Il leva la tête vers ce qui n'était qu'une représentation sordide du visage de Nimureh. Les larmes lui piquaient les yeux.

    "Pourras-tu me pardonner et m'accorder ce sourire qui est ce qu'il y a de plus magnifique dans tout le Sekaï ? De le revoir encore avec tes bras autour de moi ? "

    La monstruosité lâcha ses armes, tendant ce qui était des simulacres de bras. Des larmes, à la teinte ambrée, coulaient des orbites de son crâne, le long de la peau parcheminée de ses joues desséchées.

    "C'est injuste, Alaric"

    Son visage squelettique se fracture encore plus, laissant apparaître le doux visage de Nimureh, le vrai, celui qui était réellement dans les souvenirs ressurgis des tréfonds de la mémoire du mage déchu.

    ""Pourquoi m'inflige-t-on de t'aimer encore au-delà du trépas ?"

    Sa voix empreinte d'une certaine tristesse, d'un certain regret peut-être, se perdit en écho... et lentement, elle s'étiola, pour totalement disparaître de la vue d'Alaric. L'humain se laissa tomber à genoux, à demi-terrassé par cette énième perte, qu'il accepta cette fois. Il ne retint pas ses larmes, manquant de s'effondrer.

    *Je ne t'oublierai plus. Plus jamais... *

    Un étrange silence prit place. Alaric se retourna cette fois. Plus d'explosions, plus de volées de flèches ? Il se remet debout, découvrant que ses amis sont entourés de loups... et de l'autre côté, il y a le Wendigo blessé, qui rampe comme il peut pour s'enfuir.

    La voix de Valeureux résonne dans son esprit.

    "Vous avez bien agi, messire. Tâchons désormais d'aller à contre-courant et de prouver qu'en réalité, nous pouvons bel et bien sauver tout le monde. Qu'en dites-vous, mon brave ?"

    Alaric passa ses mains sur ses yeux, pour dégager ses yeux noyés de ses larmes.

    *Je pense qu'on va foncer....*

    Il pivota de moitié, fixant le Wendigo. Un pieu de terre le transperça brutalement. Au moins, cela soulagera ses souffrances.

    Pris encore aux tripes de sa conversation avec Nimureh, il regarda la situations de ses alliés. Il manqua de trembler. Il devait agir. Mais le devait-il réellement ? La réponse était oui !

    *Tu vas aimer, Valeureux*

    Il ne pouvait pas sauver tout le monde, mais rien ne lui interdisait de faire du mieux qu'il pouvait pour que le maximum survive. Il ne devait pas flancher. Il devait tenir bon. Pour Nimureh, qu'il se promit de ne plus jamais oublié. Et s'il survivait, il se fit la promesse de l'enterrer avec les honneurs qui lui était dû, dans un endroit, près du lac, qu'elle avait toujours apprécié... D'y penser, les larmes lui revinrent aux yeux. Allez ! il devait tenir !

    Il appela la terre, lui imposant un choc ondulatoire, pour former une grande vague tellurique. Son objectif ? Diriger cette vague sur les loups, pour les déstabiliser. Il réussit à se maintenir en équilibre, précaire néanmoins, pour espérer rejoindre les autres en difficulté. et espérer les loups par la même occasion.


    Spoiler:
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  • Sam 8 Juin - 0:25
    image rp

    Tour 20

    Le chaos continuait sur le champ de bataille, Ronchon et l'elfe tenait la ligne pendant qu'Ersa alignait les tirs, pendant le fil de l'instant, se concentrant seulement sur l'arc qui s'armait, qui claquait, les caresses répétitives des plumes sur ses lèvres. Le sifflement des flèches qui filaient pour distribuer la mort. Puis son corps se figea. Son cou se resserrait sous une pression qui n'était pas liée au moment, mais liée à ce lien particulier qu'elle entrerait avec sa sœur. 

    Elle découvrit sa jumelle aux mises avec leurs cauchemars, reconnaissant entre tous la silhouette du chasseur. Cette apparition qu'elle ne pouvait accepter, qui les avaient chassées depuis leur arrivé dans ce monde. Un frisson parcourut son corps à l'apparition de ce masque, qu'elle devinait façonner pour sa jumelle. Et pour la première fois peut être, Ersa ressent la peur. Pas la sienne, mais celle de la louve. Nora était pétrifiée, abandonnée par ses forces et sa volonté. Puis elle renonce, abandonne cet impossible combat. Acceptant la fin et devenir une marionnette du faiseur de masque. Et en réponse de la peur de la louve inflexible, la détresse figea la naine. Que saurait-elle faire ? En avait-elle tout simplement les moyens ? Le chasseur, les traqués, non, il n'avait toujours traqué que Nora l'instinct animal de ce duo impossible. 

    Cette phrase déjà prononcée, déjà reprise, avec une autre saveur, cette fois, c'était celle du désespoir. Et devant l'illumination de son regard, elle sait qu'elle l'a perdue. Ses forces la quittent, son regard se voile un instant avant d'être saturé d'images de chasse, de combat, d'exécution. Les siennes, celles d'autres lycans. C'étaient eux, la meute, les enfants de la chasse plus que du Titans.

    Il semblerait qu'à nouveau, elle eût trouvé un autre Alpha, ceux qui s'imposaient de force et non ceux qui le faisaient naturellement.

     Avant que son esprit ne l'emmène trop loin, une douleur explosait dans son petit corps. Elle avait l'impression d'être écrasé par un rocher. De subir dix fois sa transformation alors que son corps ne faisait que convulser au sol, son corps se contractait. 

     C'était Nora qui subissait réellement tout ça. Elle qui ne prenait pas leur forme habituelle, mais celle d'un hyène géante, bien plus grande que la majorité de ce qu'Ersa avait connue. Le premier hurlement de Nora pressa l'esprit de la naine si violemment qu'elle crue ne jamais pouvoir revenir. 

    Sage essaya d'apporter son soutien à celle qui restait, ayant perdu l'autre sœur. Elle aurait voulu répondre, qu'elle le savait, qu'elle le tuerait, mais rien ne venait, pas un mot pas une pensée cohérente. Seul le hurlement de la bête résonne en elle. Puis cela se calma, la transformation. Était terminée la vision de la naine revint, évacuant les larmes. Elle releva la tête, son regard tomba sur la hyène géante qui se jeta sur resilience... 

    La naine tendit la main, pleurant encore un peu, laissant échapper un unique met étouffé.

     - Non... 

    Son regard retomba devant la violence de la vision. Cherchant une solution. Rien ne lui vient, elle ne pourrait que blesser Nora. Mais avait-elle le choix ? 

    Elle se redressa, attrapant son arc, encochant une flèche d'une main tremblante. S'appretant à tirer sur elle-même, mais c'est Myriem qui agit en premier. Sa magie atteint la hyène sous la forme d'une main enserrant la hyène avec plus de force. Ersa se fige sous cette pression, sentant ses côtes craquer, pendant que l'air s'échapper de ses poumons. Elle tomba à genoux encore une fois. Elle serra les dents se redressant. Ses dents grincèrent, l'idée de se briser la mâchoire pour sauver Résiliente émergea. Elle n'avait pas besoin de blesser Nora, juste elle. 

    Son visage se mit à la brûler quand les tentacules s'attaquèrent aux masques, puis plus intense, quand un morceau s'arracha. L'esprit d'Ersa se fissurait devant toute cette souffrance, ce tiraillement face au fait de devoir blesser sa sœur, alors qu'elle s'était promis de se sacrifier pour elle, de ne plus la blesser. Sa raison s'étiolait à chaque secondes 

    (-Tu as une idée de ce que je dois faire? Détruire le masque ? Même si ça a tué les autres où une idée pour attraper le chasseur ?  

    - Les règles de ce lieu ont toujours été mystérieuse. Je pense que le masque n'est qu'un moyenpour le maitre des lieux de renforcer son emprise sur ses victimes. Ils sont limité, peut être couteux en energies...Celui ci semble solide, il doit sans doute être précieux pour nos ennemis.  

    Il laissa un blanc avant de reprendre

    (- Si l'abimer de vous blesse pas, je pense qu'il est acceptable de le détruire purement et simplement.). 

    Elle encocha deux flèches d'un geste automatique bien que tremblant. Les larmes coulaient sur son visage, sa respiration sifflait sous la pression que lui infliger Myriam. Elle commença à armer son tir, mais ses côtes craquèrent à nouveau, refusant ce tir.

     - Je suis désolée. 

    Son regard se posa sur le masque, d'un coup, elle tendit l'arc et lâche à la corde aussitôt, ce tir qu'elle maîtrisait, ne l'était plus, parasité par les larmes, par la douleur, pas la folie naissante. La corde claqua, la naine grogna en se pliant, les flèches sifflèrent. Se fichant dans le masque, trop profondément, le masque se fissure et une douleur éclate dans le crâne de la naine. Ses mains vinrent presser son front. Encore une fois, elle avait échoué, quand son tir importait réellement, elle avait échoué. À quoi elle s'attendait, ces moments n'avait jamais été les siens. Pourquoi cela devrait changer. 

    Le hurlement de la hyène la déchira corps et âme. 

     - ERSAAA ! 

     Cette panique qui transpirait à travers ce mot. Elle implorait sa sœur impuissante. Ersa resta immobile, pleurant un peu plus. 

    - Je n'y arriverais pas. 

     Son regard se posa sur le chasseur, et de son esprit brisé, la colère émergea. Elle tenta d'envoyer une attaque mentale sur le chasseur, mais il ne broncha même pas. Comment avait put, elle pensait que cela marcherait. 

    - Cette chose n'est pas votre chasseur, Ersa. Il n'en est que l'idée, une infime part de sa subtanse. Observez. 

    Le chasseur plana jusqu'à Nora, s'immobilisant derrière la hyène. La main de l'apparition se glissa contre le pelage de la bête, réellement. Ersa ne comprenait pas ce phénomène, son esprit refusé de penser à autre chose qu'à la souffrance de sa sœur. Sa main se posa machinalement sur le manche de son glaive. En fait, elle était arrivé si bas, c'était son dernier moyen de protéger ce groupe de victime, j'écourtais sa vie pour protéger les leurs, de mettre fin à la torture que devait subir sa sœur. Elle lâcha son arc qui heurta le sol et commença à sortir la lame du fourreau. 

     - Nora, encore une fois, je suis une incapable, mais s'il te plaît aide moi. Aide-moi face à ce faux chasseur, à rétablir la véritable chasse, à rétablir la vérité que cela représente. Il n'est pas notre chasseur, il n'est qu'une copie de cet Alpha qui nous sert de cape. 

    Ersa renifla en essayant de se rapprocher de la hyène. Les larmes se déversaient sur sa peau. 

     - J'ai... J'ai... Besoin de toi... De nous... Resiste à ce faux appel. Tu es bien plus qu'une bête sauvage. T'es celle qui aurait du vivre. Du choisir. 

    Nora se reconcentrer sur sa sœur, recréant la dualité qui les avaient conduit ici. Nora en chasseuse, Ersa en petit être déprimée. Elle secoua sa tête, comme elle le faisait si souvent, quand Ersa tentait de reprendre le contrôle, mais c'était insuffisant, il était trop fort pour elle. Le rugissement qui s'échappa de cette sœur perdue, lui fit perdre pied, le corps d'Ersa vibra. Jusqu'au plus profond d'elle. Son corps se recroqueville, près à céder, mais son esprit s'accrocher désespérément à ce fragment de voix.

     - ... eut p... 

     Ersa porta ses mains sur ses tempes. 

     - ... Asque 

    Les larmes envahirent ses yeux, sa vision se troubla. Un double sentiment se créa dans son esprit devenu bancal. Mais c'est la colère qui l'emportait, ses ailes se reculèrent, la magie de Sage se concentra. 

    - Je suis désolé... Ma sœur. 

    Ses ailes s'abattirent, créant deux lames d'air sur le masque. L'air frappa le masque, le fissurant sévèrement. Mais la puissance sans maîtrise n'est rien. La magie frappa et la tête d'Ersa partie en arrière. Son corps lâcha, elle tomba à genoux, ses ailes se replièrent autour d'elle. L'isolant presque du monde, sauf de sa sœur. Les larmes continuaient de rouler, d'humidifier le sol. 

    Elle cherchait quoi faire, une solution, et en même temps, est ce que se battre était la solution. Sa main se déplaça se serrant sur la poignée de son glaive, se demandant à nouveau si la solution n'était pas cette liberté, offrir sa chance à Sage, alors que tout son esprit se brisait à l'instar d'un verre en cristal heurtant le sol. 

    - Je n'en peux plus. Je ne suis plus... je ne suis plus qu'abandon. 




    Résumé:

    Corruption:

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  • Lun 10 Juin - 1:48
    Plus j’arpentais cette réalité, plus j’avais le sentiment qu’un pseudo démiurge avait décidé de chier sur mon existence. En effet, malgré toutes nos précautions et nos décisions, aussi douteuses soit certaines d’entre-elles, la situation dans laquelle nous nous retrouvions tous confrontées, moi y compris, empirait de plus en plus. Etait-ce là la preuve que notre hôte se laissait gagner de plus en plus par le désespoir ? Ou bien tout ceci n’était-il qu’une réaction classique de la part du tenancier de cette dimension ? J’eusse été bien incapable de le dire à l’inverse de mes « alliés. Hélas ! Les questionner à ce sujet m’était pour l’heure impossible. Non que j’eusse, sans doute, obtenu une réponse satisfaisante à ce sujet. Après tout, aucun d’entre eux ne semblait être des soldats ce qui, à mon sens, était quelque peu problématique et ce, pour des raisons évidentes. Aussi, il y avait une forte probabilité pour que les membres de cette compagnie me rétorquent que leur progression au sein de ce monde avait été semée d’embûches et que cette nouvelle attaque n’était qu’une de plus parmi tant d’autres. Certes, rien ne me disait que l’être orchestrant ces lieux raisonnait de la même manière que moi ou encore de la même façon qu’un humain. Cependant, si tel était le cas, il était à mon sens indispensable de savoir si oui ou non, ce nouvel assaut était différent et ce, afin de déterminer l’état d’esprit de notre adversaire.

    Quoi qu’il en soit, l’heure n’était pas aux commérages. La situation était bien trop chaotique à mon goût et m’imposait de prioriser les cibles afin d’assurer ma survie et accessoirement celle de mes alliés. Pour le moment, comme je constatais en jetant un bref coup d’œil, je n’avais pas à me préoccuper de l’archère étant donné que l’humain s’était suffisamment rapproché d’elle pour que celle-ci daigne changer de tactique en acceptant de se battre au corps à corps en usant de dagues. En soi, ce détail constituait une bonne nouvelle. Même si j’ignorais si cet homme était capable de l’affronter ou de survivre, non que l’idée de la possibilité de son trépas ne suscite en mon sein un quelconque sentiment autre que de l’indifférence, il avait le mérite, par ses actions, de m’offrir une diversion que je comptais bien utiliser à mon avantage et ce pour tenter d’amoindrir le nombre de nos assaillants.

    En effet, à défaut de pouvoir utiliser de ma magie pour nous protéger efficacement de la volée de flèches ou pour faire disparaitre les vagues de civils qui continuaient à apparaitre, j’étais, en revanche, en mesure de me battre contre les membres de cette meute qui avaient décidé, à leur tour, de nous affronter. Cependant, leur soudaine apparition me dérangeait au point que je fronçais des sourcils. Il est vrai que la nature de cet endroit m’échappait. Le maître des lieux semblait capable d’invoquer ou de révoquer des créatures ou des êtres « vivants ». Pourtant, sa démarche n’avait rien de logique. En effet, s’il cherchait à user, comme on me l’avait révélé quelques instants auparavant, de nos peurs les plus profondes et de nos souvenirs les plus douloureux contre nous, le rapport entre des loups, une archère, des civils et des volées de flèches étaient quasiment inexistants. Autant, les derniers éléments évoquaient le déroulement d’un champ de batailles, autant le premier ne pouvait évoquer au mieux que sa conclusion…ce qui n’avait aucun sens au regard de la discrétion dont ils avaient fait preuve. Ici, en ces circonstances, cette horde d’animaux évoquait une autre réalité. Une réalité qui ironiquement avait un lien avec mon art : celle de la chasse. Mais dans ce cas, que signifiait cette dissemblance ?

    Si j’en croyais les renseignements que l’on m’avait fourni, cette discordance au niveau de nos ennemis présupposait que la Sentinelle ou bien son maître cherchait à déstabiliser non mais une personne mais deux. Dans ce cas de qui s’agissait-il ? La première était évidente. L’humain était concerné. La seconde, en revanche, m’était totalement inconnue. Etait-ce la monstruosité qui, auparavant, s’accrochait à la baronne ? Après tout, elle présentait toutes les caractéristiques d’un lycanthrope dont la transformation aurait mal tourné… à moins que son apparence ne soit due à son ascendance particulièrement douteuse. Quoi qu’il en soit, ses traits se rapprochaient de ces prédateurs quand bien même elle n’en avait pas le comportement. Cependant, je doutais que mon postulat fût le bon. Cette abomination, dont l’existence aurait dû être purgée de la surface de ce monde, semblait, de base, de nature craintive. Elle n’était visiblement pas en mesure de savoir se débrouiller par elle-même, ni même de se montrer particulièrement courageuse. Elle n’était qu’une petite geignarde qui avait fait le choix de subir et non d’agir et qui, par essence, paraissait être effrayé par son environnement. Je n’aurais pas été étonné de voir sa mine se décomposer, rien qu’en entendant, en pleine forêt, le craquement d’une branche. Il ne pouvait également s’agir de Myriem étant donné qu’au moment de mon apparition, elle semblait avoir été aux prises avec une des manifestations de l’Entité…ce qui ne laissait que les deux hybrides et les deux jumelles. Etant donné que les deux premiers tenaient plus de l’animal que de l’homme, il n’aurait été guère étonnant qu’ils éprouvassent de la crainte à l’idée de rencontrer une meute de loup qui auraient tôt fait de les tuer afin d’ensuite pouvoir s’en délecter. Cependant, je ne pouvais occulter le fait que les jumelles pussent être concernées. Après tout, au-delà de leur apparence pour le moins disgracieuse, j’ignorais tout d’elle.

    Quoi qu’il en soit affronté ces créatures sur un terrain aussi découvert et avec aussi peu d’alliés fiables étaient particulièrement désagréables. A choisir, j’eusse préféré affronter l’archère. Hélas ! Ce n’était pas à moi de m’en charger. Je devais me contenter d’accepter d’affronter cette meute même si cela me déplaisait. Bien que devoir subir un siège de la part d’autant de créatures ne m’enchantait guère, le fait que l’hybride à poil ras ait accepté de se plier à ma demande me satisfaisait. A défaut, de pouvoir obtenir des conditions optimales pour combattre cette menace, j’étais toujours en mesurer de renverser la table d’une manière ou d’une autre. Aussi, ce fut avec un sourire carnassier sur les lèvres, que je regardais brièvement les fortifications de givre apparaitre tout autour de moi. J’avais conscience que ces dernières ne parviendraient pas à résister très longtemps face à un tel assaut. Cependant, elles me permettraient de gagner du temps voire d’amoindrir considérablement le nombre d’ennemis qu’il me faudrait abattre non plus avec mon arc, au vu de la situation, mais avec la lance que venait de m’octroyer le sanglier.

    Me saissisant également du bouclier, je grimaçais quelque peu en sentant le froid de ces objets assaillir mes sens et engourdir mes doigts, malgré la présence de mes mitsugake. Hélas ! Il m’était impossible d’utiliser de ma pyromancie pour me réchauffer auquel cas je risquais de faire disparaitre assez rapidement ces armes éphémères. Ignorant donc les messages envoyés par les nerfs de mes mains, je basculais la lance au dessus du bouclier et suivais attentivement les mouvements de cette meute qui nous avait encerclés et qui malmenaient déjà nos fortifications qui, pour le moment, tenaient bons. Demeurant vigilante, je tâchais de protéger l’hybride et surtout la rousse qui avait su saisir, sans que je ne le demande, ce que j’attendais d’elle. En effet, elle avait compris qu’au regard des circonstances, il était impératif que nous agissions de concert afin d’assurer notre survie. Aussi, de par prédispositions magiques et de ses talents d’archère, elle parvenait à faire en sorte que certains de nos adversaires rencontrassent un terrain favorables à un décès prématuré. Pour ma part, je devais juste prendre soin à ce qu’aucun loup ne parvint à percer nos défenses et à menacer mes deux alliés. Rien de plus simple en somme même si le fait de combattre au corps à corps ne me réjouissait guère tant il ne s’agissait pas de mon domaine de prédilection bien que je susse me débrouiller. Qui plus est, cette tactique me remémorait certains souvenirs pour le moins désagréables et que j’essayais au mieux de réprimer et de confiner dans une partie de mon âme.

    C’est alors qu’un cri pour le moins inhumain se fit entendre et me poussa, rapidement, à jeter un coup d’œil vers son origine, ce qui me laissa pantoise même si je tâchais, en m’admonestant une gifle mentalement, de me focaliser à nouveau sur la meute qui assiégeaient notre position. Je n’avais pas de temps à perdre même si ce que j’avais vu me préoccupait désormais. De ce que j’en avais saisi, la jumelle de mon allié semblait avoir été prise au dépourvu par un nouvel ennemi dont l’apparence pour le moins macabre n’avait non seulement rien à envier à celle de l’archère mais qui en plus avait le don de me faire frémir d’effroi. Malheureusement, je ne pouvais me permettre d’assister mon allié. C’était tout bonnement impossible. Les autres membres de sa compagnie se devaient d’agir auquel cas elle risquait de mourir ou pire encore, si je croyais ce que j’avais vu, d’être transformer en une ignoble créature qui aurait tôt fait d’exécuter la volonté de notre geôlier. Or, bien que sa survie n’ait, à mes yeux, aucune forme d’importance, je tenais en aucune façon à devoir affronter un énième ennemi. J’avais déjà fort à faire avec cette simple meute. Il était, par conséquent, impératif, que Myriem ou l’hybride à fourrure ou même l’abomination dont on ne saurait identifier l’espèce agisse le plus rapidement possible, quitte à devoir abattre leur camarade. A mon sens, il était bien plus judicieux de tuer un allié que de le laisser vivre au risque s’il se retournât contre nous et provoquât la mort de l’un d’entre nous.

    Malheureusement pour moi, mes auxiliaires ne s’avérèrent d’aucune aide comme je le constatais assez rapidement du coin de l’œil. En effet, aucun d’eux ne fût suffisamment rapide ou habile pour interrompre les machinations de notre nouvel ennemi sur la rousse. Pire encore ! La naine à la crinière de feu avait laissé place à une gigantesque hyène qui s’était empressé de se jeter sur la scélératesse qui, en temps normal, accompagnait Myriem. Celle-ci n’eut même pas le temps de réagir que le simulacre de corps qu’elle possédait se retrouva maintenu au sol par une immense paire de mâchoire dont j’avais cru percevoir, depuis ma position, les dents particulièrement aiguisées. Je ne donnais pas cher de la peau de cette ignominie même si je remerciais le ciel que notre ancien allié se soit montré aussi idiot qu’un hybride en ciblant la personne de notre groupe qui était la plus inutile et dont l’existence était, au mieux, anecdotique.

    Notant qu’un loup était parvenu à se frayer un chemin à travers nos défenses, je me précipitais à sa rencontre, usais de mon bouclier pour me protéger de ses griffes et l’empalais d’un coup de lance bien placée avant de la retirer et de reculer à nouveau. Malheureusement, il n’était pas le seul. D’autres prirent sa place ce qui était quelque peu étrange à mon sens. Nos défenses n’avaient pas encore faibli et le nombre d’assaillants n’avaient guère augmenté. Pourquoi ce soudain changement alors ? Pourquoi parvenaient-ils à pénétrer aussi loin dans nos lignes alors que quelques instants auparavant ils n’y arrivaient pas ? A ces questions, il n’y avait qu’une seule réponse alors que je jetais un coup d’œil derrière moi. La jumelle qui m’accompagnait, avait décidé de changer de tactique et de venir au secours de son homologue quitte à nous mettre toutes les deux en danger. Comment pouvait-on être aussi stupide ?! Tout comme les autres éléments de sa compagnie, elle n’était pas fiable ! Pire encore, elle laissait ses émotions prendre le pas sur sa raison.


    « Bordel de merde, cessez de faire la conne en essayant d’assister votre sœur. Vos alliés, si tant est qu'on puisse les considérer comme fiables, peuvent s’en charger ! Aidez moi, plutôt, à repousser ces loups ! Je ne parviendrais pas à les retenir éternellement toute seule ! Je suis pas un salopard de Dévoreur ! »

    Hélas ! Mes paroles tombèrent visiblement dans l’oreille d’une sourde. L’archère persista dans sa démarche ce qui m’obligea à nouveau à aller à la rencontre des loups et de porter quelques coups de lances afin de les tuer ou de les repousser, le tout en continuant à me prémunir de leurs attaques en utilisant mon bouclier.

    « Putain ! »

    La rousse, insensible à mon juron, comme je le notais, se replia soudainement sur elle-même après une énième tentative pour sauver sa sœur. Non. C’était plus que ça. Elle semblait certes désespérée mais ses attaques sur sa jumelle paraissaient s’être répercutées sur sa propre personne. Comment ? Pourquoi ? Je l’ignorais ! Mais le fait est que frapper cette gigantesque créature lupine avait eu irrémédiablement comme effet de blesser la personne que j’avais cru bon, à tort de considérer, comme mon allié. Il était par conséquent assez évident que je ne tirerais rien d’elle. Entre la douleur qu’elle devait ressentir ainsi que la détresse qui étreignait, de ses griffes, son âme, tenter de lui faire retrouver ses esprits ne servirait à rien. Elle n’était plus d’aucune utilité. Pire encore. Elle était devenue un poids qui avait décidé, par ses actes et par ses choix, de menacer ma propre existence. Que ce fut intentionnel ou non, je m’en moquais. Le fait était que, dorénavant, il n’y avait plus que le sanglier et moi pour affronter cette meute. De même, je ne parvenais pas à occulter une pensée qui désormais me hantait.

    Si les blessures de sa jumelle atteignaient la rousse, se pouvait-il qu’elle finisse également par subir la même transformation ? Allait-elle aussi devenir une ennemie ? Je l’ignorais. Cela demeurait, après tout, une possibilité qu’il m’était impossible d’écarter. J’allais devoir me montrer vigilante. Qui plus est, une autre question se posait. Si blesser cette hyène affectait la naine à la crinière de feu, l’inverse pouvait-il avoir lieu ? Si la magie à l’œuvre derrière cette « malédiction » possédait une quelconque logique, cela devait forcément être le cas. Or, si je voyais juste, je tenais là le moyen de mettre un terme à la menace que constituait ce louvat et ce, de manière définitive. Mais…il n’y avait qu’une seule façon de le vérifier : il me fallait empaler le cœur de la personne située derrière moi. A cette pensée, je resserrais mes doigts autour de la lance. Tuer cette personne ne me posait aucun problème. En revanche, j’avais conscience que ses camarades apprécieraient assez peu cet acte et ce, malgré les arguments que je pourrais leur opposer ou la réalité de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Pire encore, ils risquaient d’estimer, à leur tour, que je constituais à nouveau une menace et chercherais dès lors à m’abattre. J’allais devoir agir avec précaution même si je savais que si les circonstances m’y obligeaient, je prendrais la décision qui s’imposait sans éprouver l’ombre d’un regret.


    Pour l’heure, il me fallait régler le problème de la meute. Aussi, j’apostrophais le sanglier sans plus tarder.

    « Vu que cette conne a décidé d’imiter l’autre saloperie de monstruosité qui reste toujours dans les jupons de la baronne en se lamentant sur son sort tel une incapable, je crains que nous risquions d’y passer…à moins que vous n’acceptiez de mettre à exécution mon plan. » Je donnais un coup de bouclier à un des loups qui s’était un peu trop approché « Vous ouvrez un passage suffisamment large au sein de cette forteresse de glace pour qu’un maximum d’ennemis puisse s’y engouffrer afin de nous attaquer. Dès lors qu’ils sont suffisamment nombreux à être entrés dans cette brèche, vous n’hésitez pas et vous me les empalez en usant de votre magie pour faire surgir du sol des pals de glace au sein même de ce corridor. Cela devrait définitivement les calmer ! Bien évidemment, conservez une mince barrière de glace entre eux et nous au moment de leur percée. J’aimerais éviter d’imiter la geignarde en faisant plus ample connaissance avec la mâchoire de ces animaux. »

    Retournant en première ligne, j’en profitais pour donner un énième coup de lance à un loup et jetais, à intervalles fréquent, un coup d’œil sur la rousse ainsi que sur les alentours. Au cas où cette dernière aurait un comportement suspect qui menacerait mon existence ou si la hyène qui lui servait désormais de sœur représentait une menace pour le groupe, je comptais prendre les mesures qui s’imposaient en agissant rapidement : en faisant volte-face et en me servant de ma pique pour transpercer le cœur de celle qui serait devenue mon ennemie.
    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Lun 10 Juin - 5:38


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 21 - L..É.....N

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 8 BANNIERETOUR21






    "Bien compris, Vaesidia !"

    Résonnant par dessus les rugissements des loups ténébreux, le cri rageur de Ronchon se fait entendre lorsque son givre s'étend et se déforme pour adopter la structure que requiert le plan de la guerrière impériale. Les épines glacées crissent lorsqu'elles se recourbent, se torsadant telles des lianes alambiquées pour réaliser cet étau dans lequel viennent se piéger les loups. Vaesidia frappe juste, verrouillant les adversaires bestiaux qui fourmillent jusqu'à elle avec une féroce efficacité. Tout semble se dérouler à merveille du côté de cette arrière-garde aussi forte que résistante aux innombrables assauts des monstres et pourtant, une faille infame se voit exploitée par les horreurs. Lorsque Ronchon s'apprête à accomplir la seconde étape de l'opération, il est perturbé par un bruit cinglant provenant du dessus.

    Avec une insoupçonnable puissance, un loup plus massif encore que ses confrères perce le plafond du tunnel à la simple force de ses griffes et de son museau, ouvrant ainsi une fissure immense dont les gravats mêlant roche et glace s'abattent en grêlons massifs sur l'elfe belliqueuse. Un trio d'abjectes créatures fondent sur elle depuis les hauteurs, refermant sur ses épaules des mâchoires massives qui déchirent sa cape, ses épaulières puis parviennent jusqu'à sa peau qu'elles broient sans le moindre mal. Le pelage touffu d'une tigresse vient aussitôt jaillir des blessures et Ronchon, stupéfait mais pas démuni pour autant, projette sur les aberrations des pieux givrés qui viennent transpercer et clouer contre les parois givrées leurs ennemis.

    "Tenez bon ! D'autres arrivent !"

    Alaric, enfin libéré du fléau qu'était l'incarnation des fléaux de la grande Guerre, se voit désormais désœuvré et constate au loin l'infamie du sort de ses compagnons infortunés. Le Wendigo violemment abattu rend l'âme dans un mugissement qui prend étrangement, aux oreilles de l'homme épuisé, de faux airs de remerciements. Valeureux, avec cette éternelle verve et ce bravado pour le moins atypique, vient habiter l'esprit de son hôte pour lancer furieusement un encouragement combattif :

    "Filez, camarade ! Filez sauver la veuve et l'orphelin, comme l'auraient voulu nos pères et leurs pères avant eux ! La victoire nous attend, parbleu !"

    Le mage s'exécute, traçant dans le sol un sillon tandis qu'il glisse avec aisance pour avaler la distance qui le sépare des siens. L'ondulation titanesque démolit de nombreuses bêtes sur son passage et celles-ci, comme toutes les créations du maître de la forêt, s'éteignent en nuages de cendres obscures; donnant ainsi au fier militaire l'opportunité de revenir auprès des siens tout en s'ôtant du pied une épine colossale.

    Myriem, en proie à un chagrin toujours grandissant, n'est pas en reste. Initiatrice de la résistance face à l'emprise du Chasseur, elle a su prouver à elle seule que les ignobles masques pouvaient être détruits. Libérée des volées de flèches et des civils implorants qui s'extirpaient des souvenirs douloureux de l'ancien mage impérial, elle se découvre enfin libre de ses mouvements. Libre d'accourir pour épargner à sa douce protégée un sort infernal. La voix d'Espiègle, trahissant des sanglots affolés, se fait entendre dans son esprit :

    "Bordel de merde Myriem, sauve la petite ! Par pitié, sauve la petite, putain ! Si elle meurt, on se le pardonnera jamais !"

    Ersa; dont le nom lui-même est devenu difficile à prononcer, se voit quant à elle assaillie par de tout autres démons. Impuissante face à la domination qu'opère sur elle le terrible Chasseur métamorphe, elle voit la silhouette drapée de fripes et de breloques glisser telle une ombre jusqu'au corps inanimé de Résiliente. Un ricanement diabolique s'échappe des méandres de sa carcasse fantomatique et de sa main libre dans laquelle s'est désormais concentrée une effarante quantité de magie noire, il fait naître l'artefact qu'il conçoit depuis le commencement du massacre.

    Fait d'effroi, de remords et de peine, un masque primitif apparaît dans sa paume.
    Un ustensile taillé sur mesure pour adopter les traits et contours du visage d'une petite Fae.

    Le masque s'approche du faciès de l'innocente et l'index crochu de la main libre du Chasseur se tend vers Ersa. Tandis que son objet maudit se rapproche dangereusement de Résiliente, qui n'a plus la force de lui résister, il rive ses orbites creux sur la traqueuse éplorée puis laisse un murmure sadique lui échapper:

    "Tu en veux un, toi aussi ? Embrasse ton destin, mon enfant. Laisse moi façonner ton avenir."

    La serre osseuse du Chasseur se replie et l'épaisse brume noirâtre ayant composé le masque pensé pour Résiliente se remanifeste. Des pleurs de goule se font entendre et en un rien de temps, un nouveau masque représentant le faciès d'une hyène et doté quant à lui d'une paire de cornes de cerf apparaît. La demi-louve dont le nom s'est désormais perdu comprend ce qu'il est au premier coup d'oeil.

    C'est sa conclusion, forgée avec exactitude au travers de cet accessoire. C'est ce contrôle qu'elle a toujours repoussé, c'est ce harnais qu'elle n'a jamais voulu porter. C'est la peur viscérale de ne plus être soi-même et d'être englouti par ses propres instincts.

    Le museau muté de Nora se plie, se tord, ses babines se retroussent. Ses pleurs cèdent intégralement place aux grognements cruels d'une bête ayant perdu tout contrôle de sa psyché puis, dans une charge aussi bruyante que dévastatrice, la demi-louve faite mastodonte s'élance comme une furie au travers du labyrinthe de roche et de miroirs givrés, qu'elle démolit sur son passage avec l'aisance d'un éléphant lancé à pleine vitesse contre de jeunes arbres. Trésor tente vainement de s'interposer mais une fois encore, il se voit balayé comme une misérable feuille morte par la charge du monstre déchaîné. C'est sur sa propre sœur que la Hyène fond à une impensable allure et elle vient frapper dans un bond démentiel.

    Sage tente de prendre le contrôle du corps d'Ersa, mais il est déjà trop tard pour repousser l'abomination. Le hyénidé colossal retombe lourdement sur sa proie, sur son propre sang. Les crocs émoussés mais massifs percent la peau, fracassent les os et écrasent la viande avec une déconcertante facilité. Le plumage de la corrompue croît, recouvrant presque entièrement ce corps possédé qui ne lui appartient qu'à peine. Le chaos, l'hécatombe.

    Par dessus le corps immense de sa jumelle qui la charcute comme un vulgaire chevreuil, la demi-louve blessée voit apparaître la silhouette du Chasseur qui l'approche, portant dans sa main le fameux outil de son propre anéantissement. Toute lueur est éclipsée par la terrifiante silhouette de ce masque qui s'apprête à épouser son visage et la changer à jamais.

    L'espoir se meurt. La déchéance et l'oubli règneront bientôt.



    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Vaincre le Chasseur.
    -Vaincre La Hyène.
    -Vaincre Résiliente.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -Résiliente : Toi et Sauvage êtes devenues presque indissociables. Ta transformation bestiale est quasiment complète. Tes crocs sont démesurées, tes oreilles se sont allongées, une queue de loup a poussé, tes muscles sont hypertrophiés et il ne reste que quelques infimes traces de ta peau blanche.
    -Les Louves : Sage et E..a sont à deux doigts de fusionner. E..a est désormais dotée d'une apparence proche de celle d'une harpie et seule la partie inférieure de son visage subsiste. N.ra est sous une forme bestiale transfigurée par le Chasseur.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton. Epaules recouvertes de pelage.
    -Myriem : Espiègle est consciente. Ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -Résiliente : 90 % : 61 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi - 15% par masque de la Bête
    -E..a et N.ra : 84 %  : 77 % par dégât - 7% par remords
    -Alaric : 35% : 17  % par dégât - 8% par remords - 10% par don de soi
    -Vaesidia : 15 % : 15 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem : 40% : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au 17/06 pour ce tour.

    Précisions:
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum