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  • Mar 22 Aoû - 19:34


    Table des matières



    Le manuscrit de Tess Vpml
    Carnet de prose
    Chapitre 1 - Avant le voyage
    Chapitre 2 - Le tour de la République
    Chapitre 3 - Le hors temps

    Le récit des incipit
    Chapitre 1 - Le tour de la république
    Chapitre 2 - Le hors temps
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 10 Oct - 14:29


    Carnet de prose



    Introduction au recueil
    ──────── • • • ────────
    Comme un peu de prose parfois ne fait pas de mal, je fais l’introduction au début de ces carnets de leurs bien chantants contenus.

    Ce sont là toutes mes compositions lyriques, des mélodies que peut-être vous aurez entendues au détour de tavernes, ou par ailleurs sur les sentiers tard le soir. Certaines n’ont jamais connu d’autre état que celui de ratures, certaines parlent de moi et de mon vécu, certaines font l’éloge de mes compagnons de route d’un temps, certaines retracent mes hasardeuses rencontres joyeuses comme malheureuses, mes invectives hurlées au monde entier, mes louanges à la beauté sibylline de cette Terre.

    J’espère qu’à la fin de ma vie fugace resteront ces touches d’enthousiasme, de tristesses et de joies, de blessures et d’espoirs.

    Tess Paath, humaine.

    Le manuscrit de Tess Vpml

    Chapitre 1 : Avant le voyage
    ──────────────── •• ────────────────



    Première tarte

    Un jour mon papi m’a dit :
    « C’est bien aussi d’être sotte,
    Te vente pas trop t’tes notes,
    Ca t’permettra pas d’faire ta popote
    Ca n’t’attirera même pas d’bons potes
    Et dans une bagarre on t’transformera en confiote »

    Mais je n’avais pas bien pris la porté de ses paroles
    Je n’avais pas envie que mes notes dégringolent
    Je lui ai dit « Si je veux, je caracole,
    Toute mon ambition est à l’école,
    Et pour toi y’a que l’alcool,
    Fais pas l’malin vieux débris. »

    M’a-t-il rentré une tarte
    Dans tout le continent, elle a résonné,
    Cette tarte.
    Ses mots, maintenant je les comprenais,
    Avec toute cette confiote j’allais en gagner
    Des tartes.

    Plus jamais on m’y reprendrait,
    A dire à un vieil alcoolique
    Comme son bec puait les pieds
    A me taire, je lui deviendrais plus sympathique.

    Mais c’était plus fort que moi.







    Soupe à la grimace

    Papi mangeait des patates rôties
    Avec son quatrième litron.
    Ses petites joues roussies,
    Il me regardait bougon.

    « Ben quoi, vieux con ? »
    Demandai-je ronchon
    « Ca sent pas bon ?
    C’est rien que de l’estragon. »

    Ses reflexes étaient sans vie
    Il était pas bien alerte le vieux débris
    Il mangeait sans appétit,
    Même pas capable de me faire voir du pays

    « Ca va, va au lit, »
    Me dit-il endormi,
    « J’ai pas envie qu’Monsieur Ducon
    S’plaigne de tes retards à répétition »

    Paf ! Dans son litron !
    Il renversa toute sa boisson.
    Il s’était endormi,
    Son injonction même pas finie

    Ca puait la vinasse jusqu’au fond
    Je laissais tout sur le tapis
    C’est pas que j’avais l’air malappris
    Mais l’odeur ne partirait plus de toute façon.

    Je le couchais dans son taudis,
    S’en allant ronfler l’vieux con
    Comme ça je l’aimais bien, l’était mignon
    Au moins, il faisait pas de bruit du fond d’son lit.

    Papi Paath « l’alcoolique » que l’appelions
    C’était plus que mon papi
    C’était un vieil ami,
    Pourquoi t’es parti, vieux con.





    Sarode

    Epice parmi tous les délices, tisse au sarode de cilles lyriques une musique sibylline,
    Celle qui sans son soutient ne saurait suffire à mes sanguines.
    Toile étoilée sur les tôles de nos taudis
    Tollé de tintement aux tons en toupie
    Dors sous les étoiles au son des cordes pincées

    Gargouille cache gazouillis des rouges-gorges
    « Ca se goupille comme le gag grotesque de gloutons dans un coupe-gorge »
    Eructent nos ventres qui croient la mort proche
    Rossés par la journée passée à rouler sur la roche
    Tu te lèves aux aurores et déjeunes autour d'un feu.

    Ce réveil fut farfelu, tout fou, rechargeons encore le feu de fagots.
    La faune fout la frousse, mais fine et féline les bêtes filent et se font guides fluviaux
    Avant de partir, pages après page je poursuis le récit de notre épopée
    Pleine de péripéties pétillantes et de passionnantes mélopée
    Ma plume se délie d'encre sur tes récits heureux.

    Notre chemin nous mènera vers de nouvelles aventures
    Nourries de notre naturelle fière allure
    Cousue de carambolage et autre caracolade
    Ricanons, courrons, crions, car le dangereux Sekai ne contrecarrera jamais nos incartades
    Partageons un morceau de route sur ces sentiers éclairés.





    Accords

    Un son fin comme une aiguille
    Que l’écho fuit
    Des touches de bruits,
    Sous le Soleil, elles sont un filament qui luit.

    Parfois, mes doigts frétillent sur tes cordes
    Comme des chiens mélomanes en horde
    Comme autant de discorde,
    Je joue pour miséricorde.





    La République et le Reike

    La République, le Reike,
    À la lumière du Soleil,
    Point la douceur de ton manteau de sable.
    À la fraicheur du soir,
    Se noient dans tes senteurs indigo les petits champas.

    Si la journée, choie sur tes dunes la sécheresse,
    Au soir coule de tes daturas le lait de la vie.
    La forêt s’éteint, stérilisée par la poussière dorée.
    Au-delà s’étire ton envers,
    L’amie de tes chèches et de tes outres d’eau,
    L’abondance verte et opale.

    La République, le Reike,
    Brillent de leurs richesses,
    Brillent de leurs richesses.





    Abysse

    D’insomnie, ils luttaient pour s’endormir. Ils essayaient d’effacer leurs souvenirs. Insurmontable, de se soustraire à la lumière, dans cette longue, longue nuit solitaire.

    Leurs sentiments perdurent, ne souhaitent point rugir, éboulement qui ne cesse de ralentir. Ils les encombrent, papillons sur le lampadaire, brulent et roussissent le cadre angulaire.

    Les belles étoiles, pour eux, impossibles à gravir, des ténèbres, il n’y aura plus à consentir. Illuminés, ils se baigneront dans les airs, libérés par la lame de lumière.





    Malédiction

    Que vos os deviennent fer,
    Que vos poumons soient de pierre,
    Que vos yeux perdent leur lumière,
    Que votre langue tombe à terre,

    Que s’insinue ma colère,
    Que grouillent les vers,
    Ainsi est votre salaire,
    Tombez en poussière !





    Faisandé

    Par la lumière des anciens héros j’exhume,
    Les arcanes de leur courage sucré,
    L’érudition de leurs savoirs acidulés,
    La puissance de leur magie salée,
    La bienveillance de leurs actes d’amertume
    Que leurs légumes se faisandent,
    Que leurs viandes se corrompent,
    Que leur eau se répande,
    Que leurs tonneaux de vin se rompent.
    Détruis mes ennemis, affame-les.





    Chanson d'amour n°1

    Viens, maintenant, pose donc ton vieux saxophone. Les jours se raccourcissent, d’heure en heure. Je te ferme ma porte, je te laisse dehors dans le froid.
    Viens, maintenant, laisse donc tes vieux rêves aphones. Les nuits s’allongent, d’heure en heure. Je te ferme ma porte, je te laisse danser dehors dans le froid.
    Dans les champs, j’ai trouvé des fleurs poussant sur tes os.
    Viens, maintenant, le printemps revient. Les jours filent sous les rayons du Soleil. Je suis assise à ma porte, les larmes coulent à flots sur ton souvenir.
    Dans les champs, j’ai trouvé des fleurs poussant sur tes os.





    Les humains l'attrapent plus vite

    Blanche vieillesse
    Côtoie la sorcellerie enchanteresse
    Sous les yeux incrédules des profanes qu’elle blesse.

    Mais les rides courent le long de votre peau
    Sous les yeux initiés à vos sceaux.
    Fragilise les os,
    Fait tomber la chaire en lambeau.

    La lèpre, la maladie s’insinue
    Coule dans votre cœur mis à nu
    Comme la mort vous salue.





    Au dessus

    Le temps règne
    Sur votre histoire,
    Sur vos espoirs,
    Et sur lui, je règne.

    Je lui enseigne,
    Lui ordonne comme il doit s’épandre
    Comme il doit attendre
    Comme sur chaque chose s’imprègne.

    De leur temps que mes entraves saignent,
    De leur temps que vos vies se languissent,
    De leur temps que vos désirs se tarissent,
    Vos ambitions plus jamais ne m’étreignent.





    Chanson d'amour n°2

    Le bleu des éclairs se déverse en cascade.
    Sur un été sans fin il vient remplir le cœur
    De la tendresse d’une pluie de chaleur.
    C’est un épi doré comme une escapade.

    Qui dans notre enfance,
    Baignait les jours d’innocence.
    Maintenant une odeur rance
    M’empêche d’y voir ma chance.

    Car dans cette escapade,
    J’y vis le plus beau des trésors,
    Un épi d’or,
    Des bleus en cascades.





    Sècheresse

    Constellation dans le ciel
    Perséides indomptables
    Comme une ville de sable et de miel
    Aux terres arides et incultivables.

    Ô pluie des beaux jours, tombe ce matin
    Éteint la sécheresse de ses flammes
    Lorsque les terres t’appellent, te réclament
    Sois leur salut, change leur destin

    Ô fertile cité, ô fertile cité
    Après sa chute, tu t’es levée,
    Libéré tes habitants du Vil
    Maman règne sur la ville.





    Guide moi !

    Poivre, anis et mûrons.
    Une famille sans le sou,
    Une ville d’abandons,
    Et un ordre de fou

    Effluve, fais-toi guide
    Pour ton salut,
    Sous la Mère fais-toi l’égide
    Mène-moi dans tes rues.





    Vengeance

    Dans le souffle des braises
    Dans le souffle de ma voix
    L’odeur âcre et nauséabonde de la mort.

    Point de tristesse
    Colère sourde
    Robe blanche sera votre linceul
    Je vous détruirais tous.





    Tess Paath

    Je ne vis pas d'orichalque ni d'émeraude,
    Je ne vis que de prose,
    Et d'un village à l'autre,
    Je compose.

    Je compose sur l'histoire et les richesses de ces terres.
    Pour qu'un jour naisse mieux encore qu'un dictionnaire,
    Une encyclopédie toute entière.

    Toute d'illustrations et de témoignages,
    Toute empreinte de culture et d'adages,
    Qui puisse ravir les curieux les plus sages.

    Je m'appelle Tess Paath,
    Petite humaine peut-être d'insignifiance,
    Mais si votre route croise celle de mon existence fugace,
    J'espère qu'avec mon sarode j'aurais la chance
    De vous illuminer des histoires les plus belles et sagaces.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 10 Oct - 14:32
    Chapitre 2 : le tour de la République
    ──────────────── •• ────────────────




    Provocation

    Quelle belle nuit !
    Le village tout entier est en fête !
    Parce qu’un voisin se la pète,
    Les manches retroussées, il est descendu de chez lui.

    Il a voulu me faire ma fête,
    « Oh ! Bonté divine, tout le monde le suit ! »
    Pleurai-je toute d’ironie,
    Car c’était pour se payer sa tête.

    À coup de pieds, il cracha sa cachette,
    « Où est ton chef, tête de truie ?
    Qu’il aille voir ailleurs si j’y suis,
    À ce criminel, pilleur de bêtes ! »





    Insomnie

    Une lune luit au-dessus
    Pour des heures encore
    Va-t-elle se coucher pendant nos efforts ?
    Le Soleil la supplantera, c'est foutu.

    Pas grave,
    Un maire en sera davantage répugné
    Pour lui, un réveil secoué,
    Mais pour l'instant, il dort, ça me gave.

    On va le surprendre,
    On va le descendre
    Toujours dans les esclandres
    Et son entreprise finira en cendre.





    Accusation

    Je m’en vais vous le conter en chanson,
    Pendant que vous nous suivrez bien sagement,
    Mon ami et moi vers votre future maison :
    Un petit cachot avec bien peu d’aménagement.

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers…

    Je n’fais pas de nuits blanches pour le plaisir,
    'Croyiez que personne n’aurait rien su ?
    Comment pensiez-vous vous en sortir ?
    D’où venaient tous ces meubles- cossus ?

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers…

    Chers amis soyez plus malin,
    Trop ostentatoire,
    Vous êtes complice-, c’est certain.
    Ce qui vous attend, l’interrogatoire

    Car-
    Vous qui croyez
    Vous amuser,
    Gouter d’bon mets
    Sur l’dos de pauvre- roturiers
    C’est la fin qui vous accueil !





    Dans les montagnes de la République

    J'ai voulu observer des rindos,
    Pour ça je me suis fait voler ma musique,
    Mon projet est parti à l'eau,
    Parce que camper dehors, c'était une idée merdique.

    J'ai voulu observer un orc un peu badaud,
    Pour ça on s'est fritté à toute une clique,
    Mon projet c'était de me les mettre à dos,
    Parce que partir sans mon sarode, ca m'rendait neurasthénique.

    Ils ont voulu braconner des peaux et des os,
    Pour ça ils ont oublié un hic,
    Mon projet c'était de leur faire regretter d'avoir voulu tuer des rindos,
    C'est qu'ils m'ont volé ma musique !

    On les a tabassé, on a chassé les corrompus véreux,
    J'ai récupéré mon adoré, mon instrument si précieux.

    Le maire a voulu observer des tableaux,
    Pour ça un limier rapplique,
    Son projet c'était de mettre fin à ce commerce de peaux,
    Monsieur le maire, faire de la contrebande, c'était une idée merdique.





    Khalez

    Compagnon de route,
    Limier jamais en déroute,
    Que pas une fois je n'ai vu flancher,
    Toujours sûr de lui, de ses capacités.

    Il aura démantelé tout un réseau de contrebande,
    Il m'aura bien aidée à retrouver mon sarode adoré,
    Des mains de cette sale bande.

    Un peu de distance,
    Je le perçus mieux comme un modèle,
    Toute seule, les criminels se seraient fait la belle,
    Alors Khalez et son expérience,
    Sont un allier dont je chanterai la puissance.





    Chant de taverne

    Des rindos calmes dans un havre sauvage
    De la contrebande aveugle de recèle et de braconnage
    « Je me fiche de la couleur de mon argent »
    Me disent de véreux marchands.

    Pendant ce temps Justice sent les fouettards et les belles de jour
    C’est une bulle contre les conflits alentour

    Mais,
    Non, Justice aveugle
    Je sais que tu te montres réactive
    Et ta justice corrosive.
    Tes hommes réagissent vite quand on beugle.

    Pendant ce temps Alma et Idriss cuisent un pain si bon
    Et nous le savourons sachant les braconniers en prison.





    Belle rencontre

    Avec un ventre qui cri famine et une voix qui paie pas de mine,
    Je m’achemine vers une petite taverne concurrencée par de la vermine.
    Le tenancier me dit : « Navré gamine, peux pas faire la charité, le resto d’en face nous assassine »
    Et moi de lui répondre : « J’ai grand besoin de stimuler ma thiamine, mon ventre me cri famine ! »

    Sympa, le type me propose :
    « Bon ben fait nous un peu de prose, si tu me colles des sourires sur tous ces visages moroses,
    je ne remettrais pas ta demande en cause. »
    « Vous le dire même je l’ose, des clients vous en aurez la dose, ce sera quelque chose. »

    Il y est allé de sa petite publicité, les gens se sont amassés, mon sarode je l’ai accordé, j’ai entonné mes petites aventures passées, j’avais le nez plein dans mes pensées, mais une fois terminé, les gens m’en ont donné, plein de sourires illuminés, des applaudissements endiablés, rarement aussi enthousiasmés, des ailes m’en ont poussées, grandies même, quand un lumina tout éclairé de gaité et de beauté en avait rajouté.

    Des discussions longues que nous avons eues,
    A point une admiration tout ingénue.
    Narcisse le couturier reconnu, m’avait galvanisée, je n’en étais pas revenue,
    Loin dans les nues, jusqu’au dehors dans les rues,
    C’était la lumière de cette rencontre inattendue qui allait éclairé mon futur plus que je ne l’aurais cru.

    Voyager avec Narcisse, ou que puisse mon talent se hisser aux talons de ses services,
    Voilà que je me fisse des rêves que jamais je ne saisisse,
    Un peu de notoriété grâce à mes caprices complices de la chance que Narcisse voulut que je saisisse.
    J’entrevoyais les délices non factices de voyages adoucis du supplice de la solitude.





    Narcisse

    Grand couturier,
    Sa voix est autant envoutante
    De paroles sautillantes
    Qu'il ne doit être doté de doigts de fées.

    Simple discussion, rencontre hasardeuse,
    De bières pressions en danses affectueuse,
    Entendre discourir ce Lumina
    fut comme découvrir les douceurs de la beauté tapageuse.

    Peut-être un futur compagnon de route,
    Un ami sans aucun doute,
    Un chic type qui pique ma curiosité d'une corrosive joie de vivre.





    Amis buvons !

    Pas toujours affable, mon vieux papi grognon.
    M’a-t-il appris de nombreuses leçons,
    Faut pas lui ôter, vécu intraitable,
    Il en a de nombreuses à enseigner,
    J’en ai pris d’la graine, et tous mes cahiers !

    Et de toutes ces choses qu’il m’a apprises,
    Il y en a une que je vous partage.
    Parce que, bordel, ce qu’elle m’avantage !
    Quand il s’agit de savoir lâcher prise,
    J’en ai pris d’la graine, et toutes mes valises !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !

    Ah, si jamais, on me reprend à m’en faire,
    Pour ma santé, mon foie, mes viscères,
    Je vous prie de m’battre à grands coups de lattes
    Et de me donner ce merveilleux breuvage
    Fraichement brassé par de très grands sages !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !

    Ah, si jamais, j’finis dans l’caniveau,
    Point d’eau fraiche pour moi, faudrait pas qu’j’me noie !
    Servez-moi une bière, pas des plus légères
    Puisque Papi m’disait : « moi ? Jamais saoul »
    Ce même vieux con qu’est parti d’un coup !

    Amis buvons, mes chers amis buvons,
    À grands coups de bien généreux litrons,
    Bien heureux déboire, c’est un défouloir,
    On y déverse toute notre joie,
    Et l’on caracole du matin au soir !





    Jour de la Force

    Entretemps d’un périple en République,
    Proche du lac Rebirth
    Après la réserve faunique,
    Les étendues sableuse m’avaient happée.

    Des bestioles dans leur genre uniques
    – Non pas qu’elles fussent fantastiques,
    Simplement, jamais croisées dans la république –
    S’étaient attaquées à mes effets.

    Champas et satiété recherchée
    Taverne et gosier désaltéré
    Des affichettes guindées
    Me menèrent vers des combats épiques.

    Un humain bien épais
    Comme sa moustache et son épée
    Pas mal éduqué
    Concourait avec moi à qui finirait rond barrique.

    Paris empoché, paris dépochés,
    Nous rîmes devant moult bastons
    L’envie poignant d’être aussi bons
    Nous finîmes aux pieds des taverniers.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 10 Oct - 15:17
    Chapitre 3 : Le hors temps
    ──────────────── •• ────────────────




    La gueule de bois

    Faites place car j’ai la gueule de bois.
    Point d’eau fraiche et trop de vin je bois.
    —————
    La peau blanche et brûlante,
    Cendrillon toute contre moi.
    Fait monter fièvre ardente,
    Me met aux abois.
    L’amour éclate spitante,
    Je me perds dans mes émois.
    Ma nuit chantante
    Fait rêver de drôles de bois :

    Faites place à boire donnez-moi.
    Point d’eau fraiche, du bon vin de noix.
    —————
    J’ai fais rencontre amusante,
    Un vieux monsieur sans foie.
    D’une voix mourante :
    « De ton cerveau, nourris-moi ! ».
    C’est une course haletante,
    Mes jambes à mon cou je fil droit.
    « Je suis une alcoolique puissante !
    Plus de force mais j’ai au moins mon foie ! ».

    Faites place feue ma crise de foie.
    Nul n’est hardi de boire autant que moi.
    —————
    Des armes inquiétantes,
    Et des cadavres sans fois ni loi.
    Je suis trouvère fort incompétente,
    Dans le vide une chute d’effrois
    Je me réveillai suffocante,
    Cendrillon à côté de moi,
    Elle n’était plus zombie effrayante,
    Sa peau blanche et sa chaleur contre moi.

    Eh bien malgré son chagrin,
    Je l’ai quittée le lendemain.
    Car depuis toujours,
    Nous les troubadour,
    Quand trop de vin l’on bois
    Qu’on a la gueule de bois.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 11 Oct - 11:56


    Le récit des incipit



    Introduction au récit
    ──────── • • • ────────
    Le début d'une aventure est toujours un moment fort. Il ponctue, donne le ton, mais surtout il fait partie de ces choses que l'on se doit de travailler pour inciter aux spectateurs l'envie de la suivre.

    Si je me concentre davantage sur l'écriture de mon encyclopédie, il serait faux de dire que je ne prête pas attention à mes propres péripéties. J'ai rencontré des personnages bariolés et vécu des aléas singuliers sur lesquels j'aimerais retenir l'attention des plus curieux.
    Je vous souhaite une bonne lecture.

    Tess Paath, humaine.

    Le manuscrit de Tess Vpml

    Chapitre 1
    Le tour de la république





    Un rindo passait à quelque cent mètres. Mes jumelles étaient cassées. Je venais de les faire tomber en entrapercevant la silhouette de la bête. Quelle pauvre idiote, trop excitée par cette vision tant attendue.
    Dix jours perdus dans un verre brisé. Je dessinais les bribes de ce que j’en observais par la dernière lentille intacte de ma désormais longue-vue improvisée.

    Très vite, j’étais freinée par l’absence de détail. Un pelage herbacé prenait forme sur mon carnet, mais l’authenticité de ce camouflage me faisait défaut. Et pas seulement. J’avais bien trop de choses à apprendre de cette espèce qui ne se laissait pas approcher.
    Je sortis de ma cachette et filais à travers la végétation pour ne pas être trop vue. Le rindo ne cilla pas. Ce vil malandrin ne devait pas me prendre pour une quelconque menace. J’en imposais pourtant ! Toute de biceps et de vêtements amples, les oiseaux perchés sur les réminiscences de branchage sur sa tête s’étaient envolés.

    Il mangeait paisiblement des champignons, des mousses et autres touffes d’herbes dans une indifférence totale. La plante qui ornait principalement le haut de son crâne semblait être fossilisée. Toute la végétation sur lui paraissait mourir.


    L’odeur du pain frais m’obnubila comme un moustique par une lanterne. Elle venait d’une taverne dans la rue dont l’enseigne m’attira tout particulièrement. Elle était peinte d’arabesques et illustrée de viennoiseries colorées. Ma bouche produisit tant de salive que j’entrai sans bien réfléchir.
    Voilà tout juste une heure que j’étais arrivée dans Justice, et je ne pensais à rien d’autre qu’à remplir mon estomac. Toujours fidèle à moi-même.


    Un tempo pesant et étrangement envoutant me hantait depuis quelques jours. Je songeais à des notes graves, vibrantes, des accords d’une lourdeur lancinante qui accompagneraient quelques vers que j’avais ébauchés il y a des années. Ils parlaient d’un amour, d’une colère et d’une malédiction qui rejaillissaient du fond de trippes de souvenirs que je ne possédais pas. Des agrégats d’injustice distillaient dans mon quotidien une sorte de malaise tragique enfoui dans une fausse impression de passé oublié.

    Parfois, je pensais à papi. J’avais un hargneux besoin d’être au fait ce qu’il foutait. Je me prenais à fantasmer des retrouvailles rythmées de beignes dans la tronche.
    Vieux type acariâtre qui ne m’avait jamais dit « je t’aime ».

    Mais plus encore, c’était une envie stupide qui me saisissait de savoir d’où je venais. Si seulement j’avais eu une mémoire à chier… Parce que cette foutue tête en larme qui me confiait à papi quand j’étais toute gosse m’avait salement marquée. J’aurais préféré me croire petite fille de sang du vieux con.


    Toute mon énergie était aspirée dans un torrent d’enthousiasme inextinguible. Le danger palpable des créatures et des changements violents d’écosystèmes n’avaient pas le pouvoir d’arrêter une curiosité tant obèse que ne l’était mon manuscrit depuis les seuls quelques jours que j’étais là. Je ne l’avais jamais autant rempli que lorsque j’arpentai ces lieux, et si j’avais su que la réputation dont ils jouissaient était tant à la hauteur, j’aurais fait de cette réserve la première étape de mon voyage.

    Je n’avais peut-être parcouru que l’équivalent d’un ou deux jours de marche si l’on considérait les heures incalculables que je passais à croquer et décrire le comportement de la faune et de la flore locale. Je m’amusais à cartographier chaque bulle d’écosystème et à les dépeindre avec rigueur, et cela m’apparut comme un grand puzzle vivant.
    Un grand puzzle moqueur que la magie prenait un malin plaisir à transformer en dédale.


    Champas de mes deux ! Je croyais que ces sales bêtes n'aimaient pas la confrontation avec les humains ! Et pourtant, deux de ces horripilantes créatures se battaient pour s'approprier le contenu de mon sac sans que je ne parvinsse à les bouter. Elles devaient raffoler de champignons ou de volaille séchés, parce que, bordel, il n'y avait que ça à bouffer là-dedans !
    - Pchhhht ! Dégagez de là ! Arrrf ! vous déchirez mon sac !

    Et malgré ma crise de colère, et mon chassage de parasites à coups de poing gantés dans le sol à en faire trembler la terre, je me trouvais à chantonner mon admiration pour l’espièglerie des champas en les croquant dans mon manuscrit. J'étais tout inspirée par le panorama, par les étoiles que je n'avais pas souvent l'occasion d'observer. Je tartinais mon ébauche d'encyclopédie.
    Cette soirée-là, avec ce coin de feu, ma tente piquée dans le sable et quelques accords glorifiant la République et le Reike, j’eus l’impression de passer une nuit… chez moi.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 18 Nov - 14:49
    Chapitre 2
    Le hors temps





    Ma conquête d’un soir n’avait plus la même odeur que la veille. Pourtant, elle m’avait assuré avoir pris un bain avant de se coucher. Comment quelqu’un d’aussi beau, avec une peau aussi laiteuse, aussi douce, aussi ferme pouvait avoir une odeur matinale tant exécrable ?
    Je le savais, qu’il y avait anguille sous roche. C’était une petite affabulatrice qui m’avait fait miroiter des vacances voluptueuses et sensuelles, mais ma Cendrillon se révélait non pas être une haillonneuse, mais une espèce d’épave des premières heures qui abritait sans doute le rat mort qui lui avait servi de parure-luxueuse-non-gardable-avant-minuit dans le gosier.
    C’était une petite affabulatrice, donc, parce que pour terminer avec misse-carrosse-en-or au fond de ma tente, alors qu’elle avait la tête d’une infante de château, fallait vraiment qu'elle eût fait une réussite critique à son jet de bluff.
    « Passons la nuit dans ta tente ! me séduit-elle, c’est tellement pittoresque, tellement… vivifiant ! »
    Ainsi, je vous le jure, elle avait parlé comme une aristocrate curieuse de la vie de vagabond. Elle était tellement princesse-parfaite, que je pensais que sans mon sarode pour l’amadouer de belles paroles, nous n’aurions jamais fini dans le même lit.

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