FLASH-RP Un changement de nationalité

Il avait compris... Vraiment ? La question qu'il lui posa ensuite la fit douter. Enfin, peu importait, sa décision était prise.

- J'exigerai un mage s'il le faut. Il doit s'en trouver un bon nombre parmi les contrôleurs. De plus, je ne pense pas être la seule à avoir choisi un enroit que nous ne voulons pas montrer. Et dans le pire des cas... J'imagine qu'il sera toujours possible de le déplacer au moment de le renouveler.

Elle avait pris le tatoueur à parti mais ne laissa pas vraiment le choix ni à l'un ni à l'autre des deux hommes alors qu'elle s'installait sur la table d'opération. Qu'on en finisse au plus vite !

Voilà, Maria a pris sa décision et telle que je la connais, car cela fait quelques mois que nous nous fréquentons, rien ne la fera changer d’avis. Ne voulant pas quitter la salle, je bouge un petit paravent pour protéger son intimité et je me mets de l’autre côté, voulant lui tenir la main le temps que le tatoueur fasse son office.

Heureusement, l’opération est indolore, et même si je suis un peu jaloux du fonctionnaire qui aura vue ce que je n’ai pu que deviner à travers un maillot de bain, je suis quand même content. Une fois qu’il a terminé, j’embrasse la jeune femmeet je lui annonce :

Félicitations, tu es officiellement Reikoize !

Elle fut surprise de ne... Presque rien sentir. Tiens, étrange. Un tatouage était censé faire mal, non ? Pas celui-ci. Peut-être une conséquence de la magie qu'il contenait... Ou peut-petre qu'elle avait trop appréhendé. Probablement un peu des deux.

Elle répondit avec plaisir à son baiser, avant de lui confier :

- Honnêtement, je n'aurais jamais pensé... Au moins, tu aurais dû être le premier à voir... Enfin, oublie ! Allons fêter ça, d'accord ?

Il semblait inutile de se demander comment ils célèbreraient... Mais pour l'instant, ils sortaient de l'établissement.

Nous quittons ensemble l’établissement et il est l’heure du midi. Elle semble déçue que je ne l’ai pas vu et je lui dis à l’oreille, d’un ton très sensuel :

Tu pourrais me le montrer cette nuit.

Oui, je suis un petit coquin et je le sais. Mais l’heure n’est pas à cet intermède qui sera sans doute très agréable, mais au repas ! Je lui propose donc :

Je connais un très bon restaurant, qui sert des plats typiquement de notre pays. Cela devrait te plaire, il s’agit d’un poisson cuit à l’étouffé à la Reikoise avec chermoula et céleri rave.

Oui, je dis notre pays, car maintenant, elle est une sujet de l’Empire

Oho ! Elle ne s'attendait pas à ce qu'il la suive sur ce terrain ! Mais soit, dans ce cas... Amusons-nous.

- N'était-ce pas toi qui voulais attendre le mariage ? Ainsi, tu changerais d'avis aussi facilement ?

Dans tous les cas, même s'il ne captait pas la plaisanterie, il connaissait son point de vue sur le sujet. C'était lui qui lui avait dit d'attendre, mais c'était elle qui lui avait suggéré de ne pas se prendre la tête. Enfin, on verrait bien où tout cela les mènerait. Pour le moment, il y avait un autre sujet d'intérêt. Elle lui prit le bras pour l'escorter (ou était-ce lui qui l'éescortait ? Elle n'en avait aucune idée et s'en moquait) jusqu'au restaurant.

- Pour cette fois, oublie un peu mes préférences. Restons totalement reikois, je veux des spécialités, même sans poisson !

Un peu trop directive ? Mais qui êtes-vous pour lui dire ce qu'elle devrait faire ou non ?

Maria essaye de me piéger, mais je lui réponds en souriant :

Je n’ai rien contre les petits bisous, après tout est question de dosage.

Et de contrôle, surtout de contrôle d’ailleurs, étant un homme. Quand nous partons, elle me prend le bras et je marche, fier comme un coq d’avoir une aussi belle créature à mon bras. Quand elle m’indique ce qu’elle souhaite, je lui indique :

C’est bien une spécialité, le poisson vient directement du village de Sable d’Or, les travaux ont bien avancé.

J’en sais quelque chose, j’ai tout mis sur pieds avant de démissionner. Nous arrivons donc à l’établissement et cela me faire bizarre de ne pas devoir réserver une table pour mes dix accompagnants habituels. Une fois bien installé, le serveur vient prendre nos commandes. Je choisis la blanquette de veau, mon plat préféré. Une fois partie, je demande à ma chérie :

Que pense ta famille du fait que tu es à présent Reikoize ?

-Hum, vraiment ?

Alors, elle lui en fit un, de petit bisou. À lui de résister et de ne pas lui répondre... Ou il pourrait le regretter.

Lorsqu'il lui indiqua qu'il avait bien pensé à une spécialité, elle ne put sortir de son, sa bouche prenant une forme de "o" parfait sans qu'aucun son n'en sorte. Si tel avait été le cas, cela aurait sûrement été une exclamation surprise et ravie.

Elle choisit évidemment la spécialité de poisson. En effet, elle avait beau faire de grands discours, elle restait la même...

À la question qui suivit, elle rit.

- Parce que tu crois qu'ils le savent déjà ?

Maria laisse en suspens notre petit projet de bisous et commande son propre plat. Elle m’indique ensuite que sa famille n’est pas au courant. Nous sommes quand même fin juillet et je lui indique :

Ce serait bien de leur dire, pour qu’ils soient au courant avant le mariage.

Ce dernier aura lieu mi-septembre, d’ailleurs pendant que nous parlons de sa famille, je lui demande :

Si ma mémoire est bonne, tu as prévu de me faire rencontrer mon frère. Maintenant, que je ne suis plus le Cœur, ce sera beaucoup plus facile. La seule difficulté que j’ai, c’est que je suis toujours interdit de pénétrer dans le territoire Républicain, mais là, c’est à cause du gouvernement Républicain.

Oui, c’est un véritable sac de nœuds cette affaire.

[color=#a06633]- Hum...

Elle réfléchit. Tout cela était compliqué. Il faudrait se rencontrer dans un lieu neutre...

- Le lac Rebirth ? Cela me semble le lieu le plus indiqué pour tous types de rencontres pacifiques entre citoyens des deux nations... Evidemment, j'espère bien que cela finira par changer. Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour que les deux nations puissent coexister pacifiquement ! J'en ai assez de ces conflits ! Je... Oh, pardon.

On la regardait de travers. En avait-elle trop fait ? Ou étaient-ce simplement ses paroles qui ne plaisaient pas ? Dans tous les cas, ses opinions étaient loin de faire l'unanimité. Mais elle mentirait si elle dirait que cela la surprenait.

Je hoche la tête quand elle parle du lac Rebirth et je lui indique :

Oui, cela me semble être le lieu le plus indiqué, donne-moi une date et je m’y rendrais.

En effet, la route est longue pour y aller, utiliser un téléporteur est compliqué, car les mages sont rares dans le Sekaï. Heureusement, il me reste Lancelot, ma monture volante. Le fier griffon m’appartient et je peux l’utiliser, même si son entretien me coûte cher. Il faudra également que je prenne de quoi travailler, mon entreprise est en pleine expansion et je ne peux m’absenter trop de jour.

Je peux voir certaines personnes lever la tête quand Maria parle de paix, visiblement mécontent, mais je les foudroie du regard pour qu’ils s’intéressent plus à leur plat qu’à notre discussion et je rassure ma dulcinée :

Ne t’en fais pas, actuellement, c’est le cas et il n’y a pas de raison que cela change.

Je ne suis pas super convaincu par mes propres paroles, la taille de l’armée va quand même doubler.

Une date ? Hum... Elle y réfléchit un moment.

- Hum... Le 17 août ? Voilà qui devrait laisser assez de temps à tout le monde pour se préparer, en prenant en compte le temps de rédiger et d'envoyer ma missive...

Ainsi, elle aussi pourrait se préparer. Sans compter que son frère voudrait certainement... Ah, non. À présent, ils ne pouvaient plus se balader aussi facilement, ni l'un ni l'autre. Ils n'étaient plus de la même nation...

Elle l'observa lorsqu'il tenta de la rassurer.

- Tagar... ça suffit. Je te connais, à présent. Ne me mens pas.

Autrement dit, "je vois clair dans ton jeu"...

Je note mentalement la date, le 17 août. J’ai toujours été doué pour retenir les chiffres et je sais que je ne l’oublierais pas. Le frère de Maria est une personne très importante pour elle et il faut absolument que je fasse bonne impression.

Ma future femme est vraiment intelligente, car elle voit que je n’ai pas l’air sûr de moi, quand je lui indique que la paix va durer entre l’Empire et la République. Toutefois, je me contente de lever les mains en signe de reddition et de lui annoncer :

Je suis désolé, mais je ne peux rien te dire. Tout ce qui est lié à mon travail ne peut être divulgué, même à toi, c’est la règle.

Et oui, le devoir de réserve est encore obligatoire, même si je ne suis plus fonctionnaire.

Elle pencha la tête sur le côté. En quoi la diplomatie pouvait-elle être liée aux finances ? À moins que tout ministre ou ancien ministre ait accès à ce genre d'informations ? Ce qui expliquerait qu'il ne puisse pas lui en parler... Néanmoins, elle décida de jouer les naïves pour, elle l'espérait, obtenir un début de réponse.

- Ton travail ? Mais ton travail, ce sont les finances, non ? Quel rapport avec la diplomatie ?

Voilà. Ainsi, il serait obligé de la détromper... Ou de valider son hypothèse.

Maria me pose une question tout à fait innocente et je lui réponds en souriant :

J’ai assisté à beaucoup de réunions au cours de l’année où j’ai été ministre des Finances et comme chaque projet demande de l’argent, je suis au courant de tout. Mais il est de mon devoir de garder ses informations secrètes.

Je peux ainsi compléter :

N’insiste pas, je t’en prie. Je peux te parler autant que tu veux de mon travail actuel, mais tout ce qui touche aux choix Impériaux est tabou, je suis désolé.

Le Reike n’est pas tendre envers les fonctionnaires, même quand ceux-ci sont innocents.

Elle leva les mains comme si elle voulait prouver son innocence pour un crime inconnu.

- Promis, je n'insiste pas !

Puis, rabaissant les mains, elle poursuivit, sérieuse, cette fois :

- Néanmoins, tu le sais certainement mais je tiens à l'affirmer. Je serai toujours là pour toi. Alors, si quelque chose de confidentiel t'affecte... J'aimerais quand même le savoir. Tu peux ne pas me donner d'information secrète, autant te dire que je m'en contrefiche. Mais ne me cache jamais tes émotions, d'accord ? Je veux faire ce que je peux pour t'aider lorsque c'est possible. Je veux être là pour toi. Je veux te soutenir. Ne crains jamais de te confier.

Elle lui avait pris les mains et le fixait dans les yeux. S'ils n'étaient pas déjà engagés l'un envers l'autre, on aurait pu croire à une déclaration.