Petit même pour un gobelin, Stadzank n’a pas vraiment le profil du guerrier. Pourtant sous sa cape, il cache une musculature bien proportionnée, entretenue par des exercices quotidiens enseignés par son maître. Un physique qui lui permet d’être bien plus agile que la moyenne et son poids très faible lui rend possible de se hisser n’importe où à l’aide de son grappin.  

Il a le crâne dégarni et un visage assez disgracieux, caractéristique héréditaire du clan Gloidveeld,  si un temps il aurait pu le compenser par la puissance de sa famille, désormais il met plutôt mal à l’aise ses interlocuteurs qui évitent son regard pour les plus polis ou attirent les moqueries des plus jeunes. La tête souvent recouverte par un capuchon, il arrive à ne pas attirer l’attention sur lui ce qui est primordial pour son mode de vie.  

Vivant en marge de la société, son tatouage n’a pas été renouvelé depuis belle lurette et il n’a pas effectué son service militaire. Cependant, lors de son arrivée au palais, un tatoueur officiel s'est empressé de lui marquer le bras avec un tatouage d'un autre genre, pouvant être dissimulé grâce à sa seule volonté. Lors de cette intervention, son tatouage initial a été effacé.
 
Passé par une enfance dans une famille noble de la communauté gobeline, il en garde un respect pour son clan, sa famille et s’est forgé un esprit loyal, respectant toujours sa parole et ses engagements en général. Par contre, sa façon de parler si raffinée lorsqu’il était enfant à laisser place au parler “vulgaire” des bas-fonds où il a dû adapter sa façon d’être et donc de parler pour y survivre. Il a parfois des fulgurances de langage héritées de son enfance mais elles se font bien rares.  

Héritier d’un clan déchu, il est persuadé d’être le seul de son clan à pouvoir les venger. Et pour ça, il a même décidé de sacrifier son existence pour mener à bien la vendetta familiale : affinant ses compétences dans l’ombre, il utilisera toutes les opportunités qui se présentent à lui pour arriver à ses fins. Peu lui importe le destin du Senkai, tout ce qui lui importe c’est sa vengeance et dans une moindre mesure – car c’est un objectif à bien plus long terme -, faire revenir les siens à la place qui leur a été volé, ce qui a exacerbé sa cupidité.  

 

Hériter d’une des plus puissantes familles de gobelin du Sekai, Stadzank a eu une petite enfance privilégiée, luxueuse et avec tout le confort que pouvait apporter sa richissime famille au sein de la Capitale du Reike. Ayant amassé une immense fortune depuis des générations, plusieurs nobles familles de gobelins s’étaient associées pour créer une puissante entreprise d’import-export. Les riches familles se partageaient les villes de l’Empire et le clan Gloidveeld contrôlait la lucrative filiale se trouvant dans la Capitale.

Leur fortune générait encore plus de richesse car leur professionnalisme et leur respect de leurs partenaires commerciaux étaient devenus leur marque de fabrique. Le clan Gloidveeld disposait de nombreux contacts commerciaux dans presque toutes les villes du Sekai qui lui assurait un avenir des plus radieux.

C’était sans compter sur la cupidité sans bornes des gobelins. Grâce à leurs qualités dans le domaine de la finance, certains s’étaient hissés jusqu’aux cœur du gouvernement et notamment en tant que “contrôleurs royaux”. Le clan mineur Treagveeld échafauda ainsi un plan machiavélique : ceux travaillant pour les Gloidveeld falsifièrent les comptes pour que les officiers royaux leur tombent immédiatement dessus et les dépouillent de tous leurs biens. Le clan de Stadzank fut jeté à la rue du jour au lendemain, privé de tous leurs biens : les adultes prirent les armes pour se venger avec ses parents en tête et les Treagveeld en profitèrent pour les éliminer avec pour eux le droit à la légitime défense. Les Gloidveeld n’avaient que la soif de vengeance et face à des mercenaires expérimentés, ils se firent tous massacrés.  

Avec le reste de son clan, environ une douzaine de jeunes gobelins, Stadzank était devenu un paria, même dans la communauté des gobelins. Ils finirent tous par se retrouver dans les bas-fonds de Kyouji, préférant s’éloigner du clan Treagveeld et de leurs manigances pour tous les éliminer. Beaucoup choisir de rentrer au service de familles nobles ou bourgeoises pour subvenir à leurs besoins, Stadzank choisit de travailler avec la pègre. Tout d’abord comme coursier ou guetteur, son agilité et sa ruse fut vite mise à profit pour effectuer des vols. Ensuite un tueur à gage le prit comme apprenti et lui appris, en plus de quelques ficelles du métier, à dompter les ombres pour accomplir leurs sombres contrats.  

A deux, leurs prouesses devenaient presque légendaires et le maître assassin s’attaquait à des contrats de plus en plus risqués, sa soif de reconnaissance n’étant jamais rassasiée. Le gobelin acquérait de l’expérience mais sa confiance aveugle qu’il avait placé dans son maître lui joua un mauvais tour. Capturé pendant une tentative osée d’assassinat sur un officier de l’armée impérial, le maître assassin donna la position de sa cachette sous la torture et donc la position de son apprenti Stadzank. Surpris pendant son sommeil, le gobelin fût capturé et jeté dans les geôles de Kyouji. Il apprit que son maître avait fièrement balancé les crimes commis ensemble mais qu’il n’avait pas survécu à sa séance de torture. Mais pour lui, c’était la peine capitale assurée.  

Une nuit, alors qu’il attendait tranquillement le jugement qui le mènerait sans trop de suspens vers la potence, il entendit la porte s’ouvrir pour laisser entrer plusieurs hommes qui se saisirent de lui sans trop de difficulté. D’autres, semblaient déposer quelque chose de l’autre côté de la pièce. Le gobelin n’opposa aucune résistance ce qui provoqua quelques regards interrogateurs parmi ses ravisseurs. L’apprenti assassin avait tout simplement abandonné de se battre, ses rêves de retour à Ikusa pour éliminer les responsables de sa déchéance étaient partis en fumée alors qu’il était presque prêt... Un sac en tissu sur la tête et menotté, il fut extrait de la prison puis ils prirent ironiquement la direction de la Capitale.  

Durant le chemin, on lui expliqua que des gens puissants au sein de l’Empire lui donnaient une seconde chance. Laissé pour mort dans la prison – un cadavre de gobelin l’avait visiblement remplacé dans sa dernière cellule - il était désormais un fantôme et ses qualités devaient être au service exclusif de ses bienfaiteurs. Exigeant une loyauté sans faille, il serait rémunéré généreusement et pourrait en discuter de vive voix avec ses nouveaux employeurs lors de son arrivée au palais. Cette nouvelle opportunité redonna espoir au gobelin et même si on ne lui laissait pas vraiment de choix, il se sentait redevable...  

Laissé dans une petite pièce, on lui enleva ses entraves et on lui conseilla de se reposer un peu avant qu’on vienne le chercher. Le gobelin nota que la porte ne fut pas fermée et qu'il était plus ou moins libre. Une autre chose attisa sa curiosité : tout son matériel saisi dans sa précédente planque se trouvait ici, parfaitement rangé. Visiblement, on voulait lui faire comprendre qu’il était comme chez lui ici. Pour l'instant, seul un tatoueur du palais était venu le voir, lui fournissant un nouveau tatouage et effaçant l'ancien. Si la tentation d’ouvrir la porte et prendre la poudre d’escampette était forte, il choisit néanmoins d’attendre sagement qu’on vienne le chercher. Après tout, il était blanchi et nourrit ici : il mettrait du temps avant de se trouve une planque acceptable dans une ville qu’il ne connaissait pas aussi bien que Kyouji. Et puis il arriverait peut-être à concilier sa nouvelle situation avec ses objectifs personnels ? Si ça devenait un peu trop contraignant, il serait toujours temps de faire faux bond à ses nouveaux “amis”.  

 

La pègre : ça aurait pu être sa nouvelle famille mais son maître l’a peu à peu éloigné de ses amis malfrats pour le protéger d’une éventuelle trahison. Mais aussi pour qu’il se concentre exclusivement sur son art. Il garde néanmoins quelques contacts avec la pègre dans toutes les villes du Reike afin d’obtenir les contrats.