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  • Mar 2 Aoû - 20:35


    Suite à mon arrivée à Celestia avec Seagan et son groupe,  le monarque de Shoumei décide de me laisser en compagnie de deux gardes afin de rejoindre un des temples. Nous nous retrouverons plus tard, un autre jour, lorsque ce sera le bon moment. Les deux hommes vêtus d’armure lourde m'entourent, l’un sur ma gauche, l’autre sur ma droite. A leur ceinturon, je distingue des épées bien entretenues, comme si elles n’avaient jamais servi. Tandis que j’avance, je rabats mes ailes blanches dans mon dos, comme pour me recroqueviller. N’ayant jamais user de ma magie pour les faire disparaître, j’ai l’impression de faire quelque chose de mal. De nombreux regards de stupeur et de curiosité se posèrent sur ma personne, cela me met mal à l’aise. Je n’ai pas l’habitude d’être entourée, ni même de croiser le regard d’autrui avec une telle intensité. Je me sens déstabilisée, complètement démunie alors que l’on m’avait promis que je serai protégée. Il n’aurait pas osé me faire un traquenard. Je dois avoir confiance mais, mon corps me crie tout l’inverse. Qu’est-ce que je fais ici ? Ma cabane n’est qu’à quelques lieues, dans les bois, je n’aurai qu’à m’envoler et partir ? Non. J’ai clairement dit que j’étais une nouvelle membre, il va falloir que j’accepte de faire des concessions et que j’apprenne à vivre autrement. Le bruit de nos pas foulant la neige m’apaise, je décide de me concentrer sur mes pieds dans la poudreuse. Je n’ai pas conscience de l’air glacial comme les humains le ressentent. Ceux-ci sont vêtus de vêtements chauds, de tissus épais et denses, tandis que je porte un assemblage de pièces raccommodées et légères.

    Les deux gardent interpellent deux femmes à l’entrée du temple et leur ordonne de s’occuper de moi, par ordre du monarque. Leur regard se croise avant de se diriger timidement, l’une d’elle est très jeune et vêtue de blanc, telle une sainte qui dévale les marches pour embrasser la lumière. Elles se présentent sous le nom d’Elsa et Anna. Les gardes s’en vont et je rentre dans cette infrastructure d’ivoire et d’argent. Une des déités est représentée devant l’entrée, le claquement des sandales résonne à l’intérieur, hormis cela, aucune voix ne fait écho. Le silence est d’or. Je suis subjuguée par tant de beauté, les humains ont créé des bâtiments fascinants envers nos entités. Je laisse les deux jeunes femmes continuer leur chemin tandis que je m’arrête, regardant d’un œil nouveau ma nouvelle vie. Sans tous ces regards insistants dehors, je me sens libre et enthousiaste. Je prie avec les mains jointes, psalmodiant un texte en latin avant de retrouver les demoiselles qui m’attendaient un peu plus loin. On m'indique une chambre, ce sera la mienne, je pourrais y faire ce que j’ai envie : lire, dormir, prier. Demain sera une journée où je pourrais faire connaissance avec le peuple de Celestia et qu’il ne fallait surtout pas que j’hésite à poser des questions. En attendant, je devais retirer mes anciens vêtements. Malheureusement, les habits posés sur le lit sont bien trop grands pour ma petite taille. L’une des demoiselles s’en retourna dans sa chambre, la plus jeune, afin de me donner une robe blanche ainsi que quelques attirails. Je décide de ne porter que la robe. Les demoiselles me questionnent pour savoir si je ne vais pas avoir trop froid. D’un ton aimable, je rétorque que ma race ne craint ni la chaleur ni le froid, nous sommes des êtres baignés de lumière, cela ne nous importe peu.

    Nous sortons de la chambre et allons faire un tour des temples ainsi que la visite de Célestia. Je n’aurai jamais pu concevoir que vivre ainsi, en haut des montagnes, se cachait un véritable trésor. Baignés d’argenterie, les grandes portes rayonnaient par la lueur du soleil qui finissait sa descente vers l’horizon. Je prends un grand bol d’air et respire lentement, la douceur du textile qui recouvre mon corps est agréable. Elles me posent énormément de questions, se demandant comment un ange de mon acabit pouvait encore être en vie. A croire que ma race avait fini par disparaître. Je fais une moue de déception et déclare d’un ton triste :

    J’aurai aimé apprendre que certains de mes frères et sœurs sont encore de ce monde. J’ai longtemps préféré me cacher jusqu’à ce que ce Lumina me trouve. Sans lui, rien de tout cela aurait commencé. J’ai tellement à apprendre sur ce monde.

    Mes yeux se posèrent sur d’innombrables visages, les scrutant un à un afin de les mémoriser. Ils sont si petits, si éphémères dans cet univers. Tandis que nous avançons doucement et qu’elles m’expliquent le fonctionnement de Célestia, le temps file et la nuit commence à tomber. Les deux jeunes femmes sont fatiguées et veulent pourtant me ramener au temple. Je leur dis que tout va bien et que je saurai retrouver mon chemin. Elles se regardent un instant et font signe de la tête en guise d’approbation. Je les vois partir tandis que mes yeux se tournent vers le plus grand temple des divins. Il commence à faire nuit noire mais j’ai envie de continuer à regarder le campement de Célestia. C’est alors que je distingue une espèce de temple dans les montagnes, un crâne arboré. Les filles ne me l’ont pas encore montré, en même temps, la visite fut longue et elles n’ont pas eu le temps de tout m’expliquer ou me communiquer. Quelques hommes sont postés devant le temple, j’ose les interroger pour savoir ce dont il s’agit. Ils ont l’air surpris de voir un ange débarqué ainsi, mais l’un d’eux prend la parole avec aisance et clarté que je me trouve devant le temple de la mort.

    Puis-je y entrer ? Dis-je un sourire aux lèvres.
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  • Mar 2 Aoû - 21:34
    Sancta avait beau être une ville peuplée de morts-vivants, sur lesquels elle régnait en tant que voix de X'o-Rath, Morndrizel savait que pour le moment, sa place était ici parmi les fidèles et ce Nouvel Ordre qui souhaitait retrouver enfin les préceptes du Divinisme Originel. Célestia n'était pas la cité la plus hospitalière, mais le cinglant vent froid des montagnes n'avait aucun effet sur la chair d'une trépassée. Il s'engouffrait dans le temple cependant, sifflant entre les rochers pour déboucher dans la grande nef à l'intérieur. Elle occuperait bientôt un rôle de premier plan pour cet ordre religieux à naître, et au fond d'elle, elle était convaincue que c'était là sa chance de faire enfin revenir au culte des divins en un seul tout toute la population d'ici. Cela ne se ferait ni en un jour, ni en un an, mais pour elle, le temps était une chose bien singulière. N'en étant pas affectée, elle pouvait se permettre de penser à des objectifs sur le long terme, un terme aberrant pour des yeux de simple mortel.

    La liche ne dormait jamais, elle œuvrait à restaurer le temple des Gardiens, le temple du Culte des Ombres. Il était bien longtemps resté à l'abandon, signe s'il en fallait un du péril proche duquel était passée cette croyance. Les mortels auraient pu totalement arrêter de révérer la Mort, déséquilibrant définitivement la balance entre la vie et la mort, le grand cycle éternel, si elle n'était pas intervenue pour sauver le Culte des Ombres. Mais à seulement chercher à sauver ce qui pouvait l'être, elle avait commis l'erreur d'omettre de penser à œuvrer pour la réunion des deux cultes. Maintenant, plus que seulement ouvrir un temple pour les cultistes, ce serait un dans un temple pour la vénération des Gardiens qu'elle officierait, où tous seront admis peu importe leur croyance, pour peu qu'ils soient prêts à honorer les défunts et les Gardiens. Pourtant, elle eut du mal à imaginer qu'une personne comme celle qui se tenait près de l'entrée viendrait ici. Intriguée, elle approcha de sa démarche chaloupée, un sourire aux lèvres. A son approche, les deux gardes chargés de vérifier qu'aucune dégradation ne soit commise par des divinistes trop haineux s'inclinent avec respect. Dans la nuit qui commençait à tomber, la pénombre s'installant déjà car le soleil avait disparu derrière les pics montagneux, les yeux de Morndrizel brillaient faiblement de violet. Il y avait un ange à l'entrée, plutôt jolie quoique petite, et avec un air curieusement joyeux. elle semblait vouloir entrer.

    " Cela fait... Des siècles au moins que je n'ai vu aucun ange. Encore moins un qui soit vraiment intéressé par l'autre côté du miroir. "

    La liche avait eu connaissance de l'autre ange, celui qui avait tenté de diriger le culte avec ses pensées dévoyées, celui qui était en réalité motivé par une athée plus que par sa foi en les Gardiens ou le Titan de la Mort... Elle avait encore de son existence un goût amer. Généralement, les anges étaient des fidèles des Titans, ils ne comprenaient pas la nécessité des Gardiens et ne s'y intéressaient guère.

    " Je m'appelle Morndrizel, et je m'occupe de ce temple. Je peux vous le faire visiter, si vous le souhaitez. A cette heure tardive, les mortels s'en vont dormir après une journée de labeur... Suivez-moi. "

    Elle invita l'ange en tendant une main glaciale vers elle, pour la conduire à l'intérieur. Une fois que ses yeux se seraient habitués à la pénombre, l'ange découvrirait une vaste salle éclairée uniquement à la lueur de braseros, si bien qu'on discernait à peine le plafond. Taillée à même la roche, la nef était loin du faste des temples divinistes, aucune représentation ne pouvant dépeindre les divinités gardiennes de la Mort. Pourtant, les murs étaient ciselés de divers bas-reliefs qui représentaient les divers visages de la Mort, ses différentes formes. Même le mobilier était très dépouillé, pas de bancs ni d'autels, seulement une estrade de pierre au bout de la salle, surélevée d'un mètre à peine. Là où les Titans étaient associés à la prospérité de la vie, les Gardiens appelaient à l'humilité devant la Mort, chacun était égal, chacun était un dans la mort, car tel était le destin de tous. Il y aurait encore du travail pour rendre à ce site toute sa majesté, mais Morndrizel avait l'éternité devant elle. Elle se tourna vers son invitée, sa voix était douce, tendre, on sentait là l'expérience d'une femme habituée à toucher l'âme des autres par ses paroles.

    " Ce lieu est consacré à la révérence envers le royaume des âmes, les Gardiens, leur frère X'o-Rath. Il est là pour nous rappeler l'importance que chaque chose prenne fin, et comment honorer ceux qui ne sont plus. Dites-moi, vous qui comme moi êtes immortelle, quel est votre regard sur la mort ? "
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  • Jeu 4 Aoû - 19:01
    Morndrizel. Ce nom résonne dans ma tête en répétition, je suis subjuguée par son charisme et ses prunelles aux couleurs améthystes. Se dresse devant moi une morte-vivante. Je fais une petite révérence avant de me présenter à mon tour sous le nom de Luvïel. Sa remarque sur les anges me touchent, encore une fois. Combien en restent ils, si t'en es que je ne sois pas la dernière ? M’invitant à entrer, je découvre un temple austère, sans avoir un quelconque mobilier ou fioritures, hormis quelques gravures à même la roche. Les braseros éclairent difficilement le lieu, comme si nous étions dans une crypte. Sa voix résonne, les ondes sonores se répercutant contre les parois de ce lieu sacré. Morndrizel a un timbre de voix doux et celle-ci m’explique en quoi consiste ce lieu. Lorsqu’elle évoque Xo’Rath, j’ai un léger frisson qui me parcourt l’échine et je lui souris, comme pour cacher un petit malaise.

    Votre question mérite mûre réflexion. Tantôt c’est un chant lugubre que nous entendons dans nos saints temples, pour le soulagement des fidèles défunts que pour réveiller en nous les salutaires terreurs d’une mort que nous ne saurions éviter. Tantôt c’est un deuil, un convoi funèbre... Nous ne vivons que par la mort de mille créatures. Nous ne sommes couverts que de la dépouille des morts. Nous marchons continuellement sur des morts. Nos proches, nos amis tombent à nos côtés, disparaissent à notre vue ; de nouveaux tas de mourants et de morts frappent encore nos regards. Ce qui rendra le jugement dernier si redoutable aux pécheurs, ce ne sera point son appareil, ce sera sa fin. Ce qui les fera sécher de peur, ce ne sera pas de voir le soleil s’éclipser, la lune se couvrir de sang, les étoiles tomber, la mer en fureur soulever ses flots et sortir de ses bornes, la terre trembler, les éléments se confondre, les sépulcres s’ouvrir, les morts miraculeusement reproduits se rendre à la lumière, et regretter la plupart les horreurs du tombeau, préludes effrayants d’un événement encore plus funeste : mais ce sera de voir leur juge, aussi plein d’indignation et de colère que revêtu de gloire et de puissance.

    Outre les grandioses ou tâtonnantes évocations du jugement dernier et de la fin, d’autres scènes, d'autres thèmes de réflexion proposent à mon esprit l’image redoutable de la mort. En particulier, une aventure où risquent de se perdre les plus justes : à propos des derniers instants de la vie et du destin éternel de l’homme. Je m’emporte dans un récit où les mots déferlent tels un torrent, me plongeant ainsi dans une certaine mélancolie. Mon regard est moins vif, je sens mon esprit se perdre, les ruminations mentales dans les confins de mes tourments intérieurs. Aussitôt, ma langue se délie, ma voix chante comme un glas funeste et je joins mes mains en prière :

    L’âme, pure ou souillée, reste immobile dans l’état où l’a placée le dernier acte de sa volonté ; l’âme arrachée du corps est semblable à un arbre déraciné de la terre, il reste où il tombe. L’esprit rentre dans un ordre de choses immuables : fixé dans le bien ou dans le mal, l’âme immortelle vit avec son dernier sentiment qui s’éternise avec elle. Permettez-moi de faire une prière. « O mort ! prête-moi toi-même ces couleurs sombres et lugubres que tu répands partout où tu passes, afin que je puisse te peindre aux yeux de mes auditeurs ; donne à mes paroles ce ton effrayant que tu fais prendre à ceux dont tu ravis le père ou les enfants, l’époux ou l’épouse, les parents ou les amis, afin que j’imprime une terreur salutaire ».

    Je tourne ma tête en direction de celle de Morndrizel, mon esprit ressassant les horreurs du passé et je songe à tous ces maux qui ont été commis jadis, aujourd’hui et demain. La vie ne s’arrête pas pour nous, êtres immortels, pourtant je ressens une étrange sensation comme si je n’avais plus existé aux yeux du monde. Être là sans être là, sans quête, sans ambition, nul autre que la survie dans un endroit hostile. Je semble dévorer du regard la femme qui se dresse à mes côtés, voyant en elle cette douce symphonie de la mort et ce chant lugubre, enveloppée dans cette robe pourpre.  Face à moi avec sa délicate peau et sa douceur dans la voix, réside le froid mortel dans ses veines. Je penche ma tête légèrement sur le côté et plisse le regard, dans un murmure, je lui souffle alors :

    Pourquoi êtes-vous ici, Mordrizel ? Quel est votre but ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 6 Aoû - 7:19
    Morndrizel écouta avec attention la réponse de l'ange, une création des Titans sans proximité avec la Mort, avec attention. Bien qu'elle n'ait pas à craindre la mort naturelle, la jeune femme semblait avoir beaucoup de connaissances ou de lucidité concernant les différents visages de la mort. A la manière des marques qui ornaient le corps de la liche, la mort était une chose complexe et plurielle, la décrire était difficile et il n'y avait pas de bonne réponse, seulement un ressenti personnel. Aussi le début de la longue prise de parole de l'ange fut encourageante, elle semblait avoir compris que la vie naissait de la mort, et inversement, dans un vaste cycle éternel, ce qui était une chose assez curieuse même pour les fidèles qui rejoignaient le Nouvel Ordre. Beaucoup n'avaient pas encore ce niveau de compréhension, ils étaient encore bloqués dans leurs anciennes croyances. Mais quelle était donc cette histoire de jugement dernier, cette élucubration digne d'une folle ? l'appellation même de celui-ci était une erreur, car il venait à déclarer qu'après lui, il n'y aurait plus de jugement, ce qui signifiait soit que les mortels seraient laissés à leur sort, soit qu'il n'y aurait plus rien à juger, et dans les deux cas, cela n'allait pas dans le sens de la vision des divins. La liche pinça les lèvres de déplaisir, mais reprit sur un ton toujours doux et didactique.

    " Vous confondez la Mort, et la peur de la Mort. Contre la première nous ne pouvons rien, elle est une force immuable, et en elle, nous sommes tous un; tandis que nous devons nous libérer de la seconde, pour pouvoir l'accepter pleinement. La Mort ne cherche pas à être redoutée, elle est là, et elle attend toujours, prête à faire renaître la vie sur ce qu'elle prend. "

    La liche millénaire soupira en entendant la suite de la déclamation de l'ange, voilà qu'elle se laissait emporter par une simple discussion, et elle se demanda si elle n'était pas tombée sur un être excessivement zélé. Pour elle, si la foi était nécessaire au développement des populations, son excès était aussi dangereux et improductif que son absence, car il conduisait à toutes les folies comme la guerre sainte qu'elle avait vécu. Elle pensa qu'il faudrait à l'avenir canaliser la foi de cette figure de beauté et de pureté angélique, comme celle de nombreux fidèles qui comme elle se laisseraient trop facilement glisser vers un zèle qui aveugle au sens même de la foi. Mais enfin, une fois qu'elle eut fini sa prière, ou plutôt son semblant de prière qui la plaçait en guerrière divine apportant la terreur aux infidèles, l'ange s'intéressa à elle.

    " Vous savez, une longue partie de ma vie eut lieu alors que les Titans étaient toujours parmi nous, et que les Gardiens veillaient en dessous de notre terre. J'ai connu une longue période de prospérité, où l'adoration des divins était une, avant de voir les mortels se retourner contre ceux qui les avaient faits et les guidaient vers un âge prospère. Peut-être avez-vous connu ce temps que je dépeint, il y a plus de cinq millénaires... Après leur départ, pour la croyance, l'hubris des Homme créa le double à partir de l'unique, et ils continuèrent à se faire la guerre entre fidèles qui hier étaient alliés. J'ai tenté de les en empêcher, mais j'ai échoué, j'ai failli à la tâche que les divins m'avaient confié, et par la suite, je n'ai pu que tenter de réparer mes torts du mieux que je le pouvais. "

    Elle prit un temps pour détailler la beauté de l'ange, qui semblait faite comme une poupée de porcelaine. Ses yeux étaient le plus fascinant de son être, mais du reste, il était difficile de lire en elle, qui semblait en apparence petite et fragile, bien qu'il n'en soit surement rien. Mais face à la majesté de Morndrizel, l'ange semblait plutôt sur la défensive, ses mots, bien que sa voix claire et aigue soit un plaisir pour les oreilles à entendre, semblaient difficilement franchir ses lèvres. Autrement, au vu de ses paroles, elle ferait sans doute une très bonne dévote du Nouvel Ordre, et un ange galvaniserait facilement la foi des fidèles.

    " Je vois en l'intervention récente des divins une chance qui nous est offerte de repartir de zéro sur une base plus saine, libérée de l'emprise des athées et de la politique crasse. Aussi, je suis ici pour guider le Nouvel Ordre, car c'est ce pourquoi mon maître m'a forgée. Et vous, Luvïel, que voyez-vous dans ces temps obscurs ? "
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 17 Aoû - 14:52
    Vous avez sans doute raison. J’ai mélangé la peur de la mort et la mort en elle-même. Je pense qu’il est difficile pour une créature telle que moi, de comprendre réellement ce qu’est la mort. J’ai pourtant vu des gens décéder, j’ai parcouru des endroits jonchés de cadavres liés aux nombreux combats qui ont fait rage jadis. Pourtant, je pense que je manque de connaissances sur ce qu’est réellement la mort et ce qu’elle nous apporte. Depuis que je n’ai plus accès au royaume divin, peut-être ai-je peur de mourir, car nous ne sommes plus immortels sur cette terre. Nous conservons par contre l’éternité. J’ai passé trop de temps en dehors des mortels pour me soucier de leur bien-être, une fois les Divins partis.

    J’ai erré des millénaires dans la forêt des pins argentés, préférant la compagnie de la faune et de la flore à celle des Hommes. Je pense qu’à l’heure actuelle, je regrette, en partie. Je suis une brebis égarée. Sans le haut prêtre, je ne serai pas parmi vous et ne participerai nullement au Nouvel Ordre. Il a su m’éclairer et me donner la Lumière dont j’avais besoin. Vous savez, même un ange peut perdre pied à un moment donné. Lorsque j’ai senti la présence d’un de mes Pères il y a quelques semaines, j’ai tenté de partir à sa recherche. En vain. L’espoir que j’avais de les revoir venait de s’évanouir une fois de plus.


    Le regard plongé dans le vide, les mots filent comme les pensées qui défilent dans mon esprit. Je ressasse mon passé, la haine des mortels à l’égard des créatures des titans, la mort au tournant. Cette sensation d’être prise au piège et d’avoir préféré la fuite pour ne pas affronter mes craintes. Les mortels s’étaient soulevés contre les Divins, il m’aura fallu du temps pour leur pardonner. Au fond de moi-même, je sais pertinemment qu’ils auront toujours besoin d’un guide, d’un porte parole capable de les comprendre et de leur donner l’assurance et le réconfort dont ils ont besoin. Morndrizel culpabilise, se sentant responsable du schisme entre les Hommes. Elle m’intrigue, d’autant qu’elle dégage un certain charisme. Sa dernière question reste en suspens quelques instants. D’une voix douce, je déclare :

    Je vois la Lumière. Je vois le coeur des Hommes redevenir bon. Je vois l’amour et le pardon. Seulement, cela ne sera pas sans conséquence. Les mortels sont bien trop fiers. Je souhaite prouver que la Parole libère. La guerre n’apporte rien de plus si ce n’est le désordre et le chaos. Je ne saurai quoi vous dire de plus. Moi-même, je marche avec le Nouvel Ordre et je suis sincèrement convaincu que nous apporterons la Paix. Nous permettrons aux mortels de comprendre l’importance des Divins. Ils les ont oubliés, à tort. Ils ne doivent pas recommencer. Assez parlés de tout ceci, je vous prie. Parlez-moi de vous, Morndrizel. Quelle est votre histoire ? Je ne souhaite point vous importuner.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 20 Aoû - 16:05
    L'histoire de l'ange était assez particulière, qu'une femme ait pu vivre si longtemps recluse de la société pour ensuite y revenir afin de prôner l'importance de l'éducation et de la foi était étrange aux yeux d'une liche qui avait toujours œuvré dans ce but. Cela donnait l'impression d'une enfant apeurée qui se serait lamentablement cachée pendant des années avant de finalement décider de faire quelque chose de sa vie. Elle était, tout comme la morte-vivante, une création des Titans, faite pour remplir une tâche précise dont elle n'avait su s'acquitter par peur. Mais le passé importait peu, pour des immortels, car ce serait bientôt derrière eux, et l'important était bien sûr que Luvïel semble avoir retrouvé une raison d'être, une mission au nom du grand œuvre des divins. Enfin, elle finit par lui dévoiler le fond de sa pensée, avant de questionner la liche sur son propre être. Une telle histoire pourrait aisément remplir des nuits entières de contes et légendes, mais la création de X'o-Rath devait faire court.

    " Votre peur, Luvïel, est compréhensible et même naturelle, tous les êtres qui vivent ont peur de mourir un jour. On m'a faite pour que je comprenne ces choses, pour que je les transmette aux mortels. C'est X'o-Rath qui a fait de moi celle que je suis, dans son infinie sagesse, et il m'a offert la compréhension totale de ce qu'est la Mort, afin que je puisse le servir et servir les Gardiens dans leurs tâches. Aussi, j'ai oeuvré toute mon existence à faire en sorte d'aider les mortels à combattre cette peur qu'ils ressentent, afin que tous comprennent que cette mort qu'ils voient n'est que le commencement d'une nouvelle vie dans l'autre-monde. Cela n'a pas toujours été évident, car le cœur des mortels est ainsi fait qu'ils ne peuvent comprendre l'importance de l'œuvre des divins sans guide. Maintes fois j'ai du intercéder afin que survive le culte de la Mort, et il m'a fallu me battre, pendant la Guerre Sainte qui a secoué Shoumei, pour que perdure ce culte... Aujourd'hui, j'espère que cette lutte est terminée. "

    Elle fit face à l'ange, posant une main froide sur son épaule. Malgré le statut de la femme aux cheveux blancs, il lui restait encore tant à apprendre... C'était la raison d'être de la nécromancienne, Morndrizel souhaitait de nouveau guider les fidèles vers un nouvel âge de prospérité titanide. Pour y arriver, le soutien de personnes comme cette femme angélique serait primordial. Mais ce n'était surement pas là la réponse attendue par l'ange, seulement, Morndrizel n'était que l'outil des divins, son histoire se résumait à sa fonction.

    " J'ai connu l'époque où les Titans marchaient encore parmi les hommes, cette pure prospérité où chacun était égal et à sa place, où personne n'avait à se plaindre de sa position, ou d'être exploité par l'autre. J'ai connu ces époques, libérées des manipulations politiques, de cet Empire odieux et de cette République mensongère, un mode où la foi et la vie simple suffisaient à chacun... Ce monde a été détruit par le cœur des Hommes, maintenant, ils doivent le reconstruire. "

    Elle glissa sa main dans le dos de l'ange, l'invitant à marcher dans le temple.

    " Et ne vous inquiêtez pas, vous ne m'importunez pas, c'est un plaisir de converser avec une autre éternelle qui partage notre foi. "
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Lun 5 Sep - 14:10
    Charitable. Voilà bien un mot qui me traverse l’esprit, celui qui correspond à Morndrizel de mon point de vue. Sa douceur et son hospitalité sont tels que je n’ose refuser de m’enfoncer un peu plus dans le temple en sa compagnie. Sa main est froide, effleurant les plumes de mes ailes qui sont fermées dans le dos. Je trouve cela admirable et fascinant de pouvoir trouver des êtres immortels, avec qui je vais pouvoir échanger pendant de longues années, je l’espère. Rares sont les moments où je n’ai pas pensé à la mort de ceux qui m’entourent, de toutes ces infrastructures bâties des mains des mortels et ô combien fascinantes. Il est étrange de voir une morte-vivante aussi cordiale, sachant que je n’ai pas eu le loisir de passer autant de temps avec mes pères. Je suis touchée par sa manière de parler, par sa beauté et ses atours. J’aurai même très envie d’en découvrir plus sur elle et son passé, bien qu’elle reste vague. Après tout, nous ne nous connaissons pas encore et j’ose lui montrer qu’elle peut avoir confiance en moi.

    Pourriez-vous me parler de X’o-Rath ? Comme il est également un de mes pères, j’aimerais entendre parler de lui. Vous savez, errer pendant des décennies m’a quelque peu marquée et pouvoir écouter quelqu’un ayant vécu auprès des Divins m’apportent du … réconfort.

    Tandis que nous déambulons dans le temple, je remarque quelques portes fermées ici et là. Très certainement des locaux pour les fidèles ou bien peut-être quelques chambres. L’espèce de hall dans lequel nous sommes est encore mal éclairée par endroit, le bruit de nos pas résonne ainsi que le feu qui crépite dans les braseros. Cet endroit émet tout de même une sensation bien différente du temple d’Aurya dans lequel je me suis installée. Partout où je regarde, d’étranges fresques sont gravées dans les murs et plus je m'enfonce, plus j’ai comme une sensation d'oppression. Peut-être aussi que je n’ai pas pour habitude d’être enfermée, vu que j’ai vécu dans des bois au clair de lune pendant des millénaires.

    Parmi toutes ces années, vous qui avez errer sur Sekaï, quels sont les moments qui vous ont le plus marqués dans votre existence ? Gardez-vous en souvenir tous ceux que vous avez rencontrés ?

    Mon regard se penche derrière Morndrizel, j’aperçois une lueur derrière une des portes et cela aiguise ma curiosité. Peut-être est-ce l’endroit où la morte-vivante s’est établie, puisque je suis venue à l’improviste au beau milieu de la nuit. J’en profite pour lui demander une faveur :

    Pardonnez-moi cette question mais, auriez-vous un petit carnet à m’offrir ? Je souhaiterais pouvoir écrire de nouveau sur du vrai papier. J’aurai besoin d’un petit crayon également. Vous savez, pour y inscrire nos pensées. Je vous avoue que cette histoire d’oubli et de mort me fait réfléchir. Alors, si jamais je perds la mémoire, je pense qu’il serait préférable que je les inscrive quelque part. Bien évidemment, j’en prendrais grand soin !
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 9 Sep - 15:25
    L'ange à la volonté de rédemption avait longuement vécu seule, coupée du monde des mortels à un point tel que Morndrizel se demandait si c'était seulement possible d'ainsi vivre recluse si longuement. N'avait-elle vraiment jamais été trouvée pendant tous ces siècles ? Finalement, elle avait choisi de revenir, de sortir de son cocon isolé qu'elle s'était elle-même crée, afin de guider les mortels dans ces temps troublés. Son aide serait bien évidemment bienvenue, même si pour le moment, c'était encore l'incompréhension qui semblait régner dans l'esprit de la femme aux ailes immaculées. Elle s'interrogeait sur beaucoup de choses, à commencer par les divins eux-même qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer auparavant, témoignant d'un âge plus jeune que celui de la liche. Entre immortelles, il était bien souvent difficile de deviner quelque différence que ce soit.

    " He bien, il est difficile de vous décrire un être tel que lui. Il pense à une échelle bien supérieure à la nôtre, car il est la fin de toute chose en ce monde et donc que tout viendra à lui à un moment ou un autre. Un millénaire est pour lui un grain de sable dans son existence, aussi ses absences ne lui semblent pas longues en notre monde. Lorsqu'il m'a prise, je le voyais comme un monstre et un tyran, mais il m'a ouvert les yeux sur sa condition : il est l'exécuteur des divins, celui qui délivre le jugement final. En vérité, il ne saurait être autre chose que juste, car la Mort est la plus impartiale des forces de cet univers. Les mortels ont peur de lui, car il incarne leur fin, mais celle-ci n'est jamais aveugle. Il incarne tous les visages de la Mort, de la mort paisible à celle violente, il est celui qui apporte le réconfort aux mourants et la punition ultime envers ceux qui penseraient échapper à leurs crimes dans la mort. Chaque instant que j'ai passé à ses côtés m'a permis d'un peu mieux le comprendre, même si je sais être encore bien loin de comprendre l'entièreté de son être. "

    La liche multimillénaire se glissa alors dans un couloir, emportant avec elle l'ange, pour arriver à une salle éclairée, assez peu décorée. Le mobilier était sobre mais de qualité, avec un bureau en bois massif, un fauteuil et un divan recouvert de coussins recouverts de velours. Morndrizel avait pris ses quartiers ici, dans la salle qui comportait la seule représentation directe du titan X'o-Rath, sculpté dans la roche d'un mur devant une fresque représentant le royaume des âmes tel que les mortels se le figuraient. C'était comme si la statue, qui mesurait la moitié de la taille des deux femmes, gardait les portes du royaume des Gardiens.

    " Je n'ai pas une mémoire absolue malheureusement, le temps prends son dû sur mes pensées, si bien que je ne peux me rappeler de chaque visage que je croise. Mais je garde toujours en tête les personnes d'importance, tout comme les moments clés. J'ai connu Menos, le précédent Haut-Prêtre avant Seagan, comme j'ai connu les premiers cultistes que j'ai dû aider à prospérer afin que la croyance en la Mort ne se perde pas dans la folie des Hommes. J'ai pleuré en voyant la foi se déchirer, la guerre sainte dresser le frère contre le frère. Mais j'ai aussi en mémoire un idéal, celui du monde tel qu'il fut sous la juridiction de nos maîtres et créateurs... J'espère que ce Nouvel-Ordre que Seagan veut créer tendra vers cet idéal. "

    De sa démarche souple et féline, la liche s'approcha du bureau sur lequel des missives en cours de rédaction restaient éparpillées. Elle tira de l'encrier une petite pointe, taillée dans l'os d'un animal - à moins qu'il ne s'agisse d'un os humain ? - avec application et minutie. Si Luvïel était traversée par un doute, une analyse plus minutieuse lui révèlerait qu'il s'agissait en vérité d'ivoire, la liche souhaitant garder ses outils d'os chargés de magie noire pour elle. Elle tira de l'un des tiroirs un petit grimoire à la couverture frappée d'un symbole ésotérique à la signification mystérieuse. Était-il seulement sage d'accepter un tel cadeau ? La liche ne risquait-elle pas de lui faire un cadeau empoisonné ?

    Elle revint jusqu'à l'ange, toujours douce et calme, d'une sensualité presque dérangeante alors que les flammes dansantes éclairaient les dines cicatrices sur sa chair. Elle glissa les deux objets dans les mains de Luvïel, en profitant pour prendre ses mains douces d'ange dans les siennes, plus froides.

    " Les mots sont une arme précieuse et puissante, Luvïel, faites-en bon usage... "
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  • Jeu 15 Sep - 9:29


    La salle dans laquelle nous étions rentrés comportait une statue d’une grande envergure, à l’effigie de X’O-Rath. A Célestia, les représentations des Divins dans la roche est tel un souvenir que l’on expose, permettant aux mortels de se rappeler leur magnificence. Ici, seul le Dieu de la Mort y est représenté, puisque ce temple lui est consacré ainsi qu’aux Gardiens. Là où Morndrizel désigne la voix de la fin, rappelant l’ordre de l’Existence, il est important de pouvoir vénérer la non-vie. Elle est le passage obligé des mortels, sans cela, ce serait un véritable chaos. Je ne devrai pas avoir peur de ce que la Fin peut apporter, il s’agit tout simplement d’un autre monde que l’on ne peut atteindre en étant vivant. Morndrizel est celle qui apporte le calme et la sagesse, tendant les bras à ceux qui sont aux portes du royaume des gardiens. Soudain, elle évoque un nom qui m’est inconnu, Menos, l’ancien haut prêtre de Shoumeï et cela attise ma curiosité.

    Que faisait ce Menos ? Était-il aussi pieux que le haut prêtre d’aujourd’hui ? Était-ce un humain ? Les mortels ont besoin d’un leader capable d’avoir la tête sur les épaules et d’endosser un lourd fardeau. Il dépeint un soutien moral et la représentation de l’amour, du pardon et d’un dévouement absolu envers les Dieux. Que lui est-il arrivé, si bien sûr, vous le savez ?

    Fortement intriguée par le passé des mortels, je me dois d’en découvrir plus sur les événements d’antan. Notamment sur les religions et les monarques qui les ont précédés, leurs doctrines et même leur situation au sein de Shoumeï. Je me sens confuse et sincèrement désolée de ne pas avoir contribué au monde pendant plusieurs millénaires, comme si j’avais abandonné tout espoir d’aider les mortels à trouver leur chemin. Mon univers s’est effondré lorsque j’ai compris que je ne pouvais plus retourner dans le royaume divin, la peur de me confronter à ce nouveau monde. Les créatures des titans ont pourtant tellement de parcours à entreprendre, qu'il ne faut pas oublier nos valeurs et notre rôle. Trop longtemps j’ai délaissé ce que j’étais, trop longtemps j’ai préféré l’oubli et depuis ma rencontre avec le monarque, mes pensées sont différentes. J’ai pris conscience de ma bêtise et de mes erreurs, il me faut reprendre depuis le début et m’ouvrir aux mortels. Ma timidité ne doit plus être un frein, je dois la combattre et accroître ma compréhension sur les peuples, sur leur façon de concevoir la religion, leur dogme... Qu’ont-ils entrepris depuis la grande guerre ?

    Je suis certaine que le Nouvel Ordre apportera un nouveau souffle à ce monde. Comme je l’ai dit précédemment, les mortels ont besoin d’une figure importante sur laquelle se reposer et prendre exemple. Je suis heureuse d’être parmi vous et de prendre part au bien du peuple. Arriverai-je à me pardonner d’avoir préféré m’isoler du reste du monde ? Vous savez, Morndrizel, j’ai très envie que vous soyez celle qui me guide dans ma recherche de connaissances. Avec le temps, j’imagine que les mortels ont entrepris de grandes innovations auxquelles je n’ai pas eu échos. Quand je suis arrivée à Célestia, lorsque j’ai vu les immenses statues border les murs entourant la cité, les tours faites d’or et d’argent, je vois là une grande œuvre en mémoire envers nos Divins. Tous n’ont pas oublié qui ils sont et ce qu’ils personnifient. Il est de notre devoir d’étendre la Sainte Parole et d’ouvrir le cœur du peuple. Les déités sont ce monde. Ils sont la quintessence de cet univers et sans eux, rien n’existerait.

    Morndrizel s’en alla récupérer un encrier, finement taillé et ô combien magnifique. Elle prit le soin de m’offrir un petit grimoire avec un symbole bien étrange sur la couverture, qu’elle déposa entre mes mains. Celles de Morndrizel sont glacées, nous sommes si différentes et pourtant, nous avons cette même douceur et ce même amour qui nous lie à nos Divins. Le côté attendrissant de Morndrizel me fait penser à celui d’une mère pour son enfant, bien qu’elle incarne la non-vie, sa douceur et sa compassion m’enthousiasment. La solitude ne sera plus ma seule amie car, désormais je me sens entourée et entière. Alors qu’elle me donne un précieux conseils, j’arbore un large sourire, la remercie et lui déclare :

    J’ai l’espoir qu’un jour, mes mots finiront par atteindre le cœur des mortels. Tout ce qui m’incombe, c’est de pouvoir accomplir ce pour quoi je suis apparue. En tout cas, c’est auprès de vous tous que je souhaite entreprendre ma quête et permettre au cœur des Hommes de se libérer et de redorer la Foi. Il n’y a qu’une seule vérité, les titans sont bien réels. Trop de mortels les ont négligés, voire s’en sont complètement détachés. Trop de mortels se sont laissés prendre dans la folie des Hommes, trop de mortels ont succombé au péché. Nous devons les remettre sur le droit chemin ! Je suis absolument certaine que ce n’est pas le sang versé qui changera la foi des Hommes, mais bien les mots. Dame Morndrizel, j’espère ne point vous importuner mais il va me falloir rentrer.
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  • Mer 5 Oct - 19:43
    Comment qualifier la curiosité de cette femme angélique au sujet des anciens monarques de la fédération ? Ici, Morndrizel n'avait point d'ennemis, aussi elle la prit pour ce qu'elle était : un désir de connaissance, de rattraper le temps perdu à errer sans but. La liche, face à elle, était un puits de savoir divers et variés, ayant traversé les âges pour pouvoir lui parvenir, et c'était là une des prérogatives de la sombre chantre que de guider et d'offrir le savoir à qui le méritait. Luvïel semblait dévouée à la cause du Nouvel Ordre, et prête à beaucoup pour répandre le savoir et la parole des divins, elle était un diamant d'innocence qui devrait sans nul doute s'endurcir pour ne point voir sa pureté entachée par la vision biaisée des mortels. Elle était, pour le dire simplement, une étudiante parfaite qui saurait faire bon usage des savoirs que la nécromancienne lui transmettrait. Menos, Morndrizel se souvenait bien de lui, en cela qu'elle l'avait fait monter sur le trône de Shoumei, Il avait été le premier haut-prêtre à faire partie du Culte des Ombres, et dans un sens, il avait grandement contribué à ce que cette religion ne se perde pas.

    " Menos était l'un des seuls hauts-prêtres que j'aie eu l'occasion de côtoyer qui comprenne vraiment les enjeux de la foi unique et l'importance de conserver la vénération de l'autre-monde dans notre culture. Nombre de ses prédécesseurs, comme son successeur, Seagan, n'avaient pas cette vision alors qu'ils étaient à la tête de Shoumei, se concentrant sur la préservation du statu quo et sur l'inaction plutôt que de chercher à faire accepter chaque croyance. Notre haut-prêtre actuel a fini par ouvrir les yeux sur ses fautes passées, sur ses manquements, là où beaucoup les ont conservés jusqu'à la tombe. Menos a guidé notre peuple de manière juste et dans l'amour des divins, et même s'il avait compris qu'il était futile de vouloir reformer une unique religion à partir de nos croyances duelles, il œuvra à faire évoluer la représentativité des deux cultes. Je l'appréciais beaucoup, mais comme toute chose, lui aussi a dû mourir et rejoindre les Gardiens, vous savez. "

    Morndrizel posa une main glacée sur l'épaule nue de la nouvelle prêcheuse de l'ordre, elle devait bien comprendre qu'aussi juste qu'ait été son action, Menos aussi n'échappait pas à la volonté des Gardiens. C'était le lot de tout le monde, le cycle éternel, servir les Titans dans la vie, et les Gardiens dans la mort, et entre les deux se tenait la première de toutes les liches. Un rôle lourd de sens et de responsabilités, mais la dame d'améthyste était bien entourée, ici-bas. Elle sourit en entendant les mots de Luvïel, se faisant la remarque qu'elle ne semblait pas tenter d'argumenter et de justifier sa pensée, mais plutôt de se persuader de la justesse de son action. Une telle dévotion était rare à observer, et Morndrizel sut qu'il faudrait qu'elle veille à ce que jamais l'ange ne perde ces œillères qu'elle s'était elle-même posées. Peut-être qu'elle serait un pion utile, peut-être une amie proche, peut-être une dévote incarnant à la perfection l'idéal auquel chaque fidèle devra se raccrocher. Jouet, sœur, parangon, seul l'avenir et la volonté de ses maîtres sauraient dire ce qu'il adviendrait de Luvïel à l'avenir.

    " Vous devez vous pardonner, Luvïel. Si les Titans nous ont mis sur votre chemin, c'est sans doute pour une raison, et peut-être même que c'est parceque vous vous êtes si longtemps isolée que vous pouvez aujourd'hui remplir cette mission qui nous incombe. Votre volonté et votre résolution à faire ce qui est juste n'en est que plus forte, parceque vous n'êtes pas polluée par l'influence du passé que nous avons vécu. C'est pour cela que je pense que vous comme moi, immortelles créations des Titans, avons pour rôle de guider les mortels. Vous avez raison, les mots sont l'arme la plus puissante qui soit, et lorsque je vous regarde, je ne doute nullement que les vôtres puissent pénétrer loin dans le cœur des Hommes. "

    Souriante, Morndrizel se pencha en avant, posant ses lèvres glacées sur la joue de l'ange avant de rompre le contact, laissant sa main glisser de l'épaule de Luvïel alors qu'elle reculait d'un pas.

    " Vous ne m'importunez guère, Luvïel, ce sera toujours pour moi un plaisir de vous accueillir ici. S'il vous prenait l'envie de vous armer de connaissances plus... Esotériques, sachez que je vous aiderai du mieux qu'il m'est possible. Allez dans la paix des divins... "

    Reculant, Morndrizel ouvrit la porte à l'ange, l'invitant à sortir de la pièce où elles se trouvaient. Mais la liche ne doutait guère qu'elle la reverrait bientôt...
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