Citoyen du monde
Mégère
Messages : 127
crédits : 702
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
Le flocon de neige voletait doucement dans la grisaille de l’après-midi, amorçant sa descente vers le sol boueux de la rue remplie de passants. Un minuscule agrégat de cristaux de glace, si petit et pourtant si beau, pirouettait devant le nez des habitants du village nordique, comme pour réclamer leur attention, qu’ils puissent le voir, l’admirer. Invisible aux yeux des citoyens Reikois, qui pensaient plutôt aux tracas du quotidien, il alla s’échouer sur la route recouverte de boue, continuellement piétinée de manière impitoyable par des individus qui n’en avaient que faire. Résigné à son sort, le flocon attendit son tour, le moment ou un pied viendrait étaler sa beauté dans la gadoue dans une cruelle indifférence. Oh, et comme ce flocon avait raison ! Car la personne, tout de rose vêtue, qui délivra le coup de grâce était une créature des plus cruelles.
Le village, en bordure d’une des mines exploitées par l’Empire, n’avait rien de particulier. Un axe principal en son centre, où s’entassaient plusieurs commerces et une taverne, les premiers s’épanouissant le jour et laissant la place à la seconde une fois la nuit tombée. De nombreuses habitations s’articulaient autour de cette route, d’où partaient une myriade de petites rues menant à d’autres maisons plus éloignées.
Il y avait peu d’animation dans le coin, si bien que les allers-retours des cargos de métaux à destination des forges du Reike, ou encore la venue de nécromanciens amenant des groupes de Driv’Zafra tout frais, étaient monnaie courante, et la petite garnison de soldats chargés de faire respecter l’ordre n’avait pas grand-chose à faire, leurs interventions les plus notables se résumant à arrêter les bagarres de poivrots. Ha, les soldats du Reike ! Si braves, si valeureux, si … DEGOUTANTS !
Mégère cracha de dégoût, et la glaire noire atterrît dans le four chaud, dont la flamme sembla gonfler pendant un court instant, comme alimenté par la fureur de la vieille Fae. En pleine préparation d’une nouvelle tarte, la grand-mère broyait avec plus de force que nécessaire les noisettes dans un petit bol, s’imaginant la tête de sa cible à la place des malheureux fruits à coques sauvagement réduits en petits morceaux. Ce porc, ce Sajenti, qui avait volé la vie d’un homme, un vrai ! Oooh, comme la voix d’ange de l’acolyte défunt lui manquait, alors qu’il énonçait des malédictions sur les champs de bataille de l’ancienne Shoumei ! Et que dire de ses mains grandes et viriles, qui avaient étranglés maints soldats, comme pour arracher leurs âmes et les offrir à Zeï sur un plateau d’argent ! Ha ! Tant de fidèles avaient perdu la vie dans ces terres désolées, prises par ces barbares envahisseurs !
Honte ! Calomnie ! Vengeance !
Mégère n’avait jamais oublié le visage de cet assassin, la manière dont celui-ci s’était tordu en un rictus victorieux lorsque son épée s’était enfoncée dans le dos du fidèle. Un nom de plus qu’elle offrirait à sa sainte patronne. Bientôt ! Très bientôt ! La vielle Fae avait échafaudé de nombreux plans, devisé les morts les plus douloureuses pour le malheureux, mais la petite troupe de soldat, bien qu’inactive, restait composée de vétérans de guerre, ayant tissé des liens forts, rendant toute tentative de manipulation psychiques incertaines, et donc dangereuses. En effet, n’importe lequel de ces butors était capable de mettre fin à ses manigances d’un simple coup d’épée. Par chance, son déguisement de grand-mère guillerette suffisait à endormir leur vigilance, car qui pouvait donc bien détester une gentille grand-mère.
Sa tarte disposée dans le four, Mégère enfila son manteau de fourrure. Il lui fallait faire quelques emplettes pour pouvoir prépare une fournée de délicieux petits fours, dont certains serviraient de cadeau empoisonné. Passant le pas de la porte, elle laissa derrière elle la maison qu’elle avait « investi », après la triste mésaventure de ses ancien occupants, une jeune famille sans histoire, que personne ne remarquait et avec toute la vie devant eux. En même temps, Ce n’était pas la faute de Mégère si ces humains avaient commis l’erreur de choisir une fausse religion ! S’ils avaient embrassé la vraie foi, les chuchotements télépathiques incessants ne les auraient pas rendus fou, et ils ne seraient pas morts gelés dans la nature en tentant de s’enfuir de leur propre maison, qu’ils croyaient hantée ! Ha ! Hantée ! Les imbéciles !
Mégère se retrouva donc dans la rue principale, après quelques minutes de marche, et se dirigea vers l’étal de son choix, exposant diverses provisions essentielles pour sa cuisine, tout en se parant de sons sourire le plus enjoué :
« Bien le bonjour, ma petite pomme d’amour ! »
Rien de tel qu’un petit surnom ridicule, lancé par une personne âgée en apparence inoffensive, pour que toutes les portes du Sekai s’ouvrent en grand.
Enfin, presque toutes.
CENDRES***
Le village, en bordure d’une des mines exploitées par l’Empire, n’avait rien de particulier. Un axe principal en son centre, où s’entassaient plusieurs commerces et une taverne, les premiers s’épanouissant le jour et laissant la place à la seconde une fois la nuit tombée. De nombreuses habitations s’articulaient autour de cette route, d’où partaient une myriade de petites rues menant à d’autres maisons plus éloignées.
Il y avait peu d’animation dans le coin, si bien que les allers-retours des cargos de métaux à destination des forges du Reike, ou encore la venue de nécromanciens amenant des groupes de Driv’Zafra tout frais, étaient monnaie courante, et la petite garnison de soldats chargés de faire respecter l’ordre n’avait pas grand-chose à faire, leurs interventions les plus notables se résumant à arrêter les bagarres de poivrots. Ha, les soldats du Reike ! Si braves, si valeureux, si … DEGOUTANTS !
Mégère cracha de dégoût, et la glaire noire atterrît dans le four chaud, dont la flamme sembla gonfler pendant un court instant, comme alimenté par la fureur de la vieille Fae. En pleine préparation d’une nouvelle tarte, la grand-mère broyait avec plus de force que nécessaire les noisettes dans un petit bol, s’imaginant la tête de sa cible à la place des malheureux fruits à coques sauvagement réduits en petits morceaux. Ce porc, ce Sajenti, qui avait volé la vie d’un homme, un vrai ! Oooh, comme la voix d’ange de l’acolyte défunt lui manquait, alors qu’il énonçait des malédictions sur les champs de bataille de l’ancienne Shoumei ! Et que dire de ses mains grandes et viriles, qui avaient étranglés maints soldats, comme pour arracher leurs âmes et les offrir à Zeï sur un plateau d’argent ! Ha ! Tant de fidèles avaient perdu la vie dans ces terres désolées, prises par ces barbares envahisseurs !
Honte ! Calomnie ! Vengeance !
Mégère n’avait jamais oublié le visage de cet assassin, la manière dont celui-ci s’était tordu en un rictus victorieux lorsque son épée s’était enfoncée dans le dos du fidèle. Un nom de plus qu’elle offrirait à sa sainte patronne. Bientôt ! Très bientôt ! La vielle Fae avait échafaudé de nombreux plans, devisé les morts les plus douloureuses pour le malheureux, mais la petite troupe de soldat, bien qu’inactive, restait composée de vétérans de guerre, ayant tissé des liens forts, rendant toute tentative de manipulation psychiques incertaines, et donc dangereuses. En effet, n’importe lequel de ces butors était capable de mettre fin à ses manigances d’un simple coup d’épée. Par chance, son déguisement de grand-mère guillerette suffisait à endormir leur vigilance, car qui pouvait donc bien détester une gentille grand-mère.
Sa tarte disposée dans le four, Mégère enfila son manteau de fourrure. Il lui fallait faire quelques emplettes pour pouvoir prépare une fournée de délicieux petits fours, dont certains serviraient de cadeau empoisonné. Passant le pas de la porte, elle laissa derrière elle la maison qu’elle avait « investi », après la triste mésaventure de ses ancien occupants, une jeune famille sans histoire, que personne ne remarquait et avec toute la vie devant eux. En même temps, Ce n’était pas la faute de Mégère si ces humains avaient commis l’erreur de choisir une fausse religion ! S’ils avaient embrassé la vraie foi, les chuchotements télépathiques incessants ne les auraient pas rendus fou, et ils ne seraient pas morts gelés dans la nature en tentant de s’enfuir de leur propre maison, qu’ils croyaient hantée ! Ha ! Hantée ! Les imbéciles !
Mégère se retrouva donc dans la rue principale, après quelques minutes de marche, et se dirigea vers l’étal de son choix, exposant diverses provisions essentielles pour sa cuisine, tout en se parant de sons sourire le plus enjoué :
« Bien le bonjour, ma petite pomme d’amour ! »
Rien de tel qu’un petit surnom ridicule, lancé par une personne âgée en apparence inoffensive, pour que toutes les portes du Sekai s’ouvrent en grand.
Enfin, presque toutes.
Invité
Invité
Un plat qui se mange froid
On se les gèle dans cette région de merde. Pour un Shoumeien qui a quitté les montagnes du sud en période estivale et traversé l'entièreté du désert du Reike dans sa période la plus chaude pour débarquer dans le très austère nord du continent lorsque les températures commencent à chuter, le dépaysement est violent. Dante n'a pas beaucoup voyagé dans sa vie, casanier et très attaché aux montagnes qui l'ont vu pousser ses premiers cris étant bébé, c'est assez rare qu'il s'aventure aussi loin de chez lui. Les choses ont changé depuis la guerre et elle n'a laissé personne indifférent. Son pays a été détruit et son foyer est abandonné par le reste du monde. Dante n'était plus qu'une âme perdue voué à l'errance et cherchant à retrouver un sens à la vie. Pendant un temps, il pensait retrouver sa place auprès du Nouvel Ordre mais à l'heure actuelle et en l'absence du Haut-Prêtre, l'organisation est à l'image de la nation qu'elle essaye de rebâtir. Il ne blâme personne pour cet échec, la tâche était tout simplement trop difficile mais le combat est loin d'être terminé.
Malgré les doutes et les épreuves, sa foi envers les Huits reste encore intacte car celle-ci ne saurait être entachée. Un jour viendra où les mortels seront punis pour leur arrogance, trop longtemps les hérétiques se sont écartés du droit chemin. Ils ont oublié qui sont les êtres supérieurs qui ont façonné cette terre, bâti ces montagnes et formé les océans. Les Titans reviendront pour rappeler au monde que le Sekai est leur propriété, ce n'est qu'une question de temps. En attendant le retour de ceux qui guident ses pas au quotidien, Dante erre sans but sur la terre des Dieux. Curieux de découvrir les paysages et les lieux fantastiques que les Dieux ont dessiné de leurs propres mains et profitant de cette opportunité pour s'intéresser à la situation du continent dans son ensemble. Qui sait, peut-être que pendant ces voyages il trouvera des survivants de l'ex-Shoumei et des fidèles qui partagent encore les mêmes convictions que lui.
Le nord a ce quelque chose de similaire avec la Shoumei actuelle, un vaste territoire rude et difficile à apprivoiser pour les habitants qui peuplent les villages de la région. Rien de très surprenant lorsqu'on sait que ces deux régions du monde pourtant à l'opposée l'une de l'autre ont un point commun bien précis à savoir que les Titans ont également abattu leur courroux sur le nord. C'était il y a des milliers d'années bien entendu, à l'époque de l'Empire d'Azshary mais c'est assez frappant de se dire qu'aujourd'hui encore, le nord n'est plus qu'un grand territoire abrupt à la faible population qui, à défaut de pouvoir vivre convenablement, se contente de survivre. Pourtant, les Titans n'ont plus rien à voir avec tout ceci depuis le temps qu'ils se sont absentés. Alors, à qui la faute ? Demandons à l'Empire du Reike, odieux spoliateur qui pille et saigne ces pauvres gens en leur volant leurs ressources et leurs libertés. Qu'ils sont beaux, ces héros. Une armure neuve et quelques médailles, de quoi monter sur ses grands chevaux en se croyant tout permis. Ces braves guerriers qui ont repoussé l'armée des morts, vétérans d'une guerre sanglante et portant fièrement les couleurs de l'Empire pour finalement être affectés dans cet endroit pourri, loin de leurs proches et de leurs familles. Voilà tout ce que valent la considération et les remerciements du couple impérial ? Une bien triste réalité.
Un petit village nordique sans intérêt, si ce n'est qu'il est à proximité d'une des nombreuses mines de l'Empire dans la région. Comme si conquérir et asservir n'était pas suffisant, on met une pioche et une pelle dans les mains des locaux pour qu'ils puissent servir les intérêts d'un autre. De toute façon, ces pochtrons du Reike sont trop occupés à "vérifier" l'état et les stocks d'alcools de la seule taverne du coin. Un travail particulièrement épuisant qui commence tôt le matin et fini tard le soir. Dante débarque dans ce village miteux un peu à l'improviste, sans trop savoir où il se trouve en réalité, il envisage de s'y arrêter au moins pour la journée en louant une chambre pour la nuit. Peut-être même prendre un bain si possible, le voyage depuis Taisen fut aussi long qu'éreintant. De quoi se reposer et repartir le lendemain. Imposant par sa carrure, l'Oni laisse de lourdes traces de bottes dans la boue à chacun de ses pas. Emmitouflé dans un large manteau de fourrure à capuche qui le tient au chaud en couvrant une partie de son visage et de ses cornes caractéristiques de sa race. En passant près de lui, on n'aperçoit pas grand-chose si ce n'est deux grands yeux aux iris couleur obsidienne et un regard glacial. Sa croix, symbole de sa croyance, ne le quitte jamais même s'il la garde précieusement sous ses vêtements pour éviter de s'attirer des problèmes. Solidement accroché dans son dos, la lame noire indissociable du chevalier errant, véritable fléau autant pour son porteur que pour les malheureux qui croisent le fer avec Dante. Prison éternelle du détestable Kar'ath, ennemi juré des Dieux et compagnon de fortune de l'Oni.
Il vagabonde à travers les rues et ruelles du misérable village, à la recherche d'un endroit qui pourrait l'accueillir pour la nuit. Inévitablement, son chemin le mène à la rue principale bien reconnaissable car un peu plus large que les autres et c'est là que les quelques marchands ont disposés leurs articles à vendre. Il peut déjà sentir les regards intrigués se poser sur lui et il n'aime pas beaucoup la sensation d'être un phénomène de foire alors autant faire vite. Il n'avait pas spécialement l'intention de s'arrêter mais pour un étranger perdu au milieu d'un village qu'il ne connaît pas, demander son chemin à un habitant du coin semble être une assez bonne idée. Un petit commerce proposant quelques fruits et ingrédients divers et où une petite grand-mère tout de rose vêtue s'attèle déjà à faire quelques achats. Est-ce un gage de qualité ? On dit que les grands-mères ont un talent certain pour la sélection des meilleurs ingrédients. En tout cas, cela suffit à Dante pour le convaincre de s'approcher sans y aller par quatre chemins.
« Est-ce qu'il y a une auberge qui loue des chambres dans ce village ? »
Pendant qu'il interroge le tenancier de l'étal, il se saisit d'une pomme avant de poser quelques pièces dans la main du marchand. Suffisamment pour payer son fruit, l'information dont il a besoin et les courses de la vieille dame à côtés de lui.
« Je paye pour madame aussi. »
Les apparences sont parfois trompeuses et c'est sûrement la moralité de cette histoire d'ailleurs. Dante n'inspire pas vraiment la confiance aux premiers abords et pourtant, il suffit juste de passer outre un physique intimidant et des manières un peu rustres. À l'inverse, un joli sourire et des manières distinguées ne sont pas toujours un gage de bienveillance.
CENDRES
Malgré les doutes et les épreuves, sa foi envers les Huits reste encore intacte car celle-ci ne saurait être entachée. Un jour viendra où les mortels seront punis pour leur arrogance, trop longtemps les hérétiques se sont écartés du droit chemin. Ils ont oublié qui sont les êtres supérieurs qui ont façonné cette terre, bâti ces montagnes et formé les océans. Les Titans reviendront pour rappeler au monde que le Sekai est leur propriété, ce n'est qu'une question de temps. En attendant le retour de ceux qui guident ses pas au quotidien, Dante erre sans but sur la terre des Dieux. Curieux de découvrir les paysages et les lieux fantastiques que les Dieux ont dessiné de leurs propres mains et profitant de cette opportunité pour s'intéresser à la situation du continent dans son ensemble. Qui sait, peut-être que pendant ces voyages il trouvera des survivants de l'ex-Shoumei et des fidèles qui partagent encore les mêmes convictions que lui.
Le nord a ce quelque chose de similaire avec la Shoumei actuelle, un vaste territoire rude et difficile à apprivoiser pour les habitants qui peuplent les villages de la région. Rien de très surprenant lorsqu'on sait que ces deux régions du monde pourtant à l'opposée l'une de l'autre ont un point commun bien précis à savoir que les Titans ont également abattu leur courroux sur le nord. C'était il y a des milliers d'années bien entendu, à l'époque de l'Empire d'Azshary mais c'est assez frappant de se dire qu'aujourd'hui encore, le nord n'est plus qu'un grand territoire abrupt à la faible population qui, à défaut de pouvoir vivre convenablement, se contente de survivre. Pourtant, les Titans n'ont plus rien à voir avec tout ceci depuis le temps qu'ils se sont absentés. Alors, à qui la faute ? Demandons à l'Empire du Reike, odieux spoliateur qui pille et saigne ces pauvres gens en leur volant leurs ressources et leurs libertés. Qu'ils sont beaux, ces héros. Une armure neuve et quelques médailles, de quoi monter sur ses grands chevaux en se croyant tout permis. Ces braves guerriers qui ont repoussé l'armée des morts, vétérans d'une guerre sanglante et portant fièrement les couleurs de l'Empire pour finalement être affectés dans cet endroit pourri, loin de leurs proches et de leurs familles. Voilà tout ce que valent la considération et les remerciements du couple impérial ? Une bien triste réalité.
Un petit village nordique sans intérêt, si ce n'est qu'il est à proximité d'une des nombreuses mines de l'Empire dans la région. Comme si conquérir et asservir n'était pas suffisant, on met une pioche et une pelle dans les mains des locaux pour qu'ils puissent servir les intérêts d'un autre. De toute façon, ces pochtrons du Reike sont trop occupés à "vérifier" l'état et les stocks d'alcools de la seule taverne du coin. Un travail particulièrement épuisant qui commence tôt le matin et fini tard le soir. Dante débarque dans ce village miteux un peu à l'improviste, sans trop savoir où il se trouve en réalité, il envisage de s'y arrêter au moins pour la journée en louant une chambre pour la nuit. Peut-être même prendre un bain si possible, le voyage depuis Taisen fut aussi long qu'éreintant. De quoi se reposer et repartir le lendemain. Imposant par sa carrure, l'Oni laisse de lourdes traces de bottes dans la boue à chacun de ses pas. Emmitouflé dans un large manteau de fourrure à capuche qui le tient au chaud en couvrant une partie de son visage et de ses cornes caractéristiques de sa race. En passant près de lui, on n'aperçoit pas grand-chose si ce n'est deux grands yeux aux iris couleur obsidienne et un regard glacial. Sa croix, symbole de sa croyance, ne le quitte jamais même s'il la garde précieusement sous ses vêtements pour éviter de s'attirer des problèmes. Solidement accroché dans son dos, la lame noire indissociable du chevalier errant, véritable fléau autant pour son porteur que pour les malheureux qui croisent le fer avec Dante. Prison éternelle du détestable Kar'ath, ennemi juré des Dieux et compagnon de fortune de l'Oni.
Il vagabonde à travers les rues et ruelles du misérable village, à la recherche d'un endroit qui pourrait l'accueillir pour la nuit. Inévitablement, son chemin le mène à la rue principale bien reconnaissable car un peu plus large que les autres et c'est là que les quelques marchands ont disposés leurs articles à vendre. Il peut déjà sentir les regards intrigués se poser sur lui et il n'aime pas beaucoup la sensation d'être un phénomène de foire alors autant faire vite. Il n'avait pas spécialement l'intention de s'arrêter mais pour un étranger perdu au milieu d'un village qu'il ne connaît pas, demander son chemin à un habitant du coin semble être une assez bonne idée. Un petit commerce proposant quelques fruits et ingrédients divers et où une petite grand-mère tout de rose vêtue s'attèle déjà à faire quelques achats. Est-ce un gage de qualité ? On dit que les grands-mères ont un talent certain pour la sélection des meilleurs ingrédients. En tout cas, cela suffit à Dante pour le convaincre de s'approcher sans y aller par quatre chemins.
« Est-ce qu'il y a une auberge qui loue des chambres dans ce village ? »
Pendant qu'il interroge le tenancier de l'étal, il se saisit d'une pomme avant de poser quelques pièces dans la main du marchand. Suffisamment pour payer son fruit, l'information dont il a besoin et les courses de la vieille dame à côtés de lui.
« Je paye pour madame aussi. »
Les apparences sont parfois trompeuses et c'est sûrement la moralité de cette histoire d'ailleurs. Dante n'inspire pas vraiment la confiance aux premiers abords et pourtant, il suffit juste de passer outre un physique intimidant et des manières un peu rustres. À l'inverse, un joli sourire et des manières distinguées ne sont pas toujours un gage de bienveillance.
CENDRES
Citoyen du monde
Mégère
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
La vieillesse a son lot de dérangement, mais procure également de nombreux avantages. Un sourire fatigué lancé à un marchand, et celui-ci vous donnera presque à coup sûr quelques provisions en plus lors de vos achats, débordant d’empathie pour une gentille grand mère. Une apparence fragile attirera tous les chevaliers servants à la ronde, qui s’empresseront de venir vous aider, comme pour satisfaire un besoin ridicule de jouer au héros. Un empressement qui les mènera bien souvent à des situations suicidaires, dans un monde comme le Sekai.
La question, cependant, était de savoir si l’individu à côté de Mégère appartenait à cette catégorie d’arrivistes en quête d’attention, ou bien s’agissait-il d’un individu méritant que l’ancienne Fae s’intéresse à son cas. Sa curiosité avait certainement été piquée, car elle n’avait jamais vu cet homme cornu dans la région. Le guerrier ne portait pas l’uniforme typique des soldats du Reike, et son manteau de fourrure ne cachait en rien sa musculature imposante. Certainement un Oni, au vu de ses cornes à moitié dissimulées. Et cette épée, sanglée dans son dos … un instrument de mort, radiant de puissance et d’une grande soif de destruction . Oui, ce guerrier valait le détour.
« Ooooh, milles merci, mon petit biscuit ! Il est bien beau de voir que la galanterie résiste au climat des Terres du Nord ! »
Tout en lançant ces remerciements, Mégère s’était avancée vers le grand guerrier, lui prenant la main. Un geste en apparence anodin, avec pour vrai objectif une plongée dans l’esprit de l’homme cornu.
Une vie de combats … Les Rocheuses … Un pacte … Une vraie foi !
Un adorateur des Titans ! Ici ! Ooooh, voyez comme la foi de Mégère se voyait récompensée ! Un puissant allié parmi cette masse de nuisibles ! Une phase éclairant la nuit par sa foi immaculée ! Un exécuteur envoyé par les maîtres divins pour purger le mal du Sekai ! Une occasion en or, pour l’ancienne Fae, d’atteindre un certain Sajenti …
Sa lecture psychique terminée, Mégère agrippa le bras musclé de l’homme cornu et lança, de sa voix la plus enjouée :
« Allons, ma petite tarte aux marrons, comment pourrais-je lancer un si preux chevalier tel que vous aller dans une taverne ? Permettez-moi de vous offrir le gîte et le couvert ! Je n’accepterai pas d’autres réponses que oui ! »
Une réplique de gentille grand mère, une façade destinée aux passants et au commerçant de l’autre côté de son établi, qui les regardait avec un œil attendri et un sourire entendu, sûrement destiné au grand guerrier. Répugnant !
Sans relâcher son étreinte, Mégère déploya son pouvoir en une petite bulle, l’entourant elle ainsi que l’Oni, une illusion montrant la vieille dame en train de radoter, racontant sa vie au guerrier. Une illusion leur permettant de parler librement, et qui permit à Mégère de se départir de son déguisement, sa voix prenant une intonation plus grave, éraillée, comme si la gentille grand-mère avait laissé place à une vile sorcière des marais :
« Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un autre adorateur des Titans »
CENDRESLa question, cependant, était de savoir si l’individu à côté de Mégère appartenait à cette catégorie d’arrivistes en quête d’attention, ou bien s’agissait-il d’un individu méritant que l’ancienne Fae s’intéresse à son cas. Sa curiosité avait certainement été piquée, car elle n’avait jamais vu cet homme cornu dans la région. Le guerrier ne portait pas l’uniforme typique des soldats du Reike, et son manteau de fourrure ne cachait en rien sa musculature imposante. Certainement un Oni, au vu de ses cornes à moitié dissimulées. Et cette épée, sanglée dans son dos … un instrument de mort, radiant de puissance et d’une grande soif de destruction . Oui, ce guerrier valait le détour.
« Ooooh, milles merci, mon petit biscuit ! Il est bien beau de voir que la galanterie résiste au climat des Terres du Nord ! »
Tout en lançant ces remerciements, Mégère s’était avancée vers le grand guerrier, lui prenant la main. Un geste en apparence anodin, avec pour vrai objectif une plongée dans l’esprit de l’homme cornu.
Une vie de combats … Les Rocheuses … Un pacte … Une vraie foi !
Un adorateur des Titans ! Ici ! Ooooh, voyez comme la foi de Mégère se voyait récompensée ! Un puissant allié parmi cette masse de nuisibles ! Une phase éclairant la nuit par sa foi immaculée ! Un exécuteur envoyé par les maîtres divins pour purger le mal du Sekai ! Une occasion en or, pour l’ancienne Fae, d’atteindre un certain Sajenti …
Sa lecture psychique terminée, Mégère agrippa le bras musclé de l’homme cornu et lança, de sa voix la plus enjouée :
« Allons, ma petite tarte aux marrons, comment pourrais-je lancer un si preux chevalier tel que vous aller dans une taverne ? Permettez-moi de vous offrir le gîte et le couvert ! Je n’accepterai pas d’autres réponses que oui ! »
Une réplique de gentille grand mère, une façade destinée aux passants et au commerçant de l’autre côté de son établi, qui les regardait avec un œil attendri et un sourire entendu, sûrement destiné au grand guerrier. Répugnant !
Sans relâcher son étreinte, Mégère déploya son pouvoir en une petite bulle, l’entourant elle ainsi que l’Oni, une illusion montrant la vieille dame en train de radoter, racontant sa vie au guerrier. Une illusion leur permettant de parler librement, et qui permit à Mégère de se départir de son déguisement, sa voix prenant une intonation plus grave, éraillée, comme si la gentille grand-mère avait laissé place à une vile sorcière des marais :
« Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un autre adorateur des Titans »
Invité
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Un plat qui se mange froid
Un esprit honnête et un livre ouvert pour toutes les tentatives d'intrusions. Mégère n'a eu aucun mal à extirper toutes les informations dont elle avait besoin à travers les souvenirs du chevalier errant. Ce simple contact physique tout à fait anodin a eu plus de répercussion qu'il ne le pense. Dante est un grand introverti et il a un rapport particulier avec les gens qui, contrairement à lui, sont très avenants et tactiles. D'une certaine façon, ça le met mal à l'aise tant il n'est pas un grand habitué des relations sociales. Pour autant, il ne va pas se formaliser pour si peu et encore moins pour une quelconque marque d'affection d'une vieille dame. Le geste de Dante était spontané et désintéressé, simplement un geste de pure bonté envers une vieille dame du nord qui vient faire ses courses. La vie a toujours été difficile sur le Sekai même si les castes privilégiés ne s'en rendent pas compte tant ils sont plongés dans leurs petites vies oisives. Et c'est d'autant plus vrai depuis la guerre. Le nord aussi a subit quelques débacles depuis l'annexion de l'Empire. Comment vivre quand on a pas grand-chose et que quelqu'un nous prend le peu que nous avons ? On survit, tout simplement.
Attendant toujours la réponse du tenancier de l'étal qui est visiblement trop occupé à recompter soigneusement les pièces comme s'il avait peur que Dante l'arnaque. La méfiance envers les étrangers, Dante y est habitué. Cela lui importe peu en réalité. Il est un peu plus surpris de voir la vieille dame revenir à la charge en lui agrippant le bras cette fois. Perplexe, autant par son comportement très enjoué que par les petits surnoms ridicules qu'elle lui donne. Mégère le laisse un peu déconcerté alors qu'elle se propose de lui offrir un repas et un endroit où dormir ce soir. Dante est d'abord hésitant, peu enclin à profiter de l'hospitalité d'une vieille dame qu'il ne connaît même pas. D'ailleurs, pourquoi est-elle si gentille avec lui ? Cette dame manque cruellement de bon sens. Dante n'aspire pas vraiment à la confiance aux premiers abords et il pourrait être n'importe quel voyageur mal intentionné.
« Ce n'est pas nécessaire, je ne veux surtout pas m'imposer. »
Peut-on vraiment lui en vouloir pour sa naïveté ? L'art de l'éloquence et de la manipulation sont propres aux adorateurs de Zeï et Dante est bien incapable de voir à travers le subterfuge. La couverture de Mégère est bien ficelée et de toute manière, qui oserait suspecter une pauvre grand-mère ? Il est bien loin de se douter de ce qui se cache derrière ce sourire aimable. Experte en illusion, Mégère parvient même à tromper Dante qui ne fait pas tout de suite la différence avec son environnement, malgré l'apparition de cette discrète et mystérieuse bulle autour d'eux. Son coeur manque un battement quand l'intonation de la voix de la vieille femme devient subitement bien plus grave et bien moins charmante. Fronçant les sourcils et pris d'une forte incompréhension quand elle mentionne les Titans, son premier réflexe est de faire un pas en arrière en se dégageant de l'étreinte de Mégère. Comment cette vieille femme peut-elle être au courant pour sa foi ? Il a soigneusement dissimulé sa croix sous ses vêtements et il n'a rien dit au sujet de ses divins maîtres. Absolument rien n'a pu le trahir.
« Qui êtes-vous ? »
Les connaissances de Dante dans le domaine magique sont très limitées. Il est loin de se douter des capacités qu'à pu utiliser Mégère pour entrer dans sa tête et lire ses souvenirs. Le vagabond finit par tourner la tête en direction du propriétaire de la boutique qui ne semble pas réagir outre mesure, comme si ce qui se passait devant ses yeux était tout à fait normal. C'est donc assez tardivement que Dante comprend enfin que Mégère a réussi, d'une manière ou d'une autre, à altérer la perspectives des passants sans attirer l'attention. C'est assez prodigieux, il faut bien l'avouer.
« Ils ne peuvent pas nous entendre ? Comment savez-vous pour ma foi ? »
Il a bien d'autres questions en stock. En fait, il n'a que ça mais chaque chose en son temps. Il ne va quand même pas taper gratuitement sur une petite grand-mère ? Laissons à Mégère, l'occasion de s'expliquer avant de juger trop hâtivement.
CENDRES
Attendant toujours la réponse du tenancier de l'étal qui est visiblement trop occupé à recompter soigneusement les pièces comme s'il avait peur que Dante l'arnaque. La méfiance envers les étrangers, Dante y est habitué. Cela lui importe peu en réalité. Il est un peu plus surpris de voir la vieille dame revenir à la charge en lui agrippant le bras cette fois. Perplexe, autant par son comportement très enjoué que par les petits surnoms ridicules qu'elle lui donne. Mégère le laisse un peu déconcerté alors qu'elle se propose de lui offrir un repas et un endroit où dormir ce soir. Dante est d'abord hésitant, peu enclin à profiter de l'hospitalité d'une vieille dame qu'il ne connaît même pas. D'ailleurs, pourquoi est-elle si gentille avec lui ? Cette dame manque cruellement de bon sens. Dante n'aspire pas vraiment à la confiance aux premiers abords et il pourrait être n'importe quel voyageur mal intentionné.
« Ce n'est pas nécessaire, je ne veux surtout pas m'imposer. »
Peut-on vraiment lui en vouloir pour sa naïveté ? L'art de l'éloquence et de la manipulation sont propres aux adorateurs de Zeï et Dante est bien incapable de voir à travers le subterfuge. La couverture de Mégère est bien ficelée et de toute manière, qui oserait suspecter une pauvre grand-mère ? Il est bien loin de se douter de ce qui se cache derrière ce sourire aimable. Experte en illusion, Mégère parvient même à tromper Dante qui ne fait pas tout de suite la différence avec son environnement, malgré l'apparition de cette discrète et mystérieuse bulle autour d'eux. Son coeur manque un battement quand l'intonation de la voix de la vieille femme devient subitement bien plus grave et bien moins charmante. Fronçant les sourcils et pris d'une forte incompréhension quand elle mentionne les Titans, son premier réflexe est de faire un pas en arrière en se dégageant de l'étreinte de Mégère. Comment cette vieille femme peut-elle être au courant pour sa foi ? Il a soigneusement dissimulé sa croix sous ses vêtements et il n'a rien dit au sujet de ses divins maîtres. Absolument rien n'a pu le trahir.
« Qui êtes-vous ? »
Les connaissances de Dante dans le domaine magique sont très limitées. Il est loin de se douter des capacités qu'à pu utiliser Mégère pour entrer dans sa tête et lire ses souvenirs. Le vagabond finit par tourner la tête en direction du propriétaire de la boutique qui ne semble pas réagir outre mesure, comme si ce qui se passait devant ses yeux était tout à fait normal. C'est donc assez tardivement que Dante comprend enfin que Mégère a réussi, d'une manière ou d'une autre, à altérer la perspectives des passants sans attirer l'attention. C'est assez prodigieux, il faut bien l'avouer.
« Ils ne peuvent pas nous entendre ? Comment savez-vous pour ma foi ? »
Il a bien d'autres questions en stock. En fait, il n'a que ça mais chaque chose en son temps. Il ne va quand même pas taper gratuitement sur une petite grand-mère ? Laissons à Mégère, l'occasion de s'expliquer avant de juger trop hâtivement.
CENDRES
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Mégère
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
Sa dernière phrase avait eu l’effet escompté : Mégère venait de capter l’attention du guerrier. La vieille Fae pouvait sentir sa méfiance, une réaction somme toute normale, mais aussi sa curiosité, de même qu’une pointe grandissante d’animosité. L’adorateur des Titans en face d’elle avait effectivement très bien dissimulé tout signe distinctifs de sa foi, d’où son incrédulité. A l’évidence, celui-ci n’y connaissait pas grand-chose en magie des arcanes, mais ce n’était de toute façon pas ce que Mégère recherchait chez l’Oni. Tout en affichant un sourire tordu, elle répondit à ses questions :
« Une adoratrice des Titans, tout comme vous. Cachée en plein jour parmi ces ignorants. Ne vous inquiétez pas pour eux, leurs oreilles entendent uniquement ce que je veux qu’ils entendent, et en ce moment, ils me voient en train de vous assaillir de surnoms ridicules pour que vous vous joigniez à moi »
Mégère marqua une pause puis, ne pouvant s’en empêcher :
« Mon petit gâteau au chocolat »
La vielle Fae lâcha un rire faisant penser à un cochon qu’on égorge, puis reprit son sérieux :
« Ces mêmes pouvoirs m’ont permis de percer à jour votre foi,, et je compte bien la mettre à contribution, ainsi que vos talents de guerrier. Il y a un hérétique à punir, ici, dans ce taudis, et vous allez m’aider à offrir sa dépouille à nos maîtres. Vous et votre … épée. Maintenant suivez-moi »
Le ton autoritaire de l’ancienne laissa soudainement place à une petite voix guillerette, à laquelle étaient habitués les habitants du village.
« Allons, escortez-moi à ma demeure, mon petit croissant au beurre. Et n’oubliez pas votre monnaie ! »
Ils marchèrent dans la rue principale, Mégère menant la marche, portant son sac en osier rempli des provisions payées par le guerrier. Oooh, le Sajenti allait payer au centuple pour son crime envers les Titans. Elle l’imaginait déjà, sa carcasse empalée sur l’arme de leur exécuteur. Mais avant toute chose, des explications s’imposaient, ainsi que des questions sur ladite épée, ou plutôt l’entité à l’intérieur. La vieille grand-mère, pendant sa lecture mentale, avait été témoin du pacte lié entre le guerrier et cette force, mais ce gros balourd n’avait même pas daigné en écouter les conditions. Une grossière erreur, qui constituait maintenant une inconnue pour Mégère. Il devait très probablement s’agir d’une entité démoniaque avec ses propres objectifs, et la grand-mère voulait en savoir plus.
Après quelques virages dans les petites rues du village enneigé, le duo arriva devant la porte de la demeure de Mégère. Agrippant la poignée de la porte, celle-ci se retourna :
« Entrez donc ! Venez m’aider avec toutes ces courses ! »
Puis la Fae pénétra dans son antre, bientôt suivie par le guerrier cornu.
CENDRES« Une adoratrice des Titans, tout comme vous. Cachée en plein jour parmi ces ignorants. Ne vous inquiétez pas pour eux, leurs oreilles entendent uniquement ce que je veux qu’ils entendent, et en ce moment, ils me voient en train de vous assaillir de surnoms ridicules pour que vous vous joigniez à moi »
Mégère marqua une pause puis, ne pouvant s’en empêcher :
« Mon petit gâteau au chocolat »
La vielle Fae lâcha un rire faisant penser à un cochon qu’on égorge, puis reprit son sérieux :
« Ces mêmes pouvoirs m’ont permis de percer à jour votre foi,, et je compte bien la mettre à contribution, ainsi que vos talents de guerrier. Il y a un hérétique à punir, ici, dans ce taudis, et vous allez m’aider à offrir sa dépouille à nos maîtres. Vous et votre … épée. Maintenant suivez-moi »
Le ton autoritaire de l’ancienne laissa soudainement place à une petite voix guillerette, à laquelle étaient habitués les habitants du village.
« Allons, escortez-moi à ma demeure, mon petit croissant au beurre. Et n’oubliez pas votre monnaie ! »
***
Ils marchèrent dans la rue principale, Mégère menant la marche, portant son sac en osier rempli des provisions payées par le guerrier. Oooh, le Sajenti allait payer au centuple pour son crime envers les Titans. Elle l’imaginait déjà, sa carcasse empalée sur l’arme de leur exécuteur. Mais avant toute chose, des explications s’imposaient, ainsi que des questions sur ladite épée, ou plutôt l’entité à l’intérieur. La vieille grand-mère, pendant sa lecture mentale, avait été témoin du pacte lié entre le guerrier et cette force, mais ce gros balourd n’avait même pas daigné en écouter les conditions. Une grossière erreur, qui constituait maintenant une inconnue pour Mégère. Il devait très probablement s’agir d’une entité démoniaque avec ses propres objectifs, et la grand-mère voulait en savoir plus.
Après quelques virages dans les petites rues du village enneigé, le duo arriva devant la porte de la demeure de Mégère. Agrippant la poignée de la porte, celle-ci se retourna :
« Entrez donc ! Venez m’aider avec toutes ces courses ! »
Puis la Fae pénétra dans son antre, bientôt suivie par le guerrier cornu.
Invité
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Un plat qui se mange froid
Stupéfiante découverte que celle de l'existence même d'une adoratrice des Titans sur les lointaines terres du nord du Sekai. En pleine cambrousse, sur le territoire de l'Empire, c'était pour ainsi dire très improbable. Si c'est une blague, elle est vraiment de très mauvais goût. Ceci dit, personne de censée ne se risquerait à se faire passer pour un fanatique au service des cruels créateurs. Encore moins maintenant, dans le contexte actuel d'après-guerre. Il ne s'attendait pas à trouver quelqu'un partageant ses croyances mais la présence de Mégère est peut-être le symbole même que la flamme de la véritable foi envers les Huits ne s'est pas totalement éteinte avec la chute de Kazgoth. Il reste peut-être un espoir pour le divinisme de reconquérir le cœur des fidèles en apportant la paix sur le continent. Ceci dit, ce n'est pas pour autant que Mégère est une alliée sur laquelle Dante va pouvoir compter à l'avenir, c'est encore un peu tôt pour le dire et il a besoin d'en savoir un peu plus sur ses réelles motivations.
De toute évidence, cette vieille femme est douée pour les mensonges et les faux-semblants. Elle a berné Dante, ce qui en réalité n'est pas spécialement une prouesse, mais également tout le village, ce qui est relativement impressionnant. Personne ne semble être au courant de sa véritable identité et son illusion est absolument parfaite et encore une fois, qui irait suspecter une gentille grand-mère ? Dante ne réagit pas spécialement aux différents sobriquets que lui donne Mégère, encore étourdit par cette étonnante révélation. Mégère a donc des capacités bien spécifiques qui lui permettent de tromper les autres mais aussi de découvrir certaines choses en se faufilant dans l'esprit d'autrui, c'est la conclusion que l'Oni se fait lors de son bref entretien avec Mégère grâce aux maigres informations qu'elle daigne lui donner. Dante n'est pas vraiment versé dans la magie et ses connaissances sont vraiment très sommaires. Heureusement, il a déjà eu l'occasion de rencontrer quelques personnes pour lui enseigner les bases.
Toujours perplexe et mué dans une intense réflexion, l'Oni met un moment à enfin se décider de faire confiance à la vieille dame. Il n'a rien à perdre à suivre Mégère, c'est une occasion d'en apprendre plus sur une autre diviniste et elle a sollicité son aide pour un petit problème d'hérésie, cette maladie qui gangrène le Sekai depuis bien trop longtemps. Disons que Mégère a au moins réussi à piquer sa curiosité. Comme un enfant qui accompagne sa grand-mère au marché, l'Oni s'exécute et tourne la tête en direction du tenancier de l'échoppe puis tend la paume de main ouverte afin de récupérer sa monnaie. Sans dire un mot, le colosse emboîte le pas derrière l'adepte de Zeï et la suit à travers les rues et ruelles de ce petit village sans nom. Au bout du chemin, les protagonistes arrivent à la petite maison de Mégère somme toute classique et qui se fond parfaitement au milieu des autres habitations. Il acquiesce simplement de la tête à l'invitation de la Fae et se penche légèrement en avant pour passer la porte sans heurter la traverse haute. Le moment parfait pour que Kar'ath soigne son entrée.
« Pssit, mon pote. Tu sens ça ? » Demande discrètement Kar'ath, sur le ton de la confidence.
« Non. » Réplique instantanément l'Oni.
« T'es bouché ou quoi ? Ça pue la vieille, c'est infect. »
Soupirant un bon coup, Dante ne prend pas la peine de répondre mais il prend le temps d'observer l'intérieur de la petite habitation, très certainement modeste et sans fioriture à moins que Mégère ait également fait l'usage de ses dons hors du communs afin de revoir l'intérieur de son petit nid douillet. Quoi qu'il en soit, il n'oublie pas de refermer la porte d'entrée derrière lui avant de rejoindre Mégère dans sa petite cuisine pour l'aider avec ses courses.
« Je ne m'attendais pas à trouver une diviniste en venant ici. Cela fait longtemps que vous vivez là ou vous êtes-vous installée ici après la guerre ? »
Juste de quoi entamer convenablement la conversation. Mégère est-elle Shoumeienne à la base ou véritablement une femme du nord ? Il marque une petite pause pour laisser la Fae répondre avant de rebondir sur un autre sujet.
« Vous avez parlé d'un hérétique. Qui est-ce ? Qu'à t-il fait exactement ? »
CENDRES
De toute évidence, cette vieille femme est douée pour les mensonges et les faux-semblants. Elle a berné Dante, ce qui en réalité n'est pas spécialement une prouesse, mais également tout le village, ce qui est relativement impressionnant. Personne ne semble être au courant de sa véritable identité et son illusion est absolument parfaite et encore une fois, qui irait suspecter une gentille grand-mère ? Dante ne réagit pas spécialement aux différents sobriquets que lui donne Mégère, encore étourdit par cette étonnante révélation. Mégère a donc des capacités bien spécifiques qui lui permettent de tromper les autres mais aussi de découvrir certaines choses en se faufilant dans l'esprit d'autrui, c'est la conclusion que l'Oni se fait lors de son bref entretien avec Mégère grâce aux maigres informations qu'elle daigne lui donner. Dante n'est pas vraiment versé dans la magie et ses connaissances sont vraiment très sommaires. Heureusement, il a déjà eu l'occasion de rencontrer quelques personnes pour lui enseigner les bases.
Toujours perplexe et mué dans une intense réflexion, l'Oni met un moment à enfin se décider de faire confiance à la vieille dame. Il n'a rien à perdre à suivre Mégère, c'est une occasion d'en apprendre plus sur une autre diviniste et elle a sollicité son aide pour un petit problème d'hérésie, cette maladie qui gangrène le Sekai depuis bien trop longtemps. Disons que Mégère a au moins réussi à piquer sa curiosité. Comme un enfant qui accompagne sa grand-mère au marché, l'Oni s'exécute et tourne la tête en direction du tenancier de l'échoppe puis tend la paume de main ouverte afin de récupérer sa monnaie. Sans dire un mot, le colosse emboîte le pas derrière l'adepte de Zeï et la suit à travers les rues et ruelles de ce petit village sans nom. Au bout du chemin, les protagonistes arrivent à la petite maison de Mégère somme toute classique et qui se fond parfaitement au milieu des autres habitations. Il acquiesce simplement de la tête à l'invitation de la Fae et se penche légèrement en avant pour passer la porte sans heurter la traverse haute. Le moment parfait pour que Kar'ath soigne son entrée.
« Pssit, mon pote. Tu sens ça ? » Demande discrètement Kar'ath, sur le ton de la confidence.
« Non. » Réplique instantanément l'Oni.
« T'es bouché ou quoi ? Ça pue la vieille, c'est infect. »
Soupirant un bon coup, Dante ne prend pas la peine de répondre mais il prend le temps d'observer l'intérieur de la petite habitation, très certainement modeste et sans fioriture à moins que Mégère ait également fait l'usage de ses dons hors du communs afin de revoir l'intérieur de son petit nid douillet. Quoi qu'il en soit, il n'oublie pas de refermer la porte d'entrée derrière lui avant de rejoindre Mégère dans sa petite cuisine pour l'aider avec ses courses.
« Je ne m'attendais pas à trouver une diviniste en venant ici. Cela fait longtemps que vous vivez là ou vous êtes-vous installée ici après la guerre ? »
Juste de quoi entamer convenablement la conversation. Mégère est-elle Shoumeienne à la base ou véritablement une femme du nord ? Il marque une petite pause pour laisser la Fae répondre avant de rebondir sur un autre sujet.
« Vous avez parlé d'un hérétique. Qui est-ce ? Qu'à t-il fait exactement ? »
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
Après avoir rangé les provisions, Mégère se dirigea vers le four, d’où sortait une délicieuse odeur de tarte aux noisettes. Pendant que l’Oni lui posait ses questions, la grand-mère s’armait de gants rembourrés, et saisit le plat à l’aide de grandes pinces en fer, et le déposa sur la table au centre de la pièce. Le gâteau était parfaitement cuit ! Une fine couche de noisettes, croquante et sucrée, qui laissa s’échapper des volutes de fumée quand la Fae coupa une part, et la servit à son invité.
« Goutez-moi ça, guerrier ! Vous n’en trouverez pas d’aussi meilleure dans cet Empire de pacotille ! »
Comme pour ponctuer son propos, elle se retourna et cracha dans le feu, une glaire tout aussi noire que le précédent. Tout en se servant elle-même une part de tarte, Mégère commença à répondre à l'Oni :
« Ni l’un ni l’autre ! Si cela ne tenait qu’à moi, je n’aurais jamais mis les pieds ici ! Oooh, ces porcs ont rebaptisés Shoumeï comme Terres Désolées ! Ha ! Ces Terres du Nords mériteraient bien plus ce titre ! »
La vieille Fae tourna son regard vers sa part de tarte. Le délicieux bout de gâteau était encore bien chaud, les petites volutes de fumées allant vers Mégère comme pour titiller sa gourmandise, et l’inviter à la déguster.
« Je ne suis ici que pour une chose : la justice ! Et celle-ci réclame une âme bien précise ! Un assassin ! Un monstre ayant volé la vie de beaucoup trop d’acolytes ! »
La voix de la Fae avait monté d’un cran.
« Un Sajenti posté ici, dans ce trou perdu ! Un tueur de fidèles, qui a massacré de nombreux divinistes le sourire aux lèvres ! Un hérétique ayant craché sur le nom des seigneurs du Royaume Divin ! Un lâche que je ne peux atteindre seule, et qui ne mérite rien de moins que d’être passé au fil de votre épée ! »
Mégère s’était levée, criant presque ces derniers mots. Ses poings s’étaient abattus sur la table en bois, et la part de tarte, qui ne demandait qu’à être dégustée, avait été écrasée par les phalanges de la grand-mère. Un sacré gâchis !
Poussant un grognement rageur, l’ancienne Fae se rassit afin de s’essuyer la main, avant de lancer, d’une voix plus calme, tout en désignant du menton l’arme de son invité :
« En parlant d’épée, pourquoi une entité se cache-elle à l’intérieur ? Votre puissance et votre foi devraient vous suffire à terrasser les hérétiques »
De cette question découlait beaucoup de choses. Mégère voulait se renseigner sur la nature du pacte entre l’Oni et son arme, mais également évaluer leur relation, d’où une légère pique. Formaient-ils un véritable duo soudé, uni par un but commun, ou au contraire, étaient-ils des compagnons d’infortune, liés par la simple nécessité et avec des buts différents ?
CENDRES« Goutez-moi ça, guerrier ! Vous n’en trouverez pas d’aussi meilleure dans cet Empire de pacotille ! »
Comme pour ponctuer son propos, elle se retourna et cracha dans le feu, une glaire tout aussi noire que le précédent. Tout en se servant elle-même une part de tarte, Mégère commença à répondre à l'Oni :
« Ni l’un ni l’autre ! Si cela ne tenait qu’à moi, je n’aurais jamais mis les pieds ici ! Oooh, ces porcs ont rebaptisés Shoumeï comme Terres Désolées ! Ha ! Ces Terres du Nords mériteraient bien plus ce titre ! »
La vieille Fae tourna son regard vers sa part de tarte. Le délicieux bout de gâteau était encore bien chaud, les petites volutes de fumées allant vers Mégère comme pour titiller sa gourmandise, et l’inviter à la déguster.
« Je ne suis ici que pour une chose : la justice ! Et celle-ci réclame une âme bien précise ! Un assassin ! Un monstre ayant volé la vie de beaucoup trop d’acolytes ! »
La voix de la Fae avait monté d’un cran.
« Un Sajenti posté ici, dans ce trou perdu ! Un tueur de fidèles, qui a massacré de nombreux divinistes le sourire aux lèvres ! Un hérétique ayant craché sur le nom des seigneurs du Royaume Divin ! Un lâche que je ne peux atteindre seule, et qui ne mérite rien de moins que d’être passé au fil de votre épée ! »
Mégère s’était levée, criant presque ces derniers mots. Ses poings s’étaient abattus sur la table en bois, et la part de tarte, qui ne demandait qu’à être dégustée, avait été écrasée par les phalanges de la grand-mère. Un sacré gâchis !
Poussant un grognement rageur, l’ancienne Fae se rassit afin de s’essuyer la main, avant de lancer, d’une voix plus calme, tout en désignant du menton l’arme de son invité :
« En parlant d’épée, pourquoi une entité se cache-elle à l’intérieur ? Votre puissance et votre foi devraient vous suffire à terrasser les hérétiques »
De cette question découlait beaucoup de choses. Mégère voulait se renseigner sur la nature du pacte entre l’Oni et son arme, mais également évaluer leur relation, d’où une légère pique. Formaient-ils un véritable duo soudé, uni par un but commun, ou au contraire, étaient-ils des compagnons d’infortune, liés par la simple nécessité et avec des buts différents ?
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Un plat qui se mange froid
Alors qu'il interrogeait la vieille Fae sur ses intentions et sur les raisons qui l'ont poussé à finir ses jours dans un coin aussi pourri que le nord du continent, toute l'attention de l'Oni fut emporté par cette douce senteur de tarte chaude qui émanait du four de Mégère. Une odeur chatouillant ses deux narines et détérrant certains souvenirs profondément enfouis dans son subconscient, des réminiscences d'une enfance lointaine lui évoquant la chaleur d'un foyer et l'amour indéfectible d'une mère envers son enfant. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas senti pareil parfum, à la fois envoutant et appetissant. Et ce n'est pas sur les routes, en vagabondant constamment aux quatre coin du Sekai, qu'il risque de profiter de gâteaux faits maison par une gentille grand-mère au savoir-faire centenaire. Dante observe Mégère récupérer la tarte et la déposer sur la table, qu'il s'empresse de rejoindre en tirant une chaise pour s'y installer lorsqu'elle l'invite à goûter sa préparation. Cette rencontre banale, dû au hasard, sur la place du marché n'est peut-être pas une mauvaise chose, finalement.
Dante n'a pas beaucoup de mal à remarquer la dualité qui règne dans le caractère et le comportement de la Fae. Avenante et presque innoffensive aux premiers abords, bien malin serait celui capable de voir à travers son double-jeu et cette odieuse duplicité qui s'avère en réalité être sa véritable nature, celle d'une femme manipulatrice aux sombres desseins. Prêtant une oreille attentive à Mégère, Dante se penche légèrement au-dessus de sa part de tarte pour se délecter de son doux parfum mais également pour essayer d'en analyser la composition, soudainement pris d'un doute. En fait, il se demande si ce n'est pas encore une illusion de Mégère pour tromper ses sens et l'inciter à y goûter. Serait-elle vicieuse à ce point ? Ou n'est-ce que de la paranoïa de sa part ? Voir Mégère cracher dans le feu n'est pas très ragoûtant et finit de confirmer ses doutes en lui passant l'envie de savourer son goûter.
En revanche, Mégère pique sa curiosité lorsqu'elle mentionne une quête de justice. Déposant ses deux iris obsidiens sur la vieille Fae en redressant légèrement le dos, l'Oni finit par comprendre de quoi il s'agit. Si la Fae s'est perdue aussi loin dans le nord, c'est parce qu'elle cherche à punir une personne très précise. Un soldat qui se serait déjà rendu coupable d'avoir assassiné des divinistes par pur plaisir et mesquinerie, selon Mégère en tout cas. Dante n'est pas surpris face à ces révélations, les Reike n'est pas un modèle de tolérance bien au contraire. Nombreux sont les soldats à s'être rendu coupable des mêmes crimes envers divinistes et shoumeiens, des tensions qui n'ont fait que croître depuis la guerre et le retour des Divins. Une quête qui tient particulièrement à cœur à la Fae, au vu de comment elle hausse le ton. Le guerrier entrouvre la bouche pendant une seconde puis la referme quand Mégère frappe du poing sur la table et écrase son pauvre morceau de tarte. Quel dommage de faire du gâchis.
« Ils sont nombreux à s'être détourné des véritables Dieux. Je l'ai tristement constaté ces dernières années. Les choses ont également bien changé à Shoumei, Maël est devenu le symbole de cette opposition idéologique et du choc entre deux mondes incapables de s'entendre. Pour certaines personnes, la guerre n'est qu'un prétexte pour réaliser les crimes les plus odieux. Ils sont nombreux à devoir répondre de leurs crimes. Ce Sajenti, dont vous me parlez. Est-il fort ? »
Et pourquoi pas ? Dante y réfléchit actuellement mais il n'a pas vraiment de raison de refuser surtout qu'il est question de combattre les ennemis des Dieux. De plus, ça devrait lui faire un peu d'exercice et avec un peu de chance, ce Sajenti lui donnera un peu de fil à retordre. Cette adversité dont il a tellement besoin, cette recherche constante d'un défi à sa hauteur. Le cornu reste songeur lorsque la Fae l'interroge au sujet de son épée, ainsi que perplexe lorsqu'elle mentionne la présence de Kar'ath alors qu'il n'a jamais abordé le sujet. Comment est-elle au courant ? C'est pourtant évident, elle l'a vu en fouillant dans son esprit un peu plus tôt. C'est à se demander ce qu'elle a bien pu voir d'autre à travers ses souvenirs. Honnêtement, ça l'embête un peu de savoir que Mégère a pu découvrir des secrets plus ou moins personnels, lui qui est si pudique et discret de nature.
« C'est un Démon et ce n'est pas exactement ce que vous pensez. Je n'ai pas besoin de lui pour me battre. On ne collabore pas, on m'a simplement désigné comme gêolier car cet artefact est sa prison. Si ça ne tenait qu'à moi, je m'en serais débarrassé depuis un moment. » Précise-t-il, après une courte réflexion.
« Arrête, tu vas me faire chialer. Je sais que tu m'adores. » Interrompt Kar'ath, à voix haute cette fois.
« Lui aussi, s'est rendu coupable de nombreux crimes et s'est rebellé contre les Dieux il y a cinq milles ans. Il a été vaincu et juger par le tribunal divin. La mort aurait été une libération bien trop douce alors les fidèles des Titans de l'époque ont décidé de l'enfermer pour l'éternité dans cette épée, pour le punir de son arrogance. À présent, il purge sa peine à mes côtés. »
« Et après toutes ces années, je suis toujours aussi beau. C'est peut-être ça, mon véritable crime. »
Faut bien avouer que Dante s'emmerderait sévère sans ce bon Kar'ath, même si en général on ne fait pas plus désagréable que ce démon. Les mortels n'ont aucun secret pour lui, il sait comment pousser les gens à bout et comment se servir des autres dans son unique intérêt. Car personne d'autre ne l'intéresse si ce n'est sa petite personne, cela va de soi. Sans rebondir sur le dernier commentaire de Kar'ath, tout à fait pertinent au passage, Dante poursuit la conversation.
« Vous avez besoin de moi pour tuer ce Sajenti. Admettons. Et ensuite ? Qu'est-ce que vous comptez faire exactement ? »
CENDRES
Dante n'a pas beaucoup de mal à remarquer la dualité qui règne dans le caractère et le comportement de la Fae. Avenante et presque innoffensive aux premiers abords, bien malin serait celui capable de voir à travers son double-jeu et cette odieuse duplicité qui s'avère en réalité être sa véritable nature, celle d'une femme manipulatrice aux sombres desseins. Prêtant une oreille attentive à Mégère, Dante se penche légèrement au-dessus de sa part de tarte pour se délecter de son doux parfum mais également pour essayer d'en analyser la composition, soudainement pris d'un doute. En fait, il se demande si ce n'est pas encore une illusion de Mégère pour tromper ses sens et l'inciter à y goûter. Serait-elle vicieuse à ce point ? Ou n'est-ce que de la paranoïa de sa part ? Voir Mégère cracher dans le feu n'est pas très ragoûtant et finit de confirmer ses doutes en lui passant l'envie de savourer son goûter.
En revanche, Mégère pique sa curiosité lorsqu'elle mentionne une quête de justice. Déposant ses deux iris obsidiens sur la vieille Fae en redressant légèrement le dos, l'Oni finit par comprendre de quoi il s'agit. Si la Fae s'est perdue aussi loin dans le nord, c'est parce qu'elle cherche à punir une personne très précise. Un soldat qui se serait déjà rendu coupable d'avoir assassiné des divinistes par pur plaisir et mesquinerie, selon Mégère en tout cas. Dante n'est pas surpris face à ces révélations, les Reike n'est pas un modèle de tolérance bien au contraire. Nombreux sont les soldats à s'être rendu coupable des mêmes crimes envers divinistes et shoumeiens, des tensions qui n'ont fait que croître depuis la guerre et le retour des Divins. Une quête qui tient particulièrement à cœur à la Fae, au vu de comment elle hausse le ton. Le guerrier entrouvre la bouche pendant une seconde puis la referme quand Mégère frappe du poing sur la table et écrase son pauvre morceau de tarte. Quel dommage de faire du gâchis.
« Ils sont nombreux à s'être détourné des véritables Dieux. Je l'ai tristement constaté ces dernières années. Les choses ont également bien changé à Shoumei, Maël est devenu le symbole de cette opposition idéologique et du choc entre deux mondes incapables de s'entendre. Pour certaines personnes, la guerre n'est qu'un prétexte pour réaliser les crimes les plus odieux. Ils sont nombreux à devoir répondre de leurs crimes. Ce Sajenti, dont vous me parlez. Est-il fort ? »
Et pourquoi pas ? Dante y réfléchit actuellement mais il n'a pas vraiment de raison de refuser surtout qu'il est question de combattre les ennemis des Dieux. De plus, ça devrait lui faire un peu d'exercice et avec un peu de chance, ce Sajenti lui donnera un peu de fil à retordre. Cette adversité dont il a tellement besoin, cette recherche constante d'un défi à sa hauteur. Le cornu reste songeur lorsque la Fae l'interroge au sujet de son épée, ainsi que perplexe lorsqu'elle mentionne la présence de Kar'ath alors qu'il n'a jamais abordé le sujet. Comment est-elle au courant ? C'est pourtant évident, elle l'a vu en fouillant dans son esprit un peu plus tôt. C'est à se demander ce qu'elle a bien pu voir d'autre à travers ses souvenirs. Honnêtement, ça l'embête un peu de savoir que Mégère a pu découvrir des secrets plus ou moins personnels, lui qui est si pudique et discret de nature.
« C'est un Démon et ce n'est pas exactement ce que vous pensez. Je n'ai pas besoin de lui pour me battre. On ne collabore pas, on m'a simplement désigné comme gêolier car cet artefact est sa prison. Si ça ne tenait qu'à moi, je m'en serais débarrassé depuis un moment. » Précise-t-il, après une courte réflexion.
« Arrête, tu vas me faire chialer. Je sais que tu m'adores. » Interrompt Kar'ath, à voix haute cette fois.
« Lui aussi, s'est rendu coupable de nombreux crimes et s'est rebellé contre les Dieux il y a cinq milles ans. Il a été vaincu et juger par le tribunal divin. La mort aurait été une libération bien trop douce alors les fidèles des Titans de l'époque ont décidé de l'enfermer pour l'éternité dans cette épée, pour le punir de son arrogance. À présent, il purge sa peine à mes côtés. »
« Et après toutes ces années, je suis toujours aussi beau. C'est peut-être ça, mon véritable crime. »
Faut bien avouer que Dante s'emmerderait sévère sans ce bon Kar'ath, même si en général on ne fait pas plus désagréable que ce démon. Les mortels n'ont aucun secret pour lui, il sait comment pousser les gens à bout et comment se servir des autres dans son unique intérêt. Car personne d'autre ne l'intéresse si ce n'est sa petite personne, cela va de soi. Sans rebondir sur le dernier commentaire de Kar'ath, tout à fait pertinent au passage, Dante poursuit la conversation.
« Vous avez besoin de moi pour tuer ce Sajenti. Admettons. Et ensuite ? Qu'est-ce que vous comptez faire exactement ? »
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
Le guerrier dévot semblait avoir mordu à l'hameçon. Tant mieux, car sa force était nécessaire au succès de la tâche à venir. Mégère s'empressa de donner une description détaillée de la cible, tout en arborant un léger rictus bizarre :
« Une fois que sa tête sera montée sur un pique, je m'empresserai de décamper de ces terres impies ! Ce reikois n'est que le dernier nom d'une longue liste, et même si cela me peine à dire, je dois bien reconnaitre que ce Drakyn est très bon combattant. Vous le reconnaitrez facilement, guerrier, car cet hérétique fait une tête de plus que tous les hommes de son escouade. De plus, sa foutue ascendance draconique le protège des sorts psychiques, et il n'est pas friand de gâteaux ! D'habitude, ces porcs se jettent sur tout ce qu'on leur propose ! »
La grand-mère s'exprimait d'une voix grave, mais quelque chose sur son visage ne collait pas avec le ton qu'elle employait :
« A la tombée de la nuit, lui et ses 10 hommes se rendront dans leur caserne, à quelques rues d'ici. Même si ces soldats sont du menu fretin, leur Sajenti sait les diriger pour les rendre un temps soit peu efficace. Enfin, ceux-là ne devraient pas poser problème ! »
Le rictus qui défigurait le visage de la Fae prenait de plus en plus d'ampleur. Ses lèvres se pinçaient entre chaque phrase, tout en laissant s'échapper des bruits de nez peu ragoutants. Se retenait-elle ... de rire ?
« Mes pouvoirs ne peuvent rien contre lui, et nos maîtres divins ne m'ont pas doté d'une force physique hors du commun ! Je peux faire en sorte que les autres impériaux ne soient pas une menace, mais c'est vous, guerrier, qui abattrez l'hérétique ! Vous et votre ... serviteur »
S'en était trop pour Mégère, qui ne pouvait plus se retenir. Elle éclata de rire, un rire mauvais, chargé de malice et de mépris, entièrement dirigé vers le Démon coincé dans l'épée. La Fae riait à gorge déployée, à s'en décrocher la mâchoire, devant cette situation si ironique, si cruelle ! Oh, comme elle se délectait des jugements divins ! Entre deux rires, elle parvint à se tourner en direction de l'épée, dans le seul et unique but de retourner le couteau dans la plaie :
« Comme le destin à été cruel avec toi, l'épée ! Qu'est-ce que ça fait, d'être forcé d'accomplir la besogne de tes ennemis jurés ? Tu dois faire partie des plus stupides de ton espèce, pour t'être rebellé contre les vrais maîtres du Sekai ! Si stupide que les vrais fidèles ont vu ta valeur véritable : UN VULGAIRE OUTIL ! »
La grand-mère repartit de plus belle, se tenant les côtes, son front se cognant contre la table. Décidément, cette journée était de loin la plus intéressante depuis un bon bout de temps ! Quel bonheur ! Loués soient les Titans pour lui faire vivre des moments pareils !
CENDRES« Une fois que sa tête sera montée sur un pique, je m'empresserai de décamper de ces terres impies ! Ce reikois n'est que le dernier nom d'une longue liste, et même si cela me peine à dire, je dois bien reconnaitre que ce Drakyn est très bon combattant. Vous le reconnaitrez facilement, guerrier, car cet hérétique fait une tête de plus que tous les hommes de son escouade. De plus, sa foutue ascendance draconique le protège des sorts psychiques, et il n'est pas friand de gâteaux ! D'habitude, ces porcs se jettent sur tout ce qu'on leur propose ! »
La grand-mère s'exprimait d'une voix grave, mais quelque chose sur son visage ne collait pas avec le ton qu'elle employait :
« A la tombée de la nuit, lui et ses 10 hommes se rendront dans leur caserne, à quelques rues d'ici. Même si ces soldats sont du menu fretin, leur Sajenti sait les diriger pour les rendre un temps soit peu efficace. Enfin, ceux-là ne devraient pas poser problème ! »
Le rictus qui défigurait le visage de la Fae prenait de plus en plus d'ampleur. Ses lèvres se pinçaient entre chaque phrase, tout en laissant s'échapper des bruits de nez peu ragoutants. Se retenait-elle ... de rire ?
« Mes pouvoirs ne peuvent rien contre lui, et nos maîtres divins ne m'ont pas doté d'une force physique hors du commun ! Je peux faire en sorte que les autres impériaux ne soient pas une menace, mais c'est vous, guerrier, qui abattrez l'hérétique ! Vous et votre ... serviteur »
S'en était trop pour Mégère, qui ne pouvait plus se retenir. Elle éclata de rire, un rire mauvais, chargé de malice et de mépris, entièrement dirigé vers le Démon coincé dans l'épée. La Fae riait à gorge déployée, à s'en décrocher la mâchoire, devant cette situation si ironique, si cruelle ! Oh, comme elle se délectait des jugements divins ! Entre deux rires, elle parvint à se tourner en direction de l'épée, dans le seul et unique but de retourner le couteau dans la plaie :
« Comme le destin à été cruel avec toi, l'épée ! Qu'est-ce que ça fait, d'être forcé d'accomplir la besogne de tes ennemis jurés ? Tu dois faire partie des plus stupides de ton espèce, pour t'être rebellé contre les vrais maîtres du Sekai ! Si stupide que les vrais fidèles ont vu ta valeur véritable : UN VULGAIRE OUTIL ! »
La grand-mère repartit de plus belle, se tenant les côtes, son front se cognant contre la table. Décidément, cette journée était de loin la plus intéressante depuis un bon bout de temps ! Quel bonheur ! Loués soient les Titans pour lui faire vivre des moments pareils !
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Un plat qui se mange froid
Il est donc question d'un Drakyn et qui, selon les dires de la vieille femme, serait plutôt bon combattant. Voilà que cette affaire devient tout de suite un peu plus intéressante pour Dante. Cet Oni ne fait pas dans les assassinats et encore moins dans les bagarres de rue entre pochtrons et déchets de la société. En revanche, cela commence à faire longtemps qu'il n'a eu l'opportunité de croiser le fer avec un adversaire capable de lui offrir au moins un semblant d'adversité depuis Nargulg et leurs nombreuses mésaventures sur les terres Shoumeiennes, il y a un an. Les Rôcheuses et Sancta n'étaient pas une partie de plaisir mais elles ont été assez mémorables pour garder une place indélébile dans son esprit. Il a failli y perdre la vie et plus d'une fois. Enfin, ce n'est pas le moment de divaguer car son prochain adversaire est tout désigné. Un Drakyn, tout comme l'empereur, potentiellement un ancien membre d'une tribu unifiée par Tensai avant sa conquête du Reike ?
En réalité, le passé et l'identité de ce Sajenti ne sont pas si importants que ça, pas plus que les motivations de Mégère qui cherche certainement à le manipuler afin de le rallier à sa cause. Même si combattre les ennemis des Dieux est un objectif louable, c'est surtout la promesse d'avoir un adversaire à sa hauteur qui a réussi à convaincre Dante. Rien de plus, rien de moins. Reste à savoir comment ils vont devoir s'y prendre pour atteindre leur cible commune. Il n'a pas spécialement l'intention de troubler l'ordre public et la tranquillité des habitants de ce modeste hameau. De plus, ce Sajenti est bien entouré et il va falloir s'occuper des hommes armés qui l'accompagnent constamment.
« Je peux m'occuper du Sajenti mais est-ce une bonne idée d'envisager de nous en prendre à la caserne locale ? Dans ce cas, il nous faut un plan bien ficelé, nous n'aurons pas de deuxième chance. »
Ils ont tout intérêt à être partis au moment où les renforts arriveront sur place pour sécuriser le village et traquer les deux meurtriers. Dante n'est pas assez téméraire pour se mesurer seul à toute une armée. Il a déjà eu un petit extrait des capacités de Mégère, la vieille Fae est certainement capable de tromper n'importe qui mais peut-elle vraiment venir à bout des hommes du Sajenti ? Peut-il vraiment faire confiance à Mégère pour faire sa part du boulot ? Certaines choses restent encore à définir. Dante ne cache pas sa surprise lorsque Mégère éclate de rire devant lui, pourtant persuadé de n'avoir rien dit de susceptible de provoquer une telle réaction. Impassible et silencieux, l'Oni finit par croiser les bras au niveau de son buste en posant ses yeux sur l'artefact maudit qu'il se trimbale quotidiennement, comme s'il attendait une quelconque réaction de la part du Démon ciblé par les moqueries. Bien trop imbus de sa personne pour accepter la notion même d'autorité et pour se laisser marcher dessus par qui que ce soit, encore moins par les faux Dieux et leurs serviteurs.
« Et à qui est-ce que tu crois parler comme ça, vieillarde ? »
Quelqu'un doté d'un senseur serait parfaitement capable de remarquer l'étrange et soudaine activité magique qui opère autour de l'artefact. La lame noire se met à pulser d'une intense aura malsaine provoquant un sentiment de malaise et de dégoût presque palpable dans la pièce et l'air y est vicié. Ce n'est pas sans raison que Kar'ath a été scellé il y a des milliers d'années mais bien à cause de sa dangerosité et de sa nature absolument incontrôlable. Ce Démon est de cette catégorie de personnes qui font ce qu'ils veulent, quand ils veulent et où ils le veulent. Pourquoi ? Parce qu'il le peut, tout simplement. Aussi ironique que ça puisse paraître, Dante est le premier surpris de voir Kar'ath réagir de manière aussi impulsive. Il s'est habitué à ses moqueries et ses commentaires déplacés, également à son "humour" acerbe et très particulier qui lui est propre bien que ce n'est qu'une facette de cette terrible duplicité qui est la sienne.
« Certains hommes sont sans but logique. On ne peut les acheter, les intimider, les raisonner ou négocier avec eux. Certains hommes veulent juste voir le monde brûler. »
En réalité, Kar'ath est un sadique mégalomane à l'esprit tordu qui trouve son bonheur dans le malheur d'autrui et qui prend un malin plaisir à infliger les sévices les plus inhumains. Kar'ath est l'ennemi des Dieux, des mortels et d'absolument tout ce qui vit et respire sur cette terre. Il n'est l'allié de personne et encore moins celui de Dante et de Mégère car la foi qui aveugle nos deux protagonistes est quelque chose qui le répugne au plus haut point.
« Je te trouve bien arrogante, femme, pour quelqu'un qui implore l'aide du premeir venu. Est-ce tout ce qu'il reste des fidèles des Titans ? Pas étonnant que vous ayez encore perdu une guerre à Shoumei, vous ne valez rien, pas même aux yeux de ceux que vous servez. Vous n'êtes que des esclaves, voués à tomber dans l'oubli. »
Ensuite, la présence du Démon se mit à disparaître progressivement alors que l'atmosphère se fait bien plus supportable. La scène n'a duré que quelques secondes et pourtant, le silence qui s'installe dans la pièce suite au "départ" de Kar'ath est relativement explicite sur l'intervention de ce dernier.
« J'imagine que j'ai pas besoin de faire les présentations. Pour en revenir au sujet principal, comment allez-vous faire pour vous occupez des soldats du Sajenti ? »
CENDRES
En réalité, le passé et l'identité de ce Sajenti ne sont pas si importants que ça, pas plus que les motivations de Mégère qui cherche certainement à le manipuler afin de le rallier à sa cause. Même si combattre les ennemis des Dieux est un objectif louable, c'est surtout la promesse d'avoir un adversaire à sa hauteur qui a réussi à convaincre Dante. Rien de plus, rien de moins. Reste à savoir comment ils vont devoir s'y prendre pour atteindre leur cible commune. Il n'a pas spécialement l'intention de troubler l'ordre public et la tranquillité des habitants de ce modeste hameau. De plus, ce Sajenti est bien entouré et il va falloir s'occuper des hommes armés qui l'accompagnent constamment.
« Je peux m'occuper du Sajenti mais est-ce une bonne idée d'envisager de nous en prendre à la caserne locale ? Dans ce cas, il nous faut un plan bien ficelé, nous n'aurons pas de deuxième chance. »
Ils ont tout intérêt à être partis au moment où les renforts arriveront sur place pour sécuriser le village et traquer les deux meurtriers. Dante n'est pas assez téméraire pour se mesurer seul à toute une armée. Il a déjà eu un petit extrait des capacités de Mégère, la vieille Fae est certainement capable de tromper n'importe qui mais peut-elle vraiment venir à bout des hommes du Sajenti ? Peut-il vraiment faire confiance à Mégère pour faire sa part du boulot ? Certaines choses restent encore à définir. Dante ne cache pas sa surprise lorsque Mégère éclate de rire devant lui, pourtant persuadé de n'avoir rien dit de susceptible de provoquer une telle réaction. Impassible et silencieux, l'Oni finit par croiser les bras au niveau de son buste en posant ses yeux sur l'artefact maudit qu'il se trimbale quotidiennement, comme s'il attendait une quelconque réaction de la part du Démon ciblé par les moqueries. Bien trop imbus de sa personne pour accepter la notion même d'autorité et pour se laisser marcher dessus par qui que ce soit, encore moins par les faux Dieux et leurs serviteurs.
« Et à qui est-ce que tu crois parler comme ça, vieillarde ? »
Quelqu'un doté d'un senseur serait parfaitement capable de remarquer l'étrange et soudaine activité magique qui opère autour de l'artefact. La lame noire se met à pulser d'une intense aura malsaine provoquant un sentiment de malaise et de dégoût presque palpable dans la pièce et l'air y est vicié. Ce n'est pas sans raison que Kar'ath a été scellé il y a des milliers d'années mais bien à cause de sa dangerosité et de sa nature absolument incontrôlable. Ce Démon est de cette catégorie de personnes qui font ce qu'ils veulent, quand ils veulent et où ils le veulent. Pourquoi ? Parce qu'il le peut, tout simplement. Aussi ironique que ça puisse paraître, Dante est le premier surpris de voir Kar'ath réagir de manière aussi impulsive. Il s'est habitué à ses moqueries et ses commentaires déplacés, également à son "humour" acerbe et très particulier qui lui est propre bien que ce n'est qu'une facette de cette terrible duplicité qui est la sienne.
« Certains hommes sont sans but logique. On ne peut les acheter, les intimider, les raisonner ou négocier avec eux. Certains hommes veulent juste voir le monde brûler. »
En réalité, Kar'ath est un sadique mégalomane à l'esprit tordu qui trouve son bonheur dans le malheur d'autrui et qui prend un malin plaisir à infliger les sévices les plus inhumains. Kar'ath est l'ennemi des Dieux, des mortels et d'absolument tout ce qui vit et respire sur cette terre. Il n'est l'allié de personne et encore moins celui de Dante et de Mégère car la foi qui aveugle nos deux protagonistes est quelque chose qui le répugne au plus haut point.
« Je te trouve bien arrogante, femme, pour quelqu'un qui implore l'aide du premeir venu. Est-ce tout ce qu'il reste des fidèles des Titans ? Pas étonnant que vous ayez encore perdu une guerre à Shoumei, vous ne valez rien, pas même aux yeux de ceux que vous servez. Vous n'êtes que des esclaves, voués à tomber dans l'oubli. »
Ensuite, la présence du Démon se mit à disparaître progressivement alors que l'atmosphère se fait bien plus supportable. La scène n'a duré que quelques secondes et pourtant, le silence qui s'installe dans la pièce suite au "départ" de Kar'ath est relativement explicite sur l'intervention de ce dernier.
« J'imagine que j'ai pas besoin de faire les présentations. Pour en revenir au sujet principal, comment allez-vous faire pour vous occupez des soldats du Sajenti ? »
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Mégère
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Feat. Dante
Pour sûr, le Démon piégé dans l’épée avait une présence imposante, mais pas plus imposante que celle des maîtres du Royaume Divin, et Mégère s’était déjà tenu en leur présence, lors de la guerre, si bien que la Fae n’était nullement impressionnée par cette démonstration de pouvoir. Un simple caprice d’une entité prise au piège, un acte de défiance face à l’ironie du sort. La grand-mère lança un clin d’œil complice au guerrier, avant de lancer une dernière pique :
« Si les fidèles de la vraie si sont si faibles que ça, comment ce Démon a-t-il fait pour se retrouver coincé de la sorte ? »
Un dernier petit rire ponctua sa phrase, puis Mégère s’intéressa à nouveau à sa tarte aux noisettes. Tout en se servant une nouvelle part, elle répondit à la question du dévot :
« Le Sajenti n’a rien à craindre de mes capacités, mais ses hommes n’auront pas cette chance. Des esprits simplets, parfaits pour la guerre mais médiocres dès qu’il s’agit d’utiliser un temps soit peu leur cerveau. Quelques illusions, et ils seront incapables de faire quoi que ce soit, ce qui vous laissera le champ libre pour régler son compte à votre cible ! »
Mégère planta ses yeux dans ceux du guerrier cornu :
« De la même façon que nous avons pu discuter librement à l’insu de tous, tout à l’heure, je peux m’assurer que la caserne soit, en quelque sort, « isolée » du reste de ce taudis. En revanche, maintenir une illusion auditive de cette ampleur, en plus de celles destinées aux soldats, me demandera une sacrée concentration, et une très grande quantité de mana, si bien que je ne pourrai pas vous venir en aide pendant votre combat. »
Faisant une pause pour déguster sa part de tarte, Mégère pensa à toutes les possibilités qui s’offraient à elle : Jouer sur les peurs les plus intimes de ces impériaux ? Leur concocter une hallucination collective ? Tant de choix, et si peu de temps pour peaufiner les détails ! La bouche encore à moitié pleine, la grand-mère continua sur sa lancée :
« Le meilleur moment pour agir sera à la nuit tombée, et il nous faut frapper aujourd’hui, guerrier ! Les convois de Driv’Zafra sont fréquents ici, alors nous devons profiter de l’absence de potentiels renforts, et disparaitre avant que ces porcs puissent réagir ! »
Enfin, le moment était venu de faire tomber l’hérétique ! Enfin, sa misérable vie serait offerte en offrande aux Titans ! Enfin, justice serait faite ! Gloire !
« Si les fidèles de la vraie si sont si faibles que ça, comment ce Démon a-t-il fait pour se retrouver coincé de la sorte ? »
Un dernier petit rire ponctua sa phrase, puis Mégère s’intéressa à nouveau à sa tarte aux noisettes. Tout en se servant une nouvelle part, elle répondit à la question du dévot :
« Le Sajenti n’a rien à craindre de mes capacités, mais ses hommes n’auront pas cette chance. Des esprits simplets, parfaits pour la guerre mais médiocres dès qu’il s’agit d’utiliser un temps soit peu leur cerveau. Quelques illusions, et ils seront incapables de faire quoi que ce soit, ce qui vous laissera le champ libre pour régler son compte à votre cible ! »
Mégère planta ses yeux dans ceux du guerrier cornu :
« De la même façon que nous avons pu discuter librement à l’insu de tous, tout à l’heure, je peux m’assurer que la caserne soit, en quelque sort, « isolée » du reste de ce taudis. En revanche, maintenir une illusion auditive de cette ampleur, en plus de celles destinées aux soldats, me demandera une sacrée concentration, et une très grande quantité de mana, si bien que je ne pourrai pas vous venir en aide pendant votre combat. »
Faisant une pause pour déguster sa part de tarte, Mégère pensa à toutes les possibilités qui s’offraient à elle : Jouer sur les peurs les plus intimes de ces impériaux ? Leur concocter une hallucination collective ? Tant de choix, et si peu de temps pour peaufiner les détails ! La bouche encore à moitié pleine, la grand-mère continua sur sa lancée :
« Le meilleur moment pour agir sera à la nuit tombée, et il nous faut frapper aujourd’hui, guerrier ! Les convois de Driv’Zafra sont fréquents ici, alors nous devons profiter de l’absence de potentiels renforts, et disparaitre avant que ces porcs puissent réagir ! »
Enfin, le moment était venu de faire tomber l’hérétique ! Enfin, sa misérable vie serait offerte en offrande aux Titans ! Enfin, justice serait faite ! Gloire !
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Mégère soulève un point intéressant et il serait pertinent de s'interroger comment Kar'ath a pu se retrouver dans cette situation malgré l'arrogance viscérale propre à sa personne et sa confiance débordante en sa capacité meurtrière du temps où il pouvait se vanter d'être libre. En réalité, si Kar'ath répugne grandement la déchéance qui s'est abattu dans les rangs des adorateurs fanatiques des Titans au fil des siècles et des millénaires, c'est parce qu'il a bien placé pour savoir à quel point ils étaient redoutables lorsque les Titans régnaient en maîtres incontestés sur le Sekai. Difficile de comparer deux époques si éloignées avec le peu d'informations que les livres et les historiens retransmettent mais même à cette époque où les divins imposaient leur suprématie sur le monde, des moyens colossaux ont été utilisés pour mettre fin à la menace que représentait Kar'ath. Un âge d'or révolu, les deux guerres perdues et les millénaires d'errances entre ces deux événements ont largement affaibli les rangs des pro-Titans au profit des civilisations mortels qui ont prospéré depuis lors.
Dante étant lui-même bien incapable d'émettre une quelconque explication à l'interrogation de Mégère et Kar'ath étant parti boudé dans son coin pour ne plus avoir à supporter la présence désagréable et la voix irritante de la Fae, la curiosité des protagonistes restera sans réponses. Pour le moment, ils ont un plus gros problème à savoir comment gérer la garnison de l'Empire afin d'atteindre le Sajenti, la cible de cette alliance très inattendue. L'illusion que Mégère a utilisé un peu plus tôt sur la place du marché ne semble être qu'un avant-goût de ses incroyables capacités. La vieille femme affirme être capable de s'occuper du menu fretin pendant que Dante met fin à prématurément à la vie du soldat à la tête du petit contingent. Est-ce vraiment avisé de sa part de faire confiance à Mégère alors qu'ils viennent tout juste de se rencontrer ? Pas vraiment mais le fait est qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour atteindre leur objectif commun. Si l'un d'eux ne remplit pas sa part du marché, l'autre en devra également en assumer les conséquences. Alors les détails sont franchement secondaires tant l'illusion de Mégère opère correctement.
« Ça me convient, faisons comme ça. Je m'occuperais d'abattre notre cible pendant que vous vous occupez de ses hommes. »
Ça l'arrange tout particulièrement puisqu'il n'a aucune envie d'être interrompu dans son duel, ni par Mégère, ni par les sous-fifres du Sajenti. Curieusement, c'est en voyant la Fae se resservir et déguster sa part de tarte que Dante reporte son attention sur la sienne qu'il n'a toujours pas touché, trop méfiant pour avoir succombé à la gourmandise. Finalement, il se saisit timidement de sa petite cuillère entre son pouce et son index pour venir en prendre une bouchée, comme un enfant à qui on essayerait de faire manger des légumes. Au même moment, Dante acquiesce de la tête aux suggestions de Mégère.
« Ce soir, c'est parfait. Je serais prêt mais vous devriez vous préparer à partir avant l'aube. L'Empire ne laissera pas passer ça et nous avons tout intérêt à être loin quand les renforts arriveront pour chercher les responsables. »
Agréablement surpris par cette douceur qui se met à fondre sur son palais, si c'est une énième illusion de la part de la fae démoniaque alors celle-ci est particulièrement réussie. Honnêtement, il ne se souvient même pas la dernière fois qu'il a mangé quelque chose d'aussi bon. Qui aurait cru qu'une fidèle de Zeï, orchestrant des assassinats au nom des Titans, soit aussi douée pour confectionner des pâtisseries aussi appétissantes. C'est même assez troublant, bien que l'un n'empêche pas l'autre.
« Vous devriez retourner à Shoumei. Le Nouvel Ordre occupe Célestia et une partie de la ville de Sancta, vous y trouverez des divinistes et des fidèles qui partagent toujours la foi envers les Huits. »
Poussant la chaise en arrière, l'Oni se redresse calmement sur ses deux jambes en empoignant la garde de la lame d'ébène, instrument de mort qui baignera bientôt dans le sang de ceux qui ont osé s'opposer aux Dieux.
« Dans ce cas, je vais me préparer et surveiller les allées et venues pour m'assurer que nous n'ayons pas de mauvaise surprise en attendant. Avez-vous besoin d'aide pour rassembler vos affaires ? »
CENDRES
Dante étant lui-même bien incapable d'émettre une quelconque explication à l'interrogation de Mégère et Kar'ath étant parti boudé dans son coin pour ne plus avoir à supporter la présence désagréable et la voix irritante de la Fae, la curiosité des protagonistes restera sans réponses. Pour le moment, ils ont un plus gros problème à savoir comment gérer la garnison de l'Empire afin d'atteindre le Sajenti, la cible de cette alliance très inattendue. L'illusion que Mégère a utilisé un peu plus tôt sur la place du marché ne semble être qu'un avant-goût de ses incroyables capacités. La vieille femme affirme être capable de s'occuper du menu fretin pendant que Dante met fin à prématurément à la vie du soldat à la tête du petit contingent. Est-ce vraiment avisé de sa part de faire confiance à Mégère alors qu'ils viennent tout juste de se rencontrer ? Pas vraiment mais le fait est qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour atteindre leur objectif commun. Si l'un d'eux ne remplit pas sa part du marché, l'autre en devra également en assumer les conséquences. Alors les détails sont franchement secondaires tant l'illusion de Mégère opère correctement.
« Ça me convient, faisons comme ça. Je m'occuperais d'abattre notre cible pendant que vous vous occupez de ses hommes. »
Ça l'arrange tout particulièrement puisqu'il n'a aucune envie d'être interrompu dans son duel, ni par Mégère, ni par les sous-fifres du Sajenti. Curieusement, c'est en voyant la Fae se resservir et déguster sa part de tarte que Dante reporte son attention sur la sienne qu'il n'a toujours pas touché, trop méfiant pour avoir succombé à la gourmandise. Finalement, il se saisit timidement de sa petite cuillère entre son pouce et son index pour venir en prendre une bouchée, comme un enfant à qui on essayerait de faire manger des légumes. Au même moment, Dante acquiesce de la tête aux suggestions de Mégère.
« Ce soir, c'est parfait. Je serais prêt mais vous devriez vous préparer à partir avant l'aube. L'Empire ne laissera pas passer ça et nous avons tout intérêt à être loin quand les renforts arriveront pour chercher les responsables. »
Agréablement surpris par cette douceur qui se met à fondre sur son palais, si c'est une énième illusion de la part de la fae démoniaque alors celle-ci est particulièrement réussie. Honnêtement, il ne se souvient même pas la dernière fois qu'il a mangé quelque chose d'aussi bon. Qui aurait cru qu'une fidèle de Zeï, orchestrant des assassinats au nom des Titans, soit aussi douée pour confectionner des pâtisseries aussi appétissantes. C'est même assez troublant, bien que l'un n'empêche pas l'autre.
« Vous devriez retourner à Shoumei. Le Nouvel Ordre occupe Célestia et une partie de la ville de Sancta, vous y trouverez des divinistes et des fidèles qui partagent toujours la foi envers les Huits. »
Poussant la chaise en arrière, l'Oni se redresse calmement sur ses deux jambes en empoignant la garde de la lame d'ébène, instrument de mort qui baignera bientôt dans le sang de ceux qui ont osé s'opposer aux Dieux.
« Dans ce cas, je vais me préparer et surveiller les allées et venues pour m'assurer que nous n'ayons pas de mauvaise surprise en attendant. Avez-vous besoin d'aide pour rassembler vos affaires ? »
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Un plat qui se mange froid
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La grand-mère était ravie de voir que le guerrier était prêt à passer à l’acte dès ce soir. La justice n’aurait plus à attendre longtemps pour réclamer son dû ! Les quelques heures qui restaient avant le coucher du soleil seraient suffisantes pour que Mégère fasse le plein en énergie et en mana, et l’agent des Titans ne comptait pas lésiner sur les moyens ! Quant à l’après … Mégère n’avait que faire du Nouvel Ordre, qu’elle jugeait inefficace et frôlant l’hérésie en accueillant des vils cultistes en son sein. Non, ses pas l’emmèneraient plus loin, dans le Sud du territoire de l’ancienne Fédération. Mais tout ça, le guerrier n’avait pas forcément besoin de le savoir :
« Une proposition intéressante ! J’y penserai, guerrier ! »
Plutôt s’arracher les yeux …
« Bien ! Ne vous occupez pas de moi et contentez-vous de faire vos propres préparations ! Rejoignez-moi devant la porte de la caserne à minuit précise, et vous aurez votre duel ! »
Les 10 hommes de l’escouade vaquaient à leurs occupations dans la caserne. Certains dormaient, d’autres jouaient aux cartes. Une nuit banale pour ces vétérans, tellement banale qu’aucun ne remarqua le mana qui entourait lentement l’édifice, formant une sorte de dôme. Soudain, des chuchotements, légers, puis de plus en plus forts, qui emplirent la tête de chacun des soldats. Ceux-ci n’eurent pas le temps de réagir, et comment auraient-ils pu faire ? Les chuchotements étaient maintenant si forts, si puissants, que leur cerveau semblait prêt à éclater, comme s’il était soumis à une pression insupportable.
Les hurlements emplirent la caserne, mais personne au dehors ne pouvait les entendre. Personne, à part le brave Sajenti qui sorti de ses quartiers en courant, et assista à la scène macabre : Ses soldats étaient devenus fous ! Certains se griffaient la tête avec violence, d’autres baragouinaient des prières incompréhensibles entre deux cris de douleurs. Ces hommes, ces fiers Reikois, étaient complètement subjugués par un mal inconnu, leurs visages tordus par une immense souffrance ! Et leurs cris … Oh, leurs cris :
« A L’AIDE ! FAITES-LES TAIRE ! »
« PITIÉ ! PITIÉ »
« SAUVEZ-NOUS ! »
Le Sajenti n’était pas seul à entendre les suppliques de ses hommes. Deux figures se tenaient juste devant les portes de la caserne, et l’une d’entre elles, toute de rose vêtue, riait à gorge déployée, se délectant des cris de détresse poussés par les soldats impériaux. Un rire qui glaça le sang du sous-officier, le seul inaffecté par ce maléfice. Seule une ennemie de l’Empire pouvait rire ainsi alors que ses soldats souffraient le martyr, et cette ennemie était certainement la cause de tout ça. Dégainant son arme tout en poussant un rugissement, le Drakyn se rua vers la porte et la défonça d’un coup de pied. Peu importe qui il trouverait au dehors, le Sajenti se ferait un plaisir de lui infliger la mort la plus douloureuse possible.
CENDRES« Une proposition intéressante ! J’y penserai, guerrier ! »
Plutôt s’arracher les yeux …
« Bien ! Ne vous occupez pas de moi et contentez-vous de faire vos propres préparations ! Rejoignez-moi devant la porte de la caserne à minuit précise, et vous aurez votre duel ! »
***
Les 10 hommes de l’escouade vaquaient à leurs occupations dans la caserne. Certains dormaient, d’autres jouaient aux cartes. Une nuit banale pour ces vétérans, tellement banale qu’aucun ne remarqua le mana qui entourait lentement l’édifice, formant une sorte de dôme. Soudain, des chuchotements, légers, puis de plus en plus forts, qui emplirent la tête de chacun des soldats. Ceux-ci n’eurent pas le temps de réagir, et comment auraient-ils pu faire ? Les chuchotements étaient maintenant si forts, si puissants, que leur cerveau semblait prêt à éclater, comme s’il était soumis à une pression insupportable.
Les hurlements emplirent la caserne, mais personne au dehors ne pouvait les entendre. Personne, à part le brave Sajenti qui sorti de ses quartiers en courant, et assista à la scène macabre : Ses soldats étaient devenus fous ! Certains se griffaient la tête avec violence, d’autres baragouinaient des prières incompréhensibles entre deux cris de douleurs. Ces hommes, ces fiers Reikois, étaient complètement subjugués par un mal inconnu, leurs visages tordus par une immense souffrance ! Et leurs cris … Oh, leurs cris :
« A L’AIDE ! FAITES-LES TAIRE ! »
« PITIÉ ! PITIÉ »
« SAUVEZ-NOUS ! »
Le Sajenti n’était pas seul à entendre les suppliques de ses hommes. Deux figures se tenaient juste devant les portes de la caserne, et l’une d’entre elles, toute de rose vêtue, riait à gorge déployée, se délectant des cris de détresse poussés par les soldats impériaux. Un rire qui glaça le sang du sous-officier, le seul inaffecté par ce maléfice. Seule une ennemie de l’Empire pouvait rire ainsi alors que ses soldats souffraient le martyr, et cette ennemie était certainement la cause de tout ça. Dégainant son arme tout en poussant un rugissement, le Drakyn se rua vers la porte et la défonça d’un coup de pied. Peu importe qui il trouverait au dehors, le Sajenti se ferait un plaisir de lui infliger la mort la plus douloureuse possible.
Citoyen du monde
Mégère
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Un plat qui se mange froid
Feat. Dante
Le combat fut court, mais brutal ! Le Sajenti se battit comme un diable, enchainant les frappes violentes et les parades in-extrémis face à l’exécuteur de la volonté des Divins. Les lames des deux guerriers faisaient jaillir des étincelles en s’entrechoquant, et le bruit des coups se rajoutait à la cacophonie provoquée par les soldats du rang rendus fous. Ses camarades, son escouade de vétérans, des durs à cuire ayant craché au visage de la Mort, complètement dominés par une force cruelle qui bafouait leur honneur et prenait un malin plaisir à voir leurs visages déformés par la douleur.
Dans un élan de colère, le Drakyn abattit la lame de son épée de haut en bas avec une force impressionnante. Peut-être un peu trop, car son arme se ficha dans le sol, coincée. En tentant de la retirer, le sous-officier impérial perdit une seconde de trop, et ses sens de guerrier l’avertirent du danger imminent. Trop tard, cependant ! Car son adversaire, ayant esquivé la puissante frappe verticale en faisant un pas de côté, enfonçait sa propre lame dans le dos du Sajenti, qui poussa un grognement étouffé avant de plier le genou lorsque l’épée adverse ressortit en raclant les os. Crachant du sang, le soldat impérial adressa un regard empli de haine à la petite grand-mère hilare qui n’avait toujours pas bougé. Une image qu’il emporta avec lui au Royaume des Ombres quand l’exécuteur des Divins lui trancha la tête.
Le marchand se réveilla peu avant l’aurore. Il enfila ses vêtements chauds et ses chausses rembourrées pour affronter le froid des Terres du Nord. Après avoir avalé une copieuse collation, le marchand se dirigea vers son étal, situé sur la grand-place.
Comme d’habitude.
Les clients matinaux ne tarderaient pas à pointer le bout de leur nez, et le marchand se devait de répondre à l’appel. C’est qu’il avait de l’argent à gagner, lui ! Assez pour se payer un nouvel étal, plus grand, pouvant accueillir plus de victuailles ! Assez pour payer ses impôts annuels qui allaient bientôt être réclamés par un de ces gratte-papiers de l’administration impériale. Sûrement un connard grincheux complètement chauve au bouc grisonnant ! Bref ! une nouvelle journée de travail l’attendait !
Comme d’habitude.
Le marchand passa non loin de la caserne de la petite ville. La garnison locale était constituée de bons gars, un peu rustres, mais pas des mauvais bougres, et ils passaient souvent acheter des provisions à son étal ! Le marchand accéléra le pas pour ne pas être en retard, d’autant plus que plusieurs personnes à l’air paniqué étaient déjà debout, tout comme lui ! C’est qu’ils étaient travailleurs, ici ! Portant des sceaux d’eau et courant vers la caserne en feu, du sang maculant les murs de boix qui n’avaient pas déjà brulés !
Comme d’hab… Hein ?!
Et la neige n’en finissait pas de tomber, une armée de flocons parachutés vers un sol hostile, synonyme de mort certaine ! Pourquoi ? Qu’avaient-ils donc fait pour mériter un tel sort ? N’étaient-ils qu’une création inutile du Sekai ? Telles étaient les pensées du flocon qui se rapprochait dangereusement de la route.
Soudain, le plat d’une main jaillit, comme pour sauver ce pauvre agrégat de cristaux de son destin. Une créature tout de rose vêtue, le visage souriant. Ah ! tout n’était donc pas perdu pour le flocon ! Une âme généreuse qui s’était porté à son secours pour le secourir de ce sort injuste ! Une admiratrice de sa beauté cristalline ! Peut-être que tout n’allait pas si mal, après tout !
La créature rose referma brusquement ses doigts sur la paume de sa main, et le pauvre flocon eut juste le temps d’entendre son rire avant que ses espoirs soient brisés à tout jamais.
Dans un élan de colère, le Drakyn abattit la lame de son épée de haut en bas avec une force impressionnante. Peut-être un peu trop, car son arme se ficha dans le sol, coincée. En tentant de la retirer, le sous-officier impérial perdit une seconde de trop, et ses sens de guerrier l’avertirent du danger imminent. Trop tard, cependant ! Car son adversaire, ayant esquivé la puissante frappe verticale en faisant un pas de côté, enfonçait sa propre lame dans le dos du Sajenti, qui poussa un grognement étouffé avant de plier le genou lorsque l’épée adverse ressortit en raclant les os. Crachant du sang, le soldat impérial adressa un regard empli de haine à la petite grand-mère hilare qui n’avait toujours pas bougé. Une image qu’il emporta avec lui au Royaume des Ombres quand l’exécuteur des Divins lui trancha la tête.
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Le marchand se réveilla peu avant l’aurore. Il enfila ses vêtements chauds et ses chausses rembourrées pour affronter le froid des Terres du Nord. Après avoir avalé une copieuse collation, le marchand se dirigea vers son étal, situé sur la grand-place.
Comme d’habitude.
Les clients matinaux ne tarderaient pas à pointer le bout de leur nez, et le marchand se devait de répondre à l’appel. C’est qu’il avait de l’argent à gagner, lui ! Assez pour se payer un nouvel étal, plus grand, pouvant accueillir plus de victuailles ! Assez pour payer ses impôts annuels qui allaient bientôt être réclamés par un de ces gratte-papiers de l’administration impériale. Sûrement un connard grincheux complètement chauve au bouc grisonnant ! Bref ! une nouvelle journée de travail l’attendait !
Comme d’habitude.
Le marchand passa non loin de la caserne de la petite ville. La garnison locale était constituée de bons gars, un peu rustres, mais pas des mauvais bougres, et ils passaient souvent acheter des provisions à son étal ! Le marchand accéléra le pas pour ne pas être en retard, d’autant plus que plusieurs personnes à l’air paniqué étaient déjà debout, tout comme lui ! C’est qu’ils étaient travailleurs, ici ! Portant des sceaux d’eau et courant vers la caserne en feu, du sang maculant les murs de boix qui n’avaient pas déjà brulés !
Comme d’hab… Hein ?!
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Et la neige n’en finissait pas de tomber, une armée de flocons parachutés vers un sol hostile, synonyme de mort certaine ! Pourquoi ? Qu’avaient-ils donc fait pour mériter un tel sort ? N’étaient-ils qu’une création inutile du Sekai ? Telles étaient les pensées du flocon qui se rapprochait dangereusement de la route.
Soudain, le plat d’une main jaillit, comme pour sauver ce pauvre agrégat de cristaux de son destin. Une créature tout de rose vêtue, le visage souriant. Ah ! tout n’était donc pas perdu pour le flocon ! Une âme généreuse qui s’était porté à son secours pour le secourir de ce sort injuste ! Une admiratrice de sa beauté cristalline ! Peut-être que tout n’allait pas si mal, après tout !
La créature rose referma brusquement ses doigts sur la paume de sa main, et le pauvre flocon eut juste le temps d’entendre son rire avant que ses espoirs soient brisés à tout jamais.
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