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La fête battait son plein dans de nombreuses rues de la ville. Liberty était en liesse, sans doute pour la première fois depuis plusieurs jours. Des pluies torrentielles ayant miné le moral des citadins, au point que beaucoup pensaient que les festivités n’auraient pas lieu. Et pourtant, coup de pouce du destin, le mauvais temps laissa place à des éclaircies puis, peu à peu, les nuages disparurent. Le festival de la lune put enfin démarrer. Tout le monde hissa lanternes, fanions et guirlandes, des kyrielles de couleurs de lumières qui illuminaient la cité comme jamais durant l’année. Vieille fête qui a aujourd’hui perdu tout sens, le festival de la lune n’était désormais plus qu’une occasion de festoyer dans l’allégresse. Les troubadours se rassemblaient des quatre coins de la République pour faire montre de leur savoir faire. Si, au sein des quartiers modestes, on pouvait trouver moult jongleurs et citharèdes, c’est surtout dans les rues bourgeoises que les plus impressionnantes prestations du festival avaient lieu. Sur la place des place des Constellations, une troupe de montreurs de tokages avaient dressé une immense bulle d’eau dans laquelle les créatures nageaient avec vivacité. Par moments, ils sautaient en faisant mine d’éclabousser la foule pour finir par enchaîner des séries de saltos. Plus loin, des alchimistes allumaient des feux de Bengale, faisant la joie des plus jeunes face aux volutes de flammes multicolores.
Sur l’esplanade de la Liberté, un métamorphe s’adonnait à un numéro transformiste des plus comiques, rencontrant un franc succès en imitant son propre public. Ce dernier profitait agréablement du spectacle, les mains sur des gobelets de vin chaud, ou en train de suçoter des rayons de miel. Pour l’occasion, une très grande majorité de citoyens avait revêtu de splendides costumes ; les plus pauvres faits d’étoffes criardes, imitant des figures célèbres et les plus fortunés faits de satin et de dentelles, garnis de masques colorés et de chapeaux à plumes. Ce carnaval nocturne était parfait par la beauté éclatante de la voûte céleste, dans laquelle scintillaient les étoiles comme de lointains diamants. De temps à autre, des gerbes violines ou vertes venaient irradier le ciel, émanant de pyrokinésistes désireux de faire plaisir à la foule, se prêtant ainsi à une démonstration de leur savoir-faire. Souvent assistés par un disciple, ces derniers sculptaient leurs flammes pour leur donner des formes impressionnantes, tantôt un dragon, tantôt un vaisseau à grandes voiles. Au milieu du son des tambourins et des éclats de rire, des vendeurs déambulaient avec leur bric-à-brac sur le dos en alpaguant le moindre passant. Grigris, bijoux, artifices fantaisie, nourriture et boisson, il suffisait de suivre le son de leurs cris pour découvrir monts et merveilles. Les plus vieux d’entre eux, vendeurs ambulants ayant accumulé des années de bouteille, profitaient de leur expérience pour se faire plus de pécule en inventant des histoires insensées à leurs artefacts.
Au milieu de ce monde et de cette joie, une bien étrange figure fendait la foule. Deux gentilshommes s’écartèrent pour laisser Willow atteindre la place de l’Opéra. Le jeune homme arborait une robe aux pans d’ivoire et d’argent, aux manches si flottantes qu’il avait l’impression de porter un nuage. Dans sa main gauche, un long bâton d’un luisant noir d’obsidienne battait le sol avec, à son sommet, un orbe d’un étrange blanc laiteux et irisé, piégé dans un ornement ressemblant un peu trop à une couronne. Vêtu de la sorte, Willow avait des allures de grand archimage, voire de Pléiade, et ne passait pas inaperçu. Plusieurs aristocrates, à l’abri derrière leurs éventails, chuchotaient de petits commentaires, tandis que quelques messieurs le saluaient en abaissant leurs tricornes plumés. Toutefois, l’étudiant ne s'était pas habillé comme ça par plaisir, bien que la situation l’amusa assez. Des professeurs de l’Université Magic avaient décidé d’organiser ce soir, pour tester les ressources intellectuelles et capacités magiques de leurs élèves, un jeu mêlant énigmes, pistage et chasse au trésor dans toute la ville. Le costume de Willow, sélectionné pour faire partie du groupe de participants de sa classe, faisait partie du thème du jeu. À chaque équipe avait été attribué un conte ou une légende et à chaque élève un personnage en lequel se costumer, tant par esprit de fête que pour se reconnaître entre équipes.
Willow était partagé quant à la situation, il n’avait guère envie de s’adonner à pareils enfantillages, mais se doutait que les professeurs leur faisaient passer un examen informel via ce jeu. D’un autre côté, il avait l’occasion de pouvoir déambuler dans les riches quartiers de la ville et se faire remarquer, ce qui l’arrangeait pour ses petites affaires. Il voyait, depuis l’extérieur de l’opéra, les lumières toutes allumées derrière les fenêtres. Une formidable soirée allait avoir lieu entre ces murs, après le récital de la prima donna en vogue, Magdalena Cygnetta. Willow se hâtait pour tâcher de rejoindre le reste de son groupe, les ayant perdu de vue alors qu’ils progressaient ensemble depuis le faubourg des grands honneurs. Dommage pour eux, c’était lui qui avait entre ces mains la capsule d’étain contenant l’indice qu’ils avaient trouvé en débutant leur première investigation, au square des amants. Willow s’arrêta, lassé, et balaya la place du regard, sans remarquer qui que ce fut de son équipe. Ces derniers étaient, en plus de cela, tout aussi peu discrets que lui. Cornella avait eu droit à une robe scintillante de sequins, le masque de Caïn avait un si long nez qu’il en paraissait monstrueux et Charles faisait un boucan de tous les diables dans son armure vermeil. L’arcaniste ne voyait aucun des trois, pas plus qu’il n’entendait le fatras dont ils faisaient preuve juste en se mouvant. Il lâcha un soupir exaspéré, dégoupillant la capsule. Tant pis pour les autres, il allait poursuivre le jeu seuls, si ces derniers étaient incapables de demeurer coordonnés. Dans la capsule, Willow trouva un petit rouleau de parchemin savamment plié. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, en le déroulant, il tomba sur un message des plus sordides :
« UN·E AUTRE DISPARAÎTRA »
Les lettrines étaient grossières, grasses, et semblaient avoir été écrites d’un rouge qui ne laissait place à aucune équivoque. Willow pinça les lèvres alors qu’un corbeau vint se poser sur son épaule, Jamil, son plus fidèle espion. S’ébrouant les plumes, l’oiseau demanda à son maître :
- Alors ? Qu’est-ce que ça dit ?
- Ça dit qu’on s’est trompés de capsule. C’est pas un indice du jeu, c’est un message d’un tueur, sans doute en série, qui risque de frapper à nouveau ce soir.
- Tu parles de bras cassés, comment tu veux gagner quoi que ce soit avec ceux-là ? On se lance à la poursuite du tueur, ou on retourne au square pour trouver le vrai indice ?
- J’en sais trop rien, du coup. D’un côté, j’ai aucune piste à part ce message, et ça me ferait perdre le jeu. D’un autre, ça peut impressionner un paquet de monde, dont les professeurs, si j’arrive à trouver un tueur en série.
- Le square des amants, c’est pas loin, je me demande s’il va pas aller viser un aristo’ du coin…
- Le plus grand événement du secteur, c’est la fête à l’opéra et la représentation de la Cygnetta. C’est là qu’il y aura la plus grande concentration de riches et puissants du coin.
- Et il suffit qu’un loup entre dans la bergerie…
Willow observait l’opéra, ses longues colonnades dont les moulures dorées ne faisaient que luire dans la pénombre nocturne. Un frisson désagréable venait de lui remonter la nuque. Des psychopathes et des pervers, il en avait croisé depuis qu’il était gamin, et avait toujours trouvé leurs fétiches des plus dérangeants. Willow faisait partie de ces comploteurs qui préféraient un crime ordonné, hiérarchique et méticuleux, une mafia calibrée comme du papier à musique et l’harmonie des clans et familles.
Quelqu’un allait effectivement disparaître cette nuit, sans laisser de trace, pas le moindre cil.
Tout ce qu’il demeurait à découvrir, c’était qui allait être la victime de ce fabuleux escamotage...
Sur l’esplanade de la Liberté, un métamorphe s’adonnait à un numéro transformiste des plus comiques, rencontrant un franc succès en imitant son propre public. Ce dernier profitait agréablement du spectacle, les mains sur des gobelets de vin chaud, ou en train de suçoter des rayons de miel. Pour l’occasion, une très grande majorité de citoyens avait revêtu de splendides costumes ; les plus pauvres faits d’étoffes criardes, imitant des figures célèbres et les plus fortunés faits de satin et de dentelles, garnis de masques colorés et de chapeaux à plumes. Ce carnaval nocturne était parfait par la beauté éclatante de la voûte céleste, dans laquelle scintillaient les étoiles comme de lointains diamants. De temps à autre, des gerbes violines ou vertes venaient irradier le ciel, émanant de pyrokinésistes désireux de faire plaisir à la foule, se prêtant ainsi à une démonstration de leur savoir-faire. Souvent assistés par un disciple, ces derniers sculptaient leurs flammes pour leur donner des formes impressionnantes, tantôt un dragon, tantôt un vaisseau à grandes voiles. Au milieu du son des tambourins et des éclats de rire, des vendeurs déambulaient avec leur bric-à-brac sur le dos en alpaguant le moindre passant. Grigris, bijoux, artifices fantaisie, nourriture et boisson, il suffisait de suivre le son de leurs cris pour découvrir monts et merveilles. Les plus vieux d’entre eux, vendeurs ambulants ayant accumulé des années de bouteille, profitaient de leur expérience pour se faire plus de pécule en inventant des histoires insensées à leurs artefacts.
Au milieu de ce monde et de cette joie, une bien étrange figure fendait la foule. Deux gentilshommes s’écartèrent pour laisser Willow atteindre la place de l’Opéra. Le jeune homme arborait une robe aux pans d’ivoire et d’argent, aux manches si flottantes qu’il avait l’impression de porter un nuage. Dans sa main gauche, un long bâton d’un luisant noir d’obsidienne battait le sol avec, à son sommet, un orbe d’un étrange blanc laiteux et irisé, piégé dans un ornement ressemblant un peu trop à une couronne. Vêtu de la sorte, Willow avait des allures de grand archimage, voire de Pléiade, et ne passait pas inaperçu. Plusieurs aristocrates, à l’abri derrière leurs éventails, chuchotaient de petits commentaires, tandis que quelques messieurs le saluaient en abaissant leurs tricornes plumés. Toutefois, l’étudiant ne s'était pas habillé comme ça par plaisir, bien que la situation l’amusa assez. Des professeurs de l’Université Magic avaient décidé d’organiser ce soir, pour tester les ressources intellectuelles et capacités magiques de leurs élèves, un jeu mêlant énigmes, pistage et chasse au trésor dans toute la ville. Le costume de Willow, sélectionné pour faire partie du groupe de participants de sa classe, faisait partie du thème du jeu. À chaque équipe avait été attribué un conte ou une légende et à chaque élève un personnage en lequel se costumer, tant par esprit de fête que pour se reconnaître entre équipes.
Willow était partagé quant à la situation, il n’avait guère envie de s’adonner à pareils enfantillages, mais se doutait que les professeurs leur faisaient passer un examen informel via ce jeu. D’un autre côté, il avait l’occasion de pouvoir déambuler dans les riches quartiers de la ville et se faire remarquer, ce qui l’arrangeait pour ses petites affaires. Il voyait, depuis l’extérieur de l’opéra, les lumières toutes allumées derrière les fenêtres. Une formidable soirée allait avoir lieu entre ces murs, après le récital de la prima donna en vogue, Magdalena Cygnetta. Willow se hâtait pour tâcher de rejoindre le reste de son groupe, les ayant perdu de vue alors qu’ils progressaient ensemble depuis le faubourg des grands honneurs. Dommage pour eux, c’était lui qui avait entre ces mains la capsule d’étain contenant l’indice qu’ils avaient trouvé en débutant leur première investigation, au square des amants. Willow s’arrêta, lassé, et balaya la place du regard, sans remarquer qui que ce fut de son équipe. Ces derniers étaient, en plus de cela, tout aussi peu discrets que lui. Cornella avait eu droit à une robe scintillante de sequins, le masque de Caïn avait un si long nez qu’il en paraissait monstrueux et Charles faisait un boucan de tous les diables dans son armure vermeil. L’arcaniste ne voyait aucun des trois, pas plus qu’il n’entendait le fatras dont ils faisaient preuve juste en se mouvant. Il lâcha un soupir exaspéré, dégoupillant la capsule. Tant pis pour les autres, il allait poursuivre le jeu seuls, si ces derniers étaient incapables de demeurer coordonnés. Dans la capsule, Willow trouva un petit rouleau de parchemin savamment plié. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, en le déroulant, il tomba sur un message des plus sordides :
« UN·E AUTRE DISPARAÎTRA »
Les lettrines étaient grossières, grasses, et semblaient avoir été écrites d’un rouge qui ne laissait place à aucune équivoque. Willow pinça les lèvres alors qu’un corbeau vint se poser sur son épaule, Jamil, son plus fidèle espion. S’ébrouant les plumes, l’oiseau demanda à son maître :
- Alors ? Qu’est-ce que ça dit ?
- Ça dit qu’on s’est trompés de capsule. C’est pas un indice du jeu, c’est un message d’un tueur, sans doute en série, qui risque de frapper à nouveau ce soir.
- Tu parles de bras cassés, comment tu veux gagner quoi que ce soit avec ceux-là ? On se lance à la poursuite du tueur, ou on retourne au square pour trouver le vrai indice ?
- J’en sais trop rien, du coup. D’un côté, j’ai aucune piste à part ce message, et ça me ferait perdre le jeu. D’un autre, ça peut impressionner un paquet de monde, dont les professeurs, si j’arrive à trouver un tueur en série.
- Le square des amants, c’est pas loin, je me demande s’il va pas aller viser un aristo’ du coin…
- Le plus grand événement du secteur, c’est la fête à l’opéra et la représentation de la Cygnetta. C’est là qu’il y aura la plus grande concentration de riches et puissants du coin.
- Et il suffit qu’un loup entre dans la bergerie…
Willow observait l’opéra, ses longues colonnades dont les moulures dorées ne faisaient que luire dans la pénombre nocturne. Un frisson désagréable venait de lui remonter la nuque. Des psychopathes et des pervers, il en avait croisé depuis qu’il était gamin, et avait toujours trouvé leurs fétiches des plus dérangeants. Willow faisait partie de ces comploteurs qui préféraient un crime ordonné, hiérarchique et méticuleux, une mafia calibrée comme du papier à musique et l’harmonie des clans et familles.
Quelqu’un allait effectivement disparaître cette nuit, sans laisser de trace, pas le moindre cil.
Tout ce qu’il demeurait à découvrir, c’était qui allait être la victime de ce fabuleux escamotage...
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le demi-elfe se retenait de libérer un bref soupir. Il était décidément mal tombé en arrivant à Liberty, pour mener à bien ses recherches, qui pour l'instant, s'avéraient infructueuses. Mais il ne devait pas se décourager pour autant, il ne faisait que débuter. Et quand bien même rencontrerait-il l'échec, il aurait au moins tenté de chercher des réponses. Pour l'instant, hormis de se préparer à écrire un parchemin pour quérir une rencontre avec une illustre personne qui avait participé au conflit de Kaizoku, il se trouvait à Liberty, avec rien d'autres à faire que de patienter. Et dans cette attente, il se retrouvait désormais plongé dans les festivités de Liberty. Préoccupé par d'autres pensées et d'autres sujets, il avait totalement omis cela. Et maintenant, il ne pouvait guère apprécier une simple balade dans les beaux quartiers.
Beaucoup de monde occupait les rues, qui dansait, discutait joyeusement, ou applaudissait les spectacles qui dévoilaient les prouesses stupéfiantes des artistes, tant physiques que magiques. Un instant, Altarus s'était arrêté, fixant de son seul œil tout un jeu de flammes qui représentait des formes animales majestueuses, certaines se déployant des ailes dans des dentelles d'étincelles, pour sillonner le firmament nocturne. Le jeu des couleurs de cet élément était sur l'instant varié dans le vert, le bleu... mais quand le doré ou l'orange s'intensifièrent, Altarus ne put s'empêcher de frissonner, quelques récents souvenirs de la tragédie de Kaizoku faisant surface quelques instants à sa mémoire, tirant d'autres plus anciennes, se liant dans la frayeur et la souffrance. Il se ressaisit en détournant quelques instants le regard. Le créateur de ces œuvres artistiques était loin, suffisamment loin pour lui épargner l'oppression subite. Le vieil homme sentait malgré tout son cœur battre encore d'une certaine vivacité effrayée. Inspirant un bon coup, il essaya de voir comment trouver un lieu plus calme, moins bondé de monde. En ce jour de fête, cela lui sera difficile, à moins de sortir complètement de la ville. Comme ce n'était pas sa priorité, il ne put opter qu'à un ultime recours.
S'assurant qu'il avait toujours l'invitation dans la poche intérieure de sa tunique, il la sortit de moitié pour la cerner visuellement. Puis, il la remit en place, non sans expirer de lassitude. Là aussi, il y aura du monde, un peu moins, certes, mais il y en aurait. Mais au moins aurait-il une loge rien qu'à lui. Cette invitation, écrite par une main experte, avec des entrelacs argentés, était nominative. Ici à Liberty, un commerçant connaissait Altarus depuis des années et n'avait jamais été déçu des contrats de transports menés avec lui. Il lui arrivait, de temps à autre, de lui faire de petits cadeaux de remerciements, mais là, c'était quelque chose de plus "luxueux". L'armateur le soupçonnait d'avoir décliné cette place à l'Opéra, pour la lui offrir, au lieu de s'y rendre en personne. Le Capitaine n'était pas un passionné assidu à l'art en général et encore moins celui touchant à la musique et les chants. Mais bon, autant s'occuper... et puis, même s'il n'était pas un véritable citoyen républicain, il n'était pas non plus un barbare. La réputation de la cantatrice valait un léger détour. Et ainsi, il pourrait rajouter quelques "savoirs" à rajouter dans de possibles discussions avec de futurs commanditaires. Un capitaine qui avait de la discussion marquait plus les discussions qu'un gueulard qui se contentait de causer mers, nœuds et mots marins à longueur de temps.
Rejoignant comme il put le parvis de l'Opéra, il put contempler et apprécier les sculptures et les dorures qui composaient les décorations de pierre de la façade principale de l'imposante bâtisse. Les lumières intérieures franchissaient les fenêtres pour offrir un jeu de reflet attrayant sur les colonnades dorées qui renvoyaient les rayons de ces lueurs intérieurs. L'effet était presque féérique. Altarus eut une pensée admirative de cet effet, voulu ou involontaire. Puis, il reprit son approche de l'entrée de l'Opéra. Certains regards curieux se posaient sur lui à son passage. Un homme marqué par le temps passant, le côté gauche de son visage et de son cou marbré par d'anciennes brûlures, un cache-œil en cuir couvrant l'œil gauche... ce n'était déjà pas courant à Liberty, sauf peut-être quelques vieux officiers de l'armée républicaine… ou un vieux mage ronchon ? Il n'était dans l'air des festivités, ca se distinguait sans mal. Entre sa courte barbe parfaitement taillée et ses cheveux courts, sa tenue totalement sombre était des plus simples. La coupe était de qualité bourgeoisie, et des entrelacs argentés marquaient le col de sa tunique et le bord de ses manches. Rien de bien sophistiqué, mais rien qui projetait de l'extravagance.
Un instant, le demi-elfe s'arrêta en plein milieu des marches menant à l'entrée majestueuse de l'Opéra. Il crut, quelques secondes, avoir vu des gens d'une drôle d'allure, se tenir en réunion en plein milieu des escaliers de marbre et avoir des tenues peu en adéquation avec les atours haut en couleurs de la plupart des gens riants et prenant part à l'engouement festif. Des tenues que certains malandrins mettaient pour être à l'aise dans leurs mouvements et pour dissimuler des armes… Un instant, Altarus réfléchissait. Des gens louches en plein milieu des fêtes nocturnes ? Est ce que des gens seraient assez fous pour commettre des actes de malveillance… Ou alors, avec tout ce monde, il avait eu une mauvaise observation. Oui, cela devait être cela. Ils étaient juste mal déguisés... Et là, ils étaient en train de monter sereinement vers l'entrée, eux aussi. Il haussa des épaules et se préparait mentalement à entendre la voix forte et envoûtante de Magdalena Cygnetta
Beaucoup de monde occupait les rues, qui dansait, discutait joyeusement, ou applaudissait les spectacles qui dévoilaient les prouesses stupéfiantes des artistes, tant physiques que magiques. Un instant, Altarus s'était arrêté, fixant de son seul œil tout un jeu de flammes qui représentait des formes animales majestueuses, certaines se déployant des ailes dans des dentelles d'étincelles, pour sillonner le firmament nocturne. Le jeu des couleurs de cet élément était sur l'instant varié dans le vert, le bleu... mais quand le doré ou l'orange s'intensifièrent, Altarus ne put s'empêcher de frissonner, quelques récents souvenirs de la tragédie de Kaizoku faisant surface quelques instants à sa mémoire, tirant d'autres plus anciennes, se liant dans la frayeur et la souffrance. Il se ressaisit en détournant quelques instants le regard. Le créateur de ces œuvres artistiques était loin, suffisamment loin pour lui épargner l'oppression subite. Le vieil homme sentait malgré tout son cœur battre encore d'une certaine vivacité effrayée. Inspirant un bon coup, il essaya de voir comment trouver un lieu plus calme, moins bondé de monde. En ce jour de fête, cela lui sera difficile, à moins de sortir complètement de la ville. Comme ce n'était pas sa priorité, il ne put opter qu'à un ultime recours.
S'assurant qu'il avait toujours l'invitation dans la poche intérieure de sa tunique, il la sortit de moitié pour la cerner visuellement. Puis, il la remit en place, non sans expirer de lassitude. Là aussi, il y aura du monde, un peu moins, certes, mais il y en aurait. Mais au moins aurait-il une loge rien qu'à lui. Cette invitation, écrite par une main experte, avec des entrelacs argentés, était nominative. Ici à Liberty, un commerçant connaissait Altarus depuis des années et n'avait jamais été déçu des contrats de transports menés avec lui. Il lui arrivait, de temps à autre, de lui faire de petits cadeaux de remerciements, mais là, c'était quelque chose de plus "luxueux". L'armateur le soupçonnait d'avoir décliné cette place à l'Opéra, pour la lui offrir, au lieu de s'y rendre en personne. Le Capitaine n'était pas un passionné assidu à l'art en général et encore moins celui touchant à la musique et les chants. Mais bon, autant s'occuper... et puis, même s'il n'était pas un véritable citoyen républicain, il n'était pas non plus un barbare. La réputation de la cantatrice valait un léger détour. Et ainsi, il pourrait rajouter quelques "savoirs" à rajouter dans de possibles discussions avec de futurs commanditaires. Un capitaine qui avait de la discussion marquait plus les discussions qu'un gueulard qui se contentait de causer mers, nœuds et mots marins à longueur de temps.
Rejoignant comme il put le parvis de l'Opéra, il put contempler et apprécier les sculptures et les dorures qui composaient les décorations de pierre de la façade principale de l'imposante bâtisse. Les lumières intérieures franchissaient les fenêtres pour offrir un jeu de reflet attrayant sur les colonnades dorées qui renvoyaient les rayons de ces lueurs intérieurs. L'effet était presque féérique. Altarus eut une pensée admirative de cet effet, voulu ou involontaire. Puis, il reprit son approche de l'entrée de l'Opéra. Certains regards curieux se posaient sur lui à son passage. Un homme marqué par le temps passant, le côté gauche de son visage et de son cou marbré par d'anciennes brûlures, un cache-œil en cuir couvrant l'œil gauche... ce n'était déjà pas courant à Liberty, sauf peut-être quelques vieux officiers de l'armée républicaine… ou un vieux mage ronchon ? Il n'était dans l'air des festivités, ca se distinguait sans mal. Entre sa courte barbe parfaitement taillée et ses cheveux courts, sa tenue totalement sombre était des plus simples. La coupe était de qualité bourgeoisie, et des entrelacs argentés marquaient le col de sa tunique et le bord de ses manches. Rien de bien sophistiqué, mais rien qui projetait de l'extravagance.
Un instant, le demi-elfe s'arrêta en plein milieu des marches menant à l'entrée majestueuse de l'Opéra. Il crut, quelques secondes, avoir vu des gens d'une drôle d'allure, se tenir en réunion en plein milieu des escaliers de marbre et avoir des tenues peu en adéquation avec les atours haut en couleurs de la plupart des gens riants et prenant part à l'engouement festif. Des tenues que certains malandrins mettaient pour être à l'aise dans leurs mouvements et pour dissimuler des armes… Un instant, Altarus réfléchissait. Des gens louches en plein milieu des fêtes nocturnes ? Est ce que des gens seraient assez fous pour commettre des actes de malveillance… Ou alors, avec tout ce monde, il avait eu une mauvaise observation. Oui, cela devait être cela. Ils étaient juste mal déguisés... Et là, ils étaient en train de monter sereinement vers l'entrée, eux aussi. Il haussa des épaules et se préparait mentalement à entendre la voix forte et envoûtante de Magdalena Cygnetta
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Entrer dans l’opéra ne fut pas bien compliqué. La personne qui arrêta Willow à l’entrée, un clerc au visage surchargé de poudre et à la perruque trop petite, fut trompé par un sortilège digne d’un apprenti de première année. Une illusion calligraphique sur un morceau de papier suffit pour répliquer les délicates lettrines et arabesques attachées des invitations. Le serviteur qui l’avait contrôlé n’y vit que du feu et le magicien s’estima heureux de ne pas avoir dû avoir affaire au gobelin qui était posté sur l’entrée située quelques mètres plus loin. Ce dernier semblait plus futé et avait déjà refoulé un type qui avait tenté de le corrompre, sa petite main griffue se reffermant sur une bourse peu remplie avant de repousser l’individu vers la sortie. Jamil le corbeau ne pouvait pas pénétrer à l’intérieur de l’opéra et avait laissé son maître. Ce dernier lui avait indiqué de surveiller les toits et fenêtres du bâtiment ainsi que de s’enquérir de toute information utile auprès des animaux du coin qu’il pouvait rencontrer. Willow faisait confiance au corvidé, il était intelligent et avait suffisamment de ressources pour agir en solo, plein d’initiatives. Après tout, il n’avait besoin d’être rassuré comme un vulgaire rongeur, ni inondé d’ordres comme un insecte.
Le hall de l’opéra était immense. De longs piliers de marbre sculpté, évoquant des sylphes et nymphes jouant de la musique, soutenait un plafond sur lequel des êtres célestes s’adonnaient à une symphonie divine. Au milieu de cet infini nuageux, une radiance d’or et de blanc laissait se déverser une pluie de notes et de partitions sur ce paradis imaginaire. Aucun des nombreux aristocrates présents n’accordait la moindre attention à ce décor pourtant magnifique. Certains jetaient de brefs coups d’œil interrogateurs vers Willow, perplexes quant à sa tenue ivoirine d’archimage. Au milieu d’un océan de robes et pourpoints pastel, Willow avançait en agrippant fermement son bâton. L’arcaniste n’avait point l’habitude d’utiliser de catalyseur pour conjurer sa magie, même s’il appréciait la maîtrise des sculpteurs de baguettes et leur savoir-faire quasi artistique. Un quintet d’impresarios devisait en entortillant leurs doigts dans des barbes et moustaches si pointues et stylisées qu’on aurait pu les prendre pour des lynx. Au sein de la foule, Willow remarqua, au loin, la grande - et désormais âgée - Cecelia Callas, soprano colorature légendaire, à la retraite, entourée d’admirateurs et d’une cohorte de musiciens pantois. Il ne faisait nul doute que la cantatrice venait voir comment se portait la nouvelle génération. La plupart des bourgeois présents ce soir devaient être venus uniquement pour savoir si la Callas allait donner sa bénédiction à la Cygnetta ; ou s’ils allaient pouvoir, comme des hyènes, se repaître de la pauvre fille si jamais la vieille lionne ne la trouvait point à son goût. Sondant la foule, Willow ne voyait personne de particulièrement suspect, du moins au premier regard. Tout le monde ici avait une allure de riche aristocrate, vêtus de soie, de rubans et de dentelles, croulant sous plumes et gemmes précieuses.
Un régisseur, portant un tricorne de feutre doublé de fourrure, émergea discrètement depuis une paire de rideaux. Il tenait si fort son brigadier entre ses mains qu’on aurait dit un paladin arborant son espadon, en quête de gloire. Le régisseur s’arrêta face à un petit socle de bois et, à l’aide du brigadier, se mit à marteler pour attirer l’attention de l’assistance. Les coups sur le bois servaient à intimer à tout le monde de rejoindre leurs sièges, si bien que les aristocrates s'empressèrent de grimper quatre à quatre les escaliers du hall pour partir vers divers corridors. Ces longs couloirs encerclaient la salle de spectacle et permettaient de rejoindre toute une ribambelle de chambres et de balcons, véritables alvéoles luxueuses donnant sur la scène. Escortée par deux gardes du corps onis, la Callas, suivie par sa légion de fans, avait des allures de reine abeille. Alors que tout ce monde se mettait à bouger, Willow se retrouvait comme un petit poisson pris au milieu d’un intense courant. Il aurait aimé pouvoir rester un peu plus, se mettre à converser avec certains pour récolter une once d’indice sur le mystérieux criminel qui évoluait potentiellement entre ces murs.
Il n’avait guère le choix, il devait enquêter clandestinement dans les couloirs de l’opéra et, pire encore, à l’aveuglette. Willow n’avait jamais mis les pieds dans le bâtiment et ignorait totalement comment évoluer à l’intérieur. Usant de son bâton, le jeune homme faisait d’amples gestes à l'aide de sa main libre, faisant flotter sa manche comme la grande voile d’un navire. C’était non sans mécontentement que les bourgeois qu’il croisait s’écartaient pour ne pas le bousculer, laissant parfois échapper un soupir exaspéré. Après avoir dépassé une damoiselle à épaulettes bouffantes et à la coiffe ébouriffée de plumes, Willow se heurta à un inconnu qui jurait bien fort avec le reste de la foule. Habillé d’une tunique à la sobriété effarante, l’homme possédait toutefois un port de tête altier, sa barbe et cheveux blafards taillés et coiffés au millimètre près. Il avait beau paraître vieux, sa mâchoire osseuse et ses pommettes à la peau tendue comme des tambours lui conféraient un aspect presque intemporel. L’éclat d’acier de son unique œil lui donnait, en plus de tout le reste, des allures de grand militaire. Pourtant, il n’était vêtu d’aucun uniforme, et aucune médaille ne brillait sur sa tunique, à peine brodée d’argent, unique trace de couleur au milieu de ce noir d’encre.
- Est-ce pour vous un labeur de titan que de porter attention à votre marche ? l’alpagua Willow d’un ton impérieux, tapant le sol dallé avec son bâton.
L’homme jurait bien trop au milieu de l’opéra, il avait l’air bien suspect au milieu de tout ce luxe. L’arcaniste se disait que, peut-être, l’énerver pouvait provoquer le destin. Était-ce le fameux assassin qui comptait frapper ce soir ? Le cache-œil de cuir ébène qu’il avait passé autour de sa tête lui donnait l’air d’un cyclope, et Willow remarquait, ça et là sur sa figure, des entailles cicatrisées qui n’avaient certainement pas été causées par une bagarre de taverne. Ce type n’était pas un simple quidam qui se complaisait dans une routine calibrée de fourmi ouvrière. Le magicien pensa également noter une discrète odeur de sel marin ; venait-elle de sa peau, ou du brocart de sa tunique ? Quelque chose chez lui était cruellement intriguant ; Willow n’avait pas encore décelé ses origines hybrides, mais plissait les yeux à la vue de ses traits, tel un sphynx ayant repéré sa proie. Le cadre et la fête était propice aux mensonges ; il ne connaissait pas cet homme, mais l’inverse était également le cas, et il comptait bien en profiter.
- Par le concours de la Trame du destin et des étoiles du firmament, reprit Willow d’un ton sibyllin mais toujours autoritaire, je perçois que vous n’êtes point de Liberty. Je suis Willow, dit Le Blanc, membre du conseil des cinq Archimages célestes, garant de la Larme d’Emmanon.
Le jeune homme frappa derechef son bâton sur le sol, comme pour indiquer que la larme légendaire était la gemme opaline qu’arborait le catalyseur. La mascarade avait de quoi être risible ; mais dans un monde où n’importe quel être pouvait être plusieurs fois centenaire, elle demeurait néanmoins, dans une certaine mesure, crédible. Willow se fichait de voir si le poisson qu’il voulait ferrer allait mordre ou non à l’hameçon, il ne désirait qu’avancer dans son enquête…
Le hall de l’opéra était immense. De longs piliers de marbre sculpté, évoquant des sylphes et nymphes jouant de la musique, soutenait un plafond sur lequel des êtres célestes s’adonnaient à une symphonie divine. Au milieu de cet infini nuageux, une radiance d’or et de blanc laissait se déverser une pluie de notes et de partitions sur ce paradis imaginaire. Aucun des nombreux aristocrates présents n’accordait la moindre attention à ce décor pourtant magnifique. Certains jetaient de brefs coups d’œil interrogateurs vers Willow, perplexes quant à sa tenue ivoirine d’archimage. Au milieu d’un océan de robes et pourpoints pastel, Willow avançait en agrippant fermement son bâton. L’arcaniste n’avait point l’habitude d’utiliser de catalyseur pour conjurer sa magie, même s’il appréciait la maîtrise des sculpteurs de baguettes et leur savoir-faire quasi artistique. Un quintet d’impresarios devisait en entortillant leurs doigts dans des barbes et moustaches si pointues et stylisées qu’on aurait pu les prendre pour des lynx. Au sein de la foule, Willow remarqua, au loin, la grande - et désormais âgée - Cecelia Callas, soprano colorature légendaire, à la retraite, entourée d’admirateurs et d’une cohorte de musiciens pantois. Il ne faisait nul doute que la cantatrice venait voir comment se portait la nouvelle génération. La plupart des bourgeois présents ce soir devaient être venus uniquement pour savoir si la Callas allait donner sa bénédiction à la Cygnetta ; ou s’ils allaient pouvoir, comme des hyènes, se repaître de la pauvre fille si jamais la vieille lionne ne la trouvait point à son goût. Sondant la foule, Willow ne voyait personne de particulièrement suspect, du moins au premier regard. Tout le monde ici avait une allure de riche aristocrate, vêtus de soie, de rubans et de dentelles, croulant sous plumes et gemmes précieuses.
Un régisseur, portant un tricorne de feutre doublé de fourrure, émergea discrètement depuis une paire de rideaux. Il tenait si fort son brigadier entre ses mains qu’on aurait dit un paladin arborant son espadon, en quête de gloire. Le régisseur s’arrêta face à un petit socle de bois et, à l’aide du brigadier, se mit à marteler pour attirer l’attention de l’assistance. Les coups sur le bois servaient à intimer à tout le monde de rejoindre leurs sièges, si bien que les aristocrates s'empressèrent de grimper quatre à quatre les escaliers du hall pour partir vers divers corridors. Ces longs couloirs encerclaient la salle de spectacle et permettaient de rejoindre toute une ribambelle de chambres et de balcons, véritables alvéoles luxueuses donnant sur la scène. Escortée par deux gardes du corps onis, la Callas, suivie par sa légion de fans, avait des allures de reine abeille. Alors que tout ce monde se mettait à bouger, Willow se retrouvait comme un petit poisson pris au milieu d’un intense courant. Il aurait aimé pouvoir rester un peu plus, se mettre à converser avec certains pour récolter une once d’indice sur le mystérieux criminel qui évoluait potentiellement entre ces murs.
Il n’avait guère le choix, il devait enquêter clandestinement dans les couloirs de l’opéra et, pire encore, à l’aveuglette. Willow n’avait jamais mis les pieds dans le bâtiment et ignorait totalement comment évoluer à l’intérieur. Usant de son bâton, le jeune homme faisait d’amples gestes à l'aide de sa main libre, faisant flotter sa manche comme la grande voile d’un navire. C’était non sans mécontentement que les bourgeois qu’il croisait s’écartaient pour ne pas le bousculer, laissant parfois échapper un soupir exaspéré. Après avoir dépassé une damoiselle à épaulettes bouffantes et à la coiffe ébouriffée de plumes, Willow se heurta à un inconnu qui jurait bien fort avec le reste de la foule. Habillé d’une tunique à la sobriété effarante, l’homme possédait toutefois un port de tête altier, sa barbe et cheveux blafards taillés et coiffés au millimètre près. Il avait beau paraître vieux, sa mâchoire osseuse et ses pommettes à la peau tendue comme des tambours lui conféraient un aspect presque intemporel. L’éclat d’acier de son unique œil lui donnait, en plus de tout le reste, des allures de grand militaire. Pourtant, il n’était vêtu d’aucun uniforme, et aucune médaille ne brillait sur sa tunique, à peine brodée d’argent, unique trace de couleur au milieu de ce noir d’encre.
- Est-ce pour vous un labeur de titan que de porter attention à votre marche ? l’alpagua Willow d’un ton impérieux, tapant le sol dallé avec son bâton.
L’homme jurait bien trop au milieu de l’opéra, il avait l’air bien suspect au milieu de tout ce luxe. L’arcaniste se disait que, peut-être, l’énerver pouvait provoquer le destin. Était-ce le fameux assassin qui comptait frapper ce soir ? Le cache-œil de cuir ébène qu’il avait passé autour de sa tête lui donnait l’air d’un cyclope, et Willow remarquait, ça et là sur sa figure, des entailles cicatrisées qui n’avaient certainement pas été causées par une bagarre de taverne. Ce type n’était pas un simple quidam qui se complaisait dans une routine calibrée de fourmi ouvrière. Le magicien pensa également noter une discrète odeur de sel marin ; venait-elle de sa peau, ou du brocart de sa tunique ? Quelque chose chez lui était cruellement intriguant ; Willow n’avait pas encore décelé ses origines hybrides, mais plissait les yeux à la vue de ses traits, tel un sphynx ayant repéré sa proie. Le cadre et la fête était propice aux mensonges ; il ne connaissait pas cet homme, mais l’inverse était également le cas, et il comptait bien en profiter.
- Par le concours de la Trame du destin et des étoiles du firmament, reprit Willow d’un ton sibyllin mais toujours autoritaire, je perçois que vous n’êtes point de Liberty. Je suis Willow, dit Le Blanc, membre du conseil des cinq Archimages célestes, garant de la Larme d’Emmanon.
Le jeune homme frappa derechef son bâton sur le sol, comme pour indiquer que la larme légendaire était la gemme opaline qu’arborait le catalyseur. La mascarade avait de quoi être risible ; mais dans un monde où n’importe quel être pouvait être plusieurs fois centenaire, elle demeurait néanmoins, dans une certaine mesure, crédible. Willow se fichait de voir si le poisson qu’il voulait ferrer allait mordre ou non à l’hameçon, il ne désirait qu’avancer dans son enquête…
Citoyen du monde
Altarus Aearon
Messages : 435
crédits : 1514
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Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Altarus suivant le flot des vrais passionnés ou des parvenus pour entrer à l'intérieur. Cela avançait un peu trop lentement à son aise... Quand il ne devait pas contourner deux dames vêtues pire que des paons en pleine parade nuptiale avec l'étalage de leurs multitudes et longues plumes soyeuses faussement ravies de se croiser pour ce merveilleux spectacle en devenir... ou encore ne pas rentrer dans le gras d'un bas ventre qui sortait d'un corset arc en ciel, pour un homme qui pensait se prendre pour un genre de chat géant tout en plume de duvet de canard... Serrant les dents, le demi-elfe regrettait de plus en plus d'être venu, tout cela pour espérer écouter quelque chose d'intéressant en termes de chant. Pour l'instant, ses oreilles grinçaient en percevant des voix nasales, criardes ou encore de gras éclats de rire. Tous ces nobles et ces bourgeois ne jouaient que de faux semblants pour se croire être des individus uniques, qui valaient quelque chose. Ah ! il allait pouvoir se sentir un peu mieux à son aise, il arrivait dans le hall de l'Opéra. Déjà, il cherchait l'accès des escaliers qui l'amènerait à un balcon qu'il espérait privatiser rien que pour lui. Au mieux, avec de la chance, il serait assez éloigné de la scène pour que d'autres spectateurs tentent leur chance pour trouver des sièges à des emplacements plus proches. Plus proche, on se retrouvait de la cantatrice, mieux s'était pour se faire voir des autres et se faire envier d'avoir eu le privilège d'être aux premières loges.
Apercevant l'accès et le corridor, Altarus ravala un soupir. Il retenait l'acte généreux de son commanditaire. Plusieurs coups de bois fermes furent martelés sur le sol dallé du hall. D'abord surpris, le demi-elfe fixa le régisseur, se demandant ce qui se tramait. Ah oui, il avait manqué d'oublier ce détail : l'appel traditionnel à rejoindre ces places, que le spectacle était en phase de commencer. Il essaya de se détendre quelque peu. Bon, s'il rejoignait sa loge ?
À peine s'était-il retourné qu'il percuta une tierce personne qui s'était plus attendue à ce qu'il s'écarte lui, de son chemin. Les deux hommes se jaugèrent du regard. Altarus détailla de son seul valide un jeune homme qui devait être dans le milieu de sa vingtaine, à la tignasse rousse, décemment coiffée pour la splendide activité qui fourmillait de centaines de personnes hautes en couleur et en accessoires d'extravagance. Ce jeunot, lui, portait une robe aux pans ivoire et argentés. C'était à demander s'il n'avait rien eu d'autres sous la main, ou si de flotter dedans car trop grande, était volontaire. Le Capitaine pencha pour la seconde hypothèse. Puis, son peil bleu acier se posa sur le bâton tenu dans sa main gauche. Cet objet comme trop sophistiqué pour n'être qu'une simple babiole. Ou alors, il avait dépensé sans compter pour parfaire son accessoire. Il s'attarda quelques secondes sur l'orbe, avant que la voix de l'individu frustré d'avoir été percuté cassa son observation.
Il l'écouta donc, les sourcils froncés du ton avec lequel il s'adressa à sa personne. Il le laissa s'égosiller, jusqu'à entendre son nom. Sérieusement ? Et voilà qu'il rajoutait du surplus à sa "fabuleuse" identité en refrappant le sol avec son bâton.
''Est-ce bon ? Avez vous terminé vos jérémiades ?"
Son visage buriné par le temps et ses blessures était sérieux et surtout... froid.
''Willow le Blanc, vous dites ?En ce jour de festivités costumées, ne serait-ce pas Willow le Blanc-Bec encore en formation à Magic ? "
Clairement, Altarus ne prenait pas du tout de pincettes avec le jeune humaine.
''Au premier abord, la politesse aurait été de mise lors de votre bousculade. Maintenant, si vous le permettez, je vais de ce pas rejoindre ma loge. Je ne voudrais pas rater la douce et mélodieuse voix de la Cantatrice. "
Et pour clore cette discussion, il s'inclina pour saluer malgré tout le prétendu Archimage, comme pour marquer cette discussion d'un soupçon de sarcasme. Puis, d'un pas sûr et déterminé, il monta les escaliers, passa le corridor et repoussa un rideau une fois arrivé à l'entrée de sa loge. Il soupira en constatant qu'il était quasiment dans les premières loges, les plus prisées. Heureusement qu'il était sombrement vêtu, il attira moins les regards des curieux et des jaloux.
Le doux froissement du rideau en velours rouge confirma la venue d'une autre personne. Bon sang... il se retourna pour voir qui se joignait à sa loge et...
"Avez vous décidé de me pourrir la soirée, jeune homme ? "
Apercevant l'accès et le corridor, Altarus ravala un soupir. Il retenait l'acte généreux de son commanditaire. Plusieurs coups de bois fermes furent martelés sur le sol dallé du hall. D'abord surpris, le demi-elfe fixa le régisseur, se demandant ce qui se tramait. Ah oui, il avait manqué d'oublier ce détail : l'appel traditionnel à rejoindre ces places, que le spectacle était en phase de commencer. Il essaya de se détendre quelque peu. Bon, s'il rejoignait sa loge ?
À peine s'était-il retourné qu'il percuta une tierce personne qui s'était plus attendue à ce qu'il s'écarte lui, de son chemin. Les deux hommes se jaugèrent du regard. Altarus détailla de son seul valide un jeune homme qui devait être dans le milieu de sa vingtaine, à la tignasse rousse, décemment coiffée pour la splendide activité qui fourmillait de centaines de personnes hautes en couleur et en accessoires d'extravagance. Ce jeunot, lui, portait une robe aux pans ivoire et argentés. C'était à demander s'il n'avait rien eu d'autres sous la main, ou si de flotter dedans car trop grande, était volontaire. Le Capitaine pencha pour la seconde hypothèse. Puis, son peil bleu acier se posa sur le bâton tenu dans sa main gauche. Cet objet comme trop sophistiqué pour n'être qu'une simple babiole. Ou alors, il avait dépensé sans compter pour parfaire son accessoire. Il s'attarda quelques secondes sur l'orbe, avant que la voix de l'individu frustré d'avoir été percuté cassa son observation.
Il l'écouta donc, les sourcils froncés du ton avec lequel il s'adressa à sa personne. Il le laissa s'égosiller, jusqu'à entendre son nom. Sérieusement ? Et voilà qu'il rajoutait du surplus à sa "fabuleuse" identité en refrappant le sol avec son bâton.
''Est-ce bon ? Avez vous terminé vos jérémiades ?"
Son visage buriné par le temps et ses blessures était sérieux et surtout... froid.
''Willow le Blanc, vous dites ?En ce jour de festivités costumées, ne serait-ce pas Willow le Blanc-Bec encore en formation à Magic ? "
Clairement, Altarus ne prenait pas du tout de pincettes avec le jeune humaine.
''Au premier abord, la politesse aurait été de mise lors de votre bousculade. Maintenant, si vous le permettez, je vais de ce pas rejoindre ma loge. Je ne voudrais pas rater la douce et mélodieuse voix de la Cantatrice. "
Et pour clore cette discussion, il s'inclina pour saluer malgré tout le prétendu Archimage, comme pour marquer cette discussion d'un soupçon de sarcasme. Puis, d'un pas sûr et déterminé, il monta les escaliers, passa le corridor et repoussa un rideau une fois arrivé à l'entrée de sa loge. Il soupira en constatant qu'il était quasiment dans les premières loges, les plus prisées. Heureusement qu'il était sombrement vêtu, il attira moins les regards des curieux et des jaloux.
Le doux froissement du rideau en velours rouge confirma la venue d'une autre personne. Bon sang... il se retourna pour voir qui se joignait à sa loge et...
"Avez vous décidé de me pourrir la soirée, jeune homme ? "
Invité
Invité
- Oh, croyez-moi, je peux faire bien plus que ruiner votre soirée.
Willow ne s’était pas gêné pour suivre le vieil homme qui, en plus d’avoir fait totale abstraction de se présenter, s’était permis de le rabrouer comme s’il avait été son père. L’arcaniste ne l’avait pas talonné pour le simple plaisir de l’enrager. L’allure bien trop déroutante de l’inconnu dénotait beaucoup trop avec le lieu, si bien que Willow le suspectait de ne pas être à sa place. Toute personne qui fréquentait l’opéra savait que, à défaut d’arborer une tenue extravagante, il fallait néanmoins se vêtir de manière distinguée et élégante. Bien que le port de barbe de cet homme remplissait convenablement ces critères, le reste de son apparat le faisait ressembler à un assassin prêt à fondre sur la scène en profitant des ténèbres de la salle. Le jeune mage ne supportait effectivement pas qu’on le sous-estime, mais depuis l’instant où il avait été bousculé, ce type avait été son principal suspect. La loge dans laquelle il venait de pénétrer était une alcôve confortable, croulant sous du velours tant ciselé que milleraies. À l’intérieur, il y avait diverses méridiennes, mais c’était sur un confortable fauteuil que l’homme avait décidé de s’asseoir, juste devant le balcon. Par-dessus, on pouvait admirer l’immense salle de spectacle, grouillant de tout un monde qui bourdonnait ça et là comme des abeilles. Devant la scène, on pouvait entendre l’orchestre, dissimulé dans une fosse, en train de s’accorder.
- Laissez-moi vous montrer, susurra Willow.
Le jeune homme claqua des doigts. La porte de la loge se referma immédiatement derrière lui tandis qu’une corde passée autour de tentures se délia d'elle-même, laissant les drapés se déplier comme une grande voile. Vif comme un serpent, la corde argentée vint se passer autour du vieil inconnu, l’enserrant au sein d’anneaux bien serrés. Calmement, le magicien s’avança tel un cygne pour se poser sur le siège à côté de son interlocuteur. Posant son bâton contre un accoudoir, il pivota sa tête à moitié éclairée par une bougie, qu’il s’empressa de souffler pour les plonger tous deux dans l’ombre. Le lien qu’il avait passé autour de sa cible était loin d’être solide malgré la prise que l’enchantement télékinésique pouvait avoir ; Willow devrait poser son argument rapidement.
- Je suis effectivement jeune, navré d’être né bien des années après vous. Vous savez, j’ai toujours détesté ce regard hautain et méprisant que les vieilles générations portent sur les gens de mon acabit. Vous vous pensez vénérables alors que l’état lamentable du monde et des générations est de votre faute. Mais, revenons en à nos champas…
Willow leva sa main gauche et, conservant un calme olympien, tordit ses doigts comme s’il était en train de pincer les cordes d’une harpe. Tissant une illusion que seuls eux ne pouvaient voir, l’arcaniste transforma la vue de la loge en un néant absolu. Les voix des mélomanes et la cacophonie de l’accord d’orchestre fut voilée pour laisser place à un silence déconcertant.
- Je ne suis peut-être pas archimage, et un « simple » étudiant de Magic. Mais je vous conseille de vous adresser à moi avec un minimum de déférence.
Des ténèbres insondables que Willow avait conjuré grâce à son illusion émergèrent plusieurs formes cauchemardesques. Un cadavre de siamois en décomposition avancé grimpait sur le balcon, précédant une masse de chair putréfiée couverte de globes oculaires qui dardaient l’inconnu. Un scolopendre à tête d’araignée bougeait ses chélicères crochues tandis que le corps gris, humide et terriblement fripé d’un enfant noyé déversait dans le vide une eau qui ne pouvait mouiller personne. Les apparitions horrifiques se mettaient à encercler le vieil homme. La bouche de l’enfant s’ouvrit en grand, scindant sa tête en deux parties distinctes dont le crâne repartit en arrière, révélant une marée grouillante de pattes et d’yeux arachnéens à l’intérieur. Willow continuait de tordre ses doigts, marionnettiste manipulant ses poupées morbides.
- Il me suffit d’une goutte de votre sang, et vous devenez une simple anecdote de notre histoire collective.
Willow laissa alors retomber sa main, faisant disparaître les cauchemars. La salle réapparut doucement, de même que le son de la foule et des musiciens. La corde à rideau retomba mollement, inanimée, tandis que le sorcier passa sa paume autour de son bâton. Autour d’eux, le brouhaha était devenu moins intense. Le bourdonnement des spectateurs était devenu plus ordonné, comme s’ils s’accordaient de la même manière que l’orchestre en attendant le début du spectacle. Parcourant la salle du regard, Willow vit, sur un balcon en face, Cecelia Callas installée dans un fauteuil si imposant et orné qu’il avait l’aspect d’un trône. Derrière elle, un de ses gardes du corps onis versait du thé à l’aide d’une théière au bec démesurément long. Sa maîtresse attendait, les mains croisées, la pointe de ses coudes calée sur les accoudoirs, tel un général attendant le début d’une escarmouche. Willow se leva, décidant de laisser l’inconnu :
- Ne me prenez plus jamais de haut.
Le magicien fit quelques pas vers la porte de la loge, n’émettant aucun son en marchant sur le revêtement côtelé. Alors qu’il ouvrait la porte, un cri retentissant se fit entendre en provenance des couloirs de l’opéra…
Willow ne s’était pas gêné pour suivre le vieil homme qui, en plus d’avoir fait totale abstraction de se présenter, s’était permis de le rabrouer comme s’il avait été son père. L’arcaniste ne l’avait pas talonné pour le simple plaisir de l’enrager. L’allure bien trop déroutante de l’inconnu dénotait beaucoup trop avec le lieu, si bien que Willow le suspectait de ne pas être à sa place. Toute personne qui fréquentait l’opéra savait que, à défaut d’arborer une tenue extravagante, il fallait néanmoins se vêtir de manière distinguée et élégante. Bien que le port de barbe de cet homme remplissait convenablement ces critères, le reste de son apparat le faisait ressembler à un assassin prêt à fondre sur la scène en profitant des ténèbres de la salle. Le jeune mage ne supportait effectivement pas qu’on le sous-estime, mais depuis l’instant où il avait été bousculé, ce type avait été son principal suspect. La loge dans laquelle il venait de pénétrer était une alcôve confortable, croulant sous du velours tant ciselé que milleraies. À l’intérieur, il y avait diverses méridiennes, mais c’était sur un confortable fauteuil que l’homme avait décidé de s’asseoir, juste devant le balcon. Par-dessus, on pouvait admirer l’immense salle de spectacle, grouillant de tout un monde qui bourdonnait ça et là comme des abeilles. Devant la scène, on pouvait entendre l’orchestre, dissimulé dans une fosse, en train de s’accorder.
- Laissez-moi vous montrer, susurra Willow.
Le jeune homme claqua des doigts. La porte de la loge se referma immédiatement derrière lui tandis qu’une corde passée autour de tentures se délia d'elle-même, laissant les drapés se déplier comme une grande voile. Vif comme un serpent, la corde argentée vint se passer autour du vieil inconnu, l’enserrant au sein d’anneaux bien serrés. Calmement, le magicien s’avança tel un cygne pour se poser sur le siège à côté de son interlocuteur. Posant son bâton contre un accoudoir, il pivota sa tête à moitié éclairée par une bougie, qu’il s’empressa de souffler pour les plonger tous deux dans l’ombre. Le lien qu’il avait passé autour de sa cible était loin d’être solide malgré la prise que l’enchantement télékinésique pouvait avoir ; Willow devrait poser son argument rapidement.
- Je suis effectivement jeune, navré d’être né bien des années après vous. Vous savez, j’ai toujours détesté ce regard hautain et méprisant que les vieilles générations portent sur les gens de mon acabit. Vous vous pensez vénérables alors que l’état lamentable du monde et des générations est de votre faute. Mais, revenons en à nos champas…
Willow leva sa main gauche et, conservant un calme olympien, tordit ses doigts comme s’il était en train de pincer les cordes d’une harpe. Tissant une illusion que seuls eux ne pouvaient voir, l’arcaniste transforma la vue de la loge en un néant absolu. Les voix des mélomanes et la cacophonie de l’accord d’orchestre fut voilée pour laisser place à un silence déconcertant.
- Je ne suis peut-être pas archimage, et un « simple » étudiant de Magic. Mais je vous conseille de vous adresser à moi avec un minimum de déférence.
Des ténèbres insondables que Willow avait conjuré grâce à son illusion émergèrent plusieurs formes cauchemardesques. Un cadavre de siamois en décomposition avancé grimpait sur le balcon, précédant une masse de chair putréfiée couverte de globes oculaires qui dardaient l’inconnu. Un scolopendre à tête d’araignée bougeait ses chélicères crochues tandis que le corps gris, humide et terriblement fripé d’un enfant noyé déversait dans le vide une eau qui ne pouvait mouiller personne. Les apparitions horrifiques se mettaient à encercler le vieil homme. La bouche de l’enfant s’ouvrit en grand, scindant sa tête en deux parties distinctes dont le crâne repartit en arrière, révélant une marée grouillante de pattes et d’yeux arachnéens à l’intérieur. Willow continuait de tordre ses doigts, marionnettiste manipulant ses poupées morbides.
- Il me suffit d’une goutte de votre sang, et vous devenez une simple anecdote de notre histoire collective.
Willow laissa alors retomber sa main, faisant disparaître les cauchemars. La salle réapparut doucement, de même que le son de la foule et des musiciens. La corde à rideau retomba mollement, inanimée, tandis que le sorcier passa sa paume autour de son bâton. Autour d’eux, le brouhaha était devenu moins intense. Le bourdonnement des spectateurs était devenu plus ordonné, comme s’ils s’accordaient de la même manière que l’orchestre en attendant le début du spectacle. Parcourant la salle du regard, Willow vit, sur un balcon en face, Cecelia Callas installée dans un fauteuil si imposant et orné qu’il avait l’aspect d’un trône. Derrière elle, un de ses gardes du corps onis versait du thé à l’aide d’une théière au bec démesurément long. Sa maîtresse attendait, les mains croisées, la pointe de ses coudes calée sur les accoudoirs, tel un général attendant le début d’une escarmouche. Willow se leva, décidant de laisser l’inconnu :
- Ne me prenez plus jamais de haut.
Le magicien fit quelques pas vers la porte de la loge, n’émettant aucun son en marchant sur le revêtement côtelé. Alors qu’il ouvrait la porte, un cri retentissant se fit entendre en provenance des couloirs de l’opéra…
Citoyen du monde
Altarus Aearon
Messages : 435
crédits : 1514
crédits : 1514
Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Était-ce une nouvelle provocation provenant de la bouche du jeune homme ? Dardant un froid regard, il se retint de répliquer. Demeurer dans le silence laissait une porte ouverte très alléchante à bien des interlocuteurs un peu trop imbus de leur personne, qui s'y engouffraient alors dans ce qu'ils pensaient être une faiblesse. Ainsi, croyant prendre le dessus, ils offraient eux-mêmes de possibles faiblesses exploitables. Sauf que là, le dénommé Willow ne joua pas de verve pour déclarer son orgueil blessé lors de la bousculade toute récente. La magie était l'outil qu'il employa. D'un simple claquement de doigts, la corde savamment tressée pour un bel aspect devient comme un serpent argenté sans tête ni écailles, s'enroulant vivement autour du vieux demi-elfe, le ligotant et le maintenant à son siège. Altarus serra les poings, ses gants de cuir crissant d'un son léger. Les muscles de ses mâchoires se crispèrent, ravalant son agacement. Attendre, ne rien, observer l'impétueux... D'un appel à sa propre magie, il pourrait trancher ce lien, dont le rôle de base était de simplement tenir de lourdes tentures.
Tournant suffisamment la tête dans la direction de l'humain, pour l'avoir dans le champ de vision réduit, il demeurait toujours dans un profond mutisme. L'éclat de son œil bleu en disait déjà suffisamment long sur le déplaisir de la situation en cours. Il l'observa prendre place à côté de lui, dans le siège vacant à ses côtés. La gestuelle demeurait toujours sur un affichage de la prise de contrôle sur lui. Après avoir soufflé les bougies pour imposer une drôle d'ambiance, le jeune daigna enfin faire un peu de causette. Altarus ne fut guère surpris du ton qu'il prit, en plus des mots de suffisance pour exprimer sa rancœur du moment. Par contre, le borgne ne put s'empêcher de regarder dans son environnement proche ce qui se tramait quand le néant s'installa d'un coup, avant que Willow s'appliqua à rajouter une petite couche d'arrogance. Le vieil homme grinça légèrement les dents...Qu'est-ce que ces gamins de Républicains avaient besoin de cracher leur fierté mal placé ? Il était étudiant, la belle affaire… Il inspira plus longuement et plus silencieusement, repoussant la colère qui était si désireuse de s'exprimer. Autour de lui, il n'y avait plus le brouhaha de l'orchestre terminant de se préparer, ou des spectateurs causants et riant. Il n'y avait que lui et Willow, plongés dans un voile de ténèbres provoqué de son fait. Il étalait ses capacités magiques, sans aucune retenue... Qu'est-ce qu'il allait sortir encore ? Car nul doute qu'il en avait encore en réserve pour l'humilier. Foutu Républicain ! Mais il devait maintenir sa patience. Il n'était pas dans un environnement familier, encore moins maintenant que la magie était à l'œuvre. Contrer un pareil garnement pourrait être dangereux... Surtout que lui, n'était pas de la nation républicaine. Il connaissait les lois en vigueur, mais l'effronté également, en alignant la carte d'étudiant de Magic. La préservation du savoir était quelque chose qui n'était pas à négliger même quand une petite tête blonde faisait aller un peu trop sa petite fierté.
Serrant un peu plus ses poings pour garder contenance, il se demandait ce que le pseudo-archimage lui réservait, tous les deux plongés dans les ténèbres de son sort. De son côté, il veilla à garder un léger contact avec sa propre magie, certes, pas du même acabit que de l'autre blessé dans son amour-propre, mais il ne tenait pas à demeurer inactif et être qu'un simple jouet dans les mains de ce gosse. L'attente ne fut guère longue quand apparut devant son oeil unique des formes d'abord indistinctes à cause du néant qui les entourait, avant de devenir plus visibles. L'étudiant en magie veillait à bien faire voir ses manifestations monstrueuses.
En plus de trois siècles, Altarus en avait vu des horreurs, mais on ne se désensibilisait jamais totalement des atrocités de la vie, plus encore quand on voyait des cadavres de félin ou d'enfants s'animer devant soi. Même si ce n'était que des mirages. Leurs perfections visuelles étaient déroutantes. Le demi-elfe ne put s'empêcher de chercher à reculer, ligoté dans son fauteuil malgré lui. Une sueur froide commença à couler le long de sa nuque et de ses omoplates. Silencieux, son oeil bleu rivé sur les autres visions d'horreur que lui partageait le jeune mage. Et bien entendu, celui-ci en profita pour se pavaner encore oralement, avec une nouvelle menace verbale, qui apporta un peu plus d'informations aux oreilles du capitaine borgne.
D'un coup, la lumière de l'immense salle d'opéra revint, ainsi que l'activité fourmillante des participants du proche spectacle et de ses passionnés spectateurs. Altarus se surprit de respirer plus vivement, comme si son corps cherchait à rattraper un moment de souffle coupé par ce qu'il avait pu voir. Fort de constater qu'il n'était plus saucissonné également. Et Willow qui rajoutait encore un petit pic. Pensait-il vraiment que sa démonstration avait brisé l'égo d'Altarus ?
Le borgne se préparait à se relever, lui aussi, bien déterminé à ne pas en demeurer là. L'étudiant avait beau avoir le privilège d'étudier les sciences magiques à Magic, il n'avait pas à exiger un respect par obligation de son "rang"
Un cri retentit dans le couloir, perçant et effrayé. Altarus se releva soudainement de son siège, mû par réflexe. Bon sang ! Il était vrai qu'il n'était pas armé. Et l'autre qui se préparait à sortir. Jeune à l'égo démesuré, mais n'ayant aucune prudence face à un danger méconnu. Usant de sa magie venteuse pour le repousser vivement, mais doucement, juste assez donc pour le forcer à reculer et ainsi lui libérer la voie, Altarus passa devant lui.
''Me permettez-vous ? S'il y a danger, il ne faudrait pas que la mort vous fauche si tôt, n'est-ce pas ? "
C'était logique dans un sens, non ? Il avait beau avoir plus de maîtrise en magie que lui, il n'en demeurait pas un jeune homme qui n'avait pas passé le cap de la trentaine. Il aurait pu d'ailleurs lui balancer quelques répliques en réponse à sa médisance de toute à l'heure.
Il tendit sa tête par la porte à moitié entrouverte. Quelques personnes haut en couleurs étaient attroupées dans le milieu du corridor. L'une d'elle aidait une femme qui cherchait à imiter dans son costume un cacatoès plus rose que blanc, qui pleurait plus qu'elle n'arrivait à s'exprimer. A terre, son sang commençant à imbiber le tapis, un garde était là, étendu.. Par les Abysses, la soirée n'avait pas débuté qu'elle se terminait déjà mal !
"Que s'est ce qui s'est passé ? "
"Qu'on appelle la garde, vite ! "
"Il y a un mot là sur le torse du malheureux assassiné"
"Mais lisez ! vous êtes le plus proche. "
" UN·E AUTRE A DISPARU. FINI SON CHANT NON DEBUTE"
Altarus sourcilla. Qu'est ce que c'était cette histoire. Il sortit de sa loge, se rajoutant aux autres curieux et intrigués de l'événement. Quelqu'un s'amusait à tuer d'autres individus et laissait un message ? Bon sang, dans quoi se retrouvait-il mêlé cette fois encore ?
Soudain, on hurla des ordres vers le hall d'entrée de l'Opera.
"Fermez les portes ! Que personne ne sorte ! "
Dans la salle de spectacle, des gens commençaient à parler fort, d'autres à se sentir mal. Et un nouveau cri se fit entendre, plus féminin.
" La Cygnetta a disparu !!!!!"
Altarus se retourna vers le jeune mage, le fixant de moitié.
"Est-ce encore un de vos sortilèges pour vous amuser de moi, où est-ce réellement la situtation du moment, Willow dit le Blanc ? "
Tournant suffisamment la tête dans la direction de l'humain, pour l'avoir dans le champ de vision réduit, il demeurait toujours dans un profond mutisme. L'éclat de son œil bleu en disait déjà suffisamment long sur le déplaisir de la situation en cours. Il l'observa prendre place à côté de lui, dans le siège vacant à ses côtés. La gestuelle demeurait toujours sur un affichage de la prise de contrôle sur lui. Après avoir soufflé les bougies pour imposer une drôle d'ambiance, le jeune daigna enfin faire un peu de causette. Altarus ne fut guère surpris du ton qu'il prit, en plus des mots de suffisance pour exprimer sa rancœur du moment. Par contre, le borgne ne put s'empêcher de regarder dans son environnement proche ce qui se tramait quand le néant s'installa d'un coup, avant que Willow s'appliqua à rajouter une petite couche d'arrogance. Le vieil homme grinça légèrement les dents...Qu'est-ce que ces gamins de Républicains avaient besoin de cracher leur fierté mal placé ? Il était étudiant, la belle affaire… Il inspira plus longuement et plus silencieusement, repoussant la colère qui était si désireuse de s'exprimer. Autour de lui, il n'y avait plus le brouhaha de l'orchestre terminant de se préparer, ou des spectateurs causants et riant. Il n'y avait que lui et Willow, plongés dans un voile de ténèbres provoqué de son fait. Il étalait ses capacités magiques, sans aucune retenue... Qu'est-ce qu'il allait sortir encore ? Car nul doute qu'il en avait encore en réserve pour l'humilier. Foutu Républicain ! Mais il devait maintenir sa patience. Il n'était pas dans un environnement familier, encore moins maintenant que la magie était à l'œuvre. Contrer un pareil garnement pourrait être dangereux... Surtout que lui, n'était pas de la nation républicaine. Il connaissait les lois en vigueur, mais l'effronté également, en alignant la carte d'étudiant de Magic. La préservation du savoir était quelque chose qui n'était pas à négliger même quand une petite tête blonde faisait aller un peu trop sa petite fierté.
Serrant un peu plus ses poings pour garder contenance, il se demandait ce que le pseudo-archimage lui réservait, tous les deux plongés dans les ténèbres de son sort. De son côté, il veilla à garder un léger contact avec sa propre magie, certes, pas du même acabit que de l'autre blessé dans son amour-propre, mais il ne tenait pas à demeurer inactif et être qu'un simple jouet dans les mains de ce gosse. L'attente ne fut guère longue quand apparut devant son oeil unique des formes d'abord indistinctes à cause du néant qui les entourait, avant de devenir plus visibles. L'étudiant en magie veillait à bien faire voir ses manifestations monstrueuses.
En plus de trois siècles, Altarus en avait vu des horreurs, mais on ne se désensibilisait jamais totalement des atrocités de la vie, plus encore quand on voyait des cadavres de félin ou d'enfants s'animer devant soi. Même si ce n'était que des mirages. Leurs perfections visuelles étaient déroutantes. Le demi-elfe ne put s'empêcher de chercher à reculer, ligoté dans son fauteuil malgré lui. Une sueur froide commença à couler le long de sa nuque et de ses omoplates. Silencieux, son oeil bleu rivé sur les autres visions d'horreur que lui partageait le jeune mage. Et bien entendu, celui-ci en profita pour se pavaner encore oralement, avec une nouvelle menace verbale, qui apporta un peu plus d'informations aux oreilles du capitaine borgne.
D'un coup, la lumière de l'immense salle d'opéra revint, ainsi que l'activité fourmillante des participants du proche spectacle et de ses passionnés spectateurs. Altarus se surprit de respirer plus vivement, comme si son corps cherchait à rattraper un moment de souffle coupé par ce qu'il avait pu voir. Fort de constater qu'il n'était plus saucissonné également. Et Willow qui rajoutait encore un petit pic. Pensait-il vraiment que sa démonstration avait brisé l'égo d'Altarus ?
Le borgne se préparait à se relever, lui aussi, bien déterminé à ne pas en demeurer là. L'étudiant avait beau avoir le privilège d'étudier les sciences magiques à Magic, il n'avait pas à exiger un respect par obligation de son "rang"
Un cri retentit dans le couloir, perçant et effrayé. Altarus se releva soudainement de son siège, mû par réflexe. Bon sang ! Il était vrai qu'il n'était pas armé. Et l'autre qui se préparait à sortir. Jeune à l'égo démesuré, mais n'ayant aucune prudence face à un danger méconnu. Usant de sa magie venteuse pour le repousser vivement, mais doucement, juste assez donc pour le forcer à reculer et ainsi lui libérer la voie, Altarus passa devant lui.
''Me permettez-vous ? S'il y a danger, il ne faudrait pas que la mort vous fauche si tôt, n'est-ce pas ? "
C'était logique dans un sens, non ? Il avait beau avoir plus de maîtrise en magie que lui, il n'en demeurait pas un jeune homme qui n'avait pas passé le cap de la trentaine. Il aurait pu d'ailleurs lui balancer quelques répliques en réponse à sa médisance de toute à l'heure.
Il tendit sa tête par la porte à moitié entrouverte. Quelques personnes haut en couleurs étaient attroupées dans le milieu du corridor. L'une d'elle aidait une femme qui cherchait à imiter dans son costume un cacatoès plus rose que blanc, qui pleurait plus qu'elle n'arrivait à s'exprimer. A terre, son sang commençant à imbiber le tapis, un garde était là, étendu.. Par les Abysses, la soirée n'avait pas débuté qu'elle se terminait déjà mal !
"Que s'est ce qui s'est passé ? "
"Qu'on appelle la garde, vite ! "
"Il y a un mot là sur le torse du malheureux assassiné"
"Mais lisez ! vous êtes le plus proche. "
" UN·E AUTRE A DISPARU. FINI SON CHANT NON DEBUTE"
Altarus sourcilla. Qu'est ce que c'était cette histoire. Il sortit de sa loge, se rajoutant aux autres curieux et intrigués de l'événement. Quelqu'un s'amusait à tuer d'autres individus et laissait un message ? Bon sang, dans quoi se retrouvait-il mêlé cette fois encore ?
Soudain, on hurla des ordres vers le hall d'entrée de l'Opera.
"Fermez les portes ! Que personne ne sorte ! "
Dans la salle de spectacle, des gens commençaient à parler fort, d'autres à se sentir mal. Et un nouveau cri se fit entendre, plus féminin.
" La Cygnetta a disparu !!!!!"
Altarus se retourna vers le jeune mage, le fixant de moitié.
"Est-ce encore un de vos sortilèges pour vous amuser de moi, où est-ce réellement la situtation du moment, Willow dit le Blanc ? "
Invité
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- Vous êtes sénile en plus d’être âgé ? rétorqua Willow à son interlocuteur en s’avançant à ses côtés dans le couloir. Je suis arrivé en même temps que vous dans le hall, où vous m’avez bousculé, pour ensuite monter jusqu’à votre loge. J’étais avec vous tout ce temps, ce mort est bien réel, et n’est pas de mon fait !
Au sol, le garde assassiné portait non pas un uniforme de militaire républicain, mais un simple habit d’employé de l’opéra. L’homme en question n’était donc ni milicien, ni policier, mais l’un des gardiens assurant la sécurité du bâtiment. Ces derniers, en plus de devoir patrouiller dans les couloirs du palais musical, pouvaient également être amenés à escorter des invités ou artistes pour leur servir de garde du corps le temps d’une soirée. Si la Cygnetta avait disparu comme venait de le hurler plusieurs inquiets dans la grande salle, alors cet homme devait avoir été l’un des employés assignés à son escorte. Peut-être même devait-il chercher sa protégée avant d’avoir malencontreusement été tué par une ombre mortelle. Quoi qu’il en fut, Willow pouvait à présent admettre avec certitude que, bien que l’inconnu qui l’avait bousculé et manqué de respect lui avait paru suspect, ce dernier ne pouvait être le coupable. Le magicien avait gardé un œil sur le vieil homme depuis qu’ils s’étaient croisés dans le hall. De plus, le cadavre ne se trouvait pas dans le couloir quand tout le monde est monté jusqu’aux loges. Le meutre s’était donc déroulé durant le cours laps de temps que Willow avait passé dans la loge de l’inconnu âgé. La menace que Willow avait déniché avait été menée à exécution. Pire encore, la vedette du soir s’était volatilisée. Le tueur en avait-il après elle ? Si oui, quelle en était la raison ? La Cygnetta était une étoile montante parmi les cantatrices mais, bien qu’elle possédait à présent une situation confortable, n’était pas issue d’une bonne famille. Entrée récemment au sein de la petite bourgeoisie républicaine, la demoiselle avait encore tout à prouver, et à gagner, surtout si Cecelia Callas était présente ce soir pour déterminer son avenir de cantatrice.
- Le meurtre s’est déroulé il y a très peu, le coupable n’a pas encore dû avoir le temps de quitter l’opéra, surtout si la Cygnetta est avec lui. Fermer les portes de l’opéra et la meilleure tactique pour l’empêcher de quitter les lieux, mais ça met tout le monde en danger en nous enfermant avec le tueur…
Willow cogitait à voix haute en observant le cadavre ensanglanté du pauvre garde. Le jeune homme avait le regard fixé sur les yeux révulsés du pauvre type. Malgré l’intensité macabre de ses prunelles sans vie, les deux globes étaient légèrement diffus en raison d’un léger strabisme. La présence d’un macchabée n’émouvait ni ne dérangeait pas Willow le moins du monde. Toutes ces années passées dans les rues l’avaient confronté à des spectacles bien plus sordides et terribles qu’un corps au vêtement souillé par le sang. Les visions qu’il avait matérialisées dans la loge du vieil inconnu était, à son grand dam, bien proches de la réalité. Autour de lui, il entendait le bourdonnement d’une agitation naissante qui promettait de grandir dans les prochaines minutes si rien n’était fait pour l’apaiser. Willow regrettait déjà d’avoir pénétré dans l’opéra. La présence de riches aristocrates et d’éminentes personnalités de la haute société de Liberty était sans doute, en plus de sa propre survie, l’unique raison pour laquelle il n’était pas parti séance tenante des murs du palais de musique. Il leva de nouveau les yeux, cette fois vers une fenêtre proche et se hâta tandis que tout le monde présent conservait leur attention sur le corps sans vie. L’arcaniste ouvrit la fenêtre par magie, d’un revers du doigt, avant de passer la tête au travers. Les éclats de joie et les mélodies de la rue vinrent lui chatouiller bien vite les oreilles. Si la panique avait réussi à s’immiscer et gâcher la soirée de tous les convives de l’opéra, le reste de la capitale festoyait avec une quiétude et une ignorance des plus effarantes. Portant deux doigts à ses lèvres, Willow émit un sifflement strident avant de patienter. Au lieu de baisser les yeux vers les passants en contrebas, le jeune homme avait le regard dressé vers les toits et le ciel. Malgré les lumières de la ville et le ciel étoilé, les fumées des cheminées l'empêchaient de distinguer quoi que ce fut avec clarté. Après quelques minutes d’attente, le battement d’ailes de Jamil, le corbeau, se fit entendre et l’oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre devant son maître. Le corvidé espion croassa en remarquant, derrière l’humain, le cadavre du garde et comprit que la situation était devenue plutôt épineuse.
- Ça fait pas partie du spectacle, hein ? dit-il ironiquement.
- Non, en effet, lui confirma Willow.
- C’est le seul ?
- Pour l’instant.
- C’est qui ?
- Un garde.
- Ah, on s’en fout du coup.
- Aussi, mais La Cygnetta a disparu par contre.
- On s’en fout pas de ça.
- Pour sûr ; si on la sauve tout le monde fera notre éloge.
- Je vois l’idée. Je vais essayer d’aller rallier la faune alentour de mon côté et patrouiller tout autour de l’opéra.
- T’as compris le plan, si tu vois quoi que ce soit d’utile fais ton possible pour arriver jusqu’à moi.
Jamil ne se fit pas prier et déploya de nouveau ses ailes pour s’envoler vers le toit de l’opéra, à la recherche de nouveaux alliés animaux pour l’aider dans leur entreprise. Willow referma bien vite la fenêtre pour s’en retourner vers la scène de crime. De nouveaux curieux s’étaient invités dans le couloir tandis que d’autres personnes sortaient de leurs loges pour découvrir l’horrible tableau. Dans la salle, le bourdonnement était devenu un brouhaha digne d’un essaim d’abeilles enragé. La seule personne innocente dont il avait la certitude était le vieil homme qui ne lui avait jamais dit son nom. Le reste de l’opéra, invités comme membres du personnel, pouvait être le coupable. Le jeune homme n’en avait guère envie, mais il n’avait pour l’instant peu d’options pour prendre rapidement contrôle de la situation :
- Bien, vieillard, il faut qu’on se hâte si l’on veut retrouver La Cygnetta. Le coupable n’est peut-être pas seul, rester là n’aidera en rien.
Au sol, le garde assassiné portait non pas un uniforme de militaire républicain, mais un simple habit d’employé de l’opéra. L’homme en question n’était donc ni milicien, ni policier, mais l’un des gardiens assurant la sécurité du bâtiment. Ces derniers, en plus de devoir patrouiller dans les couloirs du palais musical, pouvaient également être amenés à escorter des invités ou artistes pour leur servir de garde du corps le temps d’une soirée. Si la Cygnetta avait disparu comme venait de le hurler plusieurs inquiets dans la grande salle, alors cet homme devait avoir été l’un des employés assignés à son escorte. Peut-être même devait-il chercher sa protégée avant d’avoir malencontreusement été tué par une ombre mortelle. Quoi qu’il en fut, Willow pouvait à présent admettre avec certitude que, bien que l’inconnu qui l’avait bousculé et manqué de respect lui avait paru suspect, ce dernier ne pouvait être le coupable. Le magicien avait gardé un œil sur le vieil homme depuis qu’ils s’étaient croisés dans le hall. De plus, le cadavre ne se trouvait pas dans le couloir quand tout le monde est monté jusqu’aux loges. Le meutre s’était donc déroulé durant le cours laps de temps que Willow avait passé dans la loge de l’inconnu âgé. La menace que Willow avait déniché avait été menée à exécution. Pire encore, la vedette du soir s’était volatilisée. Le tueur en avait-il après elle ? Si oui, quelle en était la raison ? La Cygnetta était une étoile montante parmi les cantatrices mais, bien qu’elle possédait à présent une situation confortable, n’était pas issue d’une bonne famille. Entrée récemment au sein de la petite bourgeoisie républicaine, la demoiselle avait encore tout à prouver, et à gagner, surtout si Cecelia Callas était présente ce soir pour déterminer son avenir de cantatrice.
- Le meurtre s’est déroulé il y a très peu, le coupable n’a pas encore dû avoir le temps de quitter l’opéra, surtout si la Cygnetta est avec lui. Fermer les portes de l’opéra et la meilleure tactique pour l’empêcher de quitter les lieux, mais ça met tout le monde en danger en nous enfermant avec le tueur…
Willow cogitait à voix haute en observant le cadavre ensanglanté du pauvre garde. Le jeune homme avait le regard fixé sur les yeux révulsés du pauvre type. Malgré l’intensité macabre de ses prunelles sans vie, les deux globes étaient légèrement diffus en raison d’un léger strabisme. La présence d’un macchabée n’émouvait ni ne dérangeait pas Willow le moins du monde. Toutes ces années passées dans les rues l’avaient confronté à des spectacles bien plus sordides et terribles qu’un corps au vêtement souillé par le sang. Les visions qu’il avait matérialisées dans la loge du vieil inconnu était, à son grand dam, bien proches de la réalité. Autour de lui, il entendait le bourdonnement d’une agitation naissante qui promettait de grandir dans les prochaines minutes si rien n’était fait pour l’apaiser. Willow regrettait déjà d’avoir pénétré dans l’opéra. La présence de riches aristocrates et d’éminentes personnalités de la haute société de Liberty était sans doute, en plus de sa propre survie, l’unique raison pour laquelle il n’était pas parti séance tenante des murs du palais de musique. Il leva de nouveau les yeux, cette fois vers une fenêtre proche et se hâta tandis que tout le monde présent conservait leur attention sur le corps sans vie. L’arcaniste ouvrit la fenêtre par magie, d’un revers du doigt, avant de passer la tête au travers. Les éclats de joie et les mélodies de la rue vinrent lui chatouiller bien vite les oreilles. Si la panique avait réussi à s’immiscer et gâcher la soirée de tous les convives de l’opéra, le reste de la capitale festoyait avec une quiétude et une ignorance des plus effarantes. Portant deux doigts à ses lèvres, Willow émit un sifflement strident avant de patienter. Au lieu de baisser les yeux vers les passants en contrebas, le jeune homme avait le regard dressé vers les toits et le ciel. Malgré les lumières de la ville et le ciel étoilé, les fumées des cheminées l'empêchaient de distinguer quoi que ce fut avec clarté. Après quelques minutes d’attente, le battement d’ailes de Jamil, le corbeau, se fit entendre et l’oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre devant son maître. Le corvidé espion croassa en remarquant, derrière l’humain, le cadavre du garde et comprit que la situation était devenue plutôt épineuse.
- Ça fait pas partie du spectacle, hein ? dit-il ironiquement.
- Non, en effet, lui confirma Willow.
- C’est le seul ?
- Pour l’instant.
- C’est qui ?
- Un garde.
- Ah, on s’en fout du coup.
- Aussi, mais La Cygnetta a disparu par contre.
- On s’en fout pas de ça.
- Pour sûr ; si on la sauve tout le monde fera notre éloge.
- Je vois l’idée. Je vais essayer d’aller rallier la faune alentour de mon côté et patrouiller tout autour de l’opéra.
- T’as compris le plan, si tu vois quoi que ce soit d’utile fais ton possible pour arriver jusqu’à moi.
Jamil ne se fit pas prier et déploya de nouveau ses ailes pour s’envoler vers le toit de l’opéra, à la recherche de nouveaux alliés animaux pour l’aider dans leur entreprise. Willow referma bien vite la fenêtre pour s’en retourner vers la scène de crime. De nouveaux curieux s’étaient invités dans le couloir tandis que d’autres personnes sortaient de leurs loges pour découvrir l’horrible tableau. Dans la salle, le bourdonnement était devenu un brouhaha digne d’un essaim d’abeilles enragé. La seule personne innocente dont il avait la certitude était le vieil homme qui ne lui avait jamais dit son nom. Le reste de l’opéra, invités comme membres du personnel, pouvait être le coupable. Le jeune homme n’en avait guère envie, mais il n’avait pour l’instant peu d’options pour prendre rapidement contrôle de la situation :
- Bien, vieillard, il faut qu’on se hâte si l’on veut retrouver La Cygnetta. Le coupable n’est peut-être pas seul, rester là n’aidera en rien.
Citoyen du monde
Altarus Aearon
Messages : 435
crédits : 1514
crédits : 1514
Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Altarus ravala un soupir d'agacement.
"Vous avez trouvé le temps de rejoindre ma loge, de m'assaillir de vos illusions... qui sait ce dont vous auriez été capable par la suite. Ce que vous appelez sénilité, je nomme cela de la prudence, surtout quand j'ai affaire à un individu qui croit que tout lui est dû sous prétexte qu'il distille une certaine haine à l'égard des êtres du troisième âge. Vous faites tout pour entretenir votre propre boucle infernale"
Et pourquoi cherchait-il déjà à se justifier ? Le demi-elfe se doutait bien que cet homme, étalé par terre, définitivement sans vie, n'était pas de sa main. Sauf s'il parlait de ses petits tours magiques... Dans sa vive réaction, le gamin pourrait presque bafouiller. Ou alors, il était indirectement impliqué dans cette affaire qui achevait le spectacle avant même qu'il n'ait commencé.
Altarus avait redirigé son seul œil bleu-acier sur le corps du gardien, la seule escorte visiblement de la Cantatrice. Celle ou celui qui l'avait assassiné n'était pas un novice, tuant d'un coup, d'un seul, sa cible et kidnappant la chanteuse. Tout s'était déroulé dans le silence. Ou alors, il y avait des complices parmi les gens désormais attroupés autour du mort. Le demi-elfe les regarda tour à tour, sans se montrer trop insistant sur chacun d'eux. Impossible à déterminer. L'action avait été propre et directe, minutieusement préparé. Par les abysses, il se retrouvait mêlé à des histoires dont il se serait bien passé. Il n'était pas venu ici uniquement pour entendre des voix féminines tenter d'imiter le Chant des Sirènes. Il n'était de base pas citoyen Républicain, alors si la farde républicaine venait à tous les interroger, une fois qu'elle viendra se présenter et encercler l'Opéra pour faire le tri et les interrogatoires... a condition qu'elle fasse réellement son boulot et qu'elle ne se laisse pas corrompre par un généreux graissage de pattes.
Le jeune homme, toujours à ses côtés, marmonnait suffisamment fort pour partager le fond de ses pensées quant à cette histoire. Il n'avait pas tort sur les dangers d'être tous confinés dans l'immense bâtiment. Si le tueur venait à perdre son sang-froid, qui sait quelle personne il viendrait à blesser. Pire, à tuer ! Altarus n'y croyait qu'à moitié. Réfléchissant toujours à certaines hypothèses, il vit que le gamin se dirigea vers la fenêtre. Mais où est-ce qu'il se rendait encore celui-là ? Il était vrai que les fenêtres étaient une voie de sortie plausible pour fuir... Mais elles étaient à des hauteurs conséquentes... et avec la Cygnetta sur les épaules ?
D'un oeil, il observa l'étudiant, qui paraissait converser à l'extérieur. Altarus affina sa vision et remarqua un corvidé. Hum… Voilà pourquoi il s'était rendu là. Il avait un familier. Il le mettait sans nul doute à contribution pour surveiller les alentours. Il ne fut guère enchanté de le voir revenir vers sa personne. Définitivement terminé, les chances de ne plus l'avoir aux talons ! En revanche, il tiqua à sa "demande". Car ce n'était pas vraiment une demande, c'était plus une injonction ! Au point où il en était, il n'avait pas le choix. Et plus vite la Cantatrice sera retrouvée saine et sauve, plus vite il pourra partir d'ici.
Il recula de quelques pas pour se mettre à distance de l'attroupement des curieux, invitant d'un léger mouvement de tête, Willow à faire de même. Puis, il prit la parole, usant d'un ton juste assez fort pour se faire entendre que du jeune homme.
"Cessez de m'appeler vieillard... Aeron vous sera plus facile à prononcer comme appellation de ma personne. Je veux bien participer à votre "sauvetage". Mais avant... Votre engouement soudain à vouloir sauver cette jeune personne n'est pas que par acte de preux chevaliers, n'est-ce pas ? Que savez-vous de tout cela ? Entre l'enlèvement de La Cygnetta et le meurtre de ce malheureux, vous avez le doigt sur des éléments qui pourraient se lier à tout ce bazar... "
Il cessa quelques secondes de parler, étudiant les possibles réactions de ce jeunot qui devenait son compagnon imposé.. qui s'était imposé !
"Le coupable peut avoir des complices, effectivement, comme il peut être seul. Ca, impossible de le déterminer, pour l'instant. Pour moi, tout avait été préparé pour agir vite et rapidement. Les portes closes, l'assassin ne peut pas aller bien loin. S'il tente de fuir par les toits, à moins qu'il ait des ailes, il ne pourra pas partir avec la Cygnetta. Je ne vois qu'une voie de fuite possible, que trop négligé... les égoûts... Il nous faut trouver le point le plus bas de cet opéra. Même si nous sommes en plein coeur de la Cité, il y a toujours un accès à ces souterrains.... "
"Vous avez trouvé le temps de rejoindre ma loge, de m'assaillir de vos illusions... qui sait ce dont vous auriez été capable par la suite. Ce que vous appelez sénilité, je nomme cela de la prudence, surtout quand j'ai affaire à un individu qui croit que tout lui est dû sous prétexte qu'il distille une certaine haine à l'égard des êtres du troisième âge. Vous faites tout pour entretenir votre propre boucle infernale"
Et pourquoi cherchait-il déjà à se justifier ? Le demi-elfe se doutait bien que cet homme, étalé par terre, définitivement sans vie, n'était pas de sa main. Sauf s'il parlait de ses petits tours magiques... Dans sa vive réaction, le gamin pourrait presque bafouiller. Ou alors, il était indirectement impliqué dans cette affaire qui achevait le spectacle avant même qu'il n'ait commencé.
Altarus avait redirigé son seul œil bleu-acier sur le corps du gardien, la seule escorte visiblement de la Cantatrice. Celle ou celui qui l'avait assassiné n'était pas un novice, tuant d'un coup, d'un seul, sa cible et kidnappant la chanteuse. Tout s'était déroulé dans le silence. Ou alors, il y avait des complices parmi les gens désormais attroupés autour du mort. Le demi-elfe les regarda tour à tour, sans se montrer trop insistant sur chacun d'eux. Impossible à déterminer. L'action avait été propre et directe, minutieusement préparé. Par les abysses, il se retrouvait mêlé à des histoires dont il se serait bien passé. Il n'était pas venu ici uniquement pour entendre des voix féminines tenter d'imiter le Chant des Sirènes. Il n'était de base pas citoyen Républicain, alors si la farde républicaine venait à tous les interroger, une fois qu'elle viendra se présenter et encercler l'Opéra pour faire le tri et les interrogatoires... a condition qu'elle fasse réellement son boulot et qu'elle ne se laisse pas corrompre par un généreux graissage de pattes.
Le jeune homme, toujours à ses côtés, marmonnait suffisamment fort pour partager le fond de ses pensées quant à cette histoire. Il n'avait pas tort sur les dangers d'être tous confinés dans l'immense bâtiment. Si le tueur venait à perdre son sang-froid, qui sait quelle personne il viendrait à blesser. Pire, à tuer ! Altarus n'y croyait qu'à moitié. Réfléchissant toujours à certaines hypothèses, il vit que le gamin se dirigea vers la fenêtre. Mais où est-ce qu'il se rendait encore celui-là ? Il était vrai que les fenêtres étaient une voie de sortie plausible pour fuir... Mais elles étaient à des hauteurs conséquentes... et avec la Cygnetta sur les épaules ?
D'un oeil, il observa l'étudiant, qui paraissait converser à l'extérieur. Altarus affina sa vision et remarqua un corvidé. Hum… Voilà pourquoi il s'était rendu là. Il avait un familier. Il le mettait sans nul doute à contribution pour surveiller les alentours. Il ne fut guère enchanté de le voir revenir vers sa personne. Définitivement terminé, les chances de ne plus l'avoir aux talons ! En revanche, il tiqua à sa "demande". Car ce n'était pas vraiment une demande, c'était plus une injonction ! Au point où il en était, il n'avait pas le choix. Et plus vite la Cantatrice sera retrouvée saine et sauve, plus vite il pourra partir d'ici.
Il recula de quelques pas pour se mettre à distance de l'attroupement des curieux, invitant d'un léger mouvement de tête, Willow à faire de même. Puis, il prit la parole, usant d'un ton juste assez fort pour se faire entendre que du jeune homme.
"Cessez de m'appeler vieillard... Aeron vous sera plus facile à prononcer comme appellation de ma personne. Je veux bien participer à votre "sauvetage". Mais avant... Votre engouement soudain à vouloir sauver cette jeune personne n'est pas que par acte de preux chevaliers, n'est-ce pas ? Que savez-vous de tout cela ? Entre l'enlèvement de La Cygnetta et le meurtre de ce malheureux, vous avez le doigt sur des éléments qui pourraient se lier à tout ce bazar... "
Il cessa quelques secondes de parler, étudiant les possibles réactions de ce jeunot qui devenait son compagnon imposé.. qui s'était imposé !
"Le coupable peut avoir des complices, effectivement, comme il peut être seul. Ca, impossible de le déterminer, pour l'instant. Pour moi, tout avait été préparé pour agir vite et rapidement. Les portes closes, l'assassin ne peut pas aller bien loin. S'il tente de fuir par les toits, à moins qu'il ait des ailes, il ne pourra pas partir avec la Cygnetta. Je ne vois qu'une voie de fuite possible, que trop négligé... les égoûts... Il nous faut trouver le point le plus bas de cet opéra. Même si nous sommes en plein coeur de la Cité, il y a toujours un accès à ces souterrains.... "
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