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Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
Messages : 279
crédits : 698
crédits : 698
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
La pègre.
Encore et toujours.
Il m'arrive d'avoir un rêve à ce niveau ; celui où tout ce beau monde finit brûlé dans les flammes. En me disant que la République et même ailleurs se retrouvent enfin sauvées de toutes ces pourritures. Mais nous sommes dans un monde où lorsqu'un ennemi tombe, un autre prend sa place. Dans le combat perpétuel des idéologies. Et arriver au même point, encore et encore : se détruire.
"Qui se taille la part du lion." C'est la seule chose qui compte vraiment ici. Que ce soit chez les animaux, les enfants, les créatures, les individus, les organisations, et surtout les chefs de guerre. Problème, ce n'est pas que tout le monde veut une part, c'est que tout le monde veut la plus grosse part. Alors qu'il y en a assez pour tout le monde. De l'espace, des terres, et la liberté d'être pour n'importe qui ici. J'ai eu espoir que la République ait également ce chemin de pensée, mais non, c'est la même guerre, la même bataille, seules les méthodes changent.
Écrivant une lettre pour Sixte, un long soupir me trahit. Je quitte la Forteresse du Razkaal et je me remets en chasse. Une mission qui ne se terminera jamais, tant que le Sekai ne voit pas les choses sous un autre angle, dans un autre prisme, et arrête de croire que la paix générale n'est qu'une illusion. La Pègre veut la part du Lion, et l'un de ces sbires commence sérieusement à taquiner le Razkaal. Une autre tête qu'il faut couper. Ce qui ne va pas être évident, puisqu'il commence à avoir pas mal d'influence, il tient tout un petit quartier dans la ville de Liberty. Mais je n'en sais pas plus si ce n'est son surnom : l'As de Pique. Ce nom sort un nombre incalculable de fois, et il se garnit de plus en plus d'hommes. On dit qu'il viendrait du Reike, mais il faudrait le confirmer.
Il faut connaître ce type, ou cette femme. Démanteler son réseau, le capturer et le ramener dans nos cellules.
Son surnom me rappelle une affaire en cours. La Tête du Razkaal m'a missionné d'accueillir la Princesse de Cœur qui était dans une boule de verre en fusion à sa capture, avant d'être enfermée dans notre prison. Elle va être cuisinée en attendant que des membres de l'Office, de l'armée ainsi qu'un professeur de Magic arrivent pour lui poser des questions en lien avec la Bataille qui a eu lieu à Kaizoku, avant l'arrivée de Neera Storm, la demi-Titan. Quand j'écoute ce genre d'histoire, je me dis que je n'ai encore rien écrit de la mienne, et qu'il s'agirait de se secouer les cornes. Je finis par signer la lettre, la remets à un de nos oiseaux, et le laisse partir. L'ordre de mission finira dans sa besace pour un rendez-vous, lui laissant le temps de faire son enquête. Le sablier sera retourné, je disposerai d'une semaine pour trouver cette cible, et Sixte va être la clé pour réussir cette mission.
J'enfile ma cape et quitte les ténèbres de cette forteresse, pour embrasser la tempête qui nous sépare des terres de Liberty, prenant le premier bateau qui ravitaille régulièrement le Razkaal afin de maintenir ce monceau de pierres pourries et usées par le temps, et continuer à faire hurler ses prisonniers.
Pleine nuit.
Sous le voile obscur de la nuit étoilée, Liberty révèle une facette paisible et enchanteresse au cœur de son tumulte diurne. Les rues pavées, éclairées sporadiquement par les lumières des habitations, se perdent dans des quartiers où le murmure des discussions politiques cède la place à une quiétude éthérée. Les façades des bâtiments, témoins de la richesse culturelle de la cité, se parent de reflets argentés à la lueur de la lune, tandis que les enseignes lumineuses des commerces se reposent, éclipsées pour la nuit. Des bancs disséminés ça et là, et une statue en marbre de la déesse Liberté créent une atmosphère bien plus agréable que le Razkaal.
Sixte, c'est une femme mutilée par la vie, mais qui l'a rendue si forte et imprévisible, furtive et insoupçonnable. Une combinarde qui ne cherche pas plus loin que le portefeuille, et c'est très bien. Une ombre solitaire au cœur de la foule, se déplace avec agilité malgré sa petite taille. Baratineuse, provocatrice et déterminée, elle ne laisse transparaître ni regrets ni remords, et ça me questionne un peu, je dois l'avouer. Posté sur un toit, mon ombre cornue enveloppe toute une ruelle sous le clair de lune. Mon armure anthracite abîmée, ma cape partiellement déchirée couvre mes épaules, habille mon dos et couvre ma tête. Porte-cendres et Luciole à ma taille, et évidemment de l'argent pour rémunérer cette ombre, je suis fin prêt. Ce soir, je suis le client d'une informatrice qui a jusqu'à présent toujours fait son boulot. Nos échanges ont toujours été formels depuis des années, et c'est comme ça qu'un partenariat fonctionne.
L'heure tourne, l'As de Pique est encore dehors, et je n'ai pas encore joué toutes mes cartes.
Elle va me trouver.
...Comme d'habitude.
Puis on va le traquer, le trouver et l'enfermer.
... Comme d'habitude.
Encore et toujours.
Il m'arrive d'avoir un rêve à ce niveau ; celui où tout ce beau monde finit brûlé dans les flammes. En me disant que la République et même ailleurs se retrouvent enfin sauvées de toutes ces pourritures. Mais nous sommes dans un monde où lorsqu'un ennemi tombe, un autre prend sa place. Dans le combat perpétuel des idéologies. Et arriver au même point, encore et encore : se détruire.
"Qui se taille la part du lion." C'est la seule chose qui compte vraiment ici. Que ce soit chez les animaux, les enfants, les créatures, les individus, les organisations, et surtout les chefs de guerre. Problème, ce n'est pas que tout le monde veut une part, c'est que tout le monde veut la plus grosse part. Alors qu'il y en a assez pour tout le monde. De l'espace, des terres, et la liberté d'être pour n'importe qui ici. J'ai eu espoir que la République ait également ce chemin de pensée, mais non, c'est la même guerre, la même bataille, seules les méthodes changent.
Écrivant une lettre pour Sixte, un long soupir me trahit. Je quitte la Forteresse du Razkaal et je me remets en chasse. Une mission qui ne se terminera jamais, tant que le Sekai ne voit pas les choses sous un autre angle, dans un autre prisme, et arrête de croire que la paix générale n'est qu'une illusion. La Pègre veut la part du Lion, et l'un de ces sbires commence sérieusement à taquiner le Razkaal. Une autre tête qu'il faut couper. Ce qui ne va pas être évident, puisqu'il commence à avoir pas mal d'influence, il tient tout un petit quartier dans la ville de Liberty. Mais je n'en sais pas plus si ce n'est son surnom : l'As de Pique. Ce nom sort un nombre incalculable de fois, et il se garnit de plus en plus d'hommes. On dit qu'il viendrait du Reike, mais il faudrait le confirmer.
Il faut connaître ce type, ou cette femme. Démanteler son réseau, le capturer et le ramener dans nos cellules.
Son surnom me rappelle une affaire en cours. La Tête du Razkaal m'a missionné d'accueillir la Princesse de Cœur qui était dans une boule de verre en fusion à sa capture, avant d'être enfermée dans notre prison. Elle va être cuisinée en attendant que des membres de l'Office, de l'armée ainsi qu'un professeur de Magic arrivent pour lui poser des questions en lien avec la Bataille qui a eu lieu à Kaizoku, avant l'arrivée de Neera Storm, la demi-Titan. Quand j'écoute ce genre d'histoire, je me dis que je n'ai encore rien écrit de la mienne, et qu'il s'agirait de se secouer les cornes. Je finis par signer la lettre, la remets à un de nos oiseaux, et le laisse partir. L'ordre de mission finira dans sa besace pour un rendez-vous, lui laissant le temps de faire son enquête. Le sablier sera retourné, je disposerai d'une semaine pour trouver cette cible, et Sixte va être la clé pour réussir cette mission.
J'enfile ma cape et quitte les ténèbres de cette forteresse, pour embrasser la tempête qui nous sépare des terres de Liberty, prenant le premier bateau qui ravitaille régulièrement le Razkaal afin de maintenir ce monceau de pierres pourries et usées par le temps, et continuer à faire hurler ses prisonniers.
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Pleine nuit.
Sous le voile obscur de la nuit étoilée, Liberty révèle une facette paisible et enchanteresse au cœur de son tumulte diurne. Les rues pavées, éclairées sporadiquement par les lumières des habitations, se perdent dans des quartiers où le murmure des discussions politiques cède la place à une quiétude éthérée. Les façades des bâtiments, témoins de la richesse culturelle de la cité, se parent de reflets argentés à la lueur de la lune, tandis que les enseignes lumineuses des commerces se reposent, éclipsées pour la nuit. Des bancs disséminés ça et là, et une statue en marbre de la déesse Liberté créent une atmosphère bien plus agréable que le Razkaal.
Sixte, c'est une femme mutilée par la vie, mais qui l'a rendue si forte et imprévisible, furtive et insoupçonnable. Une combinarde qui ne cherche pas plus loin que le portefeuille, et c'est très bien. Une ombre solitaire au cœur de la foule, se déplace avec agilité malgré sa petite taille. Baratineuse, provocatrice et déterminée, elle ne laisse transparaître ni regrets ni remords, et ça me questionne un peu, je dois l'avouer. Posté sur un toit, mon ombre cornue enveloppe toute une ruelle sous le clair de lune. Mon armure anthracite abîmée, ma cape partiellement déchirée couvre mes épaules, habille mon dos et couvre ma tête. Porte-cendres et Luciole à ma taille, et évidemment de l'argent pour rémunérer cette ombre, je suis fin prêt. Ce soir, je suis le client d'une informatrice qui a jusqu'à présent toujours fait son boulot. Nos échanges ont toujours été formels depuis des années, et c'est comme ça qu'un partenariat fonctionne.
L'heure tourne, l'As de Pique est encore dehors, et je n'ai pas encore joué toutes mes cartes.
Elle va me trouver.
...Comme d'habitude.
Puis on va le traquer, le trouver et l'enfermer.
... Comme d'habitude.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 175
crédits : 1124
crédits : 1124
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte était installée à un bureau de bois branlant, ses jambes croisées avec nonchalance tranchaient avec l’air grave de son visage. Ses sourcils cendrés, étaient froncés de telles manières qu’ils créaient un plis disgracieux entre eux et ridaient son front habituellement aussi lisse que le marbre. Elle n’était d’ailleurs éclairée que par la lueur d’une vieille bougie déjà longuement utilisée et qui menaçait de s’éteindre à chacun de ses mouvements. Les ombres projetées par la flammèche vacillante ne rendait son air que plus grave encore, soulignant la dureté des cernes qui auréolaient son regard et le pincement désapprobateur de ses lippes. Kieran. La voix dans son esprit vomit ce mot comme un chat une boule de poil. Kieran Ryven. Nouveau vomissement psychique. Le papier aurait pu être trempé dans du purin qu’elle ne l’eut pas tenue avec moins d’envie. Pourtant, après de longues secondes à darder son regard dessus, hésitant farouchement à simplement l’enflammer pour ne jamais avoir à l’ouvrir, elle le fit.
Ses yeux azuréen parcoururent les mots couchés sur le pli, une fois puis une seconde et pour s’assurer de ne pas oublier ; une troisième. Véloce, Sixte s’arracha à son siège et lâcha le bout de papier dans les braises de son feu qui l’engloutirent dans un bref éclair lumineux qui se tinta de vert émeraude lorsque l’encre brûla. Après quoi elle attrapa sa besace qu’elle passa en travers de sa poitrine, s’assura que sa dague était toujours à sa ceinture puis moucha sa bougie avant de s’engouffrer dans les couloirs silencieux de l’auberge. Elle dévala les marches avec l’agilité d’une danseuse, en ne faisant presque pas craquer le bois sur son passage. La pièce était encore éclairée par les dernières nitescences d’un feu mourant, les effluves de la viande et de la graisse de porc qui avait été servie dans la soirée lui parvenaient encore sans peine et lui faisait presque regretter ce qu’elle était en train de faire. Ignorant la faim qui s’était subitement mise à la tenailler, elle se dirigea vers la porte arrière, celle qui donnait sur la sellerie.
Sixte s’était toujours demandé si Seedra avait d’une manière ou d’une autre été doté d’un instinct plus développé que la moyenne. Acariâtre certes, mais plus malin que bien des chevaux, l’hongre l’attendait déjà quand elle arriva dans les allées de l’écurie. Ses grands yeux marrons la regardaient avec l’énergie de celui qui sait que le départ est imminent ; il était parfaitement éveillé malgré l’heure tardive et l’accueillit d’un hennissement bourru.
- Liberty. Répondit-elle comme s'il lui avait posé la question. - Pour un moment. C’était sans doute un euphémisme car la mission qui lui était confiée lui prendrait sans doute plusieurs jours voire plusieurs semaines. Sixte avait été tentée de refuser mais Kieran avait été assez mâlin pour noter en petit caractère le nombre de pièces d’or qu’il était prêt à débourser. C’était l’unique raison qui avait arraché l’elfe à sa chambre au beau milieu de la nuit.
Comme il était de coutume, Seedra accueillit sa cavalière avec quelques tentatives de morsures avortée ainsi qu’un bruyant coup de sabot qui se perdit dans le montant en bois de sa stalle. Quelques minutes plus tard, ils descendaient néanmoins l’allée principale du relais jouxtant la route vers Liberty. Prêt l’un comme l’autre, à s'acquitter de la nouvelle mission qui leur incombait.
- L’As de pique, quel nom de merde. Persifla Sixte tout en déambulant adroitement le long d’une gouttière. Cela faisait plusieurs semaines maintenant qu’elle était sur les traces de cette mâne qui n’avait de cesse de lui filer entre les doigts. Pendant des jours, elle n’avait connu de lui que ce nom qu’il se donnait. “L’as de pique”. Un sobriquet plus qu'orgueilleux, de ceux que Narcisse aurait pu se donner. Mais qui l’avait mise en déroute plus d’une fois. Le trouver était revenu à chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais elle avait fini par y parvenir, du moins en partie. En tout cas, elle avait fait ce qu’elle avait pu. Maintenant elle devait rejoindre ce chien Reikois et terminer une bonne fois pour toute cette mission. Jusqu’à la prochaine.
La nuit était tombée depuis à peine quelques heures mais le halo des lanternes avait déjà baissé d’intensité. Le froid de l’hiver ne les aidaient guère à brûler avec ardeur. Tant mieux, ils pourraient se déplacer plus efficacement à la faveur de la nuit.
Kieran n’était pas difficile à trouver pour qui savait où regarder et quoi écouter. Son cœur était pour Sixe l’équivalent d’un roulement de tambour tonitruant dans ses oreilles quand sa silhouette, qui pouvait se confondre avec l’armature d’une cheminée se découpait, funèbre, sur les hauts toits reculés de la ville. Parcourant les toits avec célérité et discrétion, elle ne mit pas longtemps à trouver sa trace. Après tout, c'était elle qui avait convenu du secteur de rendez-vous. Perchée légèrement au-dessus de lui, noyée dans l’ombre impénétrable d’un balcon, elle l’observa un instant. Elle le méprisait de part ses origines, son apparence ou la manière parfaitement placide qu’il avait de réagir à chacune des piques qu’elle pouvait lui envoyer. Parfois, elle pensait voir une lueur illuminer ses prunelles, fugace et insaisissable, mais son visage lui ne trahissait rien et en un instant ses yeux devenaient aussi mornes qu’ils l’avaient toujours été.
- Tu n’es pas très discret. C’était un pieu mensonge, pour son gabarit, Kieran était bien plus discret que nombre de ses pairs. L’elfe se laissa glisser de sa cachette et retomba sans un bruit à côté du Drakyn à qui elle ne put s’empêcher de lancer un regard désapprobateur. - Il nous faut agir vite, suit moi. Je t’expliquerais en route. Tâche de ne pas te faire repérer. Elle aurait aussi bien pu lui dire de ne pas perdre le rythme, mais c’eut été culotté quand on savait qu’un pas du Drakyn équivalait au moins à trois de Sixte. Hissant sa besace qui émit un étrange bruit métallique et sans demander son reste, elle s’élança sur le toit qui avoisinait le leur.
Leur course fut effrénée, Sixte se retournait de temps à autre pour regarder par dessus son épaule si elle apercevait toujours la silhouette de Kieran puis elle prenait un brusque virage à droite, sautait agilement sur la bordure fragile d’un toit avant de rebondir sur une glissière pour se réceptionner sur un entrelacs solide de lierres et de glycine. Plus le chemin emprunté était sinueux, plus elle se faisait un plaisir d’y entraîner le pauvre Drakyn. Hélas elle ne le perdit jamais réellement de vue, seulement une fois lorsqu’elle s’était engagée entre deux toitures étroites où il était évident que le Reikois ne pourrait la suivre. Lorsqu’elle en était ressortie, elle n’avait pas mis longtemps à repérer l’ombre massive qui s’était remise à la suivre.
Leur ruée se termina sur la toiture en chaume d’une maisonnée qui donnait sur un hangar. Ils se trouvaient maintenant au nord de Liberty, au cœur d’un quartier autrefois calme presque désert mais qui depuis quelques mois avait reprit vie. L’As de pique en était sans nul doute la raison.
- C’est ici. Déclara Sixte à mi-voix tout en détachant sa sacoche de ses épaules. Le bruit métallique raisonna une fois de plus mais elle fit mine de ne pas l’avoir entendu. - Ça n'a pas été évident. Euphémisme. Songea-t-elle. - Et j’ai dû changer un peu mes méthodes. Sans crier gare et avec toute la force de la surprise, elle se jeta au visage de Kieran et lui enroula un lasso de chaîne autour des poignets alors qu’ils basculaient tous les deux dans le vide. Par chance, leur perchoir n’était pas bien haut et le corps puissant du drakyn amortit efficacement leur chute. La sienne en tout cas.
- La condition pour rencontrer l’As, c’était toi. Ne me remercies pas. Chuchota Sixte, assise sur sa large poitrine. Elle se dégagea avant que les gardiens, alertés par le bruit ne les voit et quand ce fut le cas elle leur lança d’une voix glaciale : - Vous avez demandé un drakyn vous l’avez. Je veux voir l’As de pique. Sa dague trouva sa place dans sa main libre et se pointa en direction de son faux-prisonnier.
Ne restait plus qu'à espérer que Kieran aurait assez de jugeote pour ne pas tout foutre en l’air. Ce dont elle doutait ; il était Reikois après tout.
Ses yeux azuréen parcoururent les mots couchés sur le pli, une fois puis une seconde et pour s’assurer de ne pas oublier ; une troisième. Véloce, Sixte s’arracha à son siège et lâcha le bout de papier dans les braises de son feu qui l’engloutirent dans un bref éclair lumineux qui se tinta de vert émeraude lorsque l’encre brûla. Après quoi elle attrapa sa besace qu’elle passa en travers de sa poitrine, s’assura que sa dague était toujours à sa ceinture puis moucha sa bougie avant de s’engouffrer dans les couloirs silencieux de l’auberge. Elle dévala les marches avec l’agilité d’une danseuse, en ne faisant presque pas craquer le bois sur son passage. La pièce était encore éclairée par les dernières nitescences d’un feu mourant, les effluves de la viande et de la graisse de porc qui avait été servie dans la soirée lui parvenaient encore sans peine et lui faisait presque regretter ce qu’elle était en train de faire. Ignorant la faim qui s’était subitement mise à la tenailler, elle se dirigea vers la porte arrière, celle qui donnait sur la sellerie.
Sixte s’était toujours demandé si Seedra avait d’une manière ou d’une autre été doté d’un instinct plus développé que la moyenne. Acariâtre certes, mais plus malin que bien des chevaux, l’hongre l’attendait déjà quand elle arriva dans les allées de l’écurie. Ses grands yeux marrons la regardaient avec l’énergie de celui qui sait que le départ est imminent ; il était parfaitement éveillé malgré l’heure tardive et l’accueillit d’un hennissement bourru.
- Liberty. Répondit-elle comme s'il lui avait posé la question. - Pour un moment. C’était sans doute un euphémisme car la mission qui lui était confiée lui prendrait sans doute plusieurs jours voire plusieurs semaines. Sixte avait été tentée de refuser mais Kieran avait été assez mâlin pour noter en petit caractère le nombre de pièces d’or qu’il était prêt à débourser. C’était l’unique raison qui avait arraché l’elfe à sa chambre au beau milieu de la nuit.
Comme il était de coutume, Seedra accueillit sa cavalière avec quelques tentatives de morsures avortée ainsi qu’un bruyant coup de sabot qui se perdit dans le montant en bois de sa stalle. Quelques minutes plus tard, ils descendaient néanmoins l’allée principale du relais jouxtant la route vers Liberty. Prêt l’un comme l’autre, à s'acquitter de la nouvelle mission qui leur incombait.
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- L’As de pique, quel nom de merde. Persifla Sixte tout en déambulant adroitement le long d’une gouttière. Cela faisait plusieurs semaines maintenant qu’elle était sur les traces de cette mâne qui n’avait de cesse de lui filer entre les doigts. Pendant des jours, elle n’avait connu de lui que ce nom qu’il se donnait. “L’as de pique”. Un sobriquet plus qu'orgueilleux, de ceux que Narcisse aurait pu se donner. Mais qui l’avait mise en déroute plus d’une fois. Le trouver était revenu à chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais elle avait fini par y parvenir, du moins en partie. En tout cas, elle avait fait ce qu’elle avait pu. Maintenant elle devait rejoindre ce chien Reikois et terminer une bonne fois pour toute cette mission. Jusqu’à la prochaine.
La nuit était tombée depuis à peine quelques heures mais le halo des lanternes avait déjà baissé d’intensité. Le froid de l’hiver ne les aidaient guère à brûler avec ardeur. Tant mieux, ils pourraient se déplacer plus efficacement à la faveur de la nuit.
Kieran n’était pas difficile à trouver pour qui savait où regarder et quoi écouter. Son cœur était pour Sixe l’équivalent d’un roulement de tambour tonitruant dans ses oreilles quand sa silhouette, qui pouvait se confondre avec l’armature d’une cheminée se découpait, funèbre, sur les hauts toits reculés de la ville. Parcourant les toits avec célérité et discrétion, elle ne mit pas longtemps à trouver sa trace. Après tout, c'était elle qui avait convenu du secteur de rendez-vous. Perchée légèrement au-dessus de lui, noyée dans l’ombre impénétrable d’un balcon, elle l’observa un instant. Elle le méprisait de part ses origines, son apparence ou la manière parfaitement placide qu’il avait de réagir à chacune des piques qu’elle pouvait lui envoyer. Parfois, elle pensait voir une lueur illuminer ses prunelles, fugace et insaisissable, mais son visage lui ne trahissait rien et en un instant ses yeux devenaient aussi mornes qu’ils l’avaient toujours été.
- Tu n’es pas très discret. C’était un pieu mensonge, pour son gabarit, Kieran était bien plus discret que nombre de ses pairs. L’elfe se laissa glisser de sa cachette et retomba sans un bruit à côté du Drakyn à qui elle ne put s’empêcher de lancer un regard désapprobateur. - Il nous faut agir vite, suit moi. Je t’expliquerais en route. Tâche de ne pas te faire repérer. Elle aurait aussi bien pu lui dire de ne pas perdre le rythme, mais c’eut été culotté quand on savait qu’un pas du Drakyn équivalait au moins à trois de Sixte. Hissant sa besace qui émit un étrange bruit métallique et sans demander son reste, elle s’élança sur le toit qui avoisinait le leur.
Leur course fut effrénée, Sixte se retournait de temps à autre pour regarder par dessus son épaule si elle apercevait toujours la silhouette de Kieran puis elle prenait un brusque virage à droite, sautait agilement sur la bordure fragile d’un toit avant de rebondir sur une glissière pour se réceptionner sur un entrelacs solide de lierres et de glycine. Plus le chemin emprunté était sinueux, plus elle se faisait un plaisir d’y entraîner le pauvre Drakyn. Hélas elle ne le perdit jamais réellement de vue, seulement une fois lorsqu’elle s’était engagée entre deux toitures étroites où il était évident que le Reikois ne pourrait la suivre. Lorsqu’elle en était ressortie, elle n’avait pas mis longtemps à repérer l’ombre massive qui s’était remise à la suivre.
Leur ruée se termina sur la toiture en chaume d’une maisonnée qui donnait sur un hangar. Ils se trouvaient maintenant au nord de Liberty, au cœur d’un quartier autrefois calme presque désert mais qui depuis quelques mois avait reprit vie. L’As de pique en était sans nul doute la raison.
- C’est ici. Déclara Sixte à mi-voix tout en détachant sa sacoche de ses épaules. Le bruit métallique raisonna une fois de plus mais elle fit mine de ne pas l’avoir entendu. - Ça n'a pas été évident. Euphémisme. Songea-t-elle. - Et j’ai dû changer un peu mes méthodes. Sans crier gare et avec toute la force de la surprise, elle se jeta au visage de Kieran et lui enroula un lasso de chaîne autour des poignets alors qu’ils basculaient tous les deux dans le vide. Par chance, leur perchoir n’était pas bien haut et le corps puissant du drakyn amortit efficacement leur chute. La sienne en tout cas.
- La condition pour rencontrer l’As, c’était toi. Ne me remercies pas. Chuchota Sixte, assise sur sa large poitrine. Elle se dégagea avant que les gardiens, alertés par le bruit ne les voit et quand ce fut le cas elle leur lança d’une voix glaciale : - Vous avez demandé un drakyn vous l’avez. Je veux voir l’As de pique. Sa dague trouva sa place dans sa main libre et se pointa en direction de son faux-prisonnier.
Ne restait plus qu'à espérer que Kieran aurait assez de jugeote pour ne pas tout foutre en l’air. Ce dont elle doutait ; il était Reikois après tout.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
Messages : 279
crédits : 698
crédits : 698
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Notre histoire va commencer par une voix.
Une voix qui aurait été douce, mièvre, presque mélodique, si elle n'avait pas été affectée par l'humeur de son propriétaire. Certainement aussi les évènements de sa vie. Je vais garder un regard vers la ville alors qu'elle s'approche furtivement dans ma direction. Sans pouvoirs, il est quasiment impossible de l'entendre arriver. Si je n'étais pas sur mes gardes, de grande chance qu'elle pourrait m'assassiner sans que je puisse faire quoi que ce soit. Sentant son regard sur moi, je me tourne doucement dans sa direction. Je sais qu'elle est là pour mon argent, pas pour notre partenariat. Dans le reflet de ses iris clairs, je vois facilement de la haine, de la colère, une fièvre qui n'a pas l'air de la quitter, et qui ne la quittera pas avant un long moment. Pas un mot ne sort de ma bouche, si ce n'est un signe de tête pour accepter de la suivre. J'hausse un sourcil sur cette besace qui émet d'étranges cliquetis métalliques. Du pognon ? Non. Pas le temps d'y réfléchir, le petit chat finit de miauler et voilà qu'elle se glisse à travers les structures avec toute l'agilité qui la caractérise.
Une longue inspiration, et je propulse toute ma masse vers l'avant. Essayant de contracter tous mes muscles dans les mouvements amples et les amortissements, afin d'éviter de faire résonner mes quelques 230 kgs à travers toute la ville. Franchissement, roulade, passage à travers d'un toit à un autre. Courir après Sixte n'était pas une tâche aisée. La voyant tourner au dernier moment, freiner sur changement soudain de direction me fait grogner dans l'effort. Elle ne changera jamais...
« Grr...! »
J'ai cru la perdre lorsqu'elle disparaît dans une gorge étroite entre deux toitures. Perdu pour perdu, je saute l'ensemble, déploie mes ailes, plane pendant quelques secondes, et descends délicatement lorsque je la retrouve pour reprendre ma course. Notre chemin s'arrête à un quartier, qui a bien la gueule de l'emploi. Posant un genou pour me mettre à son niveau, je tends enfin les oreilles pour entendre ce qu'elle avait à dire. De nouveau ce bruit métallique, et même pas le temps de la féliciter pour le travail que les choses vont aller beaucoup trop vite. On tombe dans le vide, sentant mes poignets se resserrer dans un étau froid, juste le temps d'activer mon renforcement physique pour finalement rebondir lourdement sur le sol. Mes pupilles se dilatent de colère, un énorme grognement de douleur se transforme en rage sous-jacente. Bourdonnant dans mon torse dans un grondement bestial, menaçant et caverneux. Assise sur mon torse qui monte et descend rapidement, sa voix vient me susurrer une note étrange, et c'est là que je comprends : un plan. Un plan qui est bien parti pour me mettre dans la bouse, jusqu'à la noyade, mais un plan quand même.
La pression redescend, un soupir lassé me trahit.
« Bah voyons. » Que je réponds en douceur.
Et voilà que je deviens le captif, ainsi qu'une monnaie d'échange pour rencontrer l'As. N'importe quel limier qui verrait ce paysage se dirait que je me suis simplement et naïvement prendre pour une grosse dondon. Une lame finit à ma gorge dans ma plus grande indifférence, laissant un regard très facile à interpréter aux yeux de celle qui me tient fraîchement prisonnier : "attention, ça serait dommage que je te mange le bras". Je me redresse, surplombe tout le monde de toute ma masse, et recroqueville doucement le dos dans une posture défaitiste, afin de jouer le jeu. Trois gardiens nous encerclent, l'un d'eux se rapproche. Intimidé, comme si finalement j'étais un espèce de trophée de chasse et que ça relève d'une prouesse. Mes prunelles bleues finissent sur la lame de Sixte, mais mes oreilles sont tendues vers la conversation.
« Et tu es en un seul morceau cocotte ?
- La vache, elle a radiné avec Drakyn...
- J'avoue que là...
- Bon, vos gueules tous les deux. Hm, ouais, c'est bien un Drakyn. Suis-nous. Et toi, tu as un nom ? »
Je prends le temps d'aviser Sixte, faussement craintif. Puis de prendre une inspiration. Je crois que je sais bien mentir.
« Darius, Darius Raven. »
Que je souffle, doucement d'une voix grave, capitulant. Désolé, père, d'avoir piqué ton prénom, je n'avais pas d'autres idées en tête.
« Bienvenue dans la merde, Darius. Vous deux, vous allez donc nous suivre, on va vous conduire à l'As. Comme il était convenu. »
Je regarde les menottes et commence à progresser, devant cette mercenaire. En espérant que son plan soit fin et suffisamment efficace pour que j'évite de tous les massacrer et brûler le quartier. Sentant sa lame dans le dos, je marche dans ladite direction donnée par les gardiens. Ce quartier, récemment tombé sous de nouvelles influences, se profile comme un sombre labyrinthe dans les entrailles de Liberty. Les ruelles étroites et tortueuses, baignées d'une lueur faible provenant de lanternes délabrées, laissent entrevoir des murs décrépits et des enseignes récupérées et bricolées. Les façades des bâtiments, jadis témoins d'une vie plus florissante, portent désormais les cicatrices de graffiti obscurs, dénonçant la présence de factions obscures ayant récemment pris possession des lieux ; des symboles qu'on trouve sur des cartes ; Trèfles, Carreaux, Cœur et Pique. Les vitrines brisées et les devantures abandonnées racontent une histoire de décadence urbaine, où le désordre a évincé toute once de vie antérieure. Des ombres furtives se glissent dans les coins de rue, s'évanouissant dans l'obscurité avant que l'œil ne puisse les fixer. L'éclairage tamisé met en relief des silhouettes encapuchonnées et des regards curieux, laissant planer une menace indéfinissable.
Et je vais droit dans la gueule du loup.
Une journée comme une autre.
Une voix qui aurait été douce, mièvre, presque mélodique, si elle n'avait pas été affectée par l'humeur de son propriétaire. Certainement aussi les évènements de sa vie. Je vais garder un regard vers la ville alors qu'elle s'approche furtivement dans ma direction. Sans pouvoirs, il est quasiment impossible de l'entendre arriver. Si je n'étais pas sur mes gardes, de grande chance qu'elle pourrait m'assassiner sans que je puisse faire quoi que ce soit. Sentant son regard sur moi, je me tourne doucement dans sa direction. Je sais qu'elle est là pour mon argent, pas pour notre partenariat. Dans le reflet de ses iris clairs, je vois facilement de la haine, de la colère, une fièvre qui n'a pas l'air de la quitter, et qui ne la quittera pas avant un long moment. Pas un mot ne sort de ma bouche, si ce n'est un signe de tête pour accepter de la suivre. J'hausse un sourcil sur cette besace qui émet d'étranges cliquetis métalliques. Du pognon ? Non. Pas le temps d'y réfléchir, le petit chat finit de miauler et voilà qu'elle se glisse à travers les structures avec toute l'agilité qui la caractérise.
Une longue inspiration, et je propulse toute ma masse vers l'avant. Essayant de contracter tous mes muscles dans les mouvements amples et les amortissements, afin d'éviter de faire résonner mes quelques 230 kgs à travers toute la ville. Franchissement, roulade, passage à travers d'un toit à un autre. Courir après Sixte n'était pas une tâche aisée. La voyant tourner au dernier moment, freiner sur changement soudain de direction me fait grogner dans l'effort. Elle ne changera jamais...
« Grr...! »
J'ai cru la perdre lorsqu'elle disparaît dans une gorge étroite entre deux toitures. Perdu pour perdu, je saute l'ensemble, déploie mes ailes, plane pendant quelques secondes, et descends délicatement lorsque je la retrouve pour reprendre ma course. Notre chemin s'arrête à un quartier, qui a bien la gueule de l'emploi. Posant un genou pour me mettre à son niveau, je tends enfin les oreilles pour entendre ce qu'elle avait à dire. De nouveau ce bruit métallique, et même pas le temps de la féliciter pour le travail que les choses vont aller beaucoup trop vite. On tombe dans le vide, sentant mes poignets se resserrer dans un étau froid, juste le temps d'activer mon renforcement physique pour finalement rebondir lourdement sur le sol. Mes pupilles se dilatent de colère, un énorme grognement de douleur se transforme en rage sous-jacente. Bourdonnant dans mon torse dans un grondement bestial, menaçant et caverneux. Assise sur mon torse qui monte et descend rapidement, sa voix vient me susurrer une note étrange, et c'est là que je comprends : un plan. Un plan qui est bien parti pour me mettre dans la bouse, jusqu'à la noyade, mais un plan quand même.
La pression redescend, un soupir lassé me trahit.
« Bah voyons. » Que je réponds en douceur.
Et voilà que je deviens le captif, ainsi qu'une monnaie d'échange pour rencontrer l'As. N'importe quel limier qui verrait ce paysage se dirait que je me suis simplement et naïvement prendre pour une grosse dondon. Une lame finit à ma gorge dans ma plus grande indifférence, laissant un regard très facile à interpréter aux yeux de celle qui me tient fraîchement prisonnier : "attention, ça serait dommage que je te mange le bras". Je me redresse, surplombe tout le monde de toute ma masse, et recroqueville doucement le dos dans une posture défaitiste, afin de jouer le jeu. Trois gardiens nous encerclent, l'un d'eux se rapproche. Intimidé, comme si finalement j'étais un espèce de trophée de chasse et que ça relève d'une prouesse. Mes prunelles bleues finissent sur la lame de Sixte, mais mes oreilles sont tendues vers la conversation.
« Et tu es en un seul morceau cocotte ?
- La vache, elle a radiné avec Drakyn...
- J'avoue que là...
- Bon, vos gueules tous les deux. Hm, ouais, c'est bien un Drakyn. Suis-nous. Et toi, tu as un nom ? »
Je prends le temps d'aviser Sixte, faussement craintif. Puis de prendre une inspiration. Je crois que je sais bien mentir.
« Darius, Darius Raven. »
Que je souffle, doucement d'une voix grave, capitulant. Désolé, père, d'avoir piqué ton prénom, je n'avais pas d'autres idées en tête.
« Bienvenue dans la merde, Darius. Vous deux, vous allez donc nous suivre, on va vous conduire à l'As. Comme il était convenu. »
Je regarde les menottes et commence à progresser, devant cette mercenaire. En espérant que son plan soit fin et suffisamment efficace pour que j'évite de tous les massacrer et brûler le quartier. Sentant sa lame dans le dos, je marche dans ladite direction donnée par les gardiens. Ce quartier, récemment tombé sous de nouvelles influences, se profile comme un sombre labyrinthe dans les entrailles de Liberty. Les ruelles étroites et tortueuses, baignées d'une lueur faible provenant de lanternes délabrées, laissent entrevoir des murs décrépits et des enseignes récupérées et bricolées. Les façades des bâtiments, jadis témoins d'une vie plus florissante, portent désormais les cicatrices de graffiti obscurs, dénonçant la présence de factions obscures ayant récemment pris possession des lieux ; des symboles qu'on trouve sur des cartes ; Trèfles, Carreaux, Cœur et Pique. Les vitrines brisées et les devantures abandonnées racontent une histoire de décadence urbaine, où le désordre a évincé toute once de vie antérieure. Des ombres furtives se glissent dans les coins de rue, s'évanouissant dans l'obscurité avant que l'œil ne puisse les fixer. L'éclairage tamisé met en relief des silhouettes encapuchonnées et des regards curieux, laissant planer une menace indéfinissable.
Et je vais droit dans la gueule du loup.
Une journée comme une autre.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 175
crédits : 1124
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Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Kieran avait compris, elle le lut dans le tréfond de ses iris turquoises qui l’aurait cloué sur place quelques secondes auparavant. Maintenant le feu était apaisé et il la regardait avec un mélange de compréhension et d’agacement. Sa dague glissa jusqu’à sa gorge et elle le tint au fil de sa lame. Un mouvement trop brusque et il s’entamerait la peau. Quoi que Sixte douta de pouvoir inciser un cuir aussi épais que le sien. Heureusement, elle ne voulait pas la mort du drakyn. Pas aujourd’hui en tout cas. Abandonnant son intérêt pour lui, elle se tourna vers les trois hommes qui s’étaient approchés. Ils l’observaient comme des hiboux éblouis par une lanterne. Elle pouvait les comprendre. Si elle ne connaissait pas beaucoup de ses semblables, elle savait que Kieran était un beau spécimen. Aussi grand que puissant, il aurait pu la broyer à la seule force de sa main et si elle ne l’avait pas prit par surprise, elle était certaine qu’il aurait pu s’empêcher de chuter. Même son poids n’aurait pu l'entraîner dans le vide tant il était robuste. A ses côtés elle était frêle comme une brindille, petite comme un chaton et pourtant le dos courbé de son prisonnier lui permettait de menacer sa gorge. C'était ce qui terrifiait ces hommes. Comment une aussi petite chose pouvait dompter une telle force de la nature ? La réponse était évidente. Pourtant seul l’un d’eux, le moins impressionné sembla conjecturer. Ce fut bref, mais les affres du doutes reflétèrent dans ses prunelles avant qu’il ne demande son nom au drakyn. Sixte savait qu’il répondrait, pourtant elle ne se priva pas de tirer sèchement sur les chaînes et à cela Kieran répondit d’un regard craintif qui aurait presque pu la convaincre.
Exactement comme elle l’avait prévue la réponse du géant fut leur porte d’entrée. Sa dague quitta sa gorge pour aller flirter avec ses côtes, là où seul le tissu les protégeaient. Ils s’engagèrent dans un étrange dédale de ruelles exigu. Plus pauvre que la pauvreté, l'endroit semble abandonné. Seuls les graffitis et la lumière trahissaient la présence d’habitants. Les devantures étaient délabrées, le sol pavé devenu boue et le silence d’or. Sixte eut beau chercher dans sa mémoire, cet endroit ne lui revint pas. Pourtant en plus de cent ans, elle pouvait se targuer de connaître la république comme sa poche. Avait-il tant changé qu’elle ne s’en souvint pas ? Ou était-ce un endroit qu’elle n’avait encore jamais découvert ? Elle n’osait poser la question de peur d’attirer l’attention de quelconque manière. Cependant, elle se pencha légèrement vers Kieran qui était toujours le dos arrondi et murmura : - Je ne reconnais pas cet endroit… Je ne l’ai jamais vu. Malgré toutes mes pérégrinations. Elle n’eut pas le temps d’attendre la réponse du drakyn que dans son dos une voix retentit.
- C’est quoi ces messes basses ?
- Je lui expliquais simplement comment j’écorcherais puis éviscérerais sa petite sœur si il avait le malheur de tenter de s’échapper. Répondit Sixte du tac au tac. - Je ne sais pas vous mais j’ai toujours eut une fascination pour les peaux de drakyn, elles sont parfaitement résistantes et celles des jeunes individus surtout les femelles sont un véritable plaisir à retirer de leur corps. C’est presque aussi simple que de tirer un collant. Et les viscères se vendent très bi-...
- Suffit. Siffla l’homme, la mâchoire contractée et l’air écoeuré.
Sixte se fendit d’un sourire énigmatique et se pencha à nouveau vers Kieran.
- Tes mains, intima-t-elle, c’est un nœud de scalffold. Un peu de pression et tu devrais te libérer sans trop de difficultés. Mais il nous faut d’abord atteindre l’As.
Cette fois leur escorte n’essaya pas de discuter et les laissa converser, non sans jeter un regard dégoûté sur l’elfe qui ne le remarqua pas.
Après une bonne quinzaine de minutes de marche et autant de centimètres de boue arrachés à leur bottes, il se retrouvèrent face à une bâtisse qui n’avait pas plus fière allure que le reste des rues qu’ils avaient parcouru. C’eut été, autrefois, une belle demeure. Sixte pouvait le deviner aux grandes colonnes qui soutenaient un porche digne d’un temple ainsi qu’à la porte dont les arabesques en métal formaient un entrelacs à la mode Mélornoise qui semblaient plonger droits sur les deux petites poignées en métal. C’était comme si la porte elle-même les pointait du doigt. Le premier homme avec eux s’avança pour les tourner et la porte s’ouvrit sans un grincement. “C’est habité”. Songea Sixte alors qu’aucune lumière ne filtrait à travers les volets clos. Quand ils entrèrent, une odeur aigre d’humidité et de poussière lui fit retrousser les lèvres et le nez et elle émit un sifflement désapprobateur dont personne ne se formalisa.
- L’As de pique est-il un indigent ? Railla l’elfe.
Un carreau d’arbalète fusa sans qu’elle ne l’eut vu venir et lui fendit la joue pour terminer sa course dans le mur derrière elle. Si elle n’avait pas cillé, son corps entier s’était tendu comme la corde d’un arc, même ses doigts sous ses gants tenait la chaîne de Kieran à s’en faire blanchir les phalanges.
- Qu’est-ce que cela signifie ?
- L’As de pique a dit qu’il voulait le drakyn. Pas celui qui le capture et moi j’ai pas confiance. Dans le doute. Tu nous manqueras pas.
Les yeux de Sixte se plissèrent.
- L’As de pique n’est donc pas un homme de parole.
- Pas de promesse pour les mercenaires.
Et un nouveau carreau se décocha.
Ils étaient au nombre de quatre ; ceux qui les avaient accompagnés plus le tireur à l’arbalète. Nul doute qu’ils pensaient que Kieran ne représentait pas une menace. Ils étaient, après tout, sur le point de mettre à mort celle qui l’avait capturé. Peut-être avaient-ils raison.
- Il en faut un vivant. Déclara-t-elle en bondissant sur le côté, évitant de justesse le carreau qui ne fit qu'entailler son armure de cuir souple.
Exactement comme elle l’avait prévue la réponse du géant fut leur porte d’entrée. Sa dague quitta sa gorge pour aller flirter avec ses côtes, là où seul le tissu les protégeaient. Ils s’engagèrent dans un étrange dédale de ruelles exigu. Plus pauvre que la pauvreté, l'endroit semble abandonné. Seuls les graffitis et la lumière trahissaient la présence d’habitants. Les devantures étaient délabrées, le sol pavé devenu boue et le silence d’or. Sixte eut beau chercher dans sa mémoire, cet endroit ne lui revint pas. Pourtant en plus de cent ans, elle pouvait se targuer de connaître la république comme sa poche. Avait-il tant changé qu’elle ne s’en souvint pas ? Ou était-ce un endroit qu’elle n’avait encore jamais découvert ? Elle n’osait poser la question de peur d’attirer l’attention de quelconque manière. Cependant, elle se pencha légèrement vers Kieran qui était toujours le dos arrondi et murmura : - Je ne reconnais pas cet endroit… Je ne l’ai jamais vu. Malgré toutes mes pérégrinations. Elle n’eut pas le temps d’attendre la réponse du drakyn que dans son dos une voix retentit.
- C’est quoi ces messes basses ?
- Je lui expliquais simplement comment j’écorcherais puis éviscérerais sa petite sœur si il avait le malheur de tenter de s’échapper. Répondit Sixte du tac au tac. - Je ne sais pas vous mais j’ai toujours eut une fascination pour les peaux de drakyn, elles sont parfaitement résistantes et celles des jeunes individus surtout les femelles sont un véritable plaisir à retirer de leur corps. C’est presque aussi simple que de tirer un collant. Et les viscères se vendent très bi-...
- Suffit. Siffla l’homme, la mâchoire contractée et l’air écoeuré.
Sixte se fendit d’un sourire énigmatique et se pencha à nouveau vers Kieran.
- Tes mains, intima-t-elle, c’est un nœud de scalffold. Un peu de pression et tu devrais te libérer sans trop de difficultés. Mais il nous faut d’abord atteindre l’As.
Cette fois leur escorte n’essaya pas de discuter et les laissa converser, non sans jeter un regard dégoûté sur l’elfe qui ne le remarqua pas.
Après une bonne quinzaine de minutes de marche et autant de centimètres de boue arrachés à leur bottes, il se retrouvèrent face à une bâtisse qui n’avait pas plus fière allure que le reste des rues qu’ils avaient parcouru. C’eut été, autrefois, une belle demeure. Sixte pouvait le deviner aux grandes colonnes qui soutenaient un porche digne d’un temple ainsi qu’à la porte dont les arabesques en métal formaient un entrelacs à la mode Mélornoise qui semblaient plonger droits sur les deux petites poignées en métal. C’était comme si la porte elle-même les pointait du doigt. Le premier homme avec eux s’avança pour les tourner et la porte s’ouvrit sans un grincement. “C’est habité”. Songea Sixte alors qu’aucune lumière ne filtrait à travers les volets clos. Quand ils entrèrent, une odeur aigre d’humidité et de poussière lui fit retrousser les lèvres et le nez et elle émit un sifflement désapprobateur dont personne ne se formalisa.
- L’As de pique est-il un indigent ? Railla l’elfe.
Un carreau d’arbalète fusa sans qu’elle ne l’eut vu venir et lui fendit la joue pour terminer sa course dans le mur derrière elle. Si elle n’avait pas cillé, son corps entier s’était tendu comme la corde d’un arc, même ses doigts sous ses gants tenait la chaîne de Kieran à s’en faire blanchir les phalanges.
- Qu’est-ce que cela signifie ?
- L’As de pique a dit qu’il voulait le drakyn. Pas celui qui le capture et moi j’ai pas confiance. Dans le doute. Tu nous manqueras pas.
Les yeux de Sixte se plissèrent.
- L’As de pique n’est donc pas un homme de parole.
- Pas de promesse pour les mercenaires.
Et un nouveau carreau se décocha.
Ils étaient au nombre de quatre ; ceux qui les avaient accompagnés plus le tireur à l’arbalète. Nul doute qu’ils pensaient que Kieran ne représentait pas une menace. Ils étaient, après tout, sur le point de mettre à mort celle qui l’avait capturé. Peut-être avaient-ils raison.
- Il en faut un vivant. Déclara-t-elle en bondissant sur le côté, évitant de justesse le carreau qui ne fit qu'entailler son armure de cuir souple.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Ses lèvres se portent à mes oreilles, et, oui... Elle a raison.
Cet endroit, pour avoir quand même zoné énormément ces dernières années dans toute la République, me dit foutrement que dalle.
Si je connaissais ses compétences furtives qui peuvent refroidir plus d'un, c'est une surprise de la voir jouer les actrices talentueuses. Quoi que toujours entière, piquante et menaçante. Pauvre petite sœur imaginaire si on l'écoute parler une minute. J'étouffe un grognement faussement contrarié, mais force est d'admettre qu'elle pousse à l'admiration. Mais, faudrait peut-être qu'elle se promène une ou deux heures dans le Razkaal, juste pour qu'elle comprenne que le stade de l'éviscération est une étape bien mignonne, mais quand ça sort de sa bouche, faut reconnaître que ça a son lot d'intimidation.
Un demi-sourire discret s'étire après l'explication du nœud, laissant furtivement une œillade pour bien voir que c'est un scalffold. Même si je me suis vu soulever des objets de 400 kilos, mieux ne pas jouer avec le feu sur une manœuvre qu'on peut rapidement exécuter, plutôt que de perdre du temps à tenter de pulvériser les menottes à la seule force de mes bras. Je tire une moue grave, comme si elle venait de me cracher une dernière joute verbale qui aurait cloué mon âme une bonne fois pour toute. Dire qu'à chaque fois qu'on se croise, j'ai droit à des estocades qui n'atteignent jamais leur cible, c'est son heure de gloire, ce soir. Sans pouvoir répondre, hélas, ma voix a beaucoup trop de coffre pour échanger davantage.
Les choses vont prendre une autre vitesse une fois arrêté devant cette bâtisse, qui avait l'air bien jolie durant ses jours heureux. Les colonnes qui s'érigent devant l'entrée me rappellent les constructions au campus de Melorn. Les dernières fois où j'y allais, c'était pour voir ma sœur d'arme Shael. Qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer ici... Est-ce que c'est l'arrivée de l'As et ses sbires qui ont fait le ménage, et que le prix à payer est un quartier fantôme, lugubre et crade ? Heureusement que mon odorat développé s'est habitué au Razkaal, car en effet, ça poque les sinus, une fois que je baisse la tête pour entrer. Sixte lira dans mes pensées.
Le sifflement d'une flèche m'arrêtera dans ma réflexion. Une légère estafilade se dessine sur la joue du mercenaire, tandis que je me redresse de toute ma masse. Ma respiration prend un rythme plus franc. Ils n'ont plus besoin de ses services, et ce qui devait ressembler à une simple livraison de Drakyn emballée finit en embuscade étroit dans un bâtiment qui sent le moisi. L'arbalète fait claquer encore une fois sa corde, manque encore sa cible de justesse, et la consigne donnée suit la pensée que je venais de concrétiser dans ma tête.
« Juste un seul. » Que je répète, doucement, tout en défaisant mes liens.
Proche d'une table, je l'envoie valser vers le tireur qui la prend plein axe dans le museau, avant de voir son crâne rebondir contre le mur du fond dans une giclée de sang. Deux épées et une dague chuintent dans la pièce, puis, Portecendres. Une claymore aux couleurs feu, d'à peu près quinze kilos, que je sors de son fourreau avant de la poser sur mon épaule. Les trois restants vont commencer à s'emballer, l'un d'eux pestant contre mon binôme de fortune.
« Tu nous as menti, pouffiasse !
- Eh. C'est moi qu'il faut regarder, maintenant.
- Vous deux, butez-le ! Un Drakyn mort fera l'affaire.
- Allez, on danse. » Que je termine, le ton grave.
C'est là que le Reikois va sortir de sa tannière.
Deux attaques simultanées frappent sur moi. Un simple mouvement circulaire de la tête pour éviter le premier qui trébuche un peu plus loin, parer le deuxième en levant Portecendres entre nous. Laisser l'attaque suivante s'abattre dans ma direction, se décaler d'un pas. Attraper le poignet, tordre, puis accentuer la torsion pour fracturer. Un hurlement de douleur remplit la pièce avant de l'étouffer dans un empalement net dans la poitrine. Le soulever au bout de ma lame, puis le balancer vers ma deuxième cible qui venait de courir dans ma direction.
Mon torse s'illumine avant de leur cracher un flux de flammes gras et continu pendant de longues secondes, les embrasant vivants. Le blessé meurt, l'autre court jusqu'à la sortie avant d'agoniser un peu plus loin devant la bâtisse, sous le porche, carbonisé. Je marche lourdement dans sa direction, plonge ma main armée de griffes à sa gorge, l'autre sur son visage pour m'y appuyer avec force, avant de lui arracher la jugulaire et la jeter un peu plus loin dans la boue. Je range mon épée, et avise Sixte qui est encore dans le moment fort du combat.
« Plus qu'un. Fais donc, je serais ton meilleur public. » Que je lui dis avec douceur, alors que je m'essuie les mains avec un chiffon sorti de ma besace.
Allons voir quelles sont ses méthodes de neutralisation, surtout pour le garder en vie.
Cet endroit, pour avoir quand même zoné énormément ces dernières années dans toute la République, me dit foutrement que dalle.
Si je connaissais ses compétences furtives qui peuvent refroidir plus d'un, c'est une surprise de la voir jouer les actrices talentueuses. Quoi que toujours entière, piquante et menaçante. Pauvre petite sœur imaginaire si on l'écoute parler une minute. J'étouffe un grognement faussement contrarié, mais force est d'admettre qu'elle pousse à l'admiration. Mais, faudrait peut-être qu'elle se promène une ou deux heures dans le Razkaal, juste pour qu'elle comprenne que le stade de l'éviscération est une étape bien mignonne, mais quand ça sort de sa bouche, faut reconnaître que ça a son lot d'intimidation.
Un demi-sourire discret s'étire après l'explication du nœud, laissant furtivement une œillade pour bien voir que c'est un scalffold. Même si je me suis vu soulever des objets de 400 kilos, mieux ne pas jouer avec le feu sur une manœuvre qu'on peut rapidement exécuter, plutôt que de perdre du temps à tenter de pulvériser les menottes à la seule force de mes bras. Je tire une moue grave, comme si elle venait de me cracher une dernière joute verbale qui aurait cloué mon âme une bonne fois pour toute. Dire qu'à chaque fois qu'on se croise, j'ai droit à des estocades qui n'atteignent jamais leur cible, c'est son heure de gloire, ce soir. Sans pouvoir répondre, hélas, ma voix a beaucoup trop de coffre pour échanger davantage.
Les choses vont prendre une autre vitesse une fois arrêté devant cette bâtisse, qui avait l'air bien jolie durant ses jours heureux. Les colonnes qui s'érigent devant l'entrée me rappellent les constructions au campus de Melorn. Les dernières fois où j'y allais, c'était pour voir ma sœur d'arme Shael. Qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer ici... Est-ce que c'est l'arrivée de l'As et ses sbires qui ont fait le ménage, et que le prix à payer est un quartier fantôme, lugubre et crade ? Heureusement que mon odorat développé s'est habitué au Razkaal, car en effet, ça poque les sinus, une fois que je baisse la tête pour entrer. Sixte lira dans mes pensées.
Le sifflement d'une flèche m'arrêtera dans ma réflexion. Une légère estafilade se dessine sur la joue du mercenaire, tandis que je me redresse de toute ma masse. Ma respiration prend un rythme plus franc. Ils n'ont plus besoin de ses services, et ce qui devait ressembler à une simple livraison de Drakyn emballée finit en embuscade étroit dans un bâtiment qui sent le moisi. L'arbalète fait claquer encore une fois sa corde, manque encore sa cible de justesse, et la consigne donnée suit la pensée que je venais de concrétiser dans ma tête.
« Juste un seul. » Que je répète, doucement, tout en défaisant mes liens.
Proche d'une table, je l'envoie valser vers le tireur qui la prend plein axe dans le museau, avant de voir son crâne rebondir contre le mur du fond dans une giclée de sang. Deux épées et une dague chuintent dans la pièce, puis, Portecendres. Une claymore aux couleurs feu, d'à peu près quinze kilos, que je sors de son fourreau avant de la poser sur mon épaule. Les trois restants vont commencer à s'emballer, l'un d'eux pestant contre mon binôme de fortune.
« Tu nous as menti, pouffiasse !
- Eh. C'est moi qu'il faut regarder, maintenant.
- Vous deux, butez-le ! Un Drakyn mort fera l'affaire.
- Allez, on danse. » Que je termine, le ton grave.
C'est là que le Reikois va sortir de sa tannière.
Deux attaques simultanées frappent sur moi. Un simple mouvement circulaire de la tête pour éviter le premier qui trébuche un peu plus loin, parer le deuxième en levant Portecendres entre nous. Laisser l'attaque suivante s'abattre dans ma direction, se décaler d'un pas. Attraper le poignet, tordre, puis accentuer la torsion pour fracturer. Un hurlement de douleur remplit la pièce avant de l'étouffer dans un empalement net dans la poitrine. Le soulever au bout de ma lame, puis le balancer vers ma deuxième cible qui venait de courir dans ma direction.
Mon torse s'illumine avant de leur cracher un flux de flammes gras et continu pendant de longues secondes, les embrasant vivants. Le blessé meurt, l'autre court jusqu'à la sortie avant d'agoniser un peu plus loin devant la bâtisse, sous le porche, carbonisé. Je marche lourdement dans sa direction, plonge ma main armée de griffes à sa gorge, l'autre sur son visage pour m'y appuyer avec force, avant de lui arracher la jugulaire et la jeter un peu plus loin dans la boue. Je range mon épée, et avise Sixte qui est encore dans le moment fort du combat.
« Plus qu'un. Fais donc, je serais ton meilleur public. » Que je lui dis avec douceur, alors que je m'essuie les mains avec un chiffon sorti de ma besace.
Allons voir quelles sont ses méthodes de neutralisation, surtout pour le garder en vie.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
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Sixte détestait les Reikois plus que tout autre chose en ce bas monde. Elle maudissait leurs coutumes barbares et archaïques, leur amour pour la violence, la sauvagerie et la cruauté mais également la facilité avec laquelle ils maniaient toute cette brutalité. Elle méprisait leurs croyances mais aussi leurs empereurs. Puissent-ils vanter leur grandeur, ils ne l’étaient que par leur titre. Du reste, ils étaient aussi petits qu’elle. Dragon ou pas. Au même moment le crâne du tireur vola en morceau comme un œuf que l’on aurait projeté contre un mur. Ses lèvres se retroussèrent sur ses gencives en une moue écoeurée. Non, elle n’aimait pas les Reikois mais ils étaient foutrement pratiques. Elle en prit réellement conscience quand Kieran se mit véritablement en action. Grand, il le paraissait encore bien plus maintenant que ses poignets étaient déliés et que le combat le rappelait à lui. Un peu comme si un glas inaudible avait sonné et transformé un chat en dragon. C’était exactement ce qu’elle ressentit quand elle constata que l’épée qu’il tenait en main était presque aussi grande qu’elle.
- Joli tir. Persifla-t-elle avant de s’élancer à son tour dans la mêlée.
Pouffiasse, salope, pute de Melorn. Au cours des ans, Sixte avait eu son lot d'insultes, si bien qu’elles lui passaient largement au-dessus de la tête. Elle regretta seulement l'originalité dont, parfois, ses agresseurs faisaient preuve. Ce qui n’était pas le cas ici. Alors elle se contenta de prendre à partie le dernier des hommes de leurs escortes, le seul qui avait été assez malin pour ne pas s’en prendre au Drakyn, préférant sans aucun doute la proie plus facile qu’elle représentait. Elle ne pouvait l’en blâmer, c’est exactement ce qu’elle aurait fait. Bien que bonne combattante, elle était infiniment moins redoutable que Kieran. Ou peut-être différemment.
Son adversaire était stressé, elle le voyait et le sentait aux gouttes de sueurs qui perlaient le long de ses tempes mais aussi aux regards inquiets qu’il lançait de manière anarchique vers ses deux autres camarades. Ses attaques étaient laborieuses et l’elfe n’avait absolument aucune difficulté à les éviter. Quand un bruit d’os brisé éclata dans la pièce, il pâlit plus qu’il ne l’était déjà et se jeta sur Sixte en hurlant. Le pied léger, elle pivota légèrement sur les talons et l’esquiva avant de se remettre droite. Ce manège se reproduisit trois fois avant que l’homme ne prenne conscience qu’il ne ferait rien de cette façon. Pendant ce temps, Kieran avait préparé sa brochette et était sur le point de la mettre à cuire. Ce fut sans doute la goutte de trop pour la pauvre hère qui se mit à hurler alors qu’une odeur désagréable de cochon grillé leur montait aux narines. D’un rapide coup d'œil Sixte avisa les cadavres carbonisés. Vraiment, les Reikois… Songea-t-elle avant de se réintéresser à son propre duel. Qui n’en était pas un car l’homme était à un cheveux de tourner de l'œil.
Le corps de l’elfe était tendu, prêt à agir et celui qui lui faisait face semblait également à bout de souffle. A les voir ainsi on eut dit qu’ils avaient combattu durant des heures et qu’ils étaient sur le point de remettre le couvert. Hélas, au moment même où Sixte s’apprêtait à bouger, son adversaire s’écroula lourdement sur le sol. Elle resta bouche bée un moment avant de se redresser et de ranger sa dague dans son fourreau. Elle se tourna lentement, un sourire mesquin gravé sur ses traits et lança : - Tu vois, il n’y a pas besoin de faire preuve de brutalité et d’avoir des gros muscles pour faire peur. Un peu plus et elle levait le menton d’un air snob mais elle s’en abstint et retourna auprès de l’homme qui gisait toujours face contre terre. Elle le redressa, non sans peine, puis se mit à le gifler de gauche et de droite, de plus en plus fort jusqu’à ce que ses yeux se mettent à papillonner.
- Bon retour parmi nous princesse. L’homme gémit et manqua de s’évanouir à nouveau mais elle le baffa suffisamment fort pour lui garder les pieds sur terre. - L’As de pique.
- Je… Je sais pas. Bégaya l’homme.
- Ce serait dommage que mon ami, elle désigna Kieran, soit obligé de te rafraîchir la mémoire. Alors que si tu nous guide… Je pourrais bien ne pas te voir quand tu fileras malencontreusement en douce.
Il la regarda, ses yeux larmoyèrent puis après une brève hésitation il hocha la tête.
- B-bon d’-d’accord, je vais vous guider…
- Et pas d’entourloupe sinon c’est barbecue.
- Non non… Tout en se redressant, il lança un regard craintif au Drakyn.
Sixte attrapa une corde dans sa besace et lui lia les mains avec un nœud différent de celui qu’elle avait utilisé pour Kieran.
- Comment tu t’appelles ?
- Jaloc.
- Bien Jaloc, tu vas nous mener vers l’As de pique. On te suit.
L’homme sembla ciller mais il se mit en marche, entouré par une elfe un peu petite et un drakyn un peu trop grand.
- Joli tir. Persifla-t-elle avant de s’élancer à son tour dans la mêlée.
Pouffiasse, salope, pute de Melorn. Au cours des ans, Sixte avait eu son lot d'insultes, si bien qu’elles lui passaient largement au-dessus de la tête. Elle regretta seulement l'originalité dont, parfois, ses agresseurs faisaient preuve. Ce qui n’était pas le cas ici. Alors elle se contenta de prendre à partie le dernier des hommes de leurs escortes, le seul qui avait été assez malin pour ne pas s’en prendre au Drakyn, préférant sans aucun doute la proie plus facile qu’elle représentait. Elle ne pouvait l’en blâmer, c’est exactement ce qu’elle aurait fait. Bien que bonne combattante, elle était infiniment moins redoutable que Kieran. Ou peut-être différemment.
Son adversaire était stressé, elle le voyait et le sentait aux gouttes de sueurs qui perlaient le long de ses tempes mais aussi aux regards inquiets qu’il lançait de manière anarchique vers ses deux autres camarades. Ses attaques étaient laborieuses et l’elfe n’avait absolument aucune difficulté à les éviter. Quand un bruit d’os brisé éclata dans la pièce, il pâlit plus qu’il ne l’était déjà et se jeta sur Sixte en hurlant. Le pied léger, elle pivota légèrement sur les talons et l’esquiva avant de se remettre droite. Ce manège se reproduisit trois fois avant que l’homme ne prenne conscience qu’il ne ferait rien de cette façon. Pendant ce temps, Kieran avait préparé sa brochette et était sur le point de la mettre à cuire. Ce fut sans doute la goutte de trop pour la pauvre hère qui se mit à hurler alors qu’une odeur désagréable de cochon grillé leur montait aux narines. D’un rapide coup d'œil Sixte avisa les cadavres carbonisés. Vraiment, les Reikois… Songea-t-elle avant de se réintéresser à son propre duel. Qui n’en était pas un car l’homme était à un cheveux de tourner de l'œil.
Le corps de l’elfe était tendu, prêt à agir et celui qui lui faisait face semblait également à bout de souffle. A les voir ainsi on eut dit qu’ils avaient combattu durant des heures et qu’ils étaient sur le point de remettre le couvert. Hélas, au moment même où Sixte s’apprêtait à bouger, son adversaire s’écroula lourdement sur le sol. Elle resta bouche bée un moment avant de se redresser et de ranger sa dague dans son fourreau. Elle se tourna lentement, un sourire mesquin gravé sur ses traits et lança : - Tu vois, il n’y a pas besoin de faire preuve de brutalité et d’avoir des gros muscles pour faire peur. Un peu plus et elle levait le menton d’un air snob mais elle s’en abstint et retourna auprès de l’homme qui gisait toujours face contre terre. Elle le redressa, non sans peine, puis se mit à le gifler de gauche et de droite, de plus en plus fort jusqu’à ce que ses yeux se mettent à papillonner.
- Bon retour parmi nous princesse. L’homme gémit et manqua de s’évanouir à nouveau mais elle le baffa suffisamment fort pour lui garder les pieds sur terre. - L’As de pique.
- Je… Je sais pas. Bégaya l’homme.
- Ce serait dommage que mon ami, elle désigna Kieran, soit obligé de te rafraîchir la mémoire. Alors que si tu nous guide… Je pourrais bien ne pas te voir quand tu fileras malencontreusement en douce.
Il la regarda, ses yeux larmoyèrent puis après une brève hésitation il hocha la tête.
- B-bon d’-d’accord, je vais vous guider…
- Et pas d’entourloupe sinon c’est barbecue.
- Non non… Tout en se redressant, il lança un regard craintif au Drakyn.
Sixte attrapa une corde dans sa besace et lui lia les mains avec un nœud différent de celui qu’elle avait utilisé pour Kieran.
- Comment tu t’appelles ?
- Jaloc.
- Bien Jaloc, tu vas nous mener vers l’As de pique. On te suit.
L’homme sembla ciller mais il se mit en marche, entouré par une elfe un peu petite et un drakyn un peu trop grand.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Ce que j'en retiens ?
Un adversaire au teint blafard. Les jambes tremblantes, le souffle haletant, aussi vulnérable qu'une petite chèvre devant un fauve. Et le Fauve, je l'observe, et ... Ha. Rien. Il tombe comme un pantin disloqué, à ses pieds, et je récolterais une Sixte bien contente de sa manœuvre ; c'est à dire l'absence totale de manœuvre. Qu'est-ce qui a pu le faire tomber comme ça, l'odeur du graillon ? Le sang ? Ou une Sixte capable de choc mental à distance ? On le saura peut-être jamais. Je note sa remarque qui vise directement mes méthodes, à cela, une réponse humble par une légère révérence de la tête.
« Je suis d'accord, la finesse est une arme qui peut s'avérer terrifiante. » Que je lui rétorque, en douceur.
Si on doit tuer un homme, si on est obligé, est-ce que c'est mieux de le faire proprement, d'une flèche dans la tête ? Est-ce que c'est pire de le découper avec une hache ? Et si on doit en tuer dix, cent ou mille ? Et si en les tuant on en sauve mille, ou si on en épargne dix. Et si on sauve sa propre peau, combien vaut un homme ou son assassinat ? Quel genre de calcul de savant fou peut bien répondre à des questions comme ça.
Faut-il simplement essayer d'y répondre.
A présent derrière, à la contempler devant sa victime qui ramasse des escalopes de doigts par demi-douzaine, notre homme viendra capituler pour se ranger du côté de la coopération. Lorsqu'elle me désigne "amicalement" pour le menacer, mes yeux s'illuminent, incandescent, comme un fourneau dans lequel on pourrait apercevoir l'intérieur depuis deux orifices. Evidement, ça va fonctionner, son esprit a l'air bien trop faible sous la torture et c'est certainement pour cela qu'il est un sbire de l'As et non un meneur d'hommes. Je me demande si l'As ressent ce genre de peur où s'il préfère crever sous la torture... Peu importe, l'essentiel est d'abord de le trouver.
Le traquer, le trouver, l'enfermer.
Attaché fermement avec un noeud qui n'a pas l'air de se défaire aussi facilement, le chasseur devient le chassé. En le tenant en joue, je ne peux m'empêcher de poser mon coude vers elle - sur son épaule entre autre, vu nos tailles respectives - en remémorant la scène tout juste passée.
« Alors, comme ça on est ami ? Que je susurre à Sixte.
- Je... Pardon..? Réponds Jaloc, interpellé.
- Je vais te plier, Jaloc.
- J'avance, j'avance...! »
Un demi-sourire amusé et taquin, et mon sérieux s'étale de nouveau sur tout mon faciès une seconde plus tard. Je crois bien qu'en autant d'années de travail le mot "ami" sort aussi facilement de sa bouche. Peut-être que j'irais l'embêter avec cette histoire, une autre fois. En attendant il fallait rester concentré. On avance dans les ruelles négligées du quartier, là où les pavés émettent des soupirs sous nos chaussures usées. Les murs délabrés projettent des ombres animées à chaque coin de rue. Les lampes éteintes vacillent, nous guidant à travers des ruelles étroites où le vent susurre comme un avertissement sinistre.
Les édifices en décrépitude s'inclinent comme des vieillards fatigués, racontant des histoires certainement merdiques, à qui veut bien les écouter. Les fenêtres encrassées nous observent comme des yeux sans vie, témoins silencieux d'une époque révolue.
Sous la lueur discrète de la lune, les ruelles sombres se tracent comme des artères malades d'un quartier que l'on croyait moins déclinant. À chaque pas, le poids des années s'abat sur nos épaules, nous enfonçant davantage dans ce labyrinthe de désespoir où le passé nous serre de ses mains froides. Au bout d'une allée obscure, notre guide hésitant nous conduit vers une sorte de repaire. L'entrée, camouflée par des tentures usées, révèle un passage étroit entre deux bâtiments décrépits. Des murmures étouffés et le tintement lointain de verres révèlent la présence d'une activité clandestine.
À mesure que nous progressons, mes narines sensibles perçoivent une odeur piquante de tabac et d'alcool dans l'air. Des lumières tamisées filent à travers les interstices des volets mal fermés, créant des éclats fugaces dans l'obscurité. Des silhouettes furtives se déplacent dans l'ombre, témoins muets de l'existence d'une société qui a l'air de bien carburer.
Le repaire de l'As se dévoile comme un sous-sol vétuste, accessible par un escalier dissimulé derrière un rideau défraîchi. J'avise Sixte, puis ma main englouti le visage de notre homme pour lui empêcher de sonner l'alerte.
« On ne peut pas entrer comme ça. Ou alors faut être sûr de notre coup. »
Elle n'est pas idiote, mais elle est surtout plus discrète que moi. Y'a pas trente-six solution. Soit on rentre, et on dézingue tout ce qui bouge, soit j'entre avec notre otage et mon binôme m'observe depuis un poste élevé en toute discrétion pour mieux frapper... Soit on se fait passer pour d'autres, en me montrant comme le Drakyn qui veut bien de l'As, mais ça veut dire buter notre guide.
Ou alors, notre chère mercenaire a déjà tout prévu, mais je l'a connais comme une personne qui a le sens de l'improvisation.
Et, je l'a paye, pour ça.
Bordel.
Un adversaire au teint blafard. Les jambes tremblantes, le souffle haletant, aussi vulnérable qu'une petite chèvre devant un fauve. Et le Fauve, je l'observe, et ... Ha. Rien. Il tombe comme un pantin disloqué, à ses pieds, et je récolterais une Sixte bien contente de sa manœuvre ; c'est à dire l'absence totale de manœuvre. Qu'est-ce qui a pu le faire tomber comme ça, l'odeur du graillon ? Le sang ? Ou une Sixte capable de choc mental à distance ? On le saura peut-être jamais. Je note sa remarque qui vise directement mes méthodes, à cela, une réponse humble par une légère révérence de la tête.
« Je suis d'accord, la finesse est une arme qui peut s'avérer terrifiante. » Que je lui rétorque, en douceur.
Si on doit tuer un homme, si on est obligé, est-ce que c'est mieux de le faire proprement, d'une flèche dans la tête ? Est-ce que c'est pire de le découper avec une hache ? Et si on doit en tuer dix, cent ou mille ? Et si en les tuant on en sauve mille, ou si on en épargne dix. Et si on sauve sa propre peau, combien vaut un homme ou son assassinat ? Quel genre de calcul de savant fou peut bien répondre à des questions comme ça.
Faut-il simplement essayer d'y répondre.
A présent derrière, à la contempler devant sa victime qui ramasse des escalopes de doigts par demi-douzaine, notre homme viendra capituler pour se ranger du côté de la coopération. Lorsqu'elle me désigne "amicalement" pour le menacer, mes yeux s'illuminent, incandescent, comme un fourneau dans lequel on pourrait apercevoir l'intérieur depuis deux orifices. Evidement, ça va fonctionner, son esprit a l'air bien trop faible sous la torture et c'est certainement pour cela qu'il est un sbire de l'As et non un meneur d'hommes. Je me demande si l'As ressent ce genre de peur où s'il préfère crever sous la torture... Peu importe, l'essentiel est d'abord de le trouver.
Le traquer, le trouver, l'enfermer.
Attaché fermement avec un noeud qui n'a pas l'air de se défaire aussi facilement, le chasseur devient le chassé. En le tenant en joue, je ne peux m'empêcher de poser mon coude vers elle - sur son épaule entre autre, vu nos tailles respectives - en remémorant la scène tout juste passée.
« Alors, comme ça on est ami ? Que je susurre à Sixte.
- Je... Pardon..? Réponds Jaloc, interpellé.
- Je vais te plier, Jaloc.
- J'avance, j'avance...! »
Un demi-sourire amusé et taquin, et mon sérieux s'étale de nouveau sur tout mon faciès une seconde plus tard. Je crois bien qu'en autant d'années de travail le mot "ami" sort aussi facilement de sa bouche. Peut-être que j'irais l'embêter avec cette histoire, une autre fois. En attendant il fallait rester concentré. On avance dans les ruelles négligées du quartier, là où les pavés émettent des soupirs sous nos chaussures usées. Les murs délabrés projettent des ombres animées à chaque coin de rue. Les lampes éteintes vacillent, nous guidant à travers des ruelles étroites où le vent susurre comme un avertissement sinistre.
Les édifices en décrépitude s'inclinent comme des vieillards fatigués, racontant des histoires certainement merdiques, à qui veut bien les écouter. Les fenêtres encrassées nous observent comme des yeux sans vie, témoins silencieux d'une époque révolue.
Sous la lueur discrète de la lune, les ruelles sombres se tracent comme des artères malades d'un quartier que l'on croyait moins déclinant. À chaque pas, le poids des années s'abat sur nos épaules, nous enfonçant davantage dans ce labyrinthe de désespoir où le passé nous serre de ses mains froides. Au bout d'une allée obscure, notre guide hésitant nous conduit vers une sorte de repaire. L'entrée, camouflée par des tentures usées, révèle un passage étroit entre deux bâtiments décrépits. Des murmures étouffés et le tintement lointain de verres révèlent la présence d'une activité clandestine.
À mesure que nous progressons, mes narines sensibles perçoivent une odeur piquante de tabac et d'alcool dans l'air. Des lumières tamisées filent à travers les interstices des volets mal fermés, créant des éclats fugaces dans l'obscurité. Des silhouettes furtives se déplacent dans l'ombre, témoins muets de l'existence d'une société qui a l'air de bien carburer.
Le repaire de l'As se dévoile comme un sous-sol vétuste, accessible par un escalier dissimulé derrière un rideau défraîchi. J'avise Sixte, puis ma main englouti le visage de notre homme pour lui empêcher de sonner l'alerte.
« On ne peut pas entrer comme ça. Ou alors faut être sûr de notre coup. »
Elle n'est pas idiote, mais elle est surtout plus discrète que moi. Y'a pas trente-six solution. Soit on rentre, et on dézingue tout ce qui bouge, soit j'entre avec notre otage et mon binôme m'observe depuis un poste élevé en toute discrétion pour mieux frapper... Soit on se fait passer pour d'autres, en me montrant comme le Drakyn qui veut bien de l'As, mais ça veut dire buter notre guide.
Ou alors, notre chère mercenaire a déjà tout prévu, mais je l'a connais comme une personne qui a le sens de l'improvisation.
Et, je l'a paye, pour ça.
Bordel.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
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Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
- Non. La voix de Sixte était glaciale et son regard aussi tranchant que de l’acier. L’envie d’ajouter quelques noms d’oiseaux ainsi que les raisons qui faisaient qu’ils ne seraient jamais la démangeait mais elle s’abstint. Kieran avait toujours été d’un calme olympien, peu importe les horreurs qu’elle pouvait lui lancer et elle était presque sûre que c’eut encore été le cas. Cependant, elle ne tenait pas prendre de risque de se retrouver face à deux ennemis en même temps dans un endroit pareil alors elle se contenta d’un regard mauvais puis de redresser son sac sur ses épaules dans un reniflement dédaigneux. Jaloc pâlit aux menaces du drakyn mais se mit tout de même en marche.
Sixte se demandait si il allait plier avant d’arriver. Ses jambes tremblaient autant que celles d’un poulain nouvellement né, son teint était crayeux, ses yeux roulaient dans leurs orbites et ses mains liées étaient incapables de rester en place plus de cinq secondes sans se tortiller. Elle surveilla avec attention qu’il ne défasse pas ses liens ; bien des mercenaires étaient doués pour s’échapper et Jaloc ne semblait pas né de la dernière pluie. Tout comme le reste des rues qu’ils empruntèrent. Vétustes, sales, presque archaïque, l’horloge du temps avait fait bien des dégâts par ici, celle de l'oubli tout autant. Encore plus que par la voie qu’ils avaient emprunté à leur arrivée, la poussière, les gravats et plâtras s’amoncelaient de ci et de là, rendant parfois leur progression un peu plus compliquée. Par moment, l’elfe se demandait si Jaloc ne faisait pas exprès de les obliger à prendre les chemins les plus sinueux pour gagner du temps ou peut-être dans l’espoir d’en blesser l’un deux. Mais Sixte comme Kieran ne se laissèrent pas avoir par de simple débris et ils arrivèrent aux abords d’un bâtiment plus imposant que les autres où leur guide leur dévoila un escalier qui plongeait sous terre. Sixte soupira bruyamment.
- Oui. Son assentiment était plus proche du grognement qu’autre chose. - Pourquoi ne préfèrent-ils pas s’établir sur les toits ? Demanda-t-elle sans attendre réellement de réponses. Toutefois, elle aurait sincèrement préféré que ce soit le cas. - Tu as dû remarquer que nous ne sommes pas tout à fait seuls. Mais je ne suis pas certaine que ce soit des Hommes de l’As. Ils n’ont rien fait jusqu’ici. Du reste, je ne suis sûre de rien. Et elle se tut pour observer la façade du bâtiment qui les surplombait à la manière d’un géant endormis. Elle était lisse comme un nouveau-né, n’arborait aucune fenêtre, ni gouttière et la toiture se trouvait bien trop haut pour qu’elle ne puisse s’y hisser d’un simple bon. Sixte croisa les bras sur sa poitrine et ses doigts se mirent à pianoter alors qu’elle se mettait à faire les cent pas. - Nous ne pouvons pas entrer tous les deux, Jaloc se fera griller dès le début. Regarde sa tête. Persifla-t-elle en désigna d’un coup de nez l’homme qui était sur le point de tourner de l'œil. - Il faut qu’on entre séparément. L’idée de se séparer ne plaisait guère à Sixte. Ici bas, Kieran était son meilleur atout et surtout son seul allié.
Le visage de Jaloc disparaissait complètement sous la main gigantesque de Kieran. C’était un spectacle étrange mais pas moins amusant qui en plus de faire naître un rictus aux coins de ses lèvres pleines, lui donna une idée tout aussi divertissante.
- Lance moi. Dit-elle brusquement. Elle avança d’un pas assuré et se planta devant le drakyn. - Je vais passer par les toits pour les prendre d’en haut, toi tu passeras par en bas avec Jaloc. Avec un peu de chance, je serais l’effet de surprise qu’ils n’attendent pas. Lance moi. Si Kieran fut étonné de sa demande, il n’en laissa rien paraître et bientôt ses mains s’enroulèrent autour d’elle. Exactement comme elles les avaient imaginées ; puissantes et chaudes mais mille fois plus douces. Elle frissonna, il aurait pu lui broyer les côtes d’une simple pression. Sixte était incapable de savoir si l’idée était excitante ou terrifiante mais toujours fut-il qu’une fois à la hauteur de son visage elle planta ses yeux bleus dans les siens. - Nous ne sommes pas amis. Et il la lança si fort qu’elle arriva presque deux mètres au-dessus du toit. Heureusement, elle était aussi agile qu’un chat et se réceptionna en silence non sans l’insulter dans un coin de son esprit.
Le toit était heureusement moins lisse que le reste de la façade et elle trouva en un rien de temps une lucarne brisée qui lui permit d’entrer. Sans surprise, l'endroit était couvert d’une épaisse couche de poussière qui marquait chacun de ses pas. Si une âme était passée par ici cela remontait au moins à une décennie. Sixte se faufila le dos courbé sous la toiture puis descendit une échelle qui la libéra des combles pour l’amener plus profondément dans les étages. Il n’était pas difficile d’imaginer ce à quoi avait dû ressembler cet endroit autrefois. Malgré les salissures, l'on pouvait deviner la richesse du bois des meubles mais aussi des tapisseries sur les murs et des tapis qui étouffaient le son de sa progression. Elle dévala tant de volée de marche qu’elle ne put les compter mais à mesure qu’elle descendait toujours plus bas, tout était plus délabré. Un peu comme si quelqu’un était venu arracher les planches du sol, traîner les meubles sur le parquet poussiéreux en y laissant de larges traînées. Sur ses gardes elle progressa avec plus de prudence, n’hésitant pas à tendre magiquement l’oreille pour s’assurer qu’elle ne commettait pas d’impaire.
Les minutes s’égrainèrent et finalement, un trou dans le plancher lui permis de s’aventurer dans les entrailles de la demeure, là où le bâtiment se prolongeait sous terre. A mesure qu’elle avançait, des voix feutrées lui parvinrent. Elle se glissa par l’interstice d’un mur et progressa habilement sur les poutres de bois qui surplombait une salle du trône de fortune.
- Nous y voilà… Murmura-t-elle en avançant lentement. Un faux pas et elle viendrait se rompre le cou six mètres plus bas. Ses yeux parcoururent la pièce. L’As dont elle ne voyait pas le visage était assit dans son trône délabré et elle ne voyait Kieran nul part. Un brin d’inquiétude lui fit froncer le nez et elle planta le regard vers l’entrée. - Où es-tu saleté de drakyn… Grogna-t-elle. Ses doigts vinrent s’agripper fermement au montant d’un large pilier et elle patienta, incertaine.
Sixte se demandait si il allait plier avant d’arriver. Ses jambes tremblaient autant que celles d’un poulain nouvellement né, son teint était crayeux, ses yeux roulaient dans leurs orbites et ses mains liées étaient incapables de rester en place plus de cinq secondes sans se tortiller. Elle surveilla avec attention qu’il ne défasse pas ses liens ; bien des mercenaires étaient doués pour s’échapper et Jaloc ne semblait pas né de la dernière pluie. Tout comme le reste des rues qu’ils empruntèrent. Vétustes, sales, presque archaïque, l’horloge du temps avait fait bien des dégâts par ici, celle de l'oubli tout autant. Encore plus que par la voie qu’ils avaient emprunté à leur arrivée, la poussière, les gravats et plâtras s’amoncelaient de ci et de là, rendant parfois leur progression un peu plus compliquée. Par moment, l’elfe se demandait si Jaloc ne faisait pas exprès de les obliger à prendre les chemins les plus sinueux pour gagner du temps ou peut-être dans l’espoir d’en blesser l’un deux. Mais Sixte comme Kieran ne se laissèrent pas avoir par de simple débris et ils arrivèrent aux abords d’un bâtiment plus imposant que les autres où leur guide leur dévoila un escalier qui plongeait sous terre. Sixte soupira bruyamment.
- Oui. Son assentiment était plus proche du grognement qu’autre chose. - Pourquoi ne préfèrent-ils pas s’établir sur les toits ? Demanda-t-elle sans attendre réellement de réponses. Toutefois, elle aurait sincèrement préféré que ce soit le cas. - Tu as dû remarquer que nous ne sommes pas tout à fait seuls. Mais je ne suis pas certaine que ce soit des Hommes de l’As. Ils n’ont rien fait jusqu’ici. Du reste, je ne suis sûre de rien. Et elle se tut pour observer la façade du bâtiment qui les surplombait à la manière d’un géant endormis. Elle était lisse comme un nouveau-né, n’arborait aucune fenêtre, ni gouttière et la toiture se trouvait bien trop haut pour qu’elle ne puisse s’y hisser d’un simple bon. Sixte croisa les bras sur sa poitrine et ses doigts se mirent à pianoter alors qu’elle se mettait à faire les cent pas. - Nous ne pouvons pas entrer tous les deux, Jaloc se fera griller dès le début. Regarde sa tête. Persifla-t-elle en désigna d’un coup de nez l’homme qui était sur le point de tourner de l'œil. - Il faut qu’on entre séparément. L’idée de se séparer ne plaisait guère à Sixte. Ici bas, Kieran était son meilleur atout et surtout son seul allié.
Le visage de Jaloc disparaissait complètement sous la main gigantesque de Kieran. C’était un spectacle étrange mais pas moins amusant qui en plus de faire naître un rictus aux coins de ses lèvres pleines, lui donna une idée tout aussi divertissante.
- Lance moi. Dit-elle brusquement. Elle avança d’un pas assuré et se planta devant le drakyn. - Je vais passer par les toits pour les prendre d’en haut, toi tu passeras par en bas avec Jaloc. Avec un peu de chance, je serais l’effet de surprise qu’ils n’attendent pas. Lance moi. Si Kieran fut étonné de sa demande, il n’en laissa rien paraître et bientôt ses mains s’enroulèrent autour d’elle. Exactement comme elles les avaient imaginées ; puissantes et chaudes mais mille fois plus douces. Elle frissonna, il aurait pu lui broyer les côtes d’une simple pression. Sixte était incapable de savoir si l’idée était excitante ou terrifiante mais toujours fut-il qu’une fois à la hauteur de son visage elle planta ses yeux bleus dans les siens. - Nous ne sommes pas amis. Et il la lança si fort qu’elle arriva presque deux mètres au-dessus du toit. Heureusement, elle était aussi agile qu’un chat et se réceptionna en silence non sans l’insulter dans un coin de son esprit.
Le toit était heureusement moins lisse que le reste de la façade et elle trouva en un rien de temps une lucarne brisée qui lui permit d’entrer. Sans surprise, l'endroit était couvert d’une épaisse couche de poussière qui marquait chacun de ses pas. Si une âme était passée par ici cela remontait au moins à une décennie. Sixte se faufila le dos courbé sous la toiture puis descendit une échelle qui la libéra des combles pour l’amener plus profondément dans les étages. Il n’était pas difficile d’imaginer ce à quoi avait dû ressembler cet endroit autrefois. Malgré les salissures, l'on pouvait deviner la richesse du bois des meubles mais aussi des tapisseries sur les murs et des tapis qui étouffaient le son de sa progression. Elle dévala tant de volée de marche qu’elle ne put les compter mais à mesure qu’elle descendait toujours plus bas, tout était plus délabré. Un peu comme si quelqu’un était venu arracher les planches du sol, traîner les meubles sur le parquet poussiéreux en y laissant de larges traînées. Sur ses gardes elle progressa avec plus de prudence, n’hésitant pas à tendre magiquement l’oreille pour s’assurer qu’elle ne commettait pas d’impaire.
Les minutes s’égrainèrent et finalement, un trou dans le plancher lui permis de s’aventurer dans les entrailles de la demeure, là où le bâtiment se prolongeait sous terre. A mesure qu’elle avançait, des voix feutrées lui parvinrent. Elle se glissa par l’interstice d’un mur et progressa habilement sur les poutres de bois qui surplombait une salle du trône de fortune.
- Nous y voilà… Murmura-t-elle en avançant lentement. Un faux pas et elle viendrait se rompre le cou six mètres plus bas. Ses yeux parcoururent la pièce. L’As dont elle ne voyait pas le visage était assit dans son trône délabré et elle ne voyait Kieran nul part. Un brin d’inquiétude lui fit froncer le nez et elle planta le regard vers l’entrée. - Où es-tu saleté de drakyn… Grogna-t-elle. Ses doigts vinrent s’agripper fermement au montant d’un large pilier et elle patienta, incertaine.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Loin de me surprendre.
Et elle a raison. Parler d'amitié dans ce cadre est aussi risible que d'imaginer un infirme manchot faire des tractions. J'ai eu de vrais amis, morts au combat. Seraphin est celui qui se rapproche le plus d'un frère d'arme. Rim Casris, au-delà d'être un membre de ma famille, reste un soutien conséquent. Sixte... Est un support, un outil de travail, qui grince dès qu'une odeur Reikoise passe sous ses petites narines. Elle endure un combat qu'elle n'a pas terminé, et faut croire que je ne lui serais d'aucune aide. De toute façon, c'est de son aide dont j'ai besoin. Et, voilà son idée.
La lancer.
Encore en train de regarder les toits, avec un Jaloc qui comprend enfin que je peux également le catapulter quand ça me chante, je réfléchis encore à ses derniers mots, tout comme le plan énoncé. Pour ma part, je devais réfléchir à comment entrer, et une lumière de clémence m'envahit, accompagnée d'une idée bien moins bourrine que j'aurais pu le penser. Jaloc n'a pas l'air d'être une personne suffisamment importante pour le garder en otage, et étant un sous-fifre de l'As, fort à parier qu'il préférera risquer sa vie pour envoyer tous ses hommes dans ma direction. Autrement dit, Jaloc devra faire un choix : sa vie, ou celle de l'As. J'attrape le col de mon captif avant d'approcher ma bouche à ses oreilles, le ton grave.
« Je suis un gardien du Razkaal. Tu les connais, n'est-ce pas.
- Pitié, ne m'enfermez pas.
- Ta liberté, tu l'as tiens entre tes mains. On va s'avancer jusqu'à l'As, tu m'escortes vers lui. Trompe-moi et je brûle cet endroit, et je t'emmènerai avec moi. Tu iras au dernier étage de la Forteresse, et je te maintiendrai en vie comme un sac de viande jusqu'à la fin de tes jours. Vu ? »
L'homme est pris d'une sueur, les jambes fébriles avant d'acquiescer avec son visage crayeux et blafard. Dégainant Luciole de ma taille, je défais ses liens et après un dernier regard sinistre, je lui fais signe d'emboîter le pas. Le bâtiment est très fragile, un départ de feu, il me suffira de traverser un mur pour m'échapper avec l'As par la voie des airs. L'intérieur du repaire s'ouvre en tout cas sur un sous-sol sombre et oppressant. Les murs dénudés, marqués par les années, semblent absorber la lumière, créant une atmosphère étouffante. Des piliers de soutien, érodés par le temps, parsèment l'espace, donnant l'impression que le lieu tient à peine debout. Double raison d'être tranquille si je veux prendre la poudre d'escampette façon Reikois bourrin qui oublie que les murs sont en pierre.
Des tables branlantes et des chaises élimées sont dispersées ça et là, formant des îlots d'activité dans l'obscurité. Des volutes de fumée flottent dans l'air, imprégnant chaque recoin d'une odeur persistante de tabac et d'alcool. Les murmures étouffés des clients et le tintement des verres créent une ambiance feutrée, presque clandestine. Au fond de la pièce, un bar délabré occupe une place centrale. Son comptoir éraflé accueille une collection hétéroclite de bouteilles éventrées et de verres ébréchés, témoins muets des multiples rencontres et des affaires louches qui s'y sont déroulées. Les personnes commencent à me toiser en sifflant des messes basses, impossible de savoir ce qu'il se dit, mais tous regardent Jaloc avec une certaine surprise.
Il s'approche du tavernier.
« Huit debout, sept au sol.
- Quinze assis.
- Un seul en l'air.
- Personne ici. »
Hm, mot de passe ? Son vis-à-vis lui fait un signe de tête, me dévisage, et ouvre le portillon avant de lui désigner un battant qui a l'air de donner sur une espèce d'arrière-boutique. J'observe furtivement le plafond : personne. Je prends une inspiration et baisse la tête en passant le battant qui donne sur une espèce de salle de trône reconstituée délabrée dans le ton de la décoration qui nous entoure. Un homme fume une pipe, une jambe posée sur l'accoudoir tandis qu'il est affalé comme un pacha sur un fauteuil républicain en velours totalement bouffé par le temps.
« Jaloc, tiens donc.
- Bonsoir, l'As. » Qu'il appuie d'une révérence.
Il est si important que ça ?
« Tu as donc réussi la mission, qu'en est-il de Tiberon, Hystrix et Baza ?
- Ils... Sont encore à l'extérieur.
- Tu l'as ramené seul ici ?
- Le Drakyn a capitulé.
- Voyez-vous ça... »
L'As est un personnage imposant - pour un humain - et mystérieux. Il possède une stature élancée et une démarche assurée lorsqu'il se redresse pour marcher dans notre direction. Son visage, encadré par des cheveux sombres, est marqué par des yeux perçants d'un noir profond, révélant une intelligence aiguisée et une pointe de malice. Sa tenue, sobre et élégante, accentue son autorité naturelle. Une légère cicatrice sur la joue, discrète, ajoute un certain quelque chose à son mystère. Deux hommes sont plantés dans un coin de la pièce, nous scrutant avec des arbalètes.
« Jaloc, tu as peut-être pris des risques dans ta petite carrière de coupe-jarret, mais personne ne te sait courageux.
- Chef, je vous jure que...
- La ferme. Présente-toi, Drakyn. » Qu'il tonne en écartant Jaloc de son bras.
Je fronce les sourcils.
« Darius, Darius Ryven.
- Oh, ton nom est à quelques lettres de l'empereur du Reike actuel. De la famille, peut-être ?
- Simple hasard.
- Bien sûr, le hasard. Fouillez-le. »
Les deux hommes se détachent de leur mur, et commencent à me palper. Je commence à utiliser mon odorat et arrive à repérer la signature olfactive de Sixte ; cheveux propres qui baignent dans des fragrances florales, le cuir de sa tenue et ses bottes. Ils retirent Portecendres de son fourreau, ainsi que Luciole, puis mon ceste armé autour de ma main droite. Les traits de l'As se durcissent.
« Ton arme pue le Reike à dix milles lieues. Que fait un spécimen lourdement armé, de ton genre, dans ce coin aussi loin de chez lui ? Tu vas me faire croire que tu t'es rendu aussi facilement ?
- Non, à vrai dire, j'ai quelque chose à vous proposer. Jaloc m'a fait comprendre que vous cherchiez à étaler votre réseau.
- Hm, continuez...
- Eh bien j'ai un point de chute au Reike, et des hommes de la Pègre du Déchu héritier du trône travaillent avec moi... »
Il hausse un sourcil, et demande à ses hommes de reculer, le tout en me braquant leurs armes dans ma direction. Je commence un peu à réfléchir, et essaie de lever les yeux pour chercher mon binôme de fortune. On sort les rames, et on enclenche la machine à bobards. Plus qu'à attendre le moindre signe. Parce que je ne suis pas certain de tous les dégommer en un seul coup. Sinon, il me faudra tout brûler et abîmer le moins possible ma proie.
Avant la chasse, l'observation.
Et elle a raison. Parler d'amitié dans ce cadre est aussi risible que d'imaginer un infirme manchot faire des tractions. J'ai eu de vrais amis, morts au combat. Seraphin est celui qui se rapproche le plus d'un frère d'arme. Rim Casris, au-delà d'être un membre de ma famille, reste un soutien conséquent. Sixte... Est un support, un outil de travail, qui grince dès qu'une odeur Reikoise passe sous ses petites narines. Elle endure un combat qu'elle n'a pas terminé, et faut croire que je ne lui serais d'aucune aide. De toute façon, c'est de son aide dont j'ai besoin. Et, voilà son idée.
La lancer.
Encore en train de regarder les toits, avec un Jaloc qui comprend enfin que je peux également le catapulter quand ça me chante, je réfléchis encore à ses derniers mots, tout comme le plan énoncé. Pour ma part, je devais réfléchir à comment entrer, et une lumière de clémence m'envahit, accompagnée d'une idée bien moins bourrine que j'aurais pu le penser. Jaloc n'a pas l'air d'être une personne suffisamment importante pour le garder en otage, et étant un sous-fifre de l'As, fort à parier qu'il préférera risquer sa vie pour envoyer tous ses hommes dans ma direction. Autrement dit, Jaloc devra faire un choix : sa vie, ou celle de l'As. J'attrape le col de mon captif avant d'approcher ma bouche à ses oreilles, le ton grave.
« Je suis un gardien du Razkaal. Tu les connais, n'est-ce pas.
- Pitié, ne m'enfermez pas.
- Ta liberté, tu l'as tiens entre tes mains. On va s'avancer jusqu'à l'As, tu m'escortes vers lui. Trompe-moi et je brûle cet endroit, et je t'emmènerai avec moi. Tu iras au dernier étage de la Forteresse, et je te maintiendrai en vie comme un sac de viande jusqu'à la fin de tes jours. Vu ? »
L'homme est pris d'une sueur, les jambes fébriles avant d'acquiescer avec son visage crayeux et blafard. Dégainant Luciole de ma taille, je défais ses liens et après un dernier regard sinistre, je lui fais signe d'emboîter le pas. Le bâtiment est très fragile, un départ de feu, il me suffira de traverser un mur pour m'échapper avec l'As par la voie des airs. L'intérieur du repaire s'ouvre en tout cas sur un sous-sol sombre et oppressant. Les murs dénudés, marqués par les années, semblent absorber la lumière, créant une atmosphère étouffante. Des piliers de soutien, érodés par le temps, parsèment l'espace, donnant l'impression que le lieu tient à peine debout. Double raison d'être tranquille si je veux prendre la poudre d'escampette façon Reikois bourrin qui oublie que les murs sont en pierre.
Des tables branlantes et des chaises élimées sont dispersées ça et là, formant des îlots d'activité dans l'obscurité. Des volutes de fumée flottent dans l'air, imprégnant chaque recoin d'une odeur persistante de tabac et d'alcool. Les murmures étouffés des clients et le tintement des verres créent une ambiance feutrée, presque clandestine. Au fond de la pièce, un bar délabré occupe une place centrale. Son comptoir éraflé accueille une collection hétéroclite de bouteilles éventrées et de verres ébréchés, témoins muets des multiples rencontres et des affaires louches qui s'y sont déroulées. Les personnes commencent à me toiser en sifflant des messes basses, impossible de savoir ce qu'il se dit, mais tous regardent Jaloc avec une certaine surprise.
Il s'approche du tavernier.
« Huit debout, sept au sol.
- Quinze assis.
- Un seul en l'air.
- Personne ici. »
Hm, mot de passe ? Son vis-à-vis lui fait un signe de tête, me dévisage, et ouvre le portillon avant de lui désigner un battant qui a l'air de donner sur une espèce d'arrière-boutique. J'observe furtivement le plafond : personne. Je prends une inspiration et baisse la tête en passant le battant qui donne sur une espèce de salle de trône reconstituée délabrée dans le ton de la décoration qui nous entoure. Un homme fume une pipe, une jambe posée sur l'accoudoir tandis qu'il est affalé comme un pacha sur un fauteuil républicain en velours totalement bouffé par le temps.
« Jaloc, tiens donc.
- Bonsoir, l'As. » Qu'il appuie d'une révérence.
Il est si important que ça ?
« Tu as donc réussi la mission, qu'en est-il de Tiberon, Hystrix et Baza ?
- Ils... Sont encore à l'extérieur.
- Tu l'as ramené seul ici ?
- Le Drakyn a capitulé.
- Voyez-vous ça... »
L'As est un personnage imposant - pour un humain - et mystérieux. Il possède une stature élancée et une démarche assurée lorsqu'il se redresse pour marcher dans notre direction. Son visage, encadré par des cheveux sombres, est marqué par des yeux perçants d'un noir profond, révélant une intelligence aiguisée et une pointe de malice. Sa tenue, sobre et élégante, accentue son autorité naturelle. Une légère cicatrice sur la joue, discrète, ajoute un certain quelque chose à son mystère. Deux hommes sont plantés dans un coin de la pièce, nous scrutant avec des arbalètes.
« Jaloc, tu as peut-être pris des risques dans ta petite carrière de coupe-jarret, mais personne ne te sait courageux.
- Chef, je vous jure que...
- La ferme. Présente-toi, Drakyn. » Qu'il tonne en écartant Jaloc de son bras.
Je fronce les sourcils.
« Darius, Darius Ryven.
- Oh, ton nom est à quelques lettres de l'empereur du Reike actuel. De la famille, peut-être ?
- Simple hasard.
- Bien sûr, le hasard. Fouillez-le. »
Les deux hommes se détachent de leur mur, et commencent à me palper. Je commence à utiliser mon odorat et arrive à repérer la signature olfactive de Sixte ; cheveux propres qui baignent dans des fragrances florales, le cuir de sa tenue et ses bottes. Ils retirent Portecendres de son fourreau, ainsi que Luciole, puis mon ceste armé autour de ma main droite. Les traits de l'As se durcissent.
« Ton arme pue le Reike à dix milles lieues. Que fait un spécimen lourdement armé, de ton genre, dans ce coin aussi loin de chez lui ? Tu vas me faire croire que tu t'es rendu aussi facilement ?
- Non, à vrai dire, j'ai quelque chose à vous proposer. Jaloc m'a fait comprendre que vous cherchiez à étaler votre réseau.
- Hm, continuez...
- Eh bien j'ai un point de chute au Reike, et des hommes de la Pègre du Déchu héritier du trône travaillent avec moi... »
Il hausse un sourcil, et demande à ses hommes de reculer, le tout en me braquant leurs armes dans ma direction. Je commence un peu à réfléchir, et essaie de lever les yeux pour chercher mon binôme de fortune. On sort les rames, et on enclenche la machine à bobards. Plus qu'à attendre le moindre signe. Parce que je ne suis pas certain de tous les dégommer en un seul coup. Sinon, il me faudra tout brûler et abîmer le moins possible ma proie.
Avant la chasse, l'observation.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 175
crédits : 1124
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Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte était encore penchée sur le vide, les yeux rivés sur la porte d’entrée quand son acolyte lui enfin l’aumône de sa présence. Quelques minutes de plus et elle se serait forcée de rebrousser chemin pour s’assurer qu’il ne leur était rien arrivé. Pas par compassion, seulement parce qu’elle savait que seule, elle ne faisait pas le poids. Sans compter que Kieran était probablement son entrée d’argent la plus récurrente, rien que pour ça elle n’était pas prête à le laisser crever. Pas tant qu’elle n’aurait pas trouvé une autre vache à lait pour le remplacer.
Sans surprise, l’entrée du drakyn et de Jaloc fit un effet douteux. Personne n’aurait pu croire que le pauvre homme était soit assez courageux, soit assez malin pour capturer une telle créature à lui tout seul. Sans parler de ses coéquipiers qui n’étaient pas présents. La mâchoire de Sixte se contracta et sa main lâcha le pilier sur lequel elle reposait jusqu’ici. Silencieusement, à la manière d’une ombre, elle se remit à déambuler le long de la poutre, rebroussant chemin jusqu’à arriver au carrefour en étoile où s'élançaient d’autres madriers. En dessous, les hommes de main de l’As étaient en train de désarmer Kieran. Sixte fronça le nez. Il était sans nul doute redoutable même sans ses hachoirs mais à choisir elle aurait préféré qu’il les garde encore un peu. Hélas refuser serait l’équivalent d’une déclaration de culpabilité, elle le savait, Kieran et l’As aussi. Alors qu’elle était sur le point d’arriver sur la section de poutre au-dessus du drakyn, qui lui donnait une vue imprenable sur leur cible, elle se drapa d’invisibilité puis prit place avant de s’accroupir.
D’ici elle voyait la pièce dans son entièreté. Le plafond mangé par les termites, le bois vieillissant, le trône délabré mais pourtant parsemés de riche parures qui avaient dû être volées ou ramassées sur des cadavres. Elle put également compter les hommes et les femmes qui se tenaient là et ils étaient plus nombreux qu’elle ne l’avait remarqué en arrivant. Il y avait d’abord les deux avec leurs arbalètes qui chuchotaient comme des commères, leurs regards faisaient des allers retours entre le faux prisonniers et Jaloc. Sans doute étaient-ils en train de parier sur la véracité des propos de ce dernier. Il y avait également une femme vêtue d’une robe poussiéreuse mais dont l’air mutin et sensuel, laissait supposer à l’elfe qu’elle n’était pas exactement ce dont elle avait l’air. Elle observait Kieran avec une moue gourmande dont elle ne se départit pas, même lorsque l’As lui lança un regard acerbe. Sixte retint un rire, si elle ne mourait pas, peut-être le gardien du Razkaal aurait-il de quoi réchauffer sa couche ce soir ? Il y avait également un vieux bonhomme accoudé à des caisses de ce qui ressemblait à du rhum, il essuyait nonchalamment un verre sans vraiment se soucier de l’échange et enfin il y avait un homme dont les cheveux mi-long retombaient en boucles brunes sur ses larges épaules. Sixte l’observa avec un peu plus d’attention, les yeux plissés -et peut-être aidée d’un peu de magie- et constata que ses traits n’étaient pas sans rappeler ceux de l’As. Son frère, sans doute. Ou un parent. Cette découverte ne changeait rien à leur plan. L’épée longue qui pendait à son flanc, elle, par contre pouvait les obliger à le réviser -bien qu’ils n’en eurent aucun.
C’était maintenant Kieran qui était en train de dévoiler ses talents de comédien et malgré l’œil soupçonneux de l’As il ne semblait pas remettre en doute ses paroles. A vrai dire, elles semblaient si réelles que pendant un bref instant Sixte songea à changer de cible. Non pas qu’elle fut une grande patriote -tout le contraire même- mais cela lui aurait fait une excuse pour offrir un sourire écarlate à un Reikois. Une occasion qui ne se refusait que dans des cas de force majeure ou de paiement comptant.
Les lames atteignirent la gorge des arbalétriers avec une précision et une rapidité déconcertante. A l'unisson ils émirent un gargouillis écœurant, plaquèrent leurs mains sur leur gorge et tombèrent à genoux. Leur synchronisation était si parfaite que c’en était presque risible, même leur expression incrédule et terrifiée était identique. Pendant ce temps, la demi-elfe avait arraché une troisième lame de lancé au fourreau sur son bras, elle la lança en direction de l’homme à l’épée mais une vague d’ombre solide l’arrêta, la faisant retomber dans un cliquetis métallique sur le sol. Sixte eut préférée qu’elle atteigne sa cible, mais au moins l’effet de surprise lui avait permis de se débarrasser de deux de leurs adversaires. Ce qui en laissait maintenant trois. Quatre si le pseudo tavernier décidait de les attaquer au lancé de verre. Toujours mieux que rien, songea-t-elle tout en se déplaçant.
- Jaloc… Tu n’aurais pas oublié de nous dire quelque chose ? La voix de l’As était impérieuse en son domaine et Sixte fut amusée de voir les genoux de Jaloc s’entrechoquer alors qu’il se ratatinait sur lui-même. La colère de l’homme était palpable et la tension était tombé sur la pièce comme une chape de plomb. L’homme de main avait dégainé son épée, la femme s’était redressée prête à lancer une nouvelle vague d’ombre, l’As était comme un chien prêt à mordre et était lui aussi armé, il n’y avait que le tavernier qui continuait d’essuyer son verre sans perdre une miette du spectacle.
- Non, je vous jure que… Ce n’est…Quelque chose que Sixte ne perçu dû se passer entre Jaloc et l’As car il recula, implora la pitié de son maître alors que c’était sur Kieran que son regard ne cessait de se poser, comme si il priait le drakyn de lui venir en aide. Une chose était sûre, il était plus proche de la mort qu’il ne l’avait jamais été.
- Là-haut. Les interrompit la femme en levant les yeux vers l’endroit où se trouvait l’elfe. - Notre invité est là-haut.
Merde. Pensa Sixte alors que les yeux de l’humaine la transperçaient malgré son invisibilité.
Sans surprise, l’entrée du drakyn et de Jaloc fit un effet douteux. Personne n’aurait pu croire que le pauvre homme était soit assez courageux, soit assez malin pour capturer une telle créature à lui tout seul. Sans parler de ses coéquipiers qui n’étaient pas présents. La mâchoire de Sixte se contracta et sa main lâcha le pilier sur lequel elle reposait jusqu’ici. Silencieusement, à la manière d’une ombre, elle se remit à déambuler le long de la poutre, rebroussant chemin jusqu’à arriver au carrefour en étoile où s'élançaient d’autres madriers. En dessous, les hommes de main de l’As étaient en train de désarmer Kieran. Sixte fronça le nez. Il était sans nul doute redoutable même sans ses hachoirs mais à choisir elle aurait préféré qu’il les garde encore un peu. Hélas refuser serait l’équivalent d’une déclaration de culpabilité, elle le savait, Kieran et l’As aussi. Alors qu’elle était sur le point d’arriver sur la section de poutre au-dessus du drakyn, qui lui donnait une vue imprenable sur leur cible, elle se drapa d’invisibilité puis prit place avant de s’accroupir.
D’ici elle voyait la pièce dans son entièreté. Le plafond mangé par les termites, le bois vieillissant, le trône délabré mais pourtant parsemés de riche parures qui avaient dû être volées ou ramassées sur des cadavres. Elle put également compter les hommes et les femmes qui se tenaient là et ils étaient plus nombreux qu’elle ne l’avait remarqué en arrivant. Il y avait d’abord les deux avec leurs arbalètes qui chuchotaient comme des commères, leurs regards faisaient des allers retours entre le faux prisonniers et Jaloc. Sans doute étaient-ils en train de parier sur la véracité des propos de ce dernier. Il y avait également une femme vêtue d’une robe poussiéreuse mais dont l’air mutin et sensuel, laissait supposer à l’elfe qu’elle n’était pas exactement ce dont elle avait l’air. Elle observait Kieran avec une moue gourmande dont elle ne se départit pas, même lorsque l’As lui lança un regard acerbe. Sixte retint un rire, si elle ne mourait pas, peut-être le gardien du Razkaal aurait-il de quoi réchauffer sa couche ce soir ? Il y avait également un vieux bonhomme accoudé à des caisses de ce qui ressemblait à du rhum, il essuyait nonchalamment un verre sans vraiment se soucier de l’échange et enfin il y avait un homme dont les cheveux mi-long retombaient en boucles brunes sur ses larges épaules. Sixte l’observa avec un peu plus d’attention, les yeux plissés -et peut-être aidée d’un peu de magie- et constata que ses traits n’étaient pas sans rappeler ceux de l’As. Son frère, sans doute. Ou un parent. Cette découverte ne changeait rien à leur plan. L’épée longue qui pendait à son flanc, elle, par contre pouvait les obliger à le réviser -bien qu’ils n’en eurent aucun.
C’était maintenant Kieran qui était en train de dévoiler ses talents de comédien et malgré l’œil soupçonneux de l’As il ne semblait pas remettre en doute ses paroles. A vrai dire, elles semblaient si réelles que pendant un bref instant Sixte songea à changer de cible. Non pas qu’elle fut une grande patriote -tout le contraire même- mais cela lui aurait fait une excuse pour offrir un sourire écarlate à un Reikois. Une occasion qui ne se refusait que dans des cas de force majeure ou de paiement comptant.
Les lames atteignirent la gorge des arbalétriers avec une précision et une rapidité déconcertante. A l'unisson ils émirent un gargouillis écœurant, plaquèrent leurs mains sur leur gorge et tombèrent à genoux. Leur synchronisation était si parfaite que c’en était presque risible, même leur expression incrédule et terrifiée était identique. Pendant ce temps, la demi-elfe avait arraché une troisième lame de lancé au fourreau sur son bras, elle la lança en direction de l’homme à l’épée mais une vague d’ombre solide l’arrêta, la faisant retomber dans un cliquetis métallique sur le sol. Sixte eut préférée qu’elle atteigne sa cible, mais au moins l’effet de surprise lui avait permis de se débarrasser de deux de leurs adversaires. Ce qui en laissait maintenant trois. Quatre si le pseudo tavernier décidait de les attaquer au lancé de verre. Toujours mieux que rien, songea-t-elle tout en se déplaçant.
- Jaloc… Tu n’aurais pas oublié de nous dire quelque chose ? La voix de l’As était impérieuse en son domaine et Sixte fut amusée de voir les genoux de Jaloc s’entrechoquer alors qu’il se ratatinait sur lui-même. La colère de l’homme était palpable et la tension était tombé sur la pièce comme une chape de plomb. L’homme de main avait dégainé son épée, la femme s’était redressée prête à lancer une nouvelle vague d’ombre, l’As était comme un chien prêt à mordre et était lui aussi armé, il n’y avait que le tavernier qui continuait d’essuyer son verre sans perdre une miette du spectacle.
- Non, je vous jure que… Ce n’est…Quelque chose que Sixte ne perçu dû se passer entre Jaloc et l’As car il recula, implora la pitié de son maître alors que c’était sur Kieran que son regard ne cessait de se poser, comme si il priait le drakyn de lui venir en aide. Une chose était sûre, il était plus proche de la mort qu’il ne l’avait jamais été.
- Là-haut. Les interrompit la femme en levant les yeux vers l’endroit où se trouvait l’elfe. - Notre invité est là-haut.
Merde. Pensa Sixte alors que les yeux de l’humaine la transperçaient malgré son invisibilité.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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crédits : 698
crédits : 698
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Faire confiance à son ange gardien.
Si vous n'avez pas confiance en lui, rémunérez-le.
En attendant, il fallait continuer à jouer l'acteur pendant quelques minutes, ou secondes. Rapidement, je prends un ton concerné et détaille plus ou moins des missions de ravitaillement qui sont en fait des livraisons de marchandises déguisées. M'inspirant de certains taulards dans cette affaire avant qu'ils n'arrivent dans nos propres cellules, il n'est pas difficile de poser quelque chose de cohérent, connaissant le Reike de long, en travers et en large, et m'assurant d'être toujours à jour sur les actualités du pays, pas besoin de faire d'effort pour être crédible.
Sauf aux yeux de l'As, qui continuent de chercher le vrai du faux dans mes iris, mais il a autant de chance de me sonder que de convaincre Sixte de donner son cœur à un Reikois. En attendant, j'avise encore cet auditoire et remarque qu'une jeune femme très inquiétante m'observe de la tête aux pieds. Pas d'armes, une tenue ample, il me semble que cela dissimule plus de magies qu'une lame discrète. Mais deux sifflements viennent s'éteindre sur les gorges des arbalétriers, chirurgicaux, un troisième est intercepté par une ombre dont la propriétaire est évidente. Pas plus mal, j'avais peur que Sixte me tue l'As sur une mauvaise manœuvre.
On dit qu'il faut battre le fils de pute tant qu'il est encore chaud. C'est le moment de frapper alors. Jaloc se liquéfie, l'As se met en garde en faisant chanter son fourreau en dégainant son épée, et... cette mystérieuse femme repère rapidement Sixte.
Une boule de feu apparaît dans le creux de ma main.
« Eh. C'est moi qu'il faut regarder.
- T'es qui, bordel.
- Un problème, un énorme problème. »
L'orbe est projeté aux pieds de la manipulatrice d'ombre pour l'enfermer dans un cercle de feu. L'homme charge, renforçant la constitution de mon bras comme bouclier de fortune, la lame le percute dans une pluie d'étincelles, avant de subir un coup de poing partant du bas vers le haut, en utilisant ma force qu'à moitié. Ses deux pieds décollent du sol, lancé à pleine vitesse dans son trône.
Une gifle paternelle finit sur la joue de Jaloc, qui tourne sur lui-même avant de trébucher.
« Dégage.
- Oui... Oui ! »
Et il s'enfuit aussi vite qu'une souris dans son trou, même pas intercepté par le Barman qui semble vivre cela comme un évènement lambda. Le mur ardent est rapidement projeté par des pouvoirs bien plus puissants de cette femme qui n'est pas désagréable pour les yeux. Je parviens à récupérer Portecendres sur l'un des cadavres et commence quelques moulinets de chauffe. L'un se trouve désormais derrière, l'As se redresse en essuyant le sang coulant sur son menton avant de cracher une dent, puis se met devant.
Très bien, on danse.
Je tourne de trois quart pour les avoir sous les yeux, mais par "chance", notre sorcière de l'ombre continue de garder Sixte en visu, et prépare sa prochaine attaque. Ma cible charge, et les premiers échanges à l'épée résonnent dans la pièce dans une pluie d'étincelles. Pour l'instant sur la défensive, l'homme ne me ménage pas, mais se fatigue en continuant de me matraquer, puis essaie de me surprendre par une estoc rapide à la jambe aussitôt déviée. Il a une posture très élégante, se battant avec une arme entre le sabre et un fleuret. Le bras gauche dans le dos, le torse bombé, la pointe de son arme rivée vers le plafond, il aurait presque des allures de noble.
« Rapide pour un poids lourd.
- T'es pas le premier renard qui veut jouer de la vitesse pour me surprendre.
- T'as pas encore compris, lézard ? Je suis l'AS !
- On s'en branle, viens me chercher. »
Et on repart pour un balai mortel dans une cacophonie métallique.
Il est très doué, le fumier.
Si vous n'avez pas confiance en lui, rémunérez-le.
En attendant, il fallait continuer à jouer l'acteur pendant quelques minutes, ou secondes. Rapidement, je prends un ton concerné et détaille plus ou moins des missions de ravitaillement qui sont en fait des livraisons de marchandises déguisées. M'inspirant de certains taulards dans cette affaire avant qu'ils n'arrivent dans nos propres cellules, il n'est pas difficile de poser quelque chose de cohérent, connaissant le Reike de long, en travers et en large, et m'assurant d'être toujours à jour sur les actualités du pays, pas besoin de faire d'effort pour être crédible.
Sauf aux yeux de l'As, qui continuent de chercher le vrai du faux dans mes iris, mais il a autant de chance de me sonder que de convaincre Sixte de donner son cœur à un Reikois. En attendant, j'avise encore cet auditoire et remarque qu'une jeune femme très inquiétante m'observe de la tête aux pieds. Pas d'armes, une tenue ample, il me semble que cela dissimule plus de magies qu'une lame discrète. Mais deux sifflements viennent s'éteindre sur les gorges des arbalétriers, chirurgicaux, un troisième est intercepté par une ombre dont la propriétaire est évidente. Pas plus mal, j'avais peur que Sixte me tue l'As sur une mauvaise manœuvre.
On dit qu'il faut battre le fils de pute tant qu'il est encore chaud. C'est le moment de frapper alors. Jaloc se liquéfie, l'As se met en garde en faisant chanter son fourreau en dégainant son épée, et... cette mystérieuse femme repère rapidement Sixte.
Une boule de feu apparaît dans le creux de ma main.
« Eh. C'est moi qu'il faut regarder.
- T'es qui, bordel.
- Un problème, un énorme problème. »
L'orbe est projeté aux pieds de la manipulatrice d'ombre pour l'enfermer dans un cercle de feu. L'homme charge, renforçant la constitution de mon bras comme bouclier de fortune, la lame le percute dans une pluie d'étincelles, avant de subir un coup de poing partant du bas vers le haut, en utilisant ma force qu'à moitié. Ses deux pieds décollent du sol, lancé à pleine vitesse dans son trône.
Une gifle paternelle finit sur la joue de Jaloc, qui tourne sur lui-même avant de trébucher.
« Dégage.
- Oui... Oui ! »
Et il s'enfuit aussi vite qu'une souris dans son trou, même pas intercepté par le Barman qui semble vivre cela comme un évènement lambda. Le mur ardent est rapidement projeté par des pouvoirs bien plus puissants de cette femme qui n'est pas désagréable pour les yeux. Je parviens à récupérer Portecendres sur l'un des cadavres et commence quelques moulinets de chauffe. L'un se trouve désormais derrière, l'As se redresse en essuyant le sang coulant sur son menton avant de cracher une dent, puis se met devant.
Très bien, on danse.
Je tourne de trois quart pour les avoir sous les yeux, mais par "chance", notre sorcière de l'ombre continue de garder Sixte en visu, et prépare sa prochaine attaque. Ma cible charge, et les premiers échanges à l'épée résonnent dans la pièce dans une pluie d'étincelles. Pour l'instant sur la défensive, l'homme ne me ménage pas, mais se fatigue en continuant de me matraquer, puis essaie de me surprendre par une estoc rapide à la jambe aussitôt déviée. Il a une posture très élégante, se battant avec une arme entre le sabre et un fleuret. Le bras gauche dans le dos, le torse bombé, la pointe de son arme rivée vers le plafond, il aurait presque des allures de noble.
« Rapide pour un poids lourd.
- T'es pas le premier renard qui veut jouer de la vitesse pour me surprendre.
- T'as pas encore compris, lézard ? Je suis l'AS !
- On s'en branle, viens me chercher. »
Et on repart pour un balai mortel dans une cacophonie métallique.
Il est très doué, le fumier.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
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Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte n’avait pas cessé de jouer les funambules sur sa poutre mais elle sentait à chaque instant le regard de cette femme peser sur elle. Chaque pas qu’elle faisait était scruté comme si elle savait exactement où elle se trouvait, même lorsqu’une nouvelle lame de lancer glissa hors de son fourreau la voix nazillarde de l’autre femme s’éleva.
- J’éviterais si j’étais toi.
- Fais chier. Murmura la demi-elfe.
- Comme tu dis.
Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre. La femme ne la voyait pas, elle l’entendait. Sa respiration, ses pas, le métal de la lame chantant contre le cuir de son fourreau, le moindre son qu’elle émettait était perçu avec une amplitude toute particulière. Sixte possédait cette même capacité, à une valeur probablement moindre mais toujours était-il qu’elle savait exactement comment fonctionnait cette magie. Il ne lui servait à rien de se draper plus longtemps d'invisibilité car à moins de rester parfaitement immobile et de réduire sa respiration à tout juste un souffle, son adversaire saurait toujours où la trouver. Ainsi, elle réapparut aux yeux de tous, arborant un air outrageusement condescendant malgré la position délicate dans laquelle ils se trouvaient.
Jaloc avait déjà pris ses jambes à son cou.
Il était étonnant de voir à quel point un homme dans la crainte pouvait s’avérer véloce. Mais aussi à quel point la survie pouvait rendre féroce ; Kieran et l’As s’étaient lancés dans un ballet des plus impressionnant. Si le coupe-jarret rendait au drakyn au moins trois bonnes têtes, il ne semblait pas pour autant peiner dans leur affrontement. Au contraire, malgré la petitesse de son épée face à celle de son adversaire, il était semblable à un danseur. Léger comme une plume, délicat comme un ruban de soie. À des lieues que ce que son apparence laissait à penser de lui. Heureusement Kieran était un adversaire à sa mesure et ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à reculer. Ce qui laissait à Sixte au moins deux adversaires.
La première était maintenant entourée d’un mur de flamme, qui ne l’empêchait pas de manier sa magie cependant et il y avait l’homme de main qui, sur ordre de son maître, n’était pas entré dans la danse mortelle que lui et Kieran était en train d’effectuer. C’était donc sans surprise qu’il avait jeté son dévolu sur Sixte dès lors qu’elle réapparut.
- Descend sale putain. Cracha-t-il d’une voix rauque qui aurait pu sembler drôlement attirante dans d’autres circonstances.
La jeune Amala le toisa de son perchoir et ce fut tout. Ses yeux coulèrent ensuite vers la femme qui arborait un petit sourire en coin, de ceux qui s’amusent plus de la situation qu’ils ne la subissent. “Sans doute une mercenaire, comme moi.” Songea-t-elle. Et qui de mieux placé d’un mercenaire pour savoir ce qu’il se passait dans la tête d’un autre ?
Sixte reprit sa route le long des poutres, faisant glisser ses bottes de cuir sur le bois sans chercher à se cacher ni à diminuer sa présence. Les yeux de l’homme de main était comme harponné à sa silhouette tandis qu’il reculait, se croyant discret, pour aller saisir l’une des arbalètes des pauvres hères qui avaient rendu leur dernier souffle. Ce fut lorsqu’il l’a mit en joue qu’elle retomba avec agilité sur le sol.
- Combien te paient-ils ? Demanda Sixte sans quitter des yeux l’homme à l’arbalète.
- Cher ma sœur. Susurra la femme dans sa cage de flamme alors qu’elle jouait avec ce qui semblait être une boule de gomme noire mais qu’elle devina être des ombres.
- S' ils tombent, tu risques de tomber aussi. Qu’est-ce que l’or face à la liberté ?
La femme eut un moment d’hésitation puis un sourire remonta l’un des coins de ses lèvres en un sourire imparfait, l’autre restait immobile comme s’il avait été figé ainsi pour toujours.
- Sur la gauche. Répondit la femme alors que le cliquetis de l’arbalète indiquait que la détente avait été pressée. Sixte bondit brusquement sur la gauche et le projectile entailla le cuir de son armure au niveau de l’épaule.
- A quoi tu joues Ann ? Hurla l’homme de main. - Tues la !
- Elle n’a pas complètement tort. Répondit l’intéressée dans un calme impressionnant. - Perdre de l’argent ne me fait pas plaisir. Elle désigna Kieran d’un coup de nez. - Même si j’serais ravie qu’il me passe les menottes. Le Razkaal me tente pas. Vous payez pas assez bien pour ça.
Le cri de rage qui retentit était guttural, coléreux et exprimait sans peine les émotions qui traversaient l’homme qui se jeta sur la demi-ange qui l’esquiva avec grâce, comme un pied de nez à son nouvel adversaire. Ann quant à elle, restait sagement terré derrière le mur crépitant de flammes rougeoyantes.
- Toi non plus tu ne me paies pas. Répondit-elle dans un haussement d’épaule quand les yeux de Sixte effleurèrent les siens.
“C’est de bonne guerre.” Songea-t-elle simplement en dégainant ses lames. Ce qui l’était moins cependant, c’était son adversaire. Bien plus massif, doté d’une arme qui aurait sans peine le dessus sur ses pauvres dagues, Sixte décida que le temps du fair-play était terminé et elle disparut à nouveau, invisible alors que le rire d’Ann s’élevait au même moment.
- Admets qu’elle est plus maline que tu ne le seras jamais mon pauvre Amrod.
- Elle est comme toi, percluse de magie fourbe ! Et comme pour appuyer ses propos, il frappa férocement le sol de son épée, y imprimant la marque de sa lame. Preuve qu’il possédait au moins une force hors du commun. De quoi faire promettre à Sixte de l’éviter comme la peste. Ce fut exactement ce qu’elle fit, à pas de loup malgré le fracas des armes de Kieran et de l’As, elle contourna son adversaire. Sixte était douée en cela ; faire oublier sa présence et ne laisser derrière elle rien d’autre qu’un vide cuisant pour mieux réapparaitre sans qu’on ne l’y attendent. Ce fut sans doute ce que l’homme pensa lorsque la double lame pénétra chirurgicalement sa nuque entre l’atlas et l’axis, sectionnant au passage les muscles de sa gorge pour ressortir par sa pomme d'Adam.
- Je ne suis pas une putain. Dit-elle en retirant délicatement la dague alors qu’il s'effondrait comme un pantin désarticulé.
- Ah… Je l’aimais bien. C’était un connard mais il avait ses moments sympathique.
- Il y’en a aura d’autres. Ce n’est pas ce qui manque au en République.
- Ni au Sekaï.
- Je parle des connards.
- Moi aussi.
Les deux femmes échangèrent un regard entendu avant de se tourner vers l’affrontement titanesque qui avait encore lieu.
- J’éviterais si j’étais toi.
- Fais chier. Murmura la demi-elfe.
- Comme tu dis.
Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre. La femme ne la voyait pas, elle l’entendait. Sa respiration, ses pas, le métal de la lame chantant contre le cuir de son fourreau, le moindre son qu’elle émettait était perçu avec une amplitude toute particulière. Sixte possédait cette même capacité, à une valeur probablement moindre mais toujours était-il qu’elle savait exactement comment fonctionnait cette magie. Il ne lui servait à rien de se draper plus longtemps d'invisibilité car à moins de rester parfaitement immobile et de réduire sa respiration à tout juste un souffle, son adversaire saurait toujours où la trouver. Ainsi, elle réapparut aux yeux de tous, arborant un air outrageusement condescendant malgré la position délicate dans laquelle ils se trouvaient.
Jaloc avait déjà pris ses jambes à son cou.
Il était étonnant de voir à quel point un homme dans la crainte pouvait s’avérer véloce. Mais aussi à quel point la survie pouvait rendre féroce ; Kieran et l’As s’étaient lancés dans un ballet des plus impressionnant. Si le coupe-jarret rendait au drakyn au moins trois bonnes têtes, il ne semblait pas pour autant peiner dans leur affrontement. Au contraire, malgré la petitesse de son épée face à celle de son adversaire, il était semblable à un danseur. Léger comme une plume, délicat comme un ruban de soie. À des lieues que ce que son apparence laissait à penser de lui. Heureusement Kieran était un adversaire à sa mesure et ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à reculer. Ce qui laissait à Sixte au moins deux adversaires.
La première était maintenant entourée d’un mur de flamme, qui ne l’empêchait pas de manier sa magie cependant et il y avait l’homme de main qui, sur ordre de son maître, n’était pas entré dans la danse mortelle que lui et Kieran était en train d’effectuer. C’était donc sans surprise qu’il avait jeté son dévolu sur Sixte dès lors qu’elle réapparut.
- Descend sale putain. Cracha-t-il d’une voix rauque qui aurait pu sembler drôlement attirante dans d’autres circonstances.
La jeune Amala le toisa de son perchoir et ce fut tout. Ses yeux coulèrent ensuite vers la femme qui arborait un petit sourire en coin, de ceux qui s’amusent plus de la situation qu’ils ne la subissent. “Sans doute une mercenaire, comme moi.” Songea-t-elle. Et qui de mieux placé d’un mercenaire pour savoir ce qu’il se passait dans la tête d’un autre ?
Sixte reprit sa route le long des poutres, faisant glisser ses bottes de cuir sur le bois sans chercher à se cacher ni à diminuer sa présence. Les yeux de l’homme de main était comme harponné à sa silhouette tandis qu’il reculait, se croyant discret, pour aller saisir l’une des arbalètes des pauvres hères qui avaient rendu leur dernier souffle. Ce fut lorsqu’il l’a mit en joue qu’elle retomba avec agilité sur le sol.
- Combien te paient-ils ? Demanda Sixte sans quitter des yeux l’homme à l’arbalète.
- Cher ma sœur. Susurra la femme dans sa cage de flamme alors qu’elle jouait avec ce qui semblait être une boule de gomme noire mais qu’elle devina être des ombres.
- S' ils tombent, tu risques de tomber aussi. Qu’est-ce que l’or face à la liberté ?
La femme eut un moment d’hésitation puis un sourire remonta l’un des coins de ses lèvres en un sourire imparfait, l’autre restait immobile comme s’il avait été figé ainsi pour toujours.
- Sur la gauche. Répondit la femme alors que le cliquetis de l’arbalète indiquait que la détente avait été pressée. Sixte bondit brusquement sur la gauche et le projectile entailla le cuir de son armure au niveau de l’épaule.
- A quoi tu joues Ann ? Hurla l’homme de main. - Tues la !
- Elle n’a pas complètement tort. Répondit l’intéressée dans un calme impressionnant. - Perdre de l’argent ne me fait pas plaisir. Elle désigna Kieran d’un coup de nez. - Même si j’serais ravie qu’il me passe les menottes. Le Razkaal me tente pas. Vous payez pas assez bien pour ça.
Le cri de rage qui retentit était guttural, coléreux et exprimait sans peine les émotions qui traversaient l’homme qui se jeta sur la demi-ange qui l’esquiva avec grâce, comme un pied de nez à son nouvel adversaire. Ann quant à elle, restait sagement terré derrière le mur crépitant de flammes rougeoyantes.
- Toi non plus tu ne me paies pas. Répondit-elle dans un haussement d’épaule quand les yeux de Sixte effleurèrent les siens.
“C’est de bonne guerre.” Songea-t-elle simplement en dégainant ses lames. Ce qui l’était moins cependant, c’était son adversaire. Bien plus massif, doté d’une arme qui aurait sans peine le dessus sur ses pauvres dagues, Sixte décida que le temps du fair-play était terminé et elle disparut à nouveau, invisible alors que le rire d’Ann s’élevait au même moment.
- Admets qu’elle est plus maline que tu ne le seras jamais mon pauvre Amrod.
- Elle est comme toi, percluse de magie fourbe ! Et comme pour appuyer ses propos, il frappa férocement le sol de son épée, y imprimant la marque de sa lame. Preuve qu’il possédait au moins une force hors du commun. De quoi faire promettre à Sixte de l’éviter comme la peste. Ce fut exactement ce qu’elle fit, à pas de loup malgré le fracas des armes de Kieran et de l’As, elle contourna son adversaire. Sixte était douée en cela ; faire oublier sa présence et ne laisser derrière elle rien d’autre qu’un vide cuisant pour mieux réapparaitre sans qu’on ne l’y attendent. Ce fut sans doute ce que l’homme pensa lorsque la double lame pénétra chirurgicalement sa nuque entre l’atlas et l’axis, sectionnant au passage les muscles de sa gorge pour ressortir par sa pomme d'Adam.
- Je ne suis pas une putain. Dit-elle en retirant délicatement la dague alors qu’il s'effondrait comme un pantin désarticulé.
- Ah… Je l’aimais bien. C’était un connard mais il avait ses moments sympathique.
- Il y’en a aura d’autres. Ce n’est pas ce qui manque au en République.
- Ni au Sekaï.
- Je parle des connards.
- Moi aussi.
Les deux femmes échangèrent un regard entendu avant de se tourner vers l’affrontement titanesque qui avait encore lieu.
Dragon du Razkaal
Kieran Ryven
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crédits : 698
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Il bouge bien et vite.
Sixte n'était pas encore descendu, si j'en crois l'un des hommes lui tonner de retrouver le sol. Le crépitement des flammes encore dans mon dos, le bruit se mêlait au choc constant des lames, et il ne fallait pas faire le moindre geste maladroit. Son sabre pourrait très bien m'occire à la première fenêtre, aussi petite soit-elle. Bloquant une nouvelle fois son attaque, on se tourne autour, en faisant croire à l'autre qu'on n'est pas fatigué, mais il faut arrêter de croire que la bagarre dure de longues heures sans discontinuer. Mon regard fait un aller-retour vers le reste de l'auditoire et voit qu'il se passe quelque chose entre cet homme de main, la jouvencelle enfermée qui me paraît trop sereine et Sixte qui arrive, finalement en joue par une arbalète fraîchement ramassée.
Mais l'As ne me laissera pas observer davantage.
« On se fatigue ? Qu'il me nargue sur un coup en diagonal.
- Je suis à peine chaud. Que je rétorque, en mettant Portecendres en parade.
- Vous n'allez pas sortir d'ici.
- Ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous... C'est vous qui êtes enfermé avec moi.
- L'As n'a pas encore joué toutes ses cartes. »
Un rugissement draconique est poussé avec force, et le balai mortel reprend. Dans mon dos, j'entends du remue-ménage, comme si quelque chose se passait entre les sbires de ma cible. Mais impossible d'en savoir davantage ; L'As perce ma cape à plusieurs reprises, parvient à toucher mes cornes dans une pluie d'étincelles. Il faudra que je rentre dans sa garde pour lui envoyer un énorme coup de coude dans le torse qui le projette contre le mur. Pendant qu'il se relève difficilement, mon pied part dangereusement dans sa magnifique dentition, mais il esquivera au dernier moment dans une roulade pour me frapper dans le dos. L'impact se fait sur mon armure, mais il était près de me transpercer la rate.
Mon épée finit sur mon épaule tandis que je me retourne doucement dans sa direction, mon adversaire relève son épée, toujours aussi élégant.
« Y'a pas à dire, tu sais te battre, Dragon.
- Ça m'embête presque de t'enfermer, dommage que tu sois un sombre enfoiré.
- Peu importe comment on gagne son pain, l'essentiel est d'en faire le plus de profit possible.
- Même si ça détruit des vies ?
- Même si le monde entier pourrait en brûler. Enfants, femmes, et même ta mère. »
Silencieusement, mes traits se durcissent tandis que mes yeux deviennent ambrés. Pendant ce temps, j'ai pu entendre les bruits gutturaux d'une attaque à la gorge dont Sixte a le secret. Bien joué, ça fait un de moins. Mon adversaire étire un sourire sardonique, tout en faisant des moulinets.
« Oh, mais notre gros monsieur se fâche...?
- Pas encore. »
Portecendres finira planté à mon niveau, et, de l'index et du majeur, je lui fais signe de venir. Il commence à mettre sa lame en estoc, mais s'arrêtera en plein milieu de sa course, constatant quelque chose derrière moi.
« Eh bien, Ann, qu'attends-tu pour te débarrasser de cette vermine ? »
Je me retourne brièvement dans sa direction, et j'ai du mal à interpréter son sourire. Elle... Elle minaude ? D'un simple geste, elle fait apparaître des ombres qui dévorent mon piège de flammes avant de s'approcher de Sixte qui n'a pas l'air encline à embrayer un nouvel affrontement. Les yeux de l'As perdent en assurance, mon sourire s'étire, carnassier.
« C'est toi et moi, maintenant.
- VOUS NE M'ATTRAPEREZ JAMAIS ! »
Esquiver son coup en aveugle. Répliquer gauche puissante au menton. Saisir le poignet qui tient la lame, désorienter la cible sur une directe dans la tempe. Projeter au sol par-dessus mon épaule, frapper au diaphragme, remonter au plexus, se désaxer sur les côtes, premier crochet. Recommencer pour fracturer. Faire tomber lourdement le genou dans l'intérieur du coude, il relâche sa lame. Un, deux, trois, quatre directs au visage. Assommé au deuxième. En résumé : oreilles qui sifflent, mâchoire cassée, trois côtes fêlées, quatre cassées, enfoncement du plexus, hémorragie du diaphragme. Récupération physique : six semaines. Récupération psychologique entière : six mois. J'attrape son corps pour le bloquer sous mon aisselle comme un petit sac de farine. Une petite bourse est projetée dans les mains de cette dite "Ann."
« Avec les compliments du Razkaal.
- Seulement le Razkaal ? Et moi qui pensais te plaire... »
J'hausse un sourcil dans sa direction, et constate qu'elle vient tout juste de... Disparaître. Ah, les mages. Portecendres est arraché du sol, Luciole est ramassée également, puis je m'arrête au niveau de ma très chère blonde aux factures salées.
« T'as raison, on n'est pas amis. »
Puis, en arrivant à son épaule, en direction de la sortie, j'extirpe une bourse bien plus conséquente et la laisse tomber lourdement dans ses mains. Avant de laisser une main sur son épaule, mes doigts serrent l'emprise pour lui empêcher de partir. Pour lui empêcher de ne pas écouter ce que j'ai enfin à lui dire là-dessus.
« Mais on n'est pas ennemis non plus. Tu peux m'escorter, ou te faire la malle. »
Sur ce choix laissé, je défonce la porte de cette salle de trône avec le talon de mon pied, traverse le réfectoire qui attendaient surement les consommations du Barman mais qui se lève au compte-goutte en voyant leur patron inconscient sous mon bras. Le Capitaine Dutch m'attend sur son navire de ravitaillement, l'As finira dans sa cage au niveau de la cale, et moi je retrouverais mes quartiers pour un repos bien mérité.
La nuit a l'air longue, mais elle est enfin paisible.
Sixte n'était pas encore descendu, si j'en crois l'un des hommes lui tonner de retrouver le sol. Le crépitement des flammes encore dans mon dos, le bruit se mêlait au choc constant des lames, et il ne fallait pas faire le moindre geste maladroit. Son sabre pourrait très bien m'occire à la première fenêtre, aussi petite soit-elle. Bloquant une nouvelle fois son attaque, on se tourne autour, en faisant croire à l'autre qu'on n'est pas fatigué, mais il faut arrêter de croire que la bagarre dure de longues heures sans discontinuer. Mon regard fait un aller-retour vers le reste de l'auditoire et voit qu'il se passe quelque chose entre cet homme de main, la jouvencelle enfermée qui me paraît trop sereine et Sixte qui arrive, finalement en joue par une arbalète fraîchement ramassée.
Mais l'As ne me laissera pas observer davantage.
« On se fatigue ? Qu'il me nargue sur un coup en diagonal.
- Je suis à peine chaud. Que je rétorque, en mettant Portecendres en parade.
- Vous n'allez pas sortir d'ici.
- Ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous... C'est vous qui êtes enfermé avec moi.
- L'As n'a pas encore joué toutes ses cartes. »
Un rugissement draconique est poussé avec force, et le balai mortel reprend. Dans mon dos, j'entends du remue-ménage, comme si quelque chose se passait entre les sbires de ma cible. Mais impossible d'en savoir davantage ; L'As perce ma cape à plusieurs reprises, parvient à toucher mes cornes dans une pluie d'étincelles. Il faudra que je rentre dans sa garde pour lui envoyer un énorme coup de coude dans le torse qui le projette contre le mur. Pendant qu'il se relève difficilement, mon pied part dangereusement dans sa magnifique dentition, mais il esquivera au dernier moment dans une roulade pour me frapper dans le dos. L'impact se fait sur mon armure, mais il était près de me transpercer la rate.
Mon épée finit sur mon épaule tandis que je me retourne doucement dans sa direction, mon adversaire relève son épée, toujours aussi élégant.
« Y'a pas à dire, tu sais te battre, Dragon.
- Ça m'embête presque de t'enfermer, dommage que tu sois un sombre enfoiré.
- Peu importe comment on gagne son pain, l'essentiel est d'en faire le plus de profit possible.
- Même si ça détruit des vies ?
- Même si le monde entier pourrait en brûler. Enfants, femmes, et même ta mère. »
Silencieusement, mes traits se durcissent tandis que mes yeux deviennent ambrés. Pendant ce temps, j'ai pu entendre les bruits gutturaux d'une attaque à la gorge dont Sixte a le secret. Bien joué, ça fait un de moins. Mon adversaire étire un sourire sardonique, tout en faisant des moulinets.
« Oh, mais notre gros monsieur se fâche...?
- Pas encore. »
Portecendres finira planté à mon niveau, et, de l'index et du majeur, je lui fais signe de venir. Il commence à mettre sa lame en estoc, mais s'arrêtera en plein milieu de sa course, constatant quelque chose derrière moi.
« Eh bien, Ann, qu'attends-tu pour te débarrasser de cette vermine ? »
Je me retourne brièvement dans sa direction, et j'ai du mal à interpréter son sourire. Elle... Elle minaude ? D'un simple geste, elle fait apparaître des ombres qui dévorent mon piège de flammes avant de s'approcher de Sixte qui n'a pas l'air encline à embrayer un nouvel affrontement. Les yeux de l'As perdent en assurance, mon sourire s'étire, carnassier.
« C'est toi et moi, maintenant.
- VOUS NE M'ATTRAPEREZ JAMAIS ! »
Esquiver son coup en aveugle. Répliquer gauche puissante au menton. Saisir le poignet qui tient la lame, désorienter la cible sur une directe dans la tempe. Projeter au sol par-dessus mon épaule, frapper au diaphragme, remonter au plexus, se désaxer sur les côtes, premier crochet. Recommencer pour fracturer. Faire tomber lourdement le genou dans l'intérieur du coude, il relâche sa lame. Un, deux, trois, quatre directs au visage. Assommé au deuxième. En résumé : oreilles qui sifflent, mâchoire cassée, trois côtes fêlées, quatre cassées, enfoncement du plexus, hémorragie du diaphragme. Récupération physique : six semaines. Récupération psychologique entière : six mois. J'attrape son corps pour le bloquer sous mon aisselle comme un petit sac de farine. Une petite bourse est projetée dans les mains de cette dite "Ann."
« Avec les compliments du Razkaal.
- Seulement le Razkaal ? Et moi qui pensais te plaire... »
J'hausse un sourcil dans sa direction, et constate qu'elle vient tout juste de... Disparaître. Ah, les mages. Portecendres est arraché du sol, Luciole est ramassée également, puis je m'arrête au niveau de ma très chère blonde aux factures salées.
« T'as raison, on n'est pas amis. »
Puis, en arrivant à son épaule, en direction de la sortie, j'extirpe une bourse bien plus conséquente et la laisse tomber lourdement dans ses mains. Avant de laisser une main sur son épaule, mes doigts serrent l'emprise pour lui empêcher de partir. Pour lui empêcher de ne pas écouter ce que j'ai enfin à lui dire là-dessus.
« Mais on n'est pas ennemis non plus. Tu peux m'escorter, ou te faire la malle. »
Sur ce choix laissé, je défonce la porte de cette salle de trône avec le talon de mon pied, traverse le réfectoire qui attendaient surement les consommations du Barman mais qui se lève au compte-goutte en voyant leur patron inconscient sous mon bras. Le Capitaine Dutch m'attend sur son navire de ravitaillement, l'As finira dans sa cage au niveau de la cale, et moi je retrouverais mes quartiers pour un repos bien mérité.
La nuit a l'air longue, mais elle est enfin paisible.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 175
crédits : 1124
crédits : 1124
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
- Ça fera deux pièces d’argent.
- On avait pas dit une ?
- On avait parié une que le drakyn serait gagnant et une autre qu’il se battrait à main nue.
- Elle dit vrai. La voix chevrotante de l’homme derrière elles, raisonna parmi les “couic couic” de son torchon sur le verre.
- Tu m’aides pas toi non plus.
Il haussa les épaules.
- J’imagine que c’était pas ma journée. Pesta Ann tout en plongeant la main dans la bourse à sa ceinture.
- J’suis bonne en affaires.
- Un vautour.
- Avec mes compliments. Sixte tendit la main et récupéra les pièces qui disparurent dans sa propre bourse. Sa compagne grimaça et un rire amer lui échappa puis ses yeux se tournèrent vers Kieran qui était en train de balancer l’As par-dessus son épaule comme s’il ne pesait rien. Son pas était lourd, plus qu’il ne l’était auparavant, preuve qu’il était sans doute éreinté même si Sixte le soupçonnait d’être bien loin du terme de ses capacités. D’un mouvement leste il lança une bourse à Ann qui n’attendait rien de plus pour disparaître dans les ombres. Invisible ou téléportée, elle ne le sut pas et ne chercha pas à avoir plus d'informations. Puis une seconde aumônière atterrit dans ses mains et attisa sa curiosité. Kieran était-il riche à millier ? Depuis quand le Raazkal payait-il aussi bien ses geôliers ? Mais avant qu’elle ne puisse aller plus en avant dans ses pensées, la large dextre du gardien vint entourer son épaule. Elle était si grande que Sixte le soupçonna de pouvoir lui désaxer l’épaule d’une simple pression. Comme s’il entendait ses pensées, ses doigts se serrèrent et en réponse les yeux de Sixte scrutèrent son visage aux reflets bleus.
- Alors qu’est-ce qu’on est, Reikois ? Dit-elle dans un rictus. D’un mouvement sec, elle dégagea son épaule de l’étaux qui la menaçait. Elle ne craignait pas Kieran, pas dans cette situation en tout cas mais elle méprisait ses mots, cette tentative vaine et naïve de briser cette froideur qui persistait entre eux. Ils n’étaient pas ennemis, mais pas amis. Pourtant ils étaient des adversaires naturels. Dans d’autres circonstances ils se seraient entre-tués. Il était Reikois et elle diviniste, il était du Raazkal et elle mercenaire. Rien ne les prédisposaient à s’apprécier. Pourtant ils n’en étaient encore jamais venus aux lames.
- J’ai fait ma part. La porte explosa avec perte et fracas mais Sixte ne suivit pas le drakyn. A la place, elle grimpa agilement sur une pile de caisse, puis réinvestis les poutres qu’elle avait quitté un peu plus tôt. - On se retrouvera bien assez vite. Sans demander son reste, elle se fondit dans les ombres et rebroussa chemin jusque dans les combles. De là, elle grimpa encore un peu et trouva une lucarne qui la libéra des entrailles du bâtiment.
De son perchoir, elle pouvait apercevoir le reste de la ville et en contrebas, un drakyn solitaire qui portait un étrange paquetage. Agile et silencieuse, elle le suivit sur quelques mètres avant que sa route ne doive bifurquer. Debout sur un parapet effrité qui ne demandait qu’à dégringoler, elle le regarda disparaître au loin.
- T’as pas répondu à ma question, gros sac. Railla-t-elle pour elle-même avant de se détourner. Elle rabattit sa capuche sur ses cheveux et se volatilisa.
- On avait pas dit une ?
- On avait parié une que le drakyn serait gagnant et une autre qu’il se battrait à main nue.
- Elle dit vrai. La voix chevrotante de l’homme derrière elles, raisonna parmi les “couic couic” de son torchon sur le verre.
- Tu m’aides pas toi non plus.
Il haussa les épaules.
- J’imagine que c’était pas ma journée. Pesta Ann tout en plongeant la main dans la bourse à sa ceinture.
- J’suis bonne en affaires.
- Un vautour.
- Avec mes compliments. Sixte tendit la main et récupéra les pièces qui disparurent dans sa propre bourse. Sa compagne grimaça et un rire amer lui échappa puis ses yeux se tournèrent vers Kieran qui était en train de balancer l’As par-dessus son épaule comme s’il ne pesait rien. Son pas était lourd, plus qu’il ne l’était auparavant, preuve qu’il était sans doute éreinté même si Sixte le soupçonnait d’être bien loin du terme de ses capacités. D’un mouvement leste il lança une bourse à Ann qui n’attendait rien de plus pour disparaître dans les ombres. Invisible ou téléportée, elle ne le sut pas et ne chercha pas à avoir plus d'informations. Puis une seconde aumônière atterrit dans ses mains et attisa sa curiosité. Kieran était-il riche à millier ? Depuis quand le Raazkal payait-il aussi bien ses geôliers ? Mais avant qu’elle ne puisse aller plus en avant dans ses pensées, la large dextre du gardien vint entourer son épaule. Elle était si grande que Sixte le soupçonna de pouvoir lui désaxer l’épaule d’une simple pression. Comme s’il entendait ses pensées, ses doigts se serrèrent et en réponse les yeux de Sixte scrutèrent son visage aux reflets bleus.
- Alors qu’est-ce qu’on est, Reikois ? Dit-elle dans un rictus. D’un mouvement sec, elle dégagea son épaule de l’étaux qui la menaçait. Elle ne craignait pas Kieran, pas dans cette situation en tout cas mais elle méprisait ses mots, cette tentative vaine et naïve de briser cette froideur qui persistait entre eux. Ils n’étaient pas ennemis, mais pas amis. Pourtant ils étaient des adversaires naturels. Dans d’autres circonstances ils se seraient entre-tués. Il était Reikois et elle diviniste, il était du Raazkal et elle mercenaire. Rien ne les prédisposaient à s’apprécier. Pourtant ils n’en étaient encore jamais venus aux lames.
- J’ai fait ma part. La porte explosa avec perte et fracas mais Sixte ne suivit pas le drakyn. A la place, elle grimpa agilement sur une pile de caisse, puis réinvestis les poutres qu’elle avait quitté un peu plus tôt. - On se retrouvera bien assez vite. Sans demander son reste, elle se fondit dans les ombres et rebroussa chemin jusque dans les combles. De là, elle grimpa encore un peu et trouva une lucarne qui la libéra des entrailles du bâtiment.
De son perchoir, elle pouvait apercevoir le reste de la ville et en contrebas, un drakyn solitaire qui portait un étrange paquetage. Agile et silencieuse, elle le suivit sur quelques mètres avant que sa route ne doive bifurquer. Debout sur un parapet effrité qui ne demandait qu’à dégringoler, elle le regarda disparaître au loin.
- T’as pas répondu à ma question, gros sac. Railla-t-elle pour elle-même avant de se détourner. Elle rabattit sa capuche sur ses cheveux et se volatilisa.
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