Le soleil brûlant du désert du Reike écrasait le convoi commercial reliant Isuka à Taisen, enveloppant les marchands et leurs marchandises dans un manteau de chaleur étouffante. Ahatsara, sa silhouette élancée enveloppée dans une robe légère aux couleurs chatoyantes, se frayait un chemin parmi les caravanes de marchandises et les bêtes de somme. Son regard vif et curieux scrutait chaque visage, chaque étalage, chaque mouvement, comme si elle cherchait à absorber chaque parcelle de ce spectacle chaotique.

Alors qu'elle arpentait le convoi, Ahatsara s'arrêtait de temps en temps pour échanger quelques mots avec d'autres marchands, attirée par la diversité des voix et des accents qui résonnaient autour d'elle. « Eh bien, quelle journée pour un voyage, n'est-ce pas ? » lança-t-elle à un marchand de tapis, un sourire espiègle dansant sur ses lèvres. « Les dunes sont peut-être brûlantes, mais au moins, il y a toujours quelque chose d'intéressant à voir dans ce désert infini ! »

Puis, son regard fut attiré par un étalage de bijoux scintillants, et elle s'approcha d'un pas léger, ses yeux pétillants d'admiration. « Oh, quelles merveilles vous avez là ! » s'exclama-t-elle, effleurant du bout des doigts les colliers étincelants. « Je parie que chacun de ces bijoux a une histoire à raconter, n'est-ce pas ? »

Continuant son chemin à travers le convoi, Ahatsara croisa des regards curieux et intrigués, certains étonnés par sa présence, d'autres simplement amusés par sa vivacité. Elle aimait cette effervescence, cette sensation d'être au cœur de l'action, entourée de gens et de choses qui ne demandaient qu'à être découverts.

Au fur et à mesure que le convoi avançait à travers le désert implacable, Ahatsara se sentait de plus en plus excitée à l'idée de ce qui l'attendait à Taisen. Elle avait entendu parler de l'éleveur réputé qui possédait une collection impressionnante de créatures sauvages, et elle brûlait d'impatience de les voir de ses propres yeux.

« Je me demande bien quelles merveilles je vais découvrir à Taisen », murmura-t-elle à elle-même, un sourire rêveur étirant ses lèvres. « Peut-être trouverai-je enfin cette créature mystérieuse qui fera battre mon cœur plus fort. »

Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, le convoi continuait d'avancer inexorablement à travers le désert, emportant Ahatsara vers de nouvelles aventures et de nouveaux défis. Et bien qu'elle ne sache pas encore ce que l'avenir lui réservait, une chose était sûre : avec son esprit curieux et chaotique, elle était prête à affronter tous les obstacles qui se dresseraient sur son chemin.

Il faut préciser qu'Ahatsara s'était préparée pour ce voyage avec un mélange d'excitation et de hâte. Elle avait soigneusement choisi sa tenue, optant pour une robe légère aux couleurs vives qui contrastait avec la rudesse du désert. Sur elle, une multitude d'accessoires étranges étaient accrochés : des plumes chatoyantes, des pierres étincelantes et des herbes séchées, chacun ayant sa signification mystique. Son maquillage mettait en valeur ses yeux ambrés, leur donnant un éclat envoûtant.

Dans sa besace, elle avait rassemblé tout ce dont elle aurait besoin pour le voyage : des fruits frais pour se nourrir, de l'eau pour se désaltérer, et bien sûr, du matériel de domptage d'animaux. Elle était prête à découvrir l'élevage d'animaux à Taisen, impatiente de voir les créatures sauvages qui l'attendaient là-bas.

-Bonjour ! Une lettre est arrivée pour vous.

M'annonça mon intendante qui se hâta de me rejoindre alors que je venais d'arriver à ma demeure. Je n'aimais guère que l'on fasse des ronds de jambe et elle le savait, m'adressant la parole directement alors que cela faisait des jours que je n'étais pas revenu. Marigold me tendit l'enveloppe,voyant bien qu'elle aimait guère que j'arrive à l'improviste alors qu'elle n'avait rien préparé en cuisine. Mais elle avait l'habitude et rapidement, elle me dit en s'éloignant d'un pas rapide:

-Je vais vous préparer un bain, en attendant que l'on vous fasse le diner.

Je fus assez surpris d'apprendre en dépliant le papier d'avoir reçu une réponse aussi rapidement concernant l'achat de nouveaux chevaux à Taisen. Pour obtenir des sujets robustes, il fallait absolument que j'aille piocher à différents endroits du sekai de nouveaux étalons et jument, afin d'avoir du sang neuf. On me demanda à la fin de la lettre de bien vouloir escorter un convoi allant à Taisen qui partirait dès demain en amenant certains de mes propres chevaux afin que l'on fasse un échange. Bien entendu, j'allais accepter, même si j'étais censé me reposer.

C'est ainsi que je me retrouvais sous une chaleur accablante, tenant la longe de mon cheval qui servait de guide aux trois autres attachés à lui, les uns derrière les autres. Je portais,compte tenu du climat brulant, une tunique blanche légère sous mon armure noire, protégeant ma tête avec la capuche de ma cape écarlate. Je scrutais l'horizon devenu flou par la température du sable sous nos pieds, suivant le rythme des différents chariots tout en jetant régulièrement des coups d'oeil dans toutes les directions.

Aucun danger ne semblait en vue, seulement un paysage désertique qui s'étendait à l'infini. Sans oublié cette toute petite silhouette qui se faufilait un peu partout, faisant la discussion avec quelques-uns qui croisaient son regard ambré. Malgré sa petite taille, il était impossible de la rater, autant par sa robe aux couleurs vives que par ses colifichets accrochés sur elle. Mes pupilles se détachèrent de sa silhouette un instant, enlevant mon casque étouffant pour le ranger dans un sac que portait mon cheval en tête. Je vérifiais si les montures n'avaient pas chaud en les scrutant de mes orbes cyans, décrochant ma cape qui me tenait plus chaud qu'autre chose.

Celle-ci s'envola soudainement en m'échappant des doigts, ne comprenant pas que c'était un marchand qui avait voulu me faire un peu d'air avec sa magie pour m'aider à combattre la chaleur. Elle avait atterri quelques mètres plus loin, sur une enfant il semblerait. En effet, vu la longueur du tissu, je ne pouvais voir qui s'était retrouvé entièrement couvert par ma cape. Je souriais en pensant à ces petits fripons qui tentaient parfois de faire peur à leurs parents en faisant de même avec des draps . Je lâchais la longe en intimant à mon cheval de se stopper, me dirigeant vers la personne enveloppée :

-Veuillez m'excuser, elle m'a échappé.

Dis-je en soulevant doucement le tissu écarlate, découvrant à mon grand étonnement celle que mes pupilles verticales avaient remarqué plus tôt. Je ne pus cacher ma surprise ni mon amusement de l'avoir confondue avec quelqu'un de plus jeune. Mais ne voulant paraitre grossier, je m'inclinais légèrement en guise d'excuse, posant un genou à terre pour que notre différence de taille ne lui fasse pas tordre la nuque en me regardant. Je dis amusé de la situation, sur le ton de la plaisanterie:

-Je n'aurai jamais cru un jour attraper quelqu'un comme ça .

Ahatsara se délectait de sa déambulation parmi les étals et les caravanes du convoi commercial, son esprit avide de découvertes s'épanouissant à chaque nouvelle rencontre. Les tissus colorés des marchands de textiles la fascinaient, tandis que les objets d'art délicatement ciselés éveillaient son admiration. Même les fioles d'alchimie, mystérieusement étiquetées, laissaient entrevoir des possibilités infinies qui chatouillaient son imagination débordante.

Lorsque la pause méridienne arriva, la fae savoura quelques baies mauves sucrées, leur saveur éclatante apaisant sa faim et ravivant son énergie. Puis, alors que le convoi reprenait sa route, elle se remit en marche, son esprit pétillant d'anticipation pour la suite de ses explorations.

Soudain, un tissu rouge vif s'envola droit sur elle, enveloppant son visage dans un tourbillon de couleur. Prise au dépourvu, elle se retrouva empêtrée dans le tissu, étouffant un rire qui montait irrésistiblement de sa gorge. « Oh, quel comique ! » s'exclama-t-elle, agitant ses bras dans tous les sens comme pour saluer un public invisible. « Je crois bien que je vais adopter cette tenue pour le reste du voyage ! »

L'arrivée d'un homme qui lui retirait délicatement le tissu la fit éclater de rire de plus belle. « Merci pour le déguisement improvisé ! » lança-t-elle entre deux éclats de rire. Puis, lorsqu'il s'excusa, elle secoua la tête avec un sourire chaleureux. « Pas de souci, vraiment ! C'était une façon inattendue de briser la monotonie du voyage. »

Se présentant à son tour, elle déclara fièrement : « Je suis Ahatsara, dompteuse d'animaux fantastiques et vétérinaire de profession. Je me rends à Taisen pour visiter un élevage dont j'ai entendu parler. Et vous, monsieur ? Comment vous appelez-vous ? »

La petite dompteuse observa attentivement l'homme qui lui faisait face, remarquant la manière dont il portait le tissu rouge comme une cape, une lueur amusée dans les yeux. Elle était curieuse d'en apprendre davantage sur lui, de découvrir l'histoire qui se cachait derrière ce geste singulier.

Ainsi, dans un échange amical et plein de légèreté, une nouvelle rencontre avait commencé à fleurir au cœur du désert brûlant, portée par la promesse de découvertes et d'aventures à venir.

Ahatsara observa les magnifiques chevaux qui appartenaient à l'homme, leur puissante allure et leurs robes chatoyantes capturant son regard avec fascination. « Ils sont vraiment splendides », murmura-t-elle, ses yeux brillant d'admiration devant la beauté de ces nobles créatures.

Curieuse, elle s'adressa à l'homme : « Comptez-vous vendre ces chevaux ou venez-vous de les acquérir à Ikusai ? » Sa voix était empreinte d'un intérêt sincère pour ces majestueux animaux.

S'approchant des chevaux, Ahatsara tendit la main pour caresser leurs flancs, sentant les poils doux sous ses doigts et les crins emmêlés par le vent du désert. Fermant les yeux un instant, elle se concentra, laissant son esprit se connecter au leur dans un murmure de pensées silencieuses.

Cependant, une sensation de malaise la frappa alors qu'elle sondait l'esprit d'un des chevaux. Une perturbation subtile, un écho de douleur ou de désarroi qui se manifestait à travers le lien fragile qui les unissait. « Quelque chose ne va pas avec celui-ci », murmura-t-elle à voix basse, son front plissé de souci alors qu'elle cherchait à comprendre la source de son malaise.

L'inconnue piégée dans la cape n'avait pas semblé trouver la situation autrement qu'amusante,à mon plus grand bonheur.Au lieu de se débattre farouchement contre celui qui l'avait enveloppé, elle rit de bons coeurs en plaisantant. Je me mis à sourire face à sa façon spontanée d'engager la conversation lorsque je lui avais retiré le voile écarlate, trouvant cela amusant sa comparaison avec des costumes. Elle me fit signe qu'il n y avait aucune raison de s'excuser, m'affirmant que cela brisait un peu l'ennuie d'une certaine manière.

-C'est la moindre des choses .

Elle se présenta comme une dompteuse et vétérinaire de surcroit. Il me fallut un instant pour l'imaginer dans ces rôles, n'ayant jamais son visage auparavant alors que j'avais fait venir bon nom d'entre eux pour vérifier que tous les équidés de mes écuries allaient bien. Il valait mieux prévoir que guérir comme on dit. Si mes chevaux avaient la réputation d'être robuste, c'était parce que je veillais à leur santé et leur bien-être. Beaucoup dévalorisé ce dernier aspect, ne voyant eux qu'un simple moyen de déplacement.

-Ravi de vous rencontrer Ahatsara , je suis Arkanon . Je suis également en route pour aller à la rencontre d'un élevage. Nous avons de la chance de vous compter parmi nous.

Dis-je vis-à-vis du nombre d'équidés présent. J'avais accroché à nouveau ma cape sur moi, histoire que personne d'autre ne soit encore victime de celle-ci, m'apercevant que Ahatsara  m'avait , semble-t-il,examiné. Cela devait être quelque chose de normal, par habitude d'observer en règle générale des créatures pour pouvoir mieux les comprendre et anticiper leur réaction. C'est d'ailleurs rapidement qu'elle reporta son attention sur mes chevaux. Je me relevais ,souriant aux compliments les concernant.Je répondis volontiers à sa question en caressant l'un d'eux:

-Ils proviennent de mes propres écuries. Je vais les échanger contre d'autres à Taisen, histoire d'avoir du sang neuf tout en protégeant ce convoi puisqu'il s'y dirige.

Dis-je simplement, ne désirant pas m'étaler sur mon appartenance à la noblesse , n'aimant guère creuser encore plus le fossé envers les autres. Il fallait aussi avouer que je ne prenais pas plaisir à en parler, évitant en général de révéler mon nom de famille que beaucoup considéraient comme maudit. Autant conversé sur des sujets plus légers,il allait sans dire que mon rang était en plus complétement inutile ,surtout ici  dans le désert. Je suivis la jeune femme, la laissant poser sa main sur la robe de l'un d'entre eux sans rien dire.

J'étais plutôt rassuré que quelqu'un disposant d'aptitudes comme les siens fassent partie du voyage, me demandant quand même ce qu'elle faisait en fermant les yeux. J'avais bien évidemment assisté à certains soins, même aidé à mettre bas une jument, mais personne n'avait ausculté de cette façon mes bêtes. Je gardais pourtant le silence, ne voulant perturber la concentration Ahatsara , jusqu'à ce qu'elle finisse par me dire quelque chose d'assez inquiétant.

-Que voulez vous dire par là ?

Je m'étais rapproché du cheval en question, ne voyant aucun signe qui montrait qu'il souffrait. Mais puisque cela n'était pas mon domaine de prédilection, autant  faire confiance à la vétérinaire, espérant qu'elle ne trouverait rien de grave. Mon inquiétude n'était pas le moins du monde intéressé par l'échange, seulement pour l'animal concerné. J'allais vers sa tête, caressant son crin doucement, me demandant comment son état avait pu se dégrader alors que je les avais fait vérifier avant de partir.

-Est-ce que je peux faire quelque chose ? Devrions nous faire une halte ?

C'était presque évident, cependant, il valait mieux que l'on avance vers un endroit un peu plus abrité du soleil si notre environnement nous le permettait. Ne pouvant évaluer la gravité de la situation, je préférais ne pas prendre les devants, prêt cependant à répondre à la moindre de ses demandes si cela permettait de l'aider dans son entreprise. Je n'aimais guère rester les bras ballants, espérant qu'il ne s'agissait pas d'un problème d'empoisonnement,frissonant d'avance rien que d'y penser.

Ahatsara eut l'air sincèrement impressionnée quand je lui fis part que ces chevaux n'étaient autres que ceux provenant de mes propres écuries. Elle ajouta même un compliment sur ceux qui allaient être échangé si les négociations se déroulaient bien. Je ne savais pas si c'étaient les plus recherchés de l'Empire mais il est vrai que je n'avais jamais eu de difficultés à procéder ainsi ni à acquérir d'autres chevaux. Je me demandais si un jour d'ailleurs , je ne devrais pas tenter d'obtenir certains venants de la République. Mon esprit resta focalisé sur ce qu'elle tentait de déterminer, ne pouvant m'empêcher de lui demander inquiet:

-Abattu ?

Je n'eus pas d'autres informations car soudain, un bruit qui ne présageait rien de bon mis fin à notre conversation brusquement. Mes cyans scrutèrent l'endroit d'où provenait l'explosion, sans pouvoir apercevoir la cause de tout ce raffut qui n'avait rien d'anodin. La cohue s'empara rapidement du convoi qui ne sut comment réagir, apeuré par l'épaisse fumée qui nous enveloppait à mesure des secondes, tel un voile blanc . Quelques hurlements s'élevèrent tandis que notre vision ainsi diminuée déstabilisait tous ceux ayant des biens à protéger.Dans cet épais brouillard, impossible de savoir qui étaient les individus à l'origine de cette attaque ni combien ils étaient.

-Nous allons le découvrir ensemble je le crains.Il faut agir et vite,sinon la tournure des événements peut vite dégénérer.

Dis je en gardant mon calme,reposant  à nouveau mon regard vers Ahatsara, surpris d'en voir quatre au lieu d'une, la véritable demandant à ses copies d'aller jeter un oeil à ce qu'il se tramait plus en arrière. Ainsi donc, elle maitrisait le clonage ? Une magie bien pratique, surtout pour collecter des informations a plusieurs endroits différents en même temps. J'allais profiter de sa performance pour établir une stratégie qui viserait à nous mettre en meilleure posture possible, qu'importe le danger qui se présenterait à nous.

- Vous avez l'air d'avoir de la ressource d'après ce que j'ai vu, vous pourriez grandement m'aider si vous le souhaitez.

Dis-je en réponse à sa remarque concernant l'image que je renvoyais.Elle n'avait pas tort d'un certain côté, je n'étais pas taillé pour faire du tricot ni pour laisser le doute sur mon type de combat privilégié. Cependant, je n'allais pas sortir mon arme tout de suite car avec la mauvaise visibilité,je risquais plus de blesser quelqu'un qu'autre chose. N'osant lui demander directement de me suivre, je lui fis signe avec ma main de venir me rejoindre , me déplaçant en dehors du brouillard, afin d'obtenir plus d'informations et peut-être même, l'exacte position de ces semeurs de troubles.

-Humm...ils sont trois on dirait.

Avais-je conclu en voyant trois montures au loin, qui ne faisaient pas partie du voyage. À force de côtoyer des chevaux, j'avais acquis une bonne mémoire pour les reconnaitre et même savoir approximativement à qui ils appartenaient s'ils sortaient d'écurie que je connaissais. En l'occurrence, ces équidés étaient très ressemblants à ceux que je comptais exactement échanger à Taisen. Était-ce une coïncidence ? Je ne pense pas, comme le fait que l'on m demande avec insistance de protéger ce convoi. Tout commençait à devenir plus clair dans ma tête et sans attendre, je courus là ou un combat semblait avoir éclaté, les bruits du métal mêlé à des cris m'indiquant ou cela se passait.

-Reculez !

Dis-je en m'engouffrant dans la fumée, reconnaissant la silhouette de celui qui détenait le chariot de bijoux et un qui n'avait rien à faire ici. Je m'interposais à temps avant qu'une épée ne le lacère le bras du malheureux, retenant le poignet du pillard en l'air. Sans attendre, j'exerçais une pression telle qu'il lâcha son arme sans rien tenter d'autre, ayant presque brisé ses os pour qu'il abandonne tout espoir d'opposer la moindre résistance. Je sortis rapidement une chaine qui était accrochée jusque-là à ma ceinture pour l'immobiliser,veillant à ce qu'il ne puisse plus bouger le temps que je m'occupe des autres. Pendant ce temps, je demandais en cherchant du regard la dompteuse, si tenté qu'elle m'ait suivie:

-Ahatsara ?Pourriez me dire où se trouvent les deux autres ?

L'enthousiasme d'Ahatsara n'eut pas l'air d'être entaché par la venue de ces brigands qui attaquaient notre convoi. Je ne saurais dire si les arrêter allait être aussi simple qu'avait suggéré la jeune femme avec qui je venais à peine de faire connaissance mais pour le peu que je l'avais côtoyé, j'étais sûr de plusieurs choses dont certaines qu'elle m'affirma de vive voix. Elle serait une précieuse alliée pour ce qui allait se dérouler car vraisemblablement, ce n'était pas la première fois qu'elle avait dû défendre les autres.

Comme je m'attendais, Ahatsara m'avait suivi, m'aidant à trouver un des deux autres intrus restant,m'en indiquant un situé non loin de nous, perché sur une charrette. Il était visiblement en train de canaliser sa magie et il n'était pas le seul malheureusement pour lui. J'allais m'élancer dans sa direction mais je me stoppais dans mon élan en sentant quelque chose m'envelopper, une protection que m'avait offerte la dompteuse avant que le sort du mage ne m'atteigne, celui-ci se dissipant au contact de cette barrière.

-Merci Ahastara. Dis-je très reconnaissant car il y avait fort à parier que sans elle, j'aurais été blessé. -Votre magie me sera fort utile pour ce qui va suivre. Je vais tenter de passer à sa droite.

Elle aussi semblait prête à réagir, voyant ses ailes bouger de façon à peine perceptible derrière son dos. Je ne pouvais cependant trainer plus,car chaque minute qui allait s'écouler, multiplier le risque qu'il y ait des blessés. Je m'élançais sans plus attendre, saisissant mon espadon qui en glissant contre mon épaulière fit grincer sa lame aussi noire que mon armure, la penchant vers le bas, derrière moi, afin de me permettre de courir sans être gêné dans mes mouvements.

En même temps que je courais, j'aperçus ses clones se diriger petit à petit vers ce mage qui ne sut pas sur qui se focaliser en premier.La Ahatsara originelle fonçait elle aussi à son tour vers lui, l'observant un bref instant en jetant en oeil derrière moi, me stoppant soudainement en voyant un danger derrière elle. Je fis volte-face, mes pieds s'ancrant dans le sable pour me freiner puis je levais mon arme,laissant la jeune femme se diriger vers sa cible pendant que moi j'empêchais le troisième individu de nous prendre par surprise.

Il fut étonné que je me poste devant lui, car il avait cru que nous ne ferions pas attention à nos angles morts pendant que nous attaquions son acolyte qui n'allait pas être de taille face à la vague de brunettes qu'il allait devoir gérer. Celui qui se tenait devant moi était un elfe freluqué, qui semblait bien manier les dagues. Voulant éviter de faire couler le sang alors qu'il était certain vu comment il hésitait à m'attaquer à cause de la taille que je faisais comparer à lui, laissant peu de doute sur ce qui lui arriverait à la moindre erreur, je rangeais mon arme.

-Rendez vous et il ne vous sera fait aucun mal.

Pensant que j'étais trop naïf et qu'il pouvait profiter du fait que je ne tenais aucune lame entre mes mains, il tenta de m'attaquer,visant mes points vitaux. Je parvins à esquiver aisément, m'éloignant de lui, assez pour canaliser ma magie en levant ma paume vers le ciel, tandis que des éclairs rouges commencèrent à crépiter autour d'une main. Je n'allais pas employer à puissance maximale ma foudre, désirant uniquement le neutraliser rapidement sans le blesser plus que de raison.

-Je vous aurais laissé le choix.

Je lançais un arc électrique de faible intensité, qui fit instantanément tomber au sol l'elfe qui sentit son corps se crisper et se paralyser, lâchant ses dagues sans qu'il ne puisse avoir le temps de se mettre à l'abri. Il était vrai que cela pouvait surprendre de voir un drakyn taillé pour le combat user d'une telle magie, profitant qu'il soit sonné pour attraper une corde accrochée à une monture pour attacher rapidement cet autre brigand. Je demandais à un membre du convoi de le surveiller, courant voir la dompteuse,inquiet qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, l'appelant pendant que je me rapprochais en restant sur mes gardes :

-Ahatsara ?

Ahatsara esquisse un sourire lorsque Arkanon la remercie. « C'est tout naturel de s'entraider ! » répond-elle avec enthousiasme. « Ce sort est vraiment simple et facile à utiliser, croyez-moi ! »

Elle observe brièvement Arkanon alors qu'il se prépare à contourner l'ennemi. Cependant, son attention est rapidement détournée lorsqu'un brigand commence à la poursuivre. Arkanon se met en travers du chemin du bandit, mais la dompteuse n'a pas le temps de s'attarder sur cette confrontation. Elle se concentre sur son objectif principal : le mage perché sur le toit de la roulotte.

D'un bond gracieux, elle se lance à vive allure vers le mage, ses ailes féériques vibrantes dans l'air chaud du désert. Elle entend derrière elle Arkanon confronter le brigand, mais son attention est totalement rivée sur le mage. Elle perçoit un bruit électrique suivi d'un corps s'effondrant au sol, signe que l'affrontement entre Arkanon et le bandit touche à sa fin.

Arrivant enfin devant le mage, Ahatsara se trouve maintenant en compagnie de ses clones. Une idée farfelue germe dans son esprit. Pour déstabiliser leur adversaire, elle décide de danser de manière loufoque mais synchronisée avec ses doubles. Ensemble, elles commencent à tourner autour du mage, leurs mouvements fluides et imprévisibles.

« Où suis-je ? Où suis-je ? » chantonnent-elles d'une même voix, leurs rires cristallins se répercutant dans l'air. « Attrape-moi si tu peux ! » Le mage, visiblement déconcerté, tente de suivre les mouvements rapides et erratiques des multiples faes.

Puis, pour accentuer la confusion, Ahatsara et ses clones entament une série de poèmes absurdes. « Ô toi, mage au nez crochu, te voilà perdu ! Dans ce ballet confus, lequel de nous est le plus rusé ? » Elles échangent de place à une vitesse vertigineuse, leurs voix s'élevant en harmonie chaotique.

« Mage, mage, pauvre sot, vois-tu ce jeu si beau ? Tes sorts ne me toucheront pas, car je suis ici, là-bas, et là ! » Les rimes ridicules et les mouvements imprévisibles des fées déstabilisent le mage, qui se débat pour trouver la vraie Ahatsara parmi les clones.

Sentant l'hésitation et la frustration croître chez leur adversaire, la vétérinaire continue de jouer avec ses nerfs. « Danse, danse, petit mage, dans ce désert, deviens sage ! Abandonne ton funeste sort, car tu ne peux m'atteindre si fort ! » Les clones se déplacent en harmonie parfaite, créant un tourbillon de fées autour du mage.

Le mage, maintenant visiblement enragé, lance des sorts à l'aveuglette, mais chacun d'eux échoue à toucher leur cible. Ahatsara rit avec espièglerie, savourant la confusion qu'elle sème. « Oh, que c'est amusant ! » crie-t-elle joyeusement. « Essayez donc encore, peut-être y arriverez-vous un jour ! »

Voyant une ouverture, la dompteuse se prépare à attaquer. « Prépare-toi, mage maladroit, car voici l'heure de notre victoire ! » Elle et ses clones se synchronisent pour une ultime danse, prêtes à frapper au moment opportun.

« Sombre dans le chaos, mage fou, et renonce à ton dangereux courroux ! » Ahatsara incante, ses clones suivant son mouvement. Ensemble, elles lancent une attaque magique coordonnée, visant à neutraliser le mage avant qu'il ne puisse reprendre ses esprits.

L'énergie magique éclate en une lumière éblouissante, enveloppant le mage. La fae espère que cette attaque suffira à le mettre hors d'état de nuire, protégeant ainsi le convoi et ses compagnons de voyage.

Je ne recevais aucune réponse,me pressant pour la rejoindre ou plutôt, les rejoindre. Pas besoin d'avoir une vue aiguisée pour distinguer ses clones et elle même sans doute se lancer dans une chorégraphie des plus étrange au premier abord. En plein milieu d'un combat, cela ne pouvait que l'être, encore plus en les entendant chanter en choeur pour faire tourner en bourrique le mage qui ne savait plus ou donner de la tête, ne parvenant pas à se décider.

Il regardait dans tous les sens tandis que je trouvais de plus en plus drôle cette scène qui paraissait irréelle, commençant à comprendre quel genre de personne était Ahatsara. Elle avait l'air de tout prendre comme un jeu, plutôt que de laisser la peur l'entraver. C'est une façon comme une autre de combattre qui pouvait vite prendre au dépourvu n'importe qui et moi le premier. Autant de clones à surveiller étaient véritablement épuisants, la concentration se voyant bel est bien diminué voir briser face à toutes ces petites silhouettes qui bougeaient.

Le rythme de la musique était entrainant, commençant à avoir l'air dans la tête et le tournis de les voir tourbillonner ainsi, m'arrêtant près d'un chariot qui se tenait près de ce spectacle qui avait pour seuls publics certains membres du convoi un peu trop curieux pour se mettre à l'abri et intrigués par cette chansonnette qui raillait celui qui paraissait plus ridicule qu'autre chose.

Petit à petit, Ahatsara resserra les mailles de son filet infernal, tout en évitant chaque attaque qui avait été porté contres elles sans que je ne puisse deviner quelle était la fae d'origine.Avec autant de ses doubles, je ne pouvais tenter de lancer la moindre attaque de foudre au risque d'en toucher plusieurs et de les blesser, ne souhaitant pas la faire souffrir. Puisqu'elle semblait bien avoir pris les choses en mains, je la laissais faire, gardant un oeil l'individu qu'il me tardait de ligoter.

La ronde finit par s'immobiliser, toutes les jeunes femmes envoyant simultanément une attaque magique sur leur unique adversaire qui par l'intensité de la lumière ne put que tenter de protéger ses yeux avec ses mains avant de s'écrouler. J'allais à la rencontre des filles, allant au centre, juste au pied du chariot où se tenait le mage allongé sur le toit. Je cherchais du regard le moindre signe qui me permettrait de m'adresser à la vraie Ahatsara en vain,  choisissant une au hasard que je fixais:

-Ce n'est pas commun votre manière d'appréhender un ennemi. Mais je reconnais que c'est très efficace et que j'apprécie que personne ne soit blessé. Votre chanson était pas mal aussi.

Dis-je avec un sourire en coin, ayant encore l'air en tête.J'incantais et rapidement des crépitements ainsi que de petits éclairs rouges apparurent dans mon dos. Ma magie se manifestait ainsi lorsque je volais. Cela faisait peu de temps que j'avais appris à m'élever dans les airs,ce qui m'avait d'être moins limité dans mes mouvements. J'atterris à côté de celui qui reprenait connaissance doucement en faisant craquer le chariot sous mon poids, l'attrapant sous mon bras avant de sauter au sol sans plus de douceur en soulevant un peu de poussière.

-Tenez vous tranquille où je vous assomme.

Ce n'était pas dit sous le ton de la menace mais plus comme un conseil d'une âme à une autre. C'est ce qu'il fit, se laissant porter sans opposer la moindre résistance,jusqu'à ce que je le pose un peu plus loin pour l'attacher et lui mettre un bandeau sur la tête. Je l'avertis que toute tentative ne ferait qu'aggraver son cas, dans tous les sens du terme.Une fois fait, je me tournais, cherchant la dompteuse de mes cyans tout en grattant l'une de mes cornes,pas vraiment sûr de m'adresser à la bonne personne quand je dis d'une voix calme:

-C'est terminé il semblerait, il vaudrait mieux prévenir tout le monde que c'est fini. Puis-je abuser de votre bonté en vous demandant d'utiliser vos clones pour diffuser l'information ? D'ailleurs, vous allez bien ? Vous n'êtes pas blessée ?

Ahatsara observe le mage de combat neutralisé, allongé sur le toit de la caravane. Lorsqu'Arkanon s'adresse à l'un de ses clones, elle ne peut s'empêcher de rire. « Oh, je suis ici ! » dit-elle en agitant la main pour attirer son attention. Elle sourit, amusée par le malentendu. « Merci pour vos belles paroles. Il est vrai que ma technique de combat est un peu fantasque, mais elle a maintes fois fait ses preuves lors de situations difficiles comme celle-ci. »

Elle regarde Arkanon voler jusqu'au toit de la caravane pour récupérer le mage. Le voyant menacer le mage de le maintenir tranquille, la fae ne peut retenir une exclamation : « Ha ! C'est ce qu'on appelle une bonne méthode de dissuasion ! » Son rire cristallin résonne dans l'air.

Lorsque Arkanon lui demande d'utiliser ses clones pour prévenir tout le monde que le combat est terminé, Ahatsara acquiesce avec enthousiasme.  « Avec plaisir ! » Elle se retourne vers ses clones et leur donne des instructions. « Allez, mes chères copies, annoncez la bonne nouvelle ! Dites à tout le monde que c'est fini et qu'ils peuvent reprendre le voyage. »

Les clones de la dompteuse se dispersent rapidement, volant de roulotte en roulotte pour transmettre le message. Elle prend un moment pour vérifier si elle est blessée, mais ne trouve que des égratignures mineures. « Je vais bien, ne vous inquiétez pas », répond-elle à Arkanon. « Rien de grave pour moi. »

Elle observe les réactions des marchands et des commerçants alors que la nouvelle se répand. Le soulagement est palpable et, sans perdre de temps, le convoi se remet en marche. Ahatsara admire l'efficacité et la résilience de ces gens, toujours prêts à avancer malgré les obstacles.

Se repositionnant non loin d'Arkanon, elle décide de profiter de l'occasion pour lui poser une question qui lui trotte dans la tête depuis un moment. « Arkanon, j'aimerais avoir vos conseils pour l'achat d'un poney. Un cheval serait un peu trop grand pour moi, et j'aime le caractère plus malin des poneys. Mais il faut encore avoir de bonnes adresses d'éleveurs. Vous en connaissez par hasard ? »

Elle regarde Arkanon avec intérêt, espérant qu'il puisse lui donner des informations précieuses. « Vous savez, je cherche un compagnon qui soit à la fois robuste et intelligent. Quelque chose de vif, mais aussi d'endurant. Les poneys ont ce côté espiègle que j'adore, et je pense qu'ils feraient de bons partenaires pour mes aventures. »

La vétérinaire se penche légèrement vers Arkanon, curieuse d'entendre sa réponse. « Avez-vous déjà travaillé avec des poneys ? Si oui, avez-vous des recommandations spécifiques sur la manière de choisir le meilleur ? » Elle sait que son interlocuteur est expérimenté et espère obtenir des conseils avisés.

« D'ailleurs, pensez-vous que Taisen est un bon endroit pour trouver un poney de qualité ? J'ai entendu dire qu'il y avait plusieurs éleveurs réputés dans la région. J'ai vraiment hâte de voir ce que je pourrai trouver là-bas ! »

Elle laisse Arkanon réfléchir à ses questions, son esprit déjà en ébullition à l'idée des possibilités qui l'attendent. Le désert, le voyage, les rencontres imprévues – tout cela la remplit d'excitation et de joie. Ahatsara est prête pour la suite de l'aventure, et elle sait que chaque moment, chaque rencontre, apporte quelque chose de précieux à son voyage.

Après m'avoir indiqué avec amabilité laquelle de ses copies était l'originale, elle m'assura que ce n'était pas la première fois qu'elle déroutait ainsi ses adversaires,sans verser le moindre sang. Son enthousiasme ne la quittant pas, elle poursuivit, après avoir apprécié ma manière d'aborder le mage, tout en acceptant de donner la mission que je lui avais proposé,visant à ce que le calme revienne. Sans tarder, ses doubles filèrent à travers tous le convoi.

Rassuré qu'elle ne présente aucune blessure visible ou qui mettrait sa vie en danger, je me détendis, voyant que déjà, l'information qu'elle s'était occupée de diffuser avait fait réagir le convoi tout entier, telle une créature faite d'un seul tenant se réveillant. Certains marchands m'amenèrent les deux autres prisonniers, que j'attachais au même endroit que le dernier qui s'était tenu tranquille jusque-là. Je marchais derrière eux, histoire de garder un oeil sur les encapuchonnés,Ahatsara me rejoignant.

-Un poney ?

Un sourire se dessina sur mes lévres, trouvant que déjà les chevaux pour les humains lambdas ressemblaient à des poneys. Sa question était tout à fait légitime,compte tenu des dimensions de cette dernière, loin d'être celle qu'avait le commun des mortels en règle générale. Je trouvais cela amusant qu'elle me demande des conseils alors que mes élevages comptaient les lus grands spécimens afin d'assurer le voyage des plus lourdes races du sekai.

-À vrai dire, je me suis toujours intéressé, sans vouloir vous offenser, à toutes les races les plus imposantes et robustes. Je pourrais néanmoins tenter de vous aider puisque j'ai pas mal de connaissance dans ce domaine mais de là a vous dire ou trouver un bon éleveur...Il faudrait que je prenne le temps de faire le tour pour vous assurer lequel il vous faudrait vous tourner.

J'écoutais avec attention les critères qui étaient importants à ses yeux, me disant qu'elle ne cherchait pas simplement une monture mais bien un animal avec qui elle se lierait émotionnellement sans aucun doute. C'était plutôt rare de rencontrer de futurs acquéreurs de monture désirer ce genre de lien dès le début. La plupart éprouvé de la sympathie pour leur animal mais avec le temps,sans vraiment chercher à ce que cela se produise. Je fixais la dompteuse un instant pendant qu'elle se rapprochait, pensif,lui répondant:

-Je vais être franc avec vous. Cela ne m'est jamais arrivé d'approcher de si petite monture. Je vous laisse deviner pourquoi. Je grattais l'arrière de l'une de mes cornes,reprenant:-Mais je suppose que certains aspects se ressemblent. Si vous voulez qu'il vous accompagne pendant des longs périples, il faudra en choisir une qui a déjà parcouru les routes et montrée qu'elel était solide et maniable.

Ahatsara me posa d'autres questions concernant l'endroit que nous voulions rejoindre, ,réfléchissant en même temps que nos pas nous rapprochaient de cet endroit, le temps passant plus vite en conversant avec elle.Avant de reprendre, je me rappelais d'un détail, demandant à un homme faisant partie du cortège de bien vouloir me rapporter l'animal que la dompteuse avait un peu plus tôt détecté comme malade. Je revins vers elle et ne  pouvant rien affirmer, je répondis en lui assurant:

-Il y a de fortes chances que l'on en trouve car après tout,  les poneys sont souvent utilisés pour déplacer des charges lourdes. Je vous aiderais à en trouver un qui vous convient si vous le souhaitez. D'ailleurs, je pense que nous allons faire halte à ce point d'eau. Je pointais l'endroit facilement visible car des arbres l'entouraient :-Nous passerons la nuit ici,histoire que tout le monde reprenne des forces. Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais que vous me disiez si je dois m'inquiéter ou non du cheval qui n'avait pas l'air très bien quand nous serons là-bas.

Nous avions marché encore un certain temps avant d'atteindre ledit endroit, entendant un soupir de soulagement de ceux qui en avaient eux assez de marcher dans le sable brulant pour la journée. J'avais prévenu Ahatsara que je devais m'occuper de l'organisation,pour éviter que les marchands ne montent leur tente en s'éparpillant, afin que je puisse mieux assurer leur sécurité. Une fois tout ce beau monde sur la même longueur d'onde et les semeurs de troubles solidement attachés,je cherchais la fae,ayant du mal à capter une petite silhouette alors que la nuit tombée doucement.

Ahatsara écoute attentivement Arkanon parler des poneys, et même si elle devine aisément pourquoi il ne s’est jamais intéressé à de si petites montures, elle sourit. « Vous savez, je comprends tout à fait ! Avec votre taille et votre robustesse, un poney serait certainement... un peu minuscule sous votre poids. » Elle rit doucement, ses yeux pétillants de malice. « Mais je suis sûre que vos connaissances me seront d'une grande aide. Je suis prête à découvrir ce qui pourrait correspondre à mes besoins. »

Quand Arkanon mentionne qu'il n’a jamais monté de petites montures, mais qu'il existe des aspects communs à toutes les races pour les longs périples, la fae hoche la tête. « Vous avez raison, la robustesse et l'endurance sont primordiales. Je ne veux pas d’un poney uniquement mignon, je veux un compagnon qui puisse me suivre dans mes aventures, traverser des terrains difficiles et ne jamais se plaindre. Un véritable partenaire de route ! »

Elle observe un moment la stature impressionnante d'Arkanon et ajoute, avec une pointe d'humour : « Mais je crois que même le plus endurant des poneys aurait du mal à supporter un Drakyn tel que vous. Cela me rappelle que je dois faire bien attention à la taille ! »

Lorsqu’Arkanon propose de l’aider à trouver un poney lorsqu’ils arriveront à Taisen, Ahatsara lui adresse un sourire chaleureux. « Ce serait un grand honneur pour moi que de bénéficier de vos conseils. Je suis certaine qu’ensemble, nous trouverons la perle rare. » Puis, quand il évoque le cheval qui semblait souffrant, elle acquiesce sérieusement. « Oui, dès que nous serons à l’arrêt, je m'occuperai de lui. Je pense déjà savoir ce qui le tracasse. »

Ils arrivent finalement au point d’eau, et la dompteuse se sent immédiatement attirée par la fraîcheur et la tranquillité des lieux. Sans attendre, elle vole gracieusement vers les arbres fruitiers en hauteur, ses ailes scintillantes dans les derniers rayons de soleil. « Ah, voilà ce qu'il me fallait ! » dit-elle en cueillant quelques fruits mûrs et juteux. Elle les savoure un moment, appréciant le goût sucré et la douce paix que procure cette petite oasis au milieu du désert.

Après s’être rafraîchie, Ahatsara retourne vers Arkanon, une pile de fruits dans ses bras. Elle s'approche du cheval gris et, après quelques instants d’observation, elle se penche vers lui, posant délicatement sa main sur son flanc. « Ah, je vois ce qui ne va pas. Ce cheval est simplement… triste ! Oui, triste ! Il semble avoir été séparé de son ami de pâturage. Les chevaux aussi ont des amis proches, vous savez. » Elle regarde Arkanon avec sérieux, tout en caressant doucement la robe poussiéreuse du cheval. « C’est psychologique, il se sent un peu seul et perdu. Mais rien de grave, un peu d'attention et il sera bientôt sur pied. »

Satisfaite d’avoir diagnostiqué la situation, elle reprend la parole. « Vous savez, cet endroit me rappelle un peu là où j'ai trouvé Sombra, mon scorpion géant d'obsidienne. Il est impressionnant, tellement fort et rapide ! Mais les gens... disons qu'ils ont tendance à avoir peur de lui. Alors je le garde pour les voyages où je sais que je serai principalement seule. Il est parfait pour ces aventures-là. »

La vétérinaire continue avec enthousiasme, ses yeux brillants d'excitation. « Oh, et j'ai aussi dompté un crabe terrestre géant des mangroves ! Clicor, je l’ai appelé. Il est magnifique avec ses énormes pinces. Il reste dans sa mangrove, mais je vais lui rendre visite de temps en temps. Un vrai ami, tout comme Sombra. Un jour, j'espère dompter encore plus d'animaux aussi valeureux et forts que ceux-là ! » Elle sourit, pleine d'espoir pour l'avenir.

Revenant à l’instant présent, elle tend quelques fruits à Arkanon. « Tenez, goûtez ! Ils sont délicieux. C'est ma façon de vous remercier pour vos précieux conseils. »

-Je ne pense pas non plus qu'un seul supporte mon poids. Pourtant je suis loin d'être le plus imposant drakyn du sekai,c'est même le contraire.

Dis-je à sa remarque concernant la possibilité q'un poney puisse surporter mon poids. Ayant déjà un ancêtre qui avait apparemment brisé la colonne d'une monture trop fragile, je ne comptais pas réserver le même sort à d'autres montures. Quoi qu'il en soit, nous étions tombé d'accord sur les qualités indispensables pour de la dompteuse. Un poney qui tenait la route et qui ne faiblirait pas dès quel le terrain serait accidenté et qui sera prêt à affronter d'autres défis.

-On devrait pouvoir trouver celui qui vous correspond. Inclinant légèrement ma tête en signe de remerciement à ses paroles,ajoutant:-Je vous remercie de votre confiance et me permettre de profiter de votre expérience pour appréhender le souci du cheval qui ne semble pas en forme.

C'est ainsi que l'on se quitta,la voyant s'envoler plus loin pendant que j'organisai le convoi. Ce fut un peu plus tard,alors que je me tenais auprès de la monture que je devais échanger auprès d'une autre écurie que la voix de la fae m'apparut. Je regardais de gauche à droite puis me penchais,l'apercevant enfin. Je contournais la monture et écoutais ce que ce petit bout de femme me disait,surpri que ce qui tourmenté celui doté de quatre fers soit de l'ordre psychologique.

-Je dois vous avouer que je suis soulagé que cela ne soit que ça. Je grattais l'arrière de ma corne, ne sachant comment régler ce problème sur l'instant,rassuré que la dompteuse m'indique qu'il faudra un peu de temps et d'attention pour qu'elle aille mieux:-ça va aller mon grand. Je tapotais le cheval gris,ajoutant-Tu vas te faire des nouveaux amis là-bas et ça ira mieux. Je fixais ensuite Ahatsara:-Je vous remercie de m'avoir apporté votre expertise et des réponses.

Celle-ci me raconta alors sa rencontre avec son drôle d'animal de compagnie, qui n'était rien d'autre qu'un scorpion géant. J'avais du mal à réaliser que toute petite fae comme elle se tienne aux côtés de telle créature, qui pourrait être littéralement une monture vue sa taille. Attentif, je ne la coupais pas, réellement impressionné par ce qu'elle me dévoilait.

-Oui vous avez raison. Déjà que certains on du mal à accorder la juste place aux femmes alors à un scorpion... les habitants du sekai ont parfois l'esprit un peu étriqué.

Puis la fae enchaina sur son autre bête à pince,toujours ce même enthousiasme qui l'animait et ces noms aussi surprenant que le reste. Je n'aurais jamais pensé à avoir un compagnon tel que celui qu'elle me décrivait, ayant approché ce genre d'espèce que dans mon assiette en réalité, dans un forma bien plus petit. A sa déclaration,celle de vouloir toujours plus de compagnons animals, je lui dis avec un sourire confiant:

-Je n'ai aucun doute que d'autres créatures se joindront à vous. Je suis sure que les astres réaliseront votre voeux et vous mettrons sur votre chemin un fidèle partenaire de route. Je regardais les fruits qu'elle me tendit puis son visage, hésitant puis j'en pris un:-Oh merci, mais vous savez, vous n'avez pas à me remercier, c'est normal de s'entre aider. Je croquais dans le fruit, le trouvant bon , le finissant d'une seconde bouchée:-Nous ne devrions pas tarder à regagner nos abris pour dormir, nous avons encore du trajet à faire demain. J'ai fait installer une tente pour vous non loin de la mienne,sait on jamais ce qu'il peut arriver dans la nuit, je préfère autant avoir une alliée  fiable non loin de ma position. Je marquais une pause, m'inclinant légèrement avant de lui dire:-Je vous souhaite une bonne soirée Ahatsara,si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serais là-bas. Je pointais du doigt une tente plus grande que les autres, uniquement à cause de ma taille, ne cherchant guère à vouloir prouver quoi que ce soit:-Reposez vous bien.

Après avoir vérifié que tout le monde était bien en place, que les prisonniers n'étaient pas près de s'échapper,je décidais de déposer mon armure  avant de rejoindre le point d'eau. À l'abri des regards, je me nettoyais sans trainer,regagnant ma tente,enfilant des habits propres,malgré la chaleur de ce début de soirée. Pouvant être appelé à n'importe quel moment, je ne pouvais me permettre de me mettre à mon aise, décidant de faire une ronde sans toutefois porter ces plaques de métal sombre. Je comptais passer le relais plus tard à un membre du convoi qui s'était proposé, histoire que nous puissions tous dormir sur nos deux oreilles.