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  • Sam 20 Avr - 11:59

    Plus souvent qu’on le voudrait, on s’retrouve à patrouiller en pleine nature, là où y’a ni pavés, ni débits de boisson.

    Du coup, à la place, c’est les cailloux, les rochers branlants, des arbres pleins de racines et de branches dans tous les sens. En même temps, faut bien assurer l’ordre sur tout le territoire, y compris hors des villes et des villages de notre belle nation. Parfois, y’a un hameau ou une grande ferme qui vient rompre la monotonie ou, si on est vraiment chanceux, un relais. Là, on peut trouver une auberge de fortune qui sert de la pisse au vague goût de bière, et trouver un ragoût largement meilleur que ce qui est servi dans les bouges des bas-fonds de Courage.

    D’une, parce qu’il y a de la viande dedans. Et de deux, parce qu’on peut l’identifier, que ce soit au goût ou à sa forme.

    J’arrive au haut de la montée, et j’contemple un de ces petits coins charmants : trois maisons plus ou moins en cercle autour d’une petite place, une route constituée autant de graviers que de terre battue, et une bonne femme en train de faire sa lessive. Les autres doivent être dans les champs ou en train de relever des pièges dans les bois, pour ce que j’en sais. J’ai qu’une idée assez vague de comment ils survivent, aussi haut dans les montagnes à l’ouest de Courage. On y passe deux fois par mois, on discute dix minutes pour s’assurer que y’a rien de trop moche, et on repart.

    J’donne un coup de talon au canasson qui se remet en marche avec aussi peu de motivation que moi, en direction de l’habitante. J’suis venu tout seul, ce coup-ci : vu la taille de la montagne, une dizaine d’officiers pour faire une escouade complète aurait pas changé grand-chose, et ils étaient de toute façon déjà mobilisés sur une autre histoire. Ça m’apprendra à bousculer le commissaire par accident au coin d’un couloir. Il m’a bien fait sentir que, intentionnel ou pas, il avait assez peu goûté le fait de se retrouver sur le cul devant tout le monde.

    Reste que j’ai une vraie mission à part faire le tour des popottes : une certaine Ryma Karul est recherchée pour une série de meurtres, et ça serait bien de lui mettre la main dessus. Tous les gens à qui j’ai pu parler insistent qu’elle vient d’ici et on l’aurait vu partir dans cette direction. Le senseur magique remonte rien, mais c’est pas surprenant, pasqu’elle maîtrise le brouilleur, ce qui fait rudement chier.

    « Holà, que j’salue.
    - Holà. Qu’est-ce qui vous amenions ici ? »

    J’comprends un mot sur deux, tellement son patois est accentué, mais j’m’accroche.

    « Office Républicain, que j’dis en montrant mon insigne. Vous connaissez une certaine Ryma Karul ? »

    Elle hausse les épaules, crache à côté du bac à lessive.

    « C’est la petiote du vieux Mickaël. Elle estions partie en ville que le chêne là-bas dépassait à peine le toit de la maison des Sansons. »

    J’plisse les yeux. J’ai pas l’impression qu’il dépasse beaucoup plus maintenant, mais j’le vois pas tous les jours, et de toute façon, j’sais déjà qu’elle est arrivée à Courage y’a sept ans. Par contre, j’suis plus intéressé par son géniteur, qui est visiblement encore en vie et toujours là. Si elle se sait dans la merde, elle a de bonnes raisons de venir le voir pour lui demander un coup de main, ou de la cacher. En plus, le Reike et Melorn sont loin, mais pour peu qu’on ait l’habitude de voyager, y’a rien d’insurmontable, tant qu’on s’approche pas trop des ruines maudites. Un peu de marche, et on se retrouve dans la jungle chaude et humide.

    « Et il est là, le vieux Mickaël ?
    - Ah ben il est bien là le soir, aye.
    - Et... Maintenant ? »

    Elle fait un geste vague en direction de la montagne. Bon, d’accord. J’lève les yeux vers le ciel, et le soleil est déjà bas sur l’horizon. Ça se couche tôt, en plus, par ici. En vrai, ça se fait d’attendre. Un nouveau coup de talon et le cheval avance jusqu’à un arbre en bordure, et j’démonte pour l’attacher, retirer la selle, m’occuper vite fait de lui. J’en profite pour grignoter une pomme avant de lui filer le trognon, et j’fais passer le tout avec une rasade d’eau de ma gourde. J’suis à peine en train de finir que j’vois l’arrivée d’une nouvelle arrivée dans le village, en provenance de Courage.

    La forme est pas bien grande, même sur sa carne à elle, mais les cheveux blonds qui sortent de son capuchon me rappellent diablement quelqu’un, une impression rapidement confirmée quand elle démonte, et se dégage la tête. Même à cette distance, j’reconnais Sixte, et j’me rappelle d’une longue enquête, et d’une conclusion aigre-douce. J’me demande bien ce qu’elle fiche là, puis j’me rappelle que la famille d’une des victimes a publié un avis de traque et de recherche pour Ryma Karul. La prime est alléchante, au point que j’ai presqu’envie d’aller la récupérer moi-même plutôt que de refiler la coupable présumée au juge.

    « Hé, Sixte, ça va ? »

    Hm, malaise, un peu.

    « Qu’est-ce qui t’amène de beau par ici ? »

    J’pense que le mieux, c’est encore de pas en parler tant que le sujet arrive pas sur le tapis.
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    Sixte V. Amala
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  • Mar 23 Avr - 22:11
    Les nuits étaient froides en République mais ce n’était rien comparé à celles des montagnes. La saison était propice au vent et à l'humidité quand ce n’était pas à la neige. La terre se couvrait d’une fine couche de glace au petit matin qui rendait le sol aussi glissant qu’une patinoire. Seul le soleil de midi arrivait à le dégeler pour en faire une bouillasse vaseuse et malodorante. Les bottes de Sixte, qui en étaient recouvertes au moins jusqu’aux malléoles, avaient aussi coulées sur ses étriers et les flancs de son cheval. Après avoir pesté une bonne douzaine de fois, elle s’était résolu à ne pas les nettoyer. Ses affaires finiraient tôt ou tard par se salir de toute façon et elle n’avait pas prévu de revenir en ville avant plusieurs jours. C’est pourquoi le barda qui pesait en travers de sa poitrine mais aussi sur la croupe en forme de pomme de Seedra était si épais. Elle y avait entassé toutes les affaires qui n’avaient pas assez de valeur pour être cachées ou qui pouvaient lui être utiles puis elle avait quitté la Courage avec toute la discrétion qui lui était propre. Laissant derrière elle quelques belles ardoises dont, elle en était certaine, elle devrait s'acquitter à son retour et pour cause : elle n’avait plus grand chose en poche.

    Des dagues, une épée longue qui n’avait probablement jamais vu l’extérieur de son fourreau, un arc et plusieurs lots de flèches qu’elle continuait de tailler à l’aide d’un petit couteau lorsque le terrain était assez stable pour qu’elle laisse son coursier se débrouiller tout seul sur ses pattes. Elle avait aussi emporté des vêtements, un peu de nourriture et de quoi rendre l’endroit où elle s'établirait plus confortable qu’un sol dur ou un lit sommaire. L’elfe avait suffisamment foulé les montagnes et ses petits villages pour savoir qu’elle avait toutes les chances du monde de dormir dans un endroit aussi glacial que venteux. Deux choses qu’elle n’appréciait pas particulièrement. S’étirant comme un chat sur sa selle, Seedra manqua de la désarçonner lorsqu’il s’ébroua à l’unisson. Elle lui lança un regard mauvais avant de bailler bruyamment.

    Sixte s’était levée tard aujourd’hui après avoir passé la nuit à arpenter les rues de Courage. Elle n’était pas debout depuis longtemps et à choisir, elle serait encore perdue dans l'enchevêtrement de couverture de plumes dans lesquelles elle s’était lovée la majeure partie de la journée précédente. Mais cela faisait plusieurs semaines maintenant que son butin le plus juteux de l’année lui avait été dérobé et avec lui les pièces sonnantes et trébuchantes dont elle n’avait pas vu la couleur. En y repensant, elle contracta la mâchoire. Sa lame s'enfonça si profondément dans le bois de sa flèche qu’elle en brisa malencontreusement l’encoche. Tout en pestant, elle jeta le morceau abîmé qui rebondit sur un rocher avant de terminer sa course dans le ravin qu’ils longeaient. Sixte rangea sa lame et reprit les rênes juste à temps pour remarquer que le chemin tortueux devenait plus large ; ils étaient sur le point d’arriver.

    Le soleil était encore haut lorsque Sixte passa l’arche délimitant l’entrée du village mais déjà le ciel se zébrait d’un camaïeu pourpre, le soir ne tarderait pas à venir. Alors elle guida son cheval jusqu’à l’attache puis se laissa glisser de sa selle jusqu’à ce que ses pieds atteignent le sol dans un “splotch” humide. Ses doigts dé-sanglèrent la selle d’un geste habitué, en retour Seedra lui asséna un coup de dent qu’elle évita de justesse. Ses lèvres se soulevèrent légèrement alors qu’elle rabattait la capuche de sa cape et elle lança à l’animal : - Bien tenté. Mais son sourire retomba aussi vite qu’il était monté et un frisson lui picota la nuque lorsqu’elle entendit son surnom dans sa bouche.

    “Cette voix…” Pensa-t-elle alors que ses narines se dilataient et qu’elle prenait une longue inspiration pour s'assurer de son identité. Un bref instant, elle hésita à remonter sur son cheval, déchirer l’avis de traque et rentrer à Courage. Peut-être même jusqu’à Justice. Là-bas, au moins, il n’y aurait pas Pancrace Dosian. Son visage resta de marbre lorsqu’elle pivota sur ses pieds pour lui faire face.

    D’abord, elle s’imagina en train de lui coller une gifle, ensuite un bon crochet du droit dans son beau visage et pour finir un coup de pied bien sentit droit dans les valseuses. C’est du moins ce qu’elle aurait dû imaginer. A la place elle se revit contre lui, se pressant contre son corps pour réclamer plus de lui, plus de ses lèvres et plus de ses mains contre sa peau, elle se souvint de la façon dont leurs souffles s’étaient mariés et comment il l’avait fait gémir. Sa mâchoire se verrouilla puis elle tourna les talons sans lui accorder plus d’attention.

    “Putain d’humains.” Cracha-t-elle en son for intérieur alors qu’elle s’éloignait pour gagner le cœur du village.

    Ryma Karul semblait être une âme bien connue par ici mais que personne n’avait vu depuis belle lurette. Quelque chose qui n’allait pas arranger les affaires de la jeune femme et c’était sans parler de leur accent à couper au couteau dont elle ne comprenait qu’un mot sur deux.

    - M’gonflez, j’d’jà tout dit à vot’ copain. Ui, lui l’bas. Confirma une vieille femme d’un coup de nez dans la direction de Pancrace lorsque la blonde risqua un regard dans sa direction. - Voyez ‘vec lui, t’façon z’aurez pas l’choix qu’d’attendre. Un soupire échappa à l’elfe et l’ancêtre lui tapota l’épaule en murmurant : - Patience est mère d'sureté m’p’tite. Sixte ne put offrir qu’un maigre sourire à cette femme dont elle avait au moins trois fois l’âge.

    Ses pas la ramenèrent auprès de son cheval et par extension de la personne qu’elle aurait aimé ne pas croiser de ci-tôt. Hélas un quelconque dieu, titan ou entité malfaisante semblait prendre un malin plaisir à le replacer sur sa route et si elle avait espéré pouvoir au moins l’ignorer, il fallait croire que tout ne serait pas aussi simple. Rien ne l’était jamais. S’armant de son air le plus neutre, elle vint jusqu’à lui.  

    - Cette femme à dit que tu as des informations qui pourraient m’être utile. Ses yeux s’arrimèrent à ceux de l’officier. Deux éclats d’or dans le bleu des siens. - Donne-les moi et je m’en irai. Ryma Karul. Où est-elle ? Dès qu’il ouvrirait la bouche, elle lui fausserait compagnie, trouverait un bouiboui pour la nuit, de quoi abriter Seedra puis poursuivrait son enquête dès le matin suivant. Ou peut-être dans la nuit si le sommeil venait à lui fausser compagnie. Mais pour l’instant, elle devait arracher ces informations à l’officier.
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    Pancrace Dosian
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  • Dim 28 Avr - 11:42

    Bon, p’tet que j’ai été un peu optimiste de croire que j’aurais eu droit à un sourire, un bisou sur la joue ou ailleurs, et la promesse de collaborer en toute bonne foi avec les forces de l’ordre. Alors que, franchement, est-ce que c’est pas le devoir de tout citoyen républicain ? Uniquement la collaboration, pas le reste. En tout cas, difficile de pas se rendre compte à la mine un peu morne de Sixte et celle clairement renfrognée de la péquore que l’échange a pas dû se passer super bien. L’explication vient assez vite : si moi aussi, deux personnes différentes venaient me demander la même chose en l’espace de dix minutes, je commencerais à me dire que ça fait un brin chier.

    N’empêche, moi qui pensais que les races avec une longévité extrême laissaient la vie couler sur eux sans se laisser affecter par les petits tracas du quotidien, vaut croire que j’me suis trompé.

    J’tourne mes yeux vers le sommet de la montagne, à peine visible à travers les frondaisons, au bout du chemin qui traverse le hameau. Mais du coin du regard, j’continue à jauger la mercenaire. Vu qu’elle a déjà eu des liens avec des criminels qui voulaient récupérer la pochette de l’autre Sénateur et le soustraire aux autorités compétentes, ça tombe, elle bosse pour des alliés et Karul. Ça me paraît être un bon point à élucider avant de partager les informations.

    « C’est pour quelle raison que tu la cherches ? C’est qu’on a un mandat aussi, et que mes chefs voudraient vraiment que j’la ramène au commissariat, avant un aller-simple vers le Razkaal. »

    En tout cas, c’est sûr qu’on prévoit pas de la laisser en liberté ou passer la frontière. A un moment, faut payer pour ses crimes, et ils m’ont indiqué en prime qu’ils la voulaient vraiment vivante. J’suppose qu’ils se disent qu’elle sait p’tet d’autres trucs, ou qu’ils veulent en faire une affaire un peu publique, montrer que la République réagit et fournit des procès équitables, scabreux, y compris aux pires criminels, dans lesquels ils sont correctement condamnés. Ça calme la vindicte populaire. Les politiciens commençaient déjà à en parler dans des discours pour agiter les foules, en plus.

    « Moi, j’en ai vraiment besoin vivante. »

    Et j’suis à peu près certain que l’avis de recherche financé par les familles des victimes précise pas s’ils la veulent morte ou vive. Autant dire que y’a une option vraiment plus facile que l’autre. J’espère vaguement que y’a une prime si elle remue encore un peu, au moins. Genre, sans les jambes ou les bras, mais capable de manger sa pâtée. J’fronce les sourcils. Sale perspective.

    « En vrai, j’ai pas grand-chose, que j’réponds finalement en haussant les épaules. On attend que son vieux se radine, il est parti relever ses pièges dans la montagne ou quoi. »

    J’me demande à retardement pourquoi j’ai dit ça. J’ai vraiment aucune raison de donner la moindre information. En creusant un peu, j’identifie un noyau dur de culpabilité. Bon, c’est vrai que j’suis parti à peine quelques heures après nos ébats, sans rien dire, pendant qu’elle dormait profondément. Mais j’en suis pas vraiment à mon coup d’essai. Enfin, j’veux dire, parfois, vaut mieux pas attendre que monsieur rentre, quoi. Et parfois, on a d’autres obligations qui nous attendent aussi.

    Après, y’a la pochette, c’est vrai. Mais j’ai payé le repas et la chambre, vaut bien que je rentre dans mes frais aussi. Puis j’suis sûr que son commanditaire était plus joignable, à cause des embrouilles avec l’affreux informateur. Pas revu en République, lui, et c’est pas un mal, pasque j’l’aurais aligné à la première occasion. Il aurait pas revu sa famille de sitôt, sauf si j’avais réussi à les foutre au trou avec lui. Par principe, hein. Pasque faut pas laisser dehors ceux qui s’en prennent à des officiers républicains, ça leur donne des mauvaises habitudes.

    Comme les clébards qui commencent à mordre la main qui les nourrit.

    On est distrait d’échanges assez peu fructeux par le retour du vieux Mickaël. Honnêtement, l’est pas si âgé, p’tet un milieu de quarantaine bien tassée, davantage marqué par la rude vie des montagnes et le soleil et le vent. Les rides aux coins de ses yeux, de sa bouche, sont plutôt rieuses, et il a le teint hâlé de ceux qui passent leur temps dehors. Il trimballe un petit chevreuil avec lui. Moi qui pensais qu’il ramènerait deux lapins et un piaf, dis donc... Maigrelet, cela dit, son gibier. J’lève la main en signe de salut. Il me fixe d’un air interrogateur en lâchant son fardeau à l’arrière de sa maison.

    « Mickaël Karul ?
    - Lui-même. Que je puis-je pour vous-aut’ ? »

    S’il essaie de parler bien, on va pas s’en sortir.

    « Vous avez vu votre fille, récemment ? On la recherche, pour lui poser des questions. »

    Il se contente de cracher à côté de lui et à côté de sa proie. Puis il sort un gros couteau à dépecer et commence à se mettre à l’oeuvre sur la bête. J’attends un peu qu’il mastique la chique qu’il vient de se coller sous la lèvre inférieure.

    « Quel genre de questions ? Qu’il demande.
    - Des questions.
    - Hmmm. »

    Tout affairé qu’il est, il prend le temps de réfléchir et, surtout, de nous faire lambiner. J’sors pas forcément tout de suite mon symbole de l’office. Y’en a qui nous aiment pas trop, surtout dans les bleds de ce type, et j’commence à me dire que c’est probablement son cas. Puis il a une dégaine qui me sort par les trous de nez. J’me demande s’il a pas fait la GAR ou une connerie du genre, dans sa façon de s’accroupir, de se tenir. Méfiance.

    « Alors ? »

    Il hausse les épaules. J’jette un oeil à Sixte. Je hausse les miennes.
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  • Mar 30 Avr - 22:42
    “Merde, fais chier !” Pesta Sixte alors que son visage restait de marbre face aux informations que lui révélait Pancrace. Une fois de plus leurs routes se croisaient et une fois de plus ils n’étaient pas dans le même camp, c’était à se demander si là-haut, quelqu’un ne prenait pas un malin plaisir à se jouer d’eux.

    - Je dois la retrouver. Répondit-elle simplement. Et c’était la stricte vérité, une somme coquette l’attendait si elle arrivait à mettre la main sur la jeune femme. - Moi aussi, il me l’a faut en vie. Elle était au moins certaine que sur ce point ils ne risquaient pas de se tirer dans les pattes, pour ce qui était du reste cependant… “Chaque chose en son temps” s’intima-t-elle en réajustant sa cape sur ses épaules lorsqu’une bourrasque de vent vint la gonfler. Ses yeux le toisèrent d’un air mauvais. Sixte était prête à rebrousser chemin et se débrouiller par ses propres moyens. Le Pancrace qu’elle connaissait n’était pas du genre à offrir son aide gratuitement, elle l’avait comprit lors de leur dernière rencontre et ce n’était pas tant à lui qu’elle en voulait de l’avoir volé qu’à elle de lui avoir fait confiance. Elle exécrait l’idée d’avoir baissé sa garde autant que de savoir qu’il s’était infiltré dans cette brèche. Et puis il y avait la honte de s’être faites berner par un être aussi jeune, qui avait partagé sa couche par-dessus le marché. De cela, même des siècles d’existence ne pouvaient l’en protéger. Pourtant il lui répondit et elle cilla.

    - Bien. L’étonnement dans son regard sembla faire écho à celui du jeune homme mais ni l’un ni l’autre ne fit de remarque.

    Ils n’échangèrent guère plus de mots jusqu’au retour de Mickaël. Sixte se mura bien vite dans son propre esprit, passant en revu des choses qui n’avaient d'importance que pour elle, repoussant les paroles acerbes qui lui venaient mais qui n’auraient, de toute façon, aucun intérêt à être prononcées. Ce fut la voix de Pancrace qui l’arracha à ses rêveries et elle se tut jusqu’à ce que ses yeux mordorés ne viennent à sa rencontre. Le culot n’avait donc aucune limite, constata-t-elle tout en faisant un pas vers l’homme plus âgé. Dans la fleur de l’âge mais pourtant plus marqué qu'elle, il l'observa de pied en cap et se remit à mastiquer. Ainsi, il lui faisait penser à ses femmes de l'aristocratie Melornoise donc le faux-cul était à peine moins gros que l’égo mais elle n’en pipa mot et se contenta de demander :

    - A quand remonte la dernière fois que vous l’avez vu ?

    Mickael continua de la détailler des pieds à la tête, en passant par ses oreilles en pointe qui lui firent froncer les sourcils. Son visage, à elle, en tout cas ne laissa pas transparaître le moindre signe de gêne ou  d’impatience. Une longue minute s’écoula avant qu’il ne daigne enfin lui offrir une réponse.

    - Un bout d'temps.
    - Quel genre de bout de temps ?
    -  D'genre qui semblerait pas long à un elfe.

    “Vieux con” soupira-t-elle intérieurement.

    - Est-elle repassée par ici ?
    - P’t’être bien.

    “Agaçant.” Songea-t-elle tout en observant Pancrace du coin de l'oeil.

    - Je vais séjourner à l’auberge du champa noir, si vous changez d’avis. Lança-t-elle mais déjà l’homme reprenait son labeur. - Il parait qu’ils ont de magnifiques fleurs de fée. A cet instant, son couteau ripa et il releva la tête. Ses yeux marrons presque noir se posèrent sur Sixte et la fixèrent comme s’ils la voyaient pour la première fois.

    - Très bien. Un nerf se contracta au niveau de sa mâchoire et il hocha la tête avant de se remettre au travail d'une main presque trop dure.

    - Bonne soirée, messieurs. Ajouta-t-elle simplement, sans même ralentir lorsqu’elle son épaule manque de bousculer celle du Pancrace.

    Sixte aurait préféré garder cet atout dans sa manche un peu plus longtemps. La réaction de Mickaël avait été instinctive et elle savait que tout officier qu’il était, Pancrace l’avait sans nul doute remarqué. Heureusement, il ne savait pas ce que cela signifiait. Avec un peu de chance, il se contenterait de creuser dans son coin puis, peut-être, de repartir bredouille car il était certain que personne ici n’était prêt à vendre d’informations sur Ryma. Pas si l’on ne savait pas comment s’y prendre ou qu’on posait simplement des questions. Sixte espérait que cela se passerait ainsi et qu’elle verrait l’humain repartir sur sa vieille carne dès le lendemain matin. Mais quelque chose dans le tréfond de ses entrailles lui disait que cela ne se passerait pas aussi facilement. Pancrace était trop curieux et pugnace pour laisser ça ainsi, surtout maintenant que l’autre imbécile l’avait regardé avec des yeux de merlans frits. La demi-elfe soupira quand le hennissement de Seedra, impatient, l’accueillit.

    - Ouais, on va te trouver un coin pour la nuit. Puis elle défit les rênes de l’attache et se mit en quête du Champa Noir qui ne fut pas bien difficile à trouver étant donné qu’il s’agissait du seul semblant d’auberge dans le patelin miteux qui tenait lieu de village. Mais au moins ils avaient des chambres à louer et un garçon d’écurie suffisamment téméraire pour ne pas geindre lorsque l’hongre lui envoya plusieurs volées de coup de dents dès que Sixte eut tourné le dos. Elle laissa donc le coursier derrière elle pour trouver refuge dans l’une des chambres miséreuses du bâtiment. Ce n’était pas le grand luxe mais au moins le toit ne fuyait pas, la fenêtre fermait partiellement et elle avait un matelas même s’il n’était qu’en paille. Il y avait également un feu, fébrile, qui brûlait dans l’âtre mais pas assez de bois pour le maintenir allumé toute la nuit. Qu’à cela ne tienne, elle ne dormirait probablement pas de toute façon.

    La nuit ne tarda pas à tomber sur le village qui ne fut bientôt plus illuminé que par les rares lanternes vacillantes le long du chemin principal. Un atout pour l’elfe qui s’était déjà débarrassée de ses canons d’avants bras, de son plastron et de son arc pour ne garder que ses vêtements et armes les plus légers. A la fenêtre de sa chambre, elle observait la rue principale. Si les habitants se dispersèrent rapidement -il n’y avait guère d’activité en pleine montagne-, Sixte attendit d’être certaine que tout le patelin était endormis pour revêtir sa cape. Tendant l’oreille, elle écouta les sons du bâtiment  puis rabattit sa capuche et quitta sa chambre à pas de velours.

    Drapée d’invisibilité, elle longeait tout de même les ruelles les plus obscures avec précautions. Ses pieds laissaient, malgré elle, des traces dans la boue et elle craignait que la solidité des toits ne soit éprouvée par ses sauts. Néanmoins, elle réussit à s’extirper du cœur de ville sans se faire repérer puis dévala à nouveau la pente douce qui menait à la maison de Mickaël. Une fois devant la porte, elle frappa trois fois rapidement, une fois doucement, attendit quelques secondes et frappa deux fois. Le raclement d’une chaise lui parvint puis le son du loquet qui saute de sa serrure et enfin le grincement d’une porte en train de s’ouvrir.

    - J’ai cru qu’vous viendriez j’mais.
    - Je fais ce que je peux. Grogna Sixte dégageant ses cheveux coiffés en couronne de sa capuche. - Les rumeurs vont vite dans ce genre d'endroits.
    - P’t’ête mais…
    - Où est-elle partie ? Le coupa-t-elle.

    Mickaël lui rendait bien deux têtes, pourtant il avait l’air d’un chien perdu. Ses mains se tortillèrent maladroitement, il regarda Sixte puis la montagne et à nouveau l’elfe.

    - Depuis quand ? Renchérit-elle.
    - Deux jours.
    - Merde.

    Sixte se pinça l’arête du nez. Tout était toujours plus compliqué que ce qui devait être.
    Citoyen de La République
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    Pancrace Dosian
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  • Mer 1 Mai - 11:24

    J’rate pas une miette de l’échange entre Mickaël et Sixte. Y’a des courants là-dessous ou j’m’y connais pas. En tout cas, le vieux en connaît plus qu’il ne veut en dire, et ça m’étonnerait pas qu’il collabore avec sa fille. Est-ce que y’a quelque chose avec les elfes ? Ou, plus prosaïquement, les femmes ? Pasque si j’me base sur le modèle que j’ai vu en arrivant dans le village, faut clairement être pas très regardant sur la marchandise. Et à faire la lessive comme ça, rien que d’imaginer le contact de ses paumes sur la peau nue, c’est un coup à se faire écorcher vif.

    Autant dire que j’suis pas preneur.

    Nan, la réaction a eu lieu lors de l’évocation de l’auberge, le champa noir, donc c’est là que l’enquête va commencer. Des fois que, j’note la signature magique de Mickaël, pour si j’ai besoin de le retrouver par la suite, et j’emboîte le pas à Sixte. Sa vieille carne a pas l’air bien sympathique, et j’attends tranquillement mon tour pour que le garçon d’écurie récupère ma bête, beaucoup plus placide. Faut dire qu’elle est partagée entre tous les officiers républicains, donc elle en a vu passer, du monde. J’profite que la demie-elfe soit partie pour essayer de tailler la discussion avec le jeune homme.

    « Alors, y’a du passage, dans le coin ?
    - Pas trop. Rarement.
    - Et en ce moment ?
    - Ca arrête pas.
    - Ah ?
    - Y’a vous deux, déjà. Z’êtes ensembles ?
    - Hm... nan.
    - Ah. D’habitude, quand y’a des groupes, sont ensembles. Une fois, on a même eu douze personnes. C’était fou, on savait plus où donner de la tête. Pour les chambres, certains ont dû dormir dans des couchages par terre, et pour le repas... »

    J’écoute que d’une oreille en faisant des petits bruits d’assentiment et de surprise quand il reprend son souffle, pasque je suis pas du tout intéressé par ce qu’il peut bien me raconter.

    « ... et en fait, c’était pour une retraite spirituelle dans les montagnes, parce que y’a des cabines plus haut qui...
    - Ouais, ouais. Et à part nous, y’a d’autres gens de passage ? »

    Il réfléchit en mastiquant un bout de foin.

    « Non, pas vraiment. Du coup, quand y’a personne, je travaille à droite à gauche. Par exemple... »

    Au bout de quelques secondes, je coupe court, j’lui laisse une pièce pour sa gentillesse, pasqu’il est bien brave, et j’rentre dans ce qui sert d’auberge, à savoir plutôt une grande maison qui doit avoir quelques chambres à l’étage et un assemblage aussi hétéroclite qu’artisanal de chaises et de tables au rez-de-chaussée, dans ce qui sert de salle commune. Direct, j’me fais alpaguer par le propriétaire des lieux, qui ressemble aussi davantage à un trappeur vieillissant qu’à l’aubergiste professionnel dont j’ai davantage l’habitude.

    « Vous aussi, vous prendrez une chambre ? »

    Non, j’suis venu visiter, connard.

    « Oui, s’il vous plaît. Et un dîner, aussi.
    - Pas de souci, je vous prépare ça. On a un ragoût qui mijote, et sinon, pour un extra, je peux vous sortir du saucisson de sanglier et du cuissot.
    - Non, c’est bon, j’vais prendre le ragoût.
    - C’est parti pour un ragoût, alors. Je vous laisse poser vos affaire dans la chambre rouge. »

    J’monte l’escalier avec mes sacs de selle, relativement légers, jusqu’à une piaule qui n’a de rouge que le trait de peinture sur la porte. Le reste est suffisamment correct pour pas que je râle, mis à part un peu de poussière, ce qui semble diablement raccord avec ce que disait le garçon d’écurie, à savoir que y’a pas grand-monde qui passe dans le coin. La perspective du repas est bien engageante, en tout cas, et y’a pas d’autre client que Sixte et moi dans la barraque, un coup de senseur magique m’en assure.

    Ça se passe dans le calme, jusqu’à ce que Sixte retourne à ses pénates, et que j’me retrouve seul avec le patron qui grignote tranquillement.

    « Tenez, z’avez du vin ? On peut se partager une bouteille, mettez-la sur ma note. »

    Il m’adresse un large sourire. Le contraire m’aurait étonné, tiens. Puis il nous sert deux belles rasades dans des verres qu’il sort d’un tiroir à la porte grinçante. C’est pas très bon, âpre et rude, mais j’suppose que c’est raccord pour la population locale. On trinque, et j’en profite pour saucer le fond de mon écuelle. Contrairement à ce que je craignais, le ragoût est vraiment bon, probablement pasque y’a de la vraie viande dedans, et des légumes à la mine fatiguée mais qui font encore le taf.

    « Alors, c’est animé, en ce moment ?
    - Pas trop. Y’a vous et l’elfe, quoi.
    - Hm, ouais. Nan mais j’me disais, sur les derniers jours, pas forcément à l’auberge, mais dans le village.
    - Pas vraiment. »

    Il est davantage préoccupé par la bouteille que mes questions, ce bâtard.

    « Le garçon d’écurie...
    - Ah, le petit Leaf.
    - Ouais, lui. Pas si p’tit, cela dit.
    - Oui, il tient de son grand-père. Son père est minuscule, pourtant. Ça, c’est toujours mystérieux, hein. »

    J’ai bien une explication, mais j’pense pas que ce soit le lieu et le moment pour la proposer, alors j’ferme ma gueule sur le sujet.

    « Ouais, Leaf, il disait que parfois, des groupes passaient.
    - Ah, il vous a parlé des fadas religieux, là.
    - Ceux-là même.
    - Ils m’ont fait du chiffre, ces cons, y’a pas à dire. Par contre, vraiment, là-haut, ça allait pas, qu’il fait en montrant sa tempe.
    - Souvent, les religions, ça.
    - C’est clair. »

    J’me rends compte qu’à force de discuter à bâtons rompus, on arrive déjà au bout de la bouteille. J’fais signe d’en reprendre une. C’est qu’il va falloir creuser un peu.

    « J’ai parlé un peu avec Leana, aussi.
    - Leana ?
    - Mais si, la dame qui faisait la lessive à l’entrée du village...
    - Aaaah ! Pas Leana du tout, c’est Mila. »

    En même temps, j’ai balancé un prénom au pif juste pour relancer la conversation, j’ai pas la moindre idée de son blase et je l’ai même déjà à nouveau oublié.

    « Ouais, elle. Elle me disait que le vieux Mickaël avait des soucis.
    - Ah bon ? Première fois que j’entends ça. »

    J’ai l’impression qu’il a un regard un peu fuyant en le disant, et la moustache qui frétille pour cacher sa bouche. A creuser, comme prévu.

    « Ouais, que sa fille filerait un mauvais coton ou quoi.
    - Hm, ça m’étonnerait, ça fait des années qu’ils sont plus en contact. Une sale histoire, ça. Ils se sont embrouillés pasqu’elle voulait pas reprendre la chasse et les activités de trappeur. Elle est descendue en ville, du coup, on l’a jamais revue.
    - Jamais ? Ohlala, c’est dingue quand même de se séparer comme ça de sa famille. Encore, ça peut rester en bon terme et on se voit une fois par an, quoi. »

    Enfin, personnellement, j’ai coupé les ponts tout pareil, alors j’comprends exactement ce qu’elle a fait.

    « On en reprend une ? Propose l’aubergiste.
    - Allez. »

    J’passe la troisième bouteille à continuer de sonder un peu, pour en apprendre davantage sur Mickaël Karul, sa fille, et toutes les rumeurs qui agitent un bled comme celui-là. J’crois qu’en l’espace de deux heures, j’en apprends davantage sur la généalogie des villages des montagnes que dans tout le reste de ma vie. Et, pourtant, pas la moindre mienne sur la fille Karul, et pas grand-chose sur le père. Finalement, avec un mal de crâne qui commence à poindre, j’refuse la quatrième bouteille, et j’signale que j’vais monter. Lui, à part le teint rougeaud et les yeux un peu chassieux, il a l’air de bien tenir, pourtant.

    J’savais que j’aurais dû me méfier des montagnards, ils comblent l’ennui dans la bouteille.

    ****

    Au réveil, j’attrape la cruche d’eau à côté du plumard, et j’la descends cul sec. J’ai toujours autant soif, mais au moins, j’ai pas la barre plantée dans le cerveau. A voir le ciel, on est pas beaucoup plus loin que l’aube, et j’balance un coup de senseur. L’aubergiste, sa femme, et le garçon d’écurie sont bien là, mais j’note pas la présence de Sixte ni de son canasson. Une tentative plus loin, et y’a pas non plus trace de Mickaël. J’ramasse mes affaires fissa et j’me grouille en direction de mon canasson, sans oublier de prélever une grosse miche de pain dans la cuisine. En plus, elle refroidissant gentiment sur le rebord de la fenêtre, elle attendait que moi, ça se voyait.

    « Putain. »
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    Sixte V. Amala
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  • Lun 6 Mai - 22:37
    Une boue et une brume épaisse obligeaient l’étrange duo à avancer avec prudence. Sixte faisait pleinement confiance à son cheval dont les pieds glissaient malgré tout sur les zones encore gelées mais c’était de la mule de Mickaël qu’elle se méfiait. L’animal n’était pas fait pour les escapades aussi loin de ses champs, ses sabots n’étaient pas assez durs et ses habitudes bien trop maigres. Seedra avait été placé en tête, sa croupe amortissant l’encolure de la mule lorsque cette dernière trébuchait -ce qui arrivait souvent.

    - N’aurait pas pu y aller à pied ? Grommela son propriétaire.
    - J’ai de la route et pas de temps à perdre. Répondit-elle sèchement.

    La demi-elfe était agacée, renfrognée même. Elle n’avait pas essayé de le cacher à Mickaël lorsqu’il lui avait avoué qu’il avait passé la fin de journée en montagne pour escorter sa fille aussi loin que possible du village. Ryma n’aurait pas dû se trouver aussi profondément enfoncé dans les cols. Il avait été prévu qu’elles se rejoindraient chez son paternel, ainsi elles auraient mit les voiles ensemble vers Justice où la jeune femme n’était pas connu. De là, elle aurait adopté une nouvelle identité, le temps pour elle de se faire oublier. Mais c’était sans compter la solidarité des petits hameaux et leurs capacités extraordinaires à faire passer les informations. Vraies comme fausses puisque c’était à cause d’elle et Pancrace qu’ils en étaient là. Un veilleur dans le bourg aux pieds des monts avaient été suffisamment rapide pour faire parvenir leurs arrivées  avant même qu’ils n’aient franchi le premier lacet. Par sécurité, Ryma s’était enfuie. Ce qui aurait sans doute été une riche idée si seulement Pancrace avait été le seul à se rendre sur place ce jour-là. Pour Sixte, cependant, c’était une autre paire de manches. Qui lui demanderait de s’aventurer sur un territoire dont elle ne connaissait que trop bien les dangers.

    - Ryma connait l’montagne savez. D’grandes chances qu’elle vous r’trouve avant vous.

    - Pas si elle ne me fait pas confiance.

    - Pas faux. Le vieux se gratta la barbe, songeur, puis fouilla dans une poche pour en sortir un mouchoir qui, s'il était propre, avait vécu. - Pr’nez ça. Quand elle verra, elle saura. De petites initiales lettres de fils noir étaient cousu à l’un des angles : A.K. - C’t’ais à sa mère.

    - Il n'empêche que si je ne la vois pas, je ne pourrais… Oh laissez tomber. Soupira Sixte en balayant les non-dits d’un geste désinvolte avant de fourrer le mouchoir dans l’une des poches de sa cape.

    Le reste de leur trajet se passa en silence. A mesure qu’ils prennaient de la hauteur, la terre laissait place à la neige. Ils marchèrent ainsi pendant deux heures pleines avant d’arriver dans ce qu’il restait d’un hameau. Comme le village d’où ils venaient, plusieurs bâtisses jouxtaient une route dont on ne semblait pas avoir foulé le sol depuis bien longtemps. Elle montait abruptement vers les hauteurs sauvages des montagnes. Ici, la nature semblait avoir repris ses droits sauf sur un bâtiment. Une petite maisonnette dont la cour arrière était visible de la route.

    - J’rais pas plus loin. Annonça Mickaël d’un ton las et désolé.
    - Vous croyez qu’elle est allée aussi loin ? Demanda-t-elle en regardant la route au devant.
    - Aussi sûr qu’c’est ma p’tite.

    Sixte haussa un sourcil mais garda ses réflexions pour elle.

    - V’nez voir, on va d’mander à l’vieille Mimain.

    - Qui ?

    - Y’en a qu’persiste à vivre dans les monts. L’vieille en fait partie. Elle c’nait ma Ryma. Si elle est passé là, forcément qu’elle l’a vu. Se faisant, Mickaël mit pied à terre et conduisit sa mule à l’arrière. Il souleva le portillon en bois comme s’il s’était agi de son domaine et referma derrière l’elfe et son coursier. Ils attachèrent ensuite les bêtes puis rentrèrent par la porte arrière. A peine eurent-ils passé la porte, qu’un manche à balais s’abattit avec toute la violence du désespoir à l’arrière du crâne du pauvre homme qui couina comme un chien galeux. Le bout de bois prit la direction de sa tête, mais les dagues de Sixte avaient déjà prit la route de la gorge de leur assaillante et elle arrêta in extremis le tranchant de sa lame à la lisière de sa peau.

    - V’la ti pas qu’elle est complètement con celle-ci ! Pesta Mickaël en se frottant le haut du crâne. Malgré son couvre-chef, il avait sans doute écopé d’une belle bosse.

    - Micka ? Demanda la vieille femme. - T’pouvais pas prév’nir ? Puis c’qui celle là ? Sa voix de crécelle était aussi désagréable que les yeux âgés qui se posèrent sur Sixte, pis encore lorsqu’elle constata ses oreilles en pointe. Elle cracha par terre. - P'tain d’oreilles pointues ! T’as m’nacé l’ptit ! Ses maigres bras agitaient encore le manche à balais sous nez de la demi-elfe, comme si sa vue pouvait la faire détaler de terreur. Pourtant c’était bien sous sa gorge qu’était toujours posée méthodiquement la lame de sa dague.

    - Non ! S’écria Mickael en attrapant l’épaule de la matrone. - Elle est là pour aider la p’tiote.

    - J’fais pas confiance à c’t’engeance ! D’sales bêtes. Répondit-elle.

    L’homme se tourna brusquement vers Sixte, un air sincèrement désolé au visage.

    - C’pas ce qu’elle voulait dire, c’est… Je… Bredouilla-t-il.

    - C’est exactement ce qu’elle voulait dire. La voix de Sixte était sans timbre mais elle rengaina ses dagues. - Les humains sont trop éphémères pour ne pas être étroits d’esprit. Elle lança un regard à la vieille femme. - Surtout lorsqu’ils vivent reclus. Puis elle lui tourna le dos et entra dans sa bicoque.

    Autrefois, c’eut été un relais. En témoignait la taille de la pièce à vivre et les plusieurs tables disposées qui pourtant n’accueillait qu’une âme ; celle de Mimain. Au fond de la salle, une grande porte donnait sans doute sur les chambres et les appartements personnels de la tenancière. Mais Sixte n’en avait cure, il n’était pas midi et elle n’entendait pas rester oisive pour le reste de la journée. Dans son dos Mickael lui avait emboité le pas et si la vieille femme continuait de la gratifier de regards mauvais, elle avait reposé son balais.

    - Alors ? Demanda-t-elle. - Quand Ryma est-elle passé par ici ?

    Mimain lança un regard à Mickaël qui lui fit un signe de tête.

    - Hier soir.
    - Quand est-elle partie d’ici ?

    Nouveau regard vers le paternel qui soupira tout opinant du chef.

    - Aux aurores c’matin. J’lui ai dit de redescendre vers la vallée, que c’tait toujours mieux que le col. Mais elle m’a pas écouté. Elle a dit qu’elle c’nait la montagne comme sa poche et qu’elle voulait r’joindre le refuge d’Astrein.

    - Le refuge d’Astrein… ?Coassa Mickael.

    Ce fut au tour de Mimain de hocher la tête tout en arborant une expression de profonde tristesse. Puis sans crier gare, le paternel se jeta aux pieds de Sixte en pleurnichant.

    - J’double l’prix. J’double s’vous allez m’chercher ma Ryma !

    Sixte n’avait pas prévu d’augmenter son tarif mais ce fut proposé si gentiment qu’elle hocha la tête. Cependant, une question restait en suspens.

    - Qu’est-ce qu’il y a au refuge d’Astrein ?

    Mimain et Mickaël échangèrent un regard, comme s’ils pouvaient communiquer uniquement par la pensée et ce fut la vieille femme qui répondit enfin :

    - Personne ne le sait.

    Sixte les auraient volontiers étranglé tous les deux. A la place, elle profita d’un dernier repas chaud, laissa Seedra aux bons soins de Mimain et Mickaël -et la promesse qu’elle les tueraient tous les deux si à son retour l’animal était absent ou en mauvais état - puis quitta le hameau avec toutes les affaires qu’elle pouvait emporter. Elle regretta un peu de ne pouvoir emmener son cheval. Il était de bonne compagnie lorsqu’il ne tentait pas de la mordre et rendait ses voyages moins solitaires. Mais aussi vaillant et sûr soit-il, c’eut été bien trop dangereux de l’emmener. Sans compter qu’elle ne savait pas ce qui les attendait, ni si les anciennes routes étaient encore praticables. Mieux valait le laisser ici, même si cela voulait dire laisser un indice derrière elle si quelqu’un venait à remonter sa piste. Et porter ses sacs toute seule. Enfin, c'était ainsi.
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