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    Deydreus Fictilem
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  • Sam 14 Jan - 15:38
    Assis dans l'ombre de sa tente, Deydreus observait silencieusement la lettre qu'il tenait dans sa main. L'air grave, l'homme aux yeux vairons lisait cette dernière pour la cinquième fois, toujours incertain de ce qu'il devait faire par rapport à ce qu'elle contenait. Relevant finalement la tête, l'armure d'ébène laissa son regard glisser sur ce qui se trouvait autour de lui. Complètement seul, le chevalier sombre avait attaché sa monture à l'ombre d'un palmier afin qu'elle puisse se reposer. Quant à lui, il avait dressé sa tente en bas d'une des nombreuses dunes de sables qui dominaient le désert du Reike. Se retrouver seul avait été une expérience particulièrement étrange pour le guerrier. Depuis qu'il était entré dans l'armée, les voyages s'étaient presque toujours effectués en compagnie de sa troupe ou d'un quelconque bataillon. Seul, le chevalier s'était laissé à de profondes introspections et à des pensées qu'il n'avait pas côtoyé depuis ce qu'il ressentait comme des éons. Si cela n'était pas particulièrement dérangeant, Deydreus devait bien reconnaitre qu'il s'était habitué à sa vie d'officier et de chef de troupes. Il appréciait grandement la compagnie de ses hommes, leurs histoires au coin du feu tout comme leurs plaintes lorsque rien allait. Pourtant, il se trouvait de nouveau seul aujourd'hui. Restées à la capitale avec leur lieutenant, les Serres n'avaient pas été conviées pour cette mission. Pour cet objectif solitaire que le sombre chevalier s'était fixé.

    Se relevant, l'homme aux yeux vairons épousseta son long manteau afin d'en chasser le sable qui s'était accumulé dessus et rabattit la grande capuche sur sa tête. Pliant par la suite la lettre, l'humain soupira longuement avant de sortir de sa tente. Le soleil vint alors mordre sa chaire comme un hyene affamé découvrant une carcasse. Pestant intérieurement, l'officier s'empressa de se diriger vers un arbre du voyageur pour plonger sa dague dans l'une des grandes feuilles de la plante. Plaçant sa gourde en dessous de la fente, le chevalier regarda scrupuleusement l'eau qui s'écoulait dans le contenant. D'après ce qu'il avait noté depuis son départ de la capitale, il allait lui falloir encore quelques longues heures pour rejoindre le prochain point de ravitaillement où se trouvait son contact. Alors, mieux valait-il avoir de quoi se désaltérer, car ce maudit désert était tout aussi hostile que le pire des champ de batailles. Une fois la gourde remplie, Deydreus rangea sa tente et la plaça contre la croupe de Hellhestr qui émit un léger hennissement de mécontentement. Ignorant sa monture, le chevalier grimpa finalement sur le destrier après l'avoir détaché de l'arbre. D'un coup de talon, il ordonna à ce dernier de reprendre la route.  

    Le reste du voyage n'avait pas été particulièrement désagréable. Outre le fait que la chaleur écrasante venait donner au chevalier la désagréable impression de manquer d'air et d'avoir la gorge toujours sèche. Il n'y avait eu aucun monstre, aucune créature qui était venue tenter de se repaitre du corps de l'homme et aucune caravane de brigands ou esclavagistes illégaux n'étaient apparues pour mettre fin au périple du chevalier. Alors, au bout de quelques heures, Deydreus arriva enfin au point de ravitaillement. Ce dernier était, en soit, relativement modeste. On y trouvait divers tentes installées en arc de cercle autour d'un petit oasis, et les nombreux chariots et autres caisses ne laissaient aucun doute quant à la principale fonction de la zone. Pourtant, et malgré sa taille moyenne, le point grouillait d'une activité remarquable. Tout un tas de personnes, d'origines diverses et variées, s'affairaient à commercer, échanger, ou remplir leurs sacs de biens et vivres d'une importance variable. Balayant le campement des yeux, Deydreus cherchait quelques éléments précis qu'il ne mit pas longtemps à remarquer. Comme d'habitude, un petit groupe de soldats stationnait vers les caisse de denrées, s'assurant qu'aucun malin ne puisse venir empoisonner ou voler la ressource la plus précieuse du désert. S'ils manquaient de charisme, les soldats en postes affichaient tous ce regard blasé et fatigué que beaucoup de vétérans possédaient. Il ne s'agissait pas de bleusaille affectée ici pour être tranquille, mais d'hommes expérimentés et taciturnes qui exerçaient leur tache avec pragmatisme et professionnalisme. tout du moins, c'était là l'impression qu'il dégageait. Un peu plus loin, se trouvait une tente plus imposante que les autres. Servant de bureau et de demeure provisoire au sous-officier logistique en place, la tente servait également de point d'enregistrement pour celles et ceux désirant s'aventurer plus en profondeur dans le désert. Il s'agissait là de la destination du chevalier qui, d'un nouveau coup de talon, força sa monture à avancer. Le soleil entamait doucement sa chute et, s'il ne s'enregistrait pas avant la nuit, Deydreus perdrait une nouvelle matinée à devoir attendre que le sous officier ne se réveille et entame ses démarches administratives. Naviguant parmi les différents voyageurs, le chevalier s'amusa à observer les différents regards qui se posaient sur lui. Sans son armure et avec la grande cape qui recouvrait son corps et masquait partiellement son visage, il devait paraître particulièrement louche. Surtout lorsqu'on prenait en compte ses deux lourdes épées qui se croisaient dans son dos, menaçant tout ceux qui les observaient de leur garde squelettique. Une fois à la tente, Deydreus mit pied à terre et attacha Hellhestr à l'un des pieux de bois prévu à cet effet. D'un geste de la main, il entra ensuite finalement dans la tente. A l'intérieur, une douce odeur d'oranger régnait et les nombreuses lanternes allumées venaient donner à la tente une atmosphère intimiste et chaleureuse. Au niveau du bureau, le sous-officier traitait un énième rapport qu'il tamponnait frénétiquement, comme si le sceau représentait son seul salut. A la peau verte et au long nez, il n'y avait aucun doute sur la nature gobeline du sous officier. Ses deux yeux ambrés, scrutant les papiers avec une dextérité visible, étaient surmontés d'une paire de lunette épaisse et ronde. De nombreuses boucles d'oreilles couraient le long de son oreille droite et ses cheveux bruns, coiffés dans une longue tresse, tombaient sur son dos. Ses vêtements, enfin, étaient d'une banalité remarquable, seulement décoré du symbole de l'armée reikoise. Se râclant la gorge, le chevalier sombre attira sur lui l'attention du logisticien ainsi que des deux gardes qui assuraient sa sécurité. Ces deux derniers, à l'équipement léger rappelant les troupes du désert, dévisagèrent Deydreus tandis qu'il enlevait sa capuche. Battant ses cheveux de jais sur les côtés, l'officier du reike s'avança silencieusement vers l'agent administratif. L'observant de plus près, le gobelin grommela quelque chose tandis qu'il posait sur le côté le rapport anciennement tamponné.

    - Bien le bonsoir voyageur. Pourquoi venez-vous? Un enregistrement, une déclaration de biens à transporter? Un litige? Pitié, pas un autre litige.
    - Un enregistrement.
    - C'est pas vrai... Et moi qui pensait que cette journée avait déjà eu son lot de voyageurs retardataires. Vous savez, normalement les enregistrements ont lieu entre la mi journée et la fin d'après midi. Nous sommes le soir. Il soupira longuement, posant devant lui un parchemin officiel qu'il commença à rédiger, grattant la papier d'un charbon usé. Je vais prendre votre nom, et votre nationalité. Essayons de faire ça rapidement que je puisses aller dîner et me coucher.
    - Deydreus Fictilem. Reikois. Officier de l'armée et dirigeant des Serres Pourpres.

    Le visage du gobelin se figea alors dans une expression étrange. Le vert de sa peau tourna peu à peu au vert pâle tandis que les deux gardes à ses côtés se mettaient instinctivement au garde à vous. Relevant son nez crochu pour poser son regard ambré dans les yeux vairons du chevalier, le gobelin demeurait toujours bloqué dans sa surprise.

    - Je... Je n'avais pas été prévenu de votre venue messire... Et sans votre armure, je ne vous avais pas reconnu. Pardonnez mes mots d'un peu plus tôt. Markus! Pourquoi le messager ne m'a rien dit vis à vis de l'arrivée de l'officier? Il était encore saoul?
    - Votre messager n'aurait rien pu vous dire. La raison de ma présence ici n'est pas officielle. Il tendit au gobelin une bourse remplie d'or. Voici pour les frais d'enregistrement ainsi que les quelques vivres dont j'aurais besoin pour mon départ demain matin.

    Se détournant du gobelin, le chevalier commença alors à quitter la tente comme il y était entré, en silence. S'arrêtant néanmoins sur le pas de cette dernière, l'homme aux yeux vairons se retourna vers le logisticien qui ne le quittait pas des yeux.

    - Une dernière chose. Avez-vous vu passer par ce point une caravane nommé "Etoile du matin"? Je suis à sa recherche.

    Fouillant dans sa paperasse, le gobelin se dépêcha de lire et analyser les différents rapports qui se trouvaient sur son bureau, comme s'il craignait que Deydreus ne s'énerve et ne vienne éclater son crâne verdâtre sur le bois de son bureau. Après quelques minutes, le petit humanoide à la peau de jade soupira longuement.

    - Navré, je n'ai aucune trace de leur passage par ce relais. Peut-être ont-ils voyagé plus au nord?
    - Peut-être. Merci pour l'information. Bonne soirée Grolmar.

    Sursautant en entendant son prénom, le gobelin essuya les gouttes qui étaient venues perler sur son front. Visiblement mal à l'aise, Deydreus l'entendit lâcher un long souffle de soulagement quand il quitta la tente. Souriant intérieurement, l'homme aux yeux vairons alla chercher les quelques vivres payés un peu plus tôt et alla les attacher sur sa monture. Tirant cette dernière jusqu'à l'orée du point d'eau, le chevalier monta de nouveau sa tente avant de venir s'allonger sur le tapis qui lui servait de couche. Observant la toile blanche qui trônait au dessus de lui, l'officier ferma au bout de quelques minutes les yeux, plongeant dans des rêves particulièrement.... Animés.


    Quarto autem die venit pluvia. [SOLO] Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Mar 17 Jan - 14:13
    - Par là! CHARGEZ!

    Dans un cri de rage, la masse d'armures et de lames se jeta contre ses ennemis. Dans un fracas assourdissant, les corps s'entrechoquaient et tombaient les uns après les autres. Parmi eux, Deydreus frappait et tranchait. Encore. Et encore. Ses lames traversaient les corps malheureux de soldats mal préparés ou tout simplement moins efficaces que lui. Le chevalier sombre, plongé dans ce massacre continue, ne laissait aucune émotion transparaitre sous son heaume. Le regard vide, il continuait son œuvre, évoluant parmi les viscères et giclées de sang. Pourtant, intérieurement, le cavalier était extatique. Au bout d'une énième passe d'armes, l'armure noire releva la tête pour sortir sa vision du carnage. Autour d'elle, il n'y avait plus que des corps à moitié ensevelis, des flammes, des râles d'agonie et du sang. Il était seul. Seul parmi la mort. Balayant le champ de bataille de ses yeux vairons, Deydreus observait les différentes bannières qui flottaient aux vents. Les armoiries des Ryssen, les armoiries du royaume Draknys. Celles de différents clans barbares. Mais aucune bannière noir et rouge. Observant son propre corps, l'officier remarquait les nombreuses marques de lames sur son armure, ainsi que le sang qui était venu la souiller. Ses lames, dont les bords dentés dévoraient encore quelques lambeaux de chairs, semblaient briller d'une lueur étrange. Comme si elles tentaient de s'exprimer. Secouant ces dernières avant de les replacer dans leur fourreau, le chevalier sombre se mit à marcher. Sans réelle destination, sans but. Ses bottes d'aciers piétinèrent les restes sanguinolents de plusieurs guerriers sans qu'il ne s'en soucie. Les craquements légers des os brisés, couplés au bruit humide d'organes écrasés donnait à la scène un air apocalyptique. Arrivant finalement en haut d'une colline sableuse, Deydreus laissa son regard glisser vers l'horizon. Il n'y avait que cela. Des étendues de sable, éclairées par une éclipse solaire dont les bords lumineux semblaient glisser doucement pour rejoindre l'horizon. Une longue saignée solaire, teintée de rouge. Comme si le ciel lui même pleurait les morts que l'armure noire venait de piétiner. Et puis, derrière lui, un son attira son attention. Un léger sifflement, formant une mélodie, qui s'élevait du ruisseau sanguin qui glissait sur le sable. S'en approchant, l'armure noire observait le sang bouillir peu à peu. Des bulles, se forma une forme, qui semblait s'élever depuis le sol. Une allure féminine qui semblait se nourrir du sang des morts pour se recomposer. Dans un étrange balai, la silhouette devenait de plus en plus tangible. Des vagues sanglantes, une longue chevelure d'ébène tomba en cascade sur les épaules décharnées de la créature. Des orbites vides, deux yeux de jade vinrent fixer inlassablement le chevalier sombre. De son dos déchiré, une paire d'ailes membranées se déploya dans un claquement sourd. Continuant de s'approcher, le chevalier sombre distinguait à présent chaque formes de l'être étrange qui, dans un sourire carnassier, vint déposer sa main sanglante contre le heaume de l'officier.    

    Ouvrant les yeux, Deydreus observa la toile blanchâtre de sa tente. Dans un long soupir, le chevalier se redressa et passa machinalement une main sur sa barbe taillée. Il était tôt, mais déjà la chaleur du désert venait mordre l'intérieur des tentes pour déranger les mortels. Comme si la nature elle même s'amusait à rappeler aux intrus qu'ils n'étaient pas les bienvenus dans ces terres arides. Sortant de son lieu de repos, Deydreus se rendit près du point d'eau et y fit ses ablutions matinales rapidement, avant de retourner auprès de sa monture pour préparer son départ. Il allait devoir traverser des terres hostiles, alors mieux valait-il pour lui que tout soit en ordre.
    Une heure plus tard, le chevalier était fin prêt. Grimpant sur son destrier, il quitta le relais sans dire un mot, toujours plongé dans ses propres pensées. Très vite, la chaleur matinale devint un véritable four, qui venait assaillir constamment l'officier et le cheval qui le portait. A plusieurs reprises, le vétéran dut même mettre pied à terre pour faire boire Hellhestr avant de continuer à pied sur quelques portions de route, soulageant ainsi la bête. S'il détestait les traversées du désert, l'homme aux yeux vairons savait l'importance de ce dernier pour le Reike, et à quel point il représentait une ressource stratégique en cas de conflit à grande échelle. Après tout, l'armée savait évoluer dans ces terres arides, pas les autres.

    A la mi-journée, le chevalier sombre remarqua les traces d'une caravane. Si ces dernières étaient fraiches, elles indiquaient également de par les marques désordonnées que le convoi avait dut se déplacer rapidement. Une attaque de bandit? Possible. Une attaque de monstres? Probables. D'un coup de talons, Deydreus ordonna à son destrier d'augmenter l'allure. Le soleil avait beau frapper de toutes ses forces, la caravane pouvait détenir les informations que l'homme aux yeux vairons recherchait. Il lui fallut une demi-heure environ pour enfin retrouver le dit convoi. Eparpillé dans le sable, ce dernier avait été pillé, et de nombreux corps se retrouvaient assemblés dans une parodie de charnier, à quelques mètres à peine des chariots. S'en approchant, le chevalier sombre remarqua comme les différents vivres et biens avaient été récupérés. Tout ce qu'il restait, c'était du bois brisé, et des corps. Quant à ces derniers, chacun d'eux portaient les marques de lames ou de flèches. De simples bandits venus se charger d'un convoi pas assez sécurisé. Rien de très palpitant. Se détournant de la caravane, Deydreus monta de nouveau sur son cheval pour reprendre sa longue route. Il valait mieux ne pas s'attarder ici. Bientôt, les cerberus affamés et autres terrarus viendraient se nourrir des corps et, même s'il ne les craignait pas particulièrement, l'officier ne souhaitait pas perdre son temps à les combattre. Dans un grand soupir, donc, l'armure noire quitta la zone.

    Le reste de l'après-midi ne fut pas particulièrement plus palpitant. Continuant sa longue route, le cavalier n'avait rien rencontré d'extraordinaire. Aucune autre caravane attaquée, aucun bandit. Aucun monstre. Rien. Seulement le sable porté par le vent aride. Et ses propres pensées. Ces dernières avaient été d'ailleurs très nombreuses. Comme chaque fois qu'un homme était laissé seul avec lui même, le chevalier s'était livré à de grandes introspections. De sa propre force jusqu'au bienfondé de ses propres motivations, rien n'avait échappé aux critiques mentales du vétéran. Aucun regret n'était venu ronger son mental, et même s'il aurait put avec le recul changer quelques choses dans sa vie, le cavalier demeurait satisfait de ce qu'il avait accompli, et ce qui lui restait à faire. Pourtant, et malgré ce bilan, Deydreus repensait encore à cette étrange lettre qui lui avait été destinée. Invitant le chevalier à se rendre dans le désert, la lettre ne portait aucun sceau, aucune signature permettant d'identifier la personne l'ayant rédigée. En temps normal, Deydreus se serait contenter d'ignorer cette dernière mais... Les détails qui s'y trouvaient l'intriguaient bien trop. Des mentions de son propre passé à ses motivations les plus secrètes, la lettre faisait une liste complète de ce qui pouvait représenter la psyché de l'armure sombre. Donc, sur un coup de tête, l'officier avait décidé de mettre tout cela au clair. De découvrir pourquoi on lui avait envoyé cela, et pourquoi il se sentait obligé de répondre à cet étrange appel.

    Lorsque le soleil entama sa longue descente, Deydreus monta sa tente et commença à faire un feu. La nuit allait, comme à chaque fois dans le désert, être particulièrement glaciale alors il valait mieux avoir un brasier constant pour réchauffer l'intérieur de la tente. Le chevalier sombre avait ensuite nourri sa monture et l'avait attachée solidement contre un pieu. S'il ne doutait pas de la fidélité de cette dernière, le cavalier n'ignorait pas la stupidité de ces animaux et leur réaction lorsqu'un danger étranger venait se montrer à eux. Se posant finalement dans le sable et dévorant l'une des rations qu'il avait emporté, l'homme aux yeux vairons laissa son regard glisser sur les flammes devant lui. La fraicheur de la nuit était à présent venu s'installer dans le désert et, sans la cape qui le recouvrait et le brasier, le chevalier aurait sans doute passé un moment moins agréable. Fermant quelques instants les yeux pour savourer le silence nocturne, seulement brisé par le crépitements du bois brûlant, le cavalier se laissa de nouveau aller à l'introspection. Quelques secondes, ou minutes, passèrent ainsi. Un silence quasi religieux régnant sur le petit campement de fortune. Puis, un léger vrombissement tira le vétéran de ses pensées. Ouvrant les yeux, il remarqua alors les nombreux wyrmelins qui dansaient dans l'air. Flottant autour des flammes et autour de Deydreus, les vers étranges demeuraient particulièrement passifs. Suivant leurs mouvements des yeux, le reikois remarqua alors vers où se dirigeaient certains d'entre eux. Là, de l'autre côté des flammes, une forme était assise dans l'obscurité. Son corps, composé d'une étrange fumée sombre, semblait apparaitre et disparaitre à rythme régulier. Globalement masculine, la silhouette ombreuse adoptait la même posture que Deydreus et fixait ce dernier de ses deux yeux. Plus semblables à des flammes indigo qu'à des orbites habituels, ces dernières provoquaient chez le guerrier une étrange fascination. Instinctivement, les mains de Deydreus glissèrent lentement vers ses deux épées. D'un geste de la main, la forme intima au reikois de s'arrêter.

    - Inutile de tenter quoique ce soit. Je ne suis pas ici pour me battre. Ou pour m'en prendre à toi. De plus, ces épées ne sauraient me blesser.

    Levant un sourcil, Deydreus reprit sa posture précédente, fixant la forme avec encore plus de curiosité.

    - Qu'est-ce que tu es, créature?
    - Ce que je suis n'a que peu d'importance pour le moment. Tout ce que tu dois savoir c'est que je suis tout aussi sentient que toi.
    - Alors, si tu n'es pas venu pour t'en prendre à moi et si tu ne veux même pas me dire ce que tu es... Pourquoi es-tu là? Pourquoi venir me voir?
    - Je suis venu discuter, Deydreus. Et tu peux m'appeler Ombre.


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  • Jeu 19 Jan - 14:51
    - Pour discuter?

    Un long rire sans émotion s'échappa de la gorge du reikois. Voila qu'à présent, il devenait victime d'hallucinations.

    - Le soleil a sans doute été trop mordant cet après-midi. Me voila en présence d'une silhouette magique qui m'apparait dans l'unique but de... Discuter. Amusant. Navré d'être aussi cynique mais... Je ne vois pas en quoi discuter avec moi dans ce désert aurait quoique ce soit d'intéressant.

    La silhouette, toujours "assise" en face de l'officier fluctua quelques instants. Dans un léger tressaillement, une aura magique s'échappa de ses formes éthérées et vint exciter légèrement les wyrmelins qui se mirent à tournoyer un peu plus autour d'elle.

    - L'intérêt d'une discussion réside parfois dans le simple fait d'en avoir une. Cela fait un moment que je t'observe, armure sombre. Aujourd'hui, je peux enfin d'atteindre et échanger avec toi. Tu peux te questionner sur la raison de ma venue, sur le pourquoi de mon intérêt à ton égard. Je m'en moque. Tout ce que je veux. C'est te parler.
    - Admettons. Lassé, l'homme aux yeux vairons lâcha un long soupir. De quoi veux-tu discuter alors?
    - De tout.

    Un nouveau rire fatigué glissa sur les lèvres du reikois.

    - Il va falloir être plus précis. Je me vois mal parler de la météo ou des petites actualités de l'Empire.
    - Il est vrai que tu es plutôt, taciturne. Non, à vrai dire, j'étais curieux. La nuit est longue et il m'arrive de beaucoup penser ces derniers temps. Je n'ai, en vérité, qu'une simple question à te poser.
    - Et qu'elle est cette question?
    - Te souviens-tu, de ta première bataille?

    Prenant une longue respiration, la question prit étonnement le chevalier par surprise. Sa première bataille.... Fermant quelques instants les yeux, le reikois les rouvrit finalement pour fixer la créature éthérée.

    - Je... m'en souviens, presque entièrement. C'est, comme un rêve. Un souvenir que j'aurais appris à visualiser comme un songe. Je revois les compositions, mais jamais l'entièreté de la scène. Vois-tu, ce que je veux dire?
    - Je vois. Et de quoi, te souviens-tu exactement?
    - J'étais... Un danseur. Pris dans un balai sanglant sans fin. Tournoyant parmi d'autres formes, mes lames balayaient mes ennemis dans un fracas assourdissant. Je naviguais parmi les mortels, extatique. Le sang giclait à chacun de mes mouvements, couvrant mon armure, mes lames et mon corps. L'ennemi n'avait aucune chance. Aucun d'eux n'était assez fort. Je revois leurs mouvements, désynchronisés, maladroits. J'entends leurs cris. Je sens encore le bien que cela me procurait. Le sourire qui barrait mes lèvres tandis que j'ôtais la vie à de pauvres âmes entrainées dans un conflit qui les dépassait. Et puis, j'entends ce silence. Cette absence des bruits, à la fin de la bataille. Comme une longue prière adressée aux défunts. Seulement brisée par quelques râles d'agonies incontrôlés. C'était... Apaisant. Agréable. Malgré l'odeur des fluides et le parfum ferreux du sang. Je me sentais à mon aise, dans mon élément. Et puis, je me souviens des regards de mes alliés. L'absence d'émotion. La tristesse. La rage. Et leur jugement, face à mon propre plaisir. Tout un mélange brut de sentiments, qui les terrifiait.
    - Comment te sentais-tu, alors, vis à vis d'eux?
    - J'étais... Différent. Non pas à cause de mes propres capacités, mais en raison de ma psyché. Ils exécraient la guerre, la violence, et la cruauté de ce qu'ils avaient fait. J'y voyais un ordre naturel. Plus que cela, j'y voyais quelque chose d'agréable. De ce fait, je devenais pour eux un monstre, un paria. Qu'ils craignaient tout comme ils admiraient.
    - La guerre est au centre de la culture reikoise depuis des éons. L'empereur actuel lui même est un pur produit de cette dernière. Pourtant, il est adulé. Qu'est-ce qui vous différencie?
    - La légende.

    Scintillant de nouveau, la forme ombreuse sembla gagner en intensité. Comme si son intérêt venait d'encore plus s'éveiller.  

    - Développe.
    - Sa majesté est glorifiée aux travers d'une multitude de récits. Une partie de la population lui voue même un culte, le considérant comme une divinité réincarnée. Je suis tout à fait au courant de sa puissance destructrice. Il est, sans aucun doute, l'être le plus puissant de ce monde parmi les mortels. Mais, dans tous les récits faits à sa gloire, on tait trop souvent le prix du sang versé. Craquant sa nuque, le vétéran aux yeux vairons enchaina. La guerre civile, bien que nécessaire, à fait couler le sang de nombreux guerriers. Des morts nécessaires mais coutant cher au royaume. On parle des sièges menés avec brio, de ses mille victoires. Mais on ne parle pas des cadavres dans son sillage. On ne parle pas de la fange que ses armées ont connu. On ne parle pas de la violence et du carnage. Mais, tout cela est normal. Le peuple a besoin de légendes. D'espoir. Il faut toujours se raccrocher à quelque chose. Et avec la victoire sur les titans, cette légende a grandi de nouveau, éclipsant le reste. Ce n'est pas à l'empereur de porter le fardeau du sang, mais à ceux qui l'entourent. A son chef des armées.
    - Si la guerre adopte des visages aussi laids, pourquoi l'apprécies-tu autant?
    - Car ces visages sont le reflet d'un monde devenu fou où nous avons oublié notre nature bestiale. Les êtres n'ayant jamais connu de conflits se fragilisent. Ils deviennent susceptibles aux moindres mots n'allant pas dans leur sens. Ils considèrent la paix comme un acquis, sans considération pour les sacrifices de ceux s'étant battus pour elle. Ils ne voient pas à quel point, sans cette violence, ils n'auraient pas vécu ce qu'ils vivent à présent. Nous sommes des bêtes assoiffées de sang, vivre en paix n'est pas dans notre nature. Nous sommes territoriaux, jaloux, mauvais. Il existe, naturellement, des personnes au cœur plus léger. Mais ces personnes ne prolifèrent que grâce aux autres. Les gens parlent sans cesse d'honneur, de vertu, de courage... Mais la plupart n'en font plus preuve dès que le cor de guerre retentit. Car la mort, et la violence, révèlent les véritables intentions du badaud. C'est pour cela, que j'aime autant la guerre. C'est pour cela, que je préfère me plonger cœur et âme dans toute cette violence. Car je sais, qu'au sein de cette dernière, je suis véritablement moi. Que ceux m'entourant sont véritablement eux même. Nul différence entre un lycanthrope et un humain quand tout deux apprécient autant de verser le sang. Les barrières sociales, raciales... Tout s'estompe lorsqu'une seule règle demeure. Tuer, ou être tué.  

    Observant alors un des wyrmelin qui venait danser près de lui, l'officier leva légèrement sa main pour observer le ver magique danser doucement autour de son bras. Emettant un léger vrombissement, la créature se figea quelques instants avant de reprendre sa route, retournant vers la forme ombreuse qui semblait fixer l'homme aux yeux vairons.

    - Considères-tu que la paix nous fait aller à l'encontre de notre nature?
    - Oui, même si je pense que notre nature est plus ou moins fluctuante. La plupart d'entre nous pensent que notre "vrai nous" réside dans la volonté de survivre, uniquement car c'est ainsi que nous avons toujours fonctionné. La paix, n'est pas contre-nature à proprement parler. Elle n'est simplement qu'une étape plus ou moins longue. Un répit, en attendant qu'un nouveau conflit ne fasse son apparition et que les efforts des anciennes guerres ne fructifient.
    - C'est pour cela, que tu désires devenir Griffe?
    - Pas totalement. Marquant une pause, Deydreus quitta la créature des yeux pour observer les cieux étoilés. L'armée, n'est qu'un outil au service de celui qui la dirige. Comme un marteau. Et un marteau, peut-être utilisé pour construire tout comme pour briser un crâne.
    - Le but de l'armée n'est pourtant pas de construire quoique ce soit.
    - Et pourtant, c'est l'armée qui a construit notre empire. Notre présent. Sans elle, nous serions tous morts, ou sous la coupe de titans orgueilleux. Lorsqu'un fermier laisse son champ en jachère, beaucoup considère ce dernier comme détruit, inutile, pourtant il s'agit d'un processus naturel. Lorsqu'une forêt brule, les cendres servent d'engrais pour que la vie reprenne le dessus. C'est la même chose avec des troupes armées. Elles peuvent simplement détruire, ou créer des situations plus grandes. Forcer l'évolution des races mortelles.
    - Il n'en demeure pas moins qu'un guerrier est fait pour obéir, et combattre.
    - Viendra le jour où une nouvelle guerre fera son apparition, avec ou sans mon aide. La paix aura disparu et les villes se videront face aux différents charniers que la violence engendre. Certaines grandes cités ne seront plus que des déserts aux portes claquant aux vents. Si je suis à la tête des armées, je pourrais faire en sorte de limiter ou accentuer les peines de nos ennemis tout comme de nos alliés. Ce choix devrait-il être laissé à moins cruel que moi? Quelqu'un qui laisserait les émotions le dominer plutôt que le pragmatisme?
    - Je n'ai pas cette réponse.
    - Moi non plus. Alors, autant le découvrir lors de ma potentielle ascension. En attendant... Il se releva doucement. J'essaie de rester sur cette voie sanglante. De ne jamais perdre de vue les corps sur lesquels je marche. Car tout comme le marteau, ces outils me seront nécessaires à l'avenir.
    - Puis-je faire une observation?
    - Naturellement.
    - Il y a en toi cette soif de sang, mais également autre chose. Une ambition profonde. Et d'autres choses que je ne perçois pas encore totalement...
    - C'est fort probable.

    Quittant le brasier pour se diriger vers sa tente, l'homme aux yeux vairons se retourna à l'entrée de cette dernière vers la forme ombreuse.

    - Au final, j'ai peut-être plus apprécié cette conversation que je ne l'imaginais Ombre. Même si je suis celui ayant le plus parlé. Si tu apparais de nouveau, j'apprécierais que tu sois celui qui s'exprime.
    - Nous aurons d'autres échanges. Sois en certain.

    Dans un souffle, la fumée qui formait le corps de la créature se dissipa dans le vent frais de la nuit. Et, dans un écho lointain, quelques mots résonnèrent dans l'esprit du reikois.

    - Je place en toi de grands espoirs... Deydreus.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Sam 21 Jan - 14:17
    Une fois couché, Deydreus s'endormit relativement rapidement. Même si la discussion qu'il avait eu lui trottait dans la tête, le chevalier sombre n'eut aucune peine à sombrer dans un profond sommeil, la fatigue aidant. Ce fut une nuit sans rêve, ce qui était extrêmement rare pour l'officier. Depuis toujours, l'homme aux yeux vairons avait laissé son imaginaire dicter l'entièreté de ses songes dans divers tableaux arrangés les uns avec les autres. Des scènes de batailles passées, ou potentielles. Des bals aristocratiques où il découvrait le monde étrange de la politique ou le revisitait de manière plus franche. Ou encore d'autres rêves plus fantaisistes à l'égard de quelques personnes. Mais, toujours, ses nuits s'étaient retrouvées animées par divers songes. Mais pas cette fois. Il n'y eut que le néant. Un trou dans le temps de l'armure sombre qui se réveilla à l'aube, en forme mais légèrement amer de cette étrange nuit. De mauvaise humeur, le chevalier se débarbouilla le visage rapidement à l'aide d'un peu d'eau et mangea une ration de viande séchée. Au milieu du sable, il n'y avait aucun confort, aucune fantaisie accordée lors des repas ou de l'hygiène. L'eau était une ressource précieuse qu'il ne fallait pas gâcher, et tant pis si l'on devait sentir le fauve pour cela. Rangeant ses affaires, le reikois monta finalement sur sa monture une fois le camp levé et reprit sa longue route, toujours plus au nord vers le cœur du désert.

    Le soleil était à présent haut dans le ciel lorsque Deydreus trouva enfin une piste sur ce qu'il recherchait. Des traces, presque entièrement recouvertes par le sable, dévoilaient la direction d'un convoi relativement lourd. A en juger par les marques, ce dernier comportait une dizaine de chevaux, trois chariots, et une vingtaine d'hommes à pied. C'était ce qu'il recherchait. Frappant de ses talons les flancs d'Hellhestr, le cavalier s'élança un peu plus à la poursuite de cet étrange convoi. Ce fut lorsqu'il passa une énième colline, que Deydreus rencontra enfin une présence mortelle. Sortant de cachettes ingénieuses, cinq arbalétriers le tenaient à présent en joue, forçant le chevalier à s'arrêter. Placés tout autour de lui, ces derniers possédaient des vêtements légers. Des gambisons aux couleurs sable, marqués d'un symbole représentant des lèvres entrouvertes dont des crocs dépassaient. Leurs visages, dissimulés dans des turbans foncés, ne dévoilaient que des regards déterminés et sans émotion. Un peu plus en avant, à quelques pieds de la position du chevalier sombre, se trouvait les fameux chariots recherchés. Devant eux, une ligne de défense avait été dressé dans un mur de bouclier qui, bien que d'une imperfection certaine, aurait posé des difficultés à un groupe d'assaut. Un peu plus en retrait, des cavaliers attendaient le moindre mouvement de l'intrus, montés sur leurs montures et tenant de longues lances aux pointes acérées. Quittant le mur de bouclier, un orc s'avança légèrement. Engoncé dans une lourde armure d'acier, le peau-verte laissait un lourd marteau de guerre pendre dans son dos. Son heaume, rappelant les casques de grands croisés, masquait presque entièrement son visage bourru. Retirant ce dernier, il dévisagea Deydreus dans un sourire, révélant sa dentition particulière. Sur son faciès, on pouvait voir trois grandes cicatrices courant sur le côté gauche de son visage et le long d'un oeil décoloré. Une barbe de quelques jours, à la teinte grise, venait suivre les contours marqués de sa mâchoire. Son œil valide, enfin, était d'une couleur ambré qui rappelait légèrement les champs de tournesols des terres moins arides du Reike. Levant le menton vers le cavalier sombre, l'orc continuait d'avancer doucement, son heaume à présent dans les mains.

    - Je pensais que l'on éduquait les officiers de Drakstraang pour qu'ils ne tombent pas dans des embuscades aussi grossières.
    - Il fallait bien que je trouve un moyen de vous atteindre. De plus, vos positions comportent de nombreux défauts exploitables alors, je n'étais pas vraiment en danger.

    Dans un grand rire gras, l'orc leva la main à l'attention de ses hommes. D'un claquement de doigts, ces derniers se détendirent et quittèrent leur position de combat. Les arbalétriers cessèrent de menacer le chevalier et retournèrent également au niveau des chariots dans un silence relatif, certains chuchotant divers questionnements à leurs camarades concernant l'homme aux yeux vairons. S'approchant un peu plus de Deydreus, l'orc tendit une main ganté au reikois qui vint la saisir, saluant le peau-verte.

    - Je dirais bien que cela me fait plaisir de te revoir Deydreus, mais tu es un oiseau de mauvaise augure généralement alors, je m'en abstiendrais.
    - Ravi de te revoir également mon vieil ami.

    De nouveau, l'orc éclata de rire. Invitant le chevalier à le suivre, ils arrivèrent au niveau des chariots qui reprenaient doucement leur route. Inspectant les positionnements de l'escorte, Deydreus fut surpris de remarquer la cohésion globale du groupe. Les cavaliers étaient légèrement en avant, espacés suffisamment pour ne pas tous tomber en cas de salves de flèches ou de piège au sol. Les tireurs, quant à eux, demeuraient un peu plus en retrait et sur les flancs, pouvant ainsi couvrir les fantassins qui s'étaient déployés tout autour des chariots. La progression était simpliste, mais efficace. A l'arrière de ce petit groupe, Deydreus avançait à présent aux côtés de l'orc qui, une fois ses éclats de rire arrêtés, monta à son tour sur un destrier et pointa du doigt ses hommes.

    - J'imagine que tu n'as pas traversé la moitié du désert pour venir nous aider à atteindre notre destination. De plus, tu n'as pas ton armure. Ni tes hommes. Je pense également que tu n'es pas arrivé jusqu'ici pour échanger du bon vieux temps avec un vieil orc comme moi. Alors, même si je suis en vérité heureux de te compter parmi nous. Dis moi fiston... Pourquoi es-tu là?

    Dans un silence presque religieux, l'homme aux yeux vairons se contenta simplement de sortir la lettre qu'il avait reçu et la tendit au peau-verte qui s'en empara en grognant. Dépliant cette dernière, il en lut le contenu, son expression changeant peu à peu à mesure qu'il terminait sa lecture. La repliant finalement, il la rendit au chevalier sombre qui la replaça dans l'une de ses sacoches. Plongeant son regard hétérochrome dans l'ambre de l'oeil de son interlocuteur, Deydreus enchaina.

    - Je dois savoir où elle est Guruth. Où est Talia?


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  • Dim 22 Jan - 15:30
    Fixant les étendues sableuses, Guruth resta silencieux pendant de longues secondes. Au delà des dunes, les restes presque entièrement décomposées d'un vieux terrarus étaient visibles.

    - Je ne saurais dire exactement. Il plongea son regard sur le reikois, continuant. Nos chemins se sont séparés il y a une bonne semaine. Elle m'a chargé d'amener ce convoi jusqu'à la Panse. Et quand je lui ai demandé où elle allait, elle m'a envoyé balader. Comme d'habitude. Mais cette lettre...

    L'orc fixa quelques instants les hommes qui bougeaient devant eux. La plupart des membres de l'escorte continuaient de discuter à voix basse, se posant probablement de nombreuses questions à l'égard de Deydreus et de sa présence.

    - Pourquoi maintenant Deydreus? Pourquoi après tant d'années?
    - Je n'en sais rien. Mais je dois la retrouver.

    Un long soupir s'échappa de la gorge du peau-verte, tandis qu'il jetait au chevalier sombre une gourde remplie d'eau.

    - Alors accompagne nous jusqu'à la Panse, de là bas, les égarés auront peut-être des informations sur sa position. A notre rythme, nous y serons ce soir.
    - Entendu.

    Buvant le contenu de la gourde, Deydreus laissa un long soupir de satisfaction s'échapper de sa gorge avant de refermer l'outre qu'il renvoya au vieil orc. La Panse... Cela faisait également des années qu'il ne s'y était pas rendu. Un vieux fortin, abandonné par l'armée depuis des siècles en raison de sa position reculée et où les chaines d'approvisionnement étaient trop longues et couteuses. Depuis, de nombreux voyageurs s'y étaient établis, ainsi que le groupe des "égarés". Des oracles et autres mystiques qui servaient en réalité d'informateurs et de mages de soutien à quiconque pouvait s'offrir leurs services. Le chevalier sombre n'était pas spécialement heureux de se rendre de nouveau dans cet ancien relais mais... Aux vues de sa situation, il n'avait de toutes façons pas trop le choix. Et puis, il fallait être honnête. Dormir entre quatre murs serait également plus reposant qu'au fond d'une tente, perdu entre les dunes d'un désert cruel. Hellhestr avait également besoin de repos, et de nourriture plus consistantes que quelques baies. Alors, sans ajouter plus de mots, le cavalier accepta d'accompagner le groupe d'escorte. En route, Guruth tenta quelques fois de créer la conversation. Chaque fois, le vieux peau-verte parlait d'anciennes batailles qu'il avait livré aux côtés de l'homme aux yeux vairons. Chaque fois, un sourire fatigué venait s'installer sur ses lèvres séchées. Guruth n'était pas quelqu'un de fondamentalement mauvais, ni de spécialement bon. Il ne s'agissait que d'un vétéran blasé, qui avait quitté l'armée pour rejoindre celle qu'il admirait depuis toujours. Alors, quand il parlait avec Deydreus des événements du passé, l'orc ne pouvait retenir sa nostalgie. C'était souvent ainsi avec les vieux guerriers. Ils se plongeaient dans leurs souvenirs, pourtant violents et tragiques, comme l'on cherche à reconquérir un amour perdu. C'était une sorte de rituel toxique que tous les combattants s'imposaient au moins une fois dans leur vie. Une mélancolie obligatoire qui venait séjournait à jamais dans la psyché de ceux ayant ôté la vie à d'autres personnes pour une cause ou un but précis.

    En parlant de mélancolie, l'homme aux yeux vairons laissa son esprit vaguer quelques temps dans une brume désagréable. Repensant à la femme aux yeux de jade, l'officier revit comme en songes leur rencontre particulière. Il ne savait toujours pas si ce souvenir lui était agréable ou non, tant il était ancré au plus profond de son être. En revanche, l'armure noire savait qu'il lui fallait absolument la retrouver. Il en avait besoin. Ne serait-ce que pour obtenir les réponses aux questions qu'il se posait suite à la lettre qu'elle lui avait envoyé. Revenant à lui, Deydreus remarqua alors que le groupe arrivait finalement aux portes du fortin. La "Panse", comme les voyageurs l'appelaient, portait vraiment bien son nom. A l'intérieur de ses murs rocheux, se trouvaient une activité grouillante. Une multitude de personnes s'affairaient à commercer, se reposer ou encore festoyer. Semblable à une petite ville, le fortin était décomposé en petits "quartiers", les plus importants se trouvant au nord et en hauteur, tandis que les plus risibles se trouvaient près des écuries, souvent destinés aux voyageurs les plus pauvres ou malfamés. La sécurité de la Panse était assurée par une vieille garnison de mercenaires. La plupart étant des anciens déserteurs de l'armée, il n'était généralement pas idéal d'afficher son appartenance aux forces de l'Empire si l'on voulait pouvoir séjourner dans le fortin sans avoir à subir de multiples contrôles ou avoir à payer de multiples "taxes de sûreté" inventés par les gardes. Heureusement pour Deydreus, il ne portait ni son armure ni ses couleurs. De plus, le groupe de Guruth faisait parti d'un groupe d'aventuriers relativement respecté dans le désert. Les "crocs de la Dame", comme ils se faisaient appeler. Chaque fois qu'il y repensait, Deydreus ne pouvait retenir un sourire amusé, étant donné l'amour-propre quasi infini de Talia.

    Passant donc les lourdes portes de la Panse tandis que le soleil entamait sa course sur l'horizon, le groupe se rendit vers différents marchands, déchargeant petit à petit les chariots de marchandises. Herbes médicinales, potions, matières premières. Une grande variété de produits avaient été acheminés depuis la capitale. Etant donné la logistique compliquée du fortin, ce genre de convois était généralement gracieusement rémunéré, surtout face au risque d'attaques de bandits qui comptaient ensuite revendre les biens au triple de leur prix de base. Alors, il n'était pas rare que des aventuriers ou mercenaires soient recrutés pour assurer la sécurité du transit. Une fois tout revendu et livré, Deydreus et les autres se rendirent auprès des quartiers ouest. Relativement sécuritaire et calme, ces derniers servaient de baraquements et de caserne pour les groupes plus ou moins importants. Déposant ses affaires dans la chambre que Guruth lui avait payé, le chevalier sombre souffla longuement lorsqu'il se posa finalement contre le lit. Son corps, fourbu d'un voyage pénible et monotone, réclamait un repos qui devrait encore attendre. Car il restait encore beaucoup de choses à faire avant la nuit. Se nourrir, déjà. Se laver ensuite. Et enfin, tenter de rencontrer les égarés pour obtenir des informations. Sur ce dernier point, le vieil orc avait promis au vétéran de tenter de jouer de ses relations. S'il n'y parvenait pas, Deydreus serait alors obligé de proposer ses services à ces mages à la moralité douteuse et, bien qu'aucune action ne le rebute véritablement, le cavalier préférait ne pas être redevable de bandits reconvertis. Se levant donc finalement, le reikois laissa son lourd sas de voyage contre la table de chevet, repassant sa cape sur ses épaules tandis qu'il quittait la pièce, prenant soin de fermer la porte à clé.

    Il était à présent temps de rejoindre les Crocs pour se restaurer.


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  • Dim 22 Jan - 22:05
    - Assieds-toi.

    Observant Guruth, Deydreus haussa un sourcil alors qu'il venait se poser contre le banc en bois que lui désignait le vieil orc. Autour d'eux, une multitude de tables et autres bancs étaient occupés par différents voyageurs. Tous, plongés dans leurs repas et leurs discussions ne prêtaient pas la moindre attention au duo de vétéran. Reportant son attention sur son vieil ami, le chevalier sombre observa l'assiette qu'il lui tendait. S'en saisissant et regardant le contenu de ce dernière, Deydreus dut afficher une mine étrange car le peau-verte éclata de rire.

    - C'est du porc au miel. Je sais, c'est étonnant qu'on puisse en prendre en plein désert. Mais, il faut croire que le réseau logistique n'est pas en si mauvais état que ça. Les cuisiniers en ont fait avec différents légumes locaux. C'est assez rare de pouvoir en manger ici, considère toi chanceux.
    - Ma véritable chance aurait été de ne pas chasser un fantôme à travers le désert.

    Soupirant longuement, le vieil orc planta son couteau dans la viande, commençant à la découper en petits morceaux carrés.

    - Tu vas la retrouver Deydreus. Elle ne peut avoir fui bien loin. Et puis, elle doit bien finir par venir nous retrouver à un moment. Même si tu n'obtiens aucune information, je te préviendrais quand elle sera retournée au sein de notre petit groupe.
    - Nous verrons bien.

    Plantant à son tour son ustensile dans la viande, le chevalier sombre commença son repas. Contrairement aux rations des jours passés, il devait bien admettre que les mets étaient plus rafinés. Laissant un léger soupir de satisfaction s'échapper de ses lèvres alors qu'il finissait sa bouchée, l'homme aux yeux vairons pointa du menton un groupe de soldats à l'apparence particulière. Contrairement aux voyageurs qui arpentaient la Panse, ces derniers possédaient des armures moyennes, assemblage de cuirs et de cottes de mailles de bonne facture. Leurs armes, des sabres courbés, demeuraient attachés à leur ceinture et autour de leurs visages un turban rougeâtre venait masquer ces derniers.

    - Qui est-ce?
    - Qui ça? Se retournant, l'orc observa à son tour les différents guerriers. Ah, il s'agit des "Aspirants". De mémoire, c'est un groupe de fanatiques qui s'est lancé dans le mercenariat et la chasse aux artéfacts. Ils ne sont pas très commodes et se mêlent très rarement aux autres caravanes.
    - Ils ne sont pas en conflit avec les Egarés?
    - Pas que je sache. Les égarés sont un groupe toléré même pas les autorités. Enfin, ça tu le sais déjà. Mais ils le sont aussi par le monde merveilleux du mercenariat. Après tout, tout le monde a besoin d'informations ou de contacts. Il en a toujours été ainsi. Même les Aspirants le savent. La seule différence, c'est qu'ils n'en parlent pas.
    - Je vois.

    Continuant de manger, Deydreus laissa ensuite son regard glisser sur chacun des petits groupes présents. Chaque fois, il demandait à l'orc des informations sur les personnes présentes. Chaque fois, ce que lui révélait l'orc était plus ou moins vrai. Ce n'était pas étonnant après tout, les mercenaires cachaient toujours la partie "sale" de leur travail. Ils se vendaient comme des lames à louer au plus offrant, présentant toujours leur compagnie comme la plus efficace et la plus honorable. En vérité, il était fort probable que ces "Aspirants", par exemple, soient aussi néfastes pour les populations civils que la pire des pestes. A la fin du repas, Deydreus accompagna Guruth jusqu'aux quartier des Crocs. Là bas, le peau-verte remit au chevalier un parchemin usé, dont un sceau représentant les mercenaires empêchait la lecture.

    - Voici ce qui devrait te permettre de parler avec les Egarés. Cependant, tu n'auras une audience que demain matin. Ces derniers semblent relativement agacés ce soir et refusent de voir qui que ce soit. Ca arrive souvent, quand les périodes sont dures. Alors, n'en prend pas ombrage.
    - Tu as tenu ta parole mon ami, je me moque du délai que je dois attendre. Merci à toi.
    - Ne me remercie pas fiston, je te dois bien ça. Oh et, une dernière chose Deydreus.
    - Oui?
    - Si tu apprends quoique ce soit à propos de Talia, n'hésite pas à m'en parler. Notre petit groupe ne pars pas avant la semaine prochaine alors.. Si elle est passée par ici ou se trouve dans les parrages, j'aimerais t'accompagner. Ne serait-ce que pour être certain que tout va bien.
    - Naturellement.
    - Bonne nuit, le "Corbeau".

    Un sourire fatigué se dessina sur les lèvres du chevalier sombre. Cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait donné ce surnom. Encore plus depuis qu'il avait fondé les Serres Pourpres. Un nom datant d'une époque plus simple, à présent révolue. Plaçant le parchemin dans l'une de ses sacoches, le chevalier sombre quitta finalement la compagnie du vieil orc et se dirigea vers sa propre chambre. A mesure qu'il quittait le centre du fortin, Deydreus s'amusait de voir à quel point la population chutait. S'il pouvait à présent marcher à son rythme et à son aise, le cavalier avait dut jouer des coudes pour quitter la zone d'activités principale de la Panse et ses nombreux commerçants. Finalement, il put enfin retourner à sa chambre et rouvrir la porte. Comme à chaque fois qu'il dormait dans un territoire potentiellement hostile et qu'il ne connaissait pas, Deydreus plaçait la chaise de bureau contre la poignet de la chambre et s'assura du bon verrouillage de la fenêtre. Il retira ensuite ses deux épées qu'il plaça contre la table et commença à défaire ses vêtements, se dirigeant vers la baignoire dont sa chambre disposait. Immergeant sa personne dans le réceptacle de bois, le chevalier laissa un long soupir de satisfaction s'échapper de sa gorge tandis qu'il sentait l'eau tiède recouvrir son corps. A l'aide d'un savant système de braises sur lesquelles reposaient différents seau d'eau, on pouvait réguler la température du bain sans user de la moindre magie. Fermant les yeux, le guerrier laissa son esprit s'embrumer pendant de longues minutes, faisant le vide. Aucune pensée, aucune question. Seulement le noir complet et le plaisir de reposer ses muscles fatigués. C'était, là aussi, l'une des choses que l'on laissait souvent en dehors des récits lorsqu'on parlait des aventures ou de la vie de camp. Lors d'une campagne, il était souvent difficile de pouvoir ne serait-ce que se laver et les soldats passaient, parfois, de nombreux jours sans pouvoir pratiquer la moindre toilette. Et, lorsque les armées traversaient le désert, cela pouvait s'avérer très désagréable. De nombreuses maladies profitant de cette hygiène déplorable pour venir pourrir le quotidien déjà difficile des soldats. Alors, lorsqu'il se trouvait dans des relais comme celui-ci, il fallait bien avouer que l'officier prenait un plaisir fou à se baigner. Cela, au final, le ressourçait bien plus que la nuit de sommeil à proprement parler. Se sentant propre et frais, le vétéran pouvait alors dormir sereinement. Le corps et l'esprits détendus par le confort de la baignade.    

    Quittant finalement le bain au bout d'une bonne vingtaine de minutes, le vétéran observa son corps musclé dans le miroir qui séjournait aux pieds de la baignoire. Recouvert de cicatrices en tout genre, le corps de l'officier témoignait de la rudesse des nombreux combats qu'il avait vécu. Passant son doigt sur certaines d'entre elles, l'homme aux yeux vairons se remémorait la cause de chacune d'entre elles, avec une exactitude qui l'étonnait lui même. Bien plus précises que certains de ses souvenirs, ces marques le ramenaient à sa propre mortalité. De nombreuses fois, au final, il avait manqué de périr sous les coups d'ennemis trop puissants. Même si ses propres hommes voyaient aujourd'hui en lui l'image d'un soldat invincible. Il n'en était rien. Il n'était, au final, ni le plus fort ni le plus résistant des guerriers du Reike. Il n'avait pour lui que sa technique, et ses réflexes hors du commun. Jusqu'à ce jour, ce mélange avait été suffisant mais... Et si un jour cela n'était plus le cas? Et si un jour Alasker venait le défier? Soupirant longuement, les doigts du reikois continuèrent leur route pour venir se loger près de son cœur. Là, une marque en forme de croissant de lune venait poser un relief contre son pectoral. Sentant son coeur s'alourdir étrangement, les pensées du guerrier allèrent à la femme qu'il recherchait. Puis, un léger vrombissement fit sortir le vétéran de son introspection. Un wyrmelin, de nouveau, flottait dans la pièce où il se trouvait. Quittant la salle de bain après avoir passé autour de sa taille une serviette et s'être séché de manière approximative, le reikois se mit à suivre le ver luisant jusqu'à ce qui avait attiré l'étrange créature. Là, sur le lit de Deydreus, se trouvait de nouveau Ombre. Toujours composée d'une étrange fumée noire et aux formes fluctuantes, la sombre présence sembla vibrer dans un sourire lorsque le guerrier fit son apparition.

    - Bien le bonsoir Deydreus.


    Quarto autem die venit pluvia. [SOLO] Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Lun 23 Jan - 13:39
    Observant la forme ombreuse qui dansait devant lui, Deydreus soupira longuement, s'approchant de la table où reposait ses affaires et ses épées. S'habillant sans réellement se soucier de la forme qui se trouvait dans la même pièce que lui, le chevalier sombre acheva de mettre ses braies avant de se tourner de nouveau vers l'étrange présence.

    - C'est très impoli, de venir voir les gens lors de leur toilette.
    - Je n'ai rien vu, si ta pudeur te préoccupe.
    - Je me moque bien de la pudeur. je n'apprécie juste pas qu'on vienne me déranger lorsque je suis dans mes pensées. Que veux tu, Ombre?
    - Parler. Comme hier.

    S'appuyant contre le bois du bureau, le chevalier sombre fixa l'être éthéré dans un silence profond. Il jaugeait la créature tout autant qu'il se demandait s'il devait continuer ce petit jeu. Soupirant de nouveau, l'homme aux yeux vairons gratta sa barbe avant de fixer l'étranger.

    - Fort bien. Mais cette fois, je veux savoir. Qu'est-ce que tu es?
    - Un démon. Ou bien un élémentaire d'ombre utilisant une projection astrale pour te parler. Qui sait?

    Un rire fatigué quitta les lèvres du chevalier, tandis qu'il fixait la forme ombreuse face à lui.

    - Bien. Garde tes secrets alors. Mais ne te plains pas si je garde les miens.
    - Tu sauras plus de choses sur ma nature lorsque cela sera nécessaire. Et pour tes secrets... Je n'ai jamais demandé à ce que tu m'en révèles. Je n'ai toujours souhaiter qu'une chose, discuter.
    - Certes. Alors discutons.
    - Parfait. Vibrant de nouveau, la fumée qui composait le corps de la créature sembla s'intensifier l'espace d'un instant, comme une bête se préparant à savourer un repas. Notre échange ne sera de toutes façons pas très long. Je voulais simplement savoir une chose. Eprouve-tu des regrets concernant ta vie?
    - Naturellement. Tout le monde regrette au moins une chose dans sa vie. Ou, tout du moins, aurais aimé agir autrement. Je pense que les regrets sont une preuve d'introspection. De réflexion sur soit. D'esprit critique. Il faut juste veiller à ce que ces derniers ne viennent pas ronger ses propres motivations, ou qu'ils ne soient trop nombreux, car ce serait alors une preuve d'échec vis à vis de sa propre existence.
    - Je vois... Et que regrettes-tu exactement?
    - De l'avoir laissée partir.
    - Celle que tu recherches?
    - Peut-être bien. Quittant la table contre laquelle il s'était appuyé, le reikois enfila alors sa chemise noir et reporta ensuite son attention sur la créature. Je ne dirais rien de plus, Ombre. Pas tant que tu me cacheras ta véritable nature.

    De nouveau, la forme ombreuse vibra d'excitation. Les petits vers magiques, qui tournaient autour d'elle vrombirent de nouveau tandis qu'elle reprenait sa forme initiale.

    - Cela me semble honnête. Outre tes regrets potentiels, dis moi. Pourquoi t'entraines-tu autant? Pourquoi infliger à ton corps pareil supplice?
    - Car ma survie en dépend. Je suis un humain. Je n'ai, contrairement à bien d'autres races, aucune prédisposition pour la guerre ou la violence. Je suis la voie du sang car elle me plaît, mais pour cela je dois faire en sorte de toujours augmenter mes forces. Je ne suis pas le plus puissant, pas le plus rapide, pas le plus à l'aise avec les éléments. Alors je dois combler cela. Via un entraînement rigoureux. Violent. Plus mon corps est endolori par ses gestes répétés, moins il le sera lorsque ma survie dépendra de ces derniers. Je dois également rester fort pour mes hommes. Car j'exècre la faiblesse et je refuse de diriger des troupes sans pouvoir montrer un minimum l'exemple. Je ne suis pas comme ces fils à papa qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, et jugent ensuite le monde comme si leur réalité était la seule qui soit. Et qui jugent celles et ceux la contredisant.
    - Je vois. Tu es décidemment une personne très intéressante.
    - A mon tour de te poser une question, Ombre. Pourquoi m'as-tu dit que tu plaçais des espoirs en moi?
    - C'est très simple. Rares sont ceux possédant ton ambition. Tu ne veux pas le pouvoir pour simplement le détenir, mais pour altérer les choses. Tu t'imposes des règles que beaucoup jugeraient trop sévères, et ton cœur ne vient pas s'encombrer de pitié pour tes ennemis comme tes alliés. Tu es implacable mais raisonné. Cruel et pragmatique. Je pense que tu peux aller loin et imposer ta marque sur ces terres. Alors, ayant moi même quelques intérêts concernant ce monde, j'ai bon espoir que nos visions soient alignées sur le long terme. Et, de ce fait, je pense pouvoir t'aider.
    - M'aider? Comment?
    - Nous verrons cela en temps voulu. Pour l'heure, concentre-toi sur ce que tu recherches. Laisse moi à ce que je suis actuellement. Une Ombre à qui parler.

    La forme ombreuse se désagrégea alors doucement, tandis que les vers luisants suivaient la fumée telles des mythes attirées par la lumière. Dans l'air, résonnèrent alors les dernières paroles de l'étrange présence, atteignant Deydreus comme si cette dernière parlait directement dans son esprit.

    - Je reviendrais te voir Deydreus. A bientôt.

    Et puis, de nouveau, le silence régna dans la chambre. Debout et face à son lit, le chevalier sombre mit quelques secondes avant de se détourner de la zone où se trouvait Ombre un peu plus tôt. Frottant ses yeux fatigués, le guerrier vint finalement s'installer contre le lit dans un long soupir. Il avait l'impression de devenir fou, lui qui se trouvait à présent à discuter avec un être dont il ignorait jusqu'à la véracité de son existence. Car, peut-être, qu'il devenait vraiment dingue et que la forme n'était que le fruit de son imagination? Affalé contre le matelas, le reikois fixa son plafond pendant de longues secondes. Il repensa alors à ses propres regrets. A ce qu'il avait admis à demi-mots en parlant avec l'étranger. Et, dans toute cette introspection, le chevalier se rendit à peine compte de sa propre somnolence. Plongé dans des ténèbres infinies, il laissa son esprit voguer à la frontière de son subconscient, jusqu'à ce que, finalement, de vieux souvenirs lui revinrent en songe.

    - Debout! Debout Deydreus!

    Rouvrant brutalement les yeux, l'homme aux yeux vairons se trouvait dans une tente de campagne miteuse. Vêtu de son armure noire, le guerrier observa la femme qui se tenait à ses côtés. Sa longue chevelure de jais et ses yeux de jades venaient trancher avec la pâleur de sa peau. Ses traits, incroyablement fins et bien faits, lui donnaient un air de poupée de porcelaine. Son expression, figée dans un sourire sadique qui révélait une excitation beaucoup trop expressive, vint légèrement troubler le soldat reikois. Se redressant, ce dernier attrapa machinalement la paire d'épées qui siégeaient aux pieds de sa couche. Le secouant presque, la jeune femme tirait sur son armure comme si elle cherchait à le faire bouger plus vite.

    - On nous attaque Dey! Allons les tuer ensemble!


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Lun 23 Jan - 23:27
    Observant le feu qui dévorait le camp, Deydreus était extatique. Tout autour de lui, le chaos régnait et de nombreux cris s'élevaient dans les airs. Des lames s'entrechoquant, des sorts filant dans les airs en même temps que des nuées de flèches. La bataille faisait rage, et parmi les soldats fidèles à Tensai, la jeune femme aux cheveux de jais s'acharnait sur un pauvre type qui baignait dans son sang. A multiples reprises, elle continuait d'enfoncer ses lames dans les entrailles de l'homme qui avait pourtant déjà rendu l'âme. Sur son visage, l'expression d'excitation avait laissé place à une folie palpable. Une soif de sang profonde et anormale. Elle était devenue une bête, que la violence nourrissait bien plus que le plus délicieux des aliments. Et, derrière elle, le jeune reikois à l'armure noire partageait la même expression. Observant ses propres lames, Deydreus remarqua les différents lambeaux de chairs et le sang s'écoulant de la glissière des épées. Détournant son attention de ses armes, l'homme aux yeux vairons analysa les forces en présence. De nouveau, les forces de Tensai l'avaient emporté sur les pauvres loyalistes du royaume. La bataille était gagnée. S'avançant vers Talia, Deydreus fut retenu dans sa marche par Guruth. Le vieil orc, au visage lacéré, fixa le reikois de son seul oeil valide tandis qu'il grognait de douleur.

    - Elle est encore passée de l'autre côté Deydreus. Tu dois l'arrêter, ou elle s'en prendra à d'autres personnes que moi.
    - Je m'en charge.

    Quittant le vieux soldat, Deydreus s'avança donc vers la jeune guerrière qui continuait de faire virevolter autour d'elle différents viscères lacérés. Parmi le chaos sonore, son rire sadique résonnait de manière hystérique. Quand elle sentit enfin la présence du sombre chevalier, elle se retourna et fixa ce dernier de ses yeux de jade, le visage couvert de sang. Dans un geste imprécis, elle se jeta sur le reikois lames en avant. Esquivant l'attaque surprise, Deydreus tenta de venir saisir les poignets de la jeune femme sans succès. Chaque fois, elle se faufilait entre ses prises et glissait telle une anguille entre ses mouvements. Chaque fois, il devait ensuite se courber pour éviter une nouvelle attaque. Hystérique, la guerrière riait aux éclats tandis qu'elle se replaçait. Ainsi, pendant plusieurs minutes, cet étrange balai eut lieu parmi les cadavres. Autour, les survivants observaient la scène en silence. Tous connaissaient ce penchant du petit bout de femme, mais tous s'en étonnaient à chaque fois. Filant dans les airs, Deydreus parvint finalement à saisir Talia, mais ne put retenir son attaque. Dans un crissement affreux, sa dague traversa les nombreuses protections du plastron du reikois. Sentant l'acier pénétrer sa chair, le jeune officier avait eu l'intelligence de se décaler légèrement, permettant d'éviter de justesse que la lame ne vienne se loger dans son cœur. Tentant de faire tourner la lame, Talia fixait l'homme aux yeux vairons de ses yeux émeraudes, toujours figée dans une expression d'extase. Crachant une gerbe de sang, Deydreus laissa un grognement de douleur s'échapper de sa gorge avant de faire résonner sa voix rauque.

    - Talia! C'est moi! C'est fini!

    S'arrêtant soudainement, la femme aux cheveux de jais se figea dans une expression terrifiée. Dans ses yeux, la folie sembla disparaitre pour laisser place à une profonde confusion. Puis se remplirent de larmes qui refusèrent de couler. Criant alors qu'elle lâchait ses lames, elle hurla pour que l'on fasse venir un guérisseur pour s'occuper de l'armure sombre. Passant sa main gantée sur la joue de la jeune femme, Deydreus laissa un sourire barrer ses lèvres ensanglantées.

    *
    *  *


    Assis contre les rebords de la baignoire, Deydreus passait doucement sa main contre la nuque de la femme aux cheveux de jais. tout contre son corps, nue, cette dernière passait quant à elle ses doigts sur la plaie cicatrisée qui siégeait sur le torse de son amant. Dans un soupir profond, elle se replaça pour venir se blottir un peu plus contre ce dernier.

    - J'aurais pu te tuer.
    - C'est vrai. Plongeant son regard vairon dans celui de la guerrière, le sombre chevalier se mit à rire doucement. Mais pour ça, il aurait fallut que tu vises mieux.
    - Ce n'est pas drôle.

    Elle quitta alors son étreinte, plaçant ses bras contre sa poitrine dénudée tandis qu'elle fuyait le regard du vétéran. Sur ses joues, un rouge vint s'installer, habillant un peu plus la pâleur de sa peau.

    - Je perds de plus en plus le contrôle. Cela fait plusieurs lunes que j'y pense mais... La soif de sang devient de plus en plus... Forte. La prochaine fois, je ne sais même pas si je pourrais revenir de cet abîme.
    - Tu y arriveras.
    - Tu n'en sais rien.  

    Soupirant longuement, la jeune guerrière leva ses mains en l'air, fixant son regard sur le dos de ces dernières dans une expression emplie de tristesse.

    - Toi, tu parviens à dominer ta propre rage. Tu parviens à faire en sorte qu'elle te soit utile sans te mettre en danger. Je ne suis qu'une bête assoiffée de sang. L'odeur ferreuse agit sur moi comme la plus puissante des drogues. A chaque bataille, cette excitation m'envahit jusqu'à ce que finalement je cède. Je suis violente, sadique. Mais ce n'est même pas ça qui me dérange. C'est ma propre faiblesse. Ce manque de contrôle.

    Silencieux, Deydreus fixait la jeune femme. S'il avait eu l'idée de lui dire quoique ce soit, le chevalier n'en fit rien. Il se contentait de l'observer de ses yeux hétérochromes. Lorsqu'elle se releva finalement et sortit de l'eau, il pivota pour continuer de la regarder, l'air toujours aussi grave. Il savait ce qui allait se passer, mais laissait tout de même les choses se faire. Car il savait que c'était ce qu'il y avait de mieux, pour elle.

    - Je vais partir Dey'. Je vais quitter la compagnie et tenter de comprendre exactement ce que je suis. Ce qui me compose. Apprendre à contrôler ces pulsions sanguines. Si je reste à tes côtés, parmi toute cette violence, je finirais par me perdre, à blesser de nouveaux mes frères d'armes ou à m'en prendre à la chose que je considère le plus.
    - Je vois.

    Un rire fatigué s'échappa des lèvres carmins de la jeune femme qui passait simplement une serviette autour de son corps.

    - A bientôt Deydreus. Que la Lune te protège et que le Soleil réchauffe ton âme.

    Et puis, alors que des perles venaient glisser le long de ses joues, elle quitta la pièce. Et, plus jamais, Deydreus ne la revit.


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  • Mar 24 Jan - 15:02
    Ouvrant les yeux, Deydreus laissa un long grognement sortir de sa gorge. De mauvaise humeur, le chevalier n'avait pas particulièrement apprécié les souvenirs qui étaient venus jouer avec son subconscient. Frottant sa barbe et replaçant ses cheveux rebelles, le reikois se nettoya rapidement le visage avant de reprendre ses affaires pour, finalement, quitter sa chambre tandis que le soleil se levait. Naviguant jusqu'aux tables où il avait mangé la veille, l'homme aux yeux vairons ne prit que quelques fruits avant de se diriger vers le nord de la Panse, afin de pouvoir enfin rencontrer les Egarés.

    L'ambiance dans le quartier nord était totalement différente du reste du fort. Contrairement à l'ambiance "austère" du reste du relais, on trouvait ici de nombreuses tapisseries murales et autre preuves de richesses, quand bien même touts ces ornements faisaient pâle figure par rapport aux plus beaux manoirs d'Ikusa. Avançant silencieusement, Deydreus observait les différents voyageurs et autres gardes qui s'affairaient. Certains sortaient leurs marchandises, les préparant pour le transport ou la revente, d'autres discutaient et négociaient avec les autorités afin de pouvoir poursuivre leur route ou prouver qu'ils étaient bien "en règle" vis à vis de la politique locale. Car il fallait bien l'avouer, les règles de l'Empire ne s'appliquaient que difficilement dans les coins les plus reculés. C'était le cas dans le grand nord, comme c'était le cas au plus profond du désert. Deydreus ne s'en choquait pas. Il était normal que les individus tirent profits de ce genre d'isolement. C'était cela, dans le fond, qui leur permettait aussi de subsister. Il suffisait simplement de s'assurer que les choses n'aillent pas... Trop loin. Que le relais ou la ville paie bien ses taxes au reste de l'Empire ou fournisse bien les hommes d'armes demandés, etc.. Reportant son attention sur la "demeure" des Egarés, le reikois analysa quelques instants le bâtiment. Sur sa façade avait été peint un grand symbole d'œil pleurant. Autour de l'œil deux couronnes avaient été dessinées, l'une portant un joyau en forme de soleil et l'autre en forme de lune. Mis à part ces yeux, le reste du bâtiment demeurait plutôt sobre. Seule la double porte démontrait un tantinet d'extravagance, faite dans un bois rouge vernis et ornée de petits traits d'argent. Au niveau de cette dernière, quatre gardes étaient disposés en deux duos de chaque côtés des ouvertures, scrutant tous les nouveaux arrivants. Apercevant finalement l'officier, ces derniers levèrent leurs mains pour intimer à ce dernier de s'arrêter.

    - Halte. Nom, et raison de votre venue. Les Egarés ne reçoivent que ceux qu'ils ont invité.
    - Deydreus. Tenez.

    Tendant le parchemin que lui avait fourni Guruth la veille, l'homme aux yeux vairons observa les gardes devant lui avec un dédain véritable. Pris dans ses pensées, le chevalier s'imagina simplement trancher la gorge de ces pauvres hommes pour ensuite aller voir les mages. Mais... Cela aurait été un peu embêtant, surtout si le reste du fortin lui tombait dessus. Au bout de quelques longues secondes le type au visage patibulaire rendit le parchemin au reikois dans un grognement à peine étouffé.

    - Allez-y.

    Entrant donc dans le bâtiment, Deydreus plissa les yeux face à l'obscurité qui l'accueillait. A l'intérieur, plusieurs bougies étaient allumées et donnaient à la pièce un air tamisé. De plus, de nombreux encens laissaient leur fumée parfumée stagner dans l'air. L'odeur vanillée manqua de faire tourner la tête au reikois qui s'imagina l'espace d'un instant les nombreux commentaires qu'Alasker aurait lancé en entrant dans cet environnement particulier. Au fond de la pièce, assis en tailleur, trois silhouettes encapuchonnées attendaient en silence. A vue d'oeil, le reikois distinguait deux hommes et une femme. S'approchant légèrement, l'officier attendit lui aussi dans le silence que les mages l'invitent à venir s'installer près d'eux. Relevant légèrement la tête, la figure centrale révéla un visage émacié, couvert de sutures sales et au regard incolore. D'un geste de la main, il indiqua un coussin rougeâtre qui siégeait devant le trio. Dans un soupir, Deydreus vint s'installer et observa un peu plus les trois personnes. Outre l'homme au visage suturé, les deux autres mages se composaient de ce qui ressemblait à une elfe aux traits ridés, et un orc à la longue barbe rousse. Fixant son regard incolore sur l'officier, l'égaré central écarta les bras d'une manière un peu trop pompeuse pour être naturelle.

    - Bienvenue à toi, officier impérial. Que viens-tu faire chez nous? En quoi nos informations pourraient t'être utiles?
    - Je recherche quelqu'un. Qui ne figure pas dans les registres de l'Empire. Je sais qu'elle est passée par ici il y a quelques jours. Peut-être que vous saurez où cette personne se rendait.
    - Qui est-ce?
    - Talia Vulpes. Dirigeante des Crocs de la Dame.

    Un sourire sadique vint alors s'installer sur les lèvres asséchées de l'Egaré.

    - Tu chasses une proie dangereuse, Reikois.
    - Peu m'importe le danger qu'elle représente. C'est mes affaires.
    - Fort bien. Je ne faisais que te prévenir, car il est fort possible qu'elle n'apprécie pas réellement qu'on vienne la déranger.
    - Nous verrons. Je suppose, donc, que vous avez vos informations?
    - C'est exact. Tendant la main vers son homologue elfique, l'égaré récupéra un parchemin sur lequel se trouvait une carte usée. Elle est partie il y a deux jours, en direction du nord. Elle cherchait un village abandonné. Det'Akiris.

    Se figeant légèrement, l'homme aux yeux vairons observa le trio. De tous les endroits du Reike, il fallait qu'elle retourne là bas. Le destin était donc particulièrement cruel.

    - Je vous remercie.

    Se redressant, Deydreus salua les étranges personnages avant de commencer à partir, seulement arrêté par le toussotement volontaire de l'égaré.

    - Prends garde, Deydreus. Tu pourrais détester ce que tu trouveras là bas.

    Et, dans un grognement approbateur, l'armure sombre quitta le bâtiment des oracles.


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  • Mer 25 Jan - 1:05
    Une fois dehors, Deydreus s'empressa de quitter les quartiers nord pour rejoindre rapidement la position de Guruth et des autres mercenaires. En chemin, le chevalier sombre bouscula plusieurs individus qui voguaient à leurs occupations. Ces derniers se retournèrent et grognèrent par agacement mais cessèrent toutes protestations en apercevant les deux lames crantées de l'officier. S'il ne portait pas son armure ni ses atours d'officier, le reikois demeurait menaçant par sa posture et son armement. Arrivant au niveau du vieil orc, Deydreus se contenta de venir se planter devant le concerné, le fixant de ses yeux vairons. Etonné, le peau-verte dévisagea le nouvel arrivant tout en déposant le sac qu'il portait.

    - A ta mine, j'imagine que tu as des informations.
    - Oui. Je sais où elle se trouve. Det'Akiris, ça te parle?
    - Absolument pas. C'est loin?
    - SI nous partons maintenant, nous y serons demain. Je connais la route depuis la Panse.
    - Alors hâtons nous. Sifflant subitement, le vétéran balafré attira l'attention de deux de ses hommes. Je vous laisse finir avec ça les gars, je serais rentré avant la date de notre départ, sinon, continuez de picoler en attendant mon retour. Allons y Deydreus, les chevaux sont déjà prêts.

    Quelques heures plus tard, le duo d'amis se trouvait à présent bien loin des murs rocheux du fortin dissimulé. Ils avaient filé droit vers le nord, évitant volontairement les routes marchandes pour aller plus vite, même si cela signifiait aussi moins de sécurité et moins de lieu de repos potentiels. Deydreus n'en avait cure. Pour lui, seul comptait la rapidité du trajet et Guruth le savait. Ils n'avaient effectué que deux pauses depuis leur départ, chaque fois pour reposer leurs montures et les faire boire. Le soleil était à présent haut dans le ciel et la chaleur mordante venait affaiblir les pauvres destriers tout comme leurs cavaliers. Buvant une nouvelle gorgée tandis qu'il secouait son front en sueur, Deydreus laissa ses yeux courir sur les nombreuses dunes de sables l'entourant. Le fixant d'un air étonné, le vieil orc étira un sourire amusé en achevant son observation.

    - Tu sembles agacé fiston.
    - Ce chemin n'est pas sûr, je préfère m'assurer que tout va bien et qu'aucun gnoll, cerberus ou autres créatures ne viennent se jeter sur nous.
    - Je ne parle pas de ça.

    Quittant son analyse des lieux pour porter son attention vers le peau-verte, Deydreus siffla entre ses dents.

    - Tu comptes me sermonner car je suis acerbe?
    - Absolument pas. Il s'avança légèrement, s'approchant de l'homme aux yeux vairons. Mais tu montres des émotions qui ne sont pas tiennes habituellement. Je t'ai vu dans des situations périlleuses, où notre sort reposait sur des probabilités improbables. Jamais tu n'as été aussi à cran. Cette ville. Que cache-t-elle?  
    - C'est là bas que je l'ai rencontrée pour la première fois. Un long soupir s'échappa de sa gorge. Je te raconterai ce soir. Remettons-nous en route, le vent se lève et je n'ai pas envie de voyager dans une tempête de sable.

    Ils reprirent donc leur route ainsi. Guruth, silencieux, avait accepté le report de la discussion sans négocier quoique ce soit. Il savait, d'expérience, que Deydreus lui raconterait tout ce qu'il souhaiterait dire une fois la nuit tombée. Et il savait aussi qu'insister d'avantage n'aurait de toutes façons été que peu fructueux. Alors, il avait acquiescé et était retourné à sa monture. L'homme aux yeux vairons avait en plus eu raison. A l'horizon, une tempête de sable avançait lentement sur les collines. Pris dedans, les deux voyageurs n'auraient eu d'autres choix que de déployer un abri rapide pour eux et leurs chevaux, ralentissant d'avantage leur progression déjà compliquée. Alors, il valait mieux avancer le plus possible, tenter de contourner l'avancée de cette dernière. Les heures défilèrent donc, le duo jetant régulièrement un oeil par dessus leur épaule pour s'assurer que les vents sableux ne viendraient pas les rattraper. Une fois certains que la tempête ne les frapperait pas, ils purent enfin ralentir le rythme effréné qu'ils avaient adopté, soulageant au passage leurs destriers qui hennissaient presque de fatigue. Repérant un creux de colline avantageux et quelques cactus, Deydreus siffla pour interpeler son vieil ami et lui indiqua la position qu'il souhaitait sécuriser pour la nuit. Car, s'il aurait préféré continuer, le reikois se doutait que l'orc, ou même les montures, n'auraient pas pu suivre le rythme. Le camp fut donc installé relativement rapidement, avec de grandes bâches en toile disposées afin de protéger les chevaux du vent, au cas où.

    Allumant le feu tandis que Guruth récupérait de l'eau sur les cactus et un arbre du voyageur, Deydreus avait toujours cette ville et Talia en pensée. Elle occupait son esprit et cela l'agaçait au plus haut point. Il détestait être embrumé par des idées superflues. Lui qui adoptait habituellement un esprit analytique trouvais déraisonnable de se préoccuper des autres ou même de sa propre situation. Il gardait la tête froide, en toutes circonstances alors, pourquoi est-ce qu'elle venait harceler son esprit? Elle avait disparu depuis des années, il s'en était détaché. Alors. Pourquoi? Dans un grognement étouffé, l'officier sortit de nouveau la lettre qu'il avait reçu pour la lire une nouvelle fois. Plus il regardait son contenu, plus il avait l'impression de lire une lettre d'adieu. Il ne savait juste pas si la mort le concernerait lui, ou elle. Entendant Guruth qui revenait, le reikois rangea le papier dans sa sacoche et observa le vieil orc l'espace d'un instant. Mis à part Alasker, Deydreus n'avait jamais connu de personnes aussi loyal, même si le peau-verte était resté fidèle à la brune aux yeux de jade plutôt qu'à lui. Il éprouvait pour le balafré un profond respect. Encore plus en constatant que ce dernier n'avait pas hésité une seconde à l'accompagner dans sa recherche, même si cela pouvait mener sur la découverte du cadavre de celle qu'il avait choisi de suivre. Quant il vint finalement s'asseoir à ses côtés, le concerné tendit une gourde fraichement remplie à Deydreus qui l'attrapa et déversa un peu de liquide dans sa gorge asséchée. Puis, ils mangèrent silencieusement la viande séchée et les quelques baies qu'ils avaient emporté avec eux. Puis, brisant le silence, Guruth était revenu à la charge avec ses questions. Cette fois, l'homme aux yeux vairons ne balaya pas ces dernières et soupira simplement de nouveau, lassé d'avance des réponses qu'il allait devoir donner.

    - Cela remonte à mes jeunes années dans l'armée, peu avant la guerre civile. Je patrouillais avec mes hommes près des routes commerciales qui alimentaient la ville de Det'Akiris lorsque plusieurs voyageurs paniqués vinrent nous trouver. D'après eux, la ville était attaquée par une horde de bandits et de créatures. Si nous pensions la menace exagérée, nous nous mîmes tout de même en route. Il plongea son regard dans les flammes, comme pour revenir à ces souvenirs lointains. A notre arrivée, il n'y avait aucun bandit. Aucune créature. Aucun habitant. Enfin.. Il n'y en avait plus. Dans les rues, les maisons et au niveau de la grande place, nous ne trouvâmes que des corps desséchés, exsangues. Et tout au milieu de ce charnier surnaturel: une statue de cristal. Rougie par le sang qui la composait et dont les fondations veineuses courraient sur le sol pour rejoindre chaque cadavre. Je revois encore cette forme grâcieuse, meurtrière. Je sens encore l'odeur de sa composition tout comme je perçois la peur de mes alliés de l'époque. J'entends encore le tintement cristallin de sa matière qui se brisait peu à peu pour me la révéler. Cette statue Guruth. C'était Talia.

    Marquant de nouveau une pause, le chevalier sombre sentit un nœud au niveau de son estomac se former. Comme si un manque lointain revenait le saisir subitement.

    - Elle avait utilisé cette magie occulte naturellement. Elle qui n'était qu'une simple garde. Et qui ne l'avait jamais pratiquée. Dans sa soif de sang contre les brigands, elle s'était livrée à un carnage sans pareil. Et elle avait éveillé sa propre malédiction. Les autres soldats la rejetèrent, me demandant de l'abattre. Mais je fis le choix de la prendre à mes côtés, d'exploiter ce potentiel, de mieux la connaître. La suite, tu la connais. Mais... Cette ville... Elle m'avait fait jurer de ne jamais l'y emmener. Afin qu'elle ne puisse jamais contempler de nouveau sa propre monstruosité.  

    Il se leva finalement, quittant le feu et la compagnie de son vieil ami pour rejoindre sa tente, s'arrêtant simplement à l'entrée de cette dernière.

    - Et à présent, je pense qu'elle s'y est rendue pour y mourir.  


    Quarto autem die venit pluvia. [SOLO] Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Deydreus Fictilem
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    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t893-deydreus-fictilem-inter-arma-silent-leges-terminehttps://www.rp-cendres.com/t950-liber-legatus-chronologie-de-deydreus-fictilem
  • Mer 25 Jan - 17:12
    - Bordel de merde! Foutue flotte! Deydreus, passe moi ça!

    Grognant, Guruth tendait la main vers l'homme aux yeux vairons. Si la nuit avait été incroyablement difficile, en raison du vent frappant les tentes et de la tempête de sable qui était venue frapper les bords de leur campement, le réveil l'avait été bien plus. Plongée dans des pluies torrentielles particulièrement rares et violentes, cette partie du désert devenait un enfer boueux et au sol mouvant, rendant les mouvements compliqués. Partis au plus vite, le duo de guerriers faisait maintenant face à un chemin encore plus difficile, et dont les repères fluctuaient à mesure que l'eau ne venait glisser sur le sol aride. Dans un effort d'unité, le vieil orc tentait autant que faire se peut de relier et maintenir les cordes qui permettait aux montures de ne pas trop l'éloigner l'une de l'autre et, surtout, de se soutenir en cas de glissade. Lui fournissant le cordage demandé, Deydreus s'assura auparavant d'avoir bien harnaché Hellhestr qui, dans un nouvel effort, tentait à présent de diriger les deux vétérans dans cet enfer aqueux.

    - De tous les jours de cette foutue année, il fallait que la pluie se décide à tomber pile lors de notre voyage...
    - Que veux-tu Deydreus... Tu dois vraiment être un oiseau de mauvaise augure!

    Un rire s'échappa des lèvres des deux guerriers tandis qu'ils rabattaient respectivement la capuche de leur cape pour se protéger un peu plus des torrents leur tombant dessus. Il était vrai que la scène était d'une ironie sans pareil. Le désert, de par sa nature, ne connaissait que peu de précipitations. Habituellement, on comptait à peine trente jours de pluie dans l'année. C'est ce qui rendait les oasis aussi précieux. Mais, des fois, l'air frais était transporté dans les cieux par des tempêtes de sables comme la veille, perturbant le fragile équilibre ardent de la région sableuse et déclenchant des trombes d'eau. Dans tout ce chaos humide, Deydreus cherchait néanmoins des moyens de se repérer. S'il connaissait plus ou moins la route et se servait d'une boussole pour toujours continuer vers le nord, le reikois tentait d'éviter qu'ils ne dévient trop du chemin optimal, et ce pour deux raisons. Il y avait la notion de temps, naturellement, qui entrait en compte. S'ils voulaient retrouver Talia, il valait mieux agir vite et s'assurer de ne pas laisser trop de temps s'écouler. Il y avait ensuite le danger. Sans repères, le duo pouvait s'aventurer malgré lui sur le territoire de cerberus et autres créatures désertiques qui, territoriaux et apeurés par la tempête, se jetteraient sur eux sans la moindre hésitation.

    C'est ainsi qu'ils progressèrent pendant deux longues heures depuis le levé du soleil. Même si ce dernier semblait vouloir rester caché derrière les épais et capricieux nuages. Dans l'air, des éclairs venaient scarifier les cieux pour s'écraser sur des arbres morts ou des dunes trop hautes. Apercevant une espère d'arche rocheuse, Deydreus siffla pour attirer l'attention de son compagnon de voyage. Même s'il voulait continuer d'avancer, le reikois devait se faire une raison. Ils ne pourraient pas continuer ainsi. Amenant donc le duo jusqu'à l'abri naturel, c'est trempé que le chevalier sombre alluma un feu de camp de fortune. La tâche fut naturellement compliquée, le bois servant de matière première étant trop humide pour permettre une combustion rapide. Finalement, les flammes firent leur apparition, permettant au reikois de se poser contre la roche derrière lui en soupirant. Devant lui Guruth terminait d'essorer la grande cape en lin qu'il portait encore quelques instants plus tôt sur le dos. Venant s'installer près du feu, le peau-verte affichait une mine grave. Repensant à leur discussion de la veille, Deydreus comprenait parfaitement l'attitude de son vieil ami, qui brisa le silence régnant de sa voix grave et violente.

    - Je l'ai toujours considérée comme ma propre fille. Du premier jour où je l'ai vue jusqu'à présent.
    - Je sais, Guruth.

    Un long soupir quitta le corps du vieil orc. Pour la première fois, Deydreus percevait en lui non pas de la mélancolie, mais un profond chagrin.

    - Je me suis toujours préparé à son départ. Je me suis toujours dit, qu'un jour ou l'autre, tout ça la rattraperait finalement. Malgré tous les sacrifices qu'elle a fait, malgré tous ses progrès. Il porta son attention sur l'homme aux yeux vairons, de la crainte siégeant dans son œil valide. Je n'ai pas peur qu'elle meure, Deydreus. J'ai peur qu'elle trépasse seule. Qu'elle se sente abandonnée de tous.

    Se levant de sa position, Deydreus s'approcha simplement de son vieil ami pour déposer sur son épaule une main compatissante. S'il n'avait pas les mots, ni l'envie de s'exprimer oralement, le chevalier sombre comprenait amplement les pensées de son camarade et ce qu'il pouvait ressentir. Etrangement, l'idée de savoir Talia morte venait ceinturer le cœur du reikois comme un torrent de lames s'abattant contre lui. Au final, peut-être s'était-il mentit à lui même toutes ces années, peut-être qu'effectivement, il ne s'en était jamais véritablement détaché? Chassant ces questionnements stupides de ses pensées, le guerrier préféra laisser son esprit combattif reprendre le dessus. Se dirigeant vers les abords de l'abri, le vétéran tenta malgré la pluie de repérer plus ou moins où ils se situaient. D'après ce qu'il estimait, ils n'avaient parcouru qu'une quinzaine de kilomètres depuis leur départ de leur ancien campement. C'était un peu en dessous de la moyenne, mais plutôt raisonnable compte tenu des conditions déplorables dans lesquelles ils évoluaient. Seulement, maintenant que les chevaux étaient fatigués et que l'entièreté de leurs affaires se voyaient alourdies par l'eau, ils allaient surement progresser plus lentement. De ce qu'il se souvenait, Det'Akiris se trouvait encore à une bonne quarantaine de kilomètres. Globalement cinq ou six bonnes heures de voyages, s'ils continuaient au même rythme. Probablement plus en réalité. Soupirant longuement, le reikois laissa son regard glisser le long des dunes. Sur ces dernières, l'eau emportait dans de grands glissement de terrains le sable humide pour venir se déverser dans les contrebas. La scène, étrange et d'une rareté absolue, était particulièrement belle à voir. La nature était une force imposante et destructrice, mais aussi d'une beauté inégalée. Sous la pression et le mouvement de l'eau, de nombreuses datura du désert se retrouvaient emportées et arrachées de leur socle naturel, déversant leur étrange poison dans les flaques boueuses que la pluie provoquait. Toujours silencieux et admiratif de cet étrange spectacle, Deydreus remarqua alors divers formes qui semblaient glisser sur l'horizon. Plissant les yeux pour mieux les apercevoir malgré l'eau qui entravait sa perception, le chevalier laissa un juron quitter sa gorge tandis qu'il attirait de la main l'attention de Guruth.

    - On a de la visite. Une dizaine d'imbéciles. Des mercenaires. Prépare toi, ils seront sur nous d'ici quelques minutes.  


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  • Jeu 26 Jan - 14:56
    Entourant complètement le duo de guerriers, les nouveaux arrivants avaient formé un étau sur Deydreus et Guruth, leur coupant toute possibilité de retraite. Observant ces derniers, le chevalier sombre ne put retenir un léger respect à l'égard de leur progression parfaite. Ils avaient agit vite, à l'ombre de l'orage et de la pluie, leur permettant d'arriver suffisamment vite pour entraver les options des deux vétérans. A leur tenue particulière, Deydreus reconnut rapidement qu'il s'agissait des "Aspirants", les mercenaires fanatiques du Shierak dont lui avait parlé la veille le vieil orc. S'il ne comprenait pas pourquoi ils venaient les déranger en plein désert, le reikois se doutait bien que ce n'était pas pour venir leur offrir à boire et à manger.

    Très vite, certains des mercenaires mirent pied à terre pour s'approcher du duo. A l'avant de ces derniers, se trouvait un elfe qui venait de retirer le grand foulard rouge qui entourait quelques instants plutôt son visage fin. Outre ses traits étirés, l'oreille pointue possédait une long chevelure blonde et des yeux d'un bleus azur. Son port-aliter, couplé à sa tenue du désert, lui donnait un air d'aventurier noble en quête d'artefacts oubliés. Ce qui était, sans aucun doute, assez proche de la réalité. Son regard hautain, enfin, témoignait du dédain qu'il éprouvait à l'égard de l'orc et de l'humain l'accompagnant. A sa ceinture, enfin, trônait une masse à ailettes, ce qui tranchait avec les cimeterres et lames courbes de ses compagnons d'armes. Secouant avec vivacité ses gants et tendant son foulard à l'un de ses compagnons, l'elfe se planta devant le duo de vétérans, ne lâchant pas le peau-verte du regard, comme s'il observait une fiente écrasée contre une statue de l'Empereur.

    - Guruth... Je ne m'attendais pas à voir le mercenaire responsable de l'étoile du matin et des Crocs de la Dame en plein désert, loin de ses hommes.
    - Je pourrais dire la même chose de toi, Hastios.

    Un léger rire s'échappa des lèvres pincées de l'elfe qui se pencha légèrement pour voir sous la capuche de l'homme aux yeux vairons.

    - Et avec qui voyages-tu donc... Il remarqua alors les traits de Deydreus, se redressant subitement, masquant un hoquet de surprise. Un officier supérieur du Reike... Je... J'avoue que je ne m'attendais pas à cela.
    - J'imagine que vous me connaissez?
    - Vaguement. Reprenant de la contenance, l'oreille pointue affichait de nouveau cet air serein. Il faut dire que vos exploits commencent à se répandre à travers le monde. Surtout dans notre milieu. J'avoue que, du coup, je suis encore plus curieux vous concernant Guruth.
    - Notre présence ici ne vous concerne pas.
    - Oh, mais au contraire.

    Prenant un léger temps pour retenir un ricanement naissant, l'elfe laissa un long sourire moqueur se dessiner sur ses lèvres.  

    - Nous traquons une personne. Une mercenaire que notre peau-verte ici présent connait très bien. Voyez-vous, cette dernière a été jugée hérétique par notre organisme et... Nous comptons bien l'interroger. Histoire de tirer les choses au clair, vous comprenez? Si vous la poursuivez également, nous pourrions collaborer... Il écarta les bras, comme un diacre invitant ses ouailles à le rejoindre. Je suis magnanime. Nous savons plus ou moins où elle se trouve alors, si vous nous aidez à retrouver et attraper cette pécheresse, alors je fermerai les yeux sur la collaboration de notre ami ici, et de la potentielle relation que vous auriez avec cette dernière, messire.

    Un long rire s'échappa de la gorge de l'officier. Face à ce dernier, l'elfe fit un pas en arrière et porta naturellement sa main à son arme, se retenant tout de même de la sortir pour le moment. Derrière lui, les autres Aspirants se jetèrent des regards inquiets, la tension commençant à ronger leurs nerfs de fanatiques décérébrés.

    - Partez. Tout simplement. Je n'ai pas le temps pour ça. Cessant de rire, le reikois plongea son regard vairon dans l'azur des yeux de l'elfe qui le dévisageait. Je n'aime ni votre ton ni les menaces que vous osez proférer à mon encontre. Je n'ai pas traversé les guerres de cet Empire pour qu'un pauvre mercenaire ne vienne questionner mes motivations. Surtout de la part d'un rat comme vous.
    - Comment osez-v...

    La lame s'était enfoncée rapidement, traversant la poitrine de l'oreille pointue pour remonter rapidement jusqu'aux trapèzes gauche dans un mouvement vif. La gerbe de sang qui avait giclé du corps du fameux Hastios gicla dans les airs comme un torrent violent. S'écroulant sur le sol, le mercenaire était resté figé dans une expression colérique et surprise. Derrière lui, ses hommes avaient tenté de sortir leurs armes, comprenant que la situation avait dégénérée. Le plus proche avait eu le crâne enfoncé par le marteau de guerre de Guruth, projetant sa cervelle sur des morceaux de roches humides. Continuant sur sa lancée, Deydreus s'était attaqué au second mercenaire, sectionnant cette fois le poignet directeur de l'individu avant de venir découper sa gorge dans un mouvement latéral. Les autres mercenaires, enragés, se lancèrent alors à l'assaut du duo de vétéran. Ne se préoccupant pas de son ami, le chevalier sombre se contenta de s'élancer contre les adversaires qui lui faisaient face. S'ils semblaient plus efficaces que la plupart des bandits et rebelles qu'il combattait habituellement, ces hommes ne faisaient clairement pas le poids. Leurs mouvements étaient rapides, instinctifs, mais manquaient cruellement de technicité. Le premier tomba dans une contre attaque du chevalier sombre, ses viscères se déversant sur le sol mouillé, tandis qu'un autre de ses camarades le rejoignait dans l'au delà après avoir été tranché en deux. Esquivant ensuite une frappe intelligente qui visait son crâne, l'homme aux yeux vairons se contorsionna pour venir frapper l'intérieur de la jambe du bretteur qui s'opposait à lui, sectionnant l'arrière de ses genoux avant d'enfoncer sa seconde lame dans son plastron, perforant l'acier et la chair d'un seul mouvement. Dans un gargouillis sanglant, l'assaillant ne put qu'observer sa propre mort. Le dernier mercenaire face à Deydreus, dans un mouvement de panique, tenta de fuir en remontant sur sa monture qui hennissait, paniquée. Sa plainte s'acheva lorsque la lame dentée du sombre chevalier vint décapiter son maître tout en tranchant sa propre encolure. L'homme, comme le cheval, s'écroulèrent au sol dans une flaque de sang. Le reikois reporta alors son attention sur le reste du combat et constata, avec satisfaction, que Guruth était parvenu à se débarrasser des autres mercenaires. Chacun portait sur lui la marque de la lourde arme du vieil orc, démontrant parfois un plastron enfoncé ou divers os brisés. Rougi par le sang de ses victimes, l'arme en question continuait de tourner machinalement dans les mains de son porteur qui faisait redescendre sa propre adrénaline par cette manœuvre. Fixant Deydreus de son regard ambré, une expression curieuse siégeait sur les traits du peau-verte.

    - Nous étions obligés de les tuer?
    - Non, mais cela rend les choses plus simples.
    - Plus simples? Comment vont réagir leurs amis quand ils se rendront compte que dix de leurs compagnons ne sont pas revenus?
    - Comment auraient-ils réagit si nous étions directement allés sur place avec eux et que Talia se trouve là bas hum? Penses-tu qu'ils seraient simplement repartis sagement vers la Panse en abandonnant leur quête? As-tu oublié à quel point le fanatisme rend les gens idiots Guruth? La vie de mercenaire t'a-t-elle fait oublié à quoi ressemblait un ennemi potentiel?
    - Et la guerre t'a-t-elle privé du peu d'humanité que tu avais, Deydreus? Ces hommes auraient put être intimidés si nous avions été plus malins.

    Le guerrier fixa alors son vieil ami droit dans les yeux en silence, mettant fin à la discussion. Son visage, froid et inexpressif, laissait tout de même entrevoir dans son regard tout le mépris qu'il avait pour la dernière phrase de l'orc. Son humanité? Voila un argument bien pauvre. Surtout lorsque c'était cette dernière qui l'avait poussé à s'aventurer dans ces lieux de prime abord.

    - Reprenons notre route, notre équipement est sec, et je ne souhaite pas être présent lorsque les Terarus viendront se repaître de leur chair.  


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  • Jeu 26 Jan - 21:20
    Sur sa monture, Deydreus avançait en fixant la route devant lui. Cela faisait une bonne heure qu'ils avaient quitté l'arche en pierre et, toujours, la pluie tombait comme si elle comptait noyer le désert. Rabattant la capuche qui protégeait son visage, le reikois faisait attention à ce que le duo ne glisse pas sur une mauvaise pente. Plus aucun "chemin" n'était visible et il devenait vraiment compliqué d'avancer à un rythme plus ou moins rapide. Alors, ils piétinaient peu à peu. Centimètre par centimètre s'il le fallait. Mais ils avançaient. Tournant la tête pour observer le vieil orc, le chevalier étudia les traits bourrus de son ami. Grognant et gesticulant alors qu'il tentait de chasser de l'eau qui stagnait sur un plus de son manteau, le visage du guerrier portait les traces de ses combats passés, et de la blessure reçue à cause de Talia. On pouvait également voir qu'il restait un peu agacé par le combat ayant eu lieu plus tôt. Guruth avait toujours été ainsi, même dans l'armée. Il faisait partie de cette vieille génération, qui ne tuait qu'en absolue nécessité et voyait d'un mauvais oeil les effusions de sang gratuites. Si, dans certaines situations, Deydreus partageait son point de vue, la violence permettait généralement de limiter bon nombres de problèmes. Ce genre de mentalité pouvaient s'avérer problématiques pour des leaders un peu trop sanguins, surtout si le second qui pensait ainsi osait défier l'autorité de son supérieur. Mais l'orc faisait partie des intelligents. Il ne remettait jamais en cause son chef sur l'instant présent. Il tirait son arme s'il le fallait, et s'expliquait par la suite avec le concerné. Et seulement s'ils étaient seuls. C'était un bon élément, qui combattait tout aussi bien qu'il ne réfléchissait. Aux côtés de personnes trop extrêmes, il permettait d'apporter un peu de nuance, de subtilité et de raison. C'est pour cela aussi que Deydreus n'avait pas été surpris ni tenue rigueur au peau-verte quand il avait quitté son service pour rejoindre la femme à la peau pale.  

    A présent, le vieil orc s'était lancé sans réfléchir dans cette quête. Sa loyauté était vraiment remarquable. Tout comme son talent. Repensant à l'affrontement, le reikois revit les corps mutiles des mercenaires. S'il avait été légèrement moins rapide que lui, l'orc avait tout de même réussit l'exploit d'écraser le thorax de l'adversaire le plus proche sans que ce dernier n'ait le temps de sortir sa propre arme. Il avait également sa force surhumaine, naturellement présente grâce à son sang. Si Deydreus aurait dut l'affronter, il aurait sans aucun doute gagné, mais non sans mal. Fort heureusement, ces pensées n'étaient que des hypothèses car il était assez improbable que le peau-verte ne vienne s'en prendre à l'officier, surtout compte tenu de leur besoin mutuel de l'autre pour retrouver Talia. Reportant finalement son attention sur la route, Deydreus remarqua différentes irrégularités qui dévalaient vers eux. Comme il l'avait craint, ils avaient dévié de leur route à cause de la pluie et s'étaient aventurés sur le territoire de cerberus apeurés. Ces derniers, dans un réflexe, filaient à présent vers eux, toutes creux dehors. Levant le bras et désignant les créatures, le chevalier frappa de ses talons les flancs humides de son destrier. Etant donné la vision médiocre, et leur position, il était stupide d'envisager de combattre les animaux dans ces conditions. Alors, ils devaient se repositionner. Soit pour s'éloigner suffisamment du territoire des bêtes afin qu'elles abandonnent la traque, ou bien pour pouvoir les frapper une à une, évitant ainsi d'être déséquilibré par les assauts répétés des canidés.      

    Le duo accéléra donc autant que les chevaux le permirent. Passant le creux de la dune et achevant l'ascension d'une énième pente, les cerberus continuaient pourtant de les poursuivre, aboyant férocement, donnant à la scène une ambiance encore plus apocalyptique. Et rien ne s'arrangea lorsque le plus près d'entre eux ouvrit la gueule et qu'un flot de flammes fusa en direction de l'homme aux yeux vairons. Glissant le long du côté de l'équidé, Deydreus sentit la vive chaleur des flammes courir contre sa tenue et sa peau. Dans un crépitement, sa régénération s'activa pour calmer les cloques qui étaient venues s'installer sur son épiderme. Dans un hennissement paniqué, la monture du chevalier se cambra, manquant de faire tomber son cavalier. Dans un grognement, Deydreus se hissa contre l'animal et lui tapota l'encolure, parvenant à calmer la monture de guerre. Derrière lui, Guruth balayait son marteau de guerre sur les côtés, tentant de faire fuir les animaux qui tentaient de s'en prendre à lui. De ce que le reikois percevait, l'une des bêtes était parvenue à mordre sa jambes dans un ultime effort, avant de recevoir un violent coup sur la gueule pour finir sa triste vie dans un sable qui la recouvrait déjà. Une nouvelle vague de flammes passa alors juste au dessus de la tête du cavalier qui laissa un juron s'échapper de sa gorge. A présent au sommet de la dune, Deydreus fit pivoter sa monture et sorti sa lame dans un geste rapide. Ils venaient d'atteindre un terrain favorable. Balayant Silence, le reikois trancha les multiples têtes du cerberus le plus proche, cambrant de nouveau son destrier, comme pour intimider le reste de la meute tandis que Guruth parvenait à ses côtés. Dans un couinement synchronisé, les canidés décidèrent finalement d'abandonner leur poursuite. Attendant quelques instants le chevalier sombre fixa ensuite son vieil ami, inspectant au passage la trace de crocs qui avait marqué sa jambière.

    - Rien de grave?
    - Nan. A part quelques ecchymoses, je n'ai rien. Il faut croire que cette vieille armure m'aura aidé une fois de plus. En revanche... Deydreus?
    - Oui?
    - Est-ce que tu peux te calmer sur la malchance? J'en ai assez de devoir cavaler comme un dingue car le monde entier souhaite visiblement nous arrêter.

    Et, dans un rire partagé, le duo se remit alors en route. Affrontant la tempête.


    Quarto autem die venit pluvia. [SOLO] Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Deydreus Fictilem
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  • Ven 27 Jan - 13:48
    La seconde partie de cette journée fut un peu plus "calme". Si l'eau tombait toujours en trombes, aucune créature et aucun voyageur ne vint arrêter la progression du duo de vétérans. Au bout d'une heure de voyage après l'altercation avec les canidés, le sol sableux laissa peu à peu sa place à une terre aride, noyée par une pluie torrentielle qui venait recouvrir la terre carmin. Sur ce sol plus "dur", les chevaux purent avancer à un rythme plus rapide, permettant aux deux compagnons de rattraper un peu le retard qu'ils avaient pris. S'arrêtant quelques instants pour observer l'horizon, Deydreus tentait de se repérer autant qu'il le pouvait à l'aide de sa boussole et de l'environnement. Det'Akiris était relativement enfoncée dans les terres et il était compliqué de pouvoir distinguer rapidement les routes menant à la cité abandonnée, encore plus avec un temps aussi mauvais. Nichée au pieds des montagnes faisant la frontière entre le désert et les terres du nord, le chevalier savait qu'il n'avait, au pire des cas, qu'à continuer jusqu'aux montagnes puis redescendre légèrement vers le sud est. Même si cela les aurait forcé à faire un détour beaucoup trop grand vis à vis du temps qu'ils essayaient de préserver.

    C'est vers la fin de l'après-midi que les choses "s'améliorèrent" enfin. Tandis que le sentiment d'être sec était devenu un lointain souvenir pour les deux vétérans, Deydreus remarqua un léger chemin boueux qui semblait glisser aux travers des fissures terrestres, courant jusqu'à l'horizon. Etant donné leur position et le temps passé depuis leur départ de la Panse, cela ne faisait aucun doute pour le chevalier. Il s'agissait d'une des anciennes routes menant à la cité oubliée. Entrainant donc sa monture sur cette voie, l'homme aux yeux vairons laissa son esprit vagabonder alors que son destrier hennissait de manière régulière, démontrant sa mauvaise humeur. Qu'allait-il se passer lorsqu'enfin ils parviendraient jusque là bas? Et si Talia n'y était pas, auraient-ils d'autres pistes? Et si elle y était bien? Que ferait-il? Comment l'approcher? Un flot continue de questions venait assaillir l'esprit du reikois qui tentait, en vain, de répondre de manière posé à chacune de ses craintes. A quelques reprises, Deydreus s'agaça même à penser qu'il aurait mieux fait d'ignorer purement et simplement la lettre. Sortant de ses pensées alors qu'il visualisait au loin de nombreuses installations, le reikois se tourna vers le vieil orc qui l'accompagnait.

    - Voici Det'Akiris. L'ancienne "lionne des montagnes". Visiblement, le temps ne l'a pas épargnée. Allons-y.

    Entourée par des grands remparts de pierre dont la météo avait provoqué une légère érosion, la cité gardait tout de même son apparence fortifiée et glorieuse. Derrière les murs, ceinturant la ville, des monticules rocheux venaient ajouter une protection naturelle supplémentaire à ce qui était autrefois une ville animée. A présent, seule la lourde pluie venait frapper sa terre rougie et malgré la présence de vieille lanternes ici et là, plus rien ne montrait qu'une civilisation s'y était établie. La nature avait également commencé à reprendre ses droits, provoquant l'effondrement de quelques tours de guet et laissant des plantes habituées aux climats chaud se frayer un chemin à travers différentes failles, résultat logique d'un non entretien des lieux. Face à la grande porte, Guruth et Deydreus laissèrent leurs chevaux, les attachant à de vieux piquets prévus autrefois pour le stationnement temporaire des caravanes de marchands qui transitaient dans la région. S'approchant de l'entrée de la ville, le chevalier sombre souffla longuement et prit quelques secondes pour observer un peu plus la façade extérieure. De vieille bannières, déchirées et tâchées par la terre humide, affichaient les anciennes armoiries du royaume et donnaient étrangement un grand sentiment nostalgique à leurs observateurs. Ce lieu, abandonné, ne renvoyait à ses visiteurs qu'un seul message: le néant. La futilité de la lutte pour sa propre survie et l'inéluctable mortalité des civilisations. C'est donc dans un long soupir que Deydreus se décida enfin à passer les deux portes en bois défoncées qui empêchaient autrefois les intrus de venir perturber la vie paisible des habitants de Det'Akiris.

    Une fois à l'intérieur de la cité, le chevalier fut frappé par une nouvelle vision mélancolique. Les anciennes maisons, faites de bois et de chaux, avaient complètement perdus de leur superbe. Des anciens murs blancs, il ne demeurait aujourd'hui que des pans rougies et sales, lorsqu'ils n'étaient pas simplement éventrés ou effondrés. Au sol, les chemins de terres et avenues dessinés étaient devenus des lit de boue et d'eau stagnante, noyant dans ce mélange aqueux des restes squelettiques, derniers témoins de l'attaque ayant mis fin à la vie de la cité. Se penchant sur l'un des corps, Deydreus essayait de voir s'il pouvait remarquer la présence de crocs ou autres morsures, qui auraient pu indiquer que des charognards se seraient installés ici. Malheureusement, aucun des corps étendus dans la rue qu'ils arpentaient ne semblaient porter de telles marques. Tous, en revanche, laissait courir de leurs dépouilles un long filament cristallin, qui en rejoignait d'autres pour partir un peu plus profondément dans la ville. Malgré toutes ces années, la trace de la magie de sang semblait toujours être présente. Elle s'était implantée dans cette cité comme une marque au fer blanc sur la peau du bétail. Preuve indélébile d'une cruauté et d'un carnage non désirés. Entrant dans l'une des vieilles maisons, le chevalier sombre laissa son regard vairon glisser sur l'intérieur de cette dernière. Tout était encore en place. Des couverts dressés sur la table pour le repas, aux jouets en bois des enfants. Rien n'avait été déplacé. Aucun pillage n'avait eu lieu, étrangement. Tout semblait si... Figé dans le temps. Comme une bulle mortuaire, seulement brisée par la nature qui revenait conquérir ce que les mortels avaient acquis. Se penchant légèrement, l'homme aux yeux vairons fixa les restes asséchés de ce qui était autrefois une petite fille. Blottissant un petit ourson dont le tissu s'était désagrégé et donnait à présent un air morbide à la peluche, l'enfant semblait s'être accroché à l'objet, probablement terrifiée. Arrachant le dit oursin des bras du cadavre, Deydreus ne fit pas attention au léger craquement que ces derniers firent lorsqu'il analysa la peluche en silence. Dans un soupir, il replaça finalement l'objet contre la dépouille, se redressant. Il ne ressentait rien, étrangement. Aucune tristesse, aucune pitié envers toute cette ville qui s'était retrouvée victime d'un pouvoir incontrôlé. La seule peine qu'il pouvait potentiellement ressentir, était à l'égard de Talia, qui si elle était présente, devait à présent affronter le poids de ses propres actions. Guruth, se tenant sur le seuil de la porte de la maisonnée, affichait quant à lui une mine emplie de tristesse. Le vieux guerrier semblait visiblement encaisser difficilement ce spectacle mélancolique.      

    - Rien ne semble avoir bougé depuis tout ce temps... Pourquoi la ville n'a jamais été réhabitée?
    - Elle se trouve loin de tout. Seule aux pieds des montagnes. Loin des réseaux commerciaux. Peu de gens auraient souhaité venir, encore moins s'ils avaient eu connaissance du massacre ayant eu lieu. Cette terre a vu naitre des familles pendant des générations, et elle est aujourd'hui un tombeau à ciel ouvert. Oublié de tous, mis à part une dizaine d'individus.

    Se retournant vers son compagnon et le rejoignant, Deydreus quitta la bâtisse sans plus de cérémonie, fixant de son regard la suite de la ruelle.

    - Allons-y Guruth. Allons voir si Talia est bien ici.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Ven 27 Jan - 22:10
    Mort. Désolation. Solitude. Les ruines de la ville ne dégageaient rien de plus. Marchant silencieusement, le duo progressait donc en direction de la place centrale, ne s'arrêtant que pour observer avec plus ou moins d'intérêt les différentes dépouilles asséchés ou bien se mettre à l'abri quelques instants. La pluie ne cessait de tomber, comme si les cieux eux même pleuraient encore la mort de toutes ces vies innocentes. Fixant le ciel gris, Deydreus revoyait dans son esprit le jour de leur arrivée. Contrairement à aujourd'hui, un sol aride les avait accueilli, même pas humidifié par le sang qui s'était écoulé de tous les corps étendus par terre. Deydreus revoyait encore les traits de chaque victime, ainsi que le silence gêné de ses hommes. Ils étaient apeurés, inquiets. Certains voulaient même repartir sans percer le mystère de la situation. Mais ils avaient poursuivi leur marche jusqu'au coeur de la ville. Comme aujourd'hui ils continuaient leur progression. Même s'ils ne savaient pas sur quoi ils allaient tomber.

    Finalement, les deux guerriers parvinrent jusqu'à la grand-place. A l'instar du reste de la ville, une grande atmosphère de désolation régnait. Eclairée par les éclairs qui déchiraient le ciel, l'endroit adoptait de temps à autres des teintes plus claires et plus belles. Le sol, noyé par la pluie battante, dégueulait de multiples flaques qui reflétaient la lumière naturelle et masquaient une partie des restes qui se trouvaient là. Le plus intriguant, cependant, se trouvait au centre de la dite place. Plantée dans divers éclats rocheux, une forme cristalline semblable à une jeune femme se dressait silencieusement. A ses "pieds", la roche semblait s'être "ouverte" dans de grands pétales carmins cristallins tandis que des veines s'étendaient par terre et courraient un peu partout dans la ville dans une spirale infernale. Etrangement, la figure adoptait des vêtements de cristal qui recouvraient ses formes avec modestie. Son visage était quant à lui recouvert entièrement par les éclats brillants, masquant les traits potentiels de la forme féminine. Au niveau de ses bras et dans son dos, enfin, de multiples filament cristallins s'élevaient dans les cieux, comme des ailes déployées et brisées, révélant ce qui était, autrefois, le cocon de Talia. S'en approchant silencieusement, le chevalier sombre observa la sculpture avec une nostalgie qui le surprit étonnamment. Il la revoyait, brisée et au sol, à sa merci. Il revoyait sa beauté. Son regard.

    - Où est-elle Deydreus... Où est Talia?

    Sortant de ses pensées mélancoliques, l'homme aux yeux vairons fixa le vieil orc avant de reporter son attention sur l'arrière de la statue, et l'ancienne chapelle du Shierak qui se trouvait un peu plus loin au nord de la ville.

    - Si elle est revenue ici, et ne s'est pas laissée mourir aux pieds de sa propre statue... Alors elle se trouve là bas.  

    Alors, ils se remirent en route. Quittant la place, le duo s'aventura dans les quartiers nord. Ces derniers, comme le reste de la ville, n'avaient pas été épargnés par la mort et l'abandon. Si les murs démontraient autrefois l'appartenance à des classes sociales plus élevées, il n'en était aujourd'hui plus rien. Le bois des poutres, rongé par le temps et la météo capricieuse, s'était disloqué et avait provoqué l'effondrement de multiples toitures. Pour les bâtisses encore debout, c'était les murs qui s'étaient abîmés et se voyaient éventrés. Ici et là, on pouvait apercevoir entre les ouvertures les anciennes richesses et autres babioles brillantes que les habitations détenaient toujours. Deydreus les ignorait, tentant de se concentrer sur la chapelle qui se trouvait plus loin. Depuis les rues, les vétérans pouvaient déjà apercevoir la toiture de cette dernière. Contrairement aux nombreuses demeures, le toit était toujours intact et, situé en hauteur, le lieu de culte dominait littéralement le reste de la ville.

    Une fois parvenu devant le temple, le chevalier sombre observa la lourde porte de bois sculpté et la pierre gravée de l'entrée. A l'instar de la toiture, tout semblait plus ou moins intact, mis à part les dommages naturels causés par le temps. Poussant donc la porte, Deydreus entra enfin dans la chapelle. A l'intérieur, une odeur d'encens vint immédiatement saisir les narines du reikois tandis qu'il laissait glisser ses yeux sur les sculptures qui dominaient l'intérieur. Sur le plafond et les murs, de grandes tapisseries représentaient une multitude d'étoiles brillantes sur un fond violacé. Les nombreux bancs en bois, désagrégés par le manque d'entretien, s'étaient effondrés et venaient recouvrir le tapis de sol de petits copeaux de bois pourris. Tout au fond, enfin, un autel de marbre se voyait dominé par deux immenses statues. La première, représentant un homme dont la poitrine était gravée d'un soleil, tendait la main vers la seconde forme qui représentait quant à elle une femme dont le symbole lunaire siégeait sur le ventre. Leurs mains jointes formaient une grande arche de marbre qui dominait la personne agenouillée devant le dit autel.

    Talia était là, silencieuse. A genoux devant les statues, elle avait joint ses mains et posé son front contre ces dernières, priant les divinités du Soleil et de la Lune. Dans toute la pièce, le son atténué de sa voix résonnait doucement dans la chapelle, formant une mélodie que les oreilles de Deydreus appréciait étrangement. Vêtue d'une armure légère, on pouvait facilement deviner les formes de la guerrière dont les cheveux de jais tombaient en cascade ses les côtés de sa tête et son dos. A sa ceinture, une paires de khépeshs stagnaient, renvoyant quelque peu la lumière des bougies que la femme pale avait allumées. Au niveau de sa tête, une couronne séjournait dans sa tignasse, rappelant vaguement la forme d'une couronne de lauriers. Redressant finalement la tête lorsque le chevalier sombre referma la lourde porte et releva sa capuche, Talia se retourna pour fixer l'homme aux yeux vairons. Son visage, bien que marqué par de multiples cicatrices qui témoignaient de la violence des combats que la femme avait mené, n'avait perdu en aucun cas sa superbe. Ses lèvres pulpeuses, couplées à ses yeux de jade, lui donnaient un air de séductrice, ou de prédatrice. Se perdant dans ce regard déterminé, Deydreus ne savait pas vraiment ce qu'il devait dire ou faire. Alors il restait là, à l'entrée de la chapelle, attendant un mouvement quelconque de la femme ou de l'orc qui se trouvait à côté de lui. Puis, s'avançant d'un pas tandis qu'elle joignait ses mains devant elle, Talia prit finalement la parole.

    - Je vois que tu as répondu à l'appel de ma lettre, Deydreus.    


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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