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    Zéphyr Zoldyck
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  • Jeu 16 Fév - 19:31
    Le Dôme des murmures.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce endroit paraît immense la première fois qu’on y met les pieds. Et il y a de quoi se sentir perdu avec ce lieu vaste, qui paraît presque sans fin. Ce qui attire évidemment l’attention, c’est ces salons mondains, qui parlent tantôt de littérature, tantôt d’art et de sculpture, tantôt de poésie et de peinture. Agrémenté de salles de bal et de banquet, c’est un centre culturel qui est bien vu à Ikusa, et qui resplendit généralement de vie, quand la haute-société s’y réunit. L’Eclipse a également de quoi attirer les nobles de la ville. Cette maison de plaisir, qui est également un casino où on peut s’amuser aux jeux d’argent, a de quoi satisfaire les plus joueurs et les plus luxurieux. Puis, comment passer outre le bar célèbre de ce quartier ? Il est animé de jour comme de nuit, dit-on, et si on est trop fatigué pour rentrer chez soi, il y a toujours moyen de trouver un lit à l’intérieur ou à proximité du Dôme. Une auberge est là pour ça. On pourrait citer encore d’autres lieux phares de ce quartier et de ce bâtiment sphérique, mais une chose est sûre : les pièces et les salles s’entremêlent, tout respire le luxe et la prospérité, et on se trouve en définitive dans un joli labyrinthe, façonné savamment par son ancienne propriétaire.

    Il est évidemment impossible de ne pas mentionner l’Aiguille, cette fameuse tour au bord du Dôme, qui a été construite à l’ombre du palais royal. On dit que le soleil n’y pénètre jamais. Est-ce une légende ou la pure vérité ? Zéphyr doit bien admettre qu’il n’en a pas grand-chose à faire alors qu’il s’avance d’un pas leste à l’intérieur du Dôme. Pour peu, on croirait que c’est lui qui est le maître des lieux, tant sa démarche est rapide et assurée. L’homme sait où il va, et en l’occurrence, ce n’est pas dans un des salons mondains, ni dans la maison des plaisirs qu’il compte s’arrêter. A dire vrai, personne n'est là pour le voir, personne n’est là pour l’accueillir. C’est qu’on est tout juste à l’aube d’une froide matinée de décembre. La noblesse est encore endormie, les filles de joie sont pour la plupart dans leurs lits, et les employés du bar n’attendent plus aucun client. Le musée lui-même – car oui, il y a même un musée à l’intérieur du Dôme – n’est pas ouvert à cette heure. L’espion passe donc comme une ombre dans ce lieu rempli de luxe. Une seule chose l’intéresse, pour l’heure, et cette chose, ou plutôt cette demoiselle, n’est pas présente dans ce milieu richissime.

    La chercher pourrait lui prendre des heures, tant ce endroit est immense, mais il a généralement un bon instinct. La fille adoptive d’Aurilia ne peut se trouver que dans la tour, car c’est là qu’elle a toujours vécu. Elle ne connaît pas l’Oreille, c’est tout juste si elle a parfois posé les yeux sur lui. Mais Zéphyr et Aurilia ont très tôt collaboré ensemble dans le cadre de leurs métiers d’espion. Il a donc entendu parler d’Elya, cette jeune femme à la peau pâle et aux longs cheveux ébènes. De ce que lui a dit sa mère, elle est une prodige, une guerrière qui absorbe l’enseignement des autres avec une facilité déconcertante. Le plus ironique, c’est que l’intéressée ne se rend pas compte de son potentiel. C’est peut-être bien, dans un sens, puisque cela l’empêche de devenir orgueilleuse. Un espion efficace est bien celui qui ne se surestime pas. D’autre part, ne pas exploiter toutes ses capacités peut être véritable gâchis. Alors, parfois, il faut un déclic, une petite étincelle qui nous permet d’avoir de nouveaux horizons. Zéphyr vient spécifiquement pour cela. Elya est une perle brute, mais qui peut devenir un véritable joyau si on la guide bien. Haz, la garde royale, lui a appris l’art de la lame, il le sait, et de ce qu’il a ouï-dire, la Reikoise améliore ses compétences magiques avec une femme de Magic. C’est bien, mais il faut encore aller plus loin. Aurilia a fait de sa fille une machine à tuer, un outil au service de son réseau. Aujourd’hui, elle peut être davantage, surtout que la situation a changé. La jeune combattante ne pourra plus compter sur sa mère, désormais, car cette dernière s’est volatilisée du jour au lendemain sans laisser de traces. La nouvelle n’a pas forcément ravi le maître-espion, d’ailleurs. Avoir une subordonnée de plusieurs siècles qui disparaît, et qui connait en outre beaucoup de choses sur l’Empire, ça ne fait pas ses affaires. Il a bien sûr envoyé ses agents pour enquêter, et lui-même se penchera sur le sujet, mais l’Oreille ne sait pas encore s'il va la retrouver. Aurilia sait disparaître, si elle désire réellement. Irait-elle jusqu’à donner des informations sur le Reike ? il en doute quelque peu, ce serait mettre en péril tout ce qu’elle a créé jusqu’ici.

    Mais le Dôme, l’Eclipse, le quartier entier ne sont plus gérés par son illustre patronne, désormais. Et il faut en donner la gérance à quelqu’un. Zéphyr sait qu’Aurilia a tout légué à sa fille, mais il ne compte pas donner ce domaine à une incompétente qui ne sait pas comment manipuler un si vaste réseau d’information.

    C’est aussi la raison de sa présence. Le maître espion veut la tester personnellement, pour voir si elle est capable de reprendre ce fardeau. Une part de lui tend à penser que la demoiselle a ses chances, mais une autre part reste sceptique et doit être convaincue. Elle est jeune. A-t-elle le caractère pour reprendre une partie des charges de sa mère ? Est-elle affectée par sa disparition précoce ? Comment le prend-elle et comment considère-t-elle son avenir ?

    C’est toutes des questions auxquelles il doit trouver une réponse et c’est pourquoi l’homme s’aventure dans l’Aiguille.

    Personne n’entre dans la tour, c’est un domaine réservé à Aurilia et à sa protégée. Mais personne ne commande à l’Oreille non plus, si ce n’est le couple impérial. L’homme donc monte à l’intérieur de l’édifice, cherche à deviner où elle se trouve. S’il est silencieux comme une autre, l’endroit est tout aussi désert. Vide est le somptueux salon, vide est la cuisine et l’établi où sont rangés quelques ingrédients, vide est enfin la chambre où l’intéressée doit dormir. Alors Zéphyr s'arrête un instant et finit par deviner où la miss pourrait être allée. Il finit donc par stopper ses recherches pour aller tout au sommet de l’Aiguille. En haut de l’édifice se trouve un terrain d’entrainement où la fille de l’ancienne espionne peut se trouver. Quand il arrive finalement sur place et qu’il entend le bruit caractéristique d’un entrainement, un mince sourire satisfait vient finalement orner ses lèvres. Il l’a trouvée.

    Elia Steren, par contre, ne l’a pas encore entendu. Peut-être parce qu’elle est concentrée sur sa cible, ou peut-être encore parce qu’elle se croit seule. En d’autres circonstances, s’il était son entraineur, Zéphyr l’aurait peut-être attaquée en traître pour tester ses réflexes. Mais ce serait une piètre entrée en vigueur, et ça réduirait considérablement ses chances d’obtenir la confiance de la jeune femme. Or il en a besoin pour la jauger plus facilement.

    Alors le maître-espion s’adosse au mur à côté de la porte et croise les bras. Il attendra qu’elle ait fini, il attendra qu’elle se rende compte de sa présence, aussi. De toute façon, il n’est pas pressé. Un de ses clones gère ses affaires au palais, et il pourra très bien prendre connaissance de tout ce qu’il s’est passé quand il retournera dans son bureau un peu plus tard.

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  • Ven 17 Fév - 2:26
    Elia était réglée comme une horloge, sa vie s’enchaînant comme du papier a musique. Elle n'avait jamais eu besoin d'un quelconque moyen de se réveiller a l'heure. Elle était simplement capable de décider quand se réveiller, et sauf cas exceptionnel, c’était la que son corps s’éveillait. Ca faisait parti de son entraînement, et elle savait comment laisser son corps se détendre, plus ou moins, et ainsi, rester plus ou moins fortement a l’affût.

    Elle ouvrit les yeux, et il faisait toujours sombre dehors, comme prévu. De toute manière le soleil ne venait jamais frapper les fenêtres, mais elle avait l'habitude. Elle avait prit goût a l'obscurité, a l'endroit ou elle pouvait être elle. Dans la lumière, elle enchaînait les masques, et ici, dans cette pièce, elle pouvait être Elia.

    Avec Cyradil, elle avait pu goutter au plaisir de connaître de véritables émotions. Mais aujourd'hui, il fallait revenir a la réalité. Elle devait s’entraîner, et ensuite commencer a voir quoi faire de ce fameux héritage qui venait de lui tomber dessus.

    Elle était arrivé en ville en se préparant a retrouver sa mentor, pour découvrir qu'il ne restait qu'une multitude de possession qui lui était officiellement destinés. Même si quelqu'un avait voulu s'en emparer, c’était globalement impossible tant qu'elle n'avait pas signé un papier l'acceptant. Même si elle mourrait les possessions reviendraient a la couronne, alors ce n’était pas forcément le plan le plus intelligent.

    Alors qu'elle enfilait une tenue d’entraînement, quelque chose de court et de pratique, elle songea a cet endroit. Plus d'une centaine de personnes, désormais, dépendait d'elle. Elle devait gérer en plus de ça les rentrées et sorties d'argents, être la personne mettant la jour le livre des rumeurs, un ouvrage ou chaque soir, la maîtresse de la tour devait répertorier tout ce qu'elle écoutait. Le livre était magique. Et seule la propriétaire pouvait voir ce qui était écrit dedans. Elia ne pourrait de toute façon pas la mettre a jour quand elle était en mission, mais quand elle le pouvait, elle le devrait.

    Elle commença a grimper les marches pour atteindre le sommet du bâtiment. Elle dépassa la partie intérieur de la zone d’entraînement pour se retrouver dans la fraîcheur hivernale du matin. Elle allait pouvoir se décrasser, elle n'avait fait aucun exercice physique depuis son retour de la République.

    Elle commença par courir tranquillement en s'échauffant autour de la pièce, courant en cercle vers le bord a peine protégé par une petite rambarde de bois par dessus laquelle il serait sans doute facile de passer par dessus. Mais elle avait aussi l'habitude et elle aurait pu courir sur la tranche de la pierre sans tomber.

    Une fois fait, elle fit des mouvements sur place, en s'étirant comme une panthère avant une chasse. Elle était même capable de s'imbriquer dans une valise de voyage tant elle était souple, ses membres de tordant avec délicatesse sans jamais que ses muscles ne sentent la moindre tension. Et quand elle fut bien échauffée, elle commença a enchaîner les attaques au corps a corps sur un mannequin.

    Elle faisait ça depuis dix minutes quand il pénétra au sommet. Elle ne fit pas de commentaire, continuant son round d'effort. Trois minutes avec une pause entre chaque d'environ une minute trente. Elle en faisait dix ainsi, sans etre vraiment essoufflée a la fin. Son cœur montait un peu dans les tours mais c’était tout a fait normal. Et encore, son rythme cardiaque ne dépassait que rarement les cent battements par minutes, même en effort intense. Elle avait un cœur plus sportif que la plupart des sportifs.

    Quand elle acheva le dernier round, trente minutes avaient passés. A chaque instant elle n'avait pas baissé l'intensité de ses attaques. Elle était capable de maintenir un niveau de combat élevé durant une longue période de temps, bien aidé par son poids extrêmement léger. Elle dépensait peu d'énergie.

    - Je n'aime pas trop qu'on s'invite chez moi.

    Elle avait dit ça d'une voix assez froide. Si ca avait été une femme, ca aurait sans doute pu mieux se passer, mais l'arrivée d'un homme, ici, ne lui disait vraiment rien de plaisant. Elle avait su qu'il etait la au moment même ou il avait posé un pied dans le dôme. La magie était forte, l'ayant détecter aussitôt, et elle avait des oreilles a chaque recoin, lui faisant des rapports en continu. Elle en avait reçu un directement, mais on lui avait spécifié qui c’était. De toute manière, si cela avait été quelqu'un de non autorisé, il n'aurait pas fait dix pas a l'intérieur sans se faire attraper violemment.

    - Si c'est pour une séance d’entraînement, vous arrivez un peu tard, il ne me reste plus que les étirements.

    Le meilleur moment pour mater, sans doute. Et en songeant a ça, elle le fixa d'un air dur, un bref instant, avant d'attraper une serviette pour s'essuyer le visage et une gourde qu'elle vida de quelques grands traits. Elle se retourna a nouveau vers les et croisa les bras sous sa poitrine.

    - Je suppose que vous n’êtes pas la pour un rendez-vous galant ? Je dois puer la en plus. Enfin, c'est un peu une manœuvre d'autodéfense contre les gars qui viennent grimper jusque chez moi pour m'observer quand je fais du sport.

    Il s’était peut être attendue a ce qu'elle pose le genou a terre devant lui solennellement, mais ce n’était clairement pas son genre. Elle n'avait pas le coté respect de la hiérarchie qu'une vraie formation militaire lui aurait donné. C’était la finalité d'une jeune femme ayant toujours été globalement seule sans hiérarchie directe a part une, qui était aussi sa mère et qui n'offrait donc pas vraiment une relation qui pouvait s'en rapprocher.

    - Vous vous présentez d'abord ou je dois le faire ? Oh, vous voulez boire un coup ?

    Comme si elle lui offrait un verre, elle lui lança la gourde. C’était déjà un premier pas dans sa direction, histoire de ne pas lui faire croire qu'elle était totalement contre sa présence. Elle s'etait un peu doutée qu'il allait finir par venir, tot ou tard. Mais c’était assez tôt. La disparition d'Aurilia devait vraiment fragilisé ses activités.

    Alors elle lui offrit un petit sourire polit, pour entériner la hache de guerre.
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  • Mer 22 Fév - 22:25
    Plus en retrait par rapport à Elya, Zéphyr l’observe d’un air calme et serein. Il avait oublié qu’elle n’aimait pas tant que ça les hommes. Aurilia lui en avait déjà parlé, évidemment, mais à l’époque, c’était une information secondaire pour l’espion. La jeune Steren ne dépendait pas de lui, mais de sa mère, c’était donc un problème que les deux femmes devait gérer ensemble, sans qu’il n’ait son mot à dire là-dedans. Maintenant que la vampire a disparu, il doit bien se mêler à sa vie, mais Elya ne semble pas particulièrement ravie de le recevoir chez elle. La guerrière est froide et distante, ce que le ministre ne peut lui reprocher, puisque que son interlocutrice ne le connaît pas vraiment.

    - J’aurais pu attendre que tu sortes de chez toi ou t’envoyer une convocation, mais je ne suis pas sûr que venir à mon bureau t’aurait plu davantage.

    Il n’y a pas l’ombre d’un remords dans la voix de Zéphyr. Pas un instant il ne regrette d’être monté jusqu’au sommet de l’Aiguille et pas un instant il ne se sent mal à cause des reproches voilés dans les propos d’Elya. L’homme a une attitude nonchalante, mais pas moins assurée, comme s’il était tout à fait normal qu’il soit venu jusqu’ici. Et quand la femme lui déclare qu’il arrive un peu tard, car elle a quasiment fini son entrainement, l’ombre d’un sourire fleurit sur ses lèvres.

    - J’en ai vu suffisamment pour savoir que tu as une excellente condition physique. Trente minutes d’attente, même sans dire un seul mot, peuvent être riches en enseignements quand on sait observer les choses autour de soi. Pour dire vrai, l’hostilité d’Elya, il l’a sentie dès son arrivée sur les lieux. L’apprentie de Neera l’a ignoré, mais il lui a été impossible de ne pas cacher une certaine raideur dans ses mouvements quand il s’est invité au sommet de la tour. Cela n’a duré qu’un bref instant avant que sa discipline ne reprenne le dessus, mais même le corps peut transmettre des messages et trahir pendant un court moment nos sentiments les plus enfouis. Je ne doutais pas de l’enseignement que t’a donné Aurilia, mais savoir que tu te maintiens en forme de cette manière est une bonne chose, je l’admets. Tout le monde ne s’impose pas forcément une telle discipline, même quand on est un guerrier de renom. Quelles sont tes armes de prédilection ?

    Armes au sens propre et au sens figuré. On pourrait presque croire que c’est un professeur qui prend des nouvelles d’une ancienne élève. Il est vrai qu’il est là avant tout pour mieux connaître Elya et découvrir par lui-même quelles sont ses capacités, quel est son caractère. Est-ce qu’elle acceptera de lui répondre, ça, c’est une autre question, et Zéphyr marque d’ailleurs une légère pause pour la laisser prendre la parole comme elle le souhaite. Ce qui permet à la Reikoise de lui demander s’il vient pour un rendez-vous galant. Cette fois, une expression sarcastique apparaît davantage sur son visage alors qu’il répond à son interlocutrice.

    - Je dois bien reconnaître que j’aurais préféré voir ta mère pour avoir quelques explications, mais il faut croire qu’elle a préféré prendre la poudre d’escampette pour je ne sais quelle raison. A moins que tu ne saches laquelle, ce qui m’intéresserait grandement.

    Il en doute, Aurilia sait bien qu’il interrogera sa fille à la première occasion. Et si Elya a toutes les raisons d’être fidèle à sa mère plutôt qu’à lui, la vampire doit avoir estimé qu’il n’est pas sage de confié ses projets à son héritière. Ce qui est, peut-être, très frustrant pour la jeune femme.

    En tous les cas, Zéphyr prend le temps de considérer les dernières paroles de l’espionne. Elle pue, c’est vrai, et elle est recouverte de transpiration, c’est vrai aussi. D’autres hommes aux mœurs discutables pourraient très bien prendre plaisir à la relooker de haut en bas, mais ce genre d’attitude n’attire que le mépris du maître-espion. Aussi, il soutient le regard dur de la demoiselle qui l’accuse indirectement de vouloir prendre du bon temps. Elle ne verra aucun plaisir déplacé dans son regard, mais plutôt un homme qui l’observe dans le but de mieux l’évaluer, de mieux savoir qui elle est, sans non plus requérir d’elle une allégeance aveugle dès son arrivée. Zéphyr ne s’offusque pas particulièrement qu’elle ait des paroles provocatrices et qu’elle ne respecte pas son rang de ministre. Pour être honnête, il préfère qu’elle lui dise tout ce qu’elle pense plutôt qu’elle ne se réfugie derrière un silence mutin qui ne les mène vers pas grand-chose.

    - Si je voulais relooker quelqu’un, j’aurais été à la maison des plaisir du Dôme. Même à cette heure si matinale, on ne m’aurait pas refusé quelqu’un. Et pourtant, je suis avec une demoiselle qui a hérité d’un vaste réseau du jour au lendemain, sans préparation, sans nouvelle de sa mère, et qui toutefois s’entraine comme si de rien n’était.

    Ce n’est pas un reproche, c’est juste un constat et Zéphyr finit par avancer vers la jeune femme d’un pas lent. Il s’arrête à une distance respectable, pour ne pas qu’elle ait l’impression qu’il empiète sur son espace vital et il reprend.

    - Mon nom, tu le connais, Elia Steren. On a dû te le dire dès mon arrivée dans le Dôme, n’est-ce pas ? Il y a tellement d’oisillons et de sécurité en ces murs que je n’aurais pas pu arriver jusqu’ici, si tu ne l’avais pas permis.

    Enfin, tout est relatif avec sa vitesse et son agilité, mais il valait mieux partir du principe que ç’aurait été difficile. L’humilité ne fait de tort à personne.

    Un sourire naît plus franchement sur les lèvres alors qu’il poursuit.

    - Mais nous allons faire comme si nous ne savions rien l’un sur l’autre. Je suis Zéphyr Zoldyck, l’Oreille, membre de la Main. Et je voudrais savoir ce que tu comptes faire de tout ce qu’Aurilia t’a légué. De tout ce que tu comptes faire tout court alors que tu n’as plus personne à qui te confier.

    Il attrape la gourde qu’elle lui lance d’un geste leste, mais n’ouvre pas le goulot pour autant. Au fond, c’est à elle, et c’est son eau, une denrée précieuse dans les contrées du désert.

    - Je te remercie, mais je te la laisse, j’ai ma propre gourde à ma ceinture, fait-il d’un ton affable. D’ailleurs, il la lui relance et il ne doute pas qu’elle l’attrapera facilement. Je ne me suis pas encore entraîné, aujourd’hui, et le soleil n’est pas encore haut dans le ciel. Ca attendra encore un peu. Une légère pause. Quels sont tes plans une fois que ton entraînement sera fini ?
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  • Jeu 23 Fév - 0:26
    Clairement pas. C’était ce qu'elle aurait voulu dire, mais elle ne lui fit qu'un hochement d'épaules en guise de réponse. Elle se doutait bien qu'avec sa mère partie, il fallait forcément quelqu'un d'autre pour s'occuper de lui donner des missions. Sauf que...personne ne connaissait son existence. A part lui. En tout cas pas parmi les différents espions. Alors c’était bien évident qu'il allait venir a un moment ou a un autre.

    Excellente sans doute oui. Elle aurait sans doute eu du mal en un contre un face aux meilleurs guerriers du pays, mais elle n’était pas façonné pour ça. Sur son terrain, peu de gens pouvaient lui résister. Dans des couloirs, dans une foret, dans des espaces clos et sombre. Elle était sur de pouvoir même rendre la tache difficile a Haz. Mais c’était donc en comptant sur la fourberie. Bon nombre de guerrier aurait trouvé ça déshonorant.

    - Ce n'est pas une discipline...c'est juste...une habitude.

    Elle tapota du pied d'un air agacé, sans laisser voir le moins du monde si elle le faisait intentionnellement ou non. Elle le scrutait autant qu'inversement. Il était censé être la pointe de son univers, et pourtant il était si jeune. Elle se demanda qui gagnerait si elle l'attaquait maintenant. Elle n'aurait pas vaincu Aurilia, mais elle avait des siècles d’expériences. Il n'avait pas cette chance, n'est ce pas ?

    - Vous devez le savoir non ? Ce avec quoi je me bat ? Vous aimez bien poser des questions dont vous connaissez déjà la réponse ? Ou bien c'est juste pour vous entendre parler ?

    Elle eu un sourire charmant en s'essuyant a nouveau le visage et en attrapant la bouteille d'eau. Ce qui était certain c'est qu'il avait une certaine présence. Elle s’était attendue a quelqu'un de plus fuyant, a l'air plus fourbe, mais elle devait bien reconnaître qu'il était beau, avait l’œil aiguisé, et l'air intelligent.

    - On se tutoie en plus ? Vous êtes un rapide. Vous devez avoir du succès.

    Elle ouvrit a nouveau la gourde et la termina en plusieurs grands traits, de l'eau coulant le long de sa gorge sans qu'elle en fasse grande importance. Elle fut encore plus agacée en l'écoutant parler d’Aurillia. Il mentait peut être, mais si lui même ne savait pas ou elle était, alors elle était sans aucun doute morte ou disparue pour toujours. Ce n’était sans doute pas volontaire de sa part cette fois, mais ce fut un vrai coup de poignard qu'elle eu l'impression de se prendre.

    - Sauf que chez mes filles, a l'intérieur ça sent bon. Moi je viens de faire du sport, et je pue la sueur. C'est ptet votre truc. J'ai vu bien pire.

    Elle se retourna en posant sa gourde vide, exhibant par la meme occasion ses belles fesses moulés dans son short de sport un peu étriqué par la condensation provoqué par l’entraînement, comme pour appuyer ses propos. Volontairement ou non, difficile de dire encore une fois, mais il pouvait mettre des vrais images sur les mots de la mère adoptive qu'il avait côtoyé. C’était sans doute son autre arme la plus dangereuse et utile.

    - Je sais rien, pour être honnête. J'ai rien contre vous. Vous êtes mon patron maintenant. Et je comprend que vous ne savez rien non plus, ce qui m’embête un peu, Zephyr Zoldyck.

    Elle appuya bien sur son nom et son prénom comme il venait de faire, de façon un peu enfantine, mais il ne pouvait pas voir qu'elle trouvait toute cette situation hilarante. Elle n'avait pas une once de crainte envers lui, contrairement a tous les autres espions qu'il avait sous ses ordres. D'ailleurs, il n'en avait aucun qui n'aurait pas directement posé le genou devant lui en sa présence. Le problème d'une fille élevé loin de l'importance de la hiérarchie comme absolument tous les autres soldats et espion. Il avait tout intérêt a faire d'elle une de ses plus proches alliés, ou bien de la punir le plus rapidement possible avant que son attitude ne se propage.

    - Vous vous doutez bien que je n'ai pas attendue que vous veniez me voir pour vous connaître. J'ai un minimum de professionnalisme.

    Elle poussa le mannequin dans un coin de la pièce, puis se retourna vers lui et écarta les bras comme pour montrer les alentours.

    - Si vous voulez vous entraîner ici, hésitez pas, la place est chaude.

    Quand a ce qu'elle allait faire, elle ne savait pas vraiment encore plus. Elle ne savait même pas quand elle devrait repartir, vu que c’était lui qui était supposé le lui annoncer, désormais. Elle venait d'y penser. Elle aurait sans doute du aller le voir directement. Elle avait voulu faire ça avec sa mère mais...le résultat était comme chacun le savait.

    - Je pensais retourner me coucher a vrai dire. Désolé mais mon lit est trop petit pour deux, j'espere que vous serez assez gentleman pour passer votre tour.

    Elle s'approcha de lui, vu qu'il etait a coté de la porte. Il avait bien vu la taille du lit de toute manière. Et elle souriait toujours, désormais. Un peu faussement, certes, mais c'etait un travail quasi parfait, qu'un autre que lui aurait pu prendre pour sincère.

    - Il va bien falloir que je fasse mon rapport a un moment ou a un autre. J'ai quatre mois de missions a développer. Et puis je ne sais pas ou je suis censée aller ensuite.

    Elle s'étira, sans faire grande attention a la pudeur qui convenait d'avoir dans une tenue pareil ou quatre-vingt pour cent de son corps etait visible. Puis elle ajouta distraitement.

    - Si vous avez pas mangé, j'peux vous faire un petit déjeuné. J'ai sacrément faim.
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  • Dim 26 Fév - 17:42
    Lorsqu’Elia lui affirme que son entrainement n’est pas une discipline qu’elle s’impose, mais juste une habitude, Zéphyr hausse les épaules et ne relève pas ce détail. C’est sans doute une bonne chose, si elle agit ainsi parce que c’est son emploi du temps habituel. Au moins cela n’est pas un fardeau posé sur ses épaules, ni un programme qu’elle exécute à contrecoeur. Mais d’autre part, Zéphyr connaît Aurilia et sa façon de procéder. Il sait donc que la vampire a fait en sorte que sa fille adoptive soit une machine bien huilée, prête à obéir à ses ordres sans poser de questions. Elle l’a, si on veut, emprisonnée dans des habitudes qui lui permettent de rester vive, adroite, efficace. Mais si Elia est projetée en dehors de ses cadres habituels et de sa zone de confort, est-ce qu’elle saura aussi bien s’adapter ? Privée d’un guide qui devait encore la former, est-ce qu’elle saura avoir les bons réflexes pour affiner toujours plus ses capacités ? Zéphyr ne compte l’abandonner à elle-même, mais le maître-espion est quelqu’un qui laisse à ses agents beaucoup de liberté. Il faut donc que la jeune femme sache se débrouiller seule, qu’elle se sente suffisamment libre pour grandir par elle-même, tout en sachant que l’Oreille est là pour l’épauler et pour garder un œil sur elle.

    Pour l’heure, Elia n’a aucune confiance en lui et, bien qu’elle fasse comme si tout allait bien, le chef de l’espionnage soupçonne qu’elle soit déstabilisée par la disparition de sa mère. Oh, elle a du bagou, oui, et par les étoiles, elle a également beaucoup de répartie. Mais certains utilisent les mots pour se protéger, pour qu’on ne découvre rien d’eux, pour qu’on reparte sans les connaître davantage, aussi. Zéphyr doit percer cette armure, sans pour autant que sa protégée ait le sentiment qu’il l’oblige à se dévoiler. La forcer, lui faire sentir sa domination et leur rôles respectifs dans la hiérarchie des espions, ce serait la perdre purement et simplement.

    C’est pourquoi le duelliste ne lui donne pas d’ordre et qu’il continue cette conversation qui peut paraître futile au premier abord.

    - Je considère qu’il y a une différence entre tout savoir sur le papier et tout savoir quand on voit la réalité de ses propres yeux. Conviens que c’est un peu barbant, un chef qui croit tout connaître simplement parce qu’il a lu les rapports de ses agents.

    Quand on enquête sur quelqu’un, il est toujours plus profitable de suivre notre cible quelques temps, ou d’établir un contact avec celle-ci pour apprendre à mieux la connaître. L’attitude, le comportement, le son de la voix, la façon dont on se confie, tout cela sont des renseignements indirects,  mais qui peuvent être utiles à n’importe quel espion. Ces petites choses et ces petits détails, on ne les retrouve pas forcément lors d'un compte-rendu écrit ou oral. C'est pourquoi il est toujours mieux de se rendre compte de la réalité du terrain par soi-même. Elia sait déjà qu’il n’est pas venu ici pour le plaisir, de toute façon. Il l’observe depuis le début pour mieux la jauger et savoir ce qu’il va faire de cette jeune femme remplie de potentiel.

    - J'ajouterais que chacun évolue avec le temps. Tu n’es plus l’Elia que tu étais il y a cinq ans comme je ne suis plus le Zéphyr qui a agi lors de la guerre contre les Titans. Tout rapport devient obsolète, un jour. Alors autant renouveler ce que je sais de toi en allant directement sur place.

    Un fin sourire apparaît sur son visage quand l’espionne lui fait remarquer qu’il la tutoie déjà. Il n’agit pas ainsi avec tout le monde, évidemment, mais cela fait déjà plus de huit ans qu’il fréquente de près ou de loin le milieu des espions et le repère d’Aurilia. Cela fait donc presque depuis une décennie qu’il a vu grandir Elia, même s’il n’a jamais cherché à établir le contact avec la demoiselle avant ce jour. Le tutoiement lui paraît dès lors tout naturel, même si l’intéressée peut le juger déplacer.

    En tous les cas, il la laisse boire et la laisse agir à sa guise. Techniquement, il n’a rien à dire, puisqu’il est chez elle, et quand la guerrière reprend la parole en mentionnant ses filles, il ricane très légèrement. Son attitude est provocatrice, mais il ne va pas s’énerver pour si peu. L’homme tend davantage à se rembrunir quand il y a une menace directe pour le couple impérial ou qu’il y a un imprévu majeur qui exige davantage son attention. Là, non, il n’a aucun intérêt à avoir des sautes d’humeur, et il sait quand même avoir une jolie maîtrise de soi.

    - Pense ce que tu veux, je ne suis pas un macaque sans cervelle qui vient juste assouvir ses instincts le temps d’une soirée. Ses paroles ne sont pas tendres, non, on pourrait même dire qu’elles sont un peu insultantes pour les nobles qui osent fréquenter ces lieux, mais il n’en a cure. Qui est là pour l’entendre de toute façon ? Il y a Elia, oui, mais elle n’aime pas les hommes de toute façon. Ca ne l’affectera donc pas le moins du monde si Zéphyr critique la gente masculine un temps soit peu.

    De toute façon, le sabreur a trop à faire pour s’arrêter dans une maison de plaisir. A moins que ce ne soit vraiment utile pour dénicher quelques infos. Les filles de joie peuvent après tout connaître beaucoup de choses, quand elles côtoient leurs clients, mais pour le reste, Zéphyr préfère se détendre avec une bonne choppe de bière en compagnie de frères d’armes ou de ses camarades de guerre.

    Quand son interlocutrice se retourne et dévoile ses fesses, il se demande quand même si elle ne le fait pas exprès, mais son attention est bien vite détournée par les paroles de la jeune femme. Elle ne sait donc rien sur sa mère. Ou alors elle ment. C’est peu probable, cela dit. La combattante lui fait d’ailleurs part que ça l’embête qu’il ne sache rien, et Zéphyr hausse les épaules d’un air faussement nonchalant.

    - Honnêtement, Aurilia aurait très bien pu prendre la place de l’Oreille depuis longtemps. Elle avait l’expérience, le talent, les moyens pour tenir ce poste. Peut-être même aurait-elle été la meilleure maître-espionne de l’histoire, si elle l’avait voulu. Alors compte-tenu de son potentiel, elle peut très bien disparaître de la circulation comme si elle n’avait jamais vécu au Reike. Elle te connaît suffisamment pour savoir comment tu vas penser pour déjouer tes plans, si tu veux la trouver. Et la même chose vaut pour moi, puisque c’est aussi à ses côtés que j’ai appris le métier d’espion. En partie du moins.

    Aurilia n’avait pas été la seule à développer ses talents, mais elle l’avait bien sûr contribué à prendre sa place dans le vaste réseau de l’espionnage. La belle vampire connaissait d'ailleurs presque tous les agents de l'ombre de l'Empire. La retrouver serait donc encore moins une chose aisée, et l'Oreille enchaine.

    - Evidemment, ça ne veut pas dire que je vais renoncer à lui mettre la main dessus. Et comme tu es indirectement concernée, je pensais te mettre sur cette affaire, puisqu’il s’agit quand même de ta mère et de ton mentor. Qui d’autres la connaît mieux que toi, sachant qu’Aurilia était très réservée et secrète ?

    En toute logique, Elia voudrait comprendre pourquoi la vampire s’était volatilisée.

    - Les possibilités sont vastes. A-t-elle fui pour commencer une nouvelle vie ? A-t-elle dû disparaître à cause d’un ennemi qui l’a pris en chasse ? Ou à cause d’une danger qui pourrait carrément menacer l’Empire ? Si urgence il y avait, il aurait été logique qu’elle me contacte pour que tout le réseau d’espionnage prenne les choses en main. Mais l’urgence peut aussi être telle qu’elle n’a prévenu personne.

    Zéphyr marque une légère pause. Elia pourra bien agir avec détachement, elle doit néanmoins ne pas perdre une miette de ses paroles. A moins qu’elle n’ait déjà abouti à la même conclusion que lui.

    - En d’autres termes, la retrouver consistera en une mission sur le long terme, avec des pistes vagues et des résultats nébuleux. Cela pourra prendre des semaines, des mois, voire des années. Aurilia pourrait être en vie comme être morte. Elle pourrait avoir agi pour le bien de la nation, comme pour de sombres desseins qui ne concerne qu’elle. Tu te sens capable de remonter ce filon, même si tu dois pour cela affronter ton mentor ?  

    Zéphyr est calme en disant cela, et il plonge ses beaux yeux ambrés dans ceux de la jeune femme. Elle peut bien sûr lui poser des questions, si elle le souhaite, car au fond, il ne connaît pas beaucoup la demoiselle, et certains pourraient estimer que c’est pure folie que de confier cela à sa fille. Mais si le maître-espion n’a pas encore confiance en elle, il estime qu’il vaut mieux devenir proche de la jolie Reikoise. L'assassin a davantage intérêt à surveiller sa progression plutôt que de l’écarter, quitte à perdre sa loyauté. C’est un risque, un pari, qui vaut la peine d’être tenu.

    Le ton de la conversation devient un peu plus léger quand la demoiselle range un mannequin et lui propose même de s’entraîner s’il en a envie. L’intéressé secoue brièvement la tête dans un geste de dénégation, et une expression presque sournoise apparaît dans son regard quand elle lui déclare qu’elle compte aller dormir.

    - Tu n’iras pas te coucher avant plusieurs heures, très chère. Mais tu peux toujours me raconter le rapport de tes missions pendant que tu te fais à manger. Qui tu as vu, rencontré, ce genre de choses. Tu sais très bien comment faire des rapports, alors je laisse faire à ta guise.

    L’homme la laisse passer si elle veut rentrer à l’intérieur de la tour, puis il la suit dans les escaliers qui les mènent vers les pièces à vivre. Il songe alors à la remarque d’Elia qui lui dit qu’elle ne sait pas où elle va aller ensuite. Cela, c’est à lui de le décider, et il a déjà une idée derrière la tête. Chasser Aurilia, ce n’est qu’une mission très vaste : il compte donc bien lui donner d’autres objectifs pour affiner ses capacités d’espionne et ne pas laisser celles-ci s’émousser.

    Mais ce n’est pas encore l’heure de lui parler de tout cela et il lui déclare simplement :

    - Pour l’heure, contente-toi de me faire  tes compte-rendus. On réfléchira ensuite ensemble à ce que tu feras. Quant à manger, j’ai déjà pris quelque chose avant de venir ici. Mais tu peux toujours faire deux portions en plus supplémentaires, ce sera toujours utile pour le reste de la journée.

    Une simple phrase qui indique qu’il a déjà quelque chose de prévu en tête
    Car si Elia n’a pas de plans, lui il en a.
    Mais cela peut néanmoins toujours attendre qu’elle prenne son repas.
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  • Dim 26 Fév - 21:33
    Elle avait attentivement écoutée tout ce qu'il avait dit, sans plus jamais l'interrompre. Notamment parce que ca l'avait agacée. Pour qui elle le prenait ? Qu'est ce qu'il croyait ? Que sur n'importe quel ordre elle allait partir a la poursuite jusqu'à potentiellement essayer de la mettre a mort ? Non, c’était impossible. Et il devait le savoir. C’était peut être un test.

    Elle était restée debout au centre du terrain, et avait croisé les bras, la serviette toujours autour du cou. Le regard un peu sombre s’était changé en regard totalement noir, dénué de la moindre trace d'empathie envers lui. Si elle avait voulu donner le change jusque la, ça semblait être terminé. Il osait venir ici sans etre invité, et voilà ce qu'il lui annonçait... ?

    - Descendons alors.

    Elle avait dit ça simplement. Oui elle avait faim, et elle n'avait pas envie de parler le ventre vide. Et encore moins debout au sommet de la tour. A cette hauteur, l'une des plus haute de la ville, ils étaient tranquille, mais tout de même. Alors elle alla dans sa direction, poussa la porte donnant sur l'escalier, et mima une petite courbette totalement ironique.

    - Si vous voulez bien me suivre, « votre grandeur ».

    Elle passa devant et descendit les marches. Leur proximité était plus impactant dans l'escalier en colimaçon étroit. Ils dépassèrent la chambre mais elle continua plus bas. Deux étages plus bas pour être précis, ou elle pénétra dans une cuisine bien équipé. Un serviteur était la, et en la voyant, il s'inclina respectueusement et sortit par une petite trappe dans le sol, relié a une échelle.

    - Vous voulez manger, oui ou non alors ?

    Elle se dirigea vers un placard et s'accroupit, sortant une petite pochette contenant de l'huile, quatre œufs, et des lanières de viandes séchés. Elle cassa les œufs négligemment avec expertise, et commença a préparer une omelette dans une poile, posé sur un feu allumé au préalable, sans doute par le serviteur en question.

    - Je n'ai pas trop aimé ce que vous avez sous entendu. Je ne sais pas comment vous connaissez Aurilia, et jusqu'à quel point, mais au vu de vos hypothèses, vous devez l'avoir mal cernée.

    Elle lui faisait dos, et il pouvait s'asseoir comme il voulait a la petite table ou elle mangeait généralement. Il y avait également plusieurs boissons différentes, de l'eau au jus d'orange, quelques bouteilles d'alcool également. Elle maniait une spatule, et retourna les œufs quand ils commencèrent a prendre.

    - Oubliez l'idée de la retrouver. Vous n'avez aucune chance. Personne n'a aucune chance. C'est d'Aurilia Steren que l'on parle.

    Elle se retourna vers lui, laissant la cuisson se poursuivre, l'air d'avoir des choses a dire sans pour autant etre totalement certaine de par ou commencer. Elle tapota la spatule dans la poile et reprit.

    - Vos hypothèses sont celles de quelqu'un de pragmatique. Vous n'arriverez a rien face a elle en pensant comme ça. C'est pour cette raison qu'elles sont sans doute toute fausse.

    Bien sur qu'Elia y avait bien réfléchit. Depuis son retour, elle ne pensait qu'a ça, constamment. Elle avait fouillé la chambre d'Aurilia dans la tour, qui, comme prévu ne recelait aucun indice. Quasiment rien tout court. Elle avait juste remarqué que certains objets de décoration avait disparu. Elle l'avait noté mentalement.

    Aucun serviteur n'avait quoi que ce soit a dire, mais deux d’entre eux avaient trouvés la mort entre son départ en République en mission, et son retour en début de semaine, ce qui était un point important. Personne ne travaillait ici sans savoir se défendre. Les disparitions étaient, sinon impossible, extrêmement rare. Et personne n’était capable de lui dire ce qui était arrivé. En bref, elle ne savait rien.

    - Elle a forcément agit pour elle. La dessus vous avez raison. Mais ca n'a rien a voir avec le Reike. Aurilia aimait le pays, mais pas au point de se sacrifier pour lui. Et a l'inverse, elle n'etait pas du genre a fomenter des complots, ce n'etait pas son genre. L'impératrice avait son allégeance.

    Elle se retourna vers la cuisson.

    - Si elle a fuit pour sa vie, ce serait suicidaire de vouloir l'aider car si elle a peur de mourir, nous n'avons aucune chance. Et si elle est déjà morte, c'est encore pire. Lâchez l'affaire, et allez de l'avant, c'est la meilleure chose que vous pouvez faire. Et moi aussi. Si un jour elle souhaite que nous en sachions d'avantage, elle le fera.

    Au moins,il avait l'air d’être au courant que si elle avait voulu, elle aurait prit la place d'oreille. Elia ne connaissait pas distinctement les compétences de l'homme assit en face d'elle, mais elle était certaine d'une chose. Personne n’était plus douée dans la profession qu'Aurilia. Et pas d'un cheveux. D'un énorme gouffre.

    - Je vous dirais ce que je sais si vous avez des questions, mais je n'en sais pas plus que vous. Voila. Je voulais parler de ça en premier. Et surtout, en pensez même pas a me mettre en position ou je devrais la traquer. Je ne le ferais pas, et ça se retournera contre vous. Je n'aime pas ce genre de petit stratagème.

    Elle déposa l'omelette dans un plat au centre de la table, et plaça deux assiettes et des couverts devant chacun d'eux, qu'il ai envie de manger ou non. Elle tomba assise en face de lui, aprés avoir recouvert l'omelette avec les lanières de viandes réchauffées au dernier moment.

    - Je ne fais jamais de rapport écrit, alors si ca vous convient, je peux vous le faire comme ça a l'oral. Sinon j'essayerais d'en faire un et de vous l'envoyer. A table ?
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    Zéphyr Zoldyck
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  • Mar 28 Fév - 12:36
    Au fur et à mesure de ses paroles, le regard d’Elia a changé. D’abord simplement à l’écoute, elle est ensuite devenue de plus en plus fermée face à ses propos, jusqu’à lui offrir un regard de mauvais augure. Mais l’Oreille n’est pas du genre à s’effrayer pour si peu et il continue son analyse jusqu’au bout. Que son point de vue ne plaise pas à la demoiselle, c’est possible, mais il ne lui laisse d’autres choix que de l’écouter. Peut-être n’est pas la meilleure des techniques pour gagner la loyauté de l’espionne, mais personne n’a dit que le duelliste est parfait, et, de toute façon, on ne peut malheureusement pas plaire à tout le monde. Dans son cas, le Reikois doit bien analyser toutes les pistes possibles en ce qui concerne Aurilia : c’est son boulot, et il est d’autant plus important qu’il le fasse, puisque la vampire avait autrefois un poste important au sein de l’Empire. Son interlocutrice ne répond cependant pas tout de suite au combattant. A l’inverse, elle lui propose de descendre, vient ouvrir la porte, et s’incline devant lui avec une attitude sarcastique. Cela montre, s’il en est, qu’il faudra encore travailler sa relation avec Elia, mais Zéphyr ne s’attend pas spécialement à obtenir des miracles dès leur première rencontre. Il faudra que ce soit progressif. Et puis, qui peut exiger de ses subalternes une obéissance sans faille ? Personne. L’assassin suit donc la guerrière dans l’escalier en colimaçon sans faire de commentaires, et il garde également le silence quand ils descendent encore de deux étages. Un homme les salue, ou en tout cas salue la propriétaire des lieux avant de s’en aller, et quand Elia lui demande s’il veut finalement manger, l’intéressé lui répond par un bref : « Comme tu veux. » Après une seconde, il ajoute :  « Si tu veux me faire une part, je la prendrai. »

    Son regard observe la cuisine, mais il ramène bien vite son attention sur la fille de la vampire. Celle-ci est en train de casser des œufs, et sa rapidité montre qu’elle est habituée à se sustenter par elle-même. Après, il n’y a rien d’étonnant à cela. La jeune femme a dû très tôt apprendre à être indépendante, quoiqu’elle ait été toujours surveillée par sa mère.

    Lorsqu’Elia relance elle-même la conversation, Zéphyr l’écoute d’abord sans l’interrompre. La laisser s’exprimer ne lui pose aucun souci, tant qu’elle parle sans lui mentir. Et justement, sa nouvelle protégée lui déclare qu’elle n’a pas trop aimé ses propos. Il ne l’aurait pas deviné, tiens. L’air qu’elle avait au sommet de la tour valait mieux que mille discours. Pour autant, l’homme s’abstient de tout commentaire, même lorsque la Reikoise lui dit qu’il a mal cerné Aurilia. C’est toujours plaisant à entendre, ricane-t-il en son for intérieur, et pourtant, il ne laisse rien paraître de ses sentiments. Légèrement adossé à la table à laquelle ils vont manger, il écoute la jeune femme debout, les bras légèrement croisés, alors qu’Elia a le dos tourné vers les plaques de cuisson. Et l’Oreille se rend bien compte qu’ils ont des opinions opposées sur Aurilia Steren. La miss considère qu’il ne vaut mieux pas la poursuivre là où lui considère que c’est tout simplement un impératif, même si ses hommes n’arrivent à rien. Et puis, la jeune femme lui semble bien défaitiste. « Juste » parce que c’est Aurilia, elle est insalissable ? « Juste » parce que c’est Aurilia, elle est capable d’échapper à tout le monde ? Non. Personne n’est invincible. Pas même Tensai Ryssen, selon le point de vue de Zéphyr. Et pourtant, les Astres savent que cet homme est désormais devenu une légende vivante.

    Il laisse cependant parler cette jeune espionne qui a autant de potentiel que d’impertinence. Mais au moins, elle lui parle, au moins, elle lui dit sa pensée. C’est ce qu’il souhaite, et le combattant lui accorde un sourire quand elle lui suggère de passer à table. D’un geste, il bouge pour la laisser déposer l’omelette qu’elle a préparée et l'assassin la laisse également mettre ce qui est nécessaire à table. C’est seulement lorsqu’ils sont installés qu’il reprend la parole, et il y a à la fois beaucoup et peu de choses à dire.

    - Que tu aies un autre point de vue que le mien ne me dérange pas. A vrai dire, je préfère largement quelqu’un qui me conteste ou qui donne son propre point de vue que des laquais qui me font : « Amen oui oui » à n’importe laquelle de mes paroles. Je demande des agents qui sachent s’adapter et qui sachent surtout utiliser leur intelligence. Pas des toutous qui veulent mendier quelques-unes de mes caresses.

    Cela, c’était pour sa manière de penser, mais ce n’est évidemment pas tout. Saisissant une de ses fourchettes, Zéphyr attend qu’Elia commence à manger en première avant de prendre une bouchée à son tour.

    - Cela étant dit, je ne suis pas d’accord avec ta manière de raisonner concernant Aurilia. Tu veux que j’oublie de la retrouver ? Que je tourne la page, comme si elle n’avait existé ? Ou au contraire, que j’attende son retour sans m’en faire en me disant que sa fuite, c’est son problème ? Elle reviendra quand elle le souhaitera et j’aurai les explications à ce moment-là ? Non. Je ne peux me permettre de raisonner ainsi. Fermer les yeux sur de telles disparations, fut-ce celle d’Aurilia, c’est affaiblir momentanément la caste des espions. Nous devons toujours en savoir plus, sans se dire que telle entreprise est insurmontable. Je l'ai déjà dit auparavant, mais je le répète : Qui te dit que sa fuite ne peut pas un jour affecter l’Empire ? Qui te dit qu’elle n’est pas liée à une menace qui peut un jour se répandre et menacer l’équilibre du Reike ? En tant qu’Oreille, je dois soupeser tout ce que j’entends pour déterminer si je dois prendre des mesures et réagir en conséquence. Dès lors qu’une personne acquiert une certaine importance – et ta mère en avait – je ne peux l’ignorer en espérant qu’elle gère tout dans son coin, même si Aurilia est très compétente.

    Une pause, le temps de manger encore. Puis Zéphyr reprend :

    - Et puis, imagine que les rôles soient inversés. Que ce soit moi qui soit fugitif, que ce soit moi le propriétaire du Dôme des murmures avec quelques siècles à mon actif. Et imagine encore que ta mère occupe ma place, avec la personnalité qui est la sienne. Imagine même qu’elle soit la vampire d’aujourd’hui, si tu veux. Crois-tu qu’avec son expérience, elle me laisserait filer sans rien dire ? Ne voudrait-elle pas des réponses, en me ramenant par la peau des fesses si c’est nécessaire ?

    Il est quasiment certain que non, mais il se tait un instant pour laisser Elia réfléchir, et peut-être même lui répondre.

    - Aurilia est quelqu’un de déterminé, et je dirais même que rien ne lui résiste. Pour autant, elle n’est pas invincible, comme je ne suis pas omniscient. Donc, je chercherai à remonter sa trace, pour l’aider si c’est possible, pour la neutraliser si elle est une menace. Si ce n’est pas toi qui remonte sa piste, j’enverrai quelqu’un d’autre. Je voulais te laisser cette opportunité, non pas pour te piéger ou pour t'acculer, mais parce que tu la connais le mieux et parce que je suis personnellement convaincu qu’elle n’est pas une menace pour le Reike. Mais si ta décision, c’est de lâcher l’affaire, alors soit, je le respecterai.  

    Quant à être quelqu’un de pragmatique, il l’est, c’est la pure vérité et il sourit légèrement à cette remarque.

    - Je ne prétends pas arriver à la cheville de ta mère, tout comme Deydreus, la nouvelle Griffe, ne prétend pas être à la cheville de Tensai. Mais si je renonce à enquêter sous prétexte qu’elle est meilleure que moi, autant présenter tout de suite ma démission au couple royal. Il faut savoir reconnaître ses limites, mais renoncer à un projet sans avoir même essayer, ce serait selon moi le comble de la stupidité.

    Enfin, il est temps de clôturer le sujet. D’ailleurs Zéphyr a bien envie de savoir qu’est-ce qu’Elia a fait, où elle a vécu ses derniers mois, qui elle a rencontré, ce qu’elle a pensé de ses voyages et de ses expériences. Il a besoin qu’il la laisse raconter ce dont elle a envie, aussi pour mieux la connaître à travers ses aventures.

    D’ailleurs, il montre qu’il passe à un autre sujet en laissant passer un silence plus prononcé.

    - Tu peux me faire des rapports oraux, ça ne laisse pas de traces et j’ai une bonne mémoire. Raconte tout de la façon que tu veux. Je ne suis pas regardant à ces détails. D’ailleurs, dis-moi. Quelle est la mission qui t’a le plus plu jusque-là ?
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  • Mar 28 Fév - 23:45
    Elle secoua la tête après l'avoir entendu. Il n'avait visiblement pas comprit ce qu'elle voulait dire. Ou pas totalement. Il avait raison dans le fond, elle ne pouvait pas le contredire sur la logique même de ses paroles. Elle voulait plutôt parler des capacités potentielles qu'il devrait mettre en place pour ce qu'il prévoyait, et c’était la une toute autre histoire.

    - Vous comptez faire quoi ? Envoyer un mec ? Il se fera buter ou rentrera bredouille. Envoyer dix personnes ? Sans doute pas suffisant. Plus ? Vous allez mettre en danger l'équilibre du réseau Reikois pour retrouver une personne? Dans chaque cas vous aurez des gros soucis, et pour moi, le cas ou vous essayez de la retrouver et la ou ca peux le plus devenir problématique. Mais faite comme vous voulez si vous voulez perdre votre temps....

    Elle parlait un peu durement mais en même temps elle lui disait clairement sa façon de penser et d'analyser la situation. Elle était assez cash, mais elle ne se cachait pas derrière un miroir comme elle aurait pu faire avec lui. Non, elle essayait d'optimiser au maximum le potentiel que chacun représentait pour l'autre, au moins dans un soucis pratique. C’était quand même son patron désormais...et puis, pas besoin de devenir ami.

    - La chose la plus intelligente a faire ce serait de modifier les ordres direct concernant la totalité de votre réseau, dont elle pourrait être au courant a l'avance. Ainsi, si elle anticipe les mouvements pour rester invisible, elle pourrait être prise par surprise. Pour le reste, attendre qu'elle réapparaisse, ou pas, est le moyen le plus simple d’être gagnant sur tous les tableaux. Enfin, c'est vous le patron.

    Elle écouta distraitement ce qu'il disait a propos de Deydreus, un homme qu'elle connaissait légèrement de réputation et qui était devenu griffe durant son absence. Elle détestait son air, ses premières actions a son nouveau poste. Lui en général.

    - Voila une belle brochette de Reikois.

    Elle avait dit ça en soupirant, se concentrant un peu sur son assiette, dévorant son plat avec appétit. Elle mangeait beaucoup pour quelqu'un avec son gabarit, mais ça restait logique au vu des tonnes d'exercices qu'elle faisait constamment. En l'écoutant encore, elle sembla réfléchir un peu. Puis a la dernière question, elle eu un petit sourire.

    - Huuum...Bonne question...ma mission préférée....la première. C'est sur. Quand j'aurais fais la deuxième, je répondrais a nouveau a la question.

    Se payant clairement sa tête, elle éclata d'un petit rire joyeux en reprenant une cuillère. Ce n’était pas contre lui pour le coup, et elle aurait sans doute répondu pareil a n'importe qui. Sauf sa mère. Mais sa mère ne lui aurait pas posé cette question, sans doute.

    - Plus sérieusement. Je peux commencer par le début. J'ai été envoyée en Republique, mais vous devez le savoir. Sur le chemin, j'ai rencontré une femme. Ou plutôt...un loup-garou. Elle était a moitié agressive et je pense qu'elle s'isole quand elle perd le contrôle. Je me suis débrouillé pour la calmer, et elle est revenue en humaine. D’après ce que j'ai compris, c’était une limiers d'une razkaal. Enfin, une ancienne. On a fait un bout de chemin ensemble.

    Ca commençait plutot fort. Tous le monde ne pouvait pas se vanter d'avoir rencontrer une limiere, et encore moins un loup-garou, et en parler de façon aussi banale. Mais la Reikoise, elle même, n'etait pas banale, au contraire.

    - On s'est battue ensemble contre de geomi dans la foret. Elle etait forte. Mais avait une colère en elle, puissante. Elle était désormais au chômage. J'en sais pas beaucoup plus, mais je connais l'endroit ou elle traine en ce moment, j'essayerais peut etre de la revoir si je retourne la bas. Pour prendre des nouvelles.

    Elle s’arrêta, les trois quart de son assiette déjà terminée. Elle avait encore faim, donc elle se leva a nouveau, l'air décidée de se préparer autre chose.

    - Ça vous a suffit ? Je passe au sucré, moi.

    La pièce était de taille moyenne, et ayant bien transpiré, son odeur naturelle avait tranquillement prit possession de l'air ambiant, de façon assez agréable, finalement. Encore une fois, difficile d'etre sur qu'elle ne l'avait pas fait exprés, ça aussi.

    - Si y'a que moi qui parle c'est pas amusant. Vous connaissez Aurilia depuis quand ? Et moi d'ailleurs ? Depuis combien d'années vous m'espionnez sans que je m'en aperçoive ?

    Elle commença a fouiller dans les placards.

    - C’était quoi votre toute première mission, a vous ?
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  • Jeu 9 Mar - 22:53

    En un sens, Zéphyr comprend le problème que soulève Elia. Il est clair qu’il peut dépenser des hommes et des ressources pour rien. Il n’ignore pas cette possibilité, car Aurilia est une des meilleures espionnes de l’Empire, elle sait donc se cacher. Mais se tourner les pouces simplement parce que la vampire est douée n’est pas une option non plus. Alors le mieux à faire, c’est sans doute d’envoyer ses hommes en mission pour le Reike, comme ce serait le cas en temps normal, tout en leur demandant de guetter le moindre signe d’Aurilia. Ca permet de ne pas perdre du temps inutilement, mais ça permet aussi de ne pas enterrer l’affaire. Il va bien sûr de soi que l’Oreille mettra en particulier quelques hommes de confiance sur la traque de l’ancienne Feu, mais ça n’empêchera pas ses subalternes de recevoir d’autres ordres et d’autres missions en même temps.

    Les remarques de la jeune femme sont cependant judicieuses, et Zéphyr esquisse un sourire à ses paroles.

    - C’est déjà fait. J’ai remplacé les hommes qu’elle avait mis à des postes haut-gradés. Je ne les ai pas licenciés car il serait bête de renvoyer des hommes loyaux à l’Empire, mais je leur ai attribué des missions à leur niveau qui les éloigneront un temps de toute information importante. J’ai également revu la structure de mon réseau en profondeur. Aurilia pourra peut-être essayer de prévoir mes décisions, mais elle n’est pas omnisciente pour autant.

    Quoi qu’il en soit, il est sûr qu’Elia a bon appétit puisqu’elle dévore littéralement son assiette, mais quand on voit les entrainement qu’elle s’impose, ce n’est guère étonnant. La Reikoise décide ensuite de se payer de la tête du maître-espion, mais bientôt, elle reprend son sérieux et parle d’une rencontre avec une loup-garou, vraisemblablement une limier du Razkaal. La guerrière semble avoir un tempérament sociable avec ses pairs, ou tout du moins, elle sait suffisamment s’adapter au point de calmer une lycanthrope instable. Un bon point pour elle, certainement, puisque recevoir une attaque de cette race ne serait pas le bienvenu. Elia ne semble par ailleurs pas impressionnée d’avoir raconté un ancien chien de garde de la République, puisqu’elle en parle avec nonchalance. Son ton ne semble pas affecté le moins du monde, elle n’a donc pas l’air de se rendre compte que cette rencontre est doublement particulière. Ou alors, elle ne veut pas le montrer. Ses plans consistent en tout cas à revoir cette fille, et Zéphyr n’y voit pas d’inconvénient, à vrai dire.

    - Tu dis qu’elle est une limière du Razkaal. Tu sais pourquoi elle a quitté son poste ?

    Simple curiosité de la part du duelliste et celui-ci enchaine.

    - Tu as dû trouver les mots et les bons gestes pour l’apaiser. Tout le monde n’aurait pas osé le faire face à une lycanthrope. D’autant plus que, si elle est un ancien limier, elle doit être puissante. Il ne va pas dire qu’il est surpris par l’attitude de l’espionne, Elia ne semble pas s’effrayer de grand-chose à première vue. Et elle a assez de self-contrôle pour dissimuler ses peurs et ses appréhensions.

    D’un point de vue purement stratégique, Zéphyr pourrait suggérer à Elia de reprendre contact avec la louve pour profiter de son expérience et de la cohabitation avec cette race si particulière, mais il préfère ne rien dire. Il y a certaines choses qu’on ne force pas, et de toute façon, s’il y a quelque chose qui sorte de l’ordinaire avec cette fille, la fille d’Aurilia risque certainement de lui dire.

    Cette dernière lui déclare d’ailleurs qu’elle passe au sucré et l’homme la laisse faire. Lui aussi a fini son plat de toute façon, et s’il ne compte rien prendre de plus, il ne va quand même pas empêcher la propriétaire du Dôme de faire ce qu’elle veut.

    Un sourire effleure ses lèvres quand elle lui pose des questions sur lui et Aurilia, alors que l’ôdeur de sa transpiration devient particulièrement entêtante. Ca ne lui dérange pas d’en parler, même s’il ne sait pas si ses propos joueront en sa défaveur ou non.

    - J’ai rencontré Aurilia lors de mes études à Drakstrang. J’ai été assez tôt repéré par le maître-espion de l’époque. Il fallait dire que je détonais quelques peu parmi les autres étudiants. Je n’ai jamais eu une force extravagante par rapport à mes autres camarades mais, par contre, j’avais déjà une grande vélocité et j’étais bien plus agile que pas mal de mes aînés. Ajoute à ça le fait que j’avais un tempérament calme pour susciter les confidences. Ca a suffi pour qu’on me propose une autre voie que celle classique dans l’armée.

    Zéphyr marque une légère pause et il se lève pour aller déposer son assiette sur l’un des comptoirs de la cuisine réservé à cet effet.

    - J’ai rencontré Aurilia à cette époque, tu te doutes bien qu’elle connaissait suffisamment le métier pour m’apprendre tout ce qu’elle savait. Il s’avère que j’ai été un bon élève, même si bien sûr, j’ai eu d’autres formateurs également lors de mes missions. Cela fait treize ans que nous nous connaissons maintenant. Toi, c’est plus tard que j’ai fait ta connaissance, quand j’étais un espion confirmé. Vers l’an -4, je pense… Tu ressemblais davantage à un garçon manqué si je ne m’abuse, mais ta progression satisfaisait nettement Aurilia, dans mes souvenirs. Cela étant dit, et un sourire assez doux apparaît sur son visage, mon but n’était pas vraiment de t’espionner pendant toute cette période. J’ai suivi ton évolution parce que je voyais très régulièrement ta mère pour le compte du maître-espion, jusqu’à ce que je prenne sa place. Forcément, je t’ai vu grandir, Aurilia m’a même parlé de toi de temps en temps.

    Quant à sa première mission…

    - J’ai été envoyé à Kyouji pour infiltrer la noblesse de la ville. On y racontait que certains aristocrates étaient corrompus, mais que tout le monde fermait les yeux parce que chacun y trouvait son propre compte. Dès lors que j’ai eu des suspects en vue, je me suis métamorphosé en l’une d’elle et j’ai demandé une entrevue avec le meneur de leur bande. Mis en confiance à cause de mon apparence, il m’a déballé tous ses plans en croyant parler avec une alliée. Le reste était facile.

    Zéphyr marque une pause, puis, il ajoute comme si de rien n’était :

    - En parlant de mission. Je t’emmène avec moi après qu’on ait fini ton dessert. Il y a quelqu’un qu’on doit filer et je voudrais te voir à l’œuvre. Tu travailles surtout en solo si je ne m'abuse ?
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  • Dim 12 Mar - 4:23
    Le sujet de la poursuite d'Aurilia était arrivé a son terme. Elia n'avait rien de plus a dire. Il pouvait essayer, elle était quasiment persuadée qu'il n'arriverait a rien. Elle n’était pas la pour gérer son affaire a sa place. Dans le pire des cas, il aurait la tête coupé en place public, et un autre idiot prendrait sa place. C’était comme ça que ça marchait, au Reike.

    - Puissante...Dactyle...je ne sais pas. On a bien combattu ensemble, contre un groupe de géomi. Mais elle m'a surtout semblé extrêmement calme, gardant son sang froid. Entraînée, oui. Mais je n'en ai pas vu beaucoup plus.

    Elle le regarda s'éloigner pour déposer son assiette, et elle appuya sa tete sur sa main, le regardant de profil, en l'écoutant raconter son histoire. Ainsi, Aurilia l'avait récupéré lors de ses études. Elle avait essayé d'abord avec lui. Elle eu un sourire involontaire en l'écoutant décrire ses capacités. Rapidité, agilité, maitrise de soi et calme. On aurait dit qu'il parlait des capacités de la reikoise. Aurilia n'avait rien fait par hasard. Ils avaient tous les deux un profil similaire.

    - Elle vous a parlé de moi ? Elle ne parlait de moi a personne.

    Ça c’était plutôt étonnant. Penser qu'elle évoque son existence avec quelqu'un autre que ses formateurs ou l'impératrice, avant même qu'il ne soit l'oreille. Le maître espion prenait aussitôt un peu plus d’épaisseur a ses yeux. Si Aurilia lui avait fait une telle confiance, c’était bel et bien qu'il était spécial. Histoire de ne pas trop donner l'impression de changer d'attitude, elle mima le sarcasme en souriant.

    - Donc en fait vous m'espionnez depuis que j'ai douze ou treize ans. C'est hyper louche comme attitude, vous passez de plus en plus pour un pervers.

    Elle s'étira. Elle pouvait parfaitement imaginer par quel entrainement il etait passé, puisqu'elle avait subit la meme chose, a des degrés différents vu qu'elle avait été beaucoup percés dans la théorie et les test, alors que lui semblait avoir pratiqué en réel depuis un long moment, maintenant. Mais d'un autre coté, elle etait une arme polit depuis sa toute petite enfance. Alors que lui avait commencé a rejoindre ce milieu une fois étudiant. Il avait l’expérience, mais elle avait sans doute le potentiel. A confirmé, bien sur.

    - Il devait pas etre hyper malin, ce chef de bande. N'importe quel organisation qui se respecte possède un code magique impossible a copier afin d’être certain de qui on a en face. C'est ce que fait généralement la pègre en Republique. Enfin, ceux qui sont pas trop stupide.

    Alors qu'elle allait reprendre la suite de son rapport, elle fut un peu prise par surprise. Une mission ? Quoi, maintenant, tous de suite ? Sans l'avoir prévenue a l'avance ? Encore un test, ou bien il avait vraiment quelque chose d'important a faire et il voulait en profiter ?

    - Oui...travailler en groupe pour notre style de travail est une perte de temps. Un bon espion peut se débrouiller seul. Et quand deux sont sur la même chose, alors qu'ils pourraient être sur deux différentes, on perd en efficacité.

    En disant ça, elle songea que cela devait être véritablement un test. Sinon il n'aurait pas perdu son temps lui meme. Elle soupira. Elle etait en vacances bon sang ! En repos. Fallait il vraiment qu'elle enchaine encore une nouvelle activité ?

    - Bon bon...je peux me laver au moins ? Difficile de suivre quelqu'un sans être assez discrète. Hum, quoi que je pourrais l'utiliser a mon avantage...peut etre qu'avec ce style...

    Elle commença a murmurer pour elle meme, semblant s'amuser a réfléchir au déguisement qu'elle allait mettre, comme si c'etait un véritable plaisir plus qu'une mission, une activité amusante. Un jeu ? Oui, ca y ressemblait plutot pas mal. Elle redressa la tete :

    - Aprés, si monsieur le pervers veut que je garde cette odeur, on peut s'arranger...

    Elle sourit a nouveau, avant de se lever et de laisser toute la vaisselle pour pouvoir la faire a son retour. Elle croisa les bras.

    - Je vous ferez la suite de mon rapport plus tard, alors ? Ou maintenant ? Enfin, tous me vas. Rapport maintenant ou plus tard, douche ou pas douche. J'attends vos ordres, « boss ».
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    Zéphyr Zoldyck
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  • Sam 18 Mar - 16:27
    Lorsqu’Elia s’étonne qu’Aurilia ait parlé d’elle, un fin sourire apparaît sur les lèvres de Zéphyr. Le fait est qu’il a pas mal passé de temps dans le Dôme des Murmures. Il connait la maison, mais également la plupart des gens qui s’y trouve. La présence d’Elia ne lui a donc pas échappé, à l’époque, et si le Reikois n’a jamais forcé la vampire à parler de sa protégée, l’ancienne Feu semble avoir porté suffisamment l’espion dans son estime pour lui en dire quelques mots.

    - Ta mère ne m’a pas non plus tout dit dès que je t’ai aperçue la première fois. Ca s’est fait au fil des années également. Elle a pris très à cœur ton entrainement et m’a parfois demandé de te surveiller lors des missions qui t’étaient assignées. Ca m’a permis dès lors de t’observer davantage.

    La demoiselle aux cheveux ébènes embraie aussitôt, évidemment. Comment peut-elle rater une telle occasion ?

    - J’aurais plutôt dit que j’étais un gardien ou un protecteur plutôt qu’un pervers, mais ainsi soit-il, réplique-t-il avec un mélange d’autodérision et de calme. En vrai, je t’accorde que je peux être un homme froid si je viens à apprendre un complot et une trahison. Je peux même être un salopard, puisque je peux mentir sans vergogne sans avoir l’ombre d’un remords. Un beau baratineur, si tu préfères. Mais les Astres m’ont évité d’être une raclure de la pire espèce quand même et je ne vais pas dire que j’en suis malheureux.

    Evidemment, Elia peut bien penser ce qu’elle veut, de lui, ça ne le dérange pas tant qu’elle sait où placer ses limites. Le Reikois l’écoute en tout cas faire ses commentaires sur la bande qu’il a dû neutralisée il y a bien longtemps, puis, elle semble quelque peu surprise par sa décision subite de l’emmener en mission. C’est vrai qu’elle n’a pas été prévenue, mais à quoi bon ? Ses hommes doivent toujours être prêts à s’adapter de toute façon. Quant à son analyse sur le travail en groupe, ma foi, elle a du sens, mais travailler en binôme peut être un avantage de temps en temps.

    - Va prendre une douche, je ne te retiens pas. Je n’essaierai même pas d’aller voir, fait-il sur un ton sarcastique, clairement pas sérieux pour un sou. Une expression légèrement amusée apparaît ensuite dans son regard lorsqu’Elia envisage tous les avantages qu’elle pourrait avoir avec cette apparence actuellement. En l’état, il vaut mieux que tu paraisses présentable. Nous allons à une réception mondaine, dans laquelle il y aura un concours sportif, à la périphérie de la capitale. Rien de bien folichon, tu me diras. Sauf que les organisateurs de ce tournoi amical – des membres de la noblesse, accessoirement – semblent prendre un peu trop de liberté. Il y a tout lieu de penser qu’ils cherchent à vendre des informations à quelqu’un sur le Reike et que ladite personne est conviée à la réception. Le jeu consistera à prouver leur implication et à les mettre sur le fait. Mais je suis trop connu pour ne pas être surveillé. Quelqu’un qui gravite autour du couple royal ne peut qu’être dans le viseur des organisateurs du tournoi. Toi, tu sais te fondre dans l’ombre et glaner des informations intéressantes.

    A la vérité, il pourrait très bien confier ce rôle à quelqu’un d’autre, mais Elia peut très bien faire l’affaire. Elle sait repérer qui est suspect et qui ne l’est pas.

    - Et pendant que tu t’apprêtes, ma foi, je peux toujours te faire un dessert. Cette fois, son ton est un peu espiègle, c’est vrai, mais c’est bien la jeune femme qui a suggéré de prendre quelque chose sucré. Je t’attends dans tous les cas.[/b] Car la miss doit bien se laver à un moment ou un autre. Pour ton rapport, tu me le feras en route, propose-t-il, Quant à ton identité une fois sur place… Prétendre qu’elle soit sa petite-amie ferait trop de ragot aux alentours, et vu sa réticence pour les hommes, il vaut mieux éviter de tels mensonges. Pourquoi ne pas dire que tu es une cousine éloignée qui vient visiter Ikusa ?
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  • Dim 19 Mar - 14:20
    Elle n'aimait définitivement pas trop ça. Pour plusieurs raisons. Déjà, elle avait désormais l'impression qu'elle n’était plus chez elle, mais surveillée par tous le monde. Ces gens, ce n’était pas « ses » gens. Ils étaient la pour Aurilia, et désormais, a qui allait leur allégeance ? A l'oreille actuelle qui, selon ses dires, avait ses habitudes dans les lieux ? Peut être. Ça changeait encore plus tous, et ca lui mettait une nouvelle pression. La sensation, brève, qu'elle n’était plus chez elle.

    En passant dans sa salle de bain, en activant les mécanismes lui délivrant l'eau chaude, elle se questionna sur la mission en elle même. Même si ce n'etait pas lui directement, une membre de sa famille n'allait elle pas attirer tout autant d'attention ? Ou bien, au contraire, c'etait ce qu'il voulait, une sorte de test dans des situations un peu compliqué pour voir jusqu’où elle pouvait aller ?

    - Ramene toi, salop, avec tes missions ! Je vais en faire qu'une bouchée !

    Elle avait dit ça en parlant a son savon, avant de se regarder dans le miroir en face et de soupirer. Elle avait besoin d'un peu de temps pour s'habiller, aussi, elle ne resta qu'une poignée de minutes dans le bain. Il n'y avait clairement pas de temps a perdre si elle voulait etre efficace.

    Son sentiment était étrange. Elle était revenue avec en tete l'idée de discuter de son avenir dans la profession. Elle n'aimait pas spécialement. Enfin, ce n’était pas qu'elle n'aimait pas l'espionnage en tant que telle, mais elle avait du mal a décevoir des gens qu'elle estimait. Il l'avait dit, que lui, n'avait aucun remord a mentir. Elle, ça pouvait arriver, parfois. Avec Ssisska, ca avait été difficile. Avec Neera, qui avait acceptée de l'aider, encore plus. Tout particulièrement la professeur, qui ne méritait pas, avec sa bonté, qu'on se paye sa tête.

    Elle sauta hors de la baignoire et se sécha rapidement pour ne pas le faire attendre. C’était quand même son patron, et il avait meme dit qu'il voulait lui faire un dessert. Elle s’arrêta, se demandant ce qu'il voulait vraiment. Juste la tester ? Ou bien se lier avec elle ? Ils avaient eu le même mentor, voulait il une sorte de fraternité, tous les deux ? Du genre « frère et sœur d'arme, confiance absolu ». Si elle lui demandait, il dirait oui, mais comme il pouvait mentir, ca n'avait pas beaucoup d’intérêt.

    Elle s'enduisit dans ses crèmes, faisant disparaître ses cicatrices qui étaient visibles, notamment sur ses bras, et s'attacha les cheveux. Elle passa une poudre sur sa peau, la rendant très légèrement moins blanche, afin de ressembler plus a celle de son supérieur. Elle enfila un kimono serré légèrement ouvert sur l'avant de sa poitrine. Elle sourit, avant de redescendre. Elle avait mit du parfum, et ses yeux avaient désormais la même couleur que ceux de Zephyr. Le bout de ses oreilles étaient légèrement plus arrondis, comme celui de son homologue masculin. D'un coup d’œil, on pouvait être quasiment certains qu'ils étaient de la même famille.

    - Ça ira comme ça, j'vais pas vous faire honte ?

    Il fallait l'admettre, elle etait divine. Aurilia ne lui en avait jamais parlé, mais en la voyant comme ça, il pouvait facilement comprendre, avec son experience, l'une des raisons pour laquelle Aurilia avait sauté sur elle pour l'adopter et la fasconné. Elle semblait etre née pour le job.

    Elle lui fit un joli sourire, le premier depuis qu'il était arrivé. Elle prenait peut etre l'habitude de sa présence ? Ou bien encore une fois, c’était une façade, possible aussi. Elle arriva jusqu'au centre de la cuisine ou il s’était affairé. Elle avait disparue une trentaine de minutes, le temps de se préparer entièrement, mais le résultat valait l'attente. Elle était douée. Et l'avantage avec ce genre de déguisement a la main, c'est qu'aucune magie ne pouvait supprimer un charme. Le soucis de la métamorphose.

    Elle tomba assise sur la table, des rubans rouges typiquement Reikois s'agitant dans son chignon serré. Elle bailla un peu, la main devant la bouche, avant de plaqué son regard perçant, désormais un peu lumineux avec les artifices qu'elle y avait mit, sur l'homme.

    - Soyons honnête, du coup. Les gens du dôme, désormais, ils sont a moi, ou a vous ? Je dois me sentir observé quand je prend mon bain ? Ils sont a votre solde maintenant ?

    Elle avait l'air peu contente de cette idée. Si c’était a sa mère, c’était une chose, mais a un homme en dehors du dôme, vraiment pas. Elle le fixait du regard, appuyée sur la table.

    - Vous n’êtes pas d'ici. Vous croyez peut être connaître l'endroit mais je pense que vous vous trompez.Vous êtes un étranger. Je n'ai rien contre accepter la hiérarchie entre vous et moi. Vous me donnez mes missions, je vous fais mes rapports, blablabla, on se fait des petits casses croûtes, on rigole bien. Mais dans ma maison, restez juste a votre place.

    Elle lui fit de nouveau un grand sourire, tapa des deux mains sur la table et se leva. Elle chercha des yeux le fameux dessert, en espérant pouvoir le manger en route. Ils devaient avoir rendez vous.

    - Bon, on y va, que je vous explique sur la route comment j'ai failli coucher avec une femme serpent qui dirige une partie de la pègre de Liberty ?

    Il avait encore du travail si il voulait combler le fossé qu'elle avait intentionnellement crée entre eux...
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    Zéphyr Zoldyck
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  • Sam 25 Mar - 22:40
    Si Zéphyr est compréhensif en bien des domaines, il n’est pour autant pas télépathe et ressent encore moins les émotions d’autrui. Quand Elia prend donc congé pour se laver, il ne se doute pas particulièrement de tous les sentiments qui habitent la jeune femme. Oh, il peut bien supposer que l’espionne est ébranlée par la disparition d’Aurilia, ça oui. Malgré ses airs bravaches, la guerrière doit en être plus affectée qu’il n’y paraît, car la vampire a tout fait pour être le centre, le pivot de la vie de sa fille. L’homme n’est donc pas dupe malgré l’humour et les sarcasmes de sa nouvelle protégée : elle doit être plus déstabilisée qu’il n’y paraît. C’est aussi pour cela qu’il veut la récupérer. Non pas pour l’asservir et en faire un pantin bien pratique, mais bien pour lui donner un nouveau souffle, de nouveaux objectifs, qui collent davantage avec sa personnalité et ses désirs. L’Oreille préférerait honnêtement la garder comme un subalterne en qui il peut avoir confiance, mais il faut encore que la demoiselle le veuille bien. Il n’y a rien de pire que d’agir parce qu’on est forcé d’obéir à quelqu’un. Zéphyr veut éviter cet écueil, mais pour mieux sonder le cœur de l’espionne, il doit passer davantage de temps avec elle. C’est la raison pour laquelle il lui a proposé cette mission, qui n’est pas bien difficile en soi. Il aurait certainement pu s’en occuper seul ou envoyer d’autres sous-fifres enquêter sur place. Mais autant saisir les occasions quand elles sont à portée de main. Le maître-espion désire voir comment agi Elia lorsqu’on lui assigne un rôle, alors il ne va pas s’en priver. Peut-être que ce sera là une opportunité pour qu’elle se révèle un peu. Ou alors elle gardera ses sentiments pour elle ? Dans ce cas, songe Zéphyr, il faudra laisser le temps faire son œuvre, et voir si une confiance peut se créer entre les deux protagonistes.

    Absorbé dans ses pensées, le temps passe assez rapidement. En l’absence d’Elia, l’homme a saisi deux poires sur le comptoir qu’il pèle avec adresse après avoir saisi un couteau de la cuisine. On pourrait croire qu’il perd son temps, à rester dans le Dôme des Murmures, sauf que son double gère pour lui tout ce qu’il est nécessaire de faire au palais. Ce n’est pas comme s’il gaspille réellement son temps à attendre la jeune femme.

    D’ailleurs, celle-ci revient au bout d’une demi-heure, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est douée. Pas étonnant qu’Aurilia l’ait désignée comme sa successeuse. Ses talents pour s’adapter semblent innés. Avec la poudre que l’espionne a mis sur sa peau, les lentilles qu’elle a mis sur ses yeux, et les quelques artifices qu’elle a utilisées à droite à gauche, on pourrait vraiment croire qu’ils sont de la même famille. Un léger sourire apparaît alors sur les lèvres de Zéphyr alors que sa protégée l’apostrophe à nouveau.

    - Comment pourrais-tu me faire honte ? Ton déguisement est très bien. Les invités à la réception n’y verront que du feu.

    Il lui tend ensuite une assiette dans laquelle se trouve une poire pochée à la cassonade. C’est un mets très simple, mais rapide à faire, qui demande en plus très peu de ressources, il faut bien l’admettre. Quant à la vaisselle restante, il s’en est déjà occupé en l’absence de la demoiselle. Mis à part le dessert qu’il a concocté, la cuisine est propre et prête à l’emploi ; pour peu, on ne dirait pas que les deux espions ont mangé ici quelques instants plus tôt.

    Qu’Elia accepte la poire ou non, il l’écoute formuler ses impressions. Zéphyr est quelqu’un de calme, qui n’a jamais eu de difficultés à écouter le ressenti de ses agents. Il en va de même pour la fille d’Aurilia, à qui il accorde plus d’attention que d’autres, c’est vrai. Il ne s’offusque donc pas qu’elle lui demande à qui appartient vraiment le Dôme, en réalité, et il lui répond avec sincérité.

    - Officieusement et officiellement, il est à toi, pour autant que tu acceptes l’héritage d’Aurilia. Si tu le refuses ou que tu ne veux pas hériter de ce fardeau, le Dôme sera légué à la Couronne. Il va sans dire alors que le couple royal me remettra la gestion de ce réseau. Il contient trop d’opportunités pour qu’il soit négligé et qu’il soit partagé en différents propriétaires qui n’en feront rien.

    Ca, c’est une première chose, mais ce n’est pas tout évidemment.

    - Autant parler franc-jeu, je ne compte pas particulièrement m’immiscer dans tes affaires. Ni te voler la gestion de tes hommes. Je peux te donner quelques conseils pour que tu prennes tes marques, ça oui, car Aurilia a disparu trop brusquement, et je ne pense pas que tu sois totalement préparée à gérer les finances, les plaintes, les besoins d’un complexe d’une si grande envergure. Mais je ne te mentirai pas non plus. Les agents à ta solde me connaissent et savent quelle est ma fonction. M’atteindre, ou me faire du mal, c’est indirectement s’en prendre à l’autorité du couple royal, alors ils ne le feront pas, avant tout pour ne pas te mettre dans une situation délicate. Car c’était bien leur maîtresse qui devait répondre des actes de ses subalternes, et les Astres soient loués, ces derniers pensaient quand même à elle. En résumé, ils obéissent d’abord à toi. Moi, je viens en second lieu, si la situation l’exige. Mais de manière générale, je préfère laisser de l’autonomie à mes agents. Être là pour eux, c’est bien ; les étouffer, c’est quelque peu contreproductif, tu en conviendras. Un rictus se dessine brièvement sur les lèvres de Zéphyr, puis, il reprend. Je ne suis pas là pour t’espionner ni pour changer ta vie en un calvaire. Sauf si tu voulais t’en prendre à Ayshara, à Tensai, ou au Reike lui-même. C’est les seuls cas où je serais moins clément. Un sourire vient égayer ses propos, preuve qu’il pense bien que la jeune femme ne fera jamais une absurdité pareille. Que tu me considères comme un étranger au Dôme, ça ne me pose pas réellement de soucis non plus. Je ne vis pas dans ces murs, même s’il est clair que j’y ai passé beaucoup de temps à une époque. Je ne te demande pas de me faire une confiance aveugle non plus. Ca se construira avec le temps, si tout du moins on arrive à collaborer ensemble. Personnellement, il n’avait guère de crainte à ce sujet, mais il ne veut pas établir des vérités générales, qui puissent brusquer la fille d’Aurilia. En tous les cas, je veux voir ce que ça donne, conclut-il dans un sourire, et qui sait, peut-être que tu finiras pas ne plus me voir comme un pervers, en définitive.

    Cette dernière réplique, il l’a lancée sur un ton un peu espiègle, et Zéphyr acquiesce quand Elia propose qu’ils se mettent en route. Il se permet de sortir en premier – de toute façon, c’est à la demoiselle de quitter l'Aiguille en dernière - puis, le duo commence à marcher dans le Dôme. Une expression intéressée naît sur son visage quand sa protégée lui parle d’une femme serpent qui dirige la pègre de Liberty.

    - Tu as intégré la pègre républicaine ? devine-t-il. Et même plu à son chef ? Qui est-elle et comment cela s’est-il passé ? Quelle expérience en retires-tu ?

    L’Oreille se permet se prendre les devants quant à leur itinéraire, après tout, c’est lui qui sait où se trouve le point de rendez-vous. Pour aller plus vite, il arrête un fiacre qui dévale la rue, monte à l’intérieur, et invite la jeune femme à en faire de même. « Ce sera plus rapide », lui signifie-t-il, et de fait, les deux sbires arrivent au bout d’une dizaine de minutes à l’endroit convenu. Ca laisse le temps à Elia de continuer ses rapports, si elle en a envie.

    Une fois sur place, les espions descendent de leur moyen de transport et ils arrivent devant un joli manoir, doté paradoxalement d’un jardin fleuri.

    - Tu as des suggestions ou des préférences de dernière minute ?

    C’est le moment de les exprimer avant qu’ils n’entrent dans un terrain "inconnu", et Zéphyr lui livre un sourire confiant. Il n’a aucun doute qu’il réussiront à mener à bien cette mission, et que cela leur permettra d’en apprendre plus l’un sur l’autre, accessoirement.
    [/b]
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  • Lun 27 Mar - 14:56
    Il avait répondu, mis des mots clair et précis sur toute les questions qu'elle s'etait posée, et que ce soit la strict vérité ou non, c'etait agréable. Elle savait qu'il ne mentait pas, sauf si il etait capable d'utilisation d'une magie secrete pouvant altérer les capacités de la jeune femme. Elle s'etait assise devant le dessert préparé par son supérieur, et continua a sourire en reniflant l'odeur.

    - Menteur ou pas menteur, vous êtes un vrai cordon bleu.


    Elle prit la cuillère et trancha un bout de la poire, encore chaude et parfaitement préparée. Beaucoup de saveur attaqua ses papilles, alors qu'elle continuait de l'écouter, décrivant la situation assez nettement, tout en ne manquant pas de glisser les diverses menaces qui pouvaient la frapper si elle n'etait pas une jeune fille obéissante. Ils étaient un peu tous pareil dans le fond, sa mere avait la meme méthode.

    - Vous voulez me faire peur en fait. Marrant.

    Elle savait déjà ce qu'il allait répondre, qu'il disait simplement la vérité, qu'il voulait faire au mieux, que le but etait qu'ils s'apprécient et travaille bien ensemble, blablabla. Elle secoua la tete et leva la main comme pour l'interrompre. L’empêcher d'en rajouter, en finissant son dessert. Elle prit deux ou trois bouchées pour terminer sa sucrerie. Elle reposa la cuillère et le regarda en souriant.

    - Je sais quand on me ment. Alors ca ira, merci. Je vous crois pour cette fois.

    Doué ou pas doué pour ça, il ne pouvait pas l'avoir. Il devait d'ailleurs le savoir, et n'avait donc aucun interet a mentir, de son coté. Si chacun des deux etaient sur la meme longueur d'onde, alors ca pourrait marcher entre eux. Du mieux possible en tout cas.

    - N'en parlons plus, « boss ».

    Elle se leva et le suivi vers la sortie. Elle passa la main sur la porte, activant les sécurités de la tour. Elle etait un peu a part vis a vis du reste du dome. Si le dome lui appartenait, l'endroit etait vraiment chez elle. Elle l'observa se diriger dans le dome, pourtant labyrinthique, avec aisance, et songea qu'elle allait ordonner des modifications pour que ce soit moins facile pour lui. Pur esprit de contradiction.

    Elle grimpa dans le fiacre, en face de lui, en s'étirant, avant d'étirer sa jambe sur le siege d'en face, juste a coté de la ou est assit Zephyr, son gentil « cousin ». Elle avait attendue d'etre assise pour reprendre la suite de ses explications, et observait désormais la rue dévaler sous ses yeux.

    - ...Ssisska. C'etait son nom. En arrivant a Liberty, j'ai commencé a trainer avec des groupes de jeunes, et j'ai pris la tête de l'un d'eux. Ils font des petits larçins pour survivre, soit directement ce qu'ils veulent manger, ou bien pour des gens au dessus d'eux qui leur donne des job. Forcément, vu que je leur ai fait reussir des missions qu'ils n'osaient meme pas faire, je suis rentré dans des groupes de plus en plus importants. La montée par le bas.

    Ses yeux suivaient les gens qu'ils croisaient, ses pupilles se posant une demi seconde sur une personne, puis passant a une autre, avec l'attention d'une professionnelle, observant des cibles de façon passive, par le pur reflexe instauré par l'entrainement répété. Le resultat que tout les agents de l'oreille n'avait probablement pas.

    - A force j'ai été convoqués par une chef d'une faction des bas fonds. Cette femme serpent. Une Hybride. Je crois que je lui ai plus, et elle a commencé a me donner des missions personnellement, pour me tester probablement. Comme j'arrivais a donner des resultats satisfaisant, elle m'a donné une mission plus personnelle. J'ai aidé a l'execution d'un de ses rivaux de la pegre.

    Le vehicule commença a ralentir alors qu'ils approchaient de leur destination. Elle retira sa jambe, et tapa du talon deux fois sur le sol de la cariole, comme mue par un mouvement de stresse qui etait simplement de l'impatience. Elle aimait ce moment avant de passer a l'action. L'adrenaline.

    - Elle m'a ensuite invité dans un lieu ou se trouve ses bains privés. Lle voulait que je la rejoigne, une invitation dans son cercle personnel. Mais j'aurais été obligé de rester la bas ou de la trahir et je ne trahis personne, je n'aime pas faire ça. Et puis elle n'a pas l'air si méchante, elle a surtout beaucoup souffert dans sa vie et s'est renfermé sur elle meme. C'est pas vraiment notre probleme vous me direz, mais elle m'a fait de la peine. Je voulais pas en rajouter.

    C'etait la partie un peu délicate. Sa mere l'aurait crucifié sur place. C'etait son boulot de se jouer des gens, et elle avait raté une grande opportunité. Mais elle etait a l'aise avec sa conscience, ca lui suffisait.

    - J'ai donc refusé, et je suis partie...puis me voilà. Je suppose que j'aurais du mal a retourner vers la pegre de Liberty a présent, je suis fiché.

    Elle sauta a terre, dans la rue, et attendit qu'il soit a coté pour finir.

    - Et enfin, en parallèle, j'ai rencontré une professeur. Vous devez voir qui c'est. Neera Storm. Elle m'a prit comme apprentie et m'aide a développer ma magie. Oh, j'aimerais eviter de la méler a quoi que ce soit, si possible. Je l'aime beaucoup.

    Elle se tourna vers lui, de face. Elle avait fini son rapport, pas si long, mais avec beaucoup de potentiel pour le futur. Elle se passa la main dans les cheveux et jeta un œil vers le manoir.

    - Hum, alors déjà on se tutoie ou on se vouvoie ? Est ce qu'on es extremement tactile l'un envers l'autre, comme ces nobles qui aimes bien se renifler le cul entre frere et sœur. D'ailleurs, est ce qu'on est censé se voir souvent ou on se connait a peine ? Ah, et c'est quoi votre nom de famille et votre age ? Et le mien, en l'occurence ?

    Beaucoup de questions d'un coup, mais elle n'etait plus exactement comme dans la tour. Elle semblait...En plein amusement.
    Noble du Reike
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    Zéphyr Zoldyck
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  • Mar 4 Avr - 21:13
    [justify]Il ne lui a pas menti, non. Cela ne ferait qu’empirer leur relation s’il osait lui cacher la vérité ou s’il cherchait à la manipuler. Ce n’est pas le but de Zéphyr, et c’est pourquoi il lui a parlé franc-jeu tout au long de sa réponse. Quant à être un cordon bleu… Le Reikois sait se débrouiller, c’est vrai. Il tient d’ailleurs à garder son autonomie sur ce dernier point. Lorsqu’on travaille au palais, on peut allègrement se servir aux cuisines impériales, mais ne pas perdre la main reste toujours de bon aloi quand on doit improviser et se débrouiller par soi-même dans des missions spéciales. L’Oreille hausse en tout cas un sourcil quand sa protégée lui déclare qu’il cherche à lui faire peur. Pas vraiment, mais si c’est ainsi qu’elle interprète ses propos, il n’y peut pas grand chose. Il sera bien intransigeant si la demoiselle s’en prend au couple royal ou au fonctionnement même de l’Empire, mais ce n’est pas une nouveauté, puisqu’il agit déjà ainsi avec tout le monde. Vu son poste, il ne peut guère se permettre de faire des exceptions, tant cela pourrait mener la sécurité du royaume droit vers la catastrophe.

    En tous les cas, il ne relance pas le sujet. D’abord parce que la concernée n’en a pas envie ; ensuite, parce qu’il vaut mieux laisser retomber quelques sujets dans la poussière, le temps que les tensions retombent et que chacun apprenne à se connaître.

    Quand ils entrent dans le fiacre, Elia reprend son rapport et Zéphyr l’écoute attentivement. Ce n’est pas rien, de s’attirer la confiance d’une des grandes cheffes de la pègre républicaine. Enfin. En l’état, la confiance est surtout rompue, mais la fille d’Aurilia a quand même su monter les échelons par le bas jusqu’à attirer l’attention de la femme serpent. Il sait qu’on l’appelle la Gorgone, et son surnom prend tout de suite plus de sens, s’il s’agit d’une femme-serpent. Cette dernière a apparemment été satisfaite des services d'Elia, mais ce n’est rien d'étonnant puisqu’elle fait partie de la fine fleur des espions reikois. Un détail retient particulièrement l’attention de l’Oreille. La réaction de la guerrière face à la proposition honnête de Sisska, lorsque celle-ci a voulu l’inviter à rejoindre son cercle personnel. « Je ne veux pas la trahir » affirme-t-elle. En d’autres mots, si l’espionne est bien sincère envers lui, Elia veut rester fidèle à ses principes. Sa loyauté, elle la donne à qui elle le souhaite, et elle ne veut pas faire semblant d’être une amie si c’est pour vous planter un couteau dans le dos ensuite. Pour d’autres, ça pourrait paraître une frivolité, mais pour Zéphyr, c’est un point d’orgue, une pierre angulaire qui a toute son importance dans la personnalité de la jeune femme. « Je ne trahis personne car je n’aime pas faire ça ». Cela veut dire qu’il ne peut pas la considérer comme un outil ou une machine à tuer qui lui obéira sans sourciller. Sa conscience la rattrapera tôt ou tard et si elle ne comprend pas la raison de ses gestes, elle finira par prendre ses distances, par fuir pour se retrouver elle-même. Zéphyr doit composer avec son honnêteté pour lui proposer une place qui lui conviendra mieux. Elia n’est pas faite pour des assassinats à gogo, pour le mensonge et pour la trahison. Elle sait écouter comme personne et gagner la confiance d’autrui avec une aisance déconcertante, ça oui. Mais blesser autrui ne semble pas correspondre à sa nature.

    Evidemment, Zéphyr ne montre rien de ce qu’il pense. Il laisse plutôt sa protégée continuer. Et il faut bien dire qu’il en apprend plus sur elle en ces quelques instants que toute l’heure qu’ils ont passée au Dôme ensemble. La belle aux cheveux noirs est quelqu’un de sensible, qui a été touchée par la solitude et la vie de Sisska. Tout le monde ne l’aurait pas été. Et d’aucuns aurait profité de cette occasion en or pour entrer dans son cercle personnel et tout apprendre sur la femme serpent.

    - Aurilia t’aurait sûrement fait des reproches si elle avait su. Moi…

    Lui, comment devait-il juger cette offre que sa subalterne avait envoyé balader sans hésiter ?

    - ... Je considère aussi que c’est une occasion manquée. Mais à quoi bon te briser sous le poids d’un rôle que tu aurais détesté ? Tu aurais certainement été parfaite et tu aurais su trouver ta place dans son cercle privé. J’en suis persuadé. Mais si c’est pour te dégoûter toi-même… Si c’est pour trahir ensuite, alors que ce n’est pas dans tes gênes… Il valait mieux te retirer tant que tu en avais l’occasion. Si tu avais accepté, l’illusion aurait duré un temps, mais ensuite, elle se serait brisée en mille morceaux, et toi avec. On ne peut jamais chasser longtemps ce que l’on est vraiment. Je préfère que tu reviennes avec ce que tu as déjà appris plutôt que tu ne t’engages dans une voie qui n’est pas la tienne et que tu ne veux pas suivre au fond de toi-même.
         
    Le regard imperturbable de Zéphyr se pose sur la rue qui défile sous ses yeux.

    - Plus tard, il faudra que tu m’expliques comment cette Siska bouge au sein de Liberty. Je ne te demande pas spécialement de me dessiner un plan de la capitale avec tout le réseau de la pègre, je ne crois pas que tu y sois restée assez longtemps pour réussir pareil exploit. Mais m’expliquer son organisation, sa manière de fonctionner, ses faiblesses, ses points forts, également, tout cela serait intéressant. Je ne dis pas que je vais chercher à la contacter ou à lui faire du mal, mais plus j’en saurai sur son compte, plus on saura se prémunir de ce qu’une partie de la pègre républicaine représente. La Gorgone est puissante en République, et je serais idiot de la sous-estimer.

    Peut-être qu’il pensait ainsi parce que lui et Sisska étaient, chacun à leur mesure, des gens de l’ombre. Peut-être… peut-être pas. Ca n’empêche pas Elia de lui répliquer qu’elle est désormais fichée auprès de la pègre de Liberty, et une remarque jaillit naturellement dans son esprit.

    - Mais tu voudrais y retourner ? En République, je veux dire. Ca te plairait ?

    La question de Zéphyr est très franche et celui-ci plonge ses yeux ambrés dans le regard d’Elia. Il ne parle pas ici de ses devoirs d’espionne, ni de devoir obéir particulièrement à un ordre. Il parle de ses désirs réels, ce qui sera peut-être nouveau pour Elia, car Aurilia n’a sans doute jamais laissé sa fille exprimer ses desideratas les plus profonds.

    Il la laisse répondre, puis le fiacre descend et Zéphyr rejoint sa fausse cousine, qui lui mentionne enfin une certaine Neera Storm.

    - Hum. L’Esprit doit la connaître mieux que moi. Je garde un œil sur Magic avant tout pour vérifier qu’on ne nous prépare pas un mauvais coup, dans cette Académie. Je connais donc ses éléments les plus… particuliers, comme cette femme, leur Présidente et les Pléiades. Mais je ne peux pas te dire que je la connais plus en détail. En tous les cas, demander son aide pour l’apprentissage de ta magie est une bonne idée. Une raison supplémentaire qui pousserait bientôt Elia à revenir à Liberty, se dit Zéphyr. Un électron libre, qui pourrait bien assurer la transition entre la République et le Reike… Mais ce n’est qu’une idée qu’il lui faut encore travailler à tête reposée. D’ailleurs, il reprend bientôt la parole puisque la miss lui pose une série de questions auxquelles il lui faut répondre. On est de la même famille, on se tutoie donc. D’ailleurs, même en dehors de ces… circonstances, tu peux me tutoyer également. Pour le côté tactile, et là, il hausse légèrement les yeux au ciel, à toi de décider. Es-tu une fine fleur fragile qui a besoin de se sentir protégée par son cousin ? Es-tu sportive et indépendante, en ayant la langue d’un serpent ? Je m’adapterai sans problème à la personnalité que tu adopteras, sourit-il. L’essentiel est d’approcher cette pourriture qui vend des informations sur l’Empire et quelle est la personne qui doit les réceptionner. S’il s’agit d’un Reikois, je ne lui ferai pas de cadeau, car comme toi, je n’aime pas la trahison.

    Ils n’avaient pas besoin de rester là longtemps, au demeurant. Faire acte de présence et bloquer cette harpie suffirait largement.

    - Pour ta présence, il vaut mieux dire que tu viens très occasionnellement à la capitale. On ne s’étonnera pas de pas te voir aux prochaines réceptions. Tu pourrais peut-être même cette ignorance à ton profit, qui sait ? Quant à ton prénom…  Pourquoi ne t’appellerais-tu pas Lyn ? Même si peu m’importe en vérité. De mon côté, j’approche de la trentaine, et je viendrai sous ma vraie identité. Ca mettra suffisamment de pression aux participants du tournoi, et ça pourra les pousser à se trahir davantage.

    Du reste, pendant que son vrai moi distraira les nobles et le concours sportif, rien ne l’empêchera de créer distraitement un clone, qui viendra enquêter avec Elia.

    - Tu vois quelque chose à y redire ?

    C’est l’occasion ou jamais avant d’entrer dans l’arène pour une heure ou deux. Mais rien ne dit qu’ils ne vont pas s’amuser et se jauger tous les deux, finalement.
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