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Les échos songeurs d'un luth se mourraient en cette fin de soirée. Les voisins, invités à se la fermer de longues heures, retrouvaient presque un miraculeux calme, après une soirée bien arrosée devant la taverne du "Dragon qui tousse". Certains invités dormaient sous les tables tirées à l'extérieur pour l'occasion, d'autres s'en étaient retournés dans leur pénates, et le maître des lieux observait le bazar avec un stoïcisme résigné : la paie était bonne, mais il y aurait du boulot pour le lendemain, entre les meubles à ramener à l'intérieur, nettoyer vomi et liquide répandu... Pas grave, ses gars et filles n'auraient qu'à se bouger le fion !
Un coup d'oeil à l'une des 'clientes' restantes lui rappela un détail : en vérité il devrait bien fermer quelques jours. Sans plus d'alcool pour hydrater ses clients, il n'y aurait pas grand chose à faire, si ce n'est implorer son fournisseur, ou chercher ailleurs. Mais ce genre de pensée rustre s'envolait bien vite, car un autre avait la bourse bien alourdi, et en faisait profiter son monde : après les chansons paillardes et autres joyeusetés, le ménestrel restait encore, et prenait des libertés. Après les commandes, quelques créations personnelles, un rire triste dans ses notes, l'évocation de temps plus heureux... Encore quelques jolies mélodies, et le tavernier rustre irait bien toquer à la porte d'une voisine, pour lui déclarer quelques folies. M'enfin, il avait passé l'âge de ces bêtises.
Des bruits de pas le tirèrent de ses rêveries, et à la vue des gaillards qui s'en venaient, un poil plus frais que ceux qui s'étaient égayé toute la soirée, le bonhomme préféra retourner à l'intérieur, à la recherche de quelques gars supplémentaires. Avec un peu de chance, c'était que de simples retardataires, et il ne ressortirait pas pour découvrir des viscères à nettoyer devant son établissement.
"Hey Kek' ! Com-comment ça va ? salua gaiement, dans un coassement, une petite voix sifflante. T'as raté la fête, dis ! Pou-pour le p'tit d'Dayrass !
- Il ne vient pas pour ça... Lézardeau. rétorqua lentement une lourde voix reptilienne.
- Ha. Ha oui !... Même pas une p'tite chopine ?"
Poli, le ménestrel suspendit ses notes, mais un geste lui intima de continuer, un peu plus bas. C'est ainsi, sur des notes délicates, que s'offrit aux nouveaux venus, à la faveur des torches, une vision peu commune : celle d'une hybride reptilienne titanesque, assise en tailleur près de cadavres de tonneaux et d'une table pour huit personnes - dont une dormait attablée-là, la tête entre deux plats -, qui ressemblait pourtant à un banc à côté d'elle. Revêtue de voiles ridiculement légers en comparaisons de sa taille, qui avaient été éclaboussés de moult liquides, répandant une odeur de sang et d'alcool, la créature observait les arrivants d'un regard reptilien et froid, par delà une longue gueule on ne peut plus convenablement côté dentition - les plus imaginatifs y verraient là une belle collection de pieux -. Dentition qu'un autre hybride, bien plus petit celui-la, aux écailles bleutées, juché sur son épaule, nettoyait de son mieux en tirant sur une pâte de cochon coincée entre deux crocs.
"Keyrack. salua la géante en se penchant légèrement vers les nouveaux venus. Présente-nous donc... Tes nouveaux 'amis'..."
Ce geste fit perdre l'équilibre au petit hybride lézard qui tenta de se raccrocher à la patte de cochon, glissa sur la chair grasse et s'écrasa un peu plus bas sur la table couverte de plats vides et autres débris d'une soirée appréciée. Un grand coup de queue en envoya une partie au sol.
"... J'ai mal au dos... commenta-t-il après un instant, avant de tirer de sous lui une fourchette. Aïe."
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Un moment décisif. Liberty va peut-être pouvoir m'offrir ce que je recherche depuis quelque temps déjà. Après avoir traîné la patte dans les quartiers sales et sordides de la ville de la liberté, il m'aura fallu plusieurs semaines avant de dénicher la perle rare. C'est en allant au trou que je pus faire la rencontre d'un homme charismatique avide de richesse, dénommé Pancrace. Après avoir été jaugé selon nos capacités, un des hommes de main nous rapatrie vers celle qui dirige d'une poigne de fer les bas-fonds de la cité des possibles, avant de nous laisser à un type plutôt farouche dénommé Keyrack. Je suis anxieux. Mon regard perçant imprègne chaque détail du parcours, les quelques ruelles que nous empruntons ne me permettent point de me repérer dans l'espace. Cette ville est bien trop grande et je n'ai pas vécu assez longtemps ici pour prétendre connaître par cœur chaque recoin de Liberty. Toutefois, nous finissons par rejoindre un lieu festif devant une taverne au nom excentrique de "Dragon qui tousse". Je me demande si cela a un lien avec le Reike et l'un des dragons de l'impératrice. Dans tous les cas, l'empire où je suis né ne me reverra pas de sitôt, puisque j'ai décidé de m'éclipser pour un temps indéterminé. Voilà pourquoi je me retrouve ici.
Je contemple les quelques clients vautrés sur les tables, les bouteilles en verre, les plats à moitié entamés, le doux son du luth et surtout, une femme écailleuse aux crocs saillants, un regard aussi perçant que le mien et sa stature démesurée. Je n'aurai jamais cru qu'une femme pouvait prendre le contrôle de tout un réseau, sachant qu'au Reike, il est difficile pour elle d'accéder à des rangs haut placés. Est-ce la même à Liberty ? Il me faut me méfier. Sa puissance se lit dans son regard comme dans ses muscles, ses écailles reflètent la lumière des lanternes et l'appendice dorsal qui lui sert de queue pourrait balayer la place d'un seul geste. Comment réagira-t-elle envers un drakyn ? La voix de la bête écailleuse est lourde, importante, profonde. Sonnant comme un glas sinistre, elle nous toise de tout son long. On sent les relents d'alcool, de sang et de nourriture à des kilomètres à la ronde, les quelques hommes et femmes encore présents semblent être dans un état second, voir endormis. Sa voix résonne encore une fois, tandis qu'elle se redresse et se penche un peu plus vers nous, tonnant à Keyrack de nous présenter. Je prends les devants. D'une voix grave et solennelle, ma posture est statique voir contracté, tout en gardant un calme olympien :
— Je me nomme Ashani. Je suis un drakyn exilé venu m'installer ici, en République. Homme de main, voleur, mercenaire, je viens vous voir pour pouvoir travailler auprès de vous.
Je ne connais même pas son nom, je ne savais même pas qu'il s'agissait d'une hybride à écailles et encore moins d'une femme. Dans tous les cas, elle ne passe pas inaperçue et je devrais faire attention à ce que je dis. Cela fait si longtemps que je n'avais pas vu une telle beuverie, cette soirée semble avoir porté son plein. Je regarde du coin de l'œil le républicain, me demandant s'il est tout autant angoissé que je le suis. J'admets que je reste sceptique, mais convaincu de mes intentions. Il est difficile d'être drakyn dans ces lieux, Liberty m'a permis de constater que les humains ont un regard bien différent quand il s'agit des immigrants. Je grince légèrement des dents à cette pensée, mais reste concentré sur celle qui va, possiblement, changer une partie de mon existence. Keyrack sourit nerveusement, sa voix nasillarde semble être empreint d'une certaine terreur lorsqu'il s'adresse à l'alligator.
Je contemple les quelques clients vautrés sur les tables, les bouteilles en verre, les plats à moitié entamés, le doux son du luth et surtout, une femme écailleuse aux crocs saillants, un regard aussi perçant que le mien et sa stature démesurée. Je n'aurai jamais cru qu'une femme pouvait prendre le contrôle de tout un réseau, sachant qu'au Reike, il est difficile pour elle d'accéder à des rangs haut placés. Est-ce la même à Liberty ? Il me faut me méfier. Sa puissance se lit dans son regard comme dans ses muscles, ses écailles reflètent la lumière des lanternes et l'appendice dorsal qui lui sert de queue pourrait balayer la place d'un seul geste. Comment réagira-t-elle envers un drakyn ? La voix de la bête écailleuse est lourde, importante, profonde. Sonnant comme un glas sinistre, elle nous toise de tout son long. On sent les relents d'alcool, de sang et de nourriture à des kilomètres à la ronde, les quelques hommes et femmes encore présents semblent être dans un état second, voir endormis. Sa voix résonne encore une fois, tandis qu'elle se redresse et se penche un peu plus vers nous, tonnant à Keyrack de nous présenter. Je prends les devants. D'une voix grave et solennelle, ma posture est statique voir contracté, tout en gardant un calme olympien :
— Je me nomme Ashani. Je suis un drakyn exilé venu m'installer ici, en République. Homme de main, voleur, mercenaire, je viens vous voir pour pouvoir travailler auprès de vous.
Je ne connais même pas son nom, je ne savais même pas qu'il s'agissait d'une hybride à écailles et encore moins d'une femme. Dans tous les cas, elle ne passe pas inaperçue et je devrais faire attention à ce que je dis. Cela fait si longtemps que je n'avais pas vu une telle beuverie, cette soirée semble avoir porté son plein. Je regarde du coin de l'œil le républicain, me demandant s'il est tout autant angoissé que je le suis. J'admets que je reste sceptique, mais convaincu de mes intentions. Il est difficile d'être drakyn dans ces lieux, Liberty m'a permis de constater que les humains ont un regard bien différent quand il s'agit des immigrants. Je grince légèrement des dents à cette pensée, mais reste concentré sur celle qui va, possiblement, changer une partie de mon existence. Keyrack sourit nerveusement, sa voix nasillarde semble être empreint d'une certaine terreur lorsqu'il s'adresse à l'alligator.
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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crédits : 1862
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J’dois bien reconnaître que j’ai complètement perdu la maîtrise du tempo des événements. J’aurais dû disparaître au moment où l’autre blaireau nous a demandés de bosser pour lui : c’est le rôle d’Ashani, pas le mien, ça, merde. Moi, j’fais un peu de cooptation, je rentre dans mes frais, j’me fais un, voire deux, nouveaux copains, et j’file claquer tout ça au bistrot avec les potos. Mais l’a fallu que j’décide de faire bien mon boulot, hein ? Donc j’embauche avec le drakyn, et me v’là devant une taverne dans laquelle on dirait qu’un ouragant est passé.
Pas que ce soit impossible, un mage élémentaire peut facilement foutre tout ce boxon d’un claquement de doigts, m’est avis, et la mine fatiguée du patron laisse penser que j’suis pas bien loin de la vérité. Le luth est à bout de souffle aussi, les notes sont plus très nettes, un peu paresseuses, et j’crois que les jours de fête permanente l’ont complètement désaccordé.
Cela dit, ce serait pas les convives qui s’en rendraient compte : la plupart dorment profondément du sommeil de l’injuste, des assiettes pleines de déchets de nourritures et de liquides -non-identifiés- à côté d’eux. J’écarte de la botte les tessons d’un verre laissé là, et qui représenterait même pas une écharde pour la créature qui nous fait face.
C’est l’éléphant dans la pièce, si j’puis dire, encore qu’on parle d’un reptile.
Les mains dans les poches, j’garde l’air bravache, mais j’suis vraiment pas certain de vouloir être là. Si j’dois en croire les rumeurs des indics, des collègues qui trempent un peu ou qui bossent dur, bref, les on-dits du tout-venant, m’est avis que j’suis en compagnie d’une taulière du Syndicat, et que c’est p’tet assez nettement au-dessus de ma paye. Si j’en crois les copains, c’est les commissaires voire les préfets qui gèrent ces dossiers-là. D’un autre côté, c’est aussi l’occasion rêvée de rencontrer les bonnes personnes…
Et c’est pour ça que j’me fais prendre, bringuebaler et porter par les événements. J’pense pouvoir ne pas faire naufrage, et réussir à accoster quelque part où l’herbe est verte, les fruits pendent aux arbres, bien mûrs, et j’aurais qu’à tendre le bras pour ramasser de quoi me gaver. Enfin, ça serait jamais au point de l’immense chose qui fait face, et dont la présence est si imposante qu’elle semble presque physique.
Ma main droite dessine un symbole à répétition, cachée où elle est, et j’ai un gros bout d’incantation qui tourne en boucle dans ma tête. Au moindre pet de travers, pas de doute, j’me téléporte loin loin loin, hors de question de rester canner ici. Le regard un peu fixe après la présentation d’Ashani, j’reste où j’suis, concentré pour parler sans relâcher mon sort dans la nature. C’est qu’une téléportation qui foire, ça me donnera juste l’air con sans me laisser celui de lancer le sort à nouveau.
« Pan’, officier républicain. Venu initialement pour vendre le drakyn, les choses ont fait que… j’suis… là… »
Manqué de lâcher le sort, puteborgne, j’cligne des yeux en me concentrant sur un point particulier devant moi, avant de me rendre compte qu’il s’agit des énormes mamelles du monstre qui me fait face. Gros malaise.
« Enfin, vendre… prendre une commission pour la mise en contact. J’veux pas de… malentendu. »
Pas forcément envie de m’étendre sur davantage, pas forcément envie de devoir exécuter les basses œuvres du Syndicat ou n’importe quel autre ponte de la mafia qui pourrait abuser de mon statut pour m’faire faire des choses qui me mettraient en difficulté, même si j’ai déjà une conscience diablement trop aigue de ça.
Bordel, j’veux retourner à Courage et oublier cette journée de mort.
Pas que ce soit impossible, un mage élémentaire peut facilement foutre tout ce boxon d’un claquement de doigts, m’est avis, et la mine fatiguée du patron laisse penser que j’suis pas bien loin de la vérité. Le luth est à bout de souffle aussi, les notes sont plus très nettes, un peu paresseuses, et j’crois que les jours de fête permanente l’ont complètement désaccordé.
Cela dit, ce serait pas les convives qui s’en rendraient compte : la plupart dorment profondément du sommeil de l’injuste, des assiettes pleines de déchets de nourritures et de liquides -non-identifiés- à côté d’eux. J’écarte de la botte les tessons d’un verre laissé là, et qui représenterait même pas une écharde pour la créature qui nous fait face.
C’est l’éléphant dans la pièce, si j’puis dire, encore qu’on parle d’un reptile.
Les mains dans les poches, j’garde l’air bravache, mais j’suis vraiment pas certain de vouloir être là. Si j’dois en croire les rumeurs des indics, des collègues qui trempent un peu ou qui bossent dur, bref, les on-dits du tout-venant, m’est avis que j’suis en compagnie d’une taulière du Syndicat, et que c’est p’tet assez nettement au-dessus de ma paye. Si j’en crois les copains, c’est les commissaires voire les préfets qui gèrent ces dossiers-là. D’un autre côté, c’est aussi l’occasion rêvée de rencontrer les bonnes personnes…
Et c’est pour ça que j’me fais prendre, bringuebaler et porter par les événements. J’pense pouvoir ne pas faire naufrage, et réussir à accoster quelque part où l’herbe est verte, les fruits pendent aux arbres, bien mûrs, et j’aurais qu’à tendre le bras pour ramasser de quoi me gaver. Enfin, ça serait jamais au point de l’immense chose qui fait face, et dont la présence est si imposante qu’elle semble presque physique.
Ma main droite dessine un symbole à répétition, cachée où elle est, et j’ai un gros bout d’incantation qui tourne en boucle dans ma tête. Au moindre pet de travers, pas de doute, j’me téléporte loin loin loin, hors de question de rester canner ici. Le regard un peu fixe après la présentation d’Ashani, j’reste où j’suis, concentré pour parler sans relâcher mon sort dans la nature. C’est qu’une téléportation qui foire, ça me donnera juste l’air con sans me laisser celui de lancer le sort à nouveau.
« Pan’, officier républicain. Venu initialement pour vendre le drakyn, les choses ont fait que… j’suis… là… »
Manqué de lâcher le sort, puteborgne, j’cligne des yeux en me concentrant sur un point particulier devant moi, avant de me rendre compte qu’il s’agit des énormes mamelles du monstre qui me fait face. Gros malaise.
« Enfin, vendre… prendre une commission pour la mise en contact. J’veux pas de… malentendu. »
Pas forcément envie de m’étendre sur davantage, pas forcément envie de devoir exécuter les basses œuvres du Syndicat ou n’importe quel autre ponte de la mafia qui pourrait abuser de mon statut pour m’faire faire des choses qui me mettraient en difficulté, même si j’ai déjà une conscience diablement trop aigue de ça.
Bordel, j’veux retourner à Courage et oublier cette journée de mort.
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Elle va les trouver à son goût ou pas ? songeait, non sans une certaine nervosité, le 'guide' du duo. Malgré les années, c'est qu'il ne s'y faisait pas : la trogne de la dame avait toujours le chic pour lui donner des sueurs froides, encore plus quand elle se penchait vers lui. Encore plus quand elle observait ses deux 'recrues' avec l'appréciation d'une bête pour des gigots. C'qu'une impression. songeait-il toujours, et parfois il avait raison. Parfois... A la vérité, pourquoi lui avait-il amené un officier de la République, déjà ? Ignorant les tensions, le luth jouait toujours, avec une agilité lasse, des accords à vous faire regarder avec désintérêt les filles de joies écarter les jambes. Un comble.
"Des gars comme on les aime, pour sûr Patronne. Qui s'débinent pas, pour l'amour d'oseille. compléta-t-il, ajoutant son appui à leur bonne volonté à ne pas être déjà parti en courant à la vue de la dame.
- Ils se rappellent comment parler, c'est un bon début !" approuva le petit hybride étendu sur la table.
Keyrack eut un bref rire jaune, se retenant de pester contre le séide de la géante. Il se serait bien passer d'avoir un rappel d'une de ses déconvenues. Les jeunes d'nos jours, de vraies fillettes... Le gaillard sursauta quand un sifflement reptilien emplit la place.
"Des petites mains... Comme les bas-fonds... En ont tant. En quoi me servirais-tu, toi plus que les autres... drakyn ? tonna avec paresse la géante aux chairs lourdes.
- Oh, je sais ! Soudain vif, le petit hybride bondit et... Trébucha à l'atterrissage. Se reprenant pour atteindre l'intéressé, lui offrant un beau sourire écailleux, il expliqua. Ses cornes feraient de bons cure-crocs ! Des pièces d'or en échange, de quoi te payer une ou deux bonnes filles, qu'en dis-tu ? De celles qui réchauffent le lit des rois, au moins !
Peste soit de ce gamin ! N'avait-il pas mieux à faire et laisser parler les grands ?! songea Keyrack.
"Comme j'disais, j'ai bien vu que -
- Un officier... En mal d'argent. La République... Ne paît pas comme il se doit... Ses agents ?" commenta la saurienne.
En petit intriguant, l'hybride pâle et bleuté s'intéressa ensuite à celui-la, lui sautillant autour pour lui faire des grimaces, agrémentées de son odeur de ripailles alcoolisées. Aurait-il peur de quelque chose ? s'amusait le lézard - A croire que d'un pet il s'arracherait le fondement. - avant de lui glisser une pauvre pièce de cuivre dans sa main libre.
Ils vont pas me les renvoyer comme ça ?! s'agaça Keyrack. Mais à la mine de la reptile géante, il eut un doute... Ou ne préféra pas insister, parce que la dame n'avait pas une tête clamant son ouverture d'esprit, autre que sur la meilleure manière de faire de vous son repas.
"Voilà de quoi panser... Ta bourse affamée... Pour nous avoir amené... Une nouvelle lame, comme il y en a tant..."
Disant cela sans grand intérêt, la géante fit un signe de bras comme pour les chasser, tels des moucherons ennuyeux. Large et écailleux, le poignet brandi n'en révéla pas moins dans ses plis, une ancienne cicatrice à la forme draconique déformée, qui semblerait peut-être familière au reikoi exilé.
"Des gars comme on les aime, pour sûr Patronne. Qui s'débinent pas, pour l'amour d'oseille. compléta-t-il, ajoutant son appui à leur bonne volonté à ne pas être déjà parti en courant à la vue de la dame.
- Ils se rappellent comment parler, c'est un bon début !" approuva le petit hybride étendu sur la table.
Keyrack eut un bref rire jaune, se retenant de pester contre le séide de la géante. Il se serait bien passer d'avoir un rappel d'une de ses déconvenues. Les jeunes d'nos jours, de vraies fillettes... Le gaillard sursauta quand un sifflement reptilien emplit la place.
"Des petites mains... Comme les bas-fonds... En ont tant. En quoi me servirais-tu, toi plus que les autres... drakyn ? tonna avec paresse la géante aux chairs lourdes.
- Oh, je sais ! Soudain vif, le petit hybride bondit et... Trébucha à l'atterrissage. Se reprenant pour atteindre l'intéressé, lui offrant un beau sourire écailleux, il expliqua. Ses cornes feraient de bons cure-crocs ! Des pièces d'or en échange, de quoi te payer une ou deux bonnes filles, qu'en dis-tu ? De celles qui réchauffent le lit des rois, au moins !
Peste soit de ce gamin ! N'avait-il pas mieux à faire et laisser parler les grands ?! songea Keyrack.
"Comme j'disais, j'ai bien vu que -
- Un officier... En mal d'argent. La République... Ne paît pas comme il se doit... Ses agents ?" commenta la saurienne.
En petit intriguant, l'hybride pâle et bleuté s'intéressa ensuite à celui-la, lui sautillant autour pour lui faire des grimaces, agrémentées de son odeur de ripailles alcoolisées. Aurait-il peur de quelque chose ? s'amusait le lézard - A croire que d'un pet il s'arracherait le fondement. - avant de lui glisser une pauvre pièce de cuivre dans sa main libre.
Ils vont pas me les renvoyer comme ça ?! s'agaça Keyrack. Mais à la mine de la reptile géante, il eut un doute... Ou ne préféra pas insister, parce que la dame n'avait pas une tête clamant son ouverture d'esprit, autre que sur la meilleure manière de faire de vous son repas.
"Voilà de quoi panser... Ta bourse affamée... Pour nous avoir amené... Une nouvelle lame, comme il y en a tant..."
Disant cela sans grand intérêt, la géante fit un signe de bras comme pour les chasser, tels des moucherons ennuyeux. Large et écailleux, le poignet brandi n'en révéla pas moins dans ses plis, une ancienne cicatrice à la forme draconique déformée, qui semblerait peut-être familière au reikoi exilé.
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L'ambiance est mauvaise et malsaine, les odeurs rances des boissons ainsi que les corps à moitié inertes des quelques soiffards baignant dans leur dégueulis se figent dans ma mémoire. L'énorme bête à écailles au regard vicié arque une mâchoire aux dents acérées, cela me rend nerveux, voir chétif. L'imposante musculature et la voix tonitruante de l'hybride résonnent dans l'espace, le sous-fifre quant à lui, rétorque une ânerie qui ne fait rire personne. Je fronce les sourcils, soutenant du regard celle qui me domine de plus d'une dizaine de têtes. Keyrack aussi est agité, bien que je n'en ai que faire de sa personne. Tout ce que je désire, je l'ai face à moi, celle qui dirige d'une main de fer les bas-fonds de la ville. Préférant y aller au culot, je m'exprime avec un ton froid sur mes intentions.
— Je suis de ceux qui peuvent se faufiler dans les ombres. Je suis certes un drakyn, mais un homme-dragon avec un peu de jugeote et non seulement des muscles. Je souhaite faire partie des hommes ayant du pouvoir, je convoite à monter les rangs de la société tout en apportant une aide au bas-fond, car de là d'où je viens, ce sont ceux qui m'ont tendu la main.
Il est vrai qu'au Reike, j'ai eu la chance de vivre d'argent et de femmes, bien que mon désir pour les choses qui brillent a fini par m'avoir. Voler ses propres camarades n'était pas la meilleure idée qui soit, d'autant que j'ai tout abandonné pour me retrouver en République. Je ne souhaite pas reproduire la même erreur, je veux devenir quelqu'un d'influent, retrouver un certain pouvoir et peut-être, pourquoi pas un jour, récupérer mon dû laisser au Reike. Un monde sépare les deux nations, si bien, qu'il va me falloir reprendre tout depuis le début. Je ne dévoilerai pas toutes mes cartes, mais assurerais une certaine véracité dans mes actions. Je suis un homme de paroles, quand bien même je souhaite garder les situations à mon avantage.
Je daigne un regarde à l'officier républicain, me demandant s'il se rend compte de qui se dresse devant lui. N'a-t-il aucune crainte, aucune frayeur vis-à-vis de la femme qui gère les bas-fonds ? La corruption gangrène cette ville, elle est la main-mise sur diverses richesses et notoriétés. L'argent régit le monde. Il me faut de l'or et de l'influence si je veux pouvoir devenir un homme prêt à tout pour monter les rangs, pourquoi pas un jour remplacer ceux qui sont dans la haute société et y apporter mon grain de sel. Le pouvoir. En moi, je sens cette envie de discorde. Je souhaite en apprendre davantage sur les rouages de cette ville et quels sont les piliers qui la composent. Ma réciprocité avec Neera Storm va très certainement m'aider à évoluer et à découvrir des personnalités influentes. Je ferai patte blanche.
L'étrange lézard qui trébucha tantôt avant de raconter ses âneries, vint placer une pièce de cuivre dans la main de l'officier après moult grimaces. Au moins, je ne serai pas un bouffon de la reine, je souhaite être bien plus qu'un laquais au service de la bête féroce à la tête de la pègre. L'écailleuse ne semble pas intéressée, ce qui pousse mon orgueil dans ses retranchements. J'aperçois alors un tatouage familier en provenance du Reike. Mes yeux s'écarquillent et mon cœur bondit, laissant la sournoiserie faire son œuvre.
— Le Reike fut ma demeure pendant de longues années. Toutefois, j'ai décidé de m'enfuir. Le Reike n'a rien à envier à ce qu'il se fait ici. Vous pourriez assouvir votre dominance du crime et ... pourquoi pas vous étendre jusqu'aux contrées reikoises ? J'y ai travaillé de longues années durant. N'avez-vous jamais pensé à étendre votre pouvoir par-delà les murs de la République ? Vous pourriez avoir tellement plus. Je pourrais vous échanger des informations si en contrepartie, vous m'intégrez. Je ne peux œuvrer seul et je ressens votre force et votre sagesse bien supérieur à la moyenne de cette ville. Vous aussi, vous avez dû vous sentir rejetée, maltraitée.
Je lui montre les quelques traces de mon tatouage sur ma hanche droite avant de rabattra mes vêtements de lin. Mes yeux perçants rencontrent également ceux du lézard qui me fait face, avant de me rabattre de nouveau vers la dominante des lieux. Curieux et avide de connaissances sur l'étrange hybride qui me fait face, je maintiens une voix fière et assurée afin de la convaincre de vouloir me garder sous le coude. Elle n'est pas n'importe qui.
— Vous n'imaginez pas toutes les connaissances que j'ai pu acquérir en venant de là d'où je viens. Un homme tel que moi dans vos rangs et je peux vous assurer que je serai votre meilleur atout.
— Je suis de ceux qui peuvent se faufiler dans les ombres. Je suis certes un drakyn, mais un homme-dragon avec un peu de jugeote et non seulement des muscles. Je souhaite faire partie des hommes ayant du pouvoir, je convoite à monter les rangs de la société tout en apportant une aide au bas-fond, car de là d'où je viens, ce sont ceux qui m'ont tendu la main.
Il est vrai qu'au Reike, j'ai eu la chance de vivre d'argent et de femmes, bien que mon désir pour les choses qui brillent a fini par m'avoir. Voler ses propres camarades n'était pas la meilleure idée qui soit, d'autant que j'ai tout abandonné pour me retrouver en République. Je ne souhaite pas reproduire la même erreur, je veux devenir quelqu'un d'influent, retrouver un certain pouvoir et peut-être, pourquoi pas un jour, récupérer mon dû laisser au Reike. Un monde sépare les deux nations, si bien, qu'il va me falloir reprendre tout depuis le début. Je ne dévoilerai pas toutes mes cartes, mais assurerais une certaine véracité dans mes actions. Je suis un homme de paroles, quand bien même je souhaite garder les situations à mon avantage.
Je daigne un regarde à l'officier républicain, me demandant s'il se rend compte de qui se dresse devant lui. N'a-t-il aucune crainte, aucune frayeur vis-à-vis de la femme qui gère les bas-fonds ? La corruption gangrène cette ville, elle est la main-mise sur diverses richesses et notoriétés. L'argent régit le monde. Il me faut de l'or et de l'influence si je veux pouvoir devenir un homme prêt à tout pour monter les rangs, pourquoi pas un jour remplacer ceux qui sont dans la haute société et y apporter mon grain de sel. Le pouvoir. En moi, je sens cette envie de discorde. Je souhaite en apprendre davantage sur les rouages de cette ville et quels sont les piliers qui la composent. Ma réciprocité avec Neera Storm va très certainement m'aider à évoluer et à découvrir des personnalités influentes. Je ferai patte blanche.
L'étrange lézard qui trébucha tantôt avant de raconter ses âneries, vint placer une pièce de cuivre dans la main de l'officier après moult grimaces. Au moins, je ne serai pas un bouffon de la reine, je souhaite être bien plus qu'un laquais au service de la bête féroce à la tête de la pègre. L'écailleuse ne semble pas intéressée, ce qui pousse mon orgueil dans ses retranchements. J'aperçois alors un tatouage familier en provenance du Reike. Mes yeux s'écarquillent et mon cœur bondit, laissant la sournoiserie faire son œuvre.
— Le Reike fut ma demeure pendant de longues années. Toutefois, j'ai décidé de m'enfuir. Le Reike n'a rien à envier à ce qu'il se fait ici. Vous pourriez assouvir votre dominance du crime et ... pourquoi pas vous étendre jusqu'aux contrées reikoises ? J'y ai travaillé de longues années durant. N'avez-vous jamais pensé à étendre votre pouvoir par-delà les murs de la République ? Vous pourriez avoir tellement plus. Je pourrais vous échanger des informations si en contrepartie, vous m'intégrez. Je ne peux œuvrer seul et je ressens votre force et votre sagesse bien supérieur à la moyenne de cette ville. Vous aussi, vous avez dû vous sentir rejetée, maltraitée.
Je lui montre les quelques traces de mon tatouage sur ma hanche droite avant de rabattra mes vêtements de lin. Mes yeux perçants rencontrent également ceux du lézard qui me fait face, avant de me rabattre de nouveau vers la dominante des lieux. Curieux et avide de connaissances sur l'étrange hybride qui me fait face, je maintiens une voix fière et assurée afin de la convaincre de vouloir me garder sous le coude. Elle n'est pas n'importe qui.
— Vous n'imaginez pas toutes les connaissances que j'ai pu acquérir en venant de là d'où je viens. Un homme tel que moi dans vos rangs et je peux vous assurer que je serai votre meilleur atout.
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crédits : 1862
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J'peux pas empêcher une pensée parasite de tourner en boucle dans mon crâne. Elle est asthmatique, l'abomination écailleuse, pour laisser traîner ses morceaux de phrases comme ça en permanence ? Ca me rend bizarrement impatient, qu'elle accouche de la fin et qu'on n'y passe pas des plombes, surtout que j'ai qu'une envie, c'est de me casser d'ici et de laisser Ashani aux bons soins de la golgothe.
« La paie est correcte sans plus, pas transcendante. Pas pour rien qu'on a une réputation, parfois imméritée même si rarement, de savoir fermer les yeux au bon moment. Faut dire aussi que les échelons supérieurs rechignent pas non plus. »
Comme dit le dicton, quand le serpent est pourri, c'est à la tête que ça commence, et c'est vite devenu un genre de sport national. C'est juste qu'une simple piécette, j'ai un peu l'impression de me faire chier dans les bottes, et autant, contre un sous-fifre classique des bas-fonds, j'aurais pu jouer de mon pouvoir relatif, autant ici, j'aime plutôt fermer ma gueule.
C'est le drakyn qui essaie de se vendre un peu plus pour pas finir comme un traîne-savate au milieu des autres. j'suppose qu'un reikois avec tout ce que ça implique, y'a effectivement moyen de profiter d'un carnet d'adresses un peu différent, surtout que, malgré leur société pseudo-égalitaire toute martiale, ils ont eux aussi leur lot de criminels prêts à tout pour s'en foutre plein les fouilles.
Le Syndicat est présent partout, comme ils manquent pas de nous le répéter, et les commissaires aussi.
Reste à savoir si Kebossa a les reins assez solides, financièrement et mentalement, pour aller s'étendre dans une autre nation. Entre les difficultés de communication, l'éloignement qui engendre des délais de réaction, et la thune nécessaire pour monter un nouveau point de commerce et de trafic, autant dire que c'est pas une sinécure.
Puis, surtout, faut la volonté de le faire. Visiblement, le tatouage a une signification particulière vu qu'Ashani a montré le sien aussi. J'les ai pas vus, de là où j'étais, mais c'est sûrement un truc de ces dégénérés de vénérateurs de la secte des dragons. P'tet même qu'il est en lien avec celui, à moitié effacé, de la patronne qui nous surplombe.
Nan, celui qui me rend le plus curieux, c'est l'hybride modèle réduit qui nous tourne autour et parle d'une voix et d'un manniérisme dont j'arrive pas à déterminer lequel j'trouve le plus énervant. J'sens que si j'l'avais croisé seul dans une ruelle et qu'il bossait pas pour un reptile géant, j'lui aurais foutu un coup de matraque juste pour la forme, qu'il arrête de sautiller partout, là, l'hyperactif.
Mais au-delà d'un manque d'atomes crochus sur le plan personnel, y'a surtout que c'est p'tet davantage avec lui que j'pourrais discuter si y'a besoin, notamment pour se rendre service mutuellement. Pasque c'est ça, la société, après tout, hé ? Et j'adore être serviable quand on sait pousser les bons boutons.
J'me demande si j'peux juste me barrer, mais vu que celui qui nous a amenés moufte pas, j'me contente de me faire tout p'tit comme lui, et d'attendre d'être congédié. La formule de téléportation continue à se cogner aux murs de mon crâne, à une syllabe d'être achevée, dans le pire des cas.
Invité
Invité
Le drakyn plaida tant et si bien sa cause qu'il tira une grimace... Au petit lézard, là où la géante ne cilla pas d'un iota, observant le cornu emporté et le nerveux officier avec la même fixité reptilienne. Au milieu des lents accords du musicien qui poursuivait comme si de rien était, la plaidoirie du cornu avait des airs de tambours obstiné, vibrant encore pour se faire entendre, écouté, là où son 'camarade' se faisait bien plus discret, s'exprimant peu, avec le détachement de l'officier véreux, résigné à ne pas tirer grand chose de cette affaire. Pile et face, l'espoir et celui qui n'y croit guère... Plus ? s'amusa le jeune hybride.
"Voilà que le maigre drakyn... Me propose le Reike sur un plateau... Observa la géante, ses griffes faisant crisser les anneaux de métal de l'un des tonneaux vides gisant à ses côtés. Il a des yeux... Et sait courir... Voilà ce que je comprend."
Elle joue avec. songeait sombrement Keyrack, ne comprenant pas où la saurienne voulait en venir. Une nouvelle lame l'intéressait, ou pas ? Ou préférait-elle le pousser à bout pour le croquer une bonne fois ? Le tavernier n'avait pas eu assez de bestiaux pour nourrir l'assemblée qui s'était tenue là ? Et dont les restes leur était un étrange cadre, de réjouissances manquées. Le bandit aurait préféré faire 'tope-là' rapidement et aller dépenser quelques pièces dans une bonne chopine, plutôt que de voir un crocodile se conduire comme un fichu matou.
"Et la République nourrit mal ses soldats... Au point qu'ils mangent à d'autres râteliers... Quelle tristesse... A quel point as-tu faim, officier ? A quel point avez-vous faim ?"
Et le gosier reptilien fit gravement résonner ce dernier mot, trop ample et puissant pour laisser en paix les tripes des plus petits êtres présents. J'croquerai bien encore un morceau. se dit le petit hybride bleuté.
"M'avez appelé m'dame ?" apparut soudain le maître des lieux. C'est qu'y a plus d'gros morceaux et - Ah, juste pour - d'suite, j'arrive." Et en un instant, il reparut avec un beau plateau de charcuterie, qu'il plaça sur une table encombrée de plat, de choppes vides et de deux invités avachis, entre la géante et ses 'invités'.
Puis il s'en retourna prestement dans la bâtisse. Se faire bien voir, oui, se mêler des affaires pas claires, pas besoin.
"Tes espoirs, drakyn, ne m'apportent rien. expliqua diligemment la créature à tête de reptile. Mais, je les entend... Et je te demande : que serais-tu prêt à faire... Pour ceux-ci ?
- Je les ai testé Patronne, et ils ont tenu bon malgré les -."
Keyrack regretta aussitôt de l'avoir ouvert, quand un banc fut soulevé et jeté avec la facilité d'une brique, quelques mètres derrière-lui, dans un fracas de bois éclaté sur de la pierre. Seules quelques échardes lui piquèrent une jambe, mais il ne souhaita pas s'en plaindre. Pas passé si loin ! pouffa à l'écart le jeune hybride encore un peu trop jovial. Le musicien rata une note, mais se reprit aussi sec. Il avait encore de la ressource.
"Tu auras ta paie, Keyrack... Quand je saurais ce que tu m'as amené... informa posément la saurienne, sa pogne monstrueuse se reposant tranquillement sur son flanc.
- Bien, Patronne.
- Lézardeau... Montre à l'officier..."
Un coup d'oeil surpris, un instant de compréhension, et le jeune hybride revint vers l'humain, le regardant encore avec un amusement de petit gredin. Il ouvrit la main, révélant une pièce de cuivre, qu'il fit jouer entre ses doigts. Pièce de cuivre... Qui devint d'argent ! Et l'hybride en parut estomaqué ! Dans sa stupeur, il manqua perdre la pièce, une, deux fois et - oh ! Elle était devenue d'or ! Il la contempla avec délice, et puis voulut la montrer à l'officier mais - ah, elle n'était plus que de cuivre.
"Connais-tu ... Ceux dont les paupières sont alourdies... Par leur devoir, officier ?"
"Voilà que le maigre drakyn... Me propose le Reike sur un plateau... Observa la géante, ses griffes faisant crisser les anneaux de métal de l'un des tonneaux vides gisant à ses côtés. Il a des yeux... Et sait courir... Voilà ce que je comprend."
Elle joue avec. songeait sombrement Keyrack, ne comprenant pas où la saurienne voulait en venir. Une nouvelle lame l'intéressait, ou pas ? Ou préférait-elle le pousser à bout pour le croquer une bonne fois ? Le tavernier n'avait pas eu assez de bestiaux pour nourrir l'assemblée qui s'était tenue là ? Et dont les restes leur était un étrange cadre, de réjouissances manquées. Le bandit aurait préféré faire 'tope-là' rapidement et aller dépenser quelques pièces dans une bonne chopine, plutôt que de voir un crocodile se conduire comme un fichu matou.
"Et la République nourrit mal ses soldats... Au point qu'ils mangent à d'autres râteliers... Quelle tristesse... A quel point as-tu faim, officier ? A quel point avez-vous faim ?"
Et le gosier reptilien fit gravement résonner ce dernier mot, trop ample et puissant pour laisser en paix les tripes des plus petits êtres présents. J'croquerai bien encore un morceau. se dit le petit hybride bleuté.
"M'avez appelé m'dame ?" apparut soudain le maître des lieux. C'est qu'y a plus d'gros morceaux et - Ah, juste pour - d'suite, j'arrive." Et en un instant, il reparut avec un beau plateau de charcuterie, qu'il plaça sur une table encombrée de plat, de choppes vides et de deux invités avachis, entre la géante et ses 'invités'.
Puis il s'en retourna prestement dans la bâtisse. Se faire bien voir, oui, se mêler des affaires pas claires, pas besoin.
"Tes espoirs, drakyn, ne m'apportent rien. expliqua diligemment la créature à tête de reptile. Mais, je les entend... Et je te demande : que serais-tu prêt à faire... Pour ceux-ci ?
- Je les ai testé Patronne, et ils ont tenu bon malgré les -."
Keyrack regretta aussitôt de l'avoir ouvert, quand un banc fut soulevé et jeté avec la facilité d'une brique, quelques mètres derrière-lui, dans un fracas de bois éclaté sur de la pierre. Seules quelques échardes lui piquèrent une jambe, mais il ne souhaita pas s'en plaindre. Pas passé si loin ! pouffa à l'écart le jeune hybride encore un peu trop jovial. Le musicien rata une note, mais se reprit aussi sec. Il avait encore de la ressource.
"Tu auras ta paie, Keyrack... Quand je saurais ce que tu m'as amené... informa posément la saurienne, sa pogne monstrueuse se reposant tranquillement sur son flanc.
- Bien, Patronne.
- Lézardeau... Montre à l'officier..."
Un coup d'oeil surpris, un instant de compréhension, et le jeune hybride revint vers l'humain, le regardant encore avec un amusement de petit gredin. Il ouvrit la main, révélant une pièce de cuivre, qu'il fit jouer entre ses doigts. Pièce de cuivre... Qui devint d'argent ! Et l'hybride en parut estomaqué ! Dans sa stupeur, il manqua perdre la pièce, une, deux fois et - oh ! Elle était devenue d'or ! Il la contempla avec délice, et puis voulut la montrer à l'officier mais - ah, elle n'était plus que de cuivre.
"Connais-tu ... Ceux dont les paupières sont alourdies... Par leur devoir, officier ?"
Citoyen de La République
Pancrace Dosian
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Tout à coup, c'est l'épiphanie : en fait, Kebossa se fait chier comme un rat crevé, tout le monde s'est endormi ivre de bouffe, d'alcool, et autres joyeusetés, et y'a qu'elle qui tient encore la route. Franchement, ça se tient, à bien y réfléchir, et c'est pour ça qu'elle s'entête à tailler le bout de gras au lieu de juste nous refiler à un larbin qui va nous assigner des missions.
Mais c'est pas clair pour elle que j'suis pas là pour bosser, juste encaisser, on dirait. Pas que j'compte me donner la peine de détailler ça maintenant, au demeurant. 'Sera toujours temps de disparaître dans la nature plus tard.
« On a faim comme tout le monde en République, et visiblement d'un appétit impossible à rassasier. »
En tout cas, à voir mes chefs, leurs chefs à eux et toute la chaîne hiérarchique jusqu'aux plus hautes instantes de l'état et du Sénat, j'pense pas être en train de dire une connerie. Et c'est la chose à dire : personne de l'importance de la crocodile surdimensionnée s'intéresse à des gagne-petits. Quoique j'sais pas ce qui est le plus inquiétant entre attirer son attention ou son indifférence.
A méditer.
Je tressaille quand le banc voltige, alors que la cible originelle reste davantage de marbre. Il doit avoir davantage l'habitude, et vouloir faire valoir son action dans le recrutement, histoire d'avoir sa part du gâteau. J'plisse les yeux pour rattraper mon sort qui manque de se faire la malle, ce qui m'empêcherait de faire de même le cas échéant, et j'parviens à le raccrocher du bout des doigts.
J'laisse pas partir ma porte de sortie comme ça.
Puis j'suis distrait brièvement par la pièce qui change de couleur jusqu'à avoir une teinte qui m'agrée davantage. C'est l'ascenseur émotionnel quand elle reprend un éclat cuivré relativement décevant, même si j'vais pas nécessairement faire la fine bouche. Prestidigitateur, ou magie ? Si j'étais pas aussi préoccupé par mon sort de téléportation, le senseur magique aurait p'tet pu ramasser un signal, mais là c'est peine perdue.
« Ceux dont les paupières sont alourdies, j'en connais un paquet, mais j'aurais pas forcément dit que c'était par le devoir. Plutôt par les cousines mieux nées de la p'tite dans la pogne de l'autre. »
Mieux nées, comme "pas de cuivre". Le dicton dit que chaque homme a un prix, et les officiers républicains ne dérogent pas à la règle. Notre position fait qu'on peut se permettre d'appliquer des tarifs tout à fait respectables, et j'doute pas un seul instant que Kebossa a déjà ses petits contacts au sein de la police. Là, j'serais incapable d'en citer un seul précisément, cela dit.
« Reste à savoir si c'est des connaissances communes. »
La crocodile attend quelques instants dans un silence pesant. Personne à part elle touche la bouffe, faut dire que j'ai l'estomac et la gorge un peu noués. Le temps commence à devenir salement long, quand elle lâche de trouver un truc à faire pour le drakyn. Et la piécette devient une bourse, pas remplie que de ma couleur préférée, mais un tarot plus respectable, et qui colle davantage à ce que je m'attendais à voir.
J'rentre dans mes frais et un peu plus, mais c'est le fil à la patte et le souvenir qu'on se rappellera à moi plus tard. Je hoche la tête sèchement. D'un geste nonchalant de la main, on nous signifie qu'on est congédié, et on décanille sans demander notre reste. Une fois à distance, on échange des regards qui oscillent entre le calcul et le soulagement.
« Inutile de me raccompagner, on reste en contact. Pas envie de trop traîner avec vous autres, que j'lâche. »
C'est que y'a des limites, j'vais pas passer ma vie avec tous les traîne-patins de la République non plus. Mains dans les poches, j'sifflote un p'tit air joyeux en retournant vers mon auberge pour voler quelques heures de sommeil avant la reprise du service. T'façon, j'retourne bientôt à Courage, alors, hé.
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