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  • Lun 19 Juin - 10:36


    Pendant que l’elfe se perds dans les dédales souterrains à l’insu de son compagnon démonique, le duo progresse calmement et trop lentement au goût de Violence. Sa frustration est déjà palpable et de temps à autre un grondement sourd et guttural résonne faiblement dans les couloirs, comme le ronronnement d’un prédateur qui serait sur le point de se battre. Si elle prends quand même son mal en patience, c’est premièrement parce qu’elle sait qu’elle a besoin d’Eliëndir et le fait que celui ci en soit conscient est d’autant plus énervant, mais c’est aussi parce qu’elle se doute qu’une fois parvenue devant le Compendium son attention sera complètement focalisée sur autre chose de bien plus intéressant que ses simples caprices intempestifs. Le mage noir lui révèle durant leur petite balade dans les catacombes le but qui l’anime, la collecte de connaissances interdites afin de les préserver du commun des mortels, c’est un objectif que Violence ne peut comprendre dans sa globalité, elle n’a que faire du maintient de l’ordre au travers d’une telle régulation, au contraire c’est même le chaos qu’elle recherche alors de là à “protéger” les masses… Cependant lorsque l’elfe savant lui demande si elle sait ce qui cause les maux de Sekaï, la réponse est évidente pour un Démon constitué de fragments de cruauté, de furie sanguinaire, de haine sur plus de centaines de milliers d’années. Quel que soit le morceau d’âme sur lequel elle s’attarde pour en consulter le contenu, il revient inlassablement la même chose, le manque d’empathie. Le manque de compréhension d’autrui. L’absence de connaissances. Quand il lui pose donc cette question rhétorique, le Démon réponds à l’unisson avec le mage:

    C’est l’ignorance?

    Il est cocasse qu’Eliëndir se pavane ainsi en se démarquant désespérément de la masse qu’il rejette tant au nom de la collecte de savoir, il est le premier à être d’une brutalité hors norme. S’il souhaitait justement s’élever comme il le disait, il était celui qui devait payer le prix de ce cumul, il était celui qui pouvait mener ses successeurs vers un trésor qu’il ne pourrait jamais posséder. Il construit un futur, mais il ne le verra pas.

    Après une longue marche qui paraît interminable pour l’épée impatiente, ils arrivent à un cul de sac. S’ils avaient fait tout ce chemin pour en arriver là, que l’elfe soit le Maître des Ombres ou pas le Démon allait perdre le sang froid qu’il n’avait pas, mais quelques instants avant que sa colère n’explose, la question singulière du Professeur à propos du Divina accapare son esprit. Du Divina? Logique, le Compendium est tellement vieux que la présence de la langue des Titans ne lui paraît pas aberrante. Le mur qui leur bloquait le passage s’avère être une simple illusion et Violence observe religieusement le mage noir la dissiper pour révéler derrière une énorme porte. Elle n’attends pas une seconde de plus, profitant de la taille du vestibule pour réinvoquer Praelia, la Multitude qui a poussé sur l’épée se résorbe pour faire apparaître à sa place la main gantelée de fer et de chair de l’armure colossale, puis c’est son bras droit qui se forme et le reste se matérialise progressivement en existence. Une fois complètement reconstituée, les touches finales de l’armée de bras et de la Sphère noire refont leur apparition pour compléter l’engeance démoniaque qui peut enfin se dresser complètement pour la première fois dans ces foutus souterrains. La Lame Famélique se rétracte ensuite à l’intérieur du corps de la cuirasse en disparaissant par la paume de sa main, comme une griffe rétractile d’un autre genre. S’approchant un peu de la porte pour l’observer de plus près, Violence est déjà surprise d’y voir quelque chose sans l’usage de sa senseur magique, c’est le marbre même de la porte qui paraît émettre une luminosité et s’éclairer toute seule. La composition des décorations est particulière, sur les bords et le pourtour sont encastrées des pierres précieuses autour desquelles de simples gravures ornementales mettent leurs enchâssées en valeur. Des veines nervurées dans la pierre décrivent des spirales et des formes géométriques fluides qui circulent sur le marbre et semblent converger en un point central vers une sorte d’emplacement vide, un point creux qui paraît attendre qu’on y encastre quelque chose. Au dessus de cette marque, sur la porte, des phrases en Divina sont écrites, une langue que Violence connaît grâce à l’accumulation des fragments d’âmes sur le temps, il fut une époque lointaine mais majoritaire sur la trame du temps où la langue des Titans dominait Sekaï et les souvenirs qui constituent l’incarnation de la Guerre viennent en grande partie de ces années là. Praelia inspecte rigoureusement les écritures étrangement préservées par le temps, puis pointe du doigt un des mots inscrits de son doigt grossier.

    Tout les Démons ne peuvent pas ouvrir cette porte.

    Elle se retourne pour faire face à Eliëndir après qu’il ait reculé pour lui laisser la place, l’engeance colossale le regarde avec sa Sphère noire comme l’encre.

    Le mot peut être traduit comme sang, mais il a un deuxième sens, c’est “source de vie”, ça désigne le sang mais aussi l’essence même du vivant. Il y a des Démons qui ne pourraient pas ouvrir cette porte parce que leurs enveloppes charnelles sont trop ancrées dans le Réel. Le souvenir de l’apparence d’Halewyn Sampiero lui vient en tête, sa soeur du Miroir possède un corps semblable à un mortel, elle se demande si elle aurait été capable de manifester son essence de manière pure.

    La cuirasse se retourne vers la porte et amène sa main devant la Sphère en écartant les doigts, une infime partie de son essence démonique vient se nicher au creux de sa main pour former une gouttelette, de façon similaire à ce qu’elle avait proposé à Eliëndir il y a quelques dizaines de minutes auparavant. Cette fois, ce n’est pas pour la tendre vers l’elfe mais vers le creux au centre de la porte et la petite orbe est immédiatement aspirée dans le mécanisme d’ouverture. La bille de pure violence se répand ensuite dans les nervures qui partent de cette marque pour remplir les motifs curvacés d’une teinte noire profonde, et lorsque celle ci passe à côté des joyaux et des pierres précieuses incrustées dans la pierre, les ombres semblent d’abord voler leur éclats puis leurs couleurs tandis qu’elles s’éteignent et virent au noir. Une fois la totalité de la porte “contaminée”, la porte perds sa texture rocheuse en échange d’une apparence totalement blanche et se fragmente en gros morceaux qui se mettent à flotter en dehors de son cadre, libérant ainsi le passage. Les elfes ont vraiment la coquetterie inscrite dans le sang. Repoussant un des pans de la porte qui vole en apesanteur, Praelia n’attends pas et ne prends absolument aucune précaution, elle avance vers l’intérieur de ce qui se révèle être un autre couloir. Sa frustration n’a désormais d’égal que sa déception. Elle comprends qu’il ne s’agit pas du Compendium en lui même mais seulement de son entrée tandis qu’elle voit le couloir amorcer une descente en colimaçon. Une fois arrivés en bas, le duo pénètre dans une pièce singulière. Une grande salle aux murs soigneusement maçonnés et dont la hauteur de plafond ferait rougir l’Académie de Melorn, des ombres dansent à la place du plafond invisible et Violence ne saurait dire si c’est dû au fait de son compagnon ou de la grandeur des lieux. Tandis que sa perception descend le long des parois, elle remarque plusieurs alcôves le long des cloisons à l’intérieur desquelles des statues d’elfes qu’elle ne reconnaît pas trônent fièrement dans des poses qui illustrent leur mémoire. Au pieds de tout ça, la pièce ne présente aucune autre entrée ni sortie, mais ce n’est pas ce qui aurait intéressé le Démon, en l’occurence son attention est déjà obnubilée par la grande arche qui occupe tout l’espace centrale de cette antichambre. Une sorte de portail en pierre blanche dans le même matériau que la porte qu’ils viennent d’ouvrir, habituellement elle devait être un simple cercle de pierre posé debout dans la salle mais là, à l’inverse de l’obstacle qu’ils venaient de franchir, le portail était déjà actif. Un passage dimensionnel semble amener autre part, une magie oubliée et perdue qui laisse des échardes de mana flotter dans les airs. Violence s’en approche pour voir si elle y voit une quelconque réaction, et rien ne se produit.

    Se retournant ensuite vers Eliëndir elle le questionne de son regard inexistant avant de s’approcher du bord de l’arche et d’insérer une main au travers du passage tout en regardant de l’autre côté. Son poignet disparaît et ne ressort pas mais elle n’est pas blessée pour autant, elle retire la brassière du système magique et contemple sa main avant de la remettre une nouvelle fois, elle ne ressent rien de particulier, si ce n’est une température très légèrement plus froide de l’autre côté. Prenant du recul pour contempler le tout, elle remarque une unique inscription le long de la partie supérieure de la pierre, comme pour nommer l’arche en question.

    C’est marqué “Melorn”.

    Le Compendium était-il derrière ce portail? Il n’y avait qu’un seul moyen d’en être sûr pour Violence, Praelia s’avance donc au travers du portail et en l’espace d’une seconde, elle se retrouve dans un paysage complètement différent.

    L’armure démoniaque est debout, sur des pavés sculptés mais fatigués par le temps et depuis longtemps descellés, le mortier s’en est complètement effrité depuis des millénaires. Le vent souffle, Praelia remonte sa perception pour observer ce qui l’entoure et son regard se porte sur les deux falaises qui remontent de part et d’autre de l’immense canyon au fond duquel elle se tient, devant une arche similaire à celle qu’elle vient d’emprunter. L’air est froid et extrêmement sec, seul la poussière est portée par des zéphyrs impétueux, autour d’elle, il n’y a que ruine et désolation de ce qui semblait autrefois être un lieu riche et somptueux. Des colonnes de pierre sont effondrées, des marches d’escalier sont brisées et en morceaux, éparpillées par les lustres de désertion. Le ciel est noir, parcouru uniquement par des nuages menaçants et occasionnellement par des éclairs qui déchirent la voûte céleste. Le vent est assourdissant, son hurlement continuel éclipse presque les autres sons qui lui parviennent à peine, ceux des cris bestiaux des quelques créatures qui ont élu domicile ici. Dans la falaise un peu plus loin de sa position, l’entrée à un énorme bâtiment creusé à même la roche et dont la porte d’entrée est défoncée fait une promesse intéressante au Démon, mais elle ne compte pas y aller seule, elle sait que sans un hôte, ses propres capacités de combat sont faibles. En se retournant, Violence obtient la réponse à la question qu’elle n’a pas eu le temps de se poser, mais si elle parvient à lire séparément les sons qui figurent en haut de l’arche, mis bout à bout ils n’épellent rien de familier à la Guerre Incarnée, elle décide donc d’attendre Eliëndir pour lui poser la question mais celui ci ne semble pas déterminé à la rejoindre. Elle repasse donc le portail de l’autre côté en se penchant dedans, trouvant le mage noir qui l’attendait prudemment dans la salle. Seul la Sphère, la Multitude et le haut de son poitrail et des épaulières dépassent ainsi du passage, et Violence demande avec curiosité:

    Ça veut dire quoi “Azshary”?
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  • Sam 24 Juin - 21:19
    Pandemonium
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    L'attente fut longue mais certainement qu'elle en valait le prix au vu de l'immédiate réaction de son partenaire difforme. Le Démon ne tarde pas à reprendre sa véritable apparence et à s'approcher de la massive porte de marbre incrustée de pierres précieuses pour en lire les différentes inscriptions et en analyser les nombreuses gravures. C'est assez dingue qu'une entrée aussi tape-à-l'œil soit passée inaperçue pendant aussi longtemps, d'autant plus dans une ville comme Melorn où la magie est omniprésente et où ses habitants sont des êtres prédisposés dans ce domaine. Il y a tout un réseau d'égouts qui a été construit au-dessus du Compendium en réhabilitant d'anciennes galeries inutilisées et même si plus personne ne descend jusqu'ici ou alors très rarement, c'est tout de même assez surprenant que le secret soit toujours intact. Il faut dire que ses prédécesseurs et ses ancêtres ont fait le nécessaire pour cacher l'emplacement du Compendium car sa simple existence a de quoi entacher la droiture exemplaire des Melornois au yeux du monde. Une illusion intemporelle que même ses dons de senseur magique n'ont pas pu détecter la première fois qu'il est venu ici, seul. Toutes les mentions de cet endroit ont été effacées des archives et aujourd'hui, le secret n'est entretenu que par une poignée d'érudits qui n'ont connaissance que du nom et de l'existence de ce sanctuaire maudit. Seuls de rares élus ont trouvé la porte immaculée et aucun n'a encore réussi à entrer à l'intérieur, pas depuis plusieurs siècles en tout cas.

    C'est donc en quelque sorte, l'histoire qui s'écrit devant les yeux ébahis d'un Eliëndir qui observe très attentivement les gestes de Violence. Elle finit par pointer du doigt certaines gravures que l'Elfe n'a pas tout à fait réussi à traduire tout seul. Le mage noir pensait donc à tort qu'il fallait du sang sous sa forme la plus classique car c'est bien souvent le cas quand il est question d'acquérir des connaissances interdites. Rien ne s'obtient sans faire de sacrifice. Néanmoins, la traduction de Violence diverge un peu de la sienne mais suffisamment pour offrir une autre explication à la problématique actuelle. L'Elfe croise les bras devant son buste, les yeux légèrement plissés. Alors tous les Démons ne peuvent pas accéder au Compendium ? De quoi sensiblement se compliquer la tâche si Violence n'était pas capable d'ouvrir la porte. Finalement, il a peut-être bien fait d'utiliser Violence pour ses recherches. Son autre option était Halewyn et en l'occurrence, il sait que la succube saigne de la même façon que lui. Iel serait donc supposément incapable d'ouvrir le sanctuaire par exemple là où Violence le peut. Voilà qui est curieux. Qu'est-ce qui différencie deux Démons en dehors de leur apparence ? Et pourquoi permettre l'accès à un Démon mais pas à d'autres Elfes ? Certainement qu'il y a un moyen d'entrer à l'intérieur du Compendium sans utiliser la "source de vie" d'un Démon mais tout comme le secret de cet endroit a soigneusement été enfoui, l'accès conventionnel a sûrement été oublié et ce n'est pas plus mal comme ça.

    La suite est d'autant plus intéressante pour le mage noir qui ne rate pas une miette de l'ouverture de la porte millénaire. Violence récupère une partie de son essence noirâtre pour venir directement interragir avec le mécanisme en imbibant les motifs encastrés dans le marbre. Les nombreuses pierres précieuses semblent perdre leurs lueurs au fur et à mesure de l'avancée de la corruption et c'est ainsi qu'après avoir perdu de son éclat d'origine, la porte se fragmente sous le regard des deux associés. Ses ancêtres avaient le goût pour les mises en scènes, on ne peut pas leur enlever ça. Le passage se libère donc face à eux et ils n'ont plus qu'à esquiver les gros morceaux de porte pour se frayer un chemin à l'intérieur du Compendium... ou plutôt vers le téléporteur qui les mènera là-bas. Malgré tout, le mage noir se montre bien plus prudent que le Démon qui succombe à son impatience en prenant les devants. Ce lieu pourrait enfermer bien des menaces, peut-être même des pièges mais de toute évidence, c'est le cadet de ses soucis. Alors Eliëndir emboîte le pas derrière Violence, bousculant un morceau de porte au passage. Si la déception de Violence est palpable, c'est tout autant le cas pour Eliëndir car devant lui, il n'y a qu'un long couloir menant à un escalier de marbre. S'enfonçant encore un peu plus dans le sol, ils finissent par arriver dans une immense pièce. Littéralement un temple souterrain à en jugé par la hauteur du plafond qui visiblement, n'a pas subi les affres du temps. Pendant que Violence s'intéresse plutôt à l'arche qui trône au centre de la vaste salle, Eliëndir s'arrête un moment sur l'architecture de la bâtisse qui est toujours parfaite après toutes ces années, tout comme les statues qu'il trouve dans des alcôves ici et là.

    Bien que toujours intactes, ces statues sont d'une tout autre époque bien antérieure à la leur. Elles ne représentent aucun érudit de l'air moderne et Eliëndir suppose que ce sont les portraits des fondateurs de Melorn. Ou peut-être simplement les créateurs du Compendium et même s'il ne reconnaît aucun de ces visages, le mage noir s'arrête devant la massive  sculpture d'une femme qui fait un peu plus écho à sa mémoire que les autres. Serait-ce Lysandre ? Fondatrice de Melorn, ancienne régente et la toute première Érudite du Conseil. Réputé pour avoir été l'une des plus grandes mages du continent à son époque et peut-être même de l'histoire du Sekai. Eliëndir est bien incapable d'affirmer sa théorie avec un simple portrait de pierre mais si elle s'avère vraie, alors il devine que le Compendium n'est pas simplement l'initiative d'un groupe isolé mais bien l'initiative du Conseil des Érudits lui-même. Certes, ce n'était pas le même conseil à l'époque mais cela expliquerait aussi pourquoi Aradhel avait autant d'informations sur le Compendium.

    Pendant toute sa contemplation, Eliëndir se retournait de temps à autre pour vérifier ce que faisait Violence au centre de la pièce. Puis en se retournant une dernière fois, le mage noir se rend compte que le Démon n'est plus là.

    « Violence ? »

    Il se désintéresse immédiatement de l'architecture pour approcher de l'arche et se pencher un peu plus sur les émanations de mana qui voltigent dans les airs. Il fait le tour du mécanisme mais il ne note rien de particulier et ne trouve aucune trace du Démon. Serait-ce un portail ? Mais vers où dans ce cas ? Il est tenté de s'approcher mais comme à son habitude, Eliëndir se montre particulièrement sur ses gardes. Il décide d'attendre un moment, pour voir si Violence va réapparaître et donc pour s'assurer qu'il n'y a aucun danger avec cette installation vieille de plusieurs milliers d'années. Les bras croisés, l'Elfe enchaîne les cent pas en prenant son mal en patience jusqu'au moment où le haut du corps de Violence traverse à nouveau le portail. Perplexe, il regarde le Démon avec un soupçon d'incompréhension. Il lui fait signe de la main de s'écarter pour qu'il puisse le rejoindre de l'autre côté et une fois que le mage noir traverse le portail, la première chose qu'il sent, c'est le vent froid qui se lève et qui vient caresser ses cheveux et son visage.

    Attentif à son nouvel environnement, Eliëndir observe les ruines dans lesquelles il se trouve à présent. Des ruines, oui mais pas n'importe lesquelles. Des ruines elfiques. Il y a eu une tempête, un véritable cataclysme qui a complètement balayé les environs car ces dégâts ne sont pas uniquement causés par le passage du temps, c'est impossible. Il lève les yeux vers le ciel sombre et l'orage qui se prépare à l'horizon mais c'est surtout les puissants courants d'air qui accaparent l'attention du mage noir car omniprésents et sifflant contre les murs et les colonnes délabrées. Ce sont des traces évidentes d'une ancienne civilisation, une ville éteinte depuis longtemps. Où sont-ils exactement ? Ils sont entourés de montagnes et il fait particulièrement froid ici. Le nord ? Le Grand Nord ? Ce sont les derniers mots de Violence qui se mettent à résonner dans l'esprit de l'Elfe alors qu'il se retourne d'un seul coup en direction du Démon.

    « Tu as dit "Azshary" ? Impossible. »

    Les sourcils froncés, ses améthystes dévient sur l'arche similaire comme deux gouttes d'eau à celle qu'ils ont trouvé dans le bâtiment souterrain, cherchant les inscriptions gravées dans la pierre comme s'il était capable de les lire. Pivotant sur ses talons, il se tourne dans la direction de la falaise et de l'entrée visible d'un gigantesque bâtiment un peu plus loin sur leur route. Stupéfait et les lèvres entrouvertes, il commence tout juste à se rendre compte de l'ampleur de la découverte majeure et extraordinaire qu'il vient de faire. Lui et Violence évidemment mais pas sûr qu'une trouvaille de nature archéologique intéresse vraiment Violence, n'est-ce pas ? En dehors de ce que le Compendium a à offrir en tout cas. Figé sur place, il a un moment d'absence avant d'enfin se résigner à répondre à sa partenaire de découverte.

    « Azshary était le nom du plus grand empire de l'histoire du Sekai. L'Empire elfique d'Azshary régnait entièrement sur les terres du nord et prospérait il y a de ça des milliers et des milliers d'années avant même la première guerre contre les Titans. Les Elfes ont toujours été en opposition avec les Titans et l'Empire était devenu si puissant et si important qu'il en devenait une menace pour les fausses divinités qui ont décidé de détruire Azshary. Melorn est le dernier vestige encore intact de cette lointaine époque. Et... nous y voilà. Nous y sommes, Violence. C'est bien plus important que tu ne le crois. »

    Faisant abstraction du froid mordant, uniquement porté par la lumière qui s'est allumée dans le fond de ses iris. Un fin sourire satisfait apparait sur ses lèvres. Eliëndir se lance et se remet en mouvement, droit devant lui. Sans faire de détour, il se dirige vers le gigantesque bâtiment, certainement le seul qui est encore à peu près en bon état dans le coin si l'on omet la porte d'entrée complètement défoncée. Au moins, le duo sait déjà comment entrer à l'intérieur.

    « Nous avons retrouvé Azshary. »

    Plutôt ce qu'il en reste. Reste à savoir ce que cachent les ruines de la plus vieille civilisation du monde mais pour le moment, le mage noir cherche surtout à rapidement se mettre à l'abris du froid avant qu'il ne gêle sur place.

    CENDRES



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  • Lun 26 Juin - 17:12



    Le vent souffle sur le fond du canyon, emportant dans son air froid et sec la poussière et la ruine, au moins il fait plus chaud ici que dans les catacombes mais la puissante bise rends la différence à peine perceptible.. Praelia s’écarte de l’arche pour laisser le mage noir passer, reculant de quelques pas à la sortie pour rediriger son attention à la fois vers le grand bâtiment qu’elle prend pour cible, et vers les propos que lui exposent Eliëndir. Sa voix trahit une excitation palpable, si Violence est frustrée dans son éternelle impatience de ne toujours pas voir l’entrée du Compendium, au moins un des deux est comme un enfant devant une vitrine de jouet. Le grand Professeur de l’Académie de Melorn est excité de leur découverte à laquelle il ne s’attendait visiblement pas, et il fait mouche en précisant au Démon que c’est plus important pour lui qu’elle ne le croit. C’est le cas.

    En revanche, lorsque Eliëndir apporte ses explications sur la disparition d’Azshary, l’armure colossale qui avait déjà commencé à avancer vers la construction massive s’arrête sur place. La cuirasse se fige dans un immobilisme surnaturel et pas une seule des mains de la Multitude ne bouge malgré le vent. Le Démon a complètement stoppé tout mouvement pour se concentrer entièrement sur ses perceptions sensorielles.

    Impossible.

    Elle active sa senseur magique, regarde partout autour d’eux, rien.

    C’est impossible, tu mens.

    La cuirasse se rue soudainement sur Eliëndir avant de s’arrêter à quelques mètres de lui, à quatre pattes comme un prédateur prêt à bondir sur sa proie, cette réaction est non seulement le fruit de sa frustration, mais aussi celle du Démon face au paradoxe que l’elfe vient d’établir.

    Tu mens. Cet endroit ne peut-pas avoir été rasé par les Titans.

    La Sphère s’approche du mage noir, se déformant à nouveau pour faire apparaître dans ses remous des paysages désolés des terres de Shoumeï.

    Je sais à quoi ressemble un champ de bataille, de désolation, de ruine. J’en viens, c’est ce qui m’a formé, c’est là d’où je suis né. Je suis apparue à Shoumeï, mais j’existais déjà bien avant ça, j’ai des souvenirs, des fragments d’âme des plus grands affrontements de votre civilisation belliqueuse. Partout où j’y étais, je pouvais sentir les résidus des âmes brisées tombées dans les cataclysmes et les guerres. Shoumeï est une ode à mon honneur…

    La cuirasse se retourne, parcourant de sa perception le fond de la faille rocheuse, vide. Désertique.

    Ici il n’y a rien. Absolument rien. Pas une seule particule d’âme restante.

    Le Démon fait quelques pas pour s’éloigner de son partenaire, elle était venue chercher des réponses, mais au final c’était d’autant plus de questions qui venaient à elle à la place. Pourquoi l’Attrape-Rêve lui avait montré des souvenirs qu’elle n’avait pas? Pourquoi l’entrée du Compendium s’ouvrait avec de l’essence démoniaque pure? Pourquoi la construction semblait d’origine elfique si dans les souvenirs qu’elle a vu, il n’y avait aucun elfe et seulement ses soeurs? Pourquoi Azshary? Pour l’instant les choses font moins de sens encore qu’avant son arrivée à Melorn. Est-ce que… est-ce qu’ils étaient même sur le bon chemin? Maintenant qu’elle y réfléchissait, les indications sur les portes et les arches mentionnaient les Démons mais pas le Compendium. Non c’était forcément ici, Eliëndir a fait des recherches de son côté, elle ne savait pas à quel point le mage noir était prolifique dans son domaine mais jusqu’à présent il n’avait rien fait qui lui permette de douter de ses capacités. N’est-ce pas? Praelia se retourne vers le Maître des Ombres pour l’observer, puis se ravise, elle doit paraître confuse ou indécise mais elle se fout éperdument de ce qu’il peut penser. L’important c’est d’avancer, en fait c’était ça, qu’importe où ils se trouvent ni ce qu’il a pu se passer ici auparavant, de toute façon le Compendium est certainement devant eux et tout ça n’a aucune incidence sur le reste.

    Ils finissent par se remettre en route et entrent tout deux à l’intérieur du bâtiment en question, une sorte de temple creusé à même la pierre et pourtant finement ouvragé, sans doute par magie. La porte d’entrée est défoncée, ne leur laissant aucun doute sur la façon de pénétrer dans les lieux, ils découvrent une salle bien plus petite que ce que la grandeur de la façade pourrait porter à croire, une sorte de hall d’entrée étriqué bordé par deux escaliers divergents qui descendent vers les restes d’un bureau de réception. Par terre des étagères tombées des murs sont brisées au sol, vaincues par les milliers d’années, croupissant dans les tas de poussières, de marbre friable et de saleté environnante. Rien.

    Comment est-ce que l’endroit peut-être vide? Il y a peut-être une quelconque entrée cachée? C’est en voulant utiliser sa senseur magique que Violence se rend compte de la perturbation qui lui pèse dessus, elle est incapable de contrôler sa mana avec finesse, à la place sa magie s’éparpille dans les airs et fait n’importe quoi.

    Qu’est-ce que…!?!

    Le Démon force son énergie à se canaliser dans son centre de perception, mais alors qu’elle parvient enfin à utiliser sa senseur, la Sphère implose dans un nuage d’essences noirâtres comme un nuage dispersé par une harpie. La conscience de Violence se déchaîne, mais sans Sphère pour utiliser la télépathie il n’y a personne pour l’entendre, juste Eliëndir pour voir les spasmes manifestes de “douleur” de Praelia tandis qu’elle est dépourvue de commandement. Après quelques secondes l’engeance parvient à s’amalgamer de nouveau, revenant à ses esprits.

    Je ne peux pas utiliser certaines magies ici. Ma téléportation ne fonctionne plus non plus. Une brève tentative lui en a apporté la confirmation.

    Ils continuent de fouiller la salle, sans succès. En ressortant dépités du temple, c’est là qu’ils remarquent quelque chose de singulier: le portail qui les avait mené jusqu’ici s’était éteint, il n’était plus qu’un disque de pierre évidé qui fesait maintenant plus office d’oeuvre d’art qu’autre chose. Ce n’est pas tant un problème pour Violence qui se fiche éperdument de retourner à Melorn, que pour le résident de la Cité qui l’accompagne, par contre le Démon est perturbé par autre chose de bien plus grave à ses pensées.
    C’est calme.
    Le vent a cessé de hurler dans les aspérités des falaises. L’engeance ne parvient même plus à ressentir la moindre présence à part celle d'Elië-?

    Eliëndir?

    Pas d’oiseau, pas de nuisible. Rien. Aucune trace du Maître des Ombres non plus. Le temps aurait pu s’arrêter qu’elle ne l’aurait pas su, et Violence se rend compte de toute l’horreur de sa situation, elle est bloquée là au milieu de nul part dans un endroit sans intérêt, sans sa téléportation il lui est impossible de sortir de ce canyon, le portail est éteint, et c’est caLM3. La Sphère est parc0urue d’un soubresaut. Le silence pèse sur l’1ncarnà̶͓t̵̡͗ion de la Guerre comme une chappe insoutenable, la p̴͕͊a̷̧̍ix et la tranquillité sont une torture qu’elle ne supporte pas. Elle se sen̶͈̄t̶̮͆ ̶̥͛v̵̲̂r̴̟̂i̴̙͋l̸̺̓l̵̟̒e̷̤͑r̴͈̓ vrILELR VIRLERRIVIRLVRḬ̴͑L̴͎̋Ľ̴̠E̸͙̕R̸̜͂L̸͖̋E̵̙͌R̶̹͒.̵̼̒

    À ses côtés, Eliëndir est bien trop terrorisé par la présence de l’homme qui se tient debout au milieu de l’arche désactivée pour remarquer immédiatement la disparition du Démon quand il détourne le regard. Ses yeux écarquillés sont rivés sur cet homme, un homme qu’il ne connaît que trop bien. Un homme qui ne devrait pas être là. Pas ici. Pas maintenant.
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    Eliëndir
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  • Jeu 29 Juin - 23:59
    Pandemonium
    Feat Violence
    Quelle troublante réaction que celle de Violence réagissant aux affirmations d'Eliëndir au sujet de ce mystérieux endroit, lié d'une façon ou d'une autre à l'ancien Empire d'Azshary. La certitude de l'Elfe contre le scepticisme du Démon. De l'utopie du premier, à la dystopie du second. Tout s'oppose entre eux. Pris d'une soudaine incompréhension, Eliëndir s'arrête brusquement alors que l'armure se rue dans sa direction sur ses quatres pattes comme le ferait un animal sauvage, à la différence que Violence connaît la limite et s'arrête dans son initiative avant de déclencher une réaction salvatrice. Eliëndir toise son vis-à-vis qu'il ne craint d'aucune manière, hautain dans le regard et provocateur dans l'attitude. Régain de tension entre les deux protagonistes, de quoi leur rappeler que cette entente formelle ne tient à pas grand-chose en réalité. Il suffit d'une étincelle pour mettre feu aux poudres et les deux antagonistes sont parfaitement conscients qu'une confrontation ne peut qu'être meurtrière. Si la très bélliqueuse Violence ne s'en est pas encore pris à Eliëndir, c'est uniquement parce que les capacités du mage noir la tient en respect pour le moment. Tout comme Eliëndir se retient de renvoyer l'engeance démoniaque d'où elle vient tant qu'il a besoin d'elle pour trouver le Compendium. Finalement, tant que ce fragile équilibre est maintenu, aucun des deux n'osera s'en prendre à l'autre. Mais pour combien de temps encore ?

    Perplexe, l'Elfe se met à regarder fixement la sphère noirâtre dans laquelle apparaît des images du spectacle morbide qui a secoué la défunte Shoumei, quelques années en arrière. Il écoute très attentivement le Démon qui lui parle de son origine sans pour autant comprendre avec exactitude ce que sous-entend Violence au sujet de cet endroit. Des souvenirs... Des fragments d'âmes ? Voilà une science très complexe qu'il est bien loin de maîtriser et c'est bien pour cette raison qu'elle est si intéressante à ses yeux. Alors un champ de bataille serait un festin à ciel ouvert dont Violence est capable de se repaitre et ces ruines antiques sont différentes pour une raison qu'ils ignorent encore. C'est très intriguant mais quelle importance finalement ? Eliëndir ne comprend pas pourquoi cela met Violence dans tous ses états. Il ne fait pas le lien, obnubilé par la découverte qu'il vient de faire car c'est bien la seule chose qui trouve de l'intérêt à ses yeux. Azshary a été détruit par les Titans, c'est un fait. Peut-être que cet endroit a plus ou moins été épargné de la destruction totale puisqu'on y retrouve au minimum des ruines et anciennes fondations. De plus, c'est certainement le conflit le plus ancien de la chronologie connue. Peut-être est-ce bien trop antérieure à la création même de Violence pour qu'il en ait récupéré le moindre souvenir ? Les explications peuvent être nombreuses et certaines échappent sûrement au mage noir. À moins qu'il s'agisse d'autre chose mais pour le moment, c'est le cadet de ses soucis.

    Ils sont venus pour avoir des réponses mais ne récoltent que plus d'interrogation et c'est aussi frustrant pour Violence que pour Eliëndir. Ils savent ce qu'il leur reste à faire et c'est déterminé à poursuivre que les deux protagonistes se dirigent vers le grand bâtiment taillé dans la pierre dont l'entrée est bien visible car complètement éventrée. Et quelle déception une fois à l'intérieur, Eliëndir ne s'en cache pas pendant qu'il déambule dans la petite pièce où il ne trouve que poussière et désolation, le temps ayant clairement fait son œuvre par ici. Maintenant qu'il est là, il se rend compte que le récit de Violence n'est peut-être pas si idiot que ça. On reconnaît facilement le passage d'un Titan même s'ils sont de taille et de puissance très variables entre eux. Peu probable qu'une créature comparable à un Dieu ait laissé autre chose qu'un gigantesque cratère après son passage. Suffit de voir à quoi ressemble Shoumei actuellement, Eliëndir a eu l'occasion de s'y rendre quelques mois après la guerre. Il n'y a plus rien si ce n'est une terre inhospitalière où la vie n'a plus sa place à présent. Il s'est passé quelque chose d'autre ici mais difficile à dire sans engager des recherches et des fouilles plus approfondies.

    La soudaine détresse de Violence attire le regard de l'Elfe, qui est aux premières loges pour voir la sphère obscure imploser sous ses yeux ébahis. Eliëndir se pense chanceux, n'ayant visiblement rien à faire pour supprimer le Démon qui s'en charge très bien tout seul. Malheureusement pour lui, Violence finit par retrouver son état "normal" en brisant les maigres espoirs de l'Elfe dépravé qui ne peut qu'afficher une petite moue de déception. Le constat que fait le Démon de cette très désagréable expérience est particulièrement dramatique pour Eliëndir qui s'empresse à son tour, d'essayer de canaliser le mana autour de lui pour se rendre maître des ombres environnantes. Sans succès. Sa magie ne fonctionne plus ou du moins, elle ne répond plus à ses ordres comme il le voudrait. C'est une sensation très déplaisante qui submerge le mage noir, tellement dépendant de ses capacités magiques qui aussi hors normes soient-elles, lui laisse l'impression d'être complètement nu et sans défense maintenant qu'il ne peut plus les utiliser. Violence ne doit pas le savoir car l'équilibre des forces entre eux se doit d'être maintenu, coûte que coûte.

    « Vraiment ? C'est fâcheux. Tu m'en vois navré pour toi. »

    Par ailleurs, il est tout autant incapable d'utiliser son senseur dans l'espoir de trouver un accès ou un passage secret dans ce lieu désertique. Sans rien dire, Eliëndir emboîte le pas derrière Violence alors qu'ils ressortent du temple sans avoir trouver les réponses qu'ils étaient venus chercher. Tout ça pour rien ? Eliëndir enrage franchement à cette idée. Il doit y avoir quelque chose ici, il en est persuadé et surtout déterminé à trouver le fin mot de cette histoire. Il sait comment entrer dans le Compendium à présent, alors rien ne l'empêche de revenir pour fouiller cet endroit de fond en comble et c'est déjà ce qu'il compte faire, cela va de soi. Cette découverte est bien trop importante pour la laisser perdue ainsi dans la nature. C'est alors que son regard dévie sur le portail qu'il a emprunté pour venir jusqu'ici, celui-ci semble s'être refermer mais ce n'est pas vraiment ça qui attire l'attention du mage noir. Il y a quelqu'un d'autre près de l'arche du téléporteur. Ils ont été suivis ? Impossible. Eliëndir a pris ses dispositions et s'est assuré que personne n'était sur ses traces avant même d'avoir attirer Violence dans les égouts. Quelqu'un a réussi à suivre Violence ? Décidément, il ne peut faire confiance à personne.

    C'est dangereux. Ils sont déjà beaucoup trop de deux à connaître l'emplacement du Compendium, il est hors de question qu'une tiers personne vienne se mettre en travers de son chemin. Eliëndir s'engage d'un pas assuré en direction de la silhouette qui semble l'attendre un peu plus loin. Le mage noir ne remarque même pas tout ce qui a changé autour de lui. Le vent, les bruits ambiants. La disparition de Violence. Rien de tout ça ne saute aux yeux du mage noir qui au fur et à mesure de son avancé, commence à ralentir le rythme. Cette silhouette qui lui tourne le dos. Il la reconnaît. Cette façon de se tenir debout, le dos parfaitement droit et les mains jointes dans son dos. L'assurance et la prestance de cette exacte posture qu'il tente d'imiter depuis son plus jeune âge. Habillé d'une longue tunique noire aux quelques motifs elfiques discrètement brodés dans le tissu. Ces longs cheveux roux qui flottent au vent et cette aura très singulière que dégage cette personne, qu'il reconnaîtrait entre mille même sans ses capacités de senseur. Eliëndir s'arrête brusquement à quelques mètres de cette simple présence, complètement paralysé et incapable de faire un pas de plus. Les doigts légèrement tremblotants, les lèvres entrouvertes alors que le doute n'est plus permis. Il parvient à murmurer un mot, un seul.

    « Père. »

    C'est alors que l'Elfe sept fois centenaire pivote sur ses talons pour venir faire face à Eliëndir, toisant son propre fils avec le visage sévère qu'il arbore naturellement surtout depuis qu'il a pris quelques rides. Digne représentant de sa race, la sagesse, l'arrogance et la suffisance suinte les pores de la peau d'Aradhel, membre éminent du Conseil des Érudits de Melorn. Père adoptif d'un petit garçon qu'il a élevé et façonné à son image au fil des siècles, dans l'espoir qu'un jour, il soit capable de réussir là où il a échoué toute sa vie. Le Compendium n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Alors que leurs regards se croisent, le maître n'a pas encore dit un seul mot que l'apprenti s'exécute aussitôt. La paume de la main plaquée contre le cœur, le buste humblement incliné et le plus bas possible pour saluer celui qui lui a tout appris depuis son plus jeune âge. L'homme qui lui a tout pris et tout donné. Son bourreau mais aussi son sauveur.

    « Après toutes ces années, enfin. Le Compendium. »

    L'Érudit fait quelques pas en avant, dépassant Eliëndir et l'ignorant presque au passage. Comment est-il arrivé là ? Comment est-ce même possible qu'il soit là ? Pourquoi ? Les questions se bousculent dans l'esprit confus d'Eliëndir, incapable de résonner correctement avec lucidité, complètement apathique depuis quelques secondes. La présence d'Aradhel est un problème à bien des égards. Son père a cherché cet endroit pendant des siècles et des siècles, sans succès. Que peut bien vouloir un esprit maléfique et corrompu d'un endroit comme celui-ci ? Rien de très enviable, évidemment. Objectivement, c'est déjà une tragédie qu'Eliëndir et Violence aient réussi à ouvrir la porte. De tous les elfes de la cité elfique de Melorn, il fallait que ce soit celui-là qui pointe le bout de ses oreilles pointues. C'est tout simplement une catastrophe qui se profile.

    « Redresse-toi. Et contemple notre réussite. »

    Notre ? Quel enfoiré détestable. Voilà qu'il s'attribue déjà les mérites d'un autre. Ceci dit, rien d'étonnant quand on connaît l'énergumène. De quoi mettre Eliëndir hors de lui. Pourtant, le mage noir se redresse très docilement et se retourne pour rejoindre Aradhel, légèrement dans son dos sans dire un mot et sans contester quoi que ce soit. Ça par contre, c'est très surprenant.

    « Mon fils. Je suis si fier de toi... »

    Complimente-il en venant faire face à Eliëndir, déposant ses mains sur les joues pâles de son fils, plongeant son regard dans ses iris violets.

    « ... Et tellement déçu. »

    Eliëndir rate un battement de son cœur, les yeux écarquillés et dans la stupéfaction la plus totale alors qu'il peut lire la déception sur le visage du seul homme pour qui il s'est toujours surpassé depuis qu'il est en âge d'apprendre.

    « Père ? »

    « Je sais que tu t'es introduit dans mon laboratoire. Je sais que tu as fouillé dans mes affaires. Tu m'as menti, Eliëndir. »

    Déboussolé et réduit à l'impuissance, ses genoux flanchent d'eux-mêmes devant l'emprise néfaste qu'Aradhel possède toujours sur Eliëndir malgré toutes ces années loin de la cité elfique à fuir son autorité pernicieuse. Sans même s'en rendre compte, agissant par pur instinct alors que le bellâtre au visage d'ivoire pose honteusement un genoux au sol, sur une dalle en pierre fisurée. Le souffle court, il n'ose même plus regarder son père dans les yeux, terrifié à l'idée de l'avoir déçu. De ne pas avoir été à la hauteur de ses espérances. De ne pas avoir été le fils qu'il aurait aimé avoir.

    « Père. Pardonnez-moi si je vous ai offensé. Je comptais vous en faire part après m'être assuré que la piste que je suivais était crédible. Je ne voulais pas vous importuner avec des histoires invraisemblables. Votre temps est trop précieux pour ça. À présent, le Compendium est à vous. »

    Quel terrible spectacle, quelle affligeante vision pour un homme si fier qu'Eliëndir, écrasé par la culpabilité qui le ronge de l'intérieur. Les yeux fermés, constatant que son pire cauchemar vient se réaliser devant lui. Après toutes ces années, rien n'a changé. Incapable d'opposer la moindre résistance envers l'homme qui l'a crée de toute pièce pour faire de lui un outil mortel au service de ses sombres desseins. L'héritier de ses espoirs et de ses fabulations. Un prince portant des chaînes. De manière très inattendue pour lui, son père vient à son tour plier les genoux pour se mettre à sa hauteur.

    « Tu ne te rends pas compte de ce que signifie cet endroit, n'est-ce pas ? Tout ce que nous avons toujours convoité est là, à notre portée. Aujourd'hui plus que jamais, j'ai besoin de ton aide pour gravir cette dernière marche. Peux-tu faire ça pour moi ? »

    La mâchoire fermée et les muscles crispés, c'est avec hésitation qu'il finit par redresser son visage pour faire face à Aradhel.

    « Tout ce que vous voudrez, père. »

    Un sourire inhabituel vient étirer le visage de l'Elfe aux cheveux de feu. Inhabituel, parce qu'aussi loin qu'il s'en souvient, Aradhel n'a jamais souri. Pas même à son propre fils. Alors qu'il pose à nouveau la paume de sa main sur la joue de l'ambassadeur de Melorn.

    « Tu as les yeux de ta mère. Il est temps de la ramener parmi nous. »

    Son souffle se coupe brutalement, peinant à réaliser ce qu'il vient d'entendre alors que sa vue se trouble et que ses oreilles se mettent à siffler. Complètement pétrifié sur place et incapable de formuler la moindre phrase. Il ne respire même plus, le temps s'arrêté autour de lui. Dans une réaction incontrôlée, une larme solitaire vient soudainement se frayer un chemin sur sa joue.

    CENDRES



    Pandemonium [Violence] - Page 2 Rvmi
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  • Sam 1 Juil - 0:26


    Quelque chose ne va pas.

    Quelque chose de terrible ne va. pas. du. tout.

    Praelia est complètement dépossédée de pouvoirs, il lui est même impossible de invoquer la forme originelle de Violence. Sa transition d’enveloppe charnelle est bloquée dans la forme de feu son ancienne manieuse et elle se retrouve complètement sans défense. Seule. Au milieu de nul part. Entourée seulement par le calme, la tranquillité la plus absolue et la paix la plus étouffante. Le Démon croit devenir fou, il peut sentir la Multitude sur ses épaules s’énerver, les bras avaient commencé par frémir de frustration mais avaient rapidement enchaîné sur des frappes arythmiques et répétées sur les épaulières de l’armure, tapant du plat du poing pour scander leur agacement. Au milieu de cette mutinerie, la Sphère inspecte frénétiquement les alentours à la recherche de la moindre trace du mage noir qui l’accompagnait il y a encore quelques secondes, Praelia retourne à l’intérieur du grand bâtiment, rien. Elle ressort une fois de plus, toujours rien. Le portail est éteint, le vent est mort, le temps est immobile. La Lame Famélique contemple la possibilité d’attendre, mais la quiétude environnante est trop pure, trop profonde pour qu’elle puisse se concentrer sur une quelconque transe afin de passer le temps sans imploser.

    Le sentiment de panique monte à l’intérieur de la Sphère, mais ce n’est pas une émotion alimentée par la peur, fidèle à la nature de Violence cette panique est un déchaînement de haine et de frustration qui virevolte dans ses pensées comme l’eau dans un maelström enragé. La bête véhémente s’emballe. La Multitude s’impatiente, des mains attaquent l’orbe noire qui les commande, brouillant les perception du Démon quand elles passent à l’intérieur. Praelia tombe à terre à quatre pattes contre les grandes dalles énormes et fissurées qui pavent le sol, c’est une lutte contre elle-même que Violence mène, comme si la Multitude comprenait qu’en se battant intérieurement, elle pourrait tromper l’ennui abrasif qui la saisissait pour survivre à cette épreuve. Les mains géantes de la cuirasse attrapent quelques uns des poignets qui se déchaînent au dessus d’elle et d’un coup sec, elle arrache les bras. Ces membres sont ceux de ses anciens porteurs, parfois des droits, parfois plus rarement des gauches. Les bouts de viande nécrosés maintenant inerte tombent à terre en projetant des éclaboussures de sang sur les pierres. La Multitude griffe l’armure, tentant d’en arracher les plaques de métal là où l’alliage de chair et d’acier est le plus fragile, sans succès.

    Elle doit détruire quelque chose, elle développe un besoin irrépressible de chaos, mais seul l’annihilation est une option accessible dans l’immédiat. Praelia se retourne vers une des colonnes de pierre de l’entrée du grand bâtiment dans lequel ils avaient fouillé précédemment, et dans un hurlement physique qui déchire le silence de plomb, les trois cents kilos d’alliage lugubre s’élancent. Le fracas brise la tranquillité sanctifiée du canyon. La colonne de pierre cède, déjà bien fatiguée par les centaines de milliers d’années de ruines, et le fronton surbaissé de la façade s’écroule sous la disparition soudaine d’un de ses soutiens. Les morceaux de roche tombent sur l’armure, la cabossant et la déformant dans un capharnaum complet qui noie la Sphère dans le bruit et la poussière. Une fois qu’elle parvient à se dégager des débris, Violence constate qu’une brèche est ouverte dans son armure, de l’essence pure s’en échappe légèrement sous forme de volutes de fumées qui se dissipent dans les airs, mais quelque chose est étrange. Contrairement à son habitude lorsqu’elle subit des dégâts avec Praelia, les volutes se dispersent de manière beaucoup trop abrupte, c’est surnaturel, sans doute la même influence que celle qui limite ses pouvoirs, il doit y avoir une sorte de disruption de la magie dans les environs causées par quelque chose dont elle n’a aucune connaissance. Quel qu’en soit la cause, l’Incarnation de la Guerre dépourvue de ses pouvoirs est incapable de réfléchir correctement, elle peut sentir les effets du brouilleur magique lentement poindre sur la Sphère en elle-même, puisqu’il s’agit d’un concentré d’essence pure. Violence ne peut plus manipuler quoi que ce soit, elle est prise au piège. Finissant donc de s’extirper des gravats, elle hurle à la mort pour laisser son trop plein de furie exploser, mais il n'y a personne pour l'entendre.
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  • Mar 4 Juil - 1:35
    Pandemonium
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    Ce n'est pas normal. Quelque chose ne va vraiment pas dans cet endroit. C'est incompréhensible. Cette scène ne devrait pas avoir lieu et pourtant tout semble si vrai, si réel. Eliëndir peut détailler avec exactitude les traits du visage anguleux de l'homme qui l'a élevé pendant plus de deux siècles. Son nez fin, sa crinière de feu et ses ses iris ambrés qui reflètent à la perfection une âme dénaturée par des siècles de recherches proscrites et d'expérimentations pernicieuses qui laissent inévitablement des marques indélébiles sur le corps et l'esprit. Pour Aradhel, il faut être prêt à tous les sacrifices pour accéder au savoir absolu, à l'omniscience tant convoitée. Il faut savoir renoncer à tout ce que nous avons de plus cher, se détacher des sentiments superflus pour se purifier de toutes les imperfections, à commencer par l'attachement sous toutes ses formes. Un résumé très succinct d'une toute petite partie de ce qu'il se passe dans cet esprit torturé et rongé par l'infamie de ses actes et ce pour le restant de sa vie. Et il a eu la bonne idée de transmettre ses idées les plus sombres à son héritier parce que malgré leurs différences, père et fils sont bien conscients que Melorn n'est plus que l'ombre d'elle-même et que quelqu'un de capable doit prendre les rênes. Et naturellement pour Aradhel, qui serait plus capable que lui-même ?

    Pourtant, il y a quelque chose de différent dans son attitude, peut-être dans sa posture. Difficile à dire avec exactitude de quoi il s'agit tant c'est minime et certainement que personne ne verrait la différence en temps normal mais personne ne connait mieux son père qu'Eliëndir. Il en est convaincu, quelque chose ne va pas avec ses cheveux roux au vent... Au vent ?  Où est passée la brise hivernale de tout à l'heure qui traversait sans mal la finesse de ses vêtements ? Le mage noir pivote légèrement la tête sur sa droite, contemplant son environnement à la manière d'un enfant complètement dans la lune. Il n'y a plus un bruit, pas un seul. En fait, c'est maintenant qu'il se rend compte que c'est comme ça depuis qu'il a quitté l'étrange bâtiment vide en compagnie de Violence. L'espace semble s'être figé dans le temps autour de lui. Le bruit du vent n'est plus, tout comme les cris caractéristique d'une faune bien établie dans la région. Eliëndir par pure curiosité, finit par lever les yeux au ciel et le constat qu'il en fait est glaçant. L'orage qui sévissait au-dessus des montagnes du Grand Nord s'est arrêté. Pas dans le sens où les nuages se sont dissipés et que le ciel s'est éclairci, non. Le ciel s'est littéralement figé, des ombres menaçantes rassemblés dans un amas colossal de Cumulonimbus et il y a même un éclair bien visible et éblouissant de beauté qui est statique entre deux nuages. Eliëndir en perd ses mots pendant quelques instants, devant ce spectacle aussi intriguant qu’alarmant. Il finit par murmurer quelques mots qui s'échappent spontanément de ses lèvres.

    « Ce n'est pas réel. »

    Depuis quand est-ce ainsi ? En essayant d'user à nouveau de son senseur magique, la réaction de sa magie ne sera pas aussi violente avec lui qu'avec Violence un peu plus tôt à l'intérieur du bâtiment, mais l'incapacité de canaliser le mana comme il a l'habitude de le faiire le met indirectement sur la piste. Il y a une discordance évidente de la magie autour de lui. Quelque chose agit comme un brouilleur et l'empêche de soumettre l'énergie à sa volonté, mais pas d'influer dessus à proprement parler. Savez-vous à quel point c'est rageant pour un mage qui s'est entraîné toute sa vie ? Rageant est un euphémisme dans cette situation où Eliëndir n'est à pas grand-chose d'exploser alors qu'il a le sang qui lui monte à la tête. En réalité, il se sent capable d'utiliser sa magie mais le mana pourrait répondre d'une manière inattendue et potentiellement dangereuse pour lui. Il vient enfouir son visage dans la paume de sa main droite, l'extrémité de ses cinq doigts menaçant de s'enfoncer dans sa peau d'ivoire alors qu'il est soudainement prit d'un fou rire incontrôlable à gorge déployée face à sa propre médiocrité. Quelle humiliation indigne de son rang. Fort heureusement, il est seul dans les environs et il n'aura donc pas à éliminer les potentiels témoins de cette scène pittoresque qui lui aura au moins servi d'avertissement. Après toutes ces années, cette sensation d'oppression est toujours présente et bien ancré sous sa peau qu'il aimerait s'arracher immédiatement, incapable de se défaire de cette marque car Aradhel a veillé toute sa vie à garder son fils dans le rang, destiné tôt ou tard à prendre sa suite.

    « Rien de tout ça n'est vrai. »

    Reprenant son souffle, petit à petit après ses quelques éclats de rire pendant lesquels il a complètement ignoré la réaction de la "chose" qui se fait passer pour son père actuellement devant lui. Il lui faut trouver un moyen de se libérer de ce qu'il pense être une puissante illusion, plus ou moins de la même nature que celle qui dissimulait la porte immaculée du Compendium dans les sous-sols de Melorn. Les options lui manquent malheureusement et il n'a pas vraiment le temps pour réfléchir, de toute évidence ce n'est plus l'heure de la subtilité. Alors il est temps de vérifier sa théorie.

    « Va-t'en. »

    Sans être capable de s'en appercevoir tout de suite, le sol se met lentement à gronder autour du père et du fils. En tout cas, il le ferait s'il n'était pas figé dans le temps. La cause de cette soudaine réaction ? Le mana lui-même qui s'agite dans tous les sens comme des molécules en ébullition qui s'entrechoquent à toute vitesse et de plus en plus fort. Eliëndir est incapable de donner un ordre clair et précis au mana environnant mais maintenant qu'il a compris qu'il est sous l'effet d'un sort de disruption de magie, il ne lui reste plus qu'à tester la limite du sort en question.

    « Eliëndir ? »

    « Silence. J'ai dit : disparait. »

    Pleinement concentré dans l'exécution de sa tâche qui s'avère être plus difficile que prévu, il concentre la plus grande quantité de magie possible autour de lui sous la forme la plus évidente, celle des ombres dans son cas et sans jamais s'arrêter de remplir l'espace jusqu'à ce que le mana lui-même déferle d'une manière ou d'une autre pour le libérer de ce vil subterfuge. La magie se manifeste de différente manière, le sol est rapidement recouvert d'une épaisse couche ténébreuse et opaque. Une fine fumée noire s'échappe des pores de la peau du mage noir. Une sphère de la taille d'une bille plus ou moins grosse s'extirpe du sol enneigée pour venir voltiger entre les deux personnages, comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il n'attend pas bien longtemps car l'accumulation de mana concentrée autour d'eux mais aussi dans la bille noire d'énergie pure se fait si rapide et si intense qu'elle finit par littéralement exploser autour du mage noir dans un phénomène qualifiable de déflagration tant par le bruit sourd qui s'en dégage que par la zone d'effet de l'explosion qui balaye la zone sur plusieurs mètres et dont l'écho magique atteindra facilement le pauvre Violence près du temple en le libérant à son tour, de sa captivité et de son auto-mutilation.

    En voilà donc une théorie intéressante, autant dire que c'était terriblement stupide. Et pourtant, c'est le grondement d'un éclair qui fend le ciel au-dessus de sa tête qui vient réveiller Eliëndir alors qu'il a passé quelques longues secondes inconscient après s'être pris le choc de plein fouet. Faisant l'étoile de mer un peu plus loin dans la neige, les quelques ruines vieillissantes dans la portée de l'explosion n'ont évidemment pas supporter le choc au contraire de l'arche et du téléporteur qui, bien qu'un peu plus loin, ne semblent pas avoir été endommagés plus que ça. En tout cas, le portail est toujours ouvert ce qui est une bonne chose. Il ne se sent pas vraiment de rentrer à pied dans cet état. D'ailleurs, il est temps de vérifier s'il est toujours en un seul morceau. C'est en grimaçant sévèrement que le mage noir parvient à se redresser lentement mais sûrement. D'abord assis, puis en parvenant à se mettre debout. Il a toujours ses dix doigts, ses deux bras et ses deux jambes. Quelques contusions plus ou moins graves et certainement qu'il a pris un très mauvais coup sur la tête mais au moins, il n'a rien de cassé même s'il a une forte douleur dans l'avant-bras gauche qui l'empêche de trop le bouger. C'est... inespéré ? Peut-être le fait qu'il ait lui-même canalisé une grande quantité de mana autour de lui a agit, d'une manière ou d'une autre, comme bouclier pour encaisser une partie du choc.

    Qu'importe en réalité, il a eu sa dose de théorie pour aujourd'hui. Silencieusement, il observe autour de lui. Aradhel n'est plus là. Techniquement, il n'a jamais été là et c'est un grand soulagement pour Eliëndir. Bien. Il canalise une énième fois le mana autour de lui et le brouilleur semble complètement détruit, du moins en ce qui le concerne puisqu'il est capable d'invoquer sa magie avec le mana qu'il lui reste. Alors il se remet en marche, non pas vers le portail, mais vers le mystérieux temple qu'ils ont fouillé un peu plus tôt sans succès. Violence aussi a disparu et peut-être que le Démon aussi a été victime de la même supercherie. Alors par acquis de conscience, Eliëndir maintient actif son senseur magique autour de lui pour essayer de déceler d'éventuels pièges ou indices magiques quelconques.

    Les recherches ne sont pas terminées et Eliëndir a toujours l'intention d'aller au bout de cette histoire mais d'abord, il lui faut retrouver son partenaire mutilateur.

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  • Mar 4 Juil - 16:00


    Le calme.

    C’est une rivière qui se déverse le long d’un paysage tranquille, le flux du temps qui passe sans que rien ne vienne perturber son écoulement, la veine fluviale s’érode doucement et le lit lèche inlassablement les berges, s’élargissant subrepticement au fil des années, des décennies, des siècles. S’il y avait seulement un orage, une tempête, les eaux pourraient révéler leur colère cachée et dévaster les champs aux alentours, mais seul la guerre en est capable, et la guerre n’est plus. Ici au fin fond du canyon à Azshary, la guerre n’est plus. Une bataille intestine se joue dans un tourbillon rageur de folie sanguinaire altéré mais rien ne vient l’étancher, jusqu’à l’explosion manifeste qui fait écho à ses pensées. Une explosion de mana déchire la réalité, détruisant les fabriques mêmes de l’illusion dans laquelle elle était piégée, et Violence se recompose enfin, la flamme avide qui construit la Sphère ravivée par la brutalité de la déflagration. Lorsqu’elle regarde autour d’elle, de retour dans le vestibule d’entrée du grand bâtiment qu’ils avaient tenté de fouiller, l’armure colossale se rend compte qu’elle fait face vers l’intérieur du lieu, depuis combien de temps était-elle prisonnière de cette réalité? Regardant la paume de sa main gantelée d’acier et de chair putride, le géant cuirassé fait appel à sa forme originelle et une partie de sa frustration s’évapore en constatant les morceaux de son métal alien apparaître dans sa main. Du bruit derrière Violence attire son attention, et Praelia n’a pas besoin de se retourner pour que la Sphère uniforme puisse regarder derrière elle et voir la silhouette aux cheveux d’argent se présenter dans le cadre de l’entrée. Un coup de sa senseur magique lui confirme qu’il s’agit bien de lui, même si elle serait incapable de dire si elle est toujours plongée dans une illusion ou pas, il paraît un peu blessé, mais sa posture ne laisse même pas suggérer qu’il souffre. Pour sa part, dans le dos de Praelia là où l’explosion est parvenue à venir la lécher du bout de ses radiations, les morceaux organiques incorporés à son alliage ont simplement fondu avant de se recoaguler, laissant du sang violacé s’écouler aux endroits les plus touchés. C’est uniquement lorsqu’elle regarde à nouveau devant elle vers l’intérieur du temple qu’elle remarque le détail important qui les avait eu: des fils de mana sont tendus d’un bout à l’autre de la salle, emmêlés et tissés les uns dans les autres en une sorte de toile archaïque ne laissant que peu de place pour un simple mortel, devant elle, l’explosion de magie du Maître des Ombres a balayé quelques uns de ces fils intangibles et invisibles à l’oeil nu, qui reposent maintenant en pièce éparses sur le sol.

    Après l’anti-chambre de l’entrée, une grande pièce servant sûrement de salle principale de réception se laisse entrevoir, et les fils de mana sont aussi présents en plus grand nombre à l’intérieur, impossible d’y naviguer librement. De là où elle est, Violence ne peut voir que le fond de la pièce, encadré par la vue des colonnes de pierre interne qui soutiennent le plafond de la salle. Une grande double porte semble présente et mener plus loin dans le lieu de culte. Regardant la Lame Famélique dans la main de l’armure possédée, la Sphère ne pense pas être capable de sectionner ces fils sans être à nouveau en proie à sa magie, c’est là tout l’inconvénient d’être sa propre arme, elle s’endormirait l’instant exact où le métal toucherait les fils. Il ne lui reste donc que trois options.

    Trouver un trou dans le réseau de fils piégeurs suffisamment grand pour accueillir la forme de Praelia. Impossible.
    Convaincre Eliëndir de la manier pour attaquer les fils de mana grâce à ses propriétés éthérées. Elle reporte son attention sur le fier petit connard. Impossible.
    Elle fait donc disparaître progressivement Praelia pour ne redevenir qu’une arme sur le sol, s’effondrant par terre dans un tintement métallique en prenant soin d’éviter de toucher les morceaux filandreux de mana encore éparpillés. Sur les arêtes de la Lame Famélique se mettent alors à pousser des appendices insectoïdes asymétriques, se dotant d’articulations décharnées et d’une bonne longueur pour bénéficier en échange d’un profil bas. L’épée rampe sur le sol comme un myriapode cauchemardesque, passant au ras des dalles de pierre pour esquiver les filaments. Une fois parvenue de l’autre côté de la pièce, Violence observe la grande porte qu’elle avait pu apercevoir depuis l’entrée, à l’image de celle cachée dans les catacombes elle est également aussi élaborée dans le travail de son marbre. Les gravures ésotériques ne sont cependant pas en Divina et le Démon est incapable de lire ce qui y serait écrit. Le scolopendre morbide gratte la pierre de ses pattes préhensiles, les minuscules griffes accrochent les aspérités de sa surface rugueuse et élèvent l’Arme Maudite à la verticale sur le mur, jusqu’au creux central où une nouvelle fois elle prélève un peu de son essence pour l’insérer dans la pierre.

    Une nouvelle fois le spectacle des ombres rampantes qui s’infiltrent dans les nervures du marbre les gratifie de sa danse, la porte s’ouvre en se fragmentant encore, et pour la première fois depuis leur petite expédition, ce n’est pas une déception qui les attends derrière. Le moment où la porte se morcelle en échardes intangibles Violence tombe par terre en écrasant quelques unes de ses pattes. Elle se redresse péniblement, comme une lame fichée dans un monticule grouillant de membres chitineux, et elle contemple la salle plus longiligne qui se dévoile devant eux. Une pièce cette fois d’une demi-douzaine de mètres de large, mais bien d’une trentaine de long, à la hauteur de plafond une fois encore abyssale, mimant l’antre dans laquelle ils avaient trouvé le portail de voyage. Nulle trace de la dangereuse toile de mana mais ce sont cinq détails bien particuliers qui s’offrent à eux, à commencer par celui qui suscite la satisfaction de l’Incarnation de la Guerre et du Mage Noir si tant est qu’il parvienne à déchiffrer l’inscription. Une porte énorme, composée d’une myriade de lamelles métalliques légèrement incurvées et concentriques se refermant en s’imbriquant les unes dans les autres pour former une iris de fer hermétique, au dessus de laquelle figure l’inscription “Compendium Daemonum”. Une autre gravure apparaît en dessous, inscrite à la va-vite et rendue illisible par un éclat de pierre arraché. La salle toute entière semble avoir été le témoin d’affrontements au fil du temps, des marques, des entailles, des écorchures sont visibles dans les murs et le sol, et leur fraîcheur paraît largement disparate. Un peu partout dans la pièce des restes d’ossements indiquent le trépas des quelques aventuriers suffisamment bien préparé pour avoir pu passer la première porte, des restes d’armes rouillées, de cuirs mangés par le temps et d’équipement jonchent les dalles fissurées qui pavent la pièce. Sur les côtés, quatre trônent se font face deux par deux, à interval régulier dans la pièce, sur lesquels trônent des figurent de pierre blanches et de cristaux translucides, les statues représentent des silhouettes vaguement humanoïde, un espèce de monstre, une femme ou du moins ce qu’il en reste, et une étrange silhouette au casque ailé. La dernière est brisée en morceaux, seul ses jambes figées et encore debout devant le siège témoignent de la sculpture qui était autrefois présente.

    Violence ressort Praelia une nouvelle fois, et à peine est-elle rejointe par Eliëndir que la porte éthérée se resolidifie derrière eux et qu’une énergie bleutée s’empare des cristaux transparents des statues. Les sculptures s’animent soudainement, se mouvant à nouveau par la vie qui leur est insufflée, même les jambes du trône détruit semblent se mettre en mouvement, mais tombe au sol d’inanition face à l’absence du reste du corps. Maintenant que les statues sont éclairées par la magie et qu’elles se lèvent de leur siège de pierre, leur véritable nature de protecteur devient apparent.


    Le Traque-Mana Béhémoth illumine la salle et la lumière cyan qu’il projette autour de lui est aveuglante pour quiconque possède une rétine, il flotte au dessus du sol, glissant en arcs de cercles progressifs vers ceux qui osent pénétrer sur ce lieu condamné. Son corps est constitué presque entièrement des cristaux luminescents qui s'abreuvent de la magie environnante, et telle un phalène attiré par la lumière, la grande quantité de magie que possède le duo attise sa soif. Seules ses griffes paraissent avoir été sculptées dans la pierre, mais contrairement au reste de l'architecture leur teinte sombre laisse présager ou bien d'un autre matériau utilisé spécifiquement pour elles, ou bien de la quantité de sang qu'elles ont pu verser au fil des siècles de protection. Le grand Maître des Ombres, et l'être de pure essence démoniaque. Deux cibles de choix pour appaiser sa famine millénaire depuis la dernière intrusion.



    La Banshee s’envole vers le plafond, éclairant les voûtes architecturales de la lueur qui émane de ses cristaux turquoises, son chant envoûtant lorsqu’elle se déplace accompagne les envolées de sa robe déchirée, un linceul de tissu survivant miraculeusement à l'épreuve du temps. Ses bras frêles et squelettiques en pierre d'un blanc immaculé rompent les diverses toiles d'araignées qui la recouvre et viennent se prostrer au dessus de sa tête dont le visage a depuis bien longtemps été effacé par les frappes de ses combats précédents. La senseur magique des deux explorateurs d'infortune repère la canalisation que la gardienne opère, une magie élémentaire de foudre et de feu peut-être à moitié responsable de l'état de leur arène. Au fur et à mesure du progrès de son incantation, sa voix se module en un orchestre polyphonique laissant croire à une multiplicité de hurlement qui résonne dans les arches de la salle, redescendant dans une harmonie lugubre sur les combattants en contrebas.



    La Valkyrie est la seule à leur faire face en restant sur la terre ferme, brandissant ses mains jointes devant elle et déployant des ailes purement ornementales pour démontrer sa puissance, une lance d’énergie magique pure se matérialise dans ses mains, projetant un éclat argenté bleuâtre sur son environnement proche avant de se mettre en garde. Sa position martiale est assurée malgré ses talons et ses chevilles en pierre légèrement écorchés. Sa peau minérale se stratifie lentement puis finit par éclater, projettant les diverses plaques de son armure rocheuse en lévitation autour d'elle, les faisant tourner par une sorte de télékinésie pour former une carapace protectrice. En dessous de ce corps aux courbes n'ayant plus rien de féminin, une couronne fanée de fleurs sculptées avec délicatesse orne un visage sans trait, et des veines nervurées parsèment la poitrine et le ventre de l'entité, lui donnant un aspect presque naturel ou floral faisant presque oublier sa composition de roche et de cristal. C'est la première à lancer l'offensive en se précipitant sauvagement sur Violence à une vitesse surprenante.


    Violence a tout juste le temps de parer le premier coup, le combat est engagé.
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  • Jeu 6 Juil - 23:25
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    Eliëndir traverse péniblement les ruines enneigées d'Azshary, particulièrement agacé par ce qu'il vient de se passer et trainant des pieds pour se frayer à nouveau son chemin jusqu'au temple un peu plus loin sur le sentier. S'il a la chance d'être encore en un seul morceau, son corps stimule petit à petit ses muscles endoloris et même si c'est parfaitement supportable grâce à l'adrénaline, le réveil demain matin risque d'être mémorable. Ce n'est pas un surhomme et il risque d'être cloué au lit pendant un petit moment mais là tout de suite, c'est franchement le cadet de ses soucis. Il ne peut pas flancher, il n'en a tout simplement pas le droit après être aller aussi loin et il ne le sait pas encore mais il n'est pas au bout de ses surprises. Il va devoir se remettre de ses émotions le plus vite possible et économiser son énergie, il va en avoir besoin. Il retrouve la carcasse métallique de Violence près du temple qui, contrairement à lui, ne porte pas aussi clairement les stigmates de l'épreuve précédente. Le Démon a déjà commencé à se "régénérer" en quelque sorte, du moins à reprendre son apparence "normale" maintenant qu'elle n'est plus enfermée dans son illusion solitaire. Malgré tout, en prenant le temps d'observer Violence d'un peu plus près, Eliëndir note quelques changements dans son apparence notamment l'absence peut-être de quelques morceaux d'acier et surtout la présence de cet étrange liquide violet qui fait écho à du sang. Putride, ancien et coaguler mais du sang tout de même ou quelque chose qui s'en rapproche. S'il en doutait jusqu'ici, il est maintenant convaincu qu'il n'est pas le seul à avoir été pris au piège dans cet endroit sordide et Violence a réussi à s'en sortir de son côté. Dommage.

    Tenace ce Démon, un emmerdeur de première. Le mage noir se serait bien contenté de récupérer sa carcasse difforme mais c'est assurément un sentiment réciproque entre eux. Tant pis, il fera avec ce qu'il a sous la main. C'est sans s'adresser le moindre mot que les deux associés de fortune se mettent à aller de l'avant, ce ne sont pas des sentimentaux ces deux-là. De son côté, Eliëndir peut aussi sentir et apercevoir les nombreux fils de mana présents à l'entrée et plus loin, à l'intérieur du temple. C'est un piège stupidement évident et c'est un comble que deux senseurs magiques soient tombés dans un piège aussi grossier. Décidément, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre et la cohésion d'équipe n'est pas au rendez-vous. Dans leur intérêt commun, il va falloir que ça change. Quoi qu'il en soit, l'entrée peut être traversée sans trop de problème puisque sa récente explosion de mana semble avoir fait son effet jusqu'ici. À l'intérieur du bâtiment, le constat est un peu différent. Impossible d'aller plus loin en évitant les fils de mana, un seul suffirait à le renvoyer dans l'autre dimension. Partisan du moindre effort, le mage noir cherche d'abord un espace assez large dans le filet de mana dans lequel il pourrait s'engouffrer sans risquer de se faire avoir une nouvelle fois mais c'est peine perdue. C'est alors qu'il reporte son attention sur l'épée famélique qui pendant ce temps-là, à fait disparaître le colosse d'acier avant de se mettre à ramper sur le sol comme un insecte monstrueux, évitant le piège avec une aisance que l'Elfe est bien incapable de reproduire.

    « Tricheur. »

    Eliëndir n'a pas d'autre choix que de se frayer un chemin de manière plus "conventionnelle" pour réussir à traverser la pièce et suivre Violence. Les ombres grouillantes et innombrables s'agitent un peu partout dans la pièce et tout autour de l'Elfe. Elles se déplacent sans un bruit et pourtant, on pourrait jurer les entendre marcher, courir et ramper sur le sol et sur les murs de la façon la plus dérangeante possible comme si elles étaient dotées d'une forme de conscience propre. Les fils de mana qui lui barrent la route ne tarderont pas à céder avec une facilité déconcertante par les ombres tranchantes, indiscernables et pourtant bien tangibles qui lacèrent tout ce qu'il y a sur le passage du Maître des Ombres. Eliëndir s'offre une voie royale pour rejoindre Violence en toute tranquillité, prenant tout son temps comme un touriste absolument captivé par la vieille bâtisse et l'architecture de ses ancêtres d'Azshary. Quand il arrive près de la majestueuse double porte semblable à celle qu'ils ont trouvé à Melorn, Violence est déjà en train de déverrouiller le mécanisme magique en faisant à nouveau offrande de sa propre vitalité. Un phénomène toujours aussi fascinant, cela va sans dire. Eliëndir emboîte le pas derrière l'épée famélique, évitant les quelques débris de roches qui se séparent et planent au-dessus du sol en libérant l'accès au reste du temple... Ou plutôt du sanctuaire car c'est maintenant que les choses deviennent vraiment intéressantes.

    Si Eliëndir était déjà captivé jusqu'ici, le mage noir est tout simplement émerveillé en entrant dans la nouvelle pièce qui se découvre devant lui. Tout est simplement grandiose dans son aspect et même après tout ce temps, il est encore possible de capter toute l'essence et la beauté de cet endroit mythique ayant survécu à travers les âges. Naturellement, les Elfes ont toujours eu ce goût très prononcé pour la splendeur sous toutes ses formes. Un trait héréditaire qui s'est transmis de génération en génération jusqu'à aujourd'hui. Le regard des deux protagonistes se tournent évidemment sur la nouvelle porte close au bout de la salle car celle-ci leur indique très clairement qu'ils touchent au but de par ses quelques inscriptions explicites. Le Compendium est juste là, à portée de main et il suffit donc à Violence de faire un dernier petit effort pour que le sanctuaire leur révèle tous ses secrets. Malgré l'absence de filaments de mana ou de pièges dans les environs, ayant vérifié grâce à son senseur, Eliëndir est loin d'être aussi naïf. Une illusion qui cachait la première porte, des fils de mana invisibles pour protéger la deuxième et maintenant la troisième et potentiellement dernière porte s'offre à eux sans résister ? Voyons, tout le monde connaît le dicton.

    Le mage noir s'arrête et se met à attentivement observer son environnement. En y regardant de plus près, on note des signes d'affrontements évidents plus ou moins anciens à en juger par la présence d'ossements et d'armes en mauvais état. Contre toute attente, Violence et Eliëndir ne sont peut-être pas les premiers depuis des millénaires à atteindre la troisième porte du Compendium. Ceci dit, leurs prédécesseurs ne semblent pas avoir réussi à en sortir vivant ce qui, honnêtement, n'annonce vraiment rien de bon. Alors où est le piège ? Eliëndir a tout juste le temps de s'intéresser aux grandes statues inanimées qui ornent la pièce sur leurs trônes respectifs que la porte derrière eux se referme, coupant toute possibilité d'échappatoire. Soit. De toute façon, ils sont allés bien trop loin pour reculer maintenant. Pivotant lentement sur ses talons, l'Elfe peut voir les pierres précieuses des statues s'allumer une à une jusqu'à ce qu'elles soient capables de s'animer entièrement.

    Forcé de mettre sa main devant ses yeux quand le Traque-Mana illumine toute la pièce grâce à la lumière aveuglante qu'il projette. Ironie de la chose que de tous les protagonistes présents, Eliëndir est bien le seul à en subir le contrecoup de par sa nature de simple mortel. En réalité ce n'est pas le Traque-Mana qui attire le plus son attention, de toute façon il est incapable de le regarder dans les yeux, alors son regard dévie naturellement sur la Banshee qui est la seule à s'envoler et à prendre de la hauteur. Plus important encore, Eliëndir peut affirmer en analysant le mana autour de la Banshee que celle-ci est dotée de quelques compétences dans les magies élémentaires, au contraire des deux autres statues d'ailleurs. Et c'est précisément ce qui fait que la Banshee est de très loin la plus dangereuse des adversaires du duo maléfique. Il faut la neutraliser avant qu'elle ne se déchaîne. Alors même que les hostilités n'ont pas officiellement commencées, les pupilles de l'Elfe se teintent d'un orange très prononcé. Troquant ses améthystes habituelles pour cette vive couleur ambré, synonyme d'un affrontement à venir et du mana que le mage noir commence déjà à canaliser autour de lui. Très vite et à l'exception faîtes des pierres lumineuses ancrées dans les corps de pierres des trois statues gardiennes, quasiment toute la pièce se retrouve plongée dans le noir à l'initiative du Maître des Ombres lui-même. Dans un espace clos comme celui-ci, les ombres se déploient et se déplacent sur tout l'intérieur du théâtre de guerre. Ironie de la chose que de tout les protagonistes présents, Eliëndir est bien le seul à voir dans le noir comme en plein jour.

    Rien ne lui dit que les statues ne sont pas dotées d'un senseur magique mais ça, ils ne vont pas tarder à découvrir si oui ou non, c'est le cas. Violence en est capable de son côté alors elle ne devrait pas avoir trop de soucis à repérer son adversaire dans cette arène sinistre. Outre le fait de préparer un terrain à son avantage, il est question de séparer les trois gardiens de pierre qui ont l'avantage numérique sur le Démon et l'Elfe et donc de leur couper l'herbe sous le pied. La Valkyrie, troisième et dernière statue s'élance en direction de Violence et sur cette initiative, le combat est lancé. Il note que la Valkyrie est particulièrement rapide mais Eliëndir se désintéresse totalement du corps-à-corps engagé avec Violence pour la simple et bonne raison que le mage noir a déjà sa cible. De plus, il est temps de prouver que son titre de "Démon de la Guerre" n'a pas été usurpé alors il compte sur Violence pour se défaire de son adversaire. Ou au moins de lui faire gagner suffisamment de temps avant de mourir, c'est au choix.

    Il s'éloigne volontairement de Violence et de la Valkyrie, se dissimulant dans les ombres qu'il a lui-même créées un peu plus tôt pour prendre le temps d'ajuster son prochain coup qui ne tardera pas à arriver. Il mise sur le manque de visibilité dont souffre potentiellement la Banshee pour la surprendre et en finir le plus rapidement possible. Tout autour de celle-ci et parfaitement dissimulé par les ténèbres qui ont envahi la pièce et seulement trahi par le mana qui se canalise dans les airs, les ombres se rendent tangibles et les céations du mage noir se matérialisent sous la forme d'un véritable arsenal prêt à s'abattre sur la deuxième gardienne. Bientôt, c'est pas moins d'une dizaine de lames d'ombres qui apparaissent tout autour de la Banshee en formant une cage meurtrière dans laquelle, elle se retrouve enfermée malgré elle. Des épées, des lances et même des hallebardes selon l'imagination et les préférences de leur maître et créateur Eliëndir, que sa volonté soit faite, ordonnant que le piège se referme immédiatement sur la Banshee qui sera assaillie de toute part par ses oeuvres tranchantes, transperçantes et déchirantes mais avant tout mortelles.

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  • Ven 7 Juil - 0:51


    L’impact de la pierre contre l’amalgame de chair et d’acier est fulgurant, immédiatement Violence remarque le premier problème de poids auquel elle fait face, littéralement, un problème de masse. Lorsque ses grèves en métal dérapent sur les dalles du sol sous la force de frappe de la gardienne Valkyrie, le Démon comprends que tout comme son affrontement avec Nineveh dans les égoûts de Melorn contre le Souriant, la différence de poids entre Praelia et son adversaire pour une seconde fois en sa défaveur. L’armure creuse a du mal à endiguer les coups de la statue bien dense en pierre blanche et en cristaux magiques qui se met à la marteler d’estocades avec sa lance éthérée. Déviant tantôt les frappes sur le côté en faisant glisser sa Lame Famélique sur la hampe, encaissant tantôt les attaques, la cuirasse prends quelques percées dans sa protection et des volutes d’essence s’échappent des balafres qui viennent orner son thorax. Heureusement, ces fumées noirâtres qui s’évaporent dans les airs sont bientôt perdues dans les ombres qui envahissent soudainement le théâtre de leur combat, et Violence se retrouve engloutie dans les ténèbres pareillement à ses deux adversaires. Elle perds de vue les statues, incapable de voir quoi que ce soit dans la pénombre totale qui règne maintenant dans la salle fermée, il n’y a plus une seule once de lumière qui puisse venir la trouver, le bâtiment se trouvant creusé à même dans une falaise il doit être ridiculement facile pour le Maître des Ombres de justifier son titre à lui. La Sphère ne faisant plus qu’une avec le voile opaque de l’obscurité change sa perception pour celle de sa senseur magique, et la vision n’est pas plus claire, mais elle a au moins le mérite de permettre à son utilisatrice de distinguer des formes, des mouvements, des silhouettes. À cause des ombres d’Eliëndir qui dominent l’espace les effluves de mana du mage noir sont absolument partout et rendent difficile de suivre les déplacements des statues, fort heureusement pour Violence celles ci semblent toutes aussi handicapées qu’elle dans la nappe d’encre chaste et la figure guerrière paraît être debout, en position sur ses appuis, dans l’attente d’un indice sur la position du Démon. L’Incarnation de la Guerre parvient à la voir lentement chercher du bout de son arme dans les ténèbres, alors empoignant fermement la Lame dans sa main droite, Praelia se téléporte de l’autre côté de son opposante, et d’une taille nette envoie son tranchant en travers du flanc de la Valkyrie. Le sifflement de l’arme dans l’air alerte au dernier moment sa cible, ses mouvements rendus flous par les perturbations obscures que relèvent la senseur sont pareil à un tourbillon argenté pour le Démon, et son épée ne parvient qu’à s’enfoncer dans la pierre du bras droit, projetant quelques éclats acérés dans le sillage de l’arme. Sous le contact aussi rapide et brutal entre la pierre et le métal alien, une étincelle jaillit, mais nul ne la voit, tout comme la lumière bleutée des cristaux de mana qu’arborent les gardiens elfiques, les ombres d’Eliëndir absorbent le moindre lumen.

    Qui dit porter un coup dit aussi se révéler, et Praelia ne tarde pas à en payer le prix, plusieurs nouveaux orifices viennent percer son poitrail et la Multitude s’acharne en gesticulant à essayer de trouver une prise quelconque sur un adversaire possédant bien trop d’allonge pour eux. Sa lance est supérieure à son épée tant qu’elle ne parvient pas à refermer la distance, et dans le noir absolu c’est un défi bien plus difficile qu’il n’y paraît, mais Violence possède pour cela un atout que les mortels n’ont pas: son enveloppe charnelle est bien plus robuste que les corps fragile qu’elle se plaît à voir mourir. Dans un mouvement de charge, les trois cents kilos de cuirasse, de bras et de haine s’élancent d’un seul coup sur la Valkyrie, la guerrière riposte mécaniquement en transperçant l’armure au niveau du coeur, organe absent de la constitution évidé de Praelia, la lance de magie pure ressort de l’autre côté dans son dos, et les mains de Multitude s’agrippent à la hampe avec avidité, extatiques d’avoir enfin quelque chose à lacérer. Les doigts se brisent dans leur sauvagerie désinhibée et impétueuse, mais pour Violence peu lui importe, le résultat est le même, son adversaire est maintenant désarmé. La Sphère reporte son attention vers la guerrière et lance un hurlement déchaîné de frustration, car en parvenant enfin à fracasser la statue de pierre, elle se rend compte que ce combat lui est futile en l’absence d’une âme souffrante de l’autre côté de son arme.

    HIIIYYYYEEEEEEEEAAAAA


    La pierre cède, la magie de la lance se désintègre tandis que sa faible lumière étouffée laisse les ténèbres régner en suprême, les cristaux tombent au sol dans un bruit de verre brisé qui résonne en une cacophonie assourdissante dans les méandres de l’architecture de l’arène. Le Démon intact prends le temps d’inspecter l’état de Praelia, moins intacte, elle a un peu encaissé mais rien de suffisant pour la mettre hors d’état, ce qui serait plus inquiétant ce serait l’élargissement des trous dans des attaques subséquentes, elle va devoir être un poil plus précautionneuse, d’autant plus parce qu’elle connaît le refus d’Eliëndir à mettre sa main sur elle. Sa colère se divise l’espace d’un faible moment entre celle envers le Traque-Mana et celle envers son compagnon de bataille, la frustration… Dans le noir il est impossible de voir la Sphère se déformer, impossible d’y lire les sautes capricieuses de cette orbe normalement si géométriquement régulière, impossible de sentir sa haine incontenable. Son attention se reporte sur la cible immédiatement accessible, le Traque-Mana jusque là resté à l’écart de l’action, et en chargeant son adversaire à toute vitesse elle finit par comprendre pourquoi cette statue ci était demeurée inactive dans le combat. Le gardien de pierre est immobile, suçant la mana contenue dans les ombres continuellement en mangeant son repas sans fin. Absorbant ainsi la magie environnante, il avais finit par créer une bulle de clarté au milieu de la mer nocturne, l’emplissant de sa lumière cyan aveuglante. Lorsque Violence pénètre dans cet éden radieux, elle est accueillie par un coup de griffe du Traque-Mana qui déboîte une des articulation de son épaule gauche, et les corps s’entrechoquent en roulant sur le sol de pierre.
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  • Dim 9 Juil - 2:30
    Pandemonium
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    Frappent précises et chirurgicales, les arcanes du mage noire dans leurs œuvres les plus destructrices alors que les créations d'ombres s'abattent sur la Banshee en interrompant son requiem. Les ténèbres insidieuses qui ont pris possession du sanctuaire semblent avoir fait leur effet, autant sur les gardiennes du temple que sur son partenaire démonique et il a bien conscience que toute cette agitation n'arrange pas spécialement les affaires de Violence pendant son duel contre la Valkyrie. Ça aurait sûrement eu une quelconque importance, s'il en avait quelque chose à foutre mais vu que ce n'est pas le cas, Eliëndir est déjà concentré sur sa tâche à lui qui est de neutraliser la Banshee avant qu'elle n'intervienne et ne devienne ingérable. Dans un élan commun, les lames d'ombres transpercent à l'unisson l'armure de la deuxième gardienne avant même qu'elle ne comprenne réellement ce qui se passe. Une lance traverse sa gorge de pierre et met brutalement fin au chant lugubre et envoûtant qui résonnait jusqu'alors dans la pièce. Aussitôt, la Banshee se met à tressaillir comme si elle pouvait ressentir la douleur s'emparer de son corps faussement animé d'un souffle de vie. Elle remue frénétiquement les doigts et la tête dans tous les sens alors que ses bras se tordent et que le reste de son corps se contorsionne anormalement dans les airs.

    Les sourcils froncés et dans une incompréhension passagère, Eliëndir constate avec stupeur que la gardienne de pierre arrive encore à se mouvoir alors qu'elle est empalée de part en part. En observant attentivement les mouvements et les réactions de la Banshee quelques mètres au-dessus de lui, l'Elfe constate une étonnante et très inquiétante activité magique en action à travers les nervures et les veines artificielles de la gardienne. Celle-ci est littéralement en train de canaliser ce qui lui reste de mana dans l'optique de riposter avec ses dernières forces. Les cristaux turquoises de la Banshee se mettent à changer de couleur et à illuminer les ténèbres d'une vive couleur rouge et jaune. Ce qu'il reste de sa fine robe déchirée, littéralement le Voile de la Banshee (Quel item de merde), s'embrase dans une combustion instantanée et des arcs électriques se mettent à parcourir régulièrement son corps de la tête aux pieds et de plus en plus rapidement. Pourtant, l'attaque du mage noir ne l'a pas laissé indifférente et la Banshee semble toujours incapable de se déplacer correctement ou de se libérer de l'emprise des ombres toujours plantées dans l'ensemble de son ossature. Eliëndir est méfiant et tente de décrypter les intentions de la gardienne pour pouvoir réagir en conséquence mais quelque chose ne va pas. Elle devrait canalisée son mana dans ses mains ou en un seul point, concentrer toute sa magie et la déverser sur sa cible, à savoir le mage noir même si elle n'est certainement pas capable de le voir dans l'obscurité du temple. Que peut-elle faire d'autre ? Pourtant, ce n'est absolument pas ce que fait la Banshee. Elle concentre une quantité prodigieuse de magie... à l'intérieur de son propre corps ?

    Merde. C'est le premier mot qui lui vient à l'esprit alors qu'il comprend enfin ce que prépare la Banshee. Puisqu'elle n'est pas capable de repérer le mage noir dans cet environnement hermétique, elle a décidé de simplement raser le temple de la carte et d'emporter tout le monde avec elle. Alors que la Banshee enclenche la commande d'auto-destruction, Eliëndir tend les deux bras en direction de la gardienne, paumes de mains ouvertes. Dans une tentative désespérée de contenir ou au moins d'amoindrir le choc, invoquant une épaisse barrière d'ombre tout autour de la gardienne sous la forme d'un cube translucide et insonorisé juste avant le déclenchement de l'explosion élémentaire. Et tout s'enchaîne très rapidement. D'abord, il n'y a pas un bruit. Le corps de la Banshee implose et se désintègre dans une puissante tempête d'énergie de feu et de foudre qui remplit rapidement l'espace vide à l'intérieur du cube en luttant contre les parois de sa barrière qui commence déjà à se fragiliser sous l'impulsion du souffle ardent. Objectivement, c'est un spectacle absolument magnifique et s'il n'était pas déjà occupé à endiguer l'explosion, il aurait sûrement les yeux rivés sur l'amalgame de magie au-dessus de lui. Comme un plafond de verre, de fines fissures apparaissent sur sa barrière et se multiplient à vue d'oeil alors qu'Eliëndir a toutes les peines du monde à maintenir son sort ne serait-ce que quelques secondes de plus mais chacune d'entres elles lui permet d'étouffer un tant soit peu l'explosion. Eliëndir, aussi talentueux soit-il, est incapable de contenir autant d'énergie en provenance de deux magies élémentaires en même temps et ce qui devait arriver, arriva. La barrière craque et se brise en morceau en libérant la tempête d'énergie dans un bruit assourdissant qui fait vibrer le sol et les murs.

    Dans un énième réflexe, le mage noir fait apparaître une seconde barrière devant lui, plus légère mais suffisante pour le protéger du souffle de l'explosion. Pour autant, Eliëndir n'a pas totalement échoué car sa barrière a encaissé une partie du mana de l'explosion qui n'apparaît pas aussi importante qu'elle aurait dû être initialement. Elle s'étend tout de même dans un diamètre conséquent de plusieurs mètres et l'aveuglante lumière qu'elle produit arrive temporairement à repousser les ténèbres dévorantes du Maître des Ombres dans cette lutte incessante pour le contrôle entre la Lumière et le Néant. Quand toute vie disparaît, que les civilisations s'effondrent et que l'espoir est le dernier à s'éteindre, il ne reste plus rien si ce n'est les ténèbres insondables de l'existence. Le Vide. Quand la lumière faiblit et se montre vulnérable, les ombres en profitent pour reprendre ce qui leur appartient en engloutissant les derniers résidus de mana de la Banshee car étranger au mana d'Eliëndir et donc considérés comme une menace à effacer.

    Après la tempête, le calme absolu. Toute cette scène fut aussi courte qu'intense mais la finalité étant que la Banshee a été neutralisée et de l'autre côté, Violence n'a pas chômé. L'Elfe désactive sa protection de secours et tourne la tête pour constater que le Démon en a déjà terminé avec la carcasse de la Valkyrie. Parfait. En voilà un duo efficace. Pour la cohésion, on repassera mais voyons le verre à moitié plein, c'est prometteur. Enfin, ce n'est pas tout à fait terminé et ils doivent encore s'occuper du Traque-Mana qui d'ailleurs... Qu'est-ce qu'il entrain de faire là ? Les yeux rivés sur les dernier gardien, Eliëndir perçoit à nouveau une inquiétante quantité d'énergie à la différence que cette fois, elle ne lui est pas totalement inconnue. Le mage noir se précipite à toute vitesse vers le Traque-Mana et pénètre dans sa bulle de clarté, juste à temps pour voir Violence se faire violemment balayé d'un coup de griffe colossale. Cet enfoiré absorbe et se nourrit littéralement de sa magie ? Et autant dire qu'Eliëndir n'a pas lésiné sur les moyens en déployant autant de mana pour plonger le temple dans le noir complet. C'est dangereux, il ne doit pas laisser le Traque-mana absorber plus d'énergie. Le mage noir prend exactement une seconde de réflexion, pas une de plus, avant de décider quoi faire et sa réaction est instantanée. Il lève la main gauche bien en évidence devant lui, paume de main vers le plafond et annule immédiatement son sort. Plutôt, il rappelle immédiatement les ombres à lui. Un typhon d'énergie apparaît dans le creux de sa main et se met à aspirer ses ombres jusqu'à lui en coupant l'herbe sous le pied du dernier gardien qui n'a bientôt plus rien à se mettre sous la dent.

    « Qui t'a autorisé à te servir de ma magie ? Je vais devoir t'apprendre à rester à ta place, imbécile. »

    Le voile d'ombres opaques disparaît et le temple reprend finalement son apparence initiale avec son architecture en pierre blanche, légèrement éclairée par les pierres de lumières incrustées dans les murs et le plafond. Concrètement, toute la magie déployée dans la pièce par Eliëndir et qui n'a pas été absorbé par le Traque-Mana, est revenue directement dans le creux de sa main dans une sphère d'énergie impénétrable assez similaire à celle qui trône au-dessus de l'armure de Praelia d'ailleurs. Celle-ci ne paye pas de mine comme ça mais un observateur attentif ou un senseur magique est parfaitement capable de se rendre compte de la quantité faramineuse de magie qui est actuellement stockée dans la main du Melornois. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer toute l'énergie qu'à emmagasiner le gardien car celle-ci est conséquente et bien plus importante que celle de la Banshee un peu plus tôt. Peu importe car pour Eliëndir, c'est purement une question puérile d'égo. Il n'a pas du tout apprécié que son mana serve la cause d'un autre et il doit faire passer un message. À qui ? À lui-même, principalement. Aux lecteurs bien sûr mais aussi à quiconque oserait répéter l'expérience.

    Le Traque-Mana ne reste pas sans rien faire et maintenant qu'il s'est débarrassé de Violence, il se tourne complètement dans la direction de la dernière menace encore debout. Flottant au-dessus du sol, ses cristaux magiques omniprésents dans son ossature de pierre brillent et scintillent de mille feux dans une vive et aveuglante lumière cyan. Pas besoin de son senseur pour comprendre que le gardien s'est gavé de magie et certainement que ce n'est plus arrivé depuis des millénaires. À ce stade, ses imposantes griffes ne sont même plus la principale menace car bien vite, le Traque-Mana se met à concentrer l'énergie accumulée en un point devant lui. Ce n'est ni plus ni moins qu'un rayon de lumière qui menace de tout ravager sur son passage d'une seconde à l'autre. Le sort en est jeté, ainsi soit-il. Complètement impassible et sans peur, Eliëndir place sa deuxième main au-dessus de la sphère d'ombre, maniant toute cette magie selon son bon vouloir. La sphère s'évapore aussitôt et les ombres se mettent rapidement à flotter autour du mage noir, glissant sur sa peau d'ivoire, entre ses longs doigts pâles et dans sa longue chevelure immaculée. Tantôt prenant la forme d'une brume opaque, tantôt celle d'une ombre classique imperméable à la lumière la plus vive. Elles entrent et sortent librement de son corps car finalement, Eliëndir n'est lui-même qu'un amalgame de magie corruptrice et malfaisante. En réalité, c'est tout son aura qui s'éveille comme en ébulittion, en provoquant un sentiment pesant et de mal-être tout autour du mage noir. Dans le cas présent, il n'y a personne pour le ressentir si ce n'est peut-être Violence s'il n'est pas trop loin mais là n'est pas l'important car les hostilités vont bientôt commencer.

    Eliëndir fait un pas de côté, le dos bien droit, posant ses paumes l'une contre l'autre et les faisant lentement glisser vers l'extérieur. L'Elfe finit par tendre complètement son bras gauche en direction du Traque-Mana, sa main droite remonte progressivement le long de son bras tendu jusqu'à atteindre son épaule en prenant une position bien connue de tous les archers. Eliëndir se tient comme s'il tenait un arc bandé dans les mains mais il n'a pas vraiment l'utilité de faire apparaître un tel outil. À la place, c'est une imposante flèche d'ombre de la taille de son bras, essentiellement composée d'énergie pure que le mage noir a accumulé un peu plus tôt et qu'il a concentré dans une seule et unique flèche aux reflets violacés qui pulse intensément de mana. Certainement bien moins impressionnante que le laser en préparation du Traque-Mana mais ce serait une grave erreur que de sous-estimer Eliëndir quand il entreprend sérieusement les choses. Et actuellement, il est très irrité. Pour une fois que ce n'est pas lui le plus tape à l'oeil. Eliëndir de ses deux iris ambrés et luisants observe et jauge le dernier gardien mais cet affrontement est inéluctable et aucun ne fera machine arrière. L'un car protéger le Compendium est sa fonction de base, l'autre purement par égo et par une confiance démesurée en ses capacités. Ne traînons pas plus que ça, ce post est déjà assez long comme ça.

    Dans un timing parfait, le Traque-Mana déverse toute son énergie dans un rayon de lumière purificateur et grandiloquent et Eliëndir décoche simplement sa flèche d'ombre dévorante qui s'envole à une vitesse ahurissante en pourfendant les cieux comme un éclair. Du choc des deux magies se résulte une véritable symphonie de sons et surtout de lumières, un spectacle somptueux et grandiose pour les yeux, d'une beauté sans pareille. Lueur aveuglante et pourtant tellement hypnotisante qu'on se refuserait de détourner le regard ne serait-ce qu'une seconde quitte à s'en brûler les rétines car une telle fantaisie n'arrive qu'une fois dans une vie. Il ne faut surtout pas la rater. D'un calme Olympien, sérénissime de la posture à l'apparence, Eliëndir contemple son œuvre avec toute la fierté et l'audace qui résume à merveille ce personnage à la fois attachant et détestable. Il aurait presque la larme à l'œil tant il jubile intérieurement d'écraser les maigres espoirs de ses nombreux détracteurs qui aimeraient tant le voir échouer et une fois encore, il va devoir les décevoir pour son plus grand plaisir personnel.

    Sa flèche d'ombre, puissante, véloce et inarrêtable n'est tout simplement pas décidée à s'arrêter, sous aucun prétexte, maintenant qu'elle est lancée à pleine vitesse. Comme une entité à part entière, elle pourfend la lumière destructrice avec toute l'arrogance et la supériorité propre à son créateur jusqu'à enfin atteindre le Traque-Mana dans une détonation sensationnelle et tonitruante, bien accompagnée par un véritable orchestre à la mélodie étourdissante. Entre la Lumière et les Ténèbres, il ne peut en rester qu'un. C'est inéluctable. Une main sur le cœur et l'autre tendue bien en évidence, exécutant une révérence pour saluer son public sous un tonnerre d'applaudissements à l'attention de l'artiste, pour conclure cette scène de la meilleure des façons. Maintenant vient le temps de tirer les rideaux sur cet acte extraordinaire qui a apporté son lot de péripéties et bientôt celui des remerciements pour cette pièce phénoménale qui finira bien malheureusement par toucher à sa fin.

    CENDRES



    Pandemonium [Violence] - Page 2 Rvmi
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  • Mar 11 Juil - 16:04
    Une démonstration limpide de puissance, elle n’avait pas d’autre mot. Le déploiement des forces magiques libérées par le Maître des Ombres ne faisait pas regretter son choix à Violence, elle savait invariablement qu’elle avait choisie le bon compagnon pour l’assister à l’ouverture du Compendium, que ce soit parce qu’il en avait trouvé l’entrée, ou parce qu’il était capable d’une telle force dévastatrice. Quelque part dans les pensées du Démon distraites par son obsession pour leur quête, un appétit naît en elle pour la destruction qui serait juste à portée de main si elle parvenait à ce que le mage noir la touche, Ô ce qu’ils pourraient accomplir tout les deux, le chaos qui règnerait. Fortuitement sa soif n’est pas au coeur de ses pensées, elle admire dans l’instant la fin brutale du Traque-Mana dont les restes éparpillés par les ombres demeurent désormais inerte sur le sol, rejoignant ceux des deux autres statues de pierre et de cristal déjà vaincues.

    Praelia se redresse à l’issue du combat, dévisageant l’elfe avec un respect nouveau, ou du moins ce qui peut s’y apparenter en provenance du Démon. Ce n’est ni une admiration, ni une gratitude, c’est une reconnaissance, celle de l’acceptation de son pouvoir et des capacités formidables dont le mage est capable de faire preuve. Il est sorti du combat presque sans subir de blessures, ou en tout cas s’il a encaissé quelque chose de grave sa prestance ne laisse rien paraître, Violence quant à elle observe l’état de son armure, la spalière de son épaule gauche est tordue dans un angle abrupte, l’empêchant de s’imbriquer correctement avec le plastron. En essayant de faire bouger son bras gauche, Praelia sent le morceau de la cuirasse prêt à sauter et se désimbriquer de l’articulation, son enveloppe sera bien moins efficace en combat, mais à priori ils n’auront plus besoin de se battre, il est venu le temps des réponses elle commençait à l’espérer. La Sphère se reporte sur la grande porte en métal, sa forme circulaire rentre légèrement dans le sol et la matière qui la compose est immaculée, contrastant curieusement avec le reste de la pièce couverte de poussière et de marques de combat. Violence s’en approche lentement, posant sa main gantelée contre le métal, elle observe la composition du cadre, des inscriptions runiques sont gravées dans la partie minérale de la porte mais leur signification échappe au Démon. Il n’y a pas de creux dans lequel déposer son essence cette fois, et elle ignore entièrement comment procéder à l’ouverture. L’armure titanesque se retourne pour faire face à l’elfe derrière elle, le Maître des Ombres l’observe silencieusement, les bras croisés dans son dos en la fixant avec un air savant hautain avant de lui indiquer quelque chose des yeux, suivant son regard, elle voit sur le côté de la porte un trou dans le mur, duquel des débuts de nervures sont visibles et s’engouffrent à l’intérieur de l’orifice. En s’agenouillant à hauteur du trou, la paume de la main tendue devant l’ouverture, Violence canalise une nouvelle fois son essence pour en faire une petite perle qui s’envole à l’intérieur du mécanisme, cette fois, aucun spectacle grandiose ne s’offre à eux, visiblement l’accent de cette installation est sur la sécurité et la robustesse. La cuirasse demeure immobile, accroupie en attendant que la porte s’ouvre, ils entendent des rouages internes se mettre en branle, commencer à bouger dans des grincements sourds qui laissent sous-entendre une taille de machinerie imposante. De la poussière tombe en une pluie de granules depuis les murs et le plafond, simple ébranlement des parties mécaniques, nul risque d’effondrement de la structure. Les cliquetis se mettent à devenir de plus en plus distincts, jusqu’à ce qu’enfin le premier mouvement visible se manifeste, l’essence injectée par le Démon refait son apparition sous forme d’inscription en Divina sur les lamelles de fer incurvées. Pareille à une encre sombre, elle se réparti sur l’ensemble du métal pour écrire le même mot encore et encore: Chaos, cette vue provoque un éveil subtil dans la Sphère dont elle ne se rend pas encore compte. Une fois que la totalité de la porte est recouverte de ces graffitis démoniaques, les lamelles de l’iris de fer se démontent les unes des autres, rentrant dans une fente à l’intérieur des pierres du cadre de la porte, mais cette première itération de grande barrière hermétique qui s’ouvre ainsi en dévoile derrière elle une seconde. Frustrant. Le Démon commence à en avoir plus qu’assez, elle veut des résultats, pas un parcours d’obstacles. Au moment de se relever, l’armure déplie ses genoux mais laisse son geste en suspens à mi-chemin, comme si son corps avait subitement cessé de fonctionner, Praelia reste figée pendant une dizaine de secondes, choquée par l’afflux qui fait irruption dans ses pensées en réalisant ce qui vient de se passer. Chaos?

    ”Je… Je me souviens…”

    La Sphère glitch soudainement, assaillie par le regain brusque d’un souvenir qu’elle n’avait plus, pourtant il était là, quelque part au fond d’elle, dormant, à attendre d’être tiré à la surface par un déclencheur. Elle n’est pas Violence, ce n’est pas ce nom qu’on lui a donné en premier, ni même sa première incarnation, comment a-t’elle pu l’oublier? Non elle n’a pas oublié, elle n’y avait juste plus accès, mais maintenant elle pouvait se rendre compte de qui elle était. Elle regarde à nouveau Eliëndir, sans bouger, la Sphère faisant un demi-tour pour le dévisager.

    ”Le mot, le mot que les mortels m’ont donné en premier, ce n’est pas Violence, c’est Chaos. Ces portes sont faites pour nous. Moi et mes soeurs, mais…”

    Elle ne parvient plus à se souvenir de pourquoi. Elles ont accès à ces portes, pourquoi? Elles peuvent les ouvrir, ou plus exactement quiconque possèdent leur essence est capable de les ouvrir…

    ”Ils voulaient que les recherches reprennent un jour…”

    De l’autre côté des barricades d’acier, un petit bruit de grattement se fait entendre, quasiment imperceptible, le son de quelque chose qui frotte contre la pierre. Dans le silence absolu qui règne dans l’arène, seul ce petit son de raclement perturbe la chappe de plomb mortuaire, et il vient de l’intérieur du Compendium. Violence ne semble même pas s’en préoccupée, complètement obnubilée par la persuasion de toucher au but, d’être si proche de l’objet de sa convoitise depuis tout ce temps. La brume qui s’écarte des pensées de la Lame Famélique lui remémorent un peu plus de ses fragments de mémoire perdus.

    ”Je me souviens…”

    Le Rêve. Le Prince des Songes personnifiés, celui qui vole dans la toile cosmiques entre les chimères des rêveries. Elle en possède un fragment d’âme aussi, elle le lui avait arraché lors de leur rencontre fusionnelle à Shoumeï.

    Le son de grattement s’intensifie de plus en plus, comme si son origine se rapprochait d’eux. Libérant le fragment d’âme de sa soeur qu’elle possède pour l’envoyer dans l’orifice qui sert de serrure à ce mécanisme complexe, Violence ouvre une deuxième iris de métal, cette fois l’essence de Démon se réparti sur le métal en inscrivant le mot “Rêve” sur l’entièreté de la porte.

    ”Je suis Chaos. Celle qui défait, celle qui fait fleurir l’entropie. Ma soeur est Rêve, celle qui espionne les dormeurs…”

    Derrière la seconde porte, une troisième. Cette fois elle ne pourra pas l’ouvrir, elle ne possède pas plus de fragments de ses soeurs et elle doute que ceux de Miroir ou de Vengeance ne fonctionnent. Elle tente tout de même d’y insuffler les fragments d’âme qu’elle a gardé d’eux, sans succès, aucune réaction de la part de la porte.

    ”...Les Démons du Compendium… le Chaos et l’Ordre. La Réalité et le Rêve… la Vie et la Mort. Nous étions six, une porte pour chacune d’entre nous.”

    Quelque chose dérange la Sphère en le disant, quelque chose n’est pas à sa place, mais elle ne parvient pas à remettre quoi exactement, où est-ce que c’est, de quoi s’agit-il? Le bruit de raclement derrière la porte cesse, quoi que ce soit qui le produisait s’est arrêté juste derrière les iris de métal. C’est là, juste à portée de main de la Guerre Personnifiée, elle sait qu’elle peut s’en rappeler, un simple effort de réflexion et elle l’aura. Une voix s’élève, légèrement étouffée par les quatres couches de métal qui les séparent du Compendium, mais son timbre surnaturel dépourvu de la moindre émotion et son ton menaçant son parfaitement audibles:

    ”ANALYSE CONCLUSIVE. NIVEAU DE CONNAISSANCE INSUFFISANT.”

    Interloqué, Violence regarde la porte sans comprendre.
    La suite s’enchaîne à toute vitesse.

    Un nouvel afflux de mémoire débloquée inonde le Démon, elle sait pourquoi ses dires la dérangeait à l’instant. Pas six, sept. Praelia fait volte face vers Eliëndir, elle se souvient, elle souvient de la voix, mais surtout pour la première fois depuis qu’elle est incarnée dans Sekaï, elle se souvient de la peur. Une terreur innommable l’envahit, elle se transforme en une pulsion irrépressible de fuite, de partir le plus loin possible et de ne jamais y revenir, la Sphère se déforme de plus en plus en perdant toute ressemblance avec le disque parfait qu’elle a l’habitude d’être, ce n’est plus qu’une forme archaïque et irrégulière. Les mouvements de Praelia se font nerveux, elle regarde l’elfe et hurle:

    ”On doit partir d’ici. Mainten-”

    ”ANNIHILATION.”

    Un rayon de lumière surgit, tout devient blanc tandis que le laser transperce et brûle absolument tout sur son passage, des iris de fer à l’armure de Violence, jusqu’à la pierre de l’autre côté de la pièce, une véritable éruption radiale dévastatrice plus déchaînée encore que les forces dont Eliëndir et le Traque-Mana venaient de faire preuve. Un trou béant d’un mètre de diamètre apparaît dans les portes du Compendium, révélant derrière la troisième porte trois autres couches successives, puis plus rien, une pièce plongée dans une obscurité si absolue qu’elle en est anormale, l’occlusion ambiante de l’arène ne semble pas pénétrer à l’intérieur du Compendium. Pour n’importe qui ce serait une vision déjà peu invitante, mais pour Eliëndir capable de voir dans le noir, l’apparition en face de lui est d’autant plus énigmatique, un oeil surdimensionné, d’un rouge plus riche que le sang, lui renvoie son regard. Dans cet oeil parfaitement rond, dénué de paupière, il n’y a aucune malice, aucune émotion, pas d’intention lisible. Rien. De la lumière commence à se canaliser en une petite orbe devant la pupille noire et gagne rapidement en taille, mais le Maître des Ombres n’aura pas l’occasion d’en voir la suite. Une main de géant se pose sur l’épaule de l’elfe, établissant pour la première fois depuis le début de leur aventure un contact physique, et l’instant d’après, ils se retrouvent devant le portail de téléportation, à l’extérieur du bâtiment. C’est alors que Violence recule de quelques pas, révélant l’étendue des dégâts qu’elle vient d’encaisser de l’attaque de lumière. La totalité du côté supérieur gauche de son armure a été proprement désintégré, le liseret de la brûlure montre son alliage de métal et de chair fondu, et une grande moitié de la Multitude y est passé. Le métal continue de se tordre légèrement sous son propre poids à cause du ramollissement thermique qu’il vient de subir, l’armure a visiblement du mal a fonctionner et les articulations ne glissent plus correctement. Le Démon est à deux doigts de désincarner Praelia, elle tiendra bon pendant encore quelques minutes, mais pas plus, ils n’ont le temps que de souffler une seconde, avant qu’au dessus d’eux, le ciel se teinte de rouge.



    Un symbole de lumière rouge se dessine dans le ciel, tracé à la mana, représentant grossièrement un oeil géant. Il semble faire une vingtaine de mètres et cet oeil énorme les fixe sans dévier une seule fois ailleurs. Violence laisse s’échapper un glapissement de terreur et se jette en direction du portail.
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    Eliëndir n'est pas peu fier de sa dernière fulgurance mais une telle démonstration de puissance ne saurait être sans conséquences et celles-ci sont quasi immédiates. Affligé par une fatigue évidente après avoir dépensé autant d'énergie pour se débarrasser des gardiens du Compendium, l'adrénaline qui va progressivement quitter son corps n'est pas pour arranger son cas. N'importe qui aurait besoin d'une minute après s'être autant dépensé et Eliëndir ne fait pas exception d'autant qu'il n'a plus aussi souvent l'occasion de déployer toute l'étendue de ses pouvoirs. Fier comme un Mélornois est une expression qui lui va comme un gant, on ne fait sûrement pas plus prétentieux que cet Elfe-là et Eliëndir préférerait suffoquer que de montrer un quelconque signe de faiblesse et encore moins devant Violence. Toutefois, son front perlant de sueur et sa lourde respiration trahissent une condition précaire qu'il tente de camoufler par un dos bien droit et une prestance unique propre à sa personne. C'est un menteur né et un bon acteur pour ne pas dire excellent, il joue l'impassibilité à la perfection. Si ses "blessures" sont plutôt psychologiques et liées à sa dépense de mana, en comparaison Violence s'en sort avec de belles séquelles physiques entre le coup de griffe du Traque-Mana et son affrontement plus tôt avec la Valkyrie. Les deux protagonistes ont été bien malmenés et il n'y a plus qu'à espérer qu'ils n'aient plus besoin de se battre à partir de maintenant.

    L'heure des réponses est venue, c'est ce que l'Elfe pense assez naïvement alors qu'ils s'approchent enfin de la dernière porte menant au Compendium tant convoité. Ils ont fait tout ce chemin pour cet instant bien précis, le Savoir leur tend les bras. Si seulement ils savaient à quel point c'est vrai. Les protagonistes s'intéressent immédiatement à l'ouverture du dernier sas, Violence s'approchant pour chercher le moyen d'entrer pendant qu'Eliëndir reste à quelques pas de distance, plus intéressé par l'architecture et la beauté de l'endroit. La porte détonne dans le paysage, immaculée et intacte alors que le reste de la pièce est marqué par les précédents affrontements des gardiens de pierre. C'est en se faisant et relativement par hasard qu'Eliëndir pose les yeux sur le mécanisme qui est censé ouvrir la porte blanche, légèrement sur le côté et non au centre de celle-ci. Les mains jointes dans son dos, il donne la solution à Violence pour éviter de perdre plus de temps dans cet endroit sordide. Eliëndir se met à marcher sur la largeur de la porte, attendant sagement que le mécanisme fasse son office comme avec les précédentes portes, à croire que c'est là le véritable objectif de cette quête. Des portes, encore des portes, toujours des portes. Pour le moment, ils ont croisé plus de porte que de démon c'est pour dire. Il y a un grincement sourd et de la poussière qui tombe du plafond mais jusqu'ici, rien d'alarmant. De nouvelles inscriptions apparaissent et Eliëndir reconnaît du Divina qu'il est donc bien incapable de traduire lui-même sans les documents de l'Académie. Quelle langue à la con, pense-t-il. Qui peut lui donner tort ?

    Et puis... Il se passe quelque chose. Eliëndir s'arrête dans sa démarche, hausse un sourcil et se retourne complètement dans la direction de Violence quand elle commence à avoir une illumination sur son existence. Le mage noir constate à nouveau que la Sphère est toujours aussi prompt à ses spasmes irréguliers, bien incapable d'en décrypter la signification. Ses yeux améthystes alternent entre l'ouverture de la porte et le Démon qui se retourne soudainement vers lui pour lui partager des bribes de ses visions mais honnêtement pour Eliëndir, tout ceci est encore très flou. Il a besoin de quelque chose d'un peu plus concret.

    « Qui "ils" ? Qui voulait que les recherches reprennent ? Et quelles recherches exactement ? »

    Est-ce qu'on parle des Démons du Compendium ou de ses ancêtres d'Azshary ? Quelle était la vraie raison de ces recherches ? Eliëndir pensait, sûrement à tort, que le Compendium était là pour se servir des Démons dans la lutte contre les Titans. Quel intérêt de continuer après la victoire des mortels sur leurs créateurs tyranniques ? Encore une fois, ils s'attendent à recevoir des réponses mais ils n'ont le droit qu'à toujours plus de questions. De là où il est et même si le silence règne, Eliëndir n'entend pas forcément le petit grattement qui provient de derrière la gigantesque porte du Compendium. Bien trop concentré sur Violence, leur conversation et ses visions. Le Démon entreprend à nouveau de laisser s'échapper quelques-uns de ses fragments "d'âmes" et même si Eliëndir ne comprend pas forcément tout ce qui se passe devant ses yeux, Violence arrive à déverrouiller au moins une partie de la porte. Elle mentionne encore Rêve mais aussi le reste de ses sœurs. Six. Ils sont six démons à être liés d'une manière ou d'une autre au Compendium et c'est bien à ce moment-là que cette histoire se complique vraiment. Eliëndir comprend que Violence n'a pas toutes les clés pour accéder au Saint-Graal mais il n'a pas le temps de s'en plaindre qu'une voix s'élève dans les airs et son ton n'annonce vraiment rien de bon.

    Si Violence est littéralement terrifiée par la voix qui retentit, Eliëndir s'enfonce encore un peu plus dans l'incompréhension la plus totale. Tout s'enchaîne très vite, trop même pour lui qui a définitivement besoin de réponses mais qui va devoir prendre son mal en patience car la suite ne lui laisse tout simplement pas le temps de réfléchir plus longtemps.

    ”ANNIHILATION.”

    Peu de place au doute à partir de maintenant. Eliëndir est instantanément aveuglé par un puissant flash aveuglant et quand il retrouve un semblant de capacité oculaire, il se retrouve complètement figé sur place, presque tétanisé face à un oeil colossal au pourtour entièrement rouge et qui lui retourne son regard sans jamais cligner de ses paupières inexistantes. Tout va si vite et Eliëndir se retrouve honteusement impuissant par sa soudaine absence de lucidité qui ne lui ressemble pas du tout. L'Elfe n'a pas la moindre réaction, comme s'il savait que toute résistance était vaine. Devant cette petite orbe insignifiante et pourtant si mortelle, Eliëndir en a brutalement le souffle coupé, les muscles paralysés. Lui qui refusait catégoriquement d'afficher la moindre faille et la moindre hésitation venait pour la première fois depuis vraiment très longtemps, de montrer un instant de faiblesse qui lui aurait tout simplement coûté la vie sans une intervention extérieure. Jamais il n'aurait parié là-dessus et pourtant, c'est bien la main de Violence qui se pose sur son épaule pour immédiatement téléporter les deux protagonistes en dehors du temple sans lui laisser voix au chapitre.

    De retour à l'extérieur, dans le froid glacial du nord et près du portail reliant Melorn et les ruines d'Azshary. Le Maître des Ombres a une longue seconde d'absence avant de cligner des yeux, remettant dans l'ordre dans son esprit alors qu'il tourne la tête en direction de son sauveur inattendu. Une dette a été remboursée ce soir et Violence en a payé un prix conséquent pour un altruisme que l'Elfe ne lui connaissait pas. C'est un miracle qu'Eliëndir soit toujours intact et malheureusement, ce n'est pas le cas de Praelia qui a maintenant un trou béant dans son corps métallique. Le rayon de lumière fut aussi fulgurant que ravageur et même si Eliëndir avait eu le réflexe de déployer sa magie, sous la fatigue et après son affrontement contre les gardiens du Compendium, il aurait été bien incapable d'arrêter l'inarrêtable. Il n'était tout simplement pas de taille pour cette épreuve et c'est un constat d'autant plus rageant après avoir fait tout l'étalage de son pouvoir pour se sortir des différents pièges du temple. Il regarde l'état déplorable de Violence mais aucun son ne sort de sa bouche et encore une fois, on ne lui laisse pas le temps de se remettre de ses émotions.

    Le mage noir lève la tête vers le ciel pour contempler à nouveau l'oeil géant qu'il a vu il y a quelques secondes dans le temple et maintenant qu'il a repris ses esprits, il comprend pourquoi Violence avait aussi peur. C'est un sentiment qu'il a longtemps refoulé jusqu'à presque en oublier son existence. Ce soir, ce sentiment s'est réveillé à l'intérieur de sa poitrine pour la première fois depuis des siècles.

    Il tourne très vite des talons pour emboîter le pas derrière Violence et passer le portail qui les ramène tous les deux dans les égouts de la cité elfique. Bouche-bée, l'Elfe glisse ses doigts autour de son cou alors qu'il a soudainement un goût très amer dans la bouche, pris d'une sensation très désagréable de nausée. Le goût de la vie après avoir échappé de justesse à une morte certaine. Un moment de silence flotte dans l'air avant que le mage noir ne pose finalement ses yeux sur l'armure vivante.

    « Personne. Je dis bien, personne ne doit mettre un pied dans cet endroit. À part nous, personne ne doit ni entrer, ni sortir d'ici. »

    Ce n'est tout simplement pas négociable car pour Eliëndir, ce n'est plus une question d'égo ou de qui ouvrira le Compendium en premier. Les débats puérils n'ont plus lieu d'être. On parle tout simplement de bon sens. Le Compendium a été scellé pour une bonne raison et maintenant, ils ont eu un bon aperçu de ce qui se passe quand on vole trop près du soleil. On se brûle les ailes et Eliëndir n'est pas assez téméraire pour retenter l'expérience de si tôt. Est-ce qu'il abandonne ses recherches autour du Compendium ? Ça, ce serait bien mal le connaître mais pour l'heure et avec ses capacités actuelles, y remettre les pieds est bien trop risqué. Eliëndir ne commence jamais un combat qu'il n'est pas sûr de gagner.

    « Je ne plaisante pas avec toi, Violence. Dois-je conclure un serment inviolable pour m'assurer de ton silence ? Ne m'y oblige pas. »

    Une malédiction qui prend effet quand les deux parties sont d'accord et qu'ils ont signé de leur sang. Enfreindre un serment inviolable étant synonyme de mort sans délai. Quoi qu'il y a d'autres façons de s'assurer du silence de son partenaire et bien qu'il ne prendrait aucun plaisir à mettre fin à l'existence de la personne qui vient tout juste de lui sauver la vie, il n'aura sûrement aucun mal à venir à bout de Violence dans son état. Et il le fera sans aucune hésitation, si c'est nécessaire.

    « La porte. Elle ne s'est pas totalement ouverte. Pourquoi ? Est-ce qu'il te manquait les fragments de tes sœurs ? Est-ce que tu sais où trouver les autres ? »

    Cette histoire vient de prendre une tournure vraiment très pénible. Ils n'ont pas toutes les clés du Compendium et certainement que Violence n'a absolument aucune idée de comment récupérer le reste des fragments. Est-ce même une bonne idée d'encore s'entêter à vouloir ouvrir le Compendium après ce qu'ils viennent de vivre ? Trop d'interrogations pour trop peu de réponses. Ce soir, ils ont la vie sauve et c'est déjà un bon début. Ils vont devoir s'en contenter.

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  • Dim 16 Juil - 16:04
    De l’autre côté du portail, de retour à Melorn, la cuirasse s’effondre de part en part, les quelques pièces métallique délogées par la fonte des chairs tombent au sol et l’armure a tout juste le temps de lâcher l’épée en la plantant dans l’interstice entre deux dalles avant de s’effacer en une virevolte de cendres. Violence est fatiguée, sa conscience vacille à cause de la quantité de souvenirs qu’elle vient de perdre, une goutte dans son océan de recueil pluri-millénaire mais chaque fragment d’âme fait partie d’elle, et s’en retrouver séparer est toujours une sensation pénible et désagréable. À ses côtés, l’impassible Maître des Ombres a le souffle court, presque haletant. Pour la première fois depuis qu’elle l’a rencontré et même dans les souvenirs d’autres qu’elle a vu de lui, il apparaît décontenancé, bientôt il finit par prendre la parole, avec un ton sérieux, la pointe de malice et d’arrogance dans sa voix d’ordinaire joueuse a totalement disparue et son regard de supériorité constant a laissé place à des yeux écarquillés. Il surenchérit sur l’insistance dont il fait preuve, en renforçant ses dires d’une proposition de serment, cocasse pour quelqu’un qui refusait de la toucher tantôt. Un moment de silence remplit l’ancienne pièce du portail, le duo de miséreux s’auscultent mutuellement du regard dans l’attente de la réponse du Démon. Lorsqu’enfin elle se manifeste, le son physique de sa voix est haché, elle a du mal à concrétiser sa magie dans une forme audible à cause de son affaiblissement.

    ”Oui. Personne ne doit y rentrer, mais c’est ce qui peut en sortir qui pose problème.”

    Lui reprend son souffle, elle remet de l’ordre dans sa conscience fragmentée, et alors qu’Eliëndir se redresse enfin, dans une tentative de dégager un sens de ce qui vient de se passer, il la questionne sur les évènements qui viennent tout juste de prendre place.

    ”C’est ça, j’avais ma propre essence et celle de ma soeur le Rêve, nous venons tout les deux d’ici, mais il me manque ceux des autres que je n’ai jamais croisé. La Vie, la Mort, l’Ordre, la Réalité.”

    En disant cela, elle réalise une fois de plus la révélation qui l’a saisi tout à l’heure.

    ”Et je suis Chaos.”

    Un voile de silence s’abat pendant que le Démon internalise l’information, encore un peu sous le choc.

    ”Je ne sais pas où sont mes soeurs, ma mémoire d’elles est encore floue. Par contre…” Ce coup ci ce n’est pas une difficulté à communiquer mais une hésitation qui la fait marquer une pause. ”celle là. Je m’en souviens maintenant, la geôlière, Savoir. Lorsque les elfes ont scellé le projet du Compendium il y a trois cent milles ans, nous étions prisonniers de Savoir. Sa puissance… sa puissance est… Ils lui avaient demandé de nous garder. On ne pouvait pas s’enfuir, je ne me souviens plus de comment nous y sommes éventuellement arrivés.” Devant le regard de confusion d’Eliëndir, Violence élabore du mieux qu’elle le peut, mais ses propres souvenirs sont encore limités. ”Le Compendium n’est pas un lieu, c’est un projet. Ce que nous avons trouvé c’était l’endroit où l’équipe de recherche menait ses travaux. Ils nous invoqué, certains dans le plan physique, certains encore en formes éthérés, ils voulaient nous maîtriser et Savoir les y a incité, mais ils n’y sont jamais arrivés. Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé sur la fin. Je ne pensais pas que Savoir serait encore ici, mais je ne me souvenais même plus de son existence avant de toucher la porte, je ne sais pas si tu peux la contenir, mais je suis d'accord que personne ne doit rentrer à l'intérieur. Le problème c'est que je crois qu'elle a détruit les portes, je ne suis pas sûr de ce que j'ai vu comme tout est allé vite, mais je crois bien qu'elle peut sortir.”

    Tandis qu'elle parle, elle contemple les traits du mage noir pour observer ses réactions. L'idéal ce serait même de condamner l'endroit.
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  • Jeu 20 Juil - 20:49
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    Le Maître des Ombres peine encore à se remettre de ses émotions et pourtant, il n'est pas le plus à plaindre. Devant ses yeux, Praelia s'effondre sur le sol et se disloque pièce par pièce comme un appareil défectueux avant de partir en fumée, littéralement. Bientôt, il ne reste plus que le corps principal. Cette étrange et fascinante tizona, plantée dans le sol en se maintenant dans une position "debout". L'heure n'est plus à la contemplation ni à l'exploration, la situation est urgente pour ne pas dire au bord de la catastrophe. Le temps presse alors Eliëndir va droit au but en interrogeant son compatriote survivant de l'annihilation. L'Elfe est obsédé par le fait que le Compendium doit rester un secret bien gardé seulement de quelques élus, moins nombreux ils seront, mieux Eliëndir se portera. Il n'a aucune envie de partager cette découverte avec qui que ce soit d'autres à l'exception de Violence, puisqu'il n'a pas le choix. Ceci dit, Violence marque un point. Ce n'est pas de ceux qui voudraient entrer dans le Compendium qu'ils devraient craindre mais bien de la chose qui vient d'en sortir.

    Le mage noir se redresse, faisant quelques pas sur le côté avant de se retourner complètement vers le portail. Comme s'il redoutait soudainement que quelque chose le traverse juste derrière les protagonistes. Quelle que soit cette créature, c'est une menace non négligeable d'abord pour eux mais aussi pour la sécurité de toute la ville. Sa ville. Il ne peut pas rester là sans rien faire alors qu'un danger sans précédent plane au-dessus de la cité elfique. Eliëndir réfléchit déjà à ses options car il est bien conscient qu'en état actuel, un affrontement ne serait pas à son avantage. Pour le moment, en étant seul il n'est pas de taille et Violence n'est plus capable de lui prêter main-forte physiquement. Malgré la situation désastreuse, il n'est toujours pas assez désespéré pour poser sa main sur le manche de l'épée famélique bien qu'il se doute que ce ne serait pas pour lui déplaire. Eliëndir en apprend un peu plus sur les "soeurs" de Violence et il ne peut nier être très intéressé même si là tout de suite, il a d'autres priorités. Tôt ou tard, il devra se pencher sur ces démons à commencer par le Rêve car de toute la fratrie, c'est bien le seul dont ils ont la confirmation qu'il est bien en vie. D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils ont de spécial et de différent des autres, exactement ? Peut-être rien si ce n'est le fait d'être "né" à Azshary au sein du projet de ses ancêtres. Chaque démon est unique en quelque sorte, ils se démarquent naturellement de leurs propres congénères.

    Pas six. Sept. Car à cette équation déjà bien prise de tête, un dernier élément et pas des moindres, vient s'ajouter à la fête. Savoir est son nom, la lumière exterminatrice est son pouvoir.

    « En quoi Savoir est différent de toi et tes soeurs ? C'est aussi un démon ? Quel était son objectif exactement ? Si je comprends bien ce que tu me racontes, il travaillait avec les chercheurs elfes. Tu as dis qu'il les a même incité à poursuivre leurs recherches alors il n'était sûrement pas sous la contrainte d'un pacte ? Il était votre geôlier, assez fort pour vous maîtriser tous les six. »

    Ce qui en dit long et le conforte encore un peu plus dans sa décision à ne pas chercher l'affrontement. Pour le moment. Pour autant, il ne peut camoufler l'intérêt soudain qui illumine son visage à l'idée de rencontrer un être aussi singulier. Curiosité malsaine et insatiable pour toutes les choses hors du commun, après l'avoir redouté, Eliëndir éprouve maintenant une fascination débordante pour ce démon d'un autre âge. Reste à savoir si ce démon se montrera aussi ouvert à la discussion que Violence et si ce n'est pas le cas, alors il devra prendre une décision drastique. Mais pas ce soir. Pour le moment, cette rencontre tant attendue devra attendre son retour au sein de la cité elfique. Eliëndir ne s'avoue pas vaincu et ne compte pas abandonner en si bon chemin. Il reviendra, quand ce sera le bon moment et quand il sera prêt. En attendant... Il faut confiner le danger pour éviter qu'il se propage et qu'il ne devienne inarrêtable. Savoir est trop dangereux. Le mage noir lève les yeux vers le plafond, canalisant à nouveau le mana dans la pièce du téléporteur. Il doit condamner l'accès à Azshary mais finalement, il se ravise.

    « Partons du principe que Savoir est libre et que c'est un problème. Autant pour toi que pour moi. J'imagine que tu n'as aucune envie de retourner en détention, n'est-ce pas ? Il est donc dans notre intérêt à tous les deux de veiller à ce que ton ancien geôlier ne s'échappe pas à son tour de la prison. Il est trop tôt pour affronter Savoir, nous devons panser nos plaies et nous avons besoin d'un plan. Suis-moi, on doit se dépêcher. »

    Il ne veut pas détruire le téléporteur, même au risque que Savoir puisse l'emprunter pour atteindre Melorn. Les ruines d'Azshary sont une découverte majeure qu'il ne peut pas juste abandonner comme ça, tout comme le Compendium n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Eliëndir doit savoir. Il veut Savoir. Empruntant les escaliers avec Violence qui aura réussi à le suivre d'une manière ou d'une autre, peut-être en reprenant sa forme de scolopendre difforme, Eliëndir déclenche un premier éboulement en bas de l'escalier en détruisant une partie des murs et du plafond avec ses ombres. Les deux protagonistes remontent en quittant le sanctuaire secret et le mage noir déclenche un deuxième effondrement bien plus important pour comdamner complètement le long couloir vide qui relie les escaliers et la première porte du bâtiment souterrain. En l'état, même si Savoir est capable de traverser le téléporteur, il se retrouvera dans une pièce vide dont la seule sortie est condamnée par des centaines de gravats au milieu d'un réseau d'égouts interminables. Eliëndir n'est pas naïf, ce n'est pas suffisant pour contenir Savoir indéfiniment mais il espère au moins gagner du temps. Quelques semaines, quelques mois avec un peu de chance.

    Il se tourne finalement vers Violence, posant ses deux améthystes sur l'épée rampante à ses pieds.

    « Je compte sur ta discrétion à partir de maintenant. D'ailleurs, tu n'échapperas pas à la garde indéfiniment. Nous sommes à Melorn, il y a des mages et des senseurs à tous les coins de rue. Ne le prends pas mal mais on a déjà vu plus discret qu'une gigantesque armure vivante ornée de plusieurs dizaines de bras. Quitte la ville, pendant que tu le peux encore. Je te laisse vingt-quatre heures. »

    Oui, c'est une menace. Habilement dissimulé sous la forme d'un conseil d'ami si je puis dire. Le fait est qu'ils ne sont pas amis et ils ont tout intérêt à ne pas l'oublier maintenant que leur collaboration prend fin. Eliëndir s'approche de la porte fragmentée pour réciter quelques paroles à voix basses, les mêmes qu'il a utilisées pour faire disparaître l'illusion, mais cette fois pour la faire réapparaître. Un mur qui se fond parfaitement dans l'environnement sombre et humide des égouts Mélornois. Celui-là, il n'est pas là pour contenir Savoir mais pour cacher l'entrée aux quelques petits curieux qui arriveraient jusqu'ici. Prudence est mère de sûreté et Eliëndir ne compte prendre aucun risque avec cette histoire. Le mage noir pivote sur ses talons et entame calmement le chemin retour vers la surface. Violence peut le suivre si sa l'amuse ou elle peut trouver sa propre sortie.

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  • Jeu 20 Juil - 21:34
    La panique monte dans le tourbillon de pensées du Démon, elle ne sait pas quoi faire, comment réagir, que dire, tout ce que l’Incarnation de la Guerre fut un jour a complètement cédé la place à une bête primordiale acculée comme un prédateur pourchassé jusque dans ses derniers retranchements. Violence a peur. À côté d’elle le terrible mage noir de Melorn, un des mortels les plus puissants qu’elle ait jamais rencontré, a le souffle tout aussi court qu’elle-même n’est en proie à l’anxiété. Même lui. Dans un instant d’incompréhension, l’un essayant encore de faire sens de ce qu’ils viennent de vivre et l’autre tentant d’assimiler pleinement sa mémoire nouvellement rafraîchie, il la bombarde de questions.

    ”Les elfes, les elfes voulaient poursuivre les recherches, Savoir les y a peut-être encouragé mais je ne me souviens de rien de plus. Elle n’est pas exactement pareil que nous, c’est aussi une de mes soeurs, mais elle est… différente. Nous n’avions jamais été ancrés dans des manifestations physiques bien longtemps, les formes que nous prenions étaient diverses et changeantes. Pour Savoir ça n’a jamais été le cas, c’est même plutôt l’inverse, elle a plusieurs esprits. Une seule âme, un amalgame comme nous, mais différents… soi? Les elfes avaient changé une de ses facettes pour la transformer en une arme, un gardien, un geôlier, je ne me souviens même plus comment nous avions réussi à en sortir.”

    Le Maître des Ombres s’affaire en utilisant sa magie des ténèbres, la mana du Professeur se canalise dans la structure de la grande pièce, mais au dernier moment, il suspend son geste. Violence profite du temps qui lui est accordé pour générer une énième fois des membres de la Multitude sur sa lame pour pouvoir se déplacer. Les bras sont peu énergiques, mécaniquement fatigués par tout les efforts physiques fournis et les dégâts encaissés par Praelia, ce qui la ralenti dans ses déplacements rampés à même le sol, la Lame Famélique laissant un sillon ténu sur la pierre là où elle gratte la poussière. Eliëndir fuit avec elle en faisant s’effondrer les dédales derrière eux, avant de rétablir l’illusion qui cachait tantôt la porte vers la salle du portail. Tout en ce faisant, il parle, mais il semble plus penser à haute voix que réellement s’adresser à son compagnon d’infortune, ça n’empêche pas l’arme maudite de lui répondre:

    ”Savoir est curieuse, si la porte est effectivement du Compendium est effectivement endommagée et qu’elle peut en sortir, elle le fera, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle tombe sur le portail et vienne ici. En attendant ce ne sont pas ces gravats qui l’empêcheront de sortir, mais ça la ralentira.”

    Et alors qu’ils arrivent tout les deux à la connection entre l’entrée du souterrain et les catacombes, le Maître des Ombres profère un ultimatum à l’encontre du Démon. Une menace qui restreint les options de l’arme maudite à une seule issue: quitter la ville immédiatement. Si elle aurait normalement ignoré ce genre de mise en garde pour le simple principe de répandre un peu plus la discorde parmis les mortels, la situation est maintenant bien différente. Elle se retrouve affaiblie, dans un état suffisamment mal en point pour l’empêcher de se battre et surtout, avec une volonté toute fraîchement trouvée de mettre le plus de distance possible entre l’objet de sa torpeur et elle-même. Il est hors de question qu’elle se refasse incarcérer dans le Compendium, à subir la paix insoutenable de la pénitence dans les ruines désertiques d’Azshary. Non. Jamais.

    ”Toi non plus ne le prends pas mal, mais prépare toi Maître des Ombres. Elle finira par sortir de là, et tu seras la première personne que Savoir viendra chercher. Elle est attirée par les gens comme toi et elle ne te lâchera pas jusqu’à ce que tu lui donnes ce qu’elle veut.” Une des mains de la Multitude s’était tendue en levant un doigt accusateur vers l’elfe. ”Nous n’avons pas besoin de plan. C’est toi qui en as besoin. Tu penses que tu peux me vaincre, et tu as sans doute raison, mais nous n’avons rien à voir avec elle.”

    La mana du Démon se concentre en un sort de téléportation qu’il commence tout juste à canaliser, suivant le conseil qui lui a été prodigué. Tandis que sa magie se concentre, elle prononce une dernière phrase destinée à Eliëndir, cette fois sur un ton moins menaçant.

    ”Je te dois une faveur pour ton aide Professeur, tu sais comment m’appeler, je répondrai.”

    Pas une particule de lumière, pas un son, pas un effet de poussière. De la même manière qu’elle avait fait irruption dans sa vie, elle disparaît.
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