Une demande en fiançailles

J’adore jouer avec Maria, chacun sait très bien jusqu’où il peut aller et pourtant, elle arrive encore à me surprendre, en acceptant de mettre le maillot de bain le plus sexy de ma sélection ! Il lui va vraiment comme un gant, il est marron, avec une simple bande blanche et il met son corps magnifique en valeur.

J’ai vu de nombreuses belles femmes nues, surtout dans des bains publics, car ceux que je fréquente sont mixtes et je peux dire que ma chérie les dépasse toutes. Rares sont les représentantes du beau sexe capables d’être à son niveau, c’est certain, comme deux et deux font quatre et vous pouvez en croire mon expérience de comptable, c’est effectivement le cas.

Nous plongeons ensuite dans la piscine et l’eau fraîche me fait beaucoup de bien, nous jouons quelques minutes à nous arroser, puis finalement, je lui fais un baiser, mais je sens une certaine réaction corporelle, alors je me décale un peu, d’un bon mètre dirons-nous, restant soigneusement émergé, ne laissant dépasser que la tête et je lui annonce :

Je suis très heureux d’être ici avec toi, mais il va falloir prendre quelques distances maintenant.

Je lui souris, pour adoucir mes paroles et qu’elle comprenne le pourquoi de ma décision et pour me changer les idées, je lui demande :

Alors, pour le mariage, tu veux un petit ou un grand mariage ?

C’est en effet la décision qui va décider de pas mal de chose, comme la taille de la salle et pas mal de logistique. Je la dévore littéralement des yeux, pendant qu’elle me donne sa réponse et j’avoue avoir beaucoup de mal à me concentrer. Je regrette de ne pas manipuler la magie des émotions, j’aurais pu l’utiliser sur moi-même pour réduire l’intensité de mon désir, qui est vraiment très fort.

Il choisit le maillot le plus osé... Pourquoi s'y attendait-elle ? Néanmoins, un marché était un marché. Elle ne se défilerait pas aussi facilement.

Elle frissonna au contact de l'eau, mais il sembla mettre un point d'honneur à la distraire immédiatement. Elle s'adonna avec joie à leurs jeux, et lorsqu'il annonça vouloir prendre ses distances, elle en profita pour faire quelques longueurs. Lorsqu'elle revint, bien réchauffée, elle put jouer les enfants râleuses :

- Prendre nos distances ? Voyons, pourquoi se priver de ce qui nous plaît le plus ?

Néanmoins, elle comprit. Il voulait donc avoir cette fameuse conversation. S'accoudant au bord de la piscine, elle prit le temps de réfléchir. Petit, grand ? En résumé, voulait-elle que le monde entier soit au courant ? Ou préférait-elle le faire en petit comité, avec seulement leurs proches. Hum... Que choisir ?

- Honnêtement, j'aimerais que tout le monde sache que nous sommes ensemble, que tout le monde nous connaisse. Mais il est vrai qu'il est tout aussi attirant de n'inviter que les personnes qui comptent vraiment pour chacun de nous...

Elle l'observa de nouveau. Elle mourait d'envie de se rapprocher, d'effleurer sa peau... Et ce regard qu'il avait... Mais non. Il avait clairement dit qu'il fallait garder leurs distances. Nénmoins, elle tenta un rapprochement, restant attentive à sa réaction. Elle n'était pas encore assez proche pour le toucher, mais comptait bien l'être à nouveau s'il la laissait faire.

Je sens que Maria n’est pas vraiment d’accord avec ma décision et elle s’approche de plus en plus de moi, et je garde prudemment mes distances, me décalant de plus en plus. Je l’écoute en même temps que je fais ma manœuvre d’évasion, sur la mariage et je lui réponds, une fois qu’elle a terminé :

Nous n’avons qu’à faire les deux, le vin d’honneur où nous invitons tous les gens qui comptent à la fois pour le Reike et la République, on pourraitrecevoir facilement des centaines de personnes. Puis pour la fête en elle-même, aller à un autre endroit et faire ceci en petit comité, avec juste nos proches.

C’est pour moi, la meilleure solution, pour ainsi officialiser notre union, tout en restant maître d’une des journées les plus importantes de notre vie. Se marier n’est pas quelque chose à prendre à la légère, surtout que le Shierak est contre le divorce, il ne faut donc pas se louper. Mais je suis tiré de mes réflexions par ma chérie qui continu à s’approcher et je suis maintenant au bord de la piscine, piégé, car je ne peux pas sortir dans mon état, alors je lui indique :

Il va vraiment falloir que tu gardes tes distances, je suis un homme et je ne pensais pas que le maillot de bain, te mettrait autant en valeur.

Et oui, le Shierak interdit de faire l’amour avant le mariage, mais tous le reste est autorisé, ou du moins, c’est comme cela que l’on me l’a expliqué. C’est en effet autant une religion qu’un mode de vie et la transmission est uniquement oral, alors il peut y avoir pas mal d’interprétation différente. En plus, Maria est plus âgée que moi, elle doit donc avoir plus d’expérience dans ce genre de chose, enfin, je pense.

Aha ! ça y était, il était piégé ! Taquine, elle prit son temps pour approcher, sachant qu'il ne pourrait plus fuir. Puis elle l'observa tandis qu'elle effleurait son torse.

- Pourquoi fuir ? Je ne suis pas télépathe, mais je peux t'affirmer que tu ne veux pas réellement me fuir. Alors... Pourquoi ? Tu ne me fais pas confiance, peut-être ?

Elle finit par passer les bras autour du cou de son homme pour conclure :

- Voilà ce que je désire. Rien de plus. Tu n'as pas à t'en faire, je connais les limites.

Malgré ses paroles, elle connaissait bien la véritable raison de cette fuite. Mais peu lui importait. Elle ne supportait pas de le voir fuir. Elle ne franchirait pas la limite, c'était une certitude. Mais elle le forcerait également à l'accepter, s'il le fallait.

Elle resta dans cette position alors qu'elle poursuivait la conversation comme si de rien n'était.

- Les deux, hum ? Voilà qui me convient. Choisissons un lieu vaste et bien en vue pour cette première partie, dont le but sera d'être vus par le plus de personnes possibles. Profitons-en pour prouver que les deux nations peuvent coexister en paix. Ensuite, nous garderons uniquement les personnes qui te sont chères et celles qui me sont chères. Ainsi que nos familles respectives. Nous les emmènerons dans une salle réservée à l'avance, que je me ferai un plaisir de transformer pour la sublimer.

Maria s’approche de moi jusqu’à me toucher et je dois dire que cela ne m’aide pas à me détendre. Je me tortille donc un peu quand elle m’enserre dans ses bras et finalement, j’arrive à trouver une position qui me convient. Finalement, j’arrive à me concentrer sur ce qu’elle dit et réfléchir à autre chose que son corps tout près du mien est enfin possible :

Alors c’est entendu, nous ferons ainsi. Je suis persuadé que nous allons avoir un magnifique mariage, avec la salle que nous auras préparée.

Je me penche pour l’embrasser, peu importe ce qui arrivera, car je suis très bien ainsi. Le baiser s’attarde plus longtemps que nécessaire et c’est donc un peu essoufflé que je m’arrête. Mon visage est vraiment rouge et j’arrive à m’échapper, prétextant d’une voix empressée :

Je vais faire quelques longueurs.

Cela me fait beaucoup de bien et au bout de quelques minutes, je peux la rejoindre à nouveau. Je peux ainsi lui demander, d’un ton beaucoup plus calme :

Que veux-tu faire cette après-midi ?

Je sais déjà qu’elle veut aller chez le tailleur pour sa robe, mais elle a peut-être d'autres projets et je l’écoute avant de lui demander :

Il serait correct que je rencontre ton frère et tes parents, penses-tu pouvoir organiser un tel rendez-vous à Kyouji ?

Et oui, je suis toujours bloqué dans l’Empire et je me vois mal demandé à l’Impératrice une autorisation officielle de sortie du territoire pour aller voir mes futurs beaux-parents en République. Même si nos deux pays ne sont pas officiellement en guerre, il y a de nombreuses tensions et un membre de la Main ne peut pas y aller, tout simplement. C’est dommage, car j’ai toujours l’autorisation d’aller à la villa dans leur capitale, en récompense d’avoir aidé à mettre hors d’état de nuire des terroristes lors d’un attentat contre la présidente et la population.

Il se mit de nouveau à fuir. Elle pourrait en être vexée, mais préféra en rire. Et puis, elle ne pouvait décemment pas empêcher qui que ce soit de nager ! Elle profita donc de son absence pour faire des plans. Utilisant sa glace, elle créa une réplique de sa salle idéale. Une salle somme toutes assez petite, mais élégante, ne lésinant pas sur les fleurs et les rubans. Une ambiance à la fois festive, chaleureuse et intime... Sans ressembler à une chambre, qui était, à sa connaissance, la pièce la plus intime qu'elle connaisse.

Lorsqu'il la rejoinit et lui demande ses plans pour la suite de la journée, elle cueillit sa création à la surface de l'eau avant de la lui confier :

- Premièrement, je voudrais ton avis au sujet de mes quelques idées. Qu'en penses-tu ?

Puis il lui parla de rencntrer sa famille. À Kyouji... Elle rélféchit. Luka n'aurait probablement aucune objection quant au fait de rencontrer son homme, et serait certainement le plus enthousiaste du lot. Il serait capable d'aller n'importe où, même s'il n'avait pas vraiment le droit de se rendre au Reike. La plus grosse difficulté résidait en ses parents.

- Hum... Est-ce que ça te dérangerait de ne pas les rencontrer le même jour ? Car je pense que si tu rencontres d'abord mon frère, il saura nous aider à trouver un moyen d'organiser une rencontre avec nos parents. Seule, je pense avoir du mal à les convaincre de venir au Reike...

Sans compter qu'ils risquaient de leur en vouloir de s'être fiancée sans leur en parler... À moins que son frère aie déjà commencé à préparer le terrain, ce qui ne l'étinnerait pas. Mais bon, elle ne dirait pas à Tagar quelque chose qu'elle ignorait.

Quand je reviens, Maria me montre une très belle sculpture de glace et j’en suis vraiment très impressionné. Moi, je n’arrive pas à faire cela avec le métal, je manque beaucoup trop de minutie, contrairement à une naine de ma connaissance, qui était véritable artiste. Cela fait d’ailleurs longtemps que je n’ai pas eu de ses nouvelles, je devrais lui envoyer une missive pour savoir comment elle va. Je prends donc le temps d’observer la création de la jolie blonde et je lui réponds :

C’est vraiment très beau et cela me convient tout à fait. J’aimerais beaucoup des vases sur chaque table avec de grandes plantes et des poissons à l’intérieur, tu crois que c’est possible ?

J’écoute sa réponse, puis j’enchaîne sur le reste de notre discussion :

Je les rencontrerai de la manière dont tu le souhaites. Tu as eu la gentillesse de bien vouloir rencontrer ma Mère selon mes conditions, alors je les rencontrerai selon les tiennes.

Je profite que nous soyons au sujet des présentations, pour lui indiquer :

J’aimerais beaucoup que tu rencontres ma meilleure amie, Hale et mon meilleur ami Zaïn, à qui je veux proposer d’être mon témoin. Ce sont deux guerriers redoutables et Hale sait en plus maîtriser la magie, c’est une ancienne Shoumeïenne qui est devenue Républicaine avant la guerre contre les Titans.

C’est d’ailleurs lorsqu’elle était en train de fuir son pays avec sa sœur que je l’ai rencontré. La vie ne l’a pas épargné, les démons étant craints par la population et parfois accusés de tous les maux. Je l’admire d’ailleurs beaucoup, car elle a su à chaque fois rebondir malgré l’adversité et je peux même ajouter :

Ce duo m’a sauvé la vie de nombreuses fois et je tiens vraiment à ce que tu leur parles, tu verras, ils sont formidables.

Des vases avec des plantes et des poissons ? Sur les tables ? Hum... Elle avait des doutes. Néanmoins, elle adapta sa sculpture pour ajouter cette proposition. Elle l'observa un moment, avant d'ajouter :

- Je trouve cela étrange, sur les tables. Nous pourrions les mettre plutôt par terre, à côté, qu'en penses-tu ?

Disant ces mots, elle déplaça les vases pour les placer près des tables, avant de lui présenter le résultat.

Puis vint le moment de parler de la rencontre de Tagar avec sa famille. Elle sourit.

- Je pourrais même envoyer immédiatement une missive à Luka, et vous pourriez vous rencontrer dans les deux semaines. Pour ce qui est de nos parents, nous verrons cela plus tard. Encore une fois, qu'en penses-tu ?

De son côté, il lui proposa de rencontrer ses meilleurs amis. Elle rit :

- Eh bien, Monsieur franchit les étapes les unes après les autres ! Mais c'est vrai, tu as rencontré ma meilleure amie, il est normale que la réciproque puisse avoir lieu également. Préviens-moi simplement de la date de la rencontre.

Puis le voilà qui chantait de nouveau les louanges de ses amis.Formidables ?

- Personne n'est aussi formidable que toi.

Elle l'embrassa donc de nouveau, longuement, sans le laisser s'échapper, cette fois.

Maria, après quelques modifications accepte mon idée et je hoche la tête pour montrer que je suis d’accord avec sa proposition. Nous discutons ensuite de ses parents et je lui montre une nouvelle fois à quel point nos idées sont identiques, d’ailleurs, je lui réponds pour la date de rencontres avec mes amis :

Pas de problèmes, je te préviendrais bien à l’avance.

Je ne peux pas résister à l’envie de la prendre dans mes bras, sentant sa peau nue contre la mienne. Même si j’ai des réactions, ce n’est pas grave et puis cela n’a pas l’air de la déranger, donc tout va bien. C’est donc bien installé que nous nous embrassons et cela dure longtemps. Pendant un moment, je ne dis rien, me contentant de profiter de notre proximité, puis je pense à certaines choses et je lui en fais part :

Pour la liste de nos invités au vin d’honneur, je pensais à inviter mes collègues de travail, les membres de ma famille mêmes éloignée, mes amis et la question que je me pose, c’est est-ce que je dois inviter le couple Impérial ? Si Tensai vient, il va mettre l’ambiance par terre et je n’ai pas envie de voir mes invités frémirent de peur à chaque fois qu’il passe à côté d’eux.

Sans compter l’impératrice qui va prendre tous les regards, ce sera elle la reine de la soirée et non ma femme, ce qui ne m’arrange pas non plus. Je lui dis donc ce qui me tracasse :

Je ne préférerai pas, mais ils risquent de mal le prendre, si je refuse leur donner un carton d'invitation, alors si tu as une idée, je suis preneur.

Pas facile d’être un membre de la main quand ton chef est un psychopathe et ta cheffe une déesse.

Enfin, il cessait de fuir. Elle se serra contre lui, ravie du simple fait d'être ainsi proches. Ils pourraient rester ainsi pendant des heures ! En tous cas, elle l'adorerait.

Jusqu'à ce qu'il poursuive la conversation. Ah, il voulait même inviter ses collègues ? Etrange... S'il lui avait dit qu'ils étaient devenus des amis, elle aurait pu comprendre, mais de simples collègues... Enfin, il était également vrai qu'il évoluait dans les hautes sphères. Dans un milieu où il valait mieux tenir tout le monde au courant des changements majeurs dans sa vie... N'est-ce pas ? Enfin, elle ne l'empêcherait pas d'inviter qui il voulait. Après tout, ce serait sa journée aussi, elle n'avait pas le droit de le brider. Elle se contenterait de sa famille... Et peut-être de dignitaires républicains. Enfin, dans tous les cas, il lui fallait déjà répondre à la question. Réponse qui était difficile à donner.

- Hum... Tu les connais mieux que moi. Mais il est vrai que je ne veux pas d'émotion négative à mon mariage. Tout le monde doit être heureux, nous, bien sûr, mais aussi chacun de nos invités. Mais crois-tu vraiment qu'il se permettrait de faire peur lors d'un tel évènement ? J'ai bien peur de ne pas pouvoir te donner de véritable réponse. Peut-être... Essaie de voir avec un collègue ? Ils les connaissent également et seraient probablement mieux placés que moi pour te répondre. D'ailleurs, est-ce que l'un de tes collègues est marié ? Tu pourrais te servir de son expérience...

J’écoute avec attention la réponse de ma dulcinée et je réfléchis, tout en lui faisant des petits bisous dans le coup, puis sur ses épaules découvertes. Cela commence à être une habitude, mais cela me permet d’occuper mon corps pendant que mon esprit travaille et je lui réponds au fur et à mesure :

C’est une bonne idée, mais le Griffe est célibataire, j’en suis convaincu, c’est un puissant guerrier, un vampire maintenant et il passe ses jours et ses nuits à s’entraîner ou à martyrisé ses pauvres soldats.

Honnêtement, je les plains et je suis bien content de ne pas être sous son autorité.

Ensuite, il y a la Voix, mais il est extrêmement vieux et on ne lui connaît aucune liaison.

Vu son âge, il pourrait être là avant même la création de la première femme.

Puis l’Oreille, mais il est tellement secret, qu’il ne parle jamais de lui.

Je ne sais absolument rien de sa vie privée et je doute même qu’il en ait une. Et si j’étais au courant, je suis sûr que j’aurais des problèmes avec ses espions.

Enfin, l’Esprit, un des plus mystérieux membres de la Main et je ne sais pas grand-chose de lui ou d’elle d’ailleurs. Je ne me sens vraiment pas de lui demander conseil.

Voilà, j’ai fait le tour de mes collègues et je lui dis :

Tensai ne le fait pas exprès, enfin pas vraiment. Tu as déjà vu un Terrarrus ? Ce sont des « nettoyeurs ». Dévorant les cadavres pourrissants, il est bien rare de le voir dévorer une proie fraîche ou vivante. De la taille d'un véritable titan, cette créature fait très peur au premier coup d'œil, mais celle-ci ne passera quasiment jamais à l'attaque inutilement. Pourtant tout le monde à peur d’eux, car ils sont impressionnants, et bien c'est pareil pour l’Empereur, sans compter que lui, il est fier d’inspirer la terreur, je dirais même que c’est son moyen de gouvernance.

Elle écouta les présentations avec attention, puis livra enfin son analyse :

- Ce que j'en retire, c'est que c'est probablement l'Oreille le mieux placé pour te répondre. Tu ne sais rien de sa vie, certes. Mais en ce qui concerne les autres, tu sais qu'ils ne peuvent pas t'aider. Je pense qu'il serait peut-être une bonne idée de lui en parler... Si vous vous entendez suffisamment bien pour aborder de tels sujets.

Puis il lui fit une description de l'Emprereur et de ce qui lui semblait être son peuple. Le moins qu'elle puisse dire, c'était qu'elle n'avait pas enve de le rencontrer. Rien que cette description lui faisait peur... Elle se blottit contre son compagnon, l'invitant à refermer ses bras sur elle. Il n'y avait pas à dire, c'était là qu'elle se sentait en sécurité.

- Ce n'est pas une image très flatteuse que tu me donnes là...

Mais justement... S'il était si terrible, il ne fallait surtout pas s'opposer à lui. À présent, restait à savoir s'il voudrait être présent. Mais il n'était pas correct d'aller le lui demander. Et ils seraient probablement condamnés s'ils allaient contre sa volonté... Rha, c'était un casse-tête !

- Je suis prête à aller voir moi-même tes collègues pour reccueillir leur avis. Nous ne pouvons pas nous permettre la moindre erreur sur ce point.

Finalement, après avoir entendu les diverses possibilités, elle choisit l’Oreille et je suis d’accord avec elle, c’est en effet le meilleur candidat pour lui parler de notre futur mariage. Je lui réponds donc :

Le responsable des services secrets de l’Empire est effectivement le mieux placé pour comprendre la situation et j’irai le voir.

Quand je lui parle de Tensai, elle se blottit dans mes bras, comme un petit chaton effrayé par le vaste monde et je la rassure du mieux que je peux :

Ne t’inquiète pas, il ne restera pas et nous ne le verrons que pour le vin d’honneur. Pense à un vieil oncle acariâtre que tu croises une fois l’année dans une fête de famille et qui te laisse tranquille, tout le reste du temps.

C’est cela, le maître du Reike, c’est l’oncle Philibert. On le supporte malgré qu’il insulte tout le monde, et bien là, c’est la même chose. Maria m’indique qu’elle prête à aller voir mes collègues et je l’embrasse, avant de lui dire :

Tu es vraiment courageuse mon amour, mais il te manque cela.

Je lui montre le tatouage reikois.

Et surtout une bonne raison d’entrer dans le Palais, c’est aussi le demeure du couple Impériale et ne rentre pas qui veut. Le mieux est que tu me laisses gérer cette partie, tu peux me faire confiance pour faire preuve de diplomatie.

J’ai parfois l’impression d’être le seul membre de la Main normal, je ne cherche pas à tuer tout le monde comme la Main, ou à espionner comme l’Oreille, mais juste à pouvoir vivre ma vie de fonctionnaire lambda et partir à la retraite tranquillement. D’ailleurs, en parlant de cela, je lui indique avant un grand sourire :

J’ai également une grande annonce à te faire, je récupère une potion d’immortalité à la fin de l’année. Ce sera toi après, la demoiselle à la vie courte, mais tu auras le temps d’en trouver une également, si tu le souhaites.

Il suivrait donc son conseil et irait poser directement la question à l'Oreille. Elle hocha la tête. Puis rapidement, il lui fit remarquer qu'elle n'avait pas le tatouage de citoyenneté... Merci, elle savait bien qu'elle allait devoir la prendre, cette nationalité. Puis les arguments s'enchaînèrent, pour qu'il finisse par lui demander de le laisser faire. Bien. Dans ce cas, elle se contenterait de préparer la salle comme elle l'avait dit auparavant. Elle se chargerait aussi d'embaucher des musiciens et peut-être des décorateurs, si elle en trouvait. Les dépenses ne représenteraient jamais un frein pour elle.

C'est alors qu'il décida de lui faire une grande annonce. Elle ouvrit de grands yeux, et ne put d'abord pas répondre. Puis elle se racla la gorge et articula :

- Je... C'est... Nous avons donc toute une vie à planifier !

Elle lui sourit, puis, se rejetant en arrière, prit le temps de faire la planche pendant quelques minutes. Après tout, à quoi cela servait-il de se trouver dans une piscine s'ils n'en profitaient pas ?

Cette pause l'inspira, et elle revint donc avec une question :

- En ce qui concerne la musique... C'est certes moi qui l'organiserai, mais as-tu une préférence ?

Et voilà, comment rendre une femme heureuse ? Tout simplement en lui disant que l’on va devenir immortel ! Comme quoi la recette pour le bonheur est finalement assez simple. Je la regarde ensuite faire la planche, réfléchissant intensément et quoi comme la piscine porte conseil, car elle me demande mon style préféré pour la musique et je lui réponds :

J’aime beaucoup la valse.

C’est en effet la danse qui me plaît le plus et où je suis le plus à l’aise. Virevolter avec grâce, tout en suivant le rythme, me donne beaucoup de plaisir. En plus, je pourrais ainsi faire valser Mère sans problème, car elle connaît les pas. C’est à mon tour de lui demander :

Et toi, quel est ton type de musique préféré, pas en tant qu’artiste, mais en tant que danseuse ?

Le violon, c’est sympa, mais tous les styles ne permettent pas de déchaîner sur la piste de danse. J’écoute donc sa réponse, avant de lui faire une seconde demande :

Il y a un sujet d’importance que l’on a déjà évoqué, mais pas encore approfondis, ce sont les enfants. J’aimerais, si possible, en avoir le plus vite possible.

En effet, ma mère commence à se faire vieille et si je veux qu’elle puisse connaître ses petits-enfants, il ne faudrait pas tarder. Les parents de Maria n’ont pas ce problème, ce sont des elfes, donc ils peuvent vivre des centaines d’années, ils auront largement le temps de connaître les vingt prochaines générations, cela va leur coûter très cher en cadeau d’anniversaire d’ailleurs, heureusement qu’ils sont riches. J’attends donc la réaction de ma dulcinée, qui me surprend pas mal, moi qui la pensais prude, elle a accepté de mettre un maillot de bain très osé, alors j’aurais peut-être une réponse qui me laissera tout pantois.