Ref ailes
Melorn, merveille parmi les cités, dernier vestige et joyaux d’un Royaume déchu. Il serait criminel de repartir sans un souvenir, n’est ce pas ? Au détour d’une ruelle parfaitement respectable, vous tombez sur une bien étrange petite boutique, dont les dorures et quelques bois vernis en vitrine ont su capter votre attention.
Vous pénétrez alors dans l’échoppe, bien plus grande en réalité qu’elle ne le paraît depuis l’extérieur. Bien que sa taille réelle soit grandement faussée par la quantité démesurée d’objets qui s’y trouvent. Toutes les tailles, toutes les matières et toutes les formes s'amassent dans un étrange bordel-organisé qui vous laisse tout de même la place de circuler entre les étagères. Vous ne vous privez alors nullement d’admirer en détail, les moindre pièces de cette étrange collection, ou meubles en bois ancien côtoient instrument de cuivre et.. petite cuillère ? L’outil semble d’un métal tout à fait banal, le manche est même un petit peu tordu. Vous êtes presque certain d’avoir la même dans votre cuisine. Et amusé par cet objet d’une outrageuse banalité, vous ne prêtez guère attention aux frémissements d’une silhouette qui se glisse entre les allées mal éclairées. Vous vous apprêtiez à saisir le couvert, lorsqu'un merle sortie de nul part vous picore la main l'air contrarié, et qu'une voix profonde aux chaudes notes estivales résonne juste derrière vous.

- “Si j’étais vous j’éviterai de la déranger, elle se plaît bien ici.”

Sur votre gauche, une silhouette se tient près d’une horloge en acajou, au tic tac retentissant. Elle est imposante, inquiétante et ses contours difficilement définissables, si on considère la semi pénombre qui règne sur les lieux. Mais lorsque le maître des lieu s’avance, un tournevis dans les mains qu’il dépose sur une commode sans même vous accorder un regard. Vous découvrez un homme au visage fin, a la peaux mate et aux traits presque androgyne qui auraient presque puent vous tromper si sa voix profonde ne vous avez pas interpellé plus tôt. Enveloppé d’un large châle couleur lilas et d’une cape noir qui semble aspirer toute la lumière alentour. Et rends d’autant plus visibles les nombreux bijoux et ornements qu’il porte, de sa ceinture, jusqu’au bout de ses oreilles en pointes. Ses doigts sont fins et délicats, suggérant un physique modeste. Et en effet si vous considérez l’étrange énergumène un instant, vous remarquerez que ses amples vêtements ainsi que le large chapeau noir qui dissimule son visage, lui confèrent une carrure qu’il n’a pas. Et lorsqu’il se tourne enfin vers vous, sous son grand chapeau deux iris aussi pâles que la lune au milieu d’une nuit sans étoiles, vous fixent avec curiosité.
- Que puis-je pour vous ? Un grand sourire vient fendre un visage aux traits fins, sur lequel retombent quelques boucles noires de jais, aux reflets iridescents similaires aux plumes des corbeaux. D’ailleurs, sous ses yeux.. serait ce.. des plumes ? Thème astral ? Horoscope du jour… non non n’en dites pas plus, je sais ! conclut t-il tandis que les cartes glissent en cascades entre ses doigts fins.
Et alors qu’il se retourne pour farfouiller entre les rangées meubles, vous distinguez une paire de fines ailes noires, aux écailles tout aussi iridescentes, à la manière de celle d’une libellule.
Ainsi, en deux temps trois mouvements, quelques pièces échangées vous vous retrouvez à la porte de la boutique. Avec un main, une miniature de Melorn sous un dôme de verre, sous lequel tombent quelques flocons. Et c’est ainsi que vous repartez, souvenir en main, une relique vous assurera chance et fortune si vous la retournait le 13 ème vendredi de ce mois ci vous a t’il dit. Le vendeur s'est également senti obligé de précisé qu'elle se réjouissant de voyager.... bizarre pour un bout de verre. Une bien étrange boutique, avec un commerçant tout aussi bizarre.

Et dans la boutique, tout est parfaitement rangé, parfaitement splendide, parfaitement à sa place.



Extravagant et Facétieux :  Pleins de manières et d’obsessions toutes aussi étranges que son apparence. Larsen est un excentrique, et s’il est d’un naturel tranquille, il n’hésitera pas faire preuve du plus grand dynamisme pour atteindre son objectif du moment.  Il peut également faire preuve d’une arrogance certaine, qui ne manquera pas d’en agacer quelques uns.

Egoïste : Ici, nul besoins d’élaborer. Le Fae ne pense qu’à lui, et ses précieux trésors.  Et tout ce qui ne sert pas ses intérêts est au pire terriblement ennuyeux, au mieux inutilement dangereux.  Et s’il s’intéresse à votre histoire, c’est sans aucun doute parce qu’il a quelques choses a y gagner, babiole improbable ou connaissance intellectuelle. Mais ne soyez pas offensé s'il montre peu d'empathie, d'un point de vu intellectuel du moins, l'antiquaire aime les bonnes histoires.

Curieux et Bavard : Du fond de sa boutique, au détour d'une allée, ou de ce que lui racontent quelques espions à plumes qui passent par là, Larsen aime observer les gens. Et si nécessaire, n'hésite pas à poser de (trop) nombreuses questions pour déterminer les rouages invisibles qui régissent leur fonctionnement.

Esthète et Sentimental :  S’il est indéniable qu’à la manière d’une pie qui se laisse séduire par tout ce qui brille un peu trop, Larsen est attiré par les belles choses. Des broderies dorées, aux  artefacts de magie anciens, en passant les objets d’art, chacun d’eux possède une place de choix sur ses étagères. Où ils côtoient, cailloux brillants, petites cuillères et autres banalité qui de par leur histoire, et émotions ont sus retenir l’attention du Fae. Qui peut en effet trouver un attrait certain chez les objets des plus communs, pour peu qu’ils aient quelque chose à raconter.

Avide et Matérialiste :  S’il est bien antiquaire, un commerçant donc. Larsen et un sentimental avant tout. Et il peu soudainement se montrer réticent à se séparer de certaines reliques. Il arrive donc que sa boutique fasse plus office de musée d’exposition personnelle que de réel commerce. Mais les affaires sont les affaires, et l’antiquaire y trouvera toujours son compte, en se débarrassant d’un autre objet dont la compagnie lui est devenue désagréable, ou avec une petite escroquerie.

- Le Compas

L’arrière  boutique est plongée dans une semi obscurité, ou seule brille la petite flamme de la maigre bougie que l’antiquaire tient avec précaution entre ses mains, comme s’il s’agissait d’une petit animal qu’il ne fallait pas effrayer. Sa lumière est faible mais suffisante, il n’a pas besoin de voir, pour savoir que chaque chose est à sa place.

Ses longs doigts fins parcourent les étagères, et s’arrêtent un instant sur une petit cylindre cuivré, dont un plaque en verre laisse entrevoir les deux aiguilles qui tressautent en dessous, et dont les mouvement sont rendus frénétiques par la présence de quelques grains de sable dans l’aiguillage. le dos de l’objet est marqué d’un oiseau fin, la queue en V. Une Hirondelle.

Un vieux compas de navigation, celui des Hirondelles, une tribu nomade du reike qui se déplace de nuit à travers le désert en suivant le vol des oiseaux migrateurs, des lunes durant. Soir après soir, jusqu’au qu’un jour, ils disparaissent par delà les dunes, pour ne plus jamais revenir. La fin d’une ère avaient dit les anciens. C’est ainsi que prit fin le vole des Hirondelles. Le regard de larsen se perds un instant lorsqu’il songe à sa tribu d’origine, celle de sa mère, Larissa, la guérisseuse. Celle dont les pas et la quête de connaissance les  mèneront loin des dunes de sables, des confins du désert jusqu’à l’université de Drakstaang, puis aux portes de Melorn, des années plus tard..
Laissant le compas reposer sur l’étagère, l’antiquaire passe près d’une commode ou divers bijoux et ornements reposent sur un présentoir, l’un d’eux dans un des tiroirs échappe à son regard.  Celui là, Larsen n’a pas besoins de le toucher, où même de le voir, pour le trouver, et pour savoir qu’il est insatisfait.  Il sent comme les lourdes soirée d’été, juste avant qu’un orage. Ce n’est pas là qu’est sa place. Mais il est important, trop important pour risquer d’être perdu. C’est la raison pour laquelle il l’a gardé si précieusement toutes ces années. C’est un cadeau, un cadeau qui ne lui était pas destiné. Un petit sac d’herbes aromatiques du désert, fermé d’une bague en argent. Offert par Larissa à Réha, une elfe médecin de Melorn, son mentor à l’époque. Il n’aurait pas dû le prendre, mais il l’a gardé pour se souvenir de ce temps là, de leur arrivée à Melorn, d’une époque tranquille. De Réha et de sa mère. Au cas ou  un jours elles disparaitraient, elles aussi.

En ce temps là, la passion qui animait les deux femmes était bien étrangère à Larsen. Aujourd’hui encore, la médecine ne l’intéresse guère. Car Larsen se passionne pour les objets inanimés. Bois sculpté, fers forgés, minerais bruts, utilitaire où décoratifs, magique ou non. Les matières utilisées, les mains entre lesquelles ils sont passés, les lieux qu’ils ont visité, sont autant de secrets et d’histoire que Larsen se plaît à découvrir.

Et l’histoire de ce petit sachet d’herbes sèches, est trop précieuse pour être oubliée, peut importe son mécontentement .

Il se fait tard, et dans la boutique, la flamme de sa bougie se fait plus timide. Mais toujours bien présente, assez pour faire danser quelques reflets sur un objet de métal incurvé, prolongée d’une tige, posé près du comptoir. Il n’a rien à faire là, mais celui aime voyager, et l’antiquaire le déplace chaque jour. Car c’est son bien, le plus précieux de tous. Inestimable; parce qu'il lui a offert. Et ce, bien des années après que Larsen ait tenté de le lui dérober…. leur histoire remonte à bien des années maintenant. Lorsque qu'il se plantait devant une fenêtre des heures durant, en observant les allées et venues des passants. Elle n’avait pas mis longtemps à retenir son attention. cette petite cuillère à thé solitaire au bord d’une fenêtre voisine. Celle d’une bien étrange boutique.
Larsen l’observa ainsi pendant des jours. sous la pluie, ou sous le soleil de plomb. Et il songea qu'elle devait se sentir bien seule. Le rebord d’une fenêtre n’est pas un endroit pour une cuillère à thé. Alors je jeune fae décida que c'en était assez. Il eut vite fait de se faufiler dans le jardin du voisin pour y rencontrer le couvert délaissé, et mettre fin à sa solitude. Mais aussitôt qu’il s’en saisit de la cuillère solitaire. Un elfe aux longs cheveux cendré, apparut dans l’encadrement de la porte et maudit “ Voleur ! Oiseau de malheur” et un battement d’aile, le jeune Fae s’était trouvé changé en corneille.
La malédiction prit une bonne semaine à être levée. Une bonne semaine et bien des efforts. Ceux du vieux mage, qui dût se remémorer la marche à suivre, et des efforts de la part de Larissa et Réha pour résister à l’envie d’étriper ce vieux sénile. Mais tout finit par rentrer dans l’ordre, enfin presque, quelques plumes perdurent encore aujourd’hui.
Il faut dire que le vieil antiquaire était peut- être presque aussi ancien que les murs de la cité. Et aussi puissant qu’il fut, il n’avait définitivement plus toute sa tête. C’était un excentrique, un peu lunatique mais passionné de magie, d’artefact maudits et d’antiquité. Sur qui des milliers d’années de recherches et d’expériences avaient fini par lui grignoter un peu la cervelle. Assez, pour qu’après ce regrettable incident, il ne finisse par ce prendre d’affection pour cet étrange gamin, qui murmurait à l’oreilles des petites cuillères.


Trop dissipé pour rejoindre l’Académie, et pas plus intéressé que ça. C’est par le vieil Antiquaire que larsen fût formé. Arcanes, analyses et création d’objets magiques sont autant de compétences qu’il apprit du vieil elfe. Un professeure étrange, pour un élève tout aussi bizarre. Ses années de formations furent parmi les meilleures de son existence. Mais l’antiquaire se faisait.. vieux, encore et toujours un peu plus perdu, un peu plus ailleurs. Et finalement, se fût une expérience un peu plus loufoque que les autres qui eut raison de son professeur. Dans le même temps, la Guerre contre les Titans éclata. Larissa et Réha étaient parmi les mages et érudits volontaires pour porter mains forte au Reike. Et Larsen, n’ayant que peu d’attache matérielle ou spirituelles en dehors de cette modeste boutique, décida de [rester](http://rester.De). De reprendre la modeste boutique de son mentor, et de veiller sur tout ses trésors.

***

Le Fae aux ailes d’onyx resta encore un long moment, assis sur le comptoir  près de la bougie vacillante. Et il resta ainsi à ses cotés, jusqu'à ce qu’elle soit endormie.

La Pègre : En temps que commerçant, larsen est amené à côtoyer du monde. Et en bonne commère, il se tient  généralement au courant des ragot. Il n'hésite pas non à envoyer quelques aillées à plumes voleter dans les allées. Ces informations, Larsen est prêt à les partager avec n'importe qui, mais elles ont un prix. De même, s'il désire quelque chose, il n'hésitera pas à fricoter avec la Pègre pour se le procurer.


Melorn  :  En tant que commerçant, Larsen participe à son échelle à la vie de la cité. Avide, il n'hésite pas non plus à commercer avec les touristes contres quelques pièces d'or. Sait on jamais ça pourrait toujours servir.