Je ne suis pas très grande, élancée et bien proportionnée, avec une silhouette athlétique qui révèle ma forme physique bien entretenue. Mes muscles sont définis, sans être excessivement saillants, témoignant de ma discipline et de mon engagement dans une activité physique régulière.

J’ai une chevelure brune, qui peut être naturellement ondulée ou lissée, me donnant un style à la fois élégant et dynamique. Mes yeux verts, étincelants et expressifs, ajoutent une touche captivante à mon apparence. Ils peuvent parfois changer de teinte en fonction de la luminosité, allant du vert émeraude au vert olive.

Mon visage est gracieux, avec des traits doux et bien définis. Je possède un sourire chaleureux et radieux qui illumine mon visage. Mes sourcils sont bien dessinés, mon nez est d'une forme délicate et sa bouche est ce que je qualifierais de normale. Je porte une élégance naturelle dans mon allure et mon style vestimentaire dû à mon rang. Mais je préfère opter pour des tenues confortables et décontractées lorsque je suis active. Ma présence confiante et ma joie de vivre transparaissent dans ma démarche assurée. On me dit charismatique, je me dis plutôt bien servie par la nature, je ne vais pas m’en plaindre.

J’entretiens une relation complexe avec mes frères aînés. D'un côté, je les admire et les respecte, mais d'un autre côté, je me sens en compétition avec eux pour prouver ma valeur et gagner la reconnaissance de mon père. Je m'efforce de me démarquer et de montrer que je peux être aussi capable, voire plus, dans les domaines militaires.

En grandissant dans un milieu militaire, j’ai dû m'adapter à diverses situations et environnements. Je suis capable de faire preuve de flexibilité et de m'ajuster rapidement aux changements. Derrière mon caractère fort et déterminé, je suis plutôt sensible émotionnellement, surtout lorsqu'il s'agit de ma famille, de mes proches mais surtout de mon père. Je tiens à maintenir des liens étroits malgré les différences d'opinion ou les tensions.

Je suis la cadette d’une grande famille, d'une maison de nobles militaires autrefois prospère du Protectorat de Mael, le Comte Alessandro, dont la richesse et la réputation avaient jadis brillé à travers la fédération de Shoumeï depuis des générations. Mon statut de fille cadette m’a offert l’opportunité, que mes cinq autres sœurs n’ont pu pour certaines ou n’ont voulu recevoir pour d’autres, une éducation militaire stricte en raison de la tradition familiale, au même titre que mes frères. De par mon caractère frondeur et dotée d’une « intelligence d’homme » selon mon père, il me sentait compétente dans l'art de la guerre, des tactiques militaires et des stratégies de combat, bien que je ne sois pas destinée à prendre la tête des forces familiales. Cela l’amusait et ce n’était pas pour me déplaire. Je fus la plus douée à l’épée de par ma petite taille et mon agilité.

Cependant, le destin avait pris un tournant tragique pour ma famille. Des investissements malheureux, des dettes accumulées aux jeux et dans les bordels sans compter sur une série de revers financiers, avaient entraîné la ruine de notre maison, laissant derrière elle un avenir incertain et surtout une honte pour des divinistes normalement exemptes de défauts visibles du moins.

Confronté à la détresse financière, mon père cherchait désespérément un moyen de redresser sa situation. C'est lors d’un repas mondain qu'il rencontra le riche et influent Baron Lorenzo de Benedictus, un homme veuf ayant perdu son héritier, bien plus âgé que lui et dont la richesse dépassait l'entendement. Le Baron était captivé par ma personne et vit en moi une opportunité de s'attacher à une famille autrefois puissante malgré notre déchéance actuelle. Il nous rendit visite très souvent et nous invita régulièrement en insistant sur l’importance de ma présence.

Sachant que sa fortune pouvait être sauvée en me liant à cet homme puissant, mon père prit une décision difficile mais pragmatique. Il décida de me faire quitter les rangs de l’université de Mael ou je suivais mon cursus avec une jeune noble de la campagne de Mael, Myriem de Boktor, pauvre orpheline au demeurant. Mon père fit ce choix pour que nous nous voyions le plus souvent possible et de finir par me promettre à cet homme, espérant ainsi restaurer la prospérité de notre famille et lui garantir un avenir stable malgré les sacrifices que cela impliquait pour moi.

Quant à moi, passionnée et indépendante, qui rêvais de liberté et de pouvoir façonner mon propre destin, bien que j’aimais profondément mon père et comprenais les enjeux auxquels ma famille était confrontée, l'idée d'être unie à un homme que je ne connaissais que trop peu, que je n'aimais pas et bien plus âgé que moi, m’emplissait d'anxiété et de colère face à cette injustice. Je me sentais piégée entre mes désirs de carrière martiale et la responsabilité envers ma famille. Alors je ne pouvais déverser mes doutes et mon désespoir qu’à mon amie Myriem qui me comprenait, mais m’encourageait à sauver l’honneur de mon père, de son héritier et de ma famille, elle était bien plus diviniste que je ne le serai jamais. Nos correspondances cependant étaient importantes à nos yeux.

Alors que le jour de la cérémonie approchait, je me débattais avec mes émotions contradictoires. Je cherchais le courage de parler à mon père de mes sentiments, de lui exprimer mes craintes quant à cette union forcée, mais je craignais également d’affliger mon père avec mes états d’âme. Lui qui ne cessait de me dire que j’ai le caractère le plus fort derrière un visage doux, la plus grande arme qu’une personne de mon sexe pouvait posséder. Je me devais de garder cette image à ses yeux, lui qui s’était targué d’avoir conclu un mariage très lucratif et avantageux. Il m’avait vendu contre toutes ses dettes et un renflouement des caisses très généreux. J’ai pu jouir d’une rente confortable qui serait triplée lorsque mon ventre donnerait un héritier… Au détriment de mon bonheur.

Dans le grand domaine tranquille, le jour de mes 18 ans, le mariage avait été célébré avec faste et ma joie toute mesurée. A leurs yeux, j’étais la mariée jeune et rayonnante de beauté avec un homme plus âgé plus fier que jamais de m’avoir à son bras. Nous étions entourés de nos amis et familles, tous ravis de célébrer cette union.

A mesure que les invités partaient, ayant trop bu lors des festivités et j’avoue l’y avoir poussé, mon époux se montrait clairement en état d'ébriété. J’étais angoissée par la suite qui m’attendait, emmenée par les femmes dans la chambre, préparée et parfumée comme une putain. J’étais consciente des raisons de cette nuit de noces qui devait être consommée. Malgré son désir de partager ce moment spécial avec moi, les circonstances de son âge avancé et de l’alcool dans lequel il baignait, avaient été la cause de son incapacité à honorer notre mariage ce soir-là. J’ai pu profiter d’une nuit sans voir mon intimité être profanée malgré moultes tentatives de sa part.

Mon époux était un homme passionné de chasse et passait la plupart de son temps à traquer le gibier dans les vastes forêts qui entouraient son domaine. Il était réputé pour être excellent, mais il était également connu pour sa témérité et son manque de prudence lors de ses excursions de chasse.
Le lendemain de nos noces, il organisa une grande partie de chasse en mon honneur. Les invités les plus éminents étaient présents pour l'occasion, et l'excitation était palpable dans l'air. La chasse commença tôt le matin, et les chasseurs se dispersèrent dans la forêt avec leurs chiens et leurs faucons.
Alors que la journée avançait, il se lança dans une chasse frénétique, traquant un majestueux cerf à travers les bois. Aveuglé par son désir de capturer le trophée afin de me l’offrir comme cadeau de mariage, il se précipita dans une partie dangereuse de la forêt, ignorant des avertissements de ses compagnons de chasse.
Au moment où il repéra le cerf, il tira son arme avec empressement et l'abaissa, mais son geste maladroit le déstabilisa, et il trébucha sur une racine cachée sous les feuilles mortes. Le coup manqua sa cible, et il chuta lourdement sur le sol.
Ses compagnons de chasse accoururent pour le secourir, mais il était trop tard. Le Baron réalisa avec horreur qu'il ne pouvait plus sentir ses jambes. L'accident avait gravement endommagé sa colonne vertébrale, le laissant paralysé de la taille aux pieds.
On ordonna qu'on le transporte immédiatement dans le manoir et fit appeler les meilleurs médecins pour le soigner mais refusa tout soin magique, croyant que sa chute était un signe des divins. Malheureusement, malgré leurs efforts, il resta handicapé.
Toute sa richesse et sa position ne pouvaient régler son lourd et intime fardeau qui s’était définitivement installé: il était impuissant et ne pouvait plus concevoir d'héritier. Nul ne devait connaître la vérité. Un secret et le silence achetés au médecin, et moi ? Je me délectais de cette situation. Je ne partageais sa couche que deux fois par semaine, pour l’illusion auprès des domestiques.

Il était le dernier membre de sa famille et portait le fardeau de perpétuer leur nom et leur héritage. Malheureusement, le temps et l’accident avaient eu raison de sa vitalité, et il n'avait plus l’espoir d'avoir un enfant au cours de sa vie. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une tristesse persistante en pensant à l'avenir. Il ne voulait pas que son nom et son héritage disparaissent avec lui. Un jour, après de longues réflexions, il décida de me parler de ses inquiétudes. Il m’exposa ses sentiments avec honnêteté, craignant que je ne le rejette ou ne me sente obligée de répondre à sa demande. Il souhaitait que je me trouve un amant, qui ? Cela l’importait peu et ne souhaitait pas connaître l’identité de ce donneur de fluide corporel. Ainsi, il pourrait avoir cet héritier qui serait aux yeux de tous, son enfant. J’étais horrifiée et surprise par cette proposition. Cependant, je l’acceptais, mais au fond de moi, je rejetais vivement cette requête. Jamais je n’ai cherché le moindre réconfort auprès d’un homme, ni même un géniteur. Mon plaisir se trouvait dans cette liberté enfin retrouvée malgré mes chaines qui me liaient à mon époux jusqu’à mes vingt quatre ans.

Puis vint la guerre, les Titans… Tous les mâles de ma famille partirent au combat. Mes sœurs elles, ont fui. Ma mère n’était déjà plus de ce monde depuis trois années. Nous devions fuir. Le baron et moi projetions de quitter le domaine qui n’était plus en sécurité trop proche de Benedictus en ruine. Il avait déjà renvoyé le peu de domestiques qui étaient restés. C’était là ma seule chance, l’unique moment où je pouvais me libérer totalement de lui. La voiture nous attendait et je vis ce vieil homme au bord des escaliers, assit sur cette chaise que j’avais en horreur tout comme l’estropié qui l'occupait. Il n’était pas un mauvais bougre, il avait été plutôt bon avec moi. Mais les années n’avaient pas été bonnes et jamais je n’ai pu ressentir le moindre amour pour lui. Je me suis approchée lentement pour enfin le pousser dans cet immense escalier et la chute lui fut fatale. Un malheureux accident, conclura-t-on…

C’est ainsi que je suis devenue une jeune veuve honteusement riche et libre. J’ai dû abandonner le domaine, ne sachant où aller. C’est alors que l’image de ma chère amie Myriem me revient. Nous avions à mes débuts de femme mariée, une correspondance riche et soutenue mais qui, au fil du temps, s’est tarie. Le courrier s’est retrouvé sans réponse jusqu’à ce que mes missives me reviennent. Mais je m’étais décidée à la retrouver.
Cependant je devais survivre et je fis comme bon nombre de mes concitoyens, j’ai quitté les terres dévastées de la fédération de Shoumeï pour gagner ce que j’espérais être un havre de paix : la République.

Je m’installais à Liberty, achetais une maison aisément, mis mes fonds en banque, et commençais une nouvelle vie en République. Je découvris qu’ici je pouvais poursuivre mes apprentissages et devenir le soldat que je rêvais d’être ? Une liberté nouvelle s’offrait à moi. La politique reine en ce pays était un monde à découvrir aussi. La guerre se termina quand le couple impérial du Reike terrassa un titan. Le début d’une nouvelle ère pour un monde en Cendres.

Maintenant que je séjourne à Liberty,  j'ai pris l'habitude et j'aime  passer mes nuits en ville, furtive sur les toits à observer. Une vie nocturne que je n'aurais jamais pu avoir à Shoumeï.

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