DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Destra

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Anha zhavvorsa [Tensai] RV9zEr1
    Gazette des cendres
    Automne 2023
    Lire le journal
    #4
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Poussière Divine - Groupe 1 & 2
    Derniers sujets
    Trois pour un [Sixte]Hier à 23:11Sixte V. Amala
    Lyra Leezen | La SénéchaleHier à 22:20Lyra Leezen
    Une naine peut en cacher une autre Hier à 21:05Alaric Nordan
    Forger des liens - Kieran Hier à 20:47Ayshara Ryssen
    Morrigan Athelwood (terminée)Hier à 20:38Morrigan Athelwood
    Assiduité à l'Université [PV Cyradil]Hier à 20:34Cyradil Ariesvyra
    Sanguis et umbraeHier à 20:31Ellana Blackwood
    2 participants
    Aller en bas
    Impératrice-dragon du Reike
    Impératrice-dragon du Reike
    Ayshara Ryssen
    Ayshara Ryssen
    Messages : 255
    crédits : 12740

    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal bon
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t202-l-imperatrice-dragon#612
  • Lun 4 Sep - 12:34

    L'Impératrice dragon aux responsabilités aussi lourdes que les montagnes du nord, quittait à peine la salle du Conseil de la Main lorsque ses pas la guidèrent, presque malgré elle, vers les appartements royaux. Là, niché dans son berceau d'ébène et d'or, gisait Draknys, son premier-né, sa chair et son sang, mais surtout, hélas, sa plus grande préoccupation de ces derniers jours. Le petit dragonnet, d'ordinaire si pétillant de vitalité, semblait avoir été dépouillé de ses énergies par une force mystérieuse, n'étant plus que l'ombre de lui-même.
    Durant une semaine interminable, le jeune prince d'à peine trois printemps avait perdu de son ardeur vitale, de son poids, et principalement, de cette étincelle jaillissant de ses prunelles, celle qui faisait tant la fierté de sa génitrice. Des guérisseurs émérites, des sages, des experts en magie ésotérique en provenance des quatre coins du continent, nombreux avaient été convoqués dans le plus profond des secrets afin que le peuple ne s'inquiète pas de cela. Et, malgré tous les efforts investis, les connaissances vastes et variées de ces personnes réputées n'avaient rien apporté de positif, sinon un silence embarrassé, une absence de solution qui résonnait comme un écho cruel à l'intérieur du cœur dévasté d'Ayshara. Oui, leur impuissance n'avait fait que renforcer les ombres de crainte et de désarroi qui obscurcissaient son esprit. Que pouvait-elle faire, elle qui commandait une nation entière, elle qui inspirait les gens à se battre pour leur patrie bien-aimée, elle qui se plaisait à déjouer les affres du destin, mais qui demeurait, devant ce lit, autant démunie qu'une pauvre paysanne face à une maladie inouïe ?

    S'approchant du berceau, elle étendit sa main, d'une délicatesse calculée, pour effleurer le front de l'écailleux héritier. Il ne bougea point. Son sommeil paraissait si profond qu'il en était pratiquement irréel. Le regard triste, la vosdraak se surprit à imaginer le pire des scénarios, un scénario que nul au sein de ce château n’espérait. Son cœur, cette forteresse qu'elle pensait solidifiée avec le temps, se lézarda sous le poids de l'incertitude et de la peur. L'avenir, qui pour elle avait toujours été une mer à naviguer, une bataille à gagner, se muait en un tunnel obscur où l'issue menaçait désormais de s'évanouir au beau milieu des ténèbres épaisses.

    * Et si je te perdais ? * Se demanda-t-elle en son for intérieur, la question roulant au fond de sa tête telle une pierre dans un abîme sans fond. Au fil des années passées à régner en symbiose aux côtés de Tensai, elle avait croisé le fer contre des adversaires inimaginables, déjoué les complots de perfides traîtres et vogué à travers des crises où chaque instant la mettait sérieusement en danger. Pourtant, dans cette chambre envahie par un pesant silence, elle se trouvait désarmée face à un ennemi insaisissable, une menace énigmatique que ni la ruse, ni la force, ni même la sagesse ne semblaient pouvoir contrer. Et le pire dans tout cela, c'est qu'elle devait continuer de garder la tête haute devant ses sujets, de ne pas démontrer quelconque signe de faiblesse psychologique. Parce que sinon, on la remettrait en cause immédiatement, on la dénigrerait, on lui dirait qu'une femme ne peut occuper de pareilles fonctions... Tranquillement, l'angoisse liée à ses responsabilités familiales et de souveraine la gagnait.

    Était-ce l'incarnation cruelle d'un dilemme entre la mère et la monarque d'un grand empire ? Les deux se bousculaient en elle, chacun réclamant une priorité difficile à mesurer. Négliger l'un, signifiait souvent la perte de l'autre. Parfois, les fardeaux de la gouvernance et de la maternité pesaient lourds sur ses frêles épaules.

    Un soupir s'échappa timidement d'entre ses lèvres. Éclairée par la lueur douce et vacillante d'une bougie de cire parfumée, l'épouse du Conquérant s'assit délicatement près du berceau de son fils souffrant, les yeux gorgés d'eau. À ce moment-là, cette banale chambre aux murs brodés de l'histoire de son peuple se réduisit à un simple espace de paix et recueillement. Sa bouche s'ouvrit, murmurant mélodieusement les paroles d'une berceuse qu'elle avait pensé pour le dragonnet.

    Anha vekhak m'anhaan zhavvorsa, laz vosma, noreth,
    Yer astat mezhah haji chomokh drozhat.
    Haji noreth ray vosma, haji k'athijilares ray k'elisi,
    Athdrivar anhaan haji noreth vosma anha vekh.

    Noreth chiorisi haji rek drozhat,
    Zhey, yer zhey noreth laz chomokh anhaan astat.
    Haji rek vohharoon lajak yeri k’elisi,
    Anhaan astat vos kash yeraan, anhaan laloon.

    Chiori ray anhaan adoroon yeri haz,
    Kemikhe ray virsraat yeri rhaesh.
    Yeri anha haji rek mahrazh, haji torga,
    Yer zhey mahrazh yeraan virsrak jin.

    Noreth ch'ath, noreth jin, anhaan san virsraat, anhaan k'ath.
    Jin zhavvorsa haji yeri zhey mahrazh ray rhaesh.
    Anha, anha, yer zhey noreth, rek noreth hatif,
    Ma rek asavvasoon haji yer yeraan haji drozhat.

    La jeune femme termina son chant en langue traditionnelle shierak-quiya en un crescendo silencieux, la dernière note s'évanouissant de façon graduelle et mesurée, laissant derrière elle une sensation palpable de quiétude d'esprit. Ayshara se redressa, contemplant Draknys comme si elle le voyait pour la première fois. Visiblement, le bébé dragon semblait plus paisible, sa respiration moins laborieuse, et bien que la maladie ne fût malheureusement pas encore vaincue, il régnait en ce lieu une sorte d'atmosphère de sérénité et de calme... Mais pour combien de temps ?



    Anha zhavvorsa [Tensai] Wow
    Empereur-dragon du Reike
    Empereur-dragon du Reike
    Tensai Ryssen
    Tensai Ryssen
    Messages : 44
    crédits : 412

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: S
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2323-tensai-ryssen-l-empereur-dragon
  • Sam 23 Sep - 12:02
    Un chant.
    Un chant à la voix cristalline et douce, qui trahit à la fois son amour, sa tendresse, et aussi sa peine pour son enfant.
    Un chant qui cherche à réconforter, à assurer une présence, à donner de l’affection à un être cher.
    Il est impossible pour Tensai de ne pas reconnaître ce timbre si particulier. Cette mélodie paisible, cette chanson prononcée par une mère qui chérit le fruit de ses entrailles ne peut venir que d’une seule personne : Ayshara.

    Le colosse est bien au courant des nouvelles qui concernent Draknys. Frappé par une maladie aussi soudaine que rapide, le dragonnet a dépéri en quelques jours. Pour quelle raison ? Personne ne le sait. Pas même les plus grands érudits ni médecins du Royaume. Beaucoup de docteurs ont défilé pour diagnostiquer le mal du prince-héritier, et pourtant, tous ont fait chou blanc. Leur fils est en effet issu d’une race tellement rare qu’on ne sait pas comment endiguer la maladie qui le ronge. Quelque chose qui fait intérieurement bondir le Conquérant, tant il peste contre sa propre impuissance et celle de ses sujets. Devant tout le monde, l’homme se mure derrière un masque impassible, que rien ne semble pouvoir atteindre. Et pourtant, son inquiétude pour la chair de sa chair est réelle. Il a même permis qu’on épluche toute la bibliothèque royale à la recherche d’un indice sur l’affection qui détruit le petit de trois ans. Il y a de cela des millénaires, le Sekai était peuplé de dragon, Akasha elle-même en était une. Il est donc bien probable que des érudits de l’époque ait consigné le meilleur moyen de soigner la première souveraine du Reike. Mais ces parchemins sont aussi précieux que fragiles, même s’ils ont été recopiés au fur et à mesure des siècles pour qu’on en garde une trace écrite. Il faut les décoder, comprendre les conseils qu’on y prodigue, voir si cela s’applique également au cas de Draknys. Et les choses évoluent lentement. Trop lentement à son goût. Sa fureur, Tensai la contient encore, mais pour combien de temps ? Afin de sauver son fils, il défierait bien le Sekai tout entier. Seulement, par où chercher ? Et qui serait assez sage pour trouver un remède à leur progéniture ?

    D’un pas leste, le roi s’avance. Contre toute attente, le guerrier est redoutablement silencieux, ses pas étant étouffés par les somptueux tapis des quartiers royaux. Au moins, cela permet à la belle Vosdraak de continuer son chant sans être dérangée. Celle-ci est d’ailleurs si concentrée sur le dragonnet qu’elle ne se rend pas compte de son arrivée. A dire vrai, le Drakyn ne manifeste pas tout de suite sa présence : il préfère écouter jusqu’au bout ce chant qui vient de son cœur, et qui a pour unique but de rassénérer leur premier-né. C’est seulement lorsqu’elle a fini de fredonner sa mélodie et lorsqu’elle se redresse pour se pencher vers leur enfant que le dirigeant s’avance dans son dos, pour venir l’enlacer tendrement à l’improviste. Tensai vient refermer ses deux bras contre elle, l’attirant à lui dans geste de tendresse, comme pour la réconforter à son tour à sa manière.

    Tensai n’est pas forcément à l’aise quand il s’agit de transmettre ses émotions ou son amour pour autrui. Le guerrier est mille fois plus doué pour parler par le chant des armes et de l’acier, et seule Ayshara a véritablement réussi à calmer son côté barbare. La part cruelle de son âme ressurgit encore encore de temps en temps quand la colère veut le consumer ou que l'ennui le consume trop au sein du Palais. Pour autant, quand il le souhaite, l’homme sait être doux et tendre. L'Empereur ne le montre pas. Le roi s'affiche davantage comme un chef d'état, comme un commandant des armées, comme un stratège inflexible et froid. Mais si d'aucuns ne connaissent que cette face-là, la soeur de Vaenys, elle, connaît le coeur qui se cache derrière sa carapace. Elle est bien la seule qui a réussi à le réchauffer et à susciter son intérêt, son attention, et son amour, surtout.

    La maintenant dans ses bras protecteurs, le colosse, qui la domine de toute sa hauteur, n’a aucun mal à contempler le berceau de son fils, et son regard sonde son premier-né alors qu’un de ses bras se détache de son épouse pour aller se poser sur la peau écailleuse du dragonnet. L’homme vient caresser son héritier, qui semble avoir désormais un sommeil plus paisible, et le Drakyn se surprend à prendre la parole, à la fois pour lui-même et son âme-sœur :

    - Nous le protégerons.

    Est-ce une certitude ? Une promesse ? Sans doute un peu des deux. Le caractère du Conquérant a comme qualité et comme défaut d’être inflexible. Quand il a pris une décision, bien mal sont ceux qui essaieront de le faire changer d’avis ensuite et lorsqu’il s’agit de la santé des siens, l’homme peut se montrer encore plus terrible. Aujourd’hui, cependant, il refoule sa colère latente, non pas par maîtrise de soi, mais simplement parce qu’il ne veut pas accabler plus que nécessaire Ayshara. Celle-ci n’a pas besoin d’une crise de fureur, celle-ci n’a pas besoin de voir son fils brusquement réveillé et fébrile à cause de l’ire de son père. Aujourd’hui, elle a besoin d’être soutenue, de se sentir écoutée, de se sentir aimée. Trop de fois, le Drakyn s’est absenté du palais pour continuer l’expansion du Reike. Si le dirigeant qu’il est ne regrette pas ce choix, il sait cependant qu’il a posé un lourd fardeau sur les épaules de la belle aux yeux améthystes. Aujourd’hui, l’Empire prend un nouveau tournant grâce à la connivence des membres de la Main et d’un général sur lequel Tensai sait qu’il peut compter corps et âme. Des décisions ont aussi été prises, pour renforcer leur nation et leur pays. Mais maintenant qu’ils savent tous vers quoi ils vont, maintenant qu’ils ont écouté leurs sujets et leurs ministres, il est également juste que le couple impérial prenne du temps pour lui-même, afin de rester fort en temps de paix comme en temps de guerre.

    Caressant un instant son âme-sœur, l’homme dépose un baiser sur ses cheveux, mais bientôt, fronce légèrement des sourcils lorsque la belle croise son regard.

    - Tu as pleuré ?

    Son ton est préoccupé et est plus un constat qu’un reproche. La forçant doucement à se retourner pour lui faire face, il la saisit avec délicatesse sur les épaules, tout en étant prêt à essuyer de potentielles larmes de sa reine.

    - Draknys est fort et n’abandonnera pas sa lutte contre sa maladie si facilement. Il a repris ta force de volonté et ma vigueur, et la dernière chose qu’il souhaite, c’est de voir sa mère souffrir à cause de lui. Il t’aime trop pour cela.

    Portant son regard contre le dragonnet, Tensai continue.

    - Il doit bien y avoir des pistes que nous pouvons explorer. Tu as eu encore des nouvelles des soigneurs et des érudits ? Que t’ont-t-ils dit ? Ont-ils obtenu des résultats ?

    Un léger silence alors qu’un reniflement de leur fils n’attire l’attention des deux parents.

    - Il sent peut-être notre présence, hasarde Tensai. En vérité, il n’en est pas si sûr, vu comme il est plongé dans un sommeil profond, mais il ne le dira pas devant son épouse. Il faut te reposer Ayshara. Le veiller toute la nuit ne t’aidera pas, ajoute-t-il en caressant tendrement ses longs cheveux argentés.
    Impératrice-dragon du Reike
    Impératrice-dragon du Reike
    Ayshara Ryssen
    Ayshara Ryssen
    Messages : 255
    crédits : 12740

    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal bon
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t202-l-imperatrice-dragon#612
  • Jeu 5 Oct - 10:32

    Lorsque les dernières notes de la mélodie qu'elle avait si doucement fredonnées s'éteignirent, Ayshara se redressa lentement, tout son être encore baigné de cette mélancolie qui imprégnait chaque syllabe de sa berceuse. Elle se pencha tendrement vers l'héritier malade, voulant y chercher une once de soulagement ou, peut-être, de miracle. Mais ce fut un autre miracle, plutôt inattendu, qui arriva à elle... Une présence singulière s'approcha, un mouvement subtil dans l'air, une chaleur familière, avant de se sentir soudainement enveloppée par des bras forts et rassurants. Tensai, son époux et le coeur battant de l'Empire, venait de glisser discrètement derrière elle et, sans un mot, la serra fermement contre lui. Ce geste inopiné la surprit agréablement. Ses muscles tendus se détendirent peu à peu sous l'enlacement protectrice et amoureuse de l'Empereur. Et à cet instant précis, un flot d'émotions - encore plus intense que précédemment - lui submergea le cœur. Près de son mari, elle se sentait à la fois puissante et vulnérable. Le Conquérant n'avait jamais été homme de longs discours, mais il savait, à sa manière, témoigner de sa profonde affection envers la belle aux cheveux de lune. Son étreinte disait tout : sa bienveillance, son soutien, sa promesse silencieuse de faire face ensemble à cette épreuve qui les accablait tant.

    Un frémissement la traversa en comprenant que son bien-aimé expérimentait très certainement cette même peur latente, cette angoisse en voyant leur unique fils amoindri. Cependant, il semblait avoir choisi de transcender sa propre affliction pour la réconforter, pour lui assurer de sa présence constante. Lui montrer qu'ils sont unis au sein de ce terrible tourment. Deux âmes soudées par les fils du destin, deux cœurs battant à l'unisson au nom de leur progéniture et de leur peuple. Un soupir mêlé de gratitude et de tristesse s'échappa de ses lèvres. Elle ne pouvait espérer mieux que la présence de son époux, son allié le plus fidèle et indispensable. Doucement, la souveraine posa sa petite main frêle sur celle du drakyn, entrelaçant ainsi leurs doigts, cherchant à lui communiquer au-delà des mots toute sa reconnaissance et sa tendresse. Là, sous la lueur tamisée des bougies ornant la chambre, ils n'étaient plus l'Empereur et l'Impératrice du Reike, mais simplement un homme et une femme, fusionnés dans la douleur et l'amour, devant un avenir imprévisible.

    Oui, ils le protégeraient. Ils feraient tout afin de trouver la solution à l'effroyable mal qui empêchait Draknys de profiter de la vie.

    - Mon amour... Murmura-t-elle, prenant grand soin de ne pas trop élever la voix, histoire de ne pas déranger le sommeil désormais paisible du bébé dragon.

    Elle se laissa caresser par le toucher expert du Roi, la chaleur de son étreinte agissant tel un baume sur son cœur meurtri. Un léger frisson la parcourut quand elle sentit la douce pression de ses lèvres sur ses cheveux. La dragonne leva son visage vers son âme sœur, leurs regards s'accrochèrent, et elle perçut aussitôt le spectre d'une inquiétude dans les yeux rougeoyants du Ryssen... Une lumière de préoccupation qui la fit se voir toute petite. Puis, la question fatidique fut prononcée. Avait-elle pleuré ? La belle ne répondit pas immédiatement, pivotant face à l'imposant guerrier sous l'impulsion presque délicate de ses mains. Ses joues s'empourprèrent d'une discrète teinte rosée. Ses paupières se baissèrent, ses longs cils jetant une ombre sur ses pommettes, camouflant sommairement la preuve de sa tristesse. Elle ressemblait à une fleur fragile sous la rosée du matin, ses pétales humides témoignant silencieusement de la souffrance qu'elle essayait de cacher.

    Dans tous les cas, Tensai avait raison. Elle ne devait pas montrer sa douleur à leur garçon. Il ne fallait pas qu'il voie le chagrin qui l'envahissait. Néanmoins, cela n'avait rien de facile. Parfois, les émotions surgissaient sans qu'on leur demande quoi que ce soit. Et... Les Astres pouvaient-ils vraiment empêcher une mère de pleurer son enfant ? Les Ancêtres, ceux qui les regardaient par-delà les cieux, comprenaient-ils ce qu'ils vivaient ? Ayshara n'était pas la plus grande pratiquante du shierak du Sekai, mais... Durant ces moments de peine, elle aimait croire au réconfort ainsi qu'à la protection apportés par le Soleil, la Lune et les Étoiles.

    - Peut-être bien... Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui... Pour nous.

    Le simple fait de parler provoqua en elle une nouvelle vague émotive. La vosdraak se rapprocha davantage de Tensai et se blottit contre lui, cherchant instinctivement la chaleur que conférait son corps. Le souffle de la reikoise devint tremblant tandis que ses lèvres effleurèrent la toile riche des vêtements royaux du monarque. Son cœur battait fortement à l'intérieur de sa poitrine. Elle tentait de fusionner avec son homme, comme pour s'assurer que malgré les tempêtes de la vie, ils demeureraient inséparables. L'air ambiant paraissait s'être figé, le temps d'un instant suspendu.

    - Je ne sais pas, Tensai. Je ne sais pas s'il existe une piste sécuritaire pour soigner Draknys. Les échos que j'ai reçus sont flous, contradictoires. J'ai parcouru chaque livre, chaque grimoire, en quête d'une solution, d'une lueur d'espoir. Rien ne me paraît certain. Sa voix, d'habitude confiante, s'éteignait graduellement, telle une flamme qui vacille dans le vent d'une nuit d'orage. Elle semblait perdue, sa lumière intérieure étouffée par une marée de doutes et de craintes. Lorsque son mari lui parla de repos, elle ne sut quoi lui répondre exactement. Car, encore là, il avait raison, mais elle ne se sentait pas capable de dormir tranquillement alors que son fils luttait nuit et jour contre la maladie. Elle esquissa un sourire triste. Dès que je ferme les yeux, je le perçois, notre bébé, bataillant pour respirer, pour maintenir le rythme de son cœur. Et je me demande toujours... Qu'ai-je fait, ou omis de faire, pour qu'il en soit ainsi ? Si seulement je...

    Étonnamment, sa confession fut brusquement interrompue par un bruit incongru en provenance du berceau. Le son résonna comme une petite fanfare impertinente. Le coupable, Draknys, avait profité de ce moment solennel pour exprimer - à sa façon - sa propre opinion sur la situation. Un mini pet, bref mais déterminé, vint brouiller l'ambiance grave qui imprégnait la pièce. Interloquée, Ayshara se tourna vers la source de cet écho. Ses améthystes s'arrondirent de surprise tandis qu'une odeur - assurément peu agréable - commença à envahir l'espace. Si cet hasardeux interlude olfactif avait cherché à attirer l'attention, et bien, il y était parvenu avec brio.



    Anha zhavvorsa [Tensai] Wow
    Empereur-dragon du Reike
    Empereur-dragon du Reike
    Tensai Ryssen
    Tensai Ryssen
    Messages : 44
    crédits : 412

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: S
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2323-tensai-ryssen-l-empereur-dragon
  • Dim 22 Oct - 22:22
    Tensai est cruel. Sanguinaire. Dur. Exigeant envers son peuple, envers son armée, envers son pays. Bien des hommes qui s’inclinent devant lui pestent sans doute contre ce roi inflexible, qui privilégie davantage ses forces militaires que la diplomatie et la finesse d’esprit. A d’autres moments, pourtant, il peut s’avérer calme et protecteur. Depuis quand sait-il maîtriser ses pulsions colériques, d’ailleurs ? Des années durant, il a été brutal, froid, meurtrier, assassin. Et cette partie de lui existe encore. Il suffit de mettre l’Empereur devant un champ de bataille pour qu’il ne fasse preuve d’aucune pitié envers ses ennemis. Mais la Couronne a aussi un certain prix : les tyrans qui n’y comprennent rien en politique sont rapidement supprimés, c’est connu, et il lui a bien fallu, disons… développer un côté sociable. C’est-à-dire supporter les plaidoiries, les plaintes, les doléances du bas peuple et de l’aristocratie. Accordons-nous sur le fait que la patience de Tensai n’a jamais été très grande et qu’il ne faut pas lui demander l’impossible, mais en se travaillant un peu lui-même, il a appris à ne plus décapiter des soldats coupables ou à créer un scandale lors des repas fastueux du palais. Il y a donc du progrès, il faut le reconnaître. Mais tout cela, le barbare n’aurait jamais su l’accomplir sans sa bien-aimée. Force tranquille, Ayshara est cette flamme qui a su comprendre, discerner la tempête impétueuse qu’est le guerrier, et c’est grâce à ses conseils, sa sagesse et sa présence constante qu’il a su apprendre à canaliser ses défauts. Péniblement, certes. Les mauvaises habitudes ont toujours eu la vie dure. Il a fallu des mois, voire bien plus, pour que le Conquérant apprenne à danser avec le monde politique. Mais voir Ayshara sourire face à ses efforts, la voir rebondir sur ses propositions pour défendre son point de vue et le compléter avec le sien, la voir heureuse à la perspective d’être mère, puis en veillant sur leur fils, leur a permis de tisser des fils invisibles, mais bien réels, qui sont devenus véritablement solides au fil du temps. Jusqu’à ce qu’ils fassent front commun. Jusqu’à ce qu’ils ressentent un amour véritable l’un comme l’autre, comme maintenant où la Vosdraak vient tendrement saisir la main du dirigeant pour la serrer avec douceur, alors que le Drakyn la tient toujours serrée contre lui. Il y a peu de mots. Mais le silence est d’or lorsqu’il est silence d’amour.

    Ils sont les êtres les plus puissants d’une nation. Les plus puissants, mais aussi les plus inquiets quand il s’agit de protéger leur enfant. Tensai n’est pas le plus délicat, mais il ne pense pas se tromper quand il inspecte son épouse et qu’il a l’impression qu’elle a pleuré. Il ne peut décemment lui en vouloir. Elle est une mère, et n’importe quelle mère s’inquiète pour le fruit de ses entrailles. S’il lui faut de son côté être le roc inébranlable sur lequel s’appuyer, il ne versera pas une larme, il ne prononcera pas une plainte, pour qu’elle puisse tirer en lui la force nécessaire afin de mener son propre combat.

    Il la laisse donc se blottir contre sa poitrine et pour qu’elle soit dans la meilleure position possible, il écarte légèrement les bras avant de les refermer avec douceur dans son dos. Là, elle pourra oublier un instant ses devoirs de reine, de mère, d’épouse. Elle pourra juste être elle-même. Non pas l’Impératrice, non pas la représentante de la Lune, non pas la mère de la nation, mais juste une femme comme bien d’autres, qui ne cherche que le réconfort, l’amour, la stabilité d’une famille. Quand elle évoque ses inquiétudes à leur égard, Tensai fronce légèrement des sourcils, mais il ne bouge pas pour ne pas la déranger.

    - Tant que nous serons ensembles, nous pourrons tout affronter, Ayshara. Qu’il s’agisse de Draknys, qui a confiance en nous. De toi, qui est la force de notre couple et de notre pays. Ou encore de moi, car tant que tu seras à mes côtés, je trouverai les ressources nécessaires pour maîtriser le barbare qui est moi. Ses mots peuvent paraître dérisoires alors que la belle est serrée contre lui, et doit sans doute même entendre les battements de cœur de son mari. Il y a sans doute mieux également comme paroles de réconfort, et ses propos pourraient d’ailleurs paraître comme trop idéalistes. Pourtant, malgré son caractère très pragmatique et terre-à-terre, Tensai attache réellement de l’importance à sa famille et il est certain que, tant qu’ils resteront unis, ils pourront effectivement faire face à toutes les menaces. Mais bientôt, le guerrier qui est en lui refait surface et il déclare : Chaque combattant a ses propres combats. Un jour, notre fils devra asseoir sa légitimité sur le trône du Reike. Mais avant, il doit lutter contre la maladie. Permettre à son corps de se faire de meilleures défenses. Avoir un esprit toujours plus combattif, même face à des ennemis invisibles comme le mal qui le ronge. Il aura bien d’autres luttes à affronter plus tard et si nous l’aidons, s’il n’abandonne pas, il ressortira plus fort de cette épreuve.

    Il est presque dommage que Draknys ne puisse pas l’entendre, car peut-être que la foi de son père en ses capacités aurait pu toucher le cœur du bébé dragon. Cela étant dit, il n’est pas le seul à parler, et Ayshara lui raconte l’inutilité de ses recherches, le fait qu’elle tourne en rond, qu’elle n’arrive pas à trouver une solution. Même le fait de se reposer la pousse à avoir des cauchemars ou à avoir des visions qui la torturent. Le visage du Conquérant se rembrunit alors qu’il l’écoute se faire des reproches. Il n’est pas d’accord avec elle, c’est évident, qui pourra seulement l’accuser d’avoir été négligente avec son propre enfant ? Mais il n’a pas le temps de prendre la parole, tout comme son âme-sœur n’a pas le temps de terminer sa confession. Un pet plutôt surprenant, à l’odeur un peu nauséabonde, n’interrompt la tirade de la belle aux cheveux d’argent. Etonnés, les deux parents se retournent vers le berceau, mais cela donne l’opportunité à Tensai d’intervenir. Lâchant brièvement Ayshara, le souverain s’approche du berceau où se repose le dragonnet. Celui-ci a toujours aimé se faire remarquer de la plus rigolote des manières, et il n’y avait pas mieux pour mettre un terme à l’ambiance grave qui régnait dans la pièce. Pour une fois, le géant va en profiter pour ne pas l’alourdir davantage, et il se penche sur le lit de son fils, cherchant à voir s’il est réveillé et s’il peut percevoir la présence de son père et de sa mère.

    - Draknys. Tu es réveillé ?

    Une demande étonnamment douce, dite sur un ton calme, et presqu’à voix basse. En tout cas, si leur fils émet n’importe quelle réaction pour manifester sa faiblesse ou ses émotions, Tensai le caressera et lui fera même une proposition étonnante :

    - Tu veux venir auprès de nous ?

    C’est rare pour l’enfant de pouvoir profiter de ses deux parents. L’un ou l’autre a souvent des tâches à accomplir, et ce n’est pas souvent Tensai qui s’amuse à être le babysitter de son fils. Plus tard, ô plus tard, le prince-héritier le suivra énormément, oui. Mais pour l’heure, leur premier-né n’a que trois ans. C’est éminemment jeune et il vaut mieux qu’il reste encore sous la vigilance de sa mère.

    Mais ce soir, ils sont tous les trois-là, dans la même pièce, ce qui permet d’avoir un moment d’intimité familiale. Ils sont bien trop rares, mais ils sont dès lors infiniment plus précieux, et avec une délicatesse que Tensai n’aurait jamais cru avoir un jour, il prend le bébé pour le tenir contre sa poitrine. D’un geste du regard, il invite Ayshara à aller s’asseoir sur l’un des somptueux fauteuils de leur suite royale, sauf si elle veut aller à un autre endroit. Ils pourront y prendre place et être attentif auprès de leurs fils, jusqu’à ce qu’il s’endorme de nouveau. La laissant s’asseoir en premier, il lui donne le dragonnet avant de s’asseoir à côté d’elle. Et puis, comme si de rien n’était, il reprend.

    - Tu vois, Draknys, ta mère s’inquiète parce qu’elle t’aime énormément. Et ni elle, ni moi n’aimons te voir dans cet état. Mais nous pensons que tu es vaillant et courageux, et que tu vas tout faire pour te reposer, fait le Conquérant alors qu’il pose une main paternelle sur la tête de son héritier. Un sourire contrit naît sur les lèvres du Drakyn. Toi, moi, et Ayshara dans cette pièce. Cela fait quelques temps que nous n’avons pas eu une telle soirée, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il était certain que, si le bébé avait été en forme, il aurait tout fait pour se faire remarquer et ne pas aller au lit. Draknys. Quand tu iras mieux, j’irais te présenter la troupe d’élite que Deydreus est en train de constituer, pour que tu voies nos soldats les plus vaillants de tes propres yeux. J’aimerais que tu voies la discipline des Serres, également. Et puis… Toi qui aimes les hauteurs et le vol, un jour, nous pourrions planifier une visite des remparts d’Ikusa. Rien d’extravagant, en l’occurrence, mais pour le petit, cela pourrait tout simplement signifier passer du temps avec son père, et peut-être que pour lui, ce serait à la fois terriblement excitant et (un peu) stressant. Pour que nous fassions tout ça, il faut que tu ailles mieux, tu entends ? Et aussi, pour que ta propre mère sois heureuse de te voir en pleine forme. A ses mots, Tensai passe un bras derrière les épaules de son épouse et l’attire contre lui, alors que leur propre enfant peut se pelotonner contre l’un d’eux, au choix. Certainement qu’il se rendormira vite. Mais peut-être que son sommeil sera plus paisible en étant dans les bras de ses parents plutôt que dans le confort de son berceau…
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum