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  • Mer 4 Oct - 13:30
    La braise en train de rougir consummait lentement la cigarette de la Capitaine à bord de la Belladona. Plus nerveuse qu’à l’accoutumée, une de ses mains tapotait rythmiquement sur le bastingage alors que son équipage semblait s’agiter comme une fourmilière depuis que les terres du Reike étaient en vue. Perdue dans ses pensées, Althéa fulminait des précautions et du côté très réservé de cette exploitation minière Reikoise. Trouver des informations avait été tout sauf une partie de plaisir, et le résultat avait été pour le moins décevant.

    La sécurité était très élevée, puisqu’ils géraient des esclaves, et si des rumeurs d’exploitations illégales couraient sur l’endroit, impossible de les confirmer, ou des les infirmer. Le complexe était dans tous les cas immense, tant dans le réseau de galeries semi-immergées de l’endroit que dans les complexes d’habitations d’esclaves, administratifs, et de vie des contremaîtres. Quasiment toute l’exploitation fonctionnait de manière autonome, si ce n’était pour quelques imports de nourriture et de matériel bien spécifique, et un export massif de minerais, sa principale production.

    Althéa se retourna vers son invité - et également mercenaire embauché à un port proche qu’elle connaissait déjà pour ses exploits à Kaizoku qu’elle avait partiellement accompagné. Elle n’était pas vraiment certaine de ses capacités, si ce n’était qu’il avait réussi à prendre d’assaut une tour fortifiée, et d’en ressortir ensuite vivant dans le chaos ambiant de l’endroit. Ce qui en faisait un allié de poids. La Capitaine jeta son mégot dans l’immensité de l’océan avant de s’avancer vers lui.

    « On accoste bientôt, à quelques kilomètres de notre cible. On va commencer par repérer les lieux, potentiellement voir si on peut repérer nos cibles à libérer ou une certaine routine de la part des gardes. Et avec ça, on pourra concevoir un plan pour les libérer le plus discrètement possible. »

    Son objectif était vraiment de juste libérer les sirènes concernées, s’enfuir avec, et ce sans éveiller le moindre soupçon. Et pour cela, elle avait besoin de réussir à analyser une certaine routine dans le complexe ennemi. A quelle heure les repas étaient servis? Quand pouvaient-ils dormir? Quelle patrouille les gardes suivaient-ils?

    « J’ai déjà repéré deux points de vue surélevés qui nous permettront de voir au-dessus du mur d’enceinte de deux angles différents. Nos cibles sont des tritons et sirènes à la queue d’un rouge tropical, cheveux de la même couleur que les miens. On repère au mieux les lieux, les chemins, et les patrouilles et on recroise nos informations au bâteau après tout ça. Pour le moment ils ne devraient pas se douter de quoi que ce soit donc la discrétion est vraiment essentielle. Ca te va? Mon équipage restera sur le navire pendant ce temps, et ira peut-être s’éloigner un peu de l’endroit pour ne pas éveiller les soupçons. »

    En effet, un navire amarré à quelques kilomètres loin d’un port risque d’éveiller des soupçons, d’où le fait de simplement déposer Althéa et Carl, puis de s’éloigner le long de la côte comme si de rien n’était. L’équipe était volontairement réduite, pour les rendre plus discrets, et elle préférait un seul allié de qualité à une bande de brutes épaisses qui faisaient un bruit de casserole dès qu’ils réalisaient trois pas.

    Au loin, Althéa devinait déjà le complexe fortifié - plus pour éviter que des gens n’en sortent que n’y rentrent - et savait vu l’ampleur de l’endroit qu’un assaut frontal était hors de question. A moins d’avoir de nouveau un kraken sous la main… Même si cette mission se devait d’être discrète, elle vérifia tout de même assidûment son équipement, sa lame, son arc, ses flèches, et sa longue-vue, en proposant une autre à Carl pour l’aider dans son analyse. Pour elle, les enjeux n’avaient certainement jamais été aussi élevés. Elle ne pouvait pas se rater.

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    Carl Sorince
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  • Mar 10 Oct - 23:11
    Le capitaine de la Belladonne n’était pas détendu. Pour ce caustique constat au moins, nul besoin de mission de reconnaissance et de débarquement en petit comité, seule une paire d’yeux à peu près correcte et un soupçon de jugeotte suffisaient. Et Carl, sans se vanter, possédait une acuité visuelle tout à fait exceptionnelle. Et pour ce qui était de la capacité de jugement… bien...Elle restait, somme toute, assez bonne, si on excluait ses accès de paranoïa naturelle, bien entendu.

    Une fois de plus sur le pont du bateau qui l’avait sauvé du désastre de Kaizoku, le mercenaire souriait de toutes ses dents -trop aiguisées pour être naturelles- en observant Althéa se démener à tenter de paraître calme malgré sa frustration évidente. Cigarette aux coins des lèvres et sourcils froncés, elle avait jusqu’alors effectué trop d’aller-retour sur le plancher de son bâtiment en ne s’arrêtant que pour lui expliquer les détails d’un plan qui, en réalité, était déjà connu d’eux deux. Après tout, on employait pas un unique mercenaire pour agir autrement qu’en toute discrétion. Les massacre de masse, à deux, s’avérait étrangement plus compliqué à réaliser. Pas impossible, simplement compliqué.

    Les deux coudes posés sur la crosse du Juge -son arbalète- fiché dans le sol, Carl accepta avec une certaine nonchalance le don de longue-vue avant de répondre à la question qu'on venait de lui poser :
    « -La queue rouge et cheveux de la même couleur que les tiens. Hmmmm…Aurais-tu à tout hasard des liens familiaux avec nos cibles de sauvetages ? » S’amusa-t-il en dépliant son cadeau. La carcasse du bateau émit une longue plainte alors qu’un coup de vent particulièrement vicieux manquait de les éloigner de la berge. L’équipage redoubla d’ardeur à la tâche et l’écart fut corrigé en quelques instants. « J’imagine qu’on se lancera dans les vraies hostilités au coeur de la nuit. Après le repérage. » Collant son œil droit contre la lentille de la longue vue, le serpent, taquin, vint poser l’autre extrémité de l’ustensile contre l’épaule d’un marin passant par-là, qui sursauta au contact du métal froid. « Mes excuses. »

    Le pirate grogna en faisant fi des ricanements du trouble-fête au regard empoisonné, puis retourna vaquer à ses occupations. Le clapotis des vagues heurtant non pas le bâtiment mais la terre qu’ils approchaient un peu plus à chaque instant se fit entendre et la perspective de pouvoir de nouveau apprécier le fait de fouler le plancher des vaches ravi l’énergumène aux cheveux noirs et au large chapeau. Mission d’infiltration oblige, Carl avait accepté de souffrir -malgré la fournaise inhérente au soleil marin- du poids d’un long manteau noir, de braies et d’une chemise de lin du même coloris pour se fondre dans les ténèbres de la nuit froide du territoire nordique. L’ensemble, à dire vrai, ne risquait pas de le protéger d’une lame effilée ou d’un trait chanceux, mais le mercenaire comptait bien être parti avant que l’humeur des barbares esclavagistes ne vire au rouge sang.

    Et puis, ce contrat-ci mettait plus à l’honneur l’importance de la vie que l’aspect divertissant de la mort. La satisfaction du client, hélas, passait avant tout.

    Quelques jours plus tôt, Carl avait retrouvé Althéa et ses forbans dans le but d’établir une ébauche de plan visant à « dévaliser » un camp d’esclavagiste reikois. N’ayant, à cet instant, pas encore tous les tenants et aboutissants de la mission, le mercenaire avait été tenté d’offrir quelques alternatives bons marchés -et plus simple- à sa camarade des mers pour obtenir des esclaves sans trop d’efforts, mais le montant de la somme que la dame lui offrait en échange de ses bons et presque loyaux services avait fini par garder ses lèvres closes.
    En plus, en tant que bon Shoumeïen, le serpent ne manquait jamais une occasion de ruiner les efforts reikois pour s’imposer quelque part.

    Son entêtement, tout au long du voyage, lui avait toutefois permis d’apprendre que la passagère/prisonnière blondinette -et apparemment écervelée- qu’il avait eu le plaisir d’à moitié piétiner lors de son précédent passage sur la Belladona, avait contre toute attente survécu à la compagnie des pirates d’Althéa et que les circonstances de sa libération avaient plus ou moins permis le lancement de cette opération de sauvetage sur le territoire de l’empire. Circonspect, Carl n’avait pas spécialement cherché à comprendre comment une républicaine, noble de surcroît, pouvait avoir un quelconque rapport avec l’esclavagisme Reikois -quand bien même le tout commençait à avoir des relents de magouilles liées à la pègre- et s’était contenté d’attendre leur arrivée avec impatience.
    Maintenant que le voyage touchait à sa fin, il était forcé d’admettre que le Nord Ouest du territoire Reikois partageait la même laideur que son Sud : Ce n’était, en général, qu’un amas de dunes et de rochers disséminés entre des baraques semblant faites d’un mélange contre nature de merde et de bois. La seule différence résidait dans le fait qu’il y faisait plus frisquet. Les habitants de l’Empire partageaient avec fierté une capacité intellectuelle inversement proportionnelle à leur musculature surdéveloppée et, si Carl restait forcé de saluer leur inclinaison naturelle à la violence, la pseudo-supériorité que cette bande de sauvages s’efforçait d’afficher face aux autres peuplades ne manquait jamais de lui déclencher des éclats de rire qu’il s’efforçait -par pur instinct de conservation- de camoufler en des toussotements enroués.

    « -Nous y voilà. » Observa Barryn, l’un des membres de l’équipage d’Althéa et ex-compagnon d’infortune de Carl, alors que le navire tanguait une ultime fois avant que son ancre ne se charge de l’immobiliser près de la berge.
    Les forbans se firent passer une planche de débarquement, qu’ils placèrent de sorte qu’elle serve de passerelle de fortune entre le bâtiment et la côte abrupte s’apprêtant à accueillir leur capitaine et son mercenaire.
    « -Ce fut un plaisir mesdemoiselles. Je reviens vite. » Confia-t-il en accompagnant ses paroles d’une courbette exagérée qui déclencha quelques rires grinçants.

    La traversée se fit sans heurts ni cérémonie, et les deux infiltrés ne tardèrent pas à fouler le sol sableux. L’un avec dégoût, l’autre avec une certaine impatience lisible sur son visage aux traits trop fins pour le poste qu’elle occupait.
    Carl prit le temps d’inspirer pleinement l’air salé, chargé de la fragrance caractéristique des algues, avant de se tourner vers l’équipage, déjà occupé à ramener la planche de débarquement dans le bateau.

    « -Et quelle sorte de signal se donne-t-on pour annoncer le voyage retour ? Un grand feu ? Des cris ? Une petite danse ? » Il fit une courte pause, le temps de replier sa longue vue et de la ficher dans une des poches de son manteau. « Tout ça à la fois ? »

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    Althéa Néphériane
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  • Dim 15 Oct - 16:38
    L’endroit qui lui faisait face et dont elle devinait aisément les contours, qu’elle avait longuement étudiés, lui donnaient toujours cette impression étrange. Les enjeux pour la sirène y étaient bien plus élevés qu’à Kaizoku, et pourtant, l’échelle était si moindre. Pas de flotte Républicaine pour protéger l’endroit, juste deux bâteaux de garde-côte amarrés proches du petit port uniquement commercial qui était une partie du domaine. La seule partie du domaine qui n’était pas protégée par un mur d’ailleurs, même si derrière celui-ci, une grande porte de bois bardée de fer scellait le domaine derrière elle.

    Et pourtant, elle se retrouvait avec des hommes qu’elle connaissait assez peu sur le navire, plusieurs d’entre eux y ayant d’ailleurs déjà mis les pieds lors des derniers évènements sur l’île pirate. Une bonne routine s’était déjà installée pendant ces quelques jours de voyages néanmoins, et les différents marins de profession avaient déjà appris à gérer son navire dans diverses situations, simples, mais suffisantes.

    « En effet, il s’agit majoritairement de ma famille, et d’autres confrères également même si leur apparence sera évidemment différente. Globalement, tous ceux qu’ils nous indiqueront de libérer également. C’est pas grave si on oublie un ou deux des “extras” néanmoins. »

    Rien ne servait de lui cacher ce qui n’était de tout de façon qu’une évidence. Après tout, c’était certainement beaucoup plus simple de lui présenter la chose ainsi qu’avec une longue description vague. Au moins, en sachant qu’ils étaient de sa famille, il aurait certainement beaucoup plus de facilité à les identifier.

    « Honnêtement, je n’aurais aucun remord à massacrer du plus bas des gardes jusqu’au propriétaire noble. Si c’était si simple, c’est certainement ce que j’aurais choisi de faire. Mais d’un autre côté je n’ai pas spécialement envie d’avoir la moitié du Reike aux fesses et de devenir une célébrité là bas. Leurs tortionnaires pourront toujours payer, individuellement, plus tard. »

    Toujours était-il que si laisser un macabé ou deux derrière soi était le plus efficace, Althéa n’en dormirait clairement pas moins bien. Elle hocha la tête à sa remarque d’agir la nuit. Ce n’était pas forcément le moment où elle était le plus à l’aise mais certainement celui où ils seraient le plus discrets et pourraient réaliser leur méfait avec le plus de facilités.

    « Oui, sachant qu’on cherche ces sirènes et tritons mais si on arrive à identifier chaque bâtiment efficacement, et les chemins de patrouille entre eux, on partira avec un grand avantage. Notamment, un de mes contacts m’a dit que les pratiques ici pouvaient parfois frôler avec la légalité dans le cas de certains esclaves. Si on arrive à trouver des preuves de ça, ça m’intéresse aussi. »

    Discréditer l’endroit, l’utiliser comme moyen de pression, ou bien juste comme justification (aussi bancale soit-elle) devant les autorités locales, l’utilité de ces preuves pouvaient être multiples.

    La Capitaine s’éloigna de la discussion pour aller superviser l’approche de la berge, et donner également ses instructions au reste de son équipage sur la marche à suivre, elle sourit légèrement face à la nonchalance naturelle du mercenaire, prenant à son tour pied sur la planche, et s’élançant en avant d’un grand saut en la faisant atterrir les pieds dans l’eau, déjà très proche de la plage sablonneuse, afin d’éviter toute transformation involontaire de son corps. Le relief était assez doux, même si le côté rocailleux s’exprimait bien plus au niveau du domaine minier à deux bons kilomètres de là. Les vagues ici, roulaient doucement sur la plage sauvage, bien trop fraîche et à l’eau nordique bien trop grisâtre pour être réellement idyllique malgré son sable pour le moins plaisant.

    « J’aurais bien aimé dire les trois, mais aucun signal sera encore mieux. On se retrouve simplement ici à la tombée de la nuit, une fois le soleil derrière l’horizon marin. En cas de pépin, tu peux allumer un feu en pleine nature et le navire essaiera de venir te récupérer ici, ou sinon vers les récifs rocheux un peu plus au nord. S’ils en voient la fumée, évidemment. Et je suppose que crier peut être une solution aussi, pour avertir l’autre, mais je préfère éviter une confrontation. »

    De son côté, Althéa n’avait qu’à plonger à l’eau et elle n’aurait aucun mal à retrouver son navire ni même à le rejoindre. C’était certainement son meilleur échappatoire, comme toujours. Même si elle n’excluait pas ici de devoir se battre contre des sirènes ou des tritons, ce n’était pas comme si son navire pouvait l’aider dans une telle situation de tout de façon.

    « Bonne chance, et à tout à l’heure! »

    Une fois que tout fut décidé et réglé à ce niveau, elle put se mettre en marche vers l’intérieur des terres, escaladant une colline sableuse à la végétation drue et éparse hors de vue du domaine alors que derrière elle, la Belladona s’éloignait le long de la côte vers le nord, à l’opposé de leur cible. La sirène s’installa donc sur son point de vue, allongée, vigilante à ce que les reflets du soleil sur sa longue vue ne trahissent pas sa présence.

    L’endroit semblait calme, relativement, puisque l’exploitation était minière. Parfois, des grandes cargaisons de roches remontaient d’une grotte à l’est de l’exploitation. Au-dessus de cette sortie, sur un promontoir rocheux, un manoir luxueux s’étendait, surplombant l’endroit et offrant une vue imprenable sur l’océan au-dessus des murs encerclant l’endroit. Aux quatre coins, des tours en pierre massives semblaient avoir été construites pour monter la garde. Le manoir du noble restait néanmoins le point le plus de tout l’endroit, et, heureusement, ces crétins ne l’avaient pas utilisé pour surveiller le domaine. Certainement une conséquence de l’hubris habituelle des nobles. Proche de celui-ci, le complexe s’étendait dans des bâtiments quelconque, peut-être dortoirs, ou bien complexes administratifs. Althéa se nota de vérifier quelle genre de personnes en sortaient, tout en continuait de scanner la zone.

    L’océan rentrait même jusque sous le mur et dans le domaine, et la sirène constata par la même occasion que le port extérieur était réalisé de pontons et de quais dont certains étaient flottants, et d’autres, plus massifs, tenus par des pilotis, certainement les quais de chargement principaux. Aucun navire n’y était amarré, mais l’arrivée d’un nouveau navire dans la journée, ou même la soirée, n’était pas exclu. Sur le flanc nord du port, la tour de garde avait l’air de servir également de phare. Les vagues et les reflux de l’océan n’arrivaient pas jusqu’à l’intérieur du domaine, mais le niveau de l’eau variait tout de même avec les marées, semblait-il, ce qui indiquait que des tuyaux ou du moins des ouvertures communiquaient sûrement avec l’extérieur.

    Au centre du domaine, au bord de l’eau, se trouvait un bâtiment massif, clairement plus industriel, en témoignait l’immense colonne de fumée qui s’échappait de la cheminée. Certainement le centre de raffinement des minéraux, et peut-être même un complexe de forge. Du moins c’était ce qu’elle pouvait en déduire. Et enfin, au sud, une nouvelle porte massive permettait d’entrer et de sortir de l’endroit par chemin terrestre, pour rejoindre un petit village Reikois qui se trouvait à quelques kilomètres de là. En l’état, le domaine semblait vraiment contenir une petite ville, et c’était certainement sans compter l’activité minière souterraine et le dédale de galeries… Qui seront peut-être un sacré problème, si les esclaves ne remontaient pas à la surface.

    Y remonteraient-ils seulement avant la tombée de la nuit? Peut-être aurait-elle du penser à ça avant. Mais rien n’empêchait de retourner faire du repérage ensuite, ce serait juste particulièrement chiant…

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    Carl Sorince
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  • Dim 22 Oct - 16:21
    Un sifflement appréciateur, légèrement étouffé par une volonté de discrétion, se perdit dans les airs, tandis que l'auteur de ce dernier faisait craquer sa nuque en observant la paisible -mais trop surveillée- exploitation Reikoise. Les yeux verts du siffloteur s'étrécirent alors qu'il suivait du regard un duo de garde prenant manifestement le chemin du village voisin tandis qu'un troisième les saluait du haut des lourdes portes donnant sur l’extérieur du domaine minier. Protégé de la vue des curieux par le don d’invisibilité, Carl avait opté pour la sûreté durant sa séance d’observation. En effet, ainsi allongé dans l’ombre d’un piton rocheux plus large que long, à un peu moins de deux centaines de mètres des remparts du domaine, il était hors de question de laisser le hasard et ses connaissances dans le domaine de l’infiltration décider à eux seuls de la réussite de l’opération. La magie, si vulgaire et simple pouvait-elle être, avait ses avantages. Beaucoup d'avantages. Et ne pas en profiter en de pareilles circonstances aurait relevé de la plus pure stupidité.

    D’autant qu’entre les tours de guets, les remparts, les gardes errant dessus, le manoir et le pseudo-phare au bord de l’eau, les Reikois -comme toujours hélas- n’avaient pas franchement lésiné en matière de sécurité. L’idée même qu’un tel complexe puisse abriter des esclaves, soi-disant interdits au sein de l’Empire des Belliqueux, avait quelque chose d’affreusement amusant. A quel point les autorités du pays désertique toléraient secrètement ce genre d’organisation? Les chiens d’Ikusa lèveraient-ils seulement un doigt, si, par malheur, l’exploitation et ses petits secrets venaient à être découverts par la majorité? Sans doute que oui. Il fallait bien garder la face. Prouver au peuple Reikois que le gouvernement tenait ses engagements, aussi contradictoire pouvaient-ils être.

    Les coudes posées contre la roche, sa longue vue repliée encore en main et son arbalète fermement collée à son dos par une lourde sangle de cuir, le tueur s’accorda le droit de bailler avant de reprendre son observation. A bien des égards, cet endroit oublié des dieux ressemblait plus à un camp militaire glorifié qu’à une véritable carrière. Encore une coutume reikoise. Ces barbares ne pouvaient s’empêcher de transformer tout ce qu’ils touchaient en quelque chose de martial et de profondément laid. Fort heureusement, la proximité de la mer facilitait clairement les choses. Lorsque la famille d’Althéa serait libérée de ses chaînes, prendre la poudre d’escampette direction l’océan ne risquait pas de leur poser problème, à en juger leurs races.
    Les sourcils de Carl se froncèrent à cette idée.
    Ca n’avait pas grand chose de logique, en réalité. Qui serait suffisamment stupide pour réduire en esclavage des sirènes, sans s’assurer que l’accès aux profondeurs marines leur était interdit ? Il s’avança d’un demi-mètre, en rampant, puis, après avoir déplié la longue vue une nouvelle fois, plaça son pouce au-dessus de la lentille extérieure, de sorte à masquer tout potentiel reflet susceptible de trahir son invisibilité.
    Dans l’eau, proche des quais, il y avait des flotteurs. Beaucoup de flotteurs. Les mêmes qu’on pouvait voir traîner au-dessus des cages et pièges à crabes. Carl n’avait pas grand mal à s’imaginer que les pièges qui se trouvaient reliés à ceux-là devaient être adaptés à de plus grosses cibles.

    Peut-être que la fuite par voie marine n’était pas la solution désignée, après tout.

    Des bruits de pas s’approchant lentement mais sûrement de sa position le tirèrent de son observation. Ils étaient deux, deux hommes. L’un -le plus grand- portait une armure et une épée battait sa ceinture. Le second avait des airs d’aristocrates et semblait manifestement plus occupé à ajuster la cape qui flottait derrière-lui qu’à surveiller les environs. Sûrs d’eux, ils l’étaient à n’en pas douter. Ni l’un ni l’autre ne s’attendait vraisemblablement à découvrir la moindre manifestation hostile dans les environs, puisque le moins armé des deux portait dans sa main une large bouteille d’alcool.
    Le témoin de leur passage, le long du sentier situé en bas à droite de son perchoir, tendit l’oreille dans l’espoir de découvrir quelques détails croustillants sur le fonctionnement du camp.
    “-Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à boire cette piquette.” Lâcha le grand type, manifestement nasillard et ennuyé.
    L’autre lui rétorqua en réajustant une fois encore sa cape.
    “-Parce que c’est la seule qui m’allume suffisamment pour raccourcir ces interminables journées, pardi.
    -Tu m’en diras tant.”
    Le vent -jusqu’alors discret- changea brutalement de direction et d’intensité, pour emporter les échos de leurs paroles au loin alors même que la fin de leur balade les rapprochait des remparts.
    Le serpent se renfrogna et glissa le long de la pierre pour se réceptionner en silence sur le sol sec et froid qu’il se voyait contraint de fouler depuis son arrivée sur le plancher des vaches. Sa langue claqua d’agacement tandis qu’il rangeait la longue vue dans l’une des larges poches de son manteau. Peu satisfait par sa séance d’observation qui relevait plus de la contemplation d’un triste panorama que d’un vrai repérage, il entrepris de rebrousser chemin pour rejoindre la position d’Althéa en tentant d’élaborer quelques ébauches de plan d’infiltration sur le chemin.

    A priori, l’hautaine forme du manoir dominant l’entièreté du domaine servait de lieu de résidence pour le ou les gros bonnets à la tête de la zone. Il était toujours bon de savoir où trouver de bons otages, dans le cas où les choses se corseraient un peu trop. Même les Reikois cédaient à la tentation de la négociation lorsqu’une lame menaçait de percer les chairs du noble à l’origine de leurs soldes du mois.
    Calmement, tout en remontant la route qu’il avait empruntée l’heure précédente, Carl visualisa l’intérieur du bâtiment et les richesses que chaque pièces devaient abriter. L’équivalent d’un baron ou d’un comte habitait indubitablement ici. Quelqu’un de riche ou, tout du moins, de presqu’important. Un noble, dans tous les cas. Sans être un nationaliste assidu, le chef des Sanglots se devait d’admettre que l’idée de percer -gratuitement- le coeur d’un des usurpateurs de Mael la Survivante lui plaisait plus que de raison. Ce n’était pas la mission, bien sûr. Mais joindre l’utile à l’agréable paraissait censé. Il suffisait d’une occasion.
    Un volatile, un peu plus grand qu’une mouette, déploya ses ailes pour s’envoler à la va-vite lorsque Carl abandonna son invisibilité, une fois certain d’être à l’abri des regards. Soulagé du désagréable fourmillement accompagnant chaque ponction de mana, le mercenaire se redressa pour épousseter son manteau et balayer la zone du regard. Au milieu d’un pareil plateau rocheux, il était bien souvent difficile de se sentir tout à fait à l’abri, surtout lorsqu’une carrière minière traînait dans la zone. A tout moment, un rocher, un renfoncement, une colline ou l’un des faméliques arbres subsistant sur cette terre trop sèche, pouvaient cacher un trou donnant sur un tunnel ou un sous-sol occupé par une bande de mineurs, eux-mêmes surveillés par des gardiens armés jusqu’aux dents. A l’aller, Carl avait passé bien trop de temps à s’assurer que rien ni personne ne risquait de jaillir d’un trou dans le sol, tel un chien de prairie ou -plus inquiétant- l’un de ces gigantesques Terrarrus des landes désertiques. A dire vrai, l’exploration lui avait pris plus de temps que le repérage, la faute à sa volonté de se rapprocher le plus possible des remparts -un vœu ayant tout de même permis la découverte de pièges sous-marins autour des quais- et à sa paranoïa chronique, mais qu’importe, connaître son terrain de jeu s’avérait, bien souvent, aussi important que de connaître son ennemi, en temps de guerre. Ou de sauvetage. Les spécificités des plateaux rocheux, à l’Ouest et autour du camp glorifié, étaient désormais ancrées de manière quasi-eidétique, tout au fond de son esprit tortueux. Tout comme les itinéraires simplistes des mollassons tours de gardes que le personnel armé de la carrière tentait de réaliser de ce côté-ci. Restait maintenant à coller toutes ces informations ensembles, pour planifier -avec sa nouvelle collègue- un semblant de plan.
    Las, il alla s’asseoir contre un rocher, à l’ombre du soleil descendant. D’un claquement de doigts, le mercenaire matérialisa un carreau d’arbalète dans sa paume ouverte et entrepris de curer ses ongles avec la pointe, dans l’attente du retour de son employeuse.

    “-Ils sont confiants, ça on ne peut pas leur enlever. Leurs gardes ont l’air de faire leur job par habitude, et non par crainte d’une attaque.
    L’heure était passée, lentement. Althéa l’avait rejoint en se glissant parmi les ombres qu’il occupait déjà, sans récolter la moindre salutation. Carl ne s’était pas fatigué à faire preuve d’une quelconque forme de politesse avant d’entamer son rapport.
    “-Il y a vraisemblablement des pièges, dans l’eau. De quoi empêcher tes camarades de plonger vers la liberté. Ce sont probablement de simples filets. C’est de loin le plus simple à retirer lorsqu’un bateau passe par là. Mais avec le Reike, on est jamais sûr de rien.” Un ricanement mesquin passa entre ses lèvres fines, tandis qu’il plantait son carreau d’arbalète dans le sol à ses pieds.”Si nous n’étions pas pressés, je serais d’avis de te proposer d’attendre de voir quand est-ce qu’ils envoient une chariotte de ravitaillement au village, pour prendre des vivres et de l’alcool chez les locaux, puisque nous pourrions aisément nous glisser dedans pendant la récolte. Mais j’imagine que tu es assez impatiente de retrouver ta famille.” La question n’était qu’à moitié rhétorique, mais le mercenaire enchaîna avant d’en entendre la réponse. “Je ne pense pas que ça sera trop dur -pour moi- de rentrer là-dedans. Ils n’ont pas l’air équipés pour découvrir des cibles invisibles. Je peux jeter un dernier coup d'œil chez eux depuis l'intérieur des remparts avant qu’on ne se lance, si tu le souhaites.

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  • Mer 25 Oct - 13:22
    Althéa se coula dans l’obscurité, forte de ses observations sur les différents chemins et l’utilité des différents bâtiments. Une fois la nuit tombée, certainement que beaucoup de gardes partiront et rentreront depuis la porte sud pour aller au village proche se saouler comme elle avait pu le constater les jours précédents - ou bien pour aller prendre leur quart assigné.

    Elle retrouva son compagnon sans mal au point de rendez-vous, continuant de serpenter sur la plage de sa démarche féline jusqu’à se retrouver à son niveau. Il lui fit part directement de ses observations, rapidement et efficacement. C’était intéressant, notamment les pièges à la sortie de la petite baie. Ils devraient sûrement être plus sophistiqués qu’un vulgaire filet sous-marin - les sirènes pouvaient toujours se frayer un passage dessous selon le relief ou bien simplement au-dessus en bondissant au-dessus des flots. A moins que c’était justement pour les forcer à se montrer et qu’ils étaient confidents de pouvoir les traquer ensuite.

    « Ca ne m’étonnerait pas qu’il y ait bien plus que cela. Ou bien une escouade de sirènes et de tritons prêts à intervenir - peut-être faisant simplement partie de la garde de base, ou bien des grilles ou des barreaux au niveau du mur d’enceinte. Peut-être est-ce simplement des détecteurs magiques, même si c’est pas spécialement leur fort au Reike… »

    Peut-être était-elle un peu paranoïaque, mais si de tels engins étaient disposés dans l’eau, rien n’indiquait qu’ils ne l’étaient pas sur la terre ferme également. Ou bien étaient-ils assez confidents pour s’assurer que rien sur terre n’échapperait à leur vigilance? Elle irait bien investiguer elle-même mais si elle avait raison, elle serait détectée certainement avant de pouvoir établir un contact visuel avec les appareils dans les sombres eaux septentrionales du Reike. La sirène croisa les bras, son œil attiré un court instant par un crabe retournant s’abriter sous un rocher proche.

    « Si comme tu le dis ils n’ont pas de moyens de détecter l’invisibilité, ce sera un jeu d’enfant pour moi aussi. Je pense aussi pouvoir escalader à peu près n’importe quelle paroi de leur domaine, et je pourrais toujours te laisser une corde depuis en haut pour t’aider si besoin. Ils s’attendront encore moins à ça que du coup de la charrette. Surtout que ça risque de nous faire arriver là bas en plein jour. Et l’invisibilité n’est pas aisée à tenir pendant de longues périodes. »

    Elle aimait bien, le coup de la charrette. Simple, efficace, mais peut-être un peu prévisible aussi, et ils devront s’éloigner de la charrette alors qu’un tas de gens viendraient pour la décharger. Alors que d’arriver par l’angle le moins gardé parce-que personne de raisonnable ne passerait par là… C’était la garantie de ne pas se faire repérer.

    « … Et je suppose que je suis aussi assez impatiente, en effet. Mais je n’ai pas envie de perdre ma chance de les libérer pour autant, je serai méthodique. Enfin, j’essaierai. »

    Althéa prit le temps de se saisir de son arc, dans son dos, et commença à en contrôler la solidité et l’état d’entretien, notamment de la corde. Ce serait fâcheux que cette dernière ne la lâche. Elle avait ce sentiment qu’elle aurait certainement besoin de l’utiliser. Surtout qu’entrer et trouver sa famille n’était pas vraiment le souci. C’était de les sortir discrètement de là.

    « Je n’ai pas vu les esclaves sortir des mines, quelques uns sortir de la fonderie seulement. Donc peut-être que les mineurs sont encore en train de creuser à cette heure - ou bien ils dorment directement dans les tunnels. »

    Certainement ce premier point, pensa-t-elle. Cela ne lui semblait pas incohérent que les esclaves soient exploités encore et encore. Certainement que deux groupes se succédaient même douze heures par douze heures - Un couchage pour deux personnes, toujours quelqu’un une pioche à la main dans la mine. Ca lui semblait être un bon moyen d’exploiter des gens. C’était comme ça qu’elle ferait, en tout cas.

    « Passer par la grande porte me semble difficile, je suppose qu’il faudrait que l’on passe par les remparts donc. Je comptais les laisser plonger de là haut mais s’il y a des pièges, ou pire, on devra peut-être descendre avec la corde… Et rejoindre le navire sur cette plage ensuite, qui reviendra certainement ici pendant la nuit tous feux éteints. Tu en penses quoi? Après on devrait pouvoir ouvrir la grande porte facilement de l’intérieur mais ce sera certainement l’endroit le mieux gardé. Tu en penses quoi? »

    Dans tous les cas, elle ne voyait pas comment s’en sortir sans éliminer quelques gardes sur la route. Des pertes qui seraient plus qu’acceptables.

    « Ou bien on essaie de récupérer des documents compromettants sur le noble local avant? On aura bien moins de chances d’être discrets une fois les esclaves libérés et des cadavres pleins les tunnels… »


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  • Sam 11 Nov - 15:14
    Quelque chose d’aussi discret et dangereux qu’une étincelle en pleine sécheresse s’était éveillé dans le regard de Carl, à l’instant où Althéa avait commencé à parler de cadavres. Le fait que sa camarade et employeuse accepte ainsi l’inévitabilité de mises à morts à venir facilitait les choses. Bien souvent, lorsqu’il était question de sauvetage, les “libérateurs” souhaitaient rester les plus irréprochables possibles en refusant effusions de sang et violence, par peur que la vengeance du camp des agressés ne se dirige vers leurs prisonniers. Un raisonnement simplet, défaitiste au point d’en être risible, basé sur une peur de l’échec plus que contre-productive, se soldant systématiquement ou presque sur l’ajout du sauveteur au clan des détenus. Un esclavagiste, par nature, ne craignait pas un intrus pacifique. Son cœur ne manquait pas même un battement lorsqu’il apprenait que quelqu’un avait été retrouvé assommé. Les femmes et les hommes qui occupaient ce genre de poste n’étaient pas facilement impressionnables, surtout au Reike, où l’adversité se trouvait partout, tout le temps. Au moindre signe d’intrusion de “moindre risque” ils pouvaient se mettre en tête de forcer le nouvel arrivant à sortir de son trou en égorgeant un ou plusieurs prisonniers, au hasard. Carl avait déjà vu ça. Carl avait déjà fait ça.
    A l’inverse, un infiltré -ou plusieurs- semant cadavres et blessés derrière-lui protégeait ses camarades emprisonnés en incarnant une sorte de croquemitaine non-identifié, dont la colère promettait d’être terrible, pour peu qu’une seule mèche de cheveux de prisonnier manquait à l’appel.
    Tout était dans la mesure, bien sûr, trop de corps empilés et les cibles cédaient au désespoir en emportant leurs détenus avec eux dans la tombe, pas assez et ils prenaient l’intrus pour un guignol incapable de lever le petit doigt pour défendre son dû. Mais, dans tous les cas, la mort allait devoir frapper, cette nuit.
    Alors, effectivement, autant aborder le sujet de suite.

    “-Si tu veux mon avis, on arrivera pas à compromettre ce camp en envoyant simplement les preuves de leurs…Hm… Petites incartades, au palais Reikois. Avec tout mon respect, la parole d’une pirate et d’un mercenaire républicain ne pèsent pas bien lourd aux yeux des grandes autorités des bouffeurs de sables. Par contre, si les choses se corsent, un passage au manoir me paraît une bonne idée, histoire de prendre le grand patron en otage et nous assurer une porte de secours, tu vois ce que je veux dire?

    D’un doigt osseux, il se gratta l’occiput en prenant soin de ne pas détrôner le couvre-chef protégeant sa peau trop pâle des derniers rayons de soleil hivernaux du jour. Un camp aussi large pouvait bien abriter une cinquantaine de gardes comme plusieurs centaines. Les réseaux miniers rendaient la reconnaissance compliquée, tout comme le repérage de cibles importantes. Un vrai casse-tête.
    Sans se surestimer d’une quelconque manière, Carl estimait -en cas d’échauffourée- pouvoir abattre entre dix et quinze gros bras avant d’être expédié au royaume des gardiens. Il n’avait pas la moindre idée des compétences de combat de sa comparse, mais, puisqu’Althéa occupait un poste de dirigeante parmi une bande de forbans, la donzelle devait bien avoir -sans ironie aucune- plusieurs cordes à son arc. En imaginant qu’elle pouvait au moins en avoir cinq ou six, alors, effectivement, une frappe chirurgicale en direction du manoir pouvait s’avérer concluante.
    Cette solution, bien sûr, se devait de rester le plan C ou D. Comme précisé précédemment, les carnages se faisaient rarement en duo, sauf face à des amateurs.
    Et les guerriers reikois n'étaient jamais des amateurs.

    “-Le coup de la corde balancée depuis le haut des remparts me plait bien, très romanesque. Cela ferait une très belle…Hm. Comment disent les elfes déjà? Ah oui, une belle fabula.” L’elfique était loin d’être une langue que le serpent maîtrisait, mais l’expérience lui avait enseigné que cracher quelques mots dans le babillement typique de cette fin de race aussi hautaine qu’infertile donnait un style et rassurait étrangement l’employeur. “Cependant, ce qui me dérange, c’est l’absence totale d’informations que nous avons actuellement sur le fonctionnement du camp ou même sur l’emplacement de nos amis. Admettons que nous pénétrions l’enceinte sitôt cette conversation terminée, qu’en est-il de la suite? On fouille les tunnels, un à un, sans même savoir combien ils sont ? Sans même connaître les emplacements condamnés ? Le nombre de prisonniers côtoyant ceux qui nous intéressent?

    D’un souffle, le mercenaire chassa une mèche de cheveux noire du milieu de sa face, puis laissa le silence répondre à cette question purement rhétorique. La présence de prisonniers “sacrifiables” était tout particulièrement une variable importante. En fonction de leur état de santé, certains pouvaient envisager de se rebeller, pour peu qu’un bon samaritain leur donne la possibilité de s’armer et de s’équiper convenablement…Les soulèvements de prisonniers ne fonctionnaient que rarement, mais si les matons s’avéraient trop occuper à contenir un soulèvement, alors une petite troupe de simples fuyards pourrait tout à fait profiter du chaos pour prendre la poudre d’escampette, dans la nuit.

    “-Il nous faut plus d’infos. Je veux savoir ce qui se cache là-dessous et avant de me trouver là-dessous. Alors, lorsque les soudards du jour laisseront leur place aux gardes de nuit, suivons la charrette qui ira au village, trouvons un ou deux fêtards et enlevons-les pour leur poser quelques questions. Ma main à couper que leurs copains ne se rendront pas compte de leur absence avant le lendemain, et nous serons déjà partis, à ce moment-là.” Le sourire mauvais du serpent s’étira un peu plus, dévoilant la pointe de ses crocs limés avec l’application d’un maniaque tandis qu’il dirigeait le venin de ses yeux en direction d’Althéa. “Ils parleront vite, crois-moi.

    Si ça ne tenait qu’à lui, le serpent aurait pris cette décision depuis bien longtemps. Ses “interrogés” seraient déjà en train de prier les cieux pour que le calvaire s’arrête, avouant tout, jusqu’à leurs histoires de coucherie, dans l’espoir qu’une lame salvatrice vienne mettre fin au feu dévorant leurs orbites vides. Mais sa cliente était présente ici-bas, ce qui impliquait que le choix lui revenait, à elle.
    D’un haussement d’épaule, il balaya son engouement soudain pour l’idée de faire couler un peu de sang et de larmes avant le début des principales hostilités, puis précisa :

    “-Ou bien, on peut se contenter d’effectivement déambuler au hasard, de la fonderie au tunnel, sans savoir où diable dorment les membres de ta petite famille. Les deux me vont, après tout, le client est roi.
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  • Jeu 9 Mai - 15:57
    Le mental de la sirène n'était en ce moment qu’une petite boule de chaos. Elle qui était d’habitude prévoyante et méthodique avait simplement envie de courir à toute allure retrouver sa famille. Son coeur lui criait de foncer, sa tête lui intimait de se calmer et de réfléchir. Heureusement, la présence du mercenaire l’empêchait de partir seule en avant. Déjà, parce-qu’il avait coûté cher, le bougre, et qu’elle n’était pas du genre à jeter des crédits par la fenêtre, et ensuite, parce-qu’il avait des bonnes idées, et des bonnes analyses.

    Comme il le disait, compromettre le business de l’endroit était certainement hors de leur portée, même en faisant sortir quelques documents, à qui les donner pour qu’ils aient un impact? Althéa n’avait aucune envie de s’investir publiquement dans une cause anti-esclavagiste au Reike. C’était en effet peine perdue, mais cela voulait dire que l’endroit serait certainement en pleine possession de ses moyens pour essayer de prendre une potentielle revanche. Quoi qu’il en était, aller prendre en otage le chef des lieux était une bonne idée si les choses tournaient mal. La sirène hocha simplement la tête. Tout ça restait secondaire, l’objectif était sa famille.

    La sirène releva la tête, pris une grande inspiration l'œil fermé, se laissant aller à ce petit parfum d’air marin qui avait un arrière goût de liberté. Les autres prisonniers pourraient leur donner des informations contre leur liberté, comme ils pourraient les trahir immédiatement pour essayer d’améliorer leur condition s’ils ne les jugeaient pas capables de les faire revoir le soleil un jour. Là encore, le mercenaire faisait mouche dans sa remarque. La sirène serra rapidement les dents, laissant échapper un petit grognement, avant de laisser son pied frapper dans un petit rocher, l’envoyant ricocher sur la plage. La sirène reporta ensuite son œil de glace vers ceux d’émeraude du mercenaire.

    « Tu as raison. Il nous faut plus d’informations, savoir où frapper exactement et comment. On a certainement peu de chances de réussir à rallier les esclaves en étant simplement deux. Alors il va falloir être chirurgicaux, et bien informés. »

    La main sur la garde de son arme, Althéa la dégaina de quelques centimètres, observant son tranchant effilé refléter brièvement la froide pâleur lunaire avant de la rengainer dans son fourreau. Un sourire en coin révéla brièvement une canine de la sirène, tranchante, naturellement pour une race de prédateurs qui n’hésitaient pas à faire d’humains leur casse-croûte.

    « En chasse. »

    Une commande simple, deux mots évidents, qui la ramenait vers ses racines. Elle se mit en route alors que les dernières lueurs du crépuscule finissaient de s’éteindre.

    Trouver une cible fut loin d’être difficile vu l’activité et la taille de l’exploitation. Comme elle avait pu le constater les jours précédents, le village tout proche était un lieu servant principalement de taverne et de bordel pour les employés, qui allaient chercher dans ce village des comportements certainement proscrits dans la rigueur des murs de l’exploitation minière. Filer des cibles sortant de l’exploitation, les voir entrer dans une taverne, puis simplement attendre de les voir ressortir.

    L’attente fut plutôt longue, camouflés dans la pénombre derrière un bâtiment, alors qu’ils se faisaient simplement passer pour des saoulards. Althéa pouvait simplement passer pour la capitaine qu’elle était - le village restait après tout un port où les minerais étaient souvent chargés sur des navires prêts à les ramener à bon port. Mais, enfin, des gens qui étaient clairement des gardes de l’exploitation sortirent de la taverne, deux d’entre eux. L’un s’éloigna en titubant légèrement vers la végétation proche, visiblement pas prêt à utiliser les toilettes de la taverne qu’Althéa savait particulièrement horribles, alors que l’autre profitait visiblement de l’air frais de l’extérieur pour se griller un peu de tabac.

    D’un geste, la borgne indiqua qu’elle s’occuperait du fumeur, laissant son acolyte aller maîtriser l’autre. Déboutonnant un petit bouton de sa chemise dans une stratégie aussi vieille que le monde, elle alla se diriger vers sa cible en titubant légèrement, visant à attirer son regard tout en vérifiant calmement le calme de la rue ambiante.

    « Salut beau gosse. »

    Sa seule déclaration, d’une voix mielleuse, chantonnant presque ces quelques mots de sa douce voix de sirène qui faisait tourner bien des têtes. Elle s’approcha du fumeur dont les yeux étaient partis directement loucher vers son corps. Yeux qui s’écarquillèrent soudainement alors que le genoux de la rousse était allé trouver le ventre de sa cible. L’air quitta presque immédiatement ses poumons dans un petit bruit de ballon qui se dégonflait, alors que, plié en deux, il ne put rien faire face au coude qui allait percuter avec précision sa pomme d’adam pour définitivement lui couper la respiration. Prenant sa cible par la gorge avec son bras, elle alla ensuite rapidement le traîner derrière la taverne et en dehors du village par la végétation, loin de toutes oreilles indiscrètes, dans la même direction que la cible du mercenaire. Son otage perdit assez rapidement connaissance, et elle fit simplement attention à ne pas le tuer en le traînant. Elle le laissa ensuite nonchalamment tomber à côté d’une souche d’arbre couverte de champignons à une bonne centaine de mètres de la ville. La sirène se retourna ensuite vers son acolyte tout en reboutonnant son chemisier.

    « Ils sont tout à toi. Ne les fais juste pas hurler trop fort, hm? »

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