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  • Lun 6 Nov - 18:40

    La curiosité est un vilain défaut [Isolde] RSPJNWg

    Ikusa. Voila une ville qui ne "dormait" jamais. La capitale de l'Empire du Reike. Un joyau de force martiale couplé à la richesse et la beauté d'un héritage ancestral. Dans cette cité où les meilleurs guerriers du territoire se concentraient. Ou l'une des grandes académies militaire dispensait ses enseignements, il faisait étonnement bon vivre. Le peuple y mangeait à sa fin. L'esclavage était officiellement aboli et la prostitution interdite. Un cadre de vie sur le papier fortement sympathique, qui venait pourtant s'entacher d'une réalité plus sombre.

    Certains militaires abusaient de leurs pouvoirs, harcelant certaines femmes et certains commerçants. La pauvreté se regroupait dans des quartiers ghettos, notamment en périphérie de la ville et malgré les efforts des services d'ordre, quelques débordements venaient faire couler le sang sur le sable froid de la capitale reikoise. Et en cette délicieuse soirée, j'étais l'un de ces débordements.

    Cela faisait trois jours que je déambulai dans les rues ardentes de la cité. Officiellement, mes pas me menaient ici pour acheter quelques produits alchimiques et prendre des nouvelles concernant la lutte contre les Titans car, de ce que j'avais compris, ces derniers faisaient de nouveau des leurs. Depuis que j'étais reparti du Nord, je souhaitai prendre un peu d'informations. Savoir où aller. Comment gérer tout cela. Et, surtout, où pratiquer mes diverses expériences? J'avais peur de m'encroûter en République. J'avais peur de devenir comme ces académiciens de Drakstrang ou de Magic. Tous ces prétendus chirurgiens incapables de gérer une situation de crise ou des situations à multiples victimes. Ou bien incapables de reproduire la moindre de mes formules. Tous des sots. Freinés par l'éthique et leur propre moralité. Ainsi, au troisième soir, j'avais pu établir les chemins de rondes de la garde tout comme les mouvements répétés de quelques jeunes gens qui se rendaient à "l'enchanteur". Un établissement servant de taverne pour les saoulards et les assoiffés et qui se situait proche de ruelles étroites et sinueuses. Un terrain de pratique parfait pour ma personne, tout comme pour mes expériences futures. Conscient que mon apparence pouvait affoler, j'avais décidé de me métamorphoser afin de me fondre plus efficacement dans la foule. Via la magie, il n'y avait donc plus de masque, plus de taille extravagante. Seulement un drakyn aux traits fins qui évoluait dans la foule reikoise.

    Quand la nuit tomba enfin, j'en vins à alpaguer les derniers consommateurs sortant de la taverne. L'opération fut relativement périlleuse, notamment en raison que les coutumes reikoises étaient bien différentes de celles d'autres pays et, malgré les conseils de Mélantha, je peinais un peu à me fondre dans ce décor étrange. Sans doute à cause du fait que je ne pouvais pas les attirer en leur parlant à cause de mon mutisme. Finalement, ce fut une jeune hybride chienne qui répondit positivement à mon invitation silencieuse. Surement à cause de mon odeur, mêlant produits et cuir bouilli. Intriguée, cette dernière gambada presque à mes côtés tandis que je lui parlais en écrivant diverses distractions. Puis, sans crier gare, j'enfonçai finalement mon stiletto dans sa gorge, prenant soin d'atteindre les cordes vocales sans ouvrir la moindre artère. Ainsi, elle se viderait de son sang plus longuement, sans être capable d'appeler à l'aide. Le piège s'était refermé sur cette pauvre femme. Et la zone d'opération avait été installée.

    De part et d'autres des murs de la ruelle, de grands crochets avaient été installés. Une fixation simple mais solide, qui me permit d'étendre le corps gigotant de l'hybride via un système de cordes. Pour ne pas risquer de prendre un mauvais coup, j'avais administré à la canidé un mélange anesthésiant, dilué dans d'autres produits plus hallucinogène. Le but était de la calmer, mais qu'elle reste consciente. Une fois attachée, je laissai la chienne pour déplier doucement ma trousse à outils ainsi que les différents bocaux nécessaires à la suite de l'opération. Le but était simple. Ouvrir cette abomination pour en observer le fonctionnement interne à vif. Puis, dans un second temps, en extraire un à un les différents organes pour les recueillir et ainsi pouvoir pousser l'analyse plus intensément dans mon nid provisoire. Une ancienne cave de trappiste, abandonnée et à mon entière disposition, que j'avais rapidement changé en un laboratoire de fortune qui regroupait tout le matériel qui me serait nécessaire.

    Revenant finalement à ma patiente du jour, je laissai un sourire mauvais glisser sur mes traits tandis que je quittais ma métamorphose pour reprendre les traits corbins de mon masque protecteur. Derrière mes lentilles teintées, mes yeux serpentins glissaient sur la longue plaie que je taillais dans la chair dénudée de la pauvre hybride qui hurlait silencieusement. Une fois l'entaille réalisée, je vins écarter ses parois, observant avec satisfaction ses organes rougies de son sang qui travaillaient difficilement. Un spectacle des plus intéressants, compte tenu de la spécificité de cette race si particulière. Sortant mon carnet, je prenais de longues notes afin d'obtenir plus tard un rapport des plus complet. Puis, après un temps, je commençai enfin la deuxième étape de mon oeuvre. Mes mains gantées plongèrent dans sa cage thoracique, arrachant en partie cette dernière pour en extraire un premier poumon. Puis, je continuai ensuite avec un autre organe mineur, prenant soin d'humidifier ses intestins afin qu'ils ne se nécrosent pas, trop vite.

    Bientôt, la ruelle n'était plus empli que de quelques sons particuliers: ceux du sang glissant sur le sable et de mes membres gesticulant à l'intérieur de cette pauvre femme.
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  • Mer 8 Nov - 23:20
    La curiosité est un vilain défaut
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    La clarté déclinait fortement, laissant place aux ténèbres du terrible mois de Novembre. Au Reike, il faisait plutôt bon toute l’année, les hivers n’étaient pas trop rudes. Pourtant, le soleil ne réchauffait plus autant l’âme et le cœur des habitants de la capitale. Les premiers frissons parcouraient les corps et les pluies fines ou plus fortes, comme en ce début de journée, tombaient sur la ville.
    Toutefois, Isolde était restée toute la journée enfermée, à étudier, la pluie ne la préoccupait donc pas. Le faible éclat du soleil, à travers les nuages menaçants, mourrait à présent. Les jours, plus courts, laissaient place à la nuit bien vite. Ainsi, il faisait déjà noir lorsque l’étudiante quitta l’Université. Elle rassembla rapidement ses affaires, elle avait une course à faire avant que l’échoppe ne fermât. En effet, la brune voulait acquérir une nouvelle cape, faite de laine sombre, afin d’apprécier confortablement la saison hivernale en approche. Elle serait utile pour ses déplacements. Arrivée dans la petite boutique, elle n’eut pas à se perdre longuement dans les allées, pour tomber sur l’article désiré. Elle allégea alors sa bourse de cinq pièces d’argent, le vêtement semblait coûteux, pourtant, elle n’avait pas pris le modèle plus cher. Avant de sortir, Isolde passa la cape fraîchement achetée sur ses épaules, remercia poliment la marchande et quitta l’établissement.

    Dès lors, elle crut apercevoir, à l’autre bout de la place, un étudiant de sa promotion, un Drakyn dont elle avait oublié le nom. Mais il se débrouillait bien en malédiction, elle lui aurait bien posé quelques questions, autour d’un verre. Il s’agissait peut-être du domaine où elle était le moins forte. Ou qu’elle avait laissé de côté, au profit du contrôle psychique et bien entendu, de la nécromancie.
    Il semblait hélas déjà attendre, ou plutôt chercher quelqu’un devant une des tavernes. Isolde se rapprocha un peu et justement, une hybride l’avait maintenant rejoint. La mage était passablement contrariée, c’était une belle occasion de l’aborder et voilà que cette imbécile d’hybride allait tout gâcher. Elle les suivit de loin, l’air de rien, peut-être qu’il se contentait simplement de faire un bout de chemin en sa compagnie. Ou qu’elle allait partir seule… Mais non ! Finalement, les deux individus ne semblaient pas décidés à se séparer et s’enfonçaient dans une ruelle sinueuse. Isolde s’apprêtait alors à tourner les talons, lorsqu’elle fut stupéfaite par l’action du drakyn. En effet, celui-ci venait d’enfoncer un couteau dans la gorge de l’hybride. Elle écarquilla les yeux, troublée par ce qu’il venait de se passer. Pourtant, elle ne partit pas de suite, intriguée par ce geste inexplicable. Le drakyn comptait pourtant parmi les étudiants les plus talentueux en magie noire. Elle ne le percevait pas comme un dangereux assassin, capable de trancher la gorge d’une malheureuse victime, au détour d’une ruelle. Mais après tout, elle ne le connaissait pas. Et le Sekai restait peuplé d’êtres immoraux et criminels. Cependant, l’hybride ne semblait pas morte pour autant, mais elle ne pouvait crier. Pourquoi Isolde restait-elle en ce lieu, elle aurait dû s’enfuir, faire demi-tour et ne jamais remettre les pieds dans cette maudite ruelle. Pourtant, lorsqu’elle aperçut le drakyn suspendre sa victime par des cordes, c’était plus fort qu’elle. Elle voulait savoir ce qui allait se produire, quel était le but de cette action, allait-elle assister à un épisode de torture ou de recueil d’informations… Puis, faire marche arrière maintenant, pouvait possiblement alerter l’agresseur. La brune resta alors cachée dans un petit recoin de la ruelle, derrière quelques ordures. Elle ne voulait pas quitter la scène des yeux, analysant scrupuleusement les gestes du drakyn. Et encore moins attirer l’attention sur elle. À bien regarder, à présent, et grâce à sa vision nocturne, il n’était pas le jeune homme auquel elle avait pensé. Elle s’était trompée. Dans un sens, la voilà soulagée. Elle ne côtoyait donc pas un dangereux criminel pendant les cours. D’ailleurs, elle le vit en un instant se métamorphoser sous ses yeux ébahis. Le drakyn laissant place à un être impressionnant, entièrement vêtu de noir. Et un masque, aussi étonnant qu’effrayant, dissimulait son visage. Son apparence sinistre renforçait d’autant plus les atrocités qu’il commettait.

    La brune se trouvait alors en très mauvaise posture. Lorsqu’il commença à trifouiller les organes de l’hybride, après lui avoir ouvert l’abdomen, elle retint un haut le cœur. Certes, l’étudiante trouvait les hybrides étranges, surtout ceux mélangés à des humains. Selon elle, ils n’apparaissaient que comme des erreurs de la nature. Les empêcher de naître, les parquer quelque part, pourquoi pas. Mais de là à les disséquer vivants, il y avait un fossé. Bon, visiblement, pas pour tout le monde. L’individu sinistre avait des plans beaucoup plus coriaces et tordus. Il fallait sortir de cette effroyable ruelle au plus vite, elle ne pouvait pas rester là. La mage réfléchissait à un sort, une attaque mentale ou une possession ? Mais si le sort échouait, si l’individu terrible restait insensible à sa magie ?  Il s’agissait d’un risque qu’elle n’était pas prête à prendre. Les êtres mauvais comme celui-ci, valait mieux ne pas les contrarier et se tenir à l’écart. Le plus sage semblait alors de s’éloigner discrètement. La brune contourna alors les détritus, prenant le soin de rendre son pas le plus léger possible et regarda de l’autre côté de la ruelle. Il fallait y aller. Maintenant. Elle commença doucement à emprunter la ruelle afin de sortir de cette scène macabre.

    CENDRES


    Entraînée pour l'éternité dans une valse funeste avec la mort, elle dérive entre deux mondes dans une éternelle danse macabre.


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  • Ven 10 Nov - 0:19



    Les organes étaient, je devais bien l'avouer, de bien mauvaise qualité. Contrairement à ce que l'aspect extérieure de cette chienne pouvait laisser envisager, son intérieur était aussi ravagé que son mode de vie. Un foie trop gras et noirci par un alcoolisme certain. Des poumons justement décolorés sous la trop forte consommation des fumeries et autres drogueries reikoises... Et ces couches abjectes de graisses sur le cœur et l'estomac. C'est d'ailleurs en jetant ce dernier sur le côté, que je me rendis compte qu'une silhouette observait toute mon expérience. En temps normal, je me serai contenter de bondir sur cette nouvelle forme pour en extraire toute l'essence. Pour en retirer le raisiné tandis que ses organes se répandaient à leur tour sur le sable froid du Reike. Mais... Cette silhouette féminine plantureuse ne semblait pas chercher à fuir. Pas de suite, tout du moins. Alors... Je lui offris la première partie d'un spectacle particulièrement macabre.

    Attrapant les intestins de ma nouvelle proie, je vins étendre ces derniers dans une guirlande sordide que j'accrochai par la suite de part et d'autres de la ruelle, avançant doucement vers ce qui s'avérait être une jeune femme. Et qui commençait, doucement, à faire machine arrière. Quelque chose semblait la retenir. La peur? Peut être. Mais j'espérais au fond de moi que ce ne soit de la curiosité. Trop peu de reikois se laissaient aller aux arts les plus sombres malgré les enseignements de leurs précieuses académies et bien moins encore acceptaient les méthodes les plus radicales pour développer le savoir médical ou bien les secrets des arcanes. Quand je crus remarquer une fuite chez l'inconnue, un profond hurlement télépathique s'élança dans l'esprit de la femme aux cheveux corbeau.

    * On va quelque part??? *

    Couplant ce cri affreux et distordu à une puissante magie illusoire, je fis en sorte que ma cible se retrouve dans une ruelle alternative. Infinie. Quand elle porterait son regard au sol, elle ne verrait alors plus qu'une seule chose tandis que la pluie s'intensifiait... Du sang.


    La curiosité est un vilain défaut [Isolde] Hannibal-lecter-rain


    J'avais eu vent de Sable-d'Or et de ce que cela avait engendré. De comment le ciel s'était déchiré et avait surplombé le champ de bataille d'une pluie écarlate. Je savais à quel point cela avait traumatisé certains des vétérans. Alors... Quoi de mieux que de rappeler au peuple dragon un tel spectacle? Ainsi, le sol fut bientot gorgé d'un sang épais et poisseux. Mais ce n'était pas tout. Autour de la jeune femme, les murs se distordaient en de violentes parois membranées desquelles sortaient des corps décharnés, émaciés et en décomposition. Des bras squelettiques tendus et abjects, parfois pourrissant, qui venaient la saisir aux poignets et aux chevilles. S'accrochaient à ses hanches dessinées et à sa longue chevelure. Elle se faisait chahuter, dans un environnement perturbant ses sens comme sa propre réalité. En dehors de l'illusion, je m'approchai d'un pas serein, lâchant l'intestin de l'autre chienne pour venir sortir de ma sacoche une fiole et un tissu. Ma cible était tétanisée. Comme figée dans une illusion qui lui dissimulait le réel. Puis bientôt, je fus suffisamment près. Passant brutalement le tissu imbibé de liquide sur la bouche et le nez de ma victime, ma voix s'insinua de nouveau dans son esprit qui, brutalement, se voyait éjecté de l'illusion dans lequel il était piégé.

    * Navrée, ma chère, mais vous venez avec moi... *

    *
    *  *


    Le nid avait été dissimulé dans un sous-sol abandonné. Situé à la périphérie de la ville, sous une exploitation fermière abandonnée, ce laboratoire de fortune m'offrait tout ce dont j'avais besoin. De la tranquillité, de l'espace... Et une multitude de fours en pierre où déposer des corps en attente de dissection. J'avais également fait en sorte que les anciennes tables à découpe deviennent des tables d'opérations. A plusieurs endroits, les dépôts boisés de mes quelques folies se voyaient à l'œil nu. Pour cause, j'aimais depuis quelques temps jouer de fantaisie du genre pour agrémenter un peu plus mes laboratoires. C'était plus fort que moi. Comme une envie issue de mon for intérieur qui me poussait à agir ainsi. Des menus détails, somme toute, mais qui s'ajoutaient à bien d'autres facteurs qui rendaient mes laboratoires de fortune particulièrement uniques.

    Allongée devant moi, dans ses vêtements sobres, la jeune femme capturée quelques heures plus tôt se retrouvait attachée par de grands liens en cuir à la pierre rectangulaire qui lui servirait, pour l'heure, de lit de fortune. Penché au dessus d'elle, tel un oiseau de proie, je fixai et touchai son corps de mes mains gantées. Chaque forme, chaque relief était analysé de manière digitale afin d'imprimer mentalement où se trouvait quoi. La moindre cicatrice, la moindre spécificité était ainsi relevé efficacement en renfort d'une observation visuelle approfondie. Quand, enfin, la jeune femme commença à s'éveiller, je me redressai doucement tandis que j'ouvrais au dessus d'elle un bocal remplit du raisiné extrait chez l'hybride canidé. Se dévissant lentement, le couvercle du contenant laissait échapper goutte par goutte le liquide vermillon qui venait s'échouer sur la peau porcelaine de la jeune femme. Ploc. Ploc. Ploc. Un sourire mesquin se dessinait sur mes lèvres masquées tandis que je tournai le couvercle un peu plus, commençant à dessiner de longs et fin traits sanguins sur le corps de cette demoiselle bien trop curieuse.

    * Vous avez de la chance, vous savez... En temps normal, je tue simplement mes observateurs... *

    Le sang coulait à présent complètement sur le ventre et le bas de la poitrine de la jeune reikoise. Me forçant à refermer quelques temps le bocal pour limiter sa dispersion.

    * Mais, j'ai crut voir quelque chose, dans votre hésitation. Dans cette parodie de fuite. Alors, je me demandai, qui êtes vous? La question resta quelques temps en suspend. Ou plutôt, qu'est-ce qui a fait que vous n'avez pas immédiatement pris vos jambes à votre cou. Je terminai ma phrase, passant ma main gantée sur le sang coulant sur la table pour venir frôler du bout de mes doigts tacheté le cou de la reikoise. Avez-vous peur? *

    Je quittai alors subitement la table, écoutant une potentielle réponse avant de venir faire voler autour de moi différentes fioles de drogues et produits hallucinogènes que je vins par la suite mélanger méticuleusement avant de retourner auprès de l'étudiante avec la mixture abjecte, la faisant glisser sur ses lèvres. Un liquide violacé, presque rose fluorescent, qui glissa dans sa bouche pour venir souiller sa gorge d'un parfum amer et cuivré. Ainsi, ses pouvoirs potentiels seraient limités par sa propre confusion. Le mana ne lui obéirait plus aussi facilement et... Surtout, elle aurait constamment l'impression que les sons et les images se déforment dans des restes d'illusion macabre. Tirant alors vers moi une lanterne pour éclairer doucement mon masque après l'avoir suspendue à un crochet, je vins déplacer une mèche de cheveux noir de jais de ma victime tout en terminant.

    * Je vous écoute. *  
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  • Dim 12 Nov - 17:34
    La curiosité est un vilain défaut
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    Une voix retentit dans sa tête, ce qui troubla profondément la jeune femme. Elle savait à qui elle appartenait, cette voix sifflante, inhumaine, elle était celle du monstre qui commettait toutes ces atrocités. Elle n’avait pas su lui échapper. Mais pourquoi sa voix effrayante résonnait-elle dans sa tête ? Les battements de son cœur se faisaient plus intenses, son rythme cardiaque s’accélérait. Isolde avait peur, nul doute là-dessus. Comme si le son se répandait et retentissait dans tout son corps, non seulement dans son esprit, elle resta figée. Trop effrayée pour oser se retourner. Elle ne voulait pas le voir. Assez stupidement, l’angoisse produisait parfois des choses irrationnelles, si elle ne le voyait pas directement, cela n’existait pas vraiment.

    Toutefois, ce cauchemar ne s’arrêtait pas là. Bien au contraire, il ne faisait que débuter. Elle sentit la pluie tomber sur elle, une pluie forte les gouttelettes rebondissaient et éclaboussaient sur les flaques déjà formées. La ruelle sombre laissait place au rouge écarlate. Une pluie de sang tombait du ciel, inondant le pavé. Le spectacle paraissait magnifique, d’une poésie sinistre et angoissante, amplifié par le bruit entêtant du martèlement des gouttes sur le pavé et du ruissellement. Comment cela était possible ? Ce monstre avait-il fait couler autant de sang qu’il en pleuvait sur Ikusa ? Improbable. Que se passait-il… Ce n’était pas tout, l’horreur continuait et ne venait plus seulement du ciel, mais toute la ruelle se transformait en une scène des plus cauchemardesques. Les murs autour de l’étudiante se fissuraient, lézardant terriblement les façades et créant des engeances infernales. Des parois craquelées sortaient des créatures sordides, semblant provenir de X’o-Rath lui-même.

    La mage sentait leurs mains putrides et décomposées sur sa peau, attrapant au hasard un bras, une jambe, des mèches de ses cheveux. Elle était apeurée et troublée par cette vision d’horreur, pour autant, elle tentait de résister à la panique et de lutter contre les abominations. Elle avait l’habitude des cadavres, elle les faisait elle-même revenir à la vie, elle savait les contrôler. Mais là, il ne s’agissait pas de ses propres créations. Elle se faisait attaquer. Enfin, pour le moment, les zombies ne semblaient pas vouloir la mordre ni la tuer, ils jouaient simplement avec elle. Le criminel devait être un nécromancien lui aussi, jouant avec les non-morts pour l’apeurer simplement, sans leur donner l’ordre de la tuer. Dans quel but ? Cela l’amusait certainement de jouer un peu avec ses proies.

    Elle n’eut guère le loisir de poursuivre sa réflexion, tandis qu’elle sentit une force l’attraper, bien différente des mains décharnées des créatures. La main se faisait forte, experte, sachant tout à fait ce qu’elle faisait. Isolde sentit également un tissu venir recouvrir le bas de son visage, une odeur puissante. Puis, cette voix, encore cette terrible voix occupant de nouveau son esprit. Et enfin, plus rien.Le vide, le néant.

    Alors que la jeune femme peinait à ouvrir les yeux, sa vision demeurait floue, elle cherchait à comprendre où elle se situait, que s’était-il passé. Elle battait des cils, refermant ses paupières, puis les ouvrant à nouveau. Elle répéta l’opération, tentant de fixer son regard sur un point, jusqu’à ce qu’il devînt plus net. Une petite pièce lui semblait apparaître, des parois sombres, des tables, des objets étranges… Elle ne distinguait pas bien, elle entendait des bruits de pas, d’outils, comme si quelqu’un bougeait des objets, les reposait sur une table. Difficile à dire. Elle voulut se mouvoir, de manière à observer ce qu’il se passait et trouver une échappatoire. Mais ses poignets et ses chevilles étaient maintenus par des liens solides. Elle tira dessus, fort. Mais rien ne se produisit, à part une douleur sur ses articulations déjà souffrantes.
    Puis, elle aperçut l’être malfaisant devant elle, penché vers elle. Cette vision était particulièrement préoccupante, avec ce masque et l’aspect glaçant et dérangeant qu’il renvoyait. Que faisait-il avec ce bocal, elle n’eut pas à attendre longtemps avant de sentir le liquide carmin se répandre doucement et lentement sur elle, tel un goutte à goutte funèbre et sinistre. Pourquoi faisait-il cela, pour l’inquiéter davantage ? Elle n’était pas sereine bien évidemment, la situation ne l’était pas. Pourtant, le sang ne la dérangeait pas. Même si le geste semblait terrible, elle s’inquiétait à ce moment, des suites éventuelles de ce lugubre scénario.

    La voix revint sans sa tête, il paraissait étrange de l’entendre communiquer par télépathie, elle se demandait si c’était par incapacité de parole ou si cela était pour renforcer son côté terriblement inquiétant. Dans tous les cas, cela produisait son effet. Il lui avoua donc ne pas vouloir la tuer. Devait-elle se considérer chanceuse pour autant ? Pas vraiment. Elle savait de quoi il était capable, pour l’avoir vu à l’œuvre quelques temps plus tôt, dans cette ruelle. Elle pensait alors à cette stupide hybride, qui l’avait suivi innocemment. À présent, ses tripes étaient suspendues à des cordes. Isolde ne voulait pas terminer ainsi. Il fallait alors comprendre pourquoi il ne l’avait pas tuée instantanément, quels étaient ses projets à son encontre. Et surtout, poursuivre dans cette idée.

    La curiosité est un vilain défaut [Isolde] 9as7

    Tandis qu’elle sentait et percevait le sang couler de nouveau sur sa peau , ses vêtements ayant été découpés sur le devant, le liquide coulait sur son ventre, laissant de petites rivières pourpres se dessiner sur son corps. Le fluide carmin tranchait indubitablement avec l’épiderme porcelaine de la jeune mage, ce qui produisait un tableau obscur mais dégageait aussi un esthétisme particulier.
    La voix reprit encore, Isolde prenait soin d’écouter attentivement, de ne pas se laisser distraire par ses propres craintes. Il fallait prendre le temps de réfléchir, d’analyser les paroles du criminel et de tenter de lui apporter les réponses les plus justes possibles. Elle sentit le doigt ganté frôler son cou, ce qui la fit immédiatement frissonner. Son toucher, à travers ce gant sombre paraissait inhumain, sordide. Elle hocha brièvement la tête, dans un premier temps, ne se pressant pas pour répondre. Elle voulait être sûre de ses mots. Puis, lui avouer sa peur, peut-être cela lui ferait plaisir. Après tout, il se comportait comme cela pour une raison. Le plaisir se trouvait essentiellement dans son sadisme, cela lui apparaissait agréable et intéressant d’insuffler la peur dans l’esprit de ses victimes. Elle lui donnait alors ce qu’il désirait, se comportant docilement, espérant que ses efforts allaient payer. Puis naturellement, elle n’avait pas besoin, cette fois-ci, de jouer la comédie. Ses prunelles émeraudes trahissaient son inquiétude.

    « Je suis étudiante à l’Université de Drakstrang. Et… Je vous ai pris pour un camarade, avant que vous ne vous transformiez. Vous avez un talent certain pour la métamorphose. » répondit-elle, après ce long silence.

    Elle tentait la flatterie, pas sûre que cela allait fonctionner. Mais pourquoi pas, elle essayait tout ce qu’elle pouvait, pour ne pas le contrarier et tenter de rester en vie. Parce qu’évidemment, plus rien ne comptait d’autres à part cela. Survivre.
    L’étudiante suivit son ravisseur du regard, tant qu’elle le pouvait. Elle aperçut tout un tas de fioles voler, se demandant ce qu’il préparait encore là. Elle sentit un liquide amer glisser dans sa bouche, elle voulut pincer les lèvres, puis recracher la boisson dégoûtante, mais elle n’y parvint pas. Rapidement, sa vision se brouillait, ainsi que son esprit. Elle voyait flou, la réalité se déformait à nouveau, la laissant perplexe et incapable de se raccrocher à une lucidité parfaite. Elle était bridée, ses actions semblaient impossibles, ses gestes restaient très limitées. Seule lui restait la parole. Pourtant, dans cet état de confusion, difficile de pousser la réflexion et tenter de sauver sa peau. La brune bougeait la tête, de droite à gauche, cherchant à rester dans le monde réel, de sortir de cet état hautement désagréable. Elle n’avait jamais consommé aucune substance, autant dire que celles-ci lui faisaient un effet direct et poussé.

    - « J’étais très surprise, mais aussi… Fascinée. Vous magniez à la perfection vos instruments. » Dit-elle, aveuglée d’autant plus, par l’éclat d’une lanterne, qu’elle avait à présent sous les yeux.

    Le masque se reflétait d’autant plus, créant une vision horrifique, son hallucination se poursuivait, faisant flotter plusieurs de ces mêmes masques au-dessus de son visage. La brune ferma un instant les yeux, puis elle prit une inspiration, de manière à se ressaisir.

    - « J’étais curieuse de vos travaux. »

    Ce qui n’était pas tout à fait faux, la curiosité étant puissante chez Isolde, elle l’avait poussé à regarder la scène de crime. Pour autant, elle n’avait aucune envie d’y être mêlée. Toutefois, elle était prête à tout pour se maintenir en vie. La main de l’individu se rapprochait de son visage, Isolde appréhendait son geste, elle fut soulagée de constater qu’il remettait simplement en place une des mèches de sa longue chevelure brune. Ce qui lui procura un nouveau léger frisson.
    Avalant sa salive, elle ajouta :

    - « Si vous souhaitez m’en parler… » La pièce semblait vaciller, il était compliqué de rester sensée. « Je veux dire... de vos travaux, je serais très attentive. » ponctua-t-elle.

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  • Dim 12 Nov - 18:37




    Elle prit la parole. Fébrile. Elle me parlait et tentait de sauver sa peau. Comme c'était charmant. Comme c'était... Intriguant. La mentalité reikoise était définitivement bien particulière en comparaison des sujets récupérables en République. De plus, j'avais l'impression d'avoir récupéré une exception parmi ses pairs. Une perle plus rare que les autres et qui se disaient intéressée par mes travaux. Vraiment? L'idée m'était agréable, mais ce n'était pour le moment que des mots. Venant donc déposer doucement mes mains sur ses tempes, je laissai de nouveau mon esprit voguer vers ses pensées, caressant ces dernières comme une vague de lames désagréables frottant sur un épiderme trop sensible.

    * Les compliments me sont agréables mais... Sachez qu'il n'altèreront en rien votre situation... Je fis flotter doucement différents instruments sur le côté, les faisant cliqueter doucement. Pour le reste, j'ai tendance à ne montrer mes travaux qu'à deux catégories de personnes... Mes assistants et... Mes mécènes. Si vous désirez à ce point les découvrir.... *

    Je vins attraper l'un des scalpel qui flottait au dessus de son visage, l'approchant près de son oeil pour déposer le métal gelé sur sa peau comme une menace à demi dissimulée.

    * Il faudra passer mes épreuves. Et vous montrez digne de mon nid. *

    Me redressant, je commençai alors à changer de forme. A chaque pas, ma silhouette se réarrangeait. Prenant parfois les traits d'un beau soldat reikois, parfois ceux d'une jeune femme peu farouche. Chaque fois, l'imitation se déchirait dans une nouvelle métamorphose jusqu'à ce que je n'arrive au niveau des jambes de la jeune femme où mon apparence véritable se reforma. Amusé, un long sourire se dissimulait sous mon masque corbin alors que je pouvais aisément discerner ses légers tressaillements. Ses mouvements presque imperceptibles qui témoignaient d'une anxiété véritable. D'une peur réelle. Et j'aimais cela. Ma lame glissa donc doucement sur ses vêtements, les sectionnant petit à petit pour la déshabiller. Son corps, à présent nu, était marqué au niveau d'un de ses bras tandis que son ventre se voyait quant à lui tacheté du sang que j'avais fait couler plus tôt. La jeune femme était belle, aux proportions parfaites. Et entièrement soumise à mes futures expériences.

    * Voyez-vous, le corps n'est généralement qu'un vaisseau permettant le transport de différentes choses. Pour la plupart des gens, il s'agit de douleur. Mais... Dans mes mains, cela peut prendre de nombreuses formes... *

    La lame du scalpel commença alors à glisser doucement sur la cuisse de la brune, remontant peu à peu le long de cette dernière tout en traçant un léger sillon sanguin. La plaie n'était ni profonde ni violente, mais permettait tout de même à sa peau de porcelaine de rougir et se bomber, tandis que son raisiné venait perler le long de ce couloir sanguinolent. M'arrêtant à la naissance de la hanche, je laissai le scalpel qui se remit à flotter tandis que mon doigt venait glisser sur la blessure réalisée, et que mon esprit envahissait encore celui de l'étudiante.

    * Du plaisir, notamment. *

    Ou bien des douleurs plus fortes encore, mais cela n'était pas une info qu'elle devait connaître. Quand mon doigt acheva son cheminement jusqu'à sa hanche, mon regard se porta sur sa poitrine qui se soulevait à chaque respiration. Un témoin silencieux d'une angoisse, ou excitation, grimpante. De nouveau, un long sourire glisse sur mes traits marqués.

    * Vous allez découvrir, ici, que les savoirs de votre académie sont aussi inutiles qu'incomplets. J'ai déjà vu ce dont vos professeurs étaient capables. Et d'à quel point ils étaient stupides. Avec moi... Vous découvrirez ce soir des choses que jamais vous n'auriez crut possible. *

    Elle était perturbée, probablement à cause de ce que je lui avais fait boire, peu importait. Mon doigt quitta donc finalement sa plaie pour venir glisser sur son bras marqué, passant doucement sur les reliefs de ce qui ressemblait à une cicatrice. Une imperfection, grossière, sur un corps pourtant "parfait". A mes yeux, cela le rendait plus beau encore. Plus intéressant. Déplaçant mentalement quelques bougies qui brulaient autour de nous, je laissais la cire liquide goutter doucement sur la poitrine de la jeune femme, avant de soudainement saisir une des dagues flottantes pour l'enfoncer dans sa main. Naturellement, j'avais pris soin d'enfoncer cette dernière à un endroit ou aucun nerf majeur ou ligament ne serait touché. Ou la douleur serait réelle mais le soin facile.

    * Laissez vos sens vous guider. Acceptez cette expérience comme quelque chose d'enrichissant, ou vous périrez probablement durant cette dernière. Votre curiosité vous a mené là. Mais je sens chez vous... Quelque chose. Comme si... Cette dernière n'était pas née soudainement... *

    La lame quitta sa main, faisant gicler un peu de sang. Me penchant de nouveau sur le corps de la jeune femme, ma voix s'infiltra dans sa tête alors que mes mains libres venaient caresser ses bras pour remonter doucement jusqu'à ses épaules fines.

    * Comme si ces arts interdits vous fascinaient... Je me trompe? *

    Je parlais de tout. Des arcanes noires comme du sordide et du morbide. La plupart des gens auraient continué de courir. Auraient hurlé. Mais pas elle. Alors... Il me fallait voir jusqu'où elle était prête à aller. Mes mains quittèrent finalement ses épaules, attrapant une longue tige de cuir que je vins faire glisser sur son corps, prenant soin de passer sur chaque zone sensible, puis sur les plaies infligées. Quand la tige quitta un instant la poitrine de la jeune femme, je vins frapper violemment cette dernière. Un mélange de douleur et de douceur, qui se mêlerait aux sensations déjà altérées par les drogues que je lui avais inoculé. Satisfait, je pris alors une nouvelle fiole que je déversais entre ses lèvres parfaites. Mon regard croisa alors le sien, même si mes yeux se retrouvaient dissimulés par mes lentilles teintées. Et j'aimais ce que j'y voyais. Quand la fiole fut vide, je la jetais machinalement sur le côté, avant de me redresser et de doucement jouer avec les lèvres de l'étudiante, passant mon pouce dessus comme si je les caressais.

    * Le mélange de fleurs du diable et de clochettes de la mort est un basique lorsqu'on confectionne des poisons. Mais... Mélangé à de la poudre d'aether dissoute, l'ensemble devient alors... Je regardais son corps qui convulsait. Douloureusement efficace. *

    Un long frisson d'excitation glissa sur ma peau alors que je la voyais se tordre sous les effets de ma concoction. Puis, soudainement, mes mains se logèrent sur son torse nu pour y appliquer ma magie de soin. Elle fut ainsi ramené subitement à un stade plus passif, où la magie venait purger le poison qui se dissipait dans son corps. Pour elle, cette magie de soin s'écoulait comme une myriade d'aiguilles sous cutanée qui venaient gratter chaque cellule pour en exterminer le mal. Une sensation diffuse mais intense qui se répandit donc depuis sa poitrine jusqu'au plus profond de son être. Pour peu, je crus entendre quelques sons de ses lèvres. Un soupir de douleur? Peu importait, car assez vite le poison n'était plus. A présent, je restai là, au dessus d'elle, à l'observer tandis qu'elle reprenait visiblement son souffle suite à toutes ces sensations.

    * Au fait, chère étudiante trop curieuse... Quel est votre nom? *
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  • Lun 13 Nov - 20:26
    La curiosité est un vilain défaut
    Feat Le Docteur

    Son ravisseur n’était évidemment pas dupe, il comprit la provenance des flatteries de la brune. L’encenser ne la mènerait nulle part, pourtant, Isolde croyait percevoir que cela plaisait au sadique qu’il était. Il pouvait feindre, lui faire croire ce qu’il voulait. Cependant, elle se disait que tant qu’elle demeurait courtoise et en allant dans son sens, cela pouvait éviter les choses de trop dégénérer. De toute façon, ce n’était pas comme si elle détenait le luxe d’agir à sa guise. Elle comprit ensuite qu’il cherchait peut-être à financer ses travaux, lorsqu’il évoqua certains mécènes. Mais cela aurait été trop facile, de la laisser partir en échange d’une promesse de dons. Elle voulut tout de même tenter cette option, toutefois, le cliquetis des instruments, flottant devant son regard apeuré, stoppa net sa lancée. Il n’y avait pas de demande de rançons possibles, d’appât du gain ou autre affaire pécuniaire. Il était là pour assouvir ses penchants vicieux et rien ne pouvait l’en empêcher.

    Lorsqu’elle perçut le scalpel s’approcher beaucoup trop près de sa rétine, elle eut le réflexe de fermer les yeux. Elle ne supportait pas cette idée, ses deux bijoux émeraudes restaient si précieux, elle ne supporterait pas de les perdre. Pour autant, il ne semblait pas vouloir aller jusque là, l’effrayer, voilà ce qu’il désirait, toujours plus. Elle sentit seulement le contact avec le métal froid sur son visage. Elle saisissait l’ampleur de ses intimidations, pour autant, le genre d’épreuves qu’il affirmait vouloir lui faire passer, elle n’avait pas hâte de les découvrir. Allait-il la torturer, jusqu’à la faire céder, succomber à ses blessures. Ou voulait-il tester son endurance physique et psychologique…

    Ses métamorphoses ne dérangeaient pas la mage noire qu’elle était, même si elle n’était pour le moment, pas douée dans ce domaine, ce n’était pas un art qui l’effrayait, loin de là. Elle restait, néanmoins, épatée des compétences de l’individu dans la matière. En revanche, lorsqu’elle vit ses vêtements se déchirer sous l’effet de l’instrument du monstre, son regard changea immédiatement d’expression, devenant inquiet et angoissé. Elle redoutait évidemment ce moment, elle espérait au fond d’elle qu’il ne fût pas porté sur cet aspect, elle n’avait terriblement pas envie que les évènements prissent cette tournure.
    Son corps tremblait, elle n’était infiniment pas sereine, elle entendit encore la voix terrible de son ravisseur dans son esprit, sans en comprendre efficacement le sens, trop troublée à cet instant. Elle appréhendait maintenant chacune de ses actions.

    Alors qu’il approchait se scalpel de sa cuisse, des larmes montèrent, humidifiant les yeux de l’étudiante, pourtant, elles ne s’échappèrent pas. Elle refusait de lui offrir ce plaisir, elle prit alors sur elle pour ne pas céder à la panique et tenter de relativiser. Ce qui était loin d’être une mince affaire, au vu de sa situation périlleuse. Il évoquait le plaisir, et précédemment, des épreuves qu’elle devait passer. Avait-il envie de la voir prendre plaisir par la douleur qu’il lui infligeait ? Il était irrémédiablement tordu, mais elle gardait dans son esprit, les intestins suspendus de l’hybride. À choisir, elle ne semblait, pour le moment, pas en si mauvaise posture. Elle allait essayer de jouer le jeu, de ressentir ce qu’il désirait. Ou du moins, ce qu’elle croyait qu’il désirait. Comment savoir ? Comment réfléchir efficacement dans une telle condition.

    Il était savant, pour l’avoir vu exercer, il connaissait parfaitement le corps humain et ses fonctions. Il connaissait la place des organes et comment maintenir un individu en vie. C’était évidemment très inquiétant, mais cela apparaissait également rassurant, selon la mage. En effet, il n’était pas un débutant ou un amateur qui allait faire n’importe quoi et ensuite, nettoyer les dégâts. Ses doigts paraissaient experts et sa connaissance ample.

    Elle frissonna lorsqu’elle sentit sa main passer sur sa blessure au bras, celle qu’elle avait obtenue de la lance de Destra. Certes, Isolde ne passait pas pour un ange, elle avait déjà réalisé des choses terribles et elle espérait pouvoir poursuivre dans cette voie. Cela dit, elle ne supportait pas l’idée de devenir une proie, d’être attachée ainsi, privée de sa liberté. D’être en position de soumission, à la merci de son ravisseur lui était insupportable. Elle aimait avoir le contrôle sur la situation, pouvoir anticiper et l’emporter sur ses adversaires. Affichant un air passablement furieux, elle fut néanmoins surprise par un liquide brûlant tombant sur son corps. L’être malfaisant faisait tomber de la cire de bougie sur sa poitrine. La sensation n’avait rien d’intolérable, en d’autres circonstances, elle aurait même pu être agréable. Son corps réagissait, le bout de ses seins se durcissaient. Cela dit, elle restait énervée contre lui, pour ne pas la laisser au moins le loisir de pouvoir essayer de se défendre. Allait-elle tenter une attaque ? En avait-elle les possibilités ? Elle craignait les conséquences, d’ailleurs, même sans rien tenter, elle fut saisie par la douleur lancinante dans sa main. Tandis que l’individu venait de la poignarder et faire couler son sang. Elle retint un cri, se mordant fortement la lèvre inférieure, au point de la faire saigner.

    - « J’ai du mal à saisir… comment une lame enfoncée dans ma main peut être enrichissante ? » lui lança-t-elle, furieuse.

    Elle ne put retenir ses mots, tellement elle trouvait la situation injuste et intolérable. Son attitude d’ordinaire prédatrice prenant le relai sur sa raison. Ce n’était pas forcément une bonne chose et elle se dit qu’elle aurait mieux fait de se taire.
    Lorsqu’il évoqua une potentielle fascination de la part de la nécromancienne, elle dirigea ses prunelles vers lui, cherchant à capter son regard, à travers ce masque. Oui, il avait raison, les arts obscurs l’avaient toujours fascinée, c’était bien pour cela qu’elle avait emprunté cette voie. Son regard émeraude se faisait interrogatif, elle voulait savoir où il souhaitait en venir.

    Elle fut alors saisie par le coup net et sec sur ses seins, à l’aide d’un bâton de cuir. Encore une fois, elle ne trouvait pas la sensation désagréable. Et dans un même temps, elle s’en voulait de ressentir cela. La perversion avait plusieurs noms, ce qu’elle vivait là, n’en était qu’une de ces facettes.
    Et une nouvelle fiole, un nouveau breuvage pour poursuivre ses hallucinations et son état mi-conscient. Enfin, c’était ce qu’elle pensait. Le monstre lui expliquait les ingrédients et les effets qu’ils produisaient… Tandis que la douleur agissait dans l’ensemble du corps de la jeune femme. Elle se tordait, l’expression de son visage indiquait la souffrance, des larmes vinrent une nouvelle fois se loger dans ses yeux et troubler sa vision. L’émotion paraissait intense tant l’affliction demeurait profonde. Puis, par la magie inoculée par son ravisseur, elle sentit le poison quitter peu à peu son corps endolori, bien que la sensation continuât d’être désagréable. Elle ressentait des picotements parcourir l’ensemble de son épiderme.

    La mage peinait à retrouver ses esprits, une nouvelle fois. Il était doué, cela elle ne pouvait le nier, personne ne pouvait émettre des doutes quant à ses talents de tortionnaire. Elle entendit sa voix s’infiltrer dans son esprit. Il reprenait la conversation, l’air de rien. Alors, elle décida d’en faire de même, en attendant quelques instants, le temps de reprendre son souffle.

    - « Isolde. » s’efforça-t-elle de dire. « Et vous ? » Après tout, même s’il ne lui avouait pas son vrai nom, elle était curieuse de savoir comment il se qualifiait.

    Cela restait énormément frustrant de ne pas pouvoir bouger, rester dans un état végétatif, droguée. Elle détestait parfaitement cette sensation.

    - « Puis-je au moins connaître le nombre d’épreuves que j’ai à passer ? » questionna-t-elle. « Non pas qu’elles me dérangent, simplement pour me faire une idée. » Elle marqua une courte pause. « Je n’ai pas le pouvoir face à vous, j’en suis bien consciente. Regardez-moi… Détachez-moi, je me tiendrai tranquille. » Se risqua-t-elle.

    Après tout, qui ne tentait rien…

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  • Lun 13 Nov - 22:02



    Elle me révéla son nom, comme une créature docile acceptant de se soumettre à moi. Fort bien. Elle marquait des points. M'approchant légèrement d'elle, je vins passer doucement ma main gantée de nouveau sur son visage, envahissant son esprit pour répondre à sa demande.

    * Bienvenue dans mon nid, Isolde. Vous pouvez m'appeler le Docteur. *

    Un sourire vicieux glissa sur mes lèvres. Les noms avaient un pouvoir. Une chose que peu de gens acceptaient. Et, dans cette mesure, je me retrouvai à ne pas connaître le mien. Alors, ma profession devenait ainsi ma propre identité. Et j'adorais cela. Je repensai ensuite à ses dernières phrases. Elle était douée. Elle savait manier les mots et tentaient, après la flatterie, de créer une quelconque forme de pitié chez moi. Ou bien, était-ce juste une ruse de mauvais gout? Je n'aurais sut le dire. Mais sa remarque me fit tout de même tiquer. Ainsi, les lanières de cuir de l'objet que je tenais revinrent fouetter sa poitrine et le haut de son corps dans un claquement sec.

    * Je pense, ma chère, que vous vous méprenez sur votre position. Vous n'êtes pas en droit de savoir quoique ce soit. Je ne voudrais pas, après tout, que vous vous relâchiez en sachant que vous approchez de la fin de ces dites épreuves. Pour le reste, vous serez probablement détachée. Plus tard. Pour l'heure, ces liens seront encore votre pour un temps. *

    Je fis voleter jusqu'à moi une grande fiole vide, que je vins presser contre sa main ensanglantée de plus tôt. Appuyant avec force sur le dos de sa main, je n'eus ainsi aucun mal à commencer à remplir la fiole. Mon regard glissait sur la plaies avec avidité. Mes pensées, sadiques et incomprises, se bousculèrent rapidement lorsque mon regard se reposa sur le corps de porcelaine de la jeune femme. Déposant la fiole sur le côté, je vins recoudre doucement, et sans anesthésie, la dextre de la jeune femme. Si l'aiguille glissa dans sa chair, ce fut spécifiquement le fil qu'elle put sentir glisser avec une cruelle lenteur dans sa main. Une sensation similaire à un léger incendie qui filait au creux même de son membre. Une douleur serpentant vicieusement entre les différents points de suture avant que, finalement, je ne vienne couper silencieusement le tout pour achever la couture. Par la suite, un bandage compressif vint se poser sur sa plaie, permettant de limiter grandement l'hémorragie. Reprenant la fiole, je me penchai sur la jeune femme dans un sourire dissimulé.

    * Pour répondre à votre question de plus tôt. La douleur. La douleur en elle même est enrichissante, car elle nous permet de nous élever. De nous rappeler à notre condition et, surtout, d'éveiller nos sens au plus haut point. Regardez vous. Votre cœur bat à tout rompre. Votre poitrine trahit avidement vos sensations. Et votre regard... Vos pupilles... Sentez vous l'air emplir vos poumons sous ce rythme irrégulier. Sentez-vous toute l'appréhension qui vient saisir votre gorge lorsque ma lame approche de votre derme? Et à présent... Vous verrez que la douleur n'est qu'un déclencheur à des choses merveilleuses. *

    Comme un point à ma sentence, je vins renverser doucement la fiole au dessus d'elle. Son propre sang, épais et chaud, glissa du flacon pour venir s'égoutter sur son visage. Comme une pluie fine, chaque gouttelettes s'écrasèrent sur ses joues, ses lèvres. Jusqu'à ce que la fiole ne détienne plus le moindre raisiné, je m'assurai que chaque millilitre aille rencontrer la peau échauffée de l'étudiante. Une promesse sordide. Que je vins accompagner de douces caresses, passant ma main gantée sur ses lèvres, puis l'intérieur de sa bouche pour qu'elle puisse savourer le gout ferreux de son propre sang. Mais... L'expérience ne s'arrêtait pas là.

    Car c'était ça, au final, ma nouvelle expérience. Jusqu'à où pouvions nous mêler plaisir et passion? Jusqu'où un esprit curieux, et visiblement attiré par les arts obscurs pouvait-il sombrer? Jusqu'où pouvait-il devenir comme moi? Comme Mélantha? Assurément, nous ne pouvions être les seuls êtres capables d'éprouver de telles sensations? Si j'avais d'abord pensé que cela relevait d'une condition unique à une race, le fait que ma nature ne soit pas issu d'une rareté quelconque devait surement fausser la donne. De fait, cette Isolde me servait à présent d'échantillon. De sujet d'expérience. Même si, j'espérais, qu'elle puisse me démontrer que je ne m'étais pas trompé en l'épargnant. Que... Mon instinct, m'avait bien guidé sur la voie où je la plaçai. Ainsi, donc, l'expérience reprit. Tirant subitement la manche de mon bras gauche, je le déposai au dessus du corps de la jeune brune avant de laisser mon scalpel voleter vivement le long de mon bras, ouvrant ma chair recouverte de cicatrices sur la largeur au niveau du poignet. Très vite, mon liquide carmin vint perler aux bords écartés de ma propre plaie puis, comme une cascade vermillon, s'écroula jusqu'à venir s'échouer sur sa poitrine son ventre et son entrejambe avant de revenir vers sa gorge puis le bas du visage de la belle mage noire. Un sourire sadique déformait mes traits, alors que ce qui n'était à présent plus qu'une légère gêne s'estompait doucement. Comme pour sa dextre, je commençai ensuite à recoudre mon propre bras, devant elle. Rapidement, les fils refermèrent l'entaille pour ne laisser qu'une marque étrange et encore rouge d'un sang stagnant. A l'aide de ma magie, un bandage fut rapidement appliqué avant que je ne vienne replacer ma manche. Puis, mon regard glissa sur la brune allongée sur la table. Et comme précédemment, mes mains glissèrent sur son corps parfait, utilisant mon sang pour venir former des symboles étranges. S'accentuant sur chaque zone sensible. Puis, de nouveau, mes doigts glissèrent sur ses lèvres pour la forcer à gouter ce sang interdit.

    * C'est délicieux. N'est-ce pas? Le gout de l'interdit. *

    Je m'éloignai alors d'elle, laissant un soupir glisser entre mes lèvres tandis que je vins m'asseoir doucement sur la chaise située près d'un bureau d'appoint. Ouvrant le grand carnet qui me servait de recueil de notes opératoires, j'y inscrivais mes différentes actions jusqu'à présent, observant silencieusement la jeune femme et les réactions de son corps. Nul besoin pour elle de parler, même si elle était libre de le faire. Son corps trahissait chacune de ses émotions. Qu'elles soient libidineuses, effrayées, agacées ou étonnées. Ainsi, quelques longues minutes passèrent, avant que je ne revienne enfin auprès d'elle. Souriant, j'usai de ma magie pour détacher subitement ses liens pour venir brutalement la saisir et la forcer à se soumettre à moi. Elle pouvait tenter de lutter, entre la différence de nos gabarits et la faiblesse de son corps drogué, elle ne pouvait vraiment lutter. Bientôt, elle se retrouva de nouveau entourée de liens. De longues cordes, nouées, qui s'enroulaient tour d'elle et bloquaient ses bras et ses jambes. L'attrapant, je la soulevai alors pour à moitié la trainer jusqu'à une chaise où elle fut déposée.

    M'en détournant légèrement, mes mains glissèrent sur diverses fioles tandis que je venais ensuite verser leur contenu dans un grand alambic. Devant elle, je confectionnai le prochain produit que son corps subirait. Un stimulant, non pas prévu pour augmenter l'efficacité de son système immunitaire mais plutôt l'entièreté de ses sensations. La moindre caresse, la moindre plaie, se verrait accentuée comme si elle était faite d'un papier fin qu'on venait effleurer ou déchirer. Quand le mélange fut près, j'en retirais l'extrait gazeux pour venir le faire s'échapper au dessous de ses narines et ses lèvres. Elle pouvait tenter de lutter. De ne pas respirer. Elle finirait obligatoire pas inhaler les vapeurs et, ainsi, basculer de nouveau dans une énième expérience. Quand les gaz se dissipèrent enfin, je pris le temps d'observer les pupilles de la jeune femme tout en écartant chacun de ses membres, amusé par les liens qui la maintenaient en place.

    Dressé devant elle, je fis voler jusqu'à moi le martinet pour passer ce dernier sur sa peau. Puis, je laissai ce dernier tomber par terre avant de venir saisir de nouveau mon scalpel, me penchant sur elle pour plaquer l'acier gelé sur sa peau.

    * Alors. Isolde. Où dois-je couper? Où voulez-vous que la douleur prenne, pour qu'ensuite la douceur puisse s'y déposer? *

    Un nouveau sourire sadique. Puis, la lame reprit sa course sur sa chair.
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  • Mer 15 Nov - 0:27
    La curiosité est un vilain défaut
    Feat Le Docteur

    Le Docteur. Un nouveau frisson parcourut le corps de la brune à l’évocation de son nom. Cela faisait froid dans le dos, en même temps que ce qualificatif laissait une sensation presque excitante. Et surtout, cela confirmait ce qu’Isolde pensait plus tôt, il savait ce qu’il faisait. Il connaissait le corps humain et la médecine. Était-ce son métier officiel et il exerçait, dans l’ombre, ses passe-temps funestes, ou bien il n’était qu’un docteur improvisé, s’octroyant le droit d’éventrer les individus pour la science…

    La douleur ressentie une nouvelle fois sur sa poitrine démontrait le mécontentement de l’individu masqué. Ce dernier n’avait certainement pas apprécié les demandes de la mage. Celle-ci tressaillit légèrement sous les coups des lanières de cuir, avant de laisser la voix du Docteur envahir son esprit. Elle ne saurait donc rien au sujet des épreuves qui l’attendaient. Ni même quand ses liens seront défaits. Cela dit, il avait confirmé les enlever plus tard. Dans quel but et pour recevoir quel traitement en échange, cela évidemment elle l’ignorait. Comment comprendre les rouages de l’esprit malade qui habitait le Docteur, de quelle manière se dire que tout cela allait faire avancer la science. Il utilisait simplement ce pseudonyme pour justifier ses actes. Il n’était pas un vrai soigneur, simplement un pervers sadique qui utilisait les corps à sa guise. Cela lui aurait été complètement égal, si ce n’était pas son propre corps qu’il utilisait. Les penchants des autres, elle n’en avait que faire. Il pouvait bien tuer tous les hybrides qu’il souhaitait, si cela l’amusait. Peu lui importait. Mais pas elle. Non. Elle ne voulait pas être soumise aux déviances malsaines de ce monstre. Il cherchait à retirer son essence, la déshumaniser pour n’en faire que l’objet de son plaisir personnel. Elle refusait avec sa tête, pourtant, les réponses de son anatomie semblaient différentes, vestiges d’un dualisme sous-jacent, reflétant cette dichotomie entre le corps et l’esprit.

    Elle mordit sa lèvre, déjà ensanglantée, faisant perler de nouveau quelques gouttes de sang, coulant négligemment sur son menton. En effet, le Docteur s’occupait à la recoudre, à vif. Le fil passant lentement, laissant tout le loisir à la douleur lancinante de s’immiscer dans sa main et remonter sur l’entièreté de son bras.

    Elle écoutait sa tirade concernant la douleur et il fallait bien avouer qu’il n’avait pas tort. Elle saisissait parfaitement les délices plus ou moins masochistes, comprenant la joie et le plaisir transmis par certaines souffrances physiques. Pour autant, les deux parties n’étant pas consentantes à ce jeu aussi délicieux qu’interdit, voilà qui posait un sérieux problème. Même si, dans son incommensurable égoïsme, le monstre ne semblait absolument pas s’en soucier.

    Il s’amusait alors à verser le liquide carmin contenu dans la fiole sur le visage de l’étudiante. Elle ne rechigna pas à goûter son propre sang, l’ayant déjà fait auparavant, à plusieurs reprises. Elle appréciait toujours autant ce goût métallique, unique, dans sa bouche. Elle lécha alors le doigt ganté du Docteur, tout en ne détournant pas son regard de lui. Puis, après avoir fini, elle passa la langue sur ses lèvres, pour s’en délecter entièrement.
    Elle fut néanmoins surprise de la nouvelle action de l’être malfaisant. Ce dernier vint ouvrir son propre bras, s’entailler afin de laisser couler son sang sur le corps dénudé d’Isolde. Fascinée par ce qu’elle voyait, ses pupilles dilatées sous l’effet des drogues, elle observait le sublime tableau prendre vie devant ses yeux envoûtés. Elle remarquait aussi le bras du Docteur, déjà empli de plusieurs cicatrices et diverses marques. Et elle se demanda s’il s’infligeait lui-même ses plaies, de la même façon.

    - « Exquis. » Répondit-elle, d’une voix plus assurée qu’elle ne l’était en réalité.

    L’interdit détenait ce pouvoir, un mélange d’excitation et de crainte. Elle pratiquait la magie noire et les arts les plus obscurs, elle flirtait avec la mort à chacune de ses expériences alchimiques. Elle connaissait déjà ô combien, la succulente saveur de l’interdit.

    - « Dites-moi, vos marques... » débuta-t-elle, en posant ses prunelles sur le bras du Docteur. « Vous vous les infligez toujours vous-même ? Vous recherchez cette douleur également, pour votre propre plaisir ? » termina-t-elle.

    Elle était évidemment curieuse de savoir cela et espérait qu’il ne fuît pas la question. Et si ce n’était pas le cas, d’où provenaient toutes ces plaies.

    Puis, de longues minutes passèrent, laissant la jeune femme dans le doute, l’incompréhension et l’angoisse de l’attente. Elle l’entendait griffonner des choses, sans vraiment savoir de quoi il retournait. Il devait noter tout ce qu’il accomplissait. Elle aurait aimé savoir ce que contenaient ses notes. Quoiqu’en y réfléchissant, ce n’était pas une merveilleuse idée. Inutile de rajouter de la panique, à un état de stress déjà assez intense.

    Ses liens furent alors brisés, lorsque le Docteur se décida à revenir vers elle. Elle n’eut guère le temps d’être soulagée, alors qu’il s’empara de son corps comme si elle ne pesait strictement rien. La brune n’avait pas la force physique de lui résister, elle n’essaya d’ailleurs même pas de lutter. Des cordes solides se ficelèrent autour de ses bras, puis dans son dos. Elle se laissa transporter sur la chaise, et ses jambes furent liées à celle-ci. Impossible pour elle de se mouvoir, encore une fois.

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    - « Il était bien utile de retirer mes liens, si c’était pour me ficeler ensuite comme un morceau de viande. » Lança-t-elle.

    Elle détestait cette sensation, elle le regardait avec un regard mauvais préparer un nouveau breuvage. Qu’allait-il encore lui faire avaler d’amer et désagréable, qui la plongerait certainement dans d’autres délires hallucinogènes. Aussitôt sous le nez, elle ne saisit pas tout de suite que la potion ne serait, cette fois-ci, pas à boire. Mais il suffisait simplement de l’inhaler pour en subir les effets. Trop tard, donc. Le nectar s’infiltrait déjà dans son corps, diffusant son venin.
    Les cordes lui faisaient, soudainement, atrocement mal, le Docteur en jouait davantage, tirant sur celles-ci, forçant sa peau à frotter sur les épaisses ficelles, la faisant rougir. Puis, le contact froid du scalpel contre son épiderme était, à lui seul, désagréable. Toutes ses sensations semblaient terriblement amplifiées. De quel poison diabolique, le monstre avait-il encore fait usage… Tandis que chacun de ses instruments défilaient et tiraient une peau déjà meurtrie, il eut l’audace de lui demander où elle souhaitait voir s’exécuter le scalpel.

    - « Où bon vous semblera. » dit-elle, en levant ses iris émeraudes vers lui. « Aucune de mes réponses ne sera la bonne, quoiqu’il en soit, n’est-ce pas ? Le bras, la jambe, pourquoi pas le ventre ? » Sa voix ne tremblait pas, elle faisait son possible pour garder le contrôle, alors que tout son corps lui hurlait le contraire. Elle n’avait pas l’intention de lui accorder le plaisir de lâcher prise.

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  • Mer 15 Nov - 10:35

    Un sourire. Voila ma réaction quant aux propos d'Isolde. La jeune femme gardait un aplomb relativement contenu, malgré toute la situation et son état. Je devais l'avouer, j'étais un peu impressionné. Combien de jeunes jouvencelles avais-je ouvert par pur principe car elles n'avaient pas fait montre de pareille résilience? Je n'aurais sut le dire. Cependant, je pouvais parfaitement constater l'état d'Isolde et les effets de la drogue circulant dans son système.


    * Ce sera donc le ventre alors. *


    Venant me placer derrière elle, je traînais doucement sa chaise pour la déposer devant un des grands miroirs du laboratoire. Utilisés de base pour permettre l'observation de certains éléments, le verre à reflet permettrait dans cette composition d'accentuer, un peu plus, les effets de mes manœuvres sur l'étudiante. Ouvrant doucement de nouveau ma manche pour montrer le bandage teinté d'écarlate que j'avais fait plus tôt, ma voix résonna en elle pour répondre à une question posée un peu plus tôt.


    * Je m'inflige souvent moi même ces marques. Que ce soit pour mon propre plaisir. Ou pour tester de nouvelles choses. Des acides. Des poisons. Même la drogue glissant actuellement dans votre corps a déjà parcouru mes propres veines. Ne pensez pas que j'agis au hasard. Toutes ces douleurs et émotions ressenties sont le fruit d'un travail méticuleux. Sachez seulement que, lorsque l'acier coule sur ma peau pour venir y dessiner des sillons écarlates, j'éprouve à peu près les mêmes sensations que ceci. *


    Ma main gantée glissa, frôlant doucement sa poitrine pour la caresser avant de la quitter. De quoi procurer un frisson, aussi malsain que tentateur. Après tout, j'étais parfaitement conscient de la situation et du fait qu'elle n'avait pas choisi d'être là. Même si c'était ça aussi qui, au fond, rendait cette première expérience aussi amusante. Faisant suite à cette caresse presque tendre, la lame d'acier vint se positionner au niveau du ventre de la jeune femme, alors que mes illusions venaient violer son esprit. Pour elle, la lame s'enfonça brusquement dans son bas-ventre. Le métal, acéré, commença à découper la chair pour en écarter les parois avant d'entamer une trajectoire précise qui remontait lentement sur les côtés de son corps. Puis, une fois la chose faite, mes mains plongèrent sous son derme. Puis, comme plus tôt, la scène boucla. Revenant cette fois à la réalité. Et la lame venait de commencer un sillon vicieux, dont la douleur amplifiée termina de tirer Isolde en dehors de son illusion. La lame forma un étrange circuit, formant un "D" légèrement au dessus de l'aine. Bientôt, la lettre se mua en une coulée sanguinolente tandis que j'observai avec appétit le corps de l'étudiante s'embraser de douleur et d'autres sentiments que je devinai contradictoire. Elle pouvait, probablement que comme beaucoup de femmes aux charmes certains elle en était capable. Mais son corps, lui, ne répondait qu'à des signaux animaliers. Bestiaux. Qui ne se préoccupaient pas de savoir si cela était moral ou non.


    * Effectivement. L'interdit possède un gout exquis. *


    Je laissai le scalpel quitter ma main pour le faire flotter doucement jusqu'à une écuelle qui se tâcha rapidement de l'écarlate raisiné de la brune aux yeux d'émeraude. Faisant craquer mes mains, je me penchai alors vers elle, mon bec se plaçant presque sur son épaule. Comme pour m'amuser de ma situation et lui susurrer quelque chose à l'oreille. Quand bien même ce soupir se fit mentalement et non pas verbalement.


    * A vous à présent, de brouiller la ligne entre le moral et l'immoral. L'interdit et le légal. Le plaisir et la douleur. *





    Me redressant doucement, tel un oiseau de proie, je contournai la chaise alors qu'elle s'observait dans le miroir. Dans mes mains, plus aucune lame ou drogue. Seulement une longue tige de cuir qui claquait doucement contre mes gants. Ma manche gauche était toujours relevée, laissant entrevoir doucement les nombreuses cicatrices qui me  parsemaient. Fixant les prunelles jade de l'étudiante, un nouveau sourire s'étira sur mes traits.


    * Dites moi, Isolde. Qu'avez-vous pensez de tout cela? Et, surtout, qu'est-ce qui vous fait aimer l'interdit? Les arts obscurs? Ce que tant d'autres appellent... Le mal. Et, surtout.... *


    Je vins me placer presque devant son visage.


    * Que pensez-vous de votre situation actuelle. *
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  • Mer 15 Nov - 17:48
    La curiosité est un vilain défaut
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    Le miroir posé devant elle, Isolde eut le loisir de s’observer. Elle fut légèrement troublée par son aspect, se voir ainsi recouverte de sang, étrangement, n’était pas pour lui déplaire. Elle trouvait une certaine satisfaction dans ce tableau macabre, se réjouissant presque de cette scène sanguinolente. Enfin, le plaisir aurait pu être à son paroxysme, si les vilaines cordes qu’elle apercevait, dans un même temps, ne se liaient pas à ses membres. Son visage semblait un peu creusé, par la souffrance ressentie jusqu’à maintenant, la crainte et les différentes drogues, flottant dans son corps. Substances, qui lui permettaient aussi et très certainement, de ne pas perdre totalement pied. La laissant dans un état demi-conscient, proche du rêve éveillé.

    Il était, dans un sens, rassurant d’apprendre que le Docteur s’infligeait les mêmes sévices qu’elle, à lui-même. Il testait, selon ses dires, ses produits et s’entaillait allègrement. Elle appréciait le savoir et se réjouissait même à l’idée de le voir se blesser. Cela lui donnait encore envie d’assister à ce si beau spectacle, comme lorsqu’il avait entaillé son bras, précédemment. Elle voulait voir son sang couler, elle voulait le voir souffrir. Tout comme elle souffrait, aussi bien physiquement que mentalement, à cause de cette posture misérable qu’il lui obligeait de prendre. Elle ferma les yeux en sentant sa main sur sa poitrine, ses doigts gantés, qui la touchaient et provoquaient de nouveaux frissons. La lame, parcourait son corps, de manière intolérable, chaque parcelle de peau devenue extrêmement sensible, par ce nouveau breuvage maléfique. Par ailleurs, elle ne fut qu’au début de ses peines, le Docteur semblait s’enfoncer crescendo dans une spirale infernale, dont Isolde en constituait le centre. Il la replongeait dans une terrible illusion, dont elle n’avait évidemment pas conscience.





    Pourtant, le cauchemar s’arrêta. Elle revint à elle, presque inconsciente. Elle leva ses iris émeraudes vers le miroir, son visage n’était plus que l’ombre de lui-même, terriblement cerné et déformé par une angoisse profonde. Elle visualisait son corps, intact. Il s’était joué d’elle, lui faisant croire le pire. Tout cela n’était que le fruit de sortilèges impies, ou bien étaient-ce ses propres hallucinations, qui la plongeaient dans cet enfer ? Elle ne savait plus, elle ne comprenait plus rien. Plus rien ne paraissait avoir de sens. Tandis qu’une nouvelle douleur lancinante, vint achever de la ramener à la réalité. Elle ne savait plus où elle avait mal, tant son corps semblait meurtri. Le miroir restait là pour lui rappeler, son ventre. Oui, il s’agissait bel et bien de son ventre, qui était cette fois-ci victime de la lame du Docteur. Celle-ci vint s’enfoncer dans son épiderme, le tranchant et dessinant un curieux symbole. Une lettre. La lettre D. Docteur ? Pourquoi faisait-il cela… Pour montrer son appartenance, lui faire comprendre qu’elle était à lui, sa pauvre expérience. La déshumaniser encore davantage, en la marquant comme du bétail ? À cet instant, elle le haïssait, de toutes ses forces et de tout son être. Elle voulait le frapper, lui arracher le visage avec ses ongles et le rayer de la surface du Sekai.

    Toutefois, elle devait tenir. Elle devait passer toutes ces maudites épreuves, pour avoir une chance de survivre. Elle souffla alors un bon coup. Alors que le Docteur vint s’approcher de son oreille, sa voix résonnait toujours dans son esprit, sa promiscuité renforçant le malaise qui lui faisait ressentir.





    Isolde apparaissait essoufflée, confuse et encore ébranlée par cette soudaine délectation forcée. Elle prit le temps de reprendre constance, avant de réfléchir aux questions du Docteur. Elle se sentait maintenant honteuse, d’avoir ressenti cela. Elle savait que ce n’était pas de sa faute, il était doué, très doué. La situation malsaine, l’effet des nombreuses drogues… Tous ses actes, absolument tout influait pour la garder dans un état de confusion avancé, où demeurait en maître le délice des sens. Pourtant, elle restait furieuse contre son ravisseur et contre elle-même. Pour autant, elle n’allait pas lui avouer. Elle devait réussir les épreuves, se montrer à la hauteur de ce qu’il attendait. De ce qu’elle percevait, en tout cas.

    - « Je comprends ce dont vous me parliez précédemment. Je trouve cette expérience très… enrichissante. » affirma-t-elle.

    Elle mentait. Mais son assurance et son talent inné pour la comédie, jouait en sa faveur. Concernant son goût pour les arts obscurs, s’il souhaitait tant que cela savoir pourquoi elle les appréciait tant. Plutôt que de lui répondre par des mots, peut-être devait-elle lui montrer une partie de ses talents. Il n’était pas le seul à se délecter des sortilèges psychiques. Elle lança alors une attaque mentale, même si elle savait que les drogues, contrait quelque peu, l’effet de sa magie.
    Ainsi, elle put observer le Docteur renverser sa tête vers l’arrière, sous le coup de la douleur psychique ressentie. Ses mains glissèrent sur le haut de sa tête, son masque et son bec protubérant. Il souffrait, mais ne semblait pas à bout, loin de là. La mage noire s’efforça d’amplifier la puissance de son sort, ce qui eut l’effet attendu. Bien que le monstre prît plaisir à ressentir la souffrance infligée. Elle le percevait par son attitude, mais aussi par son ricanement, qu’elle entendait par télépathie. Il était décidément bien coriace. Et dur au mal. Et cela plaisait à la nécromancienne.

    - « Les arts obscurs peuvent être si intenses et nous faire ressentir des sensations interdites, délicieusement palpables… Ne trouvez-vous pas ? » dit-elle, d’une voix provocatrice. « Quant à ma situation… Elle serait grandement améliorée si vous consentiez à me débarrasser de ces cordes qui m’entravent. » formula-t-elle, ne quittant pas le Docteur des yeux.

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  • Mer 15 Nov - 19:22




    Quelle délicatesse. Quel plaisir. Dans une vague d'attaque psychique, Isolde tenta de m'atteindre. De me neutraliser et de me faire souffrir. Tordu en arrière par l'effet insidieux de son attaque mentale, je sentis l'entièreté de mon corps vibrer dans un plaisir masochiste absolu. Le long de mon échine, un frisson glissa tel un serpent sinueux qui venait s'entourer autour de ma colonne vertébrale. Ma tête brulait, presque littéralement, tandis que de violentes migraines venaient gêner ma perception de la réalité quelques instants. Mes pensées se brouillèrent, dispersés dans une nuée de pics lacérant mon système nerveux et mes synapses. QUEL PLAISIR!!! J'étais si heureux, dans cette posture distordue. Mes mains s'étaient naturellement posées contre mes tempes, mais redescendaient peu à peu sur mon masque puis mon bec. Elle n'était pas juste un agneau docile. Elle n'était pas juste une proie sans défense. Elle avait du mordant. Et avait encore toute sa tête. Elle me plaisait, cette étudiante. Une perle rare. Comme je l'avais deviné dans la ruelle.

    Me redressant enfin, j'entendis ses paroles qui résonnèrent dans mon nid. Amusé, je vins la fixer au travers de mes lentilles, mes yeux serpentins s'ancrant sur son corps nu recouvert de sang et de quelques autres liquides. Un sourire particulièrement vicieux et sadique glissa sur mes traits. Mes illusions s'étendirent alors de nouveau, en même temps que mes barrières psychiques se dressaient. Pour la nécromancienne, la salle n'était à présent qu'un étrange paysage empli de fumée noire. Des rideaux ténébreux, dansant doucement aux grés des mains squelettiques qui venaient le déchirer de temps à autres. Des corps, plus ou moins âgés. Plus ou moins ensanglantés qui gémissaient et se tordaient dans d'atroces postures. Puis, en face d'elle, ma personne. Droit. Debout. Remis de son assaut psychologique. Et avançant avec extrême lenteur. Autour de moi, de multiples couteaux et autres ustensiles chirurgicaux vinrent tournoyer vivement, comme si je procédais à une sélection aléatoire du prochain objet que je comptais utiliser sur elle. Ma voix résonna de manière distordue dans l'air, portée jusqu'au plus profond de son esprit dans une énième violation télépathique.

    * Il est vrai que cette douleur était délicieuse. Mais elle n'est rien. Rien en comparaison de ce que je peux vous réserver. Rien. En comparaison de ce que vous pourriez faire. Sur les autres. Sur moi. *

    Arrivé à son niveau, mon bec pivota légèrement tandis que je penchai la tête sur le côté. A voir ainsi son corps ensanglanté, de multiples pulsions toutes aussi libidineuses que malsaines venaient perturber mon sadisme habituel. Ou plutôt, le renforcer.

    * Il est vrai que vos liens vous entravent. Si les cordes servaient un but bien précis, elles ne sont à présent d'aucune utilité. *

    Attrapant l'un des couteaux présents, je sectionnai alors subitement les liens avant d'attraper brutalement Isolde par la gorge pour la soulever de sa chaise. Son corps, sans doute encore en proie aux drogues passés, ne put réellement réagir lorsque je la penchai sur le côté et injectai en elle un nouveau mélange.

    La curiosité est un vilain défaut [Isolde] PEFe4iN


    Le liquide rouge fluo glissa doucement dans le bras de la jeune femme. Pour elle, la sensation fut similaire à une vague glacée qui parcourut tout son corps. Un poison, aussi mortel qu'insidieux, qui la forcerait à rester dans le nid. Et à éviter toute stupidité à mon égard. Je n'avais pas fini mon expérience. Pas fini de jouer avec elle. Dans cette illusion que nous partagions, les quelques gouttes du liquide s'étendirent à l'instar d'une plante grimpante, glissant sur l'avant-bras de la jeune femme. Puis, lorsque la seringue fut enfin vide, je vins jeter cette dernière au loin, ne la considérant plus. Tenant toujours la nécromancienne dans mes bras, je la gardai contre moi comme s'il s'agissait d'une jeune poupée que je ne souhaitai briser.

    * Ce produit versé est un puissant poison. Un venin de vouivre, amélioré par mes soin. Il ne vous tuera pas, à moins que vous ne sortiez de ce laboratoire sans mon accord. A moins que vous ne tentiez de vous débarrasser de moi. Mais.. Pour ce second point, j'ai quelques idées qui vous plairont certainement. *

    Me tournant subitement, je vins mener l'étudiante jusqu'à la table d'opération où elle avait été déposée plus tôt. Puis, dans un geste presque brutal, je vins la plaquer contre cette dernière avant de venir me plaquer à mon tour contre elle. De l'extérieur, mon manteau étendu masquait complètement la silhouette de la brune aux yeux d'émeraude. Si quelqu'un arrivait à cet instant dans mon dos, il n'aurait pu apercevoir que ma propre forme. Sans se douter de ce qu'il se passait de l'autre côté. Amusé, mon esprit s'inséra dans celui de la nécromancienne.

    * Vous avez été, jusqu'à présent, résiliente. Laissez-moi vous récompenser... *

    Ma main gauche se tendit alors doucement, tandis que ma télékinésie venait retirer les bandages réalisés plus tôt. Dans un sourire sadique, je vins faire voleter jusqu'à elle une petite lame. Suffisamment aiguisée pour trancher les chairs. Trop petite pour tuer.

    * Faites couler mon sang. Savourez le même sadisme que celui que je vous ai infligé, pendant que je continue de vous maintenir contre cette table. *

    Je ne connaissais pas l'histoire de la nécromancienne ni ses profondes motivations. Je m'en moquai dans l'instant. Seul son corps, et ses réactions m'intéressaient. Seule la sombre vibration d'un sadisme et un masochisme que j'avais deviné venaient accaparer mon attention tandis que je mesurai l'étendu de sa perversion naissante. Ce nid, ce repère, serait bientôt le lieu de naissance d'une femme nouvelle. Changée. Plus naturelle et consciente d'elle même. Ou bien, il serait le triste témoin de la fin d'une élève prometteuse, dont la vie s'achèverait sous mes mains expertes. Le choix était sien en vérité, et assez simple.

    Qu'elle s'engouffre dans les ténèbres que je lui avais offerte et en prenne le contrôle. Ou qu'elle soit emportée par ces dernières.
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  • Jeu 16 Nov - 21:34
    La curiosité est un vilain défaut
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    La pièce se teinta d’une épaisse fumée noire, des individus aussi différents les uns que les autres, émaciés, tordus et agonisants, se tordaient devant Isolde. Les corps portaient des bandages, des coupures, des plaies sanguinolentes et autres traces chirurgicales. Les éventuelles victimes de l’être malfaisant. Aussi, des outils médicaux flottaient dans la sinistre cave, les paires de ciseaux et autres scalpels. La ténébreuse observait, dans un même temps, le Docteur s’approcher d’elle, d’un pas lent, calculé. Elle était à présent consciente des illusions de l’être malfaisant. Le décor apparaissait sublime, délicieusement macabre, elle entrait dans l’esprit dérangé et sinistre du Docteur. Et oui, elle trouvait cela terriblement appréciable. Il semblait lui accorder un léger privilège, en échange de la résilience d’Isolde.
    Il souhaitait l’entraîner avec lui dans la vice et la perversion, que son âme devînt aussi sombre que la sienne, qu’elle se permît de jouer avec les interdits et les dépravations en tout genre. Une partie d’elle aimait cela, évidemment. Mais une autre, jouait aussi son rôle, afin de préserver sa vie. Jusqu’où était-elle capable d’aller, de subir et de se contenir, elle l’ignorait. Elle savait que le monstre lui préparait d’autres atrocités, les prochains instants lui dévoileraient lesquels.

    La curiosité est un vilain défaut [Isolde] 3viy

    Les liens de l’étudiante furent brisés, comme elle le demandait. Bien sûr, elle savait qu’elle n’aurait pas la possibilité de s’en réjouir bien longtemps. En effet, elle fut saisie par la gorge, puis une nouvelle injection de drogue vint corrompre son corps et son esprit. Tant de substances, elle en avait assez pour toute une vie. Le liquide apparaissait rose et fluorescent, étrange… Qu’était-ce encore ce mélange abject du Docteur, une de ses préparations personnelles. Elle fut prévenue de ses effets néfastes, si elle n’obéissait pas. Le Docteur appréciait tant garder le total contrôle sur sa personne, être seul maître, guidant sa victime par sa volonté. La brune sentit le poison s’infiltrer en elle, parcourant ses tissus telle une eau glaciale dévalant des monts abrupts.





    Elle réalisa soudain ce qu’il était en train de faire. Il gagnait du terrain et elle le laissait faire. Pire encore, par son attitude, elle l’encourageait. Avec lui, elle découvrait un monde qu’elle ne connaissait pas, un univers fait de sensations intenses, aussi terribles qu’enivrantes. Elle avait de plus en plus de mal à lutter contre son envie d’y plonger entièrement.  
    Pourtant, sa raison persistait, lui criant de rester consciente, de ne pas s’enfoncer irrémédiablement dans ce gouffre infernal, de rester à l’abri des filets diaboliques du Docteur.

    - « Qu’avez-vous en tête par cette expérience, que comptez-vous obtenir de moi ? » demanda-t-elle.

    La rendre folle, créer des débats incessants dans sa tête, dénaturer ce qu’elle était, pour n’être qu’un reflet de lui-même… Tant de réponses possibles et imaginables, tant de choix dans l’esprit pervers d’un homme tel que lui. Un homme ? Ou autre chose…

    - « Êtes-vous humain ? » questionna-t-elle.

    La curiosité bouillonnait toujours dans le sang de la mage, qui était-il, de quoi était-il constitué. Il pouvait bien ressembler à n’importe qui, n’importe quoi, sous cet inquiétant masque. Elle restait évidemment curieuse de connaître les traits dissimulés sous celui-ci et la raison de son port. Outre le fait évident de ne pas vouloir dévoiler son identité. L’apparence ne se révélait pas anodine, le résultat semblait soigné, étudié.

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  • Ven 17 Nov - 0:05



    Ses gestes n'étaient pas parfaits. La lame creusait ma chair de manière désordonnée et avec fougue. Plus que techniques, ses mouvements étaient animés d'une passion certaine. Sentant des vagues de douleurs venir électriser mon avant-bras, je ne pus retenir une respiration rauque tandis que ma dextre continuait son œuvre sur elle. Elle était comme je l'avais prédit. Aussi sauvage que cruelle. Malgré ses airs innocents, sa beauté ressemblant à un joyau poli jusqu'à en perdre toute saveur, elle était en vérité aussi sadique que moi. Et c'était délicieux de voir d'autres êtres dotés de pareilles motivations. Mes émotions prenaient peu à peu le pas, tandis que la douleur continuait de glisser en moi tel un serpent insidieux qui cherchait à mordre l'entièreté de mon système nerveux. Bientôt, cette excitation se transposa dans tout mon être en un long frisson et une raideur prononcée. Vint alors une nouvelle question de sa part. Une phrase brisant quelques instants l'horreur de la scène nous entourant, ainsi que toute la poésie de cette dernière. Laissant mon esprit s'accrocher au sien, je commençai à lui répondre, venant replacer ma main gauche sur sa gorge. A présent recouverte de mon propre sang.

    * Vous libérer. Vous permettre, ne serait-ce qu'une fois, d'explorer quelque chose que votre être entier semble désirer. Briser les chaînes stupides d'un monde régit par les mauvais codes et de confondre douleur et plaisir. De mêler le sang à d'autres fluides et, surtout, de vous permettre d'être véritablement vous. *

    Je le savais, elle n'avait jamais pu s'adonner à de telles choses. Cela se ressentait, malgré toute sa volonté. Qu'importait. Je lui ferai découvrir tant qu'elle se montrerait coopératrice. Un nouveau sujet pour le laboratoire, oui, mais aussi une potentielle... Assistante. Non pas dans mes travaux, mais dans d'autres domaines plus particuliers.

    * Pour répondre à votre question ensuite. Oui, je suis humain. Même si je possède quelques traits particuliers... *

    La saisissant de nouveau, je viens la retourner pour la forcer à me faire face. Amusé, je pris l'une de ses mains pour venir la placer contre l'une des sangles retenant mon masque. Puis, dans un nouveau sourire, je la fis tirer dessus doucement. Bientôt, le masque se détacha peu à peu pour se soulever, révélant mes traits à la jeune femme. Mes yeux verts et aux pupilles fendues glissèrent cette fois directement sur son corps ensanglanté tandis que mon visage restait fendu d'un sourire particulièrement sadique. Elle put voir ma fine barbe taillé, ma chevelure châtain Et mes cicatrices. Vestiges d'autres expériences passées. Saisissant alors son autre main, je vins lui faire attraper le bec corbin de ce dernier pour tourner doucement le masque vers elle et le déposer sur son visage.

    * Voyez, à votre tour, le monde comme je le vois. *

    L'illusion s'altéra alors, transformant la multitude de corps qui nous observaient en formes encore plus torturées. Des plaies s'ouvrant d'avantage, du sang perlant de leurs coupures pour s'étendre tels de longs cils dans les airs. Des fils distendus qui se mêlèrent les uns aux autres pour former au dessus de nous une gigantesque toile écarlate, similaire à un nid d'oiseau. Similaire à un grand balai de vaisseaux sanguins s'entremêlant. De ce tableau vermillon, de multiples gouttes se mirent à tomber sur nos deux corps. Attrapant de nouveau le masque de mes propres mains, je soulevais doucement ce dernier. Une fois de nouveau à sa place, je savourai de nouveau la vision teintée des lentilles parsemant mon masque alors que mes pensées s'insinuaient de nouveau en elle.

    * Notre nature nous a fait incroyablement banal, Isolde. Mais notre psyché, elle, dépasse largement celle des autres mortels. Vous êtes attirée par l'interdit et les arts obscurs... Laissez votre soif de vices et votre sadisme s'exprimer librement. Ou vous vous fanerez comme tant d'autres avant vous et retomberez dans l'inconnu. Dans des ténèbres qui, cette fois, ne seront pas aussi plaisantes que celles où nous nous mêlons. *

     
    Citoyen du Reike
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    Isolde Malkyn
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    Info personnage
    Race: Liche
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  • Ven 17 Nov - 21:37
    La curiosité est un vilain défaut
    Feat Le Docteur



    Isolde apparaissait désordonnée, sans repères fixes et figés. Son esprit vacillait, elle prenait le meilleur de ce qu’elle connaissait, le plaisir dont elle pouvait tirer de n’importe quelle situation. Sa vie n’était pas dictée par un code de conduite strict. Elle détenait sa propre morale et ne suivait pas les principes inculqués aux bons petits êtres obéissants. Alors, lorsque le Docteur évoqua le fait de briser, en quelque sorte, tous les codes et les règles, elle comprenait. Le désir de désordre au fond de son cœur le comprenait parfaitement aussi. Elle était de nature chaotique, depuis toujours. Bien qu’elle sût s’adapter au système éducatif strict de l’Université de Drakstrang, elle le faisait pour son profit. En effet, elle n’étudiait pas la magie noire depuis quatre années, elle ne poursuivait pas ses études, en autodidacte le soir, pendant son temps libre… pour servir l’Armée Reikoise. Non, elle le faisait pour son seul objectif, pour sa seule et unique passion, l’art divin de la nécromancie.
    Pour toutes ces raisons et plus encore, elle saisissait parfaitement l’envie du monstre et son non respect des lois.

    Après, elle ne détenait pas son goût prononcé pour la médecine et pour l’étude des substances sur les corps et les esprits… Mais ils avaient su se trouver des points communs, ce qui se révélait être une bonne chose. L’individu masqué semblait moins cruel avec elle, il devait apprécier les nouvelles circonstances, l’évolution de leur lien obscur.

    À la question de la brune, concernant l’humanité de son ravisseur, celui-ci répondu positivement. Ce qui, aussitôt, la soulagea. Elle n’avait pas de monstre, au sens premier du terme, sous le regard et sous la main. Isolde fut surprise par la prochaine action du Docteur, elle se laissa guider. Prise d’une irrésistible curiosité, elle peinait à résister à l’envie de lui ôter rapidement son masque. Pourtant, il fit cela lentement, en dirigeant chacune de ses actions. Lorsque le masque et son bec protubérant fut enlevé, l’étudiante resta un instant, immobile et silencieuse, détaillant chaque trait de ce visage qui se dévoilait sous ses prunelles. Son regard émeraude examina sa peau meurtrie, elle aussi, sur ses joues, son front, son menton. De fines cicatrices constellaient ce visage, aux traits plutôt fins et agréables. Elle resta étonnée par ses prunelles fendues, d’un vert plus clair que le sien. Des cheveux châtains, assez courts et une fine barbe, encadrant sa mâchoire dessinée. Ce n’était pas désagréable de le regarder. Elle fut attirée alors, et osa poser sa main de porcelaine sur ce visage jusqu’alors inconnu, faisant doucement glisser son doigt sur chacune des cicatrices qui le parsemaient.  

    Alors qu’il conduisit de nouveau ses gestes, la laissant adopter son masque, elle ressentit une légère excitation. C’était absolument grisant qu’il lui fît cette confiance, de se révéler à elle, de lui faire porter le masque. Elle restait consciente d’apporter trop de considération à cet être malfaisant, de lui offrir tant de satisfaction en l’adulant presque, alors qu’il demeurait celui qui l’avait enfermée dans cette cave, contre son gré. Toutefois, c’était plus fort qu’elle, elle ne luttait pas contre son ressenti à cet instant. Elle appréciait et ne s’en privait pas de le manifester.

    L’illusion formée ensuite apparaissait à la jeune femme, absolument magnifique. Le tableau, exquis, de cette toile faite de sang l’enchantait alors, la berçant dans des songes ensanglantés et voluptueux. Une fine pluie écarlate tomba de nouveau sur elle, sur eux, entourés des corps qui les observaient. Puis, le Docteur vint poser ses lèvres, sur celles charnues et rosées de la brune. Il l’embrassa et elle lui rendit son baiser. Leur salive se mêlant au sang, leur langue entremêlée dans un délice sanglant. Elle voulut continuer cette brève étreinte, appuyer davantage ce baiser et laisser ses dents s’aventurer, elles aussi, sur ses lèvres… Mais il rompit leur lien, avant de remettre son masque, dissimulant de nouveau son visage.

    La nouvelle phrase de son amant impromptu, paraissait à double tranchant, lançant une menace à peine voilée. Si elle n’allait pas dans sa direction, il le lui ferait payer. Si la brune ne décidait pas de s’abandonner à lui et au mal, il la tuerait. Au lieu de provoquer chez elle une crise de panique, se recroqueviller et implorer sa clémence… au contraire, une vague de chaleur apparut à nouveau dans son corps, qui frémissait déjà.




    CENDRES


    Entraînée pour l'éternité dans une valse funeste avec la mort, elle dérive entre deux mondes dans une éternelle danse macabre.


    La berceuse d'Isolde
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    Le Docteur
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  • Ven 17 Nov - 22:35

     
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