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La journée ne commençait pas bien. En ce moment, elles ne commençaient jamais bien. Elles ne se poursuivaient pas bien, elles ne se finissaient pas bien. Fauna avait commis une erreur qui lui avait coûté cher, récemment. Ce n’était pas grand-chose, rien de grave, une maladresse de plus, mais bien entendu les répercussions n’étaient pas joyeuses. Elle n’était pas méchante, vraiment, souvent un peu bête, un peu souriante, un peu trop contente. Elle n’était pas arrogante, elle ne se pensait pas supérieure et il était rare que des pensées négatives empoisonnent son esprit. Sur les gens, sur ce qui l’entourait. « C’est pas chouette » elle pourrait dire si elle constatait un comportement qui allait contre ses valeurs, avant de passer son chemin rapidement de peur qu’on ne la tire par la queue. Elle s’était mise toute seule dans les ennuis. Les auberges, ces doux bâtiments parfois hauts, parfois plus courts, elle avait dû se disputer avec un serveur qui s’était foutu de sa gueule. Dans la forêt, en République, non loin de la « maison », on ne lui avait jamais expliqué ses origines, pourquoi elle était différente de « Papa » (et d’à peu près toutes les créatures rencontrées), jusqu’à ce qu’elle fasse ses propres déductions dans un instant d’amère lucidité. Dans les villes, on l’avait pointée du doigt, elle avait fermé ses oreilles, passé son chemin. Au Reike, c’était encore pire, enfin elle avait l’impression, mais que valent les impressions d’une petite chèvre ? L’hostilité de certains était grotesque et mauvaise, c’était bête et méchant. On la poussait parfois, et elle ne tombait pas. Par moments, elle tentait de mordre, et on la repoussait. On se fichait de sa gueule, même si elle n’ouvrait pas la bouche. Si elle osait parler, c’était encore pire. Elle avait un nez rouge au milieu du visage, petit clown idiot. Cela la mettait en colère, mais que pouvait-elle faire ? Elle répliquait de sa voix aigüe, parfois insupportable que ce n’était pas sa faute. C’est vrai : elle n’a jamais demandé à venir au monde dans ces conditions, avec « ces » parents. Elle était innocente dans l’histoire, peut-être contre-nature, mais eh, elle avait une sensibilité, elle existait elle aussi ! Elle était douée d’intelligence (ce qui restait encore à prouver) et capable de réflexions (qui souvent ne dépassaient pas l’envie de manger et de dormir). Bref, c’est pas juste.
Un triste individu est allé trop loin, deux jours auparavant. Il a fait mal à Fauna, mais vraiment mal. Elle n’avait rien dit, pas encore, elle a juste eu le malheur d’exister dans un monde qui ne voulait pas d’elle. Individu grossier lui a cherché des noises, et elle s’est dépêchée de partir. Trop tard. Il la poussait, elle tombait sur une pierre lourde, les genoux explosés, la tête qui fait mal. Rien de cassé, car elle a pu se relever, enfin pense-t-elle, car depuis, elle a mal, vraiment mal. Son corps la fait souffrir, elle a des hématomes, des blessures qui ne cicatrisent pas. Il est tôt, c’est vrai. Elle n’a pas envie de se lever, pas envie de travailler mais elle est bien obligée car elle dort sur le pavé et mange peu. Elle ne gagne plus suffisamment pour subsister, elle fait de nombreuses pauses. Aujourd’hui, ça ne va pas mieux mais elle se motive de toutes ses forces et ça fait deux heures qu’elle est debout sur ses petites jambes blessées, à sourire aux clients. Elle leur sert leur petite tasse – ou grande – les mains tremblantes, les petites billes qui sautillent au fond du thé, elle reçoit l’argent. Parfois, on s’inquiète de son état mais elle ne fait que rigoler et dire que tout va bien, que bientôt elle ira bien mieux, elle ne se plaint pas, elle parle à la lune et aux étoiles, ça fait mal, ça fait mal. Et son corps soudain la lâche, il n’y a plus de clients mais elle s’écroule dans la poussière, ses jambes qui saignent ne peuvent plus vraiment la porter, et elle pleure de rage, de colère, car elle n’est pas fière d’elle, elle voulait continuer à travailler et être forte, ne pas laisser gagner cet homme qui brusquement l’a poussée, la cruauté du monde l’étonne parfois, les poings sont serrés sur le sol sale, elle a envie de hurler mais se mord la langue, ne pas attirer l’attention, ne pas attirer l’attention…
Un triste individu est allé trop loin, deux jours auparavant. Il a fait mal à Fauna, mais vraiment mal. Elle n’avait rien dit, pas encore, elle a juste eu le malheur d’exister dans un monde qui ne voulait pas d’elle. Individu grossier lui a cherché des noises, et elle s’est dépêchée de partir. Trop tard. Il la poussait, elle tombait sur une pierre lourde, les genoux explosés, la tête qui fait mal. Rien de cassé, car elle a pu se relever, enfin pense-t-elle, car depuis, elle a mal, vraiment mal. Son corps la fait souffrir, elle a des hématomes, des blessures qui ne cicatrisent pas. Il est tôt, c’est vrai. Elle n’a pas envie de se lever, pas envie de travailler mais elle est bien obligée car elle dort sur le pavé et mange peu. Elle ne gagne plus suffisamment pour subsister, elle fait de nombreuses pauses. Aujourd’hui, ça ne va pas mieux mais elle se motive de toutes ses forces et ça fait deux heures qu’elle est debout sur ses petites jambes blessées, à sourire aux clients. Elle leur sert leur petite tasse – ou grande – les mains tremblantes, les petites billes qui sautillent au fond du thé, elle reçoit l’argent. Parfois, on s’inquiète de son état mais elle ne fait que rigoler et dire que tout va bien, que bientôt elle ira bien mieux, elle ne se plaint pas, elle parle à la lune et aux étoiles, ça fait mal, ça fait mal. Et son corps soudain la lâche, il n’y a plus de clients mais elle s’écroule dans la poussière, ses jambes qui saignent ne peuvent plus vraiment la porter, et elle pleure de rage, de colère, car elle n’est pas fière d’elle, elle voulait continuer à travailler et être forte, ne pas laisser gagner cet homme qui brusquement l’a poussée, la cruauté du monde l’étonne parfois, les poings sont serrés sur le sol sale, elle a envie de hurler mais se mord la langue, ne pas attirer l’attention, ne pas attirer l’attention…
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
Messages : 538
crédits : 9515
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Dans sa quête d’altruisme, Cyradil s’était rendue à Kyouji et explorait les rues de la ville. Elle s’était rendue dans un établissement des FMR et s’efforça à y travailler quelques jours. Le fait qu’elle n’ait ni besoin de dormir ou de se sustenter faisait qu’elle pouvait abattre un travail conséquent et la liche aurait pu en faire plus si sa réserve de mana n’était pas limitée. La liche se consacrait à sa profession de manière très dévouée et n’acceptait le salaire qu’on lui reversait que pour le redistribuer à ceux qui en avaient le plus besoin. Il lui arrivait de s’arrêter au détour d’une ruelle et de prendre le temps de discuter avec les plus démunis, essayant de leur redonner espoir en leur offrant quelques pièces. Elle ne comptait plus le nombre de gens à qui elle avait permis de retrouver une nouvelle raison de vivre, que ce soit en leur offrant du travail au sein de sa large demeure ou de la forge qu’elle dirigeait à Ikusa. Tandis que la jeune blonde arpentait les rues après une dure journée de travail, elle tomba sur un stand où une jeune femme vendait du thé. Malgré son ascendance noble, Cyradil avait beaucoup d’admiration pour ces petits commerçants qui se battaient chaque jour pour gagner leur vie. La jeune liche resta un instant à l’observer servir des clients, jusqu’à ce que le dernier d’entre eux ne s’en aille.
Son œil avisé lui permit de détecter une certaine gêne dans les mouvements de la commerçante et ses doutes devinrent réalité lorsque l’hybride s’écroula derrière son stand. Il n’en fallut pas plus à la liche pour accourir, surtout que personne ne semblait s’en soucier. Cyradil s’approcha alors et se pencha sur la jeune femme. Elle porta une main à son front et constata qu’il était brûlant. Elle portait également plusieurs ecchymoses et blessures. Certaines s’étaient rouvertes plusieurs fois tandis que d’autres s’étaient infectées. La jeune hybride était dans un état très précaire et il lui fallait des soins de toute urgence. La jeune blonde héla un carrosse et entreprit alors de charger la femme pour la conduire dans un des établissements du FMR. Ne voulant pas brusquer la patiente, Cyradil essaya de communiquer avec cette dernière pour lui expliquer la situation.
« Ne t’inquiète pas, je vais prendre soin de toi. Je m’appelle Cyradil et je vais te conduire dans une maison de soins pour traiter tes blessures. Je vais essayer de te porter alors appuie-toi sur moi si tu le peux. Si tu as trop peur, on peut aller dans une auberge. » Proposa-t-elle.
Elle attendit une réaction pour voir si l’hybride pourrait se déplacer mais dans le cas où cette dernière aurait sombrée dans l’inconscience, Cyradil la porterait tout simplement jusqu’au carrosse. La jeune blonde lui tenait la main pour la rassurer et lui souriait. Il ne faisait aucun doute que la magicienne ne lui voulait aucun mal. Elle regarda les sacs éparpillés sur l’étal et avait évidemment une idée pour ne pas risquer à ce que quelqu’un ne vienne voler ses possessions. La jeune liche avisa alors quelques passants et leur demanda de ranger et de charger les possessions de la femme dans le carrosse. Ensuite, avec son accord, elles se rendirent dans le lieu choisi par la blessée, toujours en lui tenant la main et en l’allongeant sur ses genoux de manière à la faire souffrir le moins possible. La liche posa alors une main sur son front et libéra doucement sa magie de givre pour tenter de soulager sa patiente de la chaleur qui l’envahissait.
« Et toi ? comment tu t’appelles ? » Demanda-t-elle, avec le visage toujours aussi radieux.
Son œil avisé lui permit de détecter une certaine gêne dans les mouvements de la commerçante et ses doutes devinrent réalité lorsque l’hybride s’écroula derrière son stand. Il n’en fallut pas plus à la liche pour accourir, surtout que personne ne semblait s’en soucier. Cyradil s’approcha alors et se pencha sur la jeune femme. Elle porta une main à son front et constata qu’il était brûlant. Elle portait également plusieurs ecchymoses et blessures. Certaines s’étaient rouvertes plusieurs fois tandis que d’autres s’étaient infectées. La jeune hybride était dans un état très précaire et il lui fallait des soins de toute urgence. La jeune blonde héla un carrosse et entreprit alors de charger la femme pour la conduire dans un des établissements du FMR. Ne voulant pas brusquer la patiente, Cyradil essaya de communiquer avec cette dernière pour lui expliquer la situation.
« Ne t’inquiète pas, je vais prendre soin de toi. Je m’appelle Cyradil et je vais te conduire dans une maison de soins pour traiter tes blessures. Je vais essayer de te porter alors appuie-toi sur moi si tu le peux. Si tu as trop peur, on peut aller dans une auberge. » Proposa-t-elle.
Elle attendit une réaction pour voir si l’hybride pourrait se déplacer mais dans le cas où cette dernière aurait sombrée dans l’inconscience, Cyradil la porterait tout simplement jusqu’au carrosse. La jeune blonde lui tenait la main pour la rassurer et lui souriait. Il ne faisait aucun doute que la magicienne ne lui voulait aucun mal. Elle regarda les sacs éparpillés sur l’étal et avait évidemment une idée pour ne pas risquer à ce que quelqu’un ne vienne voler ses possessions. La jeune liche avisa alors quelques passants et leur demanda de ranger et de charger les possessions de la femme dans le carrosse. Ensuite, avec son accord, elles se rendirent dans le lieu choisi par la blessée, toujours en lui tenant la main et en l’allongeant sur ses genoux de manière à la faire souffrir le moins possible. La liche posa alors une main sur son front et libéra doucement sa magie de givre pour tenter de soulager sa patiente de la chaleur qui l’envahissait.
« Et toi ? comment tu t’appelles ? » Demanda-t-elle, avec le visage toujours aussi radieux.
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Elle est si petite, Fauna, mais elle n’est pas la seule. Dans sa découverte du monde nouveau, elle a côtoyé des êtres gigantesques, de plus de deux mètres, et des vivants bien plus petits qu’elle. Mais souvent, quand on la qualifie, on l’estime haute comme trois pommes. Une petite furie qui balance ses sacs partout où elle va, sans vraiment de douceur lorsqu’ils retrouvent le sol. Une petite furie qui donne des coups involontaires avec ses marchandises, plantées sur son dos ou dans ses bras. Ce n’est pas illogique donc, que derrière les roues du truc qui lui sert d’échoppe, couchée car elle n’a pas vraiment le choix, elle vient de chuter, c’est jamais agréable, on ne la voie pas vraiment. Il y a une jambe un peu rouge qui dépasse d’un côté, mais peut-être est-ce normal. D’ailleurs, un client passe sans se détourner, hausse les épaules. Il a essayé d’interpeller l’hybride, mais elle a fait la « sourde oreille ». Tu parles ! Elle meurt de douleur sur le sol crasseux, elle se tortille même un peu, asticot que l’on vient de couper en deux. C’est pas très beau, un asticot, mais Fauna pense leur ressembler en cet instant précis. Plus bas que terre, elle est tombée plus bas que terre, elle qui clamait dans son silence qu’aucun être vivant ne la ferait chuter, ne la mettrait à genoux. Cela pourrait être bien pire, cependant. Elle a entendu des histoires atroces d’hybrides mis en esclavage, cachés dans des parties du Reike auxquelles elle n’a pas accès, n’ayant d’ailleurs jamais cherché à s’y aventurer. Et si ça lui arrivait, hein ? Comment elle réagirait ? Question idiote qu’elle se posera le moment venu, un moment qui n’arrivera bien sûr pas ; elle sait se défendre, et ce putain de jour, elle aurait dû se défendre ! Lui coller sa corne entre les deux yeux, se redresser, car elle en était encore capable, se venger atrocement. Mais le cœur est bon, et la surprise a joué son rôle, un rôle implacable. C’est trop tard maintenant. Le retrouver serait vain, et elle ne reconnaîtrait pas son visage.
Elle se lamente sur le sol, ses ongles un peu longs griffent et se cassent, et une âme vient à elle, une âme qui ne rira pas de ses genoux pleins de sang, de la bouche qui murmure des mots qui ne veulent rien dire, des insultes, beaucoup, mais vis-à-vis de sa propre personne. Elle est bougée, elle gémit de douleur, le front est chaud, elle ouvre faiblement les yeux, un visage doux se présente à elle, qui est cet homme, qui est cette femme ? La conne, incapable de différencier les deux. Ça aurait été son meilleur ami – faudrait-il en avoir un – qu’elle ne l’aurait pas reconnu. La personne est belle, et c’est ce qu’elle susurre, au féminin car son instinct lui souffle qu’elle est dans le bon : « Vous êtes jolie… » et elle referme les yeux. Les informations tombent au creux de ses oreilles, elle hoche faiblement la tête. Tout ce qu’elle voudra, et elle essaie d’elle-même de se redresser, mais ça ne marche pas. « Auberge » elle gémit, parce qu’une maison de soins, ça ne lui dit rien. Elle sait ce qu’est une maison, elle connaît plus ou moins la définition de « soins » mais y’a des maisons closes aussi, et des maisons… elle n’est pas sûre, alors elle prend sa décision, elle ne sait pas si elle sera écoutée. Elle ne peut plus se défendre, l’on voudrait la tuer qu’elle ouvrirait grand les bras et accueillerait la mort. Ce n’est pas si grave, ce n’est pas si grave.
Elle est emmenée dans une calèche, ses affaires ramenées parce que si Fauna est capable de fouiller des cadavres pour les voler, les habitants de la ville ne se gêneront pas. Elle n’en a pas vraiment conscience. Elle est allongée, la tête repose sur quelque chose qui est pas tout à fait mou, pas tout à fait dur, des jambes, le visage est toujours au-dessus d’elle, un visage magnifique. Sa main se lève, les doigts viennent effleurer la peau de l’inconnue au doux traits, elle tomberait presque amoureuse, mais elle est dans un état second, alors ses pensées sont drôles. Tomber amoureuse, une hybride. « Ces créatures n’aiment qu’elles-mêmes ! » elle a entendu pester un soir alors qu’elle se promenait, insouciante.
Le front est soudain un peu plus frais, le corps grelotte mais s’habitue, elle referme les yeux, y’a un sourire un peu con qui vient apparaître sur le visage détendu, la voix qui la calme et qui lui répète que tout va bien, qu’elle est en sécurité, et elle voudrait le croire, car elle est au Reike, tous les possibles s’offrent à elle, les yeux qui brillent et les espoirs qui parfois s’évanouissent avec la réalité. Cyradil… une divinité tombée sur terre, elle en serait presque convaincue, mais elle délire. Un peu. « Je m’appelle Fauna » elle coasse d’une voix faible, la gorge est sèche, elle n’a pas bu assez de thé, pas bu d’eau lorsqu’elle a fait sa toilette ce matin, sans toucher les plaies, grossière erreur, car ça fait mal, car c’est moche et ça fait peur.
Elle se lamente sur le sol, ses ongles un peu longs griffent et se cassent, et une âme vient à elle, une âme qui ne rira pas de ses genoux pleins de sang, de la bouche qui murmure des mots qui ne veulent rien dire, des insultes, beaucoup, mais vis-à-vis de sa propre personne. Elle est bougée, elle gémit de douleur, le front est chaud, elle ouvre faiblement les yeux, un visage doux se présente à elle, qui est cet homme, qui est cette femme ? La conne, incapable de différencier les deux. Ça aurait été son meilleur ami – faudrait-il en avoir un – qu’elle ne l’aurait pas reconnu. La personne est belle, et c’est ce qu’elle susurre, au féminin car son instinct lui souffle qu’elle est dans le bon : « Vous êtes jolie… » et elle referme les yeux. Les informations tombent au creux de ses oreilles, elle hoche faiblement la tête. Tout ce qu’elle voudra, et elle essaie d’elle-même de se redresser, mais ça ne marche pas. « Auberge » elle gémit, parce qu’une maison de soins, ça ne lui dit rien. Elle sait ce qu’est une maison, elle connaît plus ou moins la définition de « soins » mais y’a des maisons closes aussi, et des maisons… elle n’est pas sûre, alors elle prend sa décision, elle ne sait pas si elle sera écoutée. Elle ne peut plus se défendre, l’on voudrait la tuer qu’elle ouvrirait grand les bras et accueillerait la mort. Ce n’est pas si grave, ce n’est pas si grave.
Elle est emmenée dans une calèche, ses affaires ramenées parce que si Fauna est capable de fouiller des cadavres pour les voler, les habitants de la ville ne se gêneront pas. Elle n’en a pas vraiment conscience. Elle est allongée, la tête repose sur quelque chose qui est pas tout à fait mou, pas tout à fait dur, des jambes, le visage est toujours au-dessus d’elle, un visage magnifique. Sa main se lève, les doigts viennent effleurer la peau de l’inconnue au doux traits, elle tomberait presque amoureuse, mais elle est dans un état second, alors ses pensées sont drôles. Tomber amoureuse, une hybride. « Ces créatures n’aiment qu’elles-mêmes ! » elle a entendu pester un soir alors qu’elle se promenait, insouciante.
Le front est soudain un peu plus frais, le corps grelotte mais s’habitue, elle referme les yeux, y’a un sourire un peu con qui vient apparaître sur le visage détendu, la voix qui la calme et qui lui répète que tout va bien, qu’elle est en sécurité, et elle voudrait le croire, car elle est au Reike, tous les possibles s’offrent à elle, les yeux qui brillent et les espoirs qui parfois s’évanouissent avec la réalité. Cyradil… une divinité tombée sur terre, elle en serait presque convaincue, mais elle délire. Un peu. « Je m’appelle Fauna » elle coasse d’une voix faible, la gorge est sèche, elle n’a pas bu assez de thé, pas bu d’eau lorsqu’elle a fait sa toilette ce matin, sans toucher les plaies, grossière erreur, car ça fait mal, car c’est moche et ça fait peur.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Elle s’appelait donc Fauna. Cyradil se laissa toucher, essayant de rassurer au maximum la petite hybride blessée. Elle sourit à son compliment, lui caressant les cheveux doucement avant que la forgeronne n’ordonne à ce qu’on l’emmène dans une auberge. Elle laissa le soin au cocher de décharger les affaires puis demanda de l’aide pour les déplacer dans la chambre. En ce qui concernait l’établi, la magicienne demanda simplement à ce qu’on le range sur le côté et paya même un garde qui était assis à une table pour le surveiller. Inutile de se perdre en paroles, dès lors qu’elle miroita quelques pièces devant lui, la jeune femme n’eut pas à en dire davantage. Elle escorta alors l’hybride jusqu’à une chambre et ferma délicatement la porte. Cyradil demanda au préalable à ce qu’on lui apporte des serviettes propres, une bassine d’eau, un peu d’alcool et éventuellement de quoi coudre au cas où elle en aurait besoin.
De prime abord, elle n’avait distinguée aucune blessure engageant directement le pronostic vital mais la présence d’un nombre important de plaies l’inquiétait un peu. Il fallait la traiter immédiatement avant que son état ne se dégrade davantage. Délicatement, elle installa l’hybride sur le lit, l’allongeant avant de surélever sa tête d’un coussin moelleux. Elle s’occupa ensuite d’allumer une lanterne et la déposa sur la table de chevet, créant ainsi une ambiance plutôt tamisée. Elle s’approcha ensuite de sa patiente et commença à s’enquérir de son état général. Fauna semblait faible et certaines blessures s’étaient infectées, suggérant que cela faisait plusieurs jours qu’elle souffrait. Elle se demandait pourquoi l’hybride n’avait pas demandé à se faire soigner. Parmi tous les établissements du FMR qui existaient, il existait au moins quelques personnes qui l’auraient soigné gratuitement. Car oui, son idéologie de médecin l’interdisait de laisser quelqu’un souffrir, peu importe son appartenance. Il fallait d’abord soigner et ensuite poser les questions, une fois le danger écarté.
« Je vais devoir t’examiner. Tu as beaucoup de blessures mais ne t’inquiète pas je suis médecin. C’est possible que tu ressentes de la douleur mais quand j’aurais fini, tu te sentiras mieux, je te le promets. » Affirma la forgeronne avec une voix douce.
Cyradil avait vécu pareille situation à de maintes reprises et pourtant elle les abordait toutes avec la même candeur. Rassurer le patient, expliquer ce qu’elle faisait quand c’était possible, toute cette démarche fonctionnait beaucoup mieux que d’user d’une manière directe qui ne ferait qu’effrayer le patient qui est souvent déjà dans un état de choc. Heureusement, Fauna semblait, à défaut de lui faire confiance, d’au moins la laisser la guider. En guise de bonne foi, Cyradil incanta un sortilège et entoura sa main d’un voile doré avant de la poser sur une de ses blessures superficielles. Quelques secondes plus tard, celle-ci se referma instantanément comme si elle n’avait jamais existé. Bien sûr, pour les blessures plus profondes, il lui faudrait plus de temps et plus de mana mais ce petit tour de magie avait surtout pour but de mettre la petite hybride en confiance.
« Tu vois ? C’est aussi simple que cela. Mais pour le reste, il faudra un peu plus d’efforts donc si tu commençais juste par me montrer où tu as mal pour que je puisse te soigner efficacement, cela m’aiderait beaucoup. » Expliqua-t-elle en essayant d’être le plus clair possible.
Selon la gravité de ses blessures, Fauna devrait peut-être se déshabiller. Qu’à cela ne tienne, Cyradil n’était pas de celle qui abusait de ses patients. Au contraire, elle était très professionnelle dans son travail et œuvrait sincèrement au rétablissement de ses patients. De plus, elle ne les forçait jamais à faire ce qu’ils ne désiraient pas. D’ailleurs, la liche était drapée de ses habits habituels constitués d’une longue robe noire de très bonne facture, une cape de la même couleur ainsi que de son diadème qui lui couvrait la vue. Si ce dernier pouvait évoquer une possible cécité, l’on pouvait s’apercevoir que Cyradil semblait parfaitement se mouvoir dans l’espace et aucun de ses gestes semblait maladroit. Au contraire, elle avait tout de quelqu’un qui savait ce qu’elle faisait.
De prime abord, elle n’avait distinguée aucune blessure engageant directement le pronostic vital mais la présence d’un nombre important de plaies l’inquiétait un peu. Il fallait la traiter immédiatement avant que son état ne se dégrade davantage. Délicatement, elle installa l’hybride sur le lit, l’allongeant avant de surélever sa tête d’un coussin moelleux. Elle s’occupa ensuite d’allumer une lanterne et la déposa sur la table de chevet, créant ainsi une ambiance plutôt tamisée. Elle s’approcha ensuite de sa patiente et commença à s’enquérir de son état général. Fauna semblait faible et certaines blessures s’étaient infectées, suggérant que cela faisait plusieurs jours qu’elle souffrait. Elle se demandait pourquoi l’hybride n’avait pas demandé à se faire soigner. Parmi tous les établissements du FMR qui existaient, il existait au moins quelques personnes qui l’auraient soigné gratuitement. Car oui, son idéologie de médecin l’interdisait de laisser quelqu’un souffrir, peu importe son appartenance. Il fallait d’abord soigner et ensuite poser les questions, une fois le danger écarté.
« Je vais devoir t’examiner. Tu as beaucoup de blessures mais ne t’inquiète pas je suis médecin. C’est possible que tu ressentes de la douleur mais quand j’aurais fini, tu te sentiras mieux, je te le promets. » Affirma la forgeronne avec une voix douce.
Cyradil avait vécu pareille situation à de maintes reprises et pourtant elle les abordait toutes avec la même candeur. Rassurer le patient, expliquer ce qu’elle faisait quand c’était possible, toute cette démarche fonctionnait beaucoup mieux que d’user d’une manière directe qui ne ferait qu’effrayer le patient qui est souvent déjà dans un état de choc. Heureusement, Fauna semblait, à défaut de lui faire confiance, d’au moins la laisser la guider. En guise de bonne foi, Cyradil incanta un sortilège et entoura sa main d’un voile doré avant de la poser sur une de ses blessures superficielles. Quelques secondes plus tard, celle-ci se referma instantanément comme si elle n’avait jamais existé. Bien sûr, pour les blessures plus profondes, il lui faudrait plus de temps et plus de mana mais ce petit tour de magie avait surtout pour but de mettre la petite hybride en confiance.
« Tu vois ? C’est aussi simple que cela. Mais pour le reste, il faudra un peu plus d’efforts donc si tu commençais juste par me montrer où tu as mal pour que je puisse te soigner efficacement, cela m’aiderait beaucoup. » Expliqua-t-elle en essayant d’être le plus clair possible.
Selon la gravité de ses blessures, Fauna devrait peut-être se déshabiller. Qu’à cela ne tienne, Cyradil n’était pas de celle qui abusait de ses patients. Au contraire, elle était très professionnelle dans son travail et œuvrait sincèrement au rétablissement de ses patients. De plus, elle ne les forçait jamais à faire ce qu’ils ne désiraient pas. D’ailleurs, la liche était drapée de ses habits habituels constitués d’une longue robe noire de très bonne facture, une cape de la même couleur ainsi que de son diadème qui lui couvrait la vue. Si ce dernier pouvait évoquer une possible cécité, l’on pouvait s’apercevoir que Cyradil semblait parfaitement se mouvoir dans l’espace et aucun de ses gestes semblait maladroit. Au contraire, elle avait tout de quelqu’un qui savait ce qu’elle faisait.
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Fauna, elle savait pas trop ce qui lui arrivait. Elle avait quitté l’échoppe mouvante, la chaleur du thé qui finirait par refroidir, la douceur sucrée des billes de topiaco qui lui manquaient déjà. C’était comme un médicament, elle clamait, mais pas trop fort car les sourcils se fronçaient : hybride bizarre tente d’empoisonner ses clients. Mais une chose était sûre : elle se sentait mieux après en avoir suçoté l’une ou l’autre. Les dents qui s’enfoncent dans la surface gélatineuse, les saveurs qui se répandent dans la bouche… un délice. « Topiaco… » murmure-t-elle d’ailleurs en étant déplacée par celle qui lui est venue en aide. Un mot qu’elle ne connaît certainement pas, car c’est Fauna qui, après s’être creusé la cervelle, l’a déniché et l’a adopté avec beaucoup de fierté, comme un aventurier qui découvre un nouveau pays.
Elle est allongée sur un lit, elle se permet une légère grimace mais au fond ça fait du bien. Le matelas est moelleux, et elle a envie de dormir. Toutefois, elle le sait, ce n’est point le moment. Pourtant, les yeux demeurent fermés depuis un moment, parce que la lumière soudain lui fait mal, elle devrait les garder ouverts pour surveiller ce qui se passe, l’agitation autour d’elle. Elle entend la voix calme de Cyradil qui ordonne d’une façon tout à fait inédite, et elle veut lui faire confiance. Son instinct n’est pas en effervescence. Elle ne veut point partir à toutes jambes, s’envoler par la fenêtre, blesser encore plus ses jambes, les détruire pour de bon. Ses jambes d’humaine, ce qui surprend souvent : elle est hybride, pourquoi n’a-t-elle pas le cul d’une biquette ? Une gifle perdue, un cri de colère, on regrette bien vite ses paroles. Étrangement, Cyradil ne commente pas son physique peu avantageux – elle se croit laide, mais certains la trouvent séduisante et attirante, elle tire la langue – et elle se contente de ses gestes doux, des gestes que l’hybride ne prévoit pas, qu’elle découvre en même temps que les mains se posent sur ses blessures, sur son corps. On lui promet des éventuelles douleurs, mais ce n’est point dit méchamment. Toujours en confiance, la jeune femme hoche délicatement la tête et, tout simplement, se laisse faire. Le contact n’est pas agréable, mais il ne lui donne pas envie de crier et de se débattre. Tiens ? Une douleur en moins. C’est étrange, et ça motive la chèvre à soulever ses paupières, à déposer un regard sur l’une de ses jambes qui vient de perdre une marque, comme par enchantement. Le mouvement lui est douloureux, mais elle se maintient sur ses coudes avec détermination, sans émettre un son, et elle se recouche dans un soupir. C’est comme si elle s’était réveillée, désormais, elle n’a plus envie de dormir, de fermer les yeux. Elle a à peine eu le temps de détailler le visage de Cyradil mais a observé ce… truc qui lui masque la vue. Dans un premier temps, elle ne se pose pas plus de questions. Cela viendra plus tard, mais si elle avait toute sa tête – la blague – elle aurait émis des doutes sur les compétences d’une dame qui n’y voyait rien. Présentement, elle semblait savoir ce qu’elle faisait, car certaines blessures disparaissent, la douleur s’évanouissait, mais d’autres horribles marques demeuraient sur la peau. Ce n’étaient pas les bleus le plus important. Ce n’était, certes, pas agréable de les toucher pour le patient, mais ils ne saignaient pas, n’émettaient pas de liquide douteux, n’étaient pas affreux et suintant. C’est tout naturellement qu’à l’aide de « là » et d’ « ici », la jeune femme indiquait à son médecin émérite les endroits qui la faisaient le plus souffrir. Le soulagement, petit à petit, prenait possession du corps de Fauna qui avait passé les derniers jours dans un sale état, jusqu’à l’apothéose cet après-midi, non loin des clients.
Elle est allongée sur un lit, elle se permet une légère grimace mais au fond ça fait du bien. Le matelas est moelleux, et elle a envie de dormir. Toutefois, elle le sait, ce n’est point le moment. Pourtant, les yeux demeurent fermés depuis un moment, parce que la lumière soudain lui fait mal, elle devrait les garder ouverts pour surveiller ce qui se passe, l’agitation autour d’elle. Elle entend la voix calme de Cyradil qui ordonne d’une façon tout à fait inédite, et elle veut lui faire confiance. Son instinct n’est pas en effervescence. Elle ne veut point partir à toutes jambes, s’envoler par la fenêtre, blesser encore plus ses jambes, les détruire pour de bon. Ses jambes d’humaine, ce qui surprend souvent : elle est hybride, pourquoi n’a-t-elle pas le cul d’une biquette ? Une gifle perdue, un cri de colère, on regrette bien vite ses paroles. Étrangement, Cyradil ne commente pas son physique peu avantageux – elle se croit laide, mais certains la trouvent séduisante et attirante, elle tire la langue – et elle se contente de ses gestes doux, des gestes que l’hybride ne prévoit pas, qu’elle découvre en même temps que les mains se posent sur ses blessures, sur son corps. On lui promet des éventuelles douleurs, mais ce n’est point dit méchamment. Toujours en confiance, la jeune femme hoche délicatement la tête et, tout simplement, se laisse faire. Le contact n’est pas agréable, mais il ne lui donne pas envie de crier et de se débattre. Tiens ? Une douleur en moins. C’est étrange, et ça motive la chèvre à soulever ses paupières, à déposer un regard sur l’une de ses jambes qui vient de perdre une marque, comme par enchantement. Le mouvement lui est douloureux, mais elle se maintient sur ses coudes avec détermination, sans émettre un son, et elle se recouche dans un soupir. C’est comme si elle s’était réveillée, désormais, elle n’a plus envie de dormir, de fermer les yeux. Elle a à peine eu le temps de détailler le visage de Cyradil mais a observé ce… truc qui lui masque la vue. Dans un premier temps, elle ne se pose pas plus de questions. Cela viendra plus tard, mais si elle avait toute sa tête – la blague – elle aurait émis des doutes sur les compétences d’une dame qui n’y voyait rien. Présentement, elle semblait savoir ce qu’elle faisait, car certaines blessures disparaissent, la douleur s’évanouissait, mais d’autres horribles marques demeuraient sur la peau. Ce n’étaient pas les bleus le plus important. Ce n’était, certes, pas agréable de les toucher pour le patient, mais ils ne saignaient pas, n’émettaient pas de liquide douteux, n’étaient pas affreux et suintant. C’est tout naturellement qu’à l’aide de « là » et d’ « ici », la jeune femme indiquait à son médecin émérite les endroits qui la faisaient le plus souffrir. Le soulagement, petit à petit, prenait possession du corps de Fauna qui avait passé les derniers jours dans un sale état, jusqu’à l’apothéose cet après-midi, non loin des clients.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Petit à petit, Cyradil gagnait la confiance de Fauna. Cette dernière semblait coopérative. Elle lui indiquait les blessures alors la jeune magicienne pouvait procéder aux soins. Tout d’abord, elle se saisit de la baignoire et se mit méticuleusement à laver les plaies à l’eau puis à les désinfecter avec de l’alcool. Actuellement, les compétences magiques curatives de la liche étaient plus avancées qu’au moment de sa transformation mais pas encore tout à fait au point pour soigner les blessures très sérieuses. Heureusement, Fauna n’en possédait pas de ce genre mais Cyradil se voulait prudente alors elle désinfectait les plaies en suivant les indications de sa patiente. La jeune blonde découvrait les parties de peau qui devaient l’être en expliquant ce qu’elle faisait à chaque fois. Lorsque les blessures furent lavées, elle déploya sa magie pour soigner l’hybride, se focalisant d’abord sur les blessures sérieuses. Cela prenait un peu de temps mais Fauna pouvait voir que ses blessures se refermaient à vue d’œil au fur et à mesure que les minutes défilaient.
Il lui fallait rester sage mais elle devait sans doute se sentir mieux maintenant qu’on était en train de s’occuper d’elle. Sitôt une plaie refermée que la liche passait à une autre. C’était surtout les jambes qui avaient été touchées et elle consacra une grande partie du temps à réparer ces derniers. Finalement, Cyradil arriva au terme des soins magiques. Bien sûr, ils ne faisaient pas tout et Fauna devrait se reposer pour faire baisser sa fièvre et supprimer la fatigue mais l’hybride n’était plus du tout en danger. Si elle le désirait, la magicienne pourrait même lui faire sa toilette mais dans l’immédiat, la jeune blonde la rallongea avant de tremper un chiffon dans l’eau qu’elle refroidit grâce à sa magie de givre. Elle déposa celui-ci sur le front de Fauna avant de s’installer à son chevet.
« J’ai pris le soin de faire garder tes affaires. Ils sont devant l’auberge, tu pourras les récupérer quand tu iras mieux, ne t’en fais pas. J’ai soigné tes blessures mais tu es encore fiévreuse et pour cela, il n’y a pas d’autre remède qu’un bon repos. Je resterais à tes côtés donc tu peux dormir tranquille. »
Cyradil avait pas mal de questions à lui poser, notamment sur le fait qu’elle ait laissé son état se dégrader pendant plusieurs jours. Elle se demandait ce qui serait advenu de l’hybride si elle n’était pas intervenue mais l’heure n’était pas aux remontrances, Fauna avait déjà été suffisamment malmenée comme cela. D’une certaine manière, elle lui rappelait Siriane, une jeune humaine rousse qu’elle avait sorti du joug de son maitre qui l’exploitait pour ses talents de chants (et de séduction). La forgeronne était curieuse de connaître l’histoire de l’hybride mais en attendant, elle la « fixait » simplement d’un air compatissant.
« Je suis heureuse de t’avoir trouvée à cet instant. Il n’y avait personne qui semblait vouloir prendre les devants pour t’aider alors je suis intervenue. Désolée si je t’ai brusquée mais ton état semblait assez critique donc j’ai jugé qu’il fallait que j’agisse vite. » S’excusa-t-elle
Elle lui tendit un verre d’eau et l’aida à boire en plaçant une main délicatement derrière la tête. Cyradil faisait de son mieux pour s’occuper de sa patiente comme elle l’avait toujours fait avec tous les autres. La forgeronne attendit ensuite la réaction de la petite hybride, guettant si cette dernière souhaitait continuer la conversation ou préférait sombrer dans un sommeil réparateur. Dans le second cas, Cyradil patienterait alors calmement, guettant son réveil et descendant au rez-de-chaussée pour apporter de quoi se nourrir à l’hybride. Car oui, si elle-même n’avait plus ce genre de besoins, la magicienne savait que ce n’était pas souvent le cas de ses patients.
Il lui fallait rester sage mais elle devait sans doute se sentir mieux maintenant qu’on était en train de s’occuper d’elle. Sitôt une plaie refermée que la liche passait à une autre. C’était surtout les jambes qui avaient été touchées et elle consacra une grande partie du temps à réparer ces derniers. Finalement, Cyradil arriva au terme des soins magiques. Bien sûr, ils ne faisaient pas tout et Fauna devrait se reposer pour faire baisser sa fièvre et supprimer la fatigue mais l’hybride n’était plus du tout en danger. Si elle le désirait, la magicienne pourrait même lui faire sa toilette mais dans l’immédiat, la jeune blonde la rallongea avant de tremper un chiffon dans l’eau qu’elle refroidit grâce à sa magie de givre. Elle déposa celui-ci sur le front de Fauna avant de s’installer à son chevet.
« J’ai pris le soin de faire garder tes affaires. Ils sont devant l’auberge, tu pourras les récupérer quand tu iras mieux, ne t’en fais pas. J’ai soigné tes blessures mais tu es encore fiévreuse et pour cela, il n’y a pas d’autre remède qu’un bon repos. Je resterais à tes côtés donc tu peux dormir tranquille. »
Cyradil avait pas mal de questions à lui poser, notamment sur le fait qu’elle ait laissé son état se dégrader pendant plusieurs jours. Elle se demandait ce qui serait advenu de l’hybride si elle n’était pas intervenue mais l’heure n’était pas aux remontrances, Fauna avait déjà été suffisamment malmenée comme cela. D’une certaine manière, elle lui rappelait Siriane, une jeune humaine rousse qu’elle avait sorti du joug de son maitre qui l’exploitait pour ses talents de chants (et de séduction). La forgeronne était curieuse de connaître l’histoire de l’hybride mais en attendant, elle la « fixait » simplement d’un air compatissant.
« Je suis heureuse de t’avoir trouvée à cet instant. Il n’y avait personne qui semblait vouloir prendre les devants pour t’aider alors je suis intervenue. Désolée si je t’ai brusquée mais ton état semblait assez critique donc j’ai jugé qu’il fallait que j’agisse vite. » S’excusa-t-elle
Elle lui tendit un verre d’eau et l’aida à boire en plaçant une main délicatement derrière la tête. Cyradil faisait de son mieux pour s’occuper de sa patiente comme elle l’avait toujours fait avec tous les autres. La forgeronne attendit ensuite la réaction de la petite hybride, guettant si cette dernière souhaitait continuer la conversation ou préférait sombrer dans un sommeil réparateur. Dans le second cas, Cyradil patienterait alors calmement, guettant son réveil et descendant au rez-de-chaussée pour apporter de quoi se nourrir à l’hybride. Car oui, si elle-même n’avait plus ce genre de besoins, la magicienne savait que ce n’était pas souvent le cas de ses patients.
Invité
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Elle était tombée sur une âme incroyable, pleine de tendresse, de gentillesse et de douceur. Malgré la douleur qui la tenait éveillée mais pas tout à fait, Fauna se rendait compte de la chance qu’elle avait d’être tombée sur une âme bienveillante qui n’avait pas frappé dans sa tête, ballon prêt à éclater, alors qu’elle était à terre, à tenter de se relever, à tenter de continuer son travail, les lourdes tâches qui étaient les siennes alors qu’elle n’était pas en état. Il y avait des gens qui avaient de la chance, dans ce monde, et d’autres qui en avaient moins. La petite hybride tentait de voir le positif dans tout et tous, mais chuter sur le sol sale à cause d’un individu qui n’aimait pas trop son existence, et il n’était pas le seul, parce qu’il avait fallu du temps pour qu’on l’aide, la foule s’était pas précipitée, c’était pas plaisant, ça faisait mal, au corps et au cœur. Être forte, elle voulait être forte, ne pas montrer ses faiblesses, qu’il y avait bien des choses qui l’affectaient. Elle était née hybride, c’était une tare, un défaut terrible, elle n’y était pour rien mais les gens, ils écoutaient pas. Dans la forêt, « Papa » ne l’estimait pas énormément, mais dans la rue, c’était bien pire. Pourquoi les gens étaient-ils si méchants ? C’était un défaut terrible, ça aussi, non ? Mais ils poursuivaient leur existence en sifflotant, comme si tout était normal, et la foule hochait la tête.
Pas juste, c’était pas juste !
Mais cette dame si jolie, Cyradil, elle prenait soin d’elle. Elle soignait ses blessures d’une bien étrange façon, car la jeune hybride s’était toujours débrouillée seule, comme ici, avec des bandages, des produits qui piquent, le moins cher du marché, ou pas du tout, et puis ça s’infecte, ça empire et elle s’écroule sur le pavé comme un vieux chiffon qu’on aurait lâché. Elle est venue à elle, ses mains sont douces sur son corps, et elle n’a pas peur. Dans son malheur, dans sa douleur, elle se sent bien, et aucune crainte ne vient corrompre son esprit un peu endormi.
Bientôt, elle ne sent plus rien. Enfin, beaucoup moins de douleur, et lorsqu’elle se redresse de nouveau, elle constate que la plupart des blessures se sont fait la malle, et elle comprend pas bien pourquoi, mais c’est cette femme, elle est magicienne et elle maîtrise sa magie bien mieux qu’elle, c’est fascinant. Un sourire un peu bête apparaît sur le visage de Fauna, et au moment où elle veut la remercier pour son excellent travail, sa tendresse, elle se souvient d’un truc. C’est pas un petit truc, c’est pas un détail, elle a loupé une information, les yeux s’ouvrent tout grands et elle ouvre la bouche avec surprise, la referme, cherche ses mots. Dans ce monde, tout s’achète, tout se paie. Jadis, Fauna avait de l’argent volé. Maintenant, elle n’a plus rien. Comment va-t-elle régler le mana et le temps de Cyradil ? La note va être salée, survivre a un prix pour les hybrides contre-nature, et Fauna n’est pas prête à le payer. Un toit sur la tête est déjà bien difficile à obtenir. « Je… je n’ai pas d’argent pour vous payer… » Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? La dame va-t-elle s’énerver ? L’insulter ? Certains, elle le sait, elle en a entendu parler, se traîne vers les pauvres, leur offrent de quoi attraper un fragment d’espoir avant de le briser parce que ça coûte trop cher. Mais il est trop tard pour faire demi-tour dans son cas. Elle est soignée, en grande partie. Son front est chaud, elle ne peut pas s’enfuir, pas partir car la femme est là, tout près d’elle, avec son sourire et son visage tout doux, elle est vraiment belle mais ça veut rien dire, y’a des personnes belles qui sont horribles, et des moches vraiment sympas. Ça n’a pas de logique. Les larmes lui viennent. Des pièces d’or, des pièces onéreuses, qu’elle n’a pas en sa possession. Combien d’années va-t-elle travailler sans manger pour la rembourser ? « Vous allez me jeter en prison ? » au moins aurait-elle un toit au-dessus de sa tête. Fauna, elle a cru à la gentillesse de Cyradil un instant, un instant de trop. Ce monde est cruel pour une hybride aussi stupide et naïve. Les premières larmes débordent des yeux pâles. Elle ne peut les retenir. Rien n’indique qu’elle aura des problèmes, mais les pensées virevoltent méchamment dans l’esprit de la jeune fille.
Pas juste, c’était pas juste !
Mais cette dame si jolie, Cyradil, elle prenait soin d’elle. Elle soignait ses blessures d’une bien étrange façon, car la jeune hybride s’était toujours débrouillée seule, comme ici, avec des bandages, des produits qui piquent, le moins cher du marché, ou pas du tout, et puis ça s’infecte, ça empire et elle s’écroule sur le pavé comme un vieux chiffon qu’on aurait lâché. Elle est venue à elle, ses mains sont douces sur son corps, et elle n’a pas peur. Dans son malheur, dans sa douleur, elle se sent bien, et aucune crainte ne vient corrompre son esprit un peu endormi.
Bientôt, elle ne sent plus rien. Enfin, beaucoup moins de douleur, et lorsqu’elle se redresse de nouveau, elle constate que la plupart des blessures se sont fait la malle, et elle comprend pas bien pourquoi, mais c’est cette femme, elle est magicienne et elle maîtrise sa magie bien mieux qu’elle, c’est fascinant. Un sourire un peu bête apparaît sur le visage de Fauna, et au moment où elle veut la remercier pour son excellent travail, sa tendresse, elle se souvient d’un truc. C’est pas un petit truc, c’est pas un détail, elle a loupé une information, les yeux s’ouvrent tout grands et elle ouvre la bouche avec surprise, la referme, cherche ses mots. Dans ce monde, tout s’achète, tout se paie. Jadis, Fauna avait de l’argent volé. Maintenant, elle n’a plus rien. Comment va-t-elle régler le mana et le temps de Cyradil ? La note va être salée, survivre a un prix pour les hybrides contre-nature, et Fauna n’est pas prête à le payer. Un toit sur la tête est déjà bien difficile à obtenir. « Je… je n’ai pas d’argent pour vous payer… » Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? La dame va-t-elle s’énerver ? L’insulter ? Certains, elle le sait, elle en a entendu parler, se traîne vers les pauvres, leur offrent de quoi attraper un fragment d’espoir avant de le briser parce que ça coûte trop cher. Mais il est trop tard pour faire demi-tour dans son cas. Elle est soignée, en grande partie. Son front est chaud, elle ne peut pas s’enfuir, pas partir car la femme est là, tout près d’elle, avec son sourire et son visage tout doux, elle est vraiment belle mais ça veut rien dire, y’a des personnes belles qui sont horribles, et des moches vraiment sympas. Ça n’a pas de logique. Les larmes lui viennent. Des pièces d’or, des pièces onéreuses, qu’elle n’a pas en sa possession. Combien d’années va-t-elle travailler sans manger pour la rembourser ? « Vous allez me jeter en prison ? » au moins aurait-elle un toit au-dessus de sa tête. Fauna, elle a cru à la gentillesse de Cyradil un instant, un instant de trop. Ce monde est cruel pour une hybride aussi stupide et naïve. Les premières larmes débordent des yeux pâles. Elle ne peut les retenir. Rien n’indique qu’elle aura des problèmes, mais les pensées virevoltent méchamment dans l’esprit de la jeune fille.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Fauna ne semblait pas être encline à vouloir s’endormir. Si sa première réaction semblait vouloir indiquer que la petite hybride était reconnaissante, Cyradil ne s’attendait pas à ce que Fauna ne se mette à paniquer. Cela pouvait s’expliquer vu la situation dans laquelle elle se trouvait mais la liche n’avait pas manifester de mauvaises intentions à son égard. Il est vrai que la dernière fois qu’elle s’était montrée gentille envers quelqu’un, celui-ci avait essayé de la manger mais la forgeronne avait réussi à la raisonner et à lui venir en aide pour contrôler ses pulsions meurtrières. Ici, la situation était tout autre et Fauna semblait plutôt effrayée que Cyradil ne lui demande un quelconque paiement pour ses services.
« Mais…non, je ne te demanderais pas d’argent. Je suis médecin, j’ai fait ça parce que c’est mon devoir d’aider les gens qui sont blessés. J’appartiens aux Forces Médicales Reikoises, je n’essaie pas de profiter de toi, je te le promets. » Dit-elle en essayant de la rassurer.
Plus difficile à dire qu’à faire car bientôt la petite hybride commençait à pleurer. Cela lui fendait le cœur de la voir ainsi et Cyradil se dit que sa patiente avait dû faire affaire à des escrocs dans le passé qui avait abusé de sa gentillesse. Pour la liche qui détestait l’injustice, elle trouvait cela inadmissible de profiter de la faiblesse des gens pour leur faire du mal. De toute façon, l’on voyait bien qu’au style vestimentaire de la soigneuse que l’argent était sans doute le dernier de ses soucis. Elle sortit une carte et tenta de montrer quelque chose à l’hybride. Elle montra la ville de Kyouji où ils étaient actuellement avant de pointer la capitale située à gauche.
« Je viens d’ici. J’ai une forge. Je fabrique des épées, des armures mais je suis soigneuse aussi. Je voyage à travers tout l’Empire pour venir en aide aux gens. Je n’ai pas besoin de ton argent, Fauna, je suis déjà bien assez riche. Ce qui m’importe par contre, c’est que tu ailles mieux. Je comprends à ta réaction que beaucoup de gens t’ont montré un visage bienveillant avant de révéler leurs véritables intentions. Sache que je méprise ces personnes. Et s’ils t’ont fait du mal, je veux que tu saches que ce n’est pas mon cas. » Affirma la liche d’un sourire.
En prison ? Mais pourquoi faire ? Fauna n’avait rien fait de mal pourtant et aussi loin que Cyradil s’en souvenait, s’effondrer en plein milieu de la rue n’était pas un crime. Surtout que la liche l’avait prise en charge de sa propre initiative. L’hybride aurait pu refuser et à aucun moment la jeune blonde ne l’avait forcée à quoi que ce soit. De plus, la taverne était bien peuplée en bas et si la magicienne tenait quoi que ce soit contre l’hybride, des gens viendraient s’enquérir du bruit causé par une éventuelle altercation. Non, si Cyradil voulait vraiment abuser de Fauna, elle ne se serait pas donnée autant de mal pour commencer.
« Je ne te ferais pas de mal. C’est un endroit peuplé et si je voulais te faire du mal, je connais des endroits bien plus sordides où j’aurais pu te conduire. Mais je ne l’ai pas fait, n’est-ce pas ? Allons, ne pleure pas, c’est fini maintenant. »
Sur ces paroles, la jeune blonde s’approcha délicatement de l’hybride et l’enlaça tendrement pour essayer de la rassurer. Elle lui caressa sa chevelure bleutée d’une main et tapota son dos de l’autre puis, elle offrit son épaule sur laquelle l’hybride pouvait laisser aller ses émotions. Cyradil était très patiente et elle resterait jusqu’à ce que Fauna se rétablisse. Après tout, elle possédait une longévité infinie. Autant la mettre au profit de ceux qui n’avaient pas eu la même chance qu’elle.
« Mais…non, je ne te demanderais pas d’argent. Je suis médecin, j’ai fait ça parce que c’est mon devoir d’aider les gens qui sont blessés. J’appartiens aux Forces Médicales Reikoises, je n’essaie pas de profiter de toi, je te le promets. » Dit-elle en essayant de la rassurer.
Plus difficile à dire qu’à faire car bientôt la petite hybride commençait à pleurer. Cela lui fendait le cœur de la voir ainsi et Cyradil se dit que sa patiente avait dû faire affaire à des escrocs dans le passé qui avait abusé de sa gentillesse. Pour la liche qui détestait l’injustice, elle trouvait cela inadmissible de profiter de la faiblesse des gens pour leur faire du mal. De toute façon, l’on voyait bien qu’au style vestimentaire de la soigneuse que l’argent était sans doute le dernier de ses soucis. Elle sortit une carte et tenta de montrer quelque chose à l’hybride. Elle montra la ville de Kyouji où ils étaient actuellement avant de pointer la capitale située à gauche.
« Je viens d’ici. J’ai une forge. Je fabrique des épées, des armures mais je suis soigneuse aussi. Je voyage à travers tout l’Empire pour venir en aide aux gens. Je n’ai pas besoin de ton argent, Fauna, je suis déjà bien assez riche. Ce qui m’importe par contre, c’est que tu ailles mieux. Je comprends à ta réaction que beaucoup de gens t’ont montré un visage bienveillant avant de révéler leurs véritables intentions. Sache que je méprise ces personnes. Et s’ils t’ont fait du mal, je veux que tu saches que ce n’est pas mon cas. » Affirma la liche d’un sourire.
En prison ? Mais pourquoi faire ? Fauna n’avait rien fait de mal pourtant et aussi loin que Cyradil s’en souvenait, s’effondrer en plein milieu de la rue n’était pas un crime. Surtout que la liche l’avait prise en charge de sa propre initiative. L’hybride aurait pu refuser et à aucun moment la jeune blonde ne l’avait forcée à quoi que ce soit. De plus, la taverne était bien peuplée en bas et si la magicienne tenait quoi que ce soit contre l’hybride, des gens viendraient s’enquérir du bruit causé par une éventuelle altercation. Non, si Cyradil voulait vraiment abuser de Fauna, elle ne se serait pas donnée autant de mal pour commencer.
« Je ne te ferais pas de mal. C’est un endroit peuplé et si je voulais te faire du mal, je connais des endroits bien plus sordides où j’aurais pu te conduire. Mais je ne l’ai pas fait, n’est-ce pas ? Allons, ne pleure pas, c’est fini maintenant. »
Sur ces paroles, la jeune blonde s’approcha délicatement de l’hybride et l’enlaça tendrement pour essayer de la rassurer. Elle lui caressa sa chevelure bleutée d’une main et tapota son dos de l’autre puis, elle offrit son épaule sur laquelle l’hybride pouvait laisser aller ses émotions. Cyradil était très patiente et elle resterait jusqu’à ce que Fauna se rétablisse. Après tout, elle possédait une longévité infinie. Autant la mettre au profit de ceux qui n’avaient pas eu la même chance qu’elle.
Invité
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Le cœur battait sacrément vite dans la poitrine de l’hybride qui soudain se rendait compte de l’erreur qu’elle avait fait d’accepter l’aide de cette dame. Les pires scénarios se déroulaient dans sa tête : elle était complice de celui qui l’avait violemment poussée, elle attendait le moment de faiblesse pour lui venir en aide et la plumer, comme si elle avait grand-chose à donner, mais elle pourrait reprendre son matériel, l’échoppe qu’elle pouvait pousser lourdement dans les rues de la ville, même si elle n’allait jamais loin, ses quelques vêtements – espérons qu’elle gagnerait quelques pièces avec les pièces certes colorées mais de mauvaise facture – et les dagues, qui étaient sa principale richesse. Quelle chance elle avait eue de croiser ce cadavre et d’échanger les lames qu’elle possédait alors contre ces véritables bijoux ! Elle pourrait les revendre et être riche, enfin presque riche, mais si elle se doutait de sa valeur, elles étaient une véritable aide au quotidien et elle ne les échangerait contre rien au monde. La dame était en possession de ses effets personnels, enfin quelqu’un qu’elle connaissait, quelque part dans cette auberge – étaient-elles bien dans une auberge ? – et Fauna ne pouvait rien faire pour protester, montrer un éventuel mécontentement et surtout récupérer ce qui lui appartenait si elle était tombée dans un piège. Quelle erreur de chuter sur cette grosse pierre ! Quelle erreur d’être si légère, si frêle ! Elle se vantait de savoir se battre, mais la moindre bourrasque la faisait vaciller. Elle se vantait de savoir se battre, mais elle se faisait enlever au moindre souci et amener elle ne savait où. Récemment, elle avait croisé un individu qui n’avait pas eu de bonnes intentions à son égard, juste avant le connard qui s’était amusé à la jeter sur un rocher. Elle aurait dû comprendre la leçon et faire attention, mais le regard attiré ailleurs, un trop-plein de confiance et la voilà dans un lit moelleux à imaginer les pires horreurs qui pourraient lui arriver, car elle en est sûre, les femmes certes ont l’air douces, mais certaines ne le sont pas, sont de véritables tyrans qui font peur. Elle ne voulait pas que Cyradil soit de ces femmes, elle voulait s’abandonner à la confiance, ne serait-ce un instant. Elle ne voulait plus de ce monde trop dur pour elle, un monde cruel qu’elle n’aurait jamais imaginé enfermée dans sa forêt. C’est pas juste, pas juste !
Mais Cyradil a la voix douce et elle lui susurre de douces promesses. Elle fait partie d’une sorte d’union de médecins, enfin c’est ce qu’elle croit comprendre Fauna, car au fond elle n’en sait rien. Truc-Médecins-Reikois, ça lui dit rien, elle est là depuis trop peu de temps, à apprendre petit à petit, jour après jour, que le monde est grand et qu’il y a des responsabilités qu’elle ne touchera jamais du petit doigt. Elle serait tentée de la croire mais c’est pas pour autant que les larmes cessent de couler stupidement sur son visage jeune. Soudain, la dame sans yeux prend une carte et elle lui indique un endroit. Fauna fronce les sourcils très fort. Elle a vu une carte similaire un jour, il n’y a pas si longtemps, et on lui a montré le même endroit d’où elle est originaire, parce qu’ils y étaient, et… « J’ai déjà été là ! » elle s’exclame Fauna comme si elle avait oublié la raison de ses tourments. Une forge ? Elle croyait se rappeler un endroit similaire où elle avait mis le nez très rapidement avant d’être chassée à coups de balai. C’était chez Cyradil ? Fauna est naïve parce que des forges, il doit y en avoir plus d’une. Le doigt vient gratter le menton. Elles se sont peut-être déjà croisées dans les rues de la ville, mais elle ne s’en souvient pas. Le monde serait si petit ? Difficile à dire, mais les larmes se sont taries car elle ne peut pas ET pleurer ET réfléchir, c’est vraiment pas aisé. « Les gens… les gens ils sont pas bons. Je promets, j’ai rien fait de mal, enfin je sais pas… » et là les larmes recommencent à couler car Cyradil parle des mauvaises âmes qui trottinent comme elle dans cet univers chatoyant. Ou sombre, selon les points de vue. Fauna trouve du positif dans tout ce qu’elle croise, elle ne devrait pas.
Bien sûr, Cyradil a raison. Elle aurait pu l’emmener ailleurs, dans des lieux parfaits pour les hybrides « comme elle », enfin c’est ce qui est arrivé à ses oreilles plus d’une fois, et elle a crié sur la personne avec beaucoup de colère – bien sûr on lui a ri au nez, quelle idée de se défendre ! – et ici, on la soigne, on ne se montre pas violent, mais elle n’a toujours pas d’argent. Bizarre que ça ne pose pas de souci, elle croirait que… que… On lui a demandé des sous pour tout ! Même pour boire un peu d’eau ! Méchant, méchant monde, et méchantes personnes !
Les bras de la dame l’enlacent subitement et Fauna peut se reposer sur elle, avec ses larmes qui se calment à nouveau, elle ne sait pas trop quoi dire, quoi faire, elle a la langue coupée, elle n’a presque plus mal, c’est son cœur qui souffre à imaginer de bien vilaines choses, des intentions qui semblent ne pas être celles de son interlocutrice, de sa sauveuse. Elle est trop bonne, Cyradil, et Fauna se demande, alors qu’elle se love tout contre elle, comment une pareille âme fait pour survivre dans les rues pleines de brutes et des connards, comme elle aime les appeler, alors qu’elle, elle n’y arrive pas et s’en prend plein la tronche. Elle a de la chance.
Mais Cyradil a la voix douce et elle lui susurre de douces promesses. Elle fait partie d’une sorte d’union de médecins, enfin c’est ce qu’elle croit comprendre Fauna, car au fond elle n’en sait rien. Truc-Médecins-Reikois, ça lui dit rien, elle est là depuis trop peu de temps, à apprendre petit à petit, jour après jour, que le monde est grand et qu’il y a des responsabilités qu’elle ne touchera jamais du petit doigt. Elle serait tentée de la croire mais c’est pas pour autant que les larmes cessent de couler stupidement sur son visage jeune. Soudain, la dame sans yeux prend une carte et elle lui indique un endroit. Fauna fronce les sourcils très fort. Elle a vu une carte similaire un jour, il n’y a pas si longtemps, et on lui a montré le même endroit d’où elle est originaire, parce qu’ils y étaient, et… « J’ai déjà été là ! » elle s’exclame Fauna comme si elle avait oublié la raison de ses tourments. Une forge ? Elle croyait se rappeler un endroit similaire où elle avait mis le nez très rapidement avant d’être chassée à coups de balai. C’était chez Cyradil ? Fauna est naïve parce que des forges, il doit y en avoir plus d’une. Le doigt vient gratter le menton. Elles se sont peut-être déjà croisées dans les rues de la ville, mais elle ne s’en souvient pas. Le monde serait si petit ? Difficile à dire, mais les larmes se sont taries car elle ne peut pas ET pleurer ET réfléchir, c’est vraiment pas aisé. « Les gens… les gens ils sont pas bons. Je promets, j’ai rien fait de mal, enfin je sais pas… » et là les larmes recommencent à couler car Cyradil parle des mauvaises âmes qui trottinent comme elle dans cet univers chatoyant. Ou sombre, selon les points de vue. Fauna trouve du positif dans tout ce qu’elle croise, elle ne devrait pas.
Bien sûr, Cyradil a raison. Elle aurait pu l’emmener ailleurs, dans des lieux parfaits pour les hybrides « comme elle », enfin c’est ce qui est arrivé à ses oreilles plus d’une fois, et elle a crié sur la personne avec beaucoup de colère – bien sûr on lui a ri au nez, quelle idée de se défendre ! – et ici, on la soigne, on ne se montre pas violent, mais elle n’a toujours pas d’argent. Bizarre que ça ne pose pas de souci, elle croirait que… que… On lui a demandé des sous pour tout ! Même pour boire un peu d’eau ! Méchant, méchant monde, et méchantes personnes !
Les bras de la dame l’enlacent subitement et Fauna peut se reposer sur elle, avec ses larmes qui se calment à nouveau, elle ne sait pas trop quoi dire, quoi faire, elle a la langue coupée, elle n’a presque plus mal, c’est son cœur qui souffre à imaginer de bien vilaines choses, des intentions qui semblent ne pas être celles de son interlocutrice, de sa sauveuse. Elle est trop bonne, Cyradil, et Fauna se demande, alors qu’elle se love tout contre elle, comment une pareille âme fait pour survivre dans les rues pleines de brutes et des connards, comme elle aime les appeler, alors qu’elle, elle n’y arrive pas et s’en prend plein la tronche. Elle a de la chance.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Bon, il semblait y avoir un semblant d’amélioration. Fauna semblait toujours être un peu perdue dans ses sanglots. Cyradil ne s’imaginait pas ce qu’elle a dû subir pour être aussi méfiante même vis-à-vis des gens qui ne lui voulaient aucun mal. Le monde était devenu si corrompu au point où l’on puisse plus faire confiance à qui ce soit. C’était presque triste de voir un tableau pareil mais au moins la petite hybride pouvait pleurer autant qu’elle le voulait dans les bras de Cyradil qui s’occupait toujours de lui caresser les cheveux. Elle remarqua sa semi-humanité mais ne sembla pas s’en soucier. Depuis quand jugeait-elle sur les apparences de toute façon. Elle avait donc déjà été à Ikusa, c’était déjà ça de pris comme information. La jeune blonde avait eu le temps de jeter un bref coup d’œil aux affaires de Fauna et avait pu conclure que cette dernière vagabonder sans doute à travers le Sekai pour mener sa petite vie. La forgeronne savait qu’elle ne pouvait pas guérir tous les maux du mots mais elle avait sans doute bien envie d’essayer de l’inviter à Ikusa pour essayer d’en apprendre un peu plus sur elle sans vouloir la forcer.
La liche possédait l’expérience de toute une vie derrière elle et avait apporté son aide à d’innombrables gens. Beaucoup d’entre eux dépendaient encore d’elle et lui étaient éternellement reconnaissants. Pourtant, jamais la jeune blonde n’avait daigné leur demander quoi que ce soit en retour. Le simple fait de les aider à solutionner leurs problèmes était un paiement suffisant. Elle parlait du vice des gens et leur capacité à faire du mal autour d’eux. La magicienne ne connaissait que trop bien les travers qui habitaient parfois certaines personnes et comment ces dernières étaient prêts à tout pour obtenir ce qu’ils voulaient quitte à sacrifier leurs semblables. Cyradil luttait justement contre ce type d’individus, n’hésitant pas, en dernier recours, à les supprimer définitivement de ce monde lorsque leurs crimes étaient trop graves pour être pardonnés. Mais la majeure partie du temps, la liche était surtout rayonnante de bonté et de compassion sans pour autant être naïve vis-à-vis des maux de ce monde. Elle faisait surtout ce que peu de gens concevraient à faire sciemment sans un échange équivalent. Puis, Fauna se remet à pleurer quand elle évoque les mauvaises âmes.
« Mais non ! Je ne parlais pas de toi, petit chevreau blessé. » Dit-elle en souriant. « Au contraire, je perçois en toi une bonté d’âme dont les gens pensent visiblement à en abuser. Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à me le demander. Je t’assure que je suis une gentille personne qui ne te veut aucun mal. Tu t’imagines bien que si je voulais tenter quoi que ce soit, je ne me serais pas épuisée à te soigner ? » Expliqua-t-elle en la gardant tout près d’elle.
Dans un mouvement délicat, Cyradil prit la couverture et l’emmitoufla autour de leurs deux silhouettes. Avec le temps, Fauna finirait bien par comprendre que la magicienne ne voulait que son bien. La jeune blonde finit par dégager l’une de ses mains qu’elle tendit droit devant elle. Des ombres commencèrent à apparaitre et à former des formes d’animaux. Puis la magicienne les manipula pour donner vie à un spectacle où les créatures tournoyaient au gré de la lueur de la lanterne, se croisant parfois pour donner lieu à un autre animal avec, par exemple, deux chats qui donnent vie à un plus gros félin tel qu’un lion. Le tout pour essayer d’apaiser un peu l’hybride effrayée. Il s’agissait de magie totalement basique, incapable de faire de mal à qui que ce soit et dont le seul but était de faire en sorte de donner un peu d’animation dans cette chambre d’auberge un peu terne.
« Dis-moi Fauna, d’où viens-tu ? Je vois que tu possèdes un stand ambulant alors je me disais que tu dois pas mal voyager sur les routes. Sache que je trouve cela très honorable de ta part. Le fait que tu te battes pour survivre dans ce monde impitoyable. J’ai un très grand respect pour les personnes dans ton genre. » Affirma-t-elle d’un sourire sincère.
La liche possédait l’expérience de toute une vie derrière elle et avait apporté son aide à d’innombrables gens. Beaucoup d’entre eux dépendaient encore d’elle et lui étaient éternellement reconnaissants. Pourtant, jamais la jeune blonde n’avait daigné leur demander quoi que ce soit en retour. Le simple fait de les aider à solutionner leurs problèmes était un paiement suffisant. Elle parlait du vice des gens et leur capacité à faire du mal autour d’eux. La magicienne ne connaissait que trop bien les travers qui habitaient parfois certaines personnes et comment ces dernières étaient prêts à tout pour obtenir ce qu’ils voulaient quitte à sacrifier leurs semblables. Cyradil luttait justement contre ce type d’individus, n’hésitant pas, en dernier recours, à les supprimer définitivement de ce monde lorsque leurs crimes étaient trop graves pour être pardonnés. Mais la majeure partie du temps, la liche était surtout rayonnante de bonté et de compassion sans pour autant être naïve vis-à-vis des maux de ce monde. Elle faisait surtout ce que peu de gens concevraient à faire sciemment sans un échange équivalent. Puis, Fauna se remet à pleurer quand elle évoque les mauvaises âmes.
« Mais non ! Je ne parlais pas de toi, petit chevreau blessé. » Dit-elle en souriant. « Au contraire, je perçois en toi une bonté d’âme dont les gens pensent visiblement à en abuser. Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à me le demander. Je t’assure que je suis une gentille personne qui ne te veut aucun mal. Tu t’imagines bien que si je voulais tenter quoi que ce soit, je ne me serais pas épuisée à te soigner ? » Expliqua-t-elle en la gardant tout près d’elle.
Dans un mouvement délicat, Cyradil prit la couverture et l’emmitoufla autour de leurs deux silhouettes. Avec le temps, Fauna finirait bien par comprendre que la magicienne ne voulait que son bien. La jeune blonde finit par dégager l’une de ses mains qu’elle tendit droit devant elle. Des ombres commencèrent à apparaitre et à former des formes d’animaux. Puis la magicienne les manipula pour donner vie à un spectacle où les créatures tournoyaient au gré de la lueur de la lanterne, se croisant parfois pour donner lieu à un autre animal avec, par exemple, deux chats qui donnent vie à un plus gros félin tel qu’un lion. Le tout pour essayer d’apaiser un peu l’hybride effrayée. Il s’agissait de magie totalement basique, incapable de faire de mal à qui que ce soit et dont le seul but était de faire en sorte de donner un peu d’animation dans cette chambre d’auberge un peu terne.
« Dis-moi Fauna, d’où viens-tu ? Je vois que tu possèdes un stand ambulant alors je me disais que tu dois pas mal voyager sur les routes. Sache que je trouve cela très honorable de ta part. Le fait que tu te battes pour survivre dans ce monde impitoyable. J’ai un très grand respect pour les personnes dans ton genre. » Affirma-t-elle d’un sourire sincère.
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Être forte, ne pas se laisser abattre, et profiter. Fauna le savait, cette parenthèse douce ne durera pas éternellement. Ses jambes allaient mieux, elle ne pourrait pas gambader dans une prairie toute verte tout de suite, mais ça faisait moins mal, et peut-être pourrait-elle se remettre debout tout bientôt, retourner à son échoppe, vendre du thé parce que les clients, ils avaient été abandonnés et peut-être qu’avant qu’elle ne chute, ou pendant sa chute, quand elle ne voyait pas grand-chose, l’un d’eux s’était approché avec curiosité, se demandant où donc pouvait se cacher l’hybride chèvre. L’aider ? Fallait pas trop en demander, mais ses clients lui manquaient, enfin elle pensait manquer à ses clients, et il lui faudrait commencer le jour suivant des nouvelles heures de travail, son repos ne durerait pas éternellement, elle se lamentait, mais fallait pas que ça dure trop longtemps. L’argent ne tombait pas du ciel, elle devait se battre pour survivre mais le faisait avec le sourire, sans oublier l’essentiel. Elle aimait ce qu’elle faisait, ce que la vie lui donnait, ce qu’elle échangeait avec les curieux qui venaient goûter son thé et ses billes de topiaco, délicieuses et fondantes. Y’avait des habitués, des gens avec lesquels elle rigolait de son petit rire de chèvre qui n’était pas si ridicule au final, car il pouvait attendrir. Bientôt, oui, elle retrouverait la rue, et peut-être pas un lit la nuit, et cette parenthèse tendre se fermerait mais laisserait dans son esprit un souvenir qui ne partirait pas. Cyradil, une femme vraiment gentille, car Fauna a pris sa décision, elle ne va pas se débattre, pleurer davantage, elle va lui faire confiance, de toutes ses forces, car elle n’a pas le choix. Si ça tourne mal, elle n’aura pas vraiment de regrets, on lui aura simplement menti, et elle n’était pas en mesure de prendre soin d’elle, de s’en aller, de donner un coup de corne, un coup de couteau et de filer.
La jeune femme est tellement gentille que ça fait fondre le petit cœur en topiaco de Fauna. Elle l’a prise dans ses bras, et elle profite sans souci de cette étreinte si rare, si douce et qui fait un bien fou. Fauna, elle aime les câlins. Elle fait des bisous à qui veut bien les recevoir – enfin, parfois la personne s’y attend pas, au bisou sur la joue, mais c’est sincère et délicat – et elle voudrait plus d’affection. Elle est faite de marshmallows spongieux. « J’y songerai » répond-elle à la proposition de Cyradil, mais elle sait au fond d’elle qu’elle n’aura en aucun cas le cran de lui demander de l’aide, et puis, elle vit si loin à présent ! Elle ne saurait faire le déplacement, et c’est certainement la seule et unique fois qu’elle croise le regard inexistant de l’humaine, parce que Fauna pense qu’elle est humaine, mais elle connaît pas super bien les races du Sekai. Elle en serait presque triste, les yeux levés vers le visage souriant de la dame, comme un bébé qui regarde sa mère. En fait, elle ressent plein d’émotions, des sentiments si mignons dans son cœur malmené. Des sentiments qu’elle ne ressent plus depuis des années, pense-t-elle. L’occasion d’être elle-même. C’est puissant, c’est presque étouffant, mais la gentillesse de Cyradil a eu raison d’elle. Ce sont des larmes de joie qui inondent désormais son visage d’hybride un peu bête. Elle constate avec curiosité les tours de magie, elle voudrait toucher du doigt les petits animaux mais non, se dit-elle, Fauna, tu n’es plus un enfant et arrête donc de pleurer constamment. Reniflement peu grâcieux qui gâche l’ambiance paisible de la pièce malgré les murs froids. Oups, se dit Fauna, c’était pas classe.
Fauna aurait bien des questions à poser à son aide inespérée, mais les mots lui restent au travers de la gorge. Elle ne peut que se blottir mieux contre le corps de la dame, jusqu’à ce que ce soit elle qui aborde le sujet, enfin les sujets, enfin elle ne sait pas, ça répond pas vraiment aux questions de Fauna mais elle se mord la langue pour éviter d’être indiscrète, maintenant qu’elle va mieux et a retrouvé le sucré-salé qui lui correspond. « Je viens de République ! J’ai vécu des années dans un lieu qui semblait chouette, mais avec quelqu’un de pas bien. J’me suis enfuie, et ça fait quelques mois… » elle compte sur ses doigts mais raconte n’importe quoi « Cinq ! Ou six ? Que je suis arrivée dans le Reike. J’suis allée à Ikusa, mais j’aimais pas alors j’ai continué. Mon stand, je l’ai acquis il y a quelques semaines et j’en suis très fière, mais avant il puait car l’homme il vendait de la viande et la viande c’est dégoûtant, c’est de l’animal mort. Je vais souvent dans les auberges pour manger, et j’ai vu des trucs sympas, je veux avoir un salon de thé plus tard, quand j’aurai de l’argent, mais j’en ai pas et puis y’a tout qui passe pour me nourrir et me loger, j’aime pas dormir dans la rue et… » elle est interrompue dans ses explications interminables par quelques coups sur la porte. L’on vient leur apporter à manger. Et du sans viande pour Fauna, merci.
La jeune femme est tellement gentille que ça fait fondre le petit cœur en topiaco de Fauna. Elle l’a prise dans ses bras, et elle profite sans souci de cette étreinte si rare, si douce et qui fait un bien fou. Fauna, elle aime les câlins. Elle fait des bisous à qui veut bien les recevoir – enfin, parfois la personne s’y attend pas, au bisou sur la joue, mais c’est sincère et délicat – et elle voudrait plus d’affection. Elle est faite de marshmallows spongieux. « J’y songerai » répond-elle à la proposition de Cyradil, mais elle sait au fond d’elle qu’elle n’aura en aucun cas le cran de lui demander de l’aide, et puis, elle vit si loin à présent ! Elle ne saurait faire le déplacement, et c’est certainement la seule et unique fois qu’elle croise le regard inexistant de l’humaine, parce que Fauna pense qu’elle est humaine, mais elle connaît pas super bien les races du Sekai. Elle en serait presque triste, les yeux levés vers le visage souriant de la dame, comme un bébé qui regarde sa mère. En fait, elle ressent plein d’émotions, des sentiments si mignons dans son cœur malmené. Des sentiments qu’elle ne ressent plus depuis des années, pense-t-elle. L’occasion d’être elle-même. C’est puissant, c’est presque étouffant, mais la gentillesse de Cyradil a eu raison d’elle. Ce sont des larmes de joie qui inondent désormais son visage d’hybride un peu bête. Elle constate avec curiosité les tours de magie, elle voudrait toucher du doigt les petits animaux mais non, se dit-elle, Fauna, tu n’es plus un enfant et arrête donc de pleurer constamment. Reniflement peu grâcieux qui gâche l’ambiance paisible de la pièce malgré les murs froids. Oups, se dit Fauna, c’était pas classe.
Fauna aurait bien des questions à poser à son aide inespérée, mais les mots lui restent au travers de la gorge. Elle ne peut que se blottir mieux contre le corps de la dame, jusqu’à ce que ce soit elle qui aborde le sujet, enfin les sujets, enfin elle ne sait pas, ça répond pas vraiment aux questions de Fauna mais elle se mord la langue pour éviter d’être indiscrète, maintenant qu’elle va mieux et a retrouvé le sucré-salé qui lui correspond. « Je viens de République ! J’ai vécu des années dans un lieu qui semblait chouette, mais avec quelqu’un de pas bien. J’me suis enfuie, et ça fait quelques mois… » elle compte sur ses doigts mais raconte n’importe quoi « Cinq ! Ou six ? Que je suis arrivée dans le Reike. J’suis allée à Ikusa, mais j’aimais pas alors j’ai continué. Mon stand, je l’ai acquis il y a quelques semaines et j’en suis très fière, mais avant il puait car l’homme il vendait de la viande et la viande c’est dégoûtant, c’est de l’animal mort. Je vais souvent dans les auberges pour manger, et j’ai vu des trucs sympas, je veux avoir un salon de thé plus tard, quand j’aurai de l’argent, mais j’en ai pas et puis y’a tout qui passe pour me nourrir et me loger, j’aime pas dormir dans la rue et… » elle est interrompue dans ses explications interminables par quelques coups sur la porte. L’on vient leur apporter à manger. Et du sans viande pour Fauna, merci.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Au bout d’un moment, Cyradil arrêta le petit spectacle d’animaux. Elle sentit que sa patiente s’était arrêtée de pleurer et que celle-ci avait fini par se blottir contre elle. C’était déjà cela de pris et il fallait également que la forgeronne s’économise un peu. Ce serait bête de s’évanouir d’épuisement à son tour et que l’hybride ne pense encore que c’est de sa faute. La République donc. Sans doute des forêts au vu de son physique mais elle dit s’en être enfuie tout comme la sirène qu’elle avait recueillie il y a quelques mois. Décidemment, cela faisait pas mal de gens qu’elle avait vu fuir de la République pour s’aventurer sur les terres du Reike. Cyradil ignorait si cela était mieux mais Fauna semblait s’être fait tout un commerce et avait commencé à gagner honnêtement. A priori, il n’y avait pas de présence du tatouage reikois sur son corps mais la forgeronne n’était pas partie jusqu’au bout de son inspection. De toute façon, l’information lui fut bientôt apportée par Fauna elle-même qui avoue s’être achetée un stand pour pouvoir subvenir à ses besoins. Elle s’était rendue à la capitale mais n’avait pas aimé avant de s’établir à Kyouji. C’était dommage. Mais cela voulait dire que dans le pire des cas, Cyradil pourrait toujours venir la voir ici.
« Si tu te rends à la capitale, viens me voir dans mon établissement. C’est comme ton stand mais en beaucoup plus grand disons. C’est dans le centre-ville et tu n’as qu’à demander Cyradil. Les gens te montreront. Ou alors, si tu t’es établie à Kyouji, je viendrais te rendre visite de temps en temps. Je n’ai même pas eu l’occasion de boire ton thé encore, c’est dommage. » Commenta Cyradil.
Bientôt, on venait leur apporter de quoi nourrir les deux femmes. C’est vrai que la liche avait commandé mais elle était tellement occupée avec sa patiente qu’elle avait oublié. C’est vrai que vu l’état de sa patiente, la jeune blonde n’eut pas vraiment l’occasion de lui demander ce qu’elle voulait puisque Fauna était à moitié inconscience alors elle avait commandé quelques plats. La magicienne était assez intelligente pour comprendre qu’en tant qu’hybride, c’était assez peu commun que ces créatures consomment de la chair animale puisqu’ils en étaient parfois issus. Vu l’aspect ovin de sa patiente, Cyradil en avait déduit que cette dernière ne consommait sans doute pas d’animaux d’élevage. Alors la forgeronne avait commandé tout un assortiment de fruits et de légumes. C’était sans doute plus qu’il ne fallait pour contenter Fauna. Cyradil se saisit alors des plateaux et les déposa sur la table puis saisit une pomme qu’elle découpa en quartiers avant d’en proposer la moitié à la blessée.
« Tu aimes bien les fruits ? Manges-en autant que tu veux, c’est moi qui offre. »
D’ailleurs, Cyradil semblait manier plutôt bien le couteau. Une prouesse pour quelqu’un qui semblait aveugle d’ailleurs. Sans compter que la magicienne n’avait aucun mal à suivre la petite hybride du regard. Elle l’écoutait lui parler de ses rêves et de ses ambitions. C’était triste de la voir raconter qu’elle finissait parfois par dormir à la rue ou dans des endroits peu fréquentables. Le monde se porterait sans doute mieux s’il y avait un peu plus de personnes comme Fauna. Des gens plein d’espoirs, avec cette petite touche d’innocence qui leur allaient bien. Cela lui donnait l’envie d’aider.
« A Ikusa, je t’offrirais un endroit où manger et où dormir et personne ne t’y embêtera le temps de ton séjour. J’ai une immense demeure. Plusieurs fois plus grande que cette auberge. » Mima Cyradil en écartant les bras.
Elle avait compris maintenant que Fauna ne saisit pas exactement tout ce qu’elle lui disait alors Cyradil accompagnait ses explications de gestes. La jeune blonde essayait d’adapter ses mots pour se faire comprendre au mieux. La liche demanda à ce que l’on change l’eau de la bassine et se mit à manger également pour éviter de faire culpabiliser la petite hybride. En tout cas, elle allait mieux et cela voulait dire que Cyradil avait bien fait son travail.
« Si tu as besoin de faire ta toilette, n’hésite pas. Je peux même t’aider si tu en as besoin. » Proposa-t-elle au cas où l’hybride se sentirait encore faible. « J’ai loué la chambre pour la soirée. Donc tu n’as rien à craindre pour le paiement. Si tu as besoin de plus de temps, je peux la faire louer plus longtemps. » Finit-elle avec un sourire.
« Si tu te rends à la capitale, viens me voir dans mon établissement. C’est comme ton stand mais en beaucoup plus grand disons. C’est dans le centre-ville et tu n’as qu’à demander Cyradil. Les gens te montreront. Ou alors, si tu t’es établie à Kyouji, je viendrais te rendre visite de temps en temps. Je n’ai même pas eu l’occasion de boire ton thé encore, c’est dommage. » Commenta Cyradil.
Bientôt, on venait leur apporter de quoi nourrir les deux femmes. C’est vrai que la liche avait commandé mais elle était tellement occupée avec sa patiente qu’elle avait oublié. C’est vrai que vu l’état de sa patiente, la jeune blonde n’eut pas vraiment l’occasion de lui demander ce qu’elle voulait puisque Fauna était à moitié inconscience alors elle avait commandé quelques plats. La magicienne était assez intelligente pour comprendre qu’en tant qu’hybride, c’était assez peu commun que ces créatures consomment de la chair animale puisqu’ils en étaient parfois issus. Vu l’aspect ovin de sa patiente, Cyradil en avait déduit que cette dernière ne consommait sans doute pas d’animaux d’élevage. Alors la forgeronne avait commandé tout un assortiment de fruits et de légumes. C’était sans doute plus qu’il ne fallait pour contenter Fauna. Cyradil se saisit alors des plateaux et les déposa sur la table puis saisit une pomme qu’elle découpa en quartiers avant d’en proposer la moitié à la blessée.
« Tu aimes bien les fruits ? Manges-en autant que tu veux, c’est moi qui offre. »
D’ailleurs, Cyradil semblait manier plutôt bien le couteau. Une prouesse pour quelqu’un qui semblait aveugle d’ailleurs. Sans compter que la magicienne n’avait aucun mal à suivre la petite hybride du regard. Elle l’écoutait lui parler de ses rêves et de ses ambitions. C’était triste de la voir raconter qu’elle finissait parfois par dormir à la rue ou dans des endroits peu fréquentables. Le monde se porterait sans doute mieux s’il y avait un peu plus de personnes comme Fauna. Des gens plein d’espoirs, avec cette petite touche d’innocence qui leur allaient bien. Cela lui donnait l’envie d’aider.
« A Ikusa, je t’offrirais un endroit où manger et où dormir et personne ne t’y embêtera le temps de ton séjour. J’ai une immense demeure. Plusieurs fois plus grande que cette auberge. » Mima Cyradil en écartant les bras.
Elle avait compris maintenant que Fauna ne saisit pas exactement tout ce qu’elle lui disait alors Cyradil accompagnait ses explications de gestes. La jeune blonde essayait d’adapter ses mots pour se faire comprendre au mieux. La liche demanda à ce que l’on change l’eau de la bassine et se mit à manger également pour éviter de faire culpabiliser la petite hybride. En tout cas, elle allait mieux et cela voulait dire que Cyradil avait bien fait son travail.
« Si tu as besoin de faire ta toilette, n’hésite pas. Je peux même t’aider si tu en as besoin. » Proposa-t-elle au cas où l’hybride se sentirait encore faible. « J’ai loué la chambre pour la soirée. Donc tu n’as rien à craindre pour le paiement. Si tu as besoin de plus de temps, je peux la faire louer plus longtemps. » Finit-elle avec un sourire.
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Fauna racontait rarement son existence passée. Elle oubliait les détails tout à fait volontairement, parce qu’elle ne voulait pas qu’on la prenne en pitié, ou pire, qu’on l’accuse, que l’on soit d’accord avec son adorable « père » qui a eu bien de la malchance d’engendrer une bête comme elle avec si peu de reconnaissance. Ils oubliaient l’essentiel : la jeune femme n’avait jamais demandé à venir au monde, surtout pas dans ces conditions et certains devaient cacher pour de bon certaines choses dans leur pantalon. Ce qui fait beaucoup de certaineté dans l’esprit de Fauna qui n’est pas contente de la situation. Ici, elle se confiait, un petit peu. Jamais de trop, parce qu’on lui posait des questions, elle répondait poliment, mais elle ne voulait pas que son passé d’hybride dans la forêt lui porte préjudice. Cela expliquait pourtant bien des choses : les difficultés d’élocution de Fauna qui attendait des éclairs de génie pour s’exprimer à peu près normalement, la naïveté de son esprit qui s’affermissait jour après jour, mais ce n’était jamais assez. Le monde était tout rose autour d’elle et elle refusait de voir le mal dans les gens. Y’avait toujours des raisons qui pouvaient l’expliquer. Ou alors était-elle tout simplement bête.
Elle ne cessait de le répéter à qui voulait bien l’entendre, qu’elle n’était pas intelligente. Elle faisait pourtant de son mieux pour comprendre, déceler les signes, mais souvent l’on se moquait d’elle. Par moments, l’hybride se permettait un geste violent pour faire taire les bouches pleines de dents. Ça marchait, ou alors on lui tapait dessus en retour et les larmes coulaient alors. Pourquoi Cyradil était-elle si gentille avec elle ? Bien entendu, elle s’était expliquée, et ne demandait rien en retour, mais Fauna trouvait cela tellement bizarre d’offrir de son énergie et de son temps à quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Après tout, Fauna pourrait être une méchante fille pas du tout reconnaissante ! Elle l’imaginait mal, mais elle se doutait que Cyradil, si ce n’était pas la première fois qu’elle venait en aide à quelqu’un, n’était pas toujours tombée sur des mines réjouies au cerveau massacré.
On leur apporte de la nourriture, et Fauna se rend compte qu’elle a faim alors que son ventre crie famine depuis quelques minutes. Quels chouettes types ! Comment ont-ils deviné qu’elle était affamée ? La raison se trouve juste à côté d’elle et les neurones se connectent vivement pour lui donner la réponse sans le besoin d’ouvrir la bouche et de proférer une nouvelle connerie. Fauna elle fait des efforts pour pas épuiser Cyradil par ses commentaires stupides. Sa langue fonctionne souvent trop vite, et elle accepte avec un « oui ! » tonitruant les fruits qu’on lui tend. En effet, l’hybride ne mangeant pas de cadavres, comme elle les appelle, se contente de fruits, de légumes, crus, cuits, préparés, en sauce, de toutes les façons possibles et imaginables et il y a de quoi faire. Elle a pas de cuisine à sa disposition, elle aimerait bien apprendre, mais un jour ça viendra car elle aura son propre salon de thé, n’est-ce pas ? Elle finira par gagner assez d’argent, elle se le promet. Si seulement tout ne disparaissait pas dans la nécessité de manger, de se laver, de se couvrir la tête quand il pleut… la vie, c’est pas facile !
La pomme est vraiment bonne. La petite hybride ne connaissait pas cette variété. Calée contre la dame, elle savoure sa première bouchée, et d’autres suivent car elle est gourmande, elle a faim. Cyradil lui parle de sa maison, et ça rappelle un détail à Fauna : « Moi aussi je veux fabriquer des épées ! » ça a l’air fascinant, mais qu’est-ce qui ne l’est pas, aux yeux de cette gamine pourtant bien adulte qui découvre le monde qu’on lui avait caché ? Elle n’est jamais entrée dans une forge, enfin si, mais elle a pas eu le temps d’approcher la chaleur qu’on la foutait à la porte avec un pied au cul. C’est dommage. Les gens devraient être contents que l’on s’intéresse à eux ! Fauna saisit un autre fruit, une poire, dans laquelle elle croque, et elle n’est pas juteuse, mais elle s’en contente et la mange en entier. « Je suis contente si vous revenez me voir, mais ne vous inquiétez pas, je vais me débrouiller ! Tout ira bien, tout va toujours bien » car ce n’est pas la première fois qu’elle se blesse, mais peut-être la première où ça va aussi loin, où elle laisse la plaie s’infecter jusqu’à ne plus pouvoir tenir. Y’a quelques semaines déjà, elle chutait dans un piège débile. Cyradil est gentille, et elle aurait aimé la rencontrer lorsqu’elle était encore en République. Cela est impossible, bien sûr, le chemin, elle l’a fait elle-même, est long et fastidieux. Pas que de chouettes moments passés sur les mers, mais elle s’en est sortie. Il devrait y avoir plus de Cyradil, un peu partout. Et si on la clonait ? « Merci ! Je dormirai ici ce soir, mais pas davantage, je ne veux pas abuser de votre gentillesse, j’ai pas l’habitude que… enfin non, rien » On ne se lamente pas. Jamais. Enfin, pas pour de vraies raisons. Ronchonner de la météo, pourquoi pas, se plaindre de sa situation, c’était hors de question. Puis, enfin, la question qui lui brûlait salement les lèvres finit par les quitter, alors qu’elle se saisit d’un nouveau fruit : « Comment vous faites pour vivre aussi bien en étant aveugle ? Moi, je vois, et je me prends la tête dans la porte… » C’était pas tout à fait la bonne expression, mais cela suffirait.
Elle ne cessait de le répéter à qui voulait bien l’entendre, qu’elle n’était pas intelligente. Elle faisait pourtant de son mieux pour comprendre, déceler les signes, mais souvent l’on se moquait d’elle. Par moments, l’hybride se permettait un geste violent pour faire taire les bouches pleines de dents. Ça marchait, ou alors on lui tapait dessus en retour et les larmes coulaient alors. Pourquoi Cyradil était-elle si gentille avec elle ? Bien entendu, elle s’était expliquée, et ne demandait rien en retour, mais Fauna trouvait cela tellement bizarre d’offrir de son énergie et de son temps à quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Après tout, Fauna pourrait être une méchante fille pas du tout reconnaissante ! Elle l’imaginait mal, mais elle se doutait que Cyradil, si ce n’était pas la première fois qu’elle venait en aide à quelqu’un, n’était pas toujours tombée sur des mines réjouies au cerveau massacré.
On leur apporte de la nourriture, et Fauna se rend compte qu’elle a faim alors que son ventre crie famine depuis quelques minutes. Quels chouettes types ! Comment ont-ils deviné qu’elle était affamée ? La raison se trouve juste à côté d’elle et les neurones se connectent vivement pour lui donner la réponse sans le besoin d’ouvrir la bouche et de proférer une nouvelle connerie. Fauna elle fait des efforts pour pas épuiser Cyradil par ses commentaires stupides. Sa langue fonctionne souvent trop vite, et elle accepte avec un « oui ! » tonitruant les fruits qu’on lui tend. En effet, l’hybride ne mangeant pas de cadavres, comme elle les appelle, se contente de fruits, de légumes, crus, cuits, préparés, en sauce, de toutes les façons possibles et imaginables et il y a de quoi faire. Elle a pas de cuisine à sa disposition, elle aimerait bien apprendre, mais un jour ça viendra car elle aura son propre salon de thé, n’est-ce pas ? Elle finira par gagner assez d’argent, elle se le promet. Si seulement tout ne disparaissait pas dans la nécessité de manger, de se laver, de se couvrir la tête quand il pleut… la vie, c’est pas facile !
La pomme est vraiment bonne. La petite hybride ne connaissait pas cette variété. Calée contre la dame, elle savoure sa première bouchée, et d’autres suivent car elle est gourmande, elle a faim. Cyradil lui parle de sa maison, et ça rappelle un détail à Fauna : « Moi aussi je veux fabriquer des épées ! » ça a l’air fascinant, mais qu’est-ce qui ne l’est pas, aux yeux de cette gamine pourtant bien adulte qui découvre le monde qu’on lui avait caché ? Elle n’est jamais entrée dans une forge, enfin si, mais elle a pas eu le temps d’approcher la chaleur qu’on la foutait à la porte avec un pied au cul. C’est dommage. Les gens devraient être contents que l’on s’intéresse à eux ! Fauna saisit un autre fruit, une poire, dans laquelle elle croque, et elle n’est pas juteuse, mais elle s’en contente et la mange en entier. « Je suis contente si vous revenez me voir, mais ne vous inquiétez pas, je vais me débrouiller ! Tout ira bien, tout va toujours bien » car ce n’est pas la première fois qu’elle se blesse, mais peut-être la première où ça va aussi loin, où elle laisse la plaie s’infecter jusqu’à ne plus pouvoir tenir. Y’a quelques semaines déjà, elle chutait dans un piège débile. Cyradil est gentille, et elle aurait aimé la rencontrer lorsqu’elle était encore en République. Cela est impossible, bien sûr, le chemin, elle l’a fait elle-même, est long et fastidieux. Pas que de chouettes moments passés sur les mers, mais elle s’en est sortie. Il devrait y avoir plus de Cyradil, un peu partout. Et si on la clonait ? « Merci ! Je dormirai ici ce soir, mais pas davantage, je ne veux pas abuser de votre gentillesse, j’ai pas l’habitude que… enfin non, rien » On ne se lamente pas. Jamais. Enfin, pas pour de vraies raisons. Ronchonner de la météo, pourquoi pas, se plaindre de sa situation, c’était hors de question. Puis, enfin, la question qui lui brûlait salement les lèvres finit par les quitter, alors qu’elle se saisit d’un nouveau fruit : « Comment vous faites pour vivre aussi bien en étant aveugle ? Moi, je vois, et je me prends la tête dans la porte… » C’était pas tout à fait la bonne expression, mais cela suffirait.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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crédits : 9515
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Fauna était drôle. Elle semblait maintenant plus joviale et croquait les fruits que la liche lui proposait sans se faire prier. La jeune blonde se demandait depuis combien de temps la petite hybride n’avait plus manger. La sévérité de ses blessures devait lui avoir fait perdre l’appétit durant ces derniers jours mais elle semblait aller mieux. Toujours emmitouflées dans les draps, Cyradil la laissa se restaurer à son aise, profitant du moment pour en faire de même. Fauna semblait un peu curieuse concernant sa forge et manifesta un enthousiasme qui fit sourire Cyradil. Elle était vraiment adorable mais la magicienne se demandait si l’hybride saisissait vraiment ce que son travail impliquait et surtout, si elle avait une idée du temps qu’il fallait pour maitriser cet art. Sans doute que Fauna disait cela pour rigoler mais cela restait tout de même très sympathique.
« Tu sais, ce n’est pas si facile que cela. Il faut plusieurs années d’entrainement avant de pouvoir exceller dans l’art de la forge. Je pourrais t’apprendre si tu es intéressée mais je pense que ce serait compliqué de te retenir autant de temps. Non, ce qu’on va faire, c’est que si tu viens à Ikusa, je te montrerais comment je fais et ensuite, si ça t’intéresse, je pourrais te fabriquer quelque chose. Une dague, une épée ou ce que tu veux ! »
Sinon, elle pourrait toujours attendre de rouvrir sa forge à Kyouji mais même la magicienne ignorait quand elle relancerait ses autres établissements donc Fauna risquerait d’attendre longtemps si elle ne se décida pas à venir à la capitale. En ce qui concernait son séjour inopiné, la petite hybride l’informa qu’elle passerait cette nuit dans cette chambre et repartirait donc le lendemain. D’après l’expertise de la magicienne, cela devrait être suffisant pour faire tomber la fièvre, surtout si elle s’assurait de bien prendre soin de Fauna. L’avantage était que Cyradil ne dormait pas alors elle pourrait veiller sur l’hybride et suivre son état jusqu’au petit matin. Toujours pratique lorsqu’on était médecin et qu’il fallait surveiller un patient. Comme beaucoup de gens qu’elle avait côtoyé par le passé, certains s’étonnaient de l’élan de bonté dont la liche faisait preuve envers ces derniers. Sans doute peu habitués à rencontrer des personnes douées de bonnes intentions, ils se méfiaient toujours qu’on n’abuse d’eux, ce que Cyradil comprenait. Pour autant, la forgeronne prenait tout son temps pour installer un climat de confiance et elle finissait toujours par rassurer ses interlocuteurs quant à ses intentions.
« Je sais bien que tu es débrouillarde. Si tu ne te sens pas mieux demain, tu pourras rester encore si tu en as envie. Et pas la peine de jouer les durs à cuire, je le verrai ! » Affirma la liche avec un petit sourire empli de plaisanterie.
Naturellement, Cyradil réussit, au moins en partie, à détourner l’attention sur sa propre personne. Il est vrai qu’elle renvoyait une image assez mystérieuse avec ses vêtements sombres, le plastron qui recouvrait son torse, ainsi que le voile qui lui couvrait les yeux. Fauna ne le savait pas mais la jeune blonde était parfaitement capable de voir à travers et la question de l’hybride était tout à fait légitime. Au vu des évènements que Fauna avait traversés, Cyradil n’était pas très encline à lui révéler sa véritable nature, ne voulant pas rajouter encore plus de doutes dans l’esprit de l’hybride. Toutefois, Cyradil concéda à lui révéler une partie de la vérité.
« Oh je te vois très bien, ne t’en fais pas. Je ne suis pas aveugle, c’est juste que mes yeux sont sensibles à la lumière. Si je ne les couvre pas, ils me font souffrir. »
Cyradil exagérait un peu les traits mais c’était tout de même assez vrai. Depuis sa transformation en liche, la jeune blonde s’était découverte une sensibilité à la magie de lumière et par extension, une légère gêne à la lumière elle-même. Ses yeux d’une lueur glaciale ne s’accommodaient pas très bien à la lumière de l’astre du jour et donc, dans un souci de confort et de dissimulation de ses prunelles issues d’un autre monde, la liche avait décidé de les bander.
« Oh et, au pire, j’ai une excellente ouïe alors je peux aisément me diriger même sans mes yeux. » Ajouta-t-elle.
Encore une autre de ses prouesses magiques. Bien sûr, Cyradil devait toujours maintenir une certaine forme de conscience pour user de ce pouvoir mais cela l’avait bien aidé à une époque où elle n’avait pas encore trouvé cette solution. Aujourd’hui encore, il lui arrivait de recourir davantage à son ouïe que sa vue en raison de l’habitude qu’elle avait eu à utiliser ce sens.
« Tu sais, ce n’est pas si facile que cela. Il faut plusieurs années d’entrainement avant de pouvoir exceller dans l’art de la forge. Je pourrais t’apprendre si tu es intéressée mais je pense que ce serait compliqué de te retenir autant de temps. Non, ce qu’on va faire, c’est que si tu viens à Ikusa, je te montrerais comment je fais et ensuite, si ça t’intéresse, je pourrais te fabriquer quelque chose. Une dague, une épée ou ce que tu veux ! »
Sinon, elle pourrait toujours attendre de rouvrir sa forge à Kyouji mais même la magicienne ignorait quand elle relancerait ses autres établissements donc Fauna risquerait d’attendre longtemps si elle ne se décida pas à venir à la capitale. En ce qui concernait son séjour inopiné, la petite hybride l’informa qu’elle passerait cette nuit dans cette chambre et repartirait donc le lendemain. D’après l’expertise de la magicienne, cela devrait être suffisant pour faire tomber la fièvre, surtout si elle s’assurait de bien prendre soin de Fauna. L’avantage était que Cyradil ne dormait pas alors elle pourrait veiller sur l’hybride et suivre son état jusqu’au petit matin. Toujours pratique lorsqu’on était médecin et qu’il fallait surveiller un patient. Comme beaucoup de gens qu’elle avait côtoyé par le passé, certains s’étonnaient de l’élan de bonté dont la liche faisait preuve envers ces derniers. Sans doute peu habitués à rencontrer des personnes douées de bonnes intentions, ils se méfiaient toujours qu’on n’abuse d’eux, ce que Cyradil comprenait. Pour autant, la forgeronne prenait tout son temps pour installer un climat de confiance et elle finissait toujours par rassurer ses interlocuteurs quant à ses intentions.
« Je sais bien que tu es débrouillarde. Si tu ne te sens pas mieux demain, tu pourras rester encore si tu en as envie. Et pas la peine de jouer les durs à cuire, je le verrai ! » Affirma la liche avec un petit sourire empli de plaisanterie.
Naturellement, Cyradil réussit, au moins en partie, à détourner l’attention sur sa propre personne. Il est vrai qu’elle renvoyait une image assez mystérieuse avec ses vêtements sombres, le plastron qui recouvrait son torse, ainsi que le voile qui lui couvrait les yeux. Fauna ne le savait pas mais la jeune blonde était parfaitement capable de voir à travers et la question de l’hybride était tout à fait légitime. Au vu des évènements que Fauna avait traversés, Cyradil n’était pas très encline à lui révéler sa véritable nature, ne voulant pas rajouter encore plus de doutes dans l’esprit de l’hybride. Toutefois, Cyradil concéda à lui révéler une partie de la vérité.
« Oh je te vois très bien, ne t’en fais pas. Je ne suis pas aveugle, c’est juste que mes yeux sont sensibles à la lumière. Si je ne les couvre pas, ils me font souffrir. »
Cyradil exagérait un peu les traits mais c’était tout de même assez vrai. Depuis sa transformation en liche, la jeune blonde s’était découverte une sensibilité à la magie de lumière et par extension, une légère gêne à la lumière elle-même. Ses yeux d’une lueur glaciale ne s’accommodaient pas très bien à la lumière de l’astre du jour et donc, dans un souci de confort et de dissimulation de ses prunelles issues d’un autre monde, la liche avait décidé de les bander.
« Oh et, au pire, j’ai une excellente ouïe alors je peux aisément me diriger même sans mes yeux. » Ajouta-t-elle.
Encore une autre de ses prouesses magiques. Bien sûr, Cyradil devait toujours maintenir une certaine forme de conscience pour user de ce pouvoir mais cela l’avait bien aidé à une époque où elle n’avait pas encore trouvé cette solution. Aujourd’hui encore, il lui arrivait de recourir davantage à son ouïe que sa vue en raison de l’habitude qu’elle avait eu à utiliser ce sens.
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Fauna s’intéressait avec sincérité au monde de celle qui la prenait contre elle. Elle était fascinée, comme une enfant à qui on lit une belle histoire avec des princesses et des chevaliers. Fauna voulait être une jolie princesse, un jour, mais elle savait qu’il y avait quelques détails dans son apparence qui l’empêcheraient de réaliser ce rêve de gamine. Puis, elle n’était plus une enfant pour ainsi rêver ! Le monde alentours était tout autre, elle n’avait pas encore croisé de chevalier charmant, ni de dame assez noble de cœur pour prétendre à ce titre. Jusqu’à aujourd’hui. C’était un rêve, ça aussi, et elle finirait bien par se réveiller. Une personne qui la prend dans ses bras, qui la nourrit, qui ne se moque pas d’elle, qui ne dit pas de vilain mot… Fauna ouvre de grands yeux et de grandes oreilles et elle profite simplement car ce plaisir nouveau ne se reproduira pas de sitôt. Elle ne le sait pas encore, mais bientôt, elle fera face à de nouveaux soucis de santé, si on peut les appeler ainsi, par sa propre négligence, par trop de naïveté, parce qu’elle continue de croire dur comme fer que le monde n’est pas si horrible, parce qu’elle aura repris espoir en ces hommes, en ces femmes.
Et elle se coule dans l’étreinte douce de la blonde, peut-être qu’elle exagère un peu, mais c’est si bon de se sentir… aimée ? Ce n’est pas vraiment ça. Soutenue ? Elle ne lui a pas fait part des quelques problèmes que sa vie traverse bien trop souvent. Elle ne trouve pas de terme adéquat, son vocabulaire n’en possède point, et elle a le menton posé sur l’épaule de la dame si gentille, elle veut lui faire confiance en se promettant que c’est la dernière fois qu’elle fera aussi aveuglément – ce qui est cocasse – confiance à quelqu’un, mais a-t-elle seulement le choix ? Elle a été prise dans un instant de faiblesse, n’importe qui aurait pu lui faire du mal, et un ange était tombé du ciel avec des gestes doux, une magie qu’elle ne possède pas, et des paroles tendres. Elle n’en croit toujours pas ses yeux, ses oreilles, c’est un rêve, un véritable rêve, et lorsqu’elle se réveillera, elle sera sur le sol sale de la rue, les blessures seront revenues, et on lui aura volé son argent, et ses feuilles ! En temps normal, elle aurait poursuivi le voleur jusqu’à épuisement de ce dernier – Fauna et ses cris désagréables auront eu raison des oreilles et de la santé mentale du vilain – mais le peut-elle dans cet état ? Sûrement pas.
Mais il reste une chance, une toute petite chance que ce ne soit pas un songe délicat. Elle s’y accroche comme elle s’accroche au corps de la jolie femme, jusqu’à avoir un peu honte et reprendre une place plus convenable. Elle n’est plus une enfant, encore moins un bébé accroché au sein de sa mère. Cela n’est pas raisonnable.
Cyradil lui promet une jolie arme, et Fauna, bien sûr, parce qu’on lui dit que ce n’est pas possible de s’essayer à la forge, est déçue, mais elle tente de le montrer en gardant un sourire sincère, et les yeux qui brillent un peu car une belle arme, c’est pas trop mal. Mais elle veut devenir plus forte, plus savante ! Elle se rend bien compte que ce monde lui est encore inconnu et qu’elle peine à s’y faire une place. « C’est compris » souffle-t-elle cependant, capitulant bien vite alors que d’ordinaire, elle aurait été bien plus combattive pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais elle était incapable de faire le moindre caprice devant cette soigneuse, ne voulant nullement que son image, qui ne devait pas être fameuse, soit entachée par des pleurnicheries.
Fauna pose une question, la question. Celle qui lui trotte dans la tête depuis que ses yeux ont rencontré pour la première fois le bandeau de la jeune femme, une question que peut-être les passants se posent également, à moins que ce soit normal dans le Sekai ? Elle lui promet voir tout à fait, et l’hybride ne sait pas quoi penser car c’est véritablement curieux : si Fauna avait le même artefact sur la face, pour sûr qu’elle ne verrait pas plus loin que… nulle part. Ou alors c’était encore un de ces objets magiques qu’elle ne connaissait pas ? C’était possible et probable, alors elle ne chercha pas plus loin que le bout de son nez, ne voulant pas être intrusive – pourtant, les questions lui brûlaient les lèvres, et elle calma leur ardeur par un croc dans un nouveau fruit – car son for intérieur lui soufflait de ne pas être trop curieuse. Que chacun avait son petit jardin secret. Cependant, elle questionna : « Ils sont de quelle couleur vos yeux ? Je suis sûre qu’ils sont magnifiques ! » à l’image de la femme devant elle. Fauna aussi avait des yeux particuliers, très clairs, presque irréels. Fauna était, en plus d’une hybride, une âme tout à fait atypique qu’on pourrait vouloir se déchirer. Elle trouvait ça sot, car elle n’était qu’une idiote, et ça ne se voyait pas immédiatement qu’elle était hybride chèvre, si l’on ne remarquait pas les oreilles étranges. Elle tenait bien plus de l’humain que de l’animal. « Pourquoi vous êtes si gentille ? Vous n’avez jamais de… problème ? Avec les gens ? C’est la première fois que je rencontre quelqu’un… heu… comme vous. On m’a dit que les gens gentils, dans ce monde, on les mangeait tout crus ! Mais vous, je ne veux pas qu’on vous mange… » elle affichait une mine sincèrement infligée. Elle s’inquiétait pour cette dame qui avait bien plus d’expérience dans la vie qu’elle.
Et elle se coule dans l’étreinte douce de la blonde, peut-être qu’elle exagère un peu, mais c’est si bon de se sentir… aimée ? Ce n’est pas vraiment ça. Soutenue ? Elle ne lui a pas fait part des quelques problèmes que sa vie traverse bien trop souvent. Elle ne trouve pas de terme adéquat, son vocabulaire n’en possède point, et elle a le menton posé sur l’épaule de la dame si gentille, elle veut lui faire confiance en se promettant que c’est la dernière fois qu’elle fera aussi aveuglément – ce qui est cocasse – confiance à quelqu’un, mais a-t-elle seulement le choix ? Elle a été prise dans un instant de faiblesse, n’importe qui aurait pu lui faire du mal, et un ange était tombé du ciel avec des gestes doux, une magie qu’elle ne possède pas, et des paroles tendres. Elle n’en croit toujours pas ses yeux, ses oreilles, c’est un rêve, un véritable rêve, et lorsqu’elle se réveillera, elle sera sur le sol sale de la rue, les blessures seront revenues, et on lui aura volé son argent, et ses feuilles ! En temps normal, elle aurait poursuivi le voleur jusqu’à épuisement de ce dernier – Fauna et ses cris désagréables auront eu raison des oreilles et de la santé mentale du vilain – mais le peut-elle dans cet état ? Sûrement pas.
Mais il reste une chance, une toute petite chance que ce ne soit pas un songe délicat. Elle s’y accroche comme elle s’accroche au corps de la jolie femme, jusqu’à avoir un peu honte et reprendre une place plus convenable. Elle n’est plus une enfant, encore moins un bébé accroché au sein de sa mère. Cela n’est pas raisonnable.
Cyradil lui promet une jolie arme, et Fauna, bien sûr, parce qu’on lui dit que ce n’est pas possible de s’essayer à la forge, est déçue, mais elle tente de le montrer en gardant un sourire sincère, et les yeux qui brillent un peu car une belle arme, c’est pas trop mal. Mais elle veut devenir plus forte, plus savante ! Elle se rend bien compte que ce monde lui est encore inconnu et qu’elle peine à s’y faire une place. « C’est compris » souffle-t-elle cependant, capitulant bien vite alors que d’ordinaire, elle aurait été bien plus combattive pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais elle était incapable de faire le moindre caprice devant cette soigneuse, ne voulant nullement que son image, qui ne devait pas être fameuse, soit entachée par des pleurnicheries.
Fauna pose une question, la question. Celle qui lui trotte dans la tête depuis que ses yeux ont rencontré pour la première fois le bandeau de la jeune femme, une question que peut-être les passants se posent également, à moins que ce soit normal dans le Sekai ? Elle lui promet voir tout à fait, et l’hybride ne sait pas quoi penser car c’est véritablement curieux : si Fauna avait le même artefact sur la face, pour sûr qu’elle ne verrait pas plus loin que… nulle part. Ou alors c’était encore un de ces objets magiques qu’elle ne connaissait pas ? C’était possible et probable, alors elle ne chercha pas plus loin que le bout de son nez, ne voulant pas être intrusive – pourtant, les questions lui brûlaient les lèvres, et elle calma leur ardeur par un croc dans un nouveau fruit – car son for intérieur lui soufflait de ne pas être trop curieuse. Que chacun avait son petit jardin secret. Cependant, elle questionna : « Ils sont de quelle couleur vos yeux ? Je suis sûre qu’ils sont magnifiques ! » à l’image de la femme devant elle. Fauna aussi avait des yeux particuliers, très clairs, presque irréels. Fauna était, en plus d’une hybride, une âme tout à fait atypique qu’on pourrait vouloir se déchirer. Elle trouvait ça sot, car elle n’était qu’une idiote, et ça ne se voyait pas immédiatement qu’elle était hybride chèvre, si l’on ne remarquait pas les oreilles étranges. Elle tenait bien plus de l’humain que de l’animal. « Pourquoi vous êtes si gentille ? Vous n’avez jamais de… problème ? Avec les gens ? C’est la première fois que je rencontre quelqu’un… heu… comme vous. On m’a dit que les gens gentils, dans ce monde, on les mangeait tout crus ! Mais vous, je ne veux pas qu’on vous mange… » elle affichait une mine sincèrement infligée. Elle s’inquiétait pour cette dame qui avait bien plus d’expérience dans la vie qu’elle.
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