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Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Souvenirs déchirés
Feat. Rêve
Kyouji, Reike
Février de l’an 5
Février de l’an 5
Vaenys Draknys, prince déchu du Reike, rentrait péniblement dans sa nation natale, celle qui lui fut autrefois promise. Les quelques mois passés dans la Nation de la chouette, la République, avaient très certainement changé le mental de celui que l’on nommait Le Baron, mais aussi, le Loup Blanc. Mais, pourquoi revenait-il directement au Reike alors qu’il eût été chassé comme un malpropre ? Eh bien, la réponse était extrêmement simple. Il avait fait une promesse, à laquelle il devait s’y tenir et, rien ne pouvait l’empêcher de la réaliser. Au passage, il profiterait de cette semaine de répit pour prendre des nouvelles de ses Chefs de Cellule et de l’état de son commerce en son absence. Il savait que son second, Wulfric, avait dirigé d’une main de maître la Pègre de Kyouji. Il savait aussi qu’il eût une Cellule complète à reconstruire, mais cela se ferait lors de son retour des pins argentés.
Pénétrant à l’aide de sa magie dans les tunnels de la ville frontalière, le prince déchu marchait dans ces lieux comme le roi qu’il fût. Cachant le tatouage reikois qu’il arborait sur son torse, cette honte, ce fardeau qu’il portait, Vaenys était vêtu tout de noir et ne laissait aucun de ses cheveux d’argent dépasser. Ses prunelles d’améthystes scintillaient, éclairant les ténèbres des souterrains de Kyouji. Les traits de son doux visage, aussi lisse qu’envoûtant, étaient masqués par un voile d’acier de couleur noire. Rien, non, rien ne pouvait démontrer la présence du Baron en ces lieux, si ce ne sont ses améthystes et sa démarche royale. Encore fallait-il que quelqu’un pût l’apercevoir, le discerner dans les ombres, son milieu de vie. Avançant d’un pas aussi léger que la brise nocturne, Vaenys se frayait un chemin dans les ténèbres, sur les pavés méticuleusement disposés. Les ruissellement alentours dispersaient ce lourd silence qui régnait en maître en ces lieux. Le rythme décousu des ondes provoquées par l’éclatement des gouttes sur la poussière du sol ne laissait pas le prince sans peine.
Pénétrant dans la Grand-Salle de Kyouji, le prince déchu tomba en premier lieu sur son second, Wulfric, qui semblait plus que ravi de revoir enfin son maître, celui pour qui il était prêt à se sacrifier sans le moindre regret. Les orbes dorées du lycanthrope se baladèrent sur la silhouette sombre du Baron, avant de finir leur course dans ses améthystes. Un large sourire fleurit sur le visage marqué par l’âge du second de la Pègre. « Messire Draknys, c’est un véritable plaisir d’enfin vous revoir sur les terres reikoises. J’espère que votre long périple chez ces chiens s’est bien passé. » annonça-t-il, s’inclinant légèrement devant son maître. Le lycanthrope éprouvait un immense respect envers Vaenys Draknys, pour une raison qui lui échappait, même à lui.
Les prunelles scintillantes du Vosdraak s’écarquillèrent, avant de rapidement reprendre leur forme de départ. Un léger grognement sortit d’entre les lèvres du Vosdraak, alors que la prononciation même des terres reikoises l’énervait quelque peu. « Wulfric. Je te raconterai plus tard les détails de mon périple. J’aimerais que tu restes dans le coin pour les quinze prochaines minutes, je vais de ce pas écrire une lettre à destination d’Isolde et, j’aimerais que tu lui remettes en main propre. De ce fait, tu vas partir dès ce soir pour notre belle capitale. Lors de ton retour, nous parlerons rapidement de ces trois derniers mois, avant que je ne me mette moi-même en route pour la capitale. Comme tu le sais, je n’ai que très peu de temps, vingt-quatre heures exactement. Alors, je vais faire vite. J’ai donné ma parole à la jeune femme que je l’aiderai dans sa quête et, je compte m’y tenir. Ce ne sont pas les autorités Reikoise qui vont m’en empêcher. » rétorqua-t-il, d’un air hautain, détournant aussitôt son regard du lycanthrope avant de se remettre en marche en direction de son bureau. Quelques minutes plus tard, le prince déchu du Reike sortit de son bureau, tenant dans ses douces mains, une lettre aussi noire que la nuit. Levant, d’un mouvement gracieux, son bras droit, il tendit cette lettre écrite de ses propres mains au lycanthrope. Laissant un doux sourire dissimulé sous son masque d’acier. Suite à un court échange, Wulfric disparut, lettre en main, dans les ténèbres des souterrains de la ville.
Attendant quelques minutes après le départ de son fidèle second, Vaenys Draknys se mit à son tour en route pour sortir des souterrains. Usant de sa magie, il ouvrit une porte secrète, dissimulée dans son bureau. Le chemin qui s’y trouvait derrière permettait au prince déchu de prendre la fuite en cas de désagrément. Marchant longuement vers la liberté et l’air frais, le Baron prit soin de prendre avec lui une torche, illuminant à son passage le chemin de terre. Cette longue marche le mena directement, après dix minutes, devant une nouvelle porte de pierre dissimulée. Une nouvelle fois, le prince déchu fit une incantation de manière à découvrir ce passage secret. Levant la main gauche, il tissa du bout de ses cinq doigts de léger trait d’ombre, venant dessiner un symbole au centre de la porte en pierre. De douces paroles s’échappèrent d’entre ses belles lèvres, tandis que ses prunelles améthystes se cachèrent derrière ses paupières. La porte s’ouvrit à la fin de ses courtes paroles, laissant peu à peu les lueurs argentées de la lune venir caresser sa peau d’une pâleur magnifique. Sa chevelure d’argent brillait de mille feux, s’harmonisant parfaitement avec l’astre lunaire rayonnant dans le ciel nocturne. Ses prunelles reflétaient parfaitement la beauté de l’astre lié à sa petite sœur. Cette vision semblait paisible, voire magnifique, mais, non. Une imposante silhouette se dessina devant le prince déchu, une silhouette aux formes faisant penser à un dragon. Des améthystes aussi magnifiques que celles d’Ayshara se rivèrent dans les prunelles du Baron. De magnifiques plumes immaculées, à l’image de la chevelure de l’impératrice, se détaillèrent à la lumière de la Lune.
Citoyen du monde
Rêve
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D'un prince déchu à un autre...
S'illustrant à la pâleur de l'astre lunaire en délicieux contraste, la figure aussi imposante que formidable de l'entité démoniaque s'imposa à la vue de l'homme à la couronne volée. Inspirée en tous points des figures légendaires dont les Vosdraak tiraient leurs sang ainsi que leurs formidables aptitudes, la bête mythique dont les atours et ornements s'étaient naturellement modelés pour reproduire des souvenirs enfouis tourna sa tête immense en direction de celui qui venait tout juste de croiser sa route. La gueule reptilienne que surmontait au museau un bec acéré s'ouvrit pour dévoiler plusieurs rangées de crocs d'ébène et derrière un grondement sifflant, deux voix se firent simultanément entendre :
"Le voilà."
Tant de mois passés à chercher, tant d'hypothèses évoquées puis éludées, tant de pistes abandonnées au profit d'autres solutions à l'épineux problème que rencontrait la chimère que beaucoup nommaient Gardien. Inconscient d'avoir revêtu aux yeux du Baron des traits que lui seul pouvait interpréter, l'animal mystérieux s'avança d'un pas en direction de l'être de lumière qu'un destin sournois avait projeté au fin fond des abysses. La patte dont chaque doigt énorme s'achevait en dague aussi noire que l'était son âme se posa à terre mais en dépit de la taille du monstre, seul l'imperceptible bruissement d'un feuillage froissé se fit entendre.
"Indécelable parmi les ombres, celui dont les rêves ont été volés se révèle enfin."
Certains doutes concernant l'étrange entité s'écartèrent d'eux-mêmes. Douée de parole et donc d'intelligence, elle disposait malgré sa bestiale grandeur d'une effarante douceur et semblait s'être rendue en ce lieu reculé non pas par égarement, mais bel et bien avec une véritable idée en tête. Vaenys ne lui était pas étranger et, à bien des égards, l'un et l'autre avaient été floués d'une façon tristement similaire. Une lignée détruite, un rêve bafoué, un empire à reconstituer. Tout en eux semblait établir un lien invisible, une toile obscure tissée d'une main de maître. Se congratulant pour cette trouvaille qu'était son vis-à-vis, le Voyageur conservait en dépit de sa beauté des intentions nébuleuses qu'il paraissait inconvenant de garder secrètes plus longtemps.
"Je ne te veux aucun mal. C'est une audience que je souhaite obtenir."
Contre toute attente, le bec monstrueux s'abaissa doucement et les ailes gigantesques s'affaissèrent pour venir épouser le sol en une révérence qui se voulait royale. Les mots n'étaient pas nécessaires car les gestes mesurés de la créature composaient une excellente illustration des faits : il éprouvait envers le Baron une absolue fascination et ne voyait nullement l'irrespect comme un axe probant pour parvenir à ses fins. Si prince il avait été, ce serait ainsi que le traiterait le géant né des ténèbres.
"Vaenys Draknys..."
Un nom bafoué, un passé dissimulé aux yeux de tous. Un secret que seule une poignée d'infortunés détenait encore. Par quel biais ce monstre à l'effarante allure avait-il obtenu un trésor aussi rare ? Les Hommes parlaient peu aux êtres défiant l'intégrité de leur réalité, mais la nature ne trompait pas. Le peuple des courants, des affres du monde et des cieux inexplorés était bien plus bavard que le commun des mortels ne pouvait l'estimer. Telle une prophétie, le Voyageur avait suivi les énigmes qu'avaient laissé derrière eux oiseaux, insectes et grenouilles pour remonter une piste qui l'avait mené inexorablement à cette fortuite rencontre. La gueule s'ouvrit à nouveau et la tête cornue se redressa d'un cran avec une serpentine élégance :
"Puisqu'il est inconvenant de quérir une faveur sans rien donner en retour, je te fais le don d'une introduction en bonne et due forme. On me nomme Voyageur, Rêve, Cauchemar ou encore Gardien. Je suis, tout comme toi, un prince que l'on a arraché à son royaume et à ses racines. Guide des Hommes, j'incarne la voix de l'inconscient. Je ne souhaite pas faire de toi un apôtre, mais un allié. Entendras tu mon appel ?"
Les ailes se replièrent dans le dos du faux Dragon dont les plumes éthérées furent parcourues d'innombrables reflets.
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Souvenirs déchirés
Feat. Rêve
L’imposante créature dont les traits étaient encore imperceptibles en majorité par le prince déchu s’avança d’un pas, dévoilant un peu plus ce mystère qui reposait sur ses ailes d’une immense envergure. Les couleurs de la bête se précisèrent davantage encore, alors que les prunelles aussi magnifiques que scintillantes, représentant des améthystes, de Vaenys se baladèrent lentement sur la créature à la recherche de ses yeux, de son regard. Ses plumes d’un blanc immaculé se reflétaient à la lueur de l’astre argenté, créant une magnifique couleur violette qui allait en harmonie avec la blancheur si parfaite. Ses ailes étaient, elles, d’un noir profond, une couleur que Vaenys n’aimait que trop bien porter. Enfin, son regard se perdit dans les améthystes de la bête, similaires en tous points à celles d’Ayshara.
Vaenys, face à la créature à plumes, éprouvait une fascination déconcertante, ses prunelles épiant le moindre des mouvements de la bête, décortiquant le moindre détail qui pouvait lui permettre d’avoir le dessus sur un être faisant le triple de sa taille. La voix de son vis-à-vis résonnait dans la pleine désertique, les oreilles du prince déchu étaient dressées attentivement sur les ondes émanant de la gueule du dragon, une voix difforme, non, deux voix difformes, mélangeant une voix masculine et une voix féminine. Malgré cette grande fascination éprouvée à l’égard de la créature immaculée, le prince déchu ne savait pas réellement à quoi s’en tenir. Enfin, cela pouvait, en un sens, le fait que la créature imposante qui se dessinait face à lui fût douée de paroles rassurait quelque peu le prince. Il savait qu’il eût affaire à un être possédant une certaine intelligence et donc, qu’il n’eût pas ou potentiellement pas de mauvaise intention envers le Roi de la Pègre. Qu’il n’allât lui sauter dessus sans la moindre raison.
Ses dernières pensées furent confirmées lorsque, de nouveau, l’imposante créature prit une nouvelle fois la parole. Elle souhaitait une audience, visiblement. Décortiquant les mots émanant de la gueule de son vis-à-vis, Vaenys laissa les traits de son visage se déformer, créant un léger sourire sur ce visage dont la beauté était amplifiée par les rayons de l’astre lunaire. Ses prunelles d’améthystes restaient rivées délicatement dans le regard de la bête, alors qu’il se donnât à cœur joie de suivre ce dernier sans la moindre hésitation, persistant du regard son vis-à-vis. Quelques délicats mots sortirent d’entre les lèvres du prince déchu, des mots difficilement perceptibles par une oreille n’étant pas surentraînées. « Une audience… » Rien de plus que ces deux mots. Dans la fascination, un léger sentiment de surprise vint s’ajouter dans les pensées du prince déchu.
Regardant la créature s’incliner dignement devant lui, Vaenys, dont les prunelles restaient ancrées sur son interlocuteur, laissa un léger sourire fleurir une nouvelle fois sur son si parfait visage. Voici bien longtemps que l’on ne lui avait pas fait de référence royale, beaucoup le voyant comme un traître et un indigne de la royauté. Même si le prince déchu détestait au plus haut point tout aspect lié au monde de la royauté, cela ne pouvait que satisfaire son propre égo. Voir un tel être s’abaisser devant lui, alors qu’il ne le connaissait même pas. C’était grandiose. Une grande satisfaction naquit aussitôt dans l’esprit du prince déchu. Sans connaître réellement son vis-à-vis, il savait d’avance qu’ensemble, il était capable d’accomplir de grandes choses. Enfin, mieux valait-il ne point s’avancer sur le sujet. Il n’était pas non plus à l’abri de se faire tuer en une fraction de seconde.
Regardant le moindre des mouvements élégants de la créature, Vaenys décortiqua une nouvelle fois avec attention la moindre des paroles prononcées par cette dernière, toujours accompagnées par ses deux voix. Les multiples noms de son interlocuteur à plumes ne lui étaient pas étrangers, bien qu’il n’eût jamais la certitude de l’existence d’un tel être. Alors, elle aussi, ou lui ? était un prince déchu, à qui l’on avait retiré son royaume. Observant avec attention les ailes de la bête, dont les multiples reflets lui évoquaient bon nombre de souvenirs, Vaenys s’avança de quelques pas en direction de la créature. Laissant un léger sourire fleurir sur son visage de plus en plus resplendissant, les prunelles scintillantes d’améthystes du Vosdraak parcouraient l’envergure, maintenant atténuée, de son vis-à-vis, avant de finir leur course dans son regard enchanteur. « Alors toi aussi, tu es un prince déchu. Tu partages cet atroce sentiment que l’on ressent lorsque tout, du jour au lendemain, s’écroule. Lorsque l’on perd un être cher, le seul être aimé. » répondit-il, se stoppant à quelques centimètres de la créature à plumes. « Rêve… parle. Demande-moi ce pour quoi tu te dresses ce soir devant moi. En échange, aide-moi à accomplir mon objectif. Aide-moi à étendre mon pouvoir au-delà des frontières de cette ville. Et ainsi, nous pourrons être des alliés. Rêve. » affirma-t-il, un léger sourire malicieux dessiné sur son si doux visage.
CENDRESVaenys, face à la créature à plumes, éprouvait une fascination déconcertante, ses prunelles épiant le moindre des mouvements de la bête, décortiquant le moindre détail qui pouvait lui permettre d’avoir le dessus sur un être faisant le triple de sa taille. La voix de son vis-à-vis résonnait dans la pleine désertique, les oreilles du prince déchu étaient dressées attentivement sur les ondes émanant de la gueule du dragon, une voix difforme, non, deux voix difformes, mélangeant une voix masculine et une voix féminine. Malgré cette grande fascination éprouvée à l’égard de la créature immaculée, le prince déchu ne savait pas réellement à quoi s’en tenir. Enfin, cela pouvait, en un sens, le fait que la créature imposante qui se dessinait face à lui fût douée de paroles rassurait quelque peu le prince. Il savait qu’il eût affaire à un être possédant une certaine intelligence et donc, qu’il n’eût pas ou potentiellement pas de mauvaise intention envers le Roi de la Pègre. Qu’il n’allât lui sauter dessus sans la moindre raison.
Ses dernières pensées furent confirmées lorsque, de nouveau, l’imposante créature prit une nouvelle fois la parole. Elle souhaitait une audience, visiblement. Décortiquant les mots émanant de la gueule de son vis-à-vis, Vaenys laissa les traits de son visage se déformer, créant un léger sourire sur ce visage dont la beauté était amplifiée par les rayons de l’astre lunaire. Ses prunelles d’améthystes restaient rivées délicatement dans le regard de la bête, alors qu’il se donnât à cœur joie de suivre ce dernier sans la moindre hésitation, persistant du regard son vis-à-vis. Quelques délicats mots sortirent d’entre les lèvres du prince déchu, des mots difficilement perceptibles par une oreille n’étant pas surentraînées. « Une audience… » Rien de plus que ces deux mots. Dans la fascination, un léger sentiment de surprise vint s’ajouter dans les pensées du prince déchu.
Regardant la créature s’incliner dignement devant lui, Vaenys, dont les prunelles restaient ancrées sur son interlocuteur, laissa un léger sourire fleurir une nouvelle fois sur son si parfait visage. Voici bien longtemps que l’on ne lui avait pas fait de référence royale, beaucoup le voyant comme un traître et un indigne de la royauté. Même si le prince déchu détestait au plus haut point tout aspect lié au monde de la royauté, cela ne pouvait que satisfaire son propre égo. Voir un tel être s’abaisser devant lui, alors qu’il ne le connaissait même pas. C’était grandiose. Une grande satisfaction naquit aussitôt dans l’esprit du prince déchu. Sans connaître réellement son vis-à-vis, il savait d’avance qu’ensemble, il était capable d’accomplir de grandes choses. Enfin, mieux valait-il ne point s’avancer sur le sujet. Il n’était pas non plus à l’abri de se faire tuer en une fraction de seconde.
Regardant le moindre des mouvements élégants de la créature, Vaenys décortiqua une nouvelle fois avec attention la moindre des paroles prononcées par cette dernière, toujours accompagnées par ses deux voix. Les multiples noms de son interlocuteur à plumes ne lui étaient pas étrangers, bien qu’il n’eût jamais la certitude de l’existence d’un tel être. Alors, elle aussi, ou lui ? était un prince déchu, à qui l’on avait retiré son royaume. Observant avec attention les ailes de la bête, dont les multiples reflets lui évoquaient bon nombre de souvenirs, Vaenys s’avança de quelques pas en direction de la créature. Laissant un léger sourire fleurir sur son visage de plus en plus resplendissant, les prunelles scintillantes d’améthystes du Vosdraak parcouraient l’envergure, maintenant atténuée, de son vis-à-vis, avant de finir leur course dans son regard enchanteur. « Alors toi aussi, tu es un prince déchu. Tu partages cet atroce sentiment que l’on ressent lorsque tout, du jour au lendemain, s’écroule. Lorsque l’on perd un être cher, le seul être aimé. » répondit-il, se stoppant à quelques centimètres de la créature à plumes. « Rêve… parle. Demande-moi ce pour quoi tu te dresses ce soir devant moi. En échange, aide-moi à accomplir mon objectif. Aide-moi à étendre mon pouvoir au-delà des frontières de cette ville. Et ainsi, nous pourrons être des alliés. Rêve. » affirma-t-il, un léger sourire malicieux dessiné sur son si doux visage.
Citoyen du monde
Rêve
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"Ta bonté t'honore, Prince."
Rêve ne reconnaissait pas la déchéance que l'on associait injustement au nom de son interlocuteur. Vaenys était de ceux dont la grandeur des rêves dépassait tout entendement et demeurait à ce titre une gravure à la capitale importance dans cette œuvre que souhaitait établir l'engeance démoniaque. Les Hommes pouvaient offrir et reprendre les titres qu'ils érigeaient en symboles de pouvoir mais le passé, éternel servant du présent, rendait irrévocable certaines vérités. Bien qu'affublé d'une ténébreuse nappe, le Vosdraak demeurait cette figure légendaire que nul ne saurait totalement oublier au sein des terres impériales.
Perdre un être cher, perdre l'être aimé. Il était curieux de revivre une histoire usuellement contée parmi les hommes en l'entendant cette fois-ci être énoncée par les mots de son protagoniste. Se sachant désormais entendue et comprise, la créature immense se redressa entièrement, arborant dans une droiture princière son effroyable immensité tout en laissant battre quelques instants sa démentielle paire d'ailes qui, de par leur simple taille, donnaient naissance à de furtives bourrasques au moindre de leurs mouvements. La gueule chimérique se scinda une nouvelle fois et d'autres mots prononcés avec une mystique douceur s'en échappèrent :
"Être extirpé du Songe m'a tout de même fait le cadeau d'une toute nouvelle toile, une page blanche n'attendant qu'un peintre pour trouver beauté et sens. J'ai vécu lors de mon ascension sur le plan matériel l'irremplaçable bonheur d'une véritable renaissance. Jadis marionnettiste dissimulé dans l'ombre du réel, je goûte désormais aux délices que seule la vie est à même d'offrir."
Rêve se surprit à s'attarder mentalement sur sa propre histoire, sur cette jeunesse spirituelle dont sa matérialisation l'avait miraculeusement doté, non sans une certaine ironie. Plus sage aujourd'hui qu'il l'avait été lors de ses premiers balbutiements terrestres, l'oiseau de bonne augure qu'il avait été n'avait pas revêtu ce manteau draconique pour des raisons superflues. A mesure que son enveloppe croissait, ses projets eux aussi gagnaient en ampleur et nécessitaient donc le luxe d'alliances plus formidables; ce malgré les risques qu'elles occasionnaient naturellement. L'accord de Vaenys ayant été donné, le Voyageur ne perdit pas un instant de plus et entreprit ses explications :
"Je suis certes un être qui se tourne toujours vers l'avenir de ce monde et des autres, mais c'est toutefois en quête d'histoire que je te rends visite."
Malgré sa stature démesurée, Vaenys ne le craignait pas. Rêve ne savait pas précisément comment le percevait son vis-à-vis mais sentait dans son regard empli d'émerveillement les traits caractéristiques d'un homme dont l'engouement frisait l'exaltation. Cette rencontre surprenante, tenant autant du conte ancien que de la légende, semblait lui convenir parfaitement. Jouissant de l'avantage d'une introduction qui s'était visiblement effectuée sans un soupçon d'accroc, le faux dragon reprit avec diligence :
"Je suis à l'initiative d'une pensée nouvelle, un message d'espoir pour ceux que la rudesse de ton monde a poussé dans leurs derniers retranchements. Je me suis heurté pourtant dans l'accomplissement de cette vocation qu'est la mienne au bellicisme d'un peuple que tu ne connais que trop bien..."
Les illusoires améthystes qu'avait fantasmé Vaenys se posèrent sur le Vosdraak. Croiser indirectement le regard de sa propre sœur lui apportait toutes les réponses dont il avait besoin au sujet de cette civilisation à laquelle la bête faisait allusion.
"Les impériaux n'ont pas voulu de mon don mais plutôt que de s'engager avec moi dans un inextricable conflit, ils ont choisi d'user du pouvoir que j'exerce sur les esprits mortels. La Griffe, figure emblématique du Reike, m'a donc fait une offre que je n'étais pas en mesure de refuser."
Il y eut un bref silence durant lequel, en dépit de son effroyable apparence, le démoniaque dragon fut rejoint par une multitude de créatures forestières. Des oiseaux se posèrent sur ses ailes repliées et des renards se postèrent à ses flancs. Des amis, des connaissances, des êtres qu'il avait côtoyé en des temps reculés. Satisfaite de voir ces enfants de la nature se joindre à la conversation, la chimère conclut son discours :
"Ils m'ont offert Shoumeï, un terrain de chasse qu'ils ne souhaitent pas arpenter en l'état du fait de sa pauvreté et de sa ruine. Ils estiment que mes enseignements suffiront à relever cette nation effondrée mais je me doute que lorsque des décombres jailliront les premières braises d'une civilisation florissante, ils viendront refermer leurs serres sur le fruit du labeur des miens."
Sa gueule achevée en bec affuté se déforma en un léger rictus et il ajouta enfin une ultime note :
"Je n'éprouve pour l'Empire aucun désamour, en dépit des circonstances. Je suis toutefois un être qui se repaît des secrets et que l'instinct trahit, en de rares occasions. Pour faire convenablement face à cette menace qui plane sur moi, je souhaite connaître aux mieux ceux qui ne m'accordent, de toute évidence, qu'une bien partielle confiance. M'offriras tu, Vaenys Draknys, le privilège de voir au travers de tes yeux ces bribes d'histoire que les textes mensongers ne font que survoler ? Remplis ce souhait et tu feras de moi... ton obligé."
Rêve ne reconnaissait pas la déchéance que l'on associait injustement au nom de son interlocuteur. Vaenys était de ceux dont la grandeur des rêves dépassait tout entendement et demeurait à ce titre une gravure à la capitale importance dans cette œuvre que souhaitait établir l'engeance démoniaque. Les Hommes pouvaient offrir et reprendre les titres qu'ils érigeaient en symboles de pouvoir mais le passé, éternel servant du présent, rendait irrévocable certaines vérités. Bien qu'affublé d'une ténébreuse nappe, le Vosdraak demeurait cette figure légendaire que nul ne saurait totalement oublier au sein des terres impériales.
Perdre un être cher, perdre l'être aimé. Il était curieux de revivre une histoire usuellement contée parmi les hommes en l'entendant cette fois-ci être énoncée par les mots de son protagoniste. Se sachant désormais entendue et comprise, la créature immense se redressa entièrement, arborant dans une droiture princière son effroyable immensité tout en laissant battre quelques instants sa démentielle paire d'ailes qui, de par leur simple taille, donnaient naissance à de furtives bourrasques au moindre de leurs mouvements. La gueule chimérique se scinda une nouvelle fois et d'autres mots prononcés avec une mystique douceur s'en échappèrent :
"Être extirpé du Songe m'a tout de même fait le cadeau d'une toute nouvelle toile, une page blanche n'attendant qu'un peintre pour trouver beauté et sens. J'ai vécu lors de mon ascension sur le plan matériel l'irremplaçable bonheur d'une véritable renaissance. Jadis marionnettiste dissimulé dans l'ombre du réel, je goûte désormais aux délices que seule la vie est à même d'offrir."
Rêve se surprit à s'attarder mentalement sur sa propre histoire, sur cette jeunesse spirituelle dont sa matérialisation l'avait miraculeusement doté, non sans une certaine ironie. Plus sage aujourd'hui qu'il l'avait été lors de ses premiers balbutiements terrestres, l'oiseau de bonne augure qu'il avait été n'avait pas revêtu ce manteau draconique pour des raisons superflues. A mesure que son enveloppe croissait, ses projets eux aussi gagnaient en ampleur et nécessitaient donc le luxe d'alliances plus formidables; ce malgré les risques qu'elles occasionnaient naturellement. L'accord de Vaenys ayant été donné, le Voyageur ne perdit pas un instant de plus et entreprit ses explications :
"Je suis certes un être qui se tourne toujours vers l'avenir de ce monde et des autres, mais c'est toutefois en quête d'histoire que je te rends visite."
Malgré sa stature démesurée, Vaenys ne le craignait pas. Rêve ne savait pas précisément comment le percevait son vis-à-vis mais sentait dans son regard empli d'émerveillement les traits caractéristiques d'un homme dont l'engouement frisait l'exaltation. Cette rencontre surprenante, tenant autant du conte ancien que de la légende, semblait lui convenir parfaitement. Jouissant de l'avantage d'une introduction qui s'était visiblement effectuée sans un soupçon d'accroc, le faux dragon reprit avec diligence :
"Je suis à l'initiative d'une pensée nouvelle, un message d'espoir pour ceux que la rudesse de ton monde a poussé dans leurs derniers retranchements. Je me suis heurté pourtant dans l'accomplissement de cette vocation qu'est la mienne au bellicisme d'un peuple que tu ne connais que trop bien..."
Les illusoires améthystes qu'avait fantasmé Vaenys se posèrent sur le Vosdraak. Croiser indirectement le regard de sa propre sœur lui apportait toutes les réponses dont il avait besoin au sujet de cette civilisation à laquelle la bête faisait allusion.
"Les impériaux n'ont pas voulu de mon don mais plutôt que de s'engager avec moi dans un inextricable conflit, ils ont choisi d'user du pouvoir que j'exerce sur les esprits mortels. La Griffe, figure emblématique du Reike, m'a donc fait une offre que je n'étais pas en mesure de refuser."
Il y eut un bref silence durant lequel, en dépit de son effroyable apparence, le démoniaque dragon fut rejoint par une multitude de créatures forestières. Des oiseaux se posèrent sur ses ailes repliées et des renards se postèrent à ses flancs. Des amis, des connaissances, des êtres qu'il avait côtoyé en des temps reculés. Satisfaite de voir ces enfants de la nature se joindre à la conversation, la chimère conclut son discours :
"Ils m'ont offert Shoumeï, un terrain de chasse qu'ils ne souhaitent pas arpenter en l'état du fait de sa pauvreté et de sa ruine. Ils estiment que mes enseignements suffiront à relever cette nation effondrée mais je me doute que lorsque des décombres jailliront les premières braises d'une civilisation florissante, ils viendront refermer leurs serres sur le fruit du labeur des miens."
Sa gueule achevée en bec affuté se déforma en un léger rictus et il ajouta enfin une ultime note :
"Je n'éprouve pour l'Empire aucun désamour, en dépit des circonstances. Je suis toutefois un être qui se repaît des secrets et que l'instinct trahit, en de rares occasions. Pour faire convenablement face à cette menace qui plane sur moi, je souhaite connaître aux mieux ceux qui ne m'accordent, de toute évidence, qu'une bien partielle confiance. M'offriras tu, Vaenys Draknys, le privilège de voir au travers de tes yeux ces bribes d'histoire que les textes mensongers ne font que survoler ? Remplis ce souhait et tu feras de moi... ton obligé."
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Souvenirs déchirés
Feat. Rêve
Cela faisait bien longtemps que l’on n'avait point prononcé le mot de Prince en désignant directement Vaenys, de manière formelle. Même si, le prince déchu n’aimait pas forcément que l’on le nomme de cette manière, Vaenys Draknys accorda un léger sourire à son interlocuteur, laissant naturellement les traits de son visage s’étirer de manière douce. Quant à son regard, il était, lui aussi, légèrement plus prononcé, animant légèrement la joie ressentie. Le fait que l’entité démoniaque le nomme ainsi, sincèrement, lui donnait une légère satisfaction, pour le simple fait que cela lui évoquait de très bons souvenirs. Ces derniers allaient certainement être partagés avec la créature draconique, s’étant présentée plus tôt devant le Roi de la Pègre. Quant à une quelconque bonté venant de Vaenys, ce dernier laissa quelques interrogations traverser son esprit. Peut-être la créature voyait en Vaenys quelque chose que personne, ni même le concerner, était capable de voir, de ressentir ?
Vaenys, décortiquant le moindre des mots prononcés par les voix dissonantes de la créature, porta son regard dans les améthystes de la créature. Une femme, un homme ? Aucune réponse ne lui était accordée. Une entité démoniaque ? Certainement, quoi d’autre sinon ? Enfin, cette pensée ne pouvait que rendre encore plus admiratif Vaenys et, elle ne fut que confirmée lorsque le prince déchu entendît les paroles de la bête. Laissant le doux sourire qui fut dessiné plus tôt sur son doux visage disparaître, Vaenys Draknys laissa quelques légers mots s’échapper de ses délicates lèvres. « Le Songe, tu dis ? Parle-moi plus en détail de ceci s’il te plaît. Est-ce le royaume dont tu es le prince déchu ? » demanda-t-il, laissant les traits de son visage s’étirer pour montrer une expression reflétant une grande curiosité. Le prince déchu du Reike n’avait plus le moindre doute, son interlocuteur était bel et bien un démon. Ses connaissances, bien que maigres, en cosmologie, lui assuraient la nature véritable de son vis-à-vis.
Ainsi, le démoniaque dragon était en quête d’histoire, de connaissance, c’était donc là la raison de sa venue devant le prince déchu aujourd’hui. La lueur de la lune caressait les magnifiques plumes argentées de la créature, tandis qu’elle se reflétait parfaitement dans la longue chevelure du Vosdraak, dont la couleur caractérisait parfaitement la nature de sa race si pure et divine, bien au-dessus de toutes les autres. Vaenys éprouvait une immense envie de pouvoir caresser du bout des doigts les plumes de la créature, dont la couleur lui remémorait parfaitement de doux souvenirs concernant Ayshara. Mais, de nature prudente, le Roi de la Pègre ne s’y risqua pas, ne voulant pas finir dans les limbes chaotiques. La créature l’émerveillait, certes, mais, il ne connaissait rien d’elle, si ce n’était son doux nom, Rêve.
Les traits du divin Vosdraak s’étirèrent de nouveau, entendant et décortiquant les douces paroles de son interlocuteur. La civilisation que Vaenys ne connût que trop bien, son peuple, le peuple Reikois qui, autrefois, l’adulait. Le peuple qui, durant des années, devait être gouverné par la grandeur suprême de Vaenys. Si ce-dernier avait été Roi, aujourd’hui, les choses seraient bien différentes. Malheureusement, personne ne pouvait en parler davantage, personne ne pouvait savoir ce qu’il se serait passé si aujourd’hui, Vaenys Draknys était le Roi du Reike. Le démon peut-être ? Lui pourrait certainement le savoir, si le prince déchu lui apportait les données nécessaires pour tisser une bien sombre histoire. « Mon peuple… » De doux mots s’échappant tendrement d’entre les lèvres du Vosdraak.
Les impériaux n’étaient tous que des imbéciles et, ce n’était pas une nouveauté, mais Vaenys Draknys, prince déchu du Reike, ne les appréciait nullement. Quelle était cette proposition, faite par la Griffe ? Le Roi de la Pègre le saurait bientôt. En l’instant, il fit quelques pas vers l’arrière, s’éloignant quelque peu de la bête. D’un regard enchanteur, le prince déchu, autrefois prince du Reike, observa le spectacle se déroulant devant ses améthystes. La multitude de créatures forestières laissèrent Vaenys bouche bée. Alors, le démon était aussi un ami de la nature ? Quoi qu’il en soit, ce spectacle était tout simplement impressionnant. Observant méticuleusement le moindre animal, le prince déchu écouta la proposition faite par la Griffe. Une proposition somme toute intéressante, si l’on écartait le fait qu’il n’y eût plus rien à exploiter dans les terres désolées. Vaenys lui, vit en son interlocuteur un véritable potentiel, contrairement à l’Empire. « C’est bien le genre de Tensai. Détruire le travail des autres. » Encore une légère phrase flottant dans l’air, s’échappant d’entre les lèvres du Vosdraak.
La demande du démon laissa un large sourire fleurir sur le doux visage si parfait de l’être à la crinière argentée. Faisant quelques pas pour venir se replacer face à lui, Vaenys laissa ses prunelles se balader jusqu’aux améthystes de son vis-à-vis, un regard lui semblant si familier et pourtant si éloigné. Entrouvrant légèrement ses douces lèvres, Vaenys prononça ces quelques mots, en réponse qui, il l’espérait, donnera satisfaction au démon. « Je ne te fais, pour le moment, nullement confiance. Cependant, je sens que, d’une certaine manière, nous partageons les mêmes convictions. Je t’en prie, Rêve, regarde donc la réalité des choses, les aspects de l’histoire qui ne sont point contés dans les ouvrages. Prends connaissance de la réalité, au travers de mon regard, je te laisse le champ libre. Demande-moi ce que bon te semble, je souhaite sincèrement t’aider dans ta quête. » Évidemment, le prince déchu laissa le démon lire dans son esprit, en échange d’un service qui sera, il l’espérait, rendu convenablement.
CENDRESVaenys, décortiquant le moindre des mots prononcés par les voix dissonantes de la créature, porta son regard dans les améthystes de la créature. Une femme, un homme ? Aucune réponse ne lui était accordée. Une entité démoniaque ? Certainement, quoi d’autre sinon ? Enfin, cette pensée ne pouvait que rendre encore plus admiratif Vaenys et, elle ne fut que confirmée lorsque le prince déchu entendît les paroles de la bête. Laissant le doux sourire qui fut dessiné plus tôt sur son doux visage disparaître, Vaenys Draknys laissa quelques légers mots s’échapper de ses délicates lèvres. « Le Songe, tu dis ? Parle-moi plus en détail de ceci s’il te plaît. Est-ce le royaume dont tu es le prince déchu ? » demanda-t-il, laissant les traits de son visage s’étirer pour montrer une expression reflétant une grande curiosité. Le prince déchu du Reike n’avait plus le moindre doute, son interlocuteur était bel et bien un démon. Ses connaissances, bien que maigres, en cosmologie, lui assuraient la nature véritable de son vis-à-vis.
Ainsi, le démoniaque dragon était en quête d’histoire, de connaissance, c’était donc là la raison de sa venue devant le prince déchu aujourd’hui. La lueur de la lune caressait les magnifiques plumes argentées de la créature, tandis qu’elle se reflétait parfaitement dans la longue chevelure du Vosdraak, dont la couleur caractérisait parfaitement la nature de sa race si pure et divine, bien au-dessus de toutes les autres. Vaenys éprouvait une immense envie de pouvoir caresser du bout des doigts les plumes de la créature, dont la couleur lui remémorait parfaitement de doux souvenirs concernant Ayshara. Mais, de nature prudente, le Roi de la Pègre ne s’y risqua pas, ne voulant pas finir dans les limbes chaotiques. La créature l’émerveillait, certes, mais, il ne connaissait rien d’elle, si ce n’était son doux nom, Rêve.
Les traits du divin Vosdraak s’étirèrent de nouveau, entendant et décortiquant les douces paroles de son interlocuteur. La civilisation que Vaenys ne connût que trop bien, son peuple, le peuple Reikois qui, autrefois, l’adulait. Le peuple qui, durant des années, devait être gouverné par la grandeur suprême de Vaenys. Si ce-dernier avait été Roi, aujourd’hui, les choses seraient bien différentes. Malheureusement, personne ne pouvait en parler davantage, personne ne pouvait savoir ce qu’il se serait passé si aujourd’hui, Vaenys Draknys était le Roi du Reike. Le démon peut-être ? Lui pourrait certainement le savoir, si le prince déchu lui apportait les données nécessaires pour tisser une bien sombre histoire. « Mon peuple… » De doux mots s’échappant tendrement d’entre les lèvres du Vosdraak.
Les impériaux n’étaient tous que des imbéciles et, ce n’était pas une nouveauté, mais Vaenys Draknys, prince déchu du Reike, ne les appréciait nullement. Quelle était cette proposition, faite par la Griffe ? Le Roi de la Pègre le saurait bientôt. En l’instant, il fit quelques pas vers l’arrière, s’éloignant quelque peu de la bête. D’un regard enchanteur, le prince déchu, autrefois prince du Reike, observa le spectacle se déroulant devant ses améthystes. La multitude de créatures forestières laissèrent Vaenys bouche bée. Alors, le démon était aussi un ami de la nature ? Quoi qu’il en soit, ce spectacle était tout simplement impressionnant. Observant méticuleusement le moindre animal, le prince déchu écouta la proposition faite par la Griffe. Une proposition somme toute intéressante, si l’on écartait le fait qu’il n’y eût plus rien à exploiter dans les terres désolées. Vaenys lui, vit en son interlocuteur un véritable potentiel, contrairement à l’Empire. « C’est bien le genre de Tensai. Détruire le travail des autres. » Encore une légère phrase flottant dans l’air, s’échappant d’entre les lèvres du Vosdraak.
La demande du démon laissa un large sourire fleurir sur le doux visage si parfait de l’être à la crinière argentée. Faisant quelques pas pour venir se replacer face à lui, Vaenys laissa ses prunelles se balader jusqu’aux améthystes de son vis-à-vis, un regard lui semblant si familier et pourtant si éloigné. Entrouvrant légèrement ses douces lèvres, Vaenys prononça ces quelques mots, en réponse qui, il l’espérait, donnera satisfaction au démon. « Je ne te fais, pour le moment, nullement confiance. Cependant, je sens que, d’une certaine manière, nous partageons les mêmes convictions. Je t’en prie, Rêve, regarde donc la réalité des choses, les aspects de l’histoire qui ne sont point contés dans les ouvrages. Prends connaissance de la réalité, au travers de mon regard, je te laisse le champ libre. Demande-moi ce que bon te semble, je souhaite sincèrement t’aider dans ta quête. » Évidemment, le prince déchu laissa le démon lire dans son esprit, en échange d’un service qui sera, il l’espérait, rendu convenablement.
Citoyen du monde
Rêve
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La bête immense s'approcha encore et l'espace d'un battement de cils, sa forme certes somptueuse mais illusoire au demeurant parut s'effriter, tel un mirage qu'un reflet projeté par l'astre solaire serait venu trahir dans son inexistence. Le Rêve était un menteur, un habile séducteur mais dans sa diablerie, il n'en demeurait pas moins une créature détenant de profondes convictions ainsi qu'un inconditionnel amour pour ceux qui l'avaient enfanté par la voie spirituelle. Le Faux Dragon, à nouveau recomposé et fidèle à cette illusion qu'il entretenait par volonté de plaire, s'approcha encore de son obsession du soir et lui livra les secrets que son vis-à-vis désirait tant voir. La gueule énorme s'ouvrit et au creux de cette dernière se dévoila un monde tout entier. Une brume fantasmée apparut, matérialisant dans l'esprit du Baron des visions d'un âge révolu, des images de dimensions abstraites qui n'avaient pas plus de substance que n'en avaient les idées et les fantaisies.
Vaenys put se faire témoin de ce que bien peu de mortels avaient eu l'occasion d'entrevoir. Il vit les fondements de l'irréalité, la naissance d'étoiles fantasmées que des corps célestes phénoménaux dévoraient dans des arabesques ardentes. Il vit des lueurs apparaître, jaillissant des ténèbres les plus insondables pour dévorer des voies stellaires aux couleurs imaginaires. Il vit des corps flottants, voguant au gré de l'expansion d'un univers si titanesque que sa simple perception pouvait pousser aux larmes. Il vit le Sekaï, la naissance du premier rêve d'un bambin découvrant à peine sa propre conscience et le dernier songe d'un vieillard à l'existence trop remplie. L'espace d'un instant, le Baron eut l'impression d'être omniscient, absolu; divin.
La bouche du monstre ancestral se referma dans un murmure aux échos fantomatiques et les deux voix du Démon, aussitôt, se firent entendre :
"Je t'offre en cette mythique soirée le spectacle d'un autre plan. Je te fais don de visions que les Hommes pensent déraisonnables et qui pourtant fondent d'innombrables aspects de ta réalité. Voilà mon monde, Vaenys Draknys, voilà l'essence de ce qui m'a vu naître."
Les hallucinations impensables se turent les unes après les autres, ne devenant en un rien de temps que de vagues souvenirs voguant sur les flots d'interrogations plus pressantes, de questionnements plus légitimes. Grisé par la perspective d'obtenir les secrets pour lesquels il s'était rendu ici en ce jour, Rêve se métamorphosa une fois encore en s'abaissant au niveau du Baron. Alors que sa tête reptilienne s'abaissait doucement, son plumage épais perdit en volume, se resserrant sur lui-même dans une douce contraction tandis que ses membres s'affinaient eux aussi.
En l'espace de quelques secondes, tous les oiseaux posés sur ses ailes majestueuses s'éparpillèrent en chuintant et lorsqu'enfin la transformation se fit presque convaincante, le Voyageur ne fut plus le symbole d'un Empire dévoreur mais belle et bien une curieuse parodie du joyau animant les maigres espoirs du prince déchu. Portant en ses mains une orbe aux propriétés magiques phénoménales, l'être ancestral appliqua une pression qui fit exploser l'artefact et la puissance que contenait l'objet mystérieux s'insinua en lui alors que sa métamorphose trouvait sa véritable conclusion.
Une silhouette féminine, des traits voluptueux et une royale présence que tous reconnaissaient entre mille. Plus précieuse encore que ne l'était l'héritage d'un royaume éteint et ressuscité dans les flammes, plus belle encore qu'un passé révolu mais vivide dans la mémoire du Baron; Rêve avait choisi en cette si particulière occasion d'apparaître sous les traits d'Ayshara Ryssen en personne. Infiniment plus pale que l'originale, le Démon avait conservé malgré ses indéniables talents une paire de prunelles de jais ainsi que des doigts charbonneux témoignant de sa sinistre nature.
Avec un émoi feint, le Démon se fendit d'un sourire emprunté aux rêveries d'un autre et posa sur les joues du Vosdraak des mains aussi familières que méconnaissables. Les lèvres de l'impératrice répliquée avec tant de soin s'ouvrirent et dans un murmure, Rêve dit :
"Ferme les yeux, Vaenys Draknys. Fais moi visiter ton palais intérieur. Guide moi au travers de tes pensées, fais moi traverser les vestiges de ta douloureuse histoire. Montre moi, Prince, ce que l'on t'a arraché."
Saturé d'une magie sauvage qu'alimentaient les prières de ses fidèles, le Voyageur usa comme il en avait coutume d'un savant mélange de lecture spirituelle, d'illusions et de magie soporifique. Lorsque Vaenys reprit conscience de son corps, ce fut dans un rêve éveillé qu'il contrôlait selon ses envies et désirs. Il se découvrit au beau milieu d'un monde sans frontière, parfaitement vide et immaculé, aux côtés de cette fausse sœur, cette vision altérée du Démon aux innombrables visages. Contre toute attente, il réalisa qu'il tenait la main de cette dernière. Avec douceur, la voix d'Ayshara lui parvint de la bouche du Voyageur :
"Je dois voir cette trahison que tu as subi, Vaenys. Si le poids du passé est trop lourd à porter, lâche ma main et tu reprendras tes esprits, je t'en fais la promesse. Tu as ici le plein pouvoir, tu es maître de tes souvenirs. Je ne t'accompagnerai que là où tu daigneras m'amener."
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Souvenirs déchirés
Feat. Rêve
Il fallut deux cents longues années d’existence au prince déchu pour enfin entrevoir les facettes d’un tout autre plan de la réalité, un pan de l’irréel que le démon lui faisant face eût la bonté de lui montrer. Cette impression d’être une divinité grâce à sa race extrêmement rare fut soudainement devenue réalité, il était omniscient, il voyait ce que bon nombre d’autres êtres virent en leur rêve. La naissance de l’entité démoniaque se trouvant face à lui, son royaume dont il était le prince déchu, le Songe. Le premier rêve se matérialisait devant ses propres yeux, une vision de ce qu’était la véritable nature du faux-dragon apparut quelques instants plus tôt, face au Vosdraak. La voix difforme, à la fois féminine et masculine de la créature démoniaque résonna dans l’inconscient du prince déchu du Reike. « C’est magnifique. » Des mots pouvant paraître simples et pourtant, ils avaient une grande signification lorsque ces derniers s’échappèrent d’entre les douces lèvres du Vosdraak. Ce dernier, pensant être supérieur à tout être, n’avait que très rarement l’occasion de faire de tels compliments. « Le Songe. » Des mots prononcés d’une voix aussi douce que le prince déchu se trouvait magnifique. Il était en plein rêve.
Petit à petit, les hallucinations naissantes devant les prunelles améthystes du prince déchu du Reike moururent aussitôt, ne laissant à ce dernier que de vagues souvenirs de leur existence. Devant lui, son interlocuteur changea une nouvelle fois d’apparence, s’abaissant au niveau de sa personne. La faune locale s’étant réfugiée sur ses plumes immaculées se dispersa dans un épais brouillard sombre, mélangeant battements d’ailes et cris stridents. Le spectacle s’offrant au Vosdraak le laissa sans voix, ses améthystes grandes ouvertes, alors qu’il fût ébahi. Doucement, l’épaisse brume sombre composée d’animaux se dissipa, laissant place à un grand vide blanc, alors que devant Vaenys se métamorphosa encore l’entité démoniaque, qui faisait éclater une orbe de lumière entre ses mains. Ainsi, Rêve prit une apparence rappelant bon nombre de souvenirs au prince déchu, bon comme mauvais. Seulement, elle apparaissait bien plus pâle que la réelle impératrice reikoise, en plus de cela, ses prunelles étaient d’un noir profond, sans la moindre trace de lumière. Malgré ces quelques différences, Vaenys trouva le moyen de l’observer d’un œil affûté, trouvant une certaine plaisance à l’observation de sa sœur. Elle était différente, mais tout de même extrêmement ravissante, possédant un regard aussi noir de la nuit.
Doucement, Vaenys sentit les mains glaciales de l’entité démoniaque venir se poser sur ses tendres joues. Sur le visage de l’impératrice reikoise se dessinait un large sourire inhabituel, tandis que la voix déformée du démon s’échappa d’entre ses douces lèvres. Vaenys obéit, tenant désormais la main de sa petite sœur, il s’efforça de visualiser le palais royal d’Ikusa, celui qui lui revint de droit, celui qui autrefois, était sa demeure, durant près de deux siècles. Des souvenirs pouvant être douloureux pour le prince du Reike certes, mais lui-même le savait, le jeu en valait la chandelle. Après quelques légères secondes de concentration, le prince du Reike ouvrit tendrement les yeux, laissant ses paupières battre à quelques reprises, éblouies par cette lumière perçante. Vaenys Draknys était enfin de retour chez lui, au palais impérial d’Ikusa. Il ne prit pas le temps d’observer instantanément en détail son environnement, il préféra d’abord suivre la douce voix de la princesse Ayshara. De ce fait, il baissa légèrement et fixa les perles de sa petite sœur. D’entre ses lèvres, il laissa ces quelques mots s’échapper, avec une douceur sans pareille. « Allons-y, Rêve. Viens avec moi, suis-moi dans les limbes de mes souvenirs. Je vais te montrer ce qui m’a fait, du jour au lendemain, devenir un simple vagabond, n’ayant plus de foyer. Je vais te montrer différent pan de ma vie, de cette vie de prince, d’être adulé tel un dieu. Suis-moi. » déclara-t-il, laissant un léger sourire illuminé son si doux visage.
Émergeant à peine de ce délicieux voyage, le prince déchu n’entendit d’abord que les cliquetis de l’horloge se trouvant dans ses appartements. En premier lieu, Vaenys décida de faire visiter sa chambre, son refuge, son domaine, à l’entité démoniaque s’étant emparée des traits de sa petite sœur. Les améthystes du Baron se baladèrent tendrement, analysant en détail cet espace qui était le sien. Son majestueux lit, d’une taille surdimensionnée, son bureau, celui sur lequel il élaborait la plupart de ses plans vicieux. Une immense bibliothèque comportant à l’intérieur bon nombre de récits sur les héros du Reike. Plus jeune, Vaenys le pensait, il aurait, lui aussi, un jour le droit à un récit personnel. Malheureusement, ce fut bien le cas, mais point comme il se l’imaginait. Entreprenant une lente marche vers le centre de la pièce, laissant derrière lui l’entité démonique, Vaenys continua de contempler ce lieu qui lui était si cher. « Ici, Rêve, nous nous trouvons chez moi. J’étais le maître en ces lieux. Même mes parents n’y avaient aucune autorité. Un espace dans lequel je me sentais bien. » Le prince déchu continua sa lente marche, allant jusqu’à son bureau, sur lequel était posé un livre, son journal. Il eut à peine le temps de lire la date de la dernière page en cours d’écriture, qu’il comprît immédiatement à quelle période il s’était rendu.
Soudain, la majestueuse porte faite de bois noble de sa chambre s’ouvrit brusquement, dans un grincement de bois léger, le prince déchu se retourna en sa direction. Il fut surpris de voir entrer en ces lieux, Vaenys Draknys, vêtu d’une longue tunique blanche, arborant sur elle de fins traits dorés. Sa propre tunique de prince du Reike. En l’instant, le prince déchu voyait son reflet du passé, celui qu’il fût durant une autre vie. Un regard noir se porta sur l’actuel prince du Reike, qui vint s’asseoir devant son bureau, pour reprendre l’écriture de son journal, qui avait été mise en pause par un événement marquant le tournant de son histoire. Le prince déchu s’approcha de nouveau de l’entité démoniaque, et se posta à ses côtés. Puis, dans un léger mouvement, il indiqua d’un signe de la tête le bureau du prince. « Regarde, Rêve. Devant toi se déroule le tournant de ma vie, l’événement qui a fait que je suis devenu cet homme, l’homme que tu as à côté de toi. Laisse donc cette projection de ma personne te l’expliquer. » De simples mots, alors que la projection de Vaenys se mit à lire ce qu’il vint d’écrire sur son journal.
Une voix déformée elle aussi, ressemblant exactement à celle du prince déchu, mais d’un timbre légèrement plus doux. « Ayshara Draknys, tel est le nom de la chose que vient de mettre au monde ma chère mère. Voici une année que Père essaie de me faire comprendre la véritable nature cette créature. Elle est ma future épouse, celle qui, à mes côtés, gouvernera le vaste royaume du Reike. Elle sera la mère de mes enfants qui, eux, tout comme moi, seront les futurs monarques du Reike. Telle est l’histoire de notre Dynastie, la divine lignée des Draknys, condamnée à se reproduire entre eux. Cela peut sembler étrange mais, c’est ainsi que sont les choses depuis cinq millénaires. Seulement, je n’ai pas choisi de vivre cette vie, j’y suis contraint. Je n’ai pas la moindre envie de vivre cette vie de roi, de m’asseoir sur ce trône. Mon destin se trouve ailleurs, dans les limbes de la capitale, du royaume et bientôt je l’espère, du Sekai tout entier. Je suis déjà un Roi et, personne ne peut m’empêcher d’étendre ce royaume que j’ai créé de mes propres mains. Je suis le maître de mon destin et, j’écrirai moi-même ma propre histoire, celle du valeureux Roi Vaenys Draknys, maître de ce misérable monde. »
CENDRESPetit à petit, les hallucinations naissantes devant les prunelles améthystes du prince déchu du Reike moururent aussitôt, ne laissant à ce dernier que de vagues souvenirs de leur existence. Devant lui, son interlocuteur changea une nouvelle fois d’apparence, s’abaissant au niveau de sa personne. La faune locale s’étant réfugiée sur ses plumes immaculées se dispersa dans un épais brouillard sombre, mélangeant battements d’ailes et cris stridents. Le spectacle s’offrant au Vosdraak le laissa sans voix, ses améthystes grandes ouvertes, alors qu’il fût ébahi. Doucement, l’épaisse brume sombre composée d’animaux se dissipa, laissant place à un grand vide blanc, alors que devant Vaenys se métamorphosa encore l’entité démoniaque, qui faisait éclater une orbe de lumière entre ses mains. Ainsi, Rêve prit une apparence rappelant bon nombre de souvenirs au prince déchu, bon comme mauvais. Seulement, elle apparaissait bien plus pâle que la réelle impératrice reikoise, en plus de cela, ses prunelles étaient d’un noir profond, sans la moindre trace de lumière. Malgré ces quelques différences, Vaenys trouva le moyen de l’observer d’un œil affûté, trouvant une certaine plaisance à l’observation de sa sœur. Elle était différente, mais tout de même extrêmement ravissante, possédant un regard aussi noir de la nuit.
Doucement, Vaenys sentit les mains glaciales de l’entité démoniaque venir se poser sur ses tendres joues. Sur le visage de l’impératrice reikoise se dessinait un large sourire inhabituel, tandis que la voix déformée du démon s’échappa d’entre ses douces lèvres. Vaenys obéit, tenant désormais la main de sa petite sœur, il s’efforça de visualiser le palais royal d’Ikusa, celui qui lui revint de droit, celui qui autrefois, était sa demeure, durant près de deux siècles. Des souvenirs pouvant être douloureux pour le prince du Reike certes, mais lui-même le savait, le jeu en valait la chandelle. Après quelques légères secondes de concentration, le prince du Reike ouvrit tendrement les yeux, laissant ses paupières battre à quelques reprises, éblouies par cette lumière perçante. Vaenys Draknys était enfin de retour chez lui, au palais impérial d’Ikusa. Il ne prit pas le temps d’observer instantanément en détail son environnement, il préféra d’abord suivre la douce voix de la princesse Ayshara. De ce fait, il baissa légèrement et fixa les perles de sa petite sœur. D’entre ses lèvres, il laissa ces quelques mots s’échapper, avec une douceur sans pareille. « Allons-y, Rêve. Viens avec moi, suis-moi dans les limbes de mes souvenirs. Je vais te montrer ce qui m’a fait, du jour au lendemain, devenir un simple vagabond, n’ayant plus de foyer. Je vais te montrer différent pan de ma vie, de cette vie de prince, d’être adulé tel un dieu. Suis-moi. » déclara-t-il, laissant un léger sourire illuminé son si doux visage.
Émergeant à peine de ce délicieux voyage, le prince déchu n’entendit d’abord que les cliquetis de l’horloge se trouvant dans ses appartements. En premier lieu, Vaenys décida de faire visiter sa chambre, son refuge, son domaine, à l’entité démoniaque s’étant emparée des traits de sa petite sœur. Les améthystes du Baron se baladèrent tendrement, analysant en détail cet espace qui était le sien. Son majestueux lit, d’une taille surdimensionnée, son bureau, celui sur lequel il élaborait la plupart de ses plans vicieux. Une immense bibliothèque comportant à l’intérieur bon nombre de récits sur les héros du Reike. Plus jeune, Vaenys le pensait, il aurait, lui aussi, un jour le droit à un récit personnel. Malheureusement, ce fut bien le cas, mais point comme il se l’imaginait. Entreprenant une lente marche vers le centre de la pièce, laissant derrière lui l’entité démonique, Vaenys continua de contempler ce lieu qui lui était si cher. « Ici, Rêve, nous nous trouvons chez moi. J’étais le maître en ces lieux. Même mes parents n’y avaient aucune autorité. Un espace dans lequel je me sentais bien. » Le prince déchu continua sa lente marche, allant jusqu’à son bureau, sur lequel était posé un livre, son journal. Il eut à peine le temps de lire la date de la dernière page en cours d’écriture, qu’il comprît immédiatement à quelle période il s’était rendu.
Soudain, la majestueuse porte faite de bois noble de sa chambre s’ouvrit brusquement, dans un grincement de bois léger, le prince déchu se retourna en sa direction. Il fut surpris de voir entrer en ces lieux, Vaenys Draknys, vêtu d’une longue tunique blanche, arborant sur elle de fins traits dorés. Sa propre tunique de prince du Reike. En l’instant, le prince déchu voyait son reflet du passé, celui qu’il fût durant une autre vie. Un regard noir se porta sur l’actuel prince du Reike, qui vint s’asseoir devant son bureau, pour reprendre l’écriture de son journal, qui avait été mise en pause par un événement marquant le tournant de son histoire. Le prince déchu s’approcha de nouveau de l’entité démoniaque, et se posta à ses côtés. Puis, dans un léger mouvement, il indiqua d’un signe de la tête le bureau du prince. « Regarde, Rêve. Devant toi se déroule le tournant de ma vie, l’événement qui a fait que je suis devenu cet homme, l’homme que tu as à côté de toi. Laisse donc cette projection de ma personne te l’expliquer. » De simples mots, alors que la projection de Vaenys se mit à lire ce qu’il vint d’écrire sur son journal.
Une voix déformée elle aussi, ressemblant exactement à celle du prince déchu, mais d’un timbre légèrement plus doux. « Ayshara Draknys, tel est le nom de la chose que vient de mettre au monde ma chère mère. Voici une année que Père essaie de me faire comprendre la véritable nature cette créature. Elle est ma future épouse, celle qui, à mes côtés, gouvernera le vaste royaume du Reike. Elle sera la mère de mes enfants qui, eux, tout comme moi, seront les futurs monarques du Reike. Telle est l’histoire de notre Dynastie, la divine lignée des Draknys, condamnée à se reproduire entre eux. Cela peut sembler étrange mais, c’est ainsi que sont les choses depuis cinq millénaires. Seulement, je n’ai pas choisi de vivre cette vie, j’y suis contraint. Je n’ai pas la moindre envie de vivre cette vie de roi, de m’asseoir sur ce trône. Mon destin se trouve ailleurs, dans les limbes de la capitale, du royaume et bientôt je l’espère, du Sekai tout entier. Je suis déjà un Roi et, personne ne peut m’empêcher d’étendre ce royaume que j’ai créé de mes propres mains. Je suis le maître de mon destin et, j’écrirai moi-même ma propre histoire, celle du valeureux Roi Vaenys Draknys, maître de ce misérable monde. »
Citoyen du monde
Rêve
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crédits : 294
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Observant le passé à travers les yeux de celui qui lui avait ouvert ses souvenirs, Rêve ressentait de par sa diabolique empathie chaque changement dans les inflexions éthérées de Vaenys ainsi que des mémoires fugaces qu'ils croisaient sur leur route commune. Silencieux, il conservait ce sourire enjôleur en arborant des traits qui n'étaient pas les siens et se laissait porter par les flots indomptables d'un passé révolu. Le Baron semblait demeurer de marbre face à ce spectacle tumultueux mais le Démon savait d'expérience que peu de créatures pensantes étaient capables de se dissocier entièrement des tourments nés de leurs afflictions. En conséquence, la main fantasmée d'Ayshara enserra un peu plus fort celle du prince ténébreux
S'attardant sur les détails qu'occultaient sans nécessairement le vouloir son hôte, Rêve inspectait non sans précaution les éléments que les souvenirs effrités de Vaenys avaient effrité au fil du temps. Dans ce monde onirique né de pensées, d'espoirs et de frustrations poignantes, il y avait parmi les vestiges mémoriels des clés habilement dissimulées, des leviers dont pouvait user la créature chimérique afin de faire plier l'inébranlable volonté impériale. Conquérant par essence, le monstre fantasmagorique voyait dans ce palais ancien des armes perdues sur lesquelles, enfin, il parvenait à mettre ses griffes.
Dans une bien curieuse manœuvre, Rêve cessa son analyse des lieux et vint affectueusement se rapprocher de Vaenys lorsque son discours s'acheva. Au plus près du pale visage du Baron, la chimère aux mille visages se plaqua contre le bras de son vis-à-vis et lui offrit une radieuse risette. Les fantaisies pleines de grandeur de Vaenys constituaient pour le maître des songes un absolu délice et en dépit de ses besoins initiaux, il développait comme à son habitude un intérêt croissant pour ceux et celles qui acceptaient de livrer une part de leur psyché pour satisfaire sa curiosité insatiable. La voix d'Ayshara, volée aux esprits d'autres Hommes, se fit entendre :
"Roi tu es, et roi tu resteras, Vaenys Draknys. J'ai accompagné par le passé d'innombrables empereurs en devenir et je sais reconnaître quand je la vois la grandeur d'un être. Sois digne de cette mission que tu t'es attribué."
Le monstre ancestral s'éloigna un peu de son interlocuteur sans pour autant lâcher sa main, ce afin de maintenir ce lien fragile qui les reliait spirituellement. Guidant Vaenys sur le côté, il lui montra sans insistance une partie de son domaine intérieur qu'il semblait avoir occulté. La projection de Vaenys vint s'éteindre dans un nuage de sable et les deux voyageurs astraux se tournèrent vers un couloir qui n'était pas là quelques instants plus tôt. Empli d'une insondable noirceur, le tunnel creusé dans l'esprit du Baron menait sans doute à des cauchemars indicibles. De sa dextre libre, Rêve pointa doucement l'infernale manifestation ténébreuse dans laquelle se détaillèrent peu à peu les silhouettes basses de loups errant, puis il lança :
"Consens tu à m'offrir cette part aussi, Prince ?"
Les prunelles d'améthyste croisèrent celles du Baron et un silence pesant s'installa.
S'attardant sur les détails qu'occultaient sans nécessairement le vouloir son hôte, Rêve inspectait non sans précaution les éléments que les souvenirs effrités de Vaenys avaient effrité au fil du temps. Dans ce monde onirique né de pensées, d'espoirs et de frustrations poignantes, il y avait parmi les vestiges mémoriels des clés habilement dissimulées, des leviers dont pouvait user la créature chimérique afin de faire plier l'inébranlable volonté impériale. Conquérant par essence, le monstre fantasmagorique voyait dans ce palais ancien des armes perdues sur lesquelles, enfin, il parvenait à mettre ses griffes.
Dans une bien curieuse manœuvre, Rêve cessa son analyse des lieux et vint affectueusement se rapprocher de Vaenys lorsque son discours s'acheva. Au plus près du pale visage du Baron, la chimère aux mille visages se plaqua contre le bras de son vis-à-vis et lui offrit une radieuse risette. Les fantaisies pleines de grandeur de Vaenys constituaient pour le maître des songes un absolu délice et en dépit de ses besoins initiaux, il développait comme à son habitude un intérêt croissant pour ceux et celles qui acceptaient de livrer une part de leur psyché pour satisfaire sa curiosité insatiable. La voix d'Ayshara, volée aux esprits d'autres Hommes, se fit entendre :
"Roi tu es, et roi tu resteras, Vaenys Draknys. J'ai accompagné par le passé d'innombrables empereurs en devenir et je sais reconnaître quand je la vois la grandeur d'un être. Sois digne de cette mission que tu t'es attribué."
Le monstre ancestral s'éloigna un peu de son interlocuteur sans pour autant lâcher sa main, ce afin de maintenir ce lien fragile qui les reliait spirituellement. Guidant Vaenys sur le côté, il lui montra sans insistance une partie de son domaine intérieur qu'il semblait avoir occulté. La projection de Vaenys vint s'éteindre dans un nuage de sable et les deux voyageurs astraux se tournèrent vers un couloir qui n'était pas là quelques instants plus tôt. Empli d'une insondable noirceur, le tunnel creusé dans l'esprit du Baron menait sans doute à des cauchemars indicibles. De sa dextre libre, Rêve pointa doucement l'infernale manifestation ténébreuse dans laquelle se détaillèrent peu à peu les silhouettes basses de loups errant, puis il lança :
"Consens tu à m'offrir cette part aussi, Prince ?"
Les prunelles d'améthyste croisèrent celles du Baron et un silence pesant s'installa.
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Souvenirs déchirés
Feat. Rêve
Digne… Vaenys pensait l’être, sans le moindre doute. Pour lui, il était le seul à pouvoir régner d’une main de maître sur le Reike. Tensai, lui, le mènera indéniablement à sa perte et, cela, le prince déchu le savait. À vrai dire, il n’attendait que cela, car, de toute façon, il le savait aussi, les Vosdraak avait une longévité naturelle plus élevée que celle des Drakyns. Il lui suffirait simplement d’évincer Draknys Ryssen de l’équation, afin que ce trône lui revînt de droit. Mais, pour l’instant, il avait d’autres occupations, d’autres projets, comme la Pègre républicaine ou encore, trouver un moyen de retirer cet ignoble tatouage qu’il arborât sur son torse, cette marque d’appartenance à une Nation qui le rejette. Alors oui, Vaenys était digne, mais il ne voulait pas de ce trône, pour l’instant.
Le prince déchu sentit la présence l’accompagnant, la silhouette de sa précieuse sœur, s’éloigner petit à petit, alors que son regard lui, était toujours rivé sur sa projection. Des souvenirs, voilà ce qu’ils étaient. Et, accompagné de cette entité démoniaque, il allait en redécouvrir, des souvenirs, parfois même des souvenirs douloureux qu’il eût préféré enfouir au fond de sa mémoire. Mais, le jeu en valait la chandelle, si d’aventure le démon tint parole.
Les améthystes du Vosdraak suivirent la main de l’entité démoniaque ayant pris l’apparence de l’impératrice. Du bout de ses doigts noirs, elle pointa un tunnel sombre, où la visibilité est quasiment inexistante à l’intérieur. Visiblement, Vaenys ne contrôlait point cette apparition, il ne savait pas ce qu’il s’y trouvait, même si le dégoût l’envahissait rien que d’y penser. Dans son regard pouvait se lire non pas la peur, mais la crainte, la crainte de revivre cette scène. Du tunnel ressortait quelques nuages sableux et, de faibles rayons solaires parvenaient à se frayer un chemin dans les ténèbres. Le visage du Baron, dont quelques rayons venaient caresser sa peau pâle, restait de marbre, tandis que ses lèvres s’entrouvrirent doucement, pour laisser sa délicate voix s’échapper, à la rencontre du Voyageur. La poigne qu’il exerçait sur la main de la fausse impératrice se renforçait. « Oui, je le consens, allons-y, tout de suite. » déclara-t-il, se mettant en marche.
Ses pas aussi légers que la brise du vent soulevaient peu à peu son environnement. La pièce ressemblant à son bureau d’antan, devint sableuse. Tout ce qui le caractérisait autrefois fondait à vue d’œil, balayé par une bourrasque venant de l’autre côté du tunnel vers lequel il marchait, en compagnie de l’entité démoniaque, du Voyageur.
Rapidement, les pas du Baron l’emmenèrent vers le tunnel, devant ce voile sombre dont seulement quelques rayons solaires parvinrent à se frayer un chemin. Les améthystes du Vosdraak se tournèrent en direction du démon, puis, aucune expression n’apparut sur son doux visage, seulement un étrange sentiment pouvait se lire dans les yeux. Des sons émanaient de l’autre côté du voile, des cris pour certains, des pleurs pour d’autres. Ce que le prince déchu souhaitait montrer aujourd’hui à son interlocuteur était certainement la pire décision qu’il prit de toute sa vie, celle qui lui avait valu sa réputation, le jour où il vendit sa sœur à l’ennemi, au barbare, à l’envahisseur.
Le prince déchu prit une grande inspiration, puis, sans plus attendre, il passa le voile obscur. Les rayons le l’astre meurtrier fouettaient sa délicate peau, si bien qu’il dût porter sa main libre devant son visage et ses yeux pour ne pas finir aveuglé. Puis, après quelques secondes, ses améthystes purent scruter la scène se déroulant devant lui. Des fuyards, semblant s’éloigner de la cité d’Ikusa, en proie aux flammes. Ce jour fatidique où le Roi Barbare eût pénétré dans la cité.
Devant le regard des deux protagonistes se déroulait ce moment, où Vaenys, pour la première fois de sa vie, montra ses sentiments envers sa petite sœur, Ayshara. Des haut-le-cœur, des vomissements, par la simple vision d’une petite fille au regard hagard, remémorant certains souvenirs au prince déchu. Il se devait d’aller secourir sa sœur, alors, il monta sur son cheval. Les prunelles de Vaenys vinrent capter le regard de l’entité démoniaque, puis, ses lèvres s’entrouvrirent délicatement. « Ce moment a marqué un tournant dans ma vie. C’est la seule fois où j’ai fait passer le bien de quelqu’un d’autre avant le mien. En l’instant, je le savais, je risquerais ma vie pour aller sauver celle de ma petite sœur. » Des paroles, flottant dans le vent, avant qu’à côté du prince déchu, un nouveau tunnel ne s’ouvrit. La projection de Vaenys se mit au galop, se dirigeant en direction de la capitale. « Veux-tu découvrir ce qu’il s’est réellement passé, ce jour-là ? » demanda-t-il, à l’intention de Rêve.
CENDRESLe prince déchu sentit la présence l’accompagnant, la silhouette de sa précieuse sœur, s’éloigner petit à petit, alors que son regard lui, était toujours rivé sur sa projection. Des souvenirs, voilà ce qu’ils étaient. Et, accompagné de cette entité démoniaque, il allait en redécouvrir, des souvenirs, parfois même des souvenirs douloureux qu’il eût préféré enfouir au fond de sa mémoire. Mais, le jeu en valait la chandelle, si d’aventure le démon tint parole.
Les améthystes du Vosdraak suivirent la main de l’entité démoniaque ayant pris l’apparence de l’impératrice. Du bout de ses doigts noirs, elle pointa un tunnel sombre, où la visibilité est quasiment inexistante à l’intérieur. Visiblement, Vaenys ne contrôlait point cette apparition, il ne savait pas ce qu’il s’y trouvait, même si le dégoût l’envahissait rien que d’y penser. Dans son regard pouvait se lire non pas la peur, mais la crainte, la crainte de revivre cette scène. Du tunnel ressortait quelques nuages sableux et, de faibles rayons solaires parvenaient à se frayer un chemin dans les ténèbres. Le visage du Baron, dont quelques rayons venaient caresser sa peau pâle, restait de marbre, tandis que ses lèvres s’entrouvrirent doucement, pour laisser sa délicate voix s’échapper, à la rencontre du Voyageur. La poigne qu’il exerçait sur la main de la fausse impératrice se renforçait. « Oui, je le consens, allons-y, tout de suite. » déclara-t-il, se mettant en marche.
Ses pas aussi légers que la brise du vent soulevaient peu à peu son environnement. La pièce ressemblant à son bureau d’antan, devint sableuse. Tout ce qui le caractérisait autrefois fondait à vue d’œil, balayé par une bourrasque venant de l’autre côté du tunnel vers lequel il marchait, en compagnie de l’entité démoniaque, du Voyageur.
Rapidement, les pas du Baron l’emmenèrent vers le tunnel, devant ce voile sombre dont seulement quelques rayons solaires parvinrent à se frayer un chemin. Les améthystes du Vosdraak se tournèrent en direction du démon, puis, aucune expression n’apparut sur son doux visage, seulement un étrange sentiment pouvait se lire dans les yeux. Des sons émanaient de l’autre côté du voile, des cris pour certains, des pleurs pour d’autres. Ce que le prince déchu souhaitait montrer aujourd’hui à son interlocuteur était certainement la pire décision qu’il prit de toute sa vie, celle qui lui avait valu sa réputation, le jour où il vendit sa sœur à l’ennemi, au barbare, à l’envahisseur.
Le prince déchu prit une grande inspiration, puis, sans plus attendre, il passa le voile obscur. Les rayons le l’astre meurtrier fouettaient sa délicate peau, si bien qu’il dût porter sa main libre devant son visage et ses yeux pour ne pas finir aveuglé. Puis, après quelques secondes, ses améthystes purent scruter la scène se déroulant devant lui. Des fuyards, semblant s’éloigner de la cité d’Ikusa, en proie aux flammes. Ce jour fatidique où le Roi Barbare eût pénétré dans la cité.
- Extrait de la fiche:
- Le convoi royal arriva à la tête du défilé de déserteur, des hommes et femmes de la garde royale en étaient à la tête. L’arrivée de la calèche stoppa net les fuyards, s’interrogeant sur la présence d’un membre de la famille royale ici. Vaenys descendit de son carrosse, regardant de haut toutes les piètres vies qui s’offraient à lui. Il regarda avec mépris les militaires.
« Vous avez déserté la ville, vous qui aviez juré de protéger la famille royale contre toute menace. Vous n’êtes que des incapables, je devrais vous tuer. Par votre faute, ma famille est vouée à disparaître. » annonça-t-il, lançant un regard noir sur les individus. « Et vous escortez toutes ces misérables vies, elles seraient bien mieux à la capitale, à se sacrifier pour défendre leur roi, que dis-je ? Leur dieu. » conclu-t-il.
« Votre altesse, nous… » rétorqua un garde, interrompu par le divin être lui faisant face.
« Silence vermine ! J’ai été obligé de fuir par votre faute à tous, votre incompétence a mené le Reike à sa perte. Vous devriez tous mourir pour cet affront. La chute de la plus grande nation du monde n’est due qu’aux pathétiques vies qui la peuplent. » s’écria-t-il, montrant tout son dégoût envers le peuple fuyard d’Ikusa. « Je suis cependant bien moins sévère que mon père ne l’était. Je vais vous laisser la vie sauve, et vous escortez jusqu’à Kyouji. » annonça-t-il, esquissant un sourire malsain. Il avait un plan derrière la tête, il restait une présence divine aux yeux des citoyens du Reike. Peut-être allait-il accepter de le suivre et de le servir s’il se montrait clément envers eux.
Vaenys remontait la file, parcourant toutes les pathétiques vies de ses yeux mauves, les intimidants toutes une à une de par sa grande taille et sa beauté évanescente. Cependant, ses yeux se posèrent sur une petite gamine, seule, le regard hagard. Elle ne semblait pas avoir de parents, ni de fratrie, aucune famille. Elle devait certainement être accompagnée par son grand-père, qui perdit certainement sa vie durant la fuite. Sa robe de chambre était en lambeau, ses pieds nus ensanglantés par des heures de marche, rongé par le sable granuleux. Cette enfant lui rappelait sa jeune sœur, Ayshara, qu’il avait lâchement abandonné au palais, lui promettant un funeste destin.
Il fut pris d’un haut le cœur, une crise de panique totalement incontrôlable. Il vomissait toutes ses tripes, le nom d’Ayshara résonnait durant plusieurs minutes dans son esprit, il n’y avait plus qu’elle. Il hurlait de douleur, ayant l’impression qu’on le torturait mentalement. Pour la première fois de sa longue existence, Vaenys Draknys ressentait des remords, et encore plus, il se montrait capable d’aimer une autre personne que lui-même.
La crise de panique s’estompa, il se saisit des rênes de l’étalon de plus rapide de son carrosse, sans dire un mot, sans regarder les pathétiques vies qu’il comptait s’approprier. En cet instant, rien n’avait d’importance, son esprit orienté sur un seul objectif, sa petite sœur Ayshara. Il se devait de la sauver, il ne pouvait se résoudre à la laisser périr aux mains de cette pourriture barbare se prenant pour un dragon.
Pour la première fois de sa longue vie, il avait ressenti des remords. Pour la première fois en cent soixante-douze ans, il se montrait altruiste. Pour la première fois de son existence, il mit sa propre vie en jeu pour en sauver une autre. Pour la première en dix-huit ans, dix-huit années qui lui paraissaient bien plus longue que les cent cinquante-quatre qui précédait la naissance de sa sœur, il montra réellement un signe d’amour envers Ayshara.
Devant le regard des deux protagonistes se déroulait ce moment, où Vaenys, pour la première fois de sa vie, montra ses sentiments envers sa petite sœur, Ayshara. Des haut-le-cœur, des vomissements, par la simple vision d’une petite fille au regard hagard, remémorant certains souvenirs au prince déchu. Il se devait d’aller secourir sa sœur, alors, il monta sur son cheval. Les prunelles de Vaenys vinrent capter le regard de l’entité démoniaque, puis, ses lèvres s’entrouvrirent délicatement. « Ce moment a marqué un tournant dans ma vie. C’est la seule fois où j’ai fait passer le bien de quelqu’un d’autre avant le mien. En l’instant, je le savais, je risquerais ma vie pour aller sauver celle de ma petite sœur. » Des paroles, flottant dans le vent, avant qu’à côté du prince déchu, un nouveau tunnel ne s’ouvrit. La projection de Vaenys se mit au galop, se dirigeant en direction de la capitale. « Veux-tu découvrir ce qu’il s’est réellement passé, ce jour-là ? » demanda-t-il, à l’intention de Rêve.
Citoyen du monde
Rêve
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Il y avait, dans le courage formidable du Prince face aux horreurs nichées dans son propre passé, un aspect fascinant qui lui conférait une aura au delà de celle de la plupart des mortels qu'avaient côtoyé le Démon des songes. Noyé dans la rancœur mais inébranlable dans sa quête de revanche, Vaenys était aussi grandiose que les rêveries des autres l'avaient décrit. S'imprégnant de l'histoire qui refaisait surface par l'esprit de celui qui l'avait vécue aux premières loges, le Démon ayant subtilisé les traits de l'Impératrice s'attardait parfois sur l'expression de son vis-à-vis, cherchant à déceler non pas les pièces manquantes d'un quelconque tableau, mais plutôt les éléments laissés pour compte, les failles émotionnelles maquillées sous la peinture.
La lueur éclatante de l'astre solaire s'était faite plus oppressante encore que les insondables ténèbres constituant le tunnel onirique. Pour l'avoir arpenté à de nombreuses reprises, Rêve reconnaissait le désert impérial et se remémorait, en l'apercevant, ses propres souvenirs. Il y avait croisé tant d'âmes errantes, il y avait vécu tant d'aventures. A travers les songes de ceux dont il parasitait le crâne lors de ses oniriques voyages, le Marchand de Sable avait distingué, derrière les blasons reikois, la misère du monde et la détresse profonde qui enserrait les cœurs des survivants.
Dans la vision, le Diable curieux se fit témoin des fêlures intérieures de l'héritier. Aussi venimeux qu'un scorpion des plaines brûlantes, il avait incombé aux siens les responsabilités de l'échec de sa famille face au conquérant dont les modestes origines n'avaient jamais constitué un véritable frein. Tensaï, l'Empereur Dragon, avait pourfendu bien des Hommes pour venir insérer son nom dans une lignée qui n'était pas la sienne. Le poids des regrets du Prince parvint au Démon au centuple et lorsque le désespoir fit surface en une bourrasque impitoyable, l'empathie surnaturelle de la créature onirique la frappa à tel point qu'elle dut chasser, de sa main libre, une larme d'encre qui s'écoulait sur sa joue de porcelaine. Ce conte abject, bien que lourd à porter, était à la hauteur de son appétit vorace.
"Si rude, si cruel. Ton destin est pavé d'obstacles colossaux."
La projection mémorielle de Vaenys disparut à cheval et les deux spectateurs, quant à eux, demeurèrent un instant immobile tandis qu'ils le suivaient du regard. Inutile de le prendre de vitesse, les souvenirs encore étant sous le contrôle de celui qui les avaient vécu. Lorsque le vrai Prince confia au Voyageur qu'il était prêt à offrir un autre chapitre de cette fable qui n'en était pas une, la main du Démon se resserra légèrement autour de celle du rêveur et, avec gentillesse, Rêve hocha la tête en offrant un indéchiffrable sourire à son vis-à-vis, avant de guider celui qu'il tenait par la main vers la nouvelle galerie d'ombre qui venait de se dessiner.
"Tu n'as rien perdu de ta noblesse. Montre moi, Prince, la sordide conclusion de cette histoire que les livres ne content pas comme il se doit."
Il n'y avait rien de plus froid que cette sinistre réalité. Rêve se mit en marche, toujours en tenant la dextre de Vaenys au creux de la sienne, comme pour lui apporter son indéfectible soutien au devant de ce qui les attendait. La chimère s'avança jusqu'au néant dont la noirceur absolue contrastait merveilleusement avec l'écrasante lumière désertique et lorsque les deux êtres s'enfoncèrent dans la galerie, le bruissement des chaudes bourrasques vint s'éteindre pour céder place à l'effroi suscité par des cris étranglés et des sanglots lointains. Le sable se sculpta, formant ça et là des tours immenses, vestiges des souvenirs entretenus par Vaenys lui-même. Ne s'attardant qu'à peine sur cette architecture naissante, Rêve tâcha de se montrer affable :
"Sache que je connais bien la valeur de cette offrande. Ton histoire est un trésor que je chérirai éternellement."
Ses mots étaient doux, tout autant que ce qui approchait était atroce.
La lueur éclatante de l'astre solaire s'était faite plus oppressante encore que les insondables ténèbres constituant le tunnel onirique. Pour l'avoir arpenté à de nombreuses reprises, Rêve reconnaissait le désert impérial et se remémorait, en l'apercevant, ses propres souvenirs. Il y avait croisé tant d'âmes errantes, il y avait vécu tant d'aventures. A travers les songes de ceux dont il parasitait le crâne lors de ses oniriques voyages, le Marchand de Sable avait distingué, derrière les blasons reikois, la misère du monde et la détresse profonde qui enserrait les cœurs des survivants.
Dans la vision, le Diable curieux se fit témoin des fêlures intérieures de l'héritier. Aussi venimeux qu'un scorpion des plaines brûlantes, il avait incombé aux siens les responsabilités de l'échec de sa famille face au conquérant dont les modestes origines n'avaient jamais constitué un véritable frein. Tensaï, l'Empereur Dragon, avait pourfendu bien des Hommes pour venir insérer son nom dans une lignée qui n'était pas la sienne. Le poids des regrets du Prince parvint au Démon au centuple et lorsque le désespoir fit surface en une bourrasque impitoyable, l'empathie surnaturelle de la créature onirique la frappa à tel point qu'elle dut chasser, de sa main libre, une larme d'encre qui s'écoulait sur sa joue de porcelaine. Ce conte abject, bien que lourd à porter, était à la hauteur de son appétit vorace.
"Si rude, si cruel. Ton destin est pavé d'obstacles colossaux."
La projection mémorielle de Vaenys disparut à cheval et les deux spectateurs, quant à eux, demeurèrent un instant immobile tandis qu'ils le suivaient du regard. Inutile de le prendre de vitesse, les souvenirs encore étant sous le contrôle de celui qui les avaient vécu. Lorsque le vrai Prince confia au Voyageur qu'il était prêt à offrir un autre chapitre de cette fable qui n'en était pas une, la main du Démon se resserra légèrement autour de celle du rêveur et, avec gentillesse, Rêve hocha la tête en offrant un indéchiffrable sourire à son vis-à-vis, avant de guider celui qu'il tenait par la main vers la nouvelle galerie d'ombre qui venait de se dessiner.
"Tu n'as rien perdu de ta noblesse. Montre moi, Prince, la sordide conclusion de cette histoire que les livres ne content pas comme il se doit."
Il n'y avait rien de plus froid que cette sinistre réalité. Rêve se mit en marche, toujours en tenant la dextre de Vaenys au creux de la sienne, comme pour lui apporter son indéfectible soutien au devant de ce qui les attendait. La chimère s'avança jusqu'au néant dont la noirceur absolue contrastait merveilleusement avec l'écrasante lumière désertique et lorsque les deux êtres s'enfoncèrent dans la galerie, le bruissement des chaudes bourrasques vint s'éteindre pour céder place à l'effroi suscité par des cris étranglés et des sanglots lointains. Le sable se sculpta, formant ça et là des tours immenses, vestiges des souvenirs entretenus par Vaenys lui-même. Ne s'attardant qu'à peine sur cette architecture naissante, Rêve tâcha de se montrer affable :
"Sache que je connais bien la valeur de cette offrande. Ton histoire est un trésor que je chérirai éternellement."
Ses mots étaient doux, tout autant que ce qui approchait était atroce.
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Le Prince déchu, dans sa gentillesse inhabituelle, était prêt à offrir tous les souvenirs pouvant mettre le démon des rêves de son côté, sans pour autant les trafiquer et les remanier pour lui mentir. Ce n’était pas une solution et, Vaenys lui-même n’était pas assez fou pour mentir à de telles entités. Enfin, si, il s’était bien joué de la titanide Zei de la sorte, mais, ce n’était pas pour les mêmes objectifs et surtout, il ne connaissait rien de son vis-à-vis. Mieux valait-il être honnête avec ce dernier, avec cette créature au plumage si particulier, ayant pris les traits de la resplendissante sœur de Vaenys, maintenant impératrice du Reike.
Toutefois, le Vosdraak rendait ce sourire à son interlocuteur, écoutant, non, épiant les moindres mots sortant de la bouche de la nouvelle forme du démon, toujours avec cette voix difforme, à la fois masculine et féminine. Il le savait, sa noblesse, malgré sa nouvelle vie, persistait. Et, au-delà de tout cela, il restait en contact avec bon nombre de nobles au travers le Reike, ceux qui, malgré tous les événements, gardait leur foi en la famille Draknys et voyait en Vaenys le sauveur du Reike. Même si cela ne l’intéressait point. Le peuple du Reike n’était pour lui qu’un simple pion dont il pouvait se jouer pour faire croître son pouvoir, pour étendre son empire souterrain, non seulement au-delà du désert séparant Kyouji de Taisen et de la capitale, mais aussi au-delà des frontières avec l’ancienne Shoumeï et la République.
Ses améthystes croisant celles de son vis-à-vis, dont une légère larme d’ancre coulait de ses yeux, vinrent s’ancrer dans ces derniers. Pas un sourire, non, rien, aucune expression ne se dessina sur le visage à la pâleur inhabituelle du Vosdraak, mais à la beauté surnaturelle. « Cette offrande est aussi un moyen pour moi de faire perdurer mon histoire. C’est… donnant-donnant, Rêve. » Il fit une légère pause, avant de faire un pas en direction de ce voile sombre qui venait de se dessiner devant eux, entouré de grains de sable d’or. « Suis-moi, je vais te montrer ce jour où je suis tombé de haut. Cet instant qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je ne peux l’oublier et, je veux que toi, démon, tu le vois de tes propres yeux. Je veux que tu t’en imprègnes. » Déclara-t-il, un léger sourire dessiné au coin des lèvres. Bien entendu, le Vosdraak ne détenait pas la stricte vérité et, ses souvenirs pouvaient très bien être différés de cette dernière, à cause du temps, mais aussi du traumatisme vécu en ce jour.
Et ainsi, le Vosdraak, accompagné de l’entité démoniaque, traversa ce léger voile d’énergie sombre. Devant lui, ses souvenirs se déformaient, tournant en un tourbillon de sable et d’énergie magique des ténèbres, avant de former le parvis du grand palais impérial d’Ikusa. Des années… Cela faisait des années que Vaenys ne fût pas revenu ici. Cinq longues années exactement, qu’il fût chassé de sa demeure, de sa maison, de sa ville natale. Seulement, aucune larme ne coula le long de ses joues, non, rien que du mépris, envers l’homme qui en était responsable, Tensai. De nouveau, le visage du Vosdraak tourna vers la matérialisation divine d’Ayshara. « Voici le Grand Palais d’Ikusa. Ma demeure. Suis-moi. » Fit-il, se mettant de nouveau en marche.
L’atmosphère était étrange, apocalyptique, la fumée des incendies rongeant la ville bloquant les rayons solaires. Le ciel cendreux était légèrement rougeâtre, accentuant la vision d’horreur. Et, sous ses pas se dessinais des traces de sang écarlate. Du haut des marches coulait un flot sanguinolant dont le visage des victimes de cette attaque pouvait se faire voir. Des souvenirs, tels étaient-ils. Une vision d’horreur, telle était leur essence. Les cris environnants faisaient frissonner le prince déchu, faisant perler la surface de sa peau, habituellement douce et lisse.
Une fois en haut de ces marches, le Vosdraak tourna la tête à droite, puis à gauche. « Regarde, Rêve. » De sa main libre, il pointa du doigt deux têtes, plantées sur un étendard arborant le blason de la famille Ryssen. L’expression se dessinant sur le visage des morts était horrible. « Ce sont mes parents, tués par le barbare qui siège désormais sur le trône de ma Nation. » Cracha-t-il, détournant cette fois-ci son regard améthyste droit devant lui.
Les immenses portes du palais s’ouvrirent, dévoilant derrière elles la silhouette de Tensai Ryssen, les bras croisés sur son torse. « Il est là. » Fit-il. Face à lui, les traits de Vaenys se matérialisa, dans un nouveau souvenir. Seulement, pour l’instant, ils étaient bien trop loin pour entendre quoi que ce soit. Alors, tout autour d’eux, le décor se figea, puis, les améthystes du prince déchu vinrent à la rencontre de celle de l’entité démoniaque. « Mes souvenirs sont encore très flous. Allons-y. » Ajouta-t-il.
Une fois suffisamment proches, les protagonistes entendirent la voix grave de Tensai résonner, avant que le décor ne disparût dans une nuée de sable brûlante. Désormais, ils étaient plongés dans le noir. Plus aucun son, non, plus rien. Vaenys ne savait plus où il se trouva. Et, des voix, douces, se mirent à résonner dans l’immense étendue de vide.
Toutefois, le Vosdraak rendait ce sourire à son interlocuteur, écoutant, non, épiant les moindres mots sortant de la bouche de la nouvelle forme du démon, toujours avec cette voix difforme, à la fois masculine et féminine. Il le savait, sa noblesse, malgré sa nouvelle vie, persistait. Et, au-delà de tout cela, il restait en contact avec bon nombre de nobles au travers le Reike, ceux qui, malgré tous les événements, gardait leur foi en la famille Draknys et voyait en Vaenys le sauveur du Reike. Même si cela ne l’intéressait point. Le peuple du Reike n’était pour lui qu’un simple pion dont il pouvait se jouer pour faire croître son pouvoir, pour étendre son empire souterrain, non seulement au-delà du désert séparant Kyouji de Taisen et de la capitale, mais aussi au-delà des frontières avec l’ancienne Shoumeï et la République.
Ses améthystes croisant celles de son vis-à-vis, dont une légère larme d’ancre coulait de ses yeux, vinrent s’ancrer dans ces derniers. Pas un sourire, non, rien, aucune expression ne se dessina sur le visage à la pâleur inhabituelle du Vosdraak, mais à la beauté surnaturelle. « Cette offrande est aussi un moyen pour moi de faire perdurer mon histoire. C’est… donnant-donnant, Rêve. » Il fit une légère pause, avant de faire un pas en direction de ce voile sombre qui venait de se dessiner devant eux, entouré de grains de sable d’or. « Suis-moi, je vais te montrer ce jour où je suis tombé de haut. Cet instant qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je ne peux l’oublier et, je veux que toi, démon, tu le vois de tes propres yeux. Je veux que tu t’en imprègnes. » Déclara-t-il, un léger sourire dessiné au coin des lèvres. Bien entendu, le Vosdraak ne détenait pas la stricte vérité et, ses souvenirs pouvaient très bien être différés de cette dernière, à cause du temps, mais aussi du traumatisme vécu en ce jour.
Et ainsi, le Vosdraak, accompagné de l’entité démoniaque, traversa ce léger voile d’énergie sombre. Devant lui, ses souvenirs se déformaient, tournant en un tourbillon de sable et d’énergie magique des ténèbres, avant de former le parvis du grand palais impérial d’Ikusa. Des années… Cela faisait des années que Vaenys ne fût pas revenu ici. Cinq longues années exactement, qu’il fût chassé de sa demeure, de sa maison, de sa ville natale. Seulement, aucune larme ne coula le long de ses joues, non, rien que du mépris, envers l’homme qui en était responsable, Tensai. De nouveau, le visage du Vosdraak tourna vers la matérialisation divine d’Ayshara. « Voici le Grand Palais d’Ikusa. Ma demeure. Suis-moi. » Fit-il, se mettant de nouveau en marche.
L’atmosphère était étrange, apocalyptique, la fumée des incendies rongeant la ville bloquant les rayons solaires. Le ciel cendreux était légèrement rougeâtre, accentuant la vision d’horreur. Et, sous ses pas se dessinais des traces de sang écarlate. Du haut des marches coulait un flot sanguinolant dont le visage des victimes de cette attaque pouvait se faire voir. Des souvenirs, tels étaient-ils. Une vision d’horreur, telle était leur essence. Les cris environnants faisaient frissonner le prince déchu, faisant perler la surface de sa peau, habituellement douce et lisse.
Une fois en haut de ces marches, le Vosdraak tourna la tête à droite, puis à gauche. « Regarde, Rêve. » De sa main libre, il pointa du doigt deux têtes, plantées sur un étendard arborant le blason de la famille Ryssen. L’expression se dessinant sur le visage des morts était horrible. « Ce sont mes parents, tués par le barbare qui siège désormais sur le trône de ma Nation. » Cracha-t-il, détournant cette fois-ci son regard améthyste droit devant lui.
Les immenses portes du palais s’ouvrirent, dévoilant derrière elles la silhouette de Tensai Ryssen, les bras croisés sur son torse. « Il est là. » Fit-il. Face à lui, les traits de Vaenys se matérialisa, dans un nouveau souvenir. Seulement, pour l’instant, ils étaient bien trop loin pour entendre quoi que ce soit. Alors, tout autour d’eux, le décor se figea, puis, les améthystes du prince déchu vinrent à la rencontre de celle de l’entité démoniaque. « Mes souvenirs sont encore très flous. Allons-y. » Ajouta-t-il.
Une fois suffisamment proches, les protagonistes entendirent la voix grave de Tensai résonner, avant que le décor ne disparût dans une nuée de sable brûlante. Désormais, ils étaient plongés dans le noir. Plus aucun son, non, plus rien. Vaenys ne savait plus où il se trouva. Et, des voix, douces, se mirent à résonner dans l’immense étendue de vide.
Citoyen du monde
Rêve
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Les visages défaits de la famille déchue se firent plus floues, perdant la précision de leurs traits au profit d'une nappe d'encre qui vint bien vite englober tout, faisant sombrer une fois encore les atours de ce rêve dans une noirceur absolue. La voix grondante de Tensaï céda place au calme effroyable des ténèbres de ce néant artificiel que faisaient naître la psyché perturbée du Prince et Rêve sentit alors que malgré sa maîtrise du songe qu'il inspectait en tant que simple témoin, il perdait pied avec son propre rôle et se laissait engluer, lentement mais sûrement, dans le désarroi qui habitait le cœur glacé du Vosdraak.
Comme absorbé par ces ténèbres liquéfiés qui dévoraient son enveloppe illusoire, Rêve se laissa embourber, s'empêtrant dans la mélasse infame qui constituait sans doute un rejet inconscient de son hôte. La chimère ne s'en inquiéta qu'à peine mais dut toutefois renforcer par magie l'emprise qu'elle exerçait sur le monde onirique, ce afin de maintenir l'illusion en place et de s'éviter le désagrément d'une expulsion forcée des pensées de Vaenys. Curieuse riposte de cet esprit dont le propriétaire, pourtant, semblait parfaitement adhérer à l'idée que lui proposait le diable de l'irréel.
La métamorphose parut devenir le seul moyen d'échapper au rejet et Rêve, par conséquent, abandonna l'enveloppe qu'il avait volé à la sœur de l'héritier pour s'en approprier une autre, plus commune pour lui et surtout moins évocatrice de tourments tirés au passé d'un autre. La chevelure immaculée fut remplacée par le voile noire dont Rêve recouvrait sa tête et les traits divins de l'Impératrice s'envolèrent pour céder place à l'étrangère issue du désert, ce costume qu'adoptait l'engeance démoniaque en de si nombreuses occasions. Quelque peu surpris par la nécessité de cette altération de son enveloppe, Rêve s'inspecta brièvement sans lâcher la main de Vaenys et eut au moins le plaisir de constater que la nappe d'ombre s'écartait de lui, restituant ainsi l'entièreté de son champ d'action. Offrant un sourire en biais à son interlocuteur, Rêve fit résonner ses voix éthérées dans le néant d'où en jaillissait d'autres :
"Tes souvenirs me rejettent, Prince. Ton inconscient n'apprécie pas ma visite."
Décidant d'accorder de l'attention aux sonorités étrangères qui semblaient simultanément venir de partout à la fois, Rêve tâchait de trouver à l'abstraite obscurité un semblant de signification. Venaient ils de traverser une part confuse de la mémoire de Vaenys, un élément caché au plus profonde de lui ? Ce serait une question que le démon des songes aborderait en un autre temps. Ils avaient déjà beaucoup exploré et nul doute qu'après une telle expérience, le Baron se verrait bien éprouvé.
"Que sont ces voix ?"
Sa dextre charbonneuse se resserra autour de la main du Vosdraak et ses yeux se plantèrent dans ceux de son vis-à-vis. Esseulés au cœur de ces abysses spirituelles, ils n'avaient que l'autre comme repère.
"Qu'incarnent elles ?"
Comme absorbé par ces ténèbres liquéfiés qui dévoraient son enveloppe illusoire, Rêve se laissa embourber, s'empêtrant dans la mélasse infame qui constituait sans doute un rejet inconscient de son hôte. La chimère ne s'en inquiéta qu'à peine mais dut toutefois renforcer par magie l'emprise qu'elle exerçait sur le monde onirique, ce afin de maintenir l'illusion en place et de s'éviter le désagrément d'une expulsion forcée des pensées de Vaenys. Curieuse riposte de cet esprit dont le propriétaire, pourtant, semblait parfaitement adhérer à l'idée que lui proposait le diable de l'irréel.
La métamorphose parut devenir le seul moyen d'échapper au rejet et Rêve, par conséquent, abandonna l'enveloppe qu'il avait volé à la sœur de l'héritier pour s'en approprier une autre, plus commune pour lui et surtout moins évocatrice de tourments tirés au passé d'un autre. La chevelure immaculée fut remplacée par le voile noire dont Rêve recouvrait sa tête et les traits divins de l'Impératrice s'envolèrent pour céder place à l'étrangère issue du désert, ce costume qu'adoptait l'engeance démoniaque en de si nombreuses occasions. Quelque peu surpris par la nécessité de cette altération de son enveloppe, Rêve s'inspecta brièvement sans lâcher la main de Vaenys et eut au moins le plaisir de constater que la nappe d'ombre s'écartait de lui, restituant ainsi l'entièreté de son champ d'action. Offrant un sourire en biais à son interlocuteur, Rêve fit résonner ses voix éthérées dans le néant d'où en jaillissait d'autres :
"Tes souvenirs me rejettent, Prince. Ton inconscient n'apprécie pas ma visite."
Décidant d'accorder de l'attention aux sonorités étrangères qui semblaient simultanément venir de partout à la fois, Rêve tâchait de trouver à l'abstraite obscurité un semblant de signification. Venaient ils de traverser une part confuse de la mémoire de Vaenys, un élément caché au plus profonde de lui ? Ce serait une question que le démon des songes aborderait en un autre temps. Ils avaient déjà beaucoup exploré et nul doute qu'après une telle expérience, le Baron se verrait bien éprouvé.
"Que sont ces voix ?"
Sa dextre charbonneuse se resserra autour de la main du Vosdraak et ses yeux se plantèrent dans ceux de son vis-à-vis. Esseulés au cœur de ces abysses spirituelles, ils n'avaient que l'autre comme repère.
"Qu'incarnent elles ?"
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Vaenys tourna délicatement la tête vers l’être possédant la main qu’il tînt et, ne vit plus une seule trace du visage de l’impératrice. Non, l’entité démoniaque venait de prendre une tout autre forme, sans que le Vosdraak ne comprît la raison de cette soudaine métamorphose. Enfin, l’important, pour le prince déchu, c’était surtout de ne pas lâcher cette main que lui tendait Rêve, de ne pas sortir des songes dans lesquels ils étaient tous deux plongés.
Mais de nouveau, la voix déformée du démon des songes résonna dans une étendue de vide obscur. Le Vosdraak laissa alors ses douces prunelles d’améthyste se plonger dans la nouvelle forme de son interlocuteur.
« Ce n’est pas ça, Rêve. Ce sont simplement des souvenirs douloureux pour moi. Je ne sais pas, je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer. » Déclara-t-il avec une honnêteté sans précédent. En temps normal, il avait grand mal à avouer que quoi que ce soit pût être douloureux pour lui. Mais, même le prince déchu de la grande nation du Reike avait ses faiblesses. Si c’était bien la mort de ses parents qui était représentée, ce n’était pas ce qui provoqua ce rejet, contre son gré, non.
C’était simplement le jour, même les quelques instants qui précédèrent la perte de sa petite sœur, Ayshara. Peut-être ne voulait-il tout simplement pas se remémorer de ce moment, qui lui déchira littéralement le cœur, l’Impératrice du Reike étant la seule personne qu’il eût aimée. Elle était là, la véritable faiblesse du Baron. Se rendre compte qu’il n’avait en réalité d’yeux que pour lui.
Quant à la question de Rêve, Vaenys ne pouvait y répondre avec certitude. Cependant, il laissa son visage se fendre d’un léger sourire, tandis qu’il entrouvrît les lèvres pour laisser un faible soupir s’échapper de son être. Il sentit la main de son interlocuteur se resserrer autour de la sienne, comme s’il tentait d’amplifier son emprise sur l’esprit du Vosdraak. Contre toute attente, ce dernier le laissa faire, sans lutter.
« Ses voix… Elles me sont, familières… Et pourtant, je n’arrive pas à savoir d’où elles proviennent. J’ai fait tant de rencontres durant ma longue vie, des bonnes comme des mauvaises. Surtout des mauvaises. Je ne saurais te répondre, Rêve. » Répondit-il, d’une voix douce.
« Incarneraient-elles mon subconscient, Rêve ? Peut-être devrions-nous continuer notre voyage pour en apprendre davantage, ne penses-tu pas ? » Demanda-t-il, d’une voix toujours aussi légère. En même temps, la magie de son interlocuteur fonctionnait telle une drogue, non ? Ses prunelles ancrées droites dans celles de l’entité démoniaque, Vaenys laissa un nouveau sourire décorer son visage, un sourire léger et pourtant, totalement sincère.
« J’ai réellement envie de te faire voyager davantage, Rêve. Je sais où nous pourrions aller. Souhaites-tu tout de même continuer à voguer au travers des Songes en ma compagnie ? » Questionna-t-il de nouveau, prêt à recréer un nouveau souvenir. Désormais, il attendait la réponse de son interlocuteur et, il respecterait son choix, qu’elle soit positive ou négative.
Le prince déchu avait pour but de se remémorer d’un des jours ayant le plus changé sa vie : La naissance de sa petite sœur. Accepterait-il de confronter de nouveau ce jour si particulier ? Certainement, si c’était le prix à payer pour obtenir l’aide de l’entité démoniaque dans sa longue quête, celle de reprendre ce qui lui revient de droit, mais aussi, d’étendre son pouvoir et sa pègre au-delà de Kyouji.
L’entité démoniaque portant le doux nom de Rêve finit par acquiescer la demande du Vosdraak. Ce dernier, portant ses prunelles améthystes dans le regard de son interlocuteur, se fendit d’un magnifique sourire qui décora à la perfection son visage si parfait.
« Très bien. Je vais t’emmener à un moment qui a bouleversé ma vie. Vois-tu, j’ai été, pendant plus de 150 longues années le fils unique de la famille royale du Reike. Seulement, il y a 24 ans de cela, ma petite sœur, l’Impératrice du Reike, est née. Un grand bouleversement pour ma personne. Mais, ça reste un excellent souvenir. » Fit-il, tandis que des reflets lumineux apparurent sur la face gauche de son visage, éclairant partiellement les prunelles des protagonistes.
De nouveau, un étrange portail était apparu, un puits de lumière dans cet immense étendue d’obscurité infinie. Vaenys tourna légèrement le visage en cette direction, puis, sa main toujours liée à celle de Rêve, il entreprit sa marche. Des pas légers, donnant l’impression que les protagonistes flottaient dans cette immensité, puis enfin, ils traversèrent le portail.
Un nouveau lieu se matérialisait autour du Démon et du Vosdraak, la chambre des parents de ce dernier. Par la fenêtre, on pouvait apercevoir une tempête de sable faire rage, le sable claquant violemment contre les vitres du palais. Mais, ce n’était pas ce qui intéressait Vaenys, en cet instant si particulier.
Dans le grand lit royal se trouvait la mère du Vosdraak, à droite, son père et, à gauche, lui-même. Les visages de ses parents avaient du mal à apparaître, comme si le prince déchu n’avait pas la moindre envie de se souvenir d’eux. L’instant semblait figé, pour les protagonistes, cela ressemblait plus à une peinture réaliste plutôt qu’à un souvenir animé.
« Suis-moi. » Déclara le Vosdraak, tout en se mettant de nouveau en marche. Il vint alors se placer à côté de sa propre projection mentale et, sous les prunelles des protagonistes se dessinait une scène particulière. La mère Draknys, dans ses bras, tenait un enfant, un nouveau-né. Comme tous les nourrissons, Vaenys le trouvait particulièrement laid, mais, cela n’empêcha pas son cœur de s’emballer. Rêve put sûrement le ressentir, d’ailleurs. À la vue de cette scène, le prince déchu vit son visage décoré par un nouveau sourire.
La scène s’anima.
La projection de Vaenys, dont les sentiments étaient volontairement perceptibles par les protagonistes, se mit à bouillir de l’intérieur, lorsque l’une de ses améthystes se posa sur sa chair, son sang. Son cœur se mit à s’emballer, à battre réellement pour la première fois de sa vie. Une sensation que l’on n’oubliât jamais. Ses jambes tremblaient, comme si elles allaient céder sous la pression de ses émotions inconnues, une nouvelle faiblesse. Soudainement, le Vosdraak sortit de la chambre, claquant de toutes ses forces la porte de celle-ci, puis, on l’entendit hurler.
La scène se stoppa.
Le véritable Vaenys tourna légèrement son visage, de manière à capter l’attention de l’entité démoniaque. Il laissa ses améthystes glisser jusqu’à son regard, puis, un faible sourire naquit, à l’intention du démon.
« Ce que tu viens de voir, c’était la toute première fois que mon cœur s’enflammait, la première que j’ai véritablement ressenti des émotions. Mon premier aveu de faiblesse et, non mon dernier, comme tu as pu le voir précédemment. J’ai tendance à dire que je n’ai aucune faiblesse, que je suis tout puissant, parfait. Mais en réalité, Ayshara est la seule personne pour qui je pourrais faire n’importe quoi. » Avoua-t-il.
Mais de nouveau, la voix déformée du démon des songes résonna dans une étendue de vide obscur. Le Vosdraak laissa alors ses douces prunelles d’améthyste se plonger dans la nouvelle forme de son interlocuteur.
« Ce n’est pas ça, Rêve. Ce sont simplement des souvenirs douloureux pour moi. Je ne sais pas, je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer. » Déclara-t-il avec une honnêteté sans précédent. En temps normal, il avait grand mal à avouer que quoi que ce soit pût être douloureux pour lui. Mais, même le prince déchu de la grande nation du Reike avait ses faiblesses. Si c’était bien la mort de ses parents qui était représentée, ce n’était pas ce qui provoqua ce rejet, contre son gré, non.
C’était simplement le jour, même les quelques instants qui précédèrent la perte de sa petite sœur, Ayshara. Peut-être ne voulait-il tout simplement pas se remémorer de ce moment, qui lui déchira littéralement le cœur, l’Impératrice du Reike étant la seule personne qu’il eût aimée. Elle était là, la véritable faiblesse du Baron. Se rendre compte qu’il n’avait en réalité d’yeux que pour lui.
Quant à la question de Rêve, Vaenys ne pouvait y répondre avec certitude. Cependant, il laissa son visage se fendre d’un léger sourire, tandis qu’il entrouvrît les lèvres pour laisser un faible soupir s’échapper de son être. Il sentit la main de son interlocuteur se resserrer autour de la sienne, comme s’il tentait d’amplifier son emprise sur l’esprit du Vosdraak. Contre toute attente, ce dernier le laissa faire, sans lutter.
« Ses voix… Elles me sont, familières… Et pourtant, je n’arrive pas à savoir d’où elles proviennent. J’ai fait tant de rencontres durant ma longue vie, des bonnes comme des mauvaises. Surtout des mauvaises. Je ne saurais te répondre, Rêve. » Répondit-il, d’une voix douce.
« Incarneraient-elles mon subconscient, Rêve ? Peut-être devrions-nous continuer notre voyage pour en apprendre davantage, ne penses-tu pas ? » Demanda-t-il, d’une voix toujours aussi légère. En même temps, la magie de son interlocuteur fonctionnait telle une drogue, non ? Ses prunelles ancrées droites dans celles de l’entité démoniaque, Vaenys laissa un nouveau sourire décorer son visage, un sourire léger et pourtant, totalement sincère.
« J’ai réellement envie de te faire voyager davantage, Rêve. Je sais où nous pourrions aller. Souhaites-tu tout de même continuer à voguer au travers des Songes en ma compagnie ? » Questionna-t-il de nouveau, prêt à recréer un nouveau souvenir. Désormais, il attendait la réponse de son interlocuteur et, il respecterait son choix, qu’elle soit positive ou négative.
Le prince déchu avait pour but de se remémorer d’un des jours ayant le plus changé sa vie : La naissance de sa petite sœur. Accepterait-il de confronter de nouveau ce jour si particulier ? Certainement, si c’était le prix à payer pour obtenir l’aide de l’entité démoniaque dans sa longue quête, celle de reprendre ce qui lui revient de droit, mais aussi, d’étendre son pouvoir et sa pègre au-delà de Kyouji.
L’entité démoniaque portant le doux nom de Rêve finit par acquiescer la demande du Vosdraak. Ce dernier, portant ses prunelles améthystes dans le regard de son interlocuteur, se fendit d’un magnifique sourire qui décora à la perfection son visage si parfait.
« Très bien. Je vais t’emmener à un moment qui a bouleversé ma vie. Vois-tu, j’ai été, pendant plus de 150 longues années le fils unique de la famille royale du Reike. Seulement, il y a 24 ans de cela, ma petite sœur, l’Impératrice du Reike, est née. Un grand bouleversement pour ma personne. Mais, ça reste un excellent souvenir. » Fit-il, tandis que des reflets lumineux apparurent sur la face gauche de son visage, éclairant partiellement les prunelles des protagonistes.
De nouveau, un étrange portail était apparu, un puits de lumière dans cet immense étendue d’obscurité infinie. Vaenys tourna légèrement le visage en cette direction, puis, sa main toujours liée à celle de Rêve, il entreprit sa marche. Des pas légers, donnant l’impression que les protagonistes flottaient dans cette immensité, puis enfin, ils traversèrent le portail.
Un nouveau lieu se matérialisait autour du Démon et du Vosdraak, la chambre des parents de ce dernier. Par la fenêtre, on pouvait apercevoir une tempête de sable faire rage, le sable claquant violemment contre les vitres du palais. Mais, ce n’était pas ce qui intéressait Vaenys, en cet instant si particulier.
Dans le grand lit royal se trouvait la mère du Vosdraak, à droite, son père et, à gauche, lui-même. Les visages de ses parents avaient du mal à apparaître, comme si le prince déchu n’avait pas la moindre envie de se souvenir d’eux. L’instant semblait figé, pour les protagonistes, cela ressemblait plus à une peinture réaliste plutôt qu’à un souvenir animé.
« Suis-moi. » Déclara le Vosdraak, tout en se mettant de nouveau en marche. Il vint alors se placer à côté de sa propre projection mentale et, sous les prunelles des protagonistes se dessinait une scène particulière. La mère Draknys, dans ses bras, tenait un enfant, un nouveau-né. Comme tous les nourrissons, Vaenys le trouvait particulièrement laid, mais, cela n’empêcha pas son cœur de s’emballer. Rêve put sûrement le ressentir, d’ailleurs. À la vue de cette scène, le prince déchu vit son visage décoré par un nouveau sourire.
La scène s’anima.
La projection de Vaenys, dont les sentiments étaient volontairement perceptibles par les protagonistes, se mit à bouillir de l’intérieur, lorsque l’une de ses améthystes se posa sur sa chair, son sang. Son cœur se mit à s’emballer, à battre réellement pour la première fois de sa vie. Une sensation que l’on n’oubliât jamais. Ses jambes tremblaient, comme si elles allaient céder sous la pression de ses émotions inconnues, une nouvelle faiblesse. Soudainement, le Vosdraak sortit de la chambre, claquant de toutes ses forces la porte de celle-ci, puis, on l’entendit hurler.
La scène se stoppa.
Le véritable Vaenys tourna légèrement son visage, de manière à capter l’attention de l’entité démoniaque. Il laissa ses améthystes glisser jusqu’à son regard, puis, un faible sourire naquit, à l’intention du démon.
« Ce que tu viens de voir, c’était la toute première fois que mon cœur s’enflammait, la première que j’ai véritablement ressenti des émotions. Mon premier aveu de faiblesse et, non mon dernier, comme tu as pu le voir précédemment. J’ai tendance à dire que je n’ai aucune faiblesse, que je suis tout puissant, parfait. Mais en réalité, Ayshara est la seule personne pour qui je pourrais faire n’importe quoi. » Avoua-t-il.
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Rêve
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Un cœur balançant entre tous les extrêmes, des tourments internes maquillés par un épais voile de cruauté glaciale doublé d'un esprit de revanche sans limite. Voilà ce qui faisait tout le sel du personnage aussi étrange que contrasté qu'était le Prince Draknys. Rêve était grisé, fasciné par la perspective de s'alimenter d'une si riche part de l'histoire impériale. Les mortels avaient la fâcheuse tendance à se montrer aussi secrets que méfiants lorsqu'il était question de pactiser avec un Diable mais le Vosdraak, loin des considérations de ce qu'il avait qualifié autrefois de petit peuple; n'avait vraisemblablement aucune crainte. Fournir des armes à une entité aussi fantasmagorique que Rêve était un risque que peu de guerriers prenaient et lorsqu'ils le faisaient, ils s'assuraient toujours de conserver un ascendant ou bien une garantie lorsqu'ils pénétraient dans l'onirique domaine de la Bête.
Vaenys, avec l'assurance totale d'un homme sachant jauger son propre pouvoir, n'éprouvait semblait il aucun égard à ce sujet. Trop fier, trop noble, trop puissant pour s'inquiéter de l'éventuel pouvoir qu'un Démon pouvait acquérir sur lui; le maître des ombres se savait en plein contrôle de sa situation et ne reculait devant rien; pas même d'ailleurs face aux plus insondables forces cosmiques régissant son monde et les autres. A cette pensée, Rêve resserra sa main dans celle de l'héritier au sang draconique, jalousant presque son arrogance placée avec justesse en dépit des circonstances.
Puis vint le clou du spectacle, une scène éclipsant toutes les autres de par sa plus pure simplicité. Un grand frère ne sachant que faire à la vue d'une nouvelle vie; une apparition si abrupte au sein de son existence. Les émotions sciemment partagées parvinrent à la créature éthérée au centuple et lorsque le petit Vosdraak projeté par l'esprit poussa son cri du cœur, le Démon ne retint pas un sourire béat et porta sa main libre au poitrail de son habit imaginaire, serrant le tissu volatile au point de le perforer de ses griffes. Le Vaenys du passé disparut, laissant derrière lui le goût rémanent et si succulent d'une mémoire ayant plus de valeur que Rêve n'aurait pu l'envisager. Jalousie, colère, amour ?
Des mots illustrèrent le tableau et Rêve, sans abandonner cette expression de franche surprise que dévoilait son masque trop peu humain; accorda à son interlocuteur la plus entière attention. Ainsi se révélait le véritable secret de l'épopée du Déchu; ainsi naissait la légende de celui que tous avaient floué et qui, pourtant, était destiné à retourner au Trône dont l'histoire l'avait chassé. Rêve se plaça face son vis-à-vis puis, avec une émotion si palpable qu'elle transparaissait dans ses deux voix, il murmura :
"Merci."
Il relâcha en douceur la main de Vaenys et à l'instant où le contact entre les deux fut rompu, le rêve éveillé vint s'interrompre et les jeux d'ombre cessèrent pour ramener les deux arpenteurs de Songe au réel. A la lueur de cette nuit grandiose, le visage de porcelaine qu'empruntait Rêve s'illumina tandis que se dessinait, au creux de son cou; une lueur violacée marquant à vif l'importance de cette splendide rencontre. Illustrant au mieux la manifestation curieuse qu'incarnait cette étoile naissante; Rêve toucha de ses doigts charbonneux le stigmate luminescent et avisa Vaenys :
"Une part de toi m'habite. Je suis heureux de pouvoir t'accorder une place au sein de cette constellation."
Se tenant toujours aussi fièrement face à celui auquel la vie avait tout volé, Rêve se saisit des deux mains du Prince, lui offrant cette fois-ci la chaleur d'un toucher infiniment plus poignant. Lui faisant le cadeau d'un regard admiratif dans lequel filaient des comètes fantaisistes, il dit :
"Quel pouvoir le Vaenys d'hier aurait rêvé d'obtenir pour s'élever aujourd'hui ?"
Vaenys, avec l'assurance totale d'un homme sachant jauger son propre pouvoir, n'éprouvait semblait il aucun égard à ce sujet. Trop fier, trop noble, trop puissant pour s'inquiéter de l'éventuel pouvoir qu'un Démon pouvait acquérir sur lui; le maître des ombres se savait en plein contrôle de sa situation et ne reculait devant rien; pas même d'ailleurs face aux plus insondables forces cosmiques régissant son monde et les autres. A cette pensée, Rêve resserra sa main dans celle de l'héritier au sang draconique, jalousant presque son arrogance placée avec justesse en dépit des circonstances.
Puis vint le clou du spectacle, une scène éclipsant toutes les autres de par sa plus pure simplicité. Un grand frère ne sachant que faire à la vue d'une nouvelle vie; une apparition si abrupte au sein de son existence. Les émotions sciemment partagées parvinrent à la créature éthérée au centuple et lorsque le petit Vosdraak projeté par l'esprit poussa son cri du cœur, le Démon ne retint pas un sourire béat et porta sa main libre au poitrail de son habit imaginaire, serrant le tissu volatile au point de le perforer de ses griffes. Le Vaenys du passé disparut, laissant derrière lui le goût rémanent et si succulent d'une mémoire ayant plus de valeur que Rêve n'aurait pu l'envisager. Jalousie, colère, amour ?
Des mots illustrèrent le tableau et Rêve, sans abandonner cette expression de franche surprise que dévoilait son masque trop peu humain; accorda à son interlocuteur la plus entière attention. Ainsi se révélait le véritable secret de l'épopée du Déchu; ainsi naissait la légende de celui que tous avaient floué et qui, pourtant, était destiné à retourner au Trône dont l'histoire l'avait chassé. Rêve se plaça face son vis-à-vis puis, avec une émotion si palpable qu'elle transparaissait dans ses deux voix, il murmura :
"Merci."
Il relâcha en douceur la main de Vaenys et à l'instant où le contact entre les deux fut rompu, le rêve éveillé vint s'interrompre et les jeux d'ombre cessèrent pour ramener les deux arpenteurs de Songe au réel. A la lueur de cette nuit grandiose, le visage de porcelaine qu'empruntait Rêve s'illumina tandis que se dessinait, au creux de son cou; une lueur violacée marquant à vif l'importance de cette splendide rencontre. Illustrant au mieux la manifestation curieuse qu'incarnait cette étoile naissante; Rêve toucha de ses doigts charbonneux le stigmate luminescent et avisa Vaenys :
"Une part de toi m'habite. Je suis heureux de pouvoir t'accorder une place au sein de cette constellation."
Se tenant toujours aussi fièrement face à celui auquel la vie avait tout volé, Rêve se saisit des deux mains du Prince, lui offrant cette fois-ci la chaleur d'un toucher infiniment plus poignant. Lui faisant le cadeau d'un regard admiratif dans lequel filaient des comètes fantaisistes, il dit :
"Quel pouvoir le Vaenys d'hier aurait rêvé d'obtenir pour s'élever aujourd'hui ?"
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Tandis que les remerciements de l’entité démoniaque résonnèrent dans le royaume des Songes, offrant à Vaenys de longs frissons parcourant son corps, le Vosdraak continuait de mirer, de ses prunelles améthystes, la scène désormais figée qu’il venait observer. Un si beau souvenir, malgré la réaction qu’il eut ce jour-là. Il pourrait le revivre autant qu’il le pourrait, si l’occasion se présentait à lui.
La naissance d’Ayshara Draknys, voici ce qui, pour Vaenys, était l’événement ayant chamboulé sa vie. Aussi bien sa vie princière que criminelle. L’un permettait de s’assurer que tout allait bien pour elle et de la faire surveiller en permanence, l’autre s’assurait qu’aucun attentat ne soit promulgué contre elle. Finalement, le prince déchu, lorsqu’il habitait encore, au palais, veillait sur sa sœur, comme à la prunelle de ses yeux.
Ces pensées, Rêve pouvait certainement les percevoir, les ressentir, tant elles étaient puissantes. La vie du prince déchu avait été injuste, tant bien à l’arrivée de Tensai, qu’encore aujourd’hui.
Doucement, le Vosdraak sentit les douces mains que l’entité démoniaque avait générées, se détacher des siennes. Cette chaleur qui, doucement, se détacha de lui, s’en alla et, ne reviendra certainement jamais. Cette impression de pouvoir tenir la main de sa petite sœur, du seul être qu’il aimât réellement. Jamais il n’aurait l’opportunité de voir une telle chose se reproduire et, c’était bien pour cela qu’il savourât chacune des dernières secondes passées main dans la main avec l’incarnation de l’Impératrice, avant qu’elle ne redevînt un démon ailé.
Des frissons s’emparèrent de toute la surface de son derme, puis un magnifique sourire décora son faciès, fendant son visage à la peau inhabituellement pâle. Un sourire que peu avait la chance de pouvoir apercevoir sur le visage du prince déchu.
Désormais, la scène qu’avait générée Vaenys se dissipa en un nuage de poussières surnaturelles, tandis que les rayons de la Lune, astre représentant sa sœur, venait caresser sa douce peau. Un symbole, une métaphore de cet éloignement qui, finalement, n’était peut-être pas éternel ? Personne ne pouvait le savoir, personne ne le saurait certainement jamais.
« Je te remercie, Rêve. Sincèrement, je ne pensais pas qu’une telle aventure était possible à vivre. Ton royaume, j’espère avoir pu t’aider. J’espère que l’aide apportée ce soir te permettra d’atteindre tes objectifs, quel qu’il soit. » Répondit le prince, laissant ses prunelles glisser en direction du regard de Rêve.
Quel pouvoir ? La question n’avait pas forcément de réponses évidentes, quand bien même Rêve était capable de prouesses incroyables. Le prince, pour pouvoir régner sur son domaine souterrain, avait besoin d’aide, certes. Mais, quoi de mieux que des ailes, pour pouvoir voyager entre le Reike et la République, puis peut-être même qu’un jour, il aura besoin de voyager jusqu’au Shoumeï. Quoi qu’il en soit, le pouvoir dont Vaenys avait terriblement besoin était, dès l’instant que ses yeux se posèrent sur l’entité démoniaque, tout trouvé.
« Rêve. Je ne sais pas, j’ignore si tu peux m’y aider. Je le sais, je suis capable de voler, de déployer des ailes de dragon, comme le veut mon sang. Simplement, je n’ai pas encore trouvé le moyen d’y parvenir. Est-ce que, dans toute ta bonté éternelle, tu serais capable de me venir en aide, de m’aider à faire un pas de plus faire mon véritable but ? Est-ce que, tu serais capable de rendre l’expansion de mon Royaume plus simple par la réalisation de ce simple souhait, Rêve ? » Demanda Vaenys, un bref sourire décorant son visage, mais avec le ton sérieux.
Il ne savait pas si Rêve le pouvait, seulement, il se permettait de sincèrement l’espérer.
La naissance d’Ayshara Draknys, voici ce qui, pour Vaenys, était l’événement ayant chamboulé sa vie. Aussi bien sa vie princière que criminelle. L’un permettait de s’assurer que tout allait bien pour elle et de la faire surveiller en permanence, l’autre s’assurait qu’aucun attentat ne soit promulgué contre elle. Finalement, le prince déchu, lorsqu’il habitait encore, au palais, veillait sur sa sœur, comme à la prunelle de ses yeux.
Ces pensées, Rêve pouvait certainement les percevoir, les ressentir, tant elles étaient puissantes. La vie du prince déchu avait été injuste, tant bien à l’arrivée de Tensai, qu’encore aujourd’hui.
Doucement, le Vosdraak sentit les douces mains que l’entité démoniaque avait générées, se détacher des siennes. Cette chaleur qui, doucement, se détacha de lui, s’en alla et, ne reviendra certainement jamais. Cette impression de pouvoir tenir la main de sa petite sœur, du seul être qu’il aimât réellement. Jamais il n’aurait l’opportunité de voir une telle chose se reproduire et, c’était bien pour cela qu’il savourât chacune des dernières secondes passées main dans la main avec l’incarnation de l’Impératrice, avant qu’elle ne redevînt un démon ailé.
Des frissons s’emparèrent de toute la surface de son derme, puis un magnifique sourire décora son faciès, fendant son visage à la peau inhabituellement pâle. Un sourire que peu avait la chance de pouvoir apercevoir sur le visage du prince déchu.
Désormais, la scène qu’avait générée Vaenys se dissipa en un nuage de poussières surnaturelles, tandis que les rayons de la Lune, astre représentant sa sœur, venait caresser sa douce peau. Un symbole, une métaphore de cet éloignement qui, finalement, n’était peut-être pas éternel ? Personne ne pouvait le savoir, personne ne le saurait certainement jamais.
« Je te remercie, Rêve. Sincèrement, je ne pensais pas qu’une telle aventure était possible à vivre. Ton royaume, j’espère avoir pu t’aider. J’espère que l’aide apportée ce soir te permettra d’atteindre tes objectifs, quel qu’il soit. » Répondit le prince, laissant ses prunelles glisser en direction du regard de Rêve.
Quel pouvoir ? La question n’avait pas forcément de réponses évidentes, quand bien même Rêve était capable de prouesses incroyables. Le prince, pour pouvoir régner sur son domaine souterrain, avait besoin d’aide, certes. Mais, quoi de mieux que des ailes, pour pouvoir voyager entre le Reike et la République, puis peut-être même qu’un jour, il aura besoin de voyager jusqu’au Shoumeï. Quoi qu’il en soit, le pouvoir dont Vaenys avait terriblement besoin était, dès l’instant que ses yeux se posèrent sur l’entité démoniaque, tout trouvé.
« Rêve. Je ne sais pas, j’ignore si tu peux m’y aider. Je le sais, je suis capable de voler, de déployer des ailes de dragon, comme le veut mon sang. Simplement, je n’ai pas encore trouvé le moyen d’y parvenir. Est-ce que, dans toute ta bonté éternelle, tu serais capable de me venir en aide, de m’aider à faire un pas de plus faire mon véritable but ? Est-ce que, tu serais capable de rendre l’expansion de mon Royaume plus simple par la réalisation de ce simple souhait, Rêve ? » Demanda Vaenys, un bref sourire décorant son visage, mais avec le ton sérieux.
Il ne savait pas si Rêve le pouvait, seulement, il se permettait de sincèrement l’espérer.
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