Mentalement, Galen est un homme simple. Il conçoit que la vie est courte et qu'il faut en profiter, tant pour se faire du bien, que pour faire du bien autour de soi. Il considère qu'il est important de laisser un bon souvenir de sa personne, tant de son vivant, qu'après sa mort. Il s'efforce au quotidien d'être bon et agréable, tout en s'évitant l'excès. Ses origines ordinaires, ses études, l'armée lui ont appris la discipline, la patience et la persévérance.

Pour le reste, il est un homme avec ses défauts, ses passions et ses appétits. Parfois prend-t-il trop les choses à cœur ou pas assez. Parfois s'énerve-t-il là où il aurait dû rester calme. Parfois est-il en proie à l'anxiété, aux regrets et aux doute quant à la bonne décision à prendre ou aux conséquences de celles qu'il a déjà prises. Parfois se laisse-t-il guider par ses instincts plutôt que par sa raison, quand sa très jolie camarade lui fait les yeux doux pour qu'il la remplace à ce tour de garde-là. Parfois éprouve-t-il une certaine jalousie quand d'autres réussissent là où il aurait voulu, lui, réussir aussi. Parfois même a-t-il tout simplement peur quand un bruit suspect le surprend d'un coup ou qu'il s'imagine des monstres farfelus rôder dans l'obscurité après avoir entendu un récit d'horreurs, ce soir-là.

Ainsi est faite sa psyché d'humain, complexe, quelques fois contradictoire, paradoxale, changeante, mais pleine de bonne volonté et d'une sincère envie de rendre ce monde meilleur.

Physiquement, monsieur Torvalds est là encore un humain tout ce qu'il y a de plus ordinaire, quoi qu'un peu plus gâté par mère nature, que la moyenne de ses congénères. Un peu plus haut, un peu plus fort, d'une constitution quelque peu meilleure. Galen a toujours eu le physique d'un soldat, pas d'un athlète de haut niveau, pas d'un géant si haut et fort qu'il défierait les Titans, ni même d'une engeance à la beauté divine. Non, juste le physique qu'il fallait pour faire son métier : costaud et en bonne santé.

Il a le teint pâle, les cheveux bruns et longs parce qu'il a la flemme de les couper, les yeux bleuâtres. En général, il a le visage rasé, c'est le minimum syndical qu'il puisse faire dans l'armée, mais parfois s'autorise-t-il une petite fantaisie et se laisse-t-il pousser le bouc. Sa peau est épaisse, ses mains et ses pieds calleux. Sa musculature est bien dessinée, sans être digne de celle d'un dieu, le fruit de toutes ces années de service. D'ailleurs, il n'est pas spécialement sec, ce qui l'embête parfois, surtout quand il cherche à plaire à ces mesdemoiselles.

Avec l'âge, par ci et là, des rides d'usure sont apparues sur son visage. Certains de ses poils ont blanchi. Le haut de sa tête commence même à se dégarnir doucement, allongeant légèrement son front et lui rappelant que le temps passe, que le champ du possible diminue et que la fatalité se rapproche dans l'indifférence de ses vaines gesticulations. Ah la vieillesse, on y échappe pas... Si seulement il y avait un remède, tiens.

Galen est né dans une famille on ne peut plus ordinaire et anonyme de la République. Son père enseignait les mathématiques, sa mère faisait le ménage pour des familles un peu plus fortunées. Fils unique, son enfance à été normale, quoi que bordée de l'affection de ses parents. Enfant, il jouait souvent au médecin et à la patiente avec une camarade de classe, en tout bien tout honneur pour cet âge là. En grandissant, il s'est intéressé à la médecine, empruntant parfois quelques ouvrages introductifs sur le sujet à la bibliothèque. Pour le reste, il fut un élève ordinaire, ni bon, ni mauvais, mais tout de même appliqué,

C'est quand il fût jeune homme qu'il prit fermement la décision d'en faire son métier. Malheureusement, ses parents n'avaient pas les moyens de lui payer de telles études. Le choix d'intégrer l'armée pour bénéficier d'une telle formation fit son chemin et ce fût à contrecœur qu'il prit cette décision, craignant l'inflexibilité du milieu et surtout, d'être tôt ou tard envoyé dans un champ de bataille lointain pour peut-être ne jamais en revenir.

Bénéficiant d'un physique avantageux pour ça, il n'eut pas de trop de difficultés à intégrer les rangs de l'armée. Il apprit là-bas la médecine, bien que militaire. Moins douce, moins soucieuse, moins compatissante, plus axée sur le résultat immédiat et le traitement rapide des blessures afin de remettre vite vite le soldat en état de combattre. Bien sûr, si on lui apprit les techniques de base, on lui apprit aussi et surtout à pratiquer par la magie. C'est dans ce cadre qu'il s'initia d'abord à la lumière puis à son application pratique en matière de soins, avant d'étudier un panoplie toujours plus larges de sortilèges et moyens de guérison magique, tant pour le physique, que pour le psychique.

Le marché était rempli. Galen avait ce qu'il voulait, en échange il tâchait de remplir ses obligations du mieux qu'il le pouvait. Avec les années de service, sans aller jusqu'à être un soldat exemplaire, il s'intégrait bien dans sa nouvelle famille et satisfaisait ses supérieurs, s'attirant leur confiance et leur sympathie. Il monta quelques grades, bien que sans faire preuve d'une grande ambition. Il obéissait aux ordres, discutant parfois ceux qui lui paraissaient mauvais, mais sans aller jusqu'à désobéir. Il connut les conflits de la République, en son temps, et en tira une expérience à la fois amère et enrichissante.

Tout allait à peu près bien, en somme, jusqu'à ce qu'il soit changé d'unité et qu'il se retrouve sous les ordres d'un supérieur qui lui fût bien moins agréable. Le genre de personne qui, en la côtoyant, lui rappelait l'un des plus gros problèmes de la République : sa corruption rampante et latente. Hélas, n'étant pas un politicien et n'ayant jamais été désireux de l'être, il préféra encore courber l'échine et accepter la mauvaise compagnie de ce supérieur infâme en espérant qu'un jour, une sorte de Providence le rattrape et lui fasse payer sa lourde dette morale.

D'ici là, Galen resterait ce qu'il avait toujours été : un homme parmi les hommes, mais un médecin toujours plus curieux de médecine !

Aucun, ça ne l'a jamais vraiment passionné toutes ces histoires.