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  • Lun 13 Mai - 0:37
    Mortifère l'aimait bien, le Pancrace.

    Malin comme un singe, avec du répondant autant en matière de bidouille juridique qu'en efficacité sur le terrain, il était de bien des façons l'homme à tout faire, l'indispensable as de la force en place. Lorsque Mortifère avait commis dans une cuisante montée de panique l'acte irréparable d'un assassinat de civil, l'officier avait usé de tous les stratagèmes nécessaires pour couvrir cet inconvenant accident. Il ne l'avait pas fait parce qu'il avait des convictions, ni une foi aveugle envers l'importance des projets du Sénateur ainsi que des têtes pensantes à l'origine de Palladium, loin de là. Pancrace avait agi pour protéger son propre cul, parce qu'il avait l'intelligence de savoir qu'il ne valait mieux pas prendre parti dans les affaires qui le dépassaient.

    Dans la mine narquoise du représentant des forces de l'ordre, Mortifère ne reconnaissait aujourd'hui rien de cet agent discret, cet homme capable de jauger la situation et de se distancer au mieux lors des manœuvres risquées afin de s'éviter des éclaboussures indésirables. C'était en présence des criminels qu'il se comportait avec sournoiserie et, par extension, le soldat mécanisé se sut considéré comme tel lorsque son vis-à-vis se permit de lui adresser une provocation à peine maquillée. S'il était devenu bien difficile à offusquer, Mortifère relevait sans mal ce changement de posture et y voyait un solide inconvénient.

    "J'ai des ordres, Capitaine. Tu n'as pas l'autorité requise pour les contester, j'en ai peur."

    A mi-chemin entre le rappel de grade et la discourtoisie du tutoiement, Mortifère avait fait entendre pour la première fois depuis le début de l'intrusion sa voix caverneuse. On lisait dans le timbre métallique une volonté de dominer par la fermeté et l'assurance mais nul n'était dupe et tous savaient que le Cerbère de Zelevas n'avait de pouvoir que lorsque la République lui en accordait. En vue de ce qui se tramait dans la pièce adjacente, il allait être traité sans l'ombre d'un doute comme un fauve à abattre, ni plus ni moins.

    Les grincements du bois de l'escalier vinrent interrompre l'amorce de joute verbale détournée et tous centrèrent leur attention sur la Consule qui, littéralement, avait tout de la ménagère sortie du lit par les carabistouilles de son mari. Aussi habile qu'à l'accoutumée, Pancrace se jeta sur l'occasion pour saluer la noble Lumina et en profita dans le même temps pour accuser Mortifère d'être à l'origine d'une problématique naissante. Passablement lassé par les petits stratagèmes visant à le désarçonner, Mortifère choisit sciemment d'amoindrir partiellement l'efficacité de son camouflage et laissa ainsi un arc électrique dessiner dans le vide les contours de son enveloppe; ce juste assez longtemps pour que sa présence soit confirmée. Du vide apparent où il se trouvait, il ajouta :

    "Madame la Consule, une conversation de la plus haute importance se tient actuellement derrière cette porte. Officiers et gardes du corps n'y sont évidemment pas conviés du fait de la nature de l'échange mais vous y avez votre place. Passez, je vous en prie."

    Il préférait de loin qu'elle attende sagement dans un coin de la pièce mais puisqu'il doutait de la vraisemblance d'une telle issue, Mortifère n'allait pas avoir l'outrecuidance de s'opposer à une femme de cette trempe. Contraint de se résoudre à s'écarter, il laissa donc le champ libre à la Dame.

    Qu'il aurait aimé pouvoir jeter à Dosian le regard le plus noir du monde.
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  • Mar 14 Mai - 23:23
    La justice frappe les injustes
    feat. Pancrace, Orifa, Sixte, Dorylis, Zelevas, Mortifère, Azura

    La justice frappe les injustes | Résolution de l'Enquête - Page 2 Separa13

    L'esprit de Soren était en ébullition totale. Il n'était sous aucune substance mais bon dieu qu'il en aurait eu besoin à ce moment-ci : oui, la destitution de Mirelda était en soi une bénédiction pour enfin parvenir à placer l'égide du pouvoir entre les mains de protagonistes capables de faire avancer la nation, oui, le courant Réformateur était le plus à même aux yeux du demi-ange de le faire avec une efficacité et une impartialité exemplaire, oui certainement, Zelevas aurait servi à la République. Il aurait fait un président organisé, excellent gestionnaire et le pays tout entier aurait à y gagner.

    Seulement, il parlait trop. Grandiloquent, méprisant, insultant. Ce n'était pas vraiment un fait qui outrerait Soren en temps normal, lui-même ne prenant pas toujours le temps de mettre en forme diplomatiquement ses pensées, mais ledit Lion ne se sauvait aucunement en ces circonstances. Si le sénateur angélique avait pensé faire redescendre la tension et créer un éventuel terrain d'entente avec son plus vieux collègue, les propos de celui-ci agaçaient hautement le jeune ange qui, bien qu'il ne fut pas la cible précise de Zelevas, fut tout autant piqué que devait l'être Dorylis.

    "Vieille garce ? Cette conne ? C'est de ma tante que tu parles, enfoiré." Soren avait les ailes qui vibraient de colère. "Tu beugles comme un connard en assumant ton propre crime sous prétexte que c'est le meilleur pour la République mais est-ce que tu t'entends parler ?" Face à Zelevas, il aurait pu lui coller son poing dans la gueule. "Franchement, t'as l'excellent profil d'un dictateur aussi."

    Il était incapable d'admettre que Zelevas avait raison sur bon nombre de points qu'il venait de prononcer en monologue tonitruant. La colère le dominait et surtout : après toute cette enquête montée, avec Dorylis et Orifa dans la pièce, Pancrace qui attendait dehors, quel genre de demi-tour était-il possible de faire ? Une collaboration avec l'esprit du vieux sénateur réformateur serait-elle vraiment possible s'il le sortait plus tard du merdier dans lequel il le plongeait actuellement ? Aucune assurance. L'instinct de Soren lui disait bien que s'il avait certainement le pouvoir de libération de l'accusé d'Élusie, celui-ci n'hésiterait probablement pas à évincer l'ange dès que possible, le sachant convoitant le poste à la présidence, trop au courant de certains méfaits, trop emmerdant et fougueux. Le semblant de pouvoir sur le vieux que Soren venait de s'arracher allait se retourner contre lui. Il ne connaissait pas assez bien Zelevas pour jauger sa loyauté ou non, mais l'ange était prêt à parier qu'il sera vu comme un gêneur au nom de Goldheart et non comme un allié intéressant de la nouvelle scène politique que le vieux réformateur mettait en place.

    "Je suis sincèrement soulagé de la mort de Koraki, au moins aussi folle de pouvoir que cette vieille garce de Mirelda, n'est-ce pas ?" l’œillade qui suivit fut brève et colérique. "Elle aurait été une dictatrice véritable, elle. Je pense que je serai sincèrement soulagé aussi de te savoir au Razkaal à l'heure actuelle, Zelevas. Tu as participé au meurtre d'un des seuls membres de la famille qu'il me restait, à titre personnel, je ne veux pas mentir : je ne peux pas laisser passer ça. En plus de m'être tapé ton jeu d'acteur à trois balles pour mimer la peine que tu partages avec moi à propos de son assassinat. Sincèrement, j'avais foi en l'alliance que nous avions forgée. Où est Aiwenor dans ton histoire ? Tu la manipules comme tu essayes de nous tourner l'esprit sur le terrible joug, la tyrannie que la mère Goldheart faisait régner dans notre nation peut-être ? Ah, ça serait dommage que ta petite préférée gagne le pouvoir et passe présidente après tous les efforts que tu déploies pour mener toi, la nation ! C'est sûrement pour cette raison que tu te rapproches tant d'elle." Il se retourna. "Ne crois pas que tes petites attentions envers elle soient passées inaperçues. Elle est naïve, elle a l'esprit juste, le cœur bon. Elle doit voir en toi ce que moi je distingue à peine."

    Lui aussi aurait eu besoin d'eau.

    "Quand bien même nous partageons nombre d'idées et d'espoirs pour la République, je crains que tu m'aurais écarté du pouvoir et mis hors d'état de nuire à partir du moment où j'aurais ouvert ma gueule dans ton gouvernement. Parce que j'en sais trop, parce que tu connais mon passé et d'où je viens, parce que j'aime pas les coups de pute envers ma personne et que tu m'as prouvé que t'étais capable de le faire, parce que je ne suis loyal à personne d'autre que moi-même, ma propre idéologie et ceux qui partagent les exactes mêmes convictions, parce que je veux faire avancer les réformateurs et la nation autrement que toi. Je vois en toi le même dictateur, tyran et autres joyeux synonymes que tu colles à ma défunte tante. Une putain de menace pour moi, ma famille, mes gamins, nos autres collègues sénateurs et la nation."

    Je t'en prise, laisse-toi faire. Sois raisonnable. Constate ta position. L'ange investit une dernière fois l'esprit de Zelevas.

    "Tu passeras devant la Cour. Si tu refuses ton arrestation, on passera à une autre méthode." Soren jeta un regard sur la géante de deux mètres plantée à côté de lui. "Ori."

    Choisis bien, Zelevas. Mon ego parle, ne sois pas aussi con que moi.

    La porte s'ouvrit alors que la valkyrie, gardienne de Soren, se mettait en mouvement.

    "Aiwenor."

    Pourvu qu'elle foute rien en l'air.

    Et bordel, qu'est-ce qu'elle foutait là maintenant ?




    La justice frappe les injustes | Résolution de l'Enquête - Page 2 C6ROr9z
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  • Mer 15 Mai - 16:30
    La Mécène leva la main pour montrer que Zelevas jouait avec les mots en disant qu'il n'avait pas tué Mirelda.

    - Vous l'avez déchue de ses droits constitutionnels en pleine attaque terroriste, vous l'avez ensuite jugée coupable de trahison et avez prononcé sa peine de mort, ce ne sont pas vos propres mots? Vous lui avez donné la fin du tyran qu'elle était.

    La messe était dite à son sens et tergiverser ou ergoter ne servait littéralement à rien hormis à s'enliser plus avant dans des explications douteuses. Pas qu'elle doutât en un sens du bien fondé de cette action, non elle remettait en cause la forme, la façon dont cela s'était fait. Elle ne pleurerait aucune de ses deux femmes et la République n'avait pas à le faire non plus.

    - Vous avez voulu leur offrir une grâce en ce cas, pour le bien du peuple, vous êtes peut-être plus humaniste que moi en ce sens mon cher Zelevas. C'étaient des femmes de pouvoirs, aussi acariatres l'une que l'autre, aussi vindicatives et le peuple peut en être informé, ce ne sont pas des enfants que l'on doit protéger à tout prix d'une mauvaise nouvelle. Par la faute de ces femmes justement et de leur incapacité à gérer correctement la situation et la menace que représentait l'Assemblée, nous avons failli perdre Liberty. Pourquoi glorifier leur mort? C'est parfaitement inutile pour moi, nous devons honorer les vainqueurs, les vivants. Le peuple a vu Soren et Azura face à l'avatar ainsi que l'officier Dosian, ce sont ces gens qui méritent d'être élevés. Pas celles qui ont manigancé, échoué et mené l'opprobe sur notre Nation.

    Bien sûr qu'elle partageait d'autres idées avec le vieux Sénateur, bien sûr qu'elle respectait son travail, sa vie, son œuvre mais il avait commis une faute et son arme avait été l'épée du bourreau et si la mort était fallacieuse, le geste était celui d'une arme sans jugement, homme ou robot, change-t-il de peau quand la menace vient?

    Soren entra alors dans la danse et livra un pamphlet émouvant et intense, il vivait ce qu'il disait et il était... émotionnellement impliqué ce qui n'était pas une bonne chose dans une enquête. Il devait apprendre à se contrôler, ne pas parler au nom de ses émotions, de son ressenti, son langage même trahissait la tension qui l'animait et cela desservait la force de ses arguments mais il avait du temps pour apprendre encore, il pouvait aller loin, il s'était fait un nom, le sien finalement.

    Elle se tut le temps qu'il exposa ses faits et ce fut le moment ou la porte s'ouvrit pour laisser apparaître sa consœur Azura. Elle savait qu'elle était ici, Pancrace le leur avait dit mais quand même, pourquoi donc? Elle esquissa un sourire pour la saluer et se leva, il ne fallait pas que la situation s'éternise et elle ne voulait pas qu'Azura donne du temps ou une porte de sortie éventuelle à Zelevas, il y avait toujours eu quelque chose d'étrange entre ces deux là.

    Debout elle reposa son regard sur Zelevas.

    - Comprenez dans tous les cas que je me fiche de salir votre nom cela n'a jamais été le but, l'enquête n'était même pas de mon fait, nous aurions pu avancer conjointement et efficacement dans le prochain gouvernement j'en suis persuadée mais ce n'est plus possible. Nos lois ont été faites par nous en effet vous avez grandement raison et nous devons les appliquer. *regard vers Azura bref* Vous avez avoué, il n'est plus temps de discuter, vous allez nous suivre avec Mortifère, vous êtes tous les deux aux arrêts. Vous allez être escortés et mis en prison sous haute surveillance jusqu'à la tenue de votre procès, public probablement. Je vous fais confiance pour continuer d'être un homme digne Zelevas.

    Il était temps de quitter ce manoir avec les deux accusés, pour le reste ce n'était pas elle qui gérait la fouille ni rien, tous les documents étaient du fait du Senateur Goldheart mais sa parole avait une certaine forme d'autorité en un sens.
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  • Mer 15 Mai - 17:04
    L’invisibilité de Mortifère s’atténue suffisamment pour voir l’électricité parcourir son corps, et j’me dis que j’meurs pas d’enthousiasme à rempiler pour la deuxième manche. D’un autre côté, si on m’a pas filé des peintres en ce qui concerne les officiers républicains sur place, on m’a pas non plus affecté des machines de guerre aptes à lutter contre l’avatar d’un titan, donc partant de là, on peut tout aussi bien dire que ce sera à moi de m’y coller. Zelevas est valeur négligeable, Goldheart et Rockraven sont des clients relativement sérieux, mais Aiwenor aussi, et ils étaient tous les trois dans les environs de la Maison-Bleue.

    Les rumeurs font pas état que y’avait des planqués dans le lot, donc on peut s’attendre à du grabuge, même si j’suppose qu’on aurait quand même l’avantage, surtout que y’a Sixte et Orifa également dans le lot. Nan, dans le pire du pire, il restera pas grand-chose de la barraque, pour ce qu’elle vaut encore vaguement, mais on devrait s’en sortir. C’est juste que ce serait plus urbain de leur part de nous tendre les poignets, ou les bras carrément pour Mortifère, et qu’on les envoie dans les tréfonds du Razkaal directement.

    Mais en même temps, ça m’inquiéterait de fou, d’attendre un jugement éventuel. Genre, si le vieux s’en sort, j’ai peur que mes évaluations annuelles soient pas jouasses, sans même parler des mauvaises rencontres que je risque de faire dans les ruelles obscures après le travail.

    La Consule est rentrée voir les patrons, et j’m’appuie de l’épaule contre le mur à côté de Mortifère, qui a bougé que le temps de laisser passer la lumina avant de reprendre son poste. Les officiers républicains sont en rang d’oignon, les types des services secrets ont disparu faire je sais pas quoi, et on se fait toujours chier. Sixte vit sa vie, au moins. J’lui demanderai ce qu’elle a trouvé dans le bureau, quand même. J’serais pas contre quelques bons au porteur, ou des bourses d’or bien pleines, histoire d’assurer les prochains mois.

    Hé, il en aura pas besoin, au Razkaal, après tout.

    J’me râcle la gorge.

    « Le souci, pour les gars comme nous, Mortifère… Abraham… J’peux t’appeler Abraham ? Super. »

    J’attends pas de réponse avant d’embrayer.

    « Le souci, j’disais, Abraham, c’est qu’on est là pour faire ce qu’on nous dit. C’est sûr, c’est confortable, mais parfois, les gens qui sont au gouvernail, y’a un truc qui pète, là-haut, tu vois ? »

    Je suis pas sûr qu’il voit. En tout cas, j’peux pas chercher son visage pour y voir quelque chose.

    « C’est le souci d’être un sous-fifre. Après, faut juste espérer que la merde va pas nous tomber dessus, pasque les pontes sont les experts quand il s’agit d’éviter les éclaboussures. C’est toujours les autres qui prennent à leur place. C’est un principe assez connu chez les officiers républicains : la merde dévale la hiérarchie. »

    On va pas se mentir, ça va rarement dans l’autre sens, et le ruissellement, c’est pas souvent des espèces sonnantes et trébuchantes.

    « Enfin bref, ce que j’veux dire, c’est qu’à un moment, faut prendre soin de soi, tu vois ? Sinon on finit vite broyé par l’engrenage. »

    Franchement, s’il pouvait dénoncer d’Elusie, ça soulagerait tout le monde.

    Moi, j’essaie de faire avancer les choses comme j’peux, à ma façon, hé.
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  • Jeu 16 Mai - 2:33
    La Consule accepta l'invitation, s'éloignant des "petites gens" qu'elle gouvernait elle aussi, laissant ainsi aux chiens le soin de s'entredéchirer par vanité ou par secrète rancœur. Inflexible, Mortifère suivit des yeux les mouvements de Pancrace et lorsque le rapprochement se fit un peu trop appuyé à son goût, il fit glisser deux griffes l'une contre l'autre pour émettre un sifflement menaçant qui ne fit nullement reculer l'officier et qui n'eut que le don d'angoisser les autres représentants de l'ordre établi. S'autorisant à outrepasser toute politesse dans une quête pleinement dévoilée d'offusquer celui qu'il avait élu comme adversaire, Pancrace se lança alors dans un discours faussement compatissant, révélant à mi mots, mais d'un air profondément narquois; ce qui attendait Mortifère au bout du tunnel judiciaire.

    "Prendre soin de soi, hein ? Au détriment d'autrui, je suppose..."

    Les prothèses mécaniques s'activèrent lorsque la magie s'y insinua en flux contrôlé et les jambes du colosse pivotèrent, indiquant au son lourd qu'elles produisaient que le Cerbère venait de se placer face à celui en qui il voyait désormais un véritable adversaire. Dans ces pitreries visant peut être à faire avouer à Mortifère un crime pour lequel il ne se savait pas coupable, Pancrace s'était identifié aux yeux de la bête de métal comme un opportuniste et non un véritable défenseur des valeurs républicaines. Il s'en était toujours douté, mais ne se serait pas douté qu'il deviendrait un jour la cible des moqueries du renard aux iris ambrés.

    "Qu'espères tu accomplir, Dosian ? Crois tu réellement qu'il me viendrait à l'esprit de dénoncer mon mentor malgré son innocence ?"

    Dans un crissement de rouages, il se pencha légèrement en avant pour approcher son invisible visage de celui de son interlocuteur. Il n'y avait en lui ni fiel ni angoisse, mais un dégout si profond qui transpirait pour empiéter sur l'aura qui se dégageait de lui. Une brève montée de concentration magique apparut aux senseurs des spécialistes, comme s'il s'apprêtait à attaquer. La laisse, pourtant, tint bon. La voix du colosse, désormais plus forte et plus profonde que jamais, résonna dans la pièce avec une absolue dureté :

    "J'ai participé à vaincre, ce pour défendre la Nation Bleue, une aberration si monstrueuse que d'autres guerriers ont perdu la raison à sa simple vue. Cela, c'est à tes côtés que je l'ai fait. J'ai livré ma chair, mon sang et mon âme pour protéger ce pays et m'assurer que jamais sa grandeur ne serait effacée de l'histoire...

    ...Et tu sais ces choses là, alors comment diable as-tu pu imaginer, ne serait-ce qu'une seconde, que je serais prêt à sacrifier mon honneur afin de sauver cette peau que j'ai sciemment détruite en quête du pouvoir de protéger ce qui m'est si cher ?"


    Il s'éloigna un peu de Pancrace, comme si sa proximité le rebutait à l'extrême. Aussi suffisant que venimeux, il ajouta :

    "J'en viens à me demander si ta présence lors de l'affrontement contre le Léviathan n'était pas qu'un énième mirage. Je ne sais ni où sont tes valeurs, ni où vont tes allégeances. Je préfère finir broyé dans l'engrenage que de survivre avec la honte écrasante d'être aussi lâche que toi."
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  • Jeu 16 Mai - 16:48

    Il a pas l’air d’adorer ce que je lui raconte, le Mortifère. En même temps, c’est comme un médicament, c’est pas fait pour être bon ou agréable. J’essaie juste de l’aider et, ce faisant, de m’aider moi-même évidemment. J’veux dire, s’il lâche d’Elusie et Exousia, c’est l’occasion de mettre un point final à cette affaire, ça m’évite de devoir regarder par-dessus mon épaule pour le restant de mes jours… ou des siens, de façon plus probable, et en prime, on a le droit à un peu de Justice, avec un grand « J », à voir les assassins de la République derrière les barreaux.

    Nan, vraiment, c’est le meilleur plan.

    Du coup, je comprends qu’il essaie de mentir, de clamer son innocence haut et fort, mais ça veut dire qu’il a pas bien compris la situation. J’me gratte la joue.

    « Franchement, j’pense qu’on peut laisser tomber le spectacle de marionnettes pour cacher un secret de polichinelle. J’veux dire, on serait pas là avec des ministres, des sénateurs, des officiers républicains et le SCAR si on était pas assuré de votre culpabilité, pas vrai ? »

    J’laisse planer un léger silence.

    « Personne met en doute tes actions contre l’avatar de Kaiyo, moi le premier : j’étais là, et j’ai participé, aussi. J’ai eu des échos de ce qui a eu lieu dans la Maison-Bleue, aussi, pendant que j’me battais aux alentours de Magic. A priori, faire une bonne action un jour donne pas le droit de commettre des crimes haineux par ailleurs. »

    Sinon, ça serait trop facile, hein.

    « Le beau discours, c’est bien de le roder en vue du procès, mais ça sert à rien de le dire à moi. Vaut mieux le garder pour les juges. Le cœur du bouzin, c’est qu’on sait ce que vous avez fait, et on a une assez bonne idée du pourquoi. Mais j’peux pas m’empêcher de me demander un truc : comment vous avez pu croire une seule seconde que profiter du chaos engendré par l’Assemblée suffirait à masquer le meurtre de Mirelda ? Enfin, j’sais pas si d’Elusie et Exousia t’ont mis dans la confidence, hein, mais, vraiment, évidemment que quelqu’un allait se poser des questions, non ? »

    Franchement, même sans le neveu Goldheart, c’était sûr que quelqu’un aurait envie de fourrer son nez là-dedans.

    « J’comprends que t’as obéi aux ordres. Vraiment. »

    Un mensonge, ça, évidemment. Obéir aux ordres, ça justifie pas tout, ça nous retire pas notre libre-arbitre. Encore que, dans le cas de la GAR, la question mérite peut-être d’être posée… Après tout, c’est des gens qu’on entraîne à aller mourir pour que la bataille se passe potentiellement bien à l’autre bout du champ de bataille. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai pas voulu y rester. C’est bien gentil de faire le larbin, mais j’veux pas y laisser ma peau pour qu’un fils de riche puisse accrocher une nouvelle médaille sur sa poitrine en se félicitant de son génie tactique. Et m’est avis que si on m’avait demandé de rester dans le rang face à l’avatar de Kaiyo et son déchaînement de magie, j’aurais trouvé un moyen de me téléporter ailleurs fissa, ou de boire une potion qui m’aurait mis hors d’atteinte.

    C’est d’autant plus frustrant de le voir remettre en cause mon allégeance à la République. Certes, j’prends soin de moi. Mais ça rend pas toutes les missions incompatibles.

    « Le mirage, il tapait rudement fort, alors. T’oublies que moi aussi, j’étais là pour me battre, pour la République. Ouais, si les choses avaient tourné au pire, j’me serais enfui pour vivre un autre jour, et probablement me battre un autre jour en prime. Y’a que les morts qui abandonnent vraiment. Tant qu’il y a de la vie… Même les animaux les plus primitifs l’ont bien compris : l’important, c’est de survivre pour pouvoir continuer. Le prestige de mourir pour la cause ? C’est juste le blabla des chefs pour envoyer les autres au casse-pipe à leur place. Pasque jusqu’à présent, j’en ai pas vu rester droit dans ses bottes face à la mort. »

    J’ai encore en travers de la gorge les politiciens qui remettent en cause notre maintien de l’ordre alors que c’est eux qui nous disent quoi faire. Si c’est pour avoir un gros cinquantenaire dans un bureau qui signe des papiers toute la journée qui m’explique que j’dois mourir face à une abomination titanesque, c’est non merci. C’est pas ça, ma République.
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  • Jeu 16 Mai - 19:42
    Le crâne vissé dans un étau d'acier paraissait s'échauffer malgré les épais barreaux qui avaient été érigés entre l'esprit de l'homme et celui de l'arme républicaine. Bien que dépourvu d'empathie ou de sentimentalisme, Mortifère avait visiblement conservé une part de son égo. Trop cruel et fier, il voyait les provocations ouvertes comme une atteinte à sa dignité ainsi qu'une odieuse injure à la grandeur du sacrifice effectué pour préserver l'intégrité de sa nation mise à mal par ses multiples détracteurs.

    La vérité livrée par Pancrace, évidence quoi que puisse en dire le concerné, n'atteignait qu'une paire d'oreilles rendues sourdes par de sinistres manipulations. L'allusion au meurtre de la présidente contraignait le Cerbère à se replonger inconsciemment dans l'instant malgré l'estompage de sa propre mémoire. De son incapacité à ressasser des souvenirs verrouillés par un traumatisme sciemment infligée naissait un soupçon d'inconfort, une angoisse dite naturelle mais qui n'était en réalité qu'artifice. Face à l'incompréhension, il ne pouvait répondre que par une violence qu'il avait cru pourtant être désormais capable de harnacher entièrement.

    Dans un crépitement foudroyant, Mortifère effectua un mouvement trop abrupt pour permettre à son camouflage magique de tenir le coup. Un court instant, son faciès métamorphosé réapparut face à lui de l'officier, révélant ainsi l'horreur de sa nouvelle condition ainsi que les sordides greffes dont il avait été affublé. Les iris mécanisés, incandescents comme deux brasiers jaillissant d'un foyer corrupteur; étaient rivés comme ceux d'un prédateur avide sur les ambres de Pancrace. Le bruit mystique résultant de l'accroissement du voile d'invisibilité se fit à nouveau entendre et le visage détruit du Cerbère disparut à nouveau.

    "Pancrace, met toi cela dans la tête pour de bon : je n'aurais tué la Présidente que si elle avait trahi la République et s'en était pris aux nôtres en refusant son jugement. Cela n'a pas été le cas et par conséquent, je ne l'ai pas assassinée."

    Il marqua une pause lors de laquelle il pinça ses lèvres pour ramener à l'intérieur un excès de salive malvenu, puis reprit sa contenance avec une vitesse dépeignant à elle seule son inhumanité. Aussi froidement qu'à l'origine, il reprit son explication :

    "Les preuves écrasantes que tu crois détenir ne peuvent être que de vils artifices. Le Sénateur Fraternitas a toujours dérangé l'ordre établi par les modérés complaisants et s'il ne s'entoure que de gardiens aussi fidèles que moi; c'est justement parce que les empoisonneurs, les veuls et les menteurs constituent les rangs de ceux qui refusent de voir l'évidence. Nous sommes déjà en guerre, en guerre contre les Titans et bientôt contre un empire conquérant n'ayant pour fierté que la grandeur de ses étendues ensablées ainsi que la profondeur de ses fosses à dépouilles."

    Se redressant d'un cran, il affirma avec fierté :

    "On m'a dit cruel, inhumain ou encore monstrueux. Si j'ai tous ces torts, j'ai au moins en contrepartie le don d'être juste."

    Bien conscient d'avoir partiellement désobéi en laissant son invisibilité être partiellement rompue par un geste brutal, il profita de l'occasion pour surenchérir :

    "Tu vois bien ce que je me suis infligé, tu vois à quel point je suis méconnaissable. L'étreinte de la mort; je la connais et je ne la crains pas. Ne peux tu pas au moins m'accorder le crédit mérité pour cet esprit de sacrifice plutôt que de vouloir me pousser à sauver ce qui s'est déjà éteint ?"

    Son instinct de survie, sa volonté de préservation. Le propre de l'Homme, il se l'était arraché par des moyens si ignobles qu'ils en seraient devenus blasphématoires même pour un athée.

    "La vie d'un homme est courte, elle n'est qu'un grain de sable dans le cours du temps. On ne s'illustre aux yeux d'un monde qui nous survit que par la grandeur de nos actes. Ton discours est celui d'un chien rampant d'une carcasse à l'autre, animé seulement par un instinct qui lui dicte quand bouffer, quand baiser et quand dormir. Un guerrier, un vrai, fait face à la mort avec le sourire et honore la mémoire de ceux qui ont combattu à ses côtés plutôt que de faire de cette extraordinaire valeur un sujet de moquerie... C'est pourtant précisément ce que tu as l'audace de le faire. Tu insultes nos défunts par peur de ne jamais les égaler au cours de ton existence préservée par l'effroi."

    Il se rapprocha encore, séparant chaque syllabe avec précaution :

    "Alors je le répète, Capitaine. Tu-es-un-lâche. Un lâche qui n'a rien à m'enseigner."
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  • Jeu 16 Mai - 22:11

    J’peux pas retenir un pas de recul et de décroiser les bras quand Mortifère se tourne vers moi en redevenant visible. Déjà pasqu’il est encore plus moche qu’avant, hein. Mais surtout pasque ça ressemble quand même rudement à une menace, voire au premier pas d’une attaque qui serait pas si surprenante et dont le point culminant serait l’exécution de toutes les personnes présentes avant de s’enfuir au loin, avec Fraternitas sur l’épaule comme une chauve-souris de malheur. Puis comme il parle, j’reprends contenance après un bref regard vers les autres officiers, qui ont porté la main à leurs armes. Un geste les rassure, et s’ils restent sur leurs gardes, ils sont moins sur le point de charger.

    Vaut mieux pour eux et, partant de là, pour moi aussi.

    « Si elle avait trahi la République, hein ? »

    M’est avis que ça passerait bien contre une magie de détection de la vérité. Pasque, comme chacun sait, les meilleurs mensonges sont ceux auxquels on croit. Pas moyen de s’en assurer, mais comme il dit juste ensuite que c’est pas le cas, cette partie des interrogations tombe dans l’impasse. De toute façon, c’est pas ça, l’essentiel. La vérité, sa vérité, on l’aura à un moment donné. La question, c’est de savoir les liens exactes avec Zelevas, et ce qu’il est possible d’en tirer, j’suppose. Comme quand on met deux suspects dans des salles d’interrogatoire séparées et qu’on fait miroiter que le premier qui balance l’autre prendra moins cher.

    D’Elusie doit savoir et connaître le jeu. Mortifère ? Pas sûr du tout.

    « Ouais, d’Elusie a tellement dérangé qu’il a été Limier, Juge, Garde des Sceaux, directeur à la SSG et Sénateur. Clairement, des gens lui en veulent pour l’avoir forcé à être dans l’élite de la nation tout au long de sa vie, hein ? Je plains aussi les enfants des grands chefs de la Banque des Chaînes qui doivent déranger tellement fort dans leurs bureaux luxueux, pas de doute. La guerre, on la sent bien, contre l’Assemblée d’abord, encore que ça va aller mieux a priori, et contre les Titans ensuite. Le Reike ? Pas dit que ça arrive de notre vivant. »

    Et après moi, le déluge. Mais c’est vrai que l’absence de respect du Reike envers la force de la République risque de poser des problèmes à terme. M’enfin, on a des responsables politiques pour s’assurer que ça dérape pas. Puis s’il faut, y’aura des échauffourées à la frontière le temps que les excités en pagne se calment. M’enfin, faudrait déjà qu’on tourne la page des titans et ça, faut bien l’admettre, c’est pas gagné. C’est que c’est des clients sérieux, et si j’dis pas que c’est impossible, j’dis que le niveau des pléiades de Magic laisse clairement à désirer si c’est eux qui doivent aller au turbin.

    Nan pasqu’on les a vus, et c’était des peintres.

    J’entends un pouffement derrière moi, et j’en déduis que Sixte est sortie du bureau, et qu’elle partage pas l’opinion de Mortifère. J’reprends vite la parole pour pas qu’on se perde à y repenser alors qu’on débat sérieusement. Ça mettrait une sale ambiance.

    « Quelle justice si ce n’est d’obéir aux ordres des autres ? C’est pas ce que tu réclamais un peu plus tôt ? Donc tu dis que Fraternitas est juste, Abraham, qu’il ne commettra jamais la moindre injustice pour son gain personnel ? Permets-moi d’en douter. »

    Pour avoir exécuté certaines de ses basses-oeuvres, Mortifère se goure salement sur Zelevas. C’est autant un bâtard que les autres, que nous, que tous. Y’a que l’échelle qu’est différente, et ça devient de la philosophie d’état, du sacrifice acceptable. Mais quand on retire la robe de la dignitaire, c’est la même pute vérolée et malade que la lavandière des bas-quartiers de Liberty.

    La mention de l’esprit de sacrifice me dérange toujours autant. Et ce qui vient après également. Je l’ai dit la première fois à Zelevas quand il m’a proposé de travailler pour lui, m’a demandé ce que je pensais de la notion, du concept, de ce qui est plus grand que nous tous et qui mérite notre mort pour les autres. J’ai dit que j’étais pas chaud. Je le suis globalement toujours pas. Pas pour des inconnus, pas pour la lie de l’humanité que j’côtoie tous les jours, ni celle que j’fréquente moins dans les salons bourgeois.

    De là à dire que j’suis lâche quand j’étais à Kaizoku et Liberty, c’est un peu fort de café.

    « J’crois qu’on sera pas d’accord. La vie est belle, elle vaut la peine d’être vécue et savourée. Je veux pas y mettre fin prématurément pour que trois connards lèvent leur verre à moi pendant une soirée arrosée une fois, et qu’ensuite j’nourrisse les asticots. J’ai autre chose à faire, d’autres trucs à voir, à ressentir. »

    La présence de Sixte à proximité est probablement pas étrangère à la puissance de ce sentiment.

    « J’suis bien parti pour laisser ma trace, et si on fait des statues en mon honneur, elles auront un nez. Tout le monde peut pas en dire autant. Tu dis que j’suis un lâche, j’préfère me définir comme un survivant. J’ai survécu quand j’étais rien, et si ça va mieux maintenant, j’ai toujours conscience de ma mortalité et ma fragilité. C’est p’tet une leçon que t’as apprise trop tard, Abraham. Sinon, t’aurais p’tet pas eu besoin de... tout ça... »

    J’fais un geste vague dans sa direction, les prothèses, les yeux...

    « Faut-il se sentir insurmontablement ridiculisé par le monde pour accepter de ne plus être soi et devenir... Mortifère. »
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  • Ven 17 Mai - 23:15
    La justice frappe les injustes | Résolution de l'Enquête - Page 2 Aa47c010





    Pour ce qui était de Mortifère, Azura ignorait jusqu'à présent que le gardien de Zelevas était présent au sein du manoir. Était-il arrivé avec ces invités surprises, en même temps qu'eux ? Ou bien se tapissait-il dans l'ombre depuis tout ce temps ? Zel lui avait pourtant assuré qu'ils n'étaient que tous les deux au sein du domaine, alors soit il lui avait caché la présence de Mortifère, soit ce dernier avait accouru au bon moment au bon endroit. Et bien qu'elle n'aimait guère l'idée que le vieux sénateur ait pu lui mentir à un moment donné, elle se rendait bien compte qu'en l'état, c'était la cadet de ses soucis. Azura préféra donc se focaliser non pas sur le motif de la présence de Dosian et Mortifère en ces lieux, mais plutôt des dignitaires échangeant dans le salon du manoir.

    Elle ne s'était pas trompée en percevant les voix de Soren et Dorylis, et si elle n'avait pas entendu de quoi ils parlaient avec Zelevas, inutile de s'appeler Dangshuan pour le deviner. Rien que la présence de cette membre du SCAR aux côtés de l'ange soulevait le truisme derrière cette visite surprise. A peine les portes furent-elles refermées derrière-elle, tout juste saluée par Soren, Dorylis déclama la sentence qui tomba telle un couperet sur l'assemblée. Azura sentait ses jambes trembler sous son brocart, en proie à diverses émotions, percevant à peine le sourire fugace adressé par son alliée Humaniste, quant au regard interrogateur de l'ange, elle n'y prêta pas la moindre attention, rivant plutôt son regard brun dans les prunelles d'acier de Zelevas, blanc comme le marbre, muet tel la roche, immobile comme un roc.

    - Zel, dites-moi que tout ceci est faux... Souffla-t-elle.

    De tous ici, c'était le seul à s'être révélé réellement authentique envers elle. Les faux-semblants de Soren étaient balayés par la franchise de Zelevas, à l'instar de l'attitude mielleuse de Dorylis facilement éclipsée par la douceur que le vieil homme déployait à l'attention de la Consule. D'entre tous, c'était le premier à avoir perçu l'affliction de la lumina suite au désastre de Liberty, se présentant aussitôt comme un ami sur lequel elle pouvait s'appuyer. Et si elle était bien au fait des quelques malversations dans lesquelles Zelevas s'était enfoui, elle était convaincu - bien que ce ne soit pas la bonne façon de s'y prendre - qu'il le faisait pour la République et pour le peuple qu'il représentait.

    Pour ce qui était de l'affaire dont Azura avait devinée la teneur, ayant elle-même envisagée une telle réalité lors de moments d'égarements, elle ne voulait pas y croire, ou bien si elle était disposée à y croire, elle était persuadée que ce n'était pas ce qu'il avait voulu, que Mortifère soit coupable était une chose, que Koraki ait ourdi l'assassinat de Mirelda n'était même pas étonnant, mais que Zelevas - un homme droit tel que lui - ait pu vouloir la mort de la présidente sans la moindre forme de procès, Azura s'y refusait d'y croire. Il devait forcément y avoir une explication.

    - Ce ne peux pas être vrai, Zel. Insista-t-elle.

    Les senseurs magiques en présence purent ressentir un afflux de mana converger vers la lumina qui sondait l'espace lumineux. Les premiers rayons du soleil filtrant à travers les fenêtres du salon venaient caresser le visage tourmenté de la Consule. Elle ne quittait pas du regard Zelevas.






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  • Sam 18 Mai - 13:04
    La justice frappe les injustes
    Finalement, qu’est-ce qu’avait changé son rôle de directrice à part lui ajouter plus de paperasse, elle restait tout de même attachée à une certaine droiture liée à ceux de la république. Ces politiques, décidément il n’y en avait pas un pour en racheter un autre … Ils faisaient de grands discours devant le peuple pour clamer leur vertue mais une fois en privé ce n’étaient que des chiens aboyant toujours … Qu’est-ce qui les différencie de la pègre locale ? Absolument rien à part leurs beaux vêtements et belles coiffures, ha oui il y avait aussi l’alcool qu’il ne fallait pas oublier …

    Bien qu’elle connaissait quelque peu Zelevas, il lui était impossible de s’habituer à ces insultes on aurait pu croire qu’avec la mort de Mireda il se serait calmé au moins un temps pour capitaliser sur les cendres encore fumantes de la présidente.  Pourtant le voilà qui clamait haut et fort devant Soren et Orifa des grossièretés inqualifiables. Sous sa cape, la directrice serrait fortement le poing contre sa machette et alors qu’elle pensait lui faire payer ces infametés Soren semblait avoir compris ce qu’elle s'apprêtait en l’arrêtant net.

    Rongeant son frein, une partie d’elle était en train de se demander si elle allait avoir besoin de tuer les trois politiques pour sauver l’honneur de la présidente ou alors est ce qu’il y en aurait au moins un qui allait se lever contre ces propos inqualifiables.

    Dorylis et Soren avaient finalement repris l’avantage dans cet échange, faisant en sorte de montrer les différents méfaits dont était coupable Zelevas. Alors qu’elle n’avait toujours au moins gardé un œil ouvert en direction du paria, la sentence tombée, les ordres furent donnés par l’ange.

    - Ori


    Il ne fallait pas en attendre plus pour qu’elle se mette en route en direction du vieux croulant, sa main gauche au niveau de sa machette dans son dos, elle prit de sa main droite une paire de menottes. Un instant, son regard se tourna vers la nouvelle intervenante, consule Aiwenor, cette dernière semblait être impactée par les paroles qui avaient été prononcées. Mais ça n’avait aucun impact direct avec l’arrestation qui était en cours, du moins c’est ce qu’elle pensait.

    Présentant les menottes à Zelevas, ce dernier ne présentait aucune résistance, pourtant il lui demanda un dernier verre. Elle ne lui refusa pas, ça serait certainement la dernière qu’il allait pouvoir boire de sa vie après tout. D’un simple murmure pour lui répondre et qu’il soit le seul à l’entendre.

    - D’accord, même si j’aurais préféré que ce soit votre propre sang dans ce verre, que de l’alcool qui ne vous mérite p…


    Avant de pouvoir finir sa phrase, son senseur commença à s'affoler, quelque chose de dangereux était en train de se préparer. La consule qui venait à peine d’arriver commençait à accumuler de la magie, une forte impressionnante et au vu de son regard et de ses paroles précédentes, il n’y avait aucun doute sur sa cible. Pourtant est ce qu’Orifa devait s’en plaindre ? Zelevas pourrait finalement mourir ici car devant la justice il allait certainement pouvoir s’en sortir avec presque rien ? Mais … S’il mourait ici et maintenant, la fin de sa vie allait être beaucoup trop douce pour ces crimes.

    Étant face au côté de Zelevas elle lui donna un coup puissant directement dans la région postérieur du bras pour pouvoir le projeter sur le sol. Impossible de savoir combien de temps l’attaque allait avoir besoin de temps pour canaliser il fallait protéger le criminel du fait qu’il était la cible principale. Espérant que s’il disparaissait de son regard, peut-être que cela arriverait à le calmer.

    - Soren, madame à terre.


    Regardant Soren puis Dorylis pour leur donner l’ordre alors que sous sa cape elle avait récupéré deux couteaux prête à pouvoir s’en servir pour crever les yeux de l’assaillante. Son attention qui n’avait jamais quitté Zelevas était maintenant tournée vers la nouvelle arrivante.

    - Consule … Je vous demande de calmer votre magie … Sinon je vais devoir intervenir sur-le-champ …


    Quand est-ce qu’Orifa était devenu faible au point de ne pas engager le combat dans ces conditions ?


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  • Dim 19 Mai - 1:29


    Il y a beaucoup de choses que Zelevas a sacrifié pour en arriver là.

    Dès son plus jeune âge on lui avait proposé d’adopter un nom de Famille qui n’était pas le sien, de reléguer au second plan celui de son paternel qui représentait pourtant toutes les valeurs avec lesquelles il avait été élevé, il avait dû ravaler la fierté la plus fondamentale d’un homme, celle d’être ce qu’il est, pour se faire affubler d’une étiquette qui ne lui correspondait en rien. Tout ça juste pour bénéficier des passe-droits des Fraternitas.

    Il avait sacrifié bon nombre de porte ouvertes en choisissant d’emprunter la voie de l’Ordre des Limiers, il était devenu un paria aux dîners mondains, aux réunions de “Famille”, il n’était plus introduit aux cérémonies usuelles des Six Grandes. Son travail un peu trop sale avait d’abord terni la prestance dont le jeune homme avait bénéficié durant son adolescence, avant que les responsabilité de ses fonctions ne le rattrapent et qu’il n’ait de toute façon plus le temps de côtoyer ne serait-ce que ses parents.

    Il avait sacrifié sa santé mentale, dans la poursuite des plus dangereux criminels du Sekaï, alternant entre la traque de tueurs méthodiques qui ne laissaient plus rien des corps de leurs victime à force de les réduire en poussière, jusqu’à ceux qui se complaisaient en mises en scène macabres pour sculpter les corps dans des oeuvres d’arts sépulcrales. Et quand ce n’était pas la folie des hommes qui rongeait petit à petit son compas moral, c’était la corruption ineffable de la Forteresse Maudite qui grignotait son esprit.

    Il avait sacrifié sa famille, devenu un des proches de Falconi Genova il avait considérablement gagné en visibilité à force de soutenir le futur Président de la République dans ses campagnes. Un accident malencontreux de diligence avait précipité le destin de ses anciens vers les arbres en contrebas d’un ravin, mais lorsqu’on lui rapporta les restes de la carriole et qu’il vit les morceaux sciés du différentiel, il savait de quoi il en relevait réellement.

    Il avait sacrifié sa vie, à exister par procuration au travers de ses différentes fonctions, à ne jamais prendre le moindre congé, le moindre repos, toutes ses journées, toutes ses entrevues, toutes ses rencontres étaient devenues à un but plus ou moins professionnel. Il ne cessait jamais d’être d’Élusie Fraternitas, il n’y avait juste plus de Zelevas.

    Il avait sacrifié son âme, à parcourir les mêmes terrains dangereux que ceux qu’il s’évertuait à combattre. Quelqu’un, quelque part, devait se salir les mains, et il avait décidé que ce serait lui.

    À force de sacrifices, il est devenu tout aussi ignoble que ceux qu’il combat et Zelevas en a conscience, il sait qu’il se dégoûte lui-même, c’est bien pour ça que les fantômes le suivent partout où il va, qu’il peut voir Artorne Fraternitas au fond de son jardin quand il se lève et regarde à la fenêtre, qu’il peut voir son neveu Séraphin au détour d’un coin de rue alors qu’il le sait en mission de l’autre côté du pays, qu’il peut voir le visage tuméfié de Séléna Meillers dans les motifs de la crème sur son café. C’est pour accomplir ce but coûte que coûte que Zelevas a appris à perdre, à brûler, à abandonner, qu’il marche depuis des années au milieu des cendres de sa propre existence à laquelle il espère donner un sens en forgeant une République forte et rayonnante.
    À force, ça ne lui fait plus rien, il n’y pense même plus à deux fois avant de devoir prendre des décisions aussi drastiques, avant de devoir faire assassiner le Gouverneur Holmes pour étouffer un début d’épidémie de fièvre noire, avant de commanditer l’enlèvement d’Artorne par le Courtier ou avant de prendre une espionne en embuscade et de lui faire passer un interrogatoire musclé pour lui saper l’envie de le suivre. Tant qu’il vivra, il s’y résignera. Il fera tout les sacrifices nécessaires pour protéger la gloire républicaine. Dum vivo.

    Et pourtant.

    Et pourtant après toutes ces années de douleur, d’abnégation et d’épreuves, après cet endurcissement qui a duré une vie entière, il a l’impression que son aorte s’apprête à quitter son coeur quand les deux yeux ambrés d’Azura viennent se poser dans les siens, et qu’elle lui demande si tout ça est vrai. Le visage de Zelevas n’a jamais été aussi morose qu’en cet instant où il quitte le regard de la Consule, incapable de le soutenir une seconde de plus. Ses iris d’acier préfèrent aller se perdre dans les méandres des flammes dans le maigre espoir de s’y réchauffer, et le Sénateur se contente simplement de répondre:

    ”Tout est vrai.” Il désigne d’une main la déclaration de l’État-d’urgence posée sur la table, tandis que de l’autre il apporte sa pipe à sa bouche mais la fait tomber au sol à mi-chemin. Surpris, Zelevas regarde ses doigts pour découvrir un tremblement léger dont il n’a même pas conscience, ses lèvres se crispent et en comprenant la fin imminente de tout ce qu’il s’est échiné à construire ces soixante sept dernières années, sa respiration se fait légèrement plus laborieuse et il flanche visiblement cette fois quand la Lumina lui demande une deuxième fois d’infirmer les dires à son encontre. Il articule difficilement, ”J’ai fait ce qui devait l’être.”

    La femme masquée qui accompagne Soren s’avance de quelques pas pour arriver à sa hauteur, et lorsqu’elle sort une paire de menottes en les tendant à l’homme politique qui ne sera bientôt plus qu’un homme voir moins que ça, il relève ses yeux absents de tout éclat dans ceux foudroyants de la mercenaire avant de demander simplement:

    ”Vous accorderiez bien un dernier verre à un condamné?”

    Celle-ci se penche de quelques centimètres de plus en avant, et il perçoit le chuchotement à travers l’ornement du masque, mais au moment où la lame à vendre se permet une telle insulte, elle s’interrompt d’elle-même pour adresser à la place un puissant chassé sur la jambe de Zelevas à hauteur de cuisse, le vieillard peut entendre un bruit sourd et une vibration désagréablement douloureuse retentir dans sa hanche au niveau du col du fémur alors que la souffrance explose à la fois dans sa jambe sous le coup, puis dans son séant, son dos et sa tête quand il heurte violemment le sol.

    Le cri mêlant surprise et douleur que le vieillard fait, trouve son écho dans la brutalité avec laquelle la porte du salon s’ouvre à la volée.
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  • Dim 19 Mai - 3:02


    Les insinuations, tout comme les provocations, se firent de plus en plus insupportables. Plus capable que jamais de se contenir, Mortifère parvenait en dépit de la colère grimpante à conserver un semblant de contenance face aux ripostes bien senties de l'officier républicain. Doté désormais d'un esprit critique que n'endiguait plus l'égo d'un adolescent; il reconnaissait dans les mots du Capitaine une invariable part de vérité. Dosian était plus talentueux, plus fort et plus habile qu'il ne l'aurait jamais été. C'était pour cette raison justement qu'il s'était adonné aux pires sévices à l'encontre de son propre corps. Dissimulant la faiblesse sous des fusions d'acier et des rouages millimétrés par de plus géniaux esprits que le sien; il s'était reposé sur la grandeur d'autrui pour égaler les puissants.

    "Ce qu'Abraham était n'a aucune importance. Mortifère, lui, te dépasse en tous points."

    Enflammé par sa propre joute verbale durant laquelle les autres hommes d'arme n'avaient pas tenté d'intervenir une seule fois, Mortifère en était venu à oublier l'espace d'un instant la nature de sa mission première mais lorsque le lourd son d'un impact au sol suivi d'un râle reconnaissable entre mille se fit entendre; le sang du colosse ne fit qu'un tour et sa tête pivota prestement en direction de la porte qu'il gardait si férocement. Sans crier gare, le garde du corps du Sénateur Fraternitas abandonna son poste; enfonçant d'un coup d'épaule la planche de bois qui le séparait de celui qu'il devait protéger de toute atteinte.

    Dans ce même mouvement sauvage, une succession de cliquetis mécaniques résonna; suivie par un crépitement électrique occasionné par la levée du camouflage. Dans toute sa diabolique splendeur, Mortifère apparut au beau milieu du salon; la paume déformée par des leviers dissimulés permettant à la dextre technomagique de s'agencer en cylindre au creux duquel apparaissait déjà une agressive lumière bleutée. Le canon nimbé d'arcanes chercha rapidement une cible, qu'il trouva dans la personne de la mercenaire masquée; elle-même située au dessus d'un Sénateur affalé à terre mais, fort heureusement, toujours plus ou moins indemne.

    La vue de son mentor ainsi humilié par une étrangère alimenta d'autant plus cette idée fabriquée selon laquelle toute cette machination n'était qu'un coup monté, sans compter qu'il était également incapable de conceptualiser que le danger venait potentiellement de la Consule et non de la mystérieuse guerrière dont la taille rivalisait avec la sienne. Pancrace n'avait pas tardé à s'élancer à sa suite et Mortifère, suivant avec diligence ce que lui dictait son entraînement malgré la panique instaurée, se plaqua dos à un mur adjacent pour ensuite tordre son autre main en arme similaire à la première. La paume foudroyante se braqua droit sur le visage de l'officier aux yeux dorés et l'arme humaine marcha de côté de façon à adopter une position dans laquelle il pouvait couvrir l'entièreté de la pièce. Jetant des coups d'œil alertés à l'ensemble de l'assistance pour traquer tout mouvement suspect, il usa de sa vue améliorée pour accélérer tout contraste; se faisant ainsi plus à même d'effectuer sa besogne de sentinelle.

    Sa voix métallique porta loin, se réverbérant dans chaque recoin de la pièce lorsqu'elle fut entendue. Courroucé par l'inadmissible traitement qui était réservé à l'homme qu'il avait juré de protéger et de servir, le militaire lança avec une froideur dans laquelle se traduisaient au ton ses instincts meurtriers :

    "Quoi que vous reprochiez au Sénateur Fraternitas, il est absolument hors de question que vous le malmeniez d'une manière ou d'une autre. Je doute qu'une quelconque forme de violence soit requise pour appréhender un vieil homme..."

    Ses yeux incandescents dont les pupilles tournoyaient comme un vortex embrasé se rivèrent sur Soren Goldheart et la dextre de droite, actuellement dirigée vers la supposée mercenaire; changea de trajectoire pour s'orienter vers l'angélique politicien. De nombreux représentants de l'ordre se préparèrent à donner l'assaut pour interrompre le fauve dans son élan et ce fut au tour du canon positionné sur Pancrace de s'ajuster en un instant pour préparer un tir qui leur serait adressé. Scrutant Soren avec un regard noir, le soldat reprit :

    "...A moins bien sûr que cette visite ne dissimule qu'une parodie de procès. Est-ce un coup orchestré par les soins d'un homme endeuillé pour abattre de faux coupables ?"

    A la surface de son épaule gauche, un clapet se déverrouilla dans un tintement sonore. La fiole qui y était solidement ancrée se redressa par elle-même, modifiant son angle jusqu'à se positionner perpendiculairement à la surface métallique. Orientée droit sur un tuyau relié au système sanguin du Premier Né, l'aiguille décapsulée semblait prête à projeter la maudite substance dans le corps de son porteur. Fort de cette puissance qu'il contenait en lui, il reprit avec un air de défi :

    "Je pourrais vous offrir de sonder ma mémoire et mes mots à la recherche d'un quelconque mensonge mais je doute de l'intérêt que vous pourriez portez à la vérité des faits. Vous le savez très bien, n'est-ce pas ? Tout ceci n'est qu'une sinistre comédie visant à nous faire taire !"

    Loin de se douter que Zelevas avait déjà avoué ses crimes, l'égide républicain leurré par ses propres décisions s'imposait en parangon de vertu malgré les indéniables preuves ainsi que les aveux formulés quelques instants plus tôt. D'une pression télékinétique, il força le produit magique dans les tuyaux sinueux qu'abritaient ses prothèses et le liquide fila en lui, ce qui eut pour effet d'accroitre d'un coup la lueur traversant ses pupilles artificielles tout en exacerbant la surnaturelle brillance de ses veines.

    Gorgé de magie jusqu'à l'os, il parut ciller l'espace d'un bref instant mais conserva au mieux sa posture martiale. Des arcs électriques parcourent son enveloppe, vrombissant bruyamment lorsqu'ils bondissaient d'une prothèse à l'autre. Son attitude se fit plus impérieuse et ses mots, plus tranchants encore :

    "Vous ne toucherez pas à un seul de ses cheveux, pas tant que je serai en vie. Est-ce clair ?"
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    Azura Aiwenor
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  • Dim 19 Mai - 10:20
    La justice frappe les injustes | Résolution de l'Enquête - Page 2 Ae07df11





    Qu'une petite femme décoiffée en robe de chambre puisse instiguer une telle crainte était surprenant et même rasoir. En revanche, si l'on savait qu'elle avait participé à la destruction de Kaizoku mais qu'elle était aussi celle qui avait livré un duel avec l'avatar de Kaiyo dans les cieux de Liberty, on se méfiait aussitôt des capacités dont recelait la lumina. Or, si elle concentra sa mana, ce n'était nullement pour lancer un sort dévastateur, n'ayant nullement l'envie ou même la force de déchainer le chaos sur ce monde qu'elle chérissait tant et qui souffrait déjà bien assez.

    En revanche, elle était en proie à un véritable combat intérieur, sa conscience se déchirant entre son attachement envers ce vieil homme qui l'avait toujours soutenu, étant le seul à qui elle pouvait se confier sans risque, et la désillusion assourdissante de son crime perpétré à la faveur de la tourmente qui déferlait sur Liberty. Et même si elle commençait à percevoir les raisons qui l'avait poussé à un tel acte, elle ne pouvait cautionner la méthode employée. De surcroit, un élément insidieux venait s'immiscer dans un raisonnement déjà en proie à une instabilité critique.

    Pourquoi donc, Soren Goldheart, vilipendé par sa propre tante, s'était-il lancé à la recherche d'un coupable autre que l'Assemblée ? Pourquoi Dorylis, pourtant ministre de son état, fervente opposante à Zelevas, l'accompagnait-elle ? Qui était donc cette femme masquée, aussi menaçante soit-elle ? Tout ceci combiné, sans parler de la présence du capitaine Dosian, réputé pour son opportunisme, faisait germer au sein de l'esprit de la consule une idée particulièrement sombre. N'était-elle pas en train d'assister à l'éviction d'un élément jugé gênant pour une caste politique voulant s'arroger le pouvoir ? Et même si Zelevas semblait corroborer les accusations à son encontre, Azura ne venait que d'arriver, ayant peut-être manquée une phase d'intimidation et de contrition de la part de ceux qu'elle pensait être ses alliés ?

    Depuis un moment déjà Soren s'était éloigné de Zelevas, se murant dans une froideur qui signait la déliquescence de leur alliance, tandis que Dorylis s'était toujours montrée comme une adversaire de d'Elusie. Peut-être avaient-ils sauté sur l'occasion de l'écarter pour de bon de leur passage, et alors le peuple ne pourrait plus que s'appuyer sur Soren et Dorylis pour reprendre la tête de la nation, le coupable du meurtre de la présidente ayant été arrêté grâce à leurs efforts, leur abnégation et leur droiture irréprochable. Les pupilles de la lumina dansaient de l'un à l'autre, comme pour lire en eux, en vain.

    Mais Azura les connaissait que trop bien, Dorylis n'était pas de l'acabit d'une telle instigatrice, à l'instar de Soren qui n'avait aucune appétence au pouvoir. Et même si l'adversité et les troubles passés pouvaient changer du tout au tout des personnalités aussi probantes que les leurs, Azura ne pouvait se résoudre à ce que ses deux alliés aient pu ourdir un tel complot pour gagner en prestige personnel. Or, alors qu'elle pensait cela, elle avait rassemblée sa mana dans l'optique de protéger Zelevas si jamais tout ceci se confirmait, et même si elle s'apaisa en réalisant que tout ceci était ridicule (n'est-ce pas ? hein ?) il était déjà trop tard.

    La masquée avait réagit au quart de tour, prenant les devants alors qu'une seconde plus tard, Mortifère était déjà en train de canaliser sa mana à son tour. Percevant que la situation se dégradait, Azura jeta un regard éploré à Zel, au sol, et se positionna entre l'agente du SCAR et Mortifère.

    - Calmez-vous, s'il vous plait ! La République a connu bien trop de troubles, on ne peux se permettre d'envenimer les choses... Elle pivota vers Dorylis. Même si je peine à l'accepter, je me rend bien compte que c'est la réalité, on ne peux rien contre les faits. Vous lui avez laissé sa dignité, gardons la notre, je vous prie. Ces dernières paroles étaient pour Mortifère. Votre chef a joué... Il a perdu... Acceptez la défaite avec lui, Mortifère. Il s'est résigné, faites en tout autant, je vois bien que la sagesse ne vous fait pas défaut, tout comme moi, vous comprendrez qu'il n'y a plus qu'une option viable. Une larme perla sur sa joue, aussitôt essuyée d'une manche.

    Elle s'était rapprochée pour poser une main tremblante sur l'avant-bras du géant de fer. Elle avait failli dégrader la situation à un point critique, elle devait la désamorcer, espérant simplement que ses premières suppositions étaient bel et bien infondées. Elle voulait avoir confiance en tous, ici.






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  • Dim 19 Mai - 10:48
    L'arrivée d'Azura avait provoqué un profonde émoi dans l'assemblée, nul besoin de comprendre à la perfection les émotions pour le percevoir. Elle avait posé son regard empli de sa bonté naturelle sur le vieux Sénateur et on pouvait y lire son désarroi, son incompréhension ou peut-être le refus d'acceptation d'une réalité pourtant avérée.

    Hélas Zelevas ne pouvait pas la détromper, il avait avoué et c'était un homme honorable malgré cet acte un peu fou, il avait agi probablement sous l'impulsion de Koraki, cette garce manipulatrice devait avoir été la source de tout ce chaos, elle avait du instillé l'idée chez le d'Eleusie... Mais elle était morte et ne pouvait plus comparaître devant la justice même si... la Rockraven insisterait pour que son nom soit aussi jugé, que nulle postérité héroïque ne survivrait à la catin de la République.

    Orifa avait sans raison apparente de prime abord réagit en envoyant valser Zelevas mais pour se mettre devant lui, entre l'homme et la lumina... Elle fut prompte à annoncer que Azura canalisait sa mana, mais dans quel but? La ministre avait beau être rapide elle n'était pas non plus une combattante de base, elle avait de bonnes capacités martiales, les cinq siècles de sa vie lui ayant largement donné le temps d'apprendre et de s'améliorer cependant. Aussi elle opta de son côté pour une incantation rapide qu'elle maitrisait de longue date et indolore pour tous, elle s'était déplacée d'un pas, elle n'avait qu'à se baisser pour toucher l'épaule du vieillard et les téléporter tous deux hors de ce lieu, a quelques kilomètres du Manoir pour éviter tout meurtre du principal accusé.

    Elle en était là de son action quand la porte s'ouvrit avec fracas pour qu'entre Mortifère, prompt à réagir, chien de garde redoutablement efficace. Nota-t-elle un changement dans son élocution, une attitude plus posée, moins... inquiète ou emplie d'émotions humaines? Non elle ne le pouvait pas, elle était concentrée sur sa réaction pour sauver Zelevas au besoin.

    Mais par chance Mortifère parla et Azura fut la première à réagir pour désamorcer la situation qu'elle avait créé sans le vouloir, qu'avait elle voulu faire, mystère.  

    - Cela suffit en effet. Comme certains aiment à dire alea jacta est, ces vieilles locutions sont parfois les meilleurs résumés qui soient.

    Elle se pencha vers Zelevas, le visage du vieil homme semblait douloureux.

    - Vous pouvez vous relever ou pas? Allez vous bien?

    Elle voyait ses traits grimaçants mais n'était nullement médecin ou soigneuse, elle ne pouvait que soutenir l'homme si il était en mesure de se relever. Elle n'avait pas le moindre doute, Mortifère n'allait pas leur fondre dessus, après tout il n'avait pas reçu le moindre ordre de Zelevas et ce dernier n'était pas ou plutôt plus en danger, personne ne le menaçait et tout allait bien se passer. Dans tous les cas si cela n'allait pas, elle pouvait le téléporter directement à l'hôpital le plus proche.
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  • Dim 19 Mai - 12:03
    Mortifère n'était doté ni d'empathie, ni d'affection parasitant l'intégrité de son jugement. Lors de ses inqualifiables séances de torture, il n'avait pourtant pas été entièrement privé de sa dignité et son indignation croissante prenait la forme d'un cyclone fait de rage ainsi que d'un puissant sentiment d'injustice.

    Poser une main sur l'épaule du colosse fit à la Consule l'effet d'un bref électrochoc, la repoussant somme toute brutalement malgré une absence de volonté hostile de la part de Mortifère. La foudre, instable et fougueuse, ne pouvait être délestée de son courroux par des mots doux. Ce dont avait besoin l'arme républicaine pour s'apaiser, c'était d'un semblant de raison au cœur d'une tempête dont l'œil s'étrécissait à chaque instant. Victime selon lui de la plus infâme des mascarades, il refusait catégoriquement de se livrer aux volontés de traîtres à la Nation sans avoir le courage, au moins, de vendre sa peau le plus chèrement possible. Les paumes toujours braquées sur chaque intervenant dont les mouvements où les mots se faisaient trop suspects à son goût, il accorda un coup d'oeil à la Consule et lui lança sèchement :

    "Consule Aiwenor, je vous dois et je vous accorde le plus absolu respect, je doute que vous ayez pris part à cette tromperie d'une manière ou d'une autre. A l'heure actuelle, la prudence m'impose néanmoins de sélectionner mes alliés avec soin et, en l'état, je ne peux me résoudre à m'en remettre à vous."

    Ignorant ce que lui disait de Rockraven, qui ne faisait que raviver la démence d'un discours mensonger, il la vit s'approcher du Sénateur d'une façon un peu trop entreprenante à son goût. S'estimant cerné par les menteurs et les opportunistes, il n'accorda aucune forme de patience à cette injurieuse accalmie qu'on tentait tant bien que mal de lui imposer. Une main électrifiée s'orienta sur celle qui portait le titre de Grande Mécène, l'autre s'ajusta encore pour verrouiller sur place les gardes républicains qui n'attendaient qu'une occasion pour se saisir du colosse et le forcer à la soumission. N'accordant à ces derniers qu'une passagère attention, il leva le ton en s'obstinant de plus belle tout en reprenant les formulations de la Consule :

    "Je n'ai pas joué, je n'ai pas perdu, je n'ai pas tué la Présidente Goldheart. Répéter ces calomnies ne leur apporte aucune crédibilité supplémentaire."

    L'ironie du moment était évidente, sauf pour lui. L'instinct le poussa une nouvelle fois à tenter de se replonger dans ses souvenirs du bunker mais le traumatisme amorcé par manipulation magique se fit à nouveau plus fort, empoignant sa gorge et pressant sa poitrine au point de rendre son souffle audible. "Il s'est résigné" avait dit Aiwenor quelques instants plus tôt. Pourquoi le Sénateur n'était il pas intervenu pour démentir avec ferveur cette honteuse accusation ? Pourquoi restait il là, amoindri et muet, malgré la folie ambiante.

    Ce fut à cet instant que Mortifère comprit, en partie, ce qui se tramait en lui mais qu'il avait refusé de voir jusqu'à présent. Un frisson glacial parcourut son échine et ses yeux enflammés cherchèrent ceux du Sénateur, qu'ils parvinrent à accrocher malgré une foule de gestes parasites. Sa voix se vit imprégnée d'une inquiétude grimpante couplée à une incompréhension aisément discernable :

    "Nous n'avons pas tué la Présidente, n'est-ce pas ?"

    Il y eut un moment de flottement, un silence aussi lourd de sens qu'intolérable. Dans un saut abrupt de violence et de rage bien humaines cette fois-ci, le forcené aux armes monstrueuses poussa un rugissement tonitruant et fit l'impensable en verrouillant sa paume non pas sur l'un des supposés traîtres, mais bel et bien en direction du vieux Lion que, pour la toute première fois, il osa tutoyer :

    "ZELEVAS ! Est-ce que nous avons tué la Présidente ? RÉPOND MOI."

    L'incohérence du coup de théâtre devait paraître plus que déraisonnable aux yeux et oreilles des témoins. Mortifère, prisonnier de cette réalité altérée qu'était celle d'un jouet passant d'une main à l'autre, ne pouvait décemment œuvrer qu'avec les cartes dont il disposait et il était évident que son jeu était bien maigre.
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